• Les Blogs de Politique - Une arme de destruction sociale massive aux mains de la Commission ?
    http://blogs.politique.eu.org/Une-arme-de-destruction-sociale

    lors que le Pacte Budgétaire et l’accord de libre-échange transatlantique reçoivent une large attention, un autre projet européen actuellement en négociation ne reçoit qu’une couverture médiatique limitée : les « arrangements de nature contractuelle ». Derrière cette expression lénifiante, se cache pourtant ce qui pourrait bien devenir une arme de destruction massive des Etats sociaux aux mains de la Commission Européenne. Explications…

    Ce post constitue un complément – en libre accès - à mon article paru dans le Monde Diplomatique du mois d’avril 2014 ; disponible intégralement en anglais à cette adresse.

    Les arrangements contractuels, kezako ?

    L’idée de base qui sous-tend les arrangements contractuels est simple : chaque année, la Commission Européenne pourrait conditionner l’octroi d’avantages financiers aux Etats membres à la mise en oeuvre des réformes structurelles de son choix. Par exemple, la Commission européenne pourrait exiger que les Etats réforment leur système de pension s’ils souhaitent recevoir une partie du revenu de la future taxe sur les transactions financière (taxe Tobin). Autre exemple : la Commission pourrait exiger une diminution des règles de protection de l’emploi en échange de l’accès à des emprunts publics garantis par l’ensemble des Etats membres (et donc, bénéficiant d’un taux d’intérêt réduit).

    Pourquoi un tel projet ?

    Quoiqu’en dise la gauche, la droite européenne (en particulier, son chef de proue allemand) estime que la mise en œuvre actuelle des réformes structurelles néolibérales est beaucoup trop lente. La raison en est que, dans les domaines économiques, sociaux et fiscaux, il faut la plupart du temps obtenir l’accord unanime de l’ensemble des Etats membres, ce qui est particulièrement difficile.

    Il en résulte que, en matière de réformes structurelles, les institutions européennes en sont souvent réduites à des recommandations non-contraignantes et, la plupart du temps, non suivies d’effets. En clair : malgré de nombreuses réformes récentes, la droite européenne estime, par exemple, que les pensions publiques sont toujours trop généreuses, qu’il convient de déréguler plus radicalement le marché du travail, qu’il faut réduire plus drastiquement les dépenses sociales afin de diminuer la dette publique, etc.

    Incapable d’atteindre des accords unanimes au sein du Conseil européen sur chacun de ces projets, la droite européenne espère y parvenir de manière détournée par le biais d’arrangements contractuels…

    Comment cela fonctionnerait-il ?

    La proposition d’arrangements de nature contractuelle s’inspire directement des méthodes des « prêts avec conditions » mises en oeuvre depuis les années 80 par le FMI et, plus récemment, par la Troika européenne. Le raisonnement est simple : si les peuples ne consentent pas par eux-mêmes à la mise en œuvre des réformes structurelles voulues par la droite européenne, peut-être peut-on acheter leur consentement en conditionnant l’octroi de certains avantages financiers à la mise en œuvre de ces réformes…

    En d’autres termes, afin d’avoir accès aux fonds européens qui sont financés par les impôts payés par leurs propres citoyens, les Etats européens n’auraient d’autres choix que de procéder aux réformes demandées par la Commission.

    Couplés avec les exigences strictes du traité budgétaire européen, on aperçoit la puissance potentielle des arrangements contractuels. Chaque année, les Etats européens [1] seraient placés face à un choix cornélien : soit accepter les réformes structurelles demandées par la Commission afin de boucler leur budget dans les limites fixées par le Traité, soit refuser ces réformes et n’avoir d’autres choix que d’augmenter les impôts ou diminuer les dépenses publiques…

    Vu l’aversion (compréhensible) de l’électeur pour toute hausse d’impôts, on comprend aisément que des incitants financiers, même limités, pourraient avoir un effet de levier considérable en matière de réforme structurelle…

    Notons, en outre, que le projet actuel prévoit que les réformes demandées pourraient porter sur l’ensemble des domaines sociaux, économiques ou fiscaux, même si les institutions européennes ne possèdent pas de pouvoir d’action propre dans ce domaine. Les arrangements contractuels pourraient donc permettre à la Commission d’étendre le champs de son action largement au delà des compétences qui lui sont actuellement confiées par les Traités Européens… On pourrait imaginer, par exemple, des demandes de réforme en matière d’éducation ou de baisses d’impôts sur les entreprises…

    Faut-il vraiment s’inquiéter ?

    Les arrangements contractuels sont encore en négociation : les chefs d’Etat européens ont certes abouti à un accord de principe au Sommet Européen de décembre 2013 mais il n’y a pas eu d’accord sur les modalités pratiques. Or, il est évident que le risque réellement posé par les arrangements contractuels dépendra fortement des détails de la mesure finalement adoptée (par exemple, la nature et le montant des avantages financiers). Rien n’est donc encore joué…

    Néanmoins, le risque est réel. En témoigne, la réaction du Président du Parti Socialiste Européen (PSE) qui estime que les arrangements contractuels pourraient « faire disparaître les dispositions sociales dans tous les Etats membres, l’un après l’autre, mesure après mesure ».

    Le chef des libéraux lui-même – Guy Verhofstadt – estime que ce projet pourrait mener à la « mort de l’Europe » : sa crainte n’est évidemment pas guidée par la peur d’un virage à gauche mais par le fait que, selon lui, le pouvoir donné à la Commission pourrait être si grand qu’il pourrait mener à une révolte populaire contre l’ensemble du projet européen.

    Le projet a rencontré le scepticisme de nombreux Etats (ainsi que du Parlement Européen) et il est encore temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Le Président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, est chargé de négocier un accord et de faire rapport au Conseil (pour décision finale) au Sommet d’octobre 2014. L’imminence des élections européennes offre une fenêtre d’action unique aux gauches d’Europe. Il ne tient qu’à elles de la saisir…

    Cliquez ici pour partager sur Facebook ou sur Twitter

    Frédéric Panier

    [1] En tout cas, ceux qui se trouvent à la marge de la limite de déficit autorisée par le traité budgétaire : ce qui est le cas de la majorité des Etats à l’heure actuelle

    #destruction-sociale arme de destruction sociale massive aux mains de la Commission..
    #Pacte-Budgétaire
    #accord-de-libre-échange-transatlantique
    #arrangements-contractuels

  • Barrages amazoniens : comment #EDF et GDF Suez « étudient » les territoires indigènes avec l’appui de l’armée
    http://multinationales.org/Barrages-amazoniens-comment-EDF-et

    Après Belo Monte, le bassin du rio Tapajós, l’un des principaux affluents de l’Amazone, est la nouvelle cible des constructeurs de #Grands_barrages. Le gouvernement brésilien voudrait faire construire au moins quatre nouveaux grands barrages dans cette région préservée, à la biodiversité unique, et il a missionné un groupe d’entreprises - dont les françaises EDF et GDF Suez – pour réaliser les études d’impact environnemental. Pour prévenir toute velléité de rébellion chez les tribus de la zone, il leur aussi (...)

    #Actualités

    / EDF, #GDF-Suez, #Brésil, #Énergie, Grands barrages, biodiversité, #impact_sur_l'environnement, #impact_social, #communautés_locales, #énergie, mouvement (...)

    #biodiversité #mouvement_social
    "http://www.aljazeera.com/indepth/features/2013/12/amazon-villagers-incensed-over-energy-plans-20131223103351496119.html"
    "http://www.grupodeestudostapajos.com.br"
    "http://youtu.be/9liW4bQP03w

    "
    "http://lab.org.uk/public-consultation-more-of-a-pr-exercise"

  • La destruction de l’immeuble Gluck a débuté à la Reynerie à Toulouse - France 3 Midi-Pyrénées
    http://midi-pyrenees.france3.fr/2014/02/28/la-destruction-de-l-immeuble-gluck-debute-la-reynerie-toulouse
    http://midi-pyrenees.france3.fr/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/2014/02/28/gluck.jpg?itok=xECdG4w_

    Pour les urbanistes, l’immeuble Gluck avec ses 11 étages, ses 74 logements appartient au passé. Le Grand projet de ville prévoit sa disparition du quartier de la Reynerie. Les bulldozers ont attaqué sa façade cette semaine après une période de résistance des habitants qui refusaient de quitter leur immeuble.

    #destruction #urbanisme #saignée #quartiers « éradication des zones d’ombres propices à la délinquance » Démolir quand des gens dorment dehors. @Jean-Pierre_Garnier revient stp !

  • Ne sachant pas quoi faire de son cash, #Apple le détruit… en donnant 14 milliards de dollars à ses actionnaires
    http://online.wsj.com/news/article_email/SB10001424052702303496804579367543198542118-lMyQjAxMTA0MDAwNjEwNDYyWj
    Apple Repurchases $14 Billion of Own Shares in 2 Weeks - WSJ.com

    Apple Inc. AAPL +0.58% has bought $14 billion of its own shares in the two weeks since reporting financial results that disappointed Wall Street, Chief Executive Tim Cook said in an interview.

    son gros actionnaire Carl Icahn propose d’en détruire encore plus :
    Icahn Ups Apple Stake to $3.6 Billion in Buyback Campaign - Bloomberg
    http://www.bloomberg.com/news/2014-01-23/icahn-increases-apple-stake-by-500-million-to-3-6-billion.html

    “Given that the company has $130 billion of net cash and $40 billion of expected annual earnings, and the fact that it is hard to find a better time in history to borrow money, a $50 billion share repurchase over the course of fiscal year 2014 seems more than reasonable to us,” Icahn wrote in the letter, which was included in a filing with the U.S. Securities and Exchange Commission.

    #destruction_de_valeur #capitalisme #silicon_valley #cash

    • C’est la première fois que j’entends que la distribution de bénéfice est une destruction monétaire. Que ce soit une manifestation de déséquilibre social légitimement taxable est un fait - mais de là à parler de destruction... La distribution de bénéfices marque la fin d’un cycle - la maturité d’un développement économique que peut éventuellement suivre sa sénescence, mais c’est justement en cela qu’elle est vitale : elle permet la redistribution du capital vers les activités en croissance.

    • Certes, la destruction de capital financier n’est pas forcément plus « destructrice » que la création monétaire n’est « créative ». Mais c’est bien du capital qui était censé en théorie être investi dans (c’est-à-dire donner les moyens de réaliser) une activité économique donnée.

      Ce qui est épatant, c’est que concrètement Apple dit à ses actionnaires « je ne sais plus comment grossir, quelles technologies ou sociétés acheter, quelles usines construire, quels talents employer. Toutes ces ressources que j’ai amassé, faites-en ce que vous voulez ». De ce point de vue elle détruit bien une capacité stratégique qu’elle avait accumulée.

    • discussion sur twitter avec @mr_piouf qui n’aime pas qu’on parle de « destruction » ; et comme on le verra, je me fais clouer le bec à la fin :

      Piouf> @thibnton Pas vraiment une destruction…

      tbn> @mr_piouf cf. le commentaire de @liotier / mais si le capital gagne ensuite des paradis fiscaux, on peut dire ça non ? cc @recifs

      Piouf> @thibnton @liotier @recifs Tout dépend à la place de qui on se place. Apple, les ex actionnaires, la société en général ?

      tbn> @mr_piouf @liotier @recifs la conversation continue… sur sinvice : )

      Piouf> @thibnton @liotier @recifs Scrogneugneu

      Fil> @mr_piouf @thibnton @liotier non

      Piouf> @recifs Ca c est de la réponse :) Si toucher un tel chèque est une perte pour moi actionnaire je me porte volontaire…

      Fil> @mr_piouf désolé, j’y peux rien, ça s’appelle comme ça ; même à l’OCDE

      Piouf> @recifs J’attend toujours la partie qui m’explique la destruction pour moi actionnaire qui vend mes parts.

      Piouf> @recifs ou la destruction pour Apple pour qui cela change la typologie de son actionnariat et ainsi les jeux de pouvoir en son sein.

      Fil> @mr_piouf j’ai touché un point sensible ? un tabou ? le rachat d’actions, si sont ensuite annulées, s’appelle "destruction de capital". point.

      Fil> @mr_piouf s’ils le font c’est qu’ils estiment que c’est dans leur intérêt :) personne ne dit le contraire

      Piouf> @recifs Ben non ça a rien de tabou. Certes mais destruction de capital ne veut pas dire destruction de cash ou destruction de X dollars :)

      Piouf> @recifs Forcément si on fait un amalgame entre des mots qui ne veulent pas dire la même chose… Facile de dire « Point. » <3

      Piouf> @recifs Sans compter que c est une réduction pas une destruction. La réduction apporte quelque chose qui n’est pas forcément financier.

      Fil> @mr_piouf oui ils en gardent sous le coude, ce n’est "que" 10% :)

      Piouf> @thibnton lien stp ?

      Piouf> @recifs Peut importe le % ça n’est pas une destruction. C’est un réduction de capital stratégique qui me semble tout à fait normale.

      Piouf> @recifs Voir salutaire, l’argent d’Apple qui dort dans des paradis fiscaux VS une chance qu’elle serve à quelque chose d’autre.

      tbn> @mr_piouf cf. le commentaire de @liotier / mais si le capital gagne ensuite des paradis fiscaux, on peut dire ça non ? cc @recifs

      Piouf> @thibnton @liotier @recifs Tout dépend à la place de qui on se place. Apple, les ex actionnaires, la société en général ?

      Fil> @mr_piouf @thibnton @liotier non

      Piouf> @recifs Ca c est de la réponse :) Si toucher un tel chèque est une perte pour moi actionnaire je me porte volontaire…

      Fil> @mr_piouf désolé, j’y peux rien, ça s’appelle comme ça ; même à l’OCDE

      Piouf> @recifs J’attend toujours la partie qui m’explique la destruction pour moi actionnaire qui vend mes parts.

      Fil> @mr_piouf j’ai touché un point sensible ? un tabou ? le rachat d’actions, si sont ensuite annulées, s’appelle "destruction de capital". point.

      Piouf> @recifs Ben non ça a rien de tabou. Certes mais destruction de capital ne veut pas dire destruction de cash ou destruction de X dollars :)

      Piouf> @recifs Forcément si on fait un amalgame entre des mots qui ne veulent pas dire la même chose… Facile de dire « Point. » <3

      Piouf> @recifs Sans compter que c est une réduction pas une destruction. La réduction apporte quelque chose qui n’est pas forcément financier.

      Fil> @mr_piouf oui ils en gardent sous le coude, ce n’est "que" 10% :)

      Piouf> @recifs Peut importe le % ça n’est pas une destruction. C’est un réduction de capital stratégique qui me semble tout à fait normale.

      Piouf> @recifs Voir salutaire, l’argent d’Apple qui dort dans des paradis fiscaux VS une chance qu’elle serve à quelque chose d’autre.

      Fil> @mr_piouf à consommer du crack

      Fil> @mr_piouf "normal" = comme ça que le capitalisme fonctionne, cf Marx ; là-dessus rien à redire ; mais du coup je comprends pas ta critique

      Piouf> @recifs Rachat sur le marché ouvert, c’est sur mes amis ayant tous des actions sont tous des fumeur de crack. Bref bon troll :)

      Fil> @mr_piouf tu demande du moralisme, je t’en donne :) Clairement c’est pas ça la question

      Piouf> @recifs Ma critique est que l’on parle de destruction là ou il n’y en a pas. Au contraire c un éloignement d’Apple de la financiarisation

      Fil> @mr_piouf on parle aussi de création là où il n’y en a pas :) c’est le langage de l’économie c tout

      Piouf> @recifs bref il n’y a aucune logique dans cette argumentation, elle ne sert donc à rien pour moi. Sincère bonne journée à toi

    • L’utopie capitalo-néolibérale correspond tout à fait à ce que décrit @liotier au début et piouf plus tard : avec l’argent « non périssable », rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
      Le problème c’est que cette utopie implique que les investisseurs remplissent leur mission sociale : utiliser leur savoir faire d’analystes économico-financiers pour piloter au mieux les investissements réalisés dans l’économie « réelle » (le quasi-pléonasme est volontaire), ce qui permet en théorie une redistribution financière régulière vers les entrepreneurs, puis les productifs. En théorie.

      Dans les faits, et dans la théorie aussi d’ailleurs, mais ça ne dérange pas grand monde apparemment ce vice de forme, les investisseurs n’ont aucune mission sociale, ils n’ont aucune obligation ni responsabilité vis à vis de la bonne irrigation de l’économie réelle (seul le marché est responsable, tu parles..).
      Les investisseurs ont juste des privilèges, celui de faire ce qu’ils veulent pourvu qu’ils s’enrichissent (ou pas). Et dans les faits ils ne se privent pas d’exploiter ce privilège.
      Une technique pas trop risquée quand le troupeau des investisseurs tirent dans le même sens : il suffit d’entretenir une pénurie de liquidités, en stockant l’argent dans des chambres froides hermétiques (les paradis fiscaux) pour que la déperdition fiscale soit nulle, tandis que la pénurie aidant, la valeur du stock prend de la valeur, ou en tous cas n’en perd pas. On assèche petit à petit l’économie réelle.. Les investisseurs se sont enrichis, tout va très bien madame la marquise, ils ont d’opulents oasis au milieu du désert..
      Destruction, assèchement, ponction, délestage d’eau potable dans l’océan, peu importe les mots ou les images, le résultat est bien celui là... Certains laissent déborder leur piscine pendant que ceux qui pompent crèvent de soif..

    • Le cœur du problème n’est pas l’actionnaire (par nature amoral) mais l’Etat qui tolère les paradis fiscaux et n’impose pas de contreparties plus fortes au privilège de création monétaire dont bénéficient les banques. Le problème est donc politique - dans la législation qui n’exprime pas suffisamment les contraintes reflétant nos exigences de moralité et dans l’exécutif indifférent.

      La responsabilité sociale de l’actionnaire et donc celle de l’entreprise n’existent que sous la contrainte politique - les actionnaires sont sourds tant que la clameur des spoliés est insuffisante pour influer les acteurs du marché et donc la performance économique de l’entreprise. Seule la menace réglementaire se profilant à l’issue d’une campagne de culpabilisation efficace incite l’actionnaire à changer avant que la loi ne l’y contraigne en des termes plus rigoureux.

      Stigmatiser les comportements asociaux me parait difficile dans le cas du désinvestissement. Dans le domaine écologique, c’est simple : si le pollueur ne compense pas de manière adéquate ses externalités négatives, alors il est asocial - d’ailleurs l’Etat l’est aussi si il ne l’y contraint pas et ne l’encourage pas ainsi à changer son comportement. Mais dans le domaine de l’investissement ? Le cas des banques est moralement relativement simple : les contreparties doivent être à la hauteur du privilège de création monétaire. Le cas des investisseurs non bancaires est différent - on ne peut pas leur en vouloir de jouer leur rôle social d’optimisation de l’allocation financière.

      Si les investisseurs non bancaires choisissent de gonfler des bulles au lieu de contribuer à un développement économique socialement bénéfique, la responsabilité en revient à l’Etat qui n’exerce pas son pouvoir de modeler les comportements en diminuant l’attractivité des investissements asociaux. Dans ce domaine, l’élasticité de l’incitation fiscale permet une adaptation plus souple que des contraintes liberticides enclines aux dommages collatéraux - et elle prête moins le flanc à l’agitation anti-interventionniste.

      L’exercice du pouvoir fiscal n’en est pas moins un art complexe et plein de pièges - effets d’aubaine et niches inexpugnables sont courants... Mais prendre ce prétexte pour justifier l’inaction serait bien mal venu tant le pouvoir fiscal n’est plus exercé qu’à l’aune des clientèles électorales.

      Reste le prétexte de la concurrence entre Etats - mais si la fiscalité Somalienne est si avantageuse, pourquoi ne pas proposer aux investisseurs se prétendant persécutés d’aller y investir ? Et si une industrie produit moins cher au prix de dommages planétaires, pourquoi ne pas taxer ses produits à l’entrée sur notre territoire ? Et si une autre société fait réellement mieux, moins cher et avec une qualité de vie nous paraissant attractive et compatible avec nos idéaux ? Alors c’est à nous de nous adapter... Mais la réduction de la pression fiscale n’est que l’un des leviers d’daptation, tout comme la réduction du prix n’est que l’un des moyens par lesquels les entreprises se font concurrence - et pas forcément le plus important... Mais les investisseurs adulant le moins-disant fiscal font souvent semblant de l’oublier.

    • Merci @liotier pour cette réponse intéressante, je réagis sur ce point là :

      Si les investisseurs non bancaires choisissent de gonfler des bulles au lieu de contribuer à un développement économique socialement bénéfique, la responsabilité en revient à l’Etat qui n’exerce pas son pouvoir de modeler les comportements en diminuant l’attractivité des investissements asociaux

      Justement je me bats contre cette idée : les investisseurs non bancaires sont des adultes comme les autres, des citoyens comme les autres. Il est temps qu’on admette que le niveau de responsabilité « civile » qu’on peut assumer est directement proportionnel au pouvoir physique que l’on détient sur l’activité sociale. Penser que le pouvoir financier ne peut être tenu pour responsable de rien, c’est vivre dans l’illusion que la responsabilité pourrait être assumée par un acteur imaginaire, qui de la main invisible du marché, qui de l’Etat...
      La main invisible n’a jamais rien assumé, quant à l’Etat, qui assume au final ? Les fonctionnaires censés être compétents à leur poste, les représentants élus, ou ceux qui les ont élus et confié leurs impôts ?
      Enfin l’Etat n’a que le pouvoir qu’on lui accorde, c’est à dire plus grand chose désormais, puisqu’il semble résigné à seulement « inciter » le pouvoir financier à pas s’éloigner trop délibérément de la décence et de l’intérêt général en vue de garantir l’ordre public.

      Je milite personnellement pour redéfinir clairement qui est responsable de quoi, en fonction de la mission sociale qu’il remplit. Et je me bats donc pour qu’on considère qu’investir n’est pas un privilège, mais une fonction sociale, comme celle consistant à fabriquer du pain ou soigner les gens. Cela doit être réglementé, et il faut en assumer les responsabilités....

    • La discussion a glissé vers le terrain moral, ce qui n’était pas mon propos — mais vous pouvez continuer ;-)

      Mais je veux revenir sur la destruction de capital. Si une armée vendait ses tanks, on me laisserait dire qu’elle a démantelé une partie de sa capacité d’action sur le terrain, qu’elle ne sait pas quoi faire de ces tanks, etc.

      Sans que ce soit « bien » ou « mal » (perso je trouverais ça plutôt « bien », sans doute…), ni « normal » ou « anormal », et sans préjuger de ce que l’État vendeur ferait de cet argent, ni de ce que l’acheteur ferait de ces tanks, on pourrait se mettre d’accord sur un constat objectif : cette capacité militaire, qui existait, a disparu.

      Alors comment expliquer que dire la même chose d’Apple semble relever du crime de lèse-majesté, d’une insulte aux actionnaires et d’un défi à la logique ?

    • Dans ton exemple, une partie de la capacité persiste sous forme d’augmentation du budget du vendeur - mais des intangibles tels que le savoir-faire qui allait avec l’exploitation du matériel sont perdus. Ca n’a rien à voir avec une question monétaire.

      Un rachat d’action est neutre en termes de masse monétaire, contrairement à un remboursement d’emprunt bancaire qui est une destruction monétaire : une banque est créatrice de monnaie par ses prêts alors qu’un prêteur non-bancaire ne l’est pas.

      Le signal transmis aux actionnaires est mitigé : d’un côté le rachat d’actions a pour effet l’augmentation de l’effet de levier - et donc l’augmentation de la rentabilité du capital restant... Mais d’un autre côté une diminution du capital et donc de la capacité d’endettement est traditionnellement un signe que la phase de croissance forte est considérée comme terminée - time to milk the brand !

    • Bien sûr - un rachat d’action handicape le développement de la société et il n’a normalement lieu qu’à l’initiative des actionnaires qui décident qu’il est temps d’engranger les bénéfices... C’est la seule motivation de Carl Icahn qui n’est donc pas bien populaire parmi ceux qui croient à la croissance d’AAPL.

      Ceci dit, l’entrée de Carl Icahn au capital a permis à des actionnaires qui ont fait un bout de chemin avec Apple d’être finalement rémunérés et de passer à autre chose... Sans de tels personnages achetant des titres à maturité et leur offrant donc une voie de sortie, ils n’auraient probablement pas soutenu la croissance d’Apple.

      La question n’est pas celle de l’avenir d’Apple - c’est de savoir si l’investissement privé est un mode efficient d’allocation des ressources financières.

    • Puis je suggerer « Une destruction potentiellement créatrice » . :-) j’ai bien aime par exemple le projet fotopedia (même si ça a l’air compliqué) créé par un ancien d’Apple . .Il est vrai que majoritairement le cash ira alimenter la spéculation qu’il faut combattre donc

    • Les suggestions de Wired sont ce qu’elles sont… la stratégie d’Apple, en ce moment, c’est apparemment plutôt la croissance interne – à la différence du modèle de Google, qui se nourrit de libre et des innovations des autres –. C’est pas totalement infondé d’un point de vue financier, et c’est pas non plus « détruire du cash ». On peut toujours rêver que, prises de folies, les entreprises géantes du web s’autodétruisent, mais il semblerait qu’elles aient à leur tête des gens encore pas totalement fous.

      Apple était jusqu’à récemment la plus grosse valeur de la bourse de New York, il semblerait qu’elle veuille le redevenir. Et ce que les financiers appellent « les fondamentaux » lui donnent plutôt raison – PER de 11, (onze ans de dividende pour rembourser l’achat de son action si je ne dis pas de bêtise, ce qui est plutôt bien), deux fois moins par exemple que pour Google…

      Après c’est peut-être que l’entreprise est en panne de stratégie, ou qu’elle est sujette à des crises de susceptibilité, mais c’est quand même rentrer dans des élucubrations compliquées.

      Tout ce qu’on sait, c’est que ce qu’elle prépare n’est pas pour notre bien.

      #bourse

    • Même The Economist prend peur :
      http://www.economist.com/news/leaders/21616950-companies-are-spending-record-amounts-buying-back-their-own-shar

      Buy-backs are not necessarily a bad idea. (gna gna gna…)
      But it could also be a source of trouble, for two main reasons.

      (...) both short-term investors and managers have incentives that could lead them to overdo buy-backs and neglect long-term investment projects.

      (...) They are borrowing heavily at home to pay for buy-backs while keeping cash abroad to avoid America’s high corporate tax rate.

      À noter que le contenu de cet article invalide quelque peu la réponse de @Mr_Piouf qui m’expliquait que ça permettait de faire sortir l’argent des paradis fiscaux ; et son titre (“Corporate cocaine”) réhabilite ma réponse “à consommer du crack” :-)

    • La trésorerie d’Apple dépasse les 200 milliards de dollars
      http://siliconvalley.blog.lemonde.fr/2015/07/23/la-tresorerie-dapple-depasse-les-200-milliards-de-dollars

      Portée par les ventes record d’iPhone, la trésorerie d’Apple vient de dépasser la barre symbolique des 200 milliards de dollars. Au 30 juin, elle s’élevait à 202,8 milliards (186 milliards d’euros). Avec cette somme, le groupe à la pomme pourrait, théoriquement, racheter Walt Disney, Coca-Cola, IBM ou encore AT&T sans avoir à emprunter le moindre centime. De fait, seulement douze sociétés américaines ont une capitalisation boursière plus élevée.

  • http://www.marchandmeffre.com/detroit

    Je sais qu’il y a parmi la communauté de seenthis tout un groupe de grands amateurs de photographies de ce genre, d’endroits hantés, dans le cas présents, ils viennent juste d’être désertés par les vivants, aussi je me doute bien que la chose a sans doute déjà été signalée, il n’empêche, il y a dans cette série des images absolument somptueuses, y compris pour qui, comme moi, a un souvenir plus vivant de ce que cette ville (Détroit dans l’Etat du Michigan) a été du temps de son vivant.

    #photographie #detroit #crise # yves_marchand # romain_meffre

  • Le Canada s’attaque à son patrimoine scientifique

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/08/le-canada-s-attaque-a-son-patrimoine-scientifique_4344475_3244.html

    « Ce que j’ai vu est incroyable. La bibliothèque a été ouverte et les gens ont été invités à venir prendre ce qui les intéressait sur les étagères. J’en ai vu repartir avec des cartons entiers de cartes anciennes ou des documents anciens sur le plancton », raconte un chercheur qui a assisté au démantèlement de la bibliothèque du Freshwater Institute à Winnipeg.

    Le gouvernement ajoute que seuls les documents présents en double n’ont pas été conservés et assure que le reste sera numérisé. Un document confidentiel du ministère des pêches, obtenu par Postmedia et publié fin décembre, n’en indique pas moins que « la destruction de matériel » était prévue de longue date, non seulement sur les fonds des sept bibliothèques fermées, mais également sur ceux des deux grandes bibliothèques censées les accueillir…

    L’argument budgétaire ne convainc pas la communauté scientifique. « Stephen Harper a fondé toute sa politique économique sur les sables bitumineux de l’Alberta, dont l’exploitation est désastreuse pour l’environnement : le gouvernement n’a d’autre choix que mentir pour cacher ce désastre, estime le biologiste Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique, qui est aussi une autorité scientifique mondiale en gestion des ressources marines. Par exemple, pour éviter que des découvertes gênantes ne soient faites sur l’exploitation des hydrocarbures, on ferme les laboratoires d’écotoxicologie. Cela fonctionne désormais comme cela au Canada et c’est extrêmement grave. Nous dérivons vers une pétrodictature. »

  • Centre d’actualités de l’ONU - L’UNRWA condamne les démolitions de foyers palestiniens et exhorte Israël à respecter le droit international

    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=31737&Cr=palestiniens&Cr1=

    26 décembre 2013 – L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens a condamné jeudi les dernières démolitions en date, par Israël, de foyers palestiniens en Cisjordanie, qui ont provoqué le déplacement de 68 personnes, dont 32 enfants, en plein cœur de l’hiver, et invité ce pays à se conformer à ses obligations.

    « A cause de ces démolitions, qui violent le droit international, des communautés historiquement autonomes ont été exposées à des conditions météorologiques extrêmes dans des logements inadéquats, dans une situation de dépendance totale vis-à-vis de l’aide internationale », dénonce l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), qui cite les démolitions perpétrées la veille de Noël à Ein Ayoub, près de Ramallah, et à Al Fasayil Wusta, près de Jéricho, dans la vallée du Jourdain.

    #bédouins #cisjordanie #israël #palestine #colonisation #occupation #destruction

  • #UN slams Israeli repeated demolition of #west_bank homes
    http://english.al-akhbar.com/content/un-slams-israeli-repeated-demolition-west-bank-homes

    The United Nations Wednesday slammed #Israel's demolition of 30 Palestinian properties in the West Bank, saying it displaced some families for the second time in less than two weeks. “I am concerned about the destruction of Palestinian structures in the Jordan Valley yesterday (Tuesday),” UN Humanitarian Coordinator James Rawley said in a statement. “The demolitions resulted in the displacement of 41 people, including 24 children, and affected another 20. Both refugee and non-refugee families were affected.” the statement said. read more

    #Palestine #Top_News

  • Quelles multinationales ont gagné le prix Pinocchio ?
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/20/quelles-multinationales-ont-gagne-le-prix-pinocchio_3516804_3234.html

    Neuf entreprises au total - dont Total, Apple, la Société générale ou encore Air France - étaient nominées dans trois catégories différentes. #Veolia l’a emporté (avec 39 % des votes) dans la catégorie « Un pour tous, tous pour moi », illustrant la politique « la plus #agressive en terme d’#appropriation, de #surexploitation ou de #destruction des #ressources_naturelles », selon les critères des ONG.

    En cause, son implication dans des projets de #privatisation de l’#eau en Inde, en particulier à Nagpur, dans le centre du pays. La direction de l’entreprise, avant même d’être couronnée par les Internautes, avait déjà estimé que l’accusation des ONG reposait sur des « éléments factuels et inexacts », arguant notamment de la volonté de Veolia de faciliter « l’accès de l’eau à tous » et renvoyant sur les autorités locales une partie de la responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés. Pour les responsables des prix Pinocchio, Veolia « se présente en héros apportant de l’eau aux pauvres mais la réalité sur le terrain est bien différente : augmentation des tarifs, opacité des contrats de #partenariat_public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux ».

    #COMMUNICATION_MENSONGÈRE

  • La lutte désespérée des Bédouins du Néguev pour sauver leurs villages : Sumoud, le combat et la vie d’al-Araqib

    Dans le magnifique blog de Marion Lecoquierre « Tant qu’il y aura du thym et des olives... »

    http://landofthymeandolives.blogspot.co.il/2013/11/v-behaviorurldefaultvmlo_10.html

    Marion vient juste de m’écrire de Beersheva : "j’ai mis en ligne le texte, mais je me dépêche, je retourne à al araqib, c’est presque l’heure de la manif..." .

    Marion est donc depuis quelques semaines dans le Néguev pour suivre la lutte des Bédouins pour sauver leurs villages, leurs maisons, leur culture que les autorités israéliennes ont depuis longtemps entreprit de détruire consciencieusement et implacablement.

    Ce village, j’y suis passé en 2006 lors d’un reportage en Palestine/Israël. Depuis les enfants ont grandi, mais depuis, ils ont vécus des dizaines de fois la destruction de leur maison, de leur chambre, de leurs jouets...

    La lecture de ce témoignage, fort émouvant, me serre la gorge.

    A tous les groupes qui viennent à al-Araqib pour en savoir plus sur la situation des Bédouins en Israël et sur l’histoire du village, Aziz déclare : « une fois rentrés chez vous, soyez nos ambassadeurs, et surtout dites à tous les gens qui soutiennent le FNJ d’arrêter de me tuer. Chaque arbre planté ici nous tue un peu plus… Pour moi, chacun de ces arbres représente un soldat armé d’un M-16… ». Haia utilise la même image : « ces arbres sont des soldats dans une guerre pour l’espace ».

    Il y a un an, Haqma, disait « tant qu’il y aura du thym et des olives, nous resterons ici ». Ironie amère, tous les oliviers du village ont été arrachés… Symbole du sumoud, les oliviers sont souvent utilisés comme métaphore pour illustrer cet attachement à la terre que revendiquent les Bédouins. « Je suis comme un arbre enraciné ici. Si on me déplace, je meurs » explique Haqma. Khaled renchérit « le jour où ils ont arraché mes arbres, ils m’ont arraché le cœur avec… ».

    #bédouins #néguev #palestine #israël #destruction #fnj #colonisation_intérieure

  • The Tragic History of U.S. Military Supremacy
    http://www.informationclearinghouse.info/article36635.htm

    military supremacy is not a trump card to achieve political objectives; the use of force is inherently destructive; and war nearly always causes more problems than it solves. Killing people to save them from an oppressive government is an absurdity, and “regime change” is generally a euphemism for “regime destruction,” with no ability to ensure that what comes after will be better, especially once the violence and chaos of war are added to the problems that led to it in the first place.

    #Etats-Unis #armée #destruction

  • Verdun - Félix Vallotton | ARTPOL | Scoo...

    http://www.scoop.it/t/artpol/p/4009453138/verdun-felix-vallotton?hash=f7d68fcb-8f2a-45ea-8891-0a6cafa404db

    À l’occasion de l’exposition « Félix Vallotton, le feu sous la glace » présentée au Grand Palais jusqu’au 20 janvier 2014, proposition de redécouverte d’une étude du site histoire-image.org autour du travail de ce peintre.

    "Alors que la situation militaire de l’Allemagne s’est beaucoup améliorée à la fin de l’année 1915, le général von Falkenhayn décide de « saigner à blanc » l’infanterie française grâce à la supériorité de son artillerie. La place de Verdun constitue un symbole pour les Français, qui s’épuiseront selon lui à la défendre et dégarniront d’autres secteurs du front. Mais les événements ne prennent pas la tournure escomptée. (...)"

    #art #peinture #guerre #représentation #culture #destruction #politique #Europe #changement #histoire #histoire_de_l'art #Vallotton #Verdun #Artpol #vangauguin

  • Un ouvrier d’Arcelor se suicide : « M. Mittal, merci d’avoir tout détruit » - RTBF Regions
    http://www.rtbf.be/info/regions/detail_un-ouvrier-d-arcelor-se-suicide-m-mittal-merci-d-avoir-tout-detruit?id=8

    Il s’appelait Alain Vigneron, il avait 45 ans. Il était brigadier, reponsable de production au laminoir de Chertal. Il s’est pendu, samedi dernier. Et, dans la lettre d’adieu qu’il a adressée à ses proches, et à son délégué syndical, il explique les raisons de son geste. Un texte qui suscite une vive émotion, et qui met en cause et le groupe ArcelorMittal, et les gouvernements.

    "Chère famille, je vous dis mes derniers mots.

    Je veux que vous respectiez ma femme et ma fille. Elles n’y sont pour rien. Je les ai fait souffrir énormément à cause de mon boulot pour monsieur Mittal. Il m’a tout pris, mon emploi, ma famille. Combien de familles va-t-il encore détruire ? Moi je n’en peux plus de ce milliardaire. Vous savez, je me bats depuis 31 ans pour avoir un petit quelque chose et voilà, je vais perdre mon emploi et combien de familles vont le perdre, monsieur Mittal ?

    Cher gouvernement, allez vous enfin sauver les milliers d’emplois des familles qui en valent la peine ?

    #ouvrier
    #Arcelor
    #suicide
    #Mittal
    #destruction

  • Le faire-être poétique de la ruine : un monde actuel
    http://www.larevuedesressources.org/le-faire-etre-poetique-de-la-ruine-un-monde-actuel,2626.html

    Entre histoire et devenir, violence du choc et cruelle émergence, entre « faire-être » et délaissé entre oubli et anamnèse, entre jouissance et nostalgie de la perte, cet interstice de la ruine, cet écartèlement dramatique de l’être en son temps (que saisit ce texte) dérangent à peine. Tant notre imaginaire de la Boite de Pandore sans cesse s’en réjouit. Il laisse là encore sourdre l’entraperçu d’une prise esthétique, cénesthésie d’un « refoulé » anthropologique et de sa fluence mortelle. Cette lecture de (...)

    #Etudes #France #XXe_siècle #XXIe_siècle #Walter_Benjamin #XVIIIe_siècle #Guerre_civile #Habiter #Theodor_W._Adorno #Liban #Joseph_Nasr #Philosophie_et_Architecture #Ruines #Guerre #Destruction #Autodestruction #Éphémère #Vestiges #Mémoire #Daniel_Guibert #Proche_Orient #Diderot #Auguste_Perret

  • La classe ouvrière à vif et à vie !
    Avec le sang des autres (1974) un film de Bruno Muel
    http://www.youtube.com/watch?v=3fANWq_CzWY


    http://www.dvdclassik.com/critique/a-bientot-j-espere-marker-marret

    Dans #Avec_le_sang_des_autres, Bruno Muel peut enfin #filmer cette chaîne de Peugeot qui lui été interdite dans Week-end à #Sochaux.
    Là encore, Bruno Muel reprend une forme documentaire classique pour aller au cœur du monde ouvrier de Peugeot. Ce #film, il l’a réalisé seul ou presque. Les #artisans des #groupes_Medvedkine n’ont pu conserver leur passion intacte face à la machine à broyer. Trop de luttes#syndicales, au jour le jour, trop de fatigue, l’usure des corps et des esprits. La #chaîne a repris ses droits et Muel tient à témoigner de sa force destructrice. Avec le sang des autres, c’est la description minutieuse d’une région entière sous la coupe de Peugeot. On découvre l’arbre généalogique de la famille dont les embranchements se répandent à tous les postes clés de #Sochaux et des environs depuis des générations. Main mise tentaculaire des homme Peugeots, mais aussi des moyens qui tissent un réseau aux mailles infranchissables. Les employés Peugeot sont allés à l’#école #privée Peugeot, à l’école d’apprentissage Peugeot, ont joué dans le club de sport Peugeot. Et ils sont enterrés dans des cercueils Peugeot portés par les corbillards Peugeot. Les #habitations (vétustes), la chaîne de magasins RAVI où chacun se rend, les #transports… toute la vie est estampillée Peugeot et il paraît impossible de s’en échapper. Peugeot établit une continuité entre le travail et la vie privée, en abolit les frontières. Sa #gestion de la chaîne, afin d’empêcher qu’une lutte s’organise, il la reprend dans le réseau d’#habitations de la #ville. Sur la chaîne, Peugeot fait de la "gestion logique des placements" en alignant les homme de manière à ce que chaque ouvrier ait le moins possible de points communs avec son voisin. En ville, Peugeot loge ses employés dans un semis de petites #cités mal desservies. Chaque #habitant peut difficilement gagner le centre ou d’autres foyers de #travailleurs, le seul transport en commun est celui qui les mène à l’usine.
    L’élément central d’Avec le sang des autres, demeure la chaîne, véritable #monstre #destructeur qui avale la #vie des ouvriers. On ne peut vraiment saisir par l’image toute l’horreur de cette entité. Par ses scènes répétitives du #travail à la chaîne, le film entend décrire l’#aliénation des ouvriers, mais ces longues séquences, déjà interminables, ne peuvent pleinement donner corps à cet longue et usante suite de #gestes toujours #répétés, #reproduits à l’infini, #vidésde #sens. Il faut entendre le plus poignant des #témoignages pour commencer à saisir une once de la #destruction qui est à l’œuvre ici. En voix off, un #employé parle, ou plutôt essaye de parler. Car sa voix est usée, brisée. : "Quand t’as pas parlé pendant neuf heures, tu as trop de choses à dire que tu n’y arrives pas… tu bégaies". Il parle de ses mains abîmées, de ses pouces qu’il ne peut plus plier. Il ne peut plus toucher sa femme, déboutonner les vêtements de ses enfants. Cinq années de chaîne lui ont #volé ses mains. Il nous parle de la #honte, la honte de ce#travail qui n’est pas un #métier, la honte d’#être #soi-même. Il n’a plus de besoins, plus d’#envie. Il ne peut plus #lire, même pas par#fatigue, par #lassitude. "Je ne me dis même plus : à quoi ça sert de lire ? ». Et la #peur chaque jour d’y retourner. Et la peur de ne plus pouvoir y travailler, car après c’est le balai. Et « à 45 ans au balai, à 50 tu es mort".
    Une employée parle de ses #rêves #détruits, d’une lutte qu’elle ne peut plus mener. "Le #Socialisme on n’y pense même plus. On ne sait même plus ce qu’on attend (…) le #bonheur on n’y croit plus, seulement par morceaux". Avec #le_sang_des_autres est un documentaire magnifique, aussi poignant que juste dans sa #description du monde ouvrier. Le film se termine sur une #fête entre les ouvriers, des chants, une certaine joie que Muel coupe brutalement par de nouvelles images de la chaîne. Le bruit des machines, qui court tout au long du film, souvent en off sur d’autres images, assourdit toutes ces vies. La douleur vient aussi du fait qu’Avec le sang des autres marque la fin d’un rêve. Les groupes Medvedkine, ce sont 330 minutes d’espoir et de lutte, une lutte souvent joyeuse, des espoirs souvent #mélancoliques. Une expérience unique, un #témoignage du monde ouvrier #indispensable, qui dépasse son cadre historique pour parler de notre époque avec une lucidité rare et#salvatrice.

    #Bruno_Muel #luttes_Des_classes #Usine #Taylorisme #Ouvriers #prolétariat #Cités-dortoirs #Capitalisme #Peuples #Exploitation#Domination #Documentaire #Groupes_Medvedkine #Vidéo

  • « L’arrêt de mort de l’ours polaire vient d’être signé »
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/07/l-arret-de-mort-de-l-ours-polaire-vient-d-etre-signe_1844312_3244.html

    La protection de l’ours polaire ne sera pas renforcée. Jeudi 7 mars, les Etats réunis à la conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), qui se tient à Bangkok jusqu’au 14 mars, ont rejeté la proposition des Etats-Unis et de la Russie d’interdire le commerce international de cette espèce emblématique, sous la pression du Canada.

  • . :ميدل ايست اونلاين::Middle East Online :.
    http://www.middle-east-online.com/?id=149100

    Encore un suppôt du régime qui ne survivra pas à la révolution ! La statue d’Abu al-’alaa al-Maarri, poète à cheval entre le Xe et le XIe, s’est fait décapiter. Plutôt un sceptique, relativisant beaucoup les mérites de la religion, y compris l’islam. Bref, d’excellentes raisons pour lui couper la tête !

  • ICAHD’s evolving agenda : resistance, advocacy, strategizing | ICAHD
    http://www.icahd.org/node/465

    L’Icahd fait un travail remarquable plus que remarquable pour lutter contre les destructions de maisons palestiniennes à Jérusalem et en Cisjordanie. Information, aide juridique, et surtout chantiers de reconstruction. Ils sont souvent arrêtés par l’armée ou la police des frontières lors d’actions pacifiques. Menée par Meir margalit et Jeff Halpers principalement, cette équipe fait une travail magnifique avec très très peu de moyens

    Il faudra reparler plus tard de l’action de ces ONG et organisations courageuses et « debout » comme Btselem, Taayouch, Marsom Watch, Bimkom, Alternative Information Center (AIC), etc...

    Via Marion Lecoquierre

    ICAHD’s evolving agenda: resistance, advocacy, strategizing

    Wednesday, January 23, 2013

    ICAHD has always been a political organization dedicated to resolving the Israeli-Palestinian conflict, not merely managing it. We see ourselves as a political actor, not merely as a protest group, which requires, besides resistance activities, a vision, an end-goal and a strategy for achieving a just peace.

    Three external realities present major challenges to our work. First, we come out of the grassroots. As a civil society organization, ICAHD has had to find channels into political decision-making among governments and international bodies that do not consider us legitimate partners, unelected as we are, having little if any political power and not representing a recognized political entity. We have had some limited success in this, but make no mistake: governments are not our friends, they are not on our side and they will certainly not take any meaningful steps to end the Occupation. We, civil society, are on our own – at least until we mobilize enough support that governments have to take notice.

    #jérusalem #palestine #israel #destruction #tsahal #icahd

  • Paris Web – How Designers Destroyed the World
    http://www.paris-web.fr/2012/conferences/10-new-year-s-resolutions-designers.php

    http://www.dailymotion.com/video/xvbacz_how-designers-destroyed-the-world-by-mike-monteiro_tech

    You are directly responsible for what you put into the world. Yet every day designers all over the world work on projects without giving any thought or consideration to the impact that work has on the world around them. This needs to change.

    Vous êtes directement responsable de ce que vous apportez au monde. Et pourtant, chaque jour dans le monde entier, des designers travaillent sur des projets sans accorder la moindre considération à l’impact que leur travail a sur le monde autour d’eux. Il faut changer cela.

    Une des « grosses conf. » de PW cette année.

    #paris-web #webdev #web #design

  • Next Post-Sandy Challenge: The Sea Of Damaged Cars : NPR
    http://www.npr.org/2012/12/08/166777949/next-post-sandy-challenge-the-sea-of-damaged-cars

    Hurricane Sandy wrecked hundreds of thousands of cars all along the New York and New Jersey shorelines, and could cost auto insurers around $800 million. That’s not their only problem; disposing of these water-damaged vehicles is not so simple.

    #automobile #destruction #catastrophe

  • Gaza, après les bombes | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/portfolios/gaza-apres-les-bombes

    Stephen Dock rentre juste de Gaza. Il a réalisé le reportage ci-dessous entre le mercredi 21 et le mercredi 28 novembre 2012. Ses photos témoignent des destructions laissées par l’opération « Pilier de défense » de l’armée israélienne, lancée le 14 novembre. Ces combats ont fait en une semaine plus de 150 morts côté palestinien, et 5 côté israélien. Aujourd’hui, jeudi 29 novembre, la Palestine doit accéder au statut d’Etat observateur aux Nations unies.

    #Gaza #Israël #Guerre #Destruction

  • Manifeste du Groupe Spinelli (The Spinelli Group)

    « It will be the moment of new action and it will be the moment for new men : the moment for a free and united Europe », #Altiero_Spinelli

    « Si je savois quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe,(…) je la regarderois comme un crime » Montesquieu

    Plus que jamais, les défis du XXIe siècles sont de nature planétaire : #changement_climatique, #épuisement_des_ressources, #destruction_de_ l’environnement, #régulation_financière et économique, #menace_nucléaire et #sécurité_collective, #maintien_de_la_paix,…

    Dans ce nouveau monde, chaque pays européen est un petit pays. Mais nous avons un atout : nous avons bâti ensemble une Union européenne. C’est une construction remarquable et inédite, dans laquelle les Etats-nations d’Europe, pour certains longtemps divisés par des conflits incessants, ont décidé d’être « unis dans la diversité » et de former ensemble une Communauté au sens le plus fort du terme.

    Tendus vers notre but commun de paix et prospérités partagées, nous avons réussi à coopérer et additionner nos forces, apportant une richesse sans précédent, la démocratie et la réconciliation à l’échelle du continent. Les Etats nations mirent en commun une partie de leur souveraineté nationale au sein d’institutions européennes afin de parvenir ensemble à leurs objectifs communs et une « union toujours plus étroite ».

    Malheureusement, alors que les défis gigantesques d’une crise multiple exigeraient des réponses communes, au moins conçues à l’échelle européenne, trop d’hommes et de femmes politiques cèdent à la tentation de croire en un salut seulement national. En ces temps d’interdépendance et de mondialisation, s’accrocher ainsi aux ombres de la souveraineté nationale n’est pas seulement renier l’esprit communautaire ; c’est surtout se condamner à l’impuissance politique.

    A présent, les choses semblent régresser, vers une union plus lâche qu’étroite, vers une Europe plus nationale que supranationale. Oubliant tout esprit communautaire, les Etats membres laissent la myopie des intérêts nationaux limités venir brouiller la vision commune. Ils privilégient les solutions intergouvernementales aux solutions européennes. Jusqu’au point de menacer la viabilité de l’euro, le symbole le plus concret de l’intégration européenne.

    Nous nous opposons à cette tendance régressive et réactionnaire. Europe a été enlevée à nouveau – et cette fois par une coalition de politiciens nationaux. Il est temps de la ramener. Nous croyons que ce n’est justement pas le moment de ralentir le rythme de l’intégration, mais au contraire de l’accélérer. L’histoire européenne nous l’a déjà montré, ce n’est pas avec moins mais avec plus d’Europe que se trouvent les réponses aux problèmes qui se posent à nous. Seules des solutions européennes et un esprit communautaire ressuscité nous permettront d’affronter les défis planétaires.

    Le nationalisme est une idéologie du passé. Notre objectif est celui d’une Europe fédérale et post-nationale, une Europe des citoyens. C’était le rêve que les pères fondateurs s’attachèrent à réaliser. C’était le projet d’Altiero Spinelli. C’est l’Europe que nous choisissons. Parce que c’est l’Europe de demain.

    Signez le manifeste du Groupe Spinelli :

    http://www.spinelligroup.eu/fr/manifesto/#signform

    http://www.liberation.fr/economie/01012366874-un-sursaut-federal-devient-urgent

    #The_Spinelli_Groupe