• Au nom de la « laïcité », Valérie Pécresse veut renommer le lycée Angela-Davis
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280323/au-nom-de-la-laicite-valerie-pecresse-veut-renommer-le-lycee-angela-davis

    La présidente de la région Île-de-France doit faire voter mercredi le changement de nom du lycée Angela-Davis de Saint-Denis, qui serait rebaptisé Rosa-Parks. La droite régionale reproche notamment à la militante américaine sa défense des femmes voilées en 2013.

  • Pourquoi je suis contre le #RSA sous condition, par Stéphane Troussel – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/pourquoi-je-suis-contre-le-rsa-sous-condition-par-stephane-troussel-20230

    « Plutôt que de distribuer gratuitement des pommes de terre aux indigents, on exigea d’eux un #travail pour y avoir droit. On n’en trouva pas. Alors, on leur fit construire des tours en rase campagne. Ces tours inutiles furent appelées “Tours de la famine”. Et comme les Tours de la famine furent debout avant que la famine cessât, on chargea les chômeurs de les démolir. » Cet épisode célèbre des grandes famines en Irlande, relaté par Robert Castel dans les Métamorphoses de la question sociale , n’est pas sans résonance avec l’actualité.

  • Fenêtres cassées, coupures d’électricité, pannes de chauffages... un lycée aux conditions d’accueil invivables - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2022/12/12/fenetres-cassees-coupures-delectricite-pannes-de-chauffages-un-lycee-aux-c

    Une enquête dévoile la vétusté des conditions d’accueil des élèves au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois. S’il s’agit d’un des plus grands de l’académie, ce reportage du 12 décembre dévoile les problèmes de chauffages, d’isolation et même de sécurité de cet établissement qui accueille 2 400 élèves. 

    Des conditions d’enseignement « indignes ». Les images d’un lycée de Seine-Saint-Denis dévoilée par RMC sont accablantes. Elles révèlent un établissement dans lequel les températures oscillent autour des 14°C, aux fenêtres parfois brisées et aux plafonds qui menacent de s’effondrer.

    #93

  • Saint-Ouen : la police tire après un refus d’obtempérer, une balle finit dans un bus RATP
    https://actu.fr/ile-de-france/saint-ouen-sur-seine_93070/saint-ouen-la-police-tire-apres-un-refus-d-obtemperer-une-balle-finit-dans-un-b

    Tout commence dans la rue du Landy, quand le conducteur d’une voiture refuse de s’arrêter à la demande d’un équipage de police. Les policiers « se sentant en danger » sortent leur arme de service et tirent à deux reprises en direction du véhicule afin de mettre fin à sa course, précise une source policière.

    Une balle arrivera dans la voiture concernée, la seconde dans une vitre d’un bus de la RATP, précisément de la ligne 173 en direction de La Courneuve. Par chance, aucun occupant du bus qui était en service, n’a été blessé, confirme cette même source.

    #Police #armes_de_la_police #délit_de_fuite #refus_d'obtempérer #93

  • Non seulement il est question de demander aux allocataires du RSA de travailler gratuitement mais l’État met en place progressivement la privatisation de l’insertion professionnelle. Dernier avatar de cette politique : la Seine-Saint-Denis, avec la contribution active du département !

    Voici le passage du dernier compte rendu du Comité technique (instance paritaire) de la CGT des territoriaux des Lilas (j’en suis) sur ce sujet :

    INTERCO – EST-ENSEMBLE - cr_ct_24_mai_2022.pdf
    https://cgt-territoriaux-leslilas.org/IMG/pdf/cr_ct_24_mai_2022.pdf

    La CGT a demandé de prendre la parole afin d’interpeller l’employeur au sujet de l’avenir du Projet
    Insertion Emploi (PIE) du CCAS. Le PIE est un dispositif déployé sur toutes les collectivités pour
    accompagner les allocataires du RSA dans le retour à l’emploi.
    Deux collègues, contractuelles, qui travaillent au PIE des Lilas nous ont alerté car l’information leur a
    été donnée par leur hiérarchie et leur réseau professionnel que ce service serait prochainement
    privatisé.
    Cette situation est la conséquence des choix du département, suite à l’annonce, en septembre 2021,
    de la prise en charge par l’État du financement des allocations de RSA sur le 93. Dans la foulée de
    cette annonce, le département décide de remplacer les PIE par des Agences locales d’insertion (ALI).
    Alors que rien ne justifiait que la mise en place des ALI entraîne la disparition du service public, le
    département a clairement choisi de livrer des allocataires du RSA au marché privé de l’insertion
    (associations, coopératives et entreprises, dont certaines dépendent de requins tels que Veolia) ! Le
    département de Seine-Saint-Denis a clairement programmé la disparition de plus de 200 postes de
    service public sur les collectivités territoriales du 93 !
    Les contrats des collègues arrivent à terme prochainement : l’une en août, l’autre en septembre.
    Le maire n’étant pas encore arrivé en séance, au moment de notre prise de parole, c’est le Directeur
    Général des Services qui nous répond. Il confirme les informations sur la recentralisation du RSA mais
    par contre il ne confirme pas le fait qu’il y aurait une volonté de privatiser l’insertion sur la
    circonscription de notre collectivité, laquelle regroupe Le Pré Saint-Gervais, Bagnolet et les Lilas.
    Le DGS indique que le projet de mise en place des ALI a pris du retard. Selon lui, la ville des Lilas
    n’approuve pas le schéma proposé actuellement par le département. Les contrats des deux collègues
    du PIE seront reconduits car l’employeur n’a aucune autre solution à mettre en place d’ici là.
    Nous demandons :
    ➢ que ce sujet fasse l’objet d’un point mis à l’ordre du jour du prochain CT (juin 2022).
    ➢ qu’une note soit donnée rapidement aux agents du CCAS afin de clarifier la situation, notamment
    pour ce qui concerne, à court terme, la situation des deux agentes contractuelles.
    Le DGS s’est engagé à ce que ces demandes soient satisfaites.

    Nul doute qu’il sera encore plus facile de déclarer que la pauvreté recule quand on aura écrémé les allocataires les plus précaires. Il suffira de demander le résultat attendu aux prestataires. Ils ne manqueront pas de faire du zèle. Déjà les professionnelles (essentiellement des femmes) des PIE voient comment cela se met en place : aucun tuilage n’est prévu entre les PIE et les ALI, cela signifie que les allocataires sur lequel le suivi est le plus long, donc, avec peu de probabilité d’un retour à l’emploi, ne seront pas repris par les ALI et disparaîtront dans la nature sur l’insertion et donc, à terme du versement du RSA.

    Par contre, parmi les allocataires les plus proches du retour à l’emploi, une bonne partie seront recasés au sein même des ALI. Une des collègues du PIE décrivait cela comme un système d’insertion à la Ponzi.

    Un déroulé chronologique explicatif de la mise en place de cette privatisation :

    Objet : mise en œuvre de la recentralisation du RSA en Guyane et à Mayotte - Décret n° 2018-1321 du 28 décembre 2018 - article 81 loi de finances initiale pour 2019 - legifrance.gouv.fr
    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037883089

    Un décret met en place la recentralisation du RSA et du revenu de solidarité à La Réunion et en Guyane (banquedesterritoires.fr - 3 janvier 2020)
    https://www.banquedesterritoires.fr/un-decret-met-en-place-la-recentralisation-du-rsa-et-du-revenu-

    Déclaration de M. Jean Castex, Premier ministre, sur l’expérimentation de la recentralisation du revenu de solidarité active (RSA) en Seine-Saint-Denis, Bobigny le 21 septembre 2021 (vie-publique.fr)
    https://www.vie-publique.fr/discours/281596-jean-castex-21092021-revenu-de-solidarite-active-rsa-seine-saint

    Renationalisation du RSA : pour Jean Castex, « jamais un gouvernement n’avait autant agi pour la Seine-Saint-Denis » (leparisien.fr - 21/09/2021)
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/renationalisation-du-rsa-pour-jean-castex-jamais-un-gouvernement-navait-a

    Expérimentation de la renationalisation du financement du RSA : accord historique entre l’Etat et le Département de la Seine-Saint-Denis (seinesaintdenis.fr - Communiqué de presse - 21 septembre 2021)
    https://seinesaintdenis.fr/Experimentation-de-la-renationalisation-du-financement-du-RSA-accord

    Bénéficiaires du RSA : la Seine-Saint-Denis lance sa "nouvelle" politique d’insertion (banquedesterritoires.fr - 13/12/2021)
    https://www.banquedesterritoires.fr/beneficiaires-du-rsa-la-seine-saint-denis-lance-sa-nouvelle-pol

    Appel à manifestation d’interêt " Agence Locale d’Insertion" (Publié le 23 décembre 2021 par le Centre de Resssources des Partenaires de la Seine-Saint-Denis)
    https://ressources.seinesaintdenis.fr/Appel-a-manifestation-d-interet-Agence-Locale-d-Insertion

    Exemples de prestataires intervenant sur le marché de l’insertion :

    Philippe Crouzet conduit une mission d’insertion comme une entreprise du CAC 40 (lesechos.fr - 23/09/2014)
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/leadership-management/philippe-crouzet-conduit-une-mission-dinsertion-comme-une-entreprise-du-cac

    L’insertion professionnelle, un engagement prioritaire (vedif.eau.veolia.fr)
    https://www.vedif.eau.veolia.fr/actualites/linsertion-professionnelle-engagement-prioritaire

    Le principal acteur de l’insertion francilien démultiplie ses moyens (fondation.veolia.com)
    https://www.fondation.veolia.com/fr/le-principal-acteur-de-l-insertion-francilien-demultiplie-ses-moye

    #RSA #recentralisation #renationalisation #Seine-Saint-Denis #Privatisation #Fonction_publique_territoriale #93 #insertion #pôle-emploi #allocataires_RSA #Troussel #précarité #ALI #AMI #PIE #Appel_à_manifestation_d’intérêt #syndicalisme #syndicat

  • Ligue des champions : des scènes de chaos aux abords du Stade de France avant le coup d’envoi
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2022/05/28/ligue-des-champions-des-scenes-de-chaos-aux-abords-du-stade-de-france-avant-

    « La situation a été proche de la catastrophe lorsqu’un goulot d’étranglement s’est formé, à la suite d’un mauvais aiguillage des supporters à leur sortie du RER D puis aux problèmes d’ouverture et de fermeture des portes d’entrée au stade, explique un spectateur présent sur les lieux. Les gens attendaient sagement depuis des heures quand les mouvements de foules se sont accentués. Certains – même des enfants et des personnes âgées – ont été gazés ou écrasés contre des barrières. »

    Carrie sur Twitter : https://twitter.com/MissCarrieW/status/1530648658512945154

    Good grief. Steve Douglas from AP providing his account to BBC of how the French police took his accreditation off him until he deleted all his videos of what was going on outside the stadium. He deleted video evidence because it was his job to cover the game.

    #France #Police

    • Finale de Ligue des champions : Gérald Darmanin et l’UEFA blâment les supporters de Liverpool munis de faux billets - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/sports/football/finale-de-ligue-des-champions-gerald-darmanin-et-luefa-blament-les-suppor

      Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a publié un message. « […] Merci aux très nombreuses forces de l’ordre mobilisées ce soir (NDLR : samedi soir) dans ce contexte difficile. »

    • Johannes Herrmann (Phylloscopus) :
      https://twitter.com/Taigasangare/status/1530804925256683522

      Il ne faut pas laisser Lallement et Darmanin nous prendre pour des imbéciles en jouant sur la détestation universelle du footeux/du hooligan/de l’Anglais.

      Ce qui s’est passé hier est du jamais vu aux époques récentes, de l’avis unanime de la presse étrangère.

      Des Britanniques qui viennent deux fois plus nombreux qu’ils n’ont de billets ? Mais ils font toujours ça. Rien de plus prévisible. Et partout ailleurs, tout le monde a réussi à l’anticiper et à s’adapter. Tout le monde.

      Perso, je suis allé environ 300 fois au stade, j’ai vu un match de Coupe d’Europe à Bordeaux avec 10 000 Ecossais pour 4000 billets. On avait même véhiculé 2 Ecossais (avec billets) trop bourrés pour marcher.

      Tous ceux qui le devaient étaient entrés à l’heure et sans heurt.

      Et d’autres cas encore, avec des clubs turcs et tous les Turcs de la ville dans les rues pour soutenir l’équipe concernée, etc. Un match de LDC à Lyon en plein « dawa » de 2005.

      Jamais un merdier pareil. Jamais.

      Est-ce qu’on réalise que ç’a été la merde juste par incapacité à gérer correctement le flux des personnes ayant un billet ? Qu’il n’y a même pas eu d’affrontement entre supporters adverses (quels qu’ils soient) ?

      Imaginez par exemple que des black blocs aient décidé de venir se faire les Ultrassur, par-dessus le marché, ç’aurait donné quoi ? Ou si des hools du PSG avaient eu envie d’en découdre avec les uns ou les autres, façon PFC-OL ?

      Paris a échoué à gérer une situation de supporters CALMES voulant simplement entrer dans le stade. Il n’y a pas eu une charge massive de 40 000 personnes sans billet voulant entrer de force. C’est juste le tri et l’accès des personnes à billet qui a raté. La base de la base. 7/
      Des familles, des personnes âgées, avec billets, ont attendu des heures, raté la moitié du match, parce qu’on n’a pas été capable d’assurer cette gestion du flux. Et pour couronner le tout, on les a gazés, pour se donner l’illusion de contrôler et que c’était leur faute.

      Cerise sur le gâteau, des journalistes ont été malmenés et intimidés dans une tentative pathétique de cacher ce raté monumental qui faisait le tour du monde. Ça, c’est la honte au cube.

      C’est exactement ça. Lallement a considéré qu’il était en présence non pas de personnes qu’il fallait acheminer vers le stade mais d’une foule hostile qu’il fallait bloquer, intimider et disperser.
      https://twitter.com/mariemini/status/1530807285907439617

      Et comme certains l’ont fait remarquer, sur un site sensible visé par un attentat en 2015. On frémit à l’idée que quelque chose aurait pu se produire de ce côté-là dans de telles conditions.

      Et aujourd’hui Lallement et Darmanin se pavanent, très fiers d’avoir, justement, su matraquer fermement l’ennemi.

      Bordel c’étaient des clients d’un spectacle qu’il fallait canaliser vers le lieu de celui-ci. Ils ont été traités comme des émeutiers.

    • Dans l’article du Monde :

      Le couac d’organisation au stade dyonisien interroge sur la capacité de la France à gérer les déplacements de foule et à assurer la sécurité lors de grands événements sportifs. La finale 2022 de la Ligue des champions devait initialement avoir lieu à Saint-Pétersbourg, avant que son organisation soit retirée à la ville à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a été rapatriée à Paris, qui a dû gérer l’afflux, notamment, de 60 000 supporteurs de Liverpool alors que 20 000 billets ont été dévolus aux supporteurs des Reds comme à ceux du Real.

      Le dispositif de sécurité – 6 800 policiers, gendarmes et pompiers – mis en place samedi devait servir de test pour la Coupe du monde de rugby, organisée par la France à la fin de 2023 et pour les Jeux olympiques de Paris, qui se tiendront en 2024.

    • Mon cerveau comprend plus vite que moi … il suffit que je lise

      Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a publié un message

      pour que mes neurones m’envoient

      Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a publié un mensonge

      nan, parce qu’en fait, je décroche et n’étais pas au courant de cette affaire, mais apparemment j’ai une ligne branchée sur le grand SDF …

    • En relayant la parole du préfet de police de la ville de Paris, la Brigade des Forces du Mal (#BFM) en profite pour détourner l’attention sur « les perturbations occasionnées par la grève de la RATP » et sur les « 300 ou 400 jeunes issus des quartiers sensibles de la Seine-Saint-Denis ».

      Fiasco au Stade de France : le préfet Didier Lallement se défend

      https://video.twimg.com/amplify_video/1531018866872266753/vid/1280x720/tuaqA0QwWmKM6z2o.mp4?tag=14

      https://twitter.com/BFMTV/status/1531018970182172673

    • info de terrain : je viens de boucler une vision avec une salariée d’un client qui était au match avec son mari, côté Real Madrid, le sujet s’est imposé de lui-même, car elle avait encore les yeux gonflés…

      Ils étaient venus en voiture, pour éviter la foule des transports en commun ; aucun problème pour arriver. Bien sûr, au moment prévu du coup d’envoi, le demi-stade d’en face était totalement vide ; il s’est rempli en 10 minutes, ce qui a permis le début du match.

      À la sortie, au moment où le conducteur tapait le code pour sortir du parking, ils ont vu débouler une masse de supporteurs qui fuyaient la police au milieu d’un énorme nuage de lacrymogène. Totalement aveuglé, le conducteur n’a pu terminer le code, ils ont rapidement dû sortir du véhicule puis se mettre à courir pour échapper à la police. Ils sont revenus ultérieurement récupérer la voiture…

    • #BFMTV le mensonge totalement décomplexé de la préfecture de police sur les faux billets qui seraient prétendument le « fait générateur » des troubles au stade de France (mensonge relayé tout la journée d’hier par BFM) démonté par un avocat.
      #LalleMENT :

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1531196549384048641/pu/vid/554x304/_ELoZA2HhPPRzHD9.mp4?tag=12

      Ah ! Et :

      « Elle commence très fort, la nouvelle ministre alors que la police même de #Liverpool était sur place 😂Ah, ces aigles 🦅 ! Au passage, la maire de Liverpool demande des explications à l’ UEFA et à #Macron himself »

      franceinfo :

      Ligue des champions : la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, accuse Liverpool d’avoir « laissé ses supporters dans la nature »

    • Incidents au Stade de France : le déni des pouvoirs publics malgré une organisation défaillante

      (...) dès 17 h 30, plusieurs milliers d’entre eux s’engouffraient dans un lugubre passage couvert qui relie la gare du RER D au parvis du Stade de France. Quelques dizaines de mètres plus loin, un premier filtrage était censé permettre une opération de contrôle sommaire des billets avant l’arrivée aux portes Y et Z. Avec quatre couloirs et une vingtaine de stadiers en chasuble bleu et jaune, le dispositif est apparu bien sommaire face à une véritable marée humaine qu’un fléchage défaillant et des stewards débordés n’ont pas su rediriger vers une autre entrée, située à cinq minutes à pied sur l’avenue du Stade-de-France, où les opérations de filtrage étaient beaucoup plus fluides. « La sécu de l’UEFA n’était clairement pas assez dimensionnée, avec peu de stewards et pratiquement pas de barrières disposées en serpentins, qui permettent de canaliser la foule », assure un gradé de la police qui supervisait, samedi soir, une partie du dispositif de sécurité.

      Dans un rapport adressé au ministre de l’intérieur, dimanche soir, Didier Lallement, préfet de police de Paris, a indiqué avoir finalement pris la décision de lever ce barrage filtrant, « pour éviter un drame ». Une décision bienvenue mais soudaine, et si peu coordonnée sur le terrain qu’elle marque le début de la deuxième phase d’une soirée de chaos, lorsque de « 300 à 400 jeunes issus des quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis », selon les estimations de la #Préfecture_de_police (PP), profitent de cette absence de contrôle en amont pour forcer le passage et gagner le parvis du stade.

      La ruée est diffusée en direct sur les réseaux sociaux et provoque un véritable appel d’air, tandis que les services de police tentent de repousser les intrus en utilisant leurs sprays de gaz lacrymogène « de manière encadrée, pour faire cesser les tentatives d’intrusion et de mouvements de foule », selon la commissaire Loubna Atta, porte-parole de la PP. Sans grand discernement, au regard d’images largement diffusées. Des familles, des enfants, se retrouvent « les yeux qui piquent, [avec] la sensation d’étouffer », s’indigne Joe Blott, responsable de Spirit of Shankly, la fédération des associations de #supporteurs du club de Liverpool, qui assure avoir « vécu tout ça au côté de très jeunes fans présents sur les lieux, et même d’handicapés ».

      Directeur exécutif de Football Supporters Europe, une association accréditée comme observatrice des rencontres auprès de l’UEFA, à laquelle elle fait remonter ses observations, Ronan Evain, lui-même « gazé cinq fois en l’espace d’une heure et demie », se désole « d’un manque de flexibilité du dispositif de sécurité, avec un long flottement au barrage filtrant, aucun ordre précis, rien pour rediriger la foule », et il regrette « une approche française en matière de gestion des supporteurs toujours axée sur la démonstration de force, très en retard sur le reste de l’Europe ».

      « Un écran de fumée »

      Les accusations d’arrivée tardive de milliers de supporteurs anglais munis de faux billets, une tradition solidement établie chez les fans britanniques ? « Un écran de fumée utilisé par les autorités françaises pour camoufler leur piteuse organisation », avance Joe Blott, qui dit avoir déjà collecté « des centaines de témoignages qui prouvent le contraire », y compris ceux émanant de la #police de Merseyside-Liverpool, dont plusieurs éléments avaient été dépêchés sur place : sur son compte Twitter officiel, elle a dénoncé sa « pire expérience » de rencontre européenne.

      A l’issue du match, auquel des centaines de spectateurs munis de billets valables n’ont pu assister qu’à compter de la seconde période et d’autres pas du tout, un troisième acte est venu clôturer cette calamiteuse soirée : des supporteurs anglais et espagnols ont rapporté avoir été agressés et, pour certains, détroussés, alors qu’ils se dirigeaient vers l’entrée de la ligne 13 du métro parisien, par des petits groupes de dix à quinze délinquants du cru, parfois les mêmes qui avaient tenté de s’introduire dans le stade de France deux heures plus tôt.

      https://justpaste.it/4icw6

      #93 #Saint-Denis #maintien_de_l'ordre #Paris

  • Des tirs de grenade et de LBD, une petite fille de 8 ans blessée : récit d’une intervention policière qui dégénère à Saint-Denis
    https://justpaste.it/2q5q8

    Au cœur de l’hiver, la température n’atteint pas 10 °C, pas de quoi réchauffer une ambiance assez terne : quelques danses et des chants de joie, des couvercles de marmite que l’on entrechoque en rythme et cinq drapeaux du Sénégal vert, or et rouge, qui flottent au-dessus d’une vingtaine de supporteurs. Parmi eux, Salimata, 36 ans, accompagnée de sa petite fille de 8 ans.
     
    De l’autre côté de la rue, presque confondus avec le gris sombre de la chaussée, sept uniformes de la police municipale font face aux supporteurs. C’est au pied de l’un de ces policiers, quelques minutes auparavant, qu’a volé ce qui semble être une canette, lancée depuis une rue adjacente. Un supporteur drapé dans un étendard sénégalais s’est précipité pour calmer les esprits. Tout est redevenu calme.
    Pourtant, 2 minutes et 45 secondes après le début de la vidéo, un fonctionnaire se met à agiter nerveusement sa gazeuse en faisant le tour de la troupe, à laquelle il semble donner de discrètes consignes. Les policiers forment alors une ligne puis, quinze secondes plus tard et sans préavis, chargent le petit groupe. Dans la bousculade et les cris, la petite fille lâche la main de sa mère et chute lourdement sur le pavé. On perçoit distinctement un bruit très sec, suivi de hurlements et de pleurs. Salimata relève sa petite fille, constate que deux de ses dents du haut sont brisées. « J’ai dit aux policiers : “Vous avez vu ce que vous avez fait ? Il y avait des enfants ! On n’a rien fait de mal ! Pourquoi vous avez fait ça ?” », s’indigne-t-elle, encore choquée plus de trois mois après l’incident.
     
    Un chien se rue sur des supporteurs

    Sur la place Georges-Arnold, les supporteurs se rassemblent autour des fonctionnaires, réclament des explications. « Rentrez chez vous ! », ordonne un policier. L’échange est certes véhément mais sans agressivité à proprement parler. De la part des Sénégalais, du moins. Car, tout au long de la discussion, plusieurs policiers repoussent sans ménagement leurs interlocuteurs. D’autres, pointent le canon de leur lanceur de balles de défense (LBD) sur les badauds qui assistent à la scène à une trentaine de mètres de distance. A deux reprises, un chien policier se rue même sur des supporteurs. Salimata, qui n’a pas de téléphone portable, implore les policiers d’appeler les pompiers. En vain. La discussion, vive, va durer plus de cinq minutes autour de deux véhicules siglés de la police municipale. Elle ne mobilisera pas plus d’une grosse vingtaine de supporteurs, dont plusieurs finissent du reste par quitter les lieux.

    Mais, 8 minutes et 50 secondes après le début de la vidéo, deux policiers en civil, dont l’un porte un LBD en sautoir, font leur apparition. Le duo salue ses collègues de la municipale, rejoints par des renforts, et s’approche du groupe des supporteurs, guère plus de sept en contact direct avec la police. Vingt-trois secondes après son arrivée sur place, l’un des deux policiers en civil s’avance, brandit au-dessus de sa tête une grenade lacrymogène, et la jette au milieu des supporteurs en annonçant d’une voix de stentor : « Messieurs, cadeau ! » L’engin rebondit entre les pieds des Sénégalais puis explose dans un nuage de gaz irritant. Nouvelle débandade.

    [...]

    (...) M. Hanotin [maire PS de Saint_Denis] a opté pour une approche musclée du sujet, étoffant les effectifs et les moyens de la police municipale, désormais forte de 80 fonctionnaires armés de pistolets automatiques 9 mm, de LBD, renforcée d’une brigade canine et, même, d’une sorte d’unité de choc baptisée « groupe de soutien et d’intervention ».

    Adepte de la communication, le maire de Saint-Denis tient également à la publication, à échéances régulières, du bilan de l’action de sa police municipale, à la manière des communiqués de presse du ministère de l’intérieur : au premier trimestre 2022, 14 780 procès-verbaux ont ainsi été dressés pour des infractions au Code de la route, 26 980 paquets de cigarettes retirés du marché parallèle, 6 588 médicaments psychotropes saisis, 164 interpellations en flagrant délit effectuées…

    « Amateurisme » et « sentiment d’impunité »

    Vitrine de l’action de la majorité dyonisienne, le bulletin municipal n’est pas en reste. L’une de ses dernières livraisons, datée du 14 au 27 février, s’orne du portrait d’un motard de la police municipale, jovial mais néanmoins casqué et caparaçonné, et offre pêle-mêle, sous le format de l’écriture inclusive, une interview d’Anouck Fourmigué, commissaire de police de Saint-Denis, et « dyonisienne du monde » avant tout, des horaires de cours de self-défense, un « tuto » sur l’application « Bien vu » qui permet de signaler « toute anomalie dans les rues de votre ville », un état d’avancement de l’implantation de caméras de vidéosurveillance (400 d’ici à 2024) et, pour faire bonne mesure, un condensé de la doctrine municipale en matière de sécurité : « pacifier l’espace public », selon Nathalie Voralek, adjointe chargée de la sécurité.
    En mai 2021, Mme Voralek, très dynamique sur les réseaux sociaux, figurait au nombre des élus présents lors du rassemblement de 35 000 policiers venus applaudir, sous les fenêtres de l’Assemblée nationale, un responsable syndical clamant que « le problème de la police, c’est la justice ».

    Le 4 février toutefois, nombre de Dyonisiens ont trouvé que Mathieu Hanotin avait peut-être poussé un peu loin le bouchon sécuritaire en s’offrant une virée à la cité Péri-Langevin, harnaché pour l’occasion d’un gilet pare-balles, dont le dossard indiquait, en lettres capitales blanches sur fond noir, « MAIRE DE SAINT-DENIS ».

    #Police #93 #PS #LBD #violences_policières #racisme #police_minicipale

  • « La cinquième vague arrive sur un hôpital qui est exsangue » : Laurent Zieleskiewicz, médecin anesthésiste-réanimateur
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/01/07/la-cinquieme-vague-arrive-sur-un-hopital-qui-est-exsangue-laurent-zieleskiew

    Le professeur, chef de service adjoint du département d’anesthésie-réanimation de l’#hôpital Nord de Marseille, dresse un constat d’échec sur l’état de l’hôpital face à l’augmentation des contaminations au #Covid-19 liées au variant Omicron.

    Un tableau synthétique, clair et en accès libre (et vu la publi, c’est étonnant pour toutes ces raisons).

    #APHM vent debout contre le sabotage local de la santé, donc.

    edit
    appel à la vaccination à destination des Marseillais (40% de non vaccinés) par plusieurs centaines de médecins ; témoignage d’un hospitalisé qui subit un report de soins

    « 85 % des patients sont des patients #non-vaccinés, des hospitalisations qui sont parfaitement évitables » - Professeur Lionel Velly, chef du service de réanimation de La Timone à Marseille #AFP #AFPTV

    https://seenthis.net/messages/943261

    #Marseille

  • La Plaine Saint-Denis : la police violente des familles lors d’une veillée funéraire - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140621/la-plaine-saint-denis-des-policiers-lancent-des-grenades-lacrymogenes-sur-

    Réunis le 4 juin pour une veillée funéraire, plusieurs habitants de ce quartier de Saint-Denis, dont des enfants, ont été la cible de tirs de grenades lacrymogènes et de LBD par des policiers. Une femme enceinte a dû être hospitalisée. La préfecture de police de Paris refuse de répondre sur ces violences.

    #Violences_policières #93

  • Le futur CHU de Saint-Ouen interroge la politique de santé de demain


    Vue du futur CHU Saint‐Ouen Grand Paris‐Nord, à Saint‐Ouen (Seine-Saint-Denis), dessiné par Renzo Piano Building Workshop et Brunet Saunier Architecture. RPBW, RENDERING BY ARTEFACTORYLAB

    L’histoire de ce projet immobilier au nord de Paris, fruit de la fusion des centres Bichat et Beaujon d’ici à 2028, raconte la politique de rationalisation des soins à l’œuvre dans l’hôpital public, sur tout le territoire, depuis plus de vingt ans.

    Sur les présentations officielles, il est l’hôpital de tous les superlatifs et de toutes les promesses. Celui du XXIe siècle. « Le premier campus médical et dentaire d’Europe en taille », « un équipement ambitieux et innovant », qui sera construit pour les cinquante années à venir, saura faire face aux prochaines crises, s’adapter à la médecine de demain, puisqu’il sera, évidemment, « agile » et « flexible ».
    Le futur centre hospitalier universitaire (CHU) de Saint-Ouen Grand Paris Nord, fruit de la fusion des actuels CHU Bichat et Beaujon, attendu d’ici à 2028 au nord de la capitale, réussirait même le pari à 1,3 milliard d’euros de rééquilibrer l’offre de soins particulièrement inégalitaire en Ile-de-France. Et la prouesse de sortir la Seine-Saint-Denis de son statut de désert médical.

    « Du beau », « de l’excellence », pour Saint-Ouen et la banlieue, applaudit Karim Bouamrane, le maire socialiste de la ville hôte, dopé au cinéma américain et à la « méritocratie républicaine ». Il était membre du jury du concours qui, le 3 mars, a désigné lauréat, pour l’hôpital, le groupement emmené par Renzo Piano, Prix Pritzker, l’équivalent du Nobel en architecture. Qui dit CHU, dit aussi université. Les 12 500 étudiants annoncés, les laboratoires de recherche « joueront forcément sur l’attractivité du territoire », complète Stéphane Troussel, le président du département.

    Rassembler les deux sites « revient à fermer Beaujon »

    L’accueil est beaucoup plus réservé de l’autre côté du boulevard périphérique, dans les tours de Bichat, ou, plus à l’ouest, à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, où soignants et médecins, usés par la pandémie et inquiets de ses répercussions, voient dans ce projet immobilier le prolongement de la politique de réduction des coûts à laquelle ils sont soumis et dont souffre l’hôpital public depuis des années.

    Bien sûr, les débats se sont d’abord focalisés sur les fermetures de lits. Les premiers documents présentés par l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), qui pilote là sa plus grosse opération depuis l’ouverture de l’hôpital européen Georges-Pompidou il y a vingt ans, mentionnaient 389 lits de médecine, de chirurgie, et d’obstétrique en moins, sur les 1 049 d’aujourd’hui. Rassembler deux sites en un « revient donc à fermer Beaujon », résume Olivier Milleron, cardiologue à Bichat, qui milite au sein du collectif interhôpitaux. La crise due au Covid-19 est passée par là. L’AP-HP a obtenu de Matignon l’ajout de quelque 90 lits et une autorisation d’emprunt supplémentaire de 70 millions d’euros.

    Mais les réserves dépassent le seul sujet dit du « capacitaire ». C’est la philosophie même du projet qui est dénoncée. De savantes formules mathématiques rédigées avec des sigma et des « racines de GHM », annexées au projet médical d’établissement, annoncent les objectifs : une performance accrue, des durées de séjour toujours plus courtes, des taux d’occupation de services si élevés qu’il sera impossible « d’accueillir les patients non programmés », c’est-à-dire les urgences s’inquiètent les médecins.

    La situation particulièrement défavorisée du territoire exacerbe les débats. Le CHU Grand Paris Nord sera un centre de référence dans bien des spécialités mais il doit aussi remplir sa mission de proximité. Or, ici vivent des populations fragiles, celles-là même qui paient le plus lourd tribut à la pandémie. Lorsqu’elles frappent à la porte, leur prise en charge est souvent beaucoup plus lourde.

    Les équations de la « note méthodologique » de sept pages prennent encore plus de relief quand on en connaît l’origine. Selon les informations du Monde, ce document a été élaboré par le cabinet privé Ylios, spécialiste en « stratégie et organisation », aidé de la société de conseil Capgemini. Or, ce sont « les mêmes éléments », « la même grammaire », « qui étaient appliqués sur tous les projets », confie, sous couvert d’anonymat, un de ces consultants qui a travaillé, au cours de la dernière décennie, à la « modernisation », de nombreux CHU et hôpitaux en France.

    Les négociations nourries qui ont lieu actuellement entre la direction de l’AP-HP, les soignants, les élus et l’Etat racontent de fait une histoire beaucoup plus large. A Nantes, Tours, Caen, Nancy, Reims, pour ne citer que ces villes, les crispations sont les mêmes. Partout, des hôpitaux flambant neufs doivent sortir de terre d’ici à dix ans. Partout, le ton monte contre des projets trop étriqués. Philippe El Saïr, le nouveau directeur du CHU de Nantes, l’a même reconnu, en conférence de presse, en septembre 2020, après s’être plongé dans le dossier du déménagement des hôpitaux de la ville sur l’île de Nantes. « On est dans l’une des métropoles françaises qui enregistre la plus forte croissance de population, il y aurait un paradoxe à baisser le nombre de lits. » Partout, les élus se mobilisent.

    Certes, de nombreuses interventions se prêtent désormais à une prise en charge en « ambulatoire », c’est-à-dire sans nuit à l’hôpital. Mais tous ces projets qui dessinent la médecine de demain sont les héritiers de vingt ans de politique de rationalisation des coûts, avec pour acmé ces années dites du Copermo (le comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins), au cours desquelles les directions d’établissement ont fait appel à des cabinets de conseil pour répondre aux contraintes budgétaires qui leur étaient imposées. « Certains curseurs ont été poussés très loin, reconnaît aujourd’hui un consultant. Mais nous étions la main des tutelles dont les seuils étaient très volontaristes. »

    Lorsque le président de la République François Hollande annonce en juillet 2013 un futur « hôpital nord du Grand Paris », et demande à l’AP-HP de lancer le chantier au plus vite, le Copermo n’a pas un mois d’existence. Le principe est simple. Pour tout investissement supérieur à 50 millions d’euros, l’aval de Bercy et du ministère de la santé est requis. Les dossiers sont lourds à renseigner. En 2015, Ylios et Capgemini décrochent la mission de l’AP-HP. Il s’agit d’aider le siège à définir la stratégie médicale du Nord parisien : dimensionner le nouveau Lariboisière et le remplaçant de Bichat et Beaujon. Les architectures verticales de ces deux derniers établissements n’étant pas adaptées à l’ère du flexible et du modulable.

    Ce sont les deux mêmes cabinets, Ylios et Capgemini, qui, en 2016, interviennent à Tours pour « le nouvel hôpital Trousseau ». Des séminaires et des ateliers sont organisés. Cadres et médecins y sont conviés. A l’issue, la même recette de l’hôpital à moindre coût est présentée : réduction des lits (donc de personnel), développement de l’ambulatoire, report sur la médecine de ville. « Dans ce contexte, les professionnels du CHRU devront changer leurs pratiques et innover pour répondre aux nouveaux enjeux liés à la performance », prévient Capgemini Consulting dans ses documents. Mais « le projet immobilier est le catalyseur qui permettra de mettre en œuvre de nouvelles organisations ». « L’argument de l’hôpital neuf joue beaucoup pour gagner l’assentiment d’une communauté médicale », reconnaît un consultant.

    Du numérique à tous les étages

    Dans un essai de 45 pages, L’Hôpital, une nouvelle industrie (Gallimard, 2020), Stéphane Velut, chef du service de neurochirurgie à Tours, décode le langage et la méthode de ceux qui sont venus lui annoncer que « tout en restant dans une démarche d’excellence, il fallait désormais transformer l’hôpital de stock en hôpital de flux ». « Le système de flux marche bien quand tout se passe bien, détaille-t-il au Monde. Mais c’est oublier qu’un malade peut faire une complication postopératoire et occuper un lit trois semaines au lieu de cinq jours. »

    A Tours, Paris, partout ailleurs, on vend du numérique à tous les étages, un hôtel hospitalier pour les patients qui ne nécessitent pas de surveillance. Et des unités de 28 à 32 lits qui répondent au nouveau standard : une infirmière pour 14 malades (hors soins critiques), quand elles s’occupaient de 9 ou 10 patients dans les années 1990. Il y a aussi « ces principes de porosité entre les services », ajoute un autre consultant. « L’idée est, que, au sein d’une même unité, la cardiologie puisse, par exemple, s’étendre sur la pneumologie. N’allez pas dire que je suis pour la polyvalence, mais on parle de lits. Les médecins peuvent tout de même se déplacer s’ils ont des malades d’un côté ou de l’autre. » A Tours, Capgemini décroche la mission post-Copermo pour apprendre à tous à faire mieux avec moins. Une formation au Lean Management, cette méthode tout droit venue de l’industrie, est proposée à des cadres et soignants référents.

    La vague du Covid-19, qui aura eu le mérite de mettre la santé publique à l’agenda politique, est venue se déverser sur tout cela. « Il y a eu une prise de conscience que ces règles étaient trop économiques, trop gestionnaires, et que la logique sanitaire n’était pas prise à sa bonne mesure », observe le médecin et sénateur (apparenté PS) Bernard Jomier. Le Ségur de la santé dissout le Copermo. « C’en est terminé du dogme de la réduction de lits », jure le ministre de la santé Olivier Véran. « La méthode Ségur, c’est le retour à un regard médical, de terrain », précisent ses équipes, même si les projets doivent « évidemment viser une organisation fonctionnelle et soutenable dans le temps ». Les dossiers sur les rails sont réétudiés. A titre d’exemples, Nantes obtient 110 millions d’euros d’aides supplémentaires. Nancy, 110 millions et 150 lits. Tours, 90 millions et 84 lits. L’AP-HP, 90 lits et une nouvelle capacité d’emprunt.

    A Paris, la question d’un moratoire s’est toutefois posée lorsque le programme a été passé au filtre de la crise, après le premier confinement. « Mais sur un projet d’aussi longue haleine, nous avons fait le choix de ne pas relancer le processus pour ne pas retarder l’ouverture », justifie #Martin_Hirsch, au Monde. Les lits supplémentaires détendent « de facto les indicateurs de performance du Copermo », explique Jean-Baptiste Hagenmüller, chargé du projet à l’AP-HP. La méthodologie est ajustée. « Ce desserrement de la contrainte doit permettre d’assouplir les objectifs de la baisse de la durée moyenne de séjour », et tenir davantage compte « des patients précaires, isolés ou âgés ». Un effort sera toujours demandé, mais il ne sera plus le même pour tous.

    Coordination avec la médecine de ville

    Depuis la fin du concours d’architecture début mars, des réunions se tiennent chaque mercredi avec les agences Renzo Piano et Brunet Saunier. Le programme doit être finalisé d’ici à l’été, le contrat signé en septembre. En parallèle, l’Assistance-publique réfléchit à la manière d’accueillir, sur le site pavillonnaire de Claude-Bernard, au pied de Bichat, des lits de soins de suite, de la gériatrie, et peut-être même de la psychiatrie. « Nous travaillons à toutes les options complémentaires au bâtiment principal », insiste Martin Hirsch, dont « un projet complémentaire sur une parcelle adjacente ».

    Est-il aussi envisagé de revoir les ratios de personnel ? « J’ai moi-même proposé qu’on rouvre le sujet. Cela peut être justifié si les séjours sont plus courts. Ce qu’on appelle la densité en soins serait alors plus proche de celle de certains hôpitaux européens. » Pas question pour autant de faire le deuil de la performance.

    La difficulté, aussi, c’est que ces projets reposent sur plusieurs jambes. La cure d’amaigrissement imposée à l’hôpital passe par le développement de l’ambulatoire et une meilleure coordination avec la médecine de ville, dit la théorie. Afficher une telle ambition sur le territoire de Plaine Commune est un sacré pari. Dans la Seine-Saint-Denis, la densité médicale par habitant est parmi les plus faibles de France. « Dans cinq ans, sur les 17 généralistes que compte Saint-Ouen, une quinzaine auront dévissé leur plaque. Il restait un dermatologue et un rhumatologue, le rhumatologue vient de partir à la retraite », détaille le docteur Mohad Djouab, qui porte plusieurs casquettes dont celle de responsable des centres municipaux de santé de la commune.

    « C’est-à-dire que, si on fait atterrir l’hôpital comme ça, ça ne marchera pas, ce sera un échec », admet Bernard Jomier, qui connaît le dossier pour l’avoir suivi comme adjoint à la santé de la maire de Paris, entre 2014 et 2017. Il va falloir « faire en sorte de trouver des formules qu’on n’a pas trouvées jusqu’à présent », a concédé Martin Hirsch, début mars, lors du conseil municipal extraordinaire que la municipalité de Saint-Ouen consacrait au sujet.

    Au moins le patron des Hôpitaux de Paris peut-il compter sur la bonne disposition des élus locaux. S’ils se disent « vigilants », « exigeants » dans les courriers qu’ils lui adressent, tous ont pris le parti de saisir l’occasion d’améliorer l’offre de soins du territoire. « On partage les craintes sur le capacitaire, mais mettons plutôt la pression sur l’AP-HP pour qu’elle prenne des engagements sur les temps partagés ville-hôpital, et réveillons-nous sur une approche globale, insiste Katy Bontinck, vice-présidente de Plaine Commune. Il y a sept ans pour créer des conditions favorables à l’installation des professionnels de santé. »

    Le docteur Mohad Djouab mise tout sur la nouvelle génération de praticiens, plus enclins, selon lui, à être salariés de centres ou de maisons de santé, sur lesquels la ville a un levier. « Ce changement, on l’observe aussi chez les jeunes hospitaliers qui veulent avoir un pied aux urgences et un temps de respiration ailleurs. »

    Les postes d’assistants partagés ville-hôpital « sont une bonne façon de fonctionner », confirme Philippe Gabriel Steg, patron de la cardiologie à Bichat, et dont l’un des médecins exerce déjà ainsi. « Il rapporte des malades au service, et le centre de santé a un lien avec l’hôpital. » L’agence régionale de santé a aussi un vrai rôle à jouer. Tous parlent « projet territorial de santé », « synergies à inventer ». Des « groupes de travail » doivent voir le jour. Leur mission d’ici à 2028 est immense.
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/11/le-futur-chu-de-saint-ouen-interroge-la-politique-de-sante-de-demain_6079862

    #santé_publique #désert_médical #médecine_de_ville #hôpital #lean_management #ambulatoire #restructuration #93

  • « Il n’y a plus de ressort, les gens sont tétanisés, comme en léthargie » : à Bondy, un engrenage de catastrophes sociales et humaines

    Dans cette ville de Seine-Saint-Denis parmi les plus pauvres de France, la pandémie de Covid-19 aura de graves répercussions, bien au-delà du seul bilan.

    Liliane Bienvenu aura 80 ans dans six mois. Cette femme pétille d’énergie, d’amour et d’humour, et on lui donnerait facilement dix années de moins. Quand on lui fait la remarque, elle mime des pas de danse devant ses copines, hilares. C’est une militante du quotidien, pilier de l’amicale des locataires de l’immeuble des Potagers, un bâtiment de neuf étages dressé le long d’une des autoroutes qui polluent la ville de Bondy, au cœur de la Seine-Saint-Denis. Habituellement, elle distribue des kilos de crêpes à qui veut. Aujourd’hui, on vient volontiers l’embrasser ou la serrer dans ses bras, tant pis pour le virus.

    Les Potagers, ce sont environ 200 logements, 600 habitants officiellement, sans doute davantage si on en croit les noms ajoutés sur les boîtes à lettres. Les conséquences sociales de la crise ? « Terrible, terrible, terrible. » Liliane a beau être une optimiste indécrottable, elle secoue la tête. Il y a les impayés qui s’accumulent à l’office HLM. Il y a surtout les élèves qui décrochent des apprentissages, et rien ne l’inquiète plus. « Habituellement, on a une trentaine d’enfants tous les soirs pour le soutien scolaire. Avec le virus, on ne peut plus s’en occuper. On les tenait, on les aidait, on ne les tient plus. C’est un drame. »

    Les fissures sont là, et elles courent, s’amplifient, se rejoignent. Ce ne sont pas les immeubles qui se désagrègent, ce sont les hommes et les femmes qui n’en peuvent plus. A quel instant saisit-on qu’une société craque ? A quel moment l’épuisement d’un corps social devient-il irréversible ? Bondy, cette petite France en version pauvre, prend de plein fouet les crises du Covid-19. Sanitaire, bien sûr, mais aussi éducative, générationnelle, politique. Comme le tic-tac lent d’un engrenage de catastrophes sociales et humaines.

    « Un ennemi invisible »

    Les contaminations explosent, atteignant des records. « On est sur le front. Cette vague est pire que la première », se désole Jean-Louis Guy, médecin généraliste installé ici depuis 1981. Le taux d’incidence a dépassé les 1 000 cas testés positifs pour 100 000. « On a organisé une campagne de tests et on avait 30 % de positifs », raconte le patron de la pharmacie centrale de Bondy-Nord, Hamza Ben Ali. Sur les bandeaux des chaînes d’information, qui tournent en boucle dans les appartements et dans les têtes, le décompte des morts défile en continu. Mais ces décès semblent éloignés, inconnus, anonymes, et le chiffre de 100 000 est tellement énorme et si souvent répété, qu’il en est devenu inconcevable.

    C’est le paradoxe de cette crise où les décès apparaissent sur des courbes alarmantes, et demeurent invisibles dans l’expérience sociale réelle des habitants. En 2020, la mairie a comptabilisé 350 morts sur la commune, trente de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Les habitants citent le cas d’un professeur du lycée Jean-Renoir ou celui d’un employé municipal emporté pendant la première vague. Mais beaucoup ne connaissent pas de victimes directes. « C’est un ennemi invisible, confirme Vincent Duguet, président d’une association de locataires dans le quartier de La Noue-Caillet. Les malades sont confinés, donc on ne les voit pas. Les cas les plus graves sont à l’hôpital, et on ne les voit pas non plus. Quant à la mort, elle ne se voit pas depuis longtemps. N’oublions pas que personne ne s’était rendu compte immédiatement des dizaines de milliers de morts de la grippe de Hongkong en 1969 [plus de 30 000 morts en France]. »

    A Bondy, la grande faucheuse des inégalités inquiète presque autant sinon plus que le virus. « Une crise économique provoque des morts différés. La différence est qu’on ne les montre pas en réanimation », résume le docteur Guy à l’issue d’une semaine de 70 heures de travail. Cela fait des décennies que la misère tue à Bondy aussi sûrement qu’un coronavirus. L’espérance de vie y est plus faible qu’ailleurs (78,9 ans pour les hommes, 84,3 ans pour les femmes, presque deux ans de moins en moyenne qu’à Paris). Certaines maladies chroniques y sont plus fréquentes. Le diabète, par exemple, avec un nombre de prises en charge 50 % plus élevé que dans le reste de la région. Ou le tabac, cette drogue légale d’abord consommée par les pauvres, qui fait en moyenne 35 morts par an sur la commune, selon les chiffres de l’Observatoire régional de la santé (ORS). Les pathologies liées à l’alcool représentent, elles, douze morts par an en moyenne − et encore, une large partie de la population est musulmane et ne boit pas d’alcool.

    « La rentrée de septembre sera terrible »

    Dans le centre-ville, et plus encore dans le quartier populaire de Bondy-Nord, enclave très pauvre dans une ville pauvre, le relâchement des gestes barrières est impressionnant. « Le masque n’est pas une obligation à Bondy », ironise tristement Malek Lamri, un infirmier qui ne compte pas son énergie pour soigner dans tous les quartiers [sous masque chirurgical et pas FFP2, à en croire une photo, ndc]. « Le couvre-feu n’est pas respecté. A 20 heures, il y a plein de monde », dit un agent immobilier, encore plus marri de constater que les transactions sont au point mort. La perspective du ramadan, mi-avril, des cours à distance puis des vacances scolaires pendant quinze jours ajoute une angoisse supplémentaire.

    Dans la ville, on compte 5 000 filles et garçons entre 11 et 17 ans. Un chiffre considérable pour 53 000 habitants. A quoi vont-ils occuper leurs journées alors que beaucoup de parents ne peuvent pas les accompagner et que plus aucune activité, ou presque, n’est possible ? Ils iront dehors, dans la rue, pour beaucoup, soit très exactement tout ce que les éducateurs essaient d’éviter depuis des années. « J’ai une vraie inquiétude pour les semaines à venir. Comment juguler l’appel d’air des jeunes qui voudront sortir et se regrouper ? », s’interroge le maire (LR), Stephen Hervé, élu en juin 2020 mais sous la menace de l’annulation du scrutin par le Conseil d’Etat après une campagne électorale particulièrement tendue.

    Le premier confinement avait été globalement respecté malgré la surpopulation dans les logements. Depuis, la lassitude, l’épuisement, le découragement ont fait vaciller les volontés. « Les gens sont perdus, ils vivent au jour le jour, ils en ont marre, ils sont à fleur de peau, ils sont plus agressifs » (Cherif Sadi-Haddad, gérant d’un magasin de photo). « Cela fait des mois qu’on vit avec l’attente de la sentence suivante, on se retrouve tous à attendre, attendre, attendre » (Tahar Rachedi, patron du Harry’s café, 49 salariés). « La rentrée de septembre sera terrible. Il y aura tellement de décrocheurs parmi les enfants dans les familles qui ne peuvent pas faire l’école » (Clarisse Lascaud, infirmière libérale sur Bondy). « Certaines personnes âgées restent cloîtrées chez elles, elles n’osent plus sortir, je ne sais pas comment on fera » (Catherine Journot, amicale des locataires de Saint-Blaise).

    Nassera Dif, coiffeuse installée depuis vingt ans rue Jules-Guesde, raconte que deux clientes ont pleuré le matin même, dans son salon : « Elles disent qu’elles n’ont plus aucun loisir, plus de liberté, et le sentiment de se faire presser comme des citrons au boulot. » Elle-même rêve de pouvoir s’échapper de la ville pour prendre l’air. Souffler, oublier. Survivre. « C’est comme si on vivait tous avec un bracelet électronique et un périmètre à ne pas dépasser. » Derrière elle, une jeune femme se fait couper les cheveux avec son ordinateur sur les genoux pour ne pas interrompre son télétravail − le Covid-19 n’a pas mis fin aux réunions auxquelles on fait semblant de participer.

    Profonde colère

    « Mensonges », « manipulations ». La défiance envers les autorités se mesure dans la sévérité des mots − ceux des enseignants, des soignants, des commerçants. « Une puissance comme la France et on a l’impression de faire partie du tiers-monde », s’agace Cherif Sadi-Haddad, pourtant calme et mesuré. La colère est très profonde, très impressionnante. Les discours contradictoires sur les masques, les ratés sur les tests, puis sur les vaccins ont fait perdre confiance, comme si c’étaient les mots des gouvernants et des administrations qui relevaient désormais d’une vérité alternative.

    S’ajoute une incompréhension des règles, fluctuantes, parfois kafkaïennes, à la fin inapplicables. « J’ai arrêté de remplir les fichiers qui ne servent à rien alors qu’on ne demande qu’une chose : des vaccins, des vaccins ! », s’agace Hamza Ben Ali, le pharmacien. « Les élèves acceptent les règles s’ils les comprennent et les trouvent justes. C’est vrai aussi pour les adultes », souligne Philippe Gauthier, professeur de mathématiques au collège Brossolette, membre du Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES).

    Le père Patrice Gaudin, curé de la paroisse du Christ-ressuscité, fait visiter le quartier de Bondy-Nord où son église est installée, bâtiment moderne, portes grandes ouvertes sur la cité, une des plus difficiles d’Ile-de-France. De tous les côtés, jeunes, vieux, on l’interpelle, on lui demande des nouvelles. Dans le groupe d’adolescents et de jeunes majeurs qui le saluent en l’appelant « PP » (« C’est mon blaze »), autour d’un barbecue improvisé, personne ne porte de masque. « Si on doit mourir, on mourra », résume l’un d’eux, signe de fatalisme plus que de provocation.

    « Il n’y a plus de ressort, les gens sont tétanisés, comme en léthargie, note le père Patrice. Le chômage partiel payé à 80 % a des conséquences Dit monsieur à la sueur de ton front, ndc]. Ici, avec 50 euros, on fait des choses. Quand ces 50 euros disparaissent, cela fait beaucoup de choses qu’on ne peut plus faire. » Le travail au noir s’est tari. Les chauffeurs Uber ont perdu une bonne part de leur activité. La solidarité compense en partie. « L’individualisme, c’est un truc de Gaulois, résume le curé avec son sens étonnant des formules. Ici, grâce à Dieu, vous ne crèverez pas de faim, vous ne dormirez pas dehors comme on peut le voir à Paris. Il y aura toujours quelqu’un pour vous donner quelque chose. Mais cela tient sur un fil tellement fragile. »

    « Tsunami de gens perdus »

    L’arrêt des activités sportives est un désastre social et humain dont la société paiera les conséquences longtemps. Le président de l’AS Bondy s’appelle Nour-Eddine Ziane. Son club compte 3 500 adhérents et une centaine d’éducateurs dans tous les sports. Contrairement à d’autres structures, l’association est solide, elle survivra, mais les adolescents inquiètent Nour-Eddine Ziane : « C’est un tsunami de gens perdus. Une classe d’âge complète. Le sport leur donnait un planning, un cadre, avec deux ou trois entraînements par semaine, et un match le week-end. Tout est à refaire. Surtout pour les 15 ans et plus. Comment les faire revenir ? » L’ancien maire socialiste, Gilbert Roger, une figure respectée, repense aux émeutes urbaines de 2005, au travail effectué et au gâchis en cours : « L’éducation sportive se meurt, on perd cette discipline qui s’apprend sur les terrains de foot ou de basket. On constate la même chose avec l’éducation culturelle. »

    Il n’existe pas de compteur des enfants en perdition ou des élèves en décrochage, comme pour les personnes hospitalisées ou celles placées en réanimation. Le taux d’incidence de l’échec scolaire n’est pas affiché chaque jour à l’échelle nationale. La réalité est pourtant grave. « La capacité d’enseigner est très dégradée, on a parfois le sentiment que le gouvernement préfère présenter une fiction plutôt que reconnaître la réalité », se désole Frédérique Blot, professeure des écoles et militante du Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs d’école et professeurs de collège (SNUipp).

    Comment ne pas être saisi par la peur et le découragement de ceux qui croient en l’éducation et voient l’ampleur du gouffre ? « Terrible, terrible, terrible », répète Liliane Bienvenu devant sa salle de soutien scolaire, décorée de dessins d’enfants, mais vide depuis plus d’un an.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/06/depuis-la-pandemie-les-gens-sont-perdus-ils-vivent-au-jour-le-jour-a-bondy-l

    #covid-19 #93

  • Promeneurs ou délinquants : les doubles standards du confinement – Binge Audio
    https://www.binge.audio/promeneurs-ou-delinquants-les-doubles-standards-du-confinement

    Même en temps de crise, les double standards racistes et classistes continuent de biaiser la perception de ces populations. Au risque d’en faire des boucs émissaires. D’un département à l’autre, les médias changent de discours et la police, d’attitude : d’un côté l’empathie, de l’autre la répression. Car pouvoir être un simple “promeneur en mal d’air frais et de soleil” n’est pas un luxe accordé à tous.tes.

    #93 #Seine-Saint-Denis #stigmatisation #audio #racisme

  • Pourquoi les habitants du 93 ont reçu trois fois plus d’amendes que les autres ? | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/pourquoi-les-habitants-du-93-ont-recu-trois-fois-plus-damendes-que-le

    Montrés du doigt dès le début du confinement pour avoir rapidement atteint 900 amendes par jour, les habitants du 93 ont été, selon les associations, non seulement plus contrôlés mais également plus susceptibles de subir des violences policières. Le 3 mai, plusieurs associations anti-racisme ont lancé une pétition pour dénoncer les “violences verbales et physiques exercées sur les habitants des quartiers populaires.“

    Loïc Lequellec, avocat au barreau de Bobigny, et Nicolas Abdelaziz, membre de SOS racisme, ont expliqué au HuffPost pourquoi le 93 n’est pas forcément le mauvais élève qu’il semble être, dans la vidéo en tête d’article.

    #93

  • En Seine-Saint-Denis, le virus de la ségrégation raciale - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/05/07/en-seine-saint-denis-le-virus-de-la-segregation-raciale_1787705

    Lorsqu’au début du confinement, des personnalités et des articles annoncent dans les médias qu’en Seine-Saint-Denis, l’incivilité est généralisée, que nul ne respecte le confinement, et que les policiers venus le faire respecter sont attaqués, pourquoi ne pas les croire ? Cela fait tellement longtemps qu’on entend ou qu’on lit que dans ce département, pourtant situé aux portes de Paris, la police n’oserait plus intervenir alors que la drogue et son argent couleraient à flots, et - sans s’inquiéter de la contradiction - que les filles n’auraient plus le droit de sortir dans les rues que tiendraient les salafistes…

    En France, l’ordre racial est une composante de l’ordre social qui se mesure précisément au fait que la majorité des médias et sans doute de l’opinion est d’avance disposée à croire qu’il se passe en Seine-Saint-Denis des choses proprement extraordinaires, totalement différentes de ce qui se passe ailleurs, évidemment dangereuses et inquiétantes ! A tort, pourtant, car dans ce département, des gens vivent et travaillent normalement, à ceci près que le stigmate qui leur est imposé rend tout plus compliqué.

    D’un côté, le silence sur les inégalités raciales vis-à-vis de la contamination, et de l’autre, le vocabulaire de l’indiscipline mobilisé pour décrire le non-respect du confinement des banlieues populaires. Cette représentation tranche avec l’indulgence avec laquelle on décrit de simples « promeneurs » parisiens, que l’on humanise volontiers pour permettre l’identification.

    Celles et ceux qui nous invitent à penser une société meilleure pour demain ne semblent pas avoir mesuré la dette immense que Paris aura vis-à-vis du « 9-3 », et toutes les agglomérations vis-à-vis de leurs « quartiers ». Aucune société plus égalitaire et plus juste ne sera bâtie sur des fondations héritées de la ségrégation raciale. Il faudra enfin s’y attaquer, car s’il y a fort à parier que dans la France de demain, les « statistiques ethniques » resteront l’épouvantail qu’en ont fait des générations de politiques, cela n’empêchera pas les proches des victimes de cette crise de demander des comptes.
    Rokhaya Diallo journaliste et réalisatrice , Jérémy Robine maître de conférences en géopolitique

    #racisme #premiers_de_corvée #93 #9-3

  • « On n’a pas fait une médecine de guerre, on a fait une médecine de pénurie » – ACTA
    https://acta.zone/on-na-pas-fait-une-medecine-de-guerre-on-a-fait-une-medecine-de-penurie

    Exacerbations des inégalités de santé avec un taux de mortalité surélevé dans le 93, pénurie structurelle de moyens comme aboutissement de vingt ans de restructurations de l’hôpital, aveuglement politique même au cœur de la crise. Mais aussi solidarités collectives, auto-organisation des soignants, conscience que le changement ne pourra venir que par la lutte … Nous avons rencontré Yasmina, infirmière à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis.

    Tu peux nous décrire ton quotidien, dans quelle structure tu es et comment se passe ton travail dans la période actuelle ?

    Je m’appelle Yasmina, je suis infirmière à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, au service d’urgence adulte. J’y travaille depuis bientôt quatre ans et depuis quatre ans mon quotidien a beaucoup changé en termes de conditions de travail, et ça c’est accéléré depuis le début de la crise du Covid. Au début il y a eu une espèce de sidération parmi les hospitaliers et les collègues, quand on a commencé à voir ce qu’il se passait en Chine, puis progressivement quand ça se rapprochait avec la situation en Italie. Il y a eu tout un discours politique pour dire que le système de santé italien était quand même moins bon et qu’il n’arrivait pas à faire face. Là-dessus, je pense qu’on a été assez clair dès le départ en disant qu’on ne ferait pas mieux. Quand on voyait les difficultés très importantes notamment sur les respirateurs et les places en réanimation, on a commencé à se dire « comment ça va se passer chez nous ? », en sachant que la parole gouvernementale n’était pas très claire. On n’a pas été beaucoup mieux informés que vous au départ sur cette crise et les patients commençant à arriver progressivement, un certain nombre de protocoles ont été mis en place. Début mars surtout, notre hôpital est passé en « plan blanc élargi », un plan de crise qui a permis qu’on n’accueille plus les patients considérés comme du « non-urgent », pour pouvoir dégager à la fois du personnel et des lits pour des patients Covid. On a fermé ce qu’on appelle les consultations et l’hôpital de semaine, mais en les fermant on savait que ça allait forcément poser des problématiques de suivi des pathologies chroniques, que ça allait avoir un impact sur la santé de nos patients. Donc pour nous, en commençant par fermer le « non-urgent », on commençait déjà à rentrer dans le problème. Par ailleurs, on a transformé deux éléments dans l’hôpital : l’unité de soins intensifs pédiatriques et la salle réveil post-opératoire ont été réaménagées en deuxième et en troisième « réa ». On a su assez tôt que le nombre de lits de réanimation allait être compliqué à gérer parce qu’au début de la crise on nous a annoncé une fourchette entre 400 et 1000 patients en « réa » pour le Covid et il y avait 1250 places de réanimation au maximum en Ile-de-France. Au tout début, on ne gardait pas les patients, on les détectait dans nos hôpitaux et on les renvoyait à Paris. On devait appeler les hôpitaux parisiens pour « valider » nos suspicions Covid et pour avoir le droit de tester le patient parce que les critères étaient restreints alors qu’on voyait des patients qui avaient des symptômes évocateurs. Ceux qui avaient été en contact avec un Covid avéré ou ayant voyagé dans les zones à risques étaient considérés comme Covid, les autres non, mais en même temps on savait que le virus commençait déjà probablement à circuler dans le pays. Il y a eu une période de flottement pendant laquelle on ne comprenait pas trop.

    Quand tu parles de cette période, c’est avant le confinement ?

    Oui, au moment du confinement c’est là qu’on a vraiment fermé des lits et qu’on s’est transformé en hôpital Covid, le jour de la première annonce de Macron [le jeudi 12 mars]. On a commencé par recevoir des patients assez graves donc ça nous a mis une petite claque, surtout des patients qui n’étaient pas si vieux, souvent avec des comorbidités associées qui peuvent favoriser le développement d’un Covid grave. Progressivement, on n’a plus reçu de patients hors-Covid, avec la grande question de « qu’est-ce que ces gens-là deviennent ? » parce que les AVC et les infarctus continuent d’exister. Après, c’est devenu 99,9% de patients Covid jusqu’à maintenant [entretien réalisé le mardi 14 avril] où les autres patients ne sont pas encore revenus, ou alors au compte-goutte. Entre-temps, on a connu trois semaines de véritable enfer dans le 93 avec bien dix jours sans places en réanimation. Ça a été très dur à vivre et à gérer. Il a fallu faire des choix, il a fallu gérer comme on pouvait et on ne pouvait pas transférer rapidement des gens parce qu’on était déjà en sous-effectif au sein même de notre service, alors qu’on était en « plan blanc » et qu’on était censé être dans une situation sanitaire exceptionnelle. Le Covid, c’est une crise sanitaire qui arrive au milieu de ce qu’on pouvait déjà considérer comme une crise sanitaire, qui percute une crise déjà établie au sein de l’hôpital public. Les problématiques qu’on avait avant se démultiplient maintenant. Par exemple, beaucoup de collègues ont été contaminés dès le départ, du coup le sous-effectif était aussi lié à ça, on est rentré dans un cercle vicieux. Maintenant, les collègues commencent à revenir, on a baissé notre activité, ça va beaucoup mieux chez nous, ça va moins bien dans les services de gériatrie, ça va moins bien dans le reste de l’hôpital, mais aux urgences ça s’est vraiment apaisé.

    #soin #travail #crise_sanitaire #pénurie #médecine_de_pénurie #93

  • Bus et tram bondés en Seine-Saint-Denis malgré le coronavirus | Actu Seine-Saint-Denis
    https://actu.fr/societe/coronavirus/bus-tram-bondes-seine-saint-denis-malgre-coronavirus_33089445.html

    Depuis la mise en place de mesures de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus Covid-19, l’offre de transport a été réduite à 30 %, en moyenne en Île-de-France. 

    Sauf qu’en Seine-Saint-Denis, cette offre ne semble pas répondre aux besoins de la population. « La Seine-Saint-Denis est un département qui se caractérise par le fait que beaucoup de personnes travaillent dans les services dit « essentiels à la continuité de la nation ». Aujourd’hui, une proportion importante continue à travailler et à devoir se rendre sur leur lieu de travail », explique la préfecture. Dès lors, la fréquentation des transports en communs se révèle plus importante que dans certaines zones du territoire francilien.

  • Du non-respect du confinement | La plume d’un enfant du siècle
    https://marwen-belkaid.com/2020/04/10/du-non-respect-du-confinement

    [Edit : comme le fait très bien remarqué zeyesnidzeno en commentaire au billet, il n’y a en réalité pas eu de surmortalité en Seine-Saint-Denis, cette imposture était une manière de stigmatiser le 93. Je présente mes excuses de ne pas avoir vu ces chiffres avant]

    https://twitter.com/zeyesnidzeno
    #confinement

    • Le type compare les chiffres de mortalité entre les départements pour nier la surmortalité dans le département ? La surmortalité, ce sont les morts pendant la période étudiée par rapport aux morts en temps « normal », et autant que possible dans les mêmes conditions (c’est pour ça qu’on regarde même sur plusieurs années précédentes pour moyenner ce qu’on considère comme « la situation normale »). Donc on compare les chiffres d’un département avec les chiffres du même département, les années précédentes.

      Si on compare les départements entre eux, ça n’a plus aucun sens : les Hauts-de-Seine et Paris, ce sont des départements extrêmement riches (revenu fiscal moyen > 3300 euros) alors que le 93 est l’un des plus pauvres de la métropole (1760 euros), avec à l’inverse une beaucoup plus importante proportion de plus de 75 ans (8,1% à Paris, contre 5,0% dans le 93).

      Et ce ne sont que deux indicateurs parmi d’autres, il doit y avoir beaucoup de choses qui jouent sur les différences de taux de mortalité entre les départements. Donc on ne peut pas comparer les chiffres absolus entre départements, mais les chiffres d’une année sur l’autre dans le même département.

      Et là, les surmortalités du 93 et du Haut-Rhin (je me demande pourquoi on le « stigmatise », ce département-là) sont spectaculaires : pas parce qu’on compare par rapport à la mortalité des autres départements, mais à celle du 93 et du 68 les années précédentes. Dans les pires journées du covid-19, dans ces deux départements, il faut multiplier par 3 ou 4 le nombre de décès. Dans les autres départements indiqués, la différence de cette année par rapport aux années précédentes est nettement moins perceptible.

      Mais si on tient malgré tout à comparer les mortalités des départements entre eux (et non par rapport aux années précédentes), limitons au moins l’impact des différences l’âge, en ne prenant en compte que la population de plus de 75 ans. Pour les nombres de décès, puisqu’on évoque la surmortalité pendant le Covid, je prends le nombre de morts entre le 22 mars et le 3 avril (sachant que le pic de mortalité lié à Covid-19 en France, c’est après le 3 avril, mais on n’a pas encre les chiffres de l’Insee).

      Et dans ce cas, le chiffre comparable, c’est la dernière colonne à droite : le pourcentage de personnes de plus de 75 ans décédées entre le 22 mars et le 3 avril pour chaque département. Le taux est de 0,95% dans le 93, et de 0,69% dans le 75. En clair : le 93 est bien le département parmi les 4 qui a la plus importante mortalité parmi les plus de 75 ans.

      Et sinon, il y a encore un autre biais énorme dans la liste donnée pour nier la surmortalité du 93 : c’est comparé avec des départements qui sont eux-mêmes considérés comme étant des foyers du coronavirus, donc avec eux-mêmes une surmortalité importante.

      Alors du coup j’ajoute dans le tableau la Gironde (33) :

      Et là, si je ne me suis pas planté dans mes chiffres, on arrive à 0,31% de décès chez les plus de 75 ans entre le 22 mars et le 3 avril en Gironde. C’est-à-dire proportionnellement 3 fois moins que dans le 93.

      Du coup, un tableau pour montrer l’absurdité de la liste précédente : les mêmes comparaisons, avec les décès du 1er au 15 mars (on peut considérer que c’est presque une période normale en terme de mortalité) :

      Si on regarde la 4e colonne, on constate qu’entre le 1er et le 15 mars, on a un taux de décès rapporté à la population globale du département qui est de 0,036% en Gironde, et de 0,019% en Seine-Saint-Denis. En temps normal, on meurt deux fois plus dans le 33 que dans le 93. Pourtant je ne vois pas comment on pourrait utiliser cette information pour « stigmatiser » le Bordelais, ou tresser des lauriers au 93 (genre : « les gens sont particulièrement prudents avec un mode vie sain dans le 93 : regardez, ils meurent deux fois moins vite qu’à Bordeaux »).

    • te décarcasse pas trop pour moi, les statistiques c’est pas mon truc.
      je crois que ce qui énerve zeyesnidzeno c’est qu’il y a plus de pauvres dans le 93 que dans les départements voisins. Et que c’est eux qui trinque puisqu’ils vont au charbon et qu’ils n’ont pas le choix.

    • OK. Mais j’ai fait les recoupements et les tableaux, pour qu’on ait de quoi répondre à ce qui, à coup sûr, va devenir une nouvelle fadaise des réseaux sociaux :

      il n’y a en réalité pas eu de surmortalité en Seine-Saint-Denis, cette imposture était une manière de stigmatiser le 93

      cela basé sur des « chiffres » donnés « pour plus de clarté », thème dont on sait d’expérience que c’est typiquement le genre de chose qui plaît beaucoup sur les internets.

    • bon ben merci pour ta vigilance et si ce genre de chose se propage sur #twittoland, pour moi c’est égal je regarde les twittos qu’à travers seenthis. Et si ça peut te rassurer j’importe parfois des liens tumblr, ici. Mais jamais dans l’autre sens, en tout cas pas des liens seenthis.
      Pas vraiment envie de voir un déferlement de trolls débarquer.

    • J’envoie des fois des liens Seenthis sur Twitter parce que je trouve que ce qu’on fait est pas mal et que je bloque facilement, j’ai l’impression que mes followers sont propres et j’aimerais bien qu’une petite partie nous rejoigne.

      Sur la #surmortalité, c’est dingue qu’avec ma culture de chiffres assez minable j’aie l’air d’une lumière mais on est encore avec des débats publics dans un régime d’ignorance affolant de ce qu’est ce chiffre (la mortalité en hausse de la même population, pas la mortalité supérieure des gens d’à côté). On a eu de bonnes visualisation de la surmortalité dans chaque département, avec couleurs changeantes cependant entre plusieurs productions.

      Sur le fait de reprocher d’être plus touché·es que la moyenne à des gens mal logé·es ou qui vont trimer dans des RER bondés... Lallementable. Et bête, comme souvent les pires abjections racistes et classistes de cette France rance.

  • Confinement en Seine-Saint-Denis : l’augmentation de la fréquence des bus et des trams inquiète - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/confinement-en-seine-saint-denis-l-augmentation-de-la-frequence-des-bus-e

    « J’ai poussé plusieurs petits coups de gueule dans le tram du T1, entre les stations du 8-mai-1945 à La Courneuve et des Cosmonautes, à Saint-Denis. On ne pouvait pas garder le mètre de distance entre les gens. Les rames sont étroites et peu spacieuses. A certains moments, nous nous retrouvions à 30 cm des uns, des autres. » Flora, médecin à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, fait partie des usagers qui ont éprouvé les conséquences de la baisse du nombre de bus et tramways en banlieue, avec la mise en place du confinement le 17 mars.

    De guerre lasse, Flora a fini par renoncer au tram pour aller à l’hôpital à vélo. Car le paradoxe est là : alors que la fréquentation des voyageurs est de 4 % seulement sur le réseau RATP et que certains s’alarment même de risques d’agression en soirée, les bus et trams sont au contraire bien chargés. Une promiscuité incompatible avec les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus.

    @gduval_altereco

    Impressionnant : la surmortalité liée au #COVID19 en Seine Saint Denis (93) est 2 X plus forte qu’à Paris et supérieure à ce qu’elle a été aux pires moments dans le Haut Rhin (68), le 1er département massivement touché. Une telle inégalité face à l’épidémie n’est pas tolérable.

    Avec un graphique qui indique un pic de surmortalité journalière de 400 personnes....
    https://twitter.com/gduval_altereco/status/1249063930711990273

    Restera plus qu’à comparer aux Ehpad pour positiver chouïa

    #travail #économie #déconfinement dans le #confinement #premiers_de_corvée #surmortalité #93 #transports_en_commun

  • Une vidéo montre un #policier mettre un coup de casque de moto lors d’une interpellation | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1580812202-homme-victime-coup-casque-moto-par-police-violences-policier
    #93
    #violences

    Quelques secondes plus tard, un des pandores lui met un violent coup de tête avec son casque. Pourtant, le 7 janvier dernier, au tribunal de Nanterre, c’est bien Kerim qui « Ce n’est pas nouveau les #violences_policières. Si on n’a pas la vidéo, on en conclut que le casque se referme et c’est vraiment pas de chance, car les policiers le disent. »est jugé pour « outrage à agents », « rébellion » et « menace de commettre un crime ». StreetPress rembobine l’histoire.

    Il raconte qu’un des trois motards aurait demandé à leurs collègues du #92 « s’il y avait des caméras ». Suite à la réponse négative, l’un d’eux aurait frappé le jeune homme avec « une série de coups de poings au visage pendant 60 secondes ». Un autre l’aurait ensuite fait tomber au sol et il aurait reçu « des coups de poings et de pieds au visage et au corps, partout sans raison » :

    . « J’ai fait une demande de renvoi à chaque reprise car l’enquête de l’IGPN n’a toujours pas été versée au dossier et j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé selon eux »

    « Ce n’est pas nouveau les violences policières. Si on n’a pas la vidéo, on en conclut que le casque se referme et c’est vraiment pas de chance, car les policiers le disent. »

  • Parcoursup accusé de discrimination, un lycée bloqué
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/parcoursup-accus%C3%A9-de-discrimination-un-lyc%C3%A9e-bloqu%C3%A9/ar-AAy4DEF?li=BBoJIji

    Selon plusieurs élus, syndicats et professeurs, un élève sortant d’un lycée prestigieux aurait plus de chances de voir ses vœux acceptés qu’un autre au dossier identique. Le ministère dément.

    le rectorat ne voit rien d’inquiétant dans les chiffres communiqués par le proviseur du lycée Paul-Eluard et demande aux élèves d’être patients

    Ben oui posez-vous les jeunes, oklm !!! Non mais quel foutage de gueule !

    Propos de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal :

    « Un lycéen de Seine-Saint-Denis qui souhaite rejoindre une licence de psychologie, de Paces ou de Staps à Paris ou à Versailles est traité à égalité avec un lycéen issu des lycées de Paris ou de Versailles. »

    J’avais lu exactement le contraire il y a quelques semaines dans un article qui expliquait que les lycéens de Seine St Denis était considéré hors zone donc non prioritaire s’ils demandait une fac à Paris par exemple.

    #parcoursup #éducation #seine_st_denis #93 #université #rectorat #sélection #discrimination

  • Tip of the Week #93: using absl::Span
    https://abseil.io/tips/93

    Originally posted as TotW #93 on April 23, 2015

    by Samuel Benzaquen (sbenza@google.com)

    At Google we are accustomed to using absl::string_view as function parameters and return types when we want to deal with unowned strings. It can make the API more flexible and it can improve performance by avoiding unneeded conversions to std::string. (See TotW #1.)

    absl::string_view has a more generic cousin called absl::Span absl::Span is to std::vector what absl::string_view is to std::string. It provides a read-only interface to the elements of the vector, but it can also be constructed from non-vector types (like arrays and initializer lists) without incurring the cost of copying the elements.

    The const can be dropped, so where absl::Span is a view into an array whose elements can’t be mutated, (...)

  • « Surtout ne pas trahir les siens et prendre l’argent de l’ennemi » : rencontre avec deux jeunes de 18 ans, #habitants et #militants du #93.
    http://www.platenqmil.com/blog/2017/10/23/surtout-ne-pas-trahir-les-siennes-et-prendre-largent-de-lennemi---rencon

    I : Les gens à #Nuit_Debout étaient sincères dans leurs convictions, mais en voulant bien faire ils ont exclu des gens. Nous on connaît des gens impliqués dans les réseaux, mais un jeune de #Bobigny, de #Drancy qui voulait y aller, il ne pouvait pas… D’ailleurs il n’y avait jamais de noirs ou d’arabes parmi les intervenants. Et il y a le fait que ce soit au milieu de Paris : nous on met 40 minutes à y aller, et on a de la chance, quand t’habites dans le 91 tu mets 1h30…

    "On considère que les #banlieues c’est des cités-dortoirs…

    …ouais, que les gens ils travaillent, ils rentrent, ils mangent, ils dorment. Alors que pas du tout, il y a une vraie vie dans Bobigny, culturelle, il y a beaucoup de jeunes qui ont créé leur association, qui organisent des spectacles de danse et qui ont un incroyable talent. Ça bouge, il y a des concerts, il y a une nouvelle génération de rappeurs qui est en train de monter… Faudrait juste qu’on ait des moyens, si on avait des moyens, comme un théâtre dans Paris, on ferait des trucs de fou. Il y a des théâtres à Bobigny qui font des spectacles que personne n’a envie de voir, ils veulent ramener les parisiens, mais les habitants de Bobigny n’y vont pas. Au lieu de vouloir attirer des gens qui ont déjà huit théâtres dans leur rue, ils pourraient faire des trucs pour nous un peu !

    Pour les plus petits il y a rien du tout, pour les jeunes il y a rien et les adultes soit ils partent de Bobigny soit ils restent et rebelote, leurs enfants vont vivre la même chose."