Nouvelles d’Iran du 10 au 17 janvier 23
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Dans la nuit du dimanche à lundi vers 3h du matin, un tweet a prévenu la population que deux autres condamnés, à la prison de Rejaïshahr aux noms de Mohamad Beroghani et Mohamad Ghobadlou ont été transférés en cellules individuelles. C’était le signe que ces deux personnes, ayant déjà reçu la sentence de la mort, vont être pendus à l’aube, au moment de la prière du matin. Sans aucun appel ou organisation préalable, les gens se sont rués dans la nuit glaciale vers la prison. À 3h30 du matin, il est rare de voir des bouchons sur l’autoroute qui lie Téhéran à Karaj. Les forces de l’ordre, de leur côté, ont envoyé des voitures militaires et des forces supplémentaires pour arrêter la population. Mais tous leurs efforts étaient vains ; des milliers de personnes se sont rassemblées devant les portes de la prison et ont ouvertement scandé des slogans contre le régime et pour la libération des prisonniers politiques. Il était prévu qu’ils soient pendus en public, ce qui est une pendaison extrêmement sauvage car ça s’effectue avec des grues, ce qui est très différent d’une pendaison classique qui se fait au sein de la prison en jetant quelqu’un, la corde au cou, dans le vide. Quand la grue, petit à petit, s’élève, le condamné avant la mort va subir une torture effroyable. C’est une manière particulièrement sauvage d’exécuter les personnes. Nous savons que la préoccupation de Monsieur Guillotin était justement d’éviter de telles barbaries.
Quoi qu’il en soit, la détermination de la population qui a scandé et est restée, des heures entières devant la prison a pu empêcher leur pendaison pour l’instant. Le jour s’est enfin levé et le moment de la prière du matin largement passé, aucune voiture n’a franchi la porte de la prison.
C’était une grande victoire sur les forces de la répression.
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