• Le #Nigeria vide les camps de déplacés de #Maiduguri

    Ces réfugiés avaient fui les exactions de #Boko_Haram, mais le gouverneur de l’Etat de #Borno les presse aujourd’hui de revenir sur leurs terres, malgré le risque humanitaire et la présence du groupe #Etat_islamique en Afrique de l’Ouest.

    Un silence de plomb est tombé sur le camp de déplacés de #Bakassi. Il ne reste presque rien de ce gros village de fortune qui abritait, il y a encore quelques semaines, plus de 41 800 déplacés, à la sortie de la grande ville de Maiduguri, chef-lieu de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria. Les tentes et les abris de tôle ont disparu, la clinique a fermé ses portes et les enclos de terre se sont vidés de leurs bêtes.

    Pendant sept ans, des dizaines de communautés fuyant les exactions des djihadistes de Boko Haram se sont réfugiées sur ce terrain, initialement occupé par des logements de fonction, aujourd’hui à l’abandon. Mais, le 19 novembre, les déplacés de Bakassi ont été réveillés au beau milieu de la nuit par une délégation officielle, venue leur annoncer qu’ils avaient onze jours pour plier bagage et reprendre le chemin de leurs champs.

    Dans les heures qui ont suivi, #Babagana_Zulum, le gouverneur de l’Etat de Borno, a supervisé en personne l’attribution d’une #aide_alimentaire et financière à chaque chef de famille présent : 100 000 nairas (215 euros) ont été versés pour les hommes et 50 000 nairas (107 euros) pour les femmes, ainsi qu’un sac de riz de 25 kilos, un carton de nouilles et cinq litres d’huile de friture. Une aide censée leur permettre de tenir trois mois, le temps de reprendre la culture de leurs terres ou de trouver un autre lieu de vie, à Maiduguri ou à proximité de leur terre d’origine.

    Le #plan_de_développement établi par les autorités indique qu’au moins 50 % des déplacés de l’Etat de Borno devront avoir quitté les camps d’ici à l’année prochaine et que tous les camps de l’Etat devront avoir fermé leurs portes d’ici à 2026. Pour l’heure, le gouverneur a ordonné la fermeture des #camps_officiels situés autour de la ville de Maiduguri, afin de pousser les populations vers l’#autonomie_alimentaire. Quatre camps, abritant environ 86 000 personnes, ont déjà fermé ; cinq autres, accueillant plus de 140 000 personnes, doivent suivre.

    Abus subis par les réfugiés

    Le gouvernement local, qui assure qu’il « ne déplace personne de force », a justifié sa décision en pointant notamment les #abus que les réfugiés subissent dans ces espaces surpeuplés, où ils sont victimes de #violences_sexuelles et à la merci des détournements de l’aide alimentaire d’urgence. Mais les moyens déployés pour vider les camps ne sont pas à la hauteur des besoins.

    « Pendant la distribution de l’aide au départ, les autorités ont demandé à tous les hommes célibataires de s’éloigner. Beaucoup de gens de mon âge n’ont rien reçu du tout », assure Dahirou Moussa Mohammed. Ce paysan de 25 ans a passé un peu plus d’un an dans le camp après avoir fui les territoires occupés par Boko Haram, où il dit avoir été emmené de force après l’invasion de son village par les djihadistes en 2014.

    Depuis que Bakassi a fermé ses portes, Dahirou s’est installé sur une dalle de béton nu, à quelques mètres seulement du mur d’enceinte désormais surveillé par des gardes armés. « Nous avons récupéré la toile de nos tentes, les structures en bois et les tôles de la toiture, et nous les avons déplacées ici », explique le jeune homme.

    Dans un communiqué publié le 21 décembre, l’organisation Human Rights Watch regrette le manque « de consultations pour préparer les déplacés à rentrer chez eux ou pour les informer des alternatives possibles » et rappelle qu’on ignore tout du sort de 90 % des personnes ayant quitté Bakassi fin novembre. « Les déplacements multiples risquent d’accroître les besoins dans des zones où la présence humanitaire est déjà limitée. Cela est particulièrement préoccupant, compte tenu des indicateurs d’#insécurité_alimentaire dans la région », note, de son côté, la coalition d’ONG internationales Forum Nigeria.

    2,4 millions de personnes menacées par la #faim

    Selon un rapport des Nations unies datant du mois d’octobre, 2,4 millions de personnes sont menacées par la faim dans le Borno, ravagé par douze années de conflit. L’inquiétude des ONG est encore montée d’un cran avec la publication d’une lettre officielle datée du 6 décembre, interdisant expressément les #distributions_alimentaires dans les communautés récemment réinstallées.

    « La création délibérée de besoins par les humanitaires ne sera pas acceptée. (…) Laissons les gens renforcer leur #résilience », a insisté le gouverneur lors d’une réunion à huis clos avec les ONG, le 21 décembre. Il les accuse de rendre les populations dépendantes de l’#aide_humanitaire sans leur proposer de solutions de développement à long terme, afin de continuer à profiter de la crise.

    Même si le projet de fermeture des camps de Maiduguri a été évoqué à de multiples reprises par les dirigeants du Borno ces dernières années, la mise à exécution de ce plan par le gouverneur Babagana Zulum a surpris tout le monde. « Les gens ont besoin de retrouver leurs terres et on comprend bien ça, sauf que le processus actuel est extrêmement discutable », s’alarme la responsable d’une ONG internationale, qui préfère garder l’anonymat étant donné le climat de défiance qui règne actuellement dans le Borno. « On ne sait même pas comment ils vont rentrer chez eux, vu la dangerosité du voyage, et nous n’avons aucun moyen de les accompagner », regrette-t-elle.

    « Il faut que le gouvernement local reconnaisse que la situation sécuritaire ne permet pas ces retours, pour l’instant. Dans le contexte actuel, j’ai bien peur que les déplacés ne soient poussés dans les bras des insurgés », appuie un humanitaire nigérian qui travaille pour une autre organisation internationale.

    C’est par crainte des violences que Binetou Moussa a choisi de ne pas prendre le chemin du retour. « Ceux qui ont tenté de rejoindre notre village d’Agapalawa ont vite abandonné. Il n’y a plus rien là-bas et il paraît qu’on entend chaque jour des coups de feu dans la brousse. Je ne veux plus jamais revivre ça ! », justifie la vieille femme, qui garde en elle le souvenir terrifiant de sa longue fuite à pied jusqu’à Maiduguri, il y a sept ans.

    Faute d’avoir pu rejoindre leur village, beaucoup de déplacés de Bakassi ont finalement échoué à #Pulka ou #Gwoza, à plus de 100 kilomètres au sud-est de la capitale régionale. « Ils dorment dehors, sur le marché, et ils n’ont même plus assez d’argent pour revenir ici ! », gronde Binetou, en tordant ses mains décharnées. Dans ces villes secondaires sécurisées par l’armée, la menace d’une attaque demeure omniprésente au-delà des tranchées creusées à la pelleteuse pour prévenir l’intrusion de djihadistes. Une situation qui limite les perspectives agricoles des rapatriés.

    Attaques probables

    Le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) est effectivement actif dans certaines zones de réinstallation. « L’armée contrôle bien les villes secondaires à travers tout le Borno, mais ils ne tiennent pas pour autant les campagnes, souligne Vincent Foucher, chercheur au CNRS. L’Iswap fait un travail de fond [dans certaines zones rurales] avec des patrouilles pour prélever des taxes, contrôler les gens et même rendre la justice au sein des communautés. »

    Et bien que l’organisation Etat islamique se montre plus pacifique dans ses rapports aux civils que ne l’était Abubakar Shekau – le chef historique de Boko Haram, disparu en mai 2021 au cours d’affrontements entre factions djihadistes rivales –, les risques encourus par les populations non affiliées sont bien réels. « Si on renvoie des gens dans les villes secondaires, l’#Iswap pourrait bien les attaquer », prévient Vincent Foucher. Sans oublier les civils « partis travailler dans les territoires contrôlés par l’Iswap et qui ont été victimes des bombardements de l’armée ».

    Dans un rapport publié le 15 décembre, Amnesty International évoque les attaques qui ont ciblé des personnes rapatriées au cours de l’année 2021 à Agiri, New Marte et Shuwari. L’ONG ajoute que « certains ont été forcés [par les militaires] à rester dans les zones de réinstallation, malgré l’escalade de la violence ». D’un point de vue politique, la fermeture des camps serait un moyen de reconquérir des territoires et même de tenter de mettre un point final à un conflit de douze années. Même si cela revient, selon les termes de Vincent Foucher, à « laisser des gens avec peu de mobilité, encerclés par les djihadistes et forcés de cohabiter avec une armée sous pression ».

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/30/au-nigeria-la-fermeture-des-camps-de-deplaces-jette-des-milliers-de-personne

    #réfugiés #déplacés_internes #migrations #camps_de_réfugiés #fermeture #renvois #retour_au_pays (tag que j’utilise pour les réfugiés et pas les déplacés internes, en général, mais ça permettra de retrouver l’article, si besoin)

  • Un #rapport de l’ONU s’inquiète de l’augmentation des #violences_sexuelles liées aux #conflits

    Malgré une décennie de lutte, l’#ONU constate que les violences sexuelles restent une #arme_de_guerre dans de nombreux conflits et qu’elles continuent d’augmenter sur toute la planète. L’ONU analyse dans son dernier rapport (https://news.un.org/fr/story/2020/07/1073341) les violations constatées dans 19 pays, principalement contre des jeunes #filles et des #femmes.

    Les violences sexuelles augmentent dans la plupart des #conflits_armés. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’ONU sur les violences sexuelles liées aux conflits publié en juillet dernier.

    Le rapport insiste sur le fait que ce type de violence a un impact direct sur les déplacements en masse de populations, la montée de l’extrémisme, des inégalités et des discriminations entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, selon l’ONU, les violences sexuelles sont particulièrement répandues dans des contextes de détention, de captivité et de migration.

    Fin 2019, plus de 79 millions de personnes se trouvaient déplacées dans le monde. Cela signifie que près d’un pourcent de la population mondiale a dû abandonner son domicile à cause d’un conflit ou de persécutiosn. L’an denier, le nombre de déplacés a augmenté, tout comme le niveau de violences sexuelles se produisant sur des sites accueillant des déplacés.

    Ces violences ont notamment lieu quand des femmes et des filles mineures fuient des attaques. Ce 11ème rapport du Secrétaire général de l’ONU (en anglais) sur ce sujet se penche particulièrement sur les violences sexuelles utilisées comme tactiques de guerre ou comme une arme utilisée par les réseaux terroristes.

    Il dresse la situation dans 19 pays, entre janvier et décembre 2019, et se base sur des cas documentés par les Nations unies.

    En tout, 2 838 cas de violences sexuelles ont été rapportés dans ces 19 pays. Dans 110 cas, soit environ 4 % des cas, les victimes sont des hommes ou des garçons.

    #Afghanistan

    En 2019, la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a documenté 102 cas de violences sexuelles : 27 étaient liées au conflit qui oppose le pouvoir aux rebelles Talibans, touchant 7 femmes, 7 filles et 13 garçons.

    Alors que la plupart des agressions sont attribuées aux Talibans, les forces de sécurité et des milices pro-gouvernementales ont également été impliquées.

    #Centrafrique

    La Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) a confirmé 322 incidents de violences sexuelles liées aux conflits, affectant 187 femmes, 124 filles, 3 hommes, 2 garçons, et 6 femmes d’âge inconnu. Parmi ces cas, 174 sont des viols ou tentatives de viol et 15 cas sont des mariages forcés.

    Le gouvernement de Bangui a signé avec les groupes armés, en février 2019, un accord de paix qui appelle à la fin de toutes formes de violences liées au sexe. Mais les signataires continuent d’utiliser la violence sexuelle comme moyen de terroriser les civils, conclut le rapport de l’ONU.

    #Colombie

    En 2019, un organisme de l’État venant en aide aux victimes a recensé 356 victimes de violences sexuelles liées aux conflits dans un pays où sévissent de nombreux groupes criminels et armés. Dans quasiment 90 % des cas, il s’agissait de femmes et de filles. Près de la moitié des victimes avaient des origines africaines.

    51 cas d’abus ont été commis sur des enfants (31 filles et 20 garçons). Dans au moins une dizaine de cas, les agresseurs présumés appartenaient au groupe rebelle de l’Armée de libération nationale ou à d’autres groupes armés et organisations criminelles.

    #RDC

    En 2019, la mission de l’ONU en #République_démocratique_du_Congo (MONUSCO), a documenté 1 409 cas de violences sexuelles liées aux conflits, ce qui représente une hausse de 34 % depuis 2018.

    Parmi ces cas, 955 sont attribués à des groupes armés. Mais des membres de l’armée congolaise sont eux aussi impliqués dans 383 agressions. Enfin, la police nationale est responsable dans 62 cas.

    #Irak

    Au cours de l’année 2019, des civils qui étaient détenus par l’organisation de l’État islamique (OEI) en Syrie ont continué à retourner en Irak. Certains sont des survivants de violences sexuelles.

    En novembre dernier, le gouvernement régional du Kurdistan irakien a publié des statistiques sur les cas de disparition dans la communauté des Yazidis depuis 2014. Plus de 6 400 Yazidis ont ainsi été enlevés. Parmi eux près de 3 500 ont été libérés, en grande partie des femmes et des filles.

    Une commission crée en 2014 par les autorités régionales kurdes pour faire la lumière sur les crimes commis par l’OEI a enregistré plus de 1 000 cas de violences sexuelles liées aux conflits. Ces abus ont en grande partie touché les femmes et filles yazidies.

    #Libye

    La mission de l’ONU en Libye (MANUL) n’a pu vérifier que 7 cas de violences sexuelles qui ont touché 4 femmes, deux filles et un homme activiste pour les droits des LGBTQ.

    D’après le rapport, les femmes retenues dans le centre de détention très controversé de #Mitiga n’ont aucune possibilité de contester la légalité de leur détention. Ce centre est contrôlé par la « Force de dissuasion » qui est placée sous la responsabilité du ministère libyen de l’Intérieur.

    Quatre prisonnières ont été violées et forcées de se montrer nues. L’activiste pour les droits des LGBTQ a été victime d’un viol en groupe perpétré par des gardiens de la Force de dissuasion.

    La MANUL a aussi rapporté des schémas de violences et d’exploitation sexuelles, d’extorsion et de trafic de migrants dans des centres de détention de #Zaouïa, #Tadjourah, #Garian, #Tariq_al_Sikka à #Tripoli et #Khoms qui sont liés aux autorités chargées de la lutte contre la migration illégale.

    Certaines femmes et filles migrants sont exposées au risque d’être vendues pour des travaux forcés ou être exploitées sexuellement dans des réseaux criminels internationaux, dont certains sont liés aux groupes armées présents en Libye. A Tariq al-Sikka, deux filles, frappées en public, ont été victimes d’abus sexuels.

    #Mali

    En 2019, la force onusienne au Mali (MINUSMA) a enquêté sur 27 cas de violences sexuelles liées aux conflits, commis contre 15 femmes, 11 filles et un homme. Des accusations d’esclavage sexuel, de mariages forcés, de castration et de grossesses forcées ont également été rapportées.

    #Birmanie (#Myanmar)

    L’absence de responsabilité pour des violences sexuelles perpétrées contre la minorité musulmane #Rohingyas reste de mise.

    Une mission d’enquête sur les violences sexuelles en Birmanie a montré que ce genre d’agressions étaient une marque de fabrique de l’armée birmane lors des opérations qu’elle a menées en 2016 et 2017.

    De plus, comme le rappelle le rapport de l’ONU, les abus sexuels commis contre les femmes et filles Rohingyas étaient une #tactique_de_guerre qui avait pour objectif d’intimider, de terroriser et de punir les populations civiles.

    #Somalie

    La mission de l’ONU en Somalie (ONUSOM) a confirmé près de 240 cas de violences sexuelles liées aux conflits, dont l’immense majorité contre des mineures. Elles sont en majorité attribuées à des hommes armés non identifiés, au groupe des #Shebabs somaliens, mais aussi à des forces de #police locales et à l’armée somalienne. Près de la moitié de ces abus ont été commis dans l’État de #Jubaland, dans le sud-ouest du pays.

    #Soudan_du_Sud

    La mission onusienne de maintien de la paix au Soudan du Sud (MINUSS) a documenté 224 cas de violences sexuelles liées aux conflits, touchant 133 femmes, 66 filles, 19 hommes et 6 garçons.
    Soudan

    En 2019, l’opération de l’ONU au #Darfour (MINUAD) a constaté 191 cas de violences sexuelles contre des femmes et des filles. Les viols et tentatives de viol ont constitué près de 80 % des cas.

    Les agressions ont été attribuées à des nomades armés, des membres de l’#Armée_de_libération_du_Soudan et à des miliciens. Les forces de sécurité du gouvernement, dont les forces armés soudanaises et la police ont également été impliquées.

    #Nigeria

    En 2019, l’ONU a recensé 826 allégations de violences sexuelles liées aux conflits, dont des viols et des #mariages_forcés.

    La quasi-totalité de ces cas sont attribués à des #groupes_armés, dont #Boko_Haram et la #Civilian_Joint_Task_Force, une #milice d’autodéfense. Les forces de sécurité de l’État sont impliquées dans 12% des cas.

    Les efforts de l’ONU restent vains

    En avril 2019, une résolution (https://www.un.org/press/fr/2019/cs13790.doc.htm) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies reconnait le besoin d’une approche centrée sur les survivants pour informer et mettre en place des mesures pour lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits.

    La #résolution ne peut que constater que « malgré le condamnation répétées des violences, dont les violences sexuelles contre des femmes et des enfants dans des situations de conflit, et malgré l’appel à toutes les parties prenantes dans les conflits armés pour qu’elles cessent ce genre d’actes, ces derniers continuent de se produire. »

    Le rapport conclut en rappelant que l’#impunité accompagne souvent les #abus et que les efforts des parties impliquées dans un conflit à suivre les résolutions de l’ONU restent très faibles.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/26635/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-de-l-augmentation-des-violences-sexuell
    #guerres #guerre #viols

    ping @odilon

    • Violence sexuelle liée aux conflits : l’ONU plaide pour une nouvelle décennie d’action

      Il faut continuer à garder les crimes de violence sexuelle dans les conflits et leurs auteurs sous les projecteurs de la communauté internationale, a plaidé vendredi Pramilla Patten, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits.

      « Comme le dit la célèbre maxime juridique : justice doit être rendue et être vue comme étant rendue. Les survivantes doivent être considérées par leur société comme les détentrices de droits qui seront, en fin de compte, respectés et appliqués », a déclaré Mme Patten lors d’un débat du Conseil de sécurité sur ce thème.

      Outre Mme Patten, l’Envoyée spéciale du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie et deux responsables d’ONG, Khin Omar, fondatrice et présidente de Progressive Voice s’exprimant au nom du groupe de travail des ONG sur les femmes, la paix et la sécurité, et Nadia Carine Thérèse Fornel-Poutou, présidente de l’Association des femmes juristes de la République centrafricaine, ont pris la parole devant le Conseil.

      Selon la Représentante spéciale, le débat au Conseil de sécurité ouvre la voie à une nouvelle décennie d’action décisive, selon trois axes :

      Premièrement, l’autonomisation des survivantes et des personnes à risque grâce à des ressources accrues et à une prestation de services de qualité, afin de favoriser et de créer un environnement propice dans lequel elles peuvent signaler les violations en toute sécurité et demander réparation.

      Deuxièmement, agir sur la base des rapports et des informations reçus pour faire en sorte que les parties prenantes respectent les normes internationales.

      Troisièmement, le renforcement de la responsabilité en tant que pilier essentiel de la prévention et de la dissuasion, garantissant que lorsque les parties prenantes ne respectent pas leurs engagements, elles sont dûment tenues de rendre des comptes.

      « La prévention est la meilleure réponse. Pourtant, nous avons du mal à mesurer - ou même à définir - les progrès du pilier prévention de ce programme. Le respect est un exemple concret : la violence sexuelle persiste non pas parce que les cadres et obligations existants sont inadéquats, mais parce qu’ils sont mal appliqués », a souligné Mme Patten.

      « La résolution 1820 de 2008 ne demandait rien de moins que ‘la cessation immédiate et complète par toutes les parties aux conflits armés de tous les actes de violence sexuelle contre les civils’. Cette résolution a écrit une nouvelle norme et a tracé une ligne rouge. Maintenant, nous devons démontrer clairement quelles sont les conséquences quand elle est franchie », a-t-elle ajouté.
      Aller au-delà de la rhétorique

      De son côté, Angelina Jolie a rappelé la résolution 2467 adoptée par le Conseil de sécurité l’an dernier.

      « C’était la première à placer les survivantes, leurs besoins et leurs droits au centre de toutes les mesures. Mais les résolutions, les mots sur papier, ne sont que des promesses. Ce qui compte, c’est de savoir si les promesses sont tenues », a dit l’actrice américaine devant les membres du Conseil de sécurité.

      Celle qui est également réalisatrice de films a noté que la résolution 2467 a promis des sanctions, la justice et des réparations pour les victimes et la reconnaissance des enfants nés de viol.

      « Ce sont toutes des promesses qui doivent être tenues. Je vous exhorte donc tous à vous réengager aujourd’hui à tenir ces promesses : aller au-delà de la rhétorique et mettre en œuvre vos décisions », a dit Angelina Jolie.

      « Je vous prie de demander des comptes aux auteurs, d’aborder les causes profondes et structurelles de la violence et de la discrimination sexistes dans vos pays. Et s’il vous plaît, augmentez d’urgence le financement des programmes qui répondent aux besoins de tous les survivants, et en particulier des victimes invisibles - les enfants », a ajouté la star du cinéma qui a fait preuve ces 20 dernière années d’un engagement pour les causes humanitaires, notamment en faveur des réfugiés et des droits des femmes et enfants.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/26635/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-de-l-augmentation-des-violences-sexuell

  • Peeling back the layers on the role of private security companies in Africa

    Private military and security companies have been regular fixtures in conflicts across the globe. For Africa, these corporations became increasingly visible with their role in civil wars in Angola and Sierra Leone.

    More recently, reports in 2015 indicated the Nigerian government contracted a number of companies to aid in counterinsurgency efforts targeting #Boko_Haram.

    And a Russian contractor, the #Wagner_Group, has been actively involved in Sudan and the Central African Republic. Its involvement has included signing contracts that grant it access to potential diamond and gold deposits. Such agreements have been typical of private military and security companies, particularly in Africa. This was the case with Executive Outcomes’ deal with Sierra Leone’s government in the early 1990s.

    But understanding when and why these corporations are able to deliver effective services to clients has remained an elusive task.
    What are they?

    Private military and security companies are defined as legal entities that provide clients with a wide array of military and security services. This includes combat-oriented tasks, military or security training, logistical support and armed security and guarding. It can also include weapons procurement and installation.

    As a multibillion dollar industry, the list of companies is continually growing, as is demand for their services. In late 2018, the US Department of Defense reported nearly 50,000 contractors working under the auspices of such companies. Over 28,000 were in Iraq, Afghanistan, and Syria.

    Beyond the obvious role of combat support, these companies have also been increasingly used in services as diverse as anti-poaching efforts and combating maritime piracy.

    Civil war role

    For many governments, private military and security companies can become an attractive resource. This is particularly true in cases where the capacity of national armed forces is low and the government faces strong threats.

    But, how well do they perform?

    One recent investigation argued that contracting private military and security companies during wartime can actually increase military effectiveness – and with it, the intensity of conflict. Other scholars have explored their impact on the duration of conflicts. This research has suggested that conflicts in which higher numbers of these companies are contracted by a government are likely to be shorter than those with few or none.

    The rationale here is that a more competitive market incentivises the companies to perform better so they can win more contracts.

    Our recent assessment of private military activity, along with work from academics Deborah Avant and Kara Kingma Neu, questions this logic.

    We set out to try and understand how these companies interact. We also wanted to know the effect of these interactions.

    Competition or complementary?

    Private military and security companies frequently do compete over contracts. But we also found that once they were contracted they often collaborated. This was especially likely when a task was very big or when specialised services were needed.

    Observing and evaluating the delivery of specific services is difficult. Some research has compounded this difficulty by assessing effectiveness with generic measures such as conflict duration rather than whether the terms of the contract were met.

    It’s difficult accessing the terms of specific contracts because all the entities involved are private companies. This means that identifying how well they’re meeting the requirements of a specified contract is often unknown. This is a huge challenge for researchers who rely primarily on quantitative assessments to explore these dynamics.

    We also drew attention to how quantitative analyses, in the absence of in-depth investigation, could lead scholars to miss important dynamics in how these companies influence conflicts.

    Exploring the evidence

    We looked at Sierra Leone’s civil war, which began in 1991 when the Revolutionary United Front invaded the country from neighbouring #Liberia.

    Our analysis shows that at no time during the conflict were rival private military and security companies operating simultaneously in the country. For example, the #Gurkha_Security_Guards was contracted in early 1994. But it quickly exited when rebels ambushed and killed their leader. After the company had left, Executive Outcomes was contracted to thwart the #Revolutionary_United_Front threat. In the data, presence in the same year is inaccurately treated as competition.

    We also found that when multiple groups were contracted simultaneously, their repertoire of services didn’t overlap. In other words, they weren’t competing with one another because their services were complementary. From our perspective this increased their ability to execute their mission effectively.

    For instance, #Executive_Outcomes owned and operated a number of subsidiaries, including groups like #LifeGuard_Management and #Ibis_Air. It used these groups to carry out specialised services such as mine security and air transport. These were pivotal in providing Executive Outcomes the best opportunity to regain territory from the Revolutionary United Front while training the Sierra Leone military.

    But the simultaneous presence of each of the companies is not indicative of competition.

    We also found that although hiring the companies shifted the balance of power in the government’s favour by 1996, the conflict wouldn’t end completely until 2002.

    Our qualitative assessment highlighted that, instead of the companies helping to bring the conflict to an end, the same data could actually indicate that they simply managed its intensity.

    This analysis underscores the need to really come to grips with the concept of effectiveness of private military and security companies. It also suggests that more work needs to be done on uncovering insights on contract terms and conditions, however aspirational a task.
    Conclusions

    We are not suggesting that private military and security companies should be avoided. They have proven to be useful alternatives for organisations such as the #UN and the #World_Food_Programme. Rather, our analysis points to the need to fully understand the intricacies of their interactions – not only with the entities that contract them, but with one another.

    This is particularly important in Africa. Foreign investment by both Russia and China is likely to see an increase in private military and security companies hired to protect their investments.

    This might increase security in the region. But depending on the terms of the contracts and the clients these organisations are accountable to, it may not be in the best interests of the states where they operate.

    In addition, a more complete understanding of the roles undertaken by private military and security companies during conflict is necessary to fully understand their effects on conflict dynamics, including duration.

    Recent work has moved in this direction with event datasets like the Private Security Event Database. This provides information on where these companies operate, their clients and the services they provide. Though real time information on contracts and events is likely to prove difficult to get, using historical datasets like this can increase our understanding of their influence.

    For governments, the expanding list of services in an increasingly globalised market allows for greater opportunity to fill real or perceived gaps in security. In certain cases, private military and security companies may be used to insulate a regime from collapse.

    Regardless of the reasons, the interactions between the companies and the influence they have on conflict and stability will continue to be important.

    https://theconversation.com/peeling-back-the-layers-on-the-role-of-private-security-companies-i
    #privatisation #armées #milices #guerres #guerres_civiles #Angola #Sierra_Léone #contractors #Afrique #Russie #FAO #Chine

    ping @albertocampiphoto

  • #Boko_Haram : 40% des armes saisies sont de fabrication française

    Le #Tchad a révélé que près de 40% des armes saisies par son armée aux membres de Boko Haram sont de fabrication française.

    Le ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla Ben Bakari a indiqué qu’autour de « 40% des armes saisies par les forces armées du Tchad aux combattants de Boko Haram sont de fabrication française », rapporte Anadolu Agency. L’annonce a été faite par l’officiel, ce mercredi 4 mars 2015, à Yaoundé, à l’occasion d’une visite de travail au Cameroun.

    Hassan Sylla Ben Bakari a indiqué qu’il ne désignait pas la France comme un fournisseur d’armes de la secte Boko Haram. Il s’agit d’un avertissement afin que Paris contrôle mieux les circuits de vente de matériel militaire. « Mon pays montre ces images et continuera de les montrer afin que ceux qui les fabriquent sachent que ces armes ne se retrouvent pas là où elles doivent être », a poursuivi le ministre tchadien de la Communication.

    http://africa24.info/2016/01/01/boko-haram-40-des-armes-saisies-sont-de-fabrication-francaise
    #armes #armement #France #terrorisme #djihadisme

  • Niger : 100 000 nouveaux réfugiés et déplacés

    L’ONU tire à nouveau la sonnette d’alarme au Niger, pays en proie à l’#insécurité où les activités des #groupes_armés, notamment #Boko_Haram, sont à l’origine de nombreux déplacements de populations. L’ONU estime ainsi que cette année, quelque 2,3 millions de personnes, soit 10,4% de la population, auront besoin d’une assistance humanitaire. Un constat établi jeudi lors d’une réunion entre agences de l’ONU, des représentants d’ONG et des partenaires.

    Depuis le mois de janvier, plus de 100 000 nouveaux #réfugiés et déplacés ont été recensés au Niger, alors que le pays en abritait déjà quelque 300 000. Et les inquiétudes sont localisées. À #Diffa notamment, dans le sud-est, région frontalière de l’État nigérian de #Borno, les groupes armés tels que Boko Haram ont provoqué le mouvement d’environ 25 000 personnes.

    Toujours près de cette frontière nigériane, mais plus à l’ouest, dans la région de #Maradi, ce sont ici environ 20 000 Nigérians qui ont fui les #violences de leur pays.

    Il y a aussi les zones proches des #frontières maliennes et burkinabè, dans les régions de #Tahoua et #Tillabéry. Des zones très instables selon l’ONU qui ont vu l’arrivée de 70 000 personnes.

    Pour faire face à cette situation, il faut de l’argent. Pourtant, les Nations unies déplorent un manque de ressources. Pour 2019, les besoins humanitaires sont chiffrés à 383 millions de dollars, mais sur cette somme, seuls 15% ont pu être mobilisés à l’heure actuelle.


    https://www.infomigrants.net/fr/post/17401/niger-100-000-nouveaux-refugies-et-deplaces?ref=tw_i
    #Niger #migrations #IDPs #déplacés_internes #instabilité

    ping @karine4 @isskein

  • De violentes attaques au Nigéria poussent des milliers de réfugiés à fuir vers le Niger

    Une récente flambée de violence dans le nord-ouest du Nigéria a forcé près de 20 000 personnes à fuir au Niger en quête de sécurité depuis le mois d’avril.

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par la détérioration croissante de la sécurité au Nigéria et travaille en étroite collaboration avec les autorités nigériennes pour apporter une assistance de base aux nouveaux arrivants et les enregistrer. Plus de 18 000 personnes sont déjà passées par les premières étapes du processus d’enregistrement.

    Ce tout dernier regain de violence n’est pas lié à #Boko_Haram. Il semblerait que les gens fuient pour des raisons multiples, notamment des échauffourées entre des agriculteurs et des éleveurs de différents groupes ethniques, une poussée du vigilantisme ainsi que des enlèvements contre rançon dans les États nigérians de Sokoto et de Zamfara.

    Les personnes qui ont fui le Nigéria disent, après leur arrivée au Niger dans la région de Maradi, avoir assisté à des déchaînements de violence contre des civils, dont des attaques à la machette, des enlèvements et des violences sexuelles. Ces nouveaux arrivants sont en majorité des femmes et des enfants.

    L’insurrection menée par Boko Haram s’est déjà propagée jusqu’au Niger où la région de Diffa en subit les conséquences depuis 2015. À l’heure actuelle, la région accueille près de 250 000 personnes déracinées, dont des réfugiés nigérians et des citoyens nigériens déplacés dans leur propre pays.

    Le Niger continue de donner l’exemple au niveau régional, en offrant la sécurité aux réfugiés qui fuient les conflits et les persécutions dans de nombreux pays. Ce pays conserve ses frontières ouvertes malgré la violence qui continue de sévir dans plusieurs pays voisins au Nigéria, au Mali et, plus récemment, au Burkina Faso.

    Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup se sont installés tout près de la frontière avec le Nigéria où le risque d’incursions armées demeure très élevé. Le HCR, les autres agences des Nations Unies et les partenaires étudient avec le gouvernement la possibilité de les transférer dans des villes et des villages situés plus à l’intérieur des terres.

    Outre l’aide apportée aux nouveaux venus du Nigéria, le HCR prévoit de soutenir les familles hôtes qui ont toujours fait preuve de solidarité envers les personnes déracinées et les ont accueillis sous leur toit, malgré l’insuffisance de leurs propres ressources et d’un manque d’accès aux services essentiels.

    Depuis début 2018, les violences perpétrées par des éléments de Boko Haram dans la région de Diffa se sont également intensifiées de façon considérable, avec un très lourd bilan en termes de victimes civiles ainsi que des mouvements secondaires sans précédent dans la région.

    Le Niger accueille actuellement plus de 380 000 réfugiés et demandeurs d’asile originaires du Mali et du Nigéria, sans compter ses propres déplacés internes. Le pays a également offert refuge à 2782 demandeurs d’asile transférés par avion pour les protéger de l’insécurité en Libye, dans l’attente de solutions durables.


    https://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2019/5/5cecffeca/violentes-attaques-nigeria-poussent-milliers-refugies-fuir-vers-niger.html
    #réfugiés_nigérians #Niger #Nigeria #migrations #asile #réfugiés #violence #conflit #ISIS #EI

    ping @karine4

  • L’Afrique, du #Sahel et du #Sahara à la #Méditerranée : intégrations, #circulations et #fragmentations

    Catherine Fournet-Guérin et Géraud Magrin
    L’Afrique, du Sahel et du Sahara à la Méditerranée : intégrations, circulations et fragmentations [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    Africa, from the Sahel and the Sahara to the Mediterranean Sea. Integrations, circulations and fragmentations
    Alexis Gonin

    Le #foncier_pastoral au Sahel, des #mobilités fragilisées [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    Pastoral land tenure in Sahel : jeopardized mobilities)
    #pastoralisme
    Ronan Mugelé

    La #Grande_muraille_verte au Sahel : entre ambitions globales et ancrage local [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    The great green wall in Sahel : from global to local ambitions
    Géraud Magrin et Christine Raimond

    La région du lac #Tchad face à la crise #Boko_Haram : interdépendances et vulnérabilités d’une charnière sahélienne [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    The Lake Chad region and Boko Haram crisis : links and vulnerability of a sahelian hinge
    Anne Bouhali

    Les places marchandes du #made_in_China au #Caire et à# Oran : #mondialisation et transformations des espaces et des pratiques de consommation [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    The marketplaces of made-in-China goods in Cairo and Oran : globalization and transformations of consumption spaces and practices
    Nora Mareï et Olivier Ninot
    #Chine #Chinafrique

    Entre Afrique du Nord et de l’Ouest, les #relations_transsahariennes à un moment charnière [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    Between north Africa and west Africa : trans-Saharan relations at a key moment
    Alice Franck

    L’échec de la partition d’un État à la charnière entre monde arabe et Afrique subsaharienne : le cas du #Soudan [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    The failure of the partition of a pivotal State between the arab world and sub-saharan Africa : the case of Sudan
    Raphaëlle Chevrillon-Guibert et Géraud Magrin

    Ruées vers l’#or au #Soudan, au #Tchad et au Sahel : logiques étatiques, mobilités et contrôle territorial [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    Gold rushes in Sudan, Chad and the Sahel : state logic, mobility, territorial control
    Laurent Gagnol
    #extractivisme #mines_d'or #mines

    Marginalité, spécificités et instabilité du #tourisme saharien [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    Marginality, specificities and instability of Saharan tourism
    Pierre-Arnaud Chouvy

    Du #kif au #haschich : évolution de l’industrie du #cannabis au #Maroc [Texte intégral disponible en juillet 2019]
    From kif to hashish. the evolution of the cannabis industry in Morocco

    #drogues


    https://journals.openedition.org/bagf/2953
    #revue

  • Anatomy of a Killing - BBC News

    Voici une recherche (Forensic research) très impressionnante sur cette histoire horrible : La démarche devrait beaucoup intéresser @simplicissimus et peut-être pourrions nous reparler et débattre de ce que le BBC a réussi à faire ici. Je reste sans voix.

    https://www.youtube.com/watch?v=4G9S-eoLgX4

    In July 2018 a horrifying video began to circulate on social media. It shows two women and two young children being led away at gunpoint by a group of Cameroonian soldiers. The captives are blindfolded, forced to the ground, and shot 22 times.

    #cameroun #nigéria #meurtres #boko_haram

    • These women and children while being led to their deaths the soldiers accused them of belonging to the jihadist group Boko Haram graphic tissue here they’re blindfolded posted the ground and shot a close-range 22 * one of the women still has the baby strapped to her back the video began to circulate on my 10th 2018 some claimed that this atrocity took place in Molly where government soldiers have been fighting Boko Haram since 2014 the government of Cameroon initially dismissed the video as fake news a month later they announce the seven members of the military wear under investigation but there has still been no official admission that these killings were carried out in cameroonian song by government soldiers and there is still no guarantee that anyone will be held to account so how can we tell what really happened here over the next few minutes we’re going to follow these women and children on the short walk to the end of their lives and to glean from this video the clues that tell us where this happened when it happened and who was responsible for this atrocity this looks like the kind of Dusty anonymously track that could be anywhere in the Sahel what the first 40 seconds of the film capture a mountain range with the distinctive profile we spent hours trying to match this rage to the Topography of Northern Cameroon and then in Late July we received a tip-off from a cameroonian sourced have you looked at the area near Santa Fe close to the town of side of it we found a match for the Ridgeline it this is the scene on a dirt road just outside of Village called crime Alpha a few hundred meters away is the border with Nigeria the video also reveals other details that can be matched precisely to what we see on the satellite imagery this track these buildings and these trees putting all this evidence together we can say with certainty but the killings took place here less than a kilometer away instead of it we found this compound and identify this the combat Outpost used by the cameroonian military and their fight against Boko Haram will come back to this base later exactly when the killings took place at First Sight harder to say but again the video contains Clues this building is visible and satellite imagery but only until February 2016 the murders must have happened before that date satellite images also captured this structure the Wolves surrounding it I’ll present an imagery dated March 2015 but it not yet been built in November 2014 giving earliest possible date for the atrocity the video also reveals this footpath a part that only appears in the hot dry season between January and April less obvious clues in the video as they leave these women away the soldiers like moving sundials cost Shadows on the track a simple mathematical formula tells us the end the sun in comparison to the Horizon we can also see what direction the light is coming from when we add this data to our location we can get a precise time frame for this event The Killing between March 20th and April 5th 2015 we now know where this happened and we know when it happened but who are the men who murdered these women and children in July is Serta Roma Bakery cameroon’s minister of communication insisted that the killers are not cameroonian soldiers and presented what he claimed was irrefutable evidence from the video itself the weapons he said I’m not those used by the cameroonian Army in this area of operation but your analysis shows that one of these is a Serbian made the stopper M21 it’s rare in sub-Saharan Africa but it is used by some divisions of the cameroonian military also claimed that a close examination of the shoes the soldiers wearing colorful Forrestal camouflage in the phone knows he said cameroonian soldiers wear pale desert style fatigues a closer look at the evidence reveals this cancel just seen here in a 2015 report by Channel 4 News filmed inside of it wearing darker forestal fatigues similar to those seen in the video on Facebook we also found these pictures cameroonian soldiers wearing the same type of camouflage the images attack to CertiFit but carry also question why the soldiers are not wearing the standard combat gear of troops stationed in that area be helmets bulletproof vest and ranges boots Beyonce is that the soldiers when those house on patrol they would just a few hundred metres away from the combat Outpost we saw earlier we know that this is a military base because we match the features visible in satellite imagery to the details in the channel 4 news report that was short hair in 2015 new movies this year and I Misty International investigators spoke with residents who have been displaced by the fighting to a nearby Town among them was the man who said that sold these women and children being brought into the base by cameroonian soldiers a short while after they will either way he said he heard gunfire in August there was a sudden change in the government Fishing Off 2 weeks of denying that these killings took place in Cameroon vicari announced that seven members of the cameroonian military had been arrested and we’re under investigation or analysis has and avoid three men who actually pulled the trigger one of them is this man introduced at the start of the film as chocho that links the nickname chocho to a soldier called Syriac patiala is among the detainees named by the government the BBC has also spoken with a former cameroonian Soldier to confirm but this is chocho cyriak patiala at the end of the film we see him again blindfolding the little girl he’s about to kill a few seconds later he draw his weapon and opens fire analysis Identify two other guns that were used in The Killing one of them was in the hands of this man we see him here blindfolding the woman with the baby seconds before the shooting starts resource identified him as Barnabas go no so we would not able to confirm this identification a very similar name Barnabas Donna Sue appeared 11 days later on the government’s List of soldiers under investigation the 3rd weapon used in The Killing is the Zastava M21 we saw earlier it is in the hands of a man introduced in the video as second-class cobra so who is Cobra of the women and children are killed Cobra is the lost man still firing into the body’s one of his colleagues calls out tangle leave it there dead when he still does not stop shooting the cold out again that’s enough tanker that’s enough the name Sanger also appears list of men under investigation suggesting but Cobra is a nickname for Lance corporal Tanga another man named among those arrested is Etienne Sebastian he’s the platoon commander who was interviewed by channel 4 news in 2015 as far as week until he does not appear in the video we put these findings to the government of Cameroon who responded Honda investigation right now until the investigation has been concluded and that hold of them will be given a fair trial new due process was extended to the two women killed outside set of it and no presumption of innocence was a foot to the children who died with them
      In July 2018 a horrifying video began to circulate on social media. It shows two women and two young children being led away at gunpoint by a group of Cameroonian soldiers. The captives are blindfolded, forced to the ground, and shot 22 times.

      The government of Cameroon initially dismissed the video as “fake news.” But BBC Africa Eye, through forensic analysis of the footage, can prove exactly where this happened, when it happened, and who is responsible for the killings.

      Warning: this video contains disturbing content

      Investigation by Aliaume Leroy and Ben Strick.
      Produced by Daniel Adamson and Aliaume Leroy.
      Motion Graphics: Tom Flannery

      Please subscribe HERE http://bit.ly/1rbfUog

    • (je commente ici…)

      Intéressant (et horrible !) La localisation par la ligne de crête me laisse très dubitatif. Elle me semble habiller une localisation obtenue par des moyens plus … classiques ; peut-être pour protéger une source.

      En particulier, la suite de la vidéo montre que les enquêteurs ont eu accès directement sur place, par exemple lors du reportage sur le poste militaire, à diverses informations, notamment l’identité des participants.

      Le recoupement entre images et vues par satellite interviennent plus comme confirmation ou pour préciser la localisation des séquences : les constructions sont vraiment sommaires et elles manquent totalement d’éléments remarquables. Sans localisation globale, rien de tout cela n’est utilisable.

  • Shifting relationships, growing threats: Who’s who of insurgent groups in the Sahel

    In the six years since a separatist rebellion broke out in northern #Mali in January 2012, armed groups in West Africa’s Sahel region have grown considerably in both number and the complexity of their ever-evolving relationships with one another.


    http://www.irinnews.org/analysis/2018/02/15/Sahel-militant-groups-Mali-Niger-threat
    #Sahel #Niger #Nigeria #Burkina_Faso #Tchad #ISIS #Etat_islamique #EI #boko_haram #djihadisme
    cc @reka

  • Once Upon a Game Reserve: Sambisa and the Tragedy of a Forested Landscape | Environment & Society Portal
    http://www.environmentandsociety.org/arcadia/once-upon-game-reserve-sambisa-and-tragedy-forested-landscape

    Covering about 518 km² of landscape on a flatland and drained by the Ngadda and Yedseram Rivers, Sambisa’s lush greenery could rightfully be called a pearl in the semi-desert environment that characterizes most parts of the upper region of northern Nigeria. For a long time, it was home to a variety of wild animals such as bush elephants, leopards, lions, hyenas, baboons, monkeys of various species, and gazelle, as well as about 62 different species of birds. It was also rich in flora such as acacia, baobab, rubber, tamarind, terminalia, and date palm, to mention a few. As late as the 1970s, Sambisa attracted tourists for safaris. Today, however, the story has changed. The once-thriving game reserve is dead. The animals are gone. What remains in abundance in the green landscape is a battalion of Nigerian troops battling a motley of brutal terrorists that specialize in killings, bombings, beheadings, and the abduction of girls and women for sex slavery. The forest has lost its serenity and sanctity. It has transformed from a game reserve for human and animal pleasure into a human abattoir of unimaginable proportions.

    #Nigeria #forêt #conservation #conflit #boko_haram

  • Au Cameroun, les réfugiés de Boko Haram luttent pour le reboisement de leur camp
    https://reporterre.net/Au-Cameroun-les-refugies-de-Boko-Haram-luttent-pour-le-reboisement-de-le

    « C’est ma maison juste ici, j’ai prêté une partie de mon terrain pour le projet de reboisement. » Au beau milieu d’une plaine de sable et d’herbes brûlées par le soleil, Boubakary Ousmane nous ouvre les portes d’un petit jardin verdoyant, rempli de jeunes pousses en pot. Moringa, margousier, leucaena, ces arbres seront utilisés pour le bois de chauffage, le fourrage du bétail ou encore pour leurs vertus médicinales. Il y a quelques mois, celui que l’on surnomme le « prince de #Gawar » a accepté de mettre à disposition sa parcelle pour la création de cette pépinière. « Le projet permettra de rétablir la paix entre les habitants », espère-t-il. Comme le village de Gawar, trois autres sites de production de plantes ont vu le jour. Au total, 100.000 semis ont déjà été mis en terre. « Notre objectif est d’atteindre les 200.000 plants d’ici fin 2018 », annonce Job Nguerebaye, l’instigateur du projet. À la pépinière de Minawao, où les arbustes atteignent déjà un mètre de haut, des réfugiés et des habitants de villages voisins ont été recrutés pour entretenir les #cultures. Un moyen de garantir une cohabitation pacifique entre les populations tout en créant des activités génératrices de revenus, selon le coordinateur. « Ici, les communautés hôtes sont vulnérables et elles le sont devenues encore plus depuis l’installation du camp. L’objectif du projet est de réduire la pauvreté en créant de l’#emploi_local », explique le Camerounais.

    #Boko_haram #Cameroun #exil #conflit #reboisement #vulnérabilité #création_d'emploi #charbon_végétal

  • In the eye of the storm: Niger and its unstable neighbors

    A poor, sun-scorched Sahel country, #Niger is rapidly becoming a key U.S. and Western counterterrorism ally. The former French colony already hosts French troops, and, as part of its #TransSahara_Counter-Terrorism_Initiative, the United States is building a
    $100 million drone base there to monitor and respond to terrorist activities across the Sahel. Germany is also building a military outpost in Niger to support the U.N. mission in #Mali.

    https://www.brookings.edu/blog/order-from-chaos/2017/06/13/in-the-eye-of-the-storm-niger-and-its-unstable-neighbors
    #drones #terrorisme (lutte contre le -) #Sahel #USA #Etats-Unis #armées #bases_militaires #Allemagne #Boko_Haram

  • Poverty and state abuse, not religion, push Africans to ...
    http://news.trust.org/item/20170907154106-rm8s2

    Poverty and state violence, not religion, are driving young Africans to join militant groups, the United Nations said on Thursday, after interviewing almost 600 recruits.

    It is easiest for organisations like al-Shabaab and Boko Haram to recruit young people who are unemployed and frustrated about lack of opportunities and services in remote areas, the U.N. Development Programme (UNDP) said.

    But researchers found about 70 percent of recruits said their “tipping point” was a government action, often the arrest or killing of a friend or relative by security forces.

    “Contrary to popular narratives, those who join extremist groups tend to have lower levels of religious or formal education and less understanding of the meaning of religious texts,” UNDP said in a statement.

    “Actually understanding one’s religion can strengthen resilience to the pull of extremism.”

    Interviews with non-militant youths showed that receiving at least six years of religious schooling reduced the likelihood of joining an extremist group by a third.

    The Islamist Boko Haram group, whose brutal eight-year campaign in northeast Nigeria shows no sign of ending, accounted for more than half of 33,000 deaths caused by militant attacks in Africa between 2011 and 2016, the U.N. said.

    #enrôlement #pauvreté #no_futur

  • Les médias proches de la mafia djihadiste : #Attentats_islamistes : l’incroyable frilosité des médias et du gouvernement français. Ils ne doivent jamais employer les termes #islam_radical, #islamiste et #djihadiste. « Dénoncer les attentats perpétrés par #Daech, #Al_Qaïda ou #Boko_Haram sans jamais utiliser les trois termes précités... ». Est-ce mieux dans les Réseaux sociaux ? Ces derniers sont ce que vous en faite ; alors : réveillez-vous ! Riposte Laïque a raison depuis dix ans, mais cela agace les juges !
    http://lenouveaucenacle.fr/attentats-islamistes-lincroyable-frilosite-des-medias-francais
    https://ripostelaique.com/islam-riposte-laique-a-raison-depuis-dix-ans-mais-cela-agace-les-juge

  • Torture and Detention in Cameroon - Forensic Architecture
    http://www.forensic-architecture.org/case/cameroon

    Since 2014, Cameroon has been at war with Boko Haram, the armed extremist group responsible for thousands of murders and abductions across the Lake Chad Basin.

    Trained and supported by U.S and European governments and armed by Israeli private companies, the Cameroonian security forces are acting with increasing impunity against civilians in the country’s impoverished Far North region.

    Amnesty International has collected evidence of over a hundred cases of illegal detention, torture and extra-judicial killing of Cameroonian citizens falsely accused of supporting or being a member of Boko Haram, at around twenty sites across the country.

    Using testimony and information supplied by Amnesty International, Forensic Architecture reconstructed two of these facilities – a regional military headquarters, and an occupied school – in order to confirm and illustrate the conditions of incarceration and torture described by former detainees.

    At the two sites, detainees were kept in degrading and inhumane conditions in dark, crowded, airless cells. All were fed poorly, and most were tortured routinely. Dozens of detainees report witnessing deaths at the hands of Cameroon’s elite military unit, the Rapid Intervention Battalion (BIR), or the Cameroonian intelligence agency, the DGRE.

    Cameroun. Un rapport d’Amnesty International met en lumière des crimes de guerre dans la lutte contre Boko Haram, dont le recours à la torture | Amnesty International
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/07/cameroon-amnesty-report-reveals-war-crimes-in-fight-against-boko-haram-incl
    https://www.amnesty.org:443/remote.axd/amnestysgprdasset.blob.core.windows.net/media/16045/11-bir-2.jpg?preset=fixed_1200_630

    • Des détenus passés à tabac, placés dans des positions insoutenables et soumis à des simulacres de noyade, parfois torturés à mort

    • Torture généralisée sur 20 sites, y compris quatre bases militaires, deux centres dirigés par les services de renseignement, une résidence privée et une école

    • Les États-Unis et les autres partenaires internationaux appelés à établir si leur personnel militaire a eu connaissance des actes de torture infligés sur l’une des bases

    Au Cameroun, des centaines de personnes accusées, souvent sans preuve, de soutenir Boko Haram sont violemment torturées par les forces de sécurité, a déclaré Amnesty International dans un nouveau rapport publié jeudi 20 juillet 2017.

    Sur la base de dizaines de témoignages corroborés par des images satellitaires, des photos et des vidéos, le rapport intitulé Chambres de torture secrètes au Cameroun : violations des droits humains et crimes de guerre dans la lutte contre Boko Haram rassemble des informations sur 101 cas de détention au secret et de torture qui auraient eu lieu entre 2013 et 2017 sur plus de 20 sites différents.

  • #Amnesty dénonce les « chambres de #torture secrètes au #Cameroun »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200717/amnesty-denonce-les-chambres-de-torture-secretes-au-cameroun

    Dans un rapport paru ce jeudi, l’ONG Amnesty #International dénonce la détention au secret et la torture par les forces de sécurité camerounaises des prisonniers soupçonnés de faire partie du groupe armé #Boko_Haram. Elle note également la présence de militaires français et américains sur une base utilisée comme centre de détention à Salak, dans le nord du pays.

    #Amnesty_international

  • DTM Round XVI Report – May 2017

    The escalation of #Boko_Haram violence in 2014 resulted in mass displacement in northeastern Nigeria. To better understand the scope of displacement and assess the needs of elected populations in Northeastern Nigeria, the International Organization for Migration (IOM) implemented its Displacement Tracking Matrix (DTM) program in September 2014 in collaboration with the National Emergency Management Agency (NEMA) and the State Emergency Management Agencies (SEMAs). IOM’s DTM is used in countries around the world to track displacement caused by natural disasters and conflict.


    http://www.globaldtm.info/dtm-round-xvi-report-may-2017
    #Nigeria #IDPs #déplacés_internes #asile #migrations #réfugiés #rapport #chiffres #statistiques #cartographie #visualisation

  • #Boko_Haram au #Nigeria : la bataille est remportée, mais pas la guerre ?

    Espiègle et légèrement débraillé, #Usman_Abakyari est de ces personnes qui forcent la sympathie. Mais à peine est-il question de Boko Haram, l’insurrection djihadiste qui traumatise le nord-est du Nigeria depuis sept ans, que l’ingénieur-hydraulicien devient grave.

    https://www.irinnews.org/fr/reportage/2017/05/04/boko-haram-au-nigeria-la-bataille-est-remport%C3%A9e-mais-pas-la-guerre
    #Etat_islamique #ISIS #EI

  • Photo Essay: Children Who Escaped #Boko_Haram Live in Shadow of #Famine

    As severe hunger takes hold in northeast Nigeria, the U.N. estimates that nearly a half-million children under five will suffer from acute malnutrition this year, and 90,000 may die. Photojournalist #Danielle_Villasana tells the stories behind the devastating numbers.


    https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2017/03/20/photo-essay-children-who-escaped-boko-haram-live-in-shadow-of-famine

    #faim #enfants #enfance #photographie
    cc @albertocampiphoto