Nouvelles villes, meilleur monde ?
« Plus propres, plus « vertes », exclusives, connectées,
intelligentes, futuristes, efficaces et souvent en totale rupture avec
les conditions socio-économiques de la majorité de la population des
pays en développement où elles naissent. Le phénomène des villes
nouvelles est en explosion à l’échelle de la planète.
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« Il s’agit de villes conçues pour les élites, souvent financées par
des pétro-États et même par l’ONU, dans certains cas », indique Sarah Moser, qui s’intéresse tout particulièrement à la gouvernance de ces villes flambant neuves nées sur les tables à dessin de promoteurs immobiliers qui savent allécher les investisseurs choisissant l’immobilier pour « garer » leur argent. « Ces villes ne sont pas pensées comme des banlieues, mais plutôt comme des villes indépendantes gérées par des maires, avec leurs propres noms et marques de commerce. »
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« Certains projets font l’objet de poursuites judiciaires menées par
des citoyens autochtones qui se voient dépossédés de leur territoire.
Il y a aussi les piètres conditions des travailleurs, qui, dans bien
des cas, sont logés dans des conteneurs maritimes. Sans parler des
villes construites sur des océans, qui détruisent les coraux, les
mangroves », souligne Sarah Moser, qui concède que l’affluence de
richesse à l’échelle mondiale et l’engouement pour les investissements immobiliers sont de puissants moteurs dans l’émergence des villes nouvelles.
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