person:kamal joumblatt

  • Mort du philosophe syrien Sadik Jalal Al-Azm
    Obituaire rédigé par Franck Mermier
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/12/18/mort-du-philosophe-syrien-sadik-jalal-al-azm_5050908_3382.html

    Sadik Jalal Al-Azm, né en 1934 à Damas, est mort le 11 décembre, à l’âge de 82 ans, dans un hôpital de Berlin. Ce spécialiste de Kant, titulaire d’un doctorat de l’université de Yale aux Etats-Unis, fut le principal chef de file du courant rationaliste, matérialiste et laïc dans le monde arabe.

    Sadik Jalal Al-Azm appartenait à une grande famille de notables musulmans de Damas qui contrôla le pouvoir politique de la ville durant une longue période. Un de ses grands-pères paternels, Sadik Pacha Al-Mu’ayyad Al-Azm, était ambassadeur plénipotentiaire et l’aide de camp du Sultan Abdülhamid II (qui régna de 1876 à 1909). Son père, admirateur d’Atatürk, prit part à la bataille de Gallipoli (Dardanelles, avril 1915 à janvier 1916) avant de devenir chef du corps des sapeurs-pompiers à Damas après un intermède de quelques années passées à Paris.

    Le nom de Sadik Jalal Al-Azm a périodiquement défrayé la chronique de la censure dès ses deux premiers ouvrages qui l’ont rendu célèbre dans tout le monde arabe. Le premier, Autocritique de la défaite (1968), traite de la défaite de 1967 lors de la guerre des Six Jours opposant Israël à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie dont il situe les causes dans l’état de sous-développement social, culturel, politique et économique des sociétés arabes.

    La parution, en 1969, du livre de Sadik Jalal Al-Azm, Critique de la pensée religieuse, résonna comme un autre coup de tonnerre dans le marécage du consensus social et politique en déplaçant le débat sur le terrain même de l’idéologie religieuse islamique. Il sera emprisonné dix jours à Beyrouth à la suite de la plainte d’associations islamiques libanaises, mais sera relâché après l’intervention de Kamal Joumblatt, ministre de l’intérieur, et à la mobilisation des forces de gauche.
    Des mesures vexatoires à son encontre

    En 1968, il fut licencié de son poste de professeur à l’Université américaine de Beyrouth pour avoir signé une pétition demandant le retrait des troupes américaines du Vietnam, mais aussi à la suite d’une controverse sur la religion qui l’avait opposé à l’intellectuel et diplomate libanais Charles Malek. La même année, fut publié son ouvrage sur l’amour platonique dans la poésie arabe (1968) qui attend toujours une traduction.

    Un temps membre du Front démocratique pour la révolution de la Palestine, il rejoignit, en 1970, le Centre de recherches palestiniennes de Beyrouth. Son ouvrage Etudes critiques de la pensée de la Résistance palestinienne, publié en 1973, sur le Septembre noir de 1970, qui vit la victoire de l’armée jordanienne sur l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) suscita l’ire des dirigeants palestiniens. Après son retour en Syrie suite à l’invasion israélienne du Liban en 1982, il retourna à l’Université de Damas et fut nommé doyen du département de philosophie. Sa réserve vis-à-vis du Parti Baath et ses positions de gauche entraînèrent l’adoption de mesures vexatoires à son encontre et il fut relégué, un temps, à l’enseignement de l’anglais.

    Au cours du « Printemps de Damas » après le décès de Hafez al-Assad, il signa le « Manifeste des 99 » en septembre 2000 qui réclamait un changement démocratique, la suppression de l’état d’urgence, la libération des prisonniers politiques et la restauration de toutes les libertés publiques, puis la « Déclaration des 1 000 » (février 2001), plus radicale que le texte précédent, et qui appelait à la création de comités de la société civile. En 2006, il signa la pétition « Beyrouth-Damas/Damas-Beyrouth » qui réclamait la reconnaissance pleine et entière par le régime syrien de la souveraineté libanaise.

    Sadik Jalal Al-Azm, qui prônait une libéralisation progressive du régime, prit fait et cause pour le soulèvement pacifique de mars 2011 en Syrie. De ce fait, lui et son épouse Eman Chaker durent quitter Beyrouth, où ils ne se trouvaient plus en sécurité, pour se réfugier en Allemagne. En exil, Sadik Jalal Al-Azm devint le premier président de la Ligue des écrivains syriens créée en 2012 pour faire pièce à l’Union des écrivains arabes de Syrie inféodée au régime d’Al-Assad.
    Deux ouvrages sur l’affaire Rushdie

    Sadik Jalal Al-Azm tenait ses positions de manière vigoureuse que ce soit pour défendre le point de vue matérialiste devant le prédicateur islamique égyptien Al-Qaradawi, mufti de Qatar, ou le dirigeant islamiste soudanais Tourabi sur la chaine Al-Jazira, ou pour critiquer les positions de l’intellectuel palestino-américain Edward Saïd sur l’orientalisme ou celles des tenants du « retour à l’authenticité », tel Adonis, au moment de la révolution iranienne. Sadik Jalal Al-Azm publia aussi deux ouvrages sur l’affaire Rushdie en défense des droits de la fiction, discutant de la validité religieuse de la fatwa de l’imam Khomeyni et proposant une analyse littéraire approfondie des Versets sataniques.

    Membre de l’Académie européenne des sciences et des arts, Sadik Jalal Al-Azm avait reçu de nombreuses distinctions, dont, en 2004, le prix Erasmus décerné par le Praemium Erasmianum sous le patronage du prince Bernhard des Pays-Bas et le prix Leopold-Lucas décerné par l’Université de Tübingen (Allemagne). En août 2015, il s’était rendu à Weimar pour recevoir la médaille Goethe qui est décernée chaque année à trois personnalités ayant rendu des « services exceptionnels aux relations culturelles internationales ».

    Si une partie de son œuvre a été traduite en anglais, on ne trouve en français qu’un seul recueil de ses principaux textes avec, outre un long entretien biographique, ses études majeures sur l’islamisme, l’orientalisme et Salman Rushdie : Ces interdits qui nous hantent. Islam, censure, orientalisme (Parenthèses Editions/MMSH/IFPO, 2008). Sadik Jalal Al-Azm laissera le souvenir d’une personne généreuse à l’intelligence pétillante et à l’humour éclatant, ainsi que l’image exemplaire d’un intellectuel engagé pour une Syrie libre et démocratique.

  • What A Strange Fate ! - جريدة الأنباء الإلكترونية
    http://anbaaonline.com/?p=403021

    Walid Joumblatt, que ce mec est délirant... Je n’avais jamais visité ce site, quel mélange de phrases ineptes et d’illustrations invraissemblables ! Rien ne le retiens, c’est comme dans sa vie politique, au fond, il préfère croire que son destin s’est imposé à lui... warlord...

    In 1972, I graduated from AUB with a BA in political science. It was a period of time full of events but the political environment was saner than now.
    [...]
    Life is full of surprises so you never know what is predestined to you.
    [...]
    In 1977, Kamal Joumblatt was killed in March 1977. I took over in that infamous day 16th of March 1977.

    Today, after 44 years while assisting at the ceremony that entrusted the 16th president of AUB, Dr Fadlo Khoury, I had so many thoughts reviewing the day of my graduation at today’s event and I wondered if anybody predicted that I would have a career not registered in the official curriculum, meaning becoming a warlord for almost 15 years.

    This is somebody’s strange but predestined fate. What a strange fate.

  • Joumblatt le druze a parlé !
    C’en est fini pour les conspirationnistes et les soutiens en France du Hezbollah et d’Assad.
    "Avec un calme surprenant, le député du Chouf a passé en revue l’historique de sa relation avec le régime syrien qui remonte au lendemain de l’assassinat de son père, en 1977. Convaincu dès les premiers instants que le régime syrien était derrière l’assassinat de Kamal Joumblatt, qui s’était opposé à l’entrée des troupes syriennes au Liban, il cite les propos prononcés par son père devant l’ancien président syrien Hafez el-Assad : « Il lui avait dit : je n’entrerai pas dans ta prison », a raconté le chef du PSP.
    Le témoin a relaté alors sa première rencontre avec Bachar el-Assad, en 1999 à Anjar, où il devait le rencontrer à un déjeuner en présence de Ghazi Kanaan, l’ancien chef des SR syriens au Liban à cette époque. « C’était un échange à caractère général. Il ( Bachar) m’a posé des questions sur la localisation des druzes à la manière d’un orientaliste. Des questions superficielles. »
    « Lorsqu’ il est parti, Ghazi Kanaan m’a dit : « j’aimerais que tu saches qui sont les Assad ». » Une phrase qui ne devait avoir d’échos chez le témoin que plusieurs années plus tard, lorsque l’officier syrien a été acculé à orchestrer son propre suicide, a-t-il dit. Le député a enchaîné sur la tenue d’une seconde rencontre avec Bachar, quelque temps après, à Jabal Kassioun. « Un malaise régnait au cours de la rencontre. Les questions étaient orientées sur Rafic Hariri, son rôle, ses projets et sur Solidere. On pouvait déjà percevoir l’adversité qu’il lui portait. »

    http://www.radioorient.com/joumblatt-au-tsl-tous-les-responsables-syriens-qui-ont-ete-elimines-son

  • Je vous traduis ce petit billet d’Angry Arab sur la couverture d’un vieux numéro d’As-Safir d’il y a 40 ans :
    http://angryarab.blogspot.fr/2013/05/lebanese-politics-40-years-later.html

    J’étais en train de lire de vieux numéros du quotidien As-Safir. Celui-ci date de 1974. Cela m’a frappé : le titre parle de la nomination de Saëb Salam (le père de Tammam) comme Premier ministre, et cela mentionne Kamal Joumblatt (le père de Walid) et Tony Frangié (le père de Soleimane Jr). Ainsi les fils dominent toujours la politique libanaise 40 ans plus tard. Seuls les chiites ont été capables de se débarasser de leurs chefs traditionnels. Dans la seconde moitié de la même couverture du quotidien, cela parle du roi séoudien (le frère du roi Abdallah) et cela mentionne Hafez el-Assad (le père de Bachar). Il y quelque chose de mauvais, de très mauvais dans ce tableau.