city:copenhague

  • Au Tibet, un ado dénisovien vieux d’au moins 160 000 ans
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/05/01/au-tibet-un-ado-denisovien-vieux-d-au-moins-160-000-ans_5457113_1650684.html

    Ce proche cousin disparu était connu grâce à l’ADN de fossiles trouvés dans l’Altaï russe. L’analyse de protéines tirées d’une mâchoire inférieure découverte au Tibet éclaire ses origines.


    Reconstitution numérique d’une mâchoire de plus de 160 000 ans trouvée dans une grotte tibétaine, après nettoyage virtuel de la couche de calcite qui entoure partiellement le fossile. Jean-Jacques Hublin,

    Il y a plus de 160 000 ans, les hauts plateaux tibétains, dont on pensait que notre espèce était la première à les avoir colonisés, il y a 40 000 ans environ, étaient déjà habités par de proches cousins, les dénisoviens. L’énigme que constitue ce groupe humain commence à se dissiper, avec l’analyse, présentée dans la revue Nature le 2 mai, d’une mâchoire inférieure trouvée il y a bientôt quarante ans par un bonze, dans une grotte de la province tibétaine de Gansu, en Chine.
    Les dénisoviens n’ont pas de visage, et la mâchoire tibétaine ne suffira pas à leur en donner un. Mais elle livre de multiples pistes pour établir le portrait-robot d’un groupe humain jusqu’alors connu essentiellement à travers son ADN. Trouvés dans la grotte de Denisova dans l’Altaï russe, les seuls restes fossiles dont on disposait jusqu’alors se limitaient en effet à quelques dents et os fragmentaires, notamment une phalange de fillette dont l’analyse de l’ADN a révélé, en 2010, la singularité. Cette enfant, disait la génétique, n’appartenait ni aux néandertaliens, ni à notre propre espèce, Homo sapiens.

    Faute de crâne ou de restes plus conséquents, les paléoanthropologues se sont gardés de définir une espèce nouvelle, avec nom latin de rigueur, se contentant de ce miracle technologique, inédit : décrire un nouveau venu dans la famille humaine par son seul profil génétique.

    Descendance métissée

    Depuis, la comparaison du génome dénisovien avec celui de néandertaliens et d’hommes modernes a révélé que ces groupes s’étaient croisés, et avaient pu avoir une descendance métissée. Certaines populations humaines actuelles gardent la trace de ces amours, comme les Papous, dont jusqu’à 5 % du génome peut être d’origine dénisovienne. Dans les hauts plateaux tibétains, c’est la version dénisovienne d’un gène favorisant l’adaptation à la vie en altitude, dans un air raréfié en oxygène, qui a été retrouvée chez les populations actuelles. Comment expliquer que cette mutation soit présente chez les dénisoviens de l’Altaï, à 700 mètres d’altitude seulement, où une telle adaptation ne semble pas nécessaire ?
    L’équipe internationale dirigée par Jean-Jacques Hublin (Institut Max-Planck, Leipzig, Collège de France) propose une réponse au terme d’une enquête qui mêle, comme souvent en paléoanthropologie, rencontres improbables, génie technologique, intuition et coups de chance.

    Entrée de la grotte de Baishiya (province de Gansu, Chine), lieu de culte bouddhiste où une mâchoire de 160 000 ans attribuée à un dénisovien a été retrouvée.

    La mâchoire tibétaine est une rescapée à plus d’un titre. Elle proviendrait de la grotte karstique de Baishiya, une caverne située à 3 280 m d’altitude, profonde d’un kilomètre et lieu de culte bouddhiste. Un bonze aujourd’hui décédé y aurait prélevé le fossile en 1980, le soustrayant à une possible destruction : la grotte était célèbre pour ses vieux ossements, réduits en poudre parée de diverses vertus. Il en fit don au sixième bouddha vivant, Gung-Thang, qui lui-même la remit à l’université locale de Lanzhou. En 2010, l’intérêt pour ce fossile a ressurgi, et son parcours a été retracé jusqu’à sa grotte d’origine par Fahu Chen et Dongju Zhang, de l’université de Lanzhou. Des fouilles préliminaires sur place ont livré depuis d’autres fossiles et des outils lithiques, encore en cours d’analyse.

    Fouilles conduites en 2018 dans la grotte de Baishiya, sous la direction de Dongju Zhang (en haut à droite dans la tranchée), qui ont livré des outils de pierre et de nouveaux fossiles non encore décrits.

    Contacté en 2016 par ces collègues chinois, Jean-Jacques Hublin a immédiatement été intéressé par le spécimen : « On voyait tout de suite que ce n’était pas un homme moderne ou un Homo erectus. Cela tombait dans le créneau possible pour un dénisovien. » La mâchoire provient probablement d’un adolescent, car une des molaires était encore en phase d’éruption. Les dents robustes évoquent celles trouvées dans la grotte de Denisova, en Russie.

    Première déception, il n’a pas été possible d’en tirer le moindre ADN. Et en l’absence de contexte archéologique, le fossile risquait de rester muet. « Mais nous avons eu la chance extraordinaire que la calcite qui le recouvrait soit datable à l’uranium », se réjouit le paléanthropologue. La datation, 160 000 ans au moins, correspond à une période glaciaire, où la vie sur le plateau tibétain devait être encore plus rude qu’aujourd’hui. Mais il est possible que la mâchoire soit plus ancienne et date d’une époque plus clémente. Voilà pour le contexte, qui reste donc imprécis.

    Les protéines, plus robustes

    « Notre vrai joker, cela a été les protéines », souligne Jean-Jacques Hublin. Faute d’ADN, les chercheurs ont en effet cherché leur produit, des chaînes d’acides aminés dont la séquence correspond parfaitement à l’ADN qui les code. Lors de sa thèse à Leipzig, Frido Welker avait développé cette technique, montrant qu’on pouvait distinguer des restes de néandertaliens et d’Homo sapiens même en l’absence d’ADN. Plus récemment, il a pu éclairer l’évolution des rhinocéros par l’analyse d’un ossement vieux de 1,7 million d’années trouvé dans une grotte en Géorgie. L’ADN est certes plus précis, mais les protéines bien plus robustes, y compris dans les zones tempérées où au-delà de 100 000 ans, trouver de l’ADN semble illusoire.

    La dentine de la mâchoire tibétaine n’a pas résisté à Frido Welker : « Ces tissus peuvent contenir plusieurs centaines de protéines, explique le jeune chercheur, aujourd’hui en poste au Muséum de Copenhague. On en a identifié huit qui étaient elles-mêmes dégradées. » Il n’y avait pas la protéine EPAS1 responsable de l’adaptation à l’altitude – elle n’est pas exprimée dans les dents, mais dans le placenta et les poumons –, mais différentes formes de collagène. Les similarités avec les séquences correspondantes dans le génome de Denisova ne laissent pas de doute sur la parenté avec la population de l’Altaï, bien plus étroite qu’avec tout autre hominidé.

    « C’est une découverte très excitante, commente Chris Tyler-Smith, du Wellcome Sanger Institute (nord de Londres), dont l’équipe avait décrit en 2016 la distribution dans les populations himalayennes du gène dénisovien EPAS1. Nous savons désormais que les dénisoviens pouvaient vivre dans des environnements hostiles de haute altitude comme le Tibet. Cela implique qu’ils s’étaient largement dispersés en Asie – ce que nous suspections mais qui est confirmé là pour la première fois. Et nous avons une bonne explication de l’origine du variant génétique de haute altitude EPAS1 chez les habitants actuels de l’Himalaya : il a probablement été sélectionné par l’évolution en tant qu’adaptation des dénisoviens à la haute altitude. » Et légué à Homo sapiens lors de croisements après son arrivée dans la région, il y 40 000 ans.

    La mâchoire tibétaine n’est qu’un premier élément du puzzle dénisovien en Asie. « Il y a d’autres candidats en Inde, en Ouzbékistan, et bien sûr en Chine, où la mâchoire du spécimen Penghu 1, par exemple, présente les mêmes caractères dentaires inhabituels, souligne Jean-Jacques Hublin. On va assister à un boom de la paléoprotéomique [analyse des protéines anciennes] pour tester ces fossiles et d’autres. » Il prédit une certaine diversité morphologique dans cette lignée, peut-être plus grande encore que celle observée au sein des néandertaliens, eux aussi largement dispersés dans le temps et l’espace, entre le Proche-Orient et l’Espagne. Une récente étude génomique portant sur les populations indonésiennes suggère que des métissages avec Homo sapiens ont pu intervenir à plusieurs reprises, avec des groupes dénisoviens distincts. Avant que notre espèce, lestée de quelques gènes hérités des dénisoviens, ne supplante ceux-ci.
    Dans la grotte de Baishiya, les fouilles devraient reprendre prochainement, indique Dongju Zhang. Peut-être livreront-elles de nouveaux fossiles, plus parlants pour décrire la physionomie des dénisoviens, et dont l’ADN aura lui traversé les âges ?

  • #ADP, Le Monde, 19/04/2019, 3 tribunes


    BENOIT TESSIER / REUTERS

    • Groupe ADP : un calcul « étonnamment incomplet »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/groupe-adp-un-calcul-etonnamment-incomplet_5452514_3232.html

    L’économiste Jean-Christian Tisserand observe, dans une tribune au « Monde », que les revenus de l’Etat seraient sensiblement identiques que Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) soit privatisée ou pas.
    […]
    Les détracteurs de la privatisation déclarent qu’une si légère différence à l’avantage de la vente ne suffit pas à justifier sa cession, puisque sa valeur sera certainement amenée à augmenter dans les années à venir, et donc les dividendes également.

    Malgré le nombre d’articles sur le sujet, ce calcul reste étonnamment incomplet.

    et le #paywall ici, laisse le pourquoi du comment… incomplet .

    ===================

    • « Pourquoi ne pas créer une concession autour de chacun des aéroports parisiens d’ADP ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/pourquoi-ne-pas-creer-trois-concessions-autour-de-chacun-des-aeroports-de-la

    Dans une tribune au « Monde », l’économiste Paul-Adrien Hyppolite explique qu’ADP ne constitue pas un monopole et que sa privatisation sera de fait favorable aux passagers et aux compagnies aériennes.
    […]
    Beaucoup de contrevérités circulent dans le débat public et alimentent en particulier deux mythes. Le premier voudrait que la privatisation des aéroports parisiens fasse courir un risque pour la sécurité et la souveraineté du pays. Or le gouvernement n’abandonne en aucun cas le contrôle de la frontière aéroportuaire à une société privée. Quelle que soit la structure actionnariale d’ADP, toutes les activités relevant du contrôle aérien, des douanes et des migrations restent aux mains de l’Etat.

    Le second mythe voudrait que le transfert au secteur privé du contrôle d’aéroports internationaux soit rarissime. Pourtant, si l’on s’en tient aux faits, plus de deux capitales européennes sur cinq sont dans ce cas de figure, par exemple Londres, Rome, Bruxelles, Vienne, Lisbonne, Copenhague, Budapest. À l’échelle nationale, plus de la moitié des cinquante principaux aéroports de France métropolitaine sont contrôlés par le secteur privé. Aujourd’hui, les aéroports contrôlés exclusivement par la puissance publique accueillent moins d’un quart du trafic passagers en Europe.

    ===================

    • Privatisation d’ADP : « En France, pour les grandes infrastructures de réseaux, la concession a longtemps été la forme juridique dominante »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/privatisation-d-adp-en-france-pour-les-grandes-infrastructures-de-reseaux-la

    L’historienne Claire Lemercier décrypte, dans une tribune au « Monde », les évolutions du compromis entre politiques publiques et intérêts privés.

    S’il y a une leçon de l’histoire en matière de répartition des tâches entre Etat et entreprises privées, c’est qu’il n’existe pas de solution unique. Pendant plus de la moitié de son existence, la Banque de France a été une société privée, tandis que des manufactures d’Etat produisaient tabac et allumettes. A la Belle Epoque, il y a eu des boulangeries municipales ; au milieu du XIXe siècle, des entreprises concurrentes posaient des conduites de gaz dans les mêmes rues. Décider qui doit gérer un aéroport est donc un choix politique, et non une évidence économique.

    • Donc d’ici moins d’un an la #propagande aura fait son chemin et le gâteau public ADP sera mangé entre riches.
      Le dernier bouquin de Denis Robert, Les Prédateurs (avec Catherine Le Gall), Cherche Midi, 2018 montre le même genre de mise en scène.
      #mafia

  • François Zimmeray, agent d’influence israélienne en France nommé aux Nations unies ?

    Une possible nomination française à l’ONU fait grincer des dents - P| Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/240119/une-possible-nomination-francaise-l-onu-fait-grincer-des-dents?onglet=full

    24 janvier 2019 Par Thomas Cantaloube

    L’ancien ambassadeur François Zimeray est soutenu par l’Élysée pour devenir haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme de l’ONU. Une promotion que les ONG et certains diplomates au Quai d’Orsay souhaiteraient éviter, car le candidat est jugé trop proche du gouvernement israélien.

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    22 commentaires

    Les candidatures à des postes de l’ONU ne sont jamais acquises d’avance, faisant l’objet de tractations serrées entre pays, comme l’échec de Ségolène Royal à la direction du PNUD (programme des Nations unies pour le développement) l’a montré en 2017. Mais l’éventualité d’une nomination du Français François Zimeray au poste de haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH, Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme) fait actuellement grincer beaucoup de dents, à la fois au Quai d’Orsay comme dans le milieu des ONG qui défendent les droits humains.

    Selon des sources concordantes, Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili et nouvelle haute-commissaire depuis septembre dernier, est actuellement en train de constituer son équipe, dans laquelle elle envisage d’intégrer François Zimeray, qui a reçu l’appui de l’Élysée, étape indispensable pour pouvoir décrocher un poste de cet acabit aux Nations unies. Sur le papier, cet avocat de 57 ans possède un profil idoine, notamment en raison de la fonction d’ambassadeur aux droits de l’homme qu’il a occupée au ministère des affaires étrangères français de 2008 à 2013. Mais en pratique, c’est un homme critiqué par la plupart de ceux qui l’ont côtoyé dans ses fonctions, à l’exception de son réseau d’amis influents.

    Aujourd’hui, ceux qui alertent sur sa possible accession au poste d’adjoint de Michelle Bachelet, qui répond directement au secrétaire général des Nations unies, le font pour deux raisons : son entrisme et son indéfectible soutien à Israël. François Zimeray a fait toute une partie de sa carrière politique dans l’ombre de Laurent Fabius, dont il est très proche : il fut son témoin de mariage et maire du Petit-Quevilly, dans l’agglomération de Rouen, fief de l’ex-premier ministre. Avocat d’affaires reconverti dans l’humanitaire, il a été très actif dans les années 2000 pour mobiliser sur la question du Darfour aux côtés de Bernard-Henri Lévy et de Bernard Kouchner. Ostensiblement socialiste, il est néanmoins nommé en 2008 (sur ordre de l’Élysée occupé par Nicolas Sarkozy et de Kouchner) ambassadeur de France pour les droits de l’homme.

    Cette « décision politique » passe assez mal au Quai d’Orsay, où certains gravissent les échelons patiemment pendant plusieurs dizaines d’années avant de pouvoir prétendre à un tel poste. La CFDT du ministère déposera d’ailleurs un recours devant le Conseil d’État, contestant la manière dont son prédécesseur a été viré du jour au lendemain, sans respecter les formes. Elle ironisera également dans sa lettre mensuelle sur « le Quai d’Orsay, terre d’asile des recalés du suffrage universel, des amis d’amis et des courtisans de tous poils », citant nommément Zimeray.

    François Zimeray (main tendue, au centre), accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite de ce dernier au Danemark en août 2018. C’est après cette rencontre que le président aurait décidé d’appuyer la nomination de l’ambassadeur au HCDH. © Reuters François Zimeray (main tendue, au centre), accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite de ce dernier au Danemark en août 2018. C’est après cette rencontre que le président aurait décidé d’appuyer la nomination de l’ambassadeur au HCDH. © Reuters

    Pendant les cinq années durant lesquelles il occupe cette fonction, il suscite des réactions mitigées. Certains louent le fait qu’il se rend régulièrement dans de nombreux pays pour y visiter des détenus politiques et plaider leur cause. D’autres voient en lui « une crapule comme j’en ai rarement vu », selon les mots du président d’une association de défense des droits humains, qui le juge superficiel et intéressé par sa propre promotion.

    En 2013, Laurent Fabius devient le patron de la diplomatie et Zimeray est nommé ambassadeur au Danemark. En 2015, il se trouve sur les lieux d’un attentat islamiste à Copenhague. Lors de ses premiers témoignages, il raconte ne jamais avoir été en danger puisqu’il était dans une salle fermée où le public était filtré. Par la suite, il se présentera comme une victime du terrorisme qui a failli mourir. À la fin de son mandat, il crée un « cabinet d’avocats international associant ingénierie juridique et savoir-faire diplomatique ».

    François Zimeray remplit bien les trois cases moquées par la CFDT : ami, courtisan et réfugié du suffrage universel. De 1999 à 2004, il a été député européen, placé sur la liste socialiste par Fabius. Mais à la fin de son mandat, il n’est pas reconduit par le PS, qui choisit de l’écarter. Il a fait tiquer beaucoup de socialistes par ses prises de position systématiques en faveur d’Israël et par ses dénonciations de l’Autorité palestinienne. La plupart de ses interventions au Parlement européen concernent en effet ces sujets. Il s’y illustre notamment en dénonçant les manuels scolaires palestiniens, qu’il accuse de prêcher la haine, et pousse l’Office antifraude de l’Union européenne à ouvrir une enquête sur le financement du terrorisme via un détournement des aides budgétaires de l’Europe par l’Autorité palestinienne. Une enquête qui durera une année et ne soulèvera aucun lièvre.

  • Les Sentiers de l’Utopie, par Isabelle Fremeaux et John Jordan (2011)

    À la fois récit de voyage et documentaire fictionnel, ce livre-film propose un périple réel et imaginaire, une exploration lancée à la découverte de formes de vie postcapitalistes.

    Sillonner les routes d’Europe pendant sept mois, à la rencontre d’une dizaine d’utopies vécues au quotidien comme une alternative au capitalisme : c’est le pari fou que se sont donné en 2007 Isabelle Fremeaux et John Jordan, deux globe-trotters activistes partagés entre anarchisme et écologisme.

    Isa est maître de conférences en Media & Cultural Studies au Birkbeck College-University de Londres. John est un artiste activiste, cofondateur du CIRCA (Clandestine Insurgent Rebel Clown Army), un groupe de clowns activistes ayant essaimé dans toute l’Europe.
    À bord d’un camion, de Londres à Copenhague en passant par l’Espagne, la France, la Serbie et l’Allemagne, leur objectif était de « rendre visibles ces utopies proches de nous, sans avoir cette tendance à décontextualiser des expériences lointaines », et « raconter des expériences avec leurs imperfections - des collectifs et des êtres humains faillibles. »
    Lassés de leur quotidien londonien urbain et stressé, de leur consommation compulsive de l’information made in Internet, ils sont partis à l’aventure et sont revenus métamorphosés, ce livre-film en guise de témoignage.
    Un récit de voyage fascinant pour découvrir quelques unes de ces « utopies réalisées ».
    « Il n’est pas question d’atteindre l’autosuffisance pour vivre détaché du monde, mais de choisir ses propres réseaux d’interdépendance afin d’être autant que possible maître de ses choix et de sa vie. »

    https://lessentiersdelutopie.wordpress.com/trailer

  • Quand on travaille dans l’asile, la #guerre devient une possibilité.

    Je sors du bureau et tandis que je marche dans les rues de Genève résonnent encore dans ma tête le bruit des obus d’Alep. Certains passants entendent le marteau-piqueur et se demandent combien de temps vont encore durer ces maudits travaux, moi je me demande à quels carrefours se posteraient les blindés si l’armée devait reprendre le contrôle de mon quartier. J’ai lu toute la journée des auditions de demandeurs d’asile : tortures, viols, vengeances sanglantes. Au bistrot je picore les cacahuètes et écoute d’une oreille distraite mes amis qui discutent du meilleur plan hébergement à Copenhague, moi je pense à une jeune femme qui doit se cacher de l’État islamique en attendant la réponse à sa demande de visa.
    Quand on travaille dans l’asile, la guerre devient une possibilité. On est obligé d’ouvrir les yeux sur cette vérité : la démocratie, la stabilité, les montagnes de bouffe alignées dans les rayons des supermarchés, l’État de droit, tout ça ne tient qu’à quelques fils plutôt minces. Dans certains pays, on vous réquisitionne et vous n’avez rien à dire. Pour le front, pour vous faire sauter à un barrage routier, pour surveiller une frontière et tirer aujourd’hui sur le fuyard que vous serez demain. Dans d’autres coins, on vous pourchasse d’office parce que vous appartenez à la mauvaise ethnie ou au mauvais clan.
    Dans une région la paix s’évanouit en quelques semaines, et tout ce qui fait le quotidien s’effondre soudainement. Les gens sont happées comme des brindilles par un feu immense. J’ai vu dans mon bureau des ingénieurs, des employés de banque, des médecins, qui six mois plus tôt vivaient une vie pas différente de la mienne.
    Qui ferait la loi dans ma rue si la police disparaissait ? Qui s’enfuirait et qui resterait ? Qui de mon entourage serait tué en premier ?
    Dans certains pays les femmes sont violées par représailles, pour leur appartenance clanique ou confessionnelle. Et quand elles retournent vers leurs frères et leur père alors ceux-ci veulent les tuer pour « laver l’honneur de la famille ».
    Quelle durée de détention et quels sévices supporterais-je ? À partir de quel moment perdrais-je la tête ? Est-ce que je résisterais aux tortures pour défendre mes convictions ? Est-ce qu’après avoir traversé tout ça j’arriverais à répondre avec suffisamment de précision aux questions des fonctionnaires du pays auquel j’aurais demandé l’asile ?
    Quand on travaille dans l’asile, tout ça n’est plus seulement la lointaine rumeur des infos, de posts sur les réseaux sociaux ou de pétitions. Ça s’assied devant vous et ça vous regarde dans les yeux. Ça sent la mort et la folie. Ça bousille toutes vos certitudes, les ça n’arrivera jamais. Un médecin urgentiste sait qu’il suffit d’un chauffeur de camion mal réveillé pour effacer votre nom du répertoire, moi je sais qu’il suffit de deux semaines d’instabilité pour que notre fière civilisation se fasse souffler comme un vieux mouchoir. Alors ceux qui appellent à l’insurrection à cause de l’augmentation du prix de l’essence, qui discréditent les droits humains ou attaquent une minorité sur la base de faits divers, bruyamment parce qu’il ne faut plus se soumettre au « politiquement correct », et tant pis si sont élus des gens qui ont des méthodes fortes, au moins ils remettront de l’ordre, on est en bonne santé on a à manger on est libre de dire ce qu’on veut sur Facebook mais tout va mal et tout était mieux avant, ceux-là je les regarde avec des yeux grands ouverts, effarés, des yeux qui ne peuvent pas oublier, qui ne se ferment plus, souvent même plus la nuit, quand tout le monde dort.
    PAH-PAH-PAH-PAH... – marteau-piqueur Aldo, c’est un marteau-piqueur.

    https://www.facebook.com/aldo.brina/posts/2016455661778369

    Mon commentaire

    #De_la_possibilité_d'une guerre. J’en ai aussi la peur au ventre depuis quelques temps. Je me dis : serais-je assez intelligente pour partir avant que le pays s’enflamme ? Car moi, la guerre, je ne veux pas la vivre. La possibilité d’une guerre, en seulement quelques jours, c’est la leçon apprise en arpentant les pays d’ex-Yougoslavie. Si c’est arrivé en Bosnie et Croatie, pourquoi cela ne peut pas arriver chez moi ? La possibilité d’une guerre, depuis, c’est un fantôme qui me hante.

    #Aldo_Brina

    • Oui, même chose pour mes voyages en Roumanie pendant la révolution de 89 et à Sarajevo mais cette fois 10 ans après la guerre. Une charmante ville de seulement 100.000 habitants et ses flots de morts qui descendent par les cimetières comme des coulées de lave au milieu des immeubles encore criblés de balles. Je garde toujours cette stupeur qui m’a saisit quand ma copine bosniaque qui avait dix ans alors me confiait que les voisins jouaient au foot avec une tête humaine. Restés tous traumatisés. Effectivement n’importe quand ça peut basculer.

      Je n’ai pas pris toute la mesure des témoignages qui m’étaient donnés, et Airfrance m’a fait disparaitre toutes ces vidéos, j’en pleure encore car je n’ai plus trouvé le courage de raconter cela.

  • https://www.liberation.fr/futurs/2012/06/15/le-scenario-de-l-effondrement-l-emporte_826664

    Le sommet de la #Terre démarre mercredi à Rio. Vous qui avez connu la première conférence, celle de Stockholm, en 1972, que vous inspire cette rencontre, quarante ans plus tard ?
    Comme environnementaliste, je trouve stupide l’idée même que des dizaines de milliers de personnes sautent dans un avion pour rejoindre la capitale brésilienne, histoire de discuter de soutenabilité. C’est complètement fou. Dépenser l’argent que ça coûte à financer des politiques publiques en faveur de la biodiversité, de l’environnement, du climat serait plus efficace. Il faut que les gens comprennent que Rio + 20 ne produira aucun changement significatif dans les politiques gouvernementales, c’est même l’inverse.
    Regardez les grandes conférences onusiennes sur le climat, chaque délégation s’évertue à éviter un accord qui leur poserait plus de problèmes que rien du tout. La Chine veille à ce que personne n’impose de limites d’émissions de CO2, les Etats-Unis viennent discréditer l’idée même qu’il y a un changement climatique. Avant, les populations exerçaient une espèce de pression pour que des mesures significatives sortent de ces réunions. Depuis Copenhague, et l’échec cuisant de ce sommet, tout le monde a compris qu’il n’y a plus de pression. Chaque pays est d’accord pour signer en faveur de la paix, de la fraternité entre les peuples, du développement durable, mais ça ne veut rien dire. Les pays riches promettent toujours beaucoup d’argent et n’en versent jamais

  • [Projet] Altaïr - Human mobility knowledge | Vedecom - UTBM

    Altaïr est un projet de Vedecom, réalisé en collaboration avec Média Mobiles et l’UTBM (Université Technologique de Belfort Montbéliard) issu du projet ANR Norm Atis (Nouveaux standards pour développer des services de mobilité intelligents) du programme Transports durables et mobilités.

    En savoir plus sur le projet : http://www.agence-nationale-recherche.fr/Projet-ANR-13-TDMO-0007

    Aussi ici : http://www.vedecom.fr/normatis

    Altaïr est un modèle mathématique de prédiction (apprentissage automatique) de flux Origine-Destination réalisé par fusion de données hétérogènes, telles le fichier MOBPRO (INSEE), des données de comptage routier, de Floating car data (Média mobile), des enregistrements GPS, des fonds de carte, des variables telles le mode de transport, etc.

    Une application de visualisation de flux illustrant les résultats du modèle à été présentée à l’ITS World Congress (17-21 September 2018) Copenhague.

    ‏ht @GuilhemSanmarty

    MAJ : 25/09/2018

    #flowmap #projet #application #flux #reseau #matriceOD #MOBPRO #Altaïr

  • Comme je suis bloqué par jonkheer depuis fort longtemps je peu pas commenter les commentaires sur ses blagues sur les dyslexiques et les viols alors je le fait ici .
    https://seenthis.net/messages/718631
    Je remet le commentaire qui me fait réagir ;

    Marie-Lou Chatel :
    Risible, avec tout ce qu’il ingurgite par jour en vin et alcool, il y a longtemps que le kiki est rikiki, avec la langue peut-être...C’est tout de même saisissant toutes ces femmes qui soudain se souviennent avoir été violées par des hommes toujours (très) riches - et donc solvables - et célèbres ...Bon ! Je retourne à mes occupations.... :-))

    @marie_lou Le viol c’est pas obligatoirement avec un penis, le définition légale parle de « tout acte de pénétration » ca veut dire qu’un doigt, un objet suffit et que Depardieu puisse bander ou pas c’est pas le problème.
    Pour tes soupçons de mensonges de la part des accusatrices, est-ce que tu connait des noms de victimes de viol qui se sont enrichie en France en passant par les tribunaux ? On est pas aux USA, il y a pas des millions en dommages et intérêts, seulement éventuellement une condamnation de l’agresseur (très très rare entre 2 et 5% des plaintes https://www.bastamag.net/En-France-moins-de-2-des-affaires-de-viols-aboutissent-a-une-condamnation- ) et une humiliation publique de la victime y compris par tes soins.

    Avec le peu d’info qu’on a dans les journeaux, spontanément tu blâme la plaingante et tu innocente l’accusé. Sans aucun élément, tu prend parti non seulement contre une femme dont tu ignore tout, mais tu en profite pour jetter le discredit sur les femmes qui dénoncent des agressions contre des hommes puissants ("toutes ces femmes qui soudain ..."). Je te conseil de lire sur le stress post-traumatique pour que tu comprenne ce qui provoque ces plaintes « soudaines » et parfois longtemps après les faits. https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2018-l-amnesie-traumatique.pdf

    Pour ta remarque tu la richesse des accusés, c’est un peu normal que seuls les cas d’hommes riches et puissants soient médiatisé, les 150000 agressions sexuelles par an commises en France ne sont pas toutes l’objet d’une médiatisation. La presse ne s’interesse qu’aux cas impliquant des célébrités.

    Sur les fausses accusations , Les études sur les fausses accusations faites en Angleterre, disent qu’il y en a autour de 2% à 8% des plaintes, c’est très peu mais ca en fait quant même un peu.
    Par contre se servir de ces cas minoritaires pour traiter de menteuses cupides les 95% des victimes c’est pas une démarche neutre, c’est une démarche qui perpétue les intérêts des violeurs et agresseurs sexuels. Même si c’etait plus que 5%, mettons 20%, ca reste de toute façon minoritaire vu la galère de porter plainte (va voire paye ta police pour les témoignages de comment les flics traitent les femmes qui viennent porter plainte https://seenthis.net/messages/716099 ), partir du principe que les victimes sont des maitresses chanteuses ca reste l’expression d’un parti pris pro-violeurs.

    Ici un article fait le point sur la culture du viol
    https://seenthis.net/messages/523508

    1) Qu’est-ce que la culture du viol ?
    La culture du viol est un concept féministe utilisé pour caractériser une société (la nôtre) où le viol, l’agression sexuelle et le harcèlement sexuel sont banalisé.e.s, voire encouragé.e.s. Une telle société crée un climat propice au contrôle du corps des femmes par les hommes. Voici certains de ses présupposés et conséquences :

    · Le viol est fréquent et banalisé, et ce, même si on prétend que le viol est un crime grave (double discours)

    · Les victimes de viol sont blâmées (victim blaming)

    · Les victimes de viol ne sont pas crues

    · Les stéréotypes sur le viol sont très présents

    · Le système exige des victimes de viol qu’elles rapportent le crime, tout en leur fournissant un processus hostile

    · Le viol est encouragé subtilement (ou pas) dans la culture populaire

    · Les violeurs sont glorifiés, ou du moins excusés (notamment, en raison de leur statut)

    · L’habillement et la présentation des femmes et des petites filles est contrôlé

    · Un sentiment d’insécurité est cultivé chez les femmes relativement aux inconnus et au monde extérieur (malgré que 80% des agresseurs soient connus de leur victime)

    · Les femmes ont la responsabilité de prévenir le viol

    · Beaucoup, beaucoup de personnes ignorent ce que signifie le consentement...

    #culture_du_viol #sexisme #vitctime_blaming

    • Sur les fausses allégations voire ceci :

      Alors, comprenez : je suis fais partie des statistiques de “fausses accusations de viol”. Lorsqu’ils ont écrit leurs rapports et ont envoyé les nombres au département de la justice pour compiler les informations, j’y suis inscrite comme une menteuse, une fausse accusation, même si aucune plainte n’a été portée à mon égard. (Je ne sais pas si c’est parce qu’ils ne pensaient pas pouvoir me faire un procès, ou parce qu’ils ne voulaient pas faire un procès à une fille de flic.) Et vous savez quoi ? Je ne suis pas la seule. C’est horrifiant, le nombre de femmes que j’ai rencontrées en groupes d’entraide et à des réunions d’activistes qui partagent des expériences très similaires. Elles aussi, elles sont des statistiques de fausses accusations de viol. Nous avons toutes été violées.
      Alors gardez cela en tête, lorsque vous citez le nombre de 6-8%, les statistiques de “fausses accusations”. Je sais qu’on doit se fier aux informations qu’on a, et j’utilise aussi cette statistique lorsque je discute de ça. Mais je me souviens toujours que ce nombre n’est certainement pas une représentation exacte. (Peut-être qu’elle devrait toujours être accompagnée d’un astérisque ?)
      S’il vous plaît, souvenez-vous de mon histoire lorsque vous voyez des statistiques de “fausses accusations de viol”. Souvenez-vous de mon amie, qui a avoué une fausse accusation dans le but de garder ses prestations d’ancien combattant après avoir été réformée (le bon pote de son violeur et supérieur direct a traité l’affaire ; un acquittement était inévitable). Souvenez-vous de cette femme d’âge moyen que j’ai rencontrée, encore traumatisée, qui, adolescente, s’est rétractée lorsque son violeur (et beau-père) a menacé de tuer sa famille. Et les nombreuses, nombreuses autres, toutes inconnues, toutes oubliées - même dans les strictes statistiques, qui sont souvent le seul testament de nos expériences. Au lieu de cela, nos histoires, nos traumatismes, sont utilisés pour stigmatiser et traumatiser davantage les nouvelles victimes. Ça me rend malade de savoir que les masculinistes peuvent prendre nos nombres et les utiliser pour justifier leur “ces salopes mentent, comme d’hab”. Je ne peux pas trouver les mots tant c’est dévastateur.

      http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/104337680803/alors-comprenez

      et le texte de Crèpe Georgette
      http://www.crepegeorgette.com/2014/10/13/fausses-allegations-viol

      La réalité autour des fausses accusations de viol

      En Angleterre, un rapport du Crown Prosecution Service relève qu’il y a eu 5651 procès engagés pour viol déposées entre 2011 et 2012 et 35 pour de fausses allégations de viol. Il y a eu au départ 121 personnes accusées de fausses accusations et sur ces 121 personnes, 35 ont été poursuivies. On constate que face à l’important nombre de personnes poursuivies pour viol, seul un très petit nombre de personnes est poursuivie pour avoir menti.La plupart des cas où les personnes étaient poursuivies pour avoir menti étaient des personnes très jeunes souvent vulnérables : 8% avaient moins de 16 ans. 13%entre 16 et 17 ans et 30% entre 18 et 21 ans.
      Le British Home Office sponsorisa une enquête sur les 348 cas de viol durant les 3 premiers mois de 1985. 8.3% furent déterminés comme faux.
      Une autre étude menée en 2005 souligna que 8% des accusations étaient fausses. les chercheurs remarquèrent que de nombreux préjugés de la part des policiers les avaient amenés à classer des affaires (victime ivre ou droguée, malade mentale etc). En retravaillant sur les cas, ils tombèrent à 2.5% de fausses déclarations.
      Une étude américaine de 2008 révisée en 2013 tend à démontrer qu’il y aurait entre 2 et 8% de fausses allégations. Sur les 2059 cas collectés par les services de police et de justice, 7% (240 cas) étaient faux.
      Une étude de 2010 menée auprès d’une université américaine en étudiant les archives de la police de l’université sur 10 ans, entre 1998 et 2007 révèlent que 5.9% des accusations étaient fausses.
      Une étude australienne a été menée sur 850 cas de viol : 2.1% étaient faux.
      Une étude menée par Theilade et Thomsen en 1986 à l’Institut de médecine légale de Copenhague entre 1981 et 1985 montrent qu’on oscille entre 1.5% et 10% de fausses déclarations.

      Une enquête, constatée rapportée, menée par Eugène Kanin en 1994 a étudié les plaintes pour viol dans une ville du midwest américain ; sur 109 étudiés, 40% seraient faux. De nombreuses études contradictoires ont montré que seuls les policiers avaient jugé de la véracité des témoignages sans que Kanin réétudie leurs critères pour classer une affaire. La proposition de faire passer les victimes au polygraphe peut, aussi, les intimider et les pousser à se rétracter. Kanin le dit lui même "Rape recantations could be the result of the complainants’ desire to avoid a « second assault » at the hands of the police. " (la rétractation peut être dû au désir de la plaignante d’éviter « un deuxième viol » de la part de la police).

      Des accusations de viol ont été jugées fausses car la victime était soûle ou droguée, avait tardé à porter plainte, avait omis des détails, ou était mentalement déficiente ou souffrait d’une maladie mentale. La sexualité de la victime, son passé avec celui qu’elle accuse sont aussi des éléments à charge pour dire qu’une accusation est fausse. Un manque de preuve peut aussi servir à déclarer qu’il y a eu mensonge.

      Une fausse accusation n’est pas le fait de ne pouvoir prouver qu’il y a eu viol. Une fausse accusation de viol sera avérée si et seulement on peut prouver qu’il n’y a pas eu viol.

    • @mad_meg Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi.
      « Je crois qu’on a le droit de rire de tout. Mais rire avec tout le monde, ça, peut-être pas. Le rire est un exutoire et je ne comprends pas qu’on dise qu’il ne faut pas rire de ce qui fait mal . Ça fait moins mal quand on en a ri. » Pierre Desproges.

    • @mad_meg merci de nous amener à réfléchir sur notre soumission commune (les hommes comme les femmes) à la #culture_du_viol. Ces principes éducatifs de merde nous ont été si profondément entrés dans la chair que même des jeunes femmes peuvent ne pas se rendre compte qu’elles participent à glorifier les prédateurs sexuels et à humilier les victimes de viol.

      @marie_lou, je ne te connais pas, mais le fait de tenir de tels propos témoigne d’une certaine immaturité, en tout cas j’espère que tu es jeune ! Je vais donc y aller mollo pour que tu puisses relire sans animosité ce qu’a écrit @mad_meg et peut-être les propos que nous avons sur seenthis, sur le tag #féminisme. Ne rejette pas ces propositions en pensant que tu as de meilleures occupations, il me semble que c’est d’abord à toi que cela va servir et pendant longtemps :)

    • Bien bien, j’ai fait un gros effort, je me suis farcie Badinter :)
      Pauvre Elisabeth Badinter qui nage en pleine confusion, elle se pose en experte du harcèlement sexuel lorsqu’on lui parle des mouvements #metoo & Co, fait cet amalgame curieux et le dénonce dans le même temps, faudrait savoir de quoi on parle effectivement. Elle distribue les bons points, ce qu’il faut ou pas faire, mais surtout ne pas dénoncer, c’est mal, juste témoigner ça va suffire (scandaleux quand on connait les difficultés à porter plainte pour viol). Peu après elle hiérarchise le harcèlement en 3 catégories de lieu (public/travail/intime) comme si celui de la sphère intime n’était pas le plus dangereux pour les femmes. Comme si elle ne considère à aucun moment le sexisme comme systémique, elle tient un discours où « chaque femme est différente, chaque homme est différent » ce qui évite d’évoquer la #culture_du_viol ou le #patriarcat.
      Et pour finir, voila le #backslash avec le #blame_the_victim soit l’accusation du « discours victimiste des victimes » et descente direct vers « Les femmes ne sont pas des anges … les femmes sont aussi des harceleuses » "j’ai même entendu des femmes qui se plaignent de leur patronne."

      Elle n’a pas l’excuse de l’âge, parce qu’après tout, elle a toujours tenu ce discours accusateur contre les femmes (capture d’écran au-dessus) . Ici encore elle veut diviser les femmes. C’est très symptomatique que le terme « les femmes » l’irrite alors que pour beaucoup de féministes c’est le terme « la femme » qui est insupportable.
      Cette distinction individualistes entre les femmes qu’elle voudrait effectuer « car certaines femmes aiment se faire siffler dans la rue » lui permet d’éviter de parler du soutien du capitalisme au patriarcat, du système d’asservissement dans lequel LES femmes sont maintenues. Elle est même incapable de considérer si il faut ou non légiférer sur une question féministe et répond qu’elle ne sait pas, comme si encore une fois la réponse ne devait surtout pas venir du politique.

      Je ne sais sincèrement pas comment on peut l’écouter en trouvant constructif ce qu’elle dit, à part en rideau de soutien au patriarcat.

    • T’est bien courageuse @touti , @Marie-Lou n’a probablement lu aucun lien que j’ai fournis.

      @marie_lou Si tu m’interpelle et que tu me propose de débattre c’est pas possible que tu me bloque par ailleurs. https://seenthis.net/messages/719014
      Quand je suis bloqué je ne peu pas te répondre. J’ai pas spécialement envie de débattre avec toi, j’ai du travail et c’est pas interessant ce que tu dit sur la bite de Depardieu ou sur la vénalité des femmes. Je réagit seulement à tes propos misogynes et anti-féministes car ca me heurte en tant que femme. Je te bloque pas aujourd’hui au cas ou tu veuille répondre encore ici, mais je vais bientôt faire comme toi tu l’a deja fait.
      Sur ce bonne journée

    • Même chose que @mad_meg ! @marie_lou tu fais semblant de vouloir débattre avec moi et dans le même temps tu me bloques ? J’en conclus que tu es incapable de défendre les propos que tu tiens et qu’il vaut mieux que tu t’isoles pour t’en rendre compte par toi même.

    • Cette manie de coller des étiquettes sur tout le monde, beaucoup trop à droite, trop libéral, trop directrice...
      Si je vous ai bloqué, ce n’est pas, par malhonnêté. D’abord, c’est mon droit. Je ne supporte pas l’intolérance, je ne supporte pas non plus le féminisme de la troisième vague qui tire sur tout ce qui n’est pas d’accord avec elles.
      Juger les autres parce qu’elles ne parlent pas comme vous, n’utilisent pas les mêmes terminologies féministes, n’aident pas la cause.
      @mad_meg Tu me demandes la nuance ?
      Je suis pour défendre les intérêts spécifiques des femmes avec les hommes plutôt que contre eux, et en faisant passer le réel avant l’idéologie. Certaines y arrivent très bien, même en ayant vécu des situations pénibles, je suis fière d’en faire partie.
      Le féminisme victimaire, paranoïaque, obsédé par la théorie du genre et sa lecture patriarcale de la société, profondément sexiste. NON MERCI ! Avec ce féminisme, il n’y a plus de revendications d’une place égalitaire dans notre société, vous choisissez de déshumaniser, d’intimider et d’abuser des hommes en raison de vos propres insécurités.
      Donc en tant que femme, je ne me reconnais pas du tout dans ces discours. Je dois être d’une autre génération ou anti féministe... et donc, forcement voué aux gémonies.
      Ce sera ma dernière intervention, je n’ai plus de temps à perdre avec ces débats stériles et stupides. @touti

    • @marie_lou tu es gentille de faire la démonstration que tu te prends les pieds dans ton propre tapis. Tu apparais maintenant comme une gamine inculte et fière d’être aussi une conservatrice acariâtre. Revendiquer d’être antiféministe, hihi, excellent. Bon vent :)

    • Le seen à l’origine de cette discussion a été supprimé par @philippe_de_jonckheere et il explique pourquoi il l’a supprimé
      https://seenthis.net/messages/718977
      Pour la fonction du bloquer/débloquer sur Seenthis, indispensable à bon escient, pour ne pas se laisser submerger où couper court à la conversation et aussi censurer. J’en ai bloqué 2 ou 3 pour la première raison ou ne plus les suivre, ce qui est plus soft. Bloqué @touti (et réciproquement) une fois pour des broutilles. Merci @touti d’avoir résumé l’extrait de La Grande Librairie proposé par @marie_lou , j’ai essayé de me le fader au réveil et je suis un peu plus convaincu que madame Badinter est une #philosophe_sénile.
      Le flot de @mad_meg et ses nombreux seen sur le viol, le féminisme, les violences sexistes, le mégérisme... peut paraître rébarbatif pour certains·es mais pour un mec comme moi il est roboratif et m’évite de penser avec ma bite. J’ai bien quelques copines et des échanges avec elles au sujet de toute cette violence mais c’est plus construit avec @mad_meg et pertinent car je peux lire, relire, réfléchir et admirer ses dessins qui parlent beaucoup aussi.
      Merci mesdames et merci @seenthis

      https://www.heyheyhey.fr/fr/events

    • Merci @vanderling j’avais pas vu la réponse sur la dyslexie. J’ai pas mon mot à dire vu que je suis bloqué et de toute façon c’est comme je disait des le début : c’est le commentaire misogyne de Marie lou qui m’a fait réagir et j’ai expliqué longuement pourquoi. J’ai pas demander la censure du message d’origine et j’ai copié la partie sur laquelle je réagissait et j’ai bien fait vu que l’histoire a été ré-écrite. Sinon je pense que ça serait bien d’en rester là. Je vais bloqué Marie lou vu qu’elle a pu répondre et que je vais éviter de la lire dirénavant.
      Bonne fin de journée

  • La tour Maersk, un bâtiment signal devenu un emblème énergétique à Copenhague
    https://archicree.com/realisations/la-tour-maersk-un-batiment-signal-devenu-un-embleme-energetique-a-copenha

    Devenue une référence à Copenhague, la tour Maersk qui a ouvert ses portes au début de l’année s’est inscrite en quelques mois comme un bâtiment phare de la ville. Cet édifice à la pointe de la technologie, conçu par les architectes de l’agence danoise C.F. Møller, offre un cadre optimal pour la recherche dans le domaine de la santé grâce à son architecture innovante lui conférant un rayonnemant à une échelle mondiale.

    #danmerk #architecture

  • Ovni, Extraterrestre et la ZAD Intergalactique : Dossier Secret
    https://www.youtube.com/watch?v=tZcbBZENCR0

    Comment durer par-delà les victoires ? Comment un mouvement se recompose-t-il une fois ses objectifs atteints ? Un territoire en lutte peut-il disparaître ? Telles sont les questions auxquelles nous avons à faire face ces derniers mois, et force est de reconnaître que les réponses manquent de clarté. Peut-être vivons-nous une situation inédite, ou peut-être encore que c’est en ouvrant nos perspectives au-delà des frontières et des époques que l’on peut entrevoir des pistes. Quand on ne sait pas, on demande aux autres ! Ou plutôt, on se demande avec les autres.

    Ces autres, ce seront les invités de la semaine intergalactique qui se déroulera à la zad du 27 août au 2 septembre programme ici. Pour la seconde année, en effet, les vertes pâtures sauvées de l’aéroport verront converger la foule internationale des artisans de la résistance. Nous pourrons y croiser entre autres les habitants des quartiers de Christiania à Copenhague, d’Errekaleor à Gasteiz, des Lentillères à Dijon, les camarades allemandes du Wentland ou les Italiens du Val Susa... Nous avons donc proposé à ces territoires en bataille - d’une taille relativement similaire à celle de la zad – de réfléchir ensemble à ces questions qui nous habitent.

    Ces rencontres se dérouleront à l’Ambazada, près du carrefour de la Saulce. Ce sera l’occasion d’inaugurer cette « base des luttes et des peuples insoumis du monde entier ». En effet, durant tout le mois d’août, la majeure partie des finitions des bâtiments devrait être réalisée : enduits et dalle en terre, pose des huisseries et installation électrique. Comme depuis l’origine du projet, des « brigades » du Pays basque viendront mettre la main à la pâte. Ce sera un véritable accomplissement pour la superbe solidarité qui lie désormais l’Euskal Herria à la zad. Une solidarité qui ne se paie pas de mots, puisqu’aussi vrai qu’ils étaient à nos côtés lors des expulsions du printemps, nous serons aux leurs lors du G7 prévu à Biarritz l’an prochain.

    https://zad.nadir.org/spip.php?article5975

    #ZAD #NDDL #autonomie #communs #extraterrestre

  • Une réaction en chaîne irréversible pourrait transformer la Terre en étuve
    https://www.20minutes.fr/planete/2318199-20180807-reaction-chaine-irreversible-pourrait-transformer-terre-e

    Notre planète fonce vers un point de rupture qui déboucherait sur un scénario catastrophe irréversible. C’est l’avertissement lancé par des chercheurs internationaux dans une nouvelle étude sur le climat, publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PDF). Selon eux, un effet domino pourrait transformer la Terre en étuve d’ici quelques décennies, même si l’humanité parvient à limiter la hausse des températures à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels – l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

    Si les calottes polaires continuent de fondre, les forêts d’être décimées et les émissions de gaz à effet de serre de battre chaque année des records, la Terre va franchir un point de rupture, concluent des chercheurs de l’université de Copenhague, de l’Université nationale australienne et de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique en Allemagne.

    Une réaction en chaîne en trois temps

    Les chercheurs ont identifié une dizaine de facteurs de risques interconnectés qui pourraient provoquer une réaction en chaîne en trois temps. Avec des puits de carbone affaiblis, des forêts qui rétrécissent et une hausse des températures comprises entre 1 et 3°C, la calotte glaciaire recouvrant la terre de l’Antarctique ouest et du Groenland, les glaciers des Alpes et la Grande barrière de corail seraient les premiers menacés.

    « Quand un seuil critique est atteint, le processus de réactions s’auto-entretient », note l’étude. La machine s’emballerait alors jusqu’à une hausse des températures de 5°C, menaçant l’Antarctique Est et le méthane et le CO2 emprisonnés dans le permafrost, sol censé être gelé en permanence en Russie ou au Canada, correspond à environ 15 années d’émissions humaines.

    Une hausse du niveau de la mer de 25 mètres

    Les conséquences seraient dévastatrices. La fonte des glaces de l’Antarctique Ouest et du Groenland conduirait à une hausse du niveau de la mer de 13 mètres. La calotte de l’Antarctique Est, plus sensible au réchauffement qu’estimé précédemment, représente 12 mètres potentiels supplémentaires. Deux-tiers des mégalopoles sont installées moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer, tout comme les plaines agricoles qui les nourrissent.

    #climat #capitalocène #submersion

  • Centre et périphérie

    Vous savez que ça préoccupe beaucoup les géographes et associé·es depuis quelques siècles, toute le monde ou presque ayant envie ou eu envie d’être le centre... du monde. Comme la terre st ronde, ça se complique un peu puisque pour qu’il y ait un centre il faut qu’il y ai des bords... et la planète, justement, n’en a pas. Mais sur la planète, il en a qui ont des visions pas toujours très universelles. Je veux dire qu’ils (c’est rarement « elles ») voient assez bien au centre, mais sont souvent bigleux (et oublieux) sur les bords. Enfin, voilà : débat.

    Pour celles et ceux qui doutaient encore - par xemple - que l’Islande st au centre [du monde ou plus précisément « d’un certain monde »] alors voilà :

    Publicité pour la compagnie aérienne Islandair, en 5 m x 3 m, aéroport de Copenhague, 2015.

    –---

    À propos de « marges », ce petit projet sur les marges endoréiques ou exoréiques (en simple internes ou externes...). réalisé et produit en 2008, il nécessiterait un petit dépousiérage mais le concept reste valable

    #centre #périphérie #Marges #géographie #visualisation #débat

  • Les plus anciens virus humains découverts étaient âgés d’environ 450 ans, mais la plupart n’avaient pas plus de 50 ans. Maintenant c’est 4500 ans !

    Une étude pionnière a identifié les preuves les plus anciennes de VHB dans les vestiges antiques et prouvé que les virus peuvent disparaître. La signification scientifique de la recherche a été décrite comme « vraiment remarquable » et comparée à la découverte des premiers fossiles.

    Oldest genetic evidence of Hepatitis B virus found in ancient DNA from 4,500 year-old skeletons | University of Cambridge

    http://www.cam.ac.uk/research/news/oldest-genetic-evidence-of-hepatitis-b-virus-found-in-ancient-dna-from-4500-y

    (...)

    La nouvelle recherche, menée par un groupe d’universitaires au Centre for Pathogen Evolution du Département de Zoologie de l’Université de Cambridge et du Centre de GéoGénétique de l’Université de Copenhague, a prélevé des échantillons génétiques de squelettes en Europe et en Asie depuis l’âge du bronze. à la période médiévale, et trouvé 25 squelettes HBV-positifs parmi les restes. Dans 12 de ces squelettes, ils ont trouvé suffisamment de génome du VHB pour effectuer des analyses détaillées - dont la plus ancienne avait 4 500 ans [Soit l’Age du Bronze].

    À partir de ces données, ils ont pu extraire les séquences génétiques du VHB qui ont infecté les individus il y a des milliers d’années.

    (...)

    Bien que le VHB soit un problème de santé mondial, on sait peu de choses sur son origine et son évolution. Comme c’est le cas pour de nombreux virus humains, ceci est dû en grande partie à l’absence de preuves historiques difficiles à localiser et à identifier.

    Le Dr Terry Jones, premier auteur conjoint basé au Département de zoologie de l’Université de Cambridge, a expliqué : « Les scientifiques étudient principalement les souches de virus modernes et nous avons principalement été dans l’ignorance des séquences anciennes - jusqu’à maintenant. C’était comme essayer d’étudier l’évolution sans fossiles. Si nous étudions seulement les animaux qui vivent aujourd’hui, cela nous donnerait une image très inexacte de leur évolution - c’est la même chose avec les virus. "

    En savoir plus sur le VHB peut maintenant être possible. Montrer que le virus a circulé chez les humains depuis au moins l’âge du bronze est un grand progrès scientifique, car les tentatives précédentes pour estimer combien de temps le virus a infecté les humains ont varié de 400 ans à 34 000 ans.

    L’étude a été menée par le professeur Eske Willerslev, qui occupe des postes à la fois au St John’s College, à l’Université de Cambridge et à l’Université de Copenhague.

    Il a déclaré : « Ces données nous donnent une idée de la façon dont ce virus se comporte, et cela nous donne une meilleure idée de ce qui est biologiquement possible dans le futur. L’analyse d’autres échantillons d’ADN anciens pourrait révéler d’autres découvertes et cette étude pionnière pourrait avoir d’énormes implications sur la façon dont le virus affecte les humains aujourd’hui. »

    La recherche montre également l’existence d’anciens génotypes du VHB dans des endroits incompatibles avec leur distribution actuelle, ce qui contredit les origines géographiques du virus précédemment suggérées.

    (...)

    #Préhistoire #Age_du_Bronze #Virus #Université_de_Cambridge #Barbara_Mühlemann #Terry_C._Jones #Eske_Willerslev
    #University_of_Copenhagen #2500BP

    Ancient Hepatitis B viruses from the Bronze Age to the Medieval period.
    Nature (2018).
    DOI : 10.1038/s41586-018-0097-z

  • Les archéologues ont découvert du pain fabriqué il y a 14 400 ans, soit 4000 ans avant le début de l’agriculture.
    11/07/2018

    https://humanities.ku.dk/news/2018/archaeologists-discover-bread-that-predates-agriculture-by-4000-years

    Sur un site archéologique du nord-est de la Jordanie, des chercheurs ont découvert les restes carbonisés d’un pain plat cuit par des chasseurs-cueilleurs il y a 14 400 ans. C’est la preuve directe la plus ancienne du pain trouvé à ce jour, précédant l’avènement de l’agriculture d’au moins 4 000 ans. Les résultats suggèrent que la production de pain à base de céréales sauvages pourrait avoir encouragé les chasseurs-cueilleurs à cultiver des céréales, contribuant ainsi à la révolution agricole au Néolithique.

    Une équipe de chercheurs de l’Université de Copenhague, de l’University College London et de l’Université de Cambridge ont analysé des restes de nourriture carbonisée provenant d’un site de chasseurs-cueilleurs Natoufiens de 14 400 ans situé dans le désert noir au nord-est de la Jordanie.

    (...)

    « La présence de centaines de restes calcinés dans les cheminées de Shubayqa 1 est une découverte exceptionnelle qui nous a permis de caractériser des pratiques alimentaires vieilles de 14 000. Les 24 restes analysés dans cette étude montrent que les ancêtres sauvages des céréales telles que l’orge, l’einkorn et l’avoine ont été broyées, tamisées et malaxées avant la cuisson. Les restes sont très similaires aux pains plats non levés identifiés sur plusieurs sites néolithiques et romains en Europe et en Turquie. L’étape suivante consiste à évaluer si la production et la consommation de pain ont influencé l’émergence de la culture et de la domestication des plantes », a déclaré l’archéobotaniste de l’Université de Copenhague, Amaia Arranz Otaegui, première auteure de l’étude.

    L’archéologue Tobias Richter, de l’Université de Copenhague, qui a dirigé les fouilles à Shubayqa 1 en Jordanie, a expliqué :

    « Les chasseurs-cueilleurs Natoufiens nous intéressent particulièrement parce qu’ils ont vécu une période de transition où les gens sont devenus plus sédentaires et que leur régime alimentaire a commencé à changer : les faucilles en silex ainsi que les outils en pierre trouvés sur les sites Natoufiens au Levant de soupçonner que les gens avaient commencé à exploiter les plantes d’une manière différente et peut-être plus efficace.Mais le pain plat trouvé à Shubayqa 1 est la première preuve de fabrication de pain récupérée jusqu’ici, et il montre que la boulangerie a été inventée avant la culture des plantes. Ces données confirment donc certaines de nos idées : il se peut que la production précoce et extrêmement longue de pain à base de céréales sauvages ait été l’un des principaux moteurs de la révolution agricole qui a suivi la culture des céréales sauvages. sources de nourriture plus pratiques. "
    (...).

    #Natoufien #Néolithisation #Moyen-Orient #nourriture #pain
    #Amaia_Arranz-Otaegui #Lara_Gonzalez_Carretero #Monica_N._Ramsey #Dorian_Q._Fuller #Tobias_Richter.
    DOI : 10.1073/pnas.1801071115
    https://doi.org/10.1073/pnas.1801071115
    #University_of_Copenhagen #University_College_London #University_of_Cambridge
    #14400BC

  • Le débat du peuplement du Sud-Est asiatique clôt par une analyse novatrice de l’ADN ancien extrait de squelettes âgés de 8 000 ans... Et ce n’est pas la solution qu’on pouvait espérer (comme souvent).

    The prehistoric peopling of Southeast Asia | Science
    http://science.sciencemag.org/content/361/6397/88.full


    Science, 2018 ; 361 (6397) : 88 DOI : 10.1126/science.aat3628

    L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus génétiquement différentes du monde, mais depuis plus de 100 ans, les scientifiques ne sont pas d’accord sur la théorie de l’origine de la population de la région.

    Selon une théorie, les chasseurs-cueilleurs autochtones Hòabìnhiens qui peuplaient l’Asie du Sud-Est il y a 44 000 ans adoptaient des pratiques agricoles indépendantes, sans l’apport des premiers agriculteurs d’Asie de l’Est. Une autre théorie, appelée « modèle à deux couches », est favorable à l’opinion selon laquelle les riziculteurs en migration venant de ce qui est aujourd’hui la Chine ont remplacé les chasseurs-cueilleurs indigènes Hòabìnhiens.

    (...) Aucune théorie n’était complètement exacte. Leur étude a découvert que les populations actuelles d’Asie du Sud-Est sont issues d’au moins quatre populations anciennes.

    (...)

    La recherche pionnière est particulièrement impressionnante car la chaleur et l’humidité de l’Asie du Sud-Est en font l’un des environnements les plus difficiles pour la préservation de l’ADN, ce qui pose d’énormes défis aux scientifiques.

    "En séquençant 26 anciens génomes humains - 25 d’Asie du Sud-Est, un Jōmon japonais - nous avons montré qu’aucune des deux interprétations ne correspondait à la complexité de l’histoire de l’Asie du Sud-Est : Les chasseurs-cueilleurs Hòabìnhiens et les fermiers d’Asie de l’Est ont contribué à la diversité actuelle de l’Asie du Sud-Est, avec d’autres migrations affectant les iles du Sud-Est asiatique et le Vietnam. Nos résultats aident à résoudre l’une des controverses les plus anciennes de la préhistoire en Asie du Sud-Est." Hugh McColl, doctorant au Centre de GéoGénétique au Musée d’Histoire Naturelle du Danemark de l’Université de Copenhague, et l’un des auteurs principaux du document

    #Néolitique #Asie #Sud-Est-asiatique #Jomon #peuplement #ADN #Cambridge_university
    #Hugh_McColl #Fernando_Racimo #Lasse_Vinner #Fabrice_Demeter #Takashi_Gakuhari et al

  • L’Etat danois condamné pour la torture de civils en 2004 Belga - 15 Juin 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_l-etat-danois-condamne-pour-la-torture-de-civils-en-2004?id=9946909

    Le Danemark a été condamné vendredi à indemniser 18 civils torturés en 2004 en Irak pendant une opération réalisée avec l’appui d’un bataillon danois, dont l’implication directe n’a toutefois pu être prouvée, a annoncé la cour d’appel de Copenhague.

    Vingt-trois civils avaient saisi la justice danoise contre l’Etat scandinave après avoir été arrêtés et soumis à des « tortures et traitements inhumains » au cours de l’opération « Green Desert » (Désert vert") à Al-Zubair, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bassorah.
    La cour d’appel a statué que « les soldats du bataillon danois envoyé en Irak en 2004 et qui ont participé à l’opération ne se sont pas rendus coupables de violences à l’encontre des Irakiens ».

    Ils pouvaient craindre « un risque réel » de maltraitance de la part des forces de sécurité irakiennes, sous la forme de « coups », ce pour quoi la responsabilité du ministère de la Défense est engagée.

    Mais il n’a pas été établi qu’ils pouvaient prévoir « les tortures ni les violences systématiques ».

    Dix-huit des 23 plaignants se voient donc accorder 30.000 couronnes danoises (4000 euros) de dommages et intérêts chacun.

    Le ministre de la Défense Claus Hjort Frederiksen s’est dit « satisfait » du jugement, qui disculpe les militaires danois, mais a averti qu’il ferait appel car l’arrêt de la cour d’appel fixe une jurisprudence qui « met le
    Danemark dans une situation difficile ».

    « Cela signifie que nous ne pourrons plus contribuer à améliorer la sécurité - et donc garantir les droits de l’Homme - dans des pays en proie à un conflit armé », a-t-il dit dans un communiqué.

    #danemark #otan #torture #complice #complicité

  • Traquer la biodiversité grâce à l’ADN

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/05/28/traquer-la-biodiversite-grace-a-l-adn_5305949_1650684.html

    Détecter des espèces discrètes, voire invisibles, c’est aujourd’hui possible, grâce à l’ADN présent dans l’environnement. Une technique qui révolutionne les études naturalistes et les comptages écologiques, dans tous les milieux où la vie se cache.

    Le protocole est souple comme une porte de prison. Onze points, de quoi couvrir le corps d’un scientifique de la pointe des surchaussures au sommet de la charlotte, avec combinaison stérile, masque et double paire de gants, le tout à usage unique. L’entrée dans le laboratoire s’effectue par un sas, maintenu en surpression pour repousser les impuretés. Tout objet extérieur doit rester dehors. « Même le calepin », a précisé Tony Dejean. Le maître des lieux explique : « Chaque détail compte, la moindre contamination fausserait tous les résultats. Ici, c’est un peu Les Experts Miami, sauf qu’on ne s’intéresse pas aux hommes. Nous sommes la police scientifique de l’environnement. »

    Spygen, la start-up qu’il a créée en 2011 au Bourget-du-Lac (Savoie), s’est en effet fixé pour mission d’« améliorer le suivi et la conservation de la biodiversité à l’échelle mondiale ». Pas en envoyant des enquêteurs aux quatre coins du monde observer les espèces en voie d’extinction, mais en traquant leur présence dans les sols, sédiments, matières fécales ou simplement dans l’eau recueillie sur place.

    Ce champ de la recherche, qui s’apprête à bouleverser notre mode d’observation de la nature, et par là sa connaissance, a un nom : ADN environnemental. Balbutiant il y a encore cinq ans, il connaît une véritable explosion avec quelque 170 articles publiés au cours des cinq premiers mois de 2018 contre 20 pour toute l’année 2013.

    Le 2 mai, par exemple, des scientifiques français décrivaient dans la revue Science Advances la mise en évidence du « code-barres » de requins supposés disparus dans l’eau de mer au large de la Nouvelle-Calédonie. Quelques mois plus tôt, des Américains établissaient la présence d’une faune inconnue autour d’Anvers Island, dans l’Antarctique. Dans tous les milieux, mammifères, amphibiens, poissons, oiseaux, plantes ou champignons livrent leurs secrets. « C’est assez vertigineux, commente, admiratif, Claude Miaud, écologue à l’Ecole pratique des hautes études, à Montpellier. On peine à voir les limites de cette méthode. »


    La découverte d’ADN ancien dans le permafrost, comme ici dans le nord du Canada, a ouvert la voie à la recherche de traces génétiques d’espèces dans tous les milieux.

    Petits bouts de génome

    Comme dans les enquêtes criminelles, le défi consiste à relever des traces génétiques là où personne n’imaginerait les dénicher. Sauf qu’en l’espèce, ce ne sont pas les cellules vivantes d’une plante ou d’un animal, susceptible d’apporter son code génétique complet, que l’on cherche. « Ce serait trop facile », ironise le chercheur Danois Eske Willerslev.

    Ou trop difficile : comment, en effet, retrouver une cellule vivante hors la présence de son hôte ? Non, en réalité, c’est l’ADN lui-même, ou plutôt des portions d’ADN, que les chasseurs d’informations vont débusquer. De petits fragments issus des mitochondries ou du chloroplaste (pour les plantes) qui, après la mort d’une cellule et sa désintégration, viennent se lier à de la matière organique ou minérale trouvée dans son environnement. Ainsi protégés, les petits bouts de génome gardent leur secret à peu près intact pendant plusieurs jours (dans l’eau) ou plusieurs… millénaires.

    C’est, du reste, la quête d’ADN ancien qui a conduit celui qui n’était encore qu’un étudiant en paléontologie de l’université de Copenhague à ouvrir cette nouvelle fenêtre sur le vivant au début des années 2000. Pour sa maîtrise, le jeune homme avait étudié l’ADN de cellules de champignons et d’algues conservées dans des carottes glaciaires. Il raconte :

    « Je devais trouver un sujet de thèse. Je voulais travailler sur l’ADN ancien mais les squelettes n’étaient pas accessibles. C’était l’automne. Je me souviens avoir regardé par la fenêtre les feuilles tomber et en même temps avoir vu un chien faire ses besoins. Tout ça allait disparaître, emporté par l’eau et le vent, mais est-ce que l’ADN pouvait rester dans le sol ? Quand j’en ai parlé à mon superviseur, toute la cafétéria a rigolé et lui m’a dit qu’il n’avait jamais rien entendu d’aussi stupide. Mais avec mon collègue Anders Hansen, on a voulu essayer. On s’est dit que si un milieu pouvait conserver des biomolécules, ce devait être le permafrost, ce sol gelé en profondeur depuis des milliers d’années. J’ai contacté un scientifique russe qui faisait des forages en Sibérie. Il a donné son accord.

    Ça n’a pas tout de suite marché. On faisait des choses trop compliquées. Finalement, on a pris 2 grammes de permafrost, on a extrait ce que nous trouvions comme matériel génétique, avons amplifié les séquences susceptibles de provenir de mammifères ou de plantes et les avons clonées dans une bactérie. C’était la méthode disponible à l’époque. Ensuite, nous avons séquencé ces portions insérées. Les premières séquences sont sorties le jour de Noël. J’étais seul au labo. J’ai comparé ça aux séquences disponibles dans les banques de gènes. Il y avait un mammouth laineux, un renne, un bison, un lemming et diverses plantes. C’était incroyable ! Avec 2 grammes de sol, on pouvait retrouver toute la communauté biologique même en l’absence de fossiles. Je savais qu’on avait trouvé un truc important. »

    L’article paraît en mai 2003 dans la revue Science. Eske Willerslev a assis sa découverte avec l’analyse d’échantillons de sols tempérés, dans des grottes en Nouvelle-Zélande. Il y a retrouvé de l’ADN de moas, ces oiseaux géants disparus depuis plusieurs siècles de l’île du Pacifique sud. Enfin, il a ajouté l’analyse de terres « contemporaines » et a mis en évidence l’ADN de plusieurs végétaux actuels. Pour le scientifique danois, c’est le début d’une carrière fulgurante, qui en fera l’une des stars mondiales de la paléogénétique, professeur à Copenhague et à Cambridge. Pour l’ADN environnemental, un véritable acte de naissance.

    Une échelle macroscopique

    L’expression traînait dans les articles scientifiques depuis la fin des années 1980. Elle désignait alors une façon de détecter la présence de bactéries et d’autres micro-organismes dans des milieux naturels. Désormais, c’est d’une tout autre échelle qu’il s’agit, macroscopique. Willerslev court les colloques présenter sa découverte. De nombreux scientifiques doutent. Tant d’informations tirées de fragments si petits et si vieux, est-ce bien possible ? Quelques-uns veulent y croire. Lors d’une session à Bordeaux, un biologiste français le prend à partie. « Il a été assez critique, raconte Willerslev. Il m’a dit que le sujet avait un grand potentiel pour l’étude de la biodiversité mais que ma méthode était approximative, qu’on pouvait faire beaucoup mieux… »


    Echantillon prélevé dans une rivière en Ardèche, dont on extrait ensuite l’ADN environnemental en laboratoire.

    La grande gueule s’appelle Pierre Taberlet. Professeur de sciences naturelles au lycée pendant dix ans, il est entré au CNRS en 2004 pour travailler sur les méthodes non invasives de détection de la faune sauvage. Il a ainsi commencé par mettre en évidence l’ADN mitochondrial de l’ours des Pyrénées dans des poils et des fèces retrouvés sur place. Et a poursuivi avec quelques autres bêtes, plus ou moins rares.

    Au laboratoire d’écologie alpine (LECA) de Grenoble, qu’il a fondé, trouver les bons marqueurs pour caractériser une espèce est devenu une spécialité locale. « Nous avons commencé une collaboration, poursuit Willerslev. Effectivement, Pierre pouvait faire mieux. Il a développé les méthodes, les a appliquées aux milieux d’eau douce, leur a donné des noms. Environmental DNA pour caractériser tout ce champ, c’est lui. Metabarcoding pour la recherche de plusieurs espèces simultanément, lui aussi. Bon sur le terrain, excellent biologiste moléculaire, très fort en bio-informatique, imaginatif, capable de diriger une collaboration internationale… Je ne sais pas si vous mesurez la chance que vous avez, en France, d’avoir une pépite pareille. »

    Agé de 64 ans, ladite pépite s’apprête à prendre sa retraite. En dix ans, il a largement contribué à faire de cette technique marginale un outil essentiel de la biodiversité, créant les équipes, formant les jeunes chercheurs, décrochant les subventions européennes. « C’est sûr qu’au départ, on ne nous prenait pas tellement au sérieux. On a un peu changé d’image », avance-t-il. Il a ainsi fait du LECA la première plate-forme spécialisée en ADN environnemental au monde. Surtout, il a multiplié preuves de concept et applications. Avec l’apparition en 2005 des premiers séquenceurs dits de « nouvelle génération », il saute la phase de clonage et décrypte directement l’ADN. « Ça a fait gagner beaucoup de temps et de fiabilité et permis de multiplier les applications », explique-t-il.

    « Ce qui paraissait hors de portée devient possible »

    En 2008, il commence par l’eau douce. Avec son collègue écologue Claude Miaud, alors au LECA, il retrouve l’ADN de la grenouille taureau dans plusieurs mares où l’amphibien invasif a déjà été repéré. « Le résultat m’a stupéfait… A l’inverse, il n’y avait rien là où la grenouille n’avait jamais été vue, se souvient Claude Miaud, aujourd’hui directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, à Montpellier. On n’avait pas de faux positifs. » Quatre ans plus tard, un nouvel article mettra en évidence la supériorité de l’ADN environnemental sur le suivi classique. Là où une première observation avait repéré l’envahisseur dans sept mares du Périgord Limousin, l’analyse génétique retrouve sa trace dans 37 points d’eau. Une vérification attentive donnera raison à l’ADN.


    Echantillon prélevé dans une mare, dont on extrait ensuite l’ADN environnemental en laboratoire.

    En 2009, Taberlet et son équipe passent aux régimes alimentaires. Il analyse ainsi les excréments de marmottes, d’ours bruns, de grands tétras, d’escargots et de sauterelles recueillis au Pakistan et en France. Ce n’est plus une espèce qu’il traque mais tous les végétaux. A cette échelle, il parvient à détailler l’ensemble des familles concernées. « C’était tellement surprenant que la première revue à qui nous l’avons proposé a refusé l’article, et la seconde l’a gardé des mois avant de répondre », sourit Pierre Taberlet. Aujourd’hui, la publication fait référence et, des léopards des neiges aux tortues marines, la méthode offre un point de vue unique sur la chaîne alimentaire.

    Des herbivores aux carnivores, de l’eau à la terre, des forêts aux montagnes, l’équipe grenobloise, souvent en collaboration avec d’autres scientifiques, écume les terrains. Avec toujours ce même résultat : « La méthode est efficace, presque toujours supérieure aux observations directes. Surtout quand le terrain est difficile d’accès », résume Tony Dejean, le patron de Spygen, comme beaucoup formé au LECA.

    Les travaux conduits en Guyane par Sébastien Brosse, de l’université de Toulouse, en offrent un exemple parfait. « Ici, la diversité est immense, explique-t-il : 400 espèces de poissons d’eau douce contre 80 pour toute la métropole. L’eau est souvent trouble, donc on les voit mal. Elle est très peu minéralisée, donc peu conductrice, ce qui rend impossible l’usage de la pêche électrique. Longtemps, on a utilisé un pesticide, la Roténone, mais ça n’étourdissait pas les poissons, ça les tuait et on polluait les rivières, c’est aujourd’hui interdit. L’arrivée de l’ADN environnemental a changé notre perspective. Ce qui paraissait hors de portée, à savoir réaliser un inventaire complet, devient désormais possible. »

    Accélération des inventaires

    A une tout autre échelle, Claude Miaud a lui aussi fait ses comptes : « On considère que 86 % des espèces existantes sur la Terre et 91 % des espèces dans l’océan attendent toujours leur description. Au rythme actuel de découverte, cela nécessiterait quatre cent quatre-vingts années pour finir le travail. »

    Avec l’ADN environnemental, tout s’accélère. En quelques mois de prélèvements, des scientifiques ont ainsi retrouvé dans le bassin du Rhône l’équivalent de dix années de pêches scientifiques. Dans l’Arctique, une équipe franco-norvégienne a relevé du matériel génétique d’ours polaire dans de simples traces laissées dans la neige. A l’autre bout du monde, d’autres chercheurs ont confirmé la présence du poisson-chat géant dans le Mekong, au Laos, ou encore du muntjak de Truong Son dans les forêts vietnamiennes. De ce petit cervidé, on ne connaissait jusqu’ici que quelques squelettes, découverts en 1997, et de furtives images captées par des caméras infrarouges. Pour pister l’animal, les collaborateurs d’Eske Willerslev ont ramassé de grandes quantités de sangsues, les ont broyées et ont analysé la pâte. Et l’ADN a parlé : au milieu des lapins, blaireaux et saros de Chine est apparu le code-barres du rarissime mammifère.

    Les services de gestion de l’environnement ont compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer de cette révolution. En octobre 2017, l’Agence française pour la biodiversité a ainsi organisé la première journée d’études sur l’ADN environnemental. « On doit se préparer à un déploiement à large échelle, souligne Nicolas Poulet, chargé de mission à l’agence. En termes de rapport coût/bénéfice, c’est un candidat sérieux. Une pêche électrique ou une campagne de surveillance, c’est très lourd. Là, avec deux personnes sur le terrain, vous abattez un travail considérable et obtenez des résultats très rapides. Pour les invasions biologiques, où il faut réagir vite, c’est essentiel. »

    Des start-up se lancent. Sur la base Technolac, au Bourget-du-Lac, deux anciennes de Spygen on ainsi créé leur propre entreprise, Argaly. Suivi de la faune autour de Tchernobyl, analyse du régime alimentaire d’oiseaux suisses ou de sols agricoles dans le cadre de la lutte contre les ravageurs mais aussi programme de formation de chercheurs : « En six mois, nous avons déjà obtenu plusieurs contrats, souligne Eva Bellemain. La demande est très importante. »


    Extraction d’ADN environnemental au sein du laboratoire de Spygen, au Bourget-du-Lac (Savoie).

    La panacée ?

    Inventorier la biodiversité, prévenir les invasions biologiques, suivre les comportements alimentaires, détecter des espèces rares – voire inconnues, comme s’apprête à le faire une poignée de chercheurs dans le Loch Ness – le tout par des méthodes non invasives… L’extension du domaine de l’ADN environnemental semble sans limite.

    Philip Thomsen, un ancien étudiant d’Eske Willerslev, aujourd’hui professeur associé à l’université d’Aarus, est même parvenu à tirer de traces d’ADN de requin-baleine des informations quantitatives sur l’abondance de population du géant des mers. Dans la même étude, publiée en 2016 dans Plos One, le chercheur danois a également mis en évidence, grâce à de grands fragments d’ADN, ce que les généticiens nomment des haplotypes, des ensembles de gènes permettant d’identifier des sous-groupes à l’intérieur d’une espèce. « Bientôt, nous pourrons faire de la génétique des populations sans prélever le moindre animal », s’enthousiasme Claude Miaud.

    La panacée, donc ? Tony Dejean met en garde. Lui qui, pour sa start-up, brevète dispositifs de prélèvements et d’analyse (filtres, drones aquatiques), et rêve d’une « industrialisation » de la méthode, en connaît les limites : « A tous les niveaux, il y a des risques car on manie de l’ADN rare. Contamination lors des prélèvements, erreurs dans l’amplification des fragments ou lors de l’analyse bio-informatique. Sans compter que les bases de référence de l’ADN restent incomplètes. Or, comme pour une empreinte génétique en police scientifique, pour identifier une trace, il faut qu’elle soit répertoriée quelque part. »

    Pierre Taberlet va plus loin. « Le marché qui se développe et l’emballement actuel qui en découle conduisent beaucoup de gens à faire n’importe quoi », souligne le pionnier. Dans ses conférences, le biologiste aime évoquer une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications. « Un modèle de ce qu’il ne faut pas faire… Dans un litre d’eau d’un torrent suisse, les auteurs retrouvaient toute la biodiversité du bassin versant. Ils avaient aussi détecté du crabe, de la méduse, des poissons marins mais ils ont simplement écarté ces données sans remettre en cause leur protocole. »

    D’autres redoutent la mainmise de la biologie moléculaire sur l’étude de la nature. Pourquoi, en effet, lancer des spécialistes pendant des mois sur le terrain si l’ADN environnemental peut déterminer la répartition d’une espèce, ses zones de reproduction, son régime alimentaire, bientôt sa filiation ? « C’est absurde, rassure l’écologue Claude Miaud. Les enregistreurs d’ultrasons n’ont pas tué les spécialistes des chauves-souris, ils les ont aidés. Ça sera pareil pour nous : nous aurons plus de données et plus de temps pour répondre à des questions encore plus intéressantes. » Après Les Experts, le retour de Sherlock Holmes.

  • La fille d’Egtved (Age du Bronze) n’était pas du Danemark

    https://www.sciencedaily.com/releases/2015/05/150521082458.htm
    http://humanities.ku.dk/news/2015/the_bronze_age_egtved_girl_was_not_danish
    https://www.nature.com/articles/srep10431

    Le texte intégral :
    https://journals.openedition.org/perspective/6305

    L’une des découvertes les plus connues de l’âge du bronze danois, l’Egtved Girl, 1370 av. J.-C., n’est pas née à Egtved, au Danemark, c’est ce que révèlent de nouvelles recherches du Musée national du Danemark et de l’Université de Copenhague. Les analyses isotopiques du strontium des cheveux, des dents et des ongles montrent qu’elle est née et a grandi à des centaines de kilomètres d’Egtved, probablement dans le sud de l’Allemagne, et qu’elle est arrivée à Egtved peu avant sa mort.

    (...)

    C’est la première fois que les chercheurs ont été capables de suivre avec précision les mouvements d’une personne préhistorique.

    Les recherches ont montré qu’elle provenait de la Forêt Noire dans le sud-ouest de l’Allemagne - tout comme les restes incinérés d’un enfant de six ans enterré avec elle. Le cercueil de la fille date de l’enterrement à un jour d’été en l’an 1370 avant JC.

    En détail :

    Si l’on considère les deux dernières années de la vie de la fille, on peut voir que 13 à 15 mois avant sa mort, elle est restée dans un endroit avec une signature isotopique du strontium très semblable à celle qui caractérise sa région natale. Puis elle a déménagé dans une région qui pourrait bien avoir été le Jutland. Après une période d’environ 9 à 10 mois, elle est retournée dans la région d’origine et y est restée quatre à six mois avant de se rendre à son dernier lieu de repos, Egtved. Ni ses cheveux ni son ongle du pouce ne contiennent une signature isotopique de strontium qui indique qu’elle est revenue en Scandinavie jusqu’à peu de temps avant sa mort. Comme la signature isotopique du strontium d’une région n’est décelable que dans les cheveux et les ongles après un mois, elle doit être venue au Danemark et à Egtved environ un mois avant sa mort.

    « A l’âge de bronze, l’Europe occidentale, le sud de l’Allemagne et le Danemark étaient les deux principaux centres de pouvoir, des royaumes très semblables. Nous trouvons beaucoup de liens directs entre les deux dans les preuves archéologiques, et je suppose que la fille Egtved était une fille de l’Allemagne du Sud qui a été donnée en mariage à un homme du Jutland pour forger une alliance entre deux familles puissantes »

    Kristian Kristiansen

    Selon lui, le Danemark était riche en ambre et en échangeait pour le bronze. En Grèce mycénienne et au Moyen-Orient, l’ambre de la Baltique était aussi convoité que l’or et, grâce aux intermédiaires du Sud de l’Allemagne, de grandes quantités d’ambre étaient transportées en Méditerranée et de grandes quantités de bronze venaient en paiement au Danemark. À l’âge du bronze, [celui-ci] était une matière première aussi précieuse que le pétrole aujourd’hui, de sorte que le Danemark est devenu l’une des régions les plus riches d’Europe du Nord.

    "L’ambre était le moteur de l’économie de l’âge du bronze, et afin de maintenir les routes commerciales, des familles puissantes forgeaient des alliances en donnant leurs filles en mariage les unes aux autres et permettaient à leurs fils d’être élevés l’un par l’autre comme une sorte de sécurité "Kristian Kristiansen.

    #Préhistoire #Age_du_Bronze #Europe #migrations #Egtved #Karin_Margarita_Frei
    #National_Museum_of_Denmark
    #University_of_Copenhagen
    doi:10.1038/srep10431

    Référence papier

    Eva Andersson Strand, Ulla Mannering et Marie-Louise Nosch, « Mise en œuvre d’une approche globale des textiles anciens au Centre de recherche sur les textiles de Copenhague », Perspective, 1 | 2016, 75-92.

    Référence électronique

    Eva Andersson Strand, Ulla Mannering et Marie-Louise Nosch, « Mise en œuvre d’une approche globale des textiles anciens au Centre de recherche sur les textiles de Copenhague », Perspective [En ligne], 1 | 2016, mis en ligne le 31 décembre 2016, consulté le 21 mai 2018. URL : http://journals.openedition.org/perspective/6305 ; DOI : 10.4000/perspective.6305

  • The Egtved Girl | ARTE in English
    https://www.arte.tv/fr/videos/069090-000-A/la-fille-d-egtved

    C’est l’une des sépultures les plus célèbres de l’âge de bronze. La momie de la « fille d’Egtved » (du nom du village du Jutland, au Danemark, où elle a été découverte en 1921) offre un aperçu fascinant de la vie quotidienne de nos ancêtres d’Europe du Nord, aux alentours de 1370 avant J.-C. La fille d’Egtved n’a pas fini de révéler ses secrets...

    L’état de conservation remarquable de ses vêtements - une jupe et une tunique courte en fil de laine – ainsi que de précieux bijoux en bronze, ont d’abord attiré l’attention. De son corps lui-même, il ne restait que des dents, des ongles, et surtout des cheveux de 23 centimètres de long – qui viennent seulement de révéler leurs secrets. Grâce à l’analyse de ses restes, passés au crible des technologies modernes, les chercheurs ont réussi à reconstituer le trajet qu’avait parcouru la jeune fille au cours de sa vie. Les résultats sont fascinants. Avant de mourir vers l’âge de 18 ans et d’être enterrée en grande pompe, la fille d’Egtved avait en effet effectué un long voyage…

    (53 min)
    Available from 24/02/2018 to 24/05/2018

    • Ça ressemble beaucoup à ça
      https://www.google.fr/maps/@55.7625735,12.5267892,3a,75y,104.56h,90.26t/data=!3m6!1e1!3m4!1sVVQMP7xpqHmFQX-iJY8Egg!2e0!7i13312!8i6656

      même nom de rue (Jægersborg Allé), même nom d’ensemble immobilier (Allehusene Ejendom), même style de balcon au 3è étage, mais le point de vue est un peu différent : pris du terre-plein central où le gg:car ne peut aller (sans doute à peu près à mi-chemin entre l’arbre qu’on voit ici et son voisin de gauche…
      https://www.google.fr/maps/@55.7625735,12.5267892,3a,75y,104.56h,90.26t/data=!3m6!1e1!3m4!1sVVQMP7xpqHmFQX-iJY8Egg!2e0!7i13312!8i6656

      (la voiture stationnée est quasiment une version moderne de celle d’époque et pratiquement au même endroit ;-)

    • Ben, c’est plus ou moins facile. En gros, il faut exploiter à fond le contenu de l’image et les métadonnées.

      Dans ton cas, @philippe_de_jonckheere, c’était plutôt facile, parce que la station d’autobus affiche son nom et que les métadonnées sont très abondantes te concernant. Pour quelqu’un qui te suit régulièrement ici, un seul nom s’impose pour la commune. Avec tout ça et le coin qu’on aperçoit du marché, il est vraiment aisé de reconstituer le point de vue. J’ai dû mettre moins de 5 minutes.

      Pour @reka, ici, c’est encore plus simple : tous les éléments figurent dans le nom de la photo. Après, il fallait identifier l’immeuble au milieu des autres, mais c’est la seule de ce type, contrairement aux autres. Cependant, l’angle du point de vue de la photo est très fermé et j’ai mis un peu de temps à me convaincre que c’était bien là, parce que de partout ailleurs, les fenêtres sont beaucoup plus larges.

      Enfin, ça marche pas à tous les coups. Pour le silo meusien de @jsene (que tu as suivi aussi), je n’ai pas réussi à localiser. Mais je me suis bien amusé : ça m’a permis de faire fonctionner le logiciel de cartographie Magrit et de découvrir les données géographiques en open data (éoliennes, silos,…) j’ai même récupéré le tracé de toutes les voies de circulation du département, mais j’ai calé ensuite, parce ça fait vraiment beaucoup, que les temps de réponse commençait à beaucoup baisser et que je n’ai pas trouver comment filtrer simplement (et avec des temps de réponse raisonnables) par type de voie. De plus, les métadonnées de @jsene étaient plutôt floues (pas d’idée de la distance à l’autoroute A4).

      En fait, plus tu en fais, plus c’est facile d’en faire… C’est pour ça que je m’entretiens de temps en temps… J’ai bien conscience du côté flippant, en particulier pour toi, @philippe_de_jonckheere, mais c’est aussi pour rappeler qu’on laisse vraiment beaucoup d’indications un peu partout et que concrètement c’est vraiment facile de les exploiter.

      Une des recherches qui m’avait le plus amusé était celle sur BHL à Tunis. Pas très compliquée puisque l’information de localisation faisait partie des métadonnées, mais parce que c’était presque un cas d’école pour les outils d’étude d’ombre… https://seenthis.net/messages/307907#message308299

      En tous cas, un grand #merci à tous de me fournir de temps en temps des jolis sujets d’enquête ! D’ailleurs, je crois bien que, parfois, vos publications sont des appels implicites…

  • Signs of symbolic behavior emerged at the dawn of our species in Africa
    http://www.sciencemag.org/news/2018/03/signs-symbolic-behavior-emerged-dawn-our-species-africa
    et
    Long-distance stone transport and pigment use in the earliest Middle Stone Age
    http://science.sciencemag.org/content/early/2018/03/14/science.aao2646

    Scientists Discover Evidence of Early Human Innovation, Pushing Back Evolutionary Timeline
    https://newsdesk.si.edu/releases/scientists-discover-evidence-early-human-innovation-pushing-back-evolut

    https://youtu.be/NXD0fgaZxpk

    Il y a plus de 320 000 ans dans la vallée du Rift en Afrique, certains innovateurs ont adopté une nouvelle technologie : ils ont évité les haches sans manche en forme de palme que leurs ancêtres avaient utilisées pendant plus d’un million d’années en faveur d’une nouvelle boîte à outils.

    À l’instar des nouvelles générations de téléphones cellulaires, les lames et pointes MSA (Middle Stone Age) étaient plus petites et plus précises que les vieux haches et grattoirs Acheuléens. Ces outilleurs, dans le bassin d’Olorgesailie au Kenya, ont choisi comme matière première de l’obsidienne noire brillante et du chert blanc et vert, des roches qu’ils devaient obtenir de sources lointaines ou par le biais de réseaux commerciaux. Ils ciselaient aussi des roches rouges et noires, probablement utilisées comme crayons de couleur pour colorer leurs corps ou leurs lances, signe précoce d’un comportement symbolique.

    Le psychologue évolutionniste Robin Dunbar de l’Université d’Oxford explique que "cela indique un changement de vitesse dans le comportement, la fabrication d’outils et la culture matérielle".

    Bien que d’autres sites aient fourni des outils du Middle Stone Aga, la nouvelle chronologie datée de manière sécurisée remet la transition en arrière d’au moins 20 000 ans, ce qui correspondant à l’émergence de notre espèce Homo sapiens.

    En analysant les artéfacts au fil du temps sur un site, les articles montrent également que ces comportements se sont développés à mesure que les changements climatiques s’intensifiaient, soutenant l’idée que la variabilité environnementale favorisait l’innovation .

    Une équipe dirigée par les paléoanthropologues Rick Potts du Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution et Alison Brooks de l’Université George Washington, tous deux à Washington, D.C., ont recueilli des artefacts de sédiments s’étendant sur 1,2 million d’années à Olorgesailie. Malheureusement, l’érosion ancienne a détruit des couches entre 499 000 et 320 000 ans, effaçant le temps où le Middle Stone Age a probablement été inventé. Mais en regardant plus de 20 000 fossiles d’animaux associés à des dizaines de milliers de pierres outils, et de multiples indices de l’environnement ancien, l’équipe fournit une image détaillée de la vie avant et après la transition vers le MSA. Ils fixent le timing avec ce que le géochronologue Michael Storey du Muséum d’Histoire Naturelle du Danemark à Copenhague appelle des rencontres « très impressionnantes ».

    Il y a environ 900 000 ans , la présence d’une calotte montre que l’ancêtre humain H. erectus vivait à Olorgesailie et utilisait de grosses haches et grattoirs acheuléens pour boucher la viande. Il y a environ 800 000 ans, le climat a commencé à fluctuer plus intensément de l’état humide à l’état sec, et l’environnement est devenu plus aride et herbeux.

    Il y a environ 615 000 ans , les premiers humains ont commencé à fabriquer de plus petits outils acheuléens qu’ils pouvaient transporter plus loin, et à choisir plus soigneusement le basalte comme matière première, changeant peut-être ainsi les tactiques de chasse dans un environnement changeant.

    La dernière hache sur le site remonte à 499 000 ans avant la lacune. Au moment où le dossier archéologique a recommencé il y a 320 000 ans , les outils acheuléens avaient disparu et le bassin avait changé de façon spectaculaire. Le cycle humide-sec était encore plus extrême. Plus de 80% des espèces de mammifères avaient disparu et de nouvelles espèces d’éléphants, de cochons, de renards et de springboks s’étaient rassemblées dans les cours d’eau bordés d’arbres.

    Les outils du MSA - lames et pointes relativement sophistiquées qui auraient été emmenées sur les lances- étaient abondants. Le site n’a généré aucun fossile humain dans cette période clé, les chercheurs ne peuvent donc pas savoir avec certitude qui étaient les nouveaux outilleurs.

    Mais d’autres découvertes offrent un important indice. Pendant des années, les archéologues avaient pensé que les outils MSA étaient trop vieux pour être fabriqués par notre espèce. Puis, l’année dernière, des fossiles ressemblant à H. sapiens ont été trouvés près des outils MSA et datés il y a près de 300 000 ans à Jebel Irhoud au Maroc - un timing qui correspond à la chronologie d’Olorgesailie. Les caractéristiques des outils MSA suggèrent également qu’ils étaient l’œuvre d’êtres humains sophistiqués. Les outilleurs étaient très sélectifs sur leurs matières premières, en important de l’obsidienne jusqu’à 90 kilomètres. Ces connexions lointaines sont une « marque de l’organisation sociale humaine, et un marqueur important dans les sociétés de cueilleurs » , dont les membres peuvent se déplacer vers des endroits éloignés dans les moments difficiles.

    Les outils sont également plus petits, plus précis et de forme plus uniforme que les outils acheuléens. Ils représentent un jalon dans la pensée abstraite : Une hache conserve la forme du bloc de roche d’origine, mais la création d’une lame à partir d’un noyau déjà préparé oblige les outilleurs à en visualiser la forme à l’avance.

    L’équipe a également trouvé des morceaux de roche noire et des morceaux d’ocre rouge qui avaient été perforés par des ciseaux de pierre tranchants. Ils proposent que les deux soient utilisés comme pigments pour créer des marques d’identité individuelle ou de groupe, suggérant un degré élevé d’organisation sociale.

    (...)

    Mais ces fabricants d’outils MSA n’avaient pas développé l’ensemble complet de comportements sophistiqués. « C’est au bas de l’échelle du comportement moderne ». « Nous ne parlons pas de Salvador Dalí. »

    #préhistoire #Afrique #outils #technique #Université_George_Washingtonty #Smithsonian_Washington #Rick_Potts #Alison_Brooks

  • L’Europe paye des équipements militaires à la Turquie pour refouler les réfugiés

    Mediapart et l’EIC révèlent que l’argent de l’Union européenne a permis à la Turquie de s’équiper en véhicules blindés afin d’empêcher le passage de réfugiés à sa frontière avec la Syrie. Cette opération pourrait avoir causé de nombreuses victimes parmi les Syriens tentant de fuir la guerre, alors que la prise d’Afrin par l’armée turque va pousser encore des milliers de personnes sur la route de l’exil.
    Quand les soldats turcs ont ouvert le feu, Ibrahim Khaled a pris sa mère par la main et s’est mis à courir. Il a entendu le cliquetis des armes à feu, entendu les cris des réfugiés frappés par les balles, et a été projeté à terre. Khaled ne s’est pas retourné. « J’ai senti que si je m’arrêtais là, je serais tué ou arrêté », dit-il.
    Pendant des heures, Khaled et sa mère ont couru dans la direction que le passeur leur avait indiquée. Ils ont marché à travers des champs d’oliviers, ont rampé sur des pierres jusqu’à atteindre un village turc. De la soixantaine de réfugiés qui avaient quitté le camp près de #Darkush, dans la province syrienne d’#Idlib, seule une poignée a traversé la frontière. Khaled ne sait pas ce qui est arrivé aux autres. Ils sont probablement morts ou de retour en Syrie, pense-t-il. « Nous avons eu de la chance. »
    Khaled est assis dans un appartement nouvellement construit en périphérie de Mersin, dans le sud-est de la Turquie, où lui et sa mère ont trouvé refuge après leur fuite à l’automne dernier. Il porte un jean déchiqueté et un pull qu’un voisin lui a donnés. Ses yeux sont fatigués, son front est plissé de rides. Khaled s’est longtemps posé la question de savoir s’il devait parler avec des journalistes des #violences à la #frontière_turco-syrienne. Il a peur que les autorités turques ne se vengent sur lui. Dernièrement, il a accepté de nous accorder une interview à la condition que son nom soit changé. « Je veux que le monde sache ce qui nous arrive à nous, Syriens », dit-il.

    La guerre civile en Syrie entre dans sa huitième année. Plus de 350 000 personnes ont été tuées à ce jour, des millions ont été déplacées. Et bien qu’il n’y ait toujours pas de paix en vue, les pays voisins de la Syrie ont fermé les voies d’échappatoire. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, qui accueillent ensemble plus de cinq millions de Syriens, refusent d’accepter davantage de demandeurs d’asile. La Turquie a construit sur sa frontière avec la Syrie un mur de trois mètres de haut et long de plusieurs centaines de kilomètres.

    Khaled raconte que des #soldats_turcs ont ouvert arbitrairement le feu sur des réfugiés. Les détails de son témoignage sont difficiles à vérifier, mais ils sont cohérents et coïncident avec les déclarations de plus d’une douzaine de témoins avec lesquels le Spiegel s’est entretenu. L’ONG Human Rights Watch a révélé des cas similaires début février : des soldats turcs ont forcé des réfugiés à retourner en Syrie et ont tiré de manière indiscriminée, selon l’organisation.

    Il y a précisément deux ans, le 18 mars 2016, l’Union européenne et Ankara concluaient un accord selon lequel les Européens allaient verser 3 milliards d’euros à la Turquie en échange du maintien des réfugiés sur son sol (en attendant un deuxième volet de 3 milliards d’euros). Les dirigeants européens ont prétendu que cet accord avait permis de contenir la « crise des réfugiés ». En réalité, la crise s’est simplement déplacée. À présent, les gens meurent moins fréquemment dans la mer Égée, où le nombre d’embarcations traversant vers la Grèce s’est réduit drastiquement une fois l’accord passé. Mais ils meurent sur la frontière turco-syrienne.

    Officiellement, les milliards de l’Europe servent exclusivement à aider la Turquie à gérer les réfugiés sur son sol et à les empêcher d’entrer en Europe. C’est faux. Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC) révèlent que l’Union européenne a payé à la Turquie pour 83 millions d’euros de véhicules militaires et d’équipements de surveillance afin de traquer les réfugiés. Y compris à la frontière turco-syrienne, pourtant officiellement ouverte.

    Les journalistes de l’EIC se sont plongés dans les centaines de contrats européens. L’un d’entre eux montre que l’Union européenne a financé à 75 % l’achat par la Turquie de 82 véhicules blindés Cobra II, dont le coût total est de 47,5 millions d’euros. Ces engins, équipés de périscopes, peuvent patrouiller le long du mur côté turc tout en localisant les réfugiés approchant de l’autre côté. Produits par Otokar, l’un des plus gros industriels turcs de l’armement, ces véhicules ont été livrés aux forces armées turques au printemps 2017.

    Ils font aujourd’hui partie de l’infrastructure de surveillance de ce qui va devenir bientôt le troisième mur le plus long du monde : 900 km de béton équipés de drones, de caméras thermiques, et de tours de tir télécommandées et automatisées de manière « intelligente ». Des haut-parleurs diffusent des messages, avertissant les gens, en turc et en arabe, de ne pas s’approcher davantage. De l’artillerie lourde ouvre le feu si ces avertissements sont ignorés. Les caméras thermiques sont capables, par temps clair, de repérer trois personnes debout d’une taille de 1,80 m à une distance de dix kilomètres. En d’autres termes, l’équipement financé par l’Union européenne aide à repérer des réfugiés qui essaient de traverser le mur frontalier et risquent d’être touchés par des tirs… et tués.

    Le mur construit par Ankara maintient par ailleurs des centaines de milliers de réfugiés syriens coincés dans une zone de guerre. On estime que plus de 200 000 personnes ont été déplacées dans le nord de la Syrie depuis la mi-décembre, et il faut s’attendre à ce que la prise par l’armée turque, ces derniers jours, de la ville kurde d’Afrin provoque de nouveaux flux de réfugiés.

    La Turquie assure que la frontière est toujours ouverte pour les demandeurs d’asile, ce qui est contredit par différentes sources turques et syriennes proches de la frontière. L’Institut international pour les études stratégiques (IISS) notait déjà en juin 2017 que la Turquie avait rendu « pratiquement impossible pour les réfugiés syriens le passage de la frontière légalement ». « La Turquie assure que sa politique de la “porte ouverte” est toujours en vigueur, mais dans la réalité, elle est presque fermée », estimait alors l’institut.

    Depuis septembre dernier, 42 civils ont été tués alors qu’ils tentaient de passer de Syrie en Turquie, selon Rami Abdulrahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) confirme qu’il est devenu pratiquement impossible de traverser la frontière (excepté pour les personnes gravement blessées ou malades), alors que le nombre de réfugiés fuyant la Syrie est en hausse.

    On assiste à une violation des droits humains, selon Thomas Gammeltoft-Hansen, directeur de recherche à l’Institut danois des droits de l’homme et du droit humanitaire Raoul-Wallenberg. « Si des balles mortelles sont tirées sur des réfugiés essayant de traverser la frontière, c’est une violation pure et simple des droits humains, rappelle-t-il. Si le mur frontalier enlève aux Syriens toute possibilité de demander l’asile, c’est une autre violation du droit international, en particulier du principe de non-refoulement. »

    La fourniture de matériel à la Turquie par l’Union européenne pourrait rendre cette dernière complice de violation des droits humains à la frontière turco-syrienne. « S’ils savent que l’équipement est utilisé d’une façon qui viole les droits des réfugiés, les membres de l’UE sont par principe complices », ajoute Thomas Gammeltoft-Hansen.

    309 millions d’euros côté français

    Interrogée par l’EIC, la Commission européenne nous a répondu que « l’Union européenne ne fournit pas d’équipements militaires ou létaux à la Turquie ». Les Cobra II sont pourtant bien des engins militaires. La Commission ajoute que l’accord avec la Turquie prévoit que les véhicules soient « exclusivement affectés à la surveillance des frontières et que toute modification ou changement d’affectation des équipements requiert l’autorisation écrite de la commission ».

    Sauf que Bruxelles n’a pas les moyens de contrôler ce que fait le régime autoritaire d’Erdogan de ses armes. Plusieurs experts des droits de l’homme craignent d’ailleurs que la Turquie n’utilise cet équipement financé par les fonds européens pour les opérations militaires menées actuellement dans les zones kurdes de Syrie, ou pour la répression visant sa propre population. Des photos de l’invasion par l’armée turque de la province kurde d’Afrin depuis fin janvier montrent que des véhicules Cobra II ont été utilisés. Mais au lieu de périscopes avec des caméras thermosensibles, ils ont été équipés d’armes.

    Le caractère problématique des financements européens ne se limite pas à la frontière turco-syrienne. Pour aider la Turquie à surveiller sa portion de frontière terrestre avec la Grèce, l’Union européenne a financé des véhicules militaires plus monstrueux encore que les Cobra II, selon l’enquête de l’EIC.

    En mai 2017, Aselsan, une société détenue à 84 % par l’armée turque, a remporté un contrat à hauteur de 30 millions d’euros avec l’Union européenne pour fournir à la Turquie 50 véhicules pour patrouiller à la frontière grecque, dont 20 sont dotés d’un blindage extrêmement épais afin de protéger les véhicules des mines et grenades. Selon les documents européens consultés par l’EIC, ces engins sont des contributions de l’Europe à « la prévention de l’immigration illégale, du trafic humain, des crimes de passage des frontières [« cross-border crimes »], et du système des passeurs ».

    L’un des industriels qui a étudié l’appel d’offres s’est retrouvé perplexe devant la disproportion apparente entre l’objectif affiché et les spécifications techniques de ces véhicules, « clairement exagérées » pour des engins censés être utilisés à la frontière de la Turquie avec l’Union européenne. Mais l’UE a été ferme : le blindage lourd est absolument requis, dit-elle dans sa réponse, sans en expliquer les raisons.

    On comprend que Bruxelles soit très discret sur la question. Aselsan, qui a remporté l’appel d’offres, ne fournira en réalité que l’équipement électronique. Selon l’enquête de l’EIC, les véhicules sont des Hizir, d’impressionnants engins de guerre (notre photo ci-dessus) fabriqués par Katmerciler, un industriel appartenant à un ancien député de l’AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc est un grand fan de l’Hizir, dont il a dévoilé le prototype en novembre 2016 lors d’un salon militaire, six mois avant que l’UE n’en finance 50 exemplaires.

    L’appel d’offres de Bruxelles stipulait pourtant que les véhicules devaient avoir été mis sur le marché depuis un an. Ce n’est pourtant pas le cas des Hizir, dont les premiers exemplaires sont récemment sortis de l’usine, et qui sont toujours en cours de test avant leur livraison prochaine à l’armée turque.

    Lorsque, en 2016, l’Union européenne a promis à Erdogan 3 milliards d’euros en échange de son accord pour reprendre tous les réfugiés syriens arrivant sur les îles grecques, il était pourtant statué que cet argent serait uniquement utilisé pour aider à l’accueil des plus de 3,5 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie.

    Or sur ces 3 milliards d’euros qui ont été collectés auprès des États membres de l’UE (la quote-part de la France dans ce programme s’élève à 309 millions d’euros), une partie a été utilisée pour financer six bateaux de patrouille à destination des gardes-côtes turcs. Lesquels, selon plusieurs ONG opérant dans ces zones maritimes, arrêtent agressivement les réfugiés tentant de quitter la Turquie, mettant parfois les embarcations de réfugiés en danger.

    « Juste après que l’accord avec la Turquie a été mis en place, il était évident que les #gardes-côtes_turcs faisaient tout pour arrêter les gens qui traversaient la mer, explique Ruben Neugebauer, porte-parole de Sea-Watch, l’une de ces organisations. Il y a différentes tactiques. Parfois nous voyons des bateaux turcs naviguer autour des canots pneumatiques, provoquant des vagues, les mettant en danger de telle sorte que parfois les réfugiés décident de rentrer par eux-mêmes. Parfois, ils chassent les bateaux et frappent même les gens à coups de bâton afin de les faire repartir. »

    En réponse à cette interpellation, les gardes-côtes turcs ont publié une déclaration disant qu’ils étaient mandatés pour arrêter les bateaux de réfugiés avant qu’ils ne pénètrent dans les eaux européennes. Les bâtons, expliquent-ils, sont utilisés pour tenter d’endommager les moteurs et les hélices de façon à attacher les petites embarcations aux plus gros bateaux des gardes-côtes pour les tirer vers les côtes turques.

    Mais ce n’est pas le seul cas d’abus présumé commis à bord de ces bateaux financés par l’argent européen. L’ONG Lighthouse Relief a publié une déclaration commune avec le UNHCR pour exprimer sa préoccupation au sujet d’un incident survenu en novembre dernier, assurant que les gardes-côtes turcs avaient tiré en l’air et dans la mer, ce qui a provoqué le saut dans l’eau de plusieurs réfugiés.

    Ces six bateaux de patrouille ont été commandés à un constructeur naval néerlandais, #Damen, pour la somme de 18 millions d’euros – une somme qui vient pour partie du fonds danois d’#aide_au_développement. Ils ont été livrés aux gardes-côtes turcs l’année dernière. Le dernier a été livré juste avant Noël. D’après la société navale, ces bateaux peuvent transporter jusqu’à 120 réfugiés et migrants en mer.

    Ces fournitures d’équipement pour le contrôle des frontières à la Turquie font partie d’une tendance croissante au sein de l’Union européenne : « L’UE utilise de plus en plus le principe de la pleine concurrence et externalise le contrôle frontalier à des pays tiers au lieu d’effectuer son propre contrôle, fait valoir le chercheur danois Thomas Gammeltoft-Hansen. Vous financez le contrôle des frontières, mais vous ne voulez pas être là vous-mêmes car vous risquez de mettre en jeu votre responsabilité en termes de droits humains. » Une stratégie qui rappelle étrangement ce qui se passe aujourd’hui entre l’Italie et la Libye.

    Un porte-parole de la Commission européenne a répondu par écrit aux questions de l’EIC en affirmant que l’Union européenne suivait « attentivement » la situation à la frontière turco-syrienne et qu’elle était consciente de l’existence de violences à la frontière, « mais n’a pas été capable d’obtenir de confirmation indépendante par ses sources ou par les autorités turques ». Sollicités depuis une semaine, l’ambassade turque à Copenhague et le gouvernement turc à Ankara n’ont pas donné suite aux sollicitations de l’EIC.

    Mercredi 14 mars, l’Union européenne a donné son feu vert pour le versement du deuxième volet de l’aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d’euros vont être versés à Ankara.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240318/l-europe-paye-des-equipements-militaires-la-turquie-pour-refouler-les-refu
    #externalisation #UE #EU #Turquie #frontières #asile #migrations #réfugiés_syriens #surveillance_des_frontières #militarisation_des_frontières #gardes-côtes #contrôles_frontaliers #violence

    • Commentaire d’Emmanuel Blanchard sur la liste Migreurop :

      Cela fait bien longtemps que la « #guerre_aux_migrants » n’est plus une métaphore mais s’incarne dans dispositifs et matériels. Une enquête de l’European Investigative Collaborations décrit comment des fonds de l’UE ont servi à l’armée turque pour acheter des équipements (véhicules blindés notamment) utilisés aux frontières turco syriennes et turco-grecques.
      Afin de rendre plus hermétiques encore ces frontières, lieux de toutes les violences, « l’Union européenne a donné son feu vert pour le versement du deuxième volet de l’aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d’euros vont être versés à Ankara ».

    • EUROPA - Droits de l’homme | Union Européenne
      https://europa.eu/european-union/topics/human-rights_fr

      Protéger les droits de l’homme dans le monde

      Le cadre stratégique en faveur des droits de l’homme et de la démocratie adopté en 2012 vise à renforcer l’efficacité et la #cohérence de la politique dans ce domaine. [...]

      L’Union européenne s’est résolument engagée à défendre et à protéger les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit dans le monde. Les droits de l’homme sont au cœur de ses relations avec d’autres pays et régions. [...]

      La politique de l’UE :

      vise à faire progresser les droits des femmes, des enfants, des minorités et des personnes déplacées ;

      [...]

      Tous les accords commerciaux ou de coopération conclus avec des pays tiers (plus de 120 à ce jour) prévoient une clause sur les droits de l’homme spécifiant que ces droits constituent un aspect fondamental des relations avec l’UE, qui a imposé à plusieurs reprises des sanctions pour violations des droits de l’homme.

      L’#UE poursuit également des dialogues sur les droits de l’homme avec plus de 40 pays et organisations, dont la #Russie, la #Chine et l’#Union_africaine. Elle évalue ses activités mondiales dans ce domaine, dans son rapport annuel sur les droits de l’homme et la démocratieRechercher les traductions disponibles de ce lienEN•••.

      Par l’intermédiaire de l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’hommeRechercher les traductions disponibles de ce lienEN••• (IEDDH), l’UE soutient des groupes, des associations ou des particuliers qui défendent les droits de l’homme, les libertés fondamentales, la démocratie et l’État de droit. Cet instrument est doté d’un budget de 1,3 milliard d’euros pour la période 2014-2020.

      Macron : la situation en #Turquie ne permet « aucune avancée » avec l’UE
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/05/pour-macron-les-evolutions-recentes-de-la-turquie-ne-permettent-aucune-avanc

      Le président français a notamment évoqué des visions différentes sur le respect des libertés individuelles et a appelé la Turquie au « respect de l’Etat de droit ».

      #psychose

    • #Militarisation_des_frontières, dans ce cas la frontière turco-syrienne... avec l’argent de l’UE :

      Un’inchiesta giornalistica transnazionale ha rivelato che fondi UE sono stati impiegati dalla #Turchia per la militarizzazione del confine con la Siria. La parlamentare europea @SofiaSakorafa chiede alla CE di accertarsi che non ci siano violazioni dei diritti umani #RightsEP

      https://twitter.com/BalcaniCaucaso/status/986650825333379073
      Vu sur twitter, le 19.04.2018

    • A contre-courant, #Sarajevo affiche sa solidarité

      Quelque 600 migrants parmi les 8 000 entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale.

      La scène est devenue familière. Sur le parking de la gare de Sarajevo, ils sont environ 300 à former une longue file en cette soirée chaude de juillet. S’y garera bientôt une camionnette blanche d’où jailliront des portions des incontournables cevapcici bosniens, quelques rouleaux de viande grillée servis dans du pain rond, accompagnés d’un yaourt. Une poignée de femmes et quelques enfants se mêlent à ces jeunes hommes, venus de Syrie, d’Irak, du Pakistan ou d’Afghanistan et de passage en Bosnie sur la route vers l’Europe de l’Ouest. Environ 600 des 8 000 migrants entrés dans le pays depuis le début de l’année sont actuellement en transit dans la capitale. La majorité est bloquée dans le nord-ouest, en tentant de passer en Croatie.

      « Ici, l’accueil est différent de tous les pays par lesquels nous sommes passés. Les gens nous aident. Ils essaient de nous trouver un endroit où prendre une douche, dormir. Les flics sont corrects aussi. Ils ne nous tabassent pas », raconte un Syrien sur les routes depuis un an. Plus qu’ailleurs, dans la capitale bosnienne, les habitants tentent de redonner à ces voyageurs clandestins un peu de dignité humaine, de chaleur. « Les Sarajéviens n’ont pas oublié que certains ont été eux-mêmes des réfugiés pendant la guerre en Bosnie[1992-1995, ndlr]. Les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir face à l’arrivée des migrants, contrairement aux habitants de Sarajevo qui ont d’emblée affiché une solidarité fantastique. Grâce à eux, une crise humanitaire a été évitée au printemps », affirme Neven Crvenkovic, porte-parole pour l’Europe du Sud-Est du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

      En avril, 250 migrants avaient mis en place un campement de fortune, quelques dizaines de tentes, dans un parc du centre touristique de Sarajevo. L’Etat qui paraissait démuni face à cette situation inédite ne leur fournissait rien. « Dès que nous avons vu venir des familles, nous nous sommes organisés. Des gens ont proposé des chambres chez eux, ont payé des locations », raconte une bénévole de Pomozi.ba, la plus importante association humanitaire de Sarajevo. L’organisation, qui ne vit que des dons des particuliers en argent ou en nature, sert actuellement un millier de repas par jour dans la capitale bosnienne et distribue vêtements et couvertures. Lors du ramadan en mai, 700 dîners avaient été servis. Des nappes blanches avaient été disposées sur le bitume du parking de la gare de Sarajevo.

      Non loin de la gare, un petit restaurant de grillades, « le Broadway », est tenu par Mirsad Suceska. Bientôt la soixantaine, cet homme discret apporte souvent des repas aux migrants. Ses clients leur en offrent aussi. Il y a quelques semaines, ils étaient quelques-uns à camper devant son établissement. Un groupe d’habitués, des cadres qui travaillent dans le quartier, en sont restés sidérés. L’un d’eux a demandé à Mirsad de donner aux migrants toute la nourriture qui restait dans sa cuisine. « Quand je les vois, je pense aux nôtres qui sont passés par là et je prends soin de ne pas les heurter, les blesser en lançant une remarque maladroite ou un mauvais regard », explique Mirsad. Dans le reste du pays, la population réserve un accueil plus mitigé à ces voyageurs.

      http://www.liberation.fr/planete/2018/07/29/a-contre-courant-sarajevo-affiche-sa-solidarite_1669608

    • Et au contraire... la #non-hospitalité

      Le guide de l’hospitalité que n’a pas écrit #Christian_Estrosi

      En juillet 2013, le maire LR de #Nice, Christian Estrosi, envoyait à 3 500 édiles ses recommandations pour éviter la concentration de populations migrantes. Le Perou, un collectif d’urbanistes, a adressé en juillet aux mêmes communes un guide de l’hospitalité, issu de leurs expériences dans des bidonvilles.

      http://www.liberation.fr/france/2018/08/07/le-guide-de-l-hospitalite-que-n-a-pas-ecrit-christian-estrosi_1671153

      Pour télécharger le #guide du #Perou :
      http://www.romeurope.org/wp-content/uploads/2018/08/Guide_PEROU_images.pdf

    • Barcellona e Open Arms si uniscono per salvare vite umane nel Mediterraneo

      La nave #Open_Arms avrebbe dovuto lasciare il porto di Barcellona in direzione della zona SAR della Libia per continuare il suo compito umanitario di osservazione e salvataggio, ma la Capitaneria di porto, che dipende dal Ministero dello Sviluppo spagnolo, le ha negato l’autorizzazione a partire fino a quando non sarà garantito un accordo con le autorità della zona SAR del Mediterraneo per lo sbarco delle persone salvate in mare. È improbabile che ciò avvenga, vista la chiusura dei porti di Italia e Malta.

      In risposta, la sindaca di Barcellona Ada Colau ha inviato una lettera al Ministro dello Sviluppo, José Luis Ábalos, chiedendo l’immediata revoca del blocco della nave OpenArms. La sindaca esprime la preoccupazione che per ragioni amministrative il governo spagnolo non riesca a proteggere i migranti che intraprendono un viaggio molto pericoloso attraverso il Mediterraneo, in fuga dall’orrore. Esorta inoltre il Ministero ad attuare le azioni necessarie per superare il più rapidamente possibile gli ostacoli amministrativi che impediscono alla nave di lasciare il porto di Barcellona.

      Allo stesso modo, il Comune di Barcellona ha firmato un accordo di collaborazione con Open Arms per lo sviluppo del progetto della fondazione per la protezione dei migranti a rischio di naufragio e conseguente pericolo di morte imminente per le aree SAR nel Mediterraneo centrale come emergenza umanitaria. L’accordo persegue inoltre l’obiettivo di denunciare la situazione di violazione dei diritti umani nel Mediterraneo.

      Il progetto Open Arms “Protezione per presenza, soccorso umanitario e comunicazione di emergenza nel Mediterraneo” si articola in tre filoni di lavoro:

      – Protezione attraverso la presenza nella zona SAR, la visibilità come deterrente per eventuali violazioni dei diritti umani e la garanzia di protezione per le persone trovate in mare.

      – Protezione attraverso l’azione, con il salvataggio di persone in pericolo di morte in acque SAR e sbarco con garanzie di sicurezza.

      – Comunicazione di emergenza, per rendere visibile e denunciare l’attuale situazione di violazione dei diritti dei migranti nel viaggio attraverso il Mediterraneo e le sue frontiere.

      L’accordo, in vigore fino all’ottobre del 2019, finanzierà con 497.020 euro il 35,4% del progetto della ONG. Con questo contributo la città di Barcellona si riafferma come città rifugio, vista la presenza minima di ONG nel Mediterraneo centrale dalla scorsa estate a causa della chiusura dei porti italiani e maltesi e della criminalizzazione e blocco delle imbarcazioni delle ONG di soccorso umanitario.

      Il Comune di Barcellona e Open Arms concordano sul fatto che la situazione di crisi e il blackout umanitario al largo delle coste libiche richiedano un’azione di emergenza con il massimo sostegno delle istituzioni pubbliche, in particolare delle città europee, sull’esempio di questo accordo.


      https://www.pressenza.com/it/2019/01/barcellona-e-open-arms-si-uniscono-per-salvare-vite-umane-nel-mediterrane

      #Barcelone

    • Siracusa pronta ad accogliere i migranti della Sea Watch. Sindaco: «Cittadini disponibili a ospitarli nelle loro case»

      Il primo cittadino del capoluogo aretuseo, #Francesco_Italia, ha già scritto al ministro della Marina mercantile chiedendo di consentire l’attracco della nave. «Al resto, penseremo noi, la Curia e le associazioni di volontariato disposte a prestare aiuto»

      https://meridionews.it/articolo/73871/siracusa-pronta-ad-accogliere-i-migranti-della-sea-watch-sindaco-cittadi
      #Syracuse #Siracusa

    • Numéro spécial sur villes et hospitalité de la revue Plein Droit :

      À rebours des politiques migratoires impulsées par les États, des municipalités ont décidé de se montrer solidaires des migrant⋅e⋅s qui passent ou qui s’installent sur leur territoire, et de leur venir en aide, voire de les protéger contre des autorités étatiques qui ne cherchent qu’à les chasser. Villes-refuge, villes sanctuaires, villes solidaires, villes d’asile, villes rebelles, les qualificatifs sont aussi nombreux que les degrés d’hospitalité qui vont de l’affichage médiatique à une réelle politique municipale qui crée les conditions d’un accueil digne des exilé⋅e⋅s. Et quand les municipalités se montrent également hostiles à l’égard des migrant⋅e⋅s, il arrive que les citoyen⋅ne⋅s prennent le relais, faisant fi des menaces institutionnelles, de la pression policière ou du climat xénophobe, parfois pour parer à l’urgence humanitaire, parfois pour favoriser une réelle cogestion fondée sur l’autonomie. Ces expériences multiples d’hospitalité et d’activisme local montrent que l’humanité peut l’emporter sur la fermeté, n’en déplaise aux gouvernements.


      https://www.gisti.org/spip.php?article5812

    • #BD publiée par @vivre sur la commune de #Fourneaux :

      La BD reportage « Après l’arrivée » raconte une histoire d’accueil. Comment 33 réfugiés, débarquant du jour au lendemain de la jungle de Calais, s’inscrivent dans le récit d’une commune de Savoie et de ses habitants. Un dessinateur, HERJI, une journaliste, Julie Eigenmann, sont partis à leur rencontre et ont ramené dans leur valise ce reportage dessiné. L’histoire pourrait se dérouler un peu partout sur la planète, parce qu’il s’agit d’humanité, de partage et de ces rencontres qui montrent qu’un autre monde est possible.


      https://asile.ch/sommaire/ve-165-decembre-2017

    • #Convention_sur_l'accueil de #Grande-Synthe :

      Dans un contexte de sécurisation et de fermeture des frontières européennes, l’#accueil des réfugiés s’impose dans le débat public et dans nos réalités locales.

      Grande-Synthe reçoit la Convention nationale sur l’accueil et les migrations, 2 jours de débats pour réfléchir collectivement à une politique d’accueil fondée sur la solidarité et le respect des droits humains et pour questionner les pouvoirs publics. Avec la participation de nombreuses associations et ONG impliquées quotidiennement ainsi que de personnalités : Anne Hidalgo (Maire de Paris), Benjamin Stora (Historien, Professeur et Président du Musée national de l’histoire de l’immigration), Edwy Plenel (Médiapart), Eric Piolle (Maire de Grenoble), Frederic Leturque (Maire d’Arras), Pierre Laurent (Secrétaire national du PCF) mais également Benoit Hamon, Aurélien Taché (Député LREM), Eric Coquerel (Député – France Insoumise), Michel Agier (Dir. d’études à l’EHESS), Rony Brauman (co-fondateur de MSF) , Cédric Herrou, ainsi que des représentants du HCR, de la Cimade, de MDM et des associations locales…

      Autour de cette convention ouverte à tous, une programmation culturelle plurielle : expo, humour, concert, docus…

      http://convention-accueil-grande-synthe.fr

    • Des dizaines de villes inventent une politique d’accueil des migrants

      Jeudi et vendredi s’est tenue à Grande-Synthe la première #Convention_nationale_sur_l’accueil_et_les_migrations. Des élus aux associatifs, tous les acteurs de l’aide aux migrants ont jeté des ponts entre les initiatives locales, cherchant à construire un réseau des villes accueillantes.

      https://reporterre.net/Des-dizaines-de-villes-inventent-une-politique-d-accueil-des-migrants

    • Entre accueil et rejet : ce que les villes font aux migrants. Ce que les villes font aux migrants

      ce livre permet de mieux comprendre la diversité et la complexité des formes de l’accueil des migrants sur notre continent. Il nous fait saisir comment cet enjeu refaçonne les liens sociaux, les valeurs et les émotions collectives, et interroge les définitions pratiques de la citoyenneté prise dans un jeu de frontières. Dans un contexte d’anxiété identitaire qui se manifeste par la fermeture des frontières, le confinement et les expulsions, ce livre montre que la ville peut constituer un pôle de résistance et de contournement, voire de renversement des décisions de l’État central.

      Il est constitué d’enquêtes claires et approfondies menées dans plusieurs grandes villes européennes (Paris, Copenhague, Berlin, Barcelone, Istanbul…), et de témoignages d’acteurs concernés (migrants, militants, observateurs directs…).

      http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/bibliotheque-des-frontieres/entre-accueil-et-rejet-ce-que-les-villes-font-aux-migrants.html

    • Les ciutats fan front a la necessitat urgent d’habitatge públic

      Les ciutats europees han de fer front a la necessitat urgent d’habitatge públic. Per això, molts governs municipals estan reforçant les seves polítiques amb mecanismes innovadors que permetin fer front a la crisi de l’habitatge i a l’expulsió dels veïns dels seus barris.

      L’Ajuntament de Barcelona ha presentat un projecte per construir pisos d’estada temporal de construcció ràpida, sostenible i de qualitat. La iniciativa, anomenada APROP (Allotjaments de Proximitat Provisional), oferirà una resposta urgent mentre es construeixen les promocions d’habitatge públic, que requereixen de més temps.

      Responsables del consistori barceloní van explicar ahir aquest projecte en un acte organitzat per l’Observatori DESC i el propi Ajuntament.

      La jornada, anomenada ‘Urgent: solucions innovadores en habitatge públic’, es va celebrar al Pati Manning de Barcelona i hi van participar representants de les ciutats d’Amsterdam i Munic, a banda d’entitats com la Federació d’Associacions de Veïns i Veïnes de Barcelona (FAVB), la Fundació Hàbitat 3 i l’Institut de Tecnologia de la Construcció de Catalunya (ITeC), entre d’altres.

      http://ajuntament.barcelona.cat/lescorts/ca/noticia/les-ciutats-fan-front-a-la-necessitat-urgent-dhabitatge-pzblic

      Et dans ce cadre, le projet #APROP:
      https://www.barcelona.cat/infobarcelona/en/temporary-local-housing-to-combat-gentrification-2_622017.html
      #Barcelone

    • Sanctuary in the City : #Beirut

      The world’s refugee crisis is a global responsibility that is especially discharged locally, in particular, in Lebanon, where refugees and displaced persons form a large percentage of the national population. Since the beginning of the Syrian Crisis in March 2011, Lebanon has been a refuge for many hundreds of thousands of people fleeing war. This project explores how municipalities cope with the crisis within the normative framework of human rights and corresponding obligations. It seeks to give voice to the experience of Beirut among the world’s cities claiming to apply that framework in policies, practice, services and local democratic leadership and administration.

      Through a series of workshops and other survey tools, the project captures the expressions, principles and experiences of local governance amid the refugee/displacement crisis. It seeks to channel the experience of refugees, civil society and local authorities by expressing operational principles and allows people in Beirut to identify what works and what could work better.

      One outcome of the project will be a local charter that gives voice to this community of practice among the world’s cities that are facing comparable challenges. The charter will form a basis for exchange, mutual learning and guidance for local administrations in future. The Beirut charter is seen as one tangible way to give credit to the people of Beirut for their role in assuming a local responsibility that the wider world shares.

      http://hic-mena.org/spage.php?id=qG8=

      Ici pour télécharger la charte de la ville de Beirut :
      http://www.hlrn.org/img/documents/Beirut_Charter_to_share_EN.pdf
      #ville-refuge

    • Migrants’ (Denied) Right to the City

      The history of cities in the Indian sub-continent goes as far as the middle of the third millennium BC with the emergence of cities like Harappa and Mohenjo Daro in the Indus valley (Champakalakshmi 2006:8). During different phases of Indian history, many new cities have emerged and many have declined, shaping the history of India (Ramachandran 1995). The dynamics of city growth shows that migration has been a very important component as cities were centres of trade, manufacturing and services. These functions could not have been sustained without migration and migrant labour. People migrate to cities not only for work, but also on account of business, education, marriages, natural disasters and conflicts etc. As cities have evolved through various migrations over a long period of time, they are characterized by diversity in terms of ethnic and religious identities, occupations, language, culture, food habits and so on. In fact heterogeneity is the hallmark of cities and innovations -in which migrants have played a very significant role -are central to their existence. Migration, especially internal migration, contributes significantly to the growth of Indian cities. The Indian Constitution guarantees freedom of movement and freedom to settle within the territory of India as a fundamental right of all citizens (Article 19). Yet migrants face several barriers in terms of access to civic amenities, housing and employment, as well as restrictions on their political and cultural rights because of linguistic and cultural differences. These discriminations are articulated in various parts of India in the theory of ’sons of the soil’, which evokes anti migrant sentiments (Weiner 1978, Hansen 2001). Migrants are all the more vulnerable to discrimination and exploitation as many of them are poor, illiterate and live in slums and hazardous locations prone to disaster and natural calamities. As such, the condition of migrants in cities needs to be addressed squarely in urban policies and programmes.

      https://www.researchgate.net/publication/234169322_Migrants'_Denied_Right_to_the_City

    • Mobile Commons, Migrant Digitalities and the Right to the City

      This book examines the relationship between urban migrant movements, struggles and digitality which transforms public space and generates mobile commons. The authors explore heterogeneous digital forms in the context migration, border-crossing and transnational activism, displaying commonality patterns and inter-dependence.



      https://www.palgrave.com/us/book/9781137412317
      #livre

    • Ce qu’ils font est juste : ils mettent la solidarité et l’hospitalité à l’honneur

      L’étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s’il survit dans le plus profond dénuement, s’il souffre de la faim, du froid, qu’il n’a pas de toit pour se protéger. L’étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu’il faut combattre à tout prix.

      La loi dispose que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

      Cette sanction pénale est réservée aux « aidants » désintéressés, animés par le seul élan d’humanité et de dignité vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu’on appelle le « délit de solidarité » ou « d’hospitalité ». Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu’on a vu traduits devant les tribunaux des « désobéissants », paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d’avoir, sans contrepartie d’aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n’avaient pas l’autorisation de fouler la terre française.

      Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l’occasion d’une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s’étaient accordés pour rassurer l’opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n’a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats… et il recommence, parce que l’hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu’il aime accomplir ce devoir-là.

      Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d’écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c’est aussi vers l’Autre que va leur curiosité, l’Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé.

      http://www.donquichotte-editions.com/donquichotte-editions/Argu.php?ID=147

  • #Chowra_Makaremi : « Les #villes sont des nœuds sur les trajectoires des migrants »

    Au fil des parcours migratoires, les cités européennes constituent des étapes subies ou choisies, qui mettent les municipalités au défi de l’#accueil, analyse Chowra Makaremi, anthropologue.

    http://www.liberation.fr/debats/2018/02/28/chowra-makaremi-les-villes-sont-des-noeuds-sur-les-trajectoires-des-migra
    #urban_matter #villes #réfugiés #asile #migrations

    #Livre :
    Entre accueil et #rejet : ce que les villes font aux migrants

    ce livre permet de mieux comprendre la diversité et la complexité des formes de l’accueil des migrants sur notre continent. Il nous fait saisir comment cet enjeu refaçonne les liens sociaux, les valeurs et les émotions collectives, et interroge les définitions pratiques de la citoyenneté prise dans un jeu de frontières. Dans un contexte d’anxiété identitaire qui se manifeste par la fermeture des frontières, le confinement et les expulsions, ce livre montre que la ville peut constituer un pôle de #résistance et de #contournement, voire de renversement des décisions de l’État central.

    Il est constitué d’enquêtes claires et approfondies menées dans plusieurs grandes villes européennes (Paris, Copenhague, Berlin, Barcelone, Istanbul…), et de témoignages d’acteurs concernés (migrants, militants, observateurs directs…).


    http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/bibliotheque-des-frontieres/entre-accueil-et-rejet-ce-que-les-villes-font-aux-migrants.html
    #villes-refuge

  • Réfugiés : violente expulsion sur un vol Air France Paris-Kinshasa - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/refugies-violente-expulsion-sur-un-vol-air-france-paris-kinshasa

    Jeudi 18 janvier, l’intervention de forces anti-émeutes au sein d’un vol Air France Paris-Kinshasa, malgré l’opposition de plusieurs passagers, illustre le durcissement et la violence de la politique anti-migrants de l’ère Macron.

    À la suite des récentes circulaires sur la politique migratoire critiquées par de nombreuses associations et membres de la société civile, le gouvernement continue de hausser le ton et maintient coûte que coûte sa politique d’expulsion et de déportation des migrants.
    Illustration, jeudi 18 janvier, à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, où nombreux furent ceux qui se rendirent afin de tenter d’empêcher l’expulsion d’un homme congolais qui vivait en France depuis 2006 et dont les enfants étaient nés en France.

    Avec HUMANITÉ qu’il disait…
    #immigration #sans_papier #expulsion #Congo #violences_policières #racisme #Air_france