• À celles et ceux qui ont marché à Sainte-Soline - expansive.info
    https://expansive.info/A-celles-et-ceux-qui-ont-marche-a-Sainte-Soline-3904

    L’installation du campement et le passage du convoi nous montrent : premièrement qu’entre planification minutieuse dans une composition large et improvisation réactive, il est parfois possible de déjouer un dispositif asymétrique. Et que deuxièmement, nous sommes plus forts en mouvement. Cette intuition est renforcée par la tournure des événements du lendemain où d’une certaine manière, la conflictualité et l’affrontement se sont figés dans une guerre de positions, visiblement regrettable pour nous.

    Si l’on oriente maintenant le regard sur le samedi, nous pouvons comprendre que la répétition tactique entre la première bataille de Sainte-Soline et la deuxième apparaisse comme une grande erreur. Au sortir de l’événement, nous peinons à refaire le fil qui nous a mené là. Malgré le bon sens qui voudrait qu’on ne tente pas deux fois le même coup, c’est comme si une réduction progressive des possibilités en entonnoir nous avait poussé à reproduire le même mouvement.
    D’une certaine manière, nous n’avons pas su faire évoluer le déploiement tactique des cortèges depuis le rassemblement d’octobre. Dans cette rase campagne où les étendues s’étirent à perte de vue, il n’y a pas une infinité de voies possibles. C’est pourquoi, ce jour-là nous pensions à nouveau aller aux abords de la bassine, pour tenter de l’encercler, et d’y accéder si la situation le permettait. Nous n’étions cependant pas prêt.es à y pénétrer coûte que coûte.

    Avec les contraintes topographiques que l’on connaît - une vaste étendue à découvert pour accéder à la bassine en surplomb - la difficulté était de réussir à créer la surprise. Mais dès lors que nous avions annoncé publiquement aller à Sainte Soline et/ou Mauzé sur le Mignon, nous ne pensions pas garder un quelconque secret sur les objectifs de la journée. Le camp étant en dehors de la zone rouge, nous étions inquièt.es de la possibilité de se retrouver bloqué.es et de se heurter à un dispositif en bord de zone rouge, provoquant un affrontement à des kilomètres de la bassine. La Préfecture pouvait légalement nous arrêter devant la zone rouge, mais la gendarmerie avaient tiré les leçons d’octobre. Au matin, nous avons constaté avec soulagement que les ponts aux abords de Vanzay étaient libres. En établissant un fortin autour et dans le chantier de la bassine, l’état-major de la gendarmerie s’est assuré une position défensive forte. Le « fortin » était prévisible, malgré cela, nous avons manqué de temps et de créativité pour communiquer et déjouer cette situation. Il était difficile de forcer les gendarmes à sortir de la bassine. Les canalisations font partie de l’ouvrage, nous le disons régulièrement, mais les difficultés techniques pour les désarmer ne permettaient a priori pas d’en faire un objectif partageable par des dizaines de milliers de personnes.
    Malgré tout, nous avons pensé que si nous parvenions jusqu’à la bassine, le nombre nous permettrait de l’encercler et que le pourtour serait émaillé d’approches d’ordre divers, ce qui aurait permis éventuellement d’arracher de nouveau les grilles et de stopper, au moins temporairement, les travaux pendant quelques temps.

    3. Changement d’échelle
    Le 25 mars marque un bond dans la participation au mouvement contre l’accaparement de l’eau. Comment se coordonner et continuer à se déplacer ensemble en tenant compte de ce changement d’échelle ? Le grossissement considérable des cortèges implique l’évolution des modes de transmission de l’information et de prise de décision collective, avant et pendant la manifestation. Évolution que nous avons mal anticipée.

    https://seenthis.net/messages/996856

    #tactique #manifestation #Sainte-Soline

  • Réforme des retraites : « La décision du Conseil constitutionnel s’impose mais, parce qu’elle est mal fondée et mal motivée en droit, elle ne peut pas clore le contentieux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/16/reforme-des-retraites-la-decision-du-conseil-constitutionnel-s-impose-mais-p

    Le constitutionnaliste Dominique Rousseau souligne, dans une tribune, les contradictions de la décision de l’institution de la rue de Montpensier sur la réforme des retraites qui fait selon lui « souffrir la logique juridique ».

    Inutile d’aller chercher dans le mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel, dans leur passé politique, dans la mise au jour des intérêts particuliers et connivences des uns et des autres pour qui veut discuter la décision du vendredi 14 avril. Il suffit, simplement, de la lire pour qu’en sorte la critique :

    « § 65. En dernier lieu, la circonstance que certains ministres auraient délivré, lors de leurs interventions à l’Assemblée nationale et dans les médias, des estimations initialement erronées sur le montant des pensions de retraite qui seront versées à certaines catégories d’assurés, est sans incidence sur la procédure d’adoption de la loi déférée dès lors que ces estimations ont pu être débattues. » Enorme !

    « § 69. D’autre part, la circonstance que plusieurs procédures prévues par la Constitution et par les règlements des assemblées aient été utilisées cumulativement pour accélérer l’examen de la loi déférée, n’est pas à elle seule de nature à rendre inconstitutionnel l’ensemble de la procédure législative ayant conduit à l’adoption de cette loi. » Enorme !

    « § 70. En l’espèce, si l’utilisation combinée des procédures mises en œuvre a revêtu un caractère inhabituel, en réponse aux conditions des débats, elle n’a pas eu pour effet de rendre la procédure législative contraire à la Constitution. Par conséquent, la loi déférée a été adoptée selon une procédure conforme à la Constitution. » Enorme !

    « § 11. D’autre part, si les dispositions relatives à la réforme des retraites, qui ne relèvent pas de ce domaine obligatoire, auraient pu figurer dans une loi ordinaire, le choix qui a été fait à l’origine par le Gouvernement de les faire figurer au sein d’une loi de financement rectificative ne méconnaît, en lui-même, aucune exigence constitutionnelle. Il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer son appréciation à celle du législateur à cet égard, mais uniquement de s’assurer que ces dispositions se rattachent à l’une des catégories mentionnées à l’article L.O. 111-3-12 du Code de la sécurité sociale. » Enorme !

    Le Conseil constitutionnel reconnaît ainsi que des ministres ont délivré des « estimations erronées » lors des débats parlementaires, que plusieurs procédures ont été utilisées « cumulativement » pour accélérer l’adoption de la loi et que l’utilisation combinée des procédures mises en œuvre a un « caractère inhabituel ».

    Un doute sur le bien-fondé juridique de la décision

    Il était donc logique en droit qu’il en conclue que le principe de clarté et de sincérité des débats parlementaires n’avait pas été respecté. Or, il juge que tous ces défauts ne rendent pas inconstitutionnel l’ensemble de la procédure législative...

    #paywall

    • La bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu’elles imposent sa loi.

      Car en quoi le changement de numéro de la république pourrait empêcher les grandes fortunes, les capitalistes, d’imposer leur loi sur la société ? En quoi empêcherait-il les plans de licenciements des grandes entreprises et le développement du chômage ? En quoi une 6e République pourra-t-elle empêcher un patron du Medef (les véritables tauliers) de réclamer la baisse du smic, les 45 heures, la retraite à 67 ans, la liquidation des derniers services publics, etc. ?

      En rien.

      Car si les grandes familles bourgeoises font ce qu’elles veulent, cela ne repose pas sur la Constitution mais sur la propriété de leurs capitaux. C’est cela qui décide fondamentalement des politiques de l’État, pas les politiciens qui s’y succèdent.

      La bourgeoisie se moque bien de la façade de ses institutions, du moment qu’elles imposent sa loi. Et encore plus des discours tonitruants des lieutenants de LFI.

    • On peut passer à la 6ème république et continuer la lutte dans les entreprises pour reprendre le pouvoir. L’un n’empêche pas l’autre.@recriweb

      Pourquoi la validation de la réforme par le CC est une bonne nouvelle
      https://blogs.mediapart.fr/rpozzo/blog/150423/pourquoi-la-validation-de-la-reforme-par-le-cc-est-une-bonne-nouvell

      Attendre d’une brochette de 9 hauts fonctionnaires ou anciens ministres 100% Macron compatibles - d’une moyenne d’âge de 72 ans et payés 13 000 € par mois - qu’ils s’opposent à la sacro-sainte volonté présidentielle d’envoyer tout le monde au turbin jusqu’à 64 ans relevait de l’illusion ou de la naïveté dans le meilleur des cas. C’est donc sans plus d’étonnement que la demande de RIP (Référendum d’Initiative Populaire) pour proposer de bloquer l’âge de départ à 62 ans s’est vu rejetée. La raison ? La loi actuelle prévoyant déjà un départ à 62 ans, le CC n’a pas jugé utile un référendum. En plus d’être une insulte envoyée à la figure du peuple français et de son intelligence, c’est une vraie déclaration de guerre.

      Cet horizon qu’offrait la validation par le Conseil Constitutionnel a surtout permis au gouvernement de souffler un peu. Depuis le déclenchement du 49,3 par Elisabeth Borne, on voit clairement le pouvoir claquer des fesses face à la colère de la “foule illégitime”, les manifestations spontanées et quelques feux de poubelles. En bref, le spectre d’un retour d’un Gilets Jaunes 2.0. La date du 14 avril permettait surtout de continuer - ou en tout cas continuer d’essayer - de faire croire que le “texte suivait son cheminement démocratique”, comme si tout était normal, comme si tout allait rentrer dans l’ordre une fois le texte validé par les 9 et que la colère populaire aller s’évaporer devant la sagesse du conseil.

      Pour le gouvernement, cet épisode a constitué une vraie aubaine : Macron dans Pif, Dussopt dans Têtu et Schiappa dans PlayBoy, relance du sujet de l’immigration pour “écraser le sujet des retraites”, sans oublier les grands médias qui ont bien mis l’accent sur le retour de Quatennens dans le groupe LFI, tout est fait pour parler de tout sauf des retraites. De toute façon c’est inutile, attendons l’avis du Conseil Constitutionnel !

      Ce qui est décevant, c’est plutôt la position de l’intersyndicale qui une fois de plus s’est calée sur l’agenda du gouvernement et des institutions. Plutôt que de cultiver la colère de “la base” syndicale et militante engendrée par le 49.3 en décrétant la grève générale et reconductible dès le lendemain, l’intersyndicale ne dévie pas de sa ligne Berger et persiste à jouer les bons élèves. Oui, organiser une grève nationale se prépare. Oui, dès le choix d’un projet de loi de finances, on savait que le 49.3 avait de grandes chances d’être utilisé. Si on reprend les différentes journées de grèves éparpillées de semaine en semaine, elles ont été positionnées avant des échéances institutionnelles :

      16 février : veille du dernier jour de l’examen du texte à l’assemblée

      7 mars : veille du débat de la réforme au Sénat

      15 mars : jour du passage du texte devant la commission mixte parlementaire

      13 avril : veille du passage du texte devant le conseil constitutionnel

      Une stratégie assumée pour “mettre la pression” sur les parlementaires pendant l’examen du texte et avant les différents votes. Une stratégie systématiquement mise en échec : aucune des journées de manifestation n’a eu d’impact sur le “chemin démocratique” du texte. Ni les députés, ni les sénateurs, ni le gouvernement et depuis vendredi ni le conseil des sages n’a flanché. Comme dirait le bodybuilder du boulevard de Grenelle entre deux bouchées de steak tartare, personne n’a craqué.

      Forcément, les déambulations Bastille Nation ne font plus peur à personne. Et ça “la base” l’a vite compris. C’est assez frappant de voir le fossé entre les volontés des manifestants de durcir le mouvement, de mener des blocages, de mettre l’économie à genoux et la ligne de l’intersyndicale qui n’a pas bougé en trois mois de mobilisation. Nous pouvons déjà parler d’échec de l’intersyndicale qui, a trop vouloir respecter le jeu des institutions, n’a pas su capitaliser sur la colère et la détermination des travailleurs et des travailleuses. Parce qu’elle a cru possible de faire entendre raison et faire renoncer un gouvernement à son projet de réforme purement idéologique par la discussion, par la rationalité, l’argumentation. Par le jeu des institutions. Si victoire du camp social il y a, elle sera entièrement due aux mobilisations et initiatives de la base. L’intersyndicale n’a pas su instituer un rapport de force, alors qu’elle disposait de la plus grande mobilisation de travailleurs et de travailleuses depuis 30 ans.

      Voilà pourquoi la validation du texte par le Conseil Constitutionnel est une bonne chose pour le mouvement social. Les syndicats ne vont plus pouvoir “tenir leur base”, expression entendue à longueur d’émissions. Rien que cet élément de langage montre à quel point les bourgeois sont effrayés par le peuple. Un peuple qui pourtant se tient très sage, qui manifeste calmement, qui demande simplement à être écouté. Pourquoi ? Parce que les gens sont raisonnables, persuadés de vivre encore dans une démocratie fonctionnelle. Et qu’ont-ils obtenu en retour ? Mépris et coups de matraques. Les dirigeants syndicaux ne tiennent rien du tout, à part à leur place dans les matinales. Et j’espère que la suite du mouvement le prouvera.

      Parce que maintenant, que reste-t-il pour canaliser les colères ? Pour temporiser ? Plus rien, à part l’abandon de la réforme par Macron himself. C’est maintenant une confrontation directe entre lui et nous. La victoire ne viendra pas d’une rencontre entre Borne et les syndicats. Elle ne viendra pas des députés ou sénateurs d’opposition. Elle viendra par nous, et nous seuls. Désormais, nous allons dicter l’agenda. Nous allons décider des blocages, sabotages et des grèves reconductibles. Nous allons déclencher des manifestations spontanées. Nous allons aller jusqu’au retrait. Nous allons aller le chercher.

      Dehors les Bergers maintenant, place aux loups.

      R.Pozzo

    • Merci @marielle ! Je cite la fin, un bijou :

      Si victoire du camp social il y a, elle sera entièrement due aux mobilisations et initiatives de la base. L’intersyndicale n’a pas su instituer un rapport de force, alors qu’elle disposait de la plus grande mobilisation de travailleurs et de travailleuses depuis 30 ans.

      Voilà pourquoi la validation du texte par le Conseil Constitutionnel est une bonne chose pour le mouvement social. Les syndicats ne vont plus pouvoir “tenir leur base”, expression entendue à longueur d’émissions. Rien que cet élément de langage montre à quel point les bourgeois sont effrayés par le peuple. Un peuple qui pourtant se tient très sage, qui manifeste calmement, qui demande simplement à être écouté. Pourquoi ? Parce que les gens sont raisonnables, persuadés de vivre encore dans une démocratie fonctionnelle. Et qu’ont-ils obtenu en retour ? Mépris et coups de matraques. Les dirigeants syndicaux ne tiennent rien du tout, à part à leur place dans les matinales. Et j’espère que la suite du mouvement le prouvera.
      [...]
      Désormais, nous allons dicter l’agenda. Nous allons décider des blocages, sabotages et des grèves reconductibles. Nous allons déclencher des manifestations spontanées. Nous allons aller jusqu’au retrait. Nous allons aller le chercher.

      Dehors les Bergers, maintenant, place aux loups.

    • @marielle Pourquoi passer à la 6eme République si ça ne sert à rien ?

      Ou pire, contrairement à ce que tu dis, si ça sert à éviter « de faire des grèves coûteuses », « qui grèvent votre budget », ou « des manifestations rendues dangereuses [par le préfet Lallemand] » (sic, Mélenchon) ?

      Mélenchon est un social-démocrate. Il aspire à servir sa classe possédante (et son impérialisme) en maintenant la paix sociale avec des chimères du genre « 6e République ».

      Évitons de tomber dans ces vieux panneaux poussiéreux.

  • Intimidations, violences, criminalisation - La BRAV-M à l’assaut des manifestations, Rapport de l’Observatoire parisien des libertés publiques, avril 2023
    https://site.ldh-france.org/paris/files/2023/04/Rapport-BRAV-M-complet-12.04.2023.pdf
    « Impacter les manifestants » Didier Lallement, L’Ordre nécessaire, 2022

    [...]
    Dissimulation des visages
    Un sens de la mise en scène
    Mise en scène sur les réseaux sociaux
    Mise en scène en intervention
    Le choix de l’acronyme « BRAV » et la communication préfectorale
    Partie III : Interventions de la BRAV-M
    Imprévisibilité et arbitraire
    Imprévisibilité liée à la rapidité et à l’autonomie
    Imprévisibilité liée à une doctrine de maintien de l’ordre commandée par la communication du nombre d’interpellé·es.
    Des individus violents aux commandes : l’étonnante sélection des gradés
    Violences et escalade des tensions dans les manifestations
    Situations
    Période 2019-2022
    Depuis 2023
    Le mode opératoire de la BRAV-M
    Escalade des tensions
    Partie IV. Politiques de la BRAV-M Une unité de contre-manifestation
    Criminalisation des manifestant·es
    La dissuasion par la peur
    Les inversions des rapports de force
    Une création répondant d’une nouvelle logique managériale
    Police et New Public Management
    Gestion des coûts
    Politique du chiffre ?
    Délégation de responsabilité et « chèque en gris »
    Vers une généralisation de la BRAV-M ?
    Polyvalence de l’unité
    Contre-modèle démocratique, mais nouvelle incarnation du modèle policier ?
    CONCLUSION La BRAV-M : coup de force et provocation

    #police #BRAV-M #manifestation #terroriser

  • Tout allait si bien ! Communiqué au sujet d’un pantin brûlé - Ad/Hok – Collectif Interluttes des Ardennes


    Tout allait si bien, et c’est avec effroi que nous avons appris les tragiques événements qui ont eu lieu ce jeudi 6 avril 2023 en notre belle et sainte ville de Charleville-Mézières. Par voie de presse, nous avons pu lire que lors de la manifestation contre la Réforme des retraites, des individus (cents, deux cents ?) avaient eu l’incroyable toupet de quitter le parcours décidé par les directions syndicales et validé par Monseigneur le Préfet. Un si beau parcours, répété pour la troisième fois, qui avait permis jusqu’ici aux manifestant·es de se promener gaiement au milieu des champs et sur l’autoroute : là où personne ne les entend ni ne les voit protester. La fin du parcours était rêvée : nos valeureuses forces de l’ordre les accueillaient comme on attend des sangliers d’élevage lors d’une battue de chasse. La police pouvait ainsi gazer indistinctement jeunes et enfants, vieux et vieilles, chiens et chats ; et arrêter arbitrairement qui bon lui semblait. Soit-elle bénie, et rebénie.

    À ce jour, en France, 76% des arrestations liées au mouvement social contre la Réforme des retraites ont été classées sans suite. L’Immaculée République peut enfin se passer de justifier trois-quarts des privations de liberté qu’elle décerne. À titre d’exemple : ce jeudi 6 avril, à Charleville-Mézières, 3 des 4 personnes arrêtées seront même jugées pour « attroupement » en septembre ! Rendez-vous compte ! Qui sont ces barbares qui osent s’attrouper lors d’une manifestation ? On vous le demande !!! Mais rassurons-nous, ce jour-là, la police a également réussi à estropier quelques manifestant·es, qui ont donné en offrande leur corps vulnérable à la force virile de nos agents de la paix. Des éclats de grenades désencerclantes ont joué leur rôle dissuasif en venant se loger dans la chair de personnes qui n’avaient rien fait de mal. Une victoire !

    Nous répétons donc la question : qui sont ces individus qui ont osé quitter le parcours syndical au lieu d’aller rencontrer amoureusement nos illustres CRS ? Nous louons l’intelligence tactique de la procureure, qui a eu la sagesse d’ouvrir une enquête pour « Outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ». Car non contents de s’égayer dans ce qu’ils appellent une « manifestation spontanée », ces voyous de la pire espèce ont eu l’affront de mettre le feu à un pantin, coiffé d’une couronne de galette des rois. En outre, une fanfare les accompagnait, et on a même pu entendre des chants comme « La Semaine sanglante », écrite par un certain « Jean-Baptiste Clément » (qui renvoie, on le sait, à un nom de rue de notre belle et sainte ville, et non à un personnage central de la Commune de Paris).

    D’après le Sacro-Ministère Public, le personnage de papier mis au bûcher était censé représenter « symboliquement » Monsieur le Président de la République (nous insistons sur la gravité de ce point : « symboliquement »). L’acte infâme a été réalisé devant la mairie de la grande et grandiose Place Ducale, avec une banderole qui titrait « La violence, c’est eux ». Qui est ce « eux » ? La Police ? L’État ? La Justice ? Nous n’osons y croire, mais l’enquête le dira. De surcroît, cette action a été menée en pleine période de carnaval, une fête traditionnelle et sacrée qui, rappelons-le, consiste à défiler avec des masques de Mickey Mouse en mangeant de la barbe à papa. Brûler symboliquement un dépositaire, jamais de mémoire d’humain une telle mascarade n’avait été observée, un tel renversement des valeurs ! Charleville-Mézières, fief des arts de la marionnettes au rayonnement international ne peut tolérer de tels agissements. Les marionnettes, on le sait, c’est pour rapporter de l’argent à nos commerçant·es, pas pour faire de la politique !

    Le pouvoir en place ne tient que par sa brutalité, et on s’en félicite ! Nous espérons que la justice achèvera son éternelle mission en jugeant sévèrement toutes celles et ceux qui s’attroupent ou se moquent de notre Bon Président, jusqu’ici si bienveillant, et défendant si férocement les besoins du peuple. On peut en juger par le ruissellement des richesses qu’il a permis dans nos chères Ardennes, où tout le monde met la clim’ en plus du chauffage tellement l’argent coule à flots. Nous renouvelons notre fidélité à son mandat : d’un côté, moins de profs, moins de soignant·es, moins de services publics, et de l’autre côté plus de police, plus de police, et plus de police.
    Si on ne peut plus manifester sans se faire mutiler ou asphyxier, si on ne peut plus déambuler pacifiquement en cramant des pantins de papier, si on ne peut plus bloquer son lieu de travail ou d’études, nous savons, chères autorités, que vous gardez sauve notre liberté fondamentale de nous exprimer, de manifester notre désaccord et de nous opposer à la tyrannie. Pour la suite du mouvement, nous vous demandons donc, s’il vous plaît, la distribution gratuite d’un violon par foyer, pour que nous puissions pisser rageusement dedans en pensant tendrement à votre infinie bonté. Peut-être jugerez-vous que cela offensera les luthier·es et leurs familles. Nous vous serions alors gré de nous communiquer les modalités par lesquelles les opposant·es au gouvernement peuvent exprimer leurs colères, dans le respect de l’ordre républicain, de nos gentils patrons et de la divine Droite – et donc sans gêner personne.

    Réforme des retraites : après l’incendie de la marionnette à l’effigie d’un roi à Charleville-Mézières, la procureure ouvre une enquête
    https://www.lardennais.fr/id473035/article/2023-04-07/reforme-des-retraites-apres-lincendie-de-la-marionnette-leffigie-dun-roi-

    #manifestation #retraites #police #Charleville-Mézières

  • À Strasbourg, les syndicats aussi détestent la police - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/A-Strasbourg-les-syndicats-aussi

    SO révolutionnaire
    À Strasbourg, les syndicats aussi détestent la police
    Aussi radicaux se veulent-ils, les syndicats ne sont jamais très à l’aise avec les mouvements qu’ils ne parviennent pas à encadrer. Mais à Strasbourg, surprise : l’intersyndicale accompagne les manifs sauvages… et plus si affinités. On est allé y faire un tour.

  • En Corrèze, la création d’un centre pour demandeurs d’asile sème la discorde : « Les gens se regardent avec méfiance maintenant »

    Depuis qu’ils ont découvert l’ouverture imminente d’un lieu d’#accueil pour demandeurs d’asile dans l’ancienne auberge de leur village, les habitants de #Beyssenac vivent entre #pétitions, #manifestations de l’extrême droite et brouilles entre voisins.


    L’#auberge_de_la_Mandrie surgit après un virage, laissant le village de Beyssenac derrière soi. Ici, tout le monde connaît l’histoire de cette ancienne école rachetée par le couple Millot, dans les années 70, pour en faire un hôtel-restaurant. De l’autre côté de la départementale qui file vers Pompadour, des pancartes semblent avoir poussé dans les arbres. Les messages à la bombe fluo indiquent « Non au Cada, gardons notre auberge » ou encore « Cada imposé par le préfet, colère augmentée ».

    La nouvelle est tombée début février, lorsque le quotidien la Montagne révèle que les aubergistes de la Mandrie partent à la retraite et que le lieu va devenir un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). D’ici l’automne, 40 exilés vivront sur place le temps d’obtenir, ou non, le statut de réfugié. Depuis cette annonce, les deux frères ne répondent plus aux sollicitations. « Vous savez, on est pas mal échaudés », dit l’aîné. Peu après la révélation, des manifestations ont éclaté dans ce village de 350 âmes. Les témoins racontent les 150 personnes devant la mairie, les fumigènes et les cagoules. Des membres de l’#Action_française venus de Limoges, à 60 kilomètres de là, ont déployé une #banderole « Immigration nation en danger » dans un face-à-face avec des militants antifas.

    « La peur s’est installée »

    « Du jamais-vu en vingt-trois ans de mandat ! » bout le maire #Francis_Comby (LR). Il a déposé trois plaintes pour #menaces_de_mort et pour #diffamation. On l’accuse d’accepter « des clandestins », d’avoir refusé l’installation d’une résidence senior sur le même site et caché ce nouveau projet. L’élu affirme n’être au courant de rien et, lassé de cette affaire, préfère parler de la deuxième fleur « Villes et Villages Fleuris » que vient de recevoir Beyssenac.

    « Ils ont tardé à mettre les choses au clair et la #peur s’est installée », regrette une habitante qui exige l’anonymat, comme tous ceux voulant bien témoigner. Elle n’a pas signé les pétitions, quitte à s’opposer à ses voisins. « On était un village sans histoire et maintenant, les gens se regardent avec méfiance », décrit une Beyssenacoise. Celle-ci a rejoint le collectif anti-Cada de Christian Cargouet. « On est les gentils, insiste le formateur en hôtellerie de 58 ans. On ne veut pas être un parti politique, juste comprendre. » Le groupe, soutenu par le délégué départemental Rassemblement national Valéry Elophe, a sa théorie : « Il faut nettoyer Paris avant les JO », les exilés ne soutiendront pas l’économie locale et l’association mandatée trempe dans des « magouilles ».

    Le second collectif, « #Sauvons_Beyssenac » appuyé par #Reconquête ! vise la même issue qu’à Callac dans les Côtes-d’Armor : l’abandon du projet. Son créateur, Philippe Ponge, sert l’argument de « l’endroit inadapté ». Tous les villageois le reconnaissent : il n’y a plus de commerces, de médecin ni même de club des aînés. Seuls le comité des fêtes et la société de chasse résistent. Mais avec 1,29 place de dispositif national d’accueil (DNA) pour 1 000 habitants, la Corrèze était le deuxième département le moins bien doté de Nouvelle-Aquitaine – elle-même déficitaire par rapport au niveau national.

    Mi-mars, lors d’une réunion publique longtemps réclamée au préfet, un sentiment d’injustice gronde dans la salle des fêtes bondée. « Et pour les aînés de nos campagnes, vous faites quoi ? Ils n’ont pas le droit aux navettes pour aller chez le médecin », dénonce un quinqua sous les applaudissements. « Ceux qui peuvent se payer la traversée sont blindés. Nous, on n’a pas d’argent », crie un autre. « Ma maison est invendable. C’est terminé pour moi et pour ma famille », ajoute une retraitée avant de déguerpir. « Les oppositions aux Cada sont de plus en plus récurrentes », commente Karine Bouteleux, directrice du pôle asile de Viltaïs. L’association est connue sur le territoire notamment pour avoir organisé l’accueil des réfugiés ukrainiens.

    Des habitants du coin, plus discrets par peur des représailles, ont proposé de donner des cours de français au Cada. « On peut être contre le projet, pas contre les humains », tranche un couple dont les enfants iront à l’école avec les jeunes demandeurs d’asile. Tandis que les opposants s’alarment d’une baisse du niveau scolaire, eux voient la possibilité de sauver une classe de la fermeture.

    De retour aux abords de la Mandrie, la gendarmerie patrouille. Viltaïs peaufine les derniers détails. Il y aura un surveillant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mesure exceptionnelle pour calmer les inquiétudes de la population. « J’espère que le RN ne fera pas d’esclandres », commente Karine Bouteleux. Les premières familles arrivent la semaine prochaine.

    https://www.liberation.fr/societe/en-correze-la-creation-dun-centre-pour-demandeurs-dasiles-seme-la-discord

    #anti-migrants #asile #migrations #réfugiés #France #hébergement #extrême_droite #CADA #opposition

    via @karine4

    • BIOLLANTE| Que le soleil est froid, que la col​è​re est noire
      https://non-serviam.bandcamp.com/track/biollante-que-le-soleil-est-froid-que-la-col-re-est-noire

      [Ases]
      Là dans mon ventre y a un trou
      Faut tirer de toutes nos forces si on tient un bout
      Sa mère, attendre si c’est le bon
      Tu passes toute ta vie à taffer pour rester en vie pour pouvoir cirer leurs pompes
      Tu te demandes pourquoi ça fait mal alors que c’est même pas sur toi qu’ils ont tiré les bombes
      Quand tu veux hurler ou qu’y a tout qui brûle, alors réveille toi, enculé !
      Check, inspire, t’as vu ça sent le brûlé !
      Qu’est-ce que tu veux faire à par gueuler pendant que dans nos poumons il reste de l’air
      Est-ce que tout ça c’est que du vent ?
      Est-ce qu’on va finir par arriver quelque part ?
      Peut-être
      Le vide y a rien de pire
      Persuadé que ça va finir par marcher si on insiste
      Nos larmes, elles font quinze litres
      T’as déjà commencé à te faire baiser quand tu t’es inscrit
      T’imagine le mec, il se bat contre la mort, elle lui met des coups de tête
      Alors pour l’aider ce qu’on va faire c’est qu’on va se battre contre tout le reste

      [Toinz]
      C’est pas dans le projet de se laisser faire
      Faut prendre la route prendre la tangente
      Du feu partout fait fondre les fers
      Toutes les révoltes sont des vengeances
      Des sursauts de vie qui paraissent vain
      Mais qui rallument l’espoir éteint
      Qui peuvent tout faire trembler, tout secouer
      Série rouge, cavaliers, libérez-les
      L’oubli, c’est mort ; on fait tout ce qu’on peut
      L’oubli, qu’il crève paraît que c’est le printemps
      Demain chante faux, faut le faire maintenant
      Dans les rages qu’on traîne très peu se comprennent
      Toutes se complètent quand ça gueule, quand ça crie
      Leurs artifices en maintenance quand ça bouge
      Que des gros mots dans la bouche
      Que le soleil est froid, que la colère est noire
      Orgueil ou désespoir quand ça touche

      [Coyote]
      Ils parlent de nous, ouais ils parlent de l’homme
      Ils parlent de fiche, ouais ils parlent de tords
      Pas d’uniforme, pas de mirador
      Ma semelle dans la gueule de leur major
      C’est pour lui et pour tous les autres
      Qu’on a envie de leur faire tout plein de choses
      Y a des larmes, on a trop le mort
      Qu’on défonce tout, qu’on démonte les porcs
      Le sel est sur nos joues
      Dans nos cœurs il y a un trou
      Les grenades meurent dans la gadoue
      Envie de plastiquer leurs marabouts
      Et « VENGEANCE » je nous entends crier
      Dans le noir, entre les barbelés
      Et « VENGEANCE » je nous entends crier
      Dans la nuit, entre les caisses brûlées
      Y a leurs lois, y a leurs taules, y a nos corps
      Y a révolte, y a révolte, y a révolte
      Y a leurs bottes, y a leurs chefs, y a nos potes
      Y a révolte, y a révolte, y a révolte

      –-

      [Tangs]
      On a peur qu ils se relèvent pas les potos qui tombent
      Le temps passe les cernes se creusent comme des tombes
      Solidaires au combat
      C’est pour les crânes qu’ont essuyé des coups de tonfa
      Éternels irrécupérables
      Qui sortent la nuit à peine libérable
      Sur l’échafaud ça sourit froid et coupable
      Tous les voyants rouges au décollage
      Ils sont plus fort que nous, c est dégueulasse
      Check ces gamins qui jouent contre le vent
      On compte sur nous eux ils comptent leurs dents
      Y a un mur de ceux qui foncent dedans
      Déroutant comme quitter le carnage en civière
      Regarde froid comme la rivière
      Je pleure du sang je crache du napalm
      Leur bon sens on n a pas
      Ne l’appelle pas, on est bon qu’à être pas calme
      Bad kids
      Tant qu’y a de la salive, y a des mots pour ceux qui sont plus de la partie
      Illégal Bad kids
      Verse du sky pour nos blessés et tous ceux qui sont partis

      –-

      [Tinvz]
      On pousse comme des mauvaises herbes
      A traîner dans des quartiers de merde
      Où tu trouves canailles bâtiments gris et soleil terne
      Bad Kids des bas fonds devant qui le sablier se fêle
      Putain ils t’ont ouvert le crâne, Serge
      Enculés de keufs, j’ai la même colère qu’la braise
      Une tristesse, du genre de celle qui surgit quand je me la collait la veille
      Ça pleure, ça hurle des zygomatiques
      Le visage déformé par les gyros de sales flics
      Le feu, la révolte ces signaux m’attirent
      Rage enflammées à en faire baisser les niveaux de l’arctique
      Un poto à l’hosto contre les flics on le sera pas autrement qu’à grosse dose
      La vengeance, les larmes et la colère sont bien plus qu’à propos
      Sur les champs d’abîmes il paraît que les cerises tranchent
      Bien sûr qu’on portera cette haine bien après 2100
      A ce qu’il paraît c’est le printemps y’a des fleurs
      On raconte que les cerisiers crèvent en fleurs
      Je sais pas si l’on sera des leurs ou si on pleurera des pleurs

      –-

      Pour Serge,
      Avec toi.

  • 🛑 Coups, insultes, brimades : les victimes témoignent... - POLITIS

    Solène, Ivan, Chloé, Erwan… Politis a réuni dans ses locaux une vingtaines de victimes des violences d’État, le 30 mars dernier. Voici certains de leurs témoignages.

    #manifestations #violencespolicières #témoignages

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.politis.fr/articles/2023/04/coups-insultes-brimades-les-victimes-temoignent

  • Sainte-Soline : les autorités pistent les manifestants grâce à un produit invisible
    Reporterre | Par Marie Astier 5 avril 2023
    https://reporterre.net/Sainte-Soline-les-autorites-pistent-les-manifestants-grace-a-un-produit-

    Après la manifestation de Sainte-Soline, pour la première fois, deux personnes ont été interpellées sur la base de « produits de marquage codé », invisibles à l’œil nu et persistants sur la peau et les vêtements.

    Une toute petite tache sur la main, révélée par une lampe à UV. C’est ce qui a poussé la gendarmerie à mettre deux personnes dont un journaliste en garde à vue, dimanche 26 mars. Ils étaient présents à la manifestation de la veille, le samedi, contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) (...)

    #UV #PMC = produit de marquage codé
    #mégabassines #méga-bassines
    #Sainte_Soline #Soulèvements_de_la_Terre #No_Bassaran

  • Bienvenue en première ligne – Au delà de la violence et de la non-violence – collectif Chuang, niet !éditions
    https://niet-editions.fr/blog/bienvenue-en-premiere-ligne-au-dela-de-la-violence-et-de-la-non-violen

    Le collectif Chuang proposait en juin 2020 une très pertinente analyse des derniers développements tactiques et stratégiques dans les manifs qui secouent tout à tour de nombreux endroits du monde. De Hong Kong au Chili, des États-Unis en feu à la France des Gilets jaunes, Chuang revient sur les fameuses “premières lignes” qu’on a vu apparaitre ici et là. Une intelligence collective des affrontements semble montrer son nez…

    #manifestation #tactique

  • 🛑 De l’interdiction des rassemblements à la nasse, cinq leviers de répression du mouvement social - Rapports de Force

    Amendes forfaitaires pour cause de rassemblements interdits en dernière minute, interpellations « préventives », nasses contestables dans leur légalité… Face à la mobilisation massive contre la réforme des retraites, un arsenal d’outils, certains inédits et d’autres bien rôdés, ont été utilisés par les forces de l’ordre et les procureurs pour limiter les rassemblements ou verbaliser des manifestants. Décryptage (...)

    #manifestation #interpellations #arrestations #répression #violencespolicières #retraites...

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/pas-de-cote/de-linterdiction-des-rassemblements-a-la-nasse-cinq-leviers-de-repre

    • « C’est dangereux de faire ça, ça peut finir par tuer ou handicaper des gens à vie. Le fait qu’il fasse ça juste parce qu’on n’est pas d’accord avec une réforme qui a été passée sans notre consentement c’est complètement anti-démocratique et c’est honteux. On manifeste juste pour avoir nos droits et eux essaient de nous les enlever, quitte à nous mutiler ou nous tuer. »
      « La répression que j’ai subie m’a encore plus motivée à me mobiliser. S’ils arrivent à tirer ou frapper des jeunes c’est que c’est de la peur qu’ils ont, donc je vais continuer de manifester et ramener encore plus de personnes pour retirer cette réforme et acquérir de nouveaux droits. »

      #manifestation #police #militarisation #LBD #armes_de_la Police #maintien_de_l'ordre

  • Retraites : trois mois de grèves et de manifestations

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/04/02/retraites-trois-mois-de-greves-et-de-manifestations_588675.h

    Un gouvernement sans majorité

    Le scénario de la #réforme_des_retraites, notamment le report de deux ans de l’âge de départ pour la quasi-totalité des salariés, soit à 64 ans, devait permettre à Macron de rallier Les Républicains et de les associer à cette «  mère de toutes les réformes  ». Son gouvernement avait déjà dû multiplier l’usage du #49.3 au cours des premiers mois de son deuxième mandat, puisqu’il a perdu sa majorité absolue à l’#Assemblée_nationale lors des législatives de 2022. Il pouvait raisonnablement croire que ce qu’il reste de l’ancien parti de la droite traditionnelle, partisan ouvert depuis des années d’un report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans voire au-delà, ne se désavouerait pas. Malgré le soutien des sénateurs LR et l’appel de plusieurs de leurs dirigeants, dont Éric Ciotti et Bruno (...)

    Un mouvement non explosif mais qui dure et s’étend

    Les directions syndicales à la manœuvre

    Vers une généralisation de la grève  ?

    La seule chose qui pourrait faire basculer la situation serait une entrée large et déterminée de la classe ouvrière dans la grève. Rien n’indique à ce jour que nous nous orientons vers ce basculement, qui viendrait perturber le bras de fer engagé entre les organisations syndicales et le pouvoir. Contrairement à ce qu’affirment nombre de commentateurs et de militants, qui évoquent une radicalisation, en mettant en avant la multiplication des actions de blocage devant des entreprises, des ronds-points ou des péages, il n’y a pour l’instant pas davantage d’indices d’une telle transformation. Cette radicalisation pourrait même être, si cela se substituait à des grèves sur les lieux de travail, un signe de renonciation ou de désespoir à engager le combat là où les travailleurs peuvent le gagner  : celui de la grève, qui seule peut faire plier la bourgeoisie. […]

    #syndicats #directions_syndicales #grève #manifestations #intersyndiale #confédérations_syndicales #CGT #CFDT #lutte_de_classe #gouvernement_borne #Emmanuel_Macron

    • Pour l’instant, c’est Macron qui cristallise l’essentiel des haines et des rancœurs. Mais on peut espérer que la classe ouvrière se nourrira de l’expérience tirée des mouvements qui ont secoué le monde du travail ces dernières années sans avoir inversé le cours des choses  : ripostes aux précédentes attaques contre les retraites, contre les lois Travail, ou mouvement des gilets jaunes. Elle est en mesure d’en tirer la conclusion qu’elle ne pourra vaincre que par des grèves puissantes, généralisées, contrôlées par elle-même, qui s’attaqueront aux profits et au pouvoir de ceux qui dirigent réellement l’économie  : le grand patronat, les banquiers, les financiers, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui dictent sa feuille de route à Macron et, demain, à son successeur…

  • Au nom du maintien de l’ordre | ARTE | 31 mars 2023
    documentaire réalisé par Paul Moreira @PaulMoreira
    https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre
    https://www.youtube.com/watch?v=FP-9xsQYZwg

    #Arte #Police #Manifestations
    Un nouveau phénomène mondialisé : une police suréquipée face à des foules furieuses et sans défense qui brandissent leurs téléphones portables pour tout enregistrer. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants. Ce volet se concentre sur la police anti-émeute avec des exemples en France, en Allemagne, aux États-Unis…

    #violences_policières

    • Notre police de (trop grande) proximité.
      https://zep.media/series/police-trop-grande-proximite
      Une série de cinq témoignages (15/12/2021) chaudement recommandé par Désarmons-les .

      Nombre de jeunes des #quartiers_populaires connaissent par cœur la #police. Au fil des contrôles et des patrouilles quotidiennes, ils les reconnaissent, les surnomment, détectent leurs habitudes. Pour s’en amuser et/ou pour mieux échapper à leurs violences. Car derrière cette apparente proximité, le rapport de force qui les oppose vire parfois à l’affrontement.

      Reda reconnaît les types de policiers à leurs véhicules et à leur comportement. Mamadou vit au rythme des rondes de police, des contrôles et des amendes. Une pression que ressent Yassine jusqu’à la sortie du lycée où la police vient rôder. À force, les choses se gâtent et Marcel en souffre, entre contrôles abusifs et racisme assumé. Les relations tendues finissent par virer aux violences policières et transforment le quartier de Léo en champ de bataille.

      https://seenthis.net/messages/997063
      #maintien_de_l'ordre

  • Retraites : une banderole géante « Désolé Charles » déployée face aux côtes anglaises Le figaro

    « Sorry Charles, see you later » : une centaine de syndicalistes ont déployé jeudi une banderole géante sur un cap du littoral nord face aux côtes anglaises, ironisant sur l’annulation de la visite en France du monarque britannique pour cause de mobilisation contre la réforme des retraites.
    . . . . .

    Source : https://www.lefigaro.fr/social/retraites-une-banderole-geante-desole-charles-deployee-face-aux-cotes-angla

    #France #Angleterre #humour #manifestations #retraite #emmanuel_macron

  • La très grande discrétion des arrêtés interdisant les rassemblements spontanés contre la réforme des retraites
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/29/la-tres-grande-discretion-des-arretes-interdisant-les-rassemblements-spontan

    Pour les manifestants, il est difficile voire impossible de savoir qu’ils risquent une contravention lors d’un rassemblement non déclaré – que la loi autorise par défaut.

    [...] Quant à l’arrêté interdisant les rassemblements non déclarés pour samedi soir, il n’a même pas été mis en ligne. Le document a été simplement affiché devant la préfecture de police de Paris, comme a pu le constater l’avocat David van der Vlist, membre du Syndicat des avocats de France (SAF, classé à gauche). Pour prendre connaissance de l’interdiction, les manifestants auraient donc dû se rendre préalablement rue de Lutèce, dans le 4e arrondissement.

    [...]
    Lundi 27 mars, à 18 h 41, le SAF, le Syndicat de la magistrature (SM), la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’union syndicale Solidaires ont déposé ensemble un référé-liberté auprès du tribunal administratif de Paris visant l’arrêté pris pour la nuit de lundi à mardi, non affiché en préfecture et publié en ligne au recueil des actes administratifs à 17 h 30, soit trente minutes après le début de l’interdiction. Mardi en fin de journée, le tribunal administratif a rejeté leur requête, jugeant avoir été saisi trop tard pour convoquer une audience. Le tribunal constate par ailleurs qu’au moment où il rend son ordonnance, l’arrêté n’est déjà plus valable et qu’il « n’y a pas lieu d’y statuer ».
    « La stratégie de la Préfecture de police aura produit ses effets », a aussitôt réagi le SAF, demandant une nouvelle fois aux autorités de publier les arrêtés « dans un délai permettant un contrôle juridictionnel effectif ».

    [...]
    « On n’a jamais vu ça, même pendant le mouvement des “gilets jaunes” les arrêtés étaient publiés la veille, ce n’était pas fait en cachette, et les périmètres d’interdiction n’étaient pas aussi larges », se souvient-il. Avec la LDH, le SAF a annoncé qu’il aiderait l’ensemble des manifestants verbalisés à contester leurs amendes devant le tribunal de police. « Il y aura alors un vrai débat sur l’heure de publication et sur les modalités de publicité de ces arrêtés qui ne sont pas adéquates », estime l’avocat.

    #référé_liberté #droit #avocats #juristes #manifestations #police #Droit_de_manifester #contraventions #libertés_publiques

  • Chaos du capitalisme : la seule perspective est celle que les travailleurs en lutte ouvriront

    https://lutte-ouvriere.be/chaos-du-capitalisme-la-seule-perspective-est-celle-que-les-travaille
    Dernier éditorial de LO-Belgique

    Après l’effondrement aux USA de la #Silicon_Valley_Bank le 10 mars dernier, la plus grosse faillite bancaire depuis 2008, les banquiers centraux se sont empressés de déclarer que « tout était sous contrôle ». La #banque_centrale (#Fed) a ouvert un nouveau fonds de financement d’urgence et les banques lui ont emprunté au moins 164 milliards de dollars. En Europe, les banquiers centraux ont vite annoncé qu’il n’y avait pas de risque de contagion !

    Quelques jours plus tard, le #Crédit_Suisse, une des trente plus grandes #banques du monde était au bord de la faillite. La banque centrale de Suisse décida elle aussi d’ouvrir les robinets : en quelques heures plus de 50 milliards d’euros ont été mis à disposition du Crédit suisse, puis 200 milliards… avant que ne soit décidé son rachat par UBS, la plus grosse banque du pays. La banque est « sauvée », les milliards des capitalistes sont sauvés, mais pas les 10 000 employés en doublon que les banques ont prévu de licencier…

    Le 24 mars, les actions de la première banque allemande #Deutsche_Bank chutaient, ravivant la menace d’une crise financière internationale. Les dirigeants politiques ont à nouveau répété qu’ils n’avaient aucune inquiétude, pour tenter d’enrayer la panique. En réalité, ils sont bien incapables de faire la moindre prévision. Depuis des années, les krachs financiers, les crises, se succèdent, et l’économie capitaliste s’enfonce toujours plus dans le chaos. À chaque fois, les gouvernements répondent en inondant les capitalistes de liquidités, en faisant tourner la planche à billets, creusant ainsi les déficits publics. Et les capitalistes font payer aux travailleurs le prix de leur fuite en avant !

    Et plutôt deux fois qu’une. D’un côté tout cet argent emprunté gratuitement, les banques et les financiers l’utilisent pour acheter des actions en espérant les revendre plus cher, engendrant ainsi des profits faciles. Avec le déclenchement de la #guerre_en_Ukraine, les spéculateurs ont ainsi parié sur l’augmentation des #prix_du_gaz, achetant et revendant les cargaisons au point de faire exploser les prix de l’énergie puis tous les autres prix… Ils ont ainsi aggravé la pauvreté partout sur la planète, plongeant une large proportion des ménages des classes populaires dans des situations intenables où il faut choisir entre se chauffer et manger à sa faim.

    D’un autre côté, les capitalistes font pression sur leurs États pour faire payer aux travailleurs l’argent dépensé en sauvetage de banque, en subsides aux entreprises ou en armes pour la guerre en Ukraine ! Les gouvernements s’empressent alors d’imposer toutes les mesures nécessaires pour pressurer davantage les travailleurs. Tout y passe : de la crèche communale où une puéricultrice doit faire le travail de trois collègues car « il n’y a pas assez de financement » jusqu’au passage en force par Macron de l’augmentation de l’#âge_de_départ_à_la_retraite de 62 à 64 ans car « les retraites coûtent trop cher dans une population vieillissante ».

    Mais ces mensonges prennent de moins en moins, et la situation s’aggravant de plus en plus pousse inévitablement à des révoltes.

    En France, depuis le 19 janvier, il y a des #manifestations massives presque toutes les semaines, accompagnées de grèves dans quelques secteurs. Si les manifestations ont été aussi massives, c’est que la coupe est pleine. Elle l’est pour les plus âgés, cassés par le travail, et à qui on promet une pension réduite ou pour celles et ceux qui n’auront jamais de pension vu qu’un nombre important de travailleurs en France meurent avant la #retraite ! Elle l’est pour tous les ménages populaires confrontés à l’explosion des prix de l’alimentation et de l’énergie et pour celles et ceux qui voient bien que tout s’aggrave, en particulier la guerre économique qui fait craindre que les guerres actuelles se généralisent en une troisième guerre mondiale. C’est un ras-le-bol général.

    Malgré la #répression_policière, les gardes à vues et les fouilles en sous-vêtement, les mobilisations contre le recul de l’âge de la retraite continuent. Dans cette lutte qui dure depuis deux mois, le camp des travailleurs mesure ce que peut être la force du nombre. Car si certains députés de droite n’ont finalement pas voté la loi et que #Macron a dû faire recours au 49.3 (en se passant du vote des députés) c’est que la pression des grèves leur a fait penser à leur prochaine élection !

    La force du nombre peut peser sur le monde politique, mais c’est seulement si la #grève se généralise et s’étend aux grandes entreprises privées que le rapport de force s’inversera réellement et que la loi pourra être repoussée.

    #réforme_des_retriates #capitalisme #régression_sociale #lutte_de_classe #inflation #pouvoir_d'achat

  • Sainte-Soline : l’enregistrement qui prouve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir

    La LDH avait envoyé samedi six équipes de trois observateurs sur le terrain, en liaison avec quatre autres personnes, restées en appui dans une salle, dans la commune de Melle (Deux-Sèvres). Parmi eux, trois avocats, Sarah Hunet-Ciclaire, Chloé Saynac et Pierre-Antoine Cazau, ainsi qu’un médecin Jérémie F., généraliste en centre de santé, qui ne souhaite pas donner son nom.

    « Pas opportun »

    C’est dans cette salle qu’a été enregistrée, par la LDH, la conversation de 7 minutes 30 avec le SAMU, que Le Monde a pu consulter. Le téléphone du médecin sonne constamment, les équipes sur place lui signalent ici une plaie cervicale, là une mâchoire fracassée ou une fracture ouverte ; et il est convenu qu’il peut servir de coordinateur. Il a déjà appelé le médecin régulateur du SAMU, d’abord pour réclamer un hélicoptère, ensuite parce que les observateurs de la LDH lui ont dit que les secours n’arrivaient pas, et qu’il y avait au moins un blessé dont le pronostic vital était engagé.

    Il est 14 h 50 lorsque le docteur F. rappelle les pompiers.
    « − Un pompier : Je viens d’avoir le SAMU sur place qui me dit, on n’envoie personne sur place, le point de regroupement des victimes est à l’église de Sainte-Soline, une fois qu’ils seront là-bas, l’engagement des moyens sera décidé.

    − Le médecin : Ecoutez, je pense que c’est une, que ce n’est pas, enfin, je pense que ce n’est pas opportun comme décision.
    − Le pompier : Alors moi je suis ni décideur, ni…
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Mégabassines : gendarmes et manifestants se rejettent la responsabilité des violents affrontements à Sainte-Soline
    − Le médecin : Attendez, attendez. Mais moi je vais vous expliquer. Moi, je suis médecin et en fait, là, il y a des observateurs de la LDH, la Ligue des droits de l’homme qui sont sur place, qui disent que c’est calme depuis une demi-heure. Donc en fait, vous pouvez intervenir et moi, mon évaluation à distance avec des éléments parcellaires que j’ai, c’est qu’il faut une évacuation immédiate.
    − Le pompier : Je vais vous repasser le SAMU. Ne quittez pas. (…)
    − Le SAMU : Allo, oui le SAMU, bonjour.
    − Le médecin : Oui, c’est vous que j’ai eu tout à l’heure au téléphone ?
    − Le SAMU : Oui.
    − Le médecin : Super. Vous en êtes où, là, de la plus grosse urgence absolue de ce que j’ai comme impression, moi, de loin ?
    − Le SAMU : Alors déjà le problème, c’est que vous n’êtes pas sur place, donc c’est un peu compliqué. On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation, c’est qu’on n’enverra pas d’hélico ou de SMUR sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre.
    .
    .
    .
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/28/sainte-soline-l-enregistrement-qui-prouve-que-le-samu-n-a-pas-eu-le-droit-d-

    la famille de S. est décidée à porter plainte sur ce motif.
    on sait qui informe usuellement les journalistes. les ordres policiers et préfectoraux de ne pas porter secours ne sont pas documentés par les #MMS alors que cette pratique est relativement fréquente.

    #police #violence_d'État #blessés #Samu #pompiers #préfecture#manifestation #refus_de_secours #non_assitance_à_personne_en_danger

  • Andreas Malm sur les Verts | Mediapart | 27.03.23

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/270323/andreas-malm-sainte-soline-est-une-lutte-avant-gardiste

    En France, les Verts se sont effondrés à l’élection présidentielle, ce qui a démythifié le discours de Bruno Latour sur la « classe écologique ». Est-ce que la forme « parti » est toujours valable pour s’organiser face au chaos climatique ?

    Il faudrait faire un bilan clair des trahisons systématiques des partis Verts [européens], pour qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec l’illusion selon laquelle ces partis incarnent le débouché naturel du mouvement climat. C’était l’illusion des élections européennes de 2019, mais ils n’ont finalement rien accompli. Les Verts ont été au pouvoir en Suède pendant huit ans, et ils ont failli. En Allemagne, le niveau de rage du mouvement climat à l’égard des Verts qui participent à la coalition au gouvernement est très haut. Mais l’échec des partis Verts ne doit pas discréditer la forme « parti » dans son ensemble. Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne et Bernie Sanders aux États-Unis n’ont pas gagné les élections, mais ils n’en étaient pas loin, et je ne dirais pas que leur projet respectif était futile. Dans la séquence actuelle, on ne sait pas ce qui va marcher, ni si quelque chose marchera, il faut être sur tous les fronts.

    • (...) Cette manifestation peut être considérée comme un succès au vu du nombre de participants, mais aussi comme un échec car ils n’ont pas pu pénétrer dans le site pour mettre hors d’état de nuire cette infrastructure.

      Il est encore tôt pour en tirer les conclusions. Il faut se rappeler que chaque fois qu’il y a eu des mobilisations radicales de masse, le premier essai est un succès, comme les manifestations de Seattle (États-Unis) en novembre 1999, à l’occasion d’une conférence de l’Organisation mondiale du commerce. Mais très vite ensuite, la police se réadapte, change ses pratiques de maintien de l’ordre pour étouffer toute contestation, comme on l’a vu ensuite lors des manifestations anti-G8 de Gênes (Italie) de 2001. Il n’y a rien de nouveau là-dedans.
      Ende Gelände a presque toujours réussi à remplir ses objectifs en termes de cibles visées car ils ont des pratiques tactiques d’extrême mobilité pour contourner les dispositifs policiers. À Sainte-Soline, les manifestants se sont déplacés vers la mégabassine via trois cortèges différents (Ende Gelände organise habituellement cinq cortèges différents) mais la police s’est fixée autour de l’infrastructure – alors qu’à la dernière manifestation d’octobre dernier, le cortège le plus « offensif » avait détourné l’attention policière, permettant aux autres manifestants d’investir le site.

      Il faut être intelligent, créatif, et je pense que Les Soulèvements de la Terre sont conscients de cela. On l’a encore vu en décembre quand 200 personnes ont occupé et saboté une cimenterie Lafarge près de Marseille, sans encombre. L’histoire sociale nous montre qu’il faut à chaque fois se réinventer même s’il y a des pratiques récurrentes efficaces, comme celle de créer un camp temporaire pour occuper le terrain par exemple.

      Ces modes d’action ont pour effet de donner une image guerrière du mouvement, et donc masculiniste, qui peut dissuader certain·es militant·es. N’est-ce pas un problème, alors que la désobéissance civile a historiquement été très inclusive ?
       
      Ce serait un problème s’il y avait une vraie culture masculiniste parmi les militants, mais ça ne me semble pas être le cas. De plus, des militantes féministes radicales pourraient vous répondre qu’il n’y a pas de raison de partir du principe que les femmes ne sont pas en première ligne dans les affrontements. J’ai vu des femmes, grièvement blessées, être transportées depuis la ligne de front à Sainte-Soline. L’idée que seuls les hommes sont prêts à s’engager de cette manière est fausse. Des exemples historiques le prouvent, comme la Fraction armée rouge en Allemagne dans les années 70 : sa première génération était surtout composée de femmes. 

      Ce qui était spécifique à Sainte-Soline, c’est que les gens pouvaient choisir leur niveau de confrontation avec les forces de l’ordre. Très souvent, dans mon expérience militante, j’ai observé une tension entre des manifestants radicaux et d’autres manifestants qui tentaient de les dissuader. Ce n’est pas ce que j’ai vu ce week-end. Il y a une culture politique en France qui me frappe à chaque fois. On y accepte plus largement que dans d’autres pays européens l’affrontement à l’État et à la propriété privée dans des actions concrètes. Et ce n’est pas contradictoire avec des manifestations massives.

      #soulèvement #masculinisme #extractivisme #manifestation #Sainte-Soline

  • Communiqué au sujet de S., camarade au pronostic vital engagé à la suite de la manifestation de Sainte-Soline
    https://iaata.info/Communique-au-sujet-de-S-camarade-au-pronostic-vital-engage-a-la-suite-de-la

    Samedi 25 mars à Sainte Soline, notre camarade S. a été atteint à la tête par une grenade explosive lors de la manifestation contre les bassines. Malgré son état d’urgence absolue, la préfecture a sciemment empêché les secours d’intervenir dans un premier temps et d’engager son transport dans une unité de soins adaptée dans un second temps. Il est actuellement en réanimation neurochirurgicale. Son pronostic vital est toujours engagé.

    Le déferlement de violences que les manifestants ont subi a fait des centaines de blessés, avec plusieurs atteintes graves à l’intégrité physique comme l’annoncent les différents bilans disponibles. Les 30 000 manifestants étaient venus dans l’objectif de bloquer le chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, un projet d’accaparement de l’eau par une minorité au profit d’un modèle capitaliste qui n’a plus rien à défendre sinon la mort. La violence du bras armé de l’Etat démocratique en est la traduction la plus saillante.

    Dans la séquence ouverte par le mouvement contre la réforme des retraites, la police mutile et tente d’assassiner pour empêcher le soulèvement, pour défendre la bourgeoisie et son monde. Rien n’entamera notre détermination à mettre fin à leur règne. Mardi 28 mars et les jours suivants, renforçons les grèves et les blocages, prenons les rues, pour S. et tous les blessés et les enfermés de nos mouvements.

    Vive la révolution.

    Des camarades du S.

    P.-S.
    Si vous disposez d’informations concernant les circonstances des blessures infligées à S., contactez-nous à : s.informations@proton.me

    Nous souhaitons que ce communiqué soit diffusé le plus massivement possible.

    #maintien_de_l'ordre #violence_d'État #violences_policières #gendarmerie #armes_de_la_police #GM2L #Manifestation #mégabassines #Sainte_Soline #blessés #urgence_vitale #coma #traumatisme_cranien #entre_la_vie_et_la_mort

    • Si vous disposez d’informations concernant les circonstances des blessures infligées à S., contactez-nous à : s.informations@proton.me

      Nous souhaitons que ce communiqué soit diffusé le plus massivement possible.

      @rezo ?
      hier, afin de sommer la préfète de cesser de bloquer l’acheminement des blessés (ordre donné au Samu), la commission d’observateurs LDH a rompu sa règle en diffusant de suite, et pas après manif et synthèse, un communiqué

      et toutes et tous, merci de faire circuler parmi qui aurait été présent

    • COMMUNIQUE des parents de SERGE [reçu par mel]

      Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

      Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

      Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

      – Oui, Serge est fiché « S » - comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.

      – Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires - comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.

      – Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes - comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

      Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

      Les parents de Serge
      Le Mercredi 29 mars 2023

    • Communiqué n°2 : À propos de la construction policière autour de Serge et des autres blessés de Sainte Soline

      Alors que notre camarade Serge se bat comme un lion pour garder la vie que l’Etat essaie de lui enlever, nous assistons à un nouveau déferlement de violences, cette fois-ci médiatiques, qui vise à faire de lui un homme qu’on peut légitimement abattre. Aujourd’hui, il est toujours dans le coma et son pronostic vital est toujours engagé. Notre solidarité va aussi à Mickaël et à toutes celles et ceux qui ont rencontré la violence de la police sur leur chemin.

      Les mots du pouvoir d’état sont inlassablement répétés sur les plateaux des médias bourgeois pour construire l’ennemi qu’ils veulent combattre. Leur écran de fumée ne supportera pas les dizaines de récits qui sont venus recomposer le déroulement des faits. La gendarmerie a utilisé des grenades dans le but d’abîmer les manifestants et a orchestré la faillite de la prise en charge des secours, quitte à laisser mourir les camarades.

      Les services de renseignements distribuent à tour de bras le dossier de Serge dans les rédactions dans le but d’imposer le prisme policier pour désigner ce que nous sommes. Nous ne nous amuserons pas ici à démonter chacune des versions policières volontairement tronquées. Ça serait croire qu’une quelconque vérité à ce sujet puisse exister dans les arcanes des propagandes étatique et médiatique. Serge, en tant que militant révolutionnaire, participe depuis de nombreuses années de toute sa volonté aux différentes luttes de classe qui surgissent contre notre exploitation, toujours dans un souci d’élargissement, de renforcement et de victoires pour les prolétaires.

      Parce que oui, nous ne pouvons pas nous résigner à l’écrasement.

      Nous appelons toutes celles et ceux qui le connaissent à dire autour d’eux qui il est. Mais en se souvenant d’une chose : Serge, dans la lutte, refuse la stratégie du pouvoir de désigner les bons et les mauvais. Nous tenons, avec lui, cette ligne.

      Mardi 28 mars, des gens d’un peu partout ont pris l’initiative de témoigner de leur solidarité au cœur du mouvement contre la réforme des retraites en France. Nous avons également reçu de nombreux messages de camarades d’autres pays. Nous les en remercions chaleureusement et les invitons à poursuivre et renforcer la lutte. D’autres initiatives sont d’ores et déjà programmées et nous appelons les gens à les rejoindre et à les multiplier, sans modération, en France et dans le monde.

      Nous appelons à diffuser massivement ce communiqué.

      PS : de nombreuses rumeurs circulent sur l’état de santé de Serge. Ne les relayez pas. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation.

      Pour nous contacter : s.informations@proton.me

      Des camarades du S.