• Françoise Vergès (politologue) : « Comment le #capitalisme gère-t-il le #ventre des #femmes #racisées ? »
    http://www.alternativelibertaire.org/?Francoise-Verges-politologue-Comment-le-capitalisme-gere-t-i

    Le point de départ de l’ouvrage est le suivant : en juin 1970, un médecin trouve une jeune fille de 17 ans dans un état comateux suite à un #avortement. La police est prévenue et l’enquête révèle que des milliers de femmes ont été victimes d’avortements et de #stérilisations sans #consentement, c’est-à-dire qu’après leur avoir menti, on les endormait et au matin, elles étaient avortées, et ce, dans une clinique de l’île qui appartient à un homme puissant de la droite locale. Le scandale est tel qu’il est relayé par des journaux et organisations politiques de gauche en France.

    Le verdict du procès est rendu début mars 1971, soit deux mois avant la parution du Manifeste des 343 femmes [3] dans Le Nouvel Observateur qui déclarent publiquement avoir avorté. Or le MLF ne dira mot sur ce qui s’est passé deux mois avant à La Réunion, alors même que Le Nouvel Obs avait couvert l’affaire. La lutte pour l’avortement et la contraception en France est conçue par le MLF comme une lutte qui concerne toutes les femmes de la même manière. Or, ce que nous montre le scandale de La Réunion, c’est que l’État choisit quelles femmes ont le droit de donner naissance (les femmes métropolitaines blanches), et lesquelles ne l’ont pas (les femmes racisées des outre-mer).

    Au procès, les médecins déclarent s’être sentis entièrement légitimes dans leur pratique et ils avaient raison. Tout un système a non seulement rendu leur pratique possible, il l’a encouragée. Les médecins et la clinique se sont aussi considérablement enrichis, car les femmes avortées et stérilisées étant pauvres, l’acte était remboursé par la Sécurité sociale – sous un autre nom évidemment puisque l’avortement était toujours un #crime – et le plus souvent surfacturé.

    C’était un business lucratif, et à ce sujet un médecin, à l’occasion de la présentation de mon livre à La Réunion, m’a confié qu’on lui disait alors qu’il faisait ses études de médecine à Lyon : « Tu veux te faire des couilles en or ? Alors va à La Réunion et pratique des avortements. » Les seuls condamnés ont été un médecin d’origine marocaine et un infirmier réunionnais d’origine indienne (un « malbar »). Aucun médecin blanc n’a été inquiété, ni bien sûr le directeur de la clinique. Un profond #racisme animait les médecins qui n’avaient aucun scrupule à mutiler les corps des Réunionnaises, pouvant pratiquer des avortements non consentis jusqu’à plus de sept mois de grossesse !

    #domination #oppression #intersectionnalité

  • Darwin, darwinisme social, et eugénisme, Diane B. Paul, 2003
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/02/07/eugenic-paul-fr
    chez @tranbert

    Il ne fait aucun doute que nombre de vulgarisateurs se sont trompés sur Darwin. (Les propres ambiguïtés de Darwin, ses hésitations et ses louvoiements l’expliquent aisément.) Certains pourraient bien ne pas l’avoir lu. Cela pourrait également être vrai de Marx, de Freud et de maints autres penseurs importants. Mais la puissance collective d’une théorie n’a jamais dépendu d’une compréhension correcte et détaillée de la part de ses interprètes. Dans certains contextes, le discours darwinien, portant sur la lutte et la sélection, a conféré une nouvelle crédibilité à de vieilles idées sur la concurrence, la race et le genre. En Allemagne, comme l’affirme l’historien Richard Evans, ce que les Nazis ont retiré de Darwin n’était pas un corpus d’idées cohérent ou une idéologie évoluée mais un langage. La rhétorique associée à la variante nazie du darwinisme social fut efficace pour justifier les politiques nazies, car :

    « Elle contribua à réconcilier ceux qui en faisaient usage et pour qui il était devenu une manière quasi automatique de penser la société, avec le fait d’accepter les politiques préconisées par les Nazis et dans nombre de cas, à y collaborer volontairement en les mettant en œuvre. »

    Il est exact que toutes les idées sur la société justifiées en se référant à Darwin étaient antérieures à son œuvre, et que nombre de ceux qui l’invoquaient ne le comprenaient pas vraiment. La principale contribution du darwinisme à la théorie sociale est d’avoir popularisé certains mots d’ordre. Mais cela n’ôte rien à sa portée. De nos jours, comme par le passé, la rhétorique constitue un puissant expédient.

    #Darwin #darwinisme_social #eugénisme #théorie

  • Israel urged to apologise for disappeared babies
    Al Jazeera | by Jonathan Cook | 2 janvier 2016
    http://www.aljazeera.com/indepth/features/2017/01/israel-urged-apologise-disappeared-babies-170101134501812.html

    Nazareth - Some 200,000 documents concerning the mysterious disappearance of thousands of babies in Israel’s early years were made public last week for the first time.

    The Israeli government declassified the files, publishing them in an online archive, after decades of accusations that officials have been concealing evidence that many of the babies were stolen from their parents.

    The families, most of them Jews from Arab countries recently arrived in Israel, fear the infants were handed over by hospitals and clinics to wealthy Jewish families in Israel and abroad.

    Three official inquiries concluded instead that most of the babies died during a time of chaos after the state was founded in 1948, falling victim to disease or malnourishment.

    But many of the families were never issued a death certificate or shown a grave. Other say healthy babies were snatched out of their hands by hospital staff and never returned to them.

    Suspicions of a cover-up were heightened by the decision of the Kedmi inquiry, which published its findings in 2001, to place many case files and testimonies under lock for 70 years.(...)

  • Être bien logé pour fabriquer des milliers de beaux bébés ?

    L’ombre du #nazisme plane sur l’#eugénisme. Il a pourtant aussi conduit à des mesures de #protection_sociale. À travers l’histoire d’une #cité-jardin alsacienne poursuivant un projet nataliste et eugéniste, Paul-André Rosental déploie les multiples facettes de cette doctrine complexe, en montrant les diverses recompositions de ses usages politiques au cours du XXe siècle.


    http://www.metropolitiques.eu/Etre-bien-loge-pour-fabriquer-des.html
    #Alsace #natalité #Wacken #urbanisme #histoire #Strasbourg #livre

  • Israel is a racist country. Take it from me, an Ethiopian Israeli
    Revital Iyov, Haaretz, 30 June 2016
    http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.727935

    “Israel is one of the most racist countries in the world,” said Tahunia Rubel, an Ethiopian-born Israeli model and actress. The remarks by Rubel, who became famous on the Israeli version of “Big Brother,” were published in the mass-circulation daily Yedioth Ahronoth last weekend.

    Rubel said things like “We have a screwed-up government … and the police are total idiots.” She added: “People in Israel find it strange to see an Ethiopian woman who behaves like an Israeli.” According to a report this week by the Berl Katznelson Foundation, the interview stirred particularly violent posts on social networks.

    That leads me to conclude that I’ve spent 21 years in Israel, the total number of my years on earth, in a country totally different from the one where Israelis so angry at Rubel live. For a moment it was nice to wake up in a parallel universe where Israel and Israeli society aren’t racist, and where people get angry at people who claim they’re racist.

    Of course it’s possible to refuse to acknowledge that the experience of a black woman in a white space isn’t identical to that of a white man in a white space, and to believe that he will never be able to understand my subjective feelings. But why talk about subjective feelings? The pain and anger are a product of institutional practices.

    Israel commits racist crimes. A prominent example is the police violence during the demonstrations by young Ethiopian men and women a year ago. (Police violence, incidentally, isn’t limited to young Ethiopians; many young Arabs encounter it as well.) Another example is the investigation that revealed the pressure on Ethiopian women to receive shots of the birth control hormone Depo-Provera before immigrating.

    In Israel, women of Ethiopian origin suffer oppression on two fronts: gender-related and race-related. The furious reactions to Rubel’s statement that Israel is a racist country only prove the justice of her claims. They refer to the fact that she’s a woman, an Ethiopian (“Go back to Ethiopia”) and a black person (“a disgusting African”).

    As far as they’re concerned, a black woman in the white mainstream should always be pretty, quiet, polite and filled with gratitude for the right to be a part of the mainstream. If you don’t play along you’ll pay a high price.

    The reactions are a perfect illustration of the difficulty facing minorities in Israel. They’re accepted into the mainstream only if they refrain from criticism.

    So you belong to a minority and you want to express criticism? They’ll immediately remind you that you shouldn’t take for granted that you’re here and will suggest that you return to your country of origin. That’s if you’re Ethiopian, of course, because leftist Israel-haters are sent to Berlin regardless of their ethnicity.

    Some people say that in other countries the situation is much worse, so we shouldn’t criticize Israel but only praise it because we’re better than the non-Jews. Well, I don’t think that’s love for one’s country. After all, anyone who loves the country must criticize it, put a mirror in front of it and take steps to change it. Formal equal rights aren’t enough. Equality must be seen on the ground. In life itself. Even on the Internet.

    #Palestine #Racisme #Ethiopiennes #Israfrique

  • Le nouvel eugénisme - Books
    http://www.books.fr/le-nouvel-eugenisme


    (La seconde infirmière en partant de la droite à un gros potentiel dans un film d’horreur !)

    Le temps n’est pas si éloigné où parler d’eugénisme évoquait, sinon les pratiques nazies, du moins la sélection des partenaires jugés les plus prometteurs, la stérilisation des personnes que l’on pensait affectées de tares transmissibles, l’avortement et l’élimination à la naissance. Le progrès technique a changé tout cela. Il est désormais possible de passer au crible l’ADN d’un spermatozoïde, d’un ovule, d’un embryon créé in vitro et même celui d’un fœtus (sans amniocentèse) ; possible même, au moins en principe, de cibler des gènes défectueux ou jugés indésirables pour les modifier. La réflexion sur l’eugénisme s’en trouve bouleversée.

    Pour en comprendre les enjeux, il est indispensable de revenir aux sources, en particulier à Francis Galton, le cousin de Darwin, dont les conceptions ont profondément influencé le monde anglo-saxon. L’un des phénomènes les plus frappants est le consensus scientifique multidisciplinaire qui s’est formé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, des deux côtés de l’Atlantique. L’université d’Harvard a joué un rôle de chef de file, mais les Prix Nobel français n’étaient pas en reste. Aux États-Unis, ce consensus a conduit aux lois sur la stérilisation et contre certaines catégories d’immigrants. En France, de façon plus anodine, à un examen prénuptial. Gardons à l’esprit qu’un consensus scientifique au plus haut niveau peut nous conduire droit à l’erreur.

    Le mot « eugénisme » a de nouveau droit de cité dans le monde anglo-saxon. Nous présentons deux articles américains, l’un justifiant le laisser-faire, l’autre plus circonspect. Bien que n’appartenant pas au même bord politique, ces deux auteurs jugent vain de vouloir museler le progrès technique.

    Dans ce dossier :

    Francis Galton, l’homme qui voulait améliorer l’espèce humaine
    En France : Galton ? Connait pas
    Harvard et les « brahmanes de Boston »
    Plaidoyer pour le dépistage génétique
    Jusqu’où peut-on façonner son enfant ?

    #eugénisme

    • Pour le cas français voici un rapport du Sénat qui fait part de stérilisations forcées en psychiatrie en 1998.

      https://www.senat.fr/rap/r02-339-1/r02-339-15.html

      1. La stérilisation des personnes handicapées : une maltraitance intentionnelle en établissement

      La commission d’enquête a procédé à l’audition de Mme Hélène Strohl, inspectrice générale des affaires sociales, qui, entre octobre 1997 et avril 1998, a participé à une enquête confiée à l’IGAS sur les pratiques de stérilisation des personnes handicapées.

      C’est dans un contexte bien particulier que la ministre de l’époque, Mme Martine Aubry, avait demandé à l’IGAS de réaliser une mission d’inspection sur les pratiques passées et actuelles de stérilisation des personnes handicapées mentales. En effet, des révélations avaient été faites sur les pratiques constatées en Suède en la matière et les autorités suédoises avaient été accusées d’avoir procédé à la stérilisation non seulement de personnes handicapées mentales mais également de personnes socialement défavorisées. Un chercheur de l’INSERM avait alors révélé au magazine Charlie Hebdo en août 1997 que la stérilisation de jeunes femmes handicapées mentales légères, voire socialement défavorisées, avait été pratiquée en France.

      Il convient de résumer les principales conclusions de l’enquête de l’IGAS sur ce point, telles qu’elles ont été présentées à la commission d’enquête par Mme Hélène Strohl.

      La stérilisation des personnes handicapées en France :
      des faits avérés et probablement sous-évalués

      « Nous avons tout d’abord effectué une enquête quantitative à partir des données du programme médicalisé des systèmes d’information (PMSI), c’est-à-dire des données recueillies par les hôpitaux sur les actes pratiqués et les actes s’y rapportant. Nous avons demandé que nous soient communiqués tous les actes de ligature des trompes avec, comme diagnostic associé, le handicap mental ou la grande difficulté sociale. Cette enquête portait bien évidemment sur les éléments déclarés. Nous avons cependant constaté que les handicapées mentales représentaient 2 % des cas de ligature des trompes. Cette enquête a été complétée par une enquête auprès des établissements privés, qui a confirmé ce résultat. Nous avons découvert que l’acte de ligature des trompes était déclaré pour 400 à 500 femmes handicapées par an. Le nombre d’hommes faisant l’objet d’une stérilisation est, en revanche, très faible. En effet, nous avons trouvé une quinzaine de cas seulement.

      « Je tiens à souligner que cette enquête se base sur des données déclaratives. Étant entendu que la stérilisation était, à l’époque, interdite en France, nous subodorons que les cas de stérilisation étaient plus élevés, notamment dans les cliniques privées, sous couvert d’appendicectomie. (...)

      « La stérilisation est toujours un traumatisme important, même pour les personnes dont la capacité de discernement est considérée comme étant très diminuée. Des épisodes dépressifs très graves à la suite de la stérilisation nous étaient toujours relatés, et ce même lorsque la personne n’avait pas été avertie de ce qu’on lui faisait subir. Il semblerait toutefois que la stérilisation ait été mieux vécue par les personnes lorsqu’un travail important d’accompagnement avait été réalisé par les accompagnants et les psychologues. Ces derniers étaient effectivement parvenus à faire « consentir » la personne, c’est-à-dire à lui faire faire le deuil de la maternité ».

      Le rapport précité de l’IGAS a estimé que l’on devrait pouvoir procéder à une stérilisation, avec l’autorisation du juge, dans certains cas limités (risque avéré de grossesse, incapacité parentale flagrante, inapplicabilité de tout moyen de contraception efficace sans mettre en danger la vie de la femme). Soucieux de permettre un accès des personnes handicapées à une sexualité libre et épanouissante, le rapport de l’IGAS privilégie la contraception, estimant que, dans certains cas, celle-ci doit être imposée momentanément, dans un cadre juridique à définir.

      L’article L. 2123-2 du code de la santé publique, issu de la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001, interdit la ligature des trompes ou des canaux déférents à visée contraceptive sur les mineurs et sur les majeurs handicapés mentaux placés sous tutelle ou sous curatelle, sauf s’il existe « une contre-indication médicale absolue aux méthodes de contraception ou une impossibilité avérée de les mettre en oeuvre efficacement ». Le texte subordonne l’intervention à une décision du juge des tutelles après avis d’un comité d’experts. Le juge doit avoir entendu la personne concernée. Si elle est apte à exprimer sa volonté, son consentement doit être systématiquement recherché et pris en compte après fourniture d’une « information adaptée à son degré de compréhension ». Il ne peut être passé outre au refus de l’intéressée ou à la révocation de son consentement. Le juge doit aussi entendre les parents ou le représentant légal ainsi que « toute personne dont l’audition lui paraît utile ».

  • Greffe de rein : les diplômés privilégiés
    http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/16110-Greffe-de-rein-les-diplomes-privilegies

    Les patients atteints d’insuffisance rénale les plus instruits ont presque deux fois plus de chances de bénéficier d’une greffe de rein que les malades les moins diplômés, révèle une étude française publiée ce mercredi dans la revue Population. Ces travaux dirigés par le sociologue Christian Baudelot de l’Ecole Normale Supérieure et du Centre Maurice-Halbwachs, en collaboration avec l’association de patients Renaloo, sont les premiers à montrer ces inégalités d’accès à la transplantation rénale en France.

    Pour mener cette étude, l’équipe s’est appuyée sur l’enquête des Etats généraux du rein 2012 et l’enquête Quavi-REIN 2011 menée grâce au registre de l’Agence de la Biomédecine. Au total, 11 400 patients en dialyse ou transplantés ont été interrogés sur leur niveau de diplôme, profession et revenus. « Ces deux sources convergent vers la même conclusion : quels que soient la tranche d’âge et le sexe, les patients diplômés ont plus souvent accès à la greffe que les autres », indique Christian Baudelot à Pourquoidocteur.
    […]
    En effet, l’organisation du système de soins aurait favorisé la dialyse au détriment de la transplantation rénale.

    Cette dernière s’exerce uniquement dans des centres hospitaliers universitaires tandis que la dialyse est en grande partie prise en charge par des cliniques privées et des associations à but non lucratif. « Et la généralisation de la tarification à l’acte avec des forfaits de dialyse entièrement pris en charge par la sécurité sociale rend le système de la dialyse très rentable à la fois pour les cliniques et les hôpitaux publics », souligne Christian Baudelot. Une hypothèse confirmée par un rapport de la Cour des Comptes rendu public en septembre 2015 dans lequel les Sages de la rue Cambon soulevaient que « la plupart des malades ont trois séances de quatre heures chaque semaine, ce qui génère un revenu de près de 6 000 € par patient et par an pour le praticien présent. De fait, ce dernier n’est pas incité à orienter sa patientèle vers les alternatives possibles. »

    #T2A !

    • C’est bien dégueulasse. C’est assez paradoxal que les plus diplômés (et en général les plus riches-bourgeois) soient greffé en hôpitaux publique tandis que les moins diplômés se retrouvent sous dialyse en clinique privée. Mais j’oublie qu’on ne prête qu’aux riches et que les pauvres payent plein pot.
      #classisme #eugénisme #discrimination #bourgeoisie #greffes #médecine

      L’organisation du système de soins est également responsable des inégalités géographiques dans l’inscription sur liste d’attente. Certaines régions seraient en effet plus enclines à inscrire les patients dialysés sur la liste, à l’instar de l’Ile-de-France où 87 % des malades de moins de 60 ans étaient inscrits sur la liste d’attente en 2011, contre seulement 36 % en région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. Ajouter à cela que 8 départements (Alpes de Haute-Provence, Ariège, Creuse, Eure, Jura, Lozère, Haute-Marne et Haute-Saône) n’ont pas de centres autorisés au prélèvement en 2014.

      Enfin, le sociologue souligne que les patients les plus instruits, et ce quel que soit la pathologie, savent mieux s’orienter dans l’univers médical car ils sont mieux informés et comprennent le parcours de soins. Ainsi, ils peuvent accéder aux meilleurs traitements.

      La liste d’attente égalitaire

      Cependant, ces inégalités s’estompent une fois que le malade a été inscrit sur la liste d’attente car ce n’est plus un médecin qui décide de l’ordre des priorités mais un algorithme mathématique mis en place par l’Agence de la Biomédecine. Ce système permet ainsi l’équité entre les malades et supprime le facteur discriminant qu’es le diplôme.

      Pour remédier à ces inégalités, le sociologue suggère de modifier le système de tarification à l’acte. Il insiste également sur l’importance de développer la greffe de reins à partir de donneurs vivant, en améliorant l’information donnée aux patients et aux familles, et notamment les plus vulnérables.

    • J’ai remarqué la même chose en chirurgie de la main : alors que les travailleurs manuels sont forcément plus exposés et plus dépendant de leurs capacités de préhension, ils sont moins bien soignés, moins bien orientés (vers les fameuses cliniques de la main) et plus souvent laissés avec des séquelles importantes et invalidantes sur l’air du fatalisme, alors qu’un cadre urbain recevra des soins bien plus pointus pour retrouver toute la finesse de ses gestes et une esthétique qui ne soit pas disqualifiante socialement.

      Mais en fait, c’est toute la #médecine qui est souvent une médecine de classe (et sexiste, avec ça !)… ce qui n’est pas étonnant, vu la sociologie du recrutement des #médecins.

    • L’article en pdf http://www.ined.fr/fichier/rte/General/Publications/Population/2016/04-Pop_2016_BaudelotEtAl_23-52.pdf

      et son résumé

      La lutte contre les inégalités sociales de santé est un enjeu majeur de santé publique. Certaines de ces inégalités sont à ce jour peu documentées et donc peu présentes dans les débats. C’est le cas des maladies rénales et de l’accès à leurs traitements (dialyse et greffe de rein). Ces deux traitements ont des conséquences bien différentes en termes de qualité de vie et d’activité professionnelle. La greffe de rein procure au patient à la fois un quotidien plus confortable et une plus longue espérance de vie, mais son accès est contraint par l’offre de greffons. À partir de deux enquêtes récentes inédites, Christian Baudelot, Yvanie Caillé, Olivier Godechot et Sylvie Mercier rendent compte de l’accès socialement différencié à ces deux traitements et en examinent les mécanismes. À chaque étape de la maladie, une dynamique cumulative conduit les patients les moins diplômés à être en situation de désavantage pour bénéficier d’une greffe de rein.

      J’ai pas lu, mais les différents graphiques sont impressionnants…

  • Être bien logé pour fabriquer des milliers de beaux bébés ? - Métropolitiques
    http://www.metropolitiques.eu/Etre-bien-loge-pour-fabriquer-des.html


    Je trouve intéressant de s’étonner d’une société démocratique qui hiérarchise les populations. Je ne pense pas non plus que l’on puisse prétendre tendre vers l’égalité intrinsèque d’une #société en hiérarchisant sa population, c’est même profondément contradictoire.

    Après ces 17 chapitres, qui pénètrent dans l’#histoire d’une cité-jardin destinée à agir sur les mécanismes de la #sélection naturelle par le biais du #logement, Paul-André Rosental en vient à analyser la question plus générale de l’#eugénisme en France. Comment, se demande-t-il, « dans une #démocratie #politique fondée sur un principe d’"égalité, ont pu être mises en œuvre et légitimées des théories et des politiques qui, implicitement ou explicitement, hiérarchisent les personnes » ? Pour répondre à cette question, il reprend l’exposé des filiations des théories de la sélection volontariste des #populations en donnant un coup d’éclairage sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Il insiste d’un côté sur le fait que la cité-jardin a été placée sous autorité allemande, de l’autre sur l’héritage de la Fondation Carrel et sa « #démographie qualitative ». Pour Paul-André Rosental, une des raisons d’être de son étude est de comprendre comment s’est effectuée la recomposition de l’eugénisme après 1945.

    #hiérarchisation

  • Le génie génétique face au risque eugéniste

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/11/30/le-genie-genetique-face-au-risque-eugeniste_4820662_1650684.html

    En février 1975, un groupe de 150 scientifiques se réunissait à huis clos au centre de conférences d’Asilomar, près de Monterey (Californie), pour réfléchir aux techniques d’assemblage d’ADN d’espèces différentes qui venaient d’être découvertes aux Etats-Unis. De cette rencontre, il était sorti non pas un moratoire sur le génie génétique, mais un cadre rigoureux pour la sécurité des expériences et l’interdiction d’utiliser des organismes dangereux pour l’espèce humaine. C’était la première tentative d’autorégulation de la communauté scientifique. «  La convention constitutionnelle de la biotechnologie », décrit le New ­Yorker dans son édition du 16 novembre. ­Redoutant que des bactéries génétiquement modifiées ne se dispersent dans l’environnement, les chercheurs s’autocensuraient.

    Perspectives vertigineuses

    Quarante ans plus tard, alors que ces craintes ont fait place au spectre du «  bébé sur mesure  », un sommet international se tient à Washington du 1er au 3 décembre sur la modification du génome humain, à l’initiative des Académies nationales de sciences et de médecine des Etats-Unis. La communauté scientifique prend acte de l’emballement de la technologie sur l’«  édition  » du génome et des perspectives vertigineuses qu’ouvre la diffusion des expériences hors des labos traditionnels. Contrairement au huis clos d’Asilomar, elle entend cette fois associer le public à ses interrogations. Un nombre limité de journalistes seront admis à la conférence, mais les interventions seront retransmises en ligne.

    (...)

    Pour les critiques, c’est la « civilisation » ​elle-même qui est en jeu si rien n’est fait pour interdire à l’échelle de la planète les expériences sur les cellules germinales aboutissant à des modifications transmissibles aux enfants et aux futures générations, c’est-à-dire à la création d’humains génétiquement modifiés. Ceux-là, comme les membres du Center for Genetics and Society, de Berkeley, craignent le glissement de la thérapeutique à l’« augmentation » des capacités humaines dont rêvent les transhumanistes.

    Crispr-CAS9, le nouveau « jouet » de biosynthèse

    « Nous voulons être sûrs que la technologie soit utilisée pour traiter les maladies et non pour créer des surhommes », explique Marcy Darnovsky, la directrice de l’organisation, qui est également l’une des représentantes de la société civile à la conférence de Washington. « L’évolution travaille à optimiser le génome humain depuis quelque 3,85 milliards d’années, met en garde Francis Collins, le directeur du National Institutes of Health, l’institution de référence de la médecine américaine, sur le site d’informations spécialisées Stat. Croyons-nous vraiment qu’un petit groupe de bricoleurs du génome pourrait faire mieux sans entraîner toutes sortes de conséquences imprévisibles ? »

    Le sommet intervient à un moment de grande agitation dans le milieu de la biosynthèse. Excitation devant les promesses offertes depuis 2012 par le nouveau « jouet » : ​Crispr-CAS9, l’outil qui révolutionne l’ingénierie génétique en permettant d’effectuer en quelques jours des modifications qui prenaient une thèse de doctorat entière. Un nom abscons (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats) pour une technologie qui revient à insérer ou éliminer un gène comme un simple copier-coller. Fébrilité à l’idée de ne pas en être alors que les chercheurs font miroiter la possibilité d’éradiquer le paludisme, d’éliminer la stérilité masculine, de greffer des organes de cochons modifiés sur les humains (un chercheur a aussi agité la possibilité de modifier le génome de l’éléphant pour ressusciter le mammouth). Et vertige devant les possibilités de dérapages.

    « Dans la communauté, il y a une crainte ​de perte de contrôle », explique Eleonore Pauwels, du projet sur la biologie de synthèse du Woodrow Wilson Center, un institut de politiques publiques financé par le gouvernement américain. Les scientifiques occidentaux s’inquiètent des intentions des ​Chinois (craintes renforcées depuis que l’université Sun Yat-sen a annoncé des expériences sur des embryons humains, certes non viables, en avril 2015). « La Chine fait énormément de séquençage de plantes, d’animaux, d’êtres humains. Elle est vue comme un acteur qui pourrait ne pas jouer le jeu », ajoute l’analyste. Selon les débats préparatoires à la conférence, un millier de laboratoires chinois travaillent déjà avec la technique Crispr. Grande différence avec Asilomar, Pékin est d’ailleurs associé à la conférence, par l’intermédiaire de l’Académie chinoise des sciences.

    Kit pour modification génomique

    Autre source d’inquiétude : la dispersion potentielle de la technique. Crispr-CAS9 (CAS9 est la protéine associée) est réputé être accessible à tout étudiant en biologie. « Que le monde soit prêt ou pas, les organismes synthétiques − virus augmentés de la grippe ou embryons génétiquement modifiés − existent déjà. Même s’ils sont détruits, les instructions pour les créer se trouveront inévitablement sur Internet », s’inquiète le magazine Nature. Sur la plateforme de financement participatif Indiegogo, on trouve un projet de kit pour modification génomique. « Et si vous aviez accès à des outils de biologie de synthèse comme Crispr ? », invite le site, une initiative de Josiah Zayner, un docteur en biologie moléculaire qui collabore à la NASA et entend « démocratiser la science pour que tout le monde y ait accès ».

    Ces « laboratoires communautaires » ne sont pas sans susciter l’inquiétude du FBI. L’un de ses agents, Edward You, de l’unité biologie du directorat des armes de destructions massives, est bien connu du milieu. On pouvait le croiser début novembre à la conférence organisée par SynBioBeta, l’organisation financée par l’industrie des biotechnologies, à San Francisco. Il était venu assurer auxchercheurs que « le gouvernement est là pour les aider » à limiter les « risques potentiels » et à opérer « en toute sécurité ».

    A l’inverse, les financiers salivent à la perspective de pommes qui ne noircissent pas ou de pesticides rendus inoffensifs pour l’homme, en attendant de pouvoir le faire plus ouvertement à propos de modifications du génome humain. Ils viennent de remporter une victoire : après dix-neuf ans d’efforts, le saumon génétiquement modifié pour grossir à vitesse accélérée vient d’être approuvé pour la consommation humaine aux Etats-Unis − premier animal dans ce cas. D’après Paul Berg, l’un des instigateurs d’Asilomar, c’est la différence avec les années 1970. A l’époque, relevait-il dans un texte de 2008 publié par Nature, les chercheurs étaient principalement issus d’institutions publiques. Maintenant, beaucoup de scientifiques choisissent le privé, où le principe de précaution n’est pas tout à fait le même. « On n’a pas arrêté le développement de l’électricité parce qu’il y avait un risque d’incendies », insistait le bio-entrepreneur Michael Flanagan. « Notre travail, c’est de préserver le droit à l’innovation », ajoutait Catherine Barton, ingénieure environnementaliste chez DuPont, le géant de l’agrotechnologie.

    Pente glissante

    Au printemps, Jennifer Doudna a plaidé, dans le magazine Science, pour un moratoire temporaire sur les expériences sur le génome de l’embryon, une initiative qui ne fait pas l’unanimité car elle pourrait conduire à limiter les financements. Dans le New Yorker, la biologiste fait part de ses états d’âme. « Quand j’aurai 90 ans, est-ce que je serai satisfaite de ce que nous avons accompli avec cette technologie ? Ou est-ce que je souhaiterai n’avoir jamais découvert comment elle
    fonctionne ? »

    La communauté scientifique est divisée quant à l’évaluation des risques par rapport aux bénéfices. Les uns soulignent qu’aucun des scénarios de cauchemar des années 1980 ne s’est réalisé et que les techniques qui effrayaient l’opinion, comme la fertilisation in vitro, sont aujourd’hui monnaie courante. Marcy Darnovsky réfute cet argument. « La fertilisation in vitro ne modifiait pas l’être humain pour des générations. »

    La bioéthicienne craint « la stratification sociale » qu’entraînerait inévitablement un laisser-faire généralisé sur le génome : seuls les plus fortunés pourraient avoir accès à l’« amélioration » de leur progéniture. Pour le professeur Paul Knoepfler, du département de biochimie de l’université de Californie à Davis, la pente est glissante. « Il y a déjà des exemples de chiens et de cochons aux muscles génétiquement renforcés. Cela pourrait être une tentation irrésistible pour certains parents. Si nous allons sur ce terrain, il sera difficile de conserver la confiance du public. »

    Mais la technologie Crispr est « très séduisante », reconnaissent les chercheurs. Pour Eleonore Pauwels, tel est l’enjeu du sommet de Washington : « Parviendrons-nous à contrôler notre hubris devant la tentation de transformer − et contrôler − une mécanique aussi complexe que le génome humain ? »

  • #Eugénisme déguisé en Grande Bretagne : 2,380 personnes non valides mortes entre 2011 and 2014 après avoir été déclarées aptes au travail
    http://www.theguardian.com/society/2015/aug/27/thousands-died-after-fit-for-work-assessment-dwp-figures
    http://www.dailynewsservice.co.uk/thousands-of-benefit-claimants-died-after-being-declared-fit-to-
    https://twitter.com/Biaise/status/637584578308374528

    En Grande-Bretagne les conservateurs et leur « valeur du travail » ont décidé de forcer à aller travailler des personnes handicapées/malades qui étaient déclarées jusqu’ici inaptes. Changement de critères = les voici soudainement « fit fo work ». En conséquence ces personnes décèdent. Voilà tout court c’est aussi simple. On en est à 3000 morts là.
    Vous savez quand vous haussez des épaules quand une personne handi/malade chronique vous dit ne pas pouvoir travailler ? C’est ce haussement d’épaules que des législateurs ont fait et qui mènent désormais à un génocide. Ça ne dérangera pas les eugénistes qui pensent qu’il faut systématiquement avorter les fœtus potentiellement handi (et les fœtus de pauvres aussi) mais les gens crèvent la, ça vous convient ?
    Dans le même temps les pauvres, persones âgées et handi sont premières victimes de la Bedroom Tax. Un hasard ?
    En bref, une taxe à payer sur les chambres « libres » qui finalement empêche des gens d’avoir une chambre tout court et ils se retrouvent SDF

    #darwinisme_social #guerre_aux_pauvres #validisme #néolibéralisme #progrès
    sur la bedroom tax : http://seenthis.net/messages/176882
    http://seenthis.net/messages/142824

    • Lors de restructurations des droits au chômage on a souvent observé la migration d’une partie des allocataires du chômage sans revenu, au revenu en baisse ou très sévèrement contrôlés vers des allocation « handicapées » laissées plus ou moins disponibles. Ce fut le cas en Hollande et en Angleterre, durant les 90’. Et d’une autre façon avec le statut implicite d’"handicapé social" en France avec le RMI. Contrôler les #flux de fric et gouverner les populations cela veut dire aussi concéder des #écluses nouvelles, quitte à les vider ensuite, pour tout ou partie.
      #société_punitive

    • L’ensemble des statistiques publiées est là (pdf)

      Mortality Statistics : Employment and Support Allowance, Incapacity Benefit or Severe Disablement Allowance,

      Additional information on those who have died after claiming Employment and Support Allowance (ESA), Incapacity Benefit (IB) or Severe Disablement Allowance (SDA)., Department for Works and Pensions, août 2015
      https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/456359/mortality-statistics-esa-ib-sda.pdf

      Tirer des conclusions de ces informations n’est pas chose facile. Ce qui est certain, c’est qu’il y a une politique de réévaluation de l’aptitude au travail très active. Et que les bénéficiaires de l’allocation décèdent. L’introduction précise que le taux de mortalité des bénéficiaires de l’allocation est environ 3 fois supérieur à celui de la population générale. Ces deux taux baissent de 2003 à 2013 en restant plus ou moins dans le même rapport.

      À titre de référence, il y a un peu plus de 2 millions d’allocataires ( 2 270 000 en novembre 2014 https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/433130/dwp-stats-summary-may-2015.pdf )

      stat 1: de mai 2010 à février 2013 (33 mois), il y a eu 2017070 personnes visées par une décision d’aptitude, dont 40680 sont décédées dans l’année

      stat 2a: de décembre 2011 à février 2014 (27 mois), il y a eu 81140 décès d’allocataires (dont 50580 de l’ESA et 30 560 de l’IB/SDA) en cours d’allocation. Soit un taux de mortalité de l’ordre de 10 pour mille.

      stat 2b: parmi les 50580 décès ESA de cette période, 2380 avaient reçu un avis d’aptitude ; parmi les 30560 décès IB/SDA, 270 avaient reçu un avis d’aptitude.

      J’essaye de rapporter ces chiffres à une même période. On aurait donc, en moyenne par mois
      • 60 000 bénéficiaires sont déclarés aptes
      • 3 000 bénéficiaires décèdent (dont 2000 en ESA)
      • parmi eux 100 venaient d’être déclarés aptes.

  • Embryons génétiquement modifiés : vers une ère de l’enfant parfait ?
    https://www.futuribles.com/base/article/embryons-genetiquement-modifies-vers-une-ere-de-le

    Quand la pratique rattrape la théorie : la communauté scientifique a été animée récemment par la publication d’un article scientifique dans lequel une équipe de chercheurs chinois décrit les modifications génétiques qu’ils ont apportées à des embryons humains.

    #Acide_désoxyribonucléique #Cas9 #Chine #Embryon_humain #Eugénisme #Modification_génétique #Médecine #Organisme_génétiquement_modifié #Recherche_scientifique #Santé

  • La masculinisation des naissances. État des lieux et des connaissances - Cairn.info

    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POPU_1502_0201&WT.mc_id=POPU_1502

    Quand Amartya Sen lança il y a vingt-cinq ans son cri d’alarme sur les millions de femmes manquant dans le monde, c’était avant tout la surmortalité féminine qui expliquait ce relatif déficit et la prépondérance des hommes (Sen, 1990). La population du monde est devenue majoritairement masculine en 1955, principalement en raison des déséquilibres en Asie, et la part des hommes n’a cessé d’augmenter légèrement depuis. Mais depuis les années 1990, on a aussi observé un accroissement anormal de la proportion de naissances masculines dans plusieurs pays du monde. Les rapports de masculinité à la naissance (RMN)

    #démographie #Population #parité #masculinisation_des_naissances

    • Juste pour précisé, que Sen était pas tout seul a faire se travail. Il était avec Martha Nussbaum... souvent oublié, elle a un aspect plus philosophique (une amélioration de la théorie des droits humains, en terme de capacité concrètes).
      J’ai fait un travail de mémoire de philo dessus, donc bon, faut bien que ça serve ;)

    • le sous-enregistrement par sexe est un biais classique des sources démographiques, de l’état civil au recensement. Il concerne en particulier l’enregistrement des naissances : celles du sexe préféré (masculin en général) sont l’objet de plus d’attention dans l’enregistrement. La crainte d’un sous-enregistrement féminin a longtemps brouillé l’étude de la distribution des sexes en Inde et masqué l’impact propre à la surmortalité féminine (Visaria, 1971) . Dans le cas chinois, les contraintes de la politique de planification des naissances dite de l’enfant unique peuvent encourager les parents à dissimuler certaines naissances non autorisées, et cela affecte au premier rang les naissances ou la population de filles (Goodkind, 2011 ; Cai, 2014). La métropole de Delhi a connu à l’inverse un sursaut entièrement fictif de naissances féminines en 2008, consécutif à la mise en place d’un programme de subvention aux parents de petites filles (UNFPA, 2012a). Le sous-enregistrement sélectif tend par conséquent à déformer le RMN réel, mais de tels cas sont difficiles à démontrer en l’absence de données externes comme les effectifs du recensement ou des enfants scolarisés (Goodkind, 2004).

      #sous_enregistrement #femmes_manquantes

      plus bas il est dit ceci qui me semble en contradiction avec le paragraphe que j’ai cité sur le non enregistrement administratif.

      Depuis Graunt et Arbuthnott (Campdell, 2001), il a été observé que les naissances masculines prédominaient, et les chiffres de l’état civil accumulés depuis le xviie siècle sont venus préciser cette observation.

      Au XVIIeme les femmes etaient justement sous-enregistré administrativement alors ces infos ne sont pas fiables. Et les historiennes féministes ont montré que dans les campagne jusqu’au moins 1970 les femmes paysannes n’etaient pas répértorié convenablement. C’est étonnant de se servir de ces infos tout en sachant que les femmes sont sous représenté dans les déclarations administratives. Alors si on étudie ces registres on risque fort de trouvé que le ratio était deja aussi déséquilibré en faveur des hommes au XVII. Au XVII en Europe c’était l’apogée de l’extermination des paysannes et les paysannes étaient du bétail et le sont toujours dans la plus part des pays (pas d’héritage, pas de terres, pas de revenus, travail non payé, obligation de porter les fils...). Voire « Caliban et la sorcière » de Federici.

      –---
      Je commente au fur et à mesure de ma lecture désolé pour les editions à répétitions.

      Plutôt que de s’en tenir à des déclarations, qui ne reflètent qu’imparfaitement les intentions réelles ou les comportements ultérieurs, les mesures de comportements effectifs de fécondité offrent des indicateurs plus robustes des préférences révélées. Le rapport de masculinité de la dernière naissance, en régime de fécondité contrôlée, a ainsi été utilisé pour déceler l’existence de préférences, car les règles d’arrêt qui commandent la pratique contraceptive sont le produit des attentes et désirs des parents en matière de composition par sexe. Il est également possible de mesurer les comportements de fécondité en fonction de la composition atteinte par sexe en se servant des probabilités d’agrandissement . Ainsi, les naissances dans les fratries sans garçon sont souvent plus nombreuses que les autres comme le montrent les données des enquêtes EDS (Filmer et al., 2009). Ces méthodes peuvent être appliquées après une reconstitution familiale selon la méthode des enfants du ménage (ownchildren) sur des échantillons plus conséquents tirés des recensements (Guilmoto, 2012b).

      Cette partie modere ce que je disait sur l’incohérence d’utiliser les registres du XVII, XVIII, XIX et XX.

      au passage je note le problème de vocabulaire, plutot que « fratrie sans garçons » on pourrait dire les « sorories » ca permet pour une fois de ne pas dire frère ni garçons quant ils ne sont même pas là. et ca serait économique en place vu qu’il n’y a qu’un seul mot au lieu de trois et comme en francais dès qu’il y a un mâle à l’horizon on masculinise tout le monde, une « sororie » c’est obligatoirement sans garçons.

    • @nicolasm j’ai pas fini ma lecture mais les femmes sont aussi absentes de ce texte que de la surface de la terre. Tout le texte est centré sur la masculinité alors qu’on pourrait faire la même étude en parlant du manque de femmes plutot que de surpopulation masculine.
      et puis il y a des parties qui me chiffonnent comme ici :

      Au sein des mammifères, les groupes dominants sont censés avoir une part plus importante de naissances masculines que les autres selon la célèbre conjecture de Trivers-Willard. Cette hypothèse a d’ailleurs été parfois appliquée à l’espèce humaine dans une perspective sociobiologique, mais avec des résultats variables (Keller et al., 2001 ; Almond et Edlund, 2007) [11]
      [11] Gelman et Weakliem (2009) soulignent très justement...
      .

      Le mammifères c’est aussi les hyènes rayées chez qui il y a peu de mâles et niveau prédation c’est une espèce bien plus performante que les lions (mais que veux dire dominance dans ce texte ?). Parler des mammifères comme un groupe homogène par rapport à la question du sexe-genre ca me semble bizarre et parler de dominance aussi car on parle de dominance par rapport à quoi. La dominance c’est le nombre de cadavres qu’un individu est capable d’accumuler en plus de ses besoins alimentaire ou est-ce la taille d’un territoire ou le nombre de femelles que se réserve un mâle ou le nombre d’individus de la même espèce qu’un individu extermine (cf Chimpanzés Pan troglidytes ) ou les dégâts causé sur l’environnement par l’espèce ou la capacité à mourir jeune avec les dents qui te perce le crâne (cf Babiroussa) ou le nombre de fois ou tu te reproduit ? Sur chaque critère on pourrait parler de dominance, dominance dans le capacité à dormir, dominance sur la capacité à être en symbiose, dominance sur la capacité à l’empathie ... mais bon j’ai l’impression qu’on parle de dominance selon des critères patriarcaux de violence et de polygamie.
      Cette partie me semble vraiment fumeuse et très androcentré.

      –----

    • Pour se débarrasser des enfants de sexe non désiré, la négligence et le manque de soins restent une méthode courante et la surmortalité des filles en témoigne (Fuse et Creenshaw, 2006 ; Nations unies, 1998, 2011). Mais le moyen le plus commun pour s’assurer d’une naissance du sexe voulu a longtemps consisté à répéter les grossesses, au prix d’une descendance finale accrue puisqu’il faut en moyenne deux naissances pour obtenir une naissance d’un sexe donné. En cas d’échec, l’adoption intrafamiliale, notamment celle d’un neveu patrilatéral ou d’un gendre considéré dès lors comme fils de la famille, était l’option finale pour satisfaire l’exigence de progéniture masculine et le prolongement de la lignée, comme cela était fréquent par exemple en Chine (Wolf et Huang, 1980). Dans certaines régions, une permutation de sexe est même envisageable. Elle permet de traiter des filles biologiques socialement comme des garçons pour répondre au manque de fils. On en distingue la trace dans la transformation temporaire de genre prépubertaire des bacha posh (filles « habillées en garçons ») en Afghanistan ou encore dans la conversion permanente des « vierges jurées » (sous serment ayant fait vœu de chasteté) (virgjinesha, burrnesha ou zavetovana devojka) en hommes observée au Monténégro, en Albanie et au Kosovo (Nordberg, 2014 ; Young, 2000).

      note pour plus tard, chercher des infos sur les bacha posh, virgjinesha, burrnesha et zavetovana devojka #genre #transgenre

    • Le biais masculin est fatiguant mais l’article est vraiment passionnant et riche en infos merci @reka . J’ai pas fini mal lecture mais j’ai parcouru les différentes parties en vitesse et on fini tout de même par parler de femmes manquantes. A plus tard et bonne journée

    • Je retombe sur cet article, avec le lien direct vers la revue Population http://www.ined.fr/fichier/rte/General/Publications/Population/articles/2015/N2/199-PopF2-2015-Guilmoto-Article.pdf

      Et cette synthèse sur les conséquences démographiques (août 2015).

      L’effet de la masculinisation des naissances sur le marché matrimonial - Focus - Les mémos de la démo - Ined - Institut national d’études démographiques
      http://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/masculinisation-des-naissances-et-marche-matrimonial

      La population du monde est devenue majoritairement masculine en 1955. La part des hommes augmente légèrement depuis principalement en raison des déséquilibres en Asie. Depuis les années 1990, on a observé un accroissement anormal de la proportion de naissances masculines dans plusieurs pays du monde. Christophe Z. Guilmoto, dans un article de la revue Population fait un état des lieux et des connaissances sur cette masculinisation des naissances.

      Le Rapport de masculinité à la naissance (RMN) est de 110 garçons pour 100 filles en Inde et de 115 en Chine, alors que le niveau courant généralement observé est de 105. Même en cas d’un rapide retour à la normale du RMN, ces deux pays resteront majoritairement peuplés d’hommes jusqu’à la fin du siècle. Un des effets mécaniques du déficit contemporain de naissances féminines est la réduction du nombre de femmes adultes et donc aussi des naissances futures.

      La masculinisation parmi les adultes entraîne un déséquilibre du marché matrimonial hétérosexuel (marriage squeeze) et des mécanismes de formation des familles. Par exemple pour la Chine le surplus d’hommes en âge de se marier augmentera annuellement d’environ 1,3 millions durant les vingt prochaines années impliquant un excédent total de 41 millions d’hommes de plus de 22 ans en 2041.

      Autour de 2050, l’effectif d’hommes célibataires devrait dépasser de plus de 50 % celui des femmes en Chine et en Inde, ce qui donne une idée de l’ampleur de la saturation du marché matrimonial.

      Quels enseignements démographiques peut-on tirer pour l’avenir ?

      • Le déséquilibre du marché matrimonial sera beaucoup plus accentué que les seules comparaisons de structure par âge ne l’indiquent en raison de l’effet cumulatif des déséquilibres de sexe à la naissance sur le marché matrimonial. Les cohortes de futurs époux, qui se marient plus âgés, sont désormais plus grandes que celles de leurs épouses potentielles, car ils sont nés plusieurs années avant elles dans des cohortes plus fournies.
      • Le marché matrimonial restera perturbé après le retour à la normale du RMN en raison du retard au mariage des cohortes précédentes (effet d’accumulation progressive sur le marché matrimonial d’hommes célibataires, à chaque période on doit tenir compte des nouveaux candidats au mariage, mais également les populations restées précédemment célibataires).
      • Un accroissement de l’écart d’âge entre les époux atténuerait sensiblement le déséquilibre du marché matrimonial, mais une hausse du célibat féminin aurait un effet inverse.
      • Les surplus d’hommes célibataires attendus en Chine et en Inde sont d’un volume tel qu’aucun correctif par la migration internationale de femmes ne semble plausible.

      Ces développements semblent mener les pays à tradition patrilinéaire vers une situation totalement inédite. Une partie de la progéniture masculine tant souhaitée par les parents aujourd’hui pourrait être dans l’impossibilité de se marier dans le futur en raison de son surnombre, et par conséquent de perpétuer le lignage. En d’autres termes, ce régime ne semble pas démographiquement soutenable, et la sélection prénatale en faveur des garçons d’aujourd’hui devrait saper à terme les fondements de systèmes patrilinéaires qui reposent sur une reproduction familiale à travers la lignée masculine.

    • @simplicissimus le pire, c’est que cela risque, comme d’habitude, de se faire au détriment des femmes. Elles ne vont pas devenir plus importantes mais vont avoir une valeur marchande plus importante, ce qui devrait encore dégrader leur statut, avec des hommes riches qui vont se payer les femmes disponibles quasiment dès la sortie de l’œuf.
      Ce qui va être intéressant, c’est la réaction des hommes pauvres qui risquent de légitimer le recours à la violence pour obtenir leur « dû ».

  • Women Prisoners Sterilized To Cut Welfare Costs In California | TellMeNow.com
    http://tellmenow.com/2014/04/women-prisoners-sterilized-to-cut-welfare-costs-in-california

    In California of all places, prison doctors have sterilized over 150 women. Why? They don’t want to have to provide welfare funding for any children they may have in the future.

    The sterilization procedures cost California taxpayers $147,460 between 1997 and 2010. The doctors at the prison argue it is money well-spent.

    Dr. James Heinrich, an OB-GYN at Valley State Prison for Women, said, “Over a 10-year period, that isn’t a huge amount of money compared to what you save in welfare paying for these unwanted children – as they procreated more.”

    #prison #eugenisme #stérilisation #femmes #femme #racisme

  • Antifascisme radical ? Sur la nature industrielle du fascisme

    À l’heure où l’idéologie fasciste et l’extrême droite paradent et s’ancrent profondément dans notre paysage politique, Sebastián Cortés développe une pensée inédite et salutaire sur l’antifascisme. Il le veut radical, au sens étymologique du terme : « à la racine de ». Il s’agit donc d’éradiquer le fascisme à sa source, pour qu’il n’ait plus jamais la possibilité matérielle et idéologique d’exister. (...)

    Sebastián Cortés inscrit l’antifascisme dans une perspective authentiquement radicale et révolutionnaire : il lui faut abandonner les mythes de la libération par l’automatisation des machines en général et par le numérique en particulier, retrouver des formes d’organisation sociale dans le travail et le syndicalisme, renouer le faire et le penser.

    Offensive sonore (#Radio_Libertaire)

    http://www.b-a-m.org/2015/06/o-s-antifascisme-radical

    #radio #audio #offensive #sonore #libertaire #antifa #antifascisme #radical #syndicalisme

  • Center Parcs, Minatec, STMicro, Arkema… ou l’emploi, mode de vie
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=727

    Samedi 2 mai 2015, les groupes en lutte contre Center Parcs à Roybon appellent à un rassemblement au parc Hoche à Grenoble, à 11 h. Un débat aura lieu à 14 h autour de l’avenir du travail (chantage à l’emploi, croissance illimitée, informatisation globalisée... pour quoi faire ?) avec notamment des membres d’Ecran Total. En prélude, voici une contribution sur "L’emploi, mode de vie" 1. Que l’emploi soit la version salariée du servage et de l’esclavage, c’est ce que savaient les hommes fiers et libres qui résistèrent quatre siècles à « la roue de l’histoire » ; à l’asservissement salarié dans l’organisation scientifique de la production, et bientôt de la vie. Quatre siècles de vagabondage de masse entre l’appropriation des communaux par la bourgeoisie et l’instauration de la tyrannie industrielle. On sait (...)

    #Faits_divers
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Center_Parcs-2.pdf

    • À propos de #NDDL :

      Cette victoire avérée, la contestation « écolo-radicale » remporterait donc sa troisième grande bataille en quarante ans, après l’abandon du camp militaire du Larzac et de la centrale nucléaire de Plogoff (1981). Ces trois victoires dont on s’est beaucoup félicité, sont à rapporter aux trente, aux trois cents, aux trois mille défaites subies dans le même temps. Peut-être vaudrait-il la peine de moins se féliciter et d’analyser davantage les raisons de ces victoires exceptionnelles. On ne perd pas sans motif l’équivalent d’un département de terre arable tous les quatre ans.

    • 4. L’improbable hypothèse suivant laquelle des activistes pourraient (et voudraient) imposer leur occupation à une population plutôt hostile soulève un problème politique. Nombre d’entre eux se réclament de la démocratie directe, d’une sensibilité anti-autoritaire, libertaire et parfois non-violente. Ils ne peuvent donc, sans contradiction, pratiquer ce qu’ils reprochent à l’Etat et aux « milices ». La question devient alors : comment se lier à la population ? Comment entrer en relation avec elle pour créer les conditions de cette démocratie directe et libertaire dont les ZAD sont censées présenter l’embryon et « le village témoin » ? Comment isoler le noyau d’ennemis irréductibles (politicards et patrons de la chambre de commerce et d’industrie), transformer les adversaires en indifférents, les indifférents en curieux, en sympathisants, etc ? D’abord en
      refusant les mots trompeurs qui créent et soudent des « blocs » abstraits, anonymes et antagonistes ; les « pro » et les « anti ». En nouant des rapports concrets, personnels avec toutes sortes de personnes concrètes, particulières. En écoutant beaucoup avant de parler peu. Bref en n’apparaissant pas comme des guerriers ou des missionnaires chez les arriérés, en territoire à libérer. En disparaissant dans la population plutôt qu’ en paraissant face à elle.

      Mais il est vrai que certains activistes se disant « anarchistes » ou « radicaux » sont d’un autre avis ; proclament hautement leur mépris de « la démocratie » ; leur foi dans « la légitime défense » et l’efficacité du rapport de forces.

      cc @aude_v à propos des témoignages sur certaines personnes qui faisaient la leçon aux agriculteurices.

    • 14. Ce n’est pas « la force des choses », cependant, qui travaille à L’obsolescence de l’homme (Anders), mais des hommes qui éliminent d’autres hommes. La classe technocratique n’a plus besoin du reste de l’humanité, fardeau inutile sur une terre surpeuplée. Elle se suffit à elle-même, en symbiose avec le système machinal piloté par cybernétique, dans un monde artificiel telle la bulle tropicale du Center Parcs de Roybon. L’élite technocratique se consacre désormais ouvertement à son projet eugéniste de fabrication d’une race supérieure d’hommes-machines ; et les plus progressistes vont être contraints au choix radical de réagir pour défendre leur humanité et celle de leur espèce - ou d’acquiescer tacitement, veulement, en évitant surtout d’y penser, à leur disparition ou à leur déshumanisation.

      #surnuméraires #cybernétique #transhumanisme #eugénisme

  • Le texte, apparemment historique, de « création » du transhumanisme par Julian Huxley (oui le frère d’Aldous), chez @tranbert.

    Julian Huxley, Le Transhumanisme, 1957
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/01/21/huxley-transhumanisme

    Probablement parce que l’idée d’eugénisme, même de gauche, était devenue un peu trop sulfureuse après la révélation des programmes nazis de sélection des géniteurs et génitrices pour créer et développer une race aryenne pure (lebensborn) et d’extermination des « êtres inférieurs » (untermench) – qui concernait aussi bien les juifs, les slaves, les tziganes que les asociaux, les homosexuels et les handicapés –, J. Huxley invente en 1957 le terme de transhumanisme pour désigner son idée d’amélioration des performances humaines.

    Dans ce texte très court – pour la première fois traduit en français –, on y retrouve tous les poncifs de l’idéologie évolutionniste-progressiste de l’époque. Le « véritable destin de l’espèce humaine », qu’en tant que spécialiste de l’évolution, J. Huxley connaît bien évidement mieux que personne, est la « réalisation la plus aboutie des possibilités de l’homme » afin de devenir le « directeur général de la plus grande entreprise de toutes, celle de l’évolution ». Autrement dit, il faut évoluer parce que c’est le principe de l’évolution.

    Dans quel but et pour quoi faire ? On ne nous le dit pas. Mais une chose est sûre : il faut é-vo-lu-er – on vous l’a dit : répétez ! – car c’est la condition du progrès. Dans cet esprit, il est évident que c’est reculer que d’être stationnaire, on le devient de trop philosopher… Principe repris de nos jours en chœur par tous les transhumanistes.

    #eugénisme #transhumanisme #progressisme #Progrès #gauche #évolution #critique_techno

  • Repenser la procréation médicalement assistée, par Jacques Testart
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/04/TESTART/50331

    Trente-six ans après la naissance du premier bébé-éprouvette — en 1978 au Royaume-Uni —, cinq millions d’enfants sont nés de fécondation in vitro (FIV), et près de 3 % des enfants des pays industrialisés sont aujourd’hui conçus ainsi. Mais la technique s’élargit sans cesse, tandis que la réglementation bioéthique s’assouplit. La médicalisation de la procréation pourrait alors emprunter de nouvelles voies, susceptibles d’« améliorer » l’être humain. Parmi les plus fantasmées : le clonage ou le géniteur universel.

  • La pollution met en danger le cerveau
    http://www.lemonde.fr/medecine/article/2014/12/10/la-pollution-met-en-danger-le-cerveau_4538177_1650718.html

    Le plus impressionnant n’est pas tant le chiffre lui-même, que la rapidité de son évolution : il est supérieur de 30 % à celui publié seulement deux ans auparavant (un enfant sur 88) par le même réseau de surveillance mis en place par les CDC, et a plus que doublé en moins d’une décennie. Au cours des vingt dernières années, les données américaines suggèrent une augmentation quasi-exponentielle de ces troubles, aujourd’hui diagnostiqués « vingt à trente fois plus » que dans les années 1970, selon le rapport des CDC. 40 % de ces enfants dépistés aux Etats-Unis présentent un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70.

    D’autres troubles neuro-comportementaux sont également en forte croissance ces dernières années. Outre-Atlantique, l’hyperactivité et les troubles de l’attention touchaient, selon les chiffres des CDC, 7,8 % des enfants entre 4 et 17 ans en 2003. Ce taux est passé à 9,5 % en 2007, puis à 11 % en 2011. Par comparaison, en France, leur fréquence est estimée entre 3,5 et 6 % pour les 6-12 ans.


    #pollution #autisme #troubles_neurologiques #thyroïde #santé #environnement

  • PMA. Oui, oui : on en parle !!!
    http://www.radiorageuses.net/spip.php?article394

    Lillith Martine et les Autres (Radio Canut) et DégenréE (Radio Kaléidoscope) s’associent pour vous proposer des réflexions feministes autour de la PMA... Pour sortir des clivages féministes-pro-PMA VS anti-technologistes-homophobes, construisons des critiques féministes des technologies... Prenons en compte les différences entre les pratiques individuelles et nos critiques globales de la société capitaliste, technocrate, patriarcale, hétérosexiste, et on en passe et des meilleures !!! Durée : 1h31. Source : Radiorageuses

  • La reproduction humaine industrialisée (1986), Jacques Dufresne
    http://agora.qc.ca/documents/la_reproduction_humaine_industrialisee

    Le philosophe québécois, fondateur de l’encyclopédie « Agora » et spécialiste de Simone Weil, avait écrit un livre sur la FIV en 1986, partant des progrès qui venaient d’être faits sur les vaches, pour les généraliser aux humains.
    On remarquera le titre à peu près équivalent choisi pour La reproduction artificielle de l’humain.

    Le livre complet en PDF scanné :
    http://www.homovivens.org/jdufresne/RHI.pdf

    En s’acheminant vers la population par­faite via une accumulation de choix individuels.

    #livre #eugénisme #PMA #FIV #reproduction #libéralisme #critique_techno
    cc @aude_v, ça me parait être un document notable (pas encore lu) ne serait-ce par sa date (28 ans), son sujet et son titre.

  • Trisomie 21 : la menace économique d’un dépistage à deux vitesses | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/94287/trisomie-21-depistage-deux-vitesses

    La commercialisation engagée par le laboratoire Cerba et l’émergence, dans les faits, d’un dépistage à deux vitesse viennent de conduire la DGS à demander à la HAS « d’accélérer ses travaux » : elle devra rendre son avis à la fin du premier trimestre 2015. On saura, alors, si les études médico-économiques conduiront à une acceptation ou à un refus de ce test. Un test qui constitue sans nul doute un progrès technique dans le cadre existant du dépistage. Mais un test qui, du fait de son caractère « moins invasif », peut aussi être perçu comme une nouvelle étape ouvrant, de manière irréversible vers l’analyse fine et systématique du génome fœtal. C’est-à-dire vers un nouvel #eugénisme que le biologiste Jacques Testart qualifie, depuis plusieurs années déjà, de « démocratique ».

    #santé #inégalités

  • Alexis Escudero sur France Culture dans Terre à terre

    Reproduction artificielle et marchandisation du vivant - Information - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-reproduction-artificielle-et-marchandisation-du

    http://rf.proxycast.org/942522877314342912/10867-27.09.2014-ITEMA_20674025-0.mp3

    De mémoire :

    Je ne suis pas d’accord avec les arguments de la Manif pour tous […] notamment sur le genre. Je pense que le genre existe, que les filles et les garçons sont construits socialement.

    #PMA #GPA #Alexis_Escudero #reproduction #FIV #eugénisme #transhumanisme #radio #France_Culture