/cartographie_radicale-9782373680539

  • #Harassmap, stop sexual harassement together

    HarassMap is based on the idea that if more people start taking action when sexual harassment happens in their presence, we can end this epidemic together. We support individuals and institutions to stand up to sexual harassment before or when they see it happen. By taking a collective stand against sexual harassment, re-establishing social consequences for harassers – and making role models of people who stand up to them – we believe that harassers can be deterred from harassing again.

    https://harassmap.org
    #cartographie #visualisation #agressions_sexuelles #résistance #Egypte #safe_space #harcèlement_sexuel

    signalé dans le livre de @nepthys et @reka : Cartographie radicale :

    En Égypte, la plateforme HarrassMap.org recueille le signalement de femmes victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public et consigne les cas sur une carte interactive. Le « mouvement » se donne les moyens de sa lutte : l’information produite collectivement est mise gratuitement à la disposition de toutes et de tous et, continuellement mise à jour, fait naître de nouveaux projets. Les usages de l’espace sont ainsi revisités, lus autrement. Le mondial est lu à la lumière et au prisme du local. Reconceptualisée, désacralisée, désinstitutionnalisée, décloisonnée, libérée, émancipée, partagée, démocratisée, la carte, dans sa forme et ses usages, n’est plus la même.

    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

  • #De-Colonizer

    De-Colonizer is a research and art laboratory for experimenting and creating tools aimed at enabling those who live/who want to live in this land (Palestine/Israel) to share it.

    https://www.de-colonizer.org

    (source trouvé dans le livre Cartographie radicale. Explorations , de @nepthys et @reka :
    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    #cartographie #visualisation #Israël #Palestine #destruction

    –-

    des mêmes auteur·es, voir, sur @visionscarto :
    À la recherche de la maison de Farouk (dans le #Golan occupé)

    De-Colonizer est un centre de #recherche alternatif sur la Palestine/Israël visant à apporter à un large public de nouvelles connaissances et de nouveaux outils de recherche. Son but est de proposer, à partir d’exemples concrets, une lecture des réalités socio-politiques différente de celle de la narration israélienne officielle. L’équipe a ainsi réalisé la carte Colonialism in destru(a)ction, qui montre toutes les localités détruites en Palestine et en Israël depuis le début de l’immigration sioniste (à la fin du XIXe siècle). Elle a aussi mis au point une méthode pour localiser une maison détruite à Mansura, village disparu du Golan occupé.

    https://visionscarto.net/la-maison-de-farouk

    ping @cede

  • Cartographie radicale - Nepthys ZWER, Philippe REKACEWICZ - Éditions La Découverte
    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    La première information que je retiens du livre est le fait qu’il est possible de se révolter contre la politique des géants du numérique.

    Prologue

    À l’orgiine de ce bouleversement, il y eut un « carambolage » historique et technique. À la fin des années 1980, deux sociétés américaines se partageaient l’essentiel du marché des logiciels de dessin vectoriel que les cartographes utilisaient pour la cartographie de presse et d’édition Adobe (Illustrator) et Macromedia (Freehand).

    Il existait quelques autres applications, beaucoup moins pratiques et performantes pour le design, utilisées surtout dans le monde de la recherche scientifique. Dès 1990, alors que l’essentiel des designers, cartographes, illustratrices et illustrateurs avaient adopté Adobe, nous avions fait te choix de numériser nos idées cartographiques » avec le logiciel Freehand, que nous trouvions plus ergonomique. Mais, en 2005, un accord fut signé entre les deux géants, et la société Adobe devint propriétaire du logiciel Freehand, auquel elle fit subir une lente agonie pour finalement le faire disparaître en 2008.

    Cela signifiait la perte d’années d’investissement et d’apprentissage et un retour à la case départ, avec la perspective de réinvestir du temps dans un apprentissage technique. Nous étions en colère d’être soudain victimes du phénomène que nous avions justement à coeur de cartographier : le grand jeu des fusions-acquisitions et ses conséquences désastreuses !

    Nous avons donc décidé de boycotter les produits Adobe, ce qui signifiait reprendre les crayons de couleur et le papier puisque, dans cette situation monopolistique, les alternatives étaient quasi inexistantes. C’est ainsi que nous avons redécouvert l’acte fondamental de la création cartographique : le dessin.

    Les personnes formées à la cartographie géographique avant l’avènement de l’ère du dessin numérique avaient déjà pris l’habitude de dessiner leurs icées cartographiques, de produire ce qu’il est convenu d’appeler ces « minutes » sous la forme d’esquisses, habitude perdue avec l’arrivée des écrans, des souris et des premières tablettes graphiques.

    Le retour aux crayons et au papier s’avérait finalement être un retour aux sources.

    Est-ce l’écriture « à la main » de code #HTML tel qu’on le pratiquait avec #SPIP constitue un résistance efficace ? Qu’est ce qu’il faudrait entreprendre pour rendre la maîtrise de sa ville au chauffeur de taxi désormais obligé par la loi de suivre les itinéraires imposés un système de navigation peu fiable ? Est-ce qu’on peut se servir partout de l’approche de Pièces et Main d’Oeuvre (@pmo) ? Comment faire que le progrès technologique serve à l’épanouissement de la personne ? Où est-ce que le retour au technonologies anciennes devient réactionnaire ? Où est-ce que le progrès nous rend vulnérables ?

    Je pense qu’il faudrait poser ces questions dans tous les domains dont nous sommes experts tout autant que là où nous avons besoin de reconquérir du terrain perdu dans les batailles du passé.

    P.S. Voici la traduction allemande de l’extrait.

    Prolog

    Die Ursache für diesen Umbruch war ein historischer und technischer „Unfall“. Ende der 1980er Jahre teilten sich zwei amerikanische Unternehmen den größten Teil des Marktes für Vektorzeichensoftware, die von Kartographen für die Druck- und Verlagskartographie verwendet wurde: Adobe (Illustrator) und Macromedia (Freehand).

    Es gab noch einige andere, weitaus weniger praktische und leistungsfähige Anwendungen für Design, die hauptsächlich in der Welt der wissenschaftlichen Forschung eingesetzt wurden. Bereits 1990, als die meisten Designer, Kartographen und Illustratoren auf Adobe umgestiegen waren, entschieden wir uns dafür, unsere kartographischen Ideen mit Freehand zu digitalisieren, da wir dies ergonomischer fanden. Aber 2005 wurde ein Vertrag zwischen den beiden Giganten unterzeichnet. Der Adobe-Konzern wurde Eigentümer der Freehand-Software, und verordnete ihr eine langwierige Agonie, und liess sie schließlich im Jahr 2008 sterben.

    Dies bedeutete für uns den Verlust jahrelanger Investitionen und Lernprozesse und eine Rückkehr zum Startpunkt verbunden mit der Aussicht, erneut Zeit in technisches Lernen investieren zu müssen. Wir waren wütend darüber, dass wir plötzlich Opfer des Phänomens wurden, das wir zu kartieren versucht hatten: Das große Fusions- und Übernahmespiel und seine katastrophalen Folgen!

    Also beschlossen wir, die Produkte von Adobe zu boykottieren, was bedeutete, dass wir zu Papier und Buntstift zurückkehrten, da es nach der Machtübernahme durch die Monopole so gut wie keine Alternativen gab. Auf diese Weise haben wir den grundlegenden Akt der kartografischen Schöpfung wiederentdeckt: das Zeichnen.

    Diejenigen, die vor dem Aufkommen des digitalen Zeichnens in der geografischen Kartografie ausgebildet wurden, waren es gewöhnt, ihre kartografischen Ideen aufzuzeichnen, und sogenannte „Protokolle“ in Form von Skizzen anzufertigen. Diese Praxis ging mit dem Aufkommen von Bildschirmen, Mäusen und den ersten Grafiktabletts verloren.

    Die Rückkehr zu Papier und Bleistift erwies sich schließlich als Rückkehr zu den Wurzeln.

    @nepthys @reka #cartographie #technologie

  • Voilà, c’est aujourd’hui jeudi 7 octobre la sortie du livre

    « Cartographie radicale : explorations »
    par Nepthys Zwer @nepthys et @reka de chez
    @visionscarto
    disponible dans toutes les librairies avec une semaine d’avance sur le planning (on a de la chance).

    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    C’est un ouvrage à quatre mains, un dialogue entre l’historienne (Nepthys) et le géographe (Reka) qui abordent les mille et une façons cartographiques de parler, dessiner, représenter le monde, nos espaces de vie. Nous y présentons une multiplicité d’approches théoriques et conceptuelles, et nous exposons le résultat de trois décennies de pratiques et "d’expérimentations" cartographiques.

    Dans l’intro nous écrivons :

    « C’est en imaginant ces nouvelles approches, en se hasardant à inventer de nouvelles formes, en bravant les contraintes techniques et surtout en osant défier, voire pervertir les conventions que la cartographie fait émerger une réflexion alternative riche. Non seulement elle produit un savoir nouveau sur le monde, mais elle instaure aussi un autre rapport à la connaissance. Car le savoir « -politique- » des simples citoyennes et citoyens subissant diverses formes d’aliénation sociale, économique et politique devient un outil d’émancipation quand il prend la forme d’une carte. Même si elle semble, de prime abord, moins engagée, la carte sensible qu’une personne produit sur sa propre vie ou ses propres émotions actionne les mêmes ressorts de la prise de conscience et d’une nouvelle confiance en soi »

    « Cette autre façon de concevoir les cartes constitue, même si elle la bouscule un peu, un prolongement de la cartographie conventionnelle. Cette dernière revendique un statut de science exacte, s’appuyant sur des données réputées fiables, et croit produire des images neutres et fidèles de la réalité. Au mieux, ces cartes s’approchent au plus près de la réalité du terrain, en le représentant le plus fidèlement possible, ce qui les rendabsolument nécessaires : il faut pouvoir se repérer, se déplacer d’un point à un autre, il faut que les avions puissent voler, que les bateaux puissent naviguer. La cartographie alternative se veut plus modeste, car elle questionne en permanence les données et les informations dont elle se nourrit et, surtout, assume – et revendique même – sa nature subjective : les images cartographiques ne sont que des visions, des interprétations du réel. »

    #cartographie #cartoexperiment #truc_super_chouette

  • Voilà, c’est aujourd’hui jeudi 7 octobre la sortie du livre

    « Cartographie radicale : explorations »
    par Nepthys Zwer @nepthys et @reka de chez
    @visionscarto
    disponible dans toutes les librairies avec une semaine d’avance sur le planning (on a de la chance).

    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    C’est un ouvrage à quatre mains, un dialogue entre l’historienne (Nepthys) et le géographe (Reka) qui abordent les mille et une façons cartographiques de parler, dessiner, représenter le monde, nos espaces de vie. Nous y présentons une multiplicité d’approches théoriques et conceptuelles, et nous exposons le résultat de trois décennies de pratiques et "d’expérimentations" cartographiques.

    Dans l’intro nous écrivons :

    « C’est en imaginant ces nouvelles approches, en se hasardant à inventer de nouvelles formes, en bravant les contraintes techniques et surtout en osant défier, voire pervertir les conventions que la cartographie fait émerger une réflexion alternative riche. Non seulement elle produit un savoir nouveau sur le monde, mais elle instaure aussi un autre rapport à la connaissance. Car le savoir « -politique- » des simples citoyennes et citoyens subissant diverses formes d’aliénation sociale, économique et politique devient un outil d’émancipation quand il prend la forme d’une carte. Même si elle semble, de prime abord, moins engagée, la carte sensible qu’une personne produit sur sa propre vie ou ses propres émotions actionne les mêmes ressorts de la prise de conscience et d’une nouvelle confiance en soi »

    « Cette autre façon de concevoir les cartes constitue, même si elle la bouscule un peu, un prolongement de la cartographie conventionnelle. Cette dernière revendique un statut de science exacte, s’appuyant sur des données réputées fiables, et croit produire des images neutres et fidèles de la réalité. Au mieux, ces cartes s’approchent au plus près de la réalité du terrain, en le représentant le plus fidèlement possible, ce qui les rendabsolument nécessaires : il faut pouvoir se repérer, se déplacer d’un point à un autre, il faut que les avions puissent voler, que les bateaux puissent naviguer. La cartographie alternative se veut plus modeste, car elle questionne en permanence les données et les informations dont elle se nourrit et, surtout, assume – et revendique même – sa nature subjective : les images cartographiques ne sont que des visions, des interprétations du réel. »

    #cartographie #cartoexperiment #truc_super_chouette

    • « La cartographie radicale est un acte social et politique »

      Pour sortir du brouillard et de la confusion politiques, des activistes, chercheurs et artistes créent des cartes expérimentales. Elles mettent au jour les dominations systémiques et les relations sensibles au monde. Un livre illustré, Cartographie radicale, leur rend hommage, écrit par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz.

      https://seenthis.net/messages/940509

    • Cartographie radicale de Nepthys Zwer & Philippe Rekacewicz

      Il est des cartes qui disent non. Des cartes radicales, qui dévoilent et dénoncent, qui protestent. Pour comprendre ces cartes rebelles, leur fonctionnement, leurs forces, leurs possibilités, ce livre entreprend un voyage d’exploration au cœur de la création cartographique. Que se passe-t-il exactement quand nous élaborons une carte, qu’elle soit radicale, expérimentale (on parle aussi de cartographie critique ou de contre-cartographie) ou conventionnelle ­ ? Quelles intentions président à sa fabrication et à sa mise en oeuvre­ ?
      La première fonction des cartes est de nous aider à nous repérer dans l’espace et à nous déplacer d’un point à un autre. Elles permettent aux bateaux de naviguer et aux avions de voler. Avec des cartes, on fait la guerre, puis éventuellement la paix. Elles sont aussi de formidables machines à rêves, qui façonnent notre image du monde, en fixent la mémoire et finissent par fabriquer notre réalité. Qu’est-ce qui motive cet acte très particulier de mise en forme symbolique du monde, de Strabon à l’anarchiste Élisée Reclus, de la bénédictine Hildegard von Bingen à l’explorateur Alexander von Humboldt, des portulans à la carte d’état-major­ ? Quelle part de fantaisie créatrice, quelle part de fantasme faustien d’une possible maîtrise de notre environnement, quelle part de sincérité scientifique sont-elles à l’oeuvre­ ?
      Entre l’émergence de la cartographie thématique audacieuse de l’ingénieur Charles-Joseph Minard, ou celle des designers d’information Otto et Marie Neurath, et l’approche sémiologique conceptuelle de Jacques Bertin, se situe un point de rupture avec les conventions de la représentation cartographique. Un point libérateur qui a ouvert le champ de l’expérimentation et rendu possible la démocratisation des cartes. Autour des années 1900, le sociologue W.­E.­B.­ du Bois et son équipe inventaient de nouvelles façons graphiques de représenter des données statistiques sur la situation des personnes noires aux États-Unis. Quelque soixante ans plus tard, c’était pour dénoncer le même racisme culturel et économique qu’un petit institut de géographie de Détroit, animé par William Bunge et Gwendolyn Warren, donnait ses contours à ce qui deviendra la géographie radicale­ : une géographie engagée.
      Alors, le rapport à l’objet carte change. S’opère une prise de conscience quant à son usage et à ses possibilités. La cartographie radicale va spatialiser les données économiques et sociales, produire des cartes délibérément politiques qui montrent et dénoncent les situations d’inégalités de vie et de droits, les compromissions politico-économiques, les accaparements de terres, la destruction des milieux par l’agro-industrie, la pollution de la planète et tout ce qui hypothèque, d’une façon ou d’une autre, le bonheur et l’avenir de l’humanité. Les cartes, qui jouent traditionnellement le jeu du pouvoir, se font outils de la contestation et instruments d’émancipation politique et sociale quand la société civile se les approprie. Politique, art et science entrent alors en dialogue permanent pour proposer une image non convenue et libre du monde.
      Nepthys Zwer, chercheuse en histoire et culture des pays de langue allemande (Allemagne et Autriche, XIXe‑ XXe siècle), est une spécialiste de l’œuvre d’Otto Neurath et du système graphique d’information Isotype. Elle est notamment l’autrice de L’Ingénierie sociale d’Otto Neurath, paru aux PURH en 2018. Elle a rejoint le groupe de recherche indépendant visionscarto.net en 2018.
      Philippe Rekacewicz, géographe, cartographe et information designer, a dirigé la cartographie d’un programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE/GRID) et a été un collaborateur régulier de plusieurs journaux d’analyse géopolitique en Europe. Depuis 2006, il participe à diverses manifestations carto-artistiques et mène de nombreux projets internationaux liés au mouvement de la cartographie radicale et expérimentale. Il est l’un des membres fondateurs de visionscarto.net et, depuis 2016, chercheur associé à l’Université de Helsinki.

      https://aligrefm.org/podcasts/le-vie-est-un-roman-18-janvier-2022-cartographie-radicale-de-nepthys-zwer-

  • C’est pour bientôt, et bientôt un peu de matos sur visionscarto

    Ceci est l’annonce de la sortie d’un ouvrage qui parle de cartographie radicale aux éditions La Découverte avec @nepthys et @reka.

    En librairie le 14 octobre.

    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    Ce livre est né de la rencontre entre une historienne et un géographe. La spécialiste du système de représentation statistique Isotype développé par Otto Neurath décortique le fonctionnement de la carte en tant qu’image et discours sur le monde. Le géographe, s’appuyant sur quelques dizaines d’années de recherche et de pratique cartographique (donc sémiologique et géométrique), revient sur le pouvoir de la carte, autant oppressive et aliénante que résistante et combattante, et raconte comment elle révèle l’invisible.

    À la croisée de ces analyses, l’objet carte se fait tour à tour instrument, outil ou arme pour faire naître la possibilité de la carte radicale et critique, mais aussi expérimentale. L’ouvrage cherche à en définir les contours.

    Cette exploration, toute en images, promène lectrices et lecteurs dans le monde multiforme des cartes, à la découverte de cet art de la carte qui met en dialogue science et politique, oscillant sans cesse entre le réel et l’imaginaire.

    

  • Cartographie radicale
    Nepthys ZWER, Philippe REKACEWICZ - Éditions La Découverte
    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    Il est des cartes qui disent non. Des cartes radicales, qui dévoilent et dénoncent, qui protestent. Pour comprendre ces cartes rebelles, leur fonctionnement, leurs forces, leurs possibilités, ce livre entreprend un voyage d’exploration au cœur de la création cartographique. Que se passe-t-il exactement quand nous élaborons une carte, qu’elle soit radicale, expérimentale (on parle aussi de cartographie critique ou de contre-cartographie) ou conventionnelle ­ ? Quelles intentions président à sa fabrication et à sa mise en oeuvre­ ?
    La première fonction des cartes est de nous aider à nous repérer dans l’espace et à nous déplacer d’un point à un autre. Elles permettent aux bateaux de naviguer et aux avions de voler. Avec des cartes, on fait la guerre, puis éventuellement la paix. Elles sont aussi de formidables machines à rêves, qui façonnent notre image du monde, en fixent la mémoire et finissent par fabriquer notre réalité. Qu’est-ce qui motive cet acte très particulier de mise en forme symbolique du monde, de Strabon à l’anarchiste Élisée Reclus, de la bénédictine Hildegard von Bingen à l’explorateur Alexander von Humboldt, des portulans à la carte d’état-major­ ? Quelle part de fantaisie créatrice, quelle part de fantasme faustien d’une possible maîtrise de notre environnement, quelle part de sincérité scientifique sont-elles à l’oeuvre­ ?

    #livre #cartographie