person:kofi annan

  • Mort de Kofi #Annan : les dates marquantes de sa carrière à l’#ONU

    Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du prix Nobel de la paix, est mort samedi 18 août à l’âge de 80 ans, au terme d’une vie consacrée à la diplomatie. Ayant occupé de nombreux postes au sein des Nations unies, l’ancien secrétaire général a connu nombre de succès, d’échecs et de polémiques.

    Avec le lien, c’est mieux : https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/08/18/mort-de-kofi-annan-les-dates-marquantes-de-sa-carriere-a-l-onu_5343828_3382.

  • Les liaisons à risques du #CICR

    Les relations du Comité international de la Croix-Rouge avec le secteur privé et la double casquette de son président, #Peter_Maurer, également membre du conseil de fondation du #World_Economic_Forum, font courir le risque que le CICR soit perçu comme partial. La sécurité des délégués sur le terrain est en jeu.

    C’était le 9 octobre 2017. Sans tambour ni trompette, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclarait mettre fin avec effet immédiat au partenariat qu’il entretenait avec la multinationale LafargeHolcim. Cette dernière était l’une des douze sociétés appartenant au Corporate Support Group du CICR, un groupe de partenaires stratégiques du secteur privé. Motif : LafargeHolcim (LH), entreprise née de la fusion entre la société suisse Holcim et le français Lafarge lancée en 2014 et effective en 2015, est accusée d’avoir financé des groupes djihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique, à travers sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) et la cimenterie de Jalabiya.

    La justice française a depuis mis en examen sept cadres de la société soupçonnés de « financement du terrorisme ». Dans sa communication de l’automne dernier, le CICR est explicite : il « n’a pas travaillé avec LH ou avec Lafarge en Syrie, et n’a aucune connexion avec la situation complexe dans laquelle se trouve LH actuellement. »
    L’affaire LafargeHolcim

    L’exemple soulève la question des rapports du CICR avec ses partenaires privés. Pour l’organisation, fondée en 1863 par Henri Dunant et dont la mission est de rendre visite aux détenus, de fournir protection, assistance et aide humanitaire aux victimes de conflits armés et de promouvoir le respect du droit international humanitaire, l’alerte est chaude. Elle l’est d’autant plus que le CICR met du temps à réagir. Le Monde publie sa première enquête le 21 juin 2016 sous le titre : « Comment le cimentier Lafarge a travaillé avec l’Etat islamique en Syrie. »

    Face à ces révélations, le CICR réévalue ses procédures. Mais pas de remise en question immédiate du partenariat avec #LafargeHolcim. Selon un document interne envoyé au même moment aux délégations et que Le Temps s’est procuré, le CICR avance que « bien qu’à ce stade, la probabilité que les médias approchent le CICR au sujet du soutien qu’il reçoit de LH soit très faible, les lignes ci-dessous devraient aider à gérer de telles demandes ». Les collaborateurs sont censés mentionner des projets développés en commun par LH et le CICR, notamment au Nigeria. Le siège continue à relativiser : « Les accusations contre LH au sujet du comportement de son équipe en Syrie doivent encore être prouvées. »

    A Genève, on ne prend pas la mesure de l’urgence : le président du CICR Peter Maurer et le chef de la délégation du CICR au Nigeria signent le 21 octobre 2016 à Lagos un protocole d’accord avec Lafarge Africa Plc. Le partenariat prévoit notamment de « renforcer la position de Lafarge sur le marché du ciment dans le nord-est du Nigeria ». Une phrase qui provoque une vive discussion à l’interne. Quatre jours plus tard, pourtant, la rupture avec LH est annoncée : « La révision [du partenariat] a révélé que la controverse […] avait le potentiel d’impacter négativement les opérations, la réputation et la crédibilité du CICR avec des acteurs clés, y compris sur le terrain. » En dépit de la volte-face, le malaise persiste. Etait-il opportun d’avoir un partenariat avec Holcim, dont le président du conseil d’administration jusqu’en mai 2014 (après la fusion avec Lafarge), Rolf Soiron, siégeait dans le même temps au Conseil de l’Assemblée, l’organe suprême du CICR ?
    Les risques de conflit d’intérêts

    Le partenariat avec LafargeHolcim n’étant plus d’actualité, l’affaire pourrait s’arrêter là. C’est compter sans un groupe de 25 membres honoraires, d’anciens dirigeants, chefs des opérations et de délégation du CICR. Dans un document qu’ils envoient au siège du CICR en décembre 2017 intitulé « L’indépendance et la neutralité du CICR en péril », ils affirment vouloir nourrir un débat qu’ils jugent « existentiel ». Leur intention, précisent-ils au Temps, n’est pas de « casser » une organisation qu’ils continuent d’aimer.

    Le réflexe pourrait être de voir dans cette mobilisation un combat d’arrière-garde entre des anciens, dépassés, et des nouveaux, progressistes. Or l’inquiétude dépasse largement ce cercle et provient aussi des délégués actifs sur le terrain. Elle ne porte pas tant sur la collaboration avec le secteur privé que sur les conditions dans lesquelles celle-ci se matérialise. Cette inquiétude est exacerbée par plusieurs facteurs : face aux multiples crises humanitaires et à leur complexité croissante, face à l’irrespect crasse du droit international humanitaire, le CICR évolue dans un contexte extraordinairement difficile. Il est présent dans 86 pays et emploie 18 000 collaborateurs. Son travail, remarquable, est reconnu.

    Si nombre d’entreprises privées ont régulièrement soutenu l’auguste institution, elles l’ont surtout fait sous une forme philanthropique. « Aujourd’hui, c’est davantage du donnant-donnant », explique Marguerite Contat, ex-cheffe de délégation qui craint que l’indépendance et l’impartialité du CICR ne soient remises en question. Un vocabulaire qui fait écho au slogan « win-win » familier du World Economic Forum (#WEF), mais qui s’inscrit aussi dans la transformation en partie entamée à l’ONU au début des années 2000 par Kofi Annan sous le nom de « #Global_Compact », un concept de promotion du #partenariat_public-privé. Le document rédigé par le groupe des 25 met en garde : « L’institution ne peut se permettre de mettre en péril le formidable capital de confiance qu’elle a accumulé au cours de son siècle et demi d’existence […]. Il ne suffit pas, pour le CICR, de se proclamer neutre et indépendant, encore faut-il qu’il soit reconnu comme tel par toutes les parties concernées. »

    On l’aura compris : les craintes exprimées touchent à un aspect central de l’action du CICR : la perception qu’ont de lui les acteurs locaux, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques, d’Etats ou de groupes terroristes. Les principes ne sont pas gravés dans le marbre une fois pour toutes, déclarait pourtant Peter Maurer lors d’un symposium consacré en 2015 aux « principes fondamentaux dans une perspective historique critique ». Ils sont fonction de l’époque.

    Sous la présidence de Jakob Kellenberger (2000-2012), le CICR a institué un partenariat stratégique avec douze sociétés réunies dans ce qu’il appelle le Corporate Support Group (CSG). L’apport de chacune est d’un demi-million par an sur six ans. Leur contribution financière est marginale, soit moins de 4% du financement assuré par les Etats contributeurs. Mais pour le CICR, appelé à répondre à des besoins humanitaires qui explosent, ce soutien est nécessaire. Dans cette logique, le récent partenariat conclu avec la société danoise Novo Nordisk a du sens. Peter Maurer le justifiait récemment devant l’Association des correspondants du Palais des Nations (Acanu) : « Non, ce n’est pas de la philanthropie. Nous n’obtenons pas les médicaments [anti-diabète] de Novo Nordisk gratuitement. Mais ceux-ci peuvent être fournis à des populations vulnérables à des prix plus favorables. »
    Perception du CICR, un acquis fragile

    Difficile par ailleurs de demander au contribuable d’en faire davantage, la Confédération appuyant le CICR déjà à hauteur de 148 millions de francs (2017). Le financement par les Etats soulève aussi son lot de questions. Un ancien haut responsable de l’institution le souligne : « Les contributions versées par certains Etats relèvent plus de la stratégie de communication que d’un réel engagement humanitaire. » Un autre observateur ajoute : « Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs étatiques du CICR. Or ils ont orchestré de la torture en Irak à partir de 2003. »

    Au CICR, on le martèle : le monde a changé. Gérer simplement l’urgence humanitaire ne suffit plus. Il faut « inscrire l’urgence dans la durée », dans le développement durable d’un Etat, d’une communauté. Le savoir-faire du secteur privé peut s’avérer utile pour améliorer des situations humanitaires catastrophiques lorsque les services de l’Etat se sont effondrés. Mais qu’obtiennent en contrepartie les entreprises stratégiques du CSG, hormis la possibilité d’utiliser le logo du CICR ? Membre du CSG depuis 2008, Credit Suisse y trouve son compte. Son porte-parole Jean-Paul Darbellay s’en explique : « Grâce à ce partenariat, nous bénéficions de nombreux échanges de connaissances et partageons notre expertise dans de plusieurs domaines d’activité : marketing, ressources humaines, collectes de fonds. »

    Credit Suisse apporte aussi son expertise au « WEF Humanitarian System Global Future Council présidé par Peter Maurer ». En aidant le CICR, la fondation néerlandaise Philips, membre du CSG, n’a pas d’objectifs commerciaux. Elle a développé avec lui un kit d’instruments pour la détection précoce des grossesses à haut risque dans des communautés fragiles ayant un accès limité à des services de santé. La société Roche n’attend pour sa part aucun « retour matériel sur investissement ».
    Un rôle flou

    « Notre intérêt, explique au Temps Yves Daccord, directeur général du CICR, réside surtout dans l’échange de compétences avec le secteur privé. Avec Swiss Re, nous avons un intérêt à coopérer avec le secteur de la réassurance. En Syrie, si on laisse le système s’effondrer, cela aura un énorme impact humanitaire. » Les critiques estiment toutefois que le CICR en fait trop en aidant ses partenaires à développer des activités économiques là où il est présent. Yves Daccord s’en défend : « Il est exclu que le CICR fournisse des renseignements situationnels à ses partenaires. Ce serait de la folie. » Devant l’Acanu, Peter Maurer précise : « Nous ne sommes pas impliqués dans la reconstruction. » Mais le président du CICR n’hésite pas à sensibiliser les partenaires stratégiques en les amenant sur le terrain. Lors d’une visite en Colombie en janvier 2017, lors de laquelle il rencontra le président Juan Manuel Santos, il avait « dans ses bagages » l’Avina Stiftung, Holcim Colombia ou encore Nespresso.

    Professeur émérite de l’Université du Nebraska et auteur du livre ICRC : A Unique Humanitarian Protagonist, David Forsythe connaît bien l’institution et salue son travail de terrain. Il questionne toutefois le rôle flou du CICR avec ses partenaires : « Personne ne remet en question la nécessité de travailler avec le secteur privé. Mais si cette coopération devait permettre aux entreprises partenaires de faire de l’argent, cela poserait un problème sérieux au vu de la mission strictement humanitaire du CICR. Et certaines multinationales pourraient chercher à redorer leur image en soutenant une telle organisation humanitaire. Il en va de même pour le choix par cooptation des membres de l’Assemblée du CICR. Il faut s’assurer qu’ils soient irréprochables et qu’ils ne soient pas sujets à des conflits d’intérêts. »
    La proximité avec le WEF critiquée

    L’autre aspect qui fait débat aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du CICR, c’est la double casquette de Peter Maurer, président du CICR depuis 2012 et membre du conseil de fondation du World Economic Forum (WEF) depuis novembre 2014. Cette double appartenance interpelle même les actuels collaborateurs. Après un message envoyé le 12 avril 2017 par le siège pour sonder les délégations et que Le Temps a pu consulter, l’une de ces dernières relève que la double casquette « met automatiquement le CICR du côté des puissants et des riches ». Les délégués sur le terrain pourraient en subir les conséquences.

    Or, explique une seconde délégation, le CICR est une institution « qui se présente comme ontologiquement proche des victimes ». Une autre délégation déplore l’association formelle au WEF alors que « le CICR a déployé d’énormes efforts durant la dernière décennie pour se débarrasser de son étiquette occidentale ». Elle se pose une question rhétorique : que se passerait-il si les FARC, le mouvement révolutionnaire colombien d’obédience marxiste, négociant avec le CICR, apprenait que le président du CICR était aussi au conseil de fondation du WEF, une organisation qui défend le libéralisme économique ? Le sondage semble avoir eu peu d’effet. Le mandat de Peter Maurer au WEF a été renouvelé sans problème en 2017. « On ne tient pas compte de nos remarques, explique un responsable encore en fonction. Nous sommes mis devant un fait accompli. » La direction élude le débat. Le sujet est devenu tabou.

    Le double mandat de Peter Maurer peut cependant prêter à confusion. Le 11 mai 2017, le président du CICR se rend à Kigali pour une réunion du WEF Afrique. Il y est invité par la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Après quelques hésitations, Peter Maurer accepte l’invitation. La délégation du CICR à Kigali essaie de lui arranger un rendez-vous avec le président du Rwanda. En vain. Il faudra l’appel de Klaus Schwab, président du WEF, pour inciter Paul Kagame à rencontrer le patron du CICR. « Pendant seize minutes, tous deux ne parlent que du CICR, explique au Temps une personne qui était sur place. Pour Paul Kagame, il n’y avait pas de confusion possible : Peter Maurer parlait au nom du CICR. »

    Jugeant le WEF complaisant à l’égard des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, un ex-haut responsable du CICR en convient : « Cela n’a pas eu d’effet mesurable pour l’instant. Mais un accident n’est pas exclu. Je rappelle qu’au Yémen, le CICR est la seule organisation capable de parler à tous les acteurs. » Or ce sont les deux pays précités qui ont orchestré le blocus économique du Yémen, aggravant la situation humanitaire. Par ailleurs, être formellement associé au WEF est « risqué pour les délégués, notamment en Syrie, poursuit-il. Au WEF, plusieurs acteurs ont expliqué comment éliminer l’Etat islamique. » Le professeur David Forsythe avertit : « Si des acteurs locaux venaient à apprendre le mandat de Peter Maurer au WEF, cela pourrait devenir un sérieux problème. »
    L’exemple douloureux du Biafra

    La question de sa perception n’est pas anodine pour une organisation qui souhaite avoir accès à tous les belligérants. Car son image est parfois fragile. Le CICR en a fait l’expérience au moment de la crise du Biafra à la fin des années 1960, quand des gardes en uniforme du président de la Guinée équatoriale montèrent avec leurs motos à bord d’avions de la Croix-Rouge suédoise marqués du sigle générique de la Croix-Rouge. La scène aurait été filmée par un Hollandais.

    En Afrique, il faudra des années au CICR pour se débarrasser de cette fausse nouvelle selon laquelle il aurait participé à un trafic d’armes… Or c’était il y a près de cinquante ans. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, le risque de dégât d’image est décuplé. Peter Maurer le reconnaît lui-même : « Mon organisation ne bénéficie pas d’une neutralité garantie. C’est quelque chose que vous obtenez en établissant des relations de confiance avec les parties au conflit. Gagner leur confiance est un combat quotidien. » A propos de la tragique mort récente d’un collaborateur du CICR au Yémen, des délégués le déplorent sur le réseau Alumni Networks du CICR. Il aurait été abattu « parce qu’il était du CICR ». Etait-ce déjà une question de perception de l’organisation ?

    Yves Daccord comprend les arguments critiques par rapport au WEF, mais les conteste. « Notre choix stratégique ne consiste pas à observer, mais à faire partie de la discussion. Depuis huit ans, notre engagement a considérablement augmenté. Nous avons désormais une présence diplomatique dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous poursuivons une stratégie d’influence croisée pour renforcer notre discours humanitaire. » Dans cette logique, le WEF est une plateforme très utile où sont présents bon nombre d’acteurs (multi-stakeholders) auprès desquels le CICR peut exercer son influence pour renforcer son message humanitaire. « Quand le président chinois Xi Jinping est à Davos, qu’il rencontre le conseil de fondation du WEF et qu’il voit Peter Maurer, c’est important. Cela permet au CICR d’établir rapidement un lien avec le dirigeant chinois. Il faut nous juger sur nos objectifs, non sur une image arrêtée de la situation. »
    Changement de culture

    Au CICR, le choc des cultures est une réalité. Le monde a changé et l’institution genevoise aussi. Peter Maurer est beaucoup sur le terrain : en Libye, au Yémen, en Syrie. On reconnaît à cet ex-ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU à New York un grand talent diplomatique qui lui a valu de rencontrer les grands de la planète : Xi Jinping, Vladimir Poutine, Barack Obama. En termes de budget, l’organisation atteint désormais les 2 milliards. Pour les uns, c’est une course à la croissance effrénée par laquelle le CICR s’éloigne de sa mission spécifique de protection des civils pour embrasser toute une série d’activités de développement propres à une « agence para-onusienne ».

    Pour d’autres, c’est le génie de Peter Maurer qui a su réaliser qu’il fallait voir l’humanitaire dans une dimension plus large. Yves Daccord l’admet : « Oui, la culture de la maison a changé. » Le professeur David Forsythe met toutefois en garde : « Attention au style de management vertical propre à une grande multinationale. Malgré son excellente image et sa réputation, voyons si le CICR est toujours capable, au vu de ce management, d’attirer des délégués aussi engagés, dont il ne faut pas oublier qu’ils risquent leur vie sur le terrain. » Le CICR, semble-t-il sous-entendre, ne peut être soumis à une culture managériale identique à celle d’une multinationale, car en fin de compte, ce sont les gens du terrain qui sont sa raison d’être.

    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    #Lafarge #Syrie #conflit_d'intérêts #Lafarge #Holcim

  • African immigrants and #race in America
    http://africasacountry.com/2016/10/no-segregation-in-matters-of-race-prejudice

    Perhaps the most famous example of “African passing” is the infamous anecdote of former UN Secretary General, Kofi Annan. A student in 1960s U.S., Annan had traveled to the Jim Crow South. He needed a haircut, but was told by a racist white barber: “I do not cut nigger hair.” Annan, who is Ghanaian, responded: […]

    #ESSAYS #Black_Lives_Matter #immigration #Police_Violence #United_States

  • (Assieds-toi) Jeffrey Sachs publie un texte sur la Syrie et qualifie carrément la révolution syrienne d’« opération de changement de régime organisée par la CIA », pour le compte de « l’Arabie séoudite, de la Turquie et d’Israël », et déclare Hillary Clinton très largement responsable du carnage.

    Ce genre de discours te classerait illico, en France, parmi les pires complotistes et serait plus ou moins impubliable (ici, le billet semble s’inscrire plus directement dans la campagne présidentielle américaine – contre Hillary Clinton spécifiquement – que dans une analyse savante de la géopolitique de la région).

    Hillary Clinton and the Syrian Bloodbath - Jeffrey Sachs
    http://www.huffingtonpost.com/jeffrey-sachs/hillary-clinton-and-the-s_b_9231190.html

    In 2012, Clinton was the obstacle, not the solution, to a ceasefire being negotiated by UN Special Envoy Kofi Annan. It was US intransigence - Clinton’s intransigence - that led to the failure of Annan’s peace efforts in the spring of 2012, a point well known among diplomats. Despite Clinton’s insinuation in the Milwaukee debate, there was (of course) no 2012 ceasefire, only escalating carnage. Clinton bears heavy responsibility for that carnage, which has by now displaced more than 10 million Syrians and left more than 250,000 dead.

    As every knowledgeable observer understands, the Syrian War is not mostly about Bashar al-Assad, or even about Syria itself. It is mostly a proxy war, about Iran. And the bloodbath is doubly tragic and misguided for that reason.

    Saudi Arabia and Turkey, the leading Sunni powers in the Middle East, view Iran, the leading Shia power, as a regional rival for power and influence. Right-wing Israelis view Iran as an implacable foe that controls Hezbollah, a Shi’a militant group operating in Lebanon, a border state of Israel. Thus, Saudi Arabia, Turkey, and Israel have all clamored to remove Iran’s influence in Syria.

    This idea is incredibly naïve. Iran has been around as a regional power for a long time—in fact, for about 2,700 years. And Shia Islam is not going away. There is no way, and no reason, to “defeat” Iran. The regional powers need to forge a geopolitical equilibrium that recognizes the mutual and balancing roles of the Gulf Arabs, Turkey, and Iran. And Israeli right-wingers are naïve, and deeply ignorant of history, to regard Iran as their implacable foe, especially when that mistaken view pushes Israel to side with Sunni jihadists.

    Yet Clinton did not pursue that route. Instead she joined Saudi Arabia, Turkey, and right-wing Israelis to try to isolate, even defeat, Iran. In 2010, she supported secret negotiations between Israel and Syria to attempt to wrest Syria from Iran’s influence. Those talks failed. Then the CIA and Clinton pressed successfully for Plan B: to overthrow Assad.

    When the unrest of the Arab Spring broke out in early 2011, the CIA and the anti-Iran front of Israel, Saudi Arabia, and Turkey saw an opportunity to topple Assad quickly and thereby to gain a geopolitical victory. Clinton became the leading proponent of the CIA-led effort at Syrian regime change.

    • En écho, mais atténué, l’interview du 16/02 de Joshua Landis au journal suisse germanophone la « Neue Zürcher Zeitung ». Il y invite à dresser le bilan désastreux des opérations de changement de régime et de promotion de la démocratie :
      http://www.nzz.ch/nzzas/nzz-am-sonntag/syrien-der-westen-ist-spektakulaer-gescheitert-ld.5406
      Interview traduite en anglais par un site pro-russe :
      http://www.fort-russ.com/2016/02/syria-west-has-really-screwed-up-it-has.html

      How do you assess the US Syria policy?
      Over the last 15 years the West has been trying to bring democracy to the Near East and so to eliminate dictatorship and oppression. After the attack of 9/11 the US occupied Afghanistan and then they invaded Iraq. Later on there came the knockout blow to the regime in Libya and the ejection of the Yemenite dictator. And now, the regime change in Syria. But bringing in democracy by force of arms doesn’t work. The attempts of the US to bring on regime change have led to the collapse of countries and the nourishing of extremist Islamic groups.
      [...]
      Bashar al-Asad and his father Hafez before him were “Strong Man” of Syria. They wrought immeasurable grief to their people. Can Syria get back to freedom and stability under Assad?
      We don’t know. At the start of the war in Syria, President Obama, the British, the French, and also the Germans excommunicated Bashar al-Assad. They insisted they would join the Syrian opposition, they would separate the Moderates from the Extremists, and build up the Moderates. And these were then going to eliminate Assad and the Syrian Army and the Extremists. The West worked on this model for five years. It has been a spectacular failure. Today the three most powerful forces are Assad, the Islamic State, and the Nusa-Front, plus the Syrian al Qaida affiliates.

      Landis s’oppose ensuite à l’idée qu’en soutenant militairement avec plus d’intensité les rebelles modérés les USA auraient pu éviter la situation actuelle :

      So Obama was therefore correct, in doing little.
      Yes. But he did more than we think, because he has inspired the rebellion. We were betting that Assad would fall in the first months. Every western Intelligence service was exaggerating the power in being, and misunderstoanding the strength of moderate forces. This policy has contributed to the destruction of Syria. We can blame Assad for everything, and he certainly carries a large part of the blame. But we should not close their eyes to our own responsibility.

      A la fin de l’interview il ouvre lui aussi, au sujet de la cessation des hostilités signée à Munich, le placard des soutiens parrains internationaux de l’opposition et de la coalition Jaysh al-Fatah, où se trouve caché le squelette al-Nusra. Tout en déplorant l’exploitation qu’en feront le régime et la Russie :

      Now there is supposed to be a cease-fire next week. What’s that worth?
      The Nusra Front and the IS are excluded. But the Nusra Front is the heart of the armed rebellion, it dominates the region around Idlib. The Qaeda offshoot is allied with Ahrar al-Sham, the largest non-terrorist group: They fight together at the front, they care for their wounded. Assad can now tell Ahrar al-Sham Step aside, here we come with our tanks and we are retaking Idlib. What is Ahrar al-Sham to do? Keep the ceasefire, or do they stand with their partners from the Nusra Front? Russia and the Syrian army can hunt everything from the air, and the West can not say anything because he is against al-Qaeda. That is the dilemma. Russia and Assad will exploit it shamelessly.

  • Michel Camdessus, qui a brisé l’Afrique, continu son entreprise de démolition.

    "l’Afrique « a intérêt à ce que la COP soit un succès »" - RFI

    http://www.rfi.fr/emission/20151129-michel-camdessus-afrique-interet-cop21-soit-succes-france-rechauffement

    Ça me tue que ’il se trouve encore des journalistes pour penser que Michel Camdessus a quelque chose d’autre à promouvoir que ses politiques de mort, lui qui en son temps à dépouiller l’Afrique à l’aide de ses copains du secteur privé, et ça me tue que Kofi Annan ait trouvé efficace de s’entourer de crapules de cette espèce. Voilà, je l’ai dit.

    Michel Camdessus : l’Afrique « a intérêt à ce que la COP soit un succès »

    #grosses_crapules #toujours_les_mêmes #désespérance Et avec Blair c’est pareil.

  • Editor-in-Chief of Mongolian Mining Journal found dead | The UB Post
    http://ubpost.mongolnews.mn/?p=17013

    Founder and Editor-in-Chief of Mongolian Mining Journal Bolormaa Luntan was found dead in her apartment on November 21. Her passing is a great loss for Mongolian journalism.
    The reasons for her death remain unknown. “We don’t know if her death was linked to outside factors. It’s early to start talking about the causes. The forensic results will be available in two weeks,” said B.Baatarkhuu, the press agent for the Police Department.
    Bolormaa wrote mainly about economics, politics, business, and mining. She was named Mongolia’s Journalist of the Year in 2003.
    After graduating from the National University of Mongolia in journalism, she advanced her career at the International Institute for Journalism in Germany and the World Press Institute in the U.S. with a focus on economic and business reporting. She later gained more experience at The Washington Post and Grand Forks Herald.
    L.Bolormaa started her career in 1998 at Unuudur, as head of the economy and business section. She was then promoted to deputy director to the editor-in-chief of Unuudur from 2001 to 2008. She was a pioneer in bringing Western-style journalism to Mongolia.
    She published “Daashinztai Survaljlaguud” (Dressed Reports) in 2007, a guidebook for journalism students, teachers, reporters, and editors. The book recounted her journey, from her early days as a reporter, interviews with former United Nations Secretary-General Kofi Annan, and her reports from Afghanistan. In 2013, Bolormaa published her second book, “Zavgui” (Busy), about modern journalism management.
    Bolormaa founded the Mongolian Mining Journal (MMJ) in 2008. The MMJ is published in English and Mongolian and is an independent news outlet that was named the Best Journal in Mongolia in 2008, 2012, and 2013. She used MMJ as a model to sculpt professional journalism in Mongolia.
    She also founded the NGO Khugjliin Tuluu Setguulzui (Journalism for Development), aimed at training young journalists in economic and mining reporting. She established Khugjil TV studio in 2011 and broadcast a program frequently aired on Eagle, Channel 25, and C1 TV.
    She spoke about issues which sparked debate and action, and she was a great champion and role model for independent journalism. Rest in peace, Bolormaa Luntan.

  • Ban Ki-Moon, dissident antiSystème
    http://www.dedefensa.org/article/ban-ki-moon-dissident-antisysteme

    Ban Ki-Moon, dissident antiSystème

    Lorsque le Sud-Coréen Ban Ki-Moon prit ses fonctions de Secrétaire Général de l’ONU, en 2007, notre cœur ne déborda point d’enthousiasme mais la surprise n’était pas extrême. Il s’agissait d’un de ces hommes standard du Système, venu d’un de ses appendices exotiques, qui serait impeccable on ne pouvait en douter, qui se tiendrait bien droit avec une discrétion digne d’éloge dans “la ligne du Système”. Ban avait été sélectionné par les mandataires washingtoniens du Système pour remettre l’ONU à sa place, c’est-à-dire comme réceptacle des suggestions venus de Washington, et même comme anticipateurs de ces suggestions pour précéder les vœux du Système.

    L’important est qu’il fallait avoir la peau de Kofi Annan, qui s’était révélé comme un type absolument imbuvable, surtout depuis la (...)

  • Déclinaisons autour de la question de la #Paix (1/10)

    Interrogations, table rondes et colloques : de nouvelles rencontres d’historiens

    « Histoire Vivante » fait une trêve... et consacre ces deux prochaines semaines d’émissions à la Paix en faisant lʹécho aux Rencontres de Genève. Un grand évènement autour de lʹHistoire et de la Paix, qui se déroule à Genève sous la présidence de Kofi Annan, entre le 13 mai et le 16 mai 2015.

    Dimanche 10 mai 2015, vous pouvez découvrir sur RTS Deux : « Le Procureur », un documentaire de Marcus Vetter et Michele Gentile (Allemagne / 2013) :

    « Elle a été créée en 1993 pour juger les auteurs de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre. La Cour pénale internationale de La Haye doit une part de son rayonnement à Luis Moreno Ocampo, son premier procureur. Immersion au cœur de la justice internationale, à travers le travail d’un chef de parquet charismatique et souvent critiqué. »

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6753455-declinaisons-autour-de-la-question-de-la-paix-1-10.html
    #guerre #conflit

  • Et si l’ère post-travail était en fait promise à un âge d’or ?
    http://www.rslnmag.fr/post/2014/05/30/Et-si-lere-post-travail-etait-en-fait-promise-a-un-age-dor-.aspx

    Dans un monde du travail envahi par les robots, la majorité des êtres humain n’aura-t-elle bientôt plus besoin de travailler ? Loin des utopies techno-béates, les représentations d’un tel futur tiennent plutôt, généralement, du bonheur impossible cher aux dystopies. Pourtant, est-il si inimaginable de prévoir cet avenir dans sa version heureuse ?

    #Automatisation #Chômage #Emploi #Prospective #Robotisation #Silicon_Valley #Travail #Économie_de_la_contribution

    • Oui, parce que les proprios des robots veulent garder toute la richesse produite pour eux seuls, parce qu’ils pensent aussi que c’est la meilleure solution pour réduire la concurrence sur les ressources naturelles : plus besoin de prolos, ils peuvent donc crever en masse et laisser les survivants profiter à fond de de tout le reste. En gros, cette évolution pourrait effectivement être une évolution d’émancipation, mais je pense qu’elle est prévue comme une évolution d’anéantissement.
      #surnuméraires

    • @koldobika Après avoir lu la réflexion de @monolecte on pourrait être tenté de croire que c’est parce que la pénurie n’aura pas lieu - pas pour ceux qui profiteront pleinement du progrès.

      Je pense que c’est plutôt un symptôme de la sclérose de l’état démocratique moderne :
      Tout le monde en a conscience mais il est impossible d’y remédier parce ce qu’on est obligé à faire des compromis avec les forces destructives. Ça s’appelle pluralisme : tant que tu ne portes pas de croix gammée ou le drapeau rouge révolutionnaire on t’accepte et ta position sera pris en compte tant que tu saches attirer du monde par ta propagande.

      Bien sûr il y aussi des situations où ces forces exercent ouvertement leur pouvoir : quand le gouvernement Merkel fait arrêter le développement de la production locale d’énergie solaire et du vent au profit des grands producteurs ou quand Kofi Annan appelle en vain pour une action concertée contre la catastrophe climatique, la position de @monolecte devient plausible.

      Lors ce qu’on tourne le regard vers les Etats Unis où sévissent les sectes évangélicales avec leur fucking rapture on comprend que les contrées de la raison ne s’étendent pas sur toute la planète, qu’il faut accepter que ces forces destructives existent vraiment et qu’elles jouent un rôle important partout. L’enlèvement risque d’avoir lieu, mais il n’aura rien de spirituel.

      Les alternatives se dessinnent de plus en plus clairement. On se souvient de socialisme ou barbarie , c’est un vieux truc français des années 1950. A l’époque il c’était encore d’une dichotomie alors qu’aujourd’hui il s’agit d’alternatives concrètes.

      Le révolutionnaire Ernest Mandel a identifié ce changement de paradigme après la recupération du territoire de la #DDR défunte par le #capitalisme de l’ouest.
      https://www.npa2009.org/content/une-biographie-syst%C3%A9matique-d%E2%80%99ernest-mandel-par-michael-l%C3%B

      Pendant ses dernières années, Mandel avait remplacé le dilemme classique « socialisme ou barbarie » par celui, apocalyptique, de « socialisme ou mort » ; le capitalisme nous conduit, insistait-t-il, à la destruction de l’humanité par la guerre nucléaire ou par la destruction écologique.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Mandel
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Socialisme_ou_barbarie

      #rapture #enlevement #entrückung #socialisme_ou_barbarie

    • ça me fait penser aux trois scénarios d’Hervé Kempf
      http://www.reporterre.net/spip.php?article2102

      - Dans le scénario oligarchique, la classe dirigeante refuse la logique de la situation, et continue de proclamer la nécessité d’augmenter l’abondance matérielle par la croissance du PIB. Malgré un effort d’amélioration de l’efficacité énergétique – qui sera nécessaire dans tous les scénarios -, cette politique entraîne l’aggravation de la crise écologique et l’augmentation des prix de l’énergie, d’où un blocage de la croissance entraînant des frustrations d’autant plus grandes qu’une très forte inégalité perdure. Ces frustrations suscitent une montée des tensions sociales que l’oligarchie tente de détourner en stigmatisant les immigrants et les délinquants. Elle renforce l’appareil policier, ce qui lui permet au passage de réprimer les mouvements sociaux. De surcroît, la compétition mondiale pour les ressources et la dispute quant à la responsabilité de la crise planétaire enveniment les relations internationales, ce qui alimente le moulin sécuritaire et nationaliste. Le régime oligarchique, au départ encore respectueux des formes extérieures de la démocratie, les abolit progressivement.

      – Dans le scénario de gauche croissanciste, les dirigeants s’obstinent à chercher la croissance du revenu moyen, en corrigeant cependant l’inégalité sociale, à la marge pour ne pas heurter les « élites économiques ». Les tensions intérieures aux pays occidentaux sont certes moins fortes que dans le scénario oligarchique, mais le poids de la crise écologique et les tensions internationales restent tout aussi accablantes, générant rapidement les mêmes effets de frustration et de conflit. L’oligarchie, ou sa fraction la plus réactionnaire, harcèle les dirigeants en s’appuyant sur l’extrême-droite. Il faut alors choisir, si cela est encore possible, une franche rupture avec le croissancisme, ou être entrainé dans la débâcle.

      – Dans le scénario écologiste, les dirigeants convainquent les citoyens que la crise écologique détermine l’avenir proche. Remettant explicitement en cause la démesure de la consommation matérielle, la politique économique réoriente une part de l’activité collective vers les occupations à moindre impact écologique et à plus grande utilité sociale – l’agriculture, l’éducation, la maîtrise de l’énergie, la santé, la culture… La création d’emplois ainsi permise rend populaire cette politique, permettant d’engager ouvertement la lutte contre les privilèges de l’oligarchie : le système financier est socialisé et les inégalités sont drastiquement réduites. Cela rend possible de transformer le modèle culturel de prestige que définissent les plus aisés. De plus, la réduction des inégalités atteste que le mouvement vers la moindre consommation matérielle est partagé par tous, ce qui le rend supportable. Enfin, elle signifie que la société reprend la part de la richesse collective que s’est appropriée l’oligarchie depuis les années 1980 - près de 10 % du PIB. Ces ressources servent à améliorer le niveau de vie des plus pauvres et à investir dans les nouvelles activités écologiques et sociales. Sur le plan international, les relations sont pacifiées, parce qu’il est aisé de plaider pour une orientation écologique des politiques. La confiance mutuelle l’emporte, les dépenses militaires reculent, la crise écologique est évitée, les jeunes générations peuvent prendre en main le monde nouveau.

      Ce tableau appelle plusieurs remarques. Sur le fond, il signifie qu’il nous faut reconquérir la démocratie dans un contexte mental radicalement différent de celui dans lequel elle s’est développée. Durant les XIXe et XXe siècle, elle a grandi et convaincu parce qu’elle était une promesse d’amélioration du sort du plus grand nombre, promesse qu’elle a accomplie, en association avec le capitalisme. Aujourd’hui, le capitalisme délaisse la démocratie, et il nous faut la revigorer en annonçant un bien-être, un « bien vivre », fondamentalement autre que celui qu’il fait briller. Qui, d’abord, évitera la dégradation chaotique de la société. Qui, ensuite, ne sera plus fondé sur les séductions de l’objet, mais sur la modération illuminée par un lien social renouvelé. Il nous faut inventer une démocratie sans croissance.

    • @monolecte :

      [...] plus besoin de prolos, ils peuvent donc crever en masse et laisser les survivants profiter à fond de de tout le reste.

      Besoin encore de consommateurs pourtant. Et pour deux raisons : consommer bien sûr mais aussi produire les données que les robots exploiteront.

      On a déjà des robots qui nous libèrent massivement du travail : on a donc inventé la société du #chômage à la place de celle des #loisirs tant espérée.

      Vrai... Le déficit intellectuel est patent.

      @koldobika :

      Je comprends toujours pas comment dans ces scénarios ils ne tiennent pas compte de la pénurie énergétique à venir, ni de la pénurie de métaux rares nécessaires à la construction de tout matériel électronique.

      Oui... Mais je pense qu’il y a une sorte de fuite en avant technologique, par exemple vers les promesses que peut faire le graphène entre autre :
      http://seenthis.net/tag/graph%C3%A8ne
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Graph%C3%A8ne

      Soyons clair, ce qui est intéressant dans cet article inintéressant, c’est que les questions qu’amènent les bouleversements technologiques de la Silicon Valley (pour faire simple), ne sont pensées que par les hommes de la Silicon Valley. Il y a un aveuglement total du reste du monde politique et intellectuel, et en particulier à gauche et encore plus particulièrement ici en Europe. Qui sont ceux qui nous alertent du monde à venir ? C’est donc Steve Jurvetson de DFJ, mais aussi Bill Gates de Microsoft http://www.gizmodo.fr/2014/03/17/bill-gates-robots.html :

      La substitution logicielle, qu’elle serve aux conducteurs, aux serveurs ou aux infirmières, évolue. Au fil du temps, la technologie va faire chuter la demande pour ces emplois, et plus particulièrement en ce qui concerne les emplois peu qualifiés. D’ici à 20 ans, la demande de main-d’œuvre pour beaucoup de secteurs sera très inférieure. Je ne pense pas que les gens l’établissent dans leur modèle mental.

      ou Éric Schmidt de Google http://meta-media.fr/2014/03/12/et-voici-lere-dot-com-des-robots-attention-danger.html :

      Je suis très inquiet là dessus. Toutes les données montrent que ça va empirer (…) pour moi, c’est le sujet actuel le plus important pour les démocraties.

      etc.

      Aujourd’hui ce sont les premiers impliqués et les premiers responsables qui sont les plus inquiets. On croit rêver ! Et il ne fait aucun doute qu’ils vont apporter et proposer des « solutions ». Donc une chose est sure, nous y perdrons beaucoup à abandonner ces questions à ces gens.

    • Pour moi il y a d’autres sujets aussi pertinents que la raréfaction des ressources lorsqu’on évoque « La fin du travail (grâce à ou à cause de la robotisation) », à savoir :
      – l’exploitation humaine (femmes et enfants des pays pauvres compris) et l’esclavage moderne (allez, disons pour 99% des « travailleurs » de la planète !)
      – l’épanouissement individuel

      Je pense simplement qu’une version heureuse du #post-travail devrait avoir comme but de limiter au maximum l’exploitation humaine et d’offrir à chacun un peu plus de temps libre pour son propre équilibre et épanouissement, et cela de manière égalitaire - sachant bien évidemment que de l’autre côté, l’ère de la fin-pétrole a ses propres exigences, notamment en main d’oeuvre.

    • J’aurais donc tendance à dire, que le fait que chacun ait à retrousser ses manches pour créer les conditions de sa subsitance, n’a réellement rien à voir avec le fait d’être exploité dans son travail ou d’être obligé d’occuper des emplois contre-productifs pour la société (des emplois de merde par exemple, ou des emplois parasitaires).

    • Le truc, c’est justement de limiter le nombre de convives à table, pas de garantir à chacun son rond de serviette, on se retrouve avec @aude_v.
      L’élimination des surnuméraires a déjà commencé, même si cela se voit plus dans le sud que dans le nord : on fait de la simple survie une question d’argent et on retire l’argent. Rien de plus démonstratif que cela.

      Dans le sud, c’est donc l’accès à l’éducation et aux soins de base, ce genre de choses : personne ne veut payer les 2€ qui suffisent à sauver un enfant du palu. Mais la taille de l’économie informelle permet d’absorber le reste... pour l’instant, tant bien que mal, avec un très beau ratio de pertes, ce qui ne va pas être le cas du nord, comme vous avez pu le remarquer.

      Dans nos villes impossible de manger ou de boire et même de chier sans argent. Il n’existe tout simplement plus d’espace démarchandisés, sauf illégaux. Il suffit de voir avec quelle ardeur on pourchasse les clandos et les SDF qui tentent de se bricoler des abris de fortune : circulez, circulez, sans jamais vous reposer. Vous avez la liberté de circuler, pas celle de vous arrêter. Pour nous qui ne faisons que traverser l’espace public à petits pas pressés pour aller d’un lieu privé à un autre, il n’y a là rien à voir, ressentir ou comprendre. Mais trouve-toi sans destination dans nos grandes cités riches...

      Dans les cambrousses, ce n’est pas mieux : il n’existe en fait pratiquement plus d’autres espaces publics que les routes... où il faut circuler. Tout le reste est proprement délimité, grillagé, clôturé... chaque fois que je dois pisser dans un espace rural, c’est la galère : pas un chemin qui ne soit privé, pas un bosquet qui ne planque pas une maison, une exploitation agricole.

      Il n’existe aucun espace démonétisé.
      Ensuite, l’équation est simple : pour les prolétaires, la seule manière d’avoir accès à l’eau, l’abri, la nourriture, les soins, l’énergie, c’est l’argent. Cherchez de l’eau gratuite, vous verrez. La seule manière d’avoir de l’argent, c’est de travailler. Priver les prolétaires de travail et vous tenez entre les mains leur droit à vivre. Coupez les subsides et les surnuméraires devront se battre entre eux pour survivre une journée de plus. Darwin fera le job !

    • C’est marrant :

      Il ne s’agirait donc pas de rentrer dans une course contre les machines - mais d’inventer de nouvelles façons de travailler avec elles et redéfinir les conditions de vie pour les « humains obsolètes ». Et plus encore, d’agir par la loi pour transformer le système en profondeur : repenser en fonction de ce scénario l’éducation, l’entrepreneuriat et la politique fiscale

      comment tourner délibérément autour du grand tabou en l’évitant soigneusement ? Le noeud essentiel ça s’appelle « redistribution des richesses », et nul ne l’évoque. C’est la seule mécanique à laquelle on n’ose pas toucher dans ce monde où tout doit changer tout le temps, le seul archaïsme toujours rutilant..

      Parler de fiscalité y fait allusion, mais la fiscalité sera toujours un cataplasme de #charité si le fonctionnement capitaliste moyenâgeux pourvoyeur de rentes, de privilèges de propriété et de droit à la spéculation prédatrice perdure.. Pour le reste, la technologie, c’est du gadget...

    • Ici, c’est la guerre des chemins : les gens s’approprient par extension les voiries publiques qui jouxtent leur sacro-sainte propriété et sortent la bave aux lèvres dès qu’on fait remarquer qu’il s’agit d’une confiscation de l’espace public. Et ce n’est rien face aux agriculteurs qui ont vite fait de passer un petit coup de charrue pour régler une servitude de passage qui gêne leur remembrement perso.
      Du coup, même randonner en cambrousse devient compliqué. Il faut pratiquement adhérer à une asso qui va négocier avec les riverains et agriculteurs des autorisations de passage à géométrie variable pour des accès qui devraient être publics.

    • Enfin, bref, c’est la misère et ça tient pas mal à notre liberté perdue de produire et d’échanger dans un cadre démocratique...

      @aude_v, tout à fait d’accord. Comme tu dis, il appartient aux gens (aux communautés d’habitants) de définir leurs besoins en terme de production et d’échange. Ce que défend initialement l’écologie politique, il me semble, c’est la liberté des communautés à décider par eux-mêmes, non ?

      J’avais tendance à voir dans l’expression « fin du travail », la « fin du travail esclave » et la nécessité de dépasser l’idéologie actuelle du travail.

    • @koldobika Les trois scénarios de Kempf ont déjà été testé implicitement dans le passé, alors on en connaît le résultat. Le modèle oligarchique a provoqué une destruction de la société par la guerre avec comme résultat une phase où le modèle écologique s’imposait pour faire place au modèle croissanciste une fois cette phase de réorganisation et d’accumulation de capital accomplie.

      La population de la ville de Berlin a augmenté jusqu’à 4,48 millions d’individus en 1942 suivi d’une chute brutale vers 3 millions en 1945/46 pour augmenter à nouveau jusqu’à environ 3,5 millions aujourd’hui.
      On peut se faire une idée de ces phases quand on regarde des photos du Tiergarten, l’immense parc du centre ville.

      Plan du parc de 1833 (la parte de Brandebourg à l’est se trouve en bas au centre)

      Panorama estival du Tierparten aujourd’hui

      Le parc transformé en potager après la famine de l’hiver 1945/46

      Photo aerienne permettant de situer les prises de vue
      https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/96/Berlin_Tiergarten_Siegess%25C3%25A4ule_Luftansicht.jpg

      Je crois que ça vaut la peine de s’engager pour empêcher ce cycle de trois phases de se répéter.

      #berlin #histoire

    • Comment limiter les prélèvements sur les ressources quand on observe aujourd’hui l’explosion mondiale du marché des tablettes numériques et des smartphones, alors que les entreprises de la « nouvelle économie » - particulièrement les entreprises de la Silicon Valley comme Google - et les opérateurs de téléphonie mobile, attendent 2 milliards d’abonnés à internet supplémentaires provenant des pays émergeants ou pauvres (inde, chine, etc) ?

      https://blog.mozilla.org/garykovacs/2013/02/bringing-the-worlds-next-2-billion-people-online

      Currently, less than a third of the world’s population are connected to the Internet. But two billion more people will come online in the next five years, primarily through mobile devices and in emerging markets. Every one of those two billion individuals has a unique voice, and an open system is necessary to help them find it.

      –-> traduction « Actuellement, moins d’1/3 de la population mondiale est connectée à l’internet. Mais 2 milliards d’habitants supplémentaires vont rejoindre le monde du Web dans les 5 prochaines années, principalement à travers des appareils mobiles et grâce aux nouvelles offres de marché. Chacune de ces personnes parmi ces 2 milliards est une unique voix, et un système ouvert est nécessaire pour les aider à la trouver. »

      Je pense qu’à l’ère numérique, l’accès à internet est un droit fondamental, et que chaque terrien doit pouvoir accéder et contribuer au monde de l’internet, d’une manière ou d’une autre. Internet me semble en effet un facteur important pour la démocratie. Mais dans un marché de 4 milliards de consommateurs connectés à internet - ça fait un peu bétail, mais bon - , je pense qu’il faudrait parvenir à optimiser l’usage de ces appareils, voire si c’est possible partager l’usage de ces appareils.

      #mozilla #firefoxos #sur-consommation

    • @aude_v, je pense que tu veux dire que la conscience environnementaliste (avec ses constats alarmistes) et celle qui observe la dégradation toujours plus poussée des conditions de vie ne suffiront pas, s’il n’y a pas de réelle volonté de changements des rapports humains : je pense que c’est pertinent de parler de nécessité de réciprocité dans les rapports humains, comme de parler de droits ET de devoirs. Il me semble que tu parles d’abord d’éthique dans les relations.

    • Et à l’échelle historique j’ai l’impression que ce déploiement d’internet sera une brève parenthèse, un feu de paille, par l’effet combiné de l’obsolescence programmée de ce matériel, de l’épuisement des métaux nécessaires à leur fabrication, et de la dé-démocratisation (d’internet, de la voiture, de l’avion) à mesure que le coût de l’énergie se fera sentir, combinée à un captage de richesses par une minorité.

    • Notre maître à penser sur Internet, c’était un gars qui avait écrit à la machine (merci le tipp-ex) et faxé son testament intellectuel, « La sortie du capitalisme a déjà commencé ». On y est pile, vous avez dû remarquer.

      http://kinoks.org/spip.php?article214

      Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons est la voie royale de la sortie du marché. Elle nous permet de nous demander de quoi nous avons réellement besoin, en quantité et en qualité, et de redéfinir par concertation, compte tenu de l’environnement et des ressources à ménager, la norme du suffisant que l’économie de marché a tout fait pour abolir. L’autoréduction de la consommation, son autolimitation - le self-restraint - et la possibilité de recouvrer le pouvoir sur notre façon de vivre passent par là.

      Il est probable que les meilleurs exemples de pratiques alternatives en rupture avec le capitalisme nous viennent du Sud de la planète, si j’en juge d’après la création au Brésil, dans des favelas mais pas seulement, des « nouvelles coopératives » et des « pontos de cultura ». Claudio Prado, qui dirige le département de la « culture numérique » au ministère de la culture, déclarait récemment : « Le ’job’ est une espèce en voie d’extinction...

    • À propos de biens communs, ce week-end on a revu un couple de nos connaissances qu’on avait pas vu depuis un baille, et dans notre conversation on a parlé d’accès aux terrains mais aussi de leurs voyages en Europe de l’est. Et de mettre les deux en rapports était assez saisissant.

      En fait ces dernières années ils sont allés plusieurs fois vers la Bosnie et le Monténégro avec leur fille, en camionnette retapée. Et là-bas, partout où ils sont allés, les gens n’ont pas de travail ou très peu. Mais ça reste très rural y compris dans les grandes villes. Et les gens ont à peu près tous un toit, un bout de terrain, des légumes, des poules, des cochons. Régulièrement ce couple cherchait un endroit où garer leur véhicule pour dormir sans déranger, mais à chaque fois qu’ils demandaient à quelqu’un pour être poli, ils finissaient toujours par se faire inviter chez les gens, à manger, etc. Et le lendemain ils partaient avec une poche de légumes et de pains alors qu’ils n’avaient rien demandé. Les gens n’ont pas de travail mais ils arrivent à manger et même à offrir des choses aux gens de passage.

      Chez nous, on a encore un peu de travail, on a trois ordis par foyer, mais à moins de faire partie du haut du panier, on a aucun toit à nous, aucun terrain, aucun moyen de se nourrir sans argent et donc sans travail (ou sans voler).

      L’ère post-travail (au sens capitaliste) devra avoir une grande part de ruralité, sinon je ne vois pas comment on peut parler d’émancipation individuelle. Pour pouvoir être socialement progressiste, il ne faut pas être en train de se monter les uns sur les autres pour subvenir à nos besoins de base.

      À nous de travailler (hihi) pour que le fait de revenir en arrière matériellement sur certains points, ne signifie pas revenir à l’ensemble d’une époque passée avec ses mauvais côtés sociaux inégalitaires. L’Histoire (et donc y compris l’histoire des conditions matérielles d’existence) n’est pas linéaire.

    • Des fois je me dis que ça devrait pas être difficile de vivre bien. Si les terrains n’étaient pas à des prix prohibitifs, il y aurait moyen de se construire des habitats pour pas cher, et de produire une grosse partie de sa nourriture (ou en tout cas la partie qui coûte cher car gourmande en main d’œuvre) assez facilement. On y ajoute une énergie de chauffage performante (chaleur de décomposition, biogaz, poêles de masse qui prennent des brindilles), et finalement on a une base d’existence sécurisée. Après manque plus que de se mettre d’accord pour gérer le reste de manière sympa. Y aura moins d’entertainment , de gadgets, d’électricité, mais je pense que ça peut être une broutille pour la qualité de vie par rapport à des rues, places, etc aménagées pour que les gens y passent des moments agréables, à jouer au ballon, aux échecs ou aux dominos, à l’ombre des arbres, sans avoir peur qu’une voiture percute ses gosses.

      C’est mon utopie naïve à moi :)

    • L’ère post-travail (au sens capitaliste) devra avoir une grande part de ruralité, sinon je ne vois pas comment on peut parler d’émancipation individuelle. Pour pouvoir être socialement progressiste, il ne faut pas être en train de se monter les uns sur les autres pour subvenir à nos besoins de base.


      #démocratie #délibération #liberté
      Economie basée sur l’identification des besoins des habitants
      L’économie au service des habitants

  • GM crops: African opposition is a farce, says group led by Kofi Annan
    http://www.theguardian.com/global-development/2013/sep/05/africa-gm-genetically-modified-crops

    Concern in Africa over genetically modified crops has been dismissed as fear of the unknown by an environmental group chaired by Kofi Annan, the former UN secretary general.

    “This report clearly indicates their full support for GM crops, and their intention to use their influence to open African doors for Monsanto’s and Syngenta’s patented GM crops,” said Teresa Anderson, international advocacy co-ordinator for the Gaia foundation, an advocate of food sovereignty that asserts the right of people to define their own food systems.

    “Characterising the refusal of most African countries to commercialise GM crops … as ’fear of the unknown’ is patronising and shallow. Agra has wilfully chosen to insult farmers’ concerns in their aim to expand corporate agribusiness into Africa.”

    #ogm #lobbying #corruption

  • Dedefensa.org : Kofi Annan sur la crise syrienne, en toute franchise
    http://www.dedefensa.org/article-kofi_annan_sur_la_crise_syrienne_en_toute_franchise_16_10_2012.ht

    Kofi Annan sur la crise syrienne, en toute franchise

    Le 8 octobre 2012, le journaliste Jon Snow, de la chaîne TV britannique Channel Four , présentait sur son Channel Four Snowblog un compte-rendu de l’interview de Kofi Annan qu’il avait réalisée la veille en public, devant un public très nombreux, au Queen Elizabeth Hall de Londres.

    L’occasion était la sortie du livre de Annan Interventions et le sujet fut en bonne partie d’une brûlante actualité, – la crise syrienne, bien sûr, et les enseignements qu’Annan en a retirés. Kofi Annan laisse de côté toutes les restrictions de langage propres aux missions diplomatiques. Ses remarques et jugements ne laissent aucun doute.

    « I was ostensibly talking to the former UN Secretary General about his aptly titled book, ‘Interventions’. Annan arrived on deck in the senior echelons of the UN as head of UN peace keeping just as Messrs Blair and Bush developed their passion for intervention.

    »Mr Annan is subtle in his observations – but the Iraq war and his opposition to it from the very outset, have left a deep scar on his public life. It is inescapable in the pages of his book, and inescapable when one comes to interview him. He doesn’t go as far as Desmond Tutu in calling for Blair’s prosecution but he is still clear that the War was completely illegal. He adds separately that the UN resolution safeguarding civilians in Libya was illegally stretched to embrace regime change.
    (...)

  • Abdel Bari Atwan conseille à Lakhdar Brahimi de refuser la charge onusienne de succéder à Kofi Annan :
    http://www.abdelbariatwan.com/ToBrahimiDon%27t%20fallintothetrap.htm

    Personally I hope that Mr Brahimi refuses this serious task and apologises for the sake of his credibility. He must avoid falling into the trap prepared for him to break up Syria as a prelude to the fragmentation of the whole region.

    We should note that Kofi Annan did not fail but the United States and Western countries and other Arab countries deliberately thwarted him because he promoted a dialogue that maintained the territorial integrity Syrian and stopped the bloodshed of the Syrian people, preventing sectarian civil war and interventions of the great powers.

    Kofi Annan wanted to involve all regional powers in a political solution, as he believed that a military solution would be devastating. So, he went to Tehran, Baghdad, Istanbul, Riyadh and Moscow, but the United States and its allies in the region do not want a political solution, they prefer to destroy Syria just like Iraq and the Palestinian resistance were destroyed. They dragged the region into false peace to weaken them in order to serve the ultimate interests of Israel.

  • Très intéressant : comment le plan Annan a été sabordé dès le début. Why Kofi Annan had enough over Syria. L’épisode du Communiqué de Genève est très parlant.
    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2012/aug/05/why-kofi-annan-enough-over-syria

    In short, the communique appeared to move the US, Britain and France, as well as Turkey and Qatar, which also attended the Geneva meeting, to an even-handed stance at last. It marked Kofi Annan’s finest hour as the UN and Arab League’s special envoy.

    A few days later, Russia circulated a draft resolution at the UN in New York to endorse the new approach. It urged member-states to work in the co-operative spirit of the Geneva text, extend the UN monitors’ team in Syria and press for a ceasefire. Then came the spanner. Britain, France and the US proposed a rival resolution with the one-sided elements that provoked earlier Russian and Chinese vetoes – punishment of Assad if he did not comply, threats of new sanctions, no word of pressure on the opposition and veiled hints of eventual military force by referring to chapter seven of the UN charter.

    Pour mémoire, le Communiqué de Genève du 30 juin 2012 :
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/syrie/la-france-et-la-syrie/evenements-4439/article/reunion-du-groupe-d-action-pour-la

  • Traduction de mon cru d’un article du blog de l’ex-diplomate M.K. Bhadrakumar, ancien ambassadeur indien en Turquie notamment, et journaliste à Asia Times commentant et citant un article du Council on Foreign Relations faisant ouvertement la promotion d’une stratégie d’instrumentalisation d’al-Qaïda en Syrie. Comme le poids du CFR dans la définition de la politique étrangère américaine est notoirement important, on peut y voir clairement l’expression des arrière-pensées d’un partie au moins de l’establishment politique US.

    http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar

    Al-Qaïda pour remplir le vide de Kofi [Annan] en Syrie

    Pour tous ces experts de notre communauté stratégique qui écoutent religieusement les paroles du Council of Foreign Relations à New York comme s’il s’agissait de la Bhagavad Gita, ce doit être un choc terrible – un argumentaire d’un senior fellow du CFR justifie la logique de l’utilisation de combattants salafistes comme un instrument de la politique des États-Unis pour provoquer un « regime change » en Syrie. L’argument fonctionne comme ceci :
    Malgré tous les sujets du roi et tous les chevaux du roi [référence à une comptine anglaise], les rebelles syriens ne sont pas en mesure de l’abattre. Ils sont démoralisés (comme n’importe quelle armée hétéroclite de mercenaires le serait). Donc les combattants d’Al-Qaïda sont nécessaires. "L’afflux des jihadistes apporte la discipline, la ferveur religieuse, l’expérience du combat de l’Irak, le financement de sympathisants sunnites dans le Golfe, et surtout, des résultats en termes de morts."
    "En bref, l’ASL [les rebelles syriens] ont besoin d’Al-Qaïda aujourd’hui". Bien sûr, les combattants d’Al-Qaïda auraient leur propre ordre du jour dans le renversement du régime syrien - la mise en place d’un "quartier général dans la région où les moudjahidines pourraient profiter d’un refuge sécurisé"
    Mais, ne vous inquiétez pas. Parce que, "Le calcul politique tacite entre les décideurs politiques [US] est de se débarrasser d’Assad en premier - affaiblir la position de l’Iran dans la région -. Puis de faire face à Al-Qaïda ensuite."
    C’est compris ? C’est aussi simple que cela. N’était-ce pas l’agenda que Zbigniew Brzezinski avait également épousé - avec la cohorte d’un autre roi d’Arabie saoudite et d’un dictateur militaire pakistanais - pour l’Afghanistan vers 1980 et qui avait été réalisé avec succès ? Les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan ayant ainsi obtenu un « regime change » réussi à Kaboul, enfin. Ça n’est qu’un détail mineur qu’Oussama ben Laden et Jalaluddin Haqqani en ait pourvoyé le cadre en acier à cette époque.
    Ce que soutient cet expert du CFR est en fait la politique [réelle] des États-Unis sur la Syrie. Il suffit de lire et méditer la dépêche d’aujourd’hui dans le Washington Post [1] . L’estimation des Etats-Unis est que l’agenda du « regime change » en Syrie est enlisé dans la boue. Le régime syrien est intact [2] .
    Par conséquent, une poussée militaire est nécessaire. Le nom de ce jeu est parvenir à un « atterrissage en douceur » à Damas sans effusion de sang américain - comme Wapo dit. Maintenant que les Etats-Unis et leurs alliés se sont débarrassés de la nuisance de Kofi Annan, le chemin à parcourir est clair. Lire le commentaire du CFR ici :
    http://www.cfr.org/syria/al-qaedas-specter-syria/p28782#

    [1] : http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/us-official-says-defection-of-syrian-prime-minister-more-evidence-assad-regime-is-crumbling/2012/08/06/365cafc8-dfcd-11e1-8d48-2b1243f34c85_print.html

    [2] : http://www.csmonitor.com/layout/set/print/content/view/print/555948

    • « faisant ouvertement la promotion d’une stratégie d’instrumentalisation d’al-Qaïda » ne me semble pas aussi évident que ce qu’en dit l’auteur.

      Merci pour la traduction, évidemment, mais à mon avis le billet du CFR, qui n’est pas très long, aurait été plus intéressant que le commentaire du blog.

    • C’est vrai, vous avez raison (pour les deux remarques).
      Le point de vue du type du CFR pourrait n’être effectivement qu’un pis aller qu’il endosse et qu’il prête à certains dirigeants de Washington.
      Reste que ça relativise les inquiétudes exprimées publiquement sur la présence d’al-Qaïda en Syrie par des officiels américains, inquiétudes plus ou moins feintes qui par ailleurs servent paradoxalement de justificatif à un accroissement de l’interventionnisme US dans la crise syrienne.

      http://www.cfr.org/syria/al-qaedas-specter-syria/p28782#
      LE SPECTRE D’Al-QAÏDA EN SYRIE

      Les rebelles syriens seraient infiniment plus faibles aujourd’hui sans al-Qaïda dans leurs rangs. En gros, les bataillons de l’Armée Syrienne Libre (ASL) sont fatigués, divisés, chaotiques et inefficaces. Se sentant abandonnés par l’Occident, les forces rebelles sont de plus en plus démoralisées car ils affrontent l’armement supérieur du régime d’Assad et son armée professionnelle. Les combattants d’al-Qaïda, cependant, peuvent aider à améliorer le moral. L’afflux de jihadistes apporte la discipline, la ferveur religieuse, l’expérience du combat en Irak, le financement de sympathisants sunnites dans le Golfe, et surtout, des résultats en termes de morts. En bref, l’ASL a besoin d’al-Qaïda aujourd’hui.
      En Syrie, les soldats d’al-Qaïda s’intitulent Jabhat al-Nusrah li-Ahli Al-Sham (Front pour la protection du peuple du Levant). La puissance du groupe et son acceptation par l’ASL sont mises en évidence par leur activité croissante sur le terrain [1] - de sept attaques en mars à soixante six "opérations" en juin. En particulier, le Jabhat a aidé à porter le combat dans les deux plus grandes villes : dans la capitale Damas, où 54 pourcents de ses activités ont eu lieu, et à Alep. En effet, al-Qaïda pourrait devenir la force de combat la plus efficace en Syrie, si les défections de l’ASL vers le Jabhat persistent et si les rangs des combattants étrangers (cf Guardian [2]) continuent de gonfler.
      Al-Qaïda ne sacrifie pas ses « martyrs » en Syrie simplement pour renverser Assad. La libération du peuple syrien est un bonus, mais l’objectif principal est de créer un état islamiste sur tout ou partie du pays. A défaut, ils espèrent au moins d’établir une base stratégique pour les restes de l’organisation de l’autre côté de la frontière en Irak, et créer un quartier général dans la région où les moudjahidine pourraient profiter d’un refuge sûr. Si Al-Qaïda continue de jouer un rôle de plus en plus important dans la rébellion, alors un gouvernement post-Assad aura une dette envers les tribus et les régions alliées à au Jabhat. Au cas où ne seraient pas honorées les demandes futures du Jabhat, en supposant qu’Assad chute, cela pourrait mener à une continuation du conflit en Syrie.
      Jusqu’à présent, Washington a semblé réticent à peser lourdement sur cette question. En mai 2012, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Leon Panetta, a reconnu publiquement la présence d’Al-Qaïda en Syrie (The Guardian [3]). Et en Juillet, le chef du contre-terrorisme du Département d’Etat, Daniel Benjamin, plutôt incrédule a suggéré que les États-Unis demandent simplement à l’ASL de rejeter Al-Qaïda [4]. Le calcul politique non-dit entre les décideurs politiques est de se débarrasser d’Assad en premier – affaiblissant ainsi la position de l’Iran dans la région - puis de faire face à Al-Qaïda plus tard.
      Mais la planification pour minimiser l’emprise probable d’Al-Qaïda sur les tribus syriennes et les combattants doivent commencer dès maintenant que l’administration Obama élève le niveau de son soutien à des groupes rebelles (Reuters [5]). Bien sûr, ces préparatifs doivent également inclure des efforts pour localiser et contrôler les armes chimiques d’Assad. Les mois à venir ne seront pas faciles.

      [1] : http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-19091400
      [2] : http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/30/al-qaida-rebels-battle-syria
      [3] : http://www.guardian.co.uk/world/video/2012/may/11/al-qaida-syria-leon-panetta-video
      [4] : http://www.state.gov/j/ct/rls/rm/2012/195898.htm
      [5] : http://www.reuters.com/article/2012/08/02/us-usa-syria-obama-order-idUSBRE8701OK20120802

  • Le journaliste et ex-rédac chef de RFI, Richard Labévière, dont le dernier bouquin a été coécrit avec le descendant du leader de la révolution syrienne de 1925-26 et portait justement sur la Syrie, se lâche dans une interview par Le Parisien :
    http://www.leparisien.fr/crise-egypte/l-option-diplomatique-est-morte-06-08-2012-2115283.php

    Quelles sont les raisons de ce blocage ? [le blocage diplomatique en général et la démission d’Annan]

    Il y a d’abord l’intransigeance du régime syrien qui a géré cette crise de manière militaire depuis le début et a refusé d’ouvrir un débat avec son opposition intérieure. L’opposition syrienne est, elle, écartelée entre un Conseil national syrien, qui est le paravent des Frères musulmans financés par le Qatar, et les comités de coordination sur le terrain. Elle est incapable de susciter une plate-forme commune d’alternative crédible et de dialogue avec le régime. Les démocraties occidentales — à commencer par les Etats-Unis et la France — n’ont pas du tout aidé Kofi Annan, mais ont privilégié dès le départ l’option militaire sans l’avouer ouvertement, mais en laissant faire le Qatar et l’Arabie saoudite.

    Comme son bouquin était par ailleurs préfacé par Alain Chouet, ex directeur du renseignement de la DGSE, j’aurai aussi tendance à le croire lorsqu’il dit :

    La France ne pourra pas faire bouger les lignes et les veto russe et chinois qui sont structurels et non pas de simple conjoncture. Avec le « service action » de la DGSE, la France mène en revanche des opérations de formation et de soutien à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes armés. Sur le plan des transmissions et de l’artillerie : mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm. Plusieurs dizaines de conseillers militaires participent déjà à un état-major commun turc, américain et français à Charnagh (Turquie), qui bénéficie d’une aide britannique à la frontière syrienne.

  • My departing advice on how to save Syria - FT.com
    http://www.ft.com/intl/cms/s/0/b00b6ed4-dbc9-11e1-8d78-00144feab49a.html#axzz22PEjOp82

    Dans une tribune du Financial Times, Kofi Annan explique les raisons de sa démission. Et il en rend responsable tous les acteurs internationaux, la Russie et la Chine, mais aussi les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, la Turquie et la France.

    High quality global journalism requires investment. Please share this article with others using the link below, do not cut & paste the article. See our Ts&Cs and Copyright Policy for more detail. Email ftsales.support@ft.com to buy additional rights. http://www.ft.com/cms/s/0/b00b6ed4-dbc9-11e1-8d78-00144feab49a.html#ixzz22T36d9g0

    Sustained international support did not follow, however. The ceasefire quickly unravelled and the government, realising there would be no consequences if it returned to an overt military campaign, reverted to using heavy weapons on towns. In response I sought to re-energise the drive for unity in June by creating the international Action Group for Syria, establishing a framework for a transition to support Syrians’ efforts to move to a transitional governing body with full executive powers. Transition means a managed but full change of government – a change in who leads Syria and how. We left the meeting believing a Security Council resolution endorsing the group’s decision was assured – as the first in a series of measures that would signal a turning point. But since then, there has been no follow-through. Instead, there has been finger-pointing and name-calling in the Security Council.

    (...)

    It takes leadership to compromise to overcome the destructive lure of national rivalries. Joint action requires bilateral and collective efforts by all countries with influence over the actors on the ground in Syria, to press upon the parties that a political solution is essential.

    For Russia, China and Iran this means they must take concerted efforts to persuade Syria’s leadership to change course and embrace a political transition, realising the current government has lost all legitimacy. A first move by the government is vital, as its intransigence and refusal to implement the six-point peace plan has been the greatest obstacle to any peaceful political process, ensuring the distrust of the opposition in proposals for a negotiated transition.

    For the US, UK, France, Turkey Saudi Arabia and Qatar this means pressing the opposition to embrace a fully inclusive political process – that will include communities and institutions currently associated with the government. This also means recognising that the future of Syria rises and falls on more than the fate of just one man.

  • Le lecteur qui a suivi les noms « Tremseh » et « Treimsa » dans Google News est certainement resté sur l’idée qu’un massacre de 150 civils s’y est déroulé, civils qui ont été égorgés dans la rue et tués à coups de bâton…

    Massacre de Treimsa : "Ici, des gens ont été égorgés"
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/massacre-de-treimsa-ici-des-gens-ont-ete-egorges_1138508.html

    Des villageois massacrés à l’arme blanche ou à coups de bâton
    http://www.lematin.ch/monde/Des-villageois-massacres-a-l-arme-blanche-ou-a-coups-de-bton/story/23167346

    Syrie : Kofi Annan "bouleversé et horrifié" par le massacre de Tremseh
    http://journalmetro.com/monde/122238/syrie-kofi-annan-bouleverse-et-horrifie-par-le-massacre-de-tremseh

    Nouveau massacre en Syrie, paralysie à l’Onu
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120713.REU1095/nouveau-massacre-en-syrie-paralysie-a-l-onu.html

    Selon le compteur de Google News, il y a plus de 1300 billets sur ce thème.

    Au point que, hier (16 juillet), les vilains russes bloquaient encore une résolution pour condamner la « tuerie » :
    http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/syrie-la-russie-bloque-les-initiatives-a-l-onu-pour-condamner-7417454.html

    Tandis qu’en Syrie, les combats entre armée et rebelles touchent la capitale Damas depuis dimanche, la Russie a de nouveau bloqué un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU dénonçant la tuerie de Treimsa (centre de la Syrie) et continue de s’opposer à un projet de résolution menaçant Damas de sanctions, ont indiqué lundi des diplomates.

    Il semble en revanche quasiment impossible de trouver en français les graves doutes exprimés dans le New York Times (même le New York Times, bon sang !) dès le 14 juillet : Details of a Battle Challenge Reports of a Syrian Massacre
    http://www.nytimes.com/2012/07/15/world/middleeast/details-of-a-battle-challenge-reports-of-a-syrian-massacre.html

    New details emerging Saturday about what local Syrian activists called a massacre of civilians near the central city of Hama indicated that it was more likely an uneven clash between the heavily armed Syrian military and local fighters bearing light weapons.

    […]

    Although what actually happened in Tremseh remains murky, the evidence available suggested that events on Thursday more closely followed the Syrian government account.

  • La folie sisyphienne de Kofi Annan selon Albert Einstein

    « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. » Albert Einstein

    L’universitaire Fawaz A. Gerges a absolument raison quand il conseille aux Syriens de ne pas « personnaliser » le débat en se focalisant trop sur la personne de Kofi Annan qui semble devenir depuis le dernier massacre de Treimsa, le bouc-émissaire de cette impuissance de la « communauté internationale » face à un vrai génocide en Syrie.

    Fawaz A. Gerges a raison aussi de rappeler aux Syriens que derrière l’arbre de Kofi Annan se cache la forêt des institutions internationales. En discréditant Kofi Annan, on risque tout simplement de discréditer ces institutions dont les Syriens ont inévitablement besoin. Contrairement au régime de Bachar la Chimère qui se targue désormais de pouvoir survire au-dessus de la légalité et de la légitimité.

    Rappelons cependant à Fawaz A. Gerges que la responsabilité de protéger est une responsabilité internationale collective que doit exercer le Conseil de sécurité en autorisant une intervention militaire, avec ou sans Kofi Annan, avec ou sans discernement des Syriens. Kofi Annan n’est pas un bouc-émissaire. Il est responsable d’un autre échec sanglant. Plus de 400 victimes ces trois derniers jours seulement.

    Lire la suite …

    http://chahidslimani.over-blog.com

  • La visite de Kofi Annan à Damas critiquée par l’opposition syrienne
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/07/09/la-visite-de-kofi-annan-a-damas-critiquee-par-l-opposition-syrienne_1730968_

    Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a critiqué lundi la visite à Damas de l’émissaire international Kofi Annan, estimant que l’échec de sa mission appelait une action internationale urgente “sous le chapitre VII” de la Charte de l’ONU.

    Dans un communiqué publié tôt lundi, le CNS accuse M. Annan d’avoir choisi, au moment où les tueries se poursuivent dans le pays, "de rencontrer des symboles du régime tout en ne participant pas à la conférence des Amis du peuple syrien à Paris à la grande surprise des pays participants". Les Syriens "ne peuvent justifier ces pas faits par l’émissaire alors qu’il a affirmé que sa mission n’était pas illimitée dans le temps", poursuit le CNS.

  • Les résumés de l’interview de Kofi Annan par le Monde donnent une image très orientée de ce qu’il dit.
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/07/07/kofi-annan-sur-la-syrie-a-l-evidence-nous-n-avons-pas-reussi_1730658_3218.ht

    – Annan ne parle pas du tout d’échec. Il dit explicitement qu’il n’intervient que depuis 3 mois dans un conflit qui dure depuis 16 mois, manière d’indiquer qu’évidemment ça n’a pas encore réussi. Le doute est exprimé ainsi : « peut-être n’y a-t-il aucune garantie que nous allons réussir » (ce qui n’est clairement pas la même chose que parler d’échec) :

    Cette crise se poursuit depuis seize mois, mais j’ai commencé à être impliqué il y a trois mois. Des efforts importants ont été déployés pour essayer de résoudre cette situation de manière pacifique et politique. A l’évidence, nous n’avons pas réussi. Et peut-être n’y a-t-il aucune garantie que nous allons réussir. Mais avons-nous étudié des alternatives ? Avons-nous mis les autres options sur la table ? J’ai dit cela au Conseil de sécurité de l’ONU, ajoutant que cette mission n’était pas indéfinie dans le temps, comme mon propre rôle.

    – Annan accuse les « autres pays qui envoient des armes, de l’argent et pèsent sur la situation sur le terrain » et qui « prétendent vouloir une solution pacifique ». Il est frappé par le fait que « peu de choses » en soient dites :

    Mais ce qui me frappe, c’est qu’autant de commentaires sont faits sur la Russie, tandis que l’Iran est moins mentionné, et que, surtout, peu de choses sont dites à propos des autres pays qui envoient des armes, de l’argent et pèsent sur la situation sur le terrain. Tous ces pays prétendent vouloir une solution pacifique, mais ils prennent des initiatives individuelles et collectives qui minent le sens même des résolutions du Conseil de sécurité. La focalisation unique sur la Russie irrite beaucoup les Russes.

    – Annan dénonce le détournement de la résolution de l’ONU sur la Libye comme l’« éléphant dans la pièce » :

    Je vais vous dire franchement : la manière dont la « responsabilité de protéger » a été utilisée sur la Libye a créé un problème pour ce concept. Les Russes et les Chinois considèrent qu’ils ont été dupés : ils avaient adopté une résolution à l’ONU, qui a été transformée en processus de changement de régime. Ce qui, du point de vue de ces pays, n’était pas l’intention initiale. Dès que l’on discute de la Syrie, c’est « l’éléphant dans la pièce ».

    Après avoir lu cela, lire ce qu’en dit le Figaro (par exemple), qui titre explicitement : « Kofi Annan reconaît l’échec de sa mission ».
    http://www.lefigaro.fr/international/2012/07/07/01003-20120707ARTFIG00435-kofi-annan-reconnait-l-echec-de-sa-mission-en-syr
    Même dépêche et même titre à contresens sur Libé :
    http://www.liberation.fr/depeches/2012/07/07/syrie-annan-reconnait-qu-il-n-a-pas-reussi-plaide-pour-associer-l-iran_83
    On a droit à l’invocation rituelle du rôle de la Russie, et de l’Iran, mais on zappe la mention des « autres pays » qui « prétendent vouloir une solution pacifique » :

    L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe a évoqué l’influence de la Russie, allié du régime de Damas qui a bloqué jusqu’à présent toute action internationale résolue contre le pouvoir de Bachar al-Assad, tout en soulignant l’importance d’associer aux discussions l’Iran, qui soutient également le régime syrien.

    Quant à l’« éléphant dans la pièce » que constitue le précédent libyen, il n’intéresse pas non plus le commentateur du Figaro.

    Les choses deviennent tout de suite plus simples quand les journaux s’alignent sur les déclarations d’Hillary Clinton :
    http://www.google.com/hostednews/ap/article/ALeqM5iUwJ5SjfsCby7_qXFGPWfak8KN4Q?docId=64d5143c99e14175a99eff7fc9fcf8c0

    Speaking in Japan, Clinton said Sunday that U.N. mediator Kofi Annan’s acknowledgement that his peace plan is failing “should be a wake-up call for everyone.”