• Ressentis.
    Seules quelques minorités espèrent et sont prêtes pour un vaste bouleversement social.
    Le gros de la population, sous pression permanente, est encore largement colonisé par les « valeurs » du Spectacle : « nécessité » du « travail », de l’économie, des dirigeants en tous genres, « positivité » de l’envahissement technologique, « besoin » de vedettes et d’illusions consommables.
    Ce ne sont pas les idées ou les possibilités qui manquent, c’est juste que la passivité, l’inertie et la fausse conscience dominent, sous le bombardement incessant des publicités et des « débats » en faveur du mirage qui tient lieu de société. Avec tout ça, les gens sont très occupés avec leurs problèmes réels ou fabriqués : compter l’argent qui manque pour manger ou se payer le dernier smartphone.
    On devrait même s’étonner de l’ampleur et de la positivité du mouvement social.
    La vieille taupe creuse toujours.
    Qui le vivra cessera de seulement « voir ».

    • Les militants, les marxistes — dont je suis — militent contre ces représentations idéalistes du contrôle social.

      Les idées de la classe dominante ne dominent pas la société en raison d’une nature qui leur serait particulière ; elles ne dominent pas non plus parce que la bourgeoisie possède les moyens de « production intellectuelle » et de diffusion médiatique. Elles dominent en ce qu’elles traduisent une situation objective de domination de la classe bourgeoise dans les rapports sociaux existants. Autrement dit, les idées dominantes sont moins celles de la classe dominante – genre forgées afin d’assurer sa domination – que celles propres aux rapports sociaux existants cristallisés dans la domination de classe de la bourgeoisie.

      Bien sûr, ni Marx ni Engels nient que les représentations, en retour, induisent des comportements. Elles sont un aspect de la pratique humaine de transformation du réel : en fournissant des cadres d’interprétation, l’idéologie influe sur les décisions prises au quotidien par les individus pour agir et pour communiquer, c’est évident (« Les circonstances font tout autant les hommes que les hommes font les circonstances »-). Ce que Marx et Engels contestent, en revanche, c’est l’existence d’une relation entre conscience et réalité qui puisse être appréhendée pour elle-même, en dehors de l’ensemble des déterminations concrètes qui caractérisent la nature de cette réalité matérielle.

      Il faut critiquer les médias & l’idéologie dominante, c’est certain, dénoncer leur propagande, mais les rapports sociaux n’en dépendent pas. Et le changement social ne viendra pas de la critique des médias ni d’une lutte idéologique. Il viendra des luttes ouvrières et des expériences accumulées.