Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Un amendement pour interdire les liens hypertextes - Politique - Numerama
    ▻http://www.numerama.com/politique/139435-un-amendement-pour-interdire-les-liens-hypertextes.html

    L’idĂ©e sous-jacente est bien sĂ»r de tenter d’imposer un droit voisin sur les liens hypertextes, telle qu’une partie de la presse l’avait rĂ©clamĂ©e avant que Google ne finisse par crĂ©er un fonds d’aide Ă  la presse qui a calmĂ© la pression. Si les liens Ă©taient interdits par dĂ©faut, leur autorisation pourrait se monnayer.

    • Je ne comprends pas trop bien l’intĂ©rĂȘt pour les sites d’interdire qu’on les pointe mais je n’ai peut-ĂȘtre pas captĂ© le truc. Qu’est-ce que ça voudrait dire pour Seenthis ? Payer pour pointer sur un site et un article qu’on veut rĂ©fĂ©rencer ou faire connaĂźtre ?

    • SpĂ©cial Calimaq.
      "Ce qui est le plus inquiĂ©tant dans cette dĂ©cision Svensson, c’est de voir l’un des dispositifs les plus essentiels au fonctionnement du Web basculer sous l’emprise du droit d’auteur, alors que jusqu’à prĂ©sent il Ă©tait restĂ© dans une « zone grise » de non-rĂ©gulation relative.

      Il est difficile de nommer exactement en quoi consiste cette « zone grise », mais la meilleure façon de le faire est sans doute de parler d’un « domaine public de l’information ».

      Le risque Ă  terme, c’est d’arriver Ă  une rĂ©gression des droits dans l’environnement numĂ©rique, malgrĂ© (ou mĂȘme Ă  cause) du progrĂšs technologique. Car l’hypertexte a une histoire beaucoup plus longue qu’Internet et le Web. Il existait dĂ©jĂ  dans son principe dans les manuscrits mĂ©diĂ©vaux ; il est au coeur mĂȘme de la dĂ©marche encyclopĂ©dique, par le jeu des rĂ©fĂ©rences et des renvois qui cassent la linĂ©aritĂ© du texte.
      Soumettre la logique hypertextuelle Ă  la logique du droit d’auteur, et donc Ă  un paradigme d’appropriation de l’information, est quelque chose qu’on peut percevoir comme un danger. Encore une fois, le passage au numĂ©rique est utilisĂ© pour mettre en place une enclosure sur les biens communs de la connaissance (processus que l’on voir Ă©galement se mettre en place en ce moment en ce qui concerne le data mining).
      la Quadrature du net, un point complet est consacrĂ© Ă  la reconnaissance de la lĂ©gitimitĂ© de la rĂ©fĂ©rence : ▻https://www.laquadrature.net/fr/elements-pour-la-reforme-du-droit-dauteur-et-des-politiques-culturelle

      L’information ne peut plus ĂȘtre libre (Ă  propos d’un arrĂȘt aberrant de la CJUE) â–șhttp://scinfolex.com/2015/01/23/linformation-ne-peut-plus-etre-libre-a-propos-dun-arret-aberrant-de-la-cj

      « Information wants to be free », vous vous souvenez ?
      ▻http://scinfolex.com/?s=+information

      Et si l’information pouvait ĂȘtre copyrightĂ©e ?
      â–șhttp://scinfolex.com/2009/05/23/et-si-linformation-pouvait-etre-copyrightee
      "Dans un futur proche, la loi a consacrĂ© la possibilitĂ© de dĂ©poser un copyright sur les Ă©vĂšnements, d’une durĂ©e de 24 heures Ă  une semaine, qui confĂšre un droit exclusif de relater un fait, sans qu’aucun concurrent ne puisse le faire sans commettre un plagiat. Alors qu’aujourd’hui, les dĂ©pĂȘches des agences de presse, type Reuters ou AFP, sont par excellence des objets « de libre parcours » que tous les mĂ©dias peuvent reprendre librement pour alimenter leurs actualitĂ©s, dans ce monde, les organes de presse se livrent Ă  une lutte sans merci pour ĂȘtre les premiers Ă  dĂ©nicher un scoop sur lequel elles pourront dĂ©poser un copyright.

      L’intĂ©rĂȘt de la nouvelle est de dĂ©velopper dans le dĂ©tail les implications juridiques et Ă©conomiques d’un tel mĂ©canisme. Les tĂ©moins directs d’un Ă©vĂšnement (la victime d’une agression, par exemple) disposent d’un copyright qu’elles peuvent monnayer auprĂšs des journalistes. Lorsqu’une catastrophe naturelle survient, comme un tremblement de terre, c’est cette fois la municipalitĂ© ou le pays oĂč l’évĂšnement s’est produit qui dĂ©tient les droits sur l’évĂšnement, qu’elle vendra Ă  la presse pour financer les secours et la reconstruction.

      Et immanquablement, cette forme d’appropriation gĂ©nĂšre en retour des formes de piratage de l’information, de la part de groupuscules qui la mettent librement Ă  la disposition de tous sous la forme d’attentats mĂ©diatiques, fĂ©rocement rĂ©primĂ©s par le pouvoir en place (ça ne vous rappelle rien ?)."

      Ajoutons Ă©galement pour corser les choses que les liens hypertexte jouent aussi un rĂŽle essentiel dans l’écosystĂšme du partage/piratage. Une partie importante de l’échange de fichiers sur Internet se fait par l’intermĂ©diaire de forums, d’annuaires de liens ou de trackers BitTorrent (c’est le principe mĂȘme du fonctionnement de The Pirate Bay, qui n’hĂ©berge directement aucun fichier). Nombreux sont les sites Ă  ĂȘtre dĂ©jĂ  tombĂ©s en justice pour avoir permis d’accĂ©der Ă  des contenus illĂ©gaux par le biais de liens hypertexte." Arret Svensson â–șhttp://scinfolex.com/2014/02/17/arret-svensson-les-liens-hypertexte-confortes-mais-retires-du-domaine-pub

    • CrĂ©er de la raretĂ©, c’est crĂ©er des marchĂ©s. Sans raretĂ©, pas d’économie. Et rendre les liens payants, c’est les rendre rares, d’une certaine façon. C’est aussi crĂ©er un outil pour pouvoir taper sur la tĂȘte de tous les exploiteurs de liens, y compris les gens qui veulent juste partager de la connaissance. Si cela se faisait, il deviendrait difficile d’inclure des rĂ©fĂ©rences dans ses articles, y compris depuis WikipĂ©dia.

    • Ils ne veulent rien interdire en fait, ils veulent juste pouvoir exiger une contrepartie financiĂšre. Et comme cette contrepartie, ils ne veulent (ou ne peuvent) la demander aux visiteurs, ils espĂšrent pouvoir la demander aux agrĂ©gateurs.

      Ça n’a pas spĂ©cialement de cohĂ©rence intellectuelle ni de vision Ă  long terme. On est plutĂŽt dans la lutte des lobbies ; peut-ĂȘtre qu’en continuant Ă  mettre la pression de cette maniĂšre ils espĂšrent en fait que google continuera Ă  filer du fric au fonds d’aide Ă  la presse.

    • Chez nous aussi on aime se servir du droit d’auteur pour n’importe quoi. Pourtant il ne s’applique pas encore pour les liens sauf en cas d’oeuvres « piratĂ©es ».

      Depuis des années on trouve par contre un avertissement concernant la responsabilité pour les liens sur chaque site web allemand réalisé par des gens ayant une connaissance moyenne de la situation juridique dans les pays.

      L’interprĂ©tation de la question par les juges Ă©volue d’une maniĂšre complĂštement improbable et alĂ©atoire.

      RĂ©sultat : les grands sites ne contiennet peu de liens - d’abord pour maintenir les visiteurs dans leur propre univers mais aussi parce que des plaintes contre des hyperliens risquent de couter cher aux Ă©diteurs.

      ▻http://www.spiegel.de/netzwelt/web/web-links-das-maerchen-vom-disclaimer-a-375970.html

      ▻https://de.wikipedia.org/wiki/Zul%C3%A4ssigkeit_von_und_Haftung_f%C3%BCr_Hyperlinks

      A noter aussi est la loi sur le Leistungsschutzrecht qu#on pourrait surnomme loi Axel-Springer-Verlag parce qu’elle a Ă©tĂ© votĂ©e sur demande des Ă©ditions Axel Springer.
      â–șhttps://de.wikipedia.org/wiki/Leistungsschutzrecht

      #droit #internet

    • En France la loi est trĂšs protectrice du droit d’auteur et parallĂšlement le droit de citation est reconnu par les mĂȘmes textes.
      Avec un tel amendement on aboutirait Ă  une contradiction des textes.
      Car qu’est-ce qu’un lien au fond ? Une forme de citation, non ?

    • En fait, ce qui serait marrant, c’est que les sites qui demandent de l’argent pour pointer sur eux finissent par ne plus avoir AUCUN lien vers eux : Google pourrait dĂ©cider d’arrĂȘter de les rĂ©fĂ©rencer, les blogs n’en parleraient plus, les sites traitant du mĂȘme sujet non plus. Et donc ces sites n’auraient plus de visiteurs. Et ils auront l’air bien con.