• Travesties pour changer le cours de l’HIStoire :
    Guerrières et femmes soldats.

    Mulan (IVe-Ve siècle).
    Catalina de Erauso (vers 1581-vers 1645).
    Anne Bonny et Mary Read (1697-1782 et 1685-1721).
    Hannah Snell (1723-1792).
    Nadjeda Dourova (1783-1866).

    Savantes et intellectuelles.

    Agnodice (vers 305 av. J.-C.).
    Docteur James Barry (1795-1865).
    Louise Michel (1830-1905).
    Madeleine Pelletier (1874-1939).

    Aventurières et voyageuses.

    Jeanne Barret (1740-1807).
    Jane Dieulafoy (1851-1916).
    Calamity Jane (1856-1903).
    Isabelle Eberhardt (1877-1904).

    Artistes et créatrices.
    George Sand (1804-1876).
    Billy Tipton (1914-1989).
    Rosa Bonheur (1822-1899).
    Marc de Montifaud (vers 1850-1912).
    Colette (1873-1954)
    https://www.dunod.com/histoire-et-relations-internationales/insoumises-et-conquerantes-travesties-pour-changer-cours


    #HERstory #WomenInHistory

  • The Black Female Battalion That Stood Up to a White Male Army - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/06/17/magazine/6888th-battalion-charity-adams.html

    More than 6,500 black women ultimately served in the auxiliary corps during the war, as both officers and enlisted women. They came from all over the country, many in search of opportunities unavailable to them in the civilian sector. The Six Triple Eight veteran Elizabeth Barker Johnson quit housekeeping to become a soldier. She hadn’t realized that military service was even an option for her until a pamphlet for the Women’s Army Auxiliary Corps landed on her doorstep in Elkin, N.C. “There was a picture of Uncle Sam, and he was pointing a finger,’” recalled Johnson, 100. “It said, ‘Uncle Sam wants you.’ So I picked it up and looked at it. I read some of the information, and after I’d finished reading, I said, ‘Well, maybe you just got me.’ ”

    Johnson completed basic training at Camp Breckinridge in Kentucky and then became a truck driver — a job not typically held by African-American women in the 1940s. But for many black servicewomen, the Army proved hardly less oppressive than the places they signed up to escape. Some commanders simply refused to allow African-Americans onto their posts, and those who did often assigned them menial tasks, like cleaning or handling supplies. Overseas postings were usually not an option, even though white servicewomen began deploying to Europe and the Pacific promptly after the corps’s creation.

    In December 1945, Adams and much of the Six Triple Eight sailed back to the United States. That same month, the Army promoted [Charity] Adams to lieutenant colonel, making her the first African-American woman to achieve that rank. She left the service the following year to finish graduate school before working at the Veterans Administration and as a college dean. “The problems of racial harmony, black acceptance and opportunity were still unresolved,” she wrote in her memoir, “but these were problems I could still work to help solve as a civilian.” After marrying and spending a few years in Switzerland studying Jungian psychology and learning German while her husband attended medical school, Charity Adams Earley spent the rest of her life applying her talents and energies to issues of racial justice as a community leader and activist in Dayton, Ohio.

    Despite the enormous sacrifices made by black soldiers overseas, the military wasn’t officially desegregated until 1948. It would take another two decades for the country as a whole to follow suit — and that process is still far from complete. Five more decades passed before the Six Triple Eight, as a unit, received any formal recognition for its contributions during World War II.

    #historicisation #HERstory #Charity_Adams

  • Emma Goldman. Une femme extrêmement dangereuse. Vostfr - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=LWIXONA1AoE&feature=youtu.be

    Une célèbre anarchiste d’origine lituanienne connue pour ses écrits et ses manifestes libertaires et féministes.
    À 16 ans, elle émigre aux États-Unis. Elle rejoint le mouvement libertaire lors de la lutte contre l’exécution des 4 anarchistes martyrs de Chicago.
    Elle est emprisonnée plusieurs fois pour ses prises de positions anticapitalistes, féministes et pacifistes lors de la 1ère guerre mondiale.
    En 1919, qualifiée de « femme la plus dangereuse d’Amérique » par le fondateur du FBI, J. Edgar Hoover, elle est expulsée des États-Unis et déportée en Russie.
    Choquée par la répression meurtrière menée par les bolchéviques contre toute tentative de libre expression, elle finit par quitter le pays pour mener une campagne de dénonciation de cette dérive autoritaire.
    En 1936, pendant la guerre civile, elle collabore avec les libertaires espagnols dont elle sera la porte-parole à Londres.
    Mai 1940, elle meurt au Canada. Elle est enterrée au cimetière de Chicago, tout près des martyrs de Haymarket.

    Titre original :
    American Experience S16.E07.
    « Emma Goldman. An exceedingly dangerous woman. »
    2004 - 90 minutes
    Écrit et réalisé par Mel Bucklin

    #Emma_Goldman #anarchisme #HERstory #vidéo #documentaire

  • En 1789, « les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi ». Quelques lieux communs sur la place et le rôle des femmes dans la Révolution française... #genre #histoire #femmes #révolution #1789

    https://sms.hypotheses.org/22395

    L’historien Jules Michelet écrivait dans son Histoire de la Révolution française « Les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi », soulignant ainsi le rôle moteur des femmes dans les événements révolutionnaires. Si de grandes figures comme Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Madame Roland et Théroigne de Méricourt sont restées dans les mémoires, elles ne résument pas à elles seules la condition féminine et les attentes sociales et politiques des femmes pendant cette période. L’ouvrage de Christine Le Bozec Les femmes et la Révolution (1770-1830), permet de revenir sur certains lieux communs à propos de la place et du rôle des femmes au cours de la Révolution française.

    Le premier cliché concernant cette période renvoie à une supposée liberté des femmes du XVIIIe siècle que les révolutionnaires auraient cherché à réduire : « Il est courant, voire banal, […] d’affirmer qu’au XVIIIe siècle les femmes étaient libres, pour ne pas dire libérées. La Révolution française les aurait privées de leurs droits, de leurs acquis et des avancées dont elles pouvaient se prévaloir » (...)

    • L’année 1793 constitue un tournant : elle est à la fois l’apogée du mouvement féminin, alors en pleine structuration et en pleine affirmation, et le début de l’exclusion progressive des femmes de l’espace public. Partiellement le fruit d’une vision machiste de la société, cette exclusion est en réalité très complexe : elle s’intègre à la lutte que mène la Convention nationale contre les sans-culottes et les plus radicaux, perçus comme d’éventuels concurrents dangereux.

      Or les mouvements féminins sont très liés aux plus radicaux des révolutionnaires. Les militantes féminines sont perçues comme l’élément le plus faible du mouvement radical, du fait de préjugés sexistes largement partagés dans la société, y compris chez leurs alliés masculins. Ce sont donc elles que visent d’abord les députés avant de s’en prendre, quelques mois plus tard, à leurs homologues masculins. À l’automne 1793, la Convention décide ainsi de dissoudre tous les clubs et toutes les sociétés de femmes.

      Le processus de relégation des femmes de la sphère publique est lancé. Les militantes tentent de résister mais la répression politique a progressivement raison de leur opposition. Signe, parmi d’autres, de cette exclusion, les gouvernements favorisent l’emploi de « Madame » ou « Mademoiselle » au détriment de « citoyenne » : les premiers renvoient au statut marital des femmes alors que le second est trop politique. Ce processus s’accompagne d’un net recul des droits des femmes, particulièrement pendant la Restauration. Les années 1830 voient cependant de nouvelles revendications féminines éclore autour, notamment, de l’obtention de droits politiques et de l’accès à la citoyenneté.

  • Mort de la cinéaste panafricaniste Sarah Maldoror du Covid-19
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/culture/mort-de-la-cin%C3%A9aste-panafricaniste-sarah-maldoror-du-covid-19/ar-BB12BfKv
    https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/BB12BfKi.img?h=315&w=600&m=6&q=60&o=t&l=f&f=jpg&x=489&y=128

    Sarah Maldoror s’est éteinte lundi 13 avril 2020 à Paris, des suites du coronavirus, à l’âge de 90 ans. Cinéaste, elle a réalisé de nombreux films sur l’histoire de l’Afrique et elle a participé aux luttes des indépendances sur le continent africain, notamment en Algérie, en Guinée et Guinée-Bissau.

    #HERstory #femmes #cinéma #documentaire #Afrique #panafricanisme

  • Madame a des envies - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=j-B8_eDbRUQ

    Directed by Alice Guy at Gaumont, 1906.

    #cinéma #female_gaze #HERstory #érotisme

    Découvert grâce à Iris Brey.

    Female gaze, ce que vivent les femmes – Binge Audio
    https://www.binge.audio/female-gaze-ce-que-vivent-les-femmes

    Le female gaze n’est pas l’inverse du male gaze, il peut être produit quel que soit le genre du réalisateur ou de la réalisatrice. Il ne s’agit pas d’objectifier les hommes comme on objectifie les femmes, mais bien de tout réinventer : la manière de filmer, de raconter des histoires, de les évaluer en terme critique… et d’enseigner le cinéma !

  • Histoire des arts - un recadrage féministe | Gouinement lundi
    https://gouinementlundi.fr/2020/01/histoire-des-arts-un-recadrage-feministe

    Pendant longtemps, l’histoire de l’art n’a inclut les femmes qu’en tant que muses, modèles, inspiration. Il y a pourtant toujours eu des femmes artistes. Alors combien sont-elles ? Qui sont-elles ? Quels étaient leurs réseaux ? Ont-elles réellement existé ? Ont- elles été invisibilisées, empêchées ou jetées aux oubliettes ? Avec : Elisabeth Lebovici, historienne de l’art, journaliste et critique d’art féministe et lesbienne ; Lexie, créatrice du compte Instagram Aggressively Trans et masterante en histoire de l’art. Durée : 54 min. Source : Fréquence Paris Plurielle

    https://gouinementlundi.fr/wp-content/uploads/2020/01/GL_01272020.mp3

  • A propos d’#Emma_Goldman dont je suis en train de lire l’autobiographie (une œuvre juste énorme sur une vie de militantisme) :

    https://www.wikiwand.com/fr/Emma_Goldman

    Suite à l’article de @bastamag sur la répartition des richesses, :

    https://www.bastamag.net/milliardaires-medias-democratie-europe-fortunes-davos

    j’avais eu l’idée de publier ici un extrait du chapitre "Une leçon d’économie politique".

    Contexte :
    Peu après son arrivée aux États-Unis, Emma Goldman qui n’a que 16 ans, est embauchée dans une usine de Rochester, chez Garson & Meyer. Elle y coud de lourds manteaux pendant dix heures et demi par jour pour 2,50 dollars par semaine. Les conditions matérielles sont meilleures qu’en Russie où Emma avait déjà travaillé à la confection de gants et on la persuade qu’elle travaille maintenant dans une usine modèle. Mais le travail est plus dur, les journées sont épuisantes et il règne dans ces ateliers une discipline de fer.
    Dix-huit ans ont passé depuis cette première expérience de la vie en usine aux États-Unis. Pendant toutes ses jeunes années dans son pays d’adoption, Emma Goldman a connu toutes les vicissitudes d’une vie militante entièrement dévouée aux luttes de la classe ouvrière en portant les idéaux de la cause anarchiste. De retour à New York en 1903, Emma Goldman est sollicitée pour organiser des meetings de soutien à John Turner, anarcho-syndicaliste britannique, fondateur et secrétaire général du « Shop Assistants’ Union (syndicat du personnel de vente des magasins). John Turner eut le triste privilège d’être la première personne frappée d’interdiction par une loi fédérale anti-anarchiste adoptée par le Congrès le 3 mars 1903.

    La Free Speech League m’avait demandé de visiter un certain nombre de ville pour défendre le combat en faveur de John Turner. J’avais reçu par ailleurs deux autres invitations, l’une des ouvriers de la confection à Rochester et l’autre des mineurs en Pennsylvanie. Les tailleurs de Rochester étaient en conflit avec les usines de confection, dont celle de Garson & Meyer. L’invitation à venir parler aux esclaves salariés de l’homme qui avait autrefois exploité mon travail pour 2,5 dollars la semaine me paraissaient étrangement significative. Je me réjouis aussi de profiter de profiter de l’occasion pour revoir ma famille.

    Emma Goldman séjourne donc chez sa demi-sœur Helena. Alors qu’une réunion familiale vient de prendre fin après le départ des invités, Emma et Helena poursuivent la conversation jusqu’à l’aube.

    À peine endormie, je fus réveillée par un coursier m’apportant un pli. Dans un demi-sommeil, je jetai d’abord un coup d’œil à la fin de la lettre et, à ma grande surprise, je vis qu’elle était signée « Garson ». Je la lus plusieurs fois pour m’assurer que je ne rêvais pas. Il exprimait sa fierté qu’une fille de sa race et originaire de sa ville soit parvenue à atteindre une renommée nationale ; il se félicitait de ma présence à Rochester et aurait été honoré de m’accueillir sans tarder à son bureau.
    Je tendis la lettre à Helena. « Lis-la, lui dis-je, et tu verras combien ta petite sœur est devenue importante. » Après l’avoir parcourue, elle me demanda : « Alors que vas-tu faire ? » J’écrivis au verso de la lettre : « M. Garson, quand j’ai eu besoin de vous, je suis venue vous voir. » De nature anxieuse, ma sœur s’inquiétait de la suite. Que voulait-il et qu’allais-je dire ou faire ? Je l’assurai que ce n’était pas difficile de deviner ce que voulait M. Garson, mais que j’avais néanmoins l’intention de l’obliger à me le dire en personne et devant elle. Je le recevrais dans son agence et me conduirais avec lui « comme il convient à une dame ».
    L’après-midi même, M. Garson arriva dans sa calèche. Je n’avais pas vu mon ancien employeur depuis dix-huit ans et, pendant tout ce temps, je n’avais guère pensé à lui. Quand il entra, pourtant, chaque image de chaque horrible mois passé dans son usine défila devant mes yeux aussi nettement que si c’était arrivé la veille. Je revis l’atelier et son bureau luxueux, le bouquet d’American Beauties sur la table, la fumée blanche de son cigare s’élevant en de superbes volutes et, moi, debout et tremblante qui attendait que M. Garson daignât remarquer ma présence. Toute la scène me revint à l’esprit et je l’entendis encore m’apostropher rudement : « Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »En contemplant ce vieil homme qui se tenait devant moi, son chapeau de soie à la main, je me rappelai jusqu’au moindre détail. L’émotion me gagna en pensant à l’injustice et à l’humiliation que subissaient ses ouvriers, au surmenage et à l’épuisement de leur existence. J’eus le plus grand mal à réfréner mon envie de lui montrer la porte. Je n’aurais pu proposer à M. Garson de s’asseoir même si ma vie en eût dépendu. Ce fut Helena qui lui offrit une chaise – faisant ainsi bien plus que ce qu’il avait fait pour moi dix-huit ans plus tôt.
    Il s’assit et me regarda, s’attendant apparemment à ce que je parle en premier. « Et bien, que puis-je pour vous ? » finis-je par lui demander. Ces mots durent lui rappeler quelque chose et parurent le dérouter. « Voyons donc, rien du tout, chère Mlle Goldman, répondit-il au bout d’un moment. Je voulais simplement m’entretenir agréablement avec vous. — Très bien » répliquai-je et j’attendis. Il raconta qu’il avait travaillé dur toute sa vie, « exactement comme votre père, Mlle Goldman ».Il avait économisé sou après sou, accumulant aisi un peu d’argent. Il poursuivit : « Vous ignorez peut-être combien c’est difficile d’économiser. Mais demandez à votre père. Il travaille dur, c’est un homme honnête et il est connu comme tel dans toute la ville. À Rochester, il n’y a pas d’homme plus respecté et jouissant d’autant d’estime que votre père. »
    Je l’interrompis :
    « Un instant, M. Garson, vous oubliez quelque chose. Vous avez omis de mentionner que vous avez économisé avec l’aide d’autrui. Vous avez pu mettre chaque sous de côté parce que des hommes et des femmes travaillaient pour vous.
    -- Oui, bien sûr, dit-il d’un air contrit. Nous avons des « bras » dans notre usine mais tous gagnent bien leur vie.
    -- Et ces « bras », ont-ils pu tous ouvrir des usines avec leurs économies mises de côté sou après sou ? »
    Il convint qu’ils ne le pouvaient pas pour la raison qu’ils étaient ignorants et dépensiers. « Ce que vous voulez dire, c’est qu’ils étaient comme mon père, des ouvriers honnêtes, n’est-ce pas ? Vous qui avez parlé de mon père de manière si élogieuse, vous n’allez certainement pas l’accuser d’être dépensier. Or, bien qu’ayant travaillé toute sa vie comme un galérien, il n’a rien mis de côté et ne peut pas ouvrir d’usine. Pourquoi croyez-vous que mon père et d’autres restent pauvres alors que vous, vous avez réussi ? C’est parce qu’ils n’ont pas eu la prévoyance de rajouter à leurs ciseaux les ciseaux de dix autres, d’une centaine ou même de plusieurs centaines d’autres, comme vous l’avez fait. Ce n’est pas en économisant sous après sou que les gens s’enrichissent ; c’est le travail de vos « bras » et leur impitoyable exploitation qui ont créé vos richesses. Il y a dix-huit ans, lorsque je me tenais devant vous comme une mendiante pour réclamer une augmentation de salaire d’un dollar et demi, mon ignorance était excusable, pas maintenant qu’on crie sur les toits la vérité des rapport entre travail et capital. »
    Il resta assis à me regarder. « Qui aurait pu imaginer que cette jeune fille de mon atelier deviendrait une aussi grande oratrice ? » finit-il par dire. « Certainement pas vous ! Répliquai-je. Et elle n’en aurait pas eu la possibilité si vous aviez eu gain de cause. Mais revenons à votre invitation à me recevoir dans votre bureau. Que voulez-vous ?
    Il commença par expliquer que les travailleurs avaient des droits. Il avait reconnu le syndicat et ses revendications (tant qu’elles étaient raisonnables) et avait introduit dans son usine de nombreuses améliorations dans l’intérêt de ses ouvriers. Mais les temps étaient difficiles, et il avit essuyé de lourdes pertes.Si seulement les ronchonneurs parmi ses salariés voulaient entendre raison, patienter un peu et accepter des compromis, tout pourrait se régler à l’amiable. « Ne pourriez-vous pas dans votre discours soumettre ces arguments aux hommes, suggéra-t-il, et les amener à mieux comprendre mon point de vue ? Votre père et moi sommes de grands amis, Mlle Goldman ; je ferais n’importe quoi pour lui s’il avait des ennuis – lui prêter de l’argent ou l’aider de quelque manière que ce soit. Pour ce qui est de sa brillante fille, je vous ai déjà écrit combien je suis fier que vous soyez de ma race. J’aimerais le prouver en vous offrant un petit cadeau. Mlle Goldman, vous êtes une femme maintenant, vous devez aimer les belles choses. Dites-moi ce que vous préféreriez.
    Ses mots ne me mirent pas en colère. Probablement parce que sa lettre m’avait fait anticiper une telle offre. Ma pauvre sœur m’observait de ses yeux tristes et inquiets. Je me levai sans mot dire de ma chaise. Garson fit de même, et nous restâmes là, face à face, son visage ratatiné arborant un sourire sénile.
    « Vous vous êtes adressé à la mauvaise personne, M. Garson. Vous ne pouvez pas acheter Emma Goldman.
    -- Qui parle d’acheter ? s’exclama-t-il. Vous faites erreur ; laissez-moi vous expliquer... »
    Je l’interrompis : « Inutile. Je présenterai toute explication qui s’impose à vos ouvriers qui m’ont invitée à intervenir ce soir. Je n’ai rien de plus à vous dire. Veuillez partir. »
    Chapeau de soie à la main, il se faufila hors de la pièce suivi par Helena qui l’accompagna jusqu’à la porte.
    Après mûre réflexion, je pris la décision de ne pas évoquer son offre au meeting. Je craignais que cela n’embrouille la question centrale, à savoir le conflit salarial, et réduise éventuellement les chances d’un accord favorable aux salariés. De plus, je voulais éviter que les journaux de Rochester s’emparent de l’histoire qui aurait fait déborder d’eau leurs moulins colporteurs de ragots. Le soir, en revanche, je racontai aux ouvriers le coup d’essai de Garson en matière d’économie politique, reprenant l’explication qu’il avait fournie sur la façon d’acquérir sa fortune. Mon auditoire s’en amusa copieusement, ce qui constitua l’unique résultat de la visite de Garson.

    Emma Goldman
    Vivre ma vie (une anarchiste au temps des révolutions)
    Éditions L’Échappée
    Traduit de l’anglais par Laure Batier et Jacqueline Reuss

    • @sombre, c’est pas de moi mais c’est assez utile pour taguer.

      Dans un autre style (plus court, un peu romancé) et sur une autre meuf qui ose aller contre les désirs de Lénine :

      Sylvia Pankhurst - Librairie Libertalia
      https://librairielibertalia.com/web/sylvia-pankhurst.html

      Artiste, journaliste, féministe, communiste de gauche, anticolonialiste et antifasciste, Sylvia Pankhurst (1882-1960) a œuvré toute sa vie en faveur de l’émancipation.
      Figure du mouvement des suffragettes avec sa mère Emmeline et sa sœur Christabel, elle affronte de nombreux séjours en prison. En 1914, elle délaisse les salons progressistes pour les rues misérables d’East London. Elle dirige alors le plus important journal antiguerre d’Angleterre, transforme des pubs en crèches, crée des restaurants à prix coûtant et des cliniques pédiatriques.
      Camarade d’Emma Goldman, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï et Angelica Balabanova, militante de la IIIe Internationale, elle contribue à la fondation du Parti communiste britannique avant d’en être exclue parce qu’elle refuse de suivre la ligne.
      Elle se consacre ensuite à la lutte contre la montée du fascisme et soutient le peuple éthiopien face à Mussolini.
      En reliant l’émancipation des femmes à celle des classes laborieuses et des peuples colonisés, Sylvia Pankhurst annonce la pensée intersectionnelle d’aujourd’hui.

      Autrice et traductrice, Marie-Hélène Dumas a notamment écrit Lumières d’exil(Joëlle Losfeld) et Journal d’une traduction (éditions iXe).

      Première biographie en français.

  • ✈️ Maryse Bastié - La bravoure et l’amour du ciel
    https://www.youtube.com/watch?v=M3Rd8twwZlY

    Présentation de #Maryse_Bastié , pilote française, par #Stardust ; avec des citations de ses écrits, très jolis, poétiques.

    Son nom arbore nombre de rues et d’écoles, et pourtant, cette figure emblématique de l’aviation française est peu célébrée aujourd’hui, 68 ans après sa mort. Aujourd’hui, on se penche sur la carrière incroyable de Maryse Bastié, pionnière française de l’aviation.

    #aviation

  • Louise Farrenc - Cello Sonata in B Flat Major, Op.46 : 2. Andante Sostenuto - YouTube

    Juste pour vous dire que ce soir, tout à fait par hasard je découvre une compositrice contemporaine de Schubert et de Schumann :

    Jeanne-Louise Dumont, dite Louise Farrenc

    Ça fait 45 ans que j’explore le XIXe siècle et tout ce que cette période a pu héberger comme musiciens et musiciennes, et je ne connaissais pas cette compositrice dont le deuxième mouvement de sa sonate pour violoncelle et piano est un chef d’œuvre inouï de subtilité, de simplicité, d’élégance et de beauté.

    https://www.youtube.com/watch?v=lOqdl1sdE0k&list=RD_dterkHJ0dg&index=45

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Farrenc

    Louise Farrenc - Cello Sonata in B Flat Major, Op.46: 2. Andante Sostenuto

    #musique #invisbilisation_des_femmes

  • Imamat féminin : une tradition méconnue de l’islam
    https://lemonde-arabe.fr/14/10/2019/imamat-feminin-une-tradition-meconnue-de-lislam

    Début septembre 2019, pour la première fois en France, deux femmes, Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin, ont dirigé une prière du vendredi (ǧumuʿa), à Paris. Ce temps de prière était voulu mixte et « progressiste », sans port du voile obligatoire. L’initiative très médiatisée de ces « imames » fait aussi écho avec celle de la théologienne et doctorante en islamologie, Kahina Bahloul.

    Plusieurs universitaires se sont emparés de ce sujet, y compris sur « The Conversation », publiant un article fort discutable à mon sens. Les auteurs soulignent en effet qu’il n’existe aucun « fondement juridique » ou « doctrinal » à l’imamat féminin. Il me paraît important de réfuter cette thèse à l’aune de la tradition islamique elle-même, mais également des études récentes en la matière.

    https://theconversation.com/des-imams-femmes-pour-la-france-110590
    #islam #femmes #HERstory

  • ‘The Only Woman in the Room’ Demonstrates the Maddening Tragedy of Brilliant Women
    https://medium.com/4th-wave-feminism/the-only-woman-in-the-room-demonstrates-the-maddening-tragedy-of-brilliant-w

    I was mad because Hedy Lamarr, the subject of the book, was never truly vindicated. She was beaten and broken down by the patriarchy, and it seems the patriarchy won. I was mad for her, and for every other woman like her throughout history whose stories we would never know.

    Benedict’s fictionalized account of Lamarr’s life shows us sides of the actress of which few are aware. Her mysterious past as the wife of a Nazi arms dealer, victim of domestic violence, war refugee, and scientist paints a picture of a brilliant mind that was stifled by the strict gender roles of the time. To this day, she is still known by most as only a pretty face.

    The story opens with Hedy as a young actress in Vienna in 1933 (known by her birth name, Keisler, at the time). Hedy was doggedly pursued by Friedrich “Fritz ”Mandl, an Austrian arms dealer. When Hedy married Fritz in an effort to protect her Jewish family during the coming war, she had little idea what she was truly getting into.

    Hedy found herself in an abusive marriage with one of the most powerful arms dealers in the region. He kept her locked away, only allowed to leave with his permission. Her sole purpose in the house was to come out during his important meetings with Austrian and Italian officials and serve as eye candy, her silent beauty underscoring Fritz’s power.

    During these meetings, Hedy learned secrets about the weapons systems that would eventually be used by the Third Reich against her own people. When Fritz, previously on the side of Austrian independence, surrendered to the Nazis and agreed to sell his munitions to Hitler, Hedy fled — taking their secrets with her to Hollywood. There, she dropped her German and Jewish heritage and became known as Hedy Lamarr: movie star.

    In 1940, using the knowledge she had gained in Austria, Lamarr and composer George Antheil invented a frequency-hopping system designed to allow remote torpedos to avoid enemy frequency jamming. This invention solved a major problem facing the U.S. Navy and was patented with a Top Secret classification in 1942. The Navy, however, refused to use it.

    The invention was essentially ignored until after the war, when the Navy used it in developing a “sonobuoy” system. From there, according to NPR, “the whole system just spread like wildfire.” In 1985 it was declassified.

    Spread-spectrum technology, as it came to be called, laid the groundwork for most of today’s wireless communication systems.

    It wasn’t until the 1990s, over fifty years after she submitted her invention for patenting, that she finally received credit. Supposedly, when she was called by the Electronic Frontier Foundation and informed that she was receiving the Pioneer Award for her work, she responded, “Well, it’s about time.”

    She was absolutely right.

    In fact, Lamarr’s story made me wonder if brilliant women are doomed to a particular type of patriarchal tragedy.

    Like Charlie, the narrator in Daniel Keys’ short story Flowers for Algernon, brilliant women are not only doomed to have their contributions rejected and ignored in a man’s world, but also to watch the withering and wasting away of their own intelligence. Women like Lamarr have front-row tickets to their own tragedy, fully aware of the impacts of the loss of their potential both on themselves and society.

    The headline in The Economic Times read: “Indian-American MIT Prof Abhijit Banerjee and wife wins Nobel in Economics.”

    Duflo is the second woman ever to win the Nobel prize in economics, and the youngest ever to do so. She has a PhD in economics from MIT, where she is now one of the youngest professors to have been awarded tenure.

    Cette #invisibilisation, c’est pas ça qui arriverait chez nous, cocorico, puisqu’elle est française et qu’on l’a bien remarqué !

    How many inventors, engineers, or economists are still trapped in a female body, never to be allowed out?

    #HERstory #Hedy_Lamarr #science #women_in_science

  • Some of The Deadliest Samurai Were Women, But History Forgot
    https://nextshark.com/samurai-women-history-forgot

    Contrary to popular belief, female samurai existed and were just as fierce and skillful as their male counterparts.

    Des #femmes #samouraïs, avant que ne s’imposent dans le Japon du 17e siècle des rôles sociaux de sexe plus étriqués ? #HERstory #guerrière

  • L’un des plus grands guerriers vikings était une femme | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/histoire/lun-des-plus-grands-guerriers-vikings-etait-une-femme

    Depuis la fin des années 1880, les archéologues ne pouvaient envisager que cette sépulture viking découverte à Birka ne soit autre chose que la dernière demeure d’un grand guerrier. Non parce que les restes de l’inhumée le laissaient penser, mais parce que les artefacts découverts à ses côtés étaient, dans leur imaginaire, forcément des attributs masculins.

    Comme National Geographic le reportait dans son magazine de mars 2017 consacré aux Vikings, cette perception change quelque peu depuis que la bio-archéologue Anna Kjellström de l’Université de Stockholm a procédé à un premier examen minutieux des os pelviens et mandibulaires du supposé guerrier. Leur dimension correspondait sans équivoque à l’ossature d’une femme.

    #herstory #femmes #viking

  • La véhémence (5/5) : Ouvrir la voix
    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/la-vehemence-55-ouvrir-la-voix


    Membres du National Women’s Party, mouvement féministe créé en 1916 aux Etats-Unis pour promouvoir le droit de vote des femmes.
    Membres du National Women’s Party, mouvement féministe créé en 1916 aux Etats-Unis pour promouvoir le droit de vote des femmes.• Crédits : © Universal History Archive / Contributeur - Getty

    D’où vient notre sentiment de dégradation haineuse de la parole publique, et comment ce durcissement s’accompagne-t-il paradoxalement d’un rétrécissement de l’espace de discussion ? Toute la semaine, on s’interroge sur les formes actuelles du débat public à la lumière de l’histoire des controverses.

    Appel à la sororisation générale ! Le manifeste féministe de l’écrivaine et éditrice #Chloé_Delaume n’est pas seulement une charge joyeuse contre le patriarcat : c’est une défense et une illustration de la littérature, où la langue éructe pour ne pas être « cette langue pâteuse blanchie dans une bouche tétanique ».

    #audio #femmes #féminisme #littérature #herstory
    cc @monolecte

  • Meet the Night Witches, the Daring Female Pilots Who Bombed Nazis By Night - HISTORY
    https://www.history.com/news/meet-the-night-witches-the-daring-female-pilots-who-bombed-nazis-by-night

    They flew under the cover of darkness in bare-bones plywood biplanes. They braved bullets and frostbite in the air, while battling skepticism and sexual harassment on the ground. They were feared and hated so much by the Nazis that any German airman who downed one was automatically awarded the prestigious Iron Cross medal.

    All told, the pioneering all-female 588th Night Bomber Regiment dropped more than 23,000 tons of bombs on Nazi targets.

    #herstory

  • Borsalino ou Fedora ? Une histoire de chapeau
    http://hypathie.blogspot.fr/2016/05/borsalino-ou-fedora-une-histoire-de.html

    Le feutre mou, chapeau feutre, donc, avec gros grain contrasté en bas de coiffe, bord large, pourvu de trois creux, un sur le dessus et deux sur l’avant (*), appelé aussi Borsalino, marque déposée du fabricant italien dont le nom a phagocité le produit, est à l’origine appelé Fedora : j’ai visité une boutique de chapelier pour ma documentation, celui-ci m’a tout à fait confirmé ce nom générique. Mais il faut être un professionnel du chapeau pour le savoir. Voici l’histoire du Fedora : comment un chapeau d’homme peut-il porter un prénom de femme ? C’est encore une histoire d’#effacement des #femmes.