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  • Le libra de Facebook, une monnaie au service de groupes privés | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190619/le-libra-de-facebook-une-monnaie-au-service-de-groupes-prives?onglet=full

    Super article, basé sur des faits (la lecture du livre blanc de lancement du Libra), et qui dégonfle pas mal de baudruches. Peut être un peu trop optimiste, car négligeant les désirs politiques de Zuckerberg...

    Facebook va-t-il créer une monnaie mondiale ? Depuis l’annonce par le géant du numérique du lancement, prévu en 2020, d’une « cryptomonnaie », les fantasmes et les titres ronflants se succèdent. Mais le détail de ce lancement, rendu public le 18 juin sous forme d’un « livre blanc », ramène ce projet dans des limites plus raisonnables. Le « libra », cette nouvelle cryptomonnaie, n’aura guère les moyens de concurrencer le système monétaire international sur lequel, du reste, elle entend se fonder.

    La première est que la blockchain sera fermée. Il faudra disposer d’une permission pour y avoir accès : ce sera donc un protocole privé et non un système ouvert à tous comme l’est le bitcoin. Au lieu d’être fondé sur la collaboration de tous les participants à la blockchain, ce protocole sera centralisé par l’association Libra, qui gérera cette monnaie depuis Genève et sera constituée des partenaires de Facebook (aujourd’hui 28 entreprises dont Iliad, Uber, PayPal, Visa, MasterCard, eBay ou encore Spotify).

    Le « livre blanc » prétend vouloir passer, lorsque la technologie sera au point, à une blockchain ouverte. Le système ouvert est en effet plus lent, il nécessite une validation collective qui prend du temps. Une transaction avec le bitcoin prend environ une dizaine de minutes aujourd’hui (ce temps a déjà été fortement réduit ces dernières années). Or le libra se veut un instrument de paiement avant tout : les transactions doivent donc être instantanées.

    La deuxième différence concerne la valeur. La valeur du bitcoin ne repose sur rien d’autre que sur la confiance dans son algorithme. Celle du libra ne sera pas fixée par un « marché du libra », mais par un panier de devises dont la structure n’est pas précisée, mais qui devrait a minima comporter l’euro, le dollar des États-Unis, la livre sterling, le yen japonais et peut-être le renminbi (ou yuan) chinois. L’association Libra fixera la pondération de chaque monnaie dans ce panier et fixera ainsi la valeur du libra par rapport aux autres devises.

    C’est une méthode utilisée par exemple par le FMI pour établir la valeur de ses droits de tirage spéciaux (DTS), son unité de compte, mais aussi par la Banque centrale chinoise pour fixer le cours du yuan. La valeur du libra ne sera donc pas « fixe », mais elle évoluera en fonction des taux de change des devises du panier. La promesse de l’association est que, en choisissant des devises stables, la valeur du libra ne devrait évoluer qu’à la marge.

    Au-delà de l’aspect technique, le régime monétaire du libra est, donc, in fine, très archaïque. C’est celui de l’étalon monétaire appliqué à un panier de devises, où une banque centrale disposait de réserves exactement équivalentes à ses créances monétaires. Le libra est donc l’équivalent d’une pièce de 20 francs-or de jadis : on savait qu’il y avait dans cette pièce 5,801 grammes d’or fin. Et lorsque l’on disposait d’un billet de cent francs, on pouvait aller l’échanger aux guichets de la Banque de France contre 5 pièces de 20 francs disposant de ce poids d’or.

    Ici, l’association libra promet qu’un libra aura une valeur donnée en dollars ou en euros et qu’à tout moment, on pourra l’échanger contre sa contre-valeur parce qu’elle dispose dans ses réserves du montant exact de ses créances en libras.

    À quoi servira le libra ?

    C’est un système extrêmement sûr, mais bien peu utile dans un régime économique où l’on doit investir dans l’avenir, prendre des risques et faire face à des besoins qui croissent plus vite que l’activité économique. C’est le revers de l’absence de spéculation : il n’y a pas non plus de vraie capacité d’investissement. La lecture du livre blanc montre que l’association cherche surtout à faire du libra une réserve de valeur, ce qui en réalité traduit un biais commercial.

    En faisant du libra un instrument de portage d’actifs liquide et relativement stable, l’association veut favoriser certains usages qui correspondent à l’intérêt des membres les plus puissants de l’association : le transfert de fonds à bon marché, le portefeuille électronique et, in fine, la consommation de biens et services proposés par les partenaires du système. On comprend pourquoi Facebook a attiré des entreprises commerciales dont beaucoup sont spécialisées dans les systèmes de paiement (Visa, MasterCard, Stripe, PayPal ou Lyft).

    Des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient

    Facebook, non, a répondu Mark Zuckerberg dans un message publié ce mardi : « Chaque information partagée avec Calibra [la filiale dédiée au libra – ndlr] sera conservée séparément des informations que vous partagez sur Facebook. »

    Ou encore : « À l’exception de cas limités, Calibra ne partagera pas les informations de compte ou les données financières avec Facebook ou toute autre tierce partie sans votre consentement », affirme un communiqué. « Les infos [recueillies par Calibra – ndlr] ne seront pas utilisées pour le ciblage publicitaire sur Facebook », réaffirme à Mediapart un responsable de la communication de la compagnie pour l’Europe.

    Pour David Marcus, ancien dirigeant de PayPal qui supervise le projet pour Facebook et s’est s’exprimé sur Twitter, « une des raisons de créer Calibra est d’avoir une entité dédiée et régulée, qui s’engagera fermement à protéger la vie privée de ses clients, car nous avons entendu haut et fort que vous ne vouliez pas que les données sociales et financières soient mélangées ».

    Cette collecte et sa monétisation sont au cœur du savoir-faire de Facebook, WhatsApp, Instagram… On imagine mal que sa nouvelle filiale soit durablement privée de ces talents. Olena Havrylchyk, professeure d’économie à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne, s’interroge : « L’histoire a montré que le modèle économique de Facebook avait déjà changé dans le passé, passant de la protection de la vie privée (lorsque Facebook n’avait pas de parts de marché) à la surveillance (après, devenu un monopole). Peut-on s’attendre à une évolution similaire dans le modèle de Libra ? »

    Facebook ayant préempté toute la communication sur le projet, sans compter son architecture technique, on ignore quel usage les autres membres de l’association feront des données récoltées. Uber pourra-t-il adresser des publicités spécifiques à ses clients utilisateurs de libra ? À leurs amis ? Des ristournes ? Visa et MasterCard pourront-ils collecter des données que jusque-là ils ne possèdent pas, comme les relations des détenteurs de cartes de crédit ?

    Que pourront faire exactement les utilisateurs ? Plafond de dépenses, de rechargement en libras, d’envoi d’argent : on n’en sait rien à ce stade. Quiconque a utilisé PayPal ou d’autres moyens de transfert d’argent sait qu’il ne suffit pas d’avoir un compte créditeur pour que ça passe.

    Le problème du libra n’est pas réellement le fait qu’une entreprise privée crée une monnaie, puisqu’il n’y aura pratiquement aucune autonomie de création monétaire. Il est d’ailleurs piquant, de ce point de vue, de voir beaucoup d’observateurs prétendre que Facebook, avec sa monnaie privée, viendrait sur le terrain d’une prérogative des États. C’est doublement faux.

    D’abord parce que Facebook ne va pas vraiment « battre monnaie », puisque chaque libra sera couvert par le montant équivalent en devises émises par les banques centrales.

    Ensuite parce que le système actuel est déjà un système de création monétaire privée. Ce sont les banques commerciales qui aujourd’hui, dans les contraintes fixées par la Banque centrale tant sur le plan monétaire (le niveau des taux) que sur celui de la régulation (les ratios de solvabilité et le montant des réserves obligatoires), émettent l’essentiel de la monnaie en circulation par la distribution de crédits. Lorsqu’une banque émet un crédit, elle n’a pas cet argent dans un coffre, comme le libra devra l’avoir : elle crée la monnaie ex nihilo.

    #Facebook #Libra #Monnaie_numérique #Cryptomonnaie #Economie_monétaire

  • Le regard africain sur l’Europe - L’Atelier de l’Égrégore

    https://atelieregregore.selz.com/fr/item/le-regard-africain-sur-leurope-papier

    Je ne connais pas, mais je signale parce que ça a l’air d’être bien.

    Aujourd’hui, l’Europe et l’Afrique peuvent-elles envisager une nouvelle relation sur des bases saines ? Peut-on changer leur rapport, en ayant à l’esprit l’immigration et le co-développement ? S’agissant de la France, oserait-on encourager la suppression de la cellule africaine de l’Élysée au profit de l’intervention parlementaire en amont dans certaines missions, notamment les actions militaires dans les pays du « pré carré » ? S’agissant de l’Union européenne, doit-elle systématiquement financer l’Union africaine dans le but de maintenir ses États membres dans la dépendance ? Multilatéralisme ou bilatéralisme dans les relations entre les pays africains et ceux d’Europe ? Aurait-on enfin l’intelligence, compte tenu du poids colonial, de dépasser le paternalisme et le bilatéralisme pour mettre l’être humain au cœur de la politique africaine de l’Europe ? Que faire pour que le destin commun profite réellement aux peuples ? Comment les jeunes Africains perçoivent-ils l’avenir de leur continent ? Le panafricanisme, est-ce une voie à développer à tout prix ? Transfert de techniques et de technologie, en échange des matières premières et d’autres marchés ? Assistance matérielle ou aide financière ? Exigence de la protection du bassin du Congo, en contrepartie d’une contribution à l’éducation et à la santé ? Alignement des monnaies africaines, pourquoi pas de la monnaie unique africaine, sur la valeur des ressources naturelles, et non sur le dollar américain, ni sur l’euro ? Indexation automatique du franc CFA sur les critères de la Banque de France, ou alors dépendance ou non à la Banque centrale européenne ? Retrait des troupes militaires étrangères du territoire africain ?

    #afrique #europe #essai

  • #ADP, Le Monde, 19/04/2019, 3 tribunes


    BENOIT TESSIER / REUTERS

    • Groupe ADP : un calcul « étonnamment incomplet »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/groupe-adp-un-calcul-etonnamment-incomplet_5452514_3232.html

    L’économiste Jean-Christian Tisserand observe, dans une tribune au « Monde », que les revenus de l’Etat seraient sensiblement identiques que Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) soit privatisée ou pas.
    […]
    Les détracteurs de la privatisation déclarent qu’une si légère différence à l’avantage de la vente ne suffit pas à justifier sa cession, puisque sa valeur sera certainement amenée à augmenter dans les années à venir, et donc les dividendes également.

    Malgré le nombre d’articles sur le sujet, ce calcul reste étonnamment incomplet.

    et le #paywall ici, laisse le pourquoi du comment… incomplet .

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    • « Pourquoi ne pas créer une concession autour de chacun des aéroports parisiens d’ADP ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/pourquoi-ne-pas-creer-trois-concessions-autour-de-chacun-des-aeroports-de-la

    Dans une tribune au « Monde », l’économiste Paul-Adrien Hyppolite explique qu’ADP ne constitue pas un monopole et que sa privatisation sera de fait favorable aux passagers et aux compagnies aériennes.
    […]
    Beaucoup de contrevérités circulent dans le débat public et alimentent en particulier deux mythes. Le premier voudrait que la privatisation des aéroports parisiens fasse courir un risque pour la sécurité et la souveraineté du pays. Or le gouvernement n’abandonne en aucun cas le contrôle de la frontière aéroportuaire à une société privée. Quelle que soit la structure actionnariale d’ADP, toutes les activités relevant du contrôle aérien, des douanes et des migrations restent aux mains de l’Etat.

    Le second mythe voudrait que le transfert au secteur privé du contrôle d’aéroports internationaux soit rarissime. Pourtant, si l’on s’en tient aux faits, plus de deux capitales européennes sur cinq sont dans ce cas de figure, par exemple Londres, Rome, Bruxelles, Vienne, Lisbonne, Copenhague, Budapest. À l’échelle nationale, plus de la moitié des cinquante principaux aéroports de France métropolitaine sont contrôlés par le secteur privé. Aujourd’hui, les aéroports contrôlés exclusivement par la puissance publique accueillent moins d’un quart du trafic passagers en Europe.

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    • Privatisation d’ADP : « En France, pour les grandes infrastructures de réseaux, la concession a longtemps été la forme juridique dominante »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/privatisation-d-adp-en-france-pour-les-grandes-infrastructures-de-reseaux-la

    L’historienne Claire Lemercier décrypte, dans une tribune au « Monde », les évolutions du compromis entre politiques publiques et intérêts privés.

    S’il y a une leçon de l’histoire en matière de répartition des tâches entre Etat et entreprises privées, c’est qu’il n’existe pas de solution unique. Pendant plus de la moitié de son existence, la Banque de France a été une société privée, tandis que des manufactures d’Etat produisaient tabac et allumettes. A la Belle Epoque, il y a eu des boulangeries municipales ; au milieu du XIXe siècle, des entreprises concurrentes posaient des conduites de gaz dans les mêmes rues. Décider qui doit gérer un aéroport est donc un choix politique, et non une évidence économique.

    • Donc d’ici moins d’un an la #propagande aura fait son chemin et le gâteau public ADP sera mangé entre riches.
      Le dernier bouquin de Denis Robert, Les Prédateurs (avec Catherine Le Gall), Cherche Midi, 2018 montre le même genre de mise en scène.
      #mafia

  • Taux négatifs : Villeroy de Galhau vole au secours des banques
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15719-taux-negatifs-villeroy-de-galhau-vole-au-secours-des-banques

    Par contre les banques elles ne jouent pas le jeux et n’appliquent pas les taux négatifs aux emprunteurs.... Du reste vous vous voyez être prélevé tout les mois par ce que vous laisser de l’argent sur votre compte en banque ? (Pour ceux qui ne finissent pas tout les mois à -300€ comme moi bien sûr....)

    Le gouverneur de la Banque de France propose d’atténuer les effets indésirables des taux négatifs de la Banque centrale européenne qui pèsent sur les banques.

    Si les banques françaises ont une critique vis-à-vis de la Banque centrale européenne (BCE), c’est bien sa politique de taux négatifs. « Le poison des taux négatifs est très puissant », déclarait début février aux « Echos » le patron de la Société Générale, Frédéric Oudéa, voyant là un désavantage compétitif par rapport aux banques (...)

  • Vous vous souvenez sans doute que cela ne s’était pas très bien passé avec Nicolas-Machin-de-la-banque au téléphone la dernière fois ( https://seenthis.net/messages/737820 ).

    Et bien cela n’a pas été beaucoup mieux avec sa collègue Caroline-Bidule-de-la-banque-aussi .

    Le 2 janvier j’avais rendez-vous avec elle pour l’ouverture d’un compte au nom de mon fils autiste qui ne s’appelle pas Emile, et donc placé sous mesure de protection. Le rendez-vous a duré une heure et demie à cause de la complète incompétence de Caroline-Bidule-de-la-banque-aussi, Emile est resté hyper placide, mais je voyais bien comment Caroline-Bidule-de-la-banque-aussi elle était moyen enthousiaste à l’idée d’accueillir dans son bureau un peu de différence et d’altérité, elle était stressée mais alors stressée, d’ailleurs j’ai craint qu’Emile, mais en fait non, placide et tranquille Emile.

    Au bout d’une heure et demi, Caroline-Bidule-de-la-banque-aussi me promet, elle n’a jamais eu d’autres regards que de biais pour Emile pour lequel elle ouvrait un compte, que je vais bientôt être contacté par un service spécial de la banque qui s’occupe justement des cas comme celui de votre fils, texto, devant mon fils.

    Un mois plus tard, pas le plus petit contact de la banque, je passe devant, j’ai une demi-heure devant moi, je suis de bon poil, on est samedi matin, je me dis que je vais aller demander à Caroline-Bidule-de-la-banque-aussi et Niolas Machin de la Banque où ils en sont ?

    Et quand Caroline-Bidule-de-la-banque-aussi me voit entrer c’est clair qu’elle ferait son impossible pour ne pas avoir à me parler sans compter que je vois qu’elle cherche du regard Emile. Quand vient mon tour, je lui explique que je viens aux nouvelles et que j’aimerais bien savoir où en est l’ouverture de compte pour mon fils placé sous mesure de protection juridique.

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Bah vous n’avez pas répondu à mon message.

    PHILIPPE DE JONCKHEERE (qui se met au diapason)

    ― Bah je n’ai pas reçu votre message

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Si je vous ai appelé

    PHILIPPE DE JONCKHEERE (qui tente de hausser le niveau de la discussion)

    ― Vous savez Madame quand mon téléphone sonne, souvent je tâche d’y répondre et quand je ne peux pas y répondre, un répondeur se met en route et je tâche d’avoir assez de politesse pour rappeler correspondants et correspondantes

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Ce n’est pas la peine de me parler sur ce ton, je ne suis pas idiote.

    PHILIPPE DE JONCKHEERE

    ― Je n’ai rien dit qui laisse supposer une chose pareille, en revanche cela fait un mois que je suis en attente de l’ouverture du compte de mon fils et le juge des tutelles me demande des comptes justement.

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Bah tant que vous n’aurez pas rempli le papier que je vous parle dans mon appel, je ne peux pas ouvrir le compte.

    PHILIPPE DE JONCKHEERE (qui hausse un peu le ton)

    ― Madame, vous avez mon numéro de téléphone de poche, mon numéro de téléphone au bureau, celui de mon domicile et par ailleurs vous avez mon adresse de mail privé et mon adresse de mail professionnelle, je pense que si vous vouliez me joindre vous pouviez le faire.

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Mais puisque je vous dis que je vous ai laissé un message

    PHILIPPE DE JONCKHEERE

    ― Mais puisque je vous dis que je n’ai pas reçu ce message (en revanche de la publicité j’en reçois de vous alors que j’ai clairement indiqué que je ne voulais pas en recevoir)

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Monsieur vous parlez fort, tout le monde vous entend.

    PHILIPPE DE JONCKHEERE

    ― Là tout de suite je pense que je suis entre 5 et 10% de mes capacités vocales mais continuez comme ça et je pense que je vais rapidement monter à 50%, et je peux aller jusqu’à 100, no Problem. Puisque je suis là, donnez-moi le papier que je dois remplir qu’on en finisse.

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Ah bah ça va vous n’êtes pas obligée de ma parler sur ce ton.

    Elle me tend un papier comme même les écoles n’osent plus faire signer aux parents pour la sortie de leurs enfants, papier sur lequel Emile devrait remplir certains espaces, je soussigné Emile De Jonckheere déclare sur l’honneur qu’il a bien été mis au courant qu’on ouvrait un compte en banque pour lui et qu’il était sous mesure de protection judiciaire et qu’il ne s’opposait à cette tutelle.

    PHILIPPE DE JONCKHEERE qui commence à 17,5% et qui monte graduellement jusqu’à 32,56% de ses capacités vocales.

    ― Mais vous vous rendez compte de ce que vous faites là ?

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― On fait signer le même papier à tout le monde

    PHILIPPE DE JONCKHEERE (de 32,56% à 38,76%)

    ― Mon fils n’est pas capable de remplir ce papier, que fait-on ?

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI

    ― Bah vous, vous pouvez signer pour lui

    PHILIPPE DE JONCKHEERE, pas loin de 48,03%

    ― En fait vous ne vous rendez même plus compte en fait (oui je sais cela fait deux fois en fait dans la même phrase, je voudrais vous y voir à ma place). Le juge des tutelles a placé mon fils sous mesure de protection et m’a confié cette responsabilité parce qu’il ne pouvait pas remplir ou signer ce genre de torche-cul. Par ailleurs si le putain de juge des tutelles l’a placé sous mesure de protection, par définition mon fils ne peut pas s’y opposer. C’est quand que vous branchez votre cerveau, parce que là ça devient urgent.

    CAROLINE-BIDULE-DE-LA-BANQUE-AUSSI (ses collègues courent pour voir ce qu’il se passe)

    ― Ca va là !

    PHILIPPE DE JONCKHEERE (qui a malheureusement dépassé le seuil des 50% et là on ne voit pas bien comment on va ne pas atteindre les 100%)

    ― Non ça ne va pas, tout le système que vous représentez est pourri et corrompu. Regardez le prospectus relatif à cette situation et que vous avez là dans votre jolie présentoir en carton glacé de merde, voyez comme les gens sont souriants, comme ils sont heureux, la tutelle financière avec nous rien de plus fun et voyez comment vous êtes vous, vos collègues, votre petite agence merdique, vous êtes la banque d’un monde qui pourrit.

    Rideau

    Deux clients applaudissent

    Bon alors la question se pose et je la pose ici. Votre argent, il est où ? Dans quelle banque ? Est-ce qu’il existe des banques qui n’ont pas leur siège à La Défense et un directoire dans le seizième arrondissement ? Est-ce qu’il existe des banques avec des employés et des employées qui auront le cerveau branché si je dois retourner dans leur agence avec mon Emile et qui tenteront au moins de lui adresser la parole et de serrer sa grosse paluche pas toujours propre, est-ce que je demande vraiment l’impossible ?

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

    • Vas-tu changer de banque ? Est-ce la même banque où tu as tes comptes ?

      Je réponds à ta question : j’ai tout au Crédit Lyonnais. C’est une banque crapule comme les autres, je suis sans illusion, mais je n’ai jamais eu à me plaindre des services dont j’ai eu bsoin (crédits relais, autorisation de découvert à des taux négociés et raisonnables, personnel aimable et aidant dans mon agence). Le seul vrai conflit, c’est ls frais de transfert d’argent de l’étranger : un chèque (même si c’est rare : 20 euros. C’était assez drôle de recevoir un chèque de droits d’auteur d’un éditeur allemand pour 19,90 euros, sur lequel le Crédit Lyonnais à pris 20 euros de frais). Un transfert en francs suisse, c’est 30 euros, en dollars, 30 euros, etc... Je continue de me battre, mais ce n’est pas gagné. ça coûte environ 400 euros par an puique l’essentiel de mes revenus proviennent de l’étranger, ce qui est considérable.

      Il y a certainemen des banques altrnatives plus fréquentables que la tienne. Il parait que la Banque de France, c’est bien...

    • @reka Merci. Oui l’idée c’est de changer, au moins d’agence, je crois que j’ai vraiment épuisé les limites de compétences du personnel de cette agence. Du coup je me disais qu’une banque plus coopérative, mais les quelques renseignements que je glane pour le moment me ramènent à cette triste réalité que les mêmes les plus fréquentables a priori sont souvent adossées à des banques voyous. D’où la question

    • Je ne pouvais plus voir en peinture mes banquiers, j‘ai tenté d‘ouvrir un compte à la Banque Postale — la banque des petites gens — dans mon micro-bled et quand il a vu que je n‘avais pas de revenus réguliers, le jeune loup gominé de cambrousse s‘est mis à me parler comme à une demeurée. Je suis devenue positivement furieuse et j‘ai claqué la porte avant de passer à 200% de volume (j‘ai été chanteuse lyrique dans ma jeunesse, avec une sacrée puissance de tir → je sais placer ma putain de voix et je peux pousser les potards bien au-delà du rouge !).

      Du coup, j‘ai regardé les banques en ligne, filiales des banques qui font la gueule et qui ne font des cadeaux qu‘aux gens aisés à salaires importants, réguliers et garantis.

      Et j‘ai fini par aller à la banque en ligne qui te dit qu‘elle ne trie pas les gens selon leur porte-feuille → Monabanq.

      Elle appartient au groupe Crédit Mutuel et on partage le réseau de guichets automatiques CIC pour les opérations physiques (dépôts de liquide ou de chèques). Pour les DAB, on est libre comme l‘air (pas comme la banque de mon père qui paie une “amende” s‘il retire plus de 3 fois par mois dans un guichet d‘une autre banque (et donc, à 86 ans, il doit aller deux fois plus loin !).

      Pour les frais, ils sont très raisonnables. Par exemple, ma carte bleue visa, c‘est 2€/mois, soit 24€/ an, soit la moitié du prix où je la payais dans mon ancienne banque (pour 0 services en plus).
      Les frais de tenue de compte, c’est 2€/mois si tu n‘as pas de carte de débit. Sinon, c’est compris dedans. Contrairement à mon ancienne banque, qui a rajouté 3€ de plus par mois en rétribution probable de ses mauvais traitements, en plus des 48€ que me coutait la CB.

      Très important : quid de l‘accueil, dans une banque sans guichet ?

      Tu as le choix des armes : messagerie interne ou téléphone. Les gens sont basés dans la région de Lille et j’ai toujours eu des interlocuteurs concernés et efficaces sur une plage horaire bien plus confortable que celle des banques à guichet. En tout cas, ils cherchent toujours à répondre vite et bien à mes demandes. Ils sont même plutôt aimables, même si je ne leur en demande pas tant. Aimables, concernés et efficaces → ça me convient parfaitement.

      Je suis autonome sur la plupart des opérations bancaires, je n‘ai donc pas besoin d‘eux très souvent. J’ai pu ouvrir un compte courant pour ma fille pour ses 16 ans sans complications (ils t‘ouvrent un espace de téléchargement pour les papelards !).

      Bref, je suis contente.
      https://www.monabanq.com/fr/produits/compte_courant.html
      https://www.monabanq.com/fr/pdf/tarifications/monabanq_tarification.pdf

    • @monolecte Merci. Ça a l’air pas mal en effet. Renseigne-toi si tu ne peux pas bénéficier de je ne sais quelle ristourne si d’aventure tu devenais ce qu’ils et elles appellent ma marraine , je me contenterais de recommandatrice .

      Il va falloir que je fasse aussi une liste serrée de toutes les administrations et organismes qui remplissent (peu nombreux) ou vident (nettement plus nombreux hélas) mon compte plus ou moins automatiquement.

    • @philippe_de_jonckheere je suis au Crédit Coopératif depuis 20 ans. J’ai quitté la BNP aavec perte et fracas quand les rapports aux guichets ont commencé à disparaitre, furieux de devoir prendre une carte de retrait dont je n’ai jamais eu besoin de ma vie. Je veux causer à des vrais gens, aimables (ce qui veut dire : qu’on ne brutalise pas dans leur boulot à la con et qui peuvent donc respirer assez pour eux aussi désirer des rapports avec d’autres gens sans heurt), et c’est ce que j’ai trouvé. Tous les problèmes s’y résolvent jusqu’ici en causant, doucement, j’atteins jamais le niveau 10. Tout se passe au guichet et je n’ai toujours pas de carte de retrait. Le reste des services est jusqu’ici à l’avenant. Les gens dans la file d’attente ressemblent d’assez près à ceux que je peux croiser dans les différents mondes qui s’agglutinent au mien.
      Bon, c’est quand même une banque, hein. Une saloperie de banque. Coopérative, sans doute, mais banque quand même. Mais tant qu’à faire, c’est encore ce que j’ai trouvé de mieux. Les copains qui m’y ont rejoint semblent ok avec ça. S’ils bougent d’un iota dans leur façon de faire, j’arrête les banques et je creuse un trou dans la terre dans la campagne environnante pour y foutre mes deux euros.

    • Bon je viens de faire la liste des trucs à changer, c’est quand même embêtant, mais je suis déterminé.

      En entrée on a le salaire (prévenir l’employeur), la CAF, la Sécurité Sociale, la MDPH, la mutuelle. En sortie, le fisc, l’eau, le gaz, l’électricité, le téléphone et internet, le remboursement mensuel du prêt de la baraque, la cantine de Zoé, le loyer de Sarah, l’assurance.

      @monolecte l’adresse de mail c’est pdj arotruc desordre.net, je veux bien que tu me marraines surtout si cela peut t’apporter un petit plus.

      En revanche pour ce qui est de l’ouverture d’un compte sous tutelle, je sens que cela va rester folklorique.

    • En Belgique, Argenta. Petites agences, petit réseau. Humain. MAIS, sur l’hypothéque faut pas déconner me dit-on. 3 mois de retard et boum ? La mienne n’a pas été chez eux...

  • La Fintech GoCardless, déjà adoptée par 40.000 entreprises, lève 75 millions de dollars
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-fintech-gocardless-deja-adoptee-par-40-000-entreprises-leve-75-millions


    Hiroki Takeuchi a créé la Fintech londonienne GoCardless en 2011.
    Crédits : GoCardless

    […]
    Créée à Londres en 2011 par Hiroki Takeuchi, GoCardless propose aux entreprises d’automatiser les prélèvements bancaires auprès de leurs clients. « Nous aidons les entreprises à encaisser des paiements récurrents, que ce soit pour le règlement d’abonnements ou de factures », nous expliquait récemment l’entrepreneur, de passage à Paris.

    « Ces paiements récurrents représentent 40.000 milliards de dollars chaque année, mais les entreprises ont encore recours à des procédures très manuelles pour collecter cet argent. Dans le cas d’une facture, l’entreprise doit d’abord l’envoyer à son client puis attendre que ce dernier la paye... parfois en chèque ! Cela engendre de nombreux retards de paiement et donc des problèmes de trésorerie », observe le fondateur de GoCardless.

    Lorsqu’il s’agit d’abonnements, de nombreuses entreprises procèdent en enregistrant les données des cartes bancaires de leurs clients. « Mais ce sont des cartes en plastique que l’utilisateur peut perdre ou qui expirent. Résultat, le taux d’échec sur ce type de transactions est très élevé. En moyenne, 13% d’entre elles échouent », assure Hiroki Takeuchi.

    Pour surmonter ces écueils, la Fintech londonienne a construit une plateforme de paiement en ligne qui se branche aux différents réseaux internationaux de prélèvement bancaire (réseau SEPA en Europe, ACH aux Etats-Unis, etc.). La solution peut s’intégrer à différents logiciels de comptabilité, comme Sage et EBP, et permet à une entreprise de gérer ses paiements récurrents par prélèvements bancaires depuis une seule et même interface. Il suffit à l’entreprise de définir la fréquence, les montants et le nombre de paiements qu’elle souhaite collecter de manière récurrente, d’inviter ses clients à souscrire à cette offre et à remplir eux-mêmes leur mandat de prélèvement. La collecte se fait ensuite de manière automatique et le statut des factures est mis à jour en temps réel.
    […]
    Aujourd’hui, la plateforme de GoCardless est utilisée par 40.000 entreprises dans le monde, dont Box, le spécialiste américain du cloud, le Guardian et le Financial Times au Royaume-Uni ou encore La Fourchette, Habitat, Doctolib et Sowee (une filiale d’EDF) en France. Dans l’Hexagone, la Fintech a déjà séduit 1.500 entreprises et espère passer le cap des 10.000 sociétés clientes d’ici deux à trois ans.

    Une équipe de douze personnes est basée à Paris où une demande d’agrément est en cours auprès de l’ACPR, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, adossée à la Banque de France, pour sécuriser son accès au marché unique après le Brexit. L’équipe parisienne devrait doubler au cours de l’année. #GoCardless a ainsi récemment recruté Laurent Péron, un ancien de #Salesforce, au poste de vice-président France.

    Pour se rémunérer, la Fintech prélève une commission de 1% sur chaque transaction et celle-ci est plafonnée à 2 euros. Pour les grandes entreprises clientes, les frais sont fixes. La startup ne communique pas son chiffre d’affaires mais indique traiter chaque année 10 milliards de dollars de paiements.

  • Assurance : Alan lève 40 millions d’euros pour réinventer le parcours #santé
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/assurance-alan-leve-40-millions-d-euros-pour-reinventer-le-parcours-sante-

    Depuis sa création il y a trois ans, le trublion de l’assurance a levé 75 millions d’euros. La jeune entreprise vise les 100.000 assurés et 100 millions d’euros de primes d’ici à la fin 2020. Alan prévoit de recruter 110 personnes en 2019.

    L’assureur Alan remet le couvert. Seulement dix mois après avoir levé 23 millions d’euros, la startup qui propose une #assurance_santé et prévoyance 100% en ligne à destination des entreprises, officialise ce lundi 18 févrie une nouvelle levée de fonds de 40 millions d’euros. Le tour de table est mené par Index Ventures (déjà au capital d’Adyen, BlaBlaCar, Dropbox, Robinhood ou encore TransferWise) et DST Global (notamment au capital de l’américain Stripe). L’opération porte le montant total des fonds levés depuis sa création, en février 2016, à 75 millions d’euros.

    « Nous n’étions pas en recherche de fonds car nous avons encore beaucoup de trésorerie », assure Jean-Charles Samuelian, dirigeant et cofondateur de la startup, avec Charles Gorintin, l’actuel directeur technique. « Toutefois, nous avons été sollicités par des investisseurs internationaux et cela nous permet d’accélérer nos ambitions. Nous souhaitons devenir le champion européen qui va transformer la santé », poursuit-il.

    Alan a été la première société indépendante à obtenir un agrément d’assureur en 30 ans en 2016 auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, adossée à la Banque de France). Ses affiches déployées dans le métro parisien promettent « une assurance santé zéro papier et un contrat simple et clair. »
    […]
    De l’autre côté de l’Atlantique, l’assureur 100% digital Oscar Health, positionné sur un créneau similaire, visait le milliard de dollars de primes en 2018. Soutenue entre autres par Alphabet (la maison-mère de Google), la pépite new-yorkaise est valorisée 3,2 milliards de dollars.

  • Quand un ex-banquier central plonge dans la révolution Blockchain
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/quand-un-ex-banquier-central-plonge-dans-la-revolution-blockchain-804403.h

    Christian Noyer, ancien gouverneur de la Banque de France, rejoint le conseil d’administration de la prometteuse startup britannique Setl, le spécialiste de la Blockchain financière. Soutenue notamment par Citigroup et Crédit Agricole, Setl a créé pour des sociétés de gestion françaises une plateforme d’achat et de vente de fonds sur la Blockchain.
    Les temps changent. La Blockchain, technologie née il y a dix ans avec le Bitcoin, n’est plus l’épouvantail des banquiers et des banques centrales. La startup de la finance Setl, qui entend révolutionner les activités dites de « post-marché », le règlement-livraison des titres financiers, avec une infrastructure fondée sur la technologie Blockchain, a annoncé ce vendredi 18 janvier l’entrée de Christian Noyer, ex-gouverneur de la Banque de France, à son conseil d’administration. Cet énarque de 68 ans, passé par le Trésor et le ministère des Finances, a été vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), entre 1998 et 2002, au moment du lancement de l’euro, puis a remplacé Jean-Claude Trichet en 2003 à la tête de la Banque de France, qu’il a dirigée jusqu’en 2015.
    […]
    Le bureau français est présidé par Pierre Davoust, un X-Ponts trentenaire venu du Trésor. Setl a surtout des investisseurs et de nombreux partenaires français. Parmi ses prestigieux actionnaires, se trouvent notamment la banque américaine Citigroup et le groupe Crédit Agricole, qui ont rejoint en juillet au capital le cabinet Deloitte, Computershare et la Sicav S2iEM, gérée par Ofi Asset Management (gestionnaire d’actifs contrôlé par la Macif et la Matmut).
    […]
    En France toujours, la société ID2S, une filiale d’Orange, utilisant la technologie de Setl, a obtenu en octobre dernier l’agrément de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de la Banque de France pour opérer en tant que dépositaire central de titres, ainsi que l’aval pour se connecter à la plateforme Target 2- Securities (T2S), le système européen de règlement des opérations sur titres, pour le marché des titres négociables à court terme ("NeuCP", les ex-billets de trésorerie), en concurrence avec le géant Euroclear.

    Si les banques centrales montrent dans l’ensemble une grande défiance à l’égard des "crypto-monnaies" comme le Bitcoin (que l’on appelle plutôt des crypto-actifs), elles montrent un vrai intérêt vis-à-vis de la technologie sous-jacente, notamment en vue de créer un substitut numérique au cash. La Banque de France a été la première banque centrale au monde à mettre en production un projet reposant sur la technologie Blockchain, qui est opérationnel : il s’agit de "Madre", un registre interbancaire décentralisé, qui permet de délivrer instantanément les identifiants créanciers SEPA (nécessaires pour qu’une entreprise puisse percevoir des prélèvements), contre un délai pouvant aller jusqu’à 15 jours auparavant.

    De son côté, la Banque centrale européenne a mené un projet de recherche, Stella, avec la Banque du Japon, sur l’utilisation de la technologie de registre distribué (DLT), comme la Blockchain, pour les infrastructures de marchés, notamment pour le règlement des opérations sur les titres financiers.

    • Si les banques centrales montrent dans l’ensemble une grande défiance à l’égard des « crypto-monnaies » […], elles montrent un vrai intérêt vis-à-vis de la technologie sous-jacente, notamment en vue de créer un substitut numérique au cash.

      Euh ?… Si je comprends bien :

      • les crypto-monnaies (Bitcoin et al.), c’est mal (parce que c’est privé ?)
      • le substitut numérique au cash, c’est bien (parce que ce sont les banques centrales ?)

  • Alerte : l’or de la Banque de France n’est plus sanctuarisé !
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15483-alerte-l-or-de-la-banque-de-france-n-est-plus-sanctuarise

    Il sert de garantie ultime (au cas où l’euro exploserait…)

    Et donc Sylvie Goulard ; minustre des armées 1 mois ; talkeuse dans les médias Allemand ; Ex. Council for the Future of Europe, un comité Théodule US qui pense pour notre bien ; est now N° 2 de la Banque de France et à mis la réserve d’Or en garantie pour des banques étrangères !

    By Goldbroker.fr, www.goldbroker.fr janvier 10, 2019 Publié par Philippe Herlin

    Au mois de novembre, la presse, et GoldBroker, ont annoncé la création d’un marché de l’or à Paris, qui associe la Banque de France et la banque américaine JP Morgan. La nouvelle n’a pas fait beaucoup de bruit ni l’objet de commentaires, mais il est temps d’y revenir en y apportant un nouvel éclairage, et des révélations.

    Commençons par préciser qu’il ne s’agit pas d’un marché de l’or au (...)

  • La Banque Postale conteste une sanction de 50 millions d’euros de l’ACPR - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/241218/la-banque-postale-conteste-une-sanction-de-50-millions-deuros-de-lacpr

    La Banque Postale a annoncé lundi avoir engagé un recours devant le Conseil d’Etat à la suite d’une sanction de 50 millions d’euros que lui a infligée l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

    Dans une décision rendue le 21 décembre, la commission des sanctions de l’ACPR, une émanation de la Banque de France, a jugé insuffisant le dispositif mis en oeuvre par la Banque Postale dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), relevant plusieurs manquements graves, aux « conséquences potentielles très lourdes ».

    La Banque Postale juge en revanche cette sanction particulièrement sévère, soulignant que les faits reprochés par l’ACPR concernent exclusivement le dispositif de contrôle a priori des mandats nationaux réalisés par des personnes qui ne sont pas clientes de La Banque Postale.

    « La Banque Postale, banque citoyenne, a la caractéristique d’être le seul établissement bancaire du territoire dont les services sont accessibles à tous, clients ou non », a-t-elle fait valoir.

    La Banque Postale précise également que les mandats suspectés par l’ACPR représentent 0,00027% du montant total des mandats nationaux sur la période étudiée, soit seulement quelques dizaines de mandats pour un montant global de quelques milliers d’euros.

    « En outre, aucun des faits reprochés n’est en soi constitutif d’une opération de blanchiment ou de financement du terrorisme. Tous les contrôles effectués ont permis de mettre en évidence l’absence de telles opérations », ajoute-t-elle.

  • 20/12/2018 Face aux marchés, le scénario d’un bras de fer, par Renaud Lambert & Sylvain Leder (Le Monde diplomatique, octobre 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/10/LAMBERT/59131 1/12

    E N décembre 1997, Ignacio Ramonet, alors directeur du Monde diplomatique,appelait à « désarmer les marchés ».Presque vingt et un ans plus tard, l’antagonisme entre finance et souveraineté populaire n’a pas disparu, comme en témoignent les récentes convulsions italiennes, turques et argentines (1). En dépit des
    propositions formulées en 1997, une question demeure : comment
    procéder ? Ne pas s’employer à répondre expose à deux menaces : le
    syndrome d’OEdipe et le spectre de Méduse.
    Dans la mythologie grecque, OEdipe incarne une illusion : celle de pouvoir échapper à son destin. Lorsque la Pythie lui annonce qu’il tuera son père et épousera sa mère, le héros fuit la ville de Corinthe, précipitant de la sorte la réalisation de l’oracle. Depuis longtemps, les économistes de gauche ont prévenu : si leur camp politique parvient au pouvoir et prétend mettre en oeuvre son programme, la « dictature des marchés » le placera mécaniquement devant la nécessité d’engager le combat. Tenter d’ignorer cette réalité ou reporter la réflexion sur ses conséquences — pour ne pas affoler les marchés, par exemple — constitue l’équivalent moderne de la
    fuite oedipienne. Cela précipite la tragédie, comme l’a illustré, en 2015, la capitulation soudaine de la formation grecque Syriza.

    Une atmosphère d’aquarelle ?

    Il existe un second écueil, que symbolise un autre personnage de la
    mythologie grecque : Méduse, qui changeait en pierre ceux qui avaient l’audace de la regarder dans les yeux. De nombreuses organisations politiques et associations déploient des trésors d’expertise pour décrire la Gorgone financière. Au moment d’imaginer une méthode pour la terrasser, ils semblent cependant embarrassés. Un récent ouvrage de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) intitulé Dix ans après la crise, prenons le contrôle de la finance(Les Liens qui libèrent, 2018), qui se présente comme un « livre pour agir », expose minutieusement la façon dont la finance a pris le monde en otage lors de l’effondrement des marchés, en 2008. Quand arrive la partie consacrée aux actions à déployer pour neutraliser les verrous préalablement analysés, les auteurs troquent toutefois le scalpel
    pour la poussière d’étoile : « Rêvons un peu », proposent-ils, avant de dépeindre leur « utopie réaliste »…au mode passif : « Le poids des
    investisseurs institutionnels est réduit », « les hedge funds sont interdits », « la stratégie à court terme des marchés financiers est abandonnée », « une restructuration des dettes est mise en oeuvre dans le cadre d’une conférence internationale sur la dette ». Méduse menace ; Méduse est morte. Qui l’a tuée et comment ? Le lecteur n’en saura rien.
    Et si OEdipe ne fuyait pas ? Et si la gauche osait plonger son regard dan celui de l’adversaire ? On pourrait se tourner vers l’histoire pour relater les victoires engrangées, hier, contre les marchés ; elles existent. Mais, si le passé fournit des raisons d’espérer, il ne permet pas toujours de restituer l’état actuel du rapport de forces. Or les investisseurs semblent avoir décuplé leurs capacités de nuisance à l’occasion de chacune des crises qu’ils ont provoquées. Suscitant à propos des réussites d’hier cette interrogation : ce qui a été possible le demeure-t-il ? Optons ici pour l’exercice d’imagination, qui permet d’isoler les variables afin de concentrer le raisonnement sur le conflit avec les marchés. Dotonsnous donc d’un décor politique idéal. Par exemple, celui-ci. À l’occasion d’une crise majeure, le paysage politique français bascule. La population souhaite tourner la page du néolibéralisme ; elle élit une personne déterminée à y oeuvrer et la dote d’une majorité confortable au Parlement. L’équipe au pouvoir peut compter sur une formation politique mûre, dotée de cadres compétents et en nombre suffisant pour remplacer les hauts fonctionnaires rétifs au changement. Dans la rue, une mobilisation populaire, massive et festive éreinte les manigances de la réaction. Discrédités, les médias privés ne parviennent pas à jouer le rôle
    d’opposition : leur animosité à l’égard du pouvoir conforte la
    détermination de la population. De leur côté, police et armée affichent un légalisme qui écarte la perspective d’un coup d’État.
    Une atmosphère d’aquarelle, alors que le réel se peint le plus souvent au couteau ? Sans doute. Et pourtant, en dépit de ce scénario idyllique (2), les forces progressistes vont devoir mener un combat d’une rare violence. Car la simple volonté de tenir ses promesses constitue une déclaration de guerre : « Un dirigeant progressiste qui afficherait sa détermination déclencherait immédiatement une réaction hostile des marchés, et plus
    généralement de toutes les forces du capital, analyse l’économiste et
    philosophe Frédéric Lordon. Réaction qui le contraindrait à passer la
    vitesse supérieure, dans une escalade conduisant à des mesures très
    radicales, sauf à “caler”. » Mais si la bataille contre les marchés a un coût — on le verra plus loin —, elle rend possibles les transformations proscrites par l’oligarchie financière : fin de la précarité, de la course à la productivité, de l’épuisement irréfléchi des ressources naturelles, de la consommation frénétique, du cocktail quotidien stress-psychotropes, des inégalités abyssales… « Ce qu’il s’agit de bien mesurer,précise Lordon, c’est le niveau d’hostilité auquel on s’expose, et qu’une fois lancé on ne peut
    plus s’arrêter. Car il n’existe pas d’option gradualiste. »
    Pour conduire cet exercice d’imagination, entourons-nous de trois muses peu disposées à flancher en période de tempête : Frédéric Lordon, qui vient d’être présenté ; Jacques Nikonoff, professeur associé à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII, ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA), un temps représentant de la Caisse des dépôts et consignations aux États-Unis et attaché financier pour le Trésor à New York ; et Dominique Plihon, professeur d’économie financière à l’université Paris-XIII (3).
    Apoplexie dans les rédactions Les élections présidentielle et législatives ont provoqué la sanction des marchés : le spread (4)français bondit alors que les investisseurs désertent les titres de la dette hexagonale. Inquiétées par la promesse de Paris de rompre avec l’ordre néolibéral, les grandes fortunes tentent d’extraire une
    partie de leur pécule. Départ des investisseurs et fuite des capitaux
    détériorent la balance des paiements, menaçant la solvabilité de l’État. L’Union européenne entre alors dans l’arène. Sur le plan politique, la Commission européenne multiplie les déclarations rappelant celle de son président Jean-Claude Juncker en 2015 : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » (Le Figaro, 29 janvier 2015). Les injonctions à battre en retraite s’accompagnent de menaces de sanctions pour non-respect des critères de « bonne conduite » fixés par le pacte de stabilité et de croissance européen adopté en 1997 : un déficit public inférieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB) et un niveau d’endettement qui ne dépasse pas 60 % du PIB. La France n’étant pas la Grèce, la crise menace bientôt l’ensemble des pays de la zone euro. La situation devient rapidement intenable.
    À ce stade, la France ressemble à une passoire : les euros sortent du
    territoire par tous les interstices. En régime de libre circulation des
    capitaux (garantie par les traités européens), les siphons à billets sont nombreux. Trois, en particulier, appellent une réaction plus rapide que ce qu’autorise le rythme normal des procédures législatives ; il faudra donc, le cas échéant, procéder par décrets.
    Tout d’abord au niveau de la hot money, ou investissements spéculatifs à court terme. Ces capitaux papillonnent d’une occasion d’investissement à l’autre. Effrayés par l’orientation politique de Paris, ils fuient le territoire français à la vitesse de l’électronique et épuisent les réserves de devises du pays. La solution ? « Un système dit de “deposit”, comme celui utilisé par la Malaisie lors de la crise de 1997-1998 », avance Lordon. L’outil impose aux capitaux entrants ou déjà présents sur le territoire un dépôt de garantie (de l’ordre d’un tiers) qui n’est restitué que sous certaines conditions : un temps minimum de présence sur le territoire (un an, par
    exemple, contre quelques dizaines de minutes en moyenne à l’heure
    actuelle), ce qui limite les activités spéculatives sans entraver les
    investissements productifs, les exportations ou les importations.
    Deuxième vecteur de fuite des capitaux : les frontières, que les fortunes des mieux lotis franchissent en masse. Un moyen permet de les retenir : il appartient à la boîte à outils du contrôle des capitaux, dont la simple évocation provoque des crises d’apoplexie dans certaines rédactions. Ces mécanismes « ont pourtant été utilisés en France entre 1939 et 1967, puis entre 1968 et 1989 », rappelle Nikonoff. Ils l’ont également été en Argentine lors de la crise de 2001. Il s’agit ici de réinstaurer un contingentement : simple, le procédé limite les montants que les particuliers peuvent retirer au guichet de leur banque. Il encadre également les requêtes de devises des entreprises et des ménages en fonction de leur utilisation future.
    La troisième pompe à devises qui menace de ruiner l’économie française se met en place autour de la dette. « La première chose à faire est d’annoncer un moratoire sur le paiement de la dette », estime Nikonoff. « Cela offre l’occasion de lancer un audit citoyen, similaire à celui organisé par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique [CAC] en 2014, renchérit Plihon. L’assemblée, composée de citoyens, d’élus, de représentants de la société, démontre que l’explosion de la dette, qui est passée de plus de 60 % à 100 % du PIB entre 2008 et 2018, découle en grande partie de la crise financière. On établit alors qu’une partie importante de la dette n’est pas légitime. Autrement dit, qu’il ne revient pas aux citoyens de la rembourser. » En 2014, les analyses du CAC avaient
    estimé qu’environ 59 % du montant actuel de la dette n’appelait aucun remboursement.
    Ici, l’exercice d’imagination se complique : « Un moratoire sur la dette française, qui dépasse 2 000 milliards d’euros, provoquerait
    immédiatement une crise systémique majeure,alerte Lordon, sans pour autant inviter à y renoncer. Tous les investisseurs internationaux (et nationaux) exposés au risque souverain français seraient déstabilisés. Ce serait la panique à tous les étages, et de nombreuses banques s’effondreraient. » Que faire dans ces conditions ? Il dessine au moins deux pistes : « Prévenir suffisamment tôt que la France honorera ses engagements auprès de ses créanciers, à des conditions qu’elle fixera souverainement, et sans contracter de nouvelles dettes auprès des marchés. Ou laisser advenir le chaos financier et en profiter : en ramassant les banques faillies à la petite cuillère, c’est-à-dire… pour 0 euro. » Dans un scénario d’affrontement avec les marchés, cette option permet d’organiser la transition vers un système socialisé du crédit.
    « Le plus important, poursuit Nikonoff, c’est que, instantanément, le
    rapport de forces a été inversé : ce n’est plus l’État qui subit la pression des investisseurs, mais le contraire. Dès lors, il est en mesure de créer de l’incertitude chez eux, tout en les divisant — un aspect crucial des choses, qui évitera l’émergence d’un front uni. » Comment ? « En annonçant, par exemple, que certains acteurs seront remboursés mais pas d’autres. Et sur la base de taux dont le pouvoir politique se réserve la liberté de décider… »

    « Un minimum de rugosité »

    Si, une fois colmatée la passoire française, les euros ne sortent plus, ils ne rentrent plus non plus, les investisseurs ne souhaitant pas investir dans un pays qu’ils ne peuvent plus quitter. Le moratoire a offert une marge de manoeuvre financière à Paris, mais celle-ci ne suffit pas à combler le déficit primaire du pays (l’écart entre les recettes et les dépenses des administrations publiques). En 2017, les montants alloués au remboursement de la dette s’élevaient à 42 milliards d’euros ; le déficit primaire, à environ 15 milliards supplémentaires. Il faut donc trouver des liquidités pour payer les fonctionnaires, entretenir les écoles, etc. En d’autres termes, desserrer le noeud coulant des marchés « implique d’imaginer une procédure de financement de l’État qui ne passe plus par eux,résume Lordon. Ce qui semble d’une logique élémentaire… puisqu’on
    cherche à s’en libérer ». « Paris peut, dans un premier temps, solliciter la Banque centrale européenne [BCE] pour lui demander d’acheter des titres de la dette »,suggère Plihon. Tentative vaine : contraire aux statuts de l’institution, la requête est, comme prévu, refusée à Francfort. « Dans ce cas, la France se tourne vers sa propre banque centrale, expliquant qu’elle refuse le diktat de la BCE »,conclut l’économiste. « Les États se sont longtemps financés auprès de leurs banques centrales, justifie Nikonoff. Les banques leur prêtaient à des taux d’intérêt qui pouvaient être inférieurs à ceux du marché ; à taux zéro, parfois. Il arrivait même qu’elles fassent des avances non remboursables. » Et si le gouverneur de la
    Banque de France renâcle à son tour, arguant de son « indépendance » ? « Il faut installer un rapport de forces, tranche Plihon. On ne peut pas gagner sans un minimum de rugosité. » Lordon ne dit pas autre chose : « Les structures de l’économie internationale et des économies nationales ont été agencées de telle sorte que, pour faire plier un tant soit peu les forces de la finance, il faut leur briser la colonne vertébrale. Et cela passe par des mesures brutales. On change d’univers politique. »
    Voici la Banque de France libérée de son indépendance à géométrie
    variable, qui la liait jusque-là aux seuls intérêts du monde de la finance. Le pouvoir se tourne alors vers l’épargne interne, suffisamment importante — une chance dont ne disposent pas les Grecs — pour offrir une deuxième source de financement solide : « Le seul patrimoine financier (hors immobilier) des ménages est évalué à 3 800 milliards d’euros, dont 1 300 milliards pour l’assurance-vie, écrivait le journaliste économique
    Jean-Michel Quatrepoint en 2010 (La Tribune,27 décembre 2010). Celui de l’État (toujours hors immobilier) se chiffre à 850 milliards d’euros. Soit un total d’actifs pour la maison France (hors entreprises) de 4 650 milliards. Face à cela, la dette des ménages est de 1 300 milliards, dont les trois quarts de crédits immobiliers. Et celle de l’État, de 1 600 milliards. Nous avons donc un solde largement positif. » L’accroissement de la dette française à 2 000 milliards d’euros depuis n’invalide pas le raisonnement. En vue de collecter cette épargne, Nikonoff propose d’émettre des obligations non négociables, un dispositif déjà utilisé en Californie en 2009. Menacé de défaut de paiement, cet État américain a distribué des
    reconnaissances de dette (IOU, de l’anglais I owe you, « je te dois ») pour régler ses factures. Rémunérés, les titres pouvaient par la suite être utilisés par la population. La Californie était alors dirigée par un gouverneur républicain : M. Arnold Schwarzenegger.
    « On réalise par ailleurs des emprunts forcés auprès des banques et des compagnies d’assurances, poursuit Nikonoff. En d’autres termes, l’État impose à ces sociétés l’achat d’une fraction donnée de ses émissions de dette. » Un mécanisme confiscatoire ? « À l’heure actuelle, il existe une quinzaine de banques françaises et internationales qui signent un cahier des charges pour obtenir le statut de spécialistes en valeurs du Trésor [SVT] auprès de l’Agence France Trésor. Parmi leurs obligations : acheter chacune au moins 2 % de chaque émission, soit un total de 30 % pour les quinze SVT. Et pourtant, personne ne dénonce une forme d’épargne obligatoire. Nous pourrions nous contenter d’étendre le statut de SVT à l’ensemble des établissements bancaires. »Avant d’élargir le mécanisme d’emprunts forcés aux ménages, par exemple. « En 1976, rappelle Plihon, lors de la grande sécheresse, l’État avait obligé la population affichant un certain niveau d’impôt sur le
    revenu à lui prêter à des conditions non négociables. » La Caisse des
    dépôts et consignations, encore publique en France, offre l’outil idéal pour drainer et gérer ces flux.
    Les marges de manoeuvre financières conquises permettent de mettre en oeuvre un programme social susceptible de conforter l’adhésion de la population : amélioration de la protection des salariés, revalorisation des retraites, ainsi qu’un effort général pour améliorer le niveau de vie sans passer nécessairement par des consommations supplémentaires (gratuité des transports publics, des cantines scolaires, du logement social…).
    Tout n’est pas encore joué, toutefois, puisque la situation doit être
    stabilisée sur le long terme. Pour y oeuvrer, l’État dispose d’un outil
    efficace : l’impôt. Les forces politiques au pouvoir à Paris n’ont pas oublié que, en dépit de l’érosion progressive de la fiscalité sur les ménages fortunés et le capital depuis les années 1970, des gouvernements conservateurs avaient auparavant pratiqué des taux d’imposition que la presse économique jugerait aujourd’hui confiscatoires. Entre 1950 et 1963, les locataires de la Maison Blanche ne s’appelaient ni Lénine ni Ernesto « Che » Guevara, mais Harry Truman, Dwight Eisenhower et John Fitzgerald Kennedy. Tous ont pourtant maintenu une tranche marginale d’imposition (la plus élevée, et uniquement appliquée à la fraction supérieure du revenu des ménages les plus aisés) supérieure à 90 %.
    Inspiré par ce précédent, le gouvernement français rétablit un système de prélèvements obligatoires progressifs sur l’ensemble des revenus, tout en éliminant les niches fiscales et sociales qui permettent d’y échapper. Il rétablit par ailleurs l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en le rendant suffisamment fort et progressif pour que les ménages les plus riches — 10 % des Français les mieux dotés possèdent 47 % du patrimoine national — soient incités à revendre une partie de leurs biens pour s’en acquitter. La question des banques se pose bientôt : « Il serait assez difficile d’expliquer que l’on a accompli tout ce qui vient d’être décrit pour les laisser continuer leurs activités de marchés financiers et exposer la société à leurs tendances déséquilibrantes », estime Lordon. Qu’ils aient été fragilisés par l’annonce d’un moratoire sur la dette ou par l’encadrement (sévère) de leurs activités spéculatives, certains
    établissements perdent leur raison d’être. Paris en profite pour
    nationaliser ceux dont il a besoin. Avant, renchérit Plihon, « d’en remettre le pilotage à des assemblées d’usagers et de salariés, pour éviter les écueils des nationalisations de 1981, lorsque les gestionnaires d’État s’étaient montrés disposés à gérer leurs établissements comme des sociétés privées ». Afin de prévenir toute interruption de la circulation monétaire, le pouvoir s’en attribue le contrôle de façon à garantir la disponibilité de monnaie sur l’ensemble du territoire, à travers, par exemple, le réseau des agences de La Poste.
    Évidemment, la monnaie unique vacille. Soit la France est expulsée de l’Union européenne pour non-respect des traités qui interdisent, par exemple, toute entrave à la libre circulation des capitaux (le principe même des mesures visant à lutter contre les marchés) ; soit l’euro vole en éclats sous les tensions financières que provoque la ruade française. À ce stade, deux scénarios se présentent : l’un optimiste, l’autre moins. Idéalement, le moment politique que connaît la France trouve des échos à l’étranger. Qu’une crise similaire produise les mêmes effets ou que l’exemple français aiguillonne d’autres forces politiques, un groupe de pays
    basculent à leur tour. Ils élaborent avec Paris une stratégie en vue de se débarrasser de l’emprise des marchés et s’unissent pour se doter d’une monnaie commune permettant de protéger les monnaies nationales des marchés (5).
    Mais rien ne garantit que d’autres peuples s’inspireraient — d’un même élan — de la détermination française. Paris pourrait donc demeurer isolé. Dans ce cas de figure, son éviction de la zone euro (qui interviendrait dès lors que la Banque de France imprimerait des billets sur ordre du gouvernement) ou l’effondrement de la monnaie unique provoque un retour au franc (les euros en circulation étant convertis à des conditions fixées par le pouvoir). « Dans un premier temps, au moins, celui-ci est déclaré non convertible pour les ménages et les entreprises, suggère Nikonoff. Cette disposition n’entrave pas le commerce international, car les entreprises qui ont besoin de devises font appel à leur banque, qui, à son tour, sollicite la Banque centrale. Mais elle permet de lutter efficacement contre la fuite des capitaux et de protéger la monnaie du déchaînement des marchés. » Par la suite, l’État ajuste le taux de change du franc en fonction de ses priorités (industrielles, sociales, etc.), c’est-à dire
    politiquement. La disponibilité de cadres fiables permet d’éviter
    l’émergence de phénomènes de corruption.

    Être prêts le moment venu

    Qu’il soit associé à une monnaie commune ou non, le nouveau franc
    connaît une dépréciation. Celle-ci, bénéfique dans la mesure où elle dope la compétitivité des productions françaises destinées à l’exportation (libellées dans une monnaie plus faible, elles coûtent moins cher aux importateurs), gonfle symétriquement la facture externe française, c’est-àdire le montant de ce que l’Hexagone importe. Dans ce domaine, le pouvoir propose de distinguer les biens. Pour ceux qui sont indispensables, comme le pétrole, il s’efforce d’orienter les besoins à la baisse, y compris par des incitations fiscales et économiques. Certains biens ne sont importés que jusqu’à ce que la France les produise. « Car il faut passer par un moment protectionniste de substitution aux importations », tranche Nikonoff, ce qui implique de protéger les efforts industriels naissants par des barrières douanières (puisque le marché unique a volé en éclats). « Paris doit également passer des accords avec les sociétés disposant des technologies manquantes en leur offrant l’autorisation de vendre sur le territoire français contre des transferts de technologie »,complète Nikonoff. Reste le domaine de biens que la
    publicité nous a appris à considérer comme indispensables (telle marque de smartphone, telle autre de pantalon en denim, etc.)… et dont chacun doit apprendre à se passer, ou que le pouvoir décide de taxer lourdement. En rappelant à la population que la transformation économique requiert de modifier ses habitudes de consommation, dans un contexte où chacun perçoit que les excès actuels précipitent la planète vers la catastrophe. Puisqu’il faudra amender nos comportements, pourquoi ne pas faire en sorte que cette évolution nous rapproche d’une société correspondant mieux aux aspirations de la majorité ? « À un moment, il faut accepter l’idée qu’on ne peut pas tout avoir : le maintien intégral de la consommation et la rupture avec le néolibéralisme. Du reste, la “consommation néolibérale” a son coût, et il est lourd : inégalités, précarité généralisée, souffrance au travail, etc.,argue Lordon. Or la sortie du néolibéralisme nous propose une tout autre cohérence, et de réels bénéfices : libérés de l’austérité budgétaire, celle de l’euro et celle des marchés, nous pouvons redévelopper les services publics et les emplois utiles ; protégés par la possibilité de la dévaluation et par un protectionnisme raisonné, les salaires peuvent croître à nouveau sans entamer la compétitivité ; enfin, la mise au pas de la finance peut se prolonger en démantèlement du pouvoir actionnarial, pour rétablir une organisation du travail moins infernale. » Relance de l’économie réelle, transformation de la démocratie sociale, intégration des questions environnementales, réforme des institutions…
    D’autres mesures devront sans doute suivre. Mais les moyens de lutter contre les marchés existent : aucun des dispositifs présentés ici ne constitue une innovation. La question que pose le projet d’émancipation par rapport aux marchés n’est donc pas technique, mais politique. Nul n’imagine toutefois que le scénario qui vient d’être décrit (révolution monétaire et fiscale, transformation des circuits de production, bouleversement des habitudes de consommation) puisse emporter l’adhésion d’une majorité politique par temps calme. Mais l’avenir n’incite pas à la sérénité. Lorsque éclatera le prochain orage, les libéraux seront prêts, une fois de plus, dotés d’une feuille de route dont on a observé en Grèce jusqu’où elle pouvait mener. Pourquoi ne pas se préparer également au combat, mais pour qu’il ouvre la voie à un monde plus solidaire ?

    20/12/2018 Face aux marchés, le scénario d’un bras de fer, par
    RENAUD LAMBERT & SYLVAIN LEDER
    Professeur de sciences économiques et sociales (SES), a participé à la coordination du Manuel d’économie critique du Monde diplomatique, 2016.

    (1) Lire « L’investisseur ne vote pas », Le Monde diplomatique, juillet 2018, première étape du raisonnement développé ici.
    (2) Dont les auteurs mesurent qu’il évacue un paradoxe : comment préparer la population à la bataille que l’on s’apprête à livrer et aux efforts qu’elle implique sans provoquer l’ire des marchés et la catastrophe économique à laquelle elle peut conduire… avant même d’être parvenu au pouvoir ?
    (3) Respectivement auteurs, entre autres, de Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières,Raisons d’agir, Paris, 2008 ; Sortons de l’euro ! Restituer la souveraineté monétaire au peuple,Mille et une nuits, Paris, 2011 ; et La Monnaie et ses mécanismes, La Découverte, Paris, 2017.
    (4) Différence entre le taux d’intérêt appliqué aux titres de dette émis par un pays donné et celui appliqué aux titres émis par un autre pays réputé solide (l’Allemagne, par exemple).
    (5) Lire Laura Raim, « De la monnaie unique à la monnaie commune », Manuel d’économie critiquedu Monde diplomatique, 2016.

  • De Pompidou à Macron, le système Rothschild tire toujours profit de la dette publique… – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/09/de-pompidou-a-macron-le-systeme-rothschild-tire-toujours-pro

    Depuis la loi de 1973, dite « loi Rothschild », du nom de la banque dont était issu l’ancien président de la République, Georges Pompidou, l’État est obligé de passer par le système des banques privées pour financer son endettement.

    Aujourd’hui, Emmanuel Macron, issu lui aussi de la banque Rothschild, ne compte pas bien sûr remettre en cause cette loi, préférant faire des coupes sombres dans les budgets sociaux pour réduire le déficit de l’Etat… 

    Depuis 1973, le Trésor public ne peut plus présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. En clair, l’État est condamné à se financer par des emprunts, contre intérêts, auprès de banques privées, au lieu de continuer à emprunter sans intérêt auprès de la Banque de France.

    Comment en est-on arrivé là ? En 1973, après de 30 années de création monétaire, l’économie française était remise à flot. Dans l’esprit de l’ancien président de la République, Georges Pompidou, et des hauts fonctionnaires qui l’entouraient à l’époque, la France était désormais reconstruite suite aux destructions de la deuxième guerre mondiale. 

    Il semblait donc plus aussi nécessaire de laisser persister des mécanismes qui s’étaient avérés bénéfiques pour le financement de dépenses d’investissements structurels, d’autant plus que ces mécanismes de création monétaire avaient été souvent utilisés pour financer le fonctionnement courant de l’Etat. 

    Il s’agissait avant tout d’instituer un garde-fou afin de préserver le pays de l’inflation et des dévaluations de la monnaie en s’imposant une discipline budgétaire. Il apparut souhaitable à la fois d’encadrer les dérives potentielles de l’Etat et de sortir d’une ère d’économie administrée en établissant un autre système de financement.

    Mais le problème, c’est que ces bonnes intentions finirent par faire le jeu du monde de la finance qui a vite vu l’intérêt qu’il pouvait retirer d’un système par lequel l’État devait obligatoirement passer pour emprunter. De ce point de vue, la loi de 1973 fut également le fruit d’un habile lobbying bancaire visant à neutraliser tous ceux qui étaient favorables au système en vigueur jusqu’ici.

    Cette loi a été abrogée en 1994 mais après avoir été étendue et confortée au niveau de l’Union européenne par les traités de Maastricht (à compter du 1er novembre 1993, article 104) et Lisbonne (à compter du 1er décembre 2009, article 123) que la France appliquer à la lettre depuis cette date.

    Les critiques de la loi de 1973

    Contrairement à ce qu’escomptaient les initiateurs de la loi de 1973, l’endettement public non seulement s’est poursuivi mais a augmenté considérablement, l’État étant progressivement devenu l’otage d’un système financier privé. 

    On le voit aujourd’hui en France mais aussi en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie, ce ne sont plus les états qui gouvernent mais la « troïka » (Union européenne, Fond monétaire international et Banque centrale européenne) qui resserre toujours davantage son emprise financière sur les pays, notamment du Sud de l’Europe.

    La critique de cette loi a notamment été porté par Étienne Chouard qui a préfacé le livre de l’essayiste altermondialiste André-Jacques Holbecq « La dette publique, une affaire rentable », publié en 2008.

    Le webdocumentaire « L’Argent Dette » (documentaire sur la création monétaire, 2008) de de Paul Grignon, fustige le fait que les États empruntent de l’argent et payent des intérêts, alors qu’ils pourraient créer l’argent. Diffusé en streaming sur le web et en DVD, il nous montre à l’aide d’animations et d’explications claires la façon dont est créé l’argent. Et contrairement à ce que l’on peut croire, la monnaie créée par l’État ne représente que 5% de l’argent en circulation contre 95% créée par quelqu’un signant une reconnaissance de dette à une banque. 

    Gabriel Galand et Alain Grandjean, membres de l’association « Chômage et Monnaie », créée en 1992, ont dénoncé eux aussi cette loi dans un livre de 1996, » La monnaie dévoilée « , aux Editions L’Harmattan. 

    Dans le documentaire franco-allemand d’Arte, « La dette, une spirale infernale ? », le pouvoir des banques de créer de l’argent à partir de rien, contre une promesse de remboursement y est critiqué également par le regretté Bernard Maris qui expliquait notamment : « L’argent, qui était devenu un bien public – c’est-à-dire que l’État gérait la création monétaire – est redevenu un bien privé, créé par les banques, de grandes puissances autonomes, dans les années 1970, et après ça n’a fait que s’amplifier ».

    C’était aussi l’avis de Michel Rocard qui estimait que cette loi a « interdit à l’État de se financer sans intérêt auprès de la banque de France » et l’a obligé à « aller se financer sur le marché financier privé à 4 ou 5 % ».

    Dans son livre « L’Arnaque du siècle » de 2012, Nicolas Dupont-Aignan écrit « Comment pouvons-nous accepter d’avoir transféré la création monétaire au secteur privé, c’est-à-dire aux banques privées ? […] Est-il normal, pour construire une autoroute, pour financer le haut débit, d’emprunter à 3 % à des banques ou par des obligations alors que la banque centrale publique prête à 1 % ? […] Alors même que l’on pourrait, comme la France l’a fait jusqu’en 73 […] financer à un taux abordable nos équipements publics ? ».

    Des critiques, comme Emmanuel Todd, vont jusqu’à considérer que la dette est illégitime et ne doit pas être remboursée.

    Des chiffres méprisés par Emmanuel Macron

    Si les taux d’intérêt ont fortement diminué ces dernières années, s’établissant à moins de 1% en moyenne ou même négatifs à certaines périodes de l’année depuis 2012, ils ont été très élevés par le passé.

    Dans les années 80, le taux d’intérêt moyen à 10 ans était de 11,9%, dans les années 90 de 6,3%, dans les années 2000 de 3,9%. En 2011, les taux d’intérêt à dix ans notamment sur les emprunts d’Etat de la Grèce ont atteint des niveaux record, jusqu’à 17,68 % ! La tension sur la Grèce a poussé à la hausse les taux des autres pays fragiles de la zone euro : les rendements à dix ans de l’Irlande ont atteint jusqu’à 11,31 % et ceux du Portugal 10,46 %.

    En 1978, la dette publique de la France représentait 72,8 milliards € et 21,2% du PIB.

    En 1988 : 302,8 milliards € et 33,3% du PIB.

    En 1998 : 787,4 milliards € et 59,6% du PIB.

    En 2005 : 1147,6 milliards € et 66,8% du PIB. La charge de la dette (paiement des intérêts seuls) se montait à 47,4 milliards d’euros, soit la presque totalité de l’impôt sur le revenu payé par les Français. Cette charge était le deuxième poste budgétaire de l’État français, après celui de l’Éducation nationale et avant celui de la Défense. 

    En 2007 : 1211,6 milliards € et 64,2 % du PIB. La charge des intérêts se montait à plus de 50 milliards d’euros, soit l’équivalent du déficit public. 

    Fin 2013 : 1 925,3 milliards d’euros, soit 93,5 % du PIB. 

    A la fin du 1er semestre 2014, la dette a dépassé officiellement les 2 000 milliards €. 

    Fin 2015, lorsque Emmanuel Macron était encore ministre de l’Economie, de l’industrie et du Numérique, la dette est montée à 2 098 milliards € !

    Fin juillet 2017, la dette s’élevait à 2 226 milliards € (soir 35 441 € par habitant et 70 882 € par ménage)

    Un calcul précis révèle en outre que de 1980 à 2008, la dette a augmenté de 1 088 milliards €, les intérêts payés se montant à 1306 milliards d’euros ! Sans les intérêts encaissés par les financiers privés, la dette publique française se serait élevée, fin 2008, à 21,4 milliards d’euros au lieu de 1 327 milliards € ! 

    Une situation dramatique qui s’est encore aggravée depuis la crise de 2008 où, en volant au secours des institutions financières, l’État est également devenu le fournisseur en premier ressort de ces mêmes institutions qui lui reprochent son endettement et lui appliquent en conséquence des taux usuraires. 

    Aujourd’hui, Emmanuel Macron occulte systématiquement le problème du financement de la dette publique par des organismes bancaires privés à l’image des « éminents journalistes » que sont les Apathie, Barbier, Calvi, Demorand, Joffrin, Lechypre, Lenglet, Pernaut, Pujadas qui préfèrent parler de « l’insupportable fardeau de la dette », « la France en faillite », « les nécessaires sacrifices à faire », « la nécessité de ne pas vivre au-dessus de nos moyens » etc.

    C’est ainsi que s’imposent dans l’opinion françaises et européenne des vérités apparentes qui confortent l’inéluctabilité de l’austérité et la remise en cause le système des créanciers privés pour financer l’endettement des états…
    – Source : Les Moutons Rebelles                                                  Auteur : Lerebelle | Editeur : Walt | Dimanche, 09 Déc. 2018                        http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/16467

  • Une centaine de lycées bloqués ce lundi en soutien aux gilets jaunes

    Aujourd’hui plus d’une centaine de lycées sont bloqués dans tout le pays en soutien à la mobilisation des gilets jaunes, contre la #sélection et la réforme du #bac. Des #manifestations de #lycéens et des #blocages ont eu lieu dans des dizaines de villes.


    http://www.revolutionpermanente.fr/Une-centaine-de-lycees-bloques-ce-lundi-en-soutien-aux-gilets-j
    #gilets_jaunes #lycées #éducation #blocage #parcours_sup #parcoursup #université #convergence_des_luttes

  • Fils de pute de banquier....
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15180-fils-de-pute-de-banquier

    Conseiller général de la Banque de France, classé à gauche, l’économiste Bernard Maris a lâché le morceau dans un documentaire récent, "La Dette", produit par Nicolas Ubelmann et Sophie Mitriani. Lorsqu’on lui pose la question : "D’où vient l’argent que prêtent les banques ?", il répond avec franchise : "Elles le fabriquent elles-mêmes avec l’autorisation de la banque centrale (…) Quand on a compris ça, on a tout compris à la monnaie. C’est que la banque fabrique à partir de rien de l’argent. C’est le métier du banquier. La banque crée ex nihilo de l’argent. Cela c’est quelque chose qui est très difficile à comprendre." A noter que Bernard Maris vient de virer sa cuti sur l’euro… (ci-dessous.)

    Update 03.10.2017 : Découvrez en plus sur la création monétaire et le fonctionnement de (...)

  • Une découverte savoureuse !
    « L’Union n’est plus européenne, mais allemande »
    http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2018/09/10/une-allemagne-europeenne-dans-une-europe-allemande

    L’Allemand Manfred Weber, 46 ans, espère succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. Le patron du groupe PPE (parti populaire européen, conservateur) au Parlement européen et vice-président de la CSU bavaroise, l’aile droitière de la CDU, a annoncé, mercredi, qu’il était candidat à la candidature pour devenir tête de liste (Spitzenkandidat, en allemand) de son parti aux élections européennes de mai 2019. S’il l’emporte, lors du congrès du PPE qui aura lieu à Helsinki les 7 et 8 novembre il aura alors toutes ses chances, le Parlement européen ayant imposé en 2014 que la tête de la liste arrivée en tête aux élections soit automatiquement désignée président de l’exécutif européen.

    La candidature à la candidature de Manfred Weber, adoubée par la chancelière Angela Merkel, tout comme les visées germaniques sur la Banque centrale européenne, est symptomatique de l’Europe allemande qui se met impitoyablement en place depuis la crise de la zone euro de 2010. Déjà, le social-chrétien Jean-Claude Juncker, sans être l’homme choisi par Berlin, est extrêmement proche des intérêts allemands, comme il l’était déjà lorsqu’il était ministre des Finances puis Premier ministre du Grand Duché. L’homme qui l’a propulsé à la tête de la Commission et dont il a fait le haut fonctionnaire le plus puissant de l’Union en le nommant secrétaire général de la Commission, Martin Selmayr, est lui-même Allemand. D’ailleurs, il est frappant de constater que trois institutions sur quatre ont des secrétaires généraux allemands : outre la Commission, le Parlement européen (Klaus Welle) et le Service européen d’action extérieure (Helga Schmid). Cela aurait pu être quatre sur quatre si l’Allemand Uwe Corsepius n’avait pas préféré quitter son poste au Conseil des ministres pour retourner à la chancellerie allemande en 2015 après quatre ans passés à Bruxelles… Mieux, le secrétaire général adjoint du Parlement est lui-aussi Allemand, une institution qui a été dirigée pendant cinq ans par un Allemand (Martin Schulz, 2012-2017). Sur huit groupes politiques, quatre, dont les deux plus importants (PPE et PSE), sont présidés par des Allemands. Pour compléter ce tableau, il ne faut pas oublier que les présidents de la Cour des comptes européenne (Klaus-Heiner Lehne), de la Banque européenne d’investissement (Werner Höyer), du Mécanisme européen de stabilité (Klaus Regling), du Conseil de résolution unique des crises bancaires (Elke König) sont Allemands tout comme le commissaire européen chargé du budget, le nerf de la guerre, Gunther Ottinger. Et bien sûr, tous sont membres ou proches de la CDU d’Angela Merkel.

    « Il ne s’agit pas d’une volonté délibérée, mais simplement les Allemands considèrent qu’ils sont les meilleurs Européens et donc qu’ils doivent faire le job pour pallier l’absence des autres capitales », explique Dany Cohn-Bendit, ancien député européen (Grünen). Et il est vrai qu’en dehors de la présidence de la BCE, que vise le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galau, les candidats allemands ne rencontrent aucune opposition sérieuse et organisée. « En 1953, Thomas Mann tint à Hambourg un discours devant un parterre d’étudiants qu’il implorait d’aspirer non pas à une « Europe allemande », mais à une « Allemagne européenne », résume l’historien anglais Timothy Garton Ash. « Nous avons cependant aujourd’hui affaire à une variante (…) : une Allemagne européenne dans une Europe allemande ». Question : les peuples européens sont-ils prêts à accepter d’être ainsi dirigés par l’Allemagne ?

    • L’Europe va dans le mur, Juncker appuie sur l’accélérateur !

      Le président de la Commission européenne prononçait aujourd’hui un discours sur l’État de l’Union européenne devant le Parlement européen. Il a annoncé sur plusieurs points son objectif d’aggraver la déconstruction des États et des démocraties.

      Sur les accords commerciaux, Jean-Claude Juncker a invoqué « la nécessité de partager nos souverainetés ». En réalité, la négociation et la signature récente de l’accord avec le Japon (JEFTA) sont le symbole d’un vol de la souveraineté des peuples. Les députés européens n’ont pas été associés, les Parlements nationaux ne seront même pas consultés. Le véritable visage de la « souveraineté européenne » de Macron, reprise par Juncker apparaît ici en pleine lumière. C’est le retour de la « souveraineté limitée » de Léonid Brejnev.

      En matière d’immigration, sa principale proposition pour l’Afrique est un « accord de libre-échange de continent à continent » ! Cela revient à appauvrir toujours plus les pays africains et aggraver les causes qui poussent des centaines de milliers de gens à l’exil.
      jlm

      http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Doctrine%20Brejnev/fr-fr

      #Europe_contre_les_peuples #Juncker #Macron

  • Annie Métais, voyage au bout de son « enfer » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/16/annie-metais-voyage-au-bout-de-son-enfer_1650592

    Mardi, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône va juger cette psychologue et ancienne cadre de la Banque de France pour le meurtre de son ex-mari en 2010. Soutenue par ses enfants, elle raconte une vie de terreur au côté d’un homme aux accès de violences destructeurs.

    Le carrelage de la cuisine est posé. Il reste les joints à faire, les peintures, le jardin à déblayer… Et tout l’étage à finir. Les ouvriers ont pris du retard, alors, jour et nuit, depuis des semaines, Annie Métais met la main au chantier. Tout doit être terminé avant le 22 mai. Ce jour-là, la psychologue de 61 ans est attendue devant les assises des Bouches-du-Rhône. Elle doit y être jugée pour le meurtre de Jacques Métais, son ex-mari et père de ses trois enfants.

    Les faits remontent au 25 septembre 2010. Ce soir-là, sur son catamaran amarré à Bandol, près de Toulon, Jacques Métais meurt étouffé des mains de son ex-femme. Un instant auparavant,il avait les siennes autour de son cou, tentant de l’étrangler après une violente dispute qui a viré au corps à corps. Des tentatives de strangulation, il y en a eu d’autres durant leurs quinze ans de vie commune. Comme souvent dans ses phases maniaques aiguës, Jacques Métais avait beaucoup bu, déliré, insulté son épouse, avant de l’attaquer physiquement. Ce soir-là, dit Annie Métais, c’était lui ou elle. Ce sera Jacques. Pour Annie, désormais, c’est à la justice de décider.

    Cocktail Molotov

    L’ordonnance de mise en accusation ne la ménage pas. Le juge d’instruction valide le récit de la dispute qui tourne mal, mais détaille ensuite comment Annie Métais a enveloppé le corps de son ex-mari avant de le jeter en mer, lesté d’une ancre, puis ses mensonges aux enquêteurs après la découverte du cadavre, dans la rade de Marseille. « Manipulatrice », « sang-froid glaçant », « intelligence supérieure et narcissisme… » Si l’ordonnance confirme les violences de son ex-époux, Annie Métais n’a pas le profil de la « victime idéale ». Sa beauté sévère, son regard bleu perçant, sa maîtrise des mots : les apparences jouent contre elle. « Je sais », renvoie-t-elle tristement. Elle n’aura que deux jours et demi de procès pour raconter aux jurés ce que ne dit pas ce meurtre. La maladie qui saborde le quotidien, la violence, la peur pour les enfants, le renoncement, puis la séparation et une vie, enfin tranquille, qui s’effondre brutalement un soir, parce qu’il fallait sauver sa peau, affirme Annie Métais. « J’aimerais que les jurés puissent comprendre que ce qui m’est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui, espère-t-elle. Que personne ne peut prédire ce qu’il aurait fait ou pas fait, soumis à la même histoire que moi. »

    L’histoire d’Annie et de Jacques Métais débute en 1988, dans les couloirs de la Banque de France à Paris. La jeune cadre, déjà mère d’un petit Jonathan, tombe sous le charme de ce veuf brillant qui élève seul ses trois filles depuis le suicide de sa femme, un an plus tôt. Un premier enfant, Samuel, naît de leur amour. Ce n’est que quatre ans après, enceinte de Jonas, qu’elle épouse Jacques et s’installe avec lui. La première alerte, raconte-t-elle, survient très vite. Au rez-de-chaussée de leur immeuble, un bar fait résonner sa musique sous les fenêtres de Jonas, âgé de 3 mois. Jacques, survolté, décide de jeter un cocktail Molotov sur l’établissement. Découvrant le bidon d’essence, sa femme le cache. Ivre de rage, il lui ordonne de le rendre. « J’ai dit non, dit Annie Métais. Et là, il m’a étranglée. Il a serré très fort jusqu’à ce que je cède. » Il finit par jeter son cocktail.« J’ai pensé que c’était un accident… mais je me suis tout de même mise en mode "chien de garde", pour les enfants. »

    Dès lors, la famille vit au rythme de la maladie du père, diagnostiqué maniaco-dépressif. Tantôt sombrant dans une dépression profonde, cloîtré, mutique, tantôt dans une surexcitation aiguë, buvant à outrance, claquant l’argent du ménage et jouant avec sa vie. Annie : « Il pouvait rouler ivre à contresens, provoquer plus fort que lui… Dans ces phases maniaques, on est Dieu… On a des idées délirantes et on s’attaque à quiconque viendrait s’y opposer. Et c’était moi. » Car elle lui tient tête. D’abord pour les enfants, « pour ne pas banaliser cet exemple paternel ». Et parce que les réactions de son mari sont imprévisibles. « Ce n’était pas une violence permanente, insiste-t-elle. Pour un même acte, il pouvait partir dans un éclat de rire ou dans une rage folle. Parfois, ça passait. Parfois non. »

    Entre-deux-crises

    Quand la rage l’emporte, la famille est en première ligne. Annie Métais évoque des flots d’insultes, des menaces de mort dans le meilleur des cas, des attaques à la tronçonneuse ou à la hache quand la situation dégénère. « J’ai eu peur une bonne partie de mon enfance, confirme Jonathan, 32 ans aujourd’hui. Pour ma mère surtout, qui subissait les violences les plus graves. Pour nous aussi. Gamins, on a eu des certificats médicaux qui ne sont pas jolis à voir… » Souvent, il faut fuir par la fenêtre, se réfugier la nuit à l’hôtel. La police est régulièrement alertée. Jacques Métais fait même de la prison, des séjours en psychiatrie. « Il y a eu des réponses, concède Jonathan, mais pas assez fermes. Et puis ma mère retirait souvent ses plaintes… Quand on n’a pas vécu ça, on ne peut pas comprendre. Elle pensait qu’elle allait le sauver. » Pendant des années, Annie Métais se raccroche à ces entre-deux-crises, quand son mari révèle « son vrai lui ». Dans l’espoir né de ces parenthèses, elle décide de quitter la Banque de France pour installer la famille à Meyreuil, dans la campagne aixoise. Mais le Sud n’apaise rien. La bipolarité de Jacques Métais, qu’il refuse de soigner, le coupe de toute relation sociale. Ses trois filles aussi, plus tard, rompront tout contact. Son épouse finit par capituler : en 2006, le couple se sépare et Jacques part s’installer aux Baléares.

    Mensonge

    A Meyreuil, c’est le soulagement. Annie Métais reprend des études en psychologie. Avec Jacques, les relations s’apaisent. Il semble se stabiliser, s’investit dans l’éducation des enfants, accueille même Jonas pour un trimestre à Minorque. Elle y croit tant qu’en 2010, alors qu’elle doit s’éloigner quelques mois pour valider son stage de master, elle demande à son ex-mari de venir prendre le relais auprès de leur fils Jonas, qui entre en seconde. Mais quand il débarque en septembre, elle comprend que« l’enfer est de retour ». « C’était le délire comme on l’avait connu, raconte-t-elle. D’autant plus insupportable que ça me replongeait des années en arrière… » Le week-end approche et les deux grands, étudiants à Marseille, vont rentrer. Pour éviter les confrontations, Annie propose à Jacques de partir avec elle sur son catamaran. « Je voulais préserver les enfants du risque d’une explosion à la maison,explique-t-elle. Et l’explosion a eu lieu sur le bateau, avec moi. »

    Annie Métais a du mal à se remémorer en détail cette soirée. Elle se souvient surtout du silence, après la mort : « Jacques n’avait plus qu’un poumon depuis son cancer, il souffrait d’insuffisance respiratoire. On pouvait l’entendre respirer dans la pièce à côté. Là, plus rien… » Épouvantée, elle s’enfuit. Puis revient, ne sait plus quoi faire, rentre chez elle, tente de réfléchir. Surtout, ne rien dire aux enfants. « C’était déjà impossible pour moi d’assumer, alors pour eux… Et puis j’étais révoltée contre le sort : on avait réussi à s’en sortir, et là, cette catastrophe allait démolir leur vie. » Elle décide de dissimuler le corps. Une semaine plus tard, quand la police se présente à son domicile, elle raconte n’avoir plus vu son ex-mari depuis qu’elle l’a déposé à l’aéroport, quelques jours auparavant. « Ma hantise, c’était que Jonas, mineur, soit placé, explique-t-elle. J e voulais tenir jusqu’à son bac. »

    Ce mensonge, elle s’y accroche huit mois durant, devant ses enfants et face aux enquêteurs. Mais les preuves s’accumulent : en mai 2011, elle est placée en garde à vue et finit par avouer. A peine arrivée aux Baumettes, elle écrit à ses fils pour leur demander pardon. Leur soutien, immédiat, sera sans faille. Au bout de dix-huit mois de préventive, elle obtient sa libération sous contrôle judiciaire. Depuis sa sortie en 2012, la sexagénaire, qui a passé son diplôme en prison, s’est installée comme psychologue. Quand la date du procès tombe, en octobre dernier, la famille se met en ordre de bataille. Jonathan a quitté son travail à Briançon avec femme et enfants pour s’installer à Meyreuil. Si sa mère est condamnée lourdement, elle ne pourra pas être incarcérée aux Baumettes - pour les femmes, seules les courtes peines y sont effectuées. Ce sera Paris ou Lyon. Il faudra veiller sur Jonas, qui vit toujours à Meyreuil. Cette semaine, la psy a arrêté ses consultations. Les travaux dans la maison devaient assurer une rentrée locative palliant la perte de ses revenus. Si le chantier se termine enfin, il lui restera encore quelques jours pour préparer son procès.

    Partie civile

    Annie Métais encourt la perpétuité, le #meurtre sur conjoint étant une circonstance aggravante. Jonathan, pour qui l’affaire Jacqueline Sauvage (1) a fait bouger les lignes, espère une peine courte, symbolique. « Je peux entendre que la justice doit répondre à un acte répréhensible, mais là, c’est la double peine. Ma mère s’est fait tabasser pendant quinze ans et quand elle se défend, elle part en prison ? » dénonce le jeune homme, qui s’est porté partie civile avec ses frères. Le sens de la peine, c’est aussi ce que questionne Me Olivier Lantelme, l’avocat d’Annie Métais : « Elle ne représente aucun danger pour la société. Elle est madame Tout-le-Monde, personne n’est à l’abri d’un passage à l’acte. Il faut les laisser libres, elle et ses trois garçons. Pas besoin de rajouter des barreaux au malheur. »Annie Métais, elle, a déjà choisi sa peine : « Toute ma vie, je me sentirai coupable au fond de moi, quoi que décide la justice. Je lui ai ôté la vie, même si je ne l’ai pas voulu, même si je n’ai fait que réagir par instinct de survie. J’aurai toujours le regret et la douleur que Jacques ne soit plus là… »
    Photo Olivier MONGE. myop
    Stéphanie Harounyan Correspondante à Marseille

    Il y a quand même un sacré problème d’éducation chez nous les femmes pour qu’on essaie sempiternellement de sauver, aider, soutenir nos conjoints même quand c’est à nos dépens. Cette illusion qu’il va changer, que je peux le "sauver" de sa maladie, de sa violence, de son alcoolisme etc. Il est urgent d’éduquer les filles pour qu’elles soient un peu plus égoïstes ou du moins qu’elles aient un instinct de préservation/conservation minimal envers leur propre personne. Qu’elles s’aiment avant toute chose et après elles pourront aimer qui elles veulent.
    #violences_conjugales #légitime_défense #patriarcat #procès #cour_d_assise

  • Que Choisir affiche la couleur bancaire et européenne article : Une menue monnaie qui coute cher

    D’après le dernier Eurobaromètre consacré à la zone euro, publié en décembre 2017, près des deux tiers des Européens sont favorables à la suppression pure et simple des pièces de 1 et 2 centimes d’euro. « Les particuliers traitent ces petites pièces comme des objets dénués de valeur » , constate régulièrement la Commission européenne. Qu’elles soient perdues, jetées, abandonnées dans les vide-poches d’une voiture ou envolées dans les valises des touristes, ces petites pièces cuivrées sortent du circuit pour ne jamais y revenir. Du coup, chaque année, la Banque de France en frappe de nouvelles. Seulement voilà, la production des pièces de 1 et 2 centimes d’euro est une activité clairement déficitaire pour la zone euro. Fabriquer une pièce de 1 centime, 1,3 g d’acier cuivré de 1,67 mm d’épaisseur, coûte… 1,2 centime ! Autrement dit, le contribuable européen paye la fabrication de pièces de monnaie qui l’encombrent et finissent inéluctablement au fond d’un tiroir ou d’une coupelle.

    https://www.quechoisir.org/enquete-pieces-de-1-et-2-centimes-une-menue-monnaie-qui-coute-cher-n5312

     #que_choisir #banque #Monnaie #consommation #économie #finance

  • Libéralisme : l’heure de payer l’addition Alternatives Economiques - Christian Chavagneux - 15 Mars 2018
    https://www.alternatives-economiques.fr/christian-chavagneux/liberalisme-lheure-de-payer-laddition/00083626

    Un sondage ne fait pas un pays mais celui d’OpinionWay pour le Printemps de l’économie 2018 surprend par la violence qu’il exprime du rejet de la mondialisation par les Français. Avec pour conséquence une forte demande de protectionnisme et un pessimisme qui n’augurent rien de bon. En prônant l’ouverture à tout crin et en refusant d’en traiter les effets anti-redistributifs, le libéralisme économique finit par produire sa propre remise en cause.

    Un rejet généralisé
    Premier résultat : 60 % des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation. En termes d’âge, on trouve les plus récalcitrants chez les 50 ans et plus. Mais la moitié des moins de 35 ans déclarent également leur méfiance : terrible constat d’une jeunesse pour moitié repliée sur elle-même ! Et le discours sur la différence entre des élites bien formées mondialisées et des ouvriers peu formés nationalistes ne fonctionne pas : 58 % des CSP+ ont une mauvaise opinion de la mondialisation.

    Sur quoi se fonde ce rejet ? Plusieurs points saillants émergent : ce sont les multinationales qui font majoritairement la loi, l’Asie et les Etats-Unis sont les gagnants et l’Europe est parmi les perdants. La mondialisation est perçue comme poussant à l’innovation technologique mais dégrade l’environnement, ne réduit pas la pauvreté et va à l’encontre de l’égalité entre hommes et femmes. De plus, quasiment la moitié des Français pensent qu’elle a des effets négatifs sur la croissance, 58 % qu’elle réduit leur pouvoir d’achat, 64 % qu’elle a des effets négatifs sur l’emploi et 65 % sur les salaires.

    Un sentiment pessimiste
    A partir de ce constat, nulle surprise sur les solutions : le protectionnisme commercial est plébiscité. 66 % des Français souhaitent l’imposition de normes plus strictes sur les produits entrants et sortants.
    L’avenir n’est pas rose : les trois-quarts des sondés pensent que la mondialisation économique va continuer à s’étendre, 60 % que c’est incompatible avec la lutte contre le changement climatique et 54 % cela se traduira par encore plus d’uniformisation culturelle.
    Les débats entre économistes sur le ralentissement de la mondialisation et le fait qu’elle ait atteint un plateau n’ont donc pas d’effets sur l’opinion française, pas plus que le travail des anthropologues du politique soulignant combien face à un capitalisme mondialisé chaque territoire se l’approprie de manière différente, loin de toute uniformisation.
    Du fait de la mondialisation, 71 % des Français sont inquiets pour leurs enfants, 67 % pour l’avenir de la France, 65 % pour l’avenir du monde et 63 % pour leur propre avenir. Un tableau noir.

    Le prix d’un trop fort libéralisme
    Ce sondage ne fait que confirmer ce que le Brexit, l’élection de Donald Trump et la montée des partis nationalistes nous clament plus fortement : faute d’avoir reconnu les #coûts_sociaux qu’il engendre et accepté de les traiter, le #libéralisme_économique fait désormais l’objet d’un rejet croissant.
    Les libéraux vantent les effets positifs de la mondialisation commerciale sur le pouvoir d’achat puisque l’on achète des produits moins chers ailleurs. Mais un pays peut également y perdre des emplois ou connaître une pression à la baisse sur les salaires. Quel effet l’emporte ? La seule étude récente sur le sujet a été proposée à l’été 2017 par la Banque d’Angleterre sur le secteur textile britannique. Résultat : d’un côté, un gain de pouvoir d’achat cumulé grâce à l’ouverture de 3 %, de l’autre, une perte de 1,25 %.
    Au niveau macroéconomique, les gains s’avèrent donc supérieurs aux pertes. Généralement, les libéraux s’arrêtent là. Sauf que les gains bénéficient à tous les consommateurs tandis que les pertes sont concentrées sur quelques territoires. L’étude regarde alors de près les marchés du travail : les régions qui concentraient une plus grande part d’industrie textile au début des années 1980 ont connu une plus faible croissance de l’emploi que les autres et un retrait plus marqué des personnes du marché du travail. Un effet qui se fait toujours sentir…

    Les coûts locaux de la mondialisation

    Une étude récente de la Banque de France s’interroge, elle, sur le coût local des importations chinoises en France. Résultat : sur la période 2001-2007, une perte d’environ 90 000 emplois dans le secteur manufacturier, soit 13 % du déclin sur la période... mais aussi 190 000 en dehors de ce secteur. L’explication ? La baisse de l’emploi manufacturier induit une baisse de la demande locale, qui fait largement sentir ses effets sur les secteurs a priori protégés de la concurrence internationale.
    Enfin, une récente recherche du Fonds monétaire international aboutit à trois résultats importants. Tout d’abord, participer à la mondialisation accroît la richesse d’un pays. Ensuite, plus le niveau d’intégration internationale d’un pays est élevé, plus les gains qu’il tire d’une poursuite de l’intégration diminue. Enfin, les gains de la mondialisation profitent aux plus riches et accroissent les #inégalités. La France se situe clairement dans la catégorie des pays mondialisés qui ne profitent plus d’une ouverture supplémentaire, la mondialisation étant l’un des facteurs expliquant la montée des inégalités.

    Bref, la #mondialisation fait des gagnants mais aussi des #perdants. Les #politiques suivies ces dernières décennies n’ont pas suffisamment cherché à aider ceux qui sont tombés du mauvais côté. Aujourd’hui, ils répondent. Si cela conduit finalement à une mondialisation raisonnable et à un capitalisme moins libéral et moins inégalitaire, on s’en sortira bien. Mais la probabilité d’une montée des #guerres_commerciales n’est pas exclue. Ni même qu’au-delà du seul libéralisme économique débridé, la démocratie soit aussi emportée par le flux.

    • L’intérêt de cet article est dans le chiffrage du rejet de la mondialisation par les français.
      En tant qu’ économiste et éditorialiste , Christian Chavagneux essaye de justifier à tous prix la #mondialisation_heureuse.
      Il ne doit pas souvent aller dans la rue ce monsieur, il est vrai qu’il écrit avant tout pour ses lecteurs.

      Article tiré de la revue de presse du site Les Crises, ( Olivier Berruyer ) mis à l’index par le décodex du nomde.
      https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-17032018

    • Article tiré de la revue de presse du site Les Crises, ( Olivier Berruyer ) mis à l’index par le décodex du nomde.

      Du « nomde » ? mais de quoi l’Immonde est-il le nom ?

      Sinon, c’est bien de mettre l’intégralité des articles munis d’un « paywall » à retardement.

    • Un sondage d’OpinionWay vient d’être réalisé sur la « mondialisation » et ses résultats sont sans appels[1]. Les français rejettent dans leur grande majorité cette « mondialisation » et se prononcent même, à près de 66%, pour une forme de retour au protectionnisme. Certains vont se lamenter sur le « manque de culture économique » des français. D’autres feront remarquer, et cela est vrai, que ce sondage n’est qu’un sondage. Mais, ce sondage a été réalisé pour le « Printemps de l’Economie », une manifestation soutenue par la Caisse des Dépôts et Consignations[2].
      Ce sondage survient après l’interruption du processus du TAFTA mais après, aussi, l’approbation du CETA par l’Union européenne[3]. Il a donc valeur de témoignage. Il a été réalisé par des personnes et pour des personnes qui sont en réalités favorables à la mondialisation. Le fait qu’il donne des résultats aussi contraires à leurs attentes est, de ce point de vue, hautement symbolique.

      Un rejet général
      La première chose qu’il convient de retenir de ce sondage, c’est qu’il exprime un rejet quasi-général de la « mondialisation ». Pas moins de 60% des personnes interrogées ont une opinion négative de la mondialisation. En fait, seul 3% des personnes interrogées ont une « très bonne » opinion de la mondialisation alors que 14% en ont une « très mauvaise ». Le clivage est net.


      Source : sondage OpinionWay, réalisé au mois de mars 2018 pour le Printemps des économistes
      Par ailleurs, quand on regarde la répartition de ces opinions, on constate que le taux le plus élevé de « mauvaise opinion » est situé dans la tranche d’âge qui va de 50-64 ans, autrement dit les personnes les plus vulnérables au risque prolongé de chômage. Il est ici important de noter que l’appartenance aux catégories socio-professionnelles les plus élevées (CSP+) n’a pratiquement pas d’impact sur les mauvaises opinions quant à la mondialisation. Les CSP+ ont une mauvaise opinion à 58% et les CSP- à 60%.

      Cela signifie qu’une majorité absolue de nos concitoyens n’adhère plus à la doxa libérale qui veut que le libre-échange et la mondialisation soient de bonnes choses pour tous. C’est, ici, un changement important de l’opinion. Il n’est pas étonnant car cette même doxa ne s’appuyait pas sur des faits mais sur une forme de présentation de l’histoire économique et sociale hautement tendancieuse.

      On a pu avoir en effet l’impression, et peut-être l’illusion, que c’était par l’abolition des barrières aux échanges que l’on avait obtenu la croissance très forte. Des travaux, parmi lesquels on doit inclure ceux de Dollar, en 1992[4], de Ben-David, en 1993[5], de Sachs et Warner, en 1995[6], et de Edwards en 1998[7], ont cherché à établir ce fait.

      Mais, de manière générale, les tests statistiques et économétriques pratiqués donnent des résultats qui sont pour le moins très ambigus. On peut en déduire que, pour certains pays, l’ouverture a eu des résultats positifs, mais non pour d’autres. Cependant, on peut aussi en déduire que si une politique qui associe l’ouverture à de bonnes mesures macroéconomiques est meilleure qu’une politique associant le protectionnisme à des mauvaises mesures macroéconomiques, ceci tient bien plus à la qualité des dites mesures macroéconomiques qu’à celle de l’ouverture[8]. De fait, les pays qui ont associé des politiques protectionnistes à des bonnes politiques macroéconomiques connaissent des taux de croissance qui sont largement supérieurs à ceux des pays plus ouverts, ce qui invalide le résultat précédent sur l’ouverture[9]. Ceci nous ramène à la problématique du développement, qui s’avère être autrement plus complexe que ce que les partisans d’un libre-échange généralisé veulent bien dire. Les travaux d’Alice Amsden[10], Robert Wade[11] ou ceux regroupés par Helleiner[12] montrent que dans le cas des pays en voie de développement le choix du protectionnisme, s’il est associé à de réelles politiques nationales de développement et d’industrialisation[13], fournit des taux de croissance qui sont très au-dessus de ceux des pays qui ne font pas le même choix. Le fait que les pays d’Asie qui connaissent la plus forte croissance ont systématiquement violé les règles de la globalisation établies et codifiées par la Banque mondiale et le FMI est souligné par Dani Rodrik[14].

      En fait, le protectionnisme s’avère bien souvent une voie plus sure et plus rapide vers la croissance que le libre-échange et, ce point est d’ailleurs régulièrement oublié par les thuriféraires du libre-échange, c’est la croissance dans chaque pays qui porte le développement des échanges internationaux et non l’inverse.

      L’opinion des personnes interrogées dans le cadre du sondage OpinionWay réalisé pour Le Printemps des Economistes met d’ailleurs bien en lumière que pour plus de 56% des personnes interrogées, les règles du commerce international sont conçues pour et par les multinationales.

      Les raisons de ce rejet
      Il est alors important de regarder quelles sont les raisons pour lesquelles les personnes interrogées rejettent la « mondialisation ». La raison majeure est l’opinion très négative des conséquences de la mondialisation sur l’environnement. Pour 70% des personnes interrogées, la mondialisation a des effets négatifs ou n’améliore pas vraiment la situation. Puis, viennent les questions liées à la santé, à la pauvreté et aux inégalités. C’est dire à quel point la « mondialisation » est mal perçue par les français.

      Si l’on pose aux personnes interrogées des questions concernant la situation en France, on voit alors surgir la question des salaires et de l’emploi (plus de 64% des personnes pensent que la mondialisation est mauvaise sur ces points), mais aussi les questions de l’environnement, du pouvoir d’achat et de la croissance. C’est donc un bilan très négatifs que tirent les français de la « mondialisation ».

      De fait, le passage progressif à la globalisation marchande a permis de faire passer, dans le discours tenus par les principaux pays européens, les mesures destinées à faire baisser la part des salaires et surtout les salaires d’ouvriers pour une évidence, une sorte de « loi de la nature ». Il n’y avait pourtant rien de « naturel » à cela. Les transformations du cadre d’insertion international sont bien le produit de politiques. Mais, par l’illusion d’une « contrainte extérieure » s’appliquant hors de toute politique, ce discours a produit un mécanisme progressif d’acceptation des mesures qui étaient ainsi préconisées. On constate alors, pour presque tous les pays[15], un accroissement du coefficient, et donc des inégalités qui se creusent entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, au moment où l’on procède aux grandes déréglementations dans le domaine du commerce international.

      Le phénomène de pression à la baisse sur les salaires engendré par le libre-échange et la « mondialisation » est évident pour les pays les plus développés. On le constate aux Etats-Unis par exemple[16]. Pour mesurer l’impact de la déflation salariale importée, il faut commencer par établir l’écart entre les gains de productivité et ceux de l’ensemble des salaires nets à l’image de ce qui s’est passé dans d’autres pays[17]. On rappelle que l’on avait fait ce calcul dans l’ouvrage de 2011 « La Démondialisation »[18], ouvrage que l’on peut considérer comme largement validé par ce sondage de 2018. L’évolution des rémunérations salariales a ainsi été très désavantageuse pour les salariés à bas revenus à partir de 1983. Ce phénomène s’est amplifié au tournant des années 1999-2002. On peut donc bien parler d’une contre-révolution conservatrice qui s’est jouée en deux temps. La déflation salariale est donc indiscutable et c’est elle qui explique le phénomène de ralentissement de l’inflation générale à la fois directement, par la modération des salaires et donc par des coûts à profit égal et même croissants, et indirectement, par le biais de la pression qu’exercent les chômeurs. Cette déflation salariale a été le résultat de la mise en concurrence des travailleurs français avec les travailleurs d’autres pays dont le niveau de salaires était incomparablement plus bas.

      La phase dans laquelle nous sommes toujours plongés, a vu les salaires évoluer sous la contrainte des importations de produits issus des pays à faibles coûts salariaux. C’est le résultat de la politique d’ouverture qui a été menée dans la période précédente. Ici, on peut mesurer directement les effets de la globalisation marchande sur l’économie française. Celle-ci se traduit non seulement par un accroissement plus faible que celui de la productivité pour la moyenne des salaires (ce phénomène étant particulièrement sensible dans l’industrie manufacturière), mais aussi par une augmentation des inégalités au sein du salariat et, en particulier, la stagnation du salaire médian par comparaison à la faible – mais constante – hausse du salaire moyen. Dans cette phase, la loi sur les 35 heures a bien joué un rôle correctif, contrairement à ce qui avait été affirmé avant et après qu’elle soit votée. Mais le rôle de cette dernière a été des plus limités. Dès les années 2000-2002, les effets du passage aux 35 heures semblent s’épuiser.

      La globalisation peut donc être tenue responsable d’une très large part de ce processus qui a abouti à un retard salarial important dans notre pays. Ce retard a aussi engendré un déficit de croissance, qui est venu lui-même renforcer les effets de la globalisation marchande par la montée du chômage et la pression que ce dernier exerce sur les rémunérations des personnes les plus exposées.

      Un retour vers le protectionnisme ?
      Ce sondage OpinionWay valide aussi l’idée d’un retour vers des formes de protectionnisme. Il montre que 66% des personnes interrogées sont en faveur de normes plus strictes sur les produits entrants ou sortants.

      Il faut ici revenir sur l’impact de la globalisation sur l’économie française, tout en précisant que des conclusions analogues pourraient être tirées pour la plupart des grands pays développés. Les conséquences sur l’économie française ont été importantes. Elles tendent à se diviser en un effet de délocalisation[19] (direct et indirect) et un effet sur la formation et répartition des revenus[20].

      Il ne fait donc aucun doute que la pression concurrentielle issue des pays à faibles coûts salariaux, mais où la productivité tend, dans certaines branches, à se rapprocher des pays développés, est aujourd’hui extrêmement forte. Le problème semble particulièrement grave à l’intérieur de l’Union européenne puisque l’on constate un très fort avantage compétitif des « nouveaux entrants », qui couvre désormais une très grande gamme de produits. L’idée de compenser l’écart abusif des coûts salariaux unitaires entre les différents pays par des taxes touchant les produits pour lesquels ces coûts sont les plus dissemblables, a donc fait son chemin. Par rapport aux protections qui ont été mises en place antérieurement, il faut ici signaler que ces taxes devraient être calculées à la fois par pays et par branche d’activité. En effet, l’une des caractéristiques de la situation actuelle est que le niveau de productivité des pays susceptibles d’être visés par un tel système varie de manière tout à fait considérable d’une branche à l’autre. Il est ici clair qu’un seul niveau de taxe serait inopérant.

      L’heure est venue de revenir à des politiques nationales coordonnées, qui sont seules capables d’assurer à la fois le développement et la justice sociale. Ces politiques sont déjà à l’œuvre dans un certain nombre de pays. À cet égard, le retard qui a été pris sur le continent européen est particulièrement tragique. Sous prétexte de construction d’une « Europe » dont l’évanescence politique se combine à l’incapacité de mettre en œuvre de réelles politiques industrielles et sociale, nous avons abandonné l’horizon de ces politiques. Mais, comme le rappelle Dani Rodrik, le problème n’est plus le pourquoi de telles politiques mais il doit désormais en être le comment[21]. De telles politiques se doivent d’être globales et d’inclure la question du taux de change et celle de l’éducation et du développement des infrastructures. Il faut aujourd’hui constater que sur la plupart de ces points l’Union européenne, telle qu’elle fonctionne, s’avère être un redoutable obstacle. C’est en effet à l’Union Européenne que l’on doit les politiques d’ouverture qui ont accéléré la crise structurelle de nos industries depuis les années 1990. C’est toujours à l’Union européenne que l’on doit la détérioration croissante du système d’infrastructures dans le domaine de l’énergie et du transport qui fit pendant longtemps la force de notre pays. Il est possible de changer ces politiques. Mais, si les résistances devaient apparaître comme trop fortes, il faudrait se résoudre à renationaliser notre politique économique. Une action concertée avec d’autres pays européens est certainement celle qui nous offrirait le plus de possibilités, mais on ne doit nullement exclure une action au niveau national si un accord se révélait temporairement impossible avec nos partenaires.

      Pour la démondialisation
      Tels sont les enseignements de ce sondage. La mondialisation a été porteuse de bien des passions contradictoires. Elle a été adulée par les uns, vilipendée par les autres. Elle a eu ses thuriféraires comme ses opposants acharnés. Aujourd’hui qu’elle recule, certains y verront une régression alors que d’autres applaudiront un progrès.

      Pourtant, il ne devrait pas y avoir de problèmes à penser ce phénomène de la démondialisation. Le monde a connu en effet bien des épisodes de flux et de reflux. Mais il est vrai que cette démondialisation survient dans le sillage d’une crise majeure. Alors se réveillent de vieilles peurs. Et si cette démondialisation annonçait le retour au temps des guerres ? Mais ces peurs ne sont que l’autre face d’un mensonge qui fut propagé par ignorance, pour les uns, et par intérêts, pour les autres. Non, la globalisation ou la mondialisation ne fut pas, ne fut jamais « heureuse ». Le mythe du « doux commerce » venant se substituer aux conflits guerriers a été trop propagé pour ne pas laisser quelques traces… Mais, à la vérité, ce n’est qu’un mythe. Toujours, le navire de guerre a précédé le navire marchand. Que l’on se souvienne ainsi des « Guerres de l’Opium » qui vit la Grande-Bretagne alors triomphante imposer à la Chine l’ouverture de ses frontières au poison de la drogue. Les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour s’ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l’échange.

      La mondialisation que nous avons connue depuis près de quarante ans a résulté de la combinaison de la globalisation financière, qui s’est mise en place avec le détricotage du système hérité des accords de Bretton Woods en 1973, et de la globalisation marchande, qui s’est incarnée dans le libre-échange. À chacune de leurs étapes, ces dernières ont imposé leurs lots de violences et de guerres. Nous en voyons aujourd’hui le résultat : une marche généralisée à la régression, tant économique que sociale, qui frappe d’abord les pays dits « riches » mais aussi ceux que l’on désigne comme des pays « émergents ». Elle a conduit à une surexploitation des ressources naturelles plongeant plus d’un milliard et demi d’êtres humains dans des crises écologiques qui vont chaque jour empirant. Elle a provoqué la destruction du lien social dans un grand nombre de pays et confronté là aussi des masses innombrables au spectre de la guerre de tous contre tous, au choc d’un individualisme forcené qui laisse présager d’autres régressions, bien pires encore[22].

      De cette mondialisation, on a fait un mythe. Elle est apparue sous la plume de ses thuriféraires comme un être doté de conscience et d’omniscience, capable de réaliser le bonheur de tous. On nous a fait oublier que, produit de l’action humaine, elle était condamnée à connaître le sort des autres produits de l’action humaine, et donc à disparaître. On a voulu la comparer à une force transcendante pour mieux masquer les intérêts qu’elle a servis. En ceci, il faut voir une capitulation de la pensée. Dans ce fétichisme de la mondialisation, il y eut donc beaucoup de calculs, et donc beaucoup de mensonges. Ce livre a, entre autres, la volonté de rétablir quelques vérités sur la nature réelle du phénomène.

      Le tournant qui s’amorce sous nos yeux nous confronte à nos responsabilités. La démondialisation qui se met aujourd’hui en route à travers l’amorce d’une dé-globalisation, tant financière que marchande, ne se fera pas sans nous et sans notre action. Il est de notre pouvoir de construire l’avenir.

      [1] https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-le-printemps-de-l-economie-les-francais-et-la-mondialisation-mars-2018/viewdocument.html?Itemid=0
      [2] http://www.printempsdeleco.fr
      [3] http://www.international.gc.ca/trade-commerce/trade-agreements-accords-commerciaux/agr-acc/ceta-aecg/text-texte/toc-tdm.aspx?lang=fra
      [4] D. Dollar, « Outward-Oriented Developeng Economies Really Do Grow More Rapidly : Evidence From 95 LDC, 1976-1985 », Economic Developemnt and Cultural Change, 1992, p. 523-554.
      [5] D. Ben-David, « Equalizing Exchange : Trade Liberalization and Income Convergenge », Quarterly Journal of Economics, vol. 108, n° 3, 1993.
      [6] J. Sachs, A. Warner, « Economic Reform and The Process of Global Integration », Brookings Paper on Economic Activity, n° 1, 1995, p. 1-118.
      [7] S. Edwards, « Opennes, Productivity and Growth : What We Do Really Know ? », Economic Journal, vol. 108, mars 1998, p. 383-398.
      [8] Voir D. Ben-David, « Equalizing Exchange : Trade Liberalization and Income Convergenge », op. cit.
      [9] Voir H.-J. Chang, « The Economic Theory of the Developmental State » in M. Woo-Cumings (dir.), The Developmental State, Ithaca, Cornell University Press, 1999 ; Kicking away the Ladder : Policies and Institutions for Development in Historical Perspective, Londres, Anthem Press, 2002.
      [10] A. Amsden, Asia’s Next Giant, New York, Oxford University Press, 1989.
      [11] R. Wade, Governing the Market, Princeton (N. J.), Princeton University Press, 1990.
      [12] G. K. Helleiner (dir.), Trade Policy and Industrialization in Turbulent Times, Londres, Routledge, 1994.
      [13] Voir C.-C. Lai, « Development Strategies and Growth with Equality. Re-evaluation of Taiwan’s Experience », Rivista Internazionale de Scienze Economiche e Commerciali, vol. 36, n° 2, 1989, p. 177-191.
      [14] D. Rodrik, « What Produces Economic Success ? » in R. Ffrench-Davis (dir.), Economic Growth with Equity : Challenges for Latin America, Londres, Palgrave Macmillan, 2007. Voir aussi, du même auteur, « After Neoliberalism, What ? », Project Syndicate, 2002 (www.project-syndicate.org/commentary/rodrik7).
      [15] L’exception étant la Grèce dont le coeeficient passe de 0,330 à 0,321. Pour la Suède, l’accroissement est important dans les années 1990 mais est compensé par une baisse dans les années 2000.
      [16] Voir A. Aaron-Dine, I. Shapiro, « Share of National Income Going to Wages and Salaries at Record Low in 2006 », Center of Budget and Policies Priorities, Washington (D. C.), 29 mars 2007 ; U. S. Department of Commerce, « Historical Income Tables – Income Inequality, Table IE-1 », Washington (D. C.), 13 mai 2005.
      [17] Voir J. Bernstein, E. McNichol, A. Nicholas, Pulling Apart. A State-by-State Analysis of Income Trends, Washington (D. C.), Center of Budget and Policy Priorities et Economic Policy Institute, avril 2008 ; J. Bivens, « Globalization, American Wages and Inequality », Economic Policy Institute Working Paper, Washington (D. C.), 6 septembre 2007.
      [18] Sapir J., La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2011.
      [19] Voir P. Artus « Pourquoi l’ouverture aux échanges semble être défavorables dans certains cas ? », Flash-IXIS, n° 2004-53, 17 février 2004.
      [20] Voir P. Artus, « Quels risques pèsent sur les salariés européens ? », Flash-IXIS, n° 2006-153, 11 avril 2006.
      [21] D. Rodrik, « Industrial Policy : Don’t Ask Why, Ask How », Middle East Development Journal, 2008, p. 1-29.
      [22] Voir J. Généreux, La Grande Régression, Seuil, 2010.

      Source : [RussEurope-en-Exil] France : le rejet massif de la mondialisation, par Jacques Sapir
      https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-france-le-rejet-massif-de-la-mondialisation-par-jacque

  • La #Banque_de_France s’accroche à ses parachutes en or
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/060318/la-banque-de-france-s-accroche-ses-parachutes-en-or

    Réagissant aux informations de Mediapart, la direction de la Banque de France cherche à justifier le maintien pendant trois ans des rémunérations du gouverneur et du sous-gouverneur en cas de départ à la retraite.

    #Economie #Anne_Le_Lorier #François_Villeroy_de_Galhau

  • SOIRÉE DE SOUTIEN POUR PIOTR PAVLENSKI | L’envolée
    http://lenvolee.net/soiree-de-soutien-pour-piotr-pavlenski

    La voix humaine est un instrument puissant, mais elle n’est pas toujours audible. La procédure judiciaire contre Piotr Pavlenski se déroule à huis-clos et le prive de l’usage de sa voix.

    Piotr Pavlenski a été arrêté le 16 octobre 2017 après l’action « Eclairage » réalisée place de la Bastille et lors de laquelle il a éclairé la Banque de France.

    #Piotr_Pavlenski : « Mettre le feu dans la Banque de France c’est mettre l’éclairage sur la vérité que les autorités nous ont forcé à oublier.

    La Bastille a été détruite par le peuple révolté ; le peuple l’a détruite comme symbole du despotisme et du pouvoir. Sur ce même lieu, un nouveau foyer d’esclavage a été bâti, la banque, qui trahit les révolutionnaires et qui sponsorisa le Versailles criminel. La Banque de France a pris la place de la Bastille, les banquiers ont pris la place des monarques.

    La grande Revolution Francaise a fait de la France un symbole de liberté pour le monde entier.
    En 1917, grâce à ce symbole, la Russie s’est élancée vers la liberté. Mais cent ans plus tard la tyrannie règne de nouveau, partout.

    La renaissance de la France révolutionnaire déclenchera l’incendie mondial des révolutions.
    Dans ce feu la Russie commencera sa libération ».

    Après 4 mois de détention préventive à la maison d’arrêt de Fleury-Merogis, le 9 février 2018, le juge des Libertés et de la Détention a prolongé ce délai de 4 mois supplémentaires.

    Par ses actions, Piotr Pavlenski hausse la voix pour attirer l’attention sur les répressions et sur l’acceptation de ces répressions par la société.

    Écrit par Oxana Pavlenski, militante russe et compagne de Piotr.

    http://www.lenvolee.net/wp-content/uploads/2018/02/lenvolee-18-02-23.mp3
    #lenvolée

  • La délirante guerre de sécession du #Crédit_mutuel #Arkéa
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/020318/la-delirante-guerre-de-secession-du-credit-mutuel-arkea

    Une agence du Crédit mutuel à La Haye-Fouassière, près de Nantes (Loire-Atlantique). © Reuters Issu de l’oligarchie de Bercy, #Jean-Pierre_Denis, le patron du Crédit mutuel Arkéa, cherche à faire croire qu’il est un « bonnet rouge » de la finance bretonne pour justifier la guerre de sécession qu’il mène contre sa maison-mère. Mediapart a enquêté sur cette stupéfiante guérilla bancaire, que la couardise de la Banque de France encourage, et donne la parole aux deux camps.

    #Economie #François_Villeroy_de_Galhau #Nicolas_Théry #Odile_Renaud-Basso #Pascal_Durant

  • Les 600 hauts fonctionnaires qui gagneraient plus de 150.000 euros par an sur Orange Actualités
    https://actu.orange.fr/france/les-600-hauts-fonctionnaires-qui-gagneraient-plus-de-150-000-euros-par-a

    Dans son livre « Les intouchables d’État » (Robert Laffont), le journaliste de « L’Obs » Vincent Jauvert se penche sur les très hauts fonctionnaires. Le grand reporter a enquêté pendant deux ans.
    Il révèle notamment l’existence de la liste confidentielle « REM 150 ». Derrière ce nom de code, la liste des 150 cadres du ministère de l’Économie rémunérés plus de 150.000 euros brut par an, soit mieux payés que le chef de l’État. Mais quelque 450 autres membres de cette élite, sous la tutelle de la Santé ou du Quai d’Orsay, gagneraient également davantage qu’Emmanuel Macron.

    L’enquête de Vincent Jauvert, parue le 18 janvier, pourrait accroître la défiance de l’opinion à l’encontre de ce qu’il appelle la « noblesse d’État ». « Je ne m’attendais pas à découvrir un tel déclin de l’esprit public, un tel mépris des règles éthiques », écrit-il, cité par L’Obs qui publie des extraits du livre.

    • Le directeur régional des finances publiques d’Île-de-France trois fois mieux payé qu’un ministre

    Le journaliste a pu se procurer la liste « REM 150 », datée du 4 octobre 2016. Un document estampillé « confidentiel », adressé à une poignée de cadres de Bercy. Il s’agit de la liste des 150 hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie et des Finances gagnant plus de 150.000 euros brut par an, soit plus que le chef de l’État. « Dès son arrivée au pouvoir en 2012, François Hollande a baissé le salaire du chef de l’État et du Premier ministre de 30%, pour le fixer à 150.000 euros net par an, raconte l’un des rares destinataires au journaliste, cité par L’Obs. Nous voulions savoir qui, à Bercy, était mieux payé qu’eux et, de ce fait, qui gagnait combien parmi les cadres dirigeants de ce ministère ».

    Dans cette liste, le mieux rémunéré est le Trésorier-payeur général (TPG) d’Île-de-France, rapporte Le Parisien : en 2015, il s’agit de Philippe Parini, un sarkozyste nommé par François Hollande, selon le quotidien, qui touche cette année-là 255.579 euros net, soit 21.298 net par mois. C’est trois fois plus qu’un ministre, précise Le Parisien. « Au total, 104 administrateurs généraux des Finances publiques, un corps de l’Ancien Régime fort prospère, figurent dans ce palmarès », écrit Vincent Jauvert. La liste « REM 150 » compte aussi , « tous les princes de Bercy » - les directeurs -, « et même deux simples chefs de service », mieux payés que le président.

    • Un mystérieux conseiller « contractuel »

    Le journaliste met aussi en lumière la rémunération d’un simple conseiller « contractuel » d’un ministre de Bercy, rémunéré 181.395 euros brut en 2015, soit 150.622 net. Pour quel ministre travaille-t-il ? « Je peux certifier qu’aucun conseiller, en particulier aucun contractuel, ne gagnait 180.000 euros (brut), ni au cabinet de Christian Eckert (secrétaire d’Etat au Budget) ni au mien », assure à l’auteur Michel Sapin, à l’époque en charge des Finances. Et d’ajouter : « Je ne peux pas vous donner la même assurance s’agissant du cabinet Macron (chargé de l’Economie) dont j’ignorais et ignore les rémunérations. » L’Élysée ne souhaite pas commenter. « Il ne nous appartient pas de donner des informations relatives à la vie privée des personnes », explique à L’Obs Sibeth Ndiaye, conseillère presse de la présidence, qui occupait le même poste à Bercy.

    Révélations : les très gros salaires des 600 fonctionnaires mieux payés que le chef de l’Etatpar L’Obs

    Une autre note confidentielle sur laquelle le journaliste a mis la main, remontant à 2013, révèle que plus de 600 hauts fonctionnaires - dont plus de 300 diplomates - gagnaient alors plus de 150.000 euros par an. Le mieux payé, toutes catégories confondues, est le gouverneur de la Banque de France, l’énarque inspecteur des Finances François Villeroy de Galhau, avec 350.845 euros brut annuels, cite Le Parisien. Il bénéficie en outre, « de par sa fonction, d’autres revenus », ce qui porterait son gain total à 450.907 euros par an, selon les confidences du président de la Cour des comptes Didier Migaud. Qui lui ne touche « que » 177.000 euros net par an.

    • Ambassadeur dans un pays dangereux, un poste lucratif

    Parmi les mieux payés de la République, figure par ailleurs l’ambassadeur de France en Afghanistan, le poste diplomatique le plus dangereux. « Il gagne 29.000 euros net par mois, dont une indemnité de résidence non imposable, indexée sur la difficulté du poste, de 23.000 euros. En 2012, il s’agissait de Bernard Bajolet, un ami de François Hollande, qui le nommera patron des services secrets extérieurs (DGSE) l’année suivante. Aujourd’hui, c’est François Richier, ancien conseiller stratégique de Nicolas Sarkozy », explique L’Obs. « Juste derrière, presque à égalité, les ambassadeurs dans d’autres capitales très risquées, comme Bagdad en Irak ou Sanaa au Yémen. »

    « Au-dessus de 200.000 euros brut par an, nous avons découvert aussi l’ancien ministre socialiste de la Santé Claude Évin », révèle à Vincent Jauvert l’un des destinataires de cette note. Il se trouve alors à la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, où Nicolas Sarkozy l’a nommé en 2009.

    • Muriel Pénicaud chez Business France

    Le journaliste évoque aussi le cas de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. « Début 2015, Emmanuel Macron (alors ministre de l’Économie, ndlr) et Laurent Fabius (Affaires étrangères, ndlr) décident de la nommer à la tête de Business France, l’agence chargée de promouvoir les PME françaises à l’étranger », écrit L’Obs. Après négociations, elle « obtient 225.000 euros brut par an. Près de 19.000 euros par mois. »

    • Il révèle notamment l’existence de la liste confidentielle « REM 150 ». Derrière ce nom de code, la liste des 150 cadres du ministère de l’Économie rémunérés plus de 150.000 euros brut par an, soit mieux payés que le chef de l’État. Mais quelque 450 autres membres de cette élite, sous la tutelle de la Santé ou du Quai d’Orsay, gagneraient également davantage qu’Emmanuel Macron.

      Macron, petit joueur ?
      #oligarchie #aristocratie (républicaine) #raie_publique #couic

  • Les parachutes en or de la #Banque_de_France
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/250118/les-parachutes-en-or-de-la-banque-de-france

    La sous-gouverneure de la Banque de France, #Anne_Le_Lorier, part à la retraite et devrait profiter du maintien de son salaire pendant trois ans, soit près de 700 000 euros. Cet avantage est d’autant plus choquant que la banque prône une politique d’austérité contre les smicards ou les épargnants modestes.

    #Economie #François_Villeroy_de_Galhau

  • #Banque_de_France : la stupéfiante promotion de #Sylvie_Goulard
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/170118/banque-de-france-la-stupefiante-promotion-de-sylvie-goulard

    Emmanuel Macron a décidé de promouvoir Sylvie Goulard au poste de sous-gouverneure de la Banque de France. Pourtant, une cascade d’objections, de nature judiciaire, politique ou éthique, aurait dû disqualifier l’éphémère ministre des armées pour ce poste à la tête d’une institution réputée indépendante.

    #Economie #François_Villeroy_de_Galhau