• "Le processus de rédaction de la nouvelle constitution chilienne a démarré sous tension dimanche mais aussi avec la détermination de changer l’histoire du pays en élisant une aborigène Mapuche comme présidente de l’assemblée constituante.

      « Cette Constituante va transformer le Chili », a lancé l’universitaire mapuche Elisa Loncón, en tenue traditionnelle, après être montée sur l’estrade et salué en mapudungun, la langue du peuple mapuche. Elle a souligné que c’était là un rêve partagé par toutes les communautés du Chili dans leur diversité, le rêve de prendre soin de la Terre Mère, d’accéder aux droits sociaux et au droit à l’eau."

      https://www.letemps.ch/monde/chili-une-aborigene-mapuche-elue-presidente-lassemblee-constituante

    • "Delphine Peiretti-Courtis rappelle ainsi que, sur la base de projections semblables, des médecins européens ont longtemps justifié l’excision.
      Racisme biologique et racisme culturel

      Revenir sur l’histoire de ces aberrations montre aussi combien elles ont été tributaires des intérêts et des craintes du colonisateur. Ainsi la femme noire est-elle d’abord vantée pour ses penchants maternels, puis accusée d’être une mauvaise mère quand l’accroissement de la population colonisée intéresse les armées et qu’on semble découvrir le taux très élevé de la mortalité infantile.

      De même l’homme noir est au gré des époques supposé être plus ou moins résistant aux maladies ou à l’effort. Au racisme biologique, s’ajoute ou se substitue un racisme culturel. Autrement dit, l’on peut très bien conclure à l’existence d’une seule espèce humaine mais porter des jugements sur les « mœurs africaines », s’adaptant eux aussi à ce qu’on prétend démontrer. C’est là même tout le fondement idéologique de la « mission civilisatrice » de la France qui permet d’apporter une caution morale à de simples ambitions territoriales.

      Ces préjugés, nous explique l’autrice, ne sont pas seulement de mauvais souvenirs. Ils hantent toujours la parole publique, comme en témoigne, rappelle-t-elle, le discours de Dakar du président Nicolas Sarkozy. « L’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » avait-il affirmé en 2007. Ils perdurent aussi dans des encyclopédies grand public jusqu’à aujourd’hui."

      https://www.rfi.fr/fr/culture/20210522-corps-noirs-et-m%C3%A9decins-blancs-plong%C3%A9e-dans-l-imaginaire-colo