• Menaces, harcèlement en ligne, tentatives d’assassinat : la grande peur des Saoudiens en exil

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/03/la-grande-peur-des-saoudiens-en-exil_6013994_3210.html

    L’an passé, le HCR a comptabilisé 2 888 réfugiés et demandeurs d’asile saoudiens à travers le monde, contre 1 276 en 2015 et 747 en 2010. Les premiers cas avaient été enregistrés en 1993, avec un total, cette année-là, de… sept exilés. Après un premier pic en 2006, un deuxième a été observé en 2011, l’année des printemps arabes, marquée par d’importants troubles, violemment réprimés, dans l’est du royaume, à majorité chiite. L’avènement au pouvoir de MBS, synonyme d’un relatif assouplissement en matière de mœurs mais d’une crispation absolue dans le domaine politique, a accéléré le rythme des départs.
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    « Avant Mohammed Ben Salman, nous pouvions mener campagne sur les réseaux sociaux, la discussion était permise, se souvient la chercheuse Hala Al-Dossari, l’une des figures de proue de la communauté saoudienne en exil, établie aux Etats-Unis. Je me rappelle avoir même été reçue par Mohammed Ben Nayef [l’ancien prince héritier, évincé par MBS en 2017] pour évoquer le droit des femmes à conduire. Mais à la minute où MBS est arrivé au pouvoir, Twitter est devenu une plate-forme de pure propagande, et les militants ont commencé à fuir, de peur d’être arrêtés. »
    « Atmosphère étouffante »

    Sunnites, chiites et même athées, hommes et femmes, libéraux, islamistes modérés ou fondamentalistes, trentenaires ou septuagénaires, partisan de la simple réforme de la monarchie ou de son abolition totale… Les pedigrees varient au sein de cette communauté d’exilés, à l’image de l’Arabie saoudite elle-même.