• Naître discriminé.e au Népal : la lutte des Dalits pour abolir le système de caste

    Tout au long du Forum social mondial 2024, des banderoles #DalitsLivesMatter étaient exhibées. En s’inspirant du phénomène mondial du #BlackLivesMatter, les Dalits cherchent à attirer l’attention internationale. Lalbabu Ram Mahara est l’un d’entre eux. Alors que la réalité des Dalits au Népal est peu médiatisée, la communauté se mobilise pour atteindre l’égalité de droits et de traitement avec les autres castes.

    L’instauration d’un système discriminant
    Le Népal est encore organisé selon le système de caste qui s’est implanté dans la région il y a plus de 1500 ans. Malgré la parenté, il se distingue du système indien. Instaurées lors du règne du 11e roi Jayashtiti Malla, les castes sont déterminées selon le modèle Indu : les quatre grands groupes sont sous-divisés en plusieurs castes. Au Népal, il existe plus de 125 castes.

    Les Brahmins étaient des chercheurs, les Kshatriya des militaires et les Vaishyas des commerçants. Les Shudras, la caste basse, étaient des serviteurs. Ce modèle les empêchait d’accéder entre autres à l’éducation, à la propriété privée et à certains temples religieux.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/05/naitre-discrimine-e-au-nepal-la-lutte-des-dali

    #international #nepal #caste

  • Un dossier de la revue « Esclavages & Post-esclavages », lecture qui peut être ardue mais je signale en commentaire sous ce post deux articles relativement accessibles à des étudiant.es de première année.

    Black Lives Matter : un mouvement transnational ?

    http://journals.openedition.org/slaveries/5633

    6 | 2022
    Black Lives Matter : un mouvement transnational ?

    Sous la direction de Audrey Célestine, Nicolas Martin-Breteau et Charlotte Recoquillon

    Ce dossier se propose d’analyser les formes, les degrés et les implications de ce qui circule de façon transnationale à partir du mouvement Black Lives Matter, depuis les États‑Unis vers le reste du monde, et inversement. Cette perspective invite à repérer et analyser les modes de circulation et de connexion, d’identification et d’appropriation, de réinterprétation, voire de distanciation à l’égard de ressources et de savoir‑faire politiques, médiatiques et scientifiques, engageant une dimension transnationale plus ou moins affirmée.

    #BlackLivesMatter #BLM

    • L’introduction du dossier qui propose notamment une intéressante mise en perspective historique ?

      Introduction - Black Lives Matter : un mouvement transnational ?
      http://journals.openedition.org/slaveries/6655

      Introduction - Black Lives Matter : un mouvement transnational ?
      Audrey Célestine, Nicolas Martin‑Breteau et Charlotte Recoquillon
      https://doi.org/10.4000/slaveries.6655

    • Le résumé de l’article le plus accessible à des étudiant.es de première année.

      La médiatisation de Black Lives Matter dans la presse française. Des enjeux politiques sources de clivages
      http://journals.openedition.org/slaveries/6554

      Cet article analyse le traitement médiatique du mouvement Black Lives Matter (BLM) dans 5 titres de la presse française. Inscrite en sciences de l’information et de la communication, la perspective adoptée consiste en l’analyse critique d’un corpus de 16 articles de presse issus de trois des plus importants quotidiens français (Libération, Le Monde, Le Figaro) et de deux hebdomadaires parmi les plus lus (Valeurs Actuelles, L’Obs). Parus entre mai et décembre 2020, ces textes médiatiques traitent des perspectives idéologiques, des objectifs et des ambitions de BLM, que ce soit pour expliciter les revendications de ce mouvement antiraciste ou pour les disqualifier. Notre étude vise à montrer en quoi les propositions d’« analyse » et de « décryptage » des enjeux de BLM dans les articles analysés divergent en fonction des postures éditoriales de leurs médias respectifs. Si l’enjeu de tout discours d’information est d’offrir une compréhension des faits, il n’échappe jamais aux inflexions idéologiques. Rappelons que l’objectif du mouvement antiraciste BLM est de faire définitivement cesser toutes les formes de brutalités – au premier rang desquelles les meurtrières violences policières – dirigées contre les personnes noires dans le monde. Si c’est ainsi que certains médias l’envisagent, ce n’est pas cet objectif qui est restitué par la presse « de droite » ou « d’extrême droite ». En effet, nous observons que les articles de la presse du « centre » et de « gauche » opèrent majoritairement un travail didactique de vulgarisation des enjeux socio‑politiques portés par BLM, tandis que le discours de la presse « de droite » et « d’extrême droite » cherchent à discréditer et à disqualifier ce mouvement, en fustigeant la transposition de ses revendications en France. Notre étude relève plusieurs points de divergence : la reconnaissance de son inclusivité, ses intentions politiques, les effets de son internationalisation et donc sa transposition en France. Le caractère inclusif de BLM est ainsi explicité, entre autres, par la presse « de gauche » tandis que la presse « de droite » caricature et fustige cet aspect. Même s’il s’agit de la décrire comme une menace, cette diabolisation constitue paradoxalement une forme indirecte de reconnaissance de la diversité de BLM. De plus, l’ensemble des textes du corpus offre des interprétations très distinctes des intentions et des projets politiques de BLM. Les discours « d’extrême droite » mobilisent le thème de l’agenda caché et s’efforcent de démontrer qu’il y aurait une inversion des valeurs : les antiracistes seraient les vrais racistes et voudraient s’en prendre à l’Occident. Dans l’ensemble, les discours des journaux « de gauche » permettent d’expliquer en quoi les perspectives antiracistes critiques issues de BLM peuvent être intéressantes pour penser le cas français, sans toutefois adhérer pleinement à la transposition des revendications. Tandis que les médias « de droite », loin de se focaliser sur les violences policières qu’ils minimisent voire nient complètement, mettent en garde contre les dangers inhérents à l’agenda politique « occulte » de BLM, qui constituerait une potentielle atteinte à l’État‑nation, à la République et plus largement une menace pour l’Occident judéo‑chrétien.❞

  • #Anarchisme #émancipation #anticapitalisme
    #BlackLivesMatter #Liberté

    ★ L’ANARCHISME COMME ANTI-OPPRESSION...

    " Soldat révoqué lors de la guerre du Vietnam du fait de son hostilité affichée puis membre du Black Panther Party, Lorenzo Kom’boa Ervin fut accusé d’avoir voulu attenter à la vie d’un militant du Klu-Klux-Klan : il s’exila à Cuba et en Tchécoslovaquie, avant d’être capturé puis incarcéré durant 15 ans aux États-Unis. Militant libertaire, il appelle à « sortir du ghetto anarchiste » afin de bâtir un mouvement de masse — organisé par le bas et décentralisé — tout en déplorant le cruel manque de prise en compte de la question raciale — entendue comme problème systémique et non individuel et moral — au sein de la gauche radicale. « Unir la classe ouvrière et vaincre le capitalisme », pose-t-il comme horizon... "

    ▶️ Lire la suite...

    ▶️▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/03/l-anarchisme-comme-anti-oppression.html

  • Column : Musk is the beginning of the end for #BlackTwitter - Los Angeles Times
    https://www.latimes.com/california/story/2022-04-25/elon-musk-buying-twitter-will-silence-black-twitter

    Un élément important sur la « liberté d’expression » version Musk : alors qu’il est en procès pour ségrégation dans ses entreprises, il vient d’achetyer Twitter, qui est le principal outil du #BlackTwitter, l’outil d’expression et de mobilisation de la communauté africaine-américaine des Etats-Unis. Une grande peur pour les activistes de #BlackLivesMatter.

    It’s all rather disturbing and yet somehow fitting in these doublespeak-steeped times.

    Elon Musk, the founder of a company that California is suing for allegedly silencing thousands of Black employees who complained about racism, is buying a company that has given millions of Black people a megaphone-like voice to complain about racism.

    And the California-hating billionaire insists he’s doing it all to protect free speech.

    “Twitter is the digital town square where matters vital to the future of humanity are debated,” Musk said Monday, announcing that he had succeeded in taking over the San Francisco-based social media company for $44 billion.

    Consider this the beginning of the end of #BlackTwitter.

    Not of Black people on Twitter but of #BlackTwitter — the community of millions that figured out how to turn a nascent social media platform into an indispensable tool for real-world activism, political power and change.

    And entertainment too. Where do you think the best memes and GIFs come from?
    Elon Musk

    Business

    Elon Musk reaches $44-billion deal to buy Twitter

    April 25, 2022

    #BlackTwitter gave us hashtags that turned into movements.

    #BlackLivesMatter and #ICantBreathe became rallying cries for hundreds of thousands of protesters after the 2020 murder of George Floyd by Minneapolis police. And for years before that, when fewer Americans were paying attention to the disproportionate number of Black women being killed by police, there was #SayHerName.

    It was #OscarsSoWhite that led to pressure for changes at the Academy of Motion Picture Arts and Sciences. And let’s not forget that #MeToo, which roiled the halls of power in corporations and government, was started by a Black woman.

    There’s also #BlackGirlMagic and #BlackBoyJoy, both celebrations of the beauty of Blackness in a country that so often devalues it — and us.

    On Monday, the mood on #BlackTwitter was neither magical nor joyful.

    “There goes #BlackTwitter — new owners will call it CRT and ban it.”

    “Um… #BlackTwitter we need to schedule a meeting ASAP! Where we meeting up when we leave Twitter?”

    “So, where’s the back of Twitter? Asking for #BlackTwitter

    “It was nice getting to know you all. Especially everyone on #BlackTwitter. Now a white South African man owns it. Bye Y’all. #RIPTwitter

    Meredith D. Clark, an associate professor at Northeastern University in Boston who studies race, media and power and is working on a book about #BlackTwitter, wasn’t surprised.

    “I think you will definitely see more people move off in larger waves,” she said. “I think there will still be a remnant left, but you know?”

    The problems with the Twitter deal are multifold for Black people.

    First, there’s Musk himself.

    He’s the world’s richest person. Or, as Clark put it: “This is yet another example of how we’re falling prey to oligarchies. Men with billions of dollars who get to decide what our communications look like.”

    He’s also a businessman with questionable ethics. Musk’s company Tesla is being sued by the California Department of Fair Employment and Housing. It’s the largest racial discrimination suit ever brought by the state and was filed on behalf of more than 4,000 former and current employees, all of whom are Black.

    Some of those employees described their experiences to The Times. They alleged that they were often the targets of racist slurs by co-workers and supervisors and that Tesla segregated Black workers, gave them the hardest work at the Fremont, Calif., manufacturing plant and denied them promotions. And they say the company ignored their complaints about the treatment.

    Given the long-standing diversity problems at tech companies, including at Twitter, this is troubling. Even more concerning is the climate on Twitter itself, which — despite the content moderation that happens now — is still full of racist trolls.

    “With the knowledge that I have about Musk as a businessperson, and as someone who seeks to have great influence over culture, I’m concerned,” Clark said. “I’m concerned about some of the statements that he’s made in the past and how they reflect on his character and his mind-set.”
    Monica Chatman is a plaintiff in a class-action lawsuit for discrimination and harassment against Tesla

    Business

    Black Tesla employees describe a culture of racism: ‘I was at my breaking point’

    March 25, 2022

    The second problem is what Musk plans to do with Twitter.

    He has repeatedly complained about the content moderation, even though it is applied sparingly and inconsistently. If he has his way, he could very likely get rid of it altogether.

    Prominent white supremacists who got kicked off the platform for good reason could return — among them former President Trump, who, through his account, helped incite the Jan. 6 insurrection at the U.S. Capitol.

    Perhaps more troubling, conspiracy theories could become easier to find and share and, therefore, grow in complexity and number of believers.

    We’ve already seen the effects of disinformation about COVID-19 vaccines and of QAnon, including the latest tall tales linking gender identity to pedophilia that are being echoed by reckless Republican politicians. What happens when those conspiracy theories, bolstered by more than a dash of white supremacy, escalate into violence? It happened once; it can surely happen again.
    FILE - This July 9, 2019, file photo shows a sign outside of the Twitter office building in San Francisco.
    Consider this the beginning of the end of #BlackTwitter, the community of millions that figured out how to turn a social media company into a platform for real-world activism, political power and change.
    (Jeff Chiu / Associated Press)

    #BlackTwitter knows this.

    On Monday, Musk tweeted: “I hope that even my worst critics remain on Twitter because that is what free speech means.”

    #BlackTwitter also knows that, no, that’s not what free speech means, because Twitter is a company — soon to be privately held — and has no obligation under the 1st Amendment to allow racism, transphobia, homophobia or misogyny to percolate through its platform.

    And so, rather than safeguarding the “bedrock of a functioning democracy,” as Musk describes free speech, he just destroyed it — because the people whose tweets were the most effective at that are leaving.

    “I don’t think that you’re going see the same sort of replication of a Twitter-like climate or #BlackTwitter on another platform. I don’t think you’ll ever get that lightning in a bottle back,” Clark said. “But I do think that you will see Black people doing what we have always done. And that is bend communication and other technologies to our needs and our will. And find ways to thrive in those various areas of the internet.”

    #Twitter #Elon_Musk #Black_Lives_Matter

  • Hashtag – Publictionnaire
    http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/hashtag

    Excellent synthèse sur les hashtags par Bérengère Stassin (dans le non moins excellent « Publictionnaire » de l’Université de Nancy).

    Le hashtag (en français : mot-dièse) est apparu sur Twitter en 2007, à l’initiative de Chris Messina, consultant en marketing digital. Son usage s’est ensuite étendu à d’autres plateformes comme Facebook, Instagram ou LinkedIn. Tout comme le tag (en français : mot clé ou mot-clic), il permet d’indexer des contenus et de regrouper ceux qui ont été indexés de la même manière. Relevant de la folksonomie, il constitue un outil d’indexation dite « sociale » et peut être appréhendé selon ses fonctions info-documentaires. Ce « technolangage » (Paveau, 2013) propre au web 2.0 se compose d’un mot ─ ou d’un groupe de mots rédigé sans espace ─ cliquable et précédé d’un croisillon : #harcèlement, #petitdejeunerhealthy. Il est donc également possible de l’appréhender selon ses différentes formes morphosyntaxiques, ses fonctions sémantiques et ses visées pragmatiques (Jackiewicz, Vidak, 2014). Parmi ces visées se trouve la possibilité d’offrir aux publics du web un nouveau moyen de s’exprimer sur un sujet qui les affecte ou qui les interpelle, d’exprimer leur solidarité autour d’un événement (#jesuischarlie), de témoigner d’une discrimination ou d’une violence subie (#blacklivesmatter, #metoo).

    #Hashtags #Folksonomies #Bérengère_Stassin

    • Je ne le vois jamais rappelé, mais l’utilisation du hashtag sur le Web existait déjà pour créer les ancres à l’intérieur des pages Web : en plus de faire le lien vers l’URL d’une page, il est possible de faire un lien vers un endroit spécifique d’une page.

      C’est encore systématique sur Wikipédia, d’ailleurs, de façon très old school, puisqu’il s’agit bien d’avoir une sorte de « table des matières » en début d’article, qui pointe vers les endroits précis de cette page longue :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Hashtag#Émergence_du_hashtag_sur_les_réseaux_sociaux

      Le lien ici est #Émergence_du_hashtag_sur_les_réseaux_sociaux

      Or l’utilisation très fréquente dans le « vieux » Web des ancres internes aux pages, à la manière d’une entrée de dictionnaire, je pense que c’est un précurseur à l’utilisation « thématique » des hashtags. Certes ça semble un usage très « technique », mais encore aujourd’hui, un lien vers une telle ancre apparaît visuellement à l’écran sous forme de lien clairement identifié par son intitulé (je veux dire par là que, autant une note de bas de page se fait vers #nb3 sans trop de difficulté, autant une ancre « thématique », ici, n’est pas une très anonyme « #ancre12 », mais bien « #Emergence_du_hastag… ») :

      Et on a les mêmes limitations liées à leur aspect technique (notamment : pas d’espace dans le hashtag, alors on met des tirets et des underscores).

  • Storia. Colonialismo italiano, superare il mito della «brava gente»

    Le radici del razzismo di oggi affondano in un passato violento con cui si stenta a fare i conti. Un saggio di #Francesco_Filippi sfata luoghi comuni e apre una riflessione

    Le radici del razzismo in Italia sono profonde. Si alimentano con una spessa coltre di ignoranza rafforzata dalla rimozione del passato coloniale e dei suoi effetti. Secondo un calcolo di Angelo Del Boca – il giornalista e storico recentemente scomparso che per primo negli anni 60 avviò il revisionismo storico del periodo coloniale – almeno una famiglia italiana su cinque tra militari, coloni e impiegati pubblici ha avuto un componente nell’Oltremare italico. Eppure nel dopoguerra il tema venne espulso dalla pubblicistica e vennero oscurati i coloni rimpatriati. Anche a livello popolare c’è un vuoto. Chi ha mai visto film o fiction sulla guerra d’Etiopia, sulla Libia o sull’Oltremare italiano?

    La vulgata dominante è quella autoassolutoria da cui prende il titolo l’agile saggio di Francesco Filippi, Noi però gli abbiamo fatto le strade (Bollati Boringhieri, pagine 200, euro 12,00), luogo comune che da decenni imperversa in tanti discorsi pubblici e privati sulle colonie italiane d’Africa. Secondo questa versione, quella italiana sarebbe stata un’esperienza diversa, più umana rispetto a quelle francesi, britanniche e belghe perché gli italiani “brava gente” sapevano farsi voler bene dalle popolazioni locali. E il fatto che furono gli inglesi a sconfiggerci e a cacciarci dell’Africa nel 1941, sostiene Filippi, ha agevolato l’opera di rimozione e l’autoassoluzione di nostalgici o neocoloniali. Rimozione evidente nella toponomastica italiana ad esempio. La piazza dei Cinquecento a Roma, davanti alla stazione Termini è dedicata ai soldati italiani morti nella battaglia di Dogali nel 1887, combattuta durante una delle guerre di aggressione condotta contro l’Etiopia. O nei monumenti. Davanti alla stazione di Parma campeggia quello all’esploratore #Vittorio_Bottego, uomo con idee precise sulla superiorità dei bianchi, con due africani in posa sottomessa. La città ne ha discusso la rimozione recentemente.

    Senza spingersi agli eccessi della cancel culture, una riflessione su quella memoria perduta pare necessaria. Il libro di Filippi si fa carico di avviarla. Veniamo da una stagione che ha rivelato incrostazioni razziste mai ripulite dalla società italiana, oggi evidenziate quasi come un merito da discorsi di odio e da montagne di fake news su social e media premianti in termini elettorali. Filippi si è specializzato nella rivisitazione di luoghi comuni e della mitologia fascista dopo aver distrutto le bufale sui presunti progressi del regime e sulla figura del duce come buon governante (vedi il suo Mussolini ha fatto anche cose buone, Bollati Boringhieri). Qui ricostruisce con sintesi efficace e una buona compilazione storica cosa accadde veramente nelle colonie dove l’Italia è rimasta 60 anni, tre generazioni, passando dal tentativo di espansione in Etiopia al relativo disimpegno della Prima guerra mondiale e infine al nuovo impulso fascista che intendeva ricreare i fasti dell’Impero romano. Filippi illustra la definitiva rimozione politica del colonialismo italiano nell’Italia repubblicana dovuta all’imbarazzo per i crimini contro l’umanità commessi in Libia e poi durante l’invasione e l’occupazione dell’Etiopia con l’uso dei gas tossici. E i metodi repressivi spietati di cui poco sappiamo in Libia e in Etiopia per domare i ribelli con stragi, pubbliche esecuzioni, deportazioni e lager. Il 19 febbraio in Etiopia è il giorno del ricordo delle 19mila vittime delle rappresaglie italiane del 1937 sulla popolazione civile per l’attentato al viceré Rodolfo Graziani, che già in Libia si era costruito la solida fama di “macellaio del Fezzan” e al quale Affile, il comune natio, ha pensato bene di dedicare 10 anni fa un discutibile e assai discusso sacrario. Interessante l’analisi della propaganda coloniale.

    Filippi sottolinea che il radicato concetto razzista della missione italiana di andare in colonia a liberare i popoli abissini dalla schiavitù e a conquistare bellezze esotiche dai facili costumi (spesso poco più che bambine vendute per sfamarsi da famiglie in miseria) è prefascista. Fu ideato dai governi dell’Italia liberale per attirare le masse dei territori più depressi in Africa. Gli italiani crearono l’Eritrea che ancor oggi si rifà ai vecchi confini coloniali, ma vi perfezionarono un vero e proprio apartheid. Le leggi razziali del 1938 diedero il colpo di grazia vietando le unioni miste e creando una legione di figli di nessuno, i meticci. Altro tabù, il silenzio sulla voragine provocata nel bilancio statale dall’esperienza coloniale. L’Italia unita volle buttarsi per ultima nella corsa all’Africa spinta dai circoli di industriali e imprenditori nazionalisti per aprire nuovi mercati e dare terra da coltivare alla manodopera in esubero delle campagne creando consenso politico. Meglio il Corno dell’America Latina, recitavano la propaganda liberale e poi quella di regime. Ma non fu molto ascoltata, né le colonie raggiunsero la sostenibi-lità, come diremmo oggi. Anzi.

    Insomma le strade vennero costruite bene, ma per farle usare dagli italiani, conclude Filippi. Non tutto è da buttare, aggiungiamo. È rimasto in Africa un pezzo di cultura italiana, si parla ancora la lingua, esempi di architettura razionalista caratterizzano Asmara, Addis Abeba, scuole e comunità di italiani d’Africa con o senza passaporto resistono anche se non hanno più voce. Molti imprenditori e lavoratori che scelsero di rimanere in Etiopia ed Eritrea soprattutto portarono le loro competenze. La Libia ha una storia più complessa. Resta da indagare l’opera umanitaria in campo sanitario, scolastico e agricolo di missionari e Ong mentre la cooperazione pubblica come sappiamo ha luci e ombre. Ma questa è un’altra storia.

    https://www.avvenire.it/agora/pagine/italiani-in-africa-il-mito-della-bont

    #mythe #italiani_brava_gente #brava_gente #colonialisme #colonialisme_italien #Italie #Italie_coloniale #histoire #violence #racisme #ignorance #passé_colonial #déni #statue #Parme #Parma #mémoire

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    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien:
    https://seenthis.net/messages/871953
    ping @cede

    • Citation tirée de l’article ci-dessus autour de la statue en l’honneur de Vittorio Bottego à Parme:

      «O nei monumenti. Davanti alla stazione di Parma campeggia quello all’esploratore Vittorio Bottego, uomo con idee precise sulla superiorità dei bianchi, con due africani in posa sottomessa. La città ne ha discusso la rimozione recentemente.»

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      Il consigliere Massari: «La statua di Bottego esalta il colonialismo»

      Nel dibattito, Massari ha chiarito che non intendeva proporre la rimozione della statua.

      Una mozione presentata in Consiglio comunale dal consigliere Marco Maria Freddi a favore dell’istituzione di una giornata a ricordi delle stragi del colonialismo italiano e di una strada intitolata ha fatto emergere una clamorosa proposta del consigliere Giuseppe Massari (Parma protagonista).

      Nel suo intervento, a favore della mozione, Massari ha proposto una riflessione sull’opportunità di togliere dalla sua collocazione il monumento all’esploratore parmigiano Vittorio Bottego “in quanti rappresenta un’esaltazione del colonialismo italiano con la presenza di due guerrieri africani in posizione sottomessa. Personalmente - ha concluso Massari - provo un pugno nello stomaco ogni volta che passo di lì e una riflessione andrebbe aperta”.

      Il presidente Tassi Carboni ha sottolineato che “il monumento andrebbe contestualizzato con una spiegazione , ma non rimosso , perché viene vissuto ormai come parte del paesaggio urbano e non come esaltazione del colonialismo “. Sulla mozione si è diviso il gruppo di maggioranza di Effetto Parma, con il capogruppo Salzano e Bozzani che hanno dichiarato la propria contrarietà e Fornari e Quaranta favorevoli.

      In un successivo intervento di Vito a favore della mozione Massari ha chiarito che “la rimozione del monumento a Bottego capisco sarebbe difficoltosa ma lancia un messaggio di supremazia che andrebbe contestualizzato e quindi spiegato con un cartello il significato della statua”.

      Dopo un intervento di Laura Cavandoli che lo criticava per la proposta di rimuovere la statua di Bottego Massari ha chiarito che non intendeva proporre la rimozione della statua. La mozione è passata con 23 si e 5 no espressi da Lega e dai 2 consiglieri di Effetto Parma Salzano e Bozzani.

      https://www.gazzettadiparma.it/parma/2021/11/23/news/il-consigliere-massari-la-statua-di-bottego-esalta-il-colonialismo-3

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      #pétition:
      Giuseppe Verdi al posto di Vittorio Bottego

      Cari parmigiani

      E se rimuovessimo la statua di Vittorio Bottego dal piazzale della stazione?

      Prima di accusarci di iconoclastia, fermatevi un momento a pensare.

      Cosa rappresenta la statua nel piazzale di fronte alla stazione di Parma?
      La statua ci mostra un trionfante e fiero colonialista, Vittorio Bottego, un bianco, che si erge su due persone abbattute a terra, prostrate ai suoi piedi. Due neri.

      Questa statua celebra e racconta un’epoca del nostro passato relativamente recente, in cui anche noi abbiamo massacrato gli africani, la loro cultura, la loro identità per aumentare ed imporre il nostro potere politico ed economico e la nostra cultura. La nostra presunta supremazia.

      A Bristol, Inghilterra, le manifestazioni per il #blacklivesmatter hanno raggiunto l’apice della protesta simbolica con l’abbattimento della statua in bronzo dedicata ad Edward Colston, politico inglese e mercante di schiavi.

      E la nostra statua dedicata a Vittorio Bottego dove si trova?
      I parmigiani lo sanno: si trova esattamente davanti alla stazione, in piazzale Dalla Chiesa.
      Quella statua è quindi la prima cosa che Parma - città della musica e capitale europea del cibo - offre ai turisti e ai lavoratori che giungono in treno nella nostra città.

      La storia recente, i fatti di ieri e di oggi ci dicono che questo simbolo, questa narrazione che mostra una civiltà annientarne un’altra, non ha più ragione di esistere.

      La società sta cambiando, ed ogni epoca di cambiamento si lega necessariamente a nuovi simboli. I simboli infatti sono strumenti di traduzione di concetti complessi in strumenti di comunicazione e diffusione di tali concetti, semplificati.

      E se a questo momento di cambiamento associamo il fatto che Parma2020, l’evento che vedrà Parma nel ruolo di capitale italiana della cultura, siano state spostate di un anno a causa della pandemia, quale occasione migliore per Parma stessa per trasmettere a tutt’Italia e a tutt’Europa un messaggio dal forte contenuto simbolico?

      Lo proponiamo ufficialmente.

      Togliamo la statua di Vittorio Bottego dal piazzale della Stazione.
      Riponiamola in un museo. La storia non va distrutta.

      Ma la storia va verso il futuro.
      Ed il futuro sta accadendo ora. In tutto il mondo.
      Non perdiamo questo appuntamento con la storia.

      Installiamo una statua dedicata al Maestro Giuseppe Verdi.

      Pensateci.
      Il turista, il visitatore, il lavoratore che giunge a Parma e scende dal treno, appena esce dalla stazione si troverebbe davanti la statua della personalità forse più importante della storia della nostra città.

      Verdi è un simbolo mondiale di musica, cultura, di bellezza.
      Perché non dare il benvenuto a chi viene da fuori con una piazza ed una via a lui dedicata, che conduca i turisti nel cuore di Parma?

      Ci rivolgiamo in primis ai cittadini di Parma.
      Senza di voi, senza il vostro supporto, questa proposta non passerà mai.

      Se invece, come speriamo, dovesse raccogliere adesioni, a quel punto potremo rivolgerci anche al Consiglio Comunale, che crediamo potrebbe accogliere in larga maggioranza questa proposta.

      Quanto sarebbe bello togliere quella statua, simbolo di oppressione e di un passato che ha caratterizzato la sofferenza di milioni di persone, e ridare identità e quindi valore a quella Piazza e alla città stessa?

      «Benvenuti a Parma, città della Musica»
      Non ci sarebbe nemmeno più bisogno di dirlo.
      Qualsiasi turista, di qualsiasi nazionalità, lo capirebbe immediatamente, scendendo dal treno e ritrovandosi davanti non più un simbolo di oppressione, ma un simbolo di cultura universale.

      Si può fare?

      Ci proviamo?

      ParmaNonLoSa

      https://www.change.org/p/consiglio-comunale-di-parma-da-piazza-bottego-a-piazza-giuseppe-verdi?recrui

    • Noi però gli abbiamo fatto le strade. Le colonie italiane tra bugie, razzismi e amnesie


      Tra i molti temi che infiammano l’arena pubblica del nostro Paese ne manca uno, pesante come un macigno e gravido di conseguenze evidenti sulla nostra vita qui e ora. Quando in Italia si parla dell’eredità coloniale dell’Europa si punta spesso il dito sull’imperialismo della Gran Bretagna o su quello della Francia, ma si dimentica volentieri di citare il nostro, benché il colonialismo italiano sia stato probabilmente il fenomeno più di lunga durata della nostra storia nazionale. Ma è una storia che non amiamo ricordare.

      Iniziata nel 1882, con l’acquisto della baia di Assab, la presenza italiana d’oltremare è infatti formalmente terminata solo il primo luglio del 1960 con l’ultimo ammaina-bandiera a Mogadiscio. Si è trattato dunque di un fenomeno che ha interessato il nostro Paese per ottant’anni, coinvolgendo il regno d’Italia di epoca liberale, il ventennio fascista e un buon tratto della Repubblica nel dopoguerra, con chiare ricadute successive, fino a oggi. Eppure l’elaborazione collettiva del nostro passato coloniale stenta a decollare; quando il tema fa timidamente capolino nel discorso pubblico viene regolarmente edulcorato e ricompare subito l’eterno mito autoassolutorio degli italiani «brava gente», i colonizzatori «buoni», persino alieni al razzismo. Siamo quelli che in Africa hanno solo «costruito le strade».
      Se la ricerca storiografica ha bene indagato il fenomeno coloniale italiano, a livello di consapevolezza collettiva, invece, ben poco sappiamo delle nazioni che abbiamo conquistato con la forza e ancora meno delle atroci violenze che abbiamo usato nei loro confronti nell’arco di decenni.
      In questo libro Francesco Filippi ripercorre la nostra storia coloniale, concentrandosi anche sulle conseguenze che ha avuto nella coscienza civile della nazione attraverso la propaganda, la letteratura e la cultura popolare. L’intento è sempre quello dichiarato nei suoi libri precedenti: fare i conti col nostro passato per comprendere meglio il nostro presente e costruire meglio il futuro.

      https://www.bollatiboringhieri.it/libri/francesco-filippi-noi-pero-gli-abbiamo-fatto-le-strade-9788833937
      #mensonges #amnésie
      #livre

  • Why 2020 was a pivotal, contradictory year for facial recognition
    https://www.technologyreview.com/2020/12/29/1015563/why-2020-was-a-pivotal-contradictory-year-for-facial-recognition

    The racial justice movement pushed problems with the technology into public consciousness—but despite scandals and bans, its growth isn’t slowing. America’s first confirmed wrongful arrest by facial recognition technology happened in January 2020. Robert Williams, a Black man, was arrested in his driveway just outside Detroit, with his wife and young daughter watching. He spent the night in jail. The next day in the questioning room, a detective slid a picture across the table to Williams of (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #racisme #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #BlackLivesMatter #discrimination #surveillance #Clearview #Microsoft #IBM #Amazon #lobbying (...)

    ##ACLU

  • #Vortex : la crise du patriarcat #Susan_Hawthorne, #Éditions_Spinifex
    https://tradfem.wordpress.com/2021/03/15/vortex-la-crise-du-patriarcat-susan-hawthorne-editions-spinifex

    Préface
    L’année de la pandémie
    Le manuscrit de Vortex était presque terminé au moment du choc de la pandémie du coronavirus. Un tel événement mondial doit être pris en compte puisqu’un très grand nombre de questions abordées dans ce livre sont reliées à la rapide dissémination à l’échelle mondiale de la Covid-19. Vortex : la crise du patriarcat est issu de mes travaux précédents, soit Wild Politics : Feminism, Globalisation and Bio/diversity (2002) et Bibliodiversity : A Manifesto for Independent Publishing (2014). Tout aussi pertinente est mon implication dans le Mouvement de libération des femmes et dans d’autres mouvements sociaux, incluant ceux qui cherchent à en finir avec le racisme et la discrimination infligée aux personnes handicapées et à celles qui souffrent de la pauvreté.

    La rapidité de la pandémie lui donne l’apparence d’un tourbillon qui descend en spirale de plus en plus vite.

    Bien qu’il reste des questions à élucider au sujet des causes de la Covid-19, plusieurs facteurs sont déjà avérés :
    • Où qu’il ait commencé, la mondialisation, le libre-échange et les flux rapides de marchandises et de personnes allaient veiller à ce que le virus se propage très rapidement.
    • Les systèmes mondiaux d’exploitation agricole, forestière et de pêche industrielle rendent inévitable que les espèces sauvages dégénèrent en simples produits de consommation locale et mondiale.
    • L’industrialisation de la pêche, de l’élevage et de la foresterie diminue la biodiversité et affaiblit les systèmes de survie du monde végétal et animal, ce qui a un impact sur toute l’humanité.
    • La puissance des grandes sociétés pharmaceutiques a mené à des travaux de recherche qui font fi des mesures de biosécurité.
    • La déforestation détruit les habitats de la faune, lui imposant une plus grande proximité avec les humains.
    • Dans une planète jetable, des produits sanitaires essentiels sont produits dans les marchés les moins onéreux, amenant certains pays à perdre la capacité de produire ces biens pour elles-mêmes, ce qui crée des pénuries et entraîne des prix excessifs pour du matériel médical essentiel.
    • Les manifestations #BlackLivesMatter qui ont eu lieu malgré les tentatives de les entraver se sont révélées inspirantes et innovatrices dans la mesure ou les gens ont formulé leurs revendications de manière (généralement) pacifique, réfléchie et avec des appels pondérés au changement qu’aucun gouvernement digne de ce nom ne devrait ignorer. Le fait que les femmes ont été insuffisamment représentées dans le mouvement #BlackLivesMatter est une question qui devra être sondée ailleurs. J’examine dans le présent ouvrage les nombreuses façons dont la crise du patriarcat à entraîné la pandémie actuelle, ainsi qu’une multitude d’autres séquelles nuisibles au commun des mortels. Cette crise du patriarcat se solde par une guerre contre la planète, contre ses résidents incluant les humains, la faune et la flore, et contre leurs environnements, que l’on parle des forêts ou des plaines, des fonds de mer ou des fosses océaniques, des sommets montagneux ou des déserts, des champs de neige ou des terres agricoles. La pandémie met aussi en lumière plusieurs autres événements d’envergure mondiale :
    • La dépendance aux énergies fossiles mène à la création d’énormes profits pour la grande entreprise, mais laisse les peuples indigènes sans terre ou sur des territoires saccagés ; elle a des effets délétères à long terme sur les terres agricoles, les rivières et les nappes phréatiques, et contribue à une catastrophe climatique.
    • En Inde, le confinement soudain a forcé une main-d’oeuvre migrante à devoir rentrer à pied dans leurs villages, après avoir migré dans les villes pour trouver du travail et survivre, et que ce travail ait disparu lorsque la Covid-19 a frappé. Auparavant, ces travailleuses et travailleurs seraient restés dans leurs communautés pour y travailler.
    • La fourniture des soins de santé a été retirée aux communautés humaines pour la mettre entre les mains des grandes compagnies pharmaceutiques et du système médical industriel ; les personnes œuvrant en-dehors de ce système sont souvent criminalisées.

    Notons également les facteurs suivants :
    • la dépendance du patriarcat commercial sur l’esclavage : la traite des esclaves de l’Afrique vers les Amériques ; les conditions d’esclavage des peuples autochtones partout ; les conditions d’esclavage de femmes partout dans le monde – un élément du processus de colonisation et de la montée du néolibéralisme, et en fait, les conditions d’esclavage des peuples colonisés du monde entier qui se perpétuent dans le capitalisme patriarcal et entrepreneurial (Patterson 1982 ; Galeano 1973/1987 ; Guillaumin 1995 ; Enloe 1983 ; Pateman 1988).

    Traduction : Collective TRADFEM
    Tous droits réservés à SUSAN HAWTHORNE et SPINIFEX Inc.

    VORTEX peut être commandé à Spinifex Press ici : https://www.spinifexpress.com.au/shop/p/9781925950168
    Ou, si vous êtes au Canada aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Europe, ici : https://www.spinifexpress.com.au/order

  • LAPD Asked for Ring Surveillance Video Related to Black Lives Matter Protests
    https://theintercept.com/2021/02/16/lapd-ring-surveillance-black-lives-matter-protests

    Emails show that the LAPD repeatedly asked camera owners for footage during the demonstrations, raising First Amendment concerns. Emails obtained from the Los Angeles Police Department show that the department sought protest-related footage from Amazon’s Ring home camera systems in the wake of George Floyd’s killing last year, lending credence to years of warnings that pervasive private surveillance networks will enable questionable police practices. On July 16, 2020, the footage was sought (...)

    #LAPD #Ring #Amazon #CCTV #vidéo-surveillance #BlackLivesMatter #surveillance #EFF

  • Troubles dans la condition libérale – Luttes du troisième type (1/2) - Par Michel Feher

    Qui compte ? Au printemps 2020, les « travailleurs essentiels » révélés par la pandémie de Covid-19 et les « vies noires » dressées contre le racisme endémique ont placé cette question au cœur de l’agenda politique.

    A priori, pourtant, la déconsidération des premiers et les violences subies par les secondes ne relèvent pas de la même problématique. Le contraste observé pendant les premiers mois de la crise sanitaire entre l’utilité sociale et la rémunération de certains métiers renvoie à la formation des prix par le marché, tandis que les méfaits dénoncés par Black Lives Matter et le comité « La vérité pour Adama » témoignent d’inégalités de traitement cautionnées par l’État. Reste qu’en dissociant les iniquités imputables à la marchandisation du travail des injustices résultant de la racisation des populations non blanches, on risque d’occulter la résonance entre les revendications impliquées par la catégorie de « premiers de corvée » et celles que portent les minorités dites visibles.

    Il ne s’agit pas seulement de rappeler ce que l’essor économique de l’Occident doit au pillage des terres colonisées et à l’asservissement de leurs populations, ni de constater la perpétuation du racisme systémique et du développement inégal à l’ère postcoloniale, ni même de souligner les croisements entre les différentes fabriques d’inégalités. Sans doute la socio-démographie des victimes du coronavirus et des violences policières fait-elle bien ressortir l’imbrication de la question sociale et de la question raciale. Mais plus encore que leur intersection, c’est l’émergence d’un type de conflits dont la valorisation est l’enjeu que manifestent à la fois la cause des travailleurs essentiels et le mouvement pour les vies noires. L’une et l’autre visent en effet les critères d’appréciation dont dépendent aussi bien la rétribution des tâches que l’exercice effectif des droits.

    Que l’importance relative des vies s’impose désormais comme une question génératrice de luttes spécifiques est une hypothèse également étayée par des initiatives telles que #MeToo et Ni Una Menos, qui ambitionnent de discréditer les conduites responsables de la dépréciation des femmes, ainsi que par les mouvements écologistes qui, à l’instar de Sunrise, Extinction Rebellion Youth et Fridays for Future, mettent en avant l’impact de l’irresponsabilité environnementale sur l’avenir des jeunes d’aujourd’hui. Pour mieux cerner les contours et les conditions de ce nouveau registre d’action militante, il convient d’abord de rappeler qui sont ses prédécesseurs et de revenir sur les circonstances qui ont provoqué leur affaiblissement.

    Conflits d’intérêts

    La lutte des classes, dont Karl Marx fait le moteur de l’Histoire, s’exprime avant tout en termes d’intérêts collectifs antagonistes. Contemporain de la révolution industrielle et bénéficiaire de la disparition des ordres, le capitalisme libéral a institué une société de propriétaires également libres de rechercher leur satisfaction par le négoce, mais pour la diviser entre des salariés qui ne possèdent autre chose que leur force de travail et les détenteurs de capitaux suffisamment conséquents pour employer de la main d’œuvre.

    La relation salariale que les travailleurs nouent avec leurs employeurs ne scelle pas seulement la subordination des premiers, contraints de travailler pour des entreprises dont ils ne contrôlent ni les ressources ni les objectifs, mais aussi leur exploitation par les seconds, dans la mesure où le salaire qu’ils reçoivent correspond au prix que le marché de l’emploi octroie à leur force de travail et non à la valeur des richesses que leur labeur génère. Si la conscience d’être exploités nourrit la solidarité des travailleurs, les luttes que ceux-ci engagent ne vont pas exposer les rouages de la doctrine libérale sans lui emprunter une partie de son lexique.

    Le libéralisme classique repose en effet sur la reconnaissance de l’intérêt, conçu comme une disposition aussi spontanée qu’utile à la prospérité de tous, et par conséquent sur la liberté pour chacun de poursuivre le sien. Comme l’explique l’économiste Albert Hirschman, les libéraux considèrent que si les hommes demeurent irréductiblement hédonistes et égoïstes, ils sont néanmoins mus par deux types de passions : tandis que les unes s’avèrent trop impulsives – soit à la fois trop violentes et trop inconstantes – pour être propices au progrès ou à la pacification des mœurs, les autres sont intéressées, c’est-à-dire perméables aux calculs d’optimisation, et par conséquent porteuses d’échanges mutuellement bénéfiques et de régulations librement consenties.

    Pour assouvir leurs désirs, les premiers humains décrits par les Lumières écossaises ont d’abord été tentés de s’emparer des objets qu’ils convoitaient sans songer aux conséquences de leurs actes. Progressivement, toutefois, la raison instrumentale dont ils sont équipés les a informés des risques d’une prédation aussi imprévoyante qu’impétueuse. Guidés par l’expérience et la réflexion, les hommes ont appris qu’il leur était plus profitable de négocier l’acquisition de ce qu’ils désirent et d’épargner une part du produit de leur commerce que de laisser libre cours à leurs impulsions et de dilapider inutilement la totalité de leurs gains.

    La conversion des passions abrasives en intérêts raisonnés a certes été graduelle et demeure nécessairement incomplète mais, à terme, elle assure l’aménagement d’une sphère marchande où l’égoïsme de chacun va nourrir la prospérité collective – pour autant que les gouvernants accompagnent cette heureuse évolution en permettant à leurs administrés de commercer librement mais aussi en leur imposant de tenir leurs engagements et de respecter la propriété d’autrui.

    Également critique des vertus dont les libéraux parent le marché et des licences qu’ils octroient aux propriétaires, le mouvement ouvrier va pourtant s’emparer des concepts sur lesquels s’appuie la doctrine libérale, quitte à les détourner de leur vocation initiale. Tel est d’abord le cas de la notion d’intérêt : plutôt que la propension naturelle de tout individu à rechercher sa satisfaction personnelle en calculant les coûts et les bénéfices de ses actes, les tenants de la lutte des classes lui font désigner l’aspiration commune d’un groupe social à maintenir son hégémonie ou, au contraire, à contester la sujétion et l’exploitation qu’il subit. Autrement dit, l’intérêt n’est plus une inclination individuelle dictée par la nature mais le ressort de dominations et d’émancipations collectives dont la succession rythme l’histoire.

    S’en suit une appropriation des autres termes cardinaux de la rationalité libérale que sont la compétition et la négociation. Revisitées par les organisations syndicales, la première n’évoque plus la concurrence inhérente au jeu de l’offre et de la demande mais bien le conflit structurel du travail et du capital, tandis que la seconde ne correspond plus aux marchandages entre vendeurs et acheteurs mais bien aux concessions que les représentants des employés arrachent aux employeurs.

    En transférant les catégories de la pensée libérale des échanges marchands aux rapports de classes, les syndicats ouvriers sont parvenus à prendre pied sur le marché de l’emploi et à y peser sur la formation des prix mais aussi à faire œuvre pédagogique. Persuader les travailleurs qu’ils partagent les mêmes intérêts permet en effet à leurs représentants d’imposer des négociations collectives aux détenteurs de capitaux – en appuyant leurs revendications sur des menaces de grèves, d’occupations d’usines, voire de destruction de l’outil de travail – et, forts de leur solidarité, de modifier la répartition des revenus de la production.

    Par elle-même, l’action syndicale trouve sans doute sa limite dans la condition de salarié qu’elle s’efforce d’améliorer – soit, dans la fiction juridique du « travailleur libre », de marchander la cession de sa force de travail. La remise en cause de la domination et de l’exploitation inscrites dans l’institution du salariat est quant à elle l’affaire d’un engagement politique visant à modifier le régime de propriété – qu’il s’agisse de socialiser le capital industriel et financier sous l’égide de l’État, de substituer des coopératives ouvrières aux entreprises privées ou, plus modestement, de contenir les disparités créées par l’économie de marché grâce à la progressivité de l’impôt, l’extension des services publics et la couverture sociale des risques.

    Mais quelle que soit leur orientation – et en dépit de leur inimitié mutuelle –, les partisans respectifs de la dictature du prolétariat, du socialisme autogestionnaire et de la social-démocratie réformiste se retrouvent au moins pour considérer que l’indispensable ferment des projets de société dont ils se réclament réside dans la négociation des intérêts de la classe ouvrière par les organisations syndicales et son impact sur la rémunération du travail.

    Droits et normes

    Si la question sociale se rapporte avant tout au dispositif d’exploitation que masque l’égale liberté de contracter des transactions intéressées, les questions raciales et de genre font référence, pour leur part, aux discriminations qui forment l’autre versant de la condition libérale. Celle-ci implique sans doute la reconnaissance des droits indispensables à la poursuite des intérêts individuels : droits de posséder des biens négociables et d’en disposer à son gré, mais aussi de faire respecter son intégrité physique et morale, d’exiger des autres qu’ils tiennent leurs engagements contractuels, et de ne consentir à l’impôt qu’en échange d’une participation au moins indirecte aux affaires publiques. Reste que, jusqu’à une période relativement récente, les gouvernements libéraux vont réserver les bénéfices de cette armature juridique à une portion congrue des populations qu’ils administrent.

    Parmi les exclus de ce que le politiste C. B. McPherson a naguère analysé sous le nom d’individualisme possessif, figurent les femmes et les peuples colonisés par les puissances occidentales. Dans les deux cas, c’est un ordre réputé naturel qui va d’abord justifier les privilèges des hommes blancs au sein de sociétés ostensiblement fondées sur l’égalité des conditions : la nature sera invoquée pour fonder une complémentarité des sexes qui cantonne les femmes dans la sphère domestique et aux marges de la citoyenneté, mais aussi pour légitimer une hiérarchie des races qui dénie aux colonisés la possession de leurs terres et même la disposition de leur propre corps.

    Longtemps reléguées au second plan par les mouvements ouvriers européens et la critique marxiste de l’exploitation, les dérogations à l’universalité du statut de propriétaire ne contribueront pourtant pas moins à l’accumulation du capital que son application au travailleur salarié. En outre, leur retrait progressif des textes juridiques ne va aucunement mettre fin aux discriminations qu’elles ont instituées. Car après avoir mobilisé des différences biologiques pour inscrire les inégalités dans la loi, les gouvernements libéraux s’abriteront derrière l’octroi de droits civiques à l’ensemble de leurs concitoyens pour occulter la persistance des normes qui font obstacle à leur exercice.

    Contrairement aux prescriptions légales – que nul n’est censé ignorer – le pouvoir normatif trouve son efficacité dans l’inattention dont bénéficient ses opérations : validées par la parole publique et perpétuées par les pratiques institutionnelles, les normes s’appliquent en disparaissant derrière l’impression de normalité dont elles entourent les situations et les perceptions qu’elles façonnent. Ainsi en va-t-il des différences de traitement et d’accès réservés aux individus en fonction du genre et de la race qui leur sont assignés : même lorsque le sexisme et le racisme cessent d’être rapportés à la nature et entérinés par la législation, l’égalité des droits demeure ineffective tant qu’il demeure conforme au sens commun d’estimer que la responsabilité de vaquer aux tâches domestiques et de tempérer la violence masculine incombe normalement aux femmes, tandis que celle de lever les soupçons auxquels leur apparence les expose – auprès des policiers, des juges, des logeurs ou des recruteurs – appartient aux personnes racisées.

    Au cours des deux derniers siècles, les mouvements féministes et antiracistes se sont appliqués à traquer les inflexions de l’universalisme tronqué qui leur était opposé – de la codification des inégalités à la normalisation de leur entretien. Toutefois, à l’instar du mouvement ouvrier, ils n’ont pas combattu les discriminations systémiques opérées par les régimes libéraux sans emprunter des éléments de leur corps de doctrine. En l’occurrence, ce ne sont pas les intérêts, leur concurrence et la négociation de leur satisfaction qui ont fait l’objet d’appropriations, mais plutôt les droits requis par la poursuite des échanges intéressés – droits de disposer de soi et d’imposer le respect de sa personne et de sa propriété, mais aussi droit de regard sur la gestion des affaires de la cité –, ainsi que le principe selon lequel les mêmes règles doivent s’appliquer à tous et enfin l’habilitation de chacun à plaider sa cause, devant les tribunaux comme auprès de l’opinion.

    L’utilisation de certains traits distinctifs du libéralisme n’implique nullement que sa réforme constitue l’horizon politique des combats contre les discriminations. De même que les accords négociés par les organisations syndicales ne visent pas moins à corroder l’institution du salariat qu’à obtenir des augmentations de salaires, les avancées obtenues par les biais de la jurisprudence et du débat public sont davantage envisagées par leurs avocats comme l’amorce d’une redéfinition de l’universalité que comme les étapes d’une intégration des populations jusque-là marginalisées dans l’orbe de l’individualisme possessif. Pour autant, le recours à une casuistique exposant les contradictions et les perversions de régimes se réclamant de l’égalité des droits joue bien le même double rôle de galvanisation des siens et de déstabilisation de l’adversaire que l’investissement de la liberté de contracter par les représentants des travailleurs.

    D’une crise l’autre

    En dépit du fréquent manque de coordination, voire de solidarité, entre les différents types de luttes, la persévérance concomitante des mouvements qui les conduisent ne va pas seulement contraindre les régimes libéraux à se réformer – par la concession de droits sociaux, l’extension des droits civiques et la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les avancées obtenues par l’action militante révèlent en outre que le capitalisme industriel, dont les institutions libérales assurent la légitimation politique, s’accommode aussi mal de l’essor des conventions collectives que de la contestation de leur statut subalterne par les femmes, les minorités visibles et les nations décolonisées.

    Au cours des années 1970, la pénétration du libéralisme par des aspirations démocratiques formulées dans sa langue va prendre un tour doublement critique. D’une part, les négociations menées au nom des intérêts de la classe ouvrière débouchent sur une redistribution du produit qui accentue la crise de rentabilité du capital – à un moment où l’achèvement de la reconstruction des économies dévastées par la seconde guerre mondiale entraîne déjà un fléchissement important du taux de croissance. D’autre part, les procès intentés au sexisme et au racisme institutionnels impulsent un réaménagement des normes qui plonge les sociétés occidentales dans ce que l’anthropologue David Graeber a nommé une crise d’inclusion – à un moment où la compétition idéologique avec le bloc soviétique et surtout la crainte d’un basculement des anciennes colonies dans le camp socialiste contraignent les représentants du « monde libre » à donner des gages d’attachement aux droits de tous leurs citoyens.

    Menacé par la démocratisation de la condition libérale sur ses deux versants – celui des intérêts que chacun est libre de poursuivre et celui des droits nécessaires à leur poursuite –, le capitalisme finira bien par sortir renforcé de sa double crise, mais non sans avoir remodelé les atouts et les attentes des sujets dont il tire son dynamisme. Initialement, toutefois, tant les contempteurs néolibéraux de la démocratie sociale que les détracteurs néoconservateurs des revendications féministes et minoritaires se sont plutôt posés en restaurateurs : imputant la stagflation qui affectait les économies développées à la prolifération des revendications catégorielles, les uns ont plaidé pour le rétablissement d’un régime de concurrence affranchie des distorsions de prix causées par les coalitions d’intérêts particuliers, tandis que les autres ont appelé à la réhabilitation d’un ordre politico-institutionnel alliant l’autorité de la loi commune au respect des normes qui président traditionnellement à son application.

    Pour parvenir à leurs fins, les défenseurs autoproclamés de l’héritage libéral n’ont pas hésité à user des techniques d’appropriation discursive prisées par leurs adversaires. Ainsi, non contents de fustiger l’intrusion des pouvoirs publics dans les transactions marchandes et les pratiques monopolistes des syndicats, les néolibéraux se sont aventurés sur le terrain de la lutte des classes, mais pour en proposer une version conforme à leur cause : à l’exploitation des travailleurs par les détenteurs de capitaux, ils ont en effet substitué la spoliation des contribuables honnêtes et travailleurs par une nouvelle caste de rentiers – à savoir les bénéficiaires de conventions collectives, de protections statutaires et de transferts sociaux dissociés du mérite.

    Parallèlement, loin de se borner à déplorer le déclin des valeurs familiales et de la civilisation occidentale, les néoconservateurs se sont emparés de l’égalité des droits, mais pour professer que celle-ci se dénaturait dès lors qu’elle cessait d’être aveugle au sexe, à la couleur de peau ou à l’origine des individus. Opportunément drapée dans un universalisme intransigeant, la critique néoconservatrice s’est systématiquement opposée à toute action délibérée visant à exposer et à enrayer la normalisation des discriminations au motif qu’une pareille démarche n’aurait pas pour objectif de remédier à des inégalités structurelles de traitement et d’accès mais au contraire de conférer des droits spécifiques à quiconque s’estime lésé par des pratiques ou des représentations discriminatoires.

    Les diatribes concurremment adressées aux rentes de situation des « assistés » et aux dérives « identitaires » du féminisme et de l’antiracisme ont indéniablement composé la bande-son de la contre-réforme néolibérale et néoconservatrice. Force est pourtant de reconnaître que celle-ci doit moins son succès à l’efficacité rhétorique de ses chantres qu’à l’avènement d’un régime d’accumulation du capital davantage axé sur la recherche de plus-values financières que sur l’optimisation des revenus de la production industrielle. Or même si ce changement d’orientation procède bien des mesures de déréglementations des marchés, initiées au cours des années 1980, on peut avancer qu’il n’a guère été anticipé par les liquidateurs du compromis social d’après-guerre.

    Les concepteurs de la « révolution conservatrice » menée par Margaret Thatcher et Ronald Reagan s’étaient donnés pour missions de soustraire les entreprises privées aux négociations susceptibles de déboucher sur une répartition moins inégalitaire des revenus et de prémunir les pouvoirs publics contre les plaidoiries en faveur d’une révision des normes les plus inéquitables. Conséquence imprévue de leurs efforts, la financiarisation du capitalisme a sans doute puissamment contribué à l’étouffement des luttes contre l’exploitation et les discriminations. Toutefois, plutôt que par la restauration de l’entrepreneur maître de ses choix et de l’État affranchi des pressions sectorielles, c’est par l’inféodation des employeurs et des élus aux estimations des investisseurs qu’elle a mis fin à la démocratisation des institutions libérales.

    Les nouveaux ressorts du capitalisme

    La levée des restrictions à la circulation des capitaux et au développement de l’ingénierie financière n’a pas tardé à modifier les orientations de la gouvernance entrepreneuriale et des politiques gouvernementales : la valeur actionnariale s’est imposée comme l’unique boussole des firmes, tandis que la confiance accordée à leur dette par les marchés obligataires est devenue la préoccupation majeure des gouvernements. Car une fois libres de déplacer et de générer des liquidités à leur guise, les bailleurs de fonds sont en mesure de dicter leurs préférences : ainsi peuvent-ils enjoindre aux chefs d’entreprise de configurer la masse salariale en fonction de priorités telles que la distribution généreuse de dividendes ou le rachat d’actions sur le marché secondaire, mais aussi persuader les dirigeants nationaux de préserver l’attractivité de leur territoire grâce à une fiscalité compétitive, des budgets sociaux allégés et le souci de faire passer le paiement du service de leur dette avant toute autre dépense.

    Dévastatrice pour l’ensemble des luttes contre les inégalités, l’hégémonie de la finance mondialisée ne se résume cependant pas à un simple retour en arrière, soit à la reconstitution d’une condition libérale repliée sur la poursuite des intérêts individuels et la reconnaissance des droits qui assurent leur concurrence. Les habitants du monde régi par les arbitrages des investisseurs offrent en effet un profil bien différent de celui du propriétaire naturellement disposé à profiter de la cession des marchandises en sa possession et juridiquement habilité à négocier les termes des transactions auxquelles il s’adonne.

    À l’image des personnes morales, entreprises ou États, dont la conduite est guidée par le cours de leurs titres financiers, les personnes physiques affectées par le nouveau régime d’accumulation du capital s’apparentent à des porteurs de projets en quête d’appréciation. Davantage que le profit généré par leurs échanges, leur souci principal est le crédit que leur accordent les recruteurs, les prêteurs, les sponsors et, depuis une décennie, les « amis » et autres « suiveurs » récoltés sur la toile. Quant à leur activité première, elle ne réside pas dans la négociation du prix des marchandises dont elles font commerce mais plutôt dans la spéculation sur la valeur des ressources qui composent leur portefeuille : patrimoine, diplômes, talents, relations, vertus, mais aussi marqueurs identitaires tels que la nationalité, les origines, le code postal, la couleur de la peau, le sexe biologique et l’orientation sexuelle.

    L’émergence d’une telle condition est évidemment indissociable des règles de « bonne gouvernance » auxquelles se plient les entreprises privées et les administrations publiques. Obsédés par le « coût du travail », dont leurs actionnaires exigent sans cesse la réduction, les employeurs cherchent moins leur compétitivité dans l’exploitation des travailleurs salariés, même si celle-ci ne diminue aucunement, que dans le contournement du salariat : multiplication des contrats courts, des intérims et des stages, recours généralisé à la sous-traitance, voire substitution de l’achat de tâches et du partenariat commercial aux emplois proprement dits, mais aussi croissance de la part des revenus variables – des stock-options aux primes de rendement – au détriment du salaire fixe.

    Tandis que l’excellence managériale se manifeste dans la flexibilisation continue des conditions d’embauche, de rémunération et de licenciement, la rationalité gouvernementale porte, pour sa part, avant tout sur l’entretien d’une attractivité financière qui passe sinon par la suppression des droits sociaux du moins par de sévères coupes dans les budgets affectés à leur exercice et le durcissement des critères permettant d’en bénéficier.

    La précarisation des vies affectées par cette double évolution entraîne bientôt une modification substantielle des horizons d’attente. Confrontés à la pénurie des emplois stables, à la part décroissante des salaires garantis et au rétrécissement de la couverture sociale des risques, les individus dont le capital humain est la principale ressource se retrouvent dans l’obligation de le faire valoir sans cesse : qu’ils postulent pour des recrutements temporaires, des prêts renouvelables ou des financements sur projet, il leur faut mettre en avant leurs compétences, leur expérience, leurs réseaux de connaissances, mais aussi leur dévouement et leur disponibilité sans faille.

    La course au crédit, moral autant que financier, des spéculateurs sur leurs propres atouts débute lors de la dernière décennie du siècle dernier. Les partisans de la « troisième voie », qui lui donnent son impulsion initiale, l’associent alors aux mots d’ordre de la « mondialisation heureuse » que sont l’égalité des chances – plus encore que celle des droits – et la liberté de cultiver ses différences – plus encore que celle de défendre ses intérêts. La quête d’appréciation se poursuivra ensuite, en dépit de la crise financière, et intègrera bientôt de nouvelles sources, concurremment puisées dans le développement du numérique et la résurgence des nationalismes.

    D’une part, grâce à l’essor des plateformes de « partage », l’emprise du capital « réputationnel » va non seulement s’étendre à la vie sociale mais aussi hâter l’effacement des frontières entre les différents compartiments de l’existence – tant il est vrai que la renommée glanée en ligne brouille les distinctions entre le public et le privé, l’intime et le professionnel. D’autre part, les courtiers en redressement national auront beau afficher leur aversion pour le mondialisme de l’après-guerre froide, leur offre politique ne se résume pas moins à une promesse de revalorisation d’actifs tels que les souches, la pigmentation et les parures traditionnelles de la différence des sexes.

    Sans doute ne saurait-on affirmer que le porteur de titres appréciables a supplanté le propriétaire de marchandises négociables. La relation entre ces deux formations subjectives relève bien davantage de la superposition que de la substitution. Reste que si l’attention croissante que les individus prêtent à l’entretien de leur crédit ne suffit pas à leur faire oublier leurs intérêts et leurs droits, il n’est guère contestable qu’elle tend à les dissuader de se mobiliser pour les défendre. Or c’est précisément dans ce contexte défavorable aux luttes contre l’exploitation et les discriminations qu’apparaissent des mouvements sociaux d’un type nouveau, dont la préoccupation majeure est la valorisation du capital humain.

    Michel Feher
    Philosophe, Fondateur de Zone Books

    #BlackLivesMatter #Ni_Una_Menos #Michel_Feher #comite_adama #capitalisme_financiarisé #metoo

  • La vie politique du capital humain – Luttes du troisième type (2/2), Michel Feher
    https://justpaste.it/9ffka

    Revers de l’aspiration à se faire apprécier, le discrédit – davantage encore que l’exploitation et les discriminations – est la malédiction qui hante les assujettis au capitalisme financiarisé. Pour le contester, de nouveaux mouvements sociaux apparaissent qui n’hésitent pas à jouer le jeu de la spéculation : l’indexation de la dignité d’une personne sur l’appréciation de son capital humain leur apparaît moins comme un mal à conjurer que comme un défi à relever.

    Pendant deux bons siècles, l’accumulation du capital industriel dans les pays développés s’est conjointement nourrie de la marchandisation du travail constitutive du salariat et des différenciations que le genre et la race introduisent dans l’application des règles de droit. Si ces deux modes d’extraction de la plus-value demeurent d’actualité, le capitalisme financiarisé tel qu’il sévit aujourd’hui en privilégie un troisième, dans la mesure où le faible taux de croissance économique dont il peut se prévaloir procède avant tout de la prolifération et de l’appréciation des titres financiers. C’est en effet d’une titrisation généralisée des ressources naturelles mais aussi humaines que les investisseurs escomptent le maintien de leur prospérité.

    Envisager une personne comme un capital ouvert à la spéculation revient à assumer que, loin d’être inestimable, sa valeur dépend du cours des actifs qui composent son portefeuille. Parce qu’un tel système de notation n’offre rien moins qu’une manière de mesurer l’importance relative de chacun, sa mise en œuvre inflige un tort distinct de l’exploitation et des discriminations générées et légitimées par la condition libérale. Plus que la captation de ce que Marx appelle le surtravail – par les biais du contrat salarial mais aussi de l’extorsion sans contrepartie du labeur des femmes et des colonisés – elle favorise le désinvestissement des vies mal notées. En tant que revers de l’aspiration à se faire apprécier, le discrédit est donc bien la malédiction qui hante les assujettis au capitalisme financiarisé : quiconque se montre incapable de susciter un minimum de confiance dans les composantes de son portefeuille risque en effet de tomber sous le seuil de visibilité requise pour revendiquer ses droits et poursuivre librement ses intérêts.

    La peur de venir grossir les rangs des discrédités – ou, pour le dire comme Achille Mbembe, des « inexploitables » – permet sans doute aux employeurs d’inciter celles et ceux qui l’éprouvent à gager leur employabilité sur des dispositions appréciables telles que la disponibilité et la flexibilité. Reste que la précarité générée par la valorisation de ces deux vertus place aussitôt les gouvernants devant un redoutable dilemme : tributaires de l’attractivité de leur territoire aux yeux de leurs créanciers, il leur faut certes conjurer la détérioration de leurs comptes en sabrant dans les budgets sociaux mais tout en veillant à ne pas offrir le spectacle d’une population rendue potentiellement séditieuse par la négligence des édiles.

    Si les pouvoirs publics s’acquittent de leur obligation de responsabilité financière en durcissant sans cesse les conditions d’accès à leurs services, c’est avant tout en masquant les effets de leur sélectivité croissante qu’ils s’appliquent à projeter une image de paix sociale. Autrement dit, leur principal souci est de dissimuler les populations les plus affectées par leurs désinvestissements. D’aucuns vont donc être soustraits aux regards – tels les migrants enfermés dans des centres de rétention ou livrés à la noyade – tandis que d’autres seront seulement effacés des registres – tels les demandeurs d’emplois radiés ou encouragés à interrompre leurs efforts.

    [...]

    L’antiracisme et le féminisme ne sont pas les seuls terrains où la conjuration du discrédit passe par la spéculation. Celle-ci se retrouve également dans la mise en avant de la jeunesse de leurs membres par des mouvements tels que Fridays for Future, Sunrise et Extinction Rebellion Youth : car au-delà des propositions précises qu’elles ne manquent pas de formuler, sur la transition énergétique comme sur le maintien de la biodiversité, ces nouvelles associations écologistes attendent avant tout des gouvernements que leur action pour la justice climatique soit à la mesure de la valeur que les parents accordent à l’avenir de leurs enfants. Figure emblématique de cette attente, Greta Thunberg joue à elle seule le rôle d’une véritable agence de notation : son visage opère en effet comme un écran où l’engagement des responsables politiques en faveur de sa génération peut être jaugé à l’aune de leurs réactions à son impassible obstination.

    #capitalisme_financiarisé #évalutation #Act_Up #BlackLivesMatter #Ni_Una_Menos #MeToo #écologie #Michel_Feher

  • Vanessa Codaccioni : « L’État nous pousse à agir comme la police »
    https://reporterre.net/Vanessa-Codaccioni-L-Etat-nous-pousse-a-agir-comme-la-police

    Promouvoir la surveillance de tous par tous. Voilà ce que veut l’État, comme l’explique Vanessa Codaccioni dans son dernier ouvrage, « La société de vigilance ». Et en plus d’appeler les citoyens à la délation, il les surveille toujours plus en renforçant les pouvoirs de la police, comme l’illustre la loi de « sécurité globale ». Ce samedi 16 janvier, près d’une centaine de marches des libertés devraient à nouveau avoir lieu en France, contre la proposition de loi relative à la « sécurité globale ». La (...)

    #algorithme #CCTV #activisme #biométrie #écologie #féminisme #aérien #facial #législation #reconnaissance #religion #vidéo-surveillance #BlackLivesMatter #délation #Islam #surveillance (...)

    ##syndicat

  • We Should Be Very Worried About Joe Biden’s “Domestic Terrorism” Bill
    https://www.jacobinmag.com/2021/01/joe-biden-domestic-terrorism-bill-capitol-building

    Joe Biden used to brag that he practically wrote the Patriot Act, the Bush-era law that massively increased government surveillance powers. Now he’s hoping to pass a further “domestic terrorism” law once in office. The danger is real that the January 6 Capitol attack will be used as an excuse to severely curtail our civil liberties. Nearly two decades since its initial passage in the aftermath of the 9/11 attacks, the Patriot Act has continued to linger in our collective memory. Though few (...)

    #FBI #anti-terrorisme #BlackLivesMatter #PatriotAct #surveillance #ACLU

  • Police surveillance of Black Lives Matter shows the danger technology poses to democracy
    https://theconversation.com/police-surveillance-of-black-lives-matter-shows-the-danger-technolo

    US police forces have been turning to technology to track down Black Lives Matter protestors. Content from social media platforms and affiliated sites has been instrumental in the authorities being able to identify protestors based on photos of their faces, clothes and hair, or on the fact that they posted while at the protests. Meanwhile, drones have been added to the police’s own means of capturing footage of the protests. Making technology-driven state surveillance part of the police’s (...)

    #Google #Ring #Amazon #Signal #Home #Alexa #CCTV #drone #InternetOfThings #sonnette #activisme #journalisme #police #racisme #données #vidéo-surveillance #violence #BlackLivesMatter #discrimination #écoutes #extrême-droite (...)

    ##surveillance

  • Tech platforms vowed to address racial equity : how have they fared ?
    https://www.theguardian.com/technology/2020/dec/28/tech-platforms-vowed-to-address-racial-equity-how-have-they-fared

    Facebook, Twitter, YouTube, Google and Amazon issued statements in response to Black Lives Matter this year but did they follow through ? Following the death of George Floyd and nationwide protests against police brutality and racial inequality, some of the largest technology corporations waded into the anti-racism movement with slickly worded corporate declarations that “Black Lives Matter”. Those tech platforms are now facing increased pressure to back those promises with action – both on (...)

    #Amazon #Facebook #Twitter #YouTube #racisme #modération #BlackLivesMatter #discrimination (...)

    ##extrême-droite
    https://i.guim.co.uk/img/media/29f854b1f2a3c2e6eba830be2223e2dd509d1e8b/0_0_3000_1800/master/3000.jpg

  • Gros gros kiff, pas que musical, avec ce documentaire :
    Histoire bruyante de la jeunesse (1949-2020)
    https://www.arte.tv/fr/videos/093805-002-A/histoire-bruyante-de-la-jeunesse-1949-2020
    YT : https://www.youtube.com/watch?v=j2Xuty1YG-o

    Rétrospective en archives des mouvements culturels portés par la jeunesse depuis l’après-guerre. Second volet de cette histoire de la désobéissance entre idéalisme et esprit de révolte : des Clash à la marche contre le racisme, du hip-hop au printemps arabe, du mouvement #MeToo à Black Lives Matter et aux manifestations pour le climat.

    À l’aube des années 1980, le groupe londonien The Clash rassemble punks et jeunes immigrés jamaïcains fans de reggae dans sa dénonciation des discriminations. En France, en 1983, toute une génération se retrouve autour du rêve d’une société multiculturelle lors de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Au début des années 1990, le fossé se creuse entre la jeunesse des ghettos et les autres. Venu des États-Unis, le hip-hop devient le porte-voix des banlieues tandis que certains s’inventent un univers onirique à coup de techno et de raves parties. À partir de la décennie 2000, l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux transforme les créations artistiques. Elle renouvelle aussi les formes de contestations politiques et sociales de la jeunesse, du printemps arabe au mouvement #MeToo en passant par #BlackLivesMatter ou les manifestations pour le climat.

    Et puis la naissance des medias libres avec les zapatistes, indymedia, les prémices des réseaux sociaux et la résistance aux mastodontes marchands avec Aaron Swartz, #Anonymous, et les révoltes qui prennent une dimension mondiale... et nous, et maintenant, et alors ?

    Les histoires sont toi. /.../ Nous n’avons pas peur de grandir mais peur de ce qui fait vieillir.

    Je n’ai pas encore regardé la première partie, https://www.arte.tv/fr/videos/093805-001-A/histoire-bruyante-de-la-jeunesse-1949-2020 , mais ça promet d’être aussi jouissif !

  • Brésil : des manifestants prennent d’assaut des supermarchés Carrefour
    https://www.francetvinfo.fr/societe/racisme/bresil-des-manifestants-prennent-dassaut-des-supermarches-carrefour_419

    Une vague d’indignation s’est répandue au #Brésil, après qu’un homme noir a été battu à mort par les agents de #sécurité #blancs d’un supermarché #Carrefour, jeudi 19 novembre.

    Brésil : Une responsable de Carrefour arrêtée pour la mort violente d’un homme noir
    https://www.20minutes.fr/monde/2916359-20201125-bresil-responsable-carrefour-arretee-mort-violente-homme-

    #racisme_structurel #BlackLivesMatter

  • Intersectionality for tackling diversity and inclusion | World Economic Forum
    https://www.weforum.org/agenda/2020/10/intersectionality-the-real-talking-point-for-tackling-diversity-and-inclusi

    Si même le Forum de davos se réfère à l’intersectionnalité... Macron et Blanquer peuvent aller se rhabiller.

    The diversity and inclusion battle will only be won when people are seen as multi-faceted in their social identities: intersectionality.
    Intersectionality is a way of understanding how and why every individual’s view of the world is different.
    From disability to race to age inclusivity, none should be tackled in isolation. Inclusion means everyone all the time - not some people some of the time.

    Inclusion and social justice have been thrown into sharp relief during the global pandemic, from the #BlackLivesMatter movement to the unequal impact of the crisis spanning general support, financial impact and a host of healthcare issues.

    As we try to comprehend the status quo, we must remember that our social identities are not limited to just one facet – not race, gender, class, marital status, faith, sexuality, disability, socio-economic background nor age.

    Instead, all these factors interact in a complex web with myriad intersections. Suffice to say, a person’s experience of the world is shaped by the particular “intersectionality” only they experience.

    #Intersectionnalité

  • San Francisco Supervisors Must Rein In SFPD’s Abuse of Surveillance Cameras
    https://www.eff.org/deeplinks/2020/10/san-francisco-supervisors-must-reign-sfpds-abuse-surveillance-cameras

    Black, white, or indigenous ; well-resourced or indigent ; San Francisco residents should be free to assemble and protest without fear of police surveillance technology or retribution. That should include Black-led protesters of San Francisco who took to the streets in solidarity and protest, understanding that though George Floyd and Breonna Taylor were not neighbors in the most literal sense, their deaths resulted from police violence and racism experienced across geographic and (...)

    #CCTV #activisme #racisme #sexisme #vidéo-surveillance #discrimination #LGBT #surveillance #ACLU #EFF #FBI #BlackLivesMatter (...)

    ##SFPD

  • One Way to Prevent Police From Surveilling Your Phone
    https://theintercept.com/2020/09/25/surveillance-sim-cloning-protests-protect-phone

    Use Signal and add a PIN code to your phone’s SIM card to help protect against spying. Federal agents from the Department of Homeland Security and the Justice Department used “a sophisticated cell phone cloning attack—the details of which remain classified—to intercept protesters’ phone communications” in Portland this summer, Ken Klippenstein reported this week in The Nation. Put aside for the moment that, if the report is true, federal agents conducted sophisticated electronic surveillance (...)

    #SIM #smartphone #iPhone #DoJ #Verizon #T-Mobile #Sprint #Google #DHS #activisme #BlackLivesMatter #écoutes (...)

    ##surveillance

  • Facebook Sued Over Kenosha Killings
    https://theintercept.com/2020/09/23/facebook-sued-over-kenosha-killings

    “If Facebook won’t change their M.O., then a judge needs to tell them to enforce their own standards.” When 17-year-old Kyle Rittenhouse killed two Black Lives Matter protesters (and wounded a third) in late August in Kenosha, Wisconsin, he instantly became a hero among white nationalist circles, in which the Second Amendment is sacrosanct. On Wednesday, Rittenhouse and the members of the armed militias that supported him, including the Kenosha Guard and Boogaloo Bois, were named in a (...)

    #Facebook #algorithme #milice #racisme #modération #violence #BlackLivesMatter #extrême-droite

  • How San Francisco police surveillance closed in on Black Lives Matter protests
    https://www.codastory.com/authoritarian-tech/san-francisco-protests-surveillance

    Activists and privacy advocates say police use of indiscriminate monitoring erodes fundamental freedoms When Marquise Rosier joined hundreds of Black Lives Matter protesters on May 31 in downtown San Francisco, he knew that the police would have their eyes on him. “My thought process going in was ‘Yeah, I know for sure they’re watching,” said the 25-year-old software engineer. Still, he felt compelled to take the risk and attend the demonstration. “I’d rather fight to feel human than live (...)

    #CCTV #activisme #police #vidéo-surveillance #BlackLivesMatter #surveillance #ACLU #EFF

  • De l’automatisation de la discrimination
    http://www.internetactu.net/2020/09/15/de-lautomatisation-de-la-discrimination

    Le racisme n’est pas seulement une forme de domination parmi d’autres, une idéologie ou une histoire. C’est avant tout « un ensemble de technologies qui génèrent des modèles de relations sociales »… Un ensemble de technologies qui, comme bien des technologies, ont tendance à devenir des boîtes noires trop souvent considérées comme étant naturelles, inévitables, automatiques, explique la chercheuse spécialiste en études afro-américaines Ruha Benjamin (@ruha9) dans son livre Race after technology (Polity, (...)

    #algorithme #racisme #technologisme #BlackLivesMatter #discrimination #notation #profiling

    /assets/images/logo_ia.png

  • Operation Legend Is Bringing Surveillance Tech to Cities
    https://theintercept.com/2020/09/13/police-surveillance-technology-operation-legend

    Using federal grants, cities are contracting with companies that hack smartphones and detect gunshots. In August, 40 federal agents arrived in Memphis. Some were already on the ground by the time U.S. Attorney Michael Dunavant announced the onset of Operation Legend and the city became, along with St. Louis, the seventh to be targeted by the Justice Department’s heavy-handed initiative to reduce violent crime. Many of the agents are on temporary assignment, working in collaboration with (...)

    #FBI #algorithme #CCTV #capteur #technologisme #police #ACLU #activisme #BlackLivesMatter (...)

    ##surveillance