• Archive Ina-Radio France
    Tribune de Paris - Faut-il supprimer le baccalauréat ? (1ère diffusion : 15/03/1951 Chaîne Nationale)
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/tribune-de-paris-faut-il-supprimer-le-baccalaureat-1ere-diffusion-1503

    Par Raymond Thévenin
    Avec Michel Debré (sénateur de Haute Vienne), Georges Lamousse, Charles Viatte (député du Jura) et André Lassagne (sénateur du Rhône)

    #baccalauréat #marronnier

  • #Baccalauréat, réformes #Blanquer, #grève, #éducation
    Textes d’AG adoptés depuis le 17 juin. - Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public
    http://www.appep.net/textes-dag-adoptes-depuis-le-17-juin

    Nous, professeurs en grève de l’Académie de Grenoble, nous appelons les collègues convoqués pour le Grand Oral et pour la correction des copies numérisées, à nous rejoindre dans la gréve.
    Cette grève peut sembler dérisoire, inutile, insensée, face à un Ministre qui semble toujours avoir 3 coups d’avance, même les plus iniques. Cette grève permettra au mieux de perturber le processus de correction, d’obliger les rectorats à se réorganiser pour publier à temps des notes elles-mêmes dénuées de sens tant elles résultent d’une mascarade généralisée. Cette grève nous la perdrons, personne parmi nous ne se berce d’illusions.
    Pourtant, cette grève nous allons faire, car arrêter le travail de correction, c’est refuser de se soumettre à la mise en place d’une école qui n’est pas la nôtre et c’est refuser des conditions travail aliénantes...

  • À quoi sert ParcourSup ? (Parole d’usager)

    Je divulgâche la réponse : à faire du tri social…

    Je suis cette année parent d’utilisateur (qui est donc enfant de prof… donc pas parmi les plus mal loti) de ParcourSup™ et je suis frappé par 4 choses :
    1. C’est très stressant même pour des bons élèves accompagnés par un milieu familial qui a les codes.
    2. Ce ne sont plus les élèves qui choisissent une orientation, un cursus comme à mon époque, mais très clairement des formations qui recrutent leurs futur·es formé·es.
    3. C’est trop engageant, trop tôt. Plutôt que de demander des « lettres de motivation » à des ados qui se cherchent, il faudrait mieux leur faire apparaître les futures passerelles possibles inter-parcours leur permettant de relativiser leur choix. Car du discours sur la fluidité des parcours dans les lycées aux discours tenus lors des portes ouvertes, c’est pas tout-à-fait la même histoire.
    4. Je ne sais pas comment font les élèves issu·es des milieux populaires qui n’ont pas les codes, qui ne sont pas accompagné·es par leur famille. Et je ne comprends pas comment la lettre de motivation peut être utilisée autrement que pour du tri social (codes, niveau de langue, anticipation des attendus du ’recruteur’).

    En outre, j’ai l’impression que la réforme du bac va renforcer ces aspects.

    #éducation #sélection #témoignage #baccalauréat #ParcourSup #OrientationScolaire

  • Baccalauréat 2019: l’histoire d’un fiasco
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070719/baccalaureat-2019-lhistoire-dun-fiasco

    Les oraux de rattrapage des épreuves du bac débutent ce lundi dans la désorganisation la plus totale. Des enseignants ont même dû se résoudre à « inventer » des notes provisoires à l’écrit. Ce chaos inédit est la conséquence de l’incapacité du ministre à dialoguer avec ceux qui estiment depuis des mois que les moyens et l’organisation sont insuffisants pour la réforme du bac proposée.

    #éducation #baccalauréat,_grève,_syndicats,_jean-Michel_Blanquer

  • Bac 2019 : des jurys bloqués, l’annonce des résultats vendredi menacée ? (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/bac-2019-des-jurys-bloques-l-annonce-des-resultats-vendredi-menacee-04-07

    Plusieurs professeurs refusent la préconisation de Jean-Michel Blanquer de prendre en compte le contrôle continu si la copie est bloquée par des grévistes.

    Bac 2019 : la parade de Jean-Michel Blanquer contre la grève des notes (LeMonde.fr)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/04/la-parade-de-jean-michel-blanquer-contre-la-greve-des-notes-au-bac_5485275_3

    Il a promis que « tous les élèves » auront leurs résultats le 5 juillet, en recourant au contrôle continu pour pallier les évaluations manquantes qu’il espère faire tomber à « moins de 50 000 ».

    Bac : Le ministère obligé de suppléer à l’absence de notes (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/07/04072019Article636978219725865707.aspx

    Après avoir dénié le problème durant des semaines, JM Blanquer a du reconnaitre sur BFM que toutes les copies du bac ne seraient pas rendues à temps pour les jurys. Le ministre invite les jurys à suppléer les notes manquantes en les remplaçant par la moyenne des trois trimestres de terminale. Il a annoncé d’importantes retenues sur salaire pour les grévistes tout en se présentant comme un homme de dialogue et concertation. Parce que le ministre ne veut pas négocier avec un mouvement qui reste important, le ministère s’engage dans les difficultés pour les mois à venir aussi bien du coté des familles que des enseignants. Pourtant les grévistes devraient probablement remettre leurs copies le 4 juillet.

    #éducation #baccalauréat #mouvement_social #répression

  • Grève du bac, un mouvement social inédit (Revue de presse)

    La perspective de mener un mouvement revendicatif au moment des épreuves du baccalauréat a été longtemps tabou, tant pour les syndicats que pour l’immense majorité des enseignant·es, notamment militant·es. Pour les premiers, ils y voyaient un mode revendicatif condamné à l’impopularité, pour les seconds qui sont souvent parmi les plus impliqué·es pour la réussite des élèves c’était un “crève-cœur” que de l’envisager.

    Cette année le pas a été franchi [1]. D’abord par un appel à la grève de la surveillance parti du terrain et relayé ensuite par des syndicats qui craignaient un décalage avec la base. Ce mouvement a eu peu d’effet car la surveillance a pu être assurée par d’autres personnels de l’Éducation Nationale (hiérarchie locale, administratifs, précaires). Mais il a été l’occasion de mobilisations devant les établissements ou rectorats localement [2]. Les chiffres des grévistes annoncés par le ministère calculés avec une grande mauvaise foi [3] font passer, à tort, une montée forte de l’exaspération pour un mouvement ultra-minoritaire.
    Des appels à la rétention des notes[4], voire à la grève des corrections, remontent maintenant d’AG d’établissements [5][6] et commencent à être repris par certains syndicats, cette étape sera plus difficile à négocier médiatiquement car les effets sur les candidats seront réels.

    D’après les remontés de collègues du secondaire se dessine un mouvement inédit porté par des enseignant·es habituellement peu mobilisé·es et éloigné·es des syndicats. Une "radicalisation" sans doute à associer à la dynamique des "stylos rouges", cousins lointains des "gilets jaunes" [7].

    Les raisons de l’exaspération sont notamment :
    – la perte notable de pouvoir d’achat de la profession sur une génération, et sur la dernière décennie de rigueur budgétaire, associée à un sentiment de déclassement ;
    – Le #ProfBashing permanent des médias et du personnel politique en dépit de conditions de travail ressenties comme de plus en plus dures, ainsi que ce qui s’apparente à la dénonciation incessante de leur incompétence tandis que les rapports internationaux pointent le manque de formation initiale et continue ;
    – le durcissement des conditions sociales (retraites, congés) alors que le métier ne séduit plus et peine à recruter et que les démissions s’envolent.

    [1] Grève du bac : une session 2019 sous tension sans être pour autant menacée (Le Monde)
    https://www.lemonde.fr/education/article/2019/06/14/greve-du-bac-une-session-2019-sous-tension-sans-etre-pour-autant-menacee_547

    A l’appel d’une intersyndicale opposée à la réforme de l’examen, des enseignants n’excluent pas une grève de la surveillance au premier jour des épreuves écrites, lundi 17 juin.

    [2] Le rectorat de Toulouse face aux profs et aux parents (La Dépêche)
    https://www.ladepeche.fr/2019/06/14/le-rectorat-de-toulouse-face-aux-profs-et-aux-parents,8256331.php

    [3] Surveillance du bac : le taux de grévistes était-il de 5,4%, comme le dit le ministère de l’Education nationale ? (France Info)
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/reforme-du-bac/surveillance-du-bac-le-taux-de-grevistes-etait-il-de-5-4-comme-le-dit-l

    La « grève de la surveillance » a débuté le 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat de l’édition 2019. Le ministère de l’Education nationale reconnaît que son calcul est basé sur l’ensemble des enseignants, même ceux qui ne surveillent pas les épreuves.

    [4] Bac 2019 : Quelle sera l’ampleur du mouvement de rétention des notes par les profs en colère ? (20 minutes)
    https://www.20minutes.fr/societe/2546043-20190622-bac-2019-ampleur-mouvement-retention-notes-profs-colere

    Après la grève de la surveillance le jour de l’épreuve de philo, les profs fourbissent de nouvelles armes. Plusieurs collectifs d’enseignants en colère, qui dénoncent la réforme du lycée, ont appelé leurs collègues à la rétention des notes du bac.

    [5] Comment je me suis « radicalisé » : un professeur de philosophie explique pourquoi il bloquera les notes du baccalauréat (France 3 Occitanie)
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/comment-je-me-suis-radicalise-professeur-philosophie-ex

    Contre la réforme Blanquer, en Occitanie, des professeurs rentrent en désobéissance civile. Ils ont décidé de geler les notes du baccalauréat.

    [6] La grève des examens tourne à celle des corrections (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/06/20062019Article636966253952915897.aspx

    [7] Les « stylos rouges » s’inspirent des « gilets jaunes » (Le Figaro)
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/01/03/01016-20190103ARTFIG00230-les-stylos-rouges-s-inspirent-des-gilets-jaunes.p

    Pour séduire davantage le grand public et trouver un second souffle, des enseignants ont créé un collectif de revendications sociales sur Internet… sans leurs syndicats.

    #éducation #enseignant·es #salariat #mouvement_social #baccalauréat

  • Le jour du bac, les profs protestent contre « la ségrégation scolaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170619/le-jour-du-bac-les-profs-protestent-contre-la-segregation-scolaire

    En ce premier jour du baccalauréat, des enseignants ont appelé à la grève de la surveillance. Ils ont manifesté devant plusieurs établissements, sans empêcher les épreuves de se dérouler normalement. 5,40% des enseignants ont suivi le mouvement dans le second degré selon le ministère.

    #éducation #baccalauréat,_grève,_Mobilisation,_jean-Michel_Blanquer

  • Grève du bac : l’épreuve de force (Philippe Watrelot, Alternatives Economiques)
    https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/greve-bac-lepreuve-de/00089443

    Il serait facile et confortable pour les commentateurs d’analyser ce mouvement social comme une sempiternelle angoisse face au changement. C’est bien plus que cela. Il y a bien sûr un fond de sentiment de déclassement et de mépris qui dure depuis des années. Mais la posture très autoritaire du ministre et les répressions administratives et policières des enseignants […]

    En revanche, on peut constater que le volontarisme présidentiel se combine à la gouvernance technocratique du ministre pour négliger la concertation. Le paradoxe, c’est que le ministre, qui s’est pourtant construit une image de compétence et d’homme qui a longuement réfléchi sur le système éducatif, fait avancer une réforme mal préparée et avec de nombreuses incohérences et inconnues.
    Mais, de toute façon, « les enseignants feront au mieux », semble-t-on dire. C’est ce mélange de défiance (on ne les écoute pas) et de pari dans leur capacité à « faire tourner malgré tout la boutique » grâce à leur sens du service public qui exaspère les enseignants.
    […]
    Donc, ce mot d’ordre de grève de la surveillance du bac n’est pas surprenant. Il est le produit de la politique menée depuis deux ans. D’une certaine manière, on peut dire que l’intransigeance et la surdité de Jean-Michel Blanquer (souvent renforcées par l’autoritarisme de la hiérarchie intermédiaire) conduisent à cette exaspération et à cette escalade néfaste. On récolte ce qu’on a semé…

    #éducation #grève #secondaire #baccalauréat #mouvement_social

  • Tout comprendre sur #Parcoursup

    Pour comprendre la nature de “Parcoursup”, il faut partir de l’expérience directe, sans tenter d’y plaquer des interprétations hatives ou idéologiques. Pour la plupart des lycéens — ceux que les communicants qui encombrent désormais l’appareil d’Etat appellent “nos jeunes” — le processus d’affectation dans l’#enseignement_supérieur se présente comme une boîte noire nimbée de brouillard, comme une obscure Machine.

    Son #opacité ne tient pas tant à l’interface numérique par laquelle se font les connexions que dans l’impression diffuse de ne pas connaître les règles d’un “jeu” qui s’apprête à déterminer la place sociale qui sera assignée à chaque “candidat” pour le reste de son existence.

    Les familles qui entendent faire de leurs rejetons des “premiers de cordée” ne découvrent pas la #guerre_scolaire à cette occasion : elles s’y livrent depuis la maternelle, renforçant la #ségrégation_sociale par mille artifices de contournement, de choix d’options “astucieuses” et de falsification d’adresse. Parcoursup officialise l’idée que les formations universitaires — y compris celles aussi standardisées que des licences d’une même discipline — ne se valent pas. Dès lors, ce qui fut une orientation devient recherche active des filières les plus valorisables, c’est-à-dire celles qui, en l’absence de mécanismes de brassage social, permettront d’obtenir les meilleures places dans la hiérarchie socio-économique. C’est du moins ce dont les concepteurs souhaitent convaincre les classes moyennes. Mais comment savoir quels sont les “parcours” qui permettront d’accroître son “portefeuille de compétences” de sorte à en obtenir les “dividendes” matériels et symboliques les plus généreux ? En effet, hormis les Grandes Écoles, qui assurent la formation des cadres, les formations sont essentiellement les mêmes partout. D’où l’effet de brouillard.

    Les “premiers de cordée” se reconnaissent en ceci qu’ils “ont du réseau” leur permettant d’obtenir informations précieuses et passe-droits. L’#opacité du système est en partie délibérée comme en témoigne le démantèlement des services d’orientation nationaux (#ONISEP et #CIO). Cependant, participent à l’#angoisse générée par la Machine toutes sortes de #dysfonctionnements, d’accrocs, d’#erreurs de débutant, qui admettent une explication simple et donc probablement juste : derrière la prétention de la #Start-Up_Nation à transformer les services de l’Etat en plateformes numériques automatisées se cache un amateurisme sans bornes. Ainsi, l’équipe technique incompétente recrutée par le ministère en charge de l’enseignement supérieur s’est montrée incapable d’écrire un logiciel sans bug, malgré la simplicité algorithmique : appeler les “candidats” dans l’ordre dans lequel les formations les ont classés, au fil des désistements. Du reste, il n’est qu’à voir le visage de Mme Vidal rongé par les anxiolytiques, lorsqu’elle débite d’une voix pâteuse les éléments de langage préparés par les communicants de son cabinet, avec des chiffres arrangés quand ils ne sont pas tout simplement faux, pour comprendre que l’angoisse générée par Parcoursup s’étend à tous ceux qui ont été mis au service de la Machine : les bacheliers, bien sûr, mais aussi les responsables des formations qui produisent les classement des “candidats” et l’ensemble de la #bureaucratie ministérielle occupée à calfeutrer les voies d’eau qui se multiplient quotidiennement. Que le ministère en charge de l’enseignement supérieur soit entièrement tourné désormais vers le micro-management le plus insignifiant, n’est pas le moindre des paradoxes du dispositif. Au final, le mantra répété jusqu’à la nausée par la ministre, “Remettre de l’Humain dans la Machine”, n’est pas si faux que cela, qui évoque métaphoriquement ces usines de nuggets à destination de la restauration rapide, qui broient ce qui reste des poulets une fois amputés de leurs filets et de leurs cuisses.

    La boule au ventre qui étreint les lycéens au moment de choisir la discipline à laquelle ils entendent se former, comme moyen particulier d’aller vers une autonomie de pensée, ne s’arrête pas le jour où tombent, comme un couperet, les affectations. Les “premiers de cordée”, un sur cinq environ, obtiennent ce qu’ils souhaitent dès le premier jour et c’est l’objet même de la Machine que ce soit le cas. Le système d’affectation précédent, qui n’était certes pas la panacée mais ne reposait pas sur un classement des “candidats”, parvenait à attribuer son premier vœu à un bachelier sur deux. Avec Parcoursup, plus de la moitié des “candidats” sont “mis en attente” pour l’intégralité des formations demandées, y compris celles, au fond non souhaitées, qui constituaient des choix stratégiques de repli. Et ce purgatoire a été conçu pour durer très longtemps. N’importe quel informaticien pouvait prédire que la suppression des vœux hiérarchisés engendrerait des “deadlocks” algorithmiques, ralentissements induits lorsque des processus concurrents s’attendent mutuellement, ne laissant d’alternative à l’interprétation qu’entre le cynisme et l’incompétence totale. Ainsi, il restait plus de 47000 candidats sur le carreau à la rentrée 2018, principalement des lycéens ayant obtenu un bac “pro”. Les éléments de langage produits par le ministère et repris sans vérification par la presse quotidienne transformèrent ce fait tiré des statistiques du ministère lui-même en : “moins de 2500 candidats encore en attente”. Au final, l’angoisse générée par la “mise en attente” a une fonction importante : faire accepter avec soulagement une formation pour laquelle le “candidat” n’a ni affinité ni appétence.

    Faire patienter, c’est dominer

    En résumé, Parcoursup est une machine à dévorer du temps pour permettre à une minorité de choisir librement leur formation et pour le plus grand nombre, d’être répartis au cours d’une grande loterie anxiogène.

    Bien qu’il soit important de rendre compte des effets concrets que Parcoursup produit, il ne faut pas le réduire à un dispositif technique mais en analyser les motivations.

    Parcoursup a d’abord une dimension gestionnaire et répond à un problème précis : comment ne pas investir dans l’#Université_publique, alors même que la population étudiante est supposée s’accroître de 30% entre 2010 et 2025. Cela représente quelques 400 000 étudiants en plus, soit une vingtaine d’universités à construire. La réponse est simple : décourager les inscriptions par tous les moyens y compris par l’augmentation des #frais_d’inscription pour les étrangers, “caser tout le monde” en bourrant les formations désertées de “sans fac”, et augmenter à moyens constants les capacités d’accueil des formations (de 10% en 2018). Si cela ne suffit pas, Parcoursup permet techniquement de recourir à la sélection stricte.

    Deuxième dimension du dispositif, Parcoursup en finit avec un système qui permettait à tout bachelier de faire les études universitaires de son choix. Le dispositif reprend le contenu de la #loi_Devaquet là où l’assassinat de Malik Oussekine par les voltigeurs motocyclistes l’avait interrompu en 1986. Parcoursup signe ainsi la mise à mort du #baccalauréat, remplacé à l’entrée de l’Université par de la mise en #concurrence : chaque formation produit, à partir des notes de contrôle continu, des options choisies dans le secondaire et de données sur l’origine sociale (CV, lettres de motivation, etc.) un #classement des “candidats”. L’#examen_terminal est remplacé par une évaluation des “#portefeuilles_de_compétences” directement inspirée des pratiques managériales. On trouve là un premier fondement idéologique de Parcoursup, qui rompt avec les idées promues par la Révolution Française, assignant à l’enseignement une fonction émancipatrice : développer, à des fins de citoyenneté, l’usage critique de la raison individuelle. Parcoursup participe de la tentative d’amener tout le monde à se penser et à se comporter en entrepreneurs d’eux-mêmes, individuellement responsables de leur destin.

    Simultanément, le baccalauréat ayant été, pendant plus d’un demi-siècle, l’épreuve initiatique de passage à l’âge adulte pour la classe moyenne, sa disparition vise aussi à infantiliser les jeunes adultes. Le retour du service national, affublant “nos jeunes” d’un uniforme hybride entre le vigile de supermarché, le gardien de prison et le policier, confirme cette volonté d’humiliation et de torture douce. Tout concourt à repousser l’âge de l’autonomie financière et intellectuelle en transformant progressivement la licence en “lycée du 21e siècle”, terme qui tint lieu un temps de résumé programmatique à la candidature de Macron à la présidentielle, d’après les Macronleaks.

    Ces deux facettes de Parcoursup — déposséder les jeunes adultes de leur autonomie et simultanément les rendre responsables de leur position sociale — ne sont antagonistes qu’en apparence. Elles contribuent toutes deux à la fiction méritocratique, ce supplément d’âme dont “on” a doté la reproduction sociale. Plus précisément, Parcoursup (tout comme la loi Blanquer) s’inspire d’une supercherie : la théorie du capital humain. Cette “théorie” vise à naturaliser les inégalités économiques, en produisant un argumentaire à destination des classes moyennes faisant porter la responsabilité des hiérarchies sociales aux individus, et non à l’organisation de la société. Pour empêcher de penser l’héritage, d’une part, et la reproduction du capital, d’autre part, comme étant les mécanismes primordiaux de production des inégalités, il s’agit de postuler que les revenus des individus proviennent de la fructification de leur “capital de compétences”. L’important n’est pas que ces “compétences” existent, qu’on puisse les mesurer, c’est de créer les conditions sous lesquelles les individus soient amenés à se vivre eux-même comme portefeuilles de compétences en quête de valorisation, acceptant de facto leur position dans la hiérarchie sociale sans se révolter. Telle est la fonction anesthésiante de la nimbe d’angoisse et de pression autour de Parcoursup. Mais ce n’est pas tout. Si suivre une formation universitaire permet d’accroître ses revenus futurs, alors l’entrepreneur de lui-même se doit d’investir dans son portefeuille de compétences et donc de payer l’Université, en empruntant si besoin.
    Faire patienter, c’est occuper. Et l’occupation, c’est le début de la colonisation culturelle.

    Dans quel projet global de société, la vision de l’Université portée par Parcoursup s’inscrit-elle ? L’Université moderne est née en France avec la IIIe République, la dissolution des institutions médiévales à la Révolution ayant conduit à liquider toute autonomie du système facultaire et à créer des écoles professionnelles sous contrôle de l’État. Elle conserve aujourd’hui une triple anomalie en héritage du 19e siècle : le système des grandes écoles, la centralisation parisienne et l’absence d’autonomie du corps professoral vis-à-vis des pouvoirs dont il dépend. Elle a eu de ce fait une incapacité chronique à s’adapter aux mutations socio-économiques de son temps. Au 19e siècle, et jusqu’à la seconde guerre mondiale, la demande vis-à-vis de l’Université a été le développement de la recherche pour appuyer la révolution industrielle et former les nouvelles classes moyennes, témoignant d’une supériorité du modèle humboldtien de liberté d’enseigner, de rechercher et d’apprendre sur le modèle napoléonien. Après guerre, la demande des classes dirigeantes a changé de nature, tirée par le compromis fordiste, le plein emploi et la concurrence du bloc marxiste-léniniste : il s’est agi de combler le déficit de main d’œuvre qualifiée par la constitution d’une première Université de masse développant une formation à et par la recherche. Après 68, et tout au long des années 1970, une nouvelle demande a émergé, venant des étudiants eux-même et des milieux militants portant une exigence d’émancipation, de critique sociale et d’autonomie intellectuelle, produisant enfin de réelles universités au tournant du 21e siècle, malgré l’héritage douloureux de grandes écoles inaptes à la recherche. Depuis deux décennies maintenant, l’émergence d’un libéralisme autoritaire a conduit à une reprise en main, sur fond de désindustrialisation, de chômage de masse et de crise systémique. Les classes dirigeantes se moquent, pour l’essentiel, de l’Université où elles n’envoient pas leurs enfants se former — les business schools ont “bâti autour d’eux un mur d’ignorance et d’erreur". Aussi ont-elles bondi sur la première pensée indigente émise par un économiste d’Harvard : ne conserver que dix universités (au sens humboldtien), pour assurer l’activité de recherche nécessaire à l’innovation technique.

    Quelle ambition, dès lors, pour l’écrasante majorité des bacheliers issus des classes moyennes, et pour les classes populaires ? Aucune. Nada. Un vide de pensée politique. Dans la mesure où, d’une part, la production marchande peut être assurée par 10% de la population, l’Asie tenant lieu d’usine mondiale et où, d’autre part, les 10% de classes moyennes supérieures sont formées dans les grandes écoles, les 80% de classes moyennes inutiles à l’ordre économique dominant ne servent à rien. Leur formation intellectuelle et pratique est une non-question. Les universitaires ne sont rien d’autre qu’un poids mort pour les finances publiques. Même s’ils sont pour la plupart frappés de stupéfaction ou occupés à des activités courtisanes, ils disposent encore de trop de temps non-contraint pour ne pas représenter un danger. Dès lors, en l’absence d’idée, tout est mis en œuvre pour créer un marché de l’enseignement supérieur, ce qui suppose de différencier les parcours et les établissements, et de les mettre en concurrence. C’est très exactement ce à quoi contribue Parcoursup, comme brique dans une construction au long cours. La suite est connue dans les grandes lignes : créer les conditions pour accroître la part du privé dans le marché nouvellement constitué ; paupériser les établissements de proximité et y avoir recours massivement au travail précaire ; déréguler les statuts des universitaires pour abaisser les coûts salariaux ; accroître la “double hétéronomie autoritaire de l’université, envers l’encadrement administratif et envers la commande des marchés”.

    L’heure n’est plus à la défense conservatrice d’une Université qui n’existe de facto plus — si tant est qu’elle ait jamais existé — mais à la reformulation d’un projet de transformation radicale de la société qui inclue l’ensemble du système éducatif. Il devient non seulement nécessaire mais urgent de retrouver le contrôle de nos existences, de nous donner du temps pour penser et de faire de nos vies des terrains d’expériences.

    https://lundi.am/Tout-comprendre-sur-Parcoursup
    #parcours_sup #sélection #éducation_supérieure #université #attente #patience

  • Les coachs d’orientation se positionnent sur le « nouveau lycée » (Le Monde)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/14/les-coachs-d-orientation-se-positionnent-sur-le-nouveau-lycee_5435942_3224.h

    Grâce aux réformes Blanquer, le “Marché de l’angoisse” (et ses acteurs privés) est en pleine expansion.

    Pour y voir plus clair dans son orientation, Maxime, 15 ans, et sa famille ont fait appel à un cabinet privé. Une démarche qui arrive de plus en plus tôt dans la scolarité.

    […]

    Lui comme plusieurs coachs privés d’orientation interrogés par Le Monde observent ce mouvement : la cible de leurs clients s’est élargie. Si les jeunes de terminale restent majoritaires, des élèves de première, mais aussi de seconde viennent frapper à leur porte.

    #éducation #secondaire #baccalauréat #orientation

    • Il a fallu accélérer la cadence. « Quand nous avons vu qu’il fallait choisir dès cette année des spécialités pour la classe de première, on a décidé de faire appel à un cabinet d’orientation plus tôt que prévu », rapporte Laura, dont le fils, Maxime (les prénoms ont été changés à leur demande), 15 ans, suit son année de seconde au lycée Notre-Dame-du-Grandchamp, à Versailles.

      Mère, père et fils sont installés autour de la table, ce lundi 11 mars, dans une petite salle d’un appartement de bureaux d’un immeuble chic du 8e arrondissement parisien, pour clore le bilan d’orientation du jeune homme. « Nous allons regarder ensemble tes dominantes, parmi les 50 critères de personnalité qui ressortent de l’étude de potentiel que tu as remplie », expose Alexandre de Lamazière, costume noir rayé et chevalière au doigt, président du cabinet privé ODIEP depuis 2009, qui suit quelque 300 jeunes par an.

      Lui comme plusieurs #coachs privés d’orientation interrogés par Le Monde observent ce mouvement : la cible de leurs clients s’est élargie. Si les jeunes de terminale restent majoritaires, des élèves de première, mais aussi de seconde viennent frapper à leur porte. « On se pose la question de l’orientation de plus en plus tôt », estime Armelle Riou, PDG de Mental’O.

      « Inquiétude parentale »
      « Le #coaching_scolaire est une pratique qui date du début des années 2000, mais elle est montée en puissance ces dernières années, avec l’arrivée des “#coachs_d’orientation ” », constate Anne-Claudine Oller, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris-Est-Créteil. Outre un « mouvement général de société mettant l’accent sur la performance et le développement personnel », la sociologue pointe un facteur double dans le monde de l’éducation : d’un côté « l’inquiétude parentale face à l’insertion sur le marché du travail », de l’autre « des réformes qui se succèdent et alimentent l’angoisse, d’APB [la plate-forme Admission post bac] à Parcoursup, en passant par le lycée réformé cette année ».

      Les voies générales S, ES, L vont disparaître à la prochaine rentrée, au profit de trois spécialités à prendre en classe de première, deux en terminale, adossées à un tronc commun. « Il va falloir développer des démarches stratégiques pour savoir comment choisir ces options », résume-t-elle.

      La question est au cœur des discussions entre le coach parisien et la famille de Maxime, second d’une fratrie de cinq enfants et au profil de bon élève. « Tu as un profil très créatif », décrypte le coach au regard du test de Maxime, qui a suivi trois autres rendez-vous depuis février, pour un coût de 700 euros. Avant d’évoquer différents parcours possibles pour rejoindre les métiers de la communication, du numérique, ou encore du graphisme.

      Une spécialité fait longuement débat : faut-il prendre les maths ? Le lycéen n’aime pas franchement la matière. « Mais si tu ne prends pas les maths, beaucoup de portes vont se fermer ensuite », juge Alexandre de Lamazière, alors que Maxime s’inquiète déjà du niveau difficile promis dans la discipline.

      « Stratégie complexe »

      « Les attendus du postbac, ils ont été dévoilés ? », interroge Laura. Un ange passe. « Mais pourquoi ils n’ont pas gardé les maths dans le tronc commun ? », s’interroge le père, commercial dans une entreprise en logiciel. Compromis va être in fine trouvé, en choisissant au moins les maths en première, « par sécurité ».

      Mais la réflexion n’est pas si simple. « Si tu abandonnes les maths, il te restera SVT et histoire-géographie en terminale, constate Laura, au regard des deux autres options envisagées par son garçon. Pas très cohérent… » « C’est vraiment de la stratégie complexe », lâche son mari, désarçonné. Exit les sciences de la vie et de la Terre donc, ce seront les sciences économiques et sociales.

      « Finalement, c’est un peu ce que je pensais au début », réagit le jeune homme, qui avait remis le matin même ses souhaits de spécialités à son lycée. « Maintenant, on en est sûr », ajoute Alexandre de Lamazière, tout en lui conseillant dans tous les cas de « bien “performer” » par la suite. « Même dans les établissements publics et les facs, c’est difficile de rentrer maintenant ! »

      Réforme du lycée : « Les professeurs font tenir un système qui engendre une #angoisse permanente » , TRIBUNE, Thibaut Poirot, Professeur d’histoire en lycée, 04 février 2019

      Le professeur agrégé d’histoire Thibaut Poirot réagit aux propos du ministre Jean-Michel Blanquer, qui a qualifié les enseignants sceptiques à l’égard de la réforme du lycée de « ventilateurs d’angoisse ».Publié le 04 février 2019 à 16h40 -

      Monsieur le Ministre,
      Vous avez qualifié les sceptiques à l’égard de la réforme du lycée de « ventilateurs à angoisse » dans votre interview au JDD du dimanche 3 février. Je tenais à vous faire part respectueusement d’un fait : j’en suis un. Comme des centaines de milliers d’agents du premier service public de France. Non par conservatisme professoral, qui relève du mythe. Oui, le baccalauréat doit changer. Mais je suis devenu un ventilateur, par accumulation. Les courants du doute font tourner de plus en plus rapidement les pales de mon angoisse. Parce que je vois comme d’autres que nous courons à la catastrophe, par habitude si française de préparer sans soutien et sans vrai temps de réflexion une réforme au pas de charge, sans prendre garde aux obstacles et aux difficultés, aux motifs sérieux d’inquiétude sur les motivations, sans entendre les questions concernant les moyens de sa mise en œuvre.
      Je suis bien un ventilateur à angoisse et je le regrette. Car comme nombre de mes collègues, je vois arriver avec un certain malaise les échéances d’une réforme illisible, mal préparée, tant pour le bac 2021 que pour le lycée professionnel.

      « Ventilateurs à angoisse ». Oui, Monsieur le Ministre. Il n’y a rien d’étonnant. Serions-nous dans un tel état si cette année n’avait pas enchaîné depuis le 1er septembre les annonces contradictoires, les décisions unilatérales de dernière minute ?

      Pas d’effet magique de la réforme
      Monsieur le Ministre, les professeurs sont des individus comme les autres : normalement constitués, dotés d’un cerveau et capables de s’en servir. Quand l’arrivée de la fameuse « DHG » (Dotation horaire globale, qui fixe les moyens d’un établissement) largement ignorée du grand public s’apparente cette année dans chaque lycée de France à une angoisse collective, oui, nous avons un problème. J’ai bien du mal à croire, Monsieur le Ministre, que nous n’aurons que 27 élèves par classe au lycée à la rentrée prochaine, comme vous le laissiez entendre. Il n’y a pas d’effet magique de la réforme.

      Quand votre consultation des professeurs n’entraîne aucun changement majeur des nouveaux programmes inapplicables du lycée, je suis angoissé. Quand vous balayez le vote du Conseil supérieur de l’éducation sur ces programmes, je suis angoissé. Quand nous ne connaissons toujours pas les modalités d’évaluation au baccalauréat dont les nouvelles épreuves commencent dès janvier 2020 (épreuve de contrôle continu), je suis angoissé. Quand nous n’avons pas de réponses à des questions essentielles à six mois d’une rentrée qui se veut une révolution au lycée, je suis angoissé. Quand nous ne savons pas à quoi nous préparons nos élèves, je suis plus qu’angoissé. Aucune heure de préparation au fameux grand oral, aucun moyen effectif sur l’accompagnement à l’orientation, aucune idée des formats d’épreuves. Le vide crée l’angoisse.

      Mais les enseignants ne la montrent pas, cette angoisse. Ils font tenir un système qui engendre pourtant cette angoisse permanente. Cette angoisse, ils la cachent aux familles. Ils conseillent, tentent d’anticiper les effets sur l’orientation. Car les parents, eux aussi, sont angoissés. Comme pour Parcoursup l’an dernier, les enseignants encaissent vos choix, avec l’espoir que cette fois-ci la méthode sera meilleure, les inquiétudes écoutées, le calendrier tenable. Vœux pieux. Pourtant, ils continuent d’être ce filet de sécurité social et politique dans une France de plus en plus angoissée.

      Désengagement des professeurs

      Monsieur le Ministre, je suis un citoyen comme les autres. Je vote (encore). Le corps professoral fait (faisait ?) encore partie de cette frange de la population dont le réflexe républicain à chaque élection est fort. Et depuis 2014, les enseignants ont été bien souvent (trop souvent) au cœur de ce « barrage contre l’extrême droite » qui sert aujourd’hui de mot d’ordre au président de la République.

      Mais voyez-vous, Monsieur le Ministre, tout ce qui concourt à faire passer une vérité auprès de l’opinion en balayant les alarmes, les alertes sur un manque de pilotage d’une réforme, je me dis que ce réflexe ne durera pas longtemps. Je le déplore, j’en ai des angoisses (encore d’autres angoisses…), mais c’est ainsi. Et il faudra encore de nombreuses années pour réparer les blessures, la vindicte, les mots qui n’ont rien à envier aux fameux « cyniques et fainéants » du président. L’angoisse n’est pas seulement un état, Monsieur le Ministre, elle est le terrain du désengagement des professeurs qui refusent de servir de vigies républicaines aux élections pour porter au pouvoir une politique qui renie l’idée même d’un système éducatif républicain, c’est-à-dire respectueux de ses agents.

      Je voudrais, nous voudrions du temps, du temps pour comprendre, pour préparer, pour accompagner. Ce temps, vous le refusez. Mais le temps, joue aussi contre le politique. Ce temps, c’est celui qui prépare les crises démocratiques.
      Par deux fois dans notre histoire récente, si l’extrême droite a pu accéder au deuxième tour de l’élection présidentielle, c’est parce qu’un gouvernement de gauche n’a pas su écouter ses professeurs. Certes, me direz-vous, vous n’êtes pas de gauche. Mais le passage de M. Allègre au ministère [de 1997 à 2000] comme la réforme des zones d’éducation prioritaire et la réforme du collège ont eu des conséquences démocratiques. Parce qu’aucune organisation n’avait mis quelque énergie à écouter ce que les enseignants avaient à dire. Dispersés, déboussolés, ils ont fait défaut à ceux qui pensaient être « le parti traditionnel des professeurs ».

      La leçon vaut pour la gauche, pour la droite, pour toute organisation politique. Je crois que demain, ces électeurs-là ne vous feront pas seulement défaut. Ils refuseront sans doute une nouvelle fois de servir de renfort démocratique quand le scénario politique du pire se reproduira encore. La France y perdra, votre réforme aussi. Monsieur le Ministre, donnez-nous du temps.

  • Lycée : Le « libre choix » des élèves soumis à la gestion des moyens
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/03/11032019Article636878872313563017.aspx

    Concrètement cette note confirme la priorité à la gestion donnée par la réforme. Les élèves seront obligés de remplir les spécialités que leur lycée offrira et cette offre pourra chaque année être ajustée en fonction des moyens accordés. Alors que le ministre parle d’un droit de choisir en fait l’administration trouve avec la réforme une souplesse de gestion nouvelle du fait de la suppression des filières.

    Le tri social permanent

    Le choix du lycée à l’issue de la troisième sera déterminant pour l’élève. Car le changement de lycée ou le suivi d’une spécialité en dehors du lycée sera très difficile. L’élève sera en fait attaché à l’offre de son établissement.

    • La réforme du lycée est vendue comme une plus grande individualisation des parcours (fin des filières) et un respect des choix de formation des lycéen·nes. En fait, la contrainte des moyens (les options ne sont financées que s’il y a assez de demandes) et la gestion administrative fondée sur la réussite et le mérite dessine une toute autre réforme que celle annoncée.

      « Vous avez la liberté de choisir en suivant vos goûts et vos centres d’intérêts ». C’est ce que JM Blanquer promet aux lycéens dans une vidéo diffusée par le ministère de l’éducation nationale pour justifier la réforme du lycée. Or une note de la Dgesco en date du 6 mars 2019 éclaire « le traitement des choix des enseignements de spécialité de 1ère générale » par les établissements. Le principe du libre choix des élèves est en fait cadré par une règle bien plus forte : la gestion administrative. Les élèves ne sont libres de choisir que dans les spécialités que l’administration veut bien leur offrir et s’ils le méritent par leurs notes.

      #éducation #RéformeBlanquer #lycée #baccalauréat

  • 02.03.2019: »Schulen und Unis werden zu Zertifizierungsdiscountern« (Tageszeitung junge Welt)
    https://www.jungewelt.de/artikel/350192.lernen-schulen-und-unis-werden-zu-zertifizierungsdiscountern.html

    Je mehr Eicheln in den Laubwäldern Nordamerikas an den Bäumen wachsen, desto größer gerät die Population an Streifenhörnchen, wodurch wiederum mehr Zecken auftreten, denen die Nager als Wirt dienen. Diese skizzierte Korrelation war 2009 Gegenstand der Abiturprüfung im Leistungskurs Biologie in Nordrhein-Westfalen. Sie haben die Aufgabe Neuntklässlern vorgelegt. Mit welchem Ergebnis?

    Wie vermutet, waren fast alle Neuntklässler in der Lage, die Zentralabiturarbeit ohne größere Probleme zu bearbeiten, teilweise mit guten Noten. Die Erklärung dafür ist einfach: In dem ausführlichen Begleitmaterial waren nahezu alle geforderten Lösungen zu finden. Derartige Aufgabenstellungen verlangen vom Schüler insbesondere Lesekompetenz, während das früher einmal selbständig nachzuweisende Fachwissen deutlich in den Hintergrund gedrängt wird oder in einigen Bundesländern nicht einmal mehr abgefragt werden darf. Mittlerweile haben nahezu alle Bundesländer auf diese Aufgabenformate umgestellt.

    Was schließen Sie daraus ?

    Seit der Jahrtausendwende hat sich eine Abwärtsspirale in der Nivellierung der Ansprüche entwickelt, bei der sich die Bundesländer gegenseitig über- bzw. unterbieten. Unsere neuesten Vergleichsuntersuchungen zeigen, dass die Länder, die die höchsten Abiturientenquoten von bis zu knapp 60 Prozent eines Jahrgangs generieren, auch den größten fachlichen Niedergang in ihren Zentralabiturarbeiten aufweisen. Jedenfalls ist es für niemanden nachzuvollziehen, dass Schüler aus Hamburg, Bremen, Berlin oder Nordrhein-Westfalen viel schlauer sind als jene in Bayern, wo 2016 die Abiturientenquote knapp über 30 Prozent lag. Die Zunahme der Einserabschlüsse sowie der mit der Traumnote 1,0 ist ebenfalls inflationär. Aber eine Bildungsexpansion, die Quantität mit Qualität verwechselt, steht auf tönernen Füßen. Dies betrifft auch die Hochschulen, die mit Ausnahme des Fachbereichs Jura dem gleichen Konzept unterliegen. Mit mehr als 30.000 Dissertationen pro Jahr – ein immer größerer Anteil davon auf mehr als bedenklichem Niveau – machen wir uns ebenfalls international lächerlich.

    2016 erschien von Ihnen »Vom Streifenhörnchen zum Nadelstreifen – Das deutsche Bildungswesen im Kompetenztaumel«. Wenn »Kompetenzen« den Weg in die Chefetage ebnen: Was gibt es daran auszusetzen?

    Der Titel ist natürlich Satire und entstammt dem Manager-Magazin, das seinerzeit über diese Untersuchung berichtete. Kompetenz ist zu einem wahren Containerbegriff mutiert, in den jeder das hineinsteckt, was ihm wichtig erscheint. Kompetenzen können also alles, vieles, wenig oder auch nichts sein, selbst Inkompetenz ist eine Kompetenz. Die Kompensation von Inkompetenz ist mittlerweile in Politik und Gesellschaft die wichtigste Kompetenz, um Karriere zu machen. Ein Hinterfragen muss man nicht fürchten, weil Wissen und Fakten auf einem immer größer werdenden Bildungsfriedhof beerdigt wurden.

    Im Sommer 2017 tagte auf Ihre Initiative hin die bundesweit erste »Inkompetenzkonferenz«, was seinerzeit die Frankfurter Allgemeine Zeitung klagen ließ: »Die neoliberale Ideologie hat zu einer radikalen Veränderung von Schule und Hochschule geführt. Denn wenn Erkenntnis durch Kompetenz ersetzt wird, bleibt von der Bildung nichts mehr übrig.« Ist die Lage wirklich so ernst?

    Die Umstellung von Bildung und Wissen auf Kompetenzorientierung bedeutet ja, dass nur noch das zählt, was im Rahmen der Globalisierung ökonomisch Vorteile bieten könnte. Wir leben also in einer Zeit der immer weiter forcierten Entschlackung eines ehemals breit angesetzten Bildungsverständnisses. Bildung und Wissen spielen nur noch eine untergeordnete oder gleich gar keine Rolle mehr. Die Ökonomisierung der Bildung führt zu ihrem Niedergang. Die OECD (Organisation für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung, jW) macht daraus gar keinen Hehl. Für reines Wissen oder die Kenntnis von Fakten bezahlt einen heute niemand mehr, heißt es aus Paris. Statt dessen lautet das neue Credo: Google weiß alles.

    Die OECD war es auch, die die Leistungsstudie PISA erfunden hat. Die Vorlage der für Deutschland ziemlich mäßigen Ergebnisse im Dezember 2001 hatte in den Folgejahren allerhand »Reformen« nach sich gezogen. Inwieweit hat PISA zu dem von Ihnen beklagten Niveauverfall beigetragen?

    PISA war der Bahnbrecher für den heute auf allen Feldern gängigen Vermessungswahn, für den irrwitzigen Glauben, Bildungsleistungen ließen sich in Zahlenkolonnen pressen, um daraus Tabellen nach dem Vorbild der Fußballbundesliga zu machen. Mit dem klassischen Bildungsbegriff, mit Aufklärung, Selbstbestimmung, Mündigkeit und Vernunft hat das nichts mehr gemein. Letztlich wurde mit PISA das bis dahin nicht ökonomisch ausgerichtete deutsche Bildungssystem mit freundlicher Unterstützung der OECD in Schutt und Asche gelegt, um es an das angloamerikanische Modell anzuschließen.

    Ist PISA und was daraus folgte für Sie Teil eines neoliberalen Masterplans oder nur Begleiterscheinung einer immer stärker durchökonomisierten Gesellschaft?

    Selbstverständlich verfolgen die Strippenzieher der OECD oder der Bertelsmann-Stiftung einen solchen Plan. Darüber lassen ihre Schriften keinen Zweifel aufkommen. Gerade die deutsche Bildungspolitik setzt derartige Konzepte, die natürlich auch die EU übernommen hat, in vorauseilendem Gehorsam um, und kein deutscher Bildungspolitiker hat die Stirn, sich der Entwicklung zu widersetzen. Einigen dürfte nicht einmal bewusst sein, in welchem Fahrwasser sie sich bewegen. Das trifft auch und gerade auf Teile der Reformpädagogik oder vielmehr der unentwegten Reformer zu, die die Schulen in einem bis zur Jahrtausendwende nie gekannten Eifer mit immer neuen Kursänderungen an den Rand der Verzweiflung getrieben haben.

    Woran denken Sie dabei?

    Da wären zum Beispiel: eine Flüchtlingsintegration ohne Plan, eine Inklusion ohne Finanzierung, die grundlose Verkürzung der Schulzeit, die Verordnung einer »neuen Lernkultur« zur Aktivierung der »selbständigen Lernaktivität« der Schüler, für die wissenschaftlich belastbare Daten völlig fehlen, der naive Glaube an die Förderung aller Schüler nach ihren individuellen Fähigkeiten bei immer größer werdender Heterogenität selbst am Gymnasium. Dazu kommen ein völlig sinnfreies Schreiben nach Gehör, der schleichende Abschied von der vergleichenden Notengebung und die Einserinflation. All das und vieles mehr hat nicht nur eine Spur der Verwüstung hinterlassen, sondern auch zu einer Nivellierung selbst grundlegender Ansprüche geführt.

    Das ist merkwürdig: Sie halten das Leistungsprinzip hoch und beklagen gleichzeitig die zunehmende Ökonomisierung der Gesellschaft, bei der der Leistungsgedanke ja eine zentrale Rolle spielt. Wie passt das zusammen?

    Entschuldigung! Wohin hat denn die Bildungsexpansion um jeden Preis geführt? Zu einer bisher nie gekannten Inflation vormals hochwertiger Abschlüsse – etwa das Abitur oder das Diplom – bei gleichzeitiger teils dramatischer Absenkung des Niveaus. Diejenigen Deutschen, die es sich leisten können, schicken ihre Kinder bei fehlendem 1,0-Abischnitt zu horrenden Kosten zum Medizinstudium ins Ausland, während Normalsterbliche um eine Handvoll Studienplätze wetteifern und die allermeisten sich von ihrem Traumberuf verabschieden müssen. Zusätzlich werden die Wartezeiten der im Ausland Studierenden voll auf ein späteres Weiterstudium in Deutschland anerkannt, die hier gebliebenen schauen in die Röhre. Was daran gerecht sein soll, kann ich beim besten Willen nicht erkennen.

    Aber erst seit PISA wird in Deutschland überhaupt diskutiert, dass Bildungserfolg zuvorderst eine Frage der sozialen Herkunft ist.
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    privat

    Aber hat sich durch die Diskussion etwas geändert? Nein. Heute schon und künftig immer mehr sind Netzwerke und gute Beziehungen der entscheidende Faktor, um Karriere und Geld zu machen. Und worin besteht der Fortschritt, wenn es ein Arbeiterkind mehr an die Uni schafft, um dann mit einem minderwertigen Bachelor einen Job zu bekommen, für den früher eine einfache Berufsausbildung genügte. Ich überspitze sicherlich, aber gerade der politischen Linken muss klar sein, dass es bald auch hierzulande immer mehr private Schulen und Hochschulen für die Kinder reicher Eltern und allenfalls die Allerbesten aus ärmeren Schichten geben wird – und dass dies eine Reaktion auf den allgemeinen Niveauverfall des staatlichen Bildungswesens ist. Das heißt: Mit der Bildungsexpansion auf Teufel komm raus arbeiten ihre Verfechter gegen die Interessen ihrer eigenen Klientel. Gerade von der Linken hätte ich mir größere Unterstützung im Kampf gegen die Ökonomisierung, nicht nur im Bildungswesen, erhofft. Statt dessen macht sie sich zum Trittbrettfahrer einer Politik, deren Gleichmacherei auf einem unteren gemeinsamen Nenner die Absenkung grundlegender Bildungsansprüche erst möglich gemacht hat.

    War das deutsche Bildungssystem der Vor-PISA-Ära also besser als sein Ruf?

    Das deutsche Bildungswesen war bis zur Jahrtausendwende weltweit anerkannt. Erst der mit PISA ausgebrochene Vermessungswahn hat das vormals eher an dem Allgemeinbildungsgedanken eines Wilhelm von Humboldt ausgerichtete System geradezu pulverisiert. Aber ist dadurch ein Schüler besser geworden? Nein. Vom vielen Wiegen wird die Sau nicht fetter, weiß schon der Volksmund. Nehmen wir die Hochschulen: Das im Zuge der Bologna-Reform eingeführte angloamerikanische Bachelor-Master-System konnte die hochfliegenden Erwartungen bis heute nicht erfüllen. Statt dessen hat ein verschultes Studium mit ständigem Abprüfen auswendig gelernter Power-Point-Foliensätze eine bis dahin unbekannte Form des Bulimielernens hervorgebracht. Heutzutage absolvieren die meisten ihr Studium nach dem Motto »Augen zu und durch«.

    Tragisch erscheint rückblickend, dass sich selbst fortschrittliche Kräfte wie die Gewerkschaften vor den PISA-Karren haben spannen lassen. Beseelt von der Hoffnung, so könnte das gegliederte deutsche Schulsystem geknackt werden.

    Bildung war, ist und bleibt eine streitbares Feld, und das ist auch gut so. Es gab auch früher alle möglichen Reformbestrebungen, die aber wegen Uneinigkeit und fehlenden Mehrheiten meist nicht umgesetzt wurden. Seit dem Jahr 2000 bricht sich aber ein anderes, völlig undemokratisches System, das des »Educational Government«, Bahn. Dadurch werden die für eine Demokratie eigentlich selbstverständlichen Diskurse von vornherein ausgeschaltet. Federführend sind vor allem Institutionen ohne echte demokratische Legitimierung, die mit ihrer Lobbymacht große Teile der Bildungspolitik vor sich her treiben. Eigentlich darf die OECD nur Hinweise oder Empfehlungen aussprechen, aber den einzelnen Mitgliedsstaaten keine Vorschriften machen. Trotzdem tanzen alle nach ihrer Pfeife. Dass die Gewerkschaften dies im Blick haben, vermute ich eher nicht, oder sie nehmen es billigend in Kauf.

    Nun fordert die Bertelsmann-Stiftung seit geraumer Zeit auch immer wieder die Einstellung massenhaft neuer Lehrer, Erzieherinnen, mehr Kitaplätze und bessere Ganztagsschulen. Was haben Sie dagegen?

    Insider wissen, dass die Bertelsmann-Stiftung die treibende Kraft hinter der Ökonomisierung, hinter »Educational Government« und der Privatisierung des Bildungswesens nach neoliberalem Muster ist. Selbstverständlich kann man das in der Öffentlichkeit nicht so äußern, da geht man subtiler zu Werke. Letztlich bewegen wir uns auf ein angloamerikanisches System der Zweiteilung der Bevölkerung auch im Bildungswesen zu: Ein Billigabitur für fast alle und Eliteschulen und -unis für die gut Betuchten, wie man das in Frankreich, England und den USA schon lange kennt.

    Die bekannteste PISA-Lektion, nämlich die, Kinder »länger gemeinsam lernen« zu lassen, wurde hierzulande nicht umgesetzt. Man hat wohl die Hauptschulen abgeschafft, aber das Gymnasium nicht angetastet. Bleibt die »Schule für alle« nur ein schöner Traum?

    Der »schöne Traum« ist in Teilen bereits wahr geworden. Das wegen seines Status nicht abzuschaffende Gymnasium ist doch mittlerweile eine Art Volksschule für alle. Die Politik folgt dem Elternwunsch, und in der Konsequenz sinkt das schulische Niveau weiter ab. Warum auch sollte eine gemeinsame Schule mit gemeinsamen Klassen für alle automatisch zu besseren Ergebnissen für alle führen? Das funktioniert in keinem anderen Lebensbereich, nicht im Sport, nicht in der Musik und nicht in der Kunst. Fast in allen Einheitsschulsystemen besuchen Schüler mit zunehmendem Alter wie selbstverständlich unterschiedliche Kurse mit unterschiedlichen Anforderungen. In einer High School in den USA werden alle Fächer in einem meist vierstufigen Kurssystem erteilt, in denen jeder Schüler nach Fähigkeiten und Leistung eingeteilt wird. Diese Entwicklung beginnt schon in den vorgeschalteten Middle Schools, die dann entsprechend schon Junior High Schools genannt werden.

    Der neuseeländische Pädagoge John Hattie hat mit »Visible Learning«, seiner bahnbrechenden Metaanalyse zur Unterrichtsforschung, den Beweis geliefert: Beim Lernerfolg von Schülern spielen Strukturen praktisch keine Rolle, »das Lehrerhandeln macht den Unterschied«. Es braucht also vor allem mehr Geld für mehr gute Lehrkräfte, die ihr Handwerk verstehen. Und was machen wir in Deutschland? In einem Beitrag der Zeit kam kürzlich ein Schulleiter damit zu Wort, dass ein Lehrer, der seine fachliche Kompetenz als wesentlich erachte, keine Chance mehr auf eine Einstellung hätte. Vielmehr komme es auch am Gymnasium auf das Umsteuern von Bildungsbiographien an. Da fehlen mir die Worte.

    Was haben Sie dagegen, Kinder individuell, das heißt ihren Stärken und Schwächen entsprechend, zu fördern?

    Selbstverständlich sollten alle Kinder entsprechend ihren Fähigkeiten gefördert werden. Bei Klassengrößen von 25 und mehr Schülern, bei Migrantenanteilen von mithin weit über 50 Prozent, ist das aber unmöglich. Warum stellt man nicht homogenere Lerngruppen zusammen, wie dies auch in anderen Ländern mit Einheitsschulen der Fall ist. An US-High-Schools schließt der in Mathematik weniger begabte Schüler auf Regular-Niveau ab, der leistungsstärkste auf dem höchsten Advanced-Placement-Level, das College-Niveau beinhaltet. Noch vor der Jahrtausendwende hatten wir in den Leistungskursen der Sekundarstufe II ein ähnliches oder gar höheres Niveau, weil dort die Wissenschaftlichkeit des Unterrichts in allen Lehrplänen ausdrücklich gefordert wurde. Heutzutage hat man sich in nahezu allen abiturvergebenden Schulformen davon verabschiedet.

    Im März erscheint Ihr neues Buch »Abitur und Bachelor für alle – wie ein Land seine Zukunft verspielt«. Wie sehr hat die 1999 eingeleitete Bologna-Studienstrukturreform die Hochschulen gezeichnet?

    Wegen einer gigantischen Werbemaschinerie fluten immer mehr Studierwillige ohne grundlegende Studierfähigkeit die Hochschulen, an Wissenschaft und Forschung Interessierte befinden sich mittlerweile in der deutlichen Minderheit. Die Mehrheit erwartet eine Ausbildung auf akademischem Niveau und verspricht sich dadurch entsprechend gut bezahlte Jobs für die Zukunft. Damit einher geht ein massiver Substanzverlust beim berufsbildenden dualen System, weil immer weniger Jugendliche eine Lehre machen wollen. Und das, obwohl gut bezahlte Fachkräfte händeringend gesucht werden. Der grassierende Akademisierungswahn hat zu mittlerweile über 19.000 Studiengängen geführt, von denen die meisten Mickymaus-Studiengänge ohne jede Nachhaltigkeit sind und den Absolventen eher die Zukunft verbauen.

    Sofern sie überhaupt zu Ende studieren …

    Wobei, Studienabbrecher soll es demnächst besser nicht mehr geben. Der rheinland-pfälzische Wissenschaftsminister Konrad Wolf stellte kürzlich wegen des Anstiegs der hohen Abbrecherzahlen einen »Handlungsauftrag an die Politik« fest. Die Rahmenbedingungen an den Hochschulen müssten so gestaltet werden, »dass es Studierenden möglich ist, ihren Studienverlauf entsprechend ihrer Qualifikationen und Fähigkeiten erfolgreich abzuschließen«. Das spricht Bände: Man macht Deutschlands Schulen und Hochschulen zu Zertifizierungsdiscountern und glaubt, mit einer weiteren Absenkung der Ansprüche auf unterstem Level soziale Gerechtigkeit erzwingen zu können. Den Preis für diese Entwicklung wird die zukünftige Generation zu zahlen haben. Und der dürfte keinesfalls gering sein.

    #Allemagne #éducation #néolibéralisme #Abitur #baccalauréat

  • Les trois maux de L’Éducation nationale : passé fantasmé, animisme et pensée magique… (Blog, Le confort intellectuel)
    https://leconfortintellectuel.blogspot.com/2018/06/les-trois-maux-de-leducation-nationale.html

    L’Éducation nationale en France souffre de trois maux majeurs, qu’elle enfante ou qu’on lui inflige, dans lesquels elle se complait parfois, trois maux qui sont autant d’obstacles à une réforme de l’institution pourtant indispensable : le passé fantasmé, l’animisme et la pensée magique.

    Le Français possède la fâcheuse habitude de se construire de faux souvenirs de son enfance. Il faut dire qu’on l’y aide bien, les interférences rétroactives et la désinformation pullulent, les réseaux sociaux amplifient encore le phénomène. L’idée que « c’était mieux avant » (avant quoi ? Avant qui ?) est une idée commune qui n’a aucun fondement réel, que ce soit socialement, économiquement, pour la santé publique, pour l’enseignement en ce qui concerne mon propos. Le discours institutionnel lui-même se complait dans un passé fantasmé qui évite certainement d’affronter les vraies questions, celles qui sont cruciales pour la rénovation nécessaire de l’institution elle-même ; il n’est question que de « retour » : « revenir aux fondamentaux », « revenir à la syllabique », « retour de l’uniforme », « retour de la discipline »...

    #éducation #nostalgie #diversion #communication #fact-checking #écrans #baccalauréat #illettrisme #uniforme #méthode_de_lecture

  • Algérie : coupure d’internet ou suspension des réseaux sociaux durant l’examen du baccalauréat ? - Android-DZ.com
    https://www.android-dz.com/algerie-coupure-dinternet-ou-suspension-des-reseaux-sociaux-durant-lexam

    La ministre de la poste, des télécommunications, des technologies et du numérique, Houda Feraoun a annoncé il y’a quelques jours de cela la décision portant sur la suspension de l’accès au réseau internet durant la première heure de chaque épreuve du baccalauréat afin de prévenir la fuite des sujets et le copiage.

    La ministre ne s’est pas étalée sur le sujet, elle n’a donc pas expliqué s’il s’agit de suspendre quelques sites uniquement, notamment les réseaux sociaux, ou bien de suspendre tout le réseau internet.

    J’avais abordé le sujet ici : https://cpa.hypotheses.org/5982
    « Pourquoi une telle triche aux examens dans le monde arabe ? »

    • L’Algérie coupe internet pour empêcher la fraude au baccalauréat Belga - RTBF - 20 Juin 2018
      https://www.rtbf.be/info/medias/detail_l-algerie-coupe-internet-pour-empecher-la-fraude-au-baccalaureat?id=9951

      Internet a été coupé mercredi sur l’ensemble du territoire algérien durant la première heure de chacune des deux premières épreuves du baccalauréat, et il en sera ainsi tout au long de l’examen, jusqu’au 25 juin, afin d’éviter les fraudes.

      Entre 08H30, lancement de la première épreuve du baccalauréat 2018, et 09H30, puis au début de la 2e épreuve, entre 11H30 et 12H30, tous les accès à internet -fixe ou mobile- ont été coupés, a constaté le bureau de l’AFP à Alger. Une troisième coupure d’une heure est prévue mercredi après-midi, selon un programme communiqué par l’opérateur public Algérie Télécom.


      L’internet sera ensuite coupé chaque jour au début de chaque épreuve, durant une heure le matin et durant une heure l’après-midi, jusqu’au lundi 25 juin, « conformément aux instructions du gouvernement visant à assurer le bon déroulement des épreuves du #baccalauréat », indique Algérie Télécom.

      Les autorités ont demandé cette année aux opérateurs publics et privés de couper totalement internet au début des épreuves, selon Ali Kahlane, président de l’Association des opérateurs de télécoms alternatifs (privés). Le cahier des charges des opérateurs les contraint à se conformer à toute demande en ce sens, a-t-il ajouté.

      #smartphone #GSM #web #reseau #fraude

  • #Pierre_Mathiot : « Il faut assumer la complexité de cette réforme du bac »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130318/pierre-mathiot-il-faut-assumer-la-complexite-de-cette-reforme-du-bac

    Pierre Mathiot. © Cyril Entzman L’universitaire lillois Pierre Mathiot a pensé la nouvelle architecture du #baccalauréat qui sera effective en 2021. Le ministre de l’éducation nationale, #jean-Michel_Blanquer, s’est largement inspiré de ses préconisations. Pour différents acteurs de la communauté éducative, ce nouvel examen pourrait aggraver les inégalités. Pierre Mathiot dément et défend ce bac nouvelle version.

    #France #Lycée #Parcoursup

  • Parcoursup, nouvel eldorado pour les coaches en orientation scolaire (France Inter)
    https://www.franceinter.fr/societe/parcoursup-nouvel-eldorado-pour-les-coaches-en-orientation-scolaire

    Les conseillers d’orientation et les coachs dans ce domaine croulent sous les demandes d’aide face au dispositif Parcoursup, pour guider les bacheliers vers les études secondaires.

    #éducation #supérieur #baccalauréat #université #ParcourSup #sélection #orientation #privatisation

  • Réforme du bac : les séries S, EL et L passent à la trappe
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140218/reforme-du-bac-les-series-s-el-et-l-passent-la-trappe

    Le futur examen, opérant pour la session 2021, consistera en quatre épreuves écrites et un #oral. La part du contrôle continu sera augmentée, comme l’a expliqué le 14 février, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’éducation nationale, #jean-Michel_Blanquer. La fin des séries générales dessine un #Lycée à la carte.

    #France #baccalauréat #Pierre_Mathiot

  • #jean-Michel_Blanquer dévoile son bac 2021
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140218/jean-michel-blanquer-devoile-son-bac-2021

    Le futur examen, opérant pour la session 2021, a dévoilé son nouveau visage. L’examen en lui-même consistera en quatre épreuves écrites et un #oral. La part du contrôle continu sera augmentée, comme l’a expliqué le 14 février, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

    #France #baccalauréat #Lycée #Pierre_Mathiot

  • Blanquer dévoile son bac 2021
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140218/blanquer-devoile-son-bac-2021

    Le futur examen, opérant pour la session 2021, a dévoilé son nouveau visage. L’examen en lui-même consistera en quatre épreuves écrites et un #oral. La part du contrôle continu sera augmentée, comme l’a expliqué le 14 février, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’éducation nationale, #jean-Michel_Blanquer.

    #France #baccalauréat #Lycée #Pierre_Mathiot

  • Education : les vrais enjeux de la réforme du bac
    https://www.mediapart.fr/journal/france/151117/education-les-vrais-enjeux-de-la-reforme-du-bac

    Le ministre #jean-Michel_Blanquer veut dégraisser le mammouth #baccalauréat. L’idée est presque consensuelle. Mais la réforme envisagée implique de repenser l’architecture du lycée, de refondre voire de supprimer les séries L, ES et S, et de s’articuler avec les nouvelles règles d’accès au supérieur et à l’université. Et c’est bien là que les choses se compliquent…

    #France #réforme_du_lycée

  • Anti-perles du bac (Padlet)
    https://padlet.com/francoisecahen/antiperles

    Non, le lycéen d’aujourd’hui n’a pas le QI d’une huître, et nous allons noter ici les éclairs de génie des candidats au bac 2017 !
    Vous aussi, notez sur cette page toutes les plus belles phrases entendues à l’oral ou lues à l’écrit. On en a assez de ne lire que les plus grosses bêtises écrites par les élèves.

    #éducation #lycée #baccalauréat #racisme_anti_jeune #le_niveau_baisse

  • Premier bonheur… – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/premier-bonheur

    L’enfant pauvre, les regards de mes parents sont toujours là, mais de leur crainte je ne retiens plus que leur très grande tendresse, leur affection pour moi, leur confiance aussi, en ce que je saurais faire les bons choix dans un avenir dont ils savaient bien qu’il serait tumultueux. Comment cet avenir aurait-il pu être différent. Moins de 5% d’enfants d’ouvriers français ont eu leur #baccalauréat en 1983, papa n’était même plus #ouvrier, il était au #chômage, et il n’était même pas français. On était combien, comme moi, à avoir survécu au #filtrage. Souvenir de mes copains du cours d’#arabe qui année après année avaient été « réorientés ». J’étais délégué de classe, c’était un calvaire, ce sentiment de parler dans le vide pour les défendre en conseil de classe, et puis leur lassitude, leur résignation à ce que l’école ne soit pas faite pour eux, et puis souvenir de ce petit bout de bonne femme, Mademoiselle Cunin, toujours la même robe courte des années 60 rallongée par quelques rangs de broderie maison, les cheveux comme passés au lance-flammes, très « vieille fille », mais incroyablement batailleuse pour transmettre, sévère comme pas deux mais juste, et bataillant pour en sauver un, deux, trois parmi nous, au moins jusqu’à la troisième.

  • Le bac, un examen en quête de sens
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150616/le-bac-un-examen-en-quete-de-sens

    Chaque année, alors que les épreuves du #baccalauréat débutent, les mêmes critiques émergent. Il serait trop facile, trop onéreux et compliqué à organiser. Pourtant, cet examen qui marque la fin du lycée et l’entrée dans les études supérieures demeure un rite initiatique, un symbole indéboulonnable. Certains s’interrogent toutefois sur la possibilité de le réformer.

    #France #CNESCO #éducation #Najat_Vallaud-Belkacem #Terra_nova