Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Deux ans après avoir suivi la trace d’Anne Frank au Japon pour XXI, Alain Lewkowicz sonde la mémoire de la Seconde Guerre mondiale au pays du soleil levant dans un documentaire atypique

    http://www.revue21.fr/Anne-Frank-au-pays-du-webdoc

    C’est un objet visuel non identifié, un ovni qui bruisse, sonne, parle et s’écrit. On l’écoute, on le regarde, on le lit sur écran. Il emmène aux quatre coins du Japon, là où la pop-culture a fait d’Anne Frank une « héroïne sucrée » déconnectée de la réalité de la Seconde Guerre mondiale. Puisque tous les supports s’y mélangent, il doit y avoir du web-documentaire là-dedans. Produit par Arte, Anne Frank au pays du manga est en ligne depuis le 15 novembre.

    Au commencement, il y a Alain Lewkowicz et ses questions. On lui avait dit qu’Anne Frank était une héroïne de manga et que tous les écoliers japonais avaient lu son journal. « J’étais parti bâtir un pont entre leur histoire et la mienne, j’ai surtout trouvé des différences et des incompréhensions. » Dans l’archipel, tout le monde a lu Anne Frank, mais personne ne fait le lien avec l’holocauste. L’enfant n’est qu’une victime de la guerre comme les Japonais ont été victimes de la bombe atomique. Alain Lewkowicz, journaliste et documentariste, reprend l’avion pour Paris la besace remplie de nouvelles interrogations. Et signe début 2010, un récit dans XXI : Anne Frank au pays d’Hiroshima.

    Découverte de la revue en ligne « XXI » grâce au post de @reka http://seenthis.net/messages/129733

    • Edifiant, j’adore la phrase « mais personne ne fait le lien avec l’holocauste. L’enfant n’est qu’une victime de la guerre comme les Japonais ont été victimes de la bombe atomique ». En fait moi je vois pas pourquoi les victimes devraient être traités différemment selon qu’on les relie à l’holocauste ou pas o_O Je trouve ça très bizarre comme article, en plus quand on sait que la plus grosse partie du journal a été écrit après la mort d’Anne par Otto , on se demande pourquoi il est encore lu ce bouquin !

    • @sparrow
      Pour replacer les mots dans leur contexte historique :

      L’holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal après immolation. Pratiqué par les Grecs dans le cadre des rituels chthoniens, il l’est aussi dans la tradition israélite. Utilisé dès le XIXe siècle dans les langues française et anglaise pour désigner le meurtre à grande échelle d’un groupe social ou ethnique1, il devient l’un des termes employés après la Seconde Guerre mondiale pour tenter de caractériser le massacre systématique et ciblé des Juifs par l’Allemagne nazie celui de shoah n’étant pas encore accepté.

      Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Holocauste
      Quant au statut des victimes, je ne sais pas si le propos était de suggérer une hiérarchie dans la souffrance. Considérant ces deux évènements (l’attaque nucléaire sur le Japon et la Shoa / l’Holocauste), il est important de bien analyser les processus respectifs qui ont amené l’un et l’autre mais il serait vain de vouloir les comparer à l’aune d’une hypothétique quantification de leurs douleurs. Tout ce que je vois, c’est qu’il s’agissait de civils désarmés qui ont été assassinés par la brutalité militaire et politique et que pour ces victimes aux prises avec la dure réalité du quotidien en temps de guerre, les enjeux mis sur la table par les grandes puissance de l’époque n’étaient pour tous ces gens que des préoccupations très lointaines (hormis quelques fanatiques victimes à un autre niveau de la propagande belliciste des responsables japonais de cette période). Dans un cas comme dans l’autre, je ne vois qu’une horreur indicible.
      @james @podrovnik : le petit conte de Noël grinçant suggère bien le bouleversement moral auquel se trouvent confrontées nos sociétés « évoluées » à cause de l’éventualité d’une apocalypse imminente.