Loin des urnes. L’#exclusion politique des #classes populaires - Métropolitiques
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Une telle mesure montre que les #inégalités sociales de participation sont, en réalité, bien plus fortes que lorsqu’on ne tient compte que de l’abstention des inscrits. En effet, si la non-participation électorale est en moyenne de 18 % pour l’ensemble des salariés, les proportions varient de 10 % pour les cadres supérieurs à 28 % pour les ouvriers. En matière de participation et de représentation politiques, un tel écart n’est pas anodin sur l’influence des différents groupes socioprofessionnels dans le processus de choix électoral. Alors que les ouvriers (22 %) sont plus nombreux que les cadres (17 %) dans la population et donc parmi les électeurs potentiels, le poids électoral des seconds est finalement supérieur. Dès lors, si l’on considère la #politique comme un moyen de réguler les conflits entre les groupes sociaux et les consultations électorales comme des moments d’affrontement entre des intérêts divergents, en partie structurés par la position professionnelle des individus qui vivent et travaillent dans un pays, ces résultats soulignent l’ampleur de la #domination qui continue à s’exercer dans le champ électoral, au détriment des classes populaires.
Par ailleurs, cette estimation confirme l’ampleur des écarts parmi les employés et les ouvriers. Seuls 13 % des employés administratifs sont concernés par la non-participation, deux fois moins que chez les employés des services aux particuliers. Chez les ouvriers, la proportion varie de 20 % pour les plus qualifiés de l’industrie à 40 % pour les non qualifiés de l’artisanat. Ce palmarès de la non-participation révèle que des pans entiers du groupe des employés et des ouvriers se tiennent à l’écart du vote. Il dessine en creux la stratification interne aux classes populaires, avec des zones de fragilité marquées parmi les moins qualifiés des employés des services ainsi que dans l’artisanat pour les ouvriers.