• Tunisie : appels à l’union nationale après l’attaque du musée Bardo
    AFP le 19/03/2015 à 10:513

    Rassemblement devant le musée du Bardo cible d’une attaque terroriste, le 18 mars 2015 à Tunis ( AFP / Sofien Hamdaoui )
    Des appels à l’union nationale étaient lancés jeudi en Tunisie, sous le choc de l’attaque du musée Bardo de Tunis qui a fait 19 morts dont 17 étrangers, au début de la saison touristique dans un contexte de menace jihadiste croissante.

    Ces appels ont été relayés par la presse et la société civile mais aussi par l’opposition après cet attentat sans précédent depuis la révolution de janvier 2011.

    « Institutions de l’Etat, société civile, médias et citoyens sont appelés à agir comme un seul homme pour placer les intérêts de la patrie au-dessus de toute considération politique, partisane, corporatiste ou idéologique », écrit le quotidien La Presse.

    Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées mercredi soir dans le centre de Tunis pour dénoncer cette attaque, criant notamment « La Tunisie est libre, les terroristes dehors ».

    Le principal syndicat du pays, l’UGTT a lui appelé à « mobiliser les forces du peuple et tous les organes de l’État à déclarer la guerre tous azimuts au c ». Le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi s’est dit convaincu que « le peuple tunisien se tiendra uni face à la barbarie ».

    L’attaque du Bardo est sans précédent pour la Tunisie depuis avril 2002 et l’attentat suicide contre une synagogue à Djerba (sud) qui avait coûté la vie à 14 Allemands, deux Français et cinq Tunisiens. Al-Qaïda l’avait revendiqué.

    C’est aussi la première fois depuis la révolution de janvier 2011 que des civils sont visés, alors que le pays s’est imposé comme un modèle de stabilité et d’ouverture dans le monde arabe, l’essentiel des Etats du Printemps arabe ayant basculé dans le chaos et la répression.

    Les autorités ont fait état de 19 morts, dont 17 touristes mais une certaine confusion régnait sur leurs nationalités exactes jeudi matin. La Tunisie, la France, la Pologne et le Japon ont notamment donné des informations contradictoires sur le nombre de ressortissants tués. Le ministère de la Santé devrait donner des informations supplémentaires au cours d’une conférence de presse prévue à 10H00 GMT.

    Le Premier ministre Habib Essid a identifié les deux assaillants comme Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui, deux noms à consonnance tunisienne. Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, il s’agit « probablement » de Tunisiens.
    « On les a identifiés, c’est bien ces deux terroristes », a dit M. Essid sur la radio française RTL. Mais, « pour le moment on ne peux pas dire s’ils appartiennent à l’une ou l’autre des organisations terroristes », a-t-il ajouté, précisant qu’Abidi était connu des services de police.

    Le Premier ministre avait fait état mercredi de deux ou trois complices possibles mais n’a donné aucune indication sur les opérations en cours pour les identifier.

    M. Essid a aussi qualifié de « terrible » "l’impact économique" pour la Tunisie alors que le tourisme, déjà en crise, est l’un des secteurs stratégiques pour le pays.

    – ’Ces traîtres seront anéantis’ -

    Le gouvernement n’a pas évoqué dans l’immédiat les éventuelles failles sécuritaires, alors que le musée est mitoyen du Parlement. En effet, l’attaque est intervenue en pleine audition à l’Assemblée de cadres militaires et de la justice sur la réforme de la loi antiterroriste, prévue depuis des mois mais sans cesse repoussée.