• DNB : le taux de réussite augmente pour la première fois depuis 2020 (Depp)
    https://www.aefinfo.fr/depeche/710046-dnb-le-taux-de-reussite-augmente-pour-la-premiere-fois-depuis-2020-de

    Le taux de réussite à la session 2023 du #DNB [diplôme national du #brevet] est de 89 %, soit 1,4 point de plus qu’à la session précédente, note la Depp le 2 avril 2024. Alors que, dès 2025, les élèves ayant échoué à cet examen (plus de 90 000 en 2023, 11 % des candidats), devront se diriger vers une « prépa-lycée », la Depp remarque que « c’est la première fois, depuis 2020, que le taux de réussite au DNB augmente ». Ce taux, « habituellement compris entre 86 % et 88 % depuis 2018 avait atteint 90,4 % à la session 2020 », lors de la crise sanitaire. La fin des consignes de correction académique en 2024 pourrait affecter ce taux.

    Le taux de réussite est plus élevé en série générale (90,2 %, + 1, 5 point) qu’en série professionnelle (78,1 %, + 0, 6 point) : cet écart de réussite « s’est accentué entre 2018 et 2023 », observe la Depp.

    Les candidats d’origine sociale défavorisée « restent surreprésentés parmi les candidats en série professionnelle », poursuit la Depp : dans cette série, la part des candidats d’origine sociale défavorisée est de 50 %, contre 29 % pour les candidats de la série générale. En parallèle, les candidats avec une origine sociale très favorisée « sont surreprésentés parmi les candidats en série générale (25 %, contre 7 % en série professionnelle) ».

    Le taux de réussite va baisser et Gabriel Attal s’en réjouit | Laurence De Cock
    https://www.cafepedagogique.net/2024/04/02/le-taux-de-reussite-va-baisser-et-gabriel-attal-sen-rejouit

    Gabriel Attal a tenu à annoncer solennellement que dès cette année, et encore plus en 2025, le taux de réussite au brevet allait fortement baisser. D’abord par un système de changement de notation (la fin de la prise en compte des compétences et le retour à la note), ensuite par la suppression du correctif académique. Pire encore, qu’il serait désormais impossible d’entrer au lycée sans le brevet.

    [...] En juin prochain, nous aurons droit aux statistiques pour bien vérifier que le taux de réussite soit en baisse. Ils trouveront sans doute que ce n’est pas encore assez : “Peut mieux faire ! objectif 10% de baisse en plus pour l’année 2025 !” Le cauchemar.

    [...] Naturellement cela ferait tâche d’admettre que le décrochage scolaire risque de flamber. Ce pourquoi les chargés de com’ du ministère ont eu l’idée d’une formule qui clignote sur le papier : des prépas-lycées. Il y aurait ainsi une classe prépa-lycée dans chaque lycée pour accueillir les élèves sans brevet.

    D’abord c’est matériellement impossible puisqu’il a été annoncé que l’école serait l’une des premières institutions touchées par l’austérité. Ensuite, les dotations étant laissées aux mains des rectorats, il y a fort à parier que, dans certaines régions, on aura au mieux l’offre d’une seule classe pour un immense secteur géographique, ce qui conduira immanquablement à l’abandon par les élèves trop éloignés de leur lieu de scolarisation. Enfin, et surtout, on a là l’ajout d’une voie de garage supplémentaire car rien ne garantit l’intégration au lycée de celles et ceux qui auront passé un an dans ces classes de relégation dont on ne voit pas bien d’autre finalité que celle de servir de salle d’attente jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire.

    #éducation #collège #lycée

  • #Wauquiez veut surveiller les #trains et #lycées régionaux avec l’#intelligence_artificielle

    #Laurent_Wauquiez a fait voter le déploiement de la #vidéosurveillance_algorithmique dans tous les lycées et trains d’#Auvergne-Rhône-Alpes, profitant de l’#expérimentation accordée aux #Jeux_olympiques de Paris.

    Laurent Wauquiez savoure. « Nous avions pris position sur la vidéosurveillance pendant la campagne des régionales. Depuis, les esprits ont bougé », sourit le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en référence à l’expérimentation de la #vidéosurveillance algorithmique (#VSA) accordée dans le cadre des Jeux olympiques de Paris. Surfant sur l’opportunité, il a fait voter jeudi 21 mars en Conseil régional sa propre expérimentation de vidéosurveillance « intelligente » des lycées et des trains d’Auvergne-Rhône-Alpes.

    L’ancien patron des Républicains (LR) justifie cette avancée technosécuritaire par l’assassinat du professeur #Dominique_Bernard dans un lycée d’Arras en octobre. Pour l’élu, cette tragédie « confirme la nécessité de renforcer la #sécurité des lycées ».

    Reste que cette expérimentation n’est pour l’instant pas légale. Laurent Wauquiez va demander au Premier ministre, Gabriel Attal, la permission d’élargir la loi pour couvrir les lycées et les transports régionaux. « L’expérimentation des JO est faite pour tester ce qui sera appliqué. Il faut en profiter », défend Renaud Pfeffer, vice-président délégué à la sécurité de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

    Selon la délibération votée par le Conseil régional, cette #technologie qui combine vidéosurveillance et intelligence artificielle peut détecter huit types d’événements prédéterminés : « le non-respect du sens de circulation, le franchissement d’une zone interdite, la présence ou l’utilisation d’une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante, un colis abandonné. » Les événements sont ensuite vérifiés par un agent, qui décide des mesures à prendre.

    L’expérimentation doit durer deux ans

    L’exécutif régional promet d’utiliser cette vidéosurveillance algorithmique « sans mettre en œuvre de reconnaissance faciale, ni d’identification de données biométriques [qui permettent d’identifier une personne]. » « On est sur du situationnel, pas sur de l’individu », insiste #Renaud_Pfeffer. Des promesses auxquelles ne croit pas Marne Strazielle, directrice de la communication de l’association de défense des droits et libertés sur internet La Quadrature du net. « En réalité, l’#algorithme identifie des actions qui peuvent être rattachées à son auteur », insiste-t-elle.

    Cette expérimentation est programmée pour durer deux ans dans les trains, #gares, lycées et #cars_scolaires. Les flux vidéos seront examinés au #Centre_régional_de_surveillance_des_transports (#CRST) aménagé en gare de Lyon Part-Dieu. « Les caméras sont prêtes », assure Renaud Pfeffer. Depuis son arrivée à la tête de la Région en 2016, Laurent Wauquiez l’a généreusement équipée en vidéosurveillance : 129 gares sont surveillées par 2 300 caméras, dont les images sont visionnées en temps réel au CRST. 285 lycées, 750 cars et la totalité des rames ferroviaires sont également équipés.

    « L’illusion d’avoir une approche pratique de l’insécurité »

    Pour défendre son projet, l’exécutif régional s’appuie sur la loi du 19 mai 2023, adoptée pour les Jeux olympiques de Paris et qui autorise l’expérimentation à grande échelle de la VSA par la police nationale jusqu’au 31 mars 2025. « On n’a le droit à la sécurité que pendant les Jeux olympiques et que à Paris ? On ne peut pas tester [la VSA] pour nos enfants, contre les problèmes de drogue ? », s’offusque Laurent Wauquiez.

    « Cette technologie permet aux décideurs politiques d’offrir l’illusion d’avoir une approche pratique de l’insécurité car ils mettent en place un dispositif, dénonce Marne Strazielle. Mais ce n’est pas parce qu’on enregistre et détecte une action dans l’espace public qu’elle va moins se produire. Souvent, cela ne fait que déplacer le problème. Il faut faire le travail de comprendre pourquoi elle s’est produite et comment la réduire. »

    La #Commission_nationale_de_l’informatique_et_des_libertés (#Cnil), qui n’a pas été consultée par l’équipe de Laurent Wauquiez, rappelle à Reporterre sa position de principe, qui « considère que la mise en œuvre de caméras augmentées conduit fréquemment à limiter les droits des personnes filmées ». Pour l’autorité administrative indépendante, « le déploiement de ces dispositifs dans les espaces publics, où s’exercent de nombreuses libertés individuelles (liberté d’aller et venir, d’expression, de réunion, droit de manifester, liberté de culte, etc.), présente incontestablement des risques pour les droits et libertés fondamentaux des personnes et la préservation de leur anonymat ».

    https://reporterre.net/Wauquiez-veut-surveiller-les-trains-et-lycees-regionaux-avec-l-intellige
    #surveillance #IA #AI #France #JO #JO_2024

    • La région #AURA vote le déploiement de la VSA dans les gares et les lycées

      Il en rêvait, il l’a fait. Un article de Reporterre nous apprend que Laurent Wauquiez a fait voter jeudi 21 mars en Conseil régional, le déploiement de la vidéosurveillance algorithmique dans tous les lycées et trains d’Auvergne-Rhône-Alpes, profitant de l’expérimentation accordée aux Jeux olympiques de Paris.

      Actuellement 129 gares seraient surveillées par 2 300 caméras, dont les images sont visionnées en temps réel au CRST. 285 lycées, 750 cars et la totalité des rames ferroviaires seraient également équipés.

      Selon la délibération votée par le Conseil régional, l’équipement de ces caméras avec la vidéosurveillance automatisée pourra détecter huit types d’événements prédéterminés : « le non-respect du sens de circulation, le franchissement d’une zone interdite, la présence ou l’utilisation d’une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante, un colis abandonné. ». Les événements seront ensuite vérifiés par un agent, qui décidera des mesures à prendre.

      L’exécutif régional promet d’utiliser cette vidéosurveillance algorithmique « sans mettre en œuvre de reconnaissance faciale, ni d’identification de données biométriques [qui permettent d’identifier une personne]. » Cependant, comme l’a très bien démontré la Quadrature du Net, la VSA implique nécessairement une identification biométrique.

      La VSA et la reconnaissance faciale reposent sur les mêmes algorithmes d’analyse d’images, la seule différence est que la première isole et reconnaît des corps, des mouvements ou des objets, lorsque la seconde détecte un visage.

      La VSA est capable de s’intéresser à des « événements » (déplacements rapides, altercations, immobilité prolongée) ou aux traits distinctifs des personnes : une silhouette, un habillement, une démarche, grâce à quoi ils peuvent isoler une personne au sein d’une foule et la suivre tout le long de son déplacement dans la ville. La VSA identifie et analyse donc en permanence des données biométriques.

      « En réalité, l’algorithme identifie des actions qui peuvent être rattachées à son auteur » (Marne Strazielle, directrice de la communication de La Quadrature du net.)

      Ce sont généralement les mêmes entreprises qui développent ces deux technologies. Par exemple, la start-up française Two-I s’est d’abord lancé dans la détection d’émotion, a voulu la tester dans les tramways niçois, avant d’expérimenter la reconnaissance faciale sur des supporters de football à Metz. Finalement, l’entreprise semble se concentrer sur la VSA et en vendre à plusieurs communes de France. La VSA est une technologie biométrique intrinsèquement dangereuse, l’accepter c’est ouvrir la voie aux pires outils de surveillance.
      "Loi J.O. : refusons la surveillance biométrique", La Quadrature du Net

      Cela fait longtemps que M. Wauquiez projette d’équiper massivement cars scolaires et inter-urbains, gares et TER d’Auvergne-Rhône-Alpes en caméras et de connecter le tout à la reconnaissance faciale.

      En juin 2023, nous avions déjà sorti un article sur le sujet, au moment de la signature d’une convention entre la région Auvergne Rhône Alpes, le préfet et la SNCF, autorisant le transfert aux forces de sécurité, des images des caméras de vidéosurveillance de 129 gares sur les quelque 350 que compte la région AURA.

      Depuis fin 2023, il demande également d’utiliser à titre expérimental des "logiciels de reconnaissance faciale" aux abords des lycées pour pouvoir identifier des personnes "suivies pour radicalisation terroriste".

      Une mesure qui a déjà été reconnue comme illégale par la justice, comme l’a rappelé le media Reporterre. En 2019 un projet de mise en place de portiques de reconnaissance faciale à l’entrée de lycées à Nice et Marseille avait été contesté par La Quadrature du net et la LDH. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui avait déjà formulé des recommandations, a rendu à l’époque un avis qui jugeait le dispositif pas nécessaire et disproportionné.

      Mais cela qui n’arrêtera Laurent Wauquiez, celui-ci a déclaré qu’il allait demander au Premier ministre, Gabriel Attal, la permission d’élargir la loi pour couvrir les lycées et les transports régionaux...

      La CNIL, qui n’a pas été consultée par l’équipe de Laurent Wauquiez, a rappelé à Reporterre sa position de principe, qui « considère que la mise en œuvre de caméras augmentées conduit fréquemment à limiter les droits des personnes filmées ».

      Pour elle, « le déploiement de ces dispositifs dans les espaces publics, où s’exercent de nombreuses libertés individuelles (liberté d’aller et venir, d’expression, de réunion, droit de manifester, liberté de culte, etc.), présente incontestablement des risques pour les droits et libertés fondamentaux des personnes et la préservation de leur anonymat ».

      Des dizaines d’organisations, parmi lesquelles Human Rights Watch, ont adressé une lettre publique aux députés, les alertant sur le fait que les nouvelles dispositions créent un précédent inquiétant de surveillance injustifiée et disproportionnée dans les espaces publics, et menacent les droits fondamentaux, tels que le droit à la vie privée, la liberté de réunion et d’association, et le droit à la non-discrimination.

      Résistons à la #VSA et à la technopolice !


      https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=5351

  • Les vrais défis pour l’École sont ailleurs | Stéphane Bonnéry, 31 août 2013
    https://www.contretemps.eu/defis-ecole-inegalites

    Les promoteurs des réformes de l’École au service du capitalisme sont là devant une contradiction : comment conduire 50 % d’une génération à bac+3 tout en dépensant le moins possible ? L’une des réponses esquissées par les décideurs repose sur le couplage qui se dessine entre le lycée et la licence. Sans que cela ne soit jamais dit, le gouvernement prépare le financement de l’augmentation du nombre d’étudiants en licence notamment par la réduction du nombre de lycéens. Il s’agit, avec ce rapprochement du lycée et de la licence, de créer un tuyau dans lequel il y aura le moins de déperditions possibles en cours de route. Un jeune dont les probabilités d’aller jusqu’à la licence sont faibles n’a pas sa place au lycée dans cette vision-là. [...]

    En amont du couple lycée-licence, dans les réformes et projets de réformes précédents, cela n’a jamais été dit, mais le lien entre les choses est trop évident : pour que seuls les jeunes qui ont une chance raisonnable de ne pas sombrer au lycée général dans de telles conditions accèdent à celui-ci, cela suppose de faire le tri en amont du lycée. Et donc de couper le collège du lycée (ce qui revêt pour les décideurs l’avantage annexe d’affaiblir la force de résistance du SNES). Le collège est alors rapproché de l’élémentaire, dans le cadre du socle commun : les uns n’auront que celui-ci pour horizon, qui marquera la sortie de l’École, tandis que les autres se verront enseigner davantage. Cette logique conduit, mécaniquement, à préparer progressivement des classes officiellement de niveaux, et même des établissements de niveaux : les uns établissements du socle, les autres établissements du programme complet.

    • Education : quand l’extrême droite dicte le programme d’Emmanuel Macron | par Jean-Paul Delahaye, le 26 mars 2024
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/education-quand-lextreme-droite-dicte-le-programme-demmanuel-macron-20240

      Les groupes constitués au collège vont nécessairement instituer une séparation des contenus et des élèves avant même la fin de la scolarité obligatoire. C’est le think tank Fondapol, ancré à droite, qui a théorisé cette sortie de scolarité commune en 2012. Partant du constat qu’il existe « de terribles contradictions entre le discours homogénéisant de l’école républicaine et les réalités d’une société désormais fragmentée et multiculturelle » il faut, et la proposition a le mérite de la clarté, « organiser la différenciation des programmes pour répondre à la différenciation sociale et culturelle », afin « de mieux assurer l’égalité des chances (sic !) ».

      Cela ressemble tout de même beaucoup aux propos entendus récemment. Les responsables de Fondapol vont plus loin et proposent en conséquence de créer de nouveaux établissements pour les élèves en difficulté, des écoles qu’ils osent appeler en utilisant de façon scandaleuse la terminologie progressiste des années 70, « écoles fondamentales ». Dans ces écoles d’un nouveau genre, les enseignants seraient payés double (ce qui ne coûterait rien, car il y aurait moins de disciplines enseignées), qui se concentreraient sur trois matières : français, mathématiques et éducation physique et sportive, en opposition au « collège général » réservé aux élèves qui vont bien. On n’en est pas encore là mais faut-il s’y préparer ?

      L’Ifrap, think tank ultralibéral, ne disait pas autre chose en 2015 en parlant « d’échec massif » du collège unique : « Par aveuglement et par confusion idéologiques, nous avons collectivement refusé d’admettre qu’à des élèves différents les uns des autres, il ne faut pas, au nom de l’égalité des chances, proposer les mêmes choses (même accommodées à la “sauce” interdisciplinaire ou transdisciplinaire ou artistico-culturelle) mais bien des contenus, des méthodes et des perspectives de formation différenciés. » On retrouve là les propos séparatistes d’Alfred Fouillée à la fin du XIXe siècle qui pouvait déclarer : « Il est douteux qu’à vouloir tout mêler, on puisse tout élever. »

      Le Rassemblement national n’est pas en reste et a fourni au gouvernement des éléments de la boîte à outils destinés à démolir le projet d’école démocratique. Pour le RN, la « baisse constante du niveau » a une cause : le mérite et l’exigence auraient « laissé la place au nivellement par le bas ». Le « bas », si on comprend bien, c’est le peuple, quel mépris… [...]

      La labellisation des manuels scolaires voulue par Gabriel Attal ? C’est une proposition du RN : « Reprendre en main le contenu et les modalités des enseignements. Le détail des programmes et les labels validant les manuels scolaires relèveront du ministre de l’Education nationale. »

      Le diplôme du brevet qui devient un examen d’orientation ? C’est encore une proposition du RN : « Pour redonner au collège une place centrale dans la réussite des élèves, le diplôme national du brevet deviendra donc un examen d’orientation post-3e : en fonction des résultats de l’élève et de ses bulletins scolaires, celui-ci sera orienté vers l’enseignement général et technologique, vers l’enseignement professionnel ou vers l’enseignement des métiers par l’apprentissage. » Notons que le gouvernement va plus loin en décidant que le diplôme du brevet devienne obligatoire pour passer en seconde, quelle qu’elle soit.

      Le port d’un uniforme par les élèves ? C’est toujours le RN : « Port d’un uniforme à l’école primaire et au collège. »

      Finalement, l’extrême droite est déjà à la manœuvre dans le domaine éducatif comme elle l’est sur d’autres sujets.

      En conduisant cette politique de restauration pas très républicaine, les actuels gouvernants disent aux enfants issus des milieux populaires que le collège ne sera jamais pensé pour eux et qu’en conséquence, ils doivent aller voir ailleurs. Pour eux, le collège, qui devrait pourtant être le bien commun de tous les citoyens, n’a pas à s’adapter à tous les élèves. Propriété, de fait, des élites intellectuelles et économiques qui en ont fait un petit lycée général, le collège doit accomplir la mission dans laquelle on l’a enfermé : trier et « orienter » les élèves non conformes.

  • Val-de-Marne : de violents heurts éclatent en marge d’une manifestation lycéenne à Cachan
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/val-de-marne-de-violents-heurts-eclatent-en-marge-d-une-manifestation-l

    Une manifestation de #lycéens a dégénéré aux abords du lycée Gustave-Eiffel à Cachan (Val-de-Marne) dans la matinée du mardi 5 mars. Des individus, certains cagoulés, s’en sont pris au mobilier urbain et ont commis des dégradations, notamment sur des véhicules municipaux. (...) Sur une vidéo relayée par le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, un groupe de jeunes s’en prend à des véhicules. L’intervention des forces de l’ordre a permis le retour au calme, salué par la ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, lors d’un déplacement au lycée Maurice-Ravel à Paris. 
    [...]

    Un #lycée connu pour ses problèmes d’insalubrité

    Les raisons de ces débordements sont pour le moment inconnues. L’établissement est connu pour ses problèmes d’insalubrité. A la fin du mois de février, une partie des professeurs et des membres de la communauté éducative avaient exercé leur droit de retrait pour demander des rénovations. Les élus locaux de « tous bords politiques » avaient, eux aussi, exprimé leur soutien. 
    "Il pleut dans les salles de cours et dans les couloirs", confiait alors à France 3 une enseignante excédée par la situation. Elle dépeignait un lycée de près de 2 500 élèves meurtri par sa vétusté. Alarmes et sonneries défaillantes, lignes téléphoniques coupées, infiltrations d’eau et plafonds qui s’effondrent… et une présence de rats. La liste est longue. "Quand il pleut fortement, nous sommes obligés d’utiliser les poubelles de recyclage du papier" pour recueillir l’eau, expliquait cette enseignante.

    edit

    Les casseurs s’étaient levés tôt.

    https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/cachan-attroupement-de-casseurs-jets-de-cocktails-molotov-violentes-echau

    des rats qui déambulent dans les couloirs mais aussi un manque de professeurs

    https://rmc.bfmtv.com/actualites/police-justice/faits-divers/cachan-des-scenes-de-tension-devant-un-lycee-une-personne-interpellee_AV-

    #éducation_nationale #blocus #police

  • Désavoué par Amélie Oudéa-Castéra dans sa réforme des classes prépa, le recteur de Paris démissionne | Actu Paris
    https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/desavoue-par-amelie-oudea-castera-dans-sa-reforme-des-classes-prepa-le-recteur-

    « La reproduction sociale caractérise encore beaucoup trop notre système éducatif. Paris en est un exemple, certains diront un miroir grossissant. » Ces termes, forts, ne sont pas de Pierre Bourdieu, mais bien de Christophe Kerrero. Le recteur de l’académie de Paris vient d’annoncer sa démission dans une lettre adressée aux personnels enseignants de l’académie de Paris. Une crise de plus à gérer pour la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra.

    • Le recteur avait averti à l’automne 2023 de la fermeture de quatre #classes_préparatoires et l’ouverture de trois autres à la rentrée 2024, mais un moratoire sur ces fermetures a été annoncé au Conseil supérieur de l’éducation du 31 janvier par Amélie Oudéa-Castéra, sans que Christophe Kerrero en ait été informé. Le sujet était arbitré « en faveur » du recteur il y a plusieurs semaines. « Cela était clos et entendu avec Matignon. Le recteur de Paris a découvert la décision de la ministre via les réseaux sociaux des syndicats », assure-t-on dans son entourage.

      Dans son long courrier, le recteur semble regretter le choix de surseoir à cette évolution de la carte des formations parisiennes. Il revient sur le projet de prépa au concours de professeur des écoles, en évoquant un dispositif destiné à « aller chercher des bacheliers pour qui l’enseignement constitue une voie de promotion sociale et pour former des professeurs dont nous manquons cruellement ». Il assume également d’avoir choisi « pour cela [de] fermer, en effet, quelques classes au sein d’une carte parisienne dont l’offre dépasse largement les besoins ».

      Le recteur évoque également le grand chantier de ces dernières années : mettre fin aux « #lycées_de_niveau » et aux ghettos scolaires qui se renforçaient jusqu’alors dans les lycées publics parisiens. Pour réussir ce pari, le recteur d’académie avait lancé dès l’hiver 2020-2021 une réforme de la plate-forme d’Affectation des lycéens par le Net (Affelnet), entrée en application en 2008 et utilisée partout en France pour répartir les élèves de 3e dans les lycées – avec un paramétrage différent pour Paris.

      A l’issue de cette réforme, « en l’espace de deux ans, la ségrégation sociale des lycées publics de la capitale, qui était supérieure de 15 % à la moyenne des autres académies, est devenue inférieure de 26 % à cette moyenne », résumaient Julien Grenet et Pauline Charousset, chercheurs à l’Ecole d’économie de Paris, dans une note d’analyse diffusée le 8 février 2023. L’année suivante, le dispositif est élargi aux prestigieux lycées Louis-le-Grand et Henri-IV, non sans provoquer de polémiques.

      Dans sa lettre de démission, Christophe Kerrero rappelle qu’il a « été l’un de ces élèves en échec ». « Il s’en est fallu de peu que je ne rejoigne la cohorte des exclus si certains professeurs, dans un autre cadre, n’avaient cru à mes capacités révélées plus tardivement », poursuit-il.

      https://justpaste.it/2s9pi

      Le beau geste d’un libéral hostile aux rentes de situation
      https://seenthis.net/messages/852711

      #école #élèves #Paris #éducation_nationale #groupes_de_niveau #ségrégation_sociale #classes_préparatoires #démission

  • #Stanislas : face aux #mensonges de la direction, de nouveaux témoignages

    Homophobie, sexisme, absence d’éducation à la sexualité ou cours religieux obligatoires... Depuis la publication du rapport d’inspection, le directeur de cet établissement privé conteste toute dérive. D’anciens élèves rencontrés par Mediapart répondent.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/270124/stanislas-face-aux-mensonges-de-la-direction-de-nouveaux-temoignages
    #lycée #sexisme #homophobie #témoignages #Amélie_Oudéa-Castéra #non-mixité #Frédéric_Gauthier #autoritarisme #catéchisme #rapport #rapport_d'inspection #Philippe_Ariño #homosexualité #manif_pour_tous #thérapie_de_conversion #avortement #anti-avortement #catholicisme #préjugés_sexistes #éducation_à_la_sexualité #contraception #catéchèse #prosélytisme

  • Le fils de la ministre Oudéa-Castéra a bénéficié d’un système de contournement de Parcoursup à Stanislas | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200124/le-fils-de-la-ministre-oudea-castera-beneficie-d-un-systeme-de-contourneme

    Les inspecteurs ont ainsi bondi devant des chiffres tirés de la base nationale 2023 de Pacoursup : au printemps dernier, sur les 41 lycéens en France qui ont pris le risque étonnant de formuler un vœu unique pour une prépa du lycée qu’ils fréquentaient déjà, 38 étaient en Terminale à « Stan »… Aux yeux des inspecteurs généraux, cette bizarrerie statistique atteste du caractère « très isolé » des pratiques ayant cours dans ce fleuron de l’enseignement catholique de la capitale.

    Le rapport ne livre aucun nom d’élève. Mais d’après nos informations, parmi ces 38 candidat·es de 2023, se trouvait le fils aîné d’Amélie Oudéa-Castéra, alors excellent élément de Terminale – il a entre-temps obtenu une mention très bien au Bac –, scolarisé dans la « maison » depuis sa moyenne section de maternelle. Sur Parcoursup, au printemps dernier, il a indiqué comme seul vœu d’être intégré dans une prépa HEC (aussi dite ECG) à « Stan ».

    Il a formulé précisément quatre « sous-voeux », avec ou sans internat, avec l’option éco (ESH) ou histoire (HGG). Rien d’autre, en dehors de Stanislas. Une stratégie risquée pour le commun des mortels, mais lui a bien été sélectionné, parmi plus de 2 000 candidatures enregistrées.

  • « La décision de déconventionner le lycée Averroès, à Lille, est inéquitable et disproportionnée » [sauf à déconventionner Stanislas à Paris, et bon nombre d’autres lycées privés]
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/16/la-decision-de-deconventionner-le-lycee-averroes-a-lille-est-inequitable-et-

    Dans une tribune au « Monde », Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille, s’étonne de la décision de l’Etat de mettre fin à son contrat avec le lycée musulman lillois, alors que son excellence académique est reconnue et que les reproches pouvant être faits à l’établissement sont mineurs.
    16 décembre 2023

    Par un courrier dont la presse a eu la primeur, le préfet du Nord a notifié à l’association Averroès la fin du contrat du lycée du même nom avec l’Etat. C’est par là même son existence qui est mise en cause avec la fin des financements publics et des moyens qui l’accompagnent.
    Le lycée Averroès est le premier établissement musulman à avoir bénéficié d’une contractualisation avec l’Etat en 2008. La démarche alors engagée par ses fondateurs visait justement à placer l’établissement sous le contrôle de la puissance publique.
    Installé à Lille-Sud, dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, il accueille plus de 50 % d’élèves boursiers : un record pour un établissement privé. Il a été classé en diverses occasions depuis 2013 parmi les tout premiers lycées en France pour sa performance scolaire. Son excellence académique et sa capacité à faire réussir des élèves issus de milieu modeste, au bac puis dans leurs études supérieures, sont reconnues et saluées par l’ensemble du monde éducatif.

    En octobre 2017, Xavier Bertrand et Gérald Darmanin, lors d’une séance du conseil régional, avaient défendu avec force le #lycée après une prise de parole d’un élu du Front national. Ils avaient expliqué qu’il était normal de compter des établissements musulmans sous contrat, comme il existait des établissements catholiques, protestants ou juifs. Pourtant, à l’époque, le président de l’association [Amar Lasfar] était en même temps le président national de l’Union des organisations islamiques en France (UOIF) et, en 2015, une polémique avait eu lieu autour de propos critiques sur l’établissement scolaire portés par deux anciens enseignants…

    Equité, nuance et respect du droit

    Si la décision préfectorale est confirmée par la justice administrative, qui sera saisie par l’association Averroès, ce sont 470 élèves qui resteront sur le carreau à la fin de l’année scolaire. Dans l’histoire désormais ancienne des contrats d’association entre l’enseignement privé et l’Etat, une telle décision est rarissime. On imagine donc que les motivations qui l’accompagnent sont fortes, attestées, indiscutables, et qu’il n’existe aucune autre option possible que la plus radicale d’entre elles : le #déconventionnement.

    Si je m’exprime ici, c’est au nom de principes pour moi centraux : l’équité, la nuance et le respect du droit. Des principes qui devraient constituer en toutes circonstances la matrice de notre société. Disons-le, ce sont ces principes qui sont en jeu dans le cas présent, quoi que l’on pense, par ailleurs, de la place de l’islam ou de l’#enseignement_privé dans notre pays.

    On ne peut, me semble-t-il, se permettre de donner un avis que si l’on prend le temps de lire et de tout lire. Une analyse posée et nuancée implique de prendre connaissance des dossiers. Avant donc de parler, nous avons regardé – avec Jean-René Lecerf, ancien sénateur (UMP) et ancien président du département du Nord, et Roger Vicot, député socialiste de Lille – l’ensemble des pièces, tant les éléments produits par la préfecture, le ministère de l’éducation nationale, la chambre régionale des comptes, que les réponses apportées par l’association.
    Au total, et sauf bien entendu à ignorer des informations « sensibles » qui ne seraient pas présentes dans le dossier, il nous apparaît en conscience que la décision est tout simplement inéquitable et disproportionnée.

    Un rapport extrêmement favorable

    Inéquitable, car « l’instruction » (comment ne pas utiliser ce terme) conduite contre l’association a majoré les reproches en mélangeant à l’envi les dossiers, les dates et des sources d’origine et de « qualité » très diverses, tout en minorant, voire en ignorant, les appréciations positives. On ne citera ici qu’un exemple : en 2020, le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer a commandé un rapport sur le lycée qui a été mené conjointement par l’inspection générale de l’éducation nationale et la direction régionale des finances publiques.

    Ce rapport est resté longtemps confidentiel [une manie dès qu’il s’agit d’établissement financés publiquement ?] et n’a été communiqué à l’association Averroès que quelques jours avant son audition à la préfecture, le 27 novembre. Ce sont les avocats de l’établissement qui ont dû demander en urgence à la justice administrative d’en imposer l’ accès contre l’avis de la préfecture. On comprend assez bien pourquoi : ce rapport est extrêmement favorable, tant sur les aspects pédagogiques que sur la gestion financière. Il revient même de façon claire, transparente et, disons-le, rassurante sur le dossier du financement qatari du lycée.

    Disproportionnée, car le retrait du contrat avec l’Etat, sans d’ailleurs que le ministère de l’#éducation_nationale ne s’exprime, revient à utiliser une arme ultime qui met en péril l’existence même de l’établissement et le cursus de ses élèves. Pourtant, les reproches qu’il est effectivement possible de faire à l’association et qu’elle reconnaît – comme les délais trop longs dans la transmission des comptes à la tutelle – sont amendables dans le cadre de la contractualisation.

    Un questionnement plus général

    Nous avons d’ailleurs proposé avec mes deux collègues, sans succès, de mettre en place un comité de suivi chargé de s’assurer que les quelques éléments problématiques du fonctionnement de l’association – que l’on retrouve dans de très nombreux autres cas – puissent être pris en compte et réglés.
    On peut comprendre d’une autre manière l’importance que je veux donner ici aux notions d’équité et de proportionnalité : que n’entendrait-on demain si l’Etat portait autant d’attention à tous les établissements privés sous contrat qu’il n’en porte au lycée Averroès depuis sa création, et si des préfets prenaient des décisions identiques à niveau comparable de « problème » ?
    Enfin, on ne peut pas isoler cette décision d’un questionnement plus général sur la manière dont on considère les #musulmans de France et dont on respecte leurs droits. Ils sont pour l’immense majorité d’entre eux français et ne se posent même pas la question de leur appartenance à une République dont ils sont, comme moi, les enfants.

    On ne peut pas sérieusement laisser entendre que les musulmans, ou l’islam, défendent une vision du monde qui n’est pas compatible avec la République, et mettre fin sans aucune mesure ni médiation au contrat d’un établissement qui, justement, a demandé à être placé sous le contrôle de l’Etat. Faire cela serait justement accréditer aux yeux de la société que les musulmans se situent sur le côté de la République.
    Il est plus que temps de revenir à la raison, au droit, aux faits et à la nuance. Sur ce dossier comme sur beaucoup d’autres.

    Pierre Mathiot est professeur de science politique, directeur de Sciences Po Lille. Il s’exprime ici à titre personnel.

  • « Ne muselez pas le Lycée autogéré de Paris, il m’a permis de me construire »
    https://reporterre.net/Ne-muselez-pas-le-Lycee-autogere-de-Paris-il-m-a-permis-de-me-construire

    Le Lycée autogéré de Paris « m’a permis d’accéder à une vie plus consciente, plus démocratique et épanouie », explique l’auteur de cette tribune, inquiet pour la sauvegarde de l’indépendance de l’établissement.
    Paolo Jacob, élève au Lycée autogéré de Paris de 2014 à 2016, est aujourd’hui documentariste.

    Personnellement, comme une majorité d’élèves, je suis venu au LAP non par affinité politique — je n’avais alors jamais entendu parler d’autogestion —, mais parce que ce lycée m’offrait la possibilité de poursuivre ma scolarité sans être projeté dans le monde du travail, sort que l’on réserve aux mauvais élèves comme je le fus depuis mon entrée à l’école.

    Je me rappelle du principal du collège Jules-Ferry, qui essayait de me convaincre de devenir électricien, métier par ailleurs très honorable, mais qui m’avait été plaqué dessus sans prendre en considération l’adolescent que j’étais. Et pourtant à l’époque, je cultivais déjà quelques passions en dehors de l’école, comme la photographie.
    [...]
    Mon constat, c’est qu’aucun professeur ne s’est penché sur mes difficultés, aucune administration, aucune assistante sociale, psychologue n’est entré en intimité avec l’adolescent que j’étais pour l’aider à sortir de cette torpeur qui dura des années.
    [...]
    Dans le système scolaire traditionnel, nous sommes scindés, nous ne faisons pas partie prenante du collectif, nous n’apprenons pas à réfléchir ni à dialoguer ensemble, à nous sentir coresponsables de l’apprentissage de nos camarades. Nos intuitions, notre curiosité, nos désirs, notre expressivité sont perçus comme des freins à une pédagogie normative.

    Le LAP, au contraire, les valorise. C’est à la fin de ma troisième, alors que mes résultats étaient toujours aussi catastrophiques, que j’entendis parler du Lycée autogéré. J’y entrai en classe de seconde.

    Pour moi, le LAP a d’abord été une respiration. Dans ce nouveau système de valeurs, j’ai pu prendre le temps de trouver mes marques, de m’octroyer des libertés sans en être sanctionné.

    Au LAP, il n’y a nulle autorité pour te faire fermer ton clapet par abus de pouvoir. Nous sommes responsables de notre relation aux autres et ne nous cachons pas derrière une fonction et une hiérarchie. La libre expression laisse à chacun sa place, aux grandes gueules comme aux plus timides, qui sont encouragés à participer lors de rassemblements hebdomadaires.

    Dans ce système où je pouvais exister en tant que personne, ma relation autrefois conflictuelle aux professeurs a aussitôt disparu. Ces derniers sont devenus des alliés dans ma scolarité.
    [...]
    J’ai côtoyé là-bas nombre de lycéens qui ont pu s’octroyer du temps pour approfondir une pratique, bénéficiant d’une infrastructure et de l’accompagnement des professeurs et de leurs camarades pour se mettre à fond dans la musique, la cuisine ou encore le théâtre.

    Moi-même j’ai pu sérieusement travailler ma pratique de la photographie, notamment sous l’impulsion d’une professeure passionnée et curieuse de mon travail. Je passais des heures au laboratoire de photo argentique du lycée. Je m’y perdais, souvent seul et en silence, à la redécouverte des images que j’avais capturées lors de mes excursions dans Paris. Ces moments d’exploration sont à l’origine de mes aspirations actuelles de documentariste.

    #éducation #lycée_autogéré_de_Paris #LAP

    • Comment pouvons-nous encore nous considérer dans une société démocratique si l’enseignement empêche les élèves de se coconstruire dans leurs discours et dans leurs actes ? L’école conventionnelle ne laisse pas de temps à l’intelligence et à l’organisation collective, elle pousse chacun à la docilité, au respect des normes et des croyances établies. Sur quelle vérité repose ce système ? Celle qui croit que l’enfant est inférieur, trop bête pour pouvoir agir et penser avec autonomie ? Quelles études, quels diplômes, quelles contraintes faut-il encaisser avant d’être jugé apte à penser par soi-même ?

      Aujourd’hui, le caractère alternatif du LAP est remis en cause par les institutions. Après le refus du recteur de l’Académie de Paris de renouveler en l’état la convention dérogatoire du lycée (juin 2022), le ministère de l’Éducation a diligenté une enquête administrative pour évaluer sa pédagogie : le temps consacré aux ateliers, espaces de découverte et d’ouverture ne nuit-il pas au temps d’apprentissage académique ? L’absence d’obligation de présence pour les élèves n’est-elle pas nuisible ? Etc.

      Isolés du projet d’ensemble — l’apprentissage de l’autonomie et de l’esprit critique —, les points relevés peuvent sembler problématiques. Mais, personnellement, c’est cette pratique de la liberté et de la joie d’apprendre qui m’a permis d’accéder à une vie plus consciente, plus démocratique et épanouie. À ce titre, l’héritage du LAP est infiniment précieux, et il nous faut sauvegarder son indépendance.

    • Le seul lycée autogéré de Paris doit le rester
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/le-seul-lycee-autogere-de-paris-doit-le-rester-20231123_7NFFIEAB6RDYZKHS2

      Les attaques menées depuis 2022 contre le LAP visent à rentabiliser et à normaliser son fonctionnement. Supprimer la libre fréquentation et l’autogestion par la mise en place d’une autorité institutionnelle reviendrait à vider l’expérience de son contenu, dénonce un collectif de personnalités civiles dont Etienne Balibar, Annie Ernaux, Philippe Meirieu, Nancy Huston ou encore Catherine Corsini.

  • Collectif Romain Rolland @RRolland94200
    https://twitter.com/RRolland94200/status/1728481471285830137

    ‼️Parce qu’il a dit Allah Akbar, un élève passe en conseil de discipline pour « apologie du terrorisme ». Il organise sa défense, avec de nombreux soutiens.
    Nous appelons les membres du conseil à réfuter cette accusation hors de propos, et demeurons vigilants jusqu’au délibéré.👇

    #criminalisation #islamohobie #Lycée #élève #conseil_de_discipline #apologie_de_terrorisme

  • Attentat à Arras : en Auvergne - Rhône-Alpes, les lycées sont déjà équipés de portiques de sécurité

    C’est une des pistes envisagées par les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation pour renforcer la sécurité de tous les établissements scolaires en France, au lendemain de l’attentat d’Arras.

    Depuis 2016, la région a beaucoup investi afin de renforcer la sécurité dans ses lycées et empêcher les intrusions extérieures. Sur les 305 établissements publics dont elle a la gestion, 250 sont aujourd’hui équipés de portiques ou d’un #sas étanche surveillé par un gardien - selon la configuration du lycée - afin de mieux contrôler les entrées et sorties.

    La région a par ailleurs déployé la #vidéosurveillance dans l’ensemble des lycées publics dont elle a la gestion. Face à la hausse des faits d’incivilités, d’agression et de harcèlement, des équipes mobiles d’accueil renforcé sont aussi chargées de #contrôler les entrées et sorties, en lien avec les chefs d’établissements de certains lycées. À Givors (Rhône), par exemple, dans le principal lycée professionnel de la ville, des portiques ont été installés il y a de cela quatre ans. « Il y a un portillon d’accès pour contrôler les entrées et un portillon d’accès pour les sorties, explique un enseignant. C’est rassurant pour tous. »

    Pour pénétrer dans l’enceinte de l’établissement chaque matin, les élèves doivent impérativement avoir leur Pass’région en poche. Ils l’utilisent aussi pour déjeuner à la cantine et accéder à différents services (manuels scolaires, licence sportive, etc.). « C’est la carte à avoir pour entrer et sortir », confirme le professeur. En cas d’oubli ? La gardienne se charge de faire rentrer exceptionnellement l’élève. « Mais ils n’ont pas intérêt à oublier leur badge trop souvent, sinon à midi ils ne peuvent pas manger à la cantine », précise-t-il.

    ça a de la gueule ces écoles sanctuarisées.

    https://seenthis.net/messages/1021148

    #Meurtre_d'Arras #lycées #sécurité #portiques #école

  • Je vais vous raconter comment les élèves qui portaient des « abayas » ont été ciblées dans mon collège l’année dernière, @WiamBerhouma
    https://threadreaderapp.com/thread/1696547403011166265.html

    Car oui, ça a commencé il y a un moment déjà, bien avant les annonces de Gabriel Attal.

    Ça a commencé autour d’une « journée de l’élégance » durant laquelle les élèves étaient invités à venir habillés « selon leur définition de l’élégance ».

    Comme ils et elles veulent donc. 2/
    Certains sont venus parés de leurs plus beaux vêtements traditionnels (de vraies beautés 🥰).

    Des abayas et des qamis notamment, mais pas que. Différentes tenues traditionnelles d’Afrique, surtout du nord. 3/
    Ceux-là se sont vus refuser l’entrée dans le collège.

    Certains ont été renvoyés chez eux et n’ont pas pu aller en cours, d’autres ont été sommés de se déshabiller à l’entrée du collège (mais qui fait déshabiller des enfants dans un lieu public ?) 4/
    Un mode opératoire s’est ensuite mis en place :

    1. La CPE s’est mise à cibler à L’EXTERIEUR du collège toutes les jeunes filles qui portent le voile. Elle attendait qu’elles se dévoilent en entrant au collège pour les identifier et les soumettait ensuite à un interrogatoire. 5/
    2. Elle expliquait alors à ces collégiennes que leur robe est « religieuse » et qu’elles devaient la retirer et ne plus la remettre. C’était un ordre. L’interdiction était déjà là. 6/
    3. Quand l’élève refusait de se déshabiller ou de retirer sa abaya, elle était envoyée dans le bureau de la cheffe, qui poursuivait l’interrogatoire. (...)

    #école #écolières #collège #lycée #abaya #racisme

  • En débaptisant le lycée Angela-Davis de Saint-Denis, Pécresse jette de l’huile sur le feu
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/en-debaptisant-le-lycee-angela-davis-de-saint-denis-pecresse-jette-de-l-hui

    Par Marion Rousset

    Publié le 06 juillet 2023 à 15h46

    Le sens du timing est glaçant. À peine cinq jours après les obsèques de Nahel, tué par un tir policier mardi 27 juin à Nanterre, Valérie Pécresse a débaptisé le lycée Angela-Davis de Saint-Denis (93) pour le renommer Rosa-Parks – contre la volonté du conseil d’administration de l’établissement et du ministre de l’Éducation nationale. Alors que les braises de la colère sont encore chaudes, cette décision de la présidente de la Région Île-de-France sonne non seulement comme une inepsie, mais comme une provocation contre la jeunesse des quartiers populaires qui pleure la mort de l’un des siens. Au nom de quoi ? « Les différents propos d’Angela Davis critiquant la laïcité et la législation françaises nous amènent à proposer une modification de la dénomination de cet établissement », déclarait la Région en mars dernier.

    En ligne de mire, notamment, une tribune de 2021, signée par l’icône américaine des droits civiques et près de six cents universitaires de divers pays, dénonçant la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France », en particulier vis-à-vis des citoyennes et citoyens et des immigrés racisés. Oser critiquer un racisme systémique, en France, issu du colonialisme : voilà donc le principal reproche adressé à Angela Davis. Qui a surtout le tort d’être vivante et de continuer de s’exprimer, à la différence de Rosa Parks (morte en 2005), autre figure non moins radicale de l’antiracisme et pourtant présentée par la Région comme « un exemple et un modèle ». C’est à se demander de quel côté est l’irresponsabilité : alors que le gouvernement exhorte les parents des quartiers populaires à garantir le calme, jeter ainsi de l’huile sur le feu ? Il fallait oser…

    #Angela_Davies #Lycée #Cancel_culture

  • Non à l’instrumentalisation de l’enseignement professionnel - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/05/non-a-linstrumentalisation-de-lenseignement-professionnel

    Avec la réforme, les élèves de terminale seront confrontés au choix entre un stage prolongé en entreprises en vue d’une insertion professionnelle immédiatement après le bac, et un module de quatre semaines pour préparer une entrée en BTS. Qui choisira de renoncer à la rémunération, même faible, pour les études supérieures ?

    Cette mesure institutionnalise le tri social comme une fatalité. Les élèves défavorisés deviennent des agents économiques qu’il faut vite mener vers les marchés locaux du travail puisque l’État propose en plus de corréler sa nouvelle carte de formation sur les entreprises locales, au lieu d’assurer une vision globale qui permette aussi les mobilités.

    L’avenir des élèves pauvres est donc moins soumis à leurs aspirations qu’aux besoins du bassin où ils résident. Ce que l’on appelle la vision adéquationniste. Nous la refusons. Nous continuons d’affirmer que l’enseignement professionnel doit offrir aux élèves un enseignement équilibré entre matières générales (songez qu’ils n’ont toujours pas d’enseignement de philosophie) et formation professionnelle et qu’il n’est pas du rôle de l’État éducateur de surfer sur la misère sociale en fournissant aux entreprises une main-d’œuvre bon marché.

  • Lycées professionnels : 80 filières fermées dès la rentrée 2023, les professeurs touchés devront se réorienter
    https://www.francebleu.fr/infos/education/lycees-professionnels-les-professeurs-des-filieres-fermees-devront-se-reo

    Les enseignants qui verront leur spécialité fermée [vente, gestion administration] « pourront se diriger vers le professorat des écoles, vers les collèges » ou vers les nouveaux « bureaux des entreprises », créés au sein des lycées professionnels pour aider les élèves à trouver des stages. « Il y a des transferts, on va les encourager », a précisé le ministre de l’Éducation, qui affirme donc que les enseignants concernés changeront totalement de métier d’ici le mois de septembre.

    quand l’intellectuel de gauche fait le ministre...

    • La suppression des cours de techno en 6eme pose la question de l’avenir de la discipline et de certains professeurs.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/09/les-profs-de-technologie-indignes-et-inquiets-apres-la-suppression-de-leur-m

      Selon les établissements, les cours de technologie, dans lesquels les élèves apprennent notamment la prise en main d’un ordinateur (mot de passe, traitement de texte, recherches sur Internet…), oscillaient donc entre une heure et deux heures par semaine. « Une perte horaire importante pour ses professeurs qui devront parfois trouver un complément de service dans un autre établissement », explique Fabrice Cizeron, professeur au collège de Montalieu-Vercieu (Isère) et membre du bureau de l’Association nationale pour l’enseignement de la technologie (Assetec). Lui sera contraint, à la rentrée 2023, de donner des cours dans un second collège, à une heure de son domicile. André, à Cergy, ne sait pas encore où il effectuera le reste de ses heures.

      Mais ce sont surtout les professeurs #contractuels, nombreux dans cette discipline, pour qui l’incertitude plane. Lydie, qui enseigne dans un collège de Haute-Savoie depuis 2019, n’arrive toujours pas à y croire. Pourtant, à la rentrée 2023, son poste sera supprimé dans son établissement. Elle ne saura qu’en juillet si elle est affectée ailleurs. « Je vais avoir la boule au ventre jusqu’à l’été, admet-elle. J’aimais vraiment ce boulot, j’y suis venue par choix après une reconversion professionnelle », poursuit la quinquagénaire. Pierre, contractuel dans le département de l’Isère, partage son désarroi. « A la rentrée, mon employeur, ça va être Pôle emploi. Pour moi, c’est un #plan_social sur le dos des contractuels », peste ce professeur de 45 ans. Dans son collège, il y avait trois postes, dont deux occupés par des contractuels. Seul le titulaire restera en place à la rentrée 2023.

      #travail #management #éducation_nationale #lycées #lycées_professionnels #enseignants #restructuration #privatisation

      edit https://seenthis.net/messages/1002117

  • Des #lycées_professionnels pour le patronat

    Les entreprises n’ont « pas besoin [qu’un jeune] aille faire trois ou quatre ans » d’enseignement supérieur.

    (Macron)

    Pour porter ce rapprochement avec le patronat, les professeurs se verront proposer un « pacte » qui leur permettra d’être payés plus pour des missions nouvelles. Les enseignants volontaires deviendront l’interface entre les lycées, le capital et les partenaires du service public de l’emploi.

    Au programme : des remplacements de courte durée, la coordination de la réflexion sur l’évolution de la carte des formations dans chaque établissement, l’accompagnement des élèves vers l’emploi ou l’enseignement supérieur.

    Plusieurs syndicats n’y voient que « du mépris » et réclament mollement la reconnaissance des missions déjà effectuées.

    Chaque professeur collaborateur pourra avoir 7.500 euros brut annuels supplémentaires. Emmanuel Macron, a annoncé 1 milliard d’euros par an pour cette réforme adaptée au plus près des besoins du patronat. Soit 4 milliards au total pour l’éducation avec les annonces récentes sur les salaires enseignants, souligne-t-on dans l’entourage du ministre de l’Education, Pap Ndiaye.

    A partir de septembre, l’Etat offrira au capital des stagiaires, à raison de 50 euros par semaine (en classe de seconde et en première année de CAP), 75 euros (en classe de première et en deuxième année de CAP) ou 100 euros (en terminale).

    Cela « favorisera leur estime de soi », salue en pouffant le #Snetaa-FO, premier syndicat de l’enseignement professionnel, tandis que le Snuep-#FSU, dans un spasme, regrette qu’on « valorise le temps passé hors école ».

    Le patronat salue une meilleure adéquation à leurs besoins d’exploitation.

    (d’après Les Échos)

    #réforme_des_lycées_professionnels

  • Rosa-Parks ou Angela-Davis ? #Valérie_Pécresse et #Pap_Ndiaye se querellent sur le nom d’un #lycée à #Saint-Denis

    Face à un début de polémique, la présidente du conseil régional d’Ile-de-France a saisi le ministre de l’Education sur le choix du nom d’un lycée à Saint-Denis. Dans un courrier, consulté par « le Monde », Pap Ndiaye refuse d’y répondre, avançant des arguments historiques.

    L’affaire est partie d’une décision du conseil régional d’Ile-de-France : celle de changer le nom d’un lycée de Saint-Denis. Face à une polémique naissante, la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, a demandé au ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, de se déterminer sur ce changement de dénomination, indique le Monde dans un article paru mardi 18 avril. La réponse du ministre de l’Education nationale ne s’est pas fait attendre. Dans un courrier, consulté par le quotidien du soir, l’ancien universitaire a adressé « une fin de non-recevoir » à Pécresse. Une décision en partie fondée sur une « question de droit », mais surtout sur des considérations historiques.

    Au cœur de cette polémique : le lycée polyvalent de la Plaine, à Saint-Denis. Inauguré il y a six ans, l’établissement scolaire de 1 200 élèves « n’a toujours pas de nom officiel », rappelle l’article. Depuis son ouverture pourtant, élèves, enseignants et habitants, « tout comme le site de l’Education nationale », « le désignent du nom de l’écrivaine et militante américaine Angela Davis ». Une dénomination non prise en compte par la région Ile-de-France, seule autorité à pouvoir décider du nom officiel de l’établissement selon le code de l’éducation.

    Une figure « trop conflictuelle »

    Fin mars, Valérie Pécresse a alors relancé le débat. Elle a proposé de baptiser l’établissement du nom de Rosa Parks, une autre figure du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Une personnalité, selon elle, « plus consensuelle », écrit le Monde. « Le conseil d’administration du lycée avait pourtant validé le nom d’Angela Davis dès mai 2018, soutenu par le maire de Saint-Denis de l’époque », développe le quotidien. La proposition a fait réagir les enseignants de l’établissement, « choqués » de ne pas y avoir été associés. Face à ce début de controverse, l’ancienne candidate à la présidentielle a saisi le ministre de l’Education nationale et le préfet de la région pour trancher.

    Dans une lettre du 31 mars destinée à Pap Ndiaye, Valérie Pécresse avance notamment la « radicalité d’ex-Black Panthers » d’Angela Davis pour justifier son choix. Les prises de position de la militante sont, d’après l’élue, trop « conflictuelle[s] pour incarner la sérénité qui doit prévaloir dans un établissement scolaire ». Des arguments balayés par Pap Ndiaye dans sa réponse. Semblant « délaisser sa casquette de ministre pour reprendre celle de l’universitaire », note le Monde, le spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités estime que l’opposition suggérée entre Rosa Parks et Angela Davis est « trop simple ». Il rappelle aussi que de nombreux établissements scolaires puisent leur nom dans des références « qui ne font pas nécessairement consensus ».

    Une réponse loin de satisfaire la présidente du conseil régional d’Ile-de-France. Interrogée par le Monde, Valérie Pécresse a affirmé donner deux mois à la communauté éducative du lycée de Saint-Denis pour lui soumettre un nouveau nom. Faute de quoi, celui de Rosa Parks sera gardé.

    https://www.liberation.fr/societe/education/rosa-parks-ou-angela-davis-valerie-pecresse-et-pap-ndiaye-se-querellent-s
    #toponymie #toponymie_politique #dénomination #Rosa_Parks #Angela_Davis

    • Ile-de-France : sur l’impulsion de #Pécresse, la région débaptise le lycée Angela-Davis de Saint-Denis

      Malgré la demande de la région de changer de nom, le conseil d’administration de l’établissement avait conforté le 21 juin celui d’Angela-Davis. Puisque la région a autorité sur les lycées, la majorité de droite a voté ce mercredi 5 juillet : Angela-Davis sera remplacée par Rosa-Parks.

      Epilogue d’une polémique insensée. Le changement de nom d’un lycée de Saint-Denis avait fait du bruit dans la presse il y a déjà quelques mois. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, s’opposait à la décision du conseil régional d’entériner le nom de l’établissement scolaire en hommage à Angela Davis, pourtant choisi depuis 2018. La région a enterré le débat en débaptisant le lycée ce mercredi 5 juillet. La majorité de droite a en effet voté en commission permanente pour que le nom d’Angela-Davis soit plutôt remplacé par celui de Rosa-Parks.

      En guise de justification, l’ex-candidate LR à la présidentielle avait déjà donné le ton fin mars lorsqu’elle avait refusé une première fois d’entériner le nom de la militante, pourtant choisi dès 2018 par le conseil d’administration du lycée et validé par le maire de l’époque. En résumé : pas question pour elle qu’un lycée prenne le nom d’Angela Davis, dont elle fustige les positions « contraires aux lois de la République ». Il est notamment reproché à l’universitaire, aujourd’hui âgée de 79 ans, une tribune cosignée en 2021 dans laquelle elle déplorait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».
      « Course à l’échalote »

      Saisi par Valérie Pécresse à ce sujet, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a estimé en avril qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ». « De très nombreuses écoles et établissements portent déjà le nom d’Angela-Davis », avait ajouté Pap Ndiaye pour qui « le nom de l’établissement » de Saint-Denis est aussi « entré dans l’usage » depuis son ouverture en 2017.

      Qu’importe : la région Ile-de-France a décidé de n’en faire qu’à sa tête, jugeant que le ministre « a détourné les yeux de cette question et s’en est remis au choix de la région ». Et ajoute que le conseil d’administration du lycée a conforté le 21 juin le nom Angela-Davis. « Faute d’avoir reçu une nouvelle proposition », la région, qui a autorité sur les lycées, choisit donc de le nommer Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, qui faisait également partie de la présélection du lycée ». L’opposition communiste a dénoncé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      https://www.liberation.fr/societe/education/la-region-ile-de-france-change-le-nom-du-lycee-angela-davis-de-saint-deni

    • Au nom de la « #laïcité » et contre l’avis de Pap Ndiaye, Valérie Pécresse débaptise le lycée Angela-Davis

      Le conseil régional d’Île-de-France a voté, mercredi, pour débaptiser le lycée Angela-Davis, en Seine-Saint-Denis, et le renommer Rosa-Parks, malgré l’avis contraire émis par le ministre de l’éducation nationale.

      LaLa région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a finalement baptisé Rosa-Parks le lycée de Saint-Denis qui avait choisi le nom d’Angela Davis, à l’occasion d’un vote en commission permanente, mercredi 5 juillet. Le motif de cette décision : les positions de l’universitaire américaine, jugées « contraires aux lois de la République », à cause notamment d’une tribune de 2021 dans laquelle Angela Davis fustigeait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».

      Devant la bronca de l’opposition, la majorité de droite avait, dans un premier temps, suspendu le processus et annoncé, en mars dernier, saisir au préalable le ministère de l’éducation nationale. En avril, Pap Ndiaye a estimé qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ». Le 21 juin dernier, de nouveau, le conseil d’administration du lycée a appuyé le choix de nommer le lycée Angela-Davis.

      Mais Valérie Pécresse et sa majorité estiment aujourd’hui que, « faute d’avoir reçu une nouvelle proposition » de l’établissement et puisque la région a autorité sur les lycées, le nom Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis », doit être entériné.

      L’opposition communiste a aussitôt fustigé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      Nous republions notre article du 28 mars 2023, intitulé « Au nom de la “laïcité ”, Valérie Pécresse veut débaptiser le lycée Angela-Davis ».

      *

      Valérie Pécresse a fait marche arrière. Mercredi 29 mars, la présidente du conseil régional d’Île-de-France a finalement renoncé à soumettre au vote une délibération relative aux lycées franciliens. Sur le bâti scolaire, dont l’état est calamiteux par endroits ? Sur les agents techniques, en sous-effectif constant ? Sur les neuf lycées parisiens qui doivent fermer à la rentrée de septembre ? Rien de tout cela. Il s’agissait de changer le nom du lycée Angela-Davis de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), inauguré en 2017 et dont le titre n’avait jamais été entériné par la collectivité régionale.

      Devant l’indignation de l’opposition, Valérie Pécresse a annoncé vouloir d’abord saisir le ministère de l’éducation nationale et la préfecture « au titre du contrôle de légalité ». Ils devront déterminer si le nom d’Angela Davis répond à toutes les exigences d’une circulaire de 1988 « sur la dénomination des établissements » et à la jurisprudence administrative (notamment sur le trouble à l’ordre public).

      Voilà pourtant presque cinq ans que le conseil d’administration de l’établissement a voté cette dénomination à une très large majorité et que le nom d’Angela-Davis figure sur tous les documents du lycée, de la Région et de l’Éducation nationale.

      Mais pourquoi Angela Davis dérange-t-elle autant la présidente LR de la Région ? L’amendement préparé par le groupe majoritaire, essentiellement composé d’élu·es Les Républicains (LR), listait la « défense de la laïcité » et des « valeurs républicaines » ainsi que de la lutte contre « l’obscurantisme ».

      Dans l’exposé des motifs de cet amendement, la droite régionale détaille ses griefs à l’encontre de la militante américaine, figure de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Elle se voit reprocher d’avoir signé une tribune en 2013 contre l’interdiction du voile dans les crèches associatives ou d’avoir déclaré qu’une femme voilée pouvait être « plus féministe » qu’une femme qui ne l’est pas.

      « On considère qu’un certain nombre de ses prises de position ne sont pas acceptables, pointe l’entourage de Valérie Pécresse. Dans un lycée, on doit essayer de rassembler les élèves. » « Dans un lycée français, on doit apprendre à aimer la France », a expliqué mercredi la présidente.

      Vincent Jeanbrun, le président du groupe majoritaire au conseil régional, avance aussi auprès de Mediapart : « On peut retenir énormément de choses positives sur le parcours d’Angela Davis mais il y a aussi quelques zones d’ombre. On était loin d’un engagement universaliste dans la deuxième partie de sa vie. Elle a aussi été très proche des dictatures en URSS et à Cuba. »

      À la place, Valérie Pécresse et ses soutiens proposent d’attribuer au lycée le nom de Rosa Parks, une autre figure de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis. « Elle incarne tout aussi bien le combat contre la ségrégation raciale et elle s’est battue toute sa vie pour les droits de la femme et l’universalisme », justifie Vincent Jeanbrun. À l’inverse, conserver le nom d’Angela Davis – qui est toujours en vie – enverrait « un message désastreux à notre jeunesse et particulièrement aux jeunes femmes », estime-t-il dans l’amendement déposé.

      La position de la droite régionale est d’autant plus surprenante que depuis cinq ans, elle n’a pas exprimé la moindre réticence à l’égard du nom choisi par la communauté éducative du lycée. Début mars 2020, elle en avait même soumis l’approbation à l’assemblée régionale. Avant de retirer le rapport de l’ordre du jour, invoquant de simples vérifications administratives. « Pour moi, il n’y a aucun sujet, assurait Valérie Pécresse face aux inquiétudes des groupes de gauche. Le lycée s’appelle Angela-Davis, il a été nommé Angela-Davis, il n’y a pas de sujet. »

      En septembre 2019, l’ancienne ministre allait même plus loin. Interpellée à ce sujet par l’écologiste Bénédicte Monville, elle affirmait : « À aucun moment nous n’avons refusé d’entériner le nom d’une personnalité donnée à un lycée et cela ne nous viendrait pas à l’esprit, sauf si on appelait un lycée Adolf-Hitler. Là, nous aurions un droit de réserve et une opposition à formuler. » Et Valérie Pécresse de conclure : « Dites au proviseur du lycée de nous en saisir et nous entérinerons ces noms [sic]. »

      Trois ans plus tard, les promesses ont fait long feu. Valérie Pécresse a visiblement changé d’avis, même si son entourage assure qu’elle « donnera sa position demain [mercredi] après avoir écouté les arguments de chacun ». Alors que le code de l’éducation impose de recueillir leur avis, la droite régionale n’a averti ni la communauté éducative du lycée ni le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, qui s’en est vivement ému sur Twitter.
      Le corps enseignant « profondément choqué »

      L’indignation est plus grande encore parmi les enseignant·es mobilisé·es, qui se sont dit « profondément choqué·es » dans un communiqué. « Quelle vision des responsabilités et du fonctionnement démocratique peut découler d’une décision qui passe outre les engagements pris, les procédures officielles et l’expression collective et souveraine d’un vote ? », pointe le texte, cosigné par les sections Snes-FSU, Sud Éducation et CGT de l’établissement, qui dénonce par ailleurs les « incohérences » et le « jeu politique » d’une « droite en quête de symboles ».

      « Pour tenter d’exister politiquement, la droite régionale joue la diversion, commente Céline Malaisé, présidente du groupe communiste au conseil régional. Elle provoque une énième panique identitaire et attise la concurrence mémorielle entre deux femmes combattantes contre la discrimination raciale aux États-Unis. Cet amendement inacceptable et honteux doit être retiré. Ce lycée s’appelle Angela-Davis, c’est un état de fait, il est temps que la droite l’accepte. »

      À l’unisson, le conseiller régional socialiste Yannick Trigance dénonce un choix « absolument scandaleux » et « extrêmement choquant ». « Que le Rassemblement national se prononce contre la dénomination en hommage à Angela Davis, ça ne nous surprend pas, pointe le secrétaire national du PS sur les questions d’éducation. Mais que la droite se rallie à cette position… Ça traduit une dérive de la droite vers la radicalité et l’extrémisme et Valérie Pécresse n’y échappe pas. »

      Et Pap Ndiaye, qu’en pense-t-il ? Le ministre de l’éducation nationale connaît le sujet de près, lui qui a écrit Les Noirs américains : en marche pour l’égalité en 2009 et travaillé depuis trente ans sur la condition noire aux États-Unis et en France et la lutte contre les discriminations raciales. Contacté par Mediapart, il n’avait pas donné suite à l’heure où cet article a été publié. C’est maintenant à lui de se prononcer.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/050723/au-nom-de-la-laicite-et-contre-l-avis-de-pap-ndiaye-valerie-pecresse-debap

    • La région Ile-de-France change le nom du lycée Angela-Davis en raison des critiques de l’icône des droits civiques contre la France

      Valérie Pécresse a refusé d’entériner ce nom en pointant des prises de position des positions « contraires aux lois de la République ». Pap Ndiaye avait défendu une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue ».

      La région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse a baptisé mercredi 5 juillet Rosa-Parks le lycée de Saint-Denis qui avait lui-même choisi le nom d’Angela Davis, en raison des positions de cette dernière, jugées « contraires aux lois de la République ». La majorité de droite a voté en commission permanente cette dénomination officielle, « faute d’avoir reçu une nouvelle proposition » de la part de la communauté éducative du lycée, explique l’exécutif régional dans l’amendement adopté.

      A la fin de mars, la candidate LR à la présidentielle avait refusé d’entériner le nom d’Angela Davis, pourtant choisi dès 2018 par le conseil d’administration du lycée et validé par le maire de l’époque, en raison de prises de position critiques vis-à-vis de la France. En cause notamment, une tribune cosignée en 2021 par l’universitaire, aujourd’hui âgée de 79 ans, dans laquelle elle fustigeait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».

      Saisi par Mme Pécresse à ce sujet, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, avait estimé en avril qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ». « De très nombreuses écoles et établissements portent déjà le nom d’Angela Davis », avait ajouté M. Ndiaye, pour qui « le nom de l’établissement » de Saint-Denis est aussi « entré dans l’usage » depuis son ouverture, en 2017.

      Le ministre « a détourné les yeux de cette question et s’en est remis au choix de la région », estime cette dernière, qui annonce que le conseil d’administration du lycée a conforté le 21 juin le nom Angela-Davis. « Faute d’avoir reçu une nouvelle proposition », la région, qui a autorité sur les lycées, choisit donc de le nommer Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, qui faisait également partie de la présélection du lycée ».

      L’opposition communiste a fustigé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/05/la-region-ile-de-france-change-le-nom-du-lycee-angela-davis-de-saint-denis_6

    • Lycée Angela-Davis : les enseignants dénoncent un « coup de force nauséabond »

      La région Ile-de-France a voté pour rebaptiser un lycée « Rosa-Parks » contre l’avis du conseil d’administration de l’établissement. Une cinquantaine d’enseignants dénonce une instrumentalisation politique de Valérie Pécresse et demande aux intellectuels et aux citoyens un soutien massif.

      C’est par voie de communiqué que nous avons appris, le mercredi 5 juillet, la décision de la majorité de droite de la région Ile-de-France de renommer le lycée Angela-Davis en lycée Rosa-Parks, justifiée dans un amendement invoquant la « défense de la laïcité », des « valeurs républicaines » ainsi que de la lutte contre « l’obscurantisme ».

      Le 21 juin, le conseil d’administration de l’établissement avait pourtant bien, suivant les prérogatives transmises directement par le rectorat et le ministère, répondu à l’ultimatum posé par Valérie Pécresse. A la question de savoir si nous souhaitons que notre lycée se nomme « Angela-Davis » ou « Rosa-Parks », l’écrasante majorité des élu·e·s du personnel, des parents et des élèves a répondu « Angela-Davis ». Pour la deuxième fois, dans une sorte de sentiment d’absurdité, nous avons réaffirmé notre nom. Ce que la majorité régionale nomme une « absence de réponse » est en réalité une réponse qu’elle ignore volontairement.

      Lors de ce même conseil d’administration, et comme c’est le cas depuis maintenant près de cinq ans, aucun·e représentant·e de la région n’était présent·e. Or nous pouvions légitimement attendre des explications d’un membre de cette institution devant la représentation élue du lycée.

      Nous aurions aussi saisi cette occasion pour ré-alerter la région, parmi tant d’autres choses, sur l’état de délabrement des toilettes de notre établissement, qui, mal construites, sont constamment inutilisables pour les élèves, et ce depuis l’ouverture du lycée. Ou le niveau d’effondrement de la structure de notre lycée fleuron, dont certaines poutres tombent déjà au milieu des élèves. Si la majorité régionale souhaite tant nous aider dans nos missions, qu’elle commence par répondre à nos courriers et à nos multiples appels à l’aide sur ce délabrement de l’établissement.
      De l’instrumentalisation du lycée

      Ce changement de nom est le signe d’une priorité politique qui nous dépassent et nous consternent, mais ne nous laissent pas dupes : les enjeux éducatifs sont secondaires, Valérie Pécresse qui fustige les positions « contraires aux lois de la République » d’Angela Davis, instrumentalise notre lycée pour donner des gages à son électorat dans la course à la surenchère avec l’extrême droite. En rejetant cette icône, il s’agit ici de répondre au « wokisme » présumé d’un nom en le remplaçant par un autre jugé plus consensuel.

      Au-delà de l’absurdité historique et politique qui consiste à opposer Angela Davis à Rosa Parks, deux femmes noires féministes et antiracistes, nous refusons de défendre une vision tronquée des valeurs de la République qui opère un tri partisan parmi les figures de l’histoire et ignore ouvertement l’expression démocratique des élèves, des parents et des enseignant·e·s.

      Nous refusons cette décision justifiée comme souvent par la droite au nom d’une défense d’une conception dévoyée de la laïcité. Nous refusons d’être les victimes de cette basse manœuvre politique, et nous refusons que les quartiers populaires soient, d’autant plus dans le contexte actuel de mobilisation de la jeunesse après la mort du jeune Nahel de la main de la police à Nanterre, à nouveau stigmatisés et instrumentalisés par cette droite bourgeoise et conservatrice.

      Encore une fois, c’est la voix de notre jeunesse qui est ignorée : alors que les élèves, avec les parents et l’entière communauté éducative, avaient voté pour Angela Davis, on piétine leur expression comme si elle n’était rien. Alors que les élèves ont choisi une figure militante noire et féministe pour représenter leur lycée, on leur oppose l’argument odieux que leur choix n’est pas assez « français » ou « républicain ». En imposant une décision autoritaire et absurde à la jeunesse du quartier de La Plaine Saint-Denis, madame Pécresse ne fait que jeter de l’huile sur le feu et affiche clairement son mépris pour nous, nos élèves, et leurs familles.

      Nous sollicitons donc l’intervention de notre ministre Pap Ndiaye, garant des libertés démocratiques de notre communauté éducative, qui s’est déjà exprimé en avril en faveur du nom Angela Davis, pour s’opposer à ce coup de force nauséabond. Nous appelons également les intellectuel·le·s et citoyen·ne·s à exprimer publiquement leur opposition à ce qui pourrait constituer un dangereux précédent, qui dit quelque chose de la droitisation extrême d’une partie de notre société.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/lycee-angela-davis-les-enseignants-denoncent-un-coup-de-force-nauseabond-

    • Lycée Angela Davis débaptisé : sur France Inter, la militante américaine tacle Valérie Pécresse

      Durant l’été, Valérie Pécresse avait demandé de changer le nom d’un lycée de La Plaine Saint-Denis car des déclarations d’Angela Davis avaient été jugées « contraires aux lois de la République ».

      Une intervention inattendue, mais salutaire. Invitée de la matinale de France Inter ce lundi 20 novembre, l’activiste américaine et universitaire Angela Davis n’a pas manqué d’égratigner la présidente Les Républicains de la Région Île-de-France lors de ce passage en France.

      Il faut dire que la militante aujourd’hui âgée de 79 ans s’était bien malgré elle retrouvée au cœur d’une polémique politique durant l’été lorsque Valérie Pécresse avait refusé que le nom d’Angela Davis soit associé à un lycée de La Plaine Saint-Denis à cause de positions de cette dernière jugées « contraires aux lois de la République ».

      La décision avait alors été prise de remplacer le nom d’Angela Davis par celui de Rosa Parks, autre grande figure marquante de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Interrogée par Sonia Devillers ce lundi sur cette décision votée en commission permanente par la majorité de droite, Angela Davis a taclé poliment la droite française et Valérie Pécresse.

      « Je ne peux pas dire que le lycée ne doit pas être nommée Rosa Parks », a-t-elle d’abord expliquée après avoir rappelé que Rosa Parks « a participé à la campagne pour (s)a liberté » et qu’elle a fait « beaucoup plus que refuser de céder sa place dans un bus » en tant que « militante et progressiste ».

      « Pourquoi Rosa Parks convient à la droite française, mais pas Angela Davis ? », lui demande alors la journaliste. « Parce que la droite française ne sait pas qui est Rosa Parks », glisse alors Angela Davis en souriant.

      « C’est au fond lui donner raison »

      Une pique délicate mais qui a le mérite de mettre l’élue des Républicains face à l’absurdité de sa décision. En effet, le 5 juillet, Valérie Pécresse avait motivé cette décision en condamnant des déclarations d’Angela Davis sur la France. « Dans ces conditions et compte tenu du fait qu’Angela Davis est toujours vivante et qu’elle peut continuer de s’exprimer de manière très positive sur l’État français (...) Je crois qu’il est nécessaire que nous rejetions la dénomination du lycée Angela Davis », avait ironisé la présidente de région.

      À la place, Valérie Pécresse avait proposé le nom de Rosa Parks, « figure emblématique de la ségrégation aux États-Unis, qui faisait partie de la présélection » pour renommer le lycée.

      Parmi les propos relevés par Valérie Pécresse pour échanger le nom d’Angela Davis : « le racisme systémique de l’État français » dénoncé par la militante. Une phrase extraite d’une tribune cosignée par Angela Davis en 2021 sur la « mentalité coloniale dans les structures de gouvernance de la France ».

      Le changement de nom avait toutefois été épinglé par Éric Coquerel, député LFI de la circonscription du lycée. « Débaptiser le lycée Angela-Davis à Saint-Denis, dans ma circonscription, parce que cette grande figure de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis aurait dénoncé une certaine forme de racisme en France, c’est au fond lui donner raison », s’était-il permis de souligner.

      Tout comme l’opposition communiste au sein de la région Île-de-France, qui avait déploré dans un communiqué cette « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      Le ministre de l’Éducation au moment de la polémique, Pap Ndiaye, avait lui même jugé inopportun de procéder à un changement de nom de l’établissement quelques mois plus tôt et alors que le lycée porte ce nom depuis 2017.

      https://www.huffingtonpost.fr/france/article/lycee-angela-davis-debaptise-sur-france-inter-la-militante-americaine

  • À Sevran, des lycéens mineurs subissent plus de 30h de garde à vue et des humiliations après un blocage | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1681227962-sevran-lyceens-mineurs-subissent-30h-garde-vue-humiliations-

    Le 27 mars, Raja, Raian, Henri et Ousmane sont interpellés en marge du blocage de leur lycée à Sevran. Trois d’entre eux, dont deux mineurs, sont placés en garde à vue et subissent des humiliations. #Lycéens, parents et professeurs s’insurgent.

    #police

    • A Conflans, pas mieux :

      « L’enjeu ici, c’est la vision de la police qu’ont nos jeunes, fustige Corinne Grootaert, présidente du conseil local, à Conflans-Sainte-Honorine, du syndicat des parents d’élèves FCPE. On ne peut pas faire confiance à l’autorité si on estime qu’elle ment délibérément. Une erreur peut arriver mais la reconnaissance de cette erreur par l’institution policière est fondamentale. »

      Pour la représentante des parents d’élèves, le communiqué de presse de la préfecture des Yvelines n’apaise pas les tensions : « Il ne répond pas à nos interpellations. Les photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux ne justifient pas la violence qui a été opérée par les forces de police. »

      L’une des demandes de Corinne Grootaert auprès de la préfecture est notamment « d’entendre les jeunes » pour qu’une mise au clair soit faite « des deux parties ».

      Antoine Tardy, cosecrétaire académique du SNES-FSU de Versailles, syndicat des personnels enseignants des collèges et lycées généraux et technologiques, affirme avoir d’ores et déjà fait une demande auprès du rectorat pour « garantir la sécurité des élèves et leur droit citoyen fondamental de manifestation ».

      Contactée, l’académie de Versailles ne souhaite pas faire de commentaire à propos des événements du jeudi 6 avril, les fait s’étant déroulés « à l’extérieur de l’établissement ».

      https://www.mediapart.fr/journal/france/120423/arrestation-musclee-d-un-lyceen-conflans-sainte-honorine-aurait-pu-mourir

    • Conflans-Sainte-Honorine : la préfecture s’explique sur l’interpellation musclée devant un lycée
      https://www.huffingtonpost.fr/france/article/conflans-sainte-honorine-la-prefecture-s-explique-sur-l-interpellatio

      Dans un communiqué publié samedi 8 avril, la préfecture des Yvelines revient sur cette intervention : six policiers nationaux, en plus des agents municipaux, mobilisés à la demande du chef de l’établissement. Le texte explique que les forces de l’ordre, « pas équipées pour le maintien de l’ordre », ont été « encerclées » et visées par « des jets de projectiles » peu après 10 heures du matin, après qu’ils ont accompagné des « pompiers qui intervenaient pour une personne blessée au sein de l’établissement. »

      Dans ce contexte, la préfecture explique que les policiers - qui n’avaient pas manifesté leur intention de mettre fin au blocage jusqu’ici, selon le récit - ont alors procédé au « contrôle d’un groupe de jeunes d’où semblait provenir les projectiles. »

      « Un individu masqué ayant tenté de se soustraire au contrôle a été rattrapé par les policiers. Ce dernier, peu coopératif, se débattait, ce qui a contraint plusieurs policiers à le maîtriser au sol pour parvenir à le menotter », relate le communiqué, à propos de l’une des séquences polémiques. C’est à ce moment-là, indiquent encore les autorités, que certains policiers ont fait usage « d’une projection de gaz lacrymogène à main pour maintenir les jeunes hostiles à distance. »

      Concernant les #LBD, et les grenades lacrymogènes, la préfecture de police ne revient pas sur les scènes qui montrent des policiers viser des jeunes manifestement au niveau du haut du corps. Pour rappel, la procédure interdit aux policiers de viser la tête. Le communiqué précise simplement que les agents mobilisés ce jour-là n’ont pas fait usage de ces armes.

  • Lycéens mobilisés
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/lyceens-mobilises-4381736

    « Mon rêve dans dix ans, c’est même pas d’avoir un salaire un peu bien, c’est d’avoir de la bouffe et de l’eau. » Vianney

    Tous ont envie de se battre contre cette réforme mise en place grâce au 49.3, mais en allant manifester, tous savent qu’ils risquent d’être blessés. "Quand il y a des élans de foule et que tout le monde fuit parce qu’on entend des grosses détonations, j’ai l’impression que c’est la troisième guerre mondiale et j’ai peur, mais il y a une grosse adrénaline." Eve

    « On marche avec beaucoup de détermination mais aussi un peu de peur dans les yeux, par rapport à ce qui se passe politiquement, du déni de la démocratie. Là, dans l’immédiat, j’ai très très peur de la violence policière » Mandarine

    « Je suis politisée depuis que j’ai 6 ans, et maintenant que j’arrive à l’âge où j’ai le droit de sortir pour aller me battre, je n’hésite pas et ma génération elle est comme ça : de plus en plus jeune, on a conscience de ce qui se passe dans le monde. » Eve

    #lycéens #Paris

    • dans la foulée annonce de 500 millions de plus pour les bourses :-)
      le SNU en 2023 c’est 140 M€, avant de devenir obligatoire oour un budget prévisionnel approximé de 2 milliards, montant dont le sénat avait souligné l’importance de manière critique (mais cette fois ça ira, le reliquat non dévolu au x bourses ira à du gaz lacrymo et des GM2L et des heures supp et des primes de risques pour les schmidts)
      #SNU #Bourses #étudiants #Lycéens #jeunes #revenu

      édit titre de gauche stupide chez Politesse, c’est pas tant la pression de la jeunesse que la menace latente de voir le thème émerger comme conflictuel. une précaution, une anticipation, liée à la mobilisation actuelle, plutôt qu’une réponse, la modification des bourses avec budget augmentée est une réponse à la scandalisation rampante de la pauvreté des étudiant (les files au distribution alimentaire, quelques chiffres rendus publics, peu d’actions de lutte en tant que telles)

    • SNU obligatoire : simple report ou renoncement ?
      https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2023/03/30/snu-obligatoire-simple-report-ou-renoncement

      Comme les médias s’en font écho, l’annonce du caractère obligatoire du SNU est reportée sine die. En tous cas le président de la République a annulé le déplacement prévu à Toulon (comme l’annonce BFM Var) où il devait l’officialiser, concrétisant ses annonces précédentes.

      On comprend bien que cette annonce était inopportune au moment où les jeunes se mobilisent de plus en plus dans la rue, étoffant les effectifs des manifestants en relayant des salariés que la succession des journées de grève met en difficulté financière

      En tous cas, les Armées qui ne voulaient pas s’impliquer dans ce qui n’avait qu’une apparence militaire, l’uniforme et la levée des couleurs, sans avoir aucun apport à une mission de défense semblent avoir gagné, leur investissement dans le SNU ne devrait pas figurer dans la loi de la programmation militaire.

      Le caractère obligatoire reviendra-t-il à l’ordre du jour alors que les questions de faisabilité apparaissent difficilement surmontables, comme l’a montré le rapport du Sénat (voir Le Sénat met en exergue les difficultés à vaincre pour pouvoir généraliser le SNU) et que l’engagement d’une dépense nouvelle importante n’apparait pas en phase avec la volonté de réduction de la dépense publique affichée ? On peut en douter

      En attendant le SNU volontaire peine toujours à recruter, 32 000 jeunes seulement s’étant présentés pour pourvoir les 50 000 postes disponibles. L’opération de promotion concoctée par Sarah El Haïry, dont le Canard enchainé du 29 mars 2023 se fait écho sous le titre « Le SNU se met à nu »

      La caravane qui sillonne la France et s’installera dans 25 villes pour promouvoir ce SNU semble avoir un succès mitigé si on en croit Sud-Ouest qui titre « Service national universel : la caravane du SNU n’a pas attiré les foules à Périgueux » et mentionne « une cinquantaine de jeunes sont venus se renseigner et cinq volontaires se sont inscrits dans la journée, d’après les organisateurs »

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  • Qui a peur du grand méchant jeune ? | Mediapart | 28.03.23

    https://www.mediapart.fr/journal/france/280323/le-sms-de-darmanin-aux-prefets-attention-aux-jeunes

    La même prudence est à l’œuvre avec les mouvements de jeunesse. Une note des renseignements révélée lundi par Le Parisien prévenait l’exécutif : « Le sujet de la répression et des violences policières, largement repris par des élus et dans de nombreux médias, pourrait cristalliser la colère des jeunes. Ils pourraient alors être beaucoup plus nombreux à prendre part aux actions initiées le 28 mars. »

    C’est en réponse à cette inquiétude que le ministre de l’intérieur a enjoint [par SMS] au corps préfectoral de faire « attention aux jeunes » ce mardi. La veille, déjà, il leur demandait de ne prendre aucun risque en cas de mobilisation lycéenne ou étudiante. « Le message qu’il fallait comprendre, c’est : s’il y a des lycées bloqués, ne faites rien », traduit un haut fonctionnaire présent.