Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Livre d’occasion : le Conseil permanent des écrivains souhaite une “concertation”
    https://actualitte.com/article/116820/politique-publique/livre-d-occasion-le-conseil-permanent-des-ecrivains-souhaite-une-concert

    Encore une fois le "droit d’auteur" mis à toutes les sauces pour empêcher une pratique sociale normale : faire vivre le "livre-échange" (c’est le titre d’un livre publié par C&F éditions : https://cfeditions.com/livre-echange).

    La précarité des auteurs et autrices est liée à la stratégie de noyade du marché par les diffuseurs (et les éditeurs appartenant au même groupe, qui sont devenus les affidés des distributeurs). Madrigal : 300 livres par semaine... seul un ou deux ont droit à de la vraie promo (et bientôt on verra des pubs télé pour ces exceptions, qui vont encore plus renforcer la hiérarchie des ventes).

    Quand on considèrera le lecteur et la lectrice comme des acteurs majeurs de la "chaîne du livre", on pourra repenser l’édition en donnant vraiment à celle-ci un un rôle culturel, politique et social avant de considérer le livre comme une marchandise au même titre (sic) que les autres et le droit d’auteur comme une rente pour les méga-éditeurs concentrés.

    Le droit d’auteur est un droit d’équilibre entre les intérêt des auteurs et autrices et l’intérêt général. Relisez la Déclaration universelle des droits humains. En instituant un "droit de suite" après l’achat, on ouvre la boîte de pandore : pourquoi ne pas suivre plus encore les lectures, tracer les lectures numériques (ah oui, c’est déjà fait :-).

    Et par pitié, ne sortez pas "Amazon" dans la discussion, c’est devenu le nouveau point Godwin : contre Amazon et sa place de marché, ce qu’il faut faire n’a rien à voir avec empêcher les lectures, mais avant tout à faire respecter le paiement des impôts par cette entreprise, et mettre en branle des projets anti-monopole, (comme est en train de faire la courageuse Lina Khan, qui dirige la Federal trade Commission aux États-Unis).

    Le Conseil permanent des écrivains (CPE) a exprimé ses préoccupations suite à la publication d’une étude réalisée par Sofia et le Ministère de la Culture, datée du 10 avril 2024. Cette étude met notamment en lumière une augmentation significative des ventes de livres d’occasion, qui représentaient 20 % du marché en 2022.

    Publié le :

    22/04/2024 à 13:32

    Il est également mis en avant que les catégories socioprofessionnelles supérieures sont prédominantes parmi les acheteurs de livres d’occasion, et que 60 % des transactions se font via des plateformes de vente en ligne.

    « Cette industrialisation du marché de l’occasion liée à l’essor du numérique, en plus de son impact possible sur le plan écologique, suscite un flou croissant entre le livre "neuf" et "comme neuf" qui met à mal la loi Lang sur le prix unique du livre à laquelle l’ensemble de la filière est attaché »

    À LIRE — Le livre d’occasion en France : la grande étude

    Le CPE pointe également que cette situation provoque une concurrence directe entre les livres qui rémunèrent auteurs et éditeurs et ceux qui ne génèrent aucun droit d’auteur.

    Face à cette évolution, le CPE appelle à une concertation entre tous les acteurs de la chaîne du livre. Cette initiative, soutenue par les pouvoirs publics, viserait à discuter des impacts de la vente de livres d’occasion sur la rémunération des créateurs de contenu.

    Cette démarche s’inscrit dans un contexte où des négociations sur les conditions contractuelles des auteurs sont déjà en cours, mettant en lumière leur précarité croissante. Le CPE espère ainsi ouvrir un dialogue constructif pour adapter le marché à ces nouveaux défis : il souhaite par ailleurs que ce dernier se réalise en parallèle « d’indispensables négociations avec les éditeurs sur les conditions contractuelles des auteurs et leur précarisation ».