• 125 000 / C’est le nombre de personnes victimes de torture réfugiées en France, qui restent hantées par les bruits des violences subies.
    « Les souffrances, souvent invisibles, produites par la torture, sont complexes et durables. Elles sont difficiles à exprimer par les personnes qui ont survécu aux traitements humiliants visant à les détruire en tant qu’êtres humains. » Centre Primo Levi

    Le Centre Primo Levi lance la première pétition silencieuse
    http://www.thesoundofsilence.fr

    En France, plus de 125 000 personnes, réfugiées sur notre sol ont été victimes de torture ou de violence politique dans leur pays d’origine. Ces hommes, ces femmes, ces enfants originaires de Syrie, de République Démocratique du Congo, de Tchétchénie, de Tunisie…, ont vécu l’horreur : ils ont été torturés, violés, tabassés, humiliés, enfermés arbitrairement, témoins de scènes insupportables… Cherchant refuge et protection en France, ils doivent pouvoir recevoir des soins appropriés pour faire face aux blessures physiques et aux traumatismes psychiques causés par la torture, sans lesquels aucune reconstruction, aucun avenir n’est possible.

    Depuis 1995, le Centre Primo Levi leur vient en aide en leur apportant des soins et un accompagnement spécifiques, mais les capacités d’accueil des quelques centres spécialisés comme lui sont largement insuffisantes.

    Afin d’alerter le gouvernement et le grand public sur la nécessité d’accompagner ces victimes, l’association, en collaboration avec Grey Paris, a lancé l’opération « The sound of silence » en proposant la première pétition silencieuse.

    « En 2012, nous avions réalisé une première campagne autour des objets du quotidien qui peuvent avoir un sens douloureux pour les personnes victimes de la torture. Dans le prolongement, nous avons voulu centrer cette nouvelle campagne sur les bruits de la torture qui, des décennies plus tard, continuent à les hanter. Des souffrances invisibles qui nécessitent des soins adaptés », Romain Arrigoni et Nicolas Richard, créatifs.

    Grâce à un site internet dédié ( www.thesoundofsilence.fr ), vous êtes invité à donner symboliquement de votre silence pour ceux qui restent à jamais hantés par les bruits de la torture. Celui-ci est alors matérialisé instantanément : les sillons d’un vinyle noir illustrant la violence s’emplissent de blanc au rythme du silence donné.

    Pour le lancement de ce projet, Frédéric Bouraly, Lorie, Agnès B., Michel Brugière, Sam’s et les LEJ ont accepté de participer à une expérience immersive filmée. La vidéo, visible sur le site internet, met en avant leurs réactions face à un parcours regroupant des témoignages de victimes et des explications à propos des souffrances endurées par celles-ci.

    Avec « The sound of silence », nous tenons à démontrer que le silence peut résonner plus fort que les bruits de la torture.

    Les signatures seront remises à la Ministre de la Santé et des Affaires sociales avec le texte de la pétition dans lequel est listé un certain nombre de mesures visant à adapter le dispositif de santé public aux besoins de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants en souffrance.

    Cette opération n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aide de Full Dawa Prod, l’Espace K (11ème arrondissement), IPANEMA Music, Possible et Little Big Web. Un grand merci également à l’agence Grey Paris pour son enthousiasme, sa créativité et son investissement .

    Le Centre Primo Levi est la plus importante structure en France spécifiquement dédiée au soin des victimes de la torture et de la violence politique réfugiées sur notre sol.
    http://www.primolevi.org

    #torture #Centre_Primo_Levi #thesoundofsilence.org

  • Loi immigration : sommés de dénoncer des étrangers
    source : Centre Primo Lévi
    http://www.primolevi.org/actualites/loi-immigration-sommes-de-denoncer-des-etrangers.html

    Ce texte du projet de loi de maîtrise de l’immigration ouvre une brèche dangereuse sur la levée du secret professionnel dans des secteurs essentiels de la vie citoyenne

    Un projet de réforme du droit des étrangers est en cours d’examen au Parlement. S’il prévoit la possibilité de cartes de séjour pluriannuelles (entre 1 et 4 ans, au lieu de 1 an aujourd’hui), il instaure également un mécanisme de contrôle permanent qui implique de nombreux organismes privés et publics. 34 associations, dont le Centre Primo Levi, demandent la suppression de cette mesure.

    Le texte du projet de loi de maîtrise de l’immigration ouvre une brèche dangereuse sur la levée du secret professionnel dans des secteurs essentiels de la vie citoyenne comme la santé, l’école, l’emploi et le social à travers ses articles 8, 22 et 25.

    Si le projet de loi initial allonge les durées de validité de la carte de séjour, ce qui est bénéfique pour lutter contre la précarité des titres et donc des situations des personnes, il instaure en revanche un principe de surveillance permanente.

    Alors que l’obtention d’un titre de séjour, soumise déjà à de multiples obligations, vérifications et production de preuves, leur aura été accordée, celle-ci pourrait maintenant être remise en cause à tout instant, créant finalement un climat de doute sur la sincérité de leur situation. Ils deviendraient alors de potentiels fraudeurs, alors même qu’ils ont répondu à toutes les conditions juridiques pour obtenir leur titre.

    Le projet de loi crée lui-même les conditions de ces contrôles avec la levée inédite du secret professionnel pour plusieurs organismes et leur personnel. Si les articles 8 et 25 sont votés en l’état, Pôle emploi, les écoles et universités, les établissements de santé publics et privés, les fournisseurs d’énergie et opérateurs de téléphonie ou encore les établissements bancaires auront l’obligation de fournir toute information que les agents de la préfecture jugeront utile pour contrôler la « sincérité et l’exactitude des déclarations et de l’authenticité des pièces » des personnes titulaires d’une carte de séjour.

    En contradiction avec les principes d’accueil largement rappelés dans les médias, ce texte ne rompt pas avec la logique répressive et suspicieuse des étrangers qui vivent en France.

    Les structures d’hébergement seront également sollicitées dans le cas de l’expulsion des personnes puisque l’article 22 prévoit la possibilité de venir les interpeler dans leur chambre en dehors de toute procédure pénale engagée.

    Parce que les articles 8, 22 et 25 assimilent délinquants et étrangers et mettent à mal l’intégration des personnes titulaires de titre de séjour dans leur pays d’accueil, nous demandons leur suppression immédiate".

    Signataires :

    FNARS, Emmaüs Solidarité, Emmaüs France, Fondation Abbé Pierre, ANAS, Secours catholique, Planning familial, ARDHIS, FTCR, Créteil solidarité, Aides, DDU, Comede, Catred, Mrap, AFVS, Médecins du Monde, Cimade, Réseaux Louis Guilloux, Case de santé, Gaia Paris, GISTI, LDH, syndicat de la magistrature, GAS, Centre Primo Levi, ACT UP Paris, DOM’ASILE, Droits d’urgence, FASTI, La case de santé, Sida info service, Solidarité SIDA, SOS HEPATITES.

    Malgré les recommandations des 34 associations, ces nouvelles mesures ont été adoptées en 2ème lecture du projet de réforme à l’Assemblée nationale, le 26 janvier 2016.
    Contact presse : Joséphine Vuillard : 01 43 14 85 03 / jvuillard@primolevi.org

    Le Centre Primo Levi a été créé en 1995 par la section française d’ Amnesty International, Médecins du Monde, l’Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), Juristes sans frontière et l’association Trève. Le Centre Primo Levi est aujourd’hui la plus importante structure en France spécifiquement dédiée à l’accueil et aux soins des personnes victimes de la torture et de la violence politique réfugiées en France.

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