De la guerre coloniale au maintien de l’ordre : « Terroriser les gens, pour qu’ils n’osent plus aller manifester » - Basta !
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Le parcours de Michel Frois est emblématique : bras droit du colonel Lacheroy au Service d’action psychologique et d’information, il est chargé de la propagande. C’est lui qui a l’idée d’envoyer un photographe dans chaque bataillon en Indochine, afin d’abreuver les agences de presse d’images contrôlées par l’armée. Armée qu’il quitte en 1956, après le fiasco du canal de Suez. Il se met alors au service du Conseil national du patronat français (ancêtre du Medef) et recrute 70 personnes avec lesquelles il révolutionne la communication patronale, jusque-là assez rêche. Dès 1970, il invite la presse à tous les raouts patronaux, y compris L’Humanité. Il fait des fiches sur chaque journaliste, les contacte dès qu’ils écrivent sur les patrons de façon trop critique : « Écoutez, c’est plus complexe que ça, on pourrait dîner ensemble et on en parle », etc. Dans les années 1980, nombre de ses hommes vont squatter les pages économiques de la presse dite « gauche caviar » : Libé, Nouvel Obs… Parallèlement, Frois fonde une agence de conseil, DGM, dont les clients seront Bolloré, Arnault, Riboud, Bébéar, la BNP… L’agence a été ensuite absorbée par le groupe Bolloré.