• La poésie de Mahmoud Darwich : ce qui reste quand la Palestine a trop perdu
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/221223/la-poesie-de-mahmoud-darwich-ce-qui-reste-quand-la-palestine-trop-perdu

    Elias Sanbar, traducteur du poète de Palestine Mahmoud Darwich, revient, textes à l’appui, sur le secours et la force de mobilisation d’un verbe arabe à nul autre pareil : espoir au creux de la désolation, amour au cœur des combats, terre natale et grand large…

    Aucune trêve des confiseurs à Gaza, aucune « paix des braves » à l’horizon dans une guerre qui, depuis les massacres du 7 octobre, a vu Israël passer du droit de se défendre à la prérogative de se venger. L’objectif de détruire le Hamas semble être devenu, sous nos yeux, celui de réduire le peuple palestinien.

    Face à une telle situation, qui réjouit les cyniques et désespère les autres, Mediapart a voulu, avant les « fêtes » ou prétendues telles, se hisser jusqu’à des sommets de lutte et de beauté : la poésie de Mahmoud Darwich (1941-2008). Né en Palestine alors mandataire, au nord-ouest de la baie de Haïfa, dans un village de la plaine d’Acre nommé Al-Birwa, Darwich n’aura cessé d’écrire sur les ravages de la dépossession – qui ne sauraient pour autant avoir le dernier mot : « Jamais nos exils ne furent vains, jamais en vain nous n’y fûmes envoyés. »
    Nous avons eu le désir d’entendre son traducteur, Elias Sanbar, que Darwich appelait le « poète parallèle » tant fut féconde leur amitié littéraire et politique. Cet entretien donne idée de l’archipel spirituel et combatif que constitue l’œuvre d’un rhapsode palestinien cultivant des chants à même de restaurer le « moi » collectif d’un peuple outragé, d’un peuple brisé, d’un peuple martyrisé, mais d’un peuple un jour libéré : « Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens. »
    Conçue tel un viatique en des temps effroyables, notre conversation avec Elias Sanbar, sur l’art et la manière de Mahmoud Darwich, se voudrait torchère dans les ténèbres : « Toi l’éclair, éclaircis pour nous la nuit, éclaircis donc un peu. »

    #Elias_Sanbar #Palestine #Mahmoud_Darwich

  • Al-Jazeera raconte dans quatre films de 12 minutes chacun (sous titrés en anglais), l’histoire de quatre chansons palestiniennes :
    A Ramallah, produite en 1959 par la radio jordanienne
    A Ma Mère, un poème de Mahmoud Darwich, mis en musique par Marcel Khalife en 1976
    Un Grand Bel Homme, une chanson qui remonte au mandat britannique
    Ghoubayshy, une autre chanson qui remonte au mandat britannique

    Songs for the Love of Palestine
    Al Jazeera, le 9 décembre 2020
    https://www.aljazeera.com/program/al-jazeera-world/2020/12/9/songs-for-the-love-of-palestine

    #Palestine #Musique #Musique_et_politique #Mahmoud_Darwich #Marcel_Khalife

  • https://philharmoniedeparis.fr/fr/programmation/les-week-ends-thematiques/week-end-mahmoud-darwich

    https://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/styles/minisite_primary_image/public/we-mahmoud-modernite-page-rubrique-minisite-950x650.jpg?itok=eua

    Hommages au grand poète palestinien, militant pour la cause de son pays, disparu en 2008 : la poésie de #Mahmoud_Darwich circule à travers chants, de Marcel Khalifé à Rodolphe Burger, du chœur d’enfants de Bethléem à un oratorio jazz conçu par Franck Tortiller.

    #palestine

  • Lettre à un ami à Gaza

    Les #mots peuvent-ils réparer le monde ? Inspirée de « #Lettres à un ami allemand » d’#Albert_Camus, une invitation poétique au #dialogue israélo-palestinien. Un #essai_littéraire_filmique, présenté hors compétition à la Mostra de Venise en 2018.

    « Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres. (N’oublie pas ceux qui réclament la paix) », écrivait #Mahmoud_Darwich, figure de proue de la #poésie palestinienne dans Pense aux autres (2007). Dans la bouche de l’actrice arabe israélienne Clara Khoury (La fiancée syrienne), le texte résonne comme un puissant #cri_politique. Alors que la poésie jaillit, le mur de béton érigé le long de la frontière avec la bande de Gaza défile en toile de fond. Aux reportages d’actualité sur le conflit israélo-palestinien se mêlent de poignantes lectures, par #Amos_Gitaï lui-même et les comédiens Makram Khoury et Hilla Vidor, de textes en arabe et en hébreu signés S. Yizhar, Emile Habibi et #Amira_Hass. Fervent défenseur de la paix, le cinéaste israélien s’est entouré d’amis pour composer cet essai littéraire filmique, présenté hors compétition à la Mostra de Venise en 2018.

    https://www.arte.tv/fr/videos/087427-000-A/lettre-a-un-ami-a-gaza
    https://www.youtube.com/watch?v=bHC6GsQzVbA


    #Israël #Palestine #lettre #guerre #paix #violence

    #Faire_monde à travers des lettres et de la poésie ?
    ping @karine4 @cede
    @reka

  • Lignes quotidiennes, par Akram Belkaïd : La chronique du blédard : Inscris, note, écris ou enregistre (hommage à #Mahmoud_Darwich)
    http://akram-belkaid.blogspot.com/2018/08/la-chronique-du-bledard-inscris-note.html

    La chronique du blédard : Inscris, note, écris ou enregistre (hommage à Mahmoud Darwich)
    _
    Le Quotidien d’Oran, jeudi 9 août 2018
    Akram Belkaïd, Paris

    Inscris…
    Note, écris ou enregistre. D’abord, la date. 9 août 2008. Ensuite, le lieu. Quelque part entre Ramallah et Bethléem. Note donc, écris ou enregistre qu’il y a dix ans, presque jour pour jour, disparaissait le Poète. Un adieu définitif aux roses de Galilée. Il est parti laissant les siens orphelins. Son peuple encagé, brimé, sans cesse violenté. Abandonné. Dix ans… Depuis, rien n’a changé ou, plus exactement, rien ne s’est amélioré. Tout a empiré. Qu’écrirait-il s’il vivait encore ? Quels cris de colère laisserait-il échapper ? Gaza assiégée et dévastée tant de fois, les miradors et les barbelés d’Hébron, les terres confisquées, le mur de béton qui divise les champs et empêche les récoltes, les oliviers brûlés, les incursions de nuit, les hauts parleurs qui crachent des mises en garde et des insultes en arabe, les enfants des camps aux rotules pulvérisées par les snipers, les brutes obscènes venues de Moldavie, les réfugiés qui ne cessent d’attendre et cette patrie qui reste interdite, toujours et encore.

  • « Je suis arabe car je parle arabe. Quant à mon appartenance à la nation arabe, quant à savoir si elle est fondée d’aspirer à l’unité, c’est une tout autre question. Je suis arabe, et ma langue a connu son plus grand épanouissement lorsqu’elle était ouverte sur les autres, sur l’humanité tout entière. Parmi les éléments de son développement, il y a le pluralisme. C’est ainsi que je lis les siècles d’or de la culture arabe. A aucune période de l’Histoire nous n’avons été totalement repliés sur nous-mêmes, comme certains voudraient nous voir aujourd’hui. Il n’y a pas de ghetto dans mon identité. Mon problème réside dans ce que l’Autre a décidé de voir dans mon identité. Je lui dis pourtant : voici mon identité, partage-la avec moi, elle est suffisamment large pour t’accueillir ; et nous, les Arabes, nous n’avons eu de vraies civilisations que lorsque nous sommes sortis de nos tentes pour nous ouvrir au multiple et au différent. Je ne fais pas partie de ceux qui souffrent d’une crise d’identité, ni de ceux qui ne cessent de se demander : qui est arabe ? Qu’est-ce que la nation arabe ? Je suis arabe parce que l’arabe est ma langue, et, dans le débat en cours, je mène une défense acharnée de la langue arabe, non pour sauvegarder mon identité, mais pour mon existence, ma poésie, mon droit de chanter. »

    Mahmoud Darwich, "Qui impose son récit hérite la Terre du Récit", Entretien avec le poète libanais Abbas Beydoun, Al-Wasat (Londres), N° 191, 192, 193, septembre-octobre 1995. Repris dans Mashârif (Haïfa-Jérusalem), n° 3, octobre 1995, traduit en français par Elias Sanbar pour le recueil La Palestine comme métaphore, Actes Sud, coll. Babel, 2002, p. 36.

  • #Mahmoud_Darwich : « Je n’ai nullement cherché à devenir, ou à rester, un symbole de quoi que ce soit »

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/mahmoud-darwich-je-nai-nullement-cherche-devenir-ou-rester-un

    Mahmoud Darwich, mon héros.

    n 2007, à l’occasion de la parution en français du recueil de poèmes Comme des fleurs d’amandier ou plus loin de Mahmoud Darwich, André Velter consacrait une émission de "Poésie sur parole" au poète palestinien. Elias Sanbar, traducteur de ce recueil, est au cours de l’entretien l’interprète de Mahmoud Darwich. Les poèmes sont dits en français par Mohamed Rouabhi. Des poèmes courts qui célèbrent les plus simples choses de la vie, que Darwich devait quitter quelques mois plus tard.

    Dans ses Entretiens sur la poésie, parus en 2006, celui que l’on surnommait « le poète de la résistance, le poète de la Palestine » disait :

    "Je n’ai nullement cherché à devenir, ou à rester, un symbole de quoi que ce soit. J’aimerais, au contraire, qu’on me libère de cette charge très lourde."

  • Une chaire Mahmoud Darwich à Bruxelles | L’Humanité

    La Belgique est le premier pays au monde à installer une chaire universitaire consacrée à l’œuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich.

    http://www.humanite.fr/une-chaire-mahmoud-darwich-bruxelles-631107

    http://img.humanite.fr/sites/default/files/styles/abonnez_vous/public/images/41426.hr_.jpg?itok=ueZDhr6D

    C’est un hommage très particulier que la Belgique a rendu aujourd’hui 25 janvier au poète palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008) : l’installation à Bruxelles d’une chaire universitaire, la première au monde, consacrée à son œuvre. C’est le résultat de la volonté commune de plusieurs institutions : la Fédération Wallonie Bruxelles, les Universités libre de Bruxelles et catholique de Louvain et le Palais des Beaux Arts (Bozar) où s’est déroulée la journée inaugurale, sous la houlette du président de la Fédération, Rudy Demotte, et de Leila Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine à Paris puis à Bruxelles, amie de longue date du poète. Comparant son aura à celle de Neruda ou d’ Aragon, elle estime que l’étude de Darwich est « plus opportune que jamais, après les séismes des attentats de 2016, car sa parole, au delà de la Palestine, nous parle de toutes les injustices et de toutes les violences, mais aussi de l’identité et du rapport à l’autre. Ce projet ouvre des perspectives de dialogue et d’espoir au lieu de laisser toute la place à la haine ».

    #Palestine #Mahmoud_Darwich #Belgique #poésie

  • Toujours l’hystérie du poème : le spectre de Mahmoud Darwich – Culture et politique arabes
    https://cpa.hypotheses.org/6016

    Vous qui passez parmi les paroles passagères
    il est temps que vous partiez
    et que vous vous fixiez où bon vous semble
    mais ne vous fixez pas parmi nous
    Il est temps que vous partiez
    que vous mouriez où bon vous semble
    mais ne mourez pas parmi nous
    Nous avons à faire dans notre terre
    ici, nous avons le passé
    la voix inaugurale de la vie
    et nous y avons le présent, le présent et l’avenir
    nous y avons l’ici-bas et l’au-delà
    Alors, sortez de notre terre
    de notre terre ferme, de notre mer
    de notre blé, de notre sel, de notre blessure
    de toute chose, sortez
    des souvenirs de la mémoire
    ô vous qui passez parmi les paroles passagères

    #cpa #mahmoud_darwich

  • Le «spectre» de l’espoir de #Mahmoud_Darwich
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/010516/le-spectre-de-l-espoir-de-mahmoud-darwich

    « Je continue à apprendre la marche difficile sur le long chemin du poème que je n’ai pas encore écrit », avait bien signifié, en préface à La terre nous est étroite, celui que son image publique a désigné « comme “le poète de la #Palestine” ». Dernier livre traduit à découvrir de Mahmoud Darwich, Présente Absence retrace et illumine sa vie par son œuvre en un stupéfiant entretien noué par lui-même avec son double créateur.

    #Culture-Idées #poésie_arabe #Sindbad

  • #Rita
    http://www.larevuedesressources.org/rita,2796.html

    [...] En effet, Darwich était seul, trop pudique pour évoquer sa vie privée, on ne lui a jamais connu de compagne... sauf cette fameuse Rita qui est venue hanter certains de ses recueils, Rita cet #Amour fulgurant, cette passion magistrale qui dura deux années et se solda par un échec car elle était juive, et la #Guerre de 1967 se chargea de briser leur passion : un arabe amoureux d’une juive, et vice-versa, c’était intolérable pour les communautés respectives, c’était trop beau pour que le monde (...)

    #Poésie

    / Poésie, #Palestine, Amour, #Mahmoud_Darwich, Guerre, Rita

    #Poésie_

  • Djerbahood
    http://www.djerbahood.com

    https://www.youtube.com/watch?v=EK650n8yDQE

    Après la Tour Paris 13, la team Itinerrance dépose ses valises dans un village traditionnel de l’île de Djerba, Erriadh.

    Véritable musée à ciel ouvert, Djerbahood est un village investi par des artistes venus du monde entier. Le village d’Erriadh à Djerba accueillera cet été les oeuvres d’une centaine d’artistes de trente nationalités différentes. Erriadh, lieu authentique et traditionnel, deviendra un espace d’expression pour chacun des artistes issus de cultures diverses.

    Galerie des œuvres
    http://www.djerbahood.com/portfolio

    Et celle-ci que je n’y trouve pas par #Mkt_Artwork aka #INKMAN


    Mural poème de Mahmoud Darwich_
    http://books.google.fr/books?id=Nz1TCy39aPQC&lpg=PA120&ots=zTVss5DZwQ&dq=mural&hl=fr&pg=PA119

    https://www.behance.net/mktartwork

  • Mahmoud Darwich, le Galiléen | MuCEM - Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée

    http://www.mucem.org/fr/node/1630

    De la Palestine, Mahmoud Darwich, né en 1941 en Galilée, a endossé tous les héritages : cananéen, philistin, hébreu, égyptien et perse, romain, grec, arabe... « Je suis arabe », lançait le poète pour célébrer l’identité plurielle de la Méditerranée. Sa patrie était sa langue pour chanter la mer, comme l’exil.

    Lectures en arabe et en français accompagnées par Franck Tortiller au vibraphone et Philippe Lacarrière à la contrebasse.

    Avec Dominique Devals (comédienne), Farouk Mardam Bey (éditeur, directeur de la collection Sindbad chez Actes Sud) et Elias Sanbar (ambassadeur de Palestine auprès de l’UNESCO, écrivain et traducteur de Mahmoud Darwich en langue française)

    #Mahmoud_Darwich #palstine #Poésie

    • LE DISCOURS DU DICTATEUR

      Certes, elles n’ont plus aujourd’hui l’aura qu’elles avaient encore il y a quelques années… Mais il est tout de même étonnant de constater que les grandes voix poétiques arabes se tiennent à distance, très critique, des #soulèvements arabes. Au Bahreïn, Qassim Haddad, auteur avec Amin Saleh en 1984 d’un manifeste qui fut une véritable « révolution » poétique, n’est guère sorti de son silence que pour condamner, au tout début des événements, les excès des révolutionnaires (Voir la référence en arabe). Réticent vis-à-vis de ce qu’on appelle le « #printemps_arabe », Adonis l’est encore plus par rapport à « ce qui se passe en #Syrie et qu’on appelle révolution [et qui] n’en est pas une. Il se passe des choses contraires au principe même d’une révolution. » Mais c’est encore « le dernier communiste », l’Irakien Saadi Youssef, qui est le plus cruel avec son poème se moquant des poules caquetant « Printemps arabe, Printemps arabe ! »

      Qu’aurait pensé de tout cela Mahmoud Darwich, disparu au début du mois d’août, il y a cinq ans déjà ? Quel parti aurait-il pris dans ces soulèvements qui laissent si peu de place, en apparence du moins, à la question palestinienne ? La réponse se trouve dans les écrits qu’il a laissés, et dans les lectures qu’ils susciteront, longtemps encore. Certains textes plus que d’autres, à certains moments et dans certaines circonstances.

      la suite :
      http://orientxxi.info/magazine/mahmoud-darwich-for-ever-le-discours-du-dictateur-0328

  • Le paradis c’est exactement ici

    Tu vas dans un sens qui plaît à la #sécurité_israélienne : direction les #territoires_occupés. Tu passes moins d’heures au #checkpoint. La route traverse la ville de #Qalandyia, le chauffeur t’indique le #camp_de_réfugiés. Des personnes vivent ici depuis 1948 –une vie de déterré- d’autres viennent d’arriver. C’est de là que descendent les gamins qui lancent parfois des pierres. Il y a 2 mois, en réaction à la mort d’un gamin assassiné, il y a eu des jets de gravats contre les miradors. Comme punition collective, les israéliens ont posé des blocs de béton. Résultat : le checkpoint est plus lent à passer ; le chaos interminable aux heures de pointe. La frustration des gens augmente et le ras-le-bol devant les discriminations, les tracasseries des soldats, éreinte. La ville est prise dans un étau, le mur l’a entouré. C’est invivable. Pourtant, ils tiennent.

    #Ramallah Dream

    Tu montes vers Ramallah. Paysage d’une ville nouvelle. Ramallah récolte des capitaux étrangers grâce à la politique économique de l’ancien premier ministre #Salam_Fayyad. Une grande partie de l’aide des pays donateurs y arrive. La ville est en plein(e) boom (bulle) économique. Les grues des immeubles en construction sont nombreuses, les immeubles de plus de 10 étages légion. Jolis cafés, boutiques coquettes, restaurants sélects ; tiens, même un hôtel Mövenpick – Ouvert en 2010, les israéliens ont immédiatement interdit l’importation des célèbres glaces de l’enseigne – enfin de vraies raisons sécuritaires !- Pas un diplomate suisse pour protester contre l’outrage, on achètera quand même votre technologie militaire, soyez sans crainte- Ramallah en jette par son dynamisme, mais on peut penser, comme certains analystes, que les israéliens contrôlent stratégiquement ce développement. Laisser grandir Ramallah lui laisser des attributs, ne serait-ce pas en faire de facto la petite capitale des territoires occupés ? Multiplier simultanément, pour les palestiniens de #Jérusalem_Est les entraves, les vexations, tout faire pour les décourager puis les chasser facilement, délégitimiser l’idée de deux états avec Jérusalem pour capitale ? Au droit au retour que demandent les Palestiniens les israéliens répondent par les expulsions devant le mur qui déblaie les paysans devant soi et avale la terre. #Israël tient la #Palestine à la gorge, laisse passer un peu d’air, serre plus fort au besoin. Lis Benjamin Barthe : "Ramallah Dream" (éd.Découverte 2011). Tu ouvres grand les yeux. La résistance de ce peuple est hallucinante.

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    Un modèle de #colonisation

    De fait, israël est partout. Ton shawarma vient d’israël, ton halva, ton agneau ton poulet, ton boeuf, tes aubergines, tes carottes, viennent d’israël, ton jus d’orange, ton café, ton chocolat, tes glaçons viennent d’israël. Ton Mars ton lait ton Kit et Kat viennent d’israël. Tout ce qui entre est d’israël, sujet au bon vouloir du prince. En sens inverse, tout ce qui vient des territoires occupés est étiqueté israël, en violation encore du droit international. Si israël ne reverse pas aux Palestiniens mensuellement le produit des taxes qu’elle perçoit à son compte, c’est la banqueroute immédiate pour l’Autorité Palestinienne. La dépendance économique est totale. La sujétion militaire aussi : en deux minutes, les forces d’israël seront au palais présidentiel, feront tomber Abbas, si elles le veulent. Les policiers Palestiniens ne sont pas armés. La Palestine, c’est la cour d’une prison. Certains sont dans la cour, d’autres dans des cellules d’autres dans le placard de leur cellule. Certains dans un sac dans le placard. La #résistance de ce peuple est hallucinante.

    Pour un clic ou pour un rien

    #Facebook est la fenêtre de la prison derrière laquelle des gamins agitent des mouchoirs. Le 8 novembre, 30 palestiniens ont été arrêté, dont un grand nombre des jeunes filles, parce qu’elles tapotaient des slogans entre deux mots d’amour sur le net. La plus forte armée du monde fracasse les portes des maisons pour sortir du lit des kids de 12 ans qui pourraient être tes fils et tes filles si tu avais oublié de leur mettre le contrôle parental, et qui ont écrit Fuck Israël sur leur mur virtuel – les gros terroristes !-. Un mur virtuel face au gros mur et aux "raisons sécuritaires" qui cassent leur vie pour vrai. L’armée israélienne pourchasse les gamins, les prend en photo et les arrête pour un clic ou pour un rien. Elle les tue aussi. Arbitrairement, par ennui, stratégie ou accident.

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    Le paradis c’est exactement ici

    Fadwah t’emmène de nuit à Jéricho avec ses filles. Elle te montre sur les collines les colonies illégales : ici Ariel, ici Ma’ale Adumim, ici encore une colonie et une autre, comme de petits Los Angeles sur la terre colonisée, toujours en hauteur, toujours au-dessus. Comme à Hébron où les soldats sont sur les toits avec les colons, et balancent sur les palestiniens en-dessous d’eux tous ce qui leur tombe sous la main ou leur urinent dessus. Plus loin un camp militaire ; là où il y a de grosses lumières ; c’est une source d’eau accaparée. Là une prison, ici une route barrée, et derrière ces murs un centre militaire délivrant des autorisations de passage au compte-gouttes. Ce territoire est mité, bouffé par les installations d’occupations militaires et les colonies illégales en regard du droit international. Mais Israël pisse à la raie du droit international. Trop de radicalisme rend con, pas assez de radicalisme complice. L’écoeurement monte. Tu te demandes comment ils font pour respirer dans cet espace confiné, résister. Dans la voiture monte une clameur sur une chanson de Faïrouz, voix fortes. أنا لحبيبي وحبيبي إلي Je suis à mon amour et mon amour est à moi. Les filles tapent dans les mains, il faut bien se lâcher, sinon on devient dingues ici. Tu lis cette inscription sur le T-shirt de l’une d’elle –humour palestinien-

    « Paradise is just where you are ». Le paradis c’est exactement là où tu te tiens.

    Retiens bien la leçon.

    C’est quand que le Dalaï Lama ou Frère François viennent faire une visite à Ramallah ?

    Texte de Sylvain Thévoz.

    http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/10/temp-ef443a12c178d312f37f79c259d0ce66-249638.html

    • ... suite... toujours sur le blog de Sylvain Thévoz...

      Rouages de la #domination

      Avant le passage du checkpoint de #Qalandyia. Une femme te dit : tu vas aller sur ma terre. Moi je n’ai plus le droit d’y aller. Tu viens de l’autre bout de l’Europe et tu peux voyager avec facilité. Je n’y ai plus accès. Elle habite à 10 kilomètres de chez elle, de l’autre côté du mur. Un jour, elle a pu obtenir une autorisation pour le franchir. Elle s’est rendue avec une amie sur son terrain pour voir sa maison. Des personnes lui ont demandé ce qu’elle faisait là. Elle a dit qu’elle admirait la nature. Elle ne pouvait pas dire pourquoi elle était là. On l’aurait chassée. Des gamins habitent à 20 km de la mer Méditerranée. Ils n’y sont jamais allé. Des vieux ne l’ont plus revue depuis 60 ans.

      Pendant le passage de Qalandyia. Tu comprends petit à petit le tourbillon administratif et ses complexités. 1) Les résidents des #Territoires_occupés ont une #carte_orange, ils ne peuvent entrer dans le bus et passent à pieds le checkpoint, leurs automobiles ont des #plaques_vertes, et ne sortent pas des territoires. 2) Les résidents « permanents » de #Jérusalem ont des #cartes_d’identité_bleues, leurs automobiles ont des #plaques_jaunes, elles peuvent entrer dans les territoires occupés. Obtenir toute pièce administrative est un chemin de croix.

      Un seul peuple, régi arbitrairement par le découpage d’un #mur et l’occupation. La #séparation du mur impose des statuts complètement différent. L’ordre administratif impose à des familles d’être séparées, de ne plus pouvoir se voir ; à des villageois de perdre l’usage de leurs champs. Ce dernier est juste de l’autre côté du mur, mais il faut un détour de 45 kilomètres, franchir un checkpoint, pour y rentrer, à des heures spécifiques, étriquées, et toujours au risque des brimades, refus, pertes de temps imposée. Tu lis René Backmann, un mur en Palestine (Folio, 2009). Lire, comprendre, avoir bien visible devant les yeux ces rouages de domination. Ici, ça malaxe et broie de vies. Le soleil brille, l’air est si doux. Des chats jouent dans la rue.

      Passage de Qalandyia. Les #militaires_israéliens montent à trois dans le #bus, gilet pare-balle et arme en bandoulière. Ils contrôlent les documents de chacun-e-. Avec rudesse. Une jeune soldate demande du menton à un homme de retirer la casquette de sa tête, ce qu’il fait. Il la remet. Elle lui demande de la retirer une deuxième fois, ce qu’il fait encore. Il te glisse doucement : « they are crazy ». Ils demandent à une femme au fond du bus de sortir. Elle ne veut pas. La soldate insiste pour qu’elle sorte. Elle gagne du temps. Les passagers du bus la soutiennent. Les #soldats vont parler au chauffeur du bus et s’en vont. Le chauffeur du bus se lève. Il demande à la femme de sortir. Elle y est obligée, prend son enfant sous le bras. Les soldats l’entourent à 4. Le bus repart. Un homme engueule le chauffeur du bus durant le reste du voyage.

      Après le passage de Qalandyia. Dans le bus, une mère de famille qui revient de #Gaza, y travaille comme pédiatre. Gaza-Ramallah : 83 kilomètres. Des familles entière séparées. Pour aller à Gaza elle doit passer par la Jordanie, puis de là en Egypte, avant d’entrer dans la bande par le #poste_frontière. C’est comme si, pour aller à Berne, tu devais passer par Paris en avion et entrer par l’Allemagne (en beaucoup plus compliqué risqué et coûteux). Les comparaisons sont faiblardes et bancales, car tu es libre, toi.

      Sa voisine enseigne à l’université Al-Quds (Jérusalem). Excédée de tout, fatiguée, mais avec une rage qui ne laisse pas place au doute. Elle vient d’aller voir sa sœur malade à Bethléem. Pour cela, il lui faut sortir de #Ramallah, passer le check-point de Qalandyia, entrer à Jérusalem, passer le checkpoint de #Bethléem, et rebelote dans l’autre sens pour rentrer chez elle. 6h minimum de déplacement pour aller de Genève à Morges. Elle parle de l’interminable attente pour avoir cette autorisation pour entrer seulement 24h en Israël. Pendant ce temps, sa sœur meurt. Elle lui parle par téléphone. Elle dit : je suis résolue, je n’arrêterai pas de lutter jusqu’à la fin de l’occupation, mais je me sens aussi comme un hamster qui se démène dans sa cage. Jusqu’à quand ?

      Des gens vont à l’hôpital en Israël. Ils obtiennent des autorisations de 24h. Pour faire les examens, rester en observation, recevoir les résultats, il leur faudrait le double et plus. #Humiliations en passant aux checkpoints où il n’y a pas de contacts humains. Une voix derrière une paroi dit : tu poses tes affaires là, tu avances de quatre pas, tu lèves les mains. Tu avances de huit pas. Bien. Une voix lui crie dessus si elle ne fait pas exactement ce que la voix veut qu’elle fasse. Tu recules de huit pas ! (c’est donc cela ce qu’ils appellent processus de paix) Une voix qui la rend pareil à une chose. Une voix qui se protège d’elle-même peut-être, de sa propre humanité, derrière la cloison. Les gants en plastique sur sa peau. Elle dit : être traité comme moins qu’une chose. On prend plus soin du matériel que des gens ici.

      A la sortie de Qalandyia, l’embouteillage est monstrueux. Chaos de voitures et de bus qui se poussent. On reste deux heures coincé à parler. Sa fille l’appelle, elle veut savoir quand elle sera rentrée à la maison. Elle dit : bientôt...

      J’arrive.

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/11/temp-f9afa4438e6215f437d22345b4dd3f28-249691.html

    • ... suite...

      Prier en athée

      Comment cuisiner une bonne #colonie ? D’abord avoir une bonne casserole bien étanche, ne rien laisser sortir ni entrer que l’on ait décidé. Avoir de bonnes valves bien serrées pour pouvoir réguler la pression et un contrôle sur le feu, laisser mijoter à feu doux. Quand la pression est trop forte, ouvrez un peu les vannes ou baissez le feu doucement. Voilà, comme ça, vous pouvez aussi rajouter un peu d’huile, arroser le tout de sauce grasse, ça rend le dessus du panier plus docile et le bouillon plus digeste. Servir chaud mais pas trop. Ne jamais laisser refroidir surtout. Vous devez maintenir la #pression. Un conseil : si vous en avez les moyens, fractionnez, divisez le contenu et cuisinez-le dans quatre casseroles séparées. Il n’en sera que plus tendre à traiter. Montrez toujours bien qui est le chef et qui tient la spatule.

      La colonie, une économie

      Passer le checkpoint à pieds, dans les longs couloirs à bestiaux : 80mètres de tubes grillagés qui avalent tous les matins leur quota de travailleurs sous-payés et les recrache au soir après les avoir bien digérés fragmentés et malaxés dans ses entrailles durant la journée. L’économie du #mur est bonne pour Israël. Les coûts de construction, ce sont les USA qui les paient. Les gains, c’est l’économie locale qui les prend. Le #contrôle_social est maximal. Les palestiniens qui veulent obtenir un permis de travail en Israël doivent avoir au moins 35 ans, être marié, avec des enfants, n’avoir pas eu, sur trois générations, un proche qui ait tiré une pierre ou eu maille à partir avec la puissance d’occupation ; cas échéant, le permis est refusé. A la moindre incartade, il est retiré. Très bon incitatif pour se tenir à carreaux en toute occasion. Les #droits_du_travail sont régulièrement violés, il y a très peu de risques de plaintes. Si plaintes il y a, peu de chance qu’il y soit donné suite. La compétition entre travailleurs sous-payés est forte. La #main_d'oeuvre palestinienne est petit à petit remplacée par des chinois, philippins, etc., Un bon business que ce mur finalement. Pareil pour l’#eau. Les puits sont confisqués. Entourés d’une haute barrière. L’eau est ensuite revendue à ses propriétaires expropriés. Même business pour les #oliviers arrachés sur le tracé du mur. Rien à dire : une colonisation bien en place, ça rapporte. Et moins ça conteste, moins ça résiste, plus c’est rentable.

      Les #bédouins sous la tente. Feu de bois pour faire cuire à manger : riz et poulet dans de larges casseroles. Tu te demandes ce que les moutons peuvent manger : pierre et terre ocre à perte de vue sans une mèche d’herbe. Grillages à perte de vue : tu te demandes comment les bédouins peuvent encore bouger. A la nuit ça chante et ça danse. Tu te demandes comment ça peut encore danser et chanter. On t’offre le thé.

      #Hébron

      Les gamins lancent des #pierres tous les jours, mettent les bouchées double le vendredi. Le déroulement est le suivant : un colon colle un gnon à un gamin ou pire.... Le gamin rentre chez lui. La nouvelle se répand. Les petits descendent dans la rue et caillassent le checkpoint pour venger leur copain. Les soldats sortent en nombre : #grenades assourdissantes et #gaz_lacrymogènes : le grand manège. Les gamins se déplacent et caillassent les soldats depuis un autre endroit. Et ça dure ainsi une partie de l’après-midi et de la nuit, à jouer au chat et à la souris dans la vieille-ville. Les marchands continuent de vendre, les passants de passer. Scènes surréalistes au milieu des étals. Une femme court avec sa poussette entre pierres et gaz pour faire son chemin. Un oiseleur, tranquille, ne bouge pas. Il reste sur sa chaise devant sa devanture, comme si de rien n’était. C’est le quotidien. Avec les pierres, les gamins lancent des insultes. Les mots fusent comme des noms d’oiseaux. Les marchands engueulent les petits quand les pierres les frôlent. C’est mauvais pour le tourisme, (pas plus de 40 personnes par jour), mauvais pour les affaires, mais c’est l’#intifada, la #résistance. Les marchands sont solidaires des petits qui zigzaguent dans le marché pour se planquer. Jets continus. Jours après jours, ça ne faiblit pas. Malgré les caméras partout, dans les coins, sur les toits, sur les tours, dans la mosquée, sur les casques des soldats. Il y a ces kids qui ramassent les pierres et à 40 mètres visent quelque part entre casque et gilet pare-balle sans parvenir à toucher. Les explosion de rages jubilatoires se paieront cash, c’est sûr. En attendant, ils font le V de la victoire. Une petite fille sur le chemin de l’école met un mouchoir devant son nez.

      Prier en athée

      Un soldat traverse la rue en courant. Il marche sur une pierre que les gamins ont lancé, se tord la cheville et grimace. Les commerçant rient mais se détournent pour que les soldats ne les voient pas. La rue entière trouve le soldat ridicule et lui aussi doit sentir qu’il l’est, maladroits et pataud, bêtement méchant à suer derrière des gamins sous les pierres. Mais il doit agir comme un soldat, protéger les colons qui viennent se mettre au milieu des palestiniens et les harceler pour qu’ils partent, parce que dans une écriture mythique d’un récit historiquement non attesté il se trouverait là le tombeau de quatre patriarches et matriarches. Adam, Eve, Abraham, Sarah, Isaac, Rebecca, Jacob et Léa. Sur ce point fictif, tout le monde est d’accord, c’est un lieu saint pour les trois religions. Sur ce tombeau des patri-matri-arches se trouve une mosquée, une synagogue ; et ce fût un temps une église. Aujourd’hui musulmans et juifs y prient côte à côte dans le même lieu, mais désormais séparés par des portiques de sécurité et l’armée. Tu y entres pour y prier en athée. Si cela a été possible hier pourquoi cela ne le serait-il pas demain ? Le samedi, les juifs prient dans la mosquée, mais ne prennent plus soin, dit l’imam, d’enlever leurs chaussures en entrant...

      La #poésie vaincra

      Le poète #Mahmoud_Darwich a sa tombe dans un musée en forme de livre à Ramallah. Dans une salle : ses affaires personnelles, lunettes, stylo, cafetière. Il en était addict au café, et pouvait dire, selon le café qu’on lui servait, à sa saveur, à qui il avait à faire. Un film passe en continu où subitement, en lisant, il se met à pleurer. Le public de l’assistance se lève, l’applaudit. Il pleure encore plus, essuie ses larmes et tout en les essuyant, doucement d’abord, puis de plus en plus fort, recommence à lire. Sur sa tombe, il n’y a pas de combat d’appropriation, non, ici c’est très calme. Il flotte un air doux, passage des oiseaux et du vent. Deux vers entêtants reviennent en boucle : « Ce siège durera jusqu’à ce que nous enseignions à nos ennemis Quelques morceaux choisis de notre poésie anté-islamique. » et : « Lui ou Moi. Ainsi débute la guerre. Mais elle s’achève par une rencontre embarrassante, Lui et Moi. »

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/13/comment-tu-aimes-249762.html

  • Un coffret marque la première décennie d’excellents joueurs palestiniens de ‘oud
    http://www.etatdexception.net/?p=4521

    "#le_Trio_Joubran est peut-être le représentant palestinien le plus connu de ‘oud, un instrument arabe traditionnel à cordes. Trois frères issus d’une famille de musiciens et de luthiers de Nazareth, les Joubran, ont célébré leur dixième anniversaire à jouer ensemble en sortant un coffret luxueux, intitulé sobrement The First Ten Years, proposant à la fois un catalogue d’anciens morceaux et de nouvelles (...)

    #International_/_Post_Colonialisme #Vidéos_&_Sons #'Oud #Mahmoud_Darwich #Palestine