• Walid Daqqa, Abu Milad : cet adieu est le plus difficile de tous
    Par Azmi Bishara | 8 avril 2024 – The New Arab – Traduction : Chronique de Palestine
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    (...) Lorsque la nouvelle de la mort de Walid Daqqa m’est parvenue à plusieurs reprises hier soir par l’intermédiaire d’amis communs en Palestine, une profonde tristesse m’a envahi.

    Ce n’est pas seulement à cause de notre amitié de longue date et de notre appréciation mutuelle, mais aussi parce que nous avons échoué dans nos efforts pour obtenir sa libération alors qu’il était encore en vie. Il la désirait ardemment : son but ultime était de respirer l’air de la liberté et de sentir le contact de sa fille, Milad, sans que le geôlier ne détermine la durée de leurs rencontres, puisqu’elle est née alors qu’il était derrière les barreaux.

    Il n’avait aucune perception romantique de la prison… il aspirait à la liberté. Mais Israël cherchait à se venger, et il était impossible de forcer Israël à revenir sur son refus vengeur de le libérer, ainsi que d’autres prisonniers ayant la citoyenneté israélienne, dans le cadre d’accords d’échange de prisonniers, ou même de négocier à ce sujet.

    Néanmoins, nous avons toujours espéré, contre toute attente, qu’il serait libéré lors du prochain échange, mais la mort est arrivée en premier.

    Il n’y a pas d’égoïsme dans le chagrin que nous ressentons pour Walid. Après avoir quitté la Palestine, la communication avec Walid est devenue sporadique par l’intermédiaire de sa femme et fidèle compagne, Sanaa, et de son frère Assad, qui lui a presque consacré toute sa vie.

    Lors de notre dernier appel téléphonique via un téléphone portable introduit clandestinement dans la prison, il a éclaté en sanglots dès que j’ai prononcé son nom.

    Nous avons parlé longuement malgré son état émotionnel et le fait que j’étais conscient que ses geôliers pouvaient écouter – c’est la raison pour laquelle ils ferment les yeux sur les téléphones de contrebande.

    Le chagrin que je ressens pour lui est sans limite. Il ne m’est jamais venu à l’esprit que je le rencontrerais à nouveau, même si ce n’était que brièvement, en dehors de la prison. (...)