person:david dufresne

  • 19 juin : Débat avec S. Ben Achour, David Dufresne « Violences policières et désinformation » - LDH / Paris 14e
    http://www.davduf.net/19-juin-debat-avec-s-ben-achour-david-dufresne

    Débat avec Slim Ben Achour, avocat engagé pour l’égalité et la non-discrimination et David Dufresne, écrivain, réalisateur et journaliste observateur des doctrines de maintien de l’ordre Nous observons depuis quelques années un durcissement inquiétant de la doctrine du maintien de l’ordre et une généralisation de la violence policière. Initialement cantonnée aux quartiers populaires, territoires souvent ignorés par les médias, cette violence touche à présent des couches sociales de plus en plus (...)

    #Agenda

  • À TÉLÉCHARGER ! - Le martyre des gilets jaunes de mad meg - La Rédaction de SinéMensuel
    https://www.sinemensuel.com/communique/madmeg

    Hommage aux gilets jaunes et dénonciation des violences politiques.
    Décorez vos rond-points en couleurs, en noir et blanc avec un pochoir pour colorier vous mêmes, téléchargez-les et affichez-les partout !

    Cliquez ici pour les télécharger (16 Mo)
    http://madmeg.org/giletsjaunes/giletsjaunes.zip

    Il y a aussi une version allégée de ce dessin dans le numéro de SinéMensuel sorti ce matin


    https://www.sinemensuel.com/numero-sine/n87-juin-2019

    C’est un dessin qui m’a été inspiré par le travail de @davduf sur les violences d’état contre les citoyen·nes (en gilets jaune ou pas) et le poster réalisé par @fil David Dufresne, Valentin de Bruyn, Hans Lemuet et Maxime Zoffoli et mise en page par @odilon sur @visionscarto
    https://visionscarto.net/allo-place-beauvau-poster
    Mon poster sera aussi bientôt disponible sur @visionscarto avec toute ma reconnaissance.

    La webapp est disponible aussi grâce @fil


    http://madmeg.org/giletsjaunes

    #mad_meg #shamless_autopromo #gilets_jaunes #violences_d'etat #violence_politique #allo_place_beauvau @sinehebdo

  • LesInrocks - La vidéo, nouvel outil juridique et médiatique contre les violences policières
    https://www.lesinrocks.com/2019/06/01/actualite/societe/videos-en-manifestations-le-policier-se-retrouve-sous-le-controle-de-la-

    Omniprésentes sur les réseaux sociaux, les vidéos de manifestations permettent de visibiliser des violences, et participent à leur judiciarisation.

    Casseurs, pilleurs, sauvages… Les mots n’ont pas manqué pour décrire ce qu’il s’était passé le 1er mai à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. "L’attaque" avait fait les gros titres. Il aura fallu plusieurs diffusions de vidéos pour prouver que les manifestants, inondés de gaz lacrymogènes, s’étaient réfugiés dans la cour de l’hôpital avant de tenter – sans succès – d’y rentrer pour échapper à une charge des forces de police. Un épisode qui témoigne, tout d’abord, d’une multiplication démente des vidéos en manifestations – comme dans de nombreux pans de nos vies – mais aussi de leur utilité.

    Parmi ceux qui ont partagé les vidéos pour démonter la "fake news" de l’hôpital, on trouve le journaliste David Dufresne. Depuis le début des manifestations Gilets jaunes, il récupère et partage des images incriminant les forces de l’ordre sur son compte Twitter. A travers le projet Allô Place Beauvau, en collaboration avec Mediapart, il a réalisé 803 signalements auprès de l’IGPN – la police des polices – au 30 mai 2019, pour des faits de violences policières. La majorité d’entre eux sont accompagnés de vidéos.

    Des crânes en sang, des coups de matraques qui pleuvent sur les manifestants, mais aussi des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) à hauteur de tête… Les enregistrements de ces "violences policières" abondent.

    “Un dévoilement d’actions policières auparavant niées”

    Pour Christophe Mouhanna, sociologue spécialiste des questions de police-justice, au-delà même de rétablir la vérité sur une histoire spécifique – comme "l’attaque" de l’hôpital le 1er mai – ces vidéos jouent un rôle essentiel : "Elles permettent un dévoilement d’actions policières qui étaient auparavant niées par le policier, la hiérarchie et le politique".

    Le sociologue, chercheur au Cesdip (Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales) analyse les conséquences de l’omniprésence des vidéos : "Le policier se retrouve sous le contrôle de la rue. On peut donc penser qu’il y aura moins de violences si les policiers savent qu’ils sont filmés. Pour autant, nous n’avons pas de données pour le confirmer".

    Une pression supplémentaire

    Bien que filmer permette de visibiliser ces faits, Christophe Mouhanna reconnaît tout de même que ce "contrôle" par l’image est limité. Le secrétaire général de Syndicat France Police – Policiers en colère, premier syndicat de la fonction policière, Michel Thooris, affirme, lui, que ces vidéos n’ont "pas d’impact" sur les forces de l’ordre. Loin d’être néfastes à l’image de la police, il estime qu’elles montrent au public "la dureté de leurs conditions de travail" et "l’extrême fatigue" qu’accumulent les forces de l’ordre depuis le début du mouvement social.

    Plusieurs cas de vidéos où des policiers empêchent des citoyens de filmer disent une autre vérité que celle du syndicaliste. Par exemple, dans un rapport réalisé en avril 2019 par l’Observatoire des pratiques policières de Toulouse, une vidéo montre l’utilisation d’une lampe stroboscopique par un policier pour, selon les observateurs, les empêcher de filmer une interpellation.

    #maintien_de_l'ordre #police #justice

  • David Dufresne
    @davduf
    https://twitter.com/davduf/status/1131867641281417217
    05:57 - 24 mai 2019

    La Lettre du Préfet Grimaud ressurgit aujourd’hui sur Twitter, dans une version tronquée. Celle republiée dans la revue Liaisons (@prefpolice) en mai 2018, où il manque LE passage, situé à l’origine à la fin de la première page, avant le § de la 2e page

    David Dufresne
    @davduf
    08:20 - 24 mai 2019

    Beauté de Twitter, @LarocheMatthias a retrouvé l’original en version PDF : https://sd-1.archive-host.com/membres/up/1151058893/divers/MGrimaud_lettre_29mai68.pdf

    in http://police.etc.over-blog.net/article-la-police-republicaine-66753429.html

  • je relaie ceci, lu sur Bulledair.

    Réponse de Wilfrid Lupano au ministre de la Culture.

    Monsieur le ministre,

    À ma très grande surprise, vous m’avez adressé la semaine dernière un courrier pour m’annoncer que vous me décerniez le grade de chevalier des arts et lettres.
    Je vous remercie de cette délicate attention, mais j’ai bien peur de devoir refuser cet « honneur ».
    Déjà, spontanément, je n’ai jamais été très excité par les médailles. Pierre Desproges disait « les décorations, c’est la libido des vieux ». Je me plais à penser que je n’en suis pas encore là. Il y a cependant des distinctions plus réjouissantes que d’autres, et celle-ci a l’inconvénient, monsieur le ministre, d’être remise par un représentant politique.
    Or, comment accepter la moindre distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, me fait honte ?
    Car oui, il s’agit bien de honte.

    J’ai honte de ce que votre gouvernement fait des services publics, au nom du refus dogmatique de faire payer aux grandes entreprises et aux plus grosses fortunes les impôts dont elles devraient s’acquitter. « il n’y a pas d’argent magique » martèle votre leader. Il y a en revanche un argent légal que monsieur Macron refuse d’aller chercher pour ne pas déplaire à ceux qui ont financé sa campagne.
    J’ai honte, lorsque j’entends monsieur Castaner s’indigner que l’on puisse « s’attaquer à un hôpital », comme il l’a fait récemment, alors que c’est bien votre gouvernement qui fait le plus de mal aux services de santé, et pas trois gilets jaunes qui cherchent à se mettre à l’abri au mauvais endroit.
    J’ai honte de ce gouvernement qui en supprimant l’ISF, a divisé par deux les ressources des associations qui prennent à leur charge les plus faibles, les plus démunis, les laissés pour compte, à la place de l’état.

    J’ai honte lorsque votre gouvernement refuse d’accueillir l’Aquarius et ses 160 réfugiés qui demandent de l’aide, et encore plus honte lorsque monsieur Castaner, encore lui, accuse les ONG qui tentent par tous les moyens de sauver des vies d’être « complices » des passeurs.
    J’ai honte lorsque je vois la police « escorter » les militants de Génération Identitaire après leur coup de com’ au col de Briançon pour les « protéger » contre les militants favorables à l’accueil des réfugiés. Certains de ces derniers furent d’ailleurs interpelés, alors que tous les membres de Génération Identitaire sont rentrés chez eux fêter leur coup de publicité.
    J’ai honte de votre politique indigne d’accueil des migrants, et en particulier des mineurs isolés. Le gouvernement auquel vous appartenez a accéléré le rythme des expulsions, voté l’allongement à 90 jours de la période de rétention pour les étrangers en situation irrégulière. De la prison, donc, pour des personnes n’ayant commis aucun crime, hommes, femmes, enfants, nouveaux-nés. Pendant ce temps, des préfets plusieurs fois condamnés pour non respect du droit d’asile sont maintenus en poste.
    Pour de sordides calculs électoraux, le gouvernement auquel vous appartenez foule aux pieds tous les principes philosophiques et moraux qui sont à la base de la constitution et de l’histoire de ce pays, et passe à côté du sens de l’Histoire. Soyez certain que l’Histoire s’en souviendra.

    J’ai honte de l’incapacité de ce gouvernement à prendre en compte l’urgence écologique, qui devrait pourtant être le seul sujet à vous préoccuper vraiment. En dehors d’effets d’annonce, rien dans les mesures prises depuis deux ans n’est à la hauteur des enjeux de notre époque. Ni sur la sortie des énergies fossiles, ni sur le développement du bio, des énergies renouvelables ou la condition animale. Votre gouvernement reste le loyal service après-vente des lobbies, de l’industrie agroalimentaire, des laboratoires, des marchands d’armes…

    J’ai honte, monsieur le ministre, de ce gouvernement mal élu ( le plus mal de la l’histoire de la cinquième république) qui ne tient plus que par sa police ultra violente.
    J’ai honte de voir, depuis des mois, partout en France, éclater des yeux, exploser des mains ou des visages sous les coups de la police, de Notre Dame des Landes aux Champs-Elysées, à Toulouse, Biarritz, Nantes. Le monde entier s’alarme de la dérive sécuritaire de votre gouvernement, de l’utilisation abusive d’armes de guerre dans le maintien de l’ordre, mais vous, vous trouvez que tout va bien.
    Je pense à Maxime Peugeot, 21 ans, et à sa main arrachée par une grenade dans un champ de Notre Dame des Landes. Qu’est-ce qui pouvait bien menacer à ce point la sécurité de la France, dans ce champ à vache du bocage breton, pour qu’on en arrive à faire usage d’une telle violence ? 2500 gendarmes, une opération de guerre à plusieurs millions d’euros menée pour détruire une trentaine de cabanes en bois ( « il n’y a pas d’argent magique »…) et procéder à une dizaine d’expulsions… Je pense à Lola Villabriga, 19 ans, défigurée à Biarritz par un tir de LBD que rien ne justifiait et qui vit désormais avec des plaques d’acier dans la mâchoire, alors que c’était sa première manifestation. Je cite deux noms, mais vous le savez sûrement, ils sont aujourd’hui des centaines. Suivez le travail de David Dufresne si le sujet vous intéresse.

    Comme vous le voyez, nous avons peu de points communs, politiquement. Et dans un monde où les distinctions culturelles seraient remises par le milieu culturel lui-même, sans intervention du politique, j’aurais accepté celle-ci avec honneur et plaisir. Mais il n’y a pas de geste politique qui ne soit aussi symbolique, et je sais déjà que si un jour j’atteins l’âge avancé où on prend son pied à exhiber ses breloques, j’aurais bien peu de plaisir à me rappeler que celle-ci me fut remise par le représentant d’un gouvernement dont j’aurais si ardemment souhaité la chute et la disgrâce.

    Passons malgré tout une bonne journée,

    Wilfrid Lupano

  • David Dufresne, un journaliste inventeur, acharné de travail et obsédé par les #libertés publiques
    https://www.franceinter.fr/societe/david-dufresne-un-journaliste-inventeur-acharne-de-travail-et-obsede-par

    « Ce qui m’étonne c’est de voir que les #télés m’invitent pour expliquer mon travail, qui est en fait celui que leurs propres rédactions devraient faire. Ce fut pareil avec Florence Aubenas, quand elle est allée sur les ronds-points. On l’a interrogée elle plutôt que d’aller voir les ’gilets jaunes’ ».

  • Violences policières : les images décryptées

    De nombreuses images montrent les forces de l’ordre faisant usage d’une violence semblant disproportionnée pendant les manifestations. Qu’ont-elles réellement le droit de faire ? Et dans quelles circonstances ? Explications en images.

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2019/05/16/violences-policieres-les-images-decryptees_5463052_4355770.html
    https://youtu.be/rkgxbcwp6o8

    Sources :

    Recensement des violences policières et des blessures en manifestation : David Dufresne / @davduf (http://twitter.com/davduf et www.davduf.net)
    « Un splendide isolement : les politiques françaises du maintien de l’ordre », La Vie des idées, mai 2016. https://laviedesidees.fr/Un-splendide-isolement.html
    « L’ordre et la force », rapport de l’ACAT. https://www.acatfrance.fr/rapport/l-ordre-et-la-force
    « Usage des matériels de contrainte et de défense par les forces de l’ordre », rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité, 2009. http://prison.eu.org/IMG/pdf/RA_2009_Etude_thematique.pdf
    Instruction du 2 septembre 2014 relative à l’emploi (…) de la grenade à main de désencerclement (GMD). https://aser-asso.org/wp-content/uploads/2017/03/Instruction-demploi-des-armes-intermediaires-en-France-Septembre-2014.pdf
    Arrêté du 24 décembre 2013 relatif aux conditions et modalités de port du numéro d’identification individuel par les fonctionnaires de la police nationale, les adjoints de sécurité et les réservistes de la police nationale. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028387708&dateTexte=20190312
    Arrêté du 7 avril 2011 relatif au respect de l’anonymat de certains fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie nationale. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=F984C0FDEC4DE7D3F55C7E9E7FBE0FCC.tplgfr22s
    Circulaire du 23 décembre 2008 relative au droit à l’image des fonctionnaires de police. http://nicolaskaplan.fr/share/Droit/20081223_Circulaire-2008-8433-photospolice.pdf
    Instruction d’emploi du 14 juin 2004 relative à l’utilisation des produits incapacitants notamment en milieu fermé. http://www.gbh-formation.fr/content/galleries/actus/pn---instr-emploi-produits-incapacitants-14-jun-2004---dgpn-dapn-crel.
    Définition de la légitime défense dans le code pénal. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006417218&cidTexte=LEGITEX
    Définition d’un attroupement sur la voie publique et régime des sommations pour sa dispersion. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025543347&cidTexte=LEGITEX

    #police #maintien_de_l-ordre #MdO #justice #violences_policieres #droit

    • Le Conseil d’Etat refuse de suspendre la grenade GLI-F4
      https://lessor.org/a-la-une/le-conseil-detat-refuse-de-suspendre-la-grenade-gli-f4

      Saisi en référé par deux associations, le Conseil d’état a refusé ce 17 mai d’interdire la grenade GLI-F4 pour le maintien de l’ordre. A l’origine de cette demande, la Ligue des droits de l’homme et l’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat).

      Cette dernière contestait notamment les conditions d’emploi des grenades GLI F4. Elle jugeait la formation des personnels “insuffisante”, et la “formule de sommation préalable à l’emploi de ces armes ou les conditions de son prononcé (..) entachées d’incertitude sur leur portée ou leur compréhension par les manifestants”.

      Mais, pour le Conseil d’Etat, l’Acat soutient cette argumentation “sans l’établir ni même soutenir cette argumentation d’éléments de fait”. Il ajoute qu’elle “borne sa critique à des contestations de principe” et rejette donc ses conclusions. /.../

    • waa 6 mois pour « décrypter » des images qui sont sur la toile depuis le début, faut p’tet leur offrir une visite chez l’ophtalmo ou un stage pour apprendre à se servir de legifrance ?
      Bon, alors #le_monde quand ton modem fait crouiiizouiiizapiwwwwwiiiz c’est que tu es connecté sur l’Internet.

  • Six mois d’« Allô Place Beauvau » : chronique des violences d’Etat
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170519/six-mois-d-allo-place-beauvau-chronique-des-violences-d-etat

    En 20 + 1 tweets commentés, l’écrivain-journaliste David Dufresne raconte ses jours et ses nuits passés à relever les #Violences_policières survenues dans le cadre des manifestations des gilets jaunes et des lycéens. Comment le projet « Allô @Place_Beauvau » est né, comment il est porté, comment il a évolué.

    #Police,_violences_policières,_Allo_Place_Beauvau,_maintien_de_l’ordre,_Christophe_Castaner,_gilets_jaunes

  • Gilets jaunes : « Les bavures policières, c’est l’omerta absolue » - Par La rédaction | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/gilets-jaunes-les-bavures-policieres-cest-lomerta-absolue

    Plusieurs semaines de silence quasi complet de tous les médias et tout à coup, en quelques jours, un déferlement d’émissions et d’articles sur la répression policière du mouvement des Gilets jaunes. Répression qui, à ce jour, a provoqué une centaine de blessés graves, dont une quinzaine a perdu un œil. Pour comprendre comment et pourquoi un système médiatique peut focaliser sur un phénomène qu’il ignorait la veille nous recevons sur notre plateau : David Dufresne, journaliste indépendant, auteur de Maintien de l’ordre (Hachette Littérature), il recense depuis le début du mouvement toutes les images de violences policières contre des Gilets jaunes et des journalistes ; Axel Ronde, secrétaire général du syndicat VIGI Police (organisation ex CGT) ; Eric Dessons, reporter photographe au Journal du Dimanche, gravement blessé à la main par les forces de l’ordre durant l’acte 4.

  • Maintien de l’ordre ou criminalisation de la contestation ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/maintien-de-lordre-ou-criminalisation-de-la-contestation



    Des CRS lors d’une manifestation de Gilets Jaunes à Paris le 12 janvier 2019
    Crédits : Ludovic Marin - AFP

    A la veille d’un 21ème samedi de mobilisation pour les Gilets Jaunes, rendez-vous avec Vanessa Codaccioni, politiste et maîtresse de conférences à Paris-VIII, auteure de "Répression. L’État face aux contestations politiques" (Textuel, avril 2019).

    Dans l’actualité des idées aujourd’hui, la question du maintien de l’ordre telle qu’elle se pose depuis le mouvement des Gilets Jaunes et au-delà. La France est-elle en train de criminaliser sa contestation ?

    Notre invitée est la politologue et sociologue Vanessa Codaccioni, à l’occasion de la publication de Répression, l’Etat face aux contestations politiques (Textuel, 3 avril 2019). Un essai qui dénonce la répression exercée par l’Etat sur l’indignation politique, notamment par un processus de dépolitisation.

    En dialogue avec Joachim Barbier du magasine Society qui revient en une sur les violences policières de ces dernières semaines à travers le témoignage du journaliste David Dufresne (@davduf) , qui, sur son fil twitter « Allô, Place Beauvau ? » et sur Mediapart, signale chaque débordement ou bavures des forces de l’ordre.

    C’est à la fois un travail de journaliste d’investigation et de militant que mène David Dufresne, pour qui la police relève avant tout d’une affaire politique.

    Pour Vanessa Codaccioni, c’est justement cette dimension politique de la contestation que les acteurs de la répression tendent à invisibiliser.

    L’Etat français refuse de dire que les personnes réprimées sont des ennemis politiques. On leur enlève toute rationalité en les traitant de casseurs, de terroristes. C’est une manière de dépolitiser leur engagement pour illégitimer leur lutte. (Vanessa Codaccioni)

  • Le droit de manifester en question(s) :

    Ce qui choque dans la loi « anticasseurs »
    Avec Florian Borg, Syndicat des avocats de France ; Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature ; Raphaël Kempf, avocat ; Olga Mamoudy, professeure de droit public à l’Université polytechnique Hauts-de-France.

    Violences policières : alertes et témoignages
    Avec Arié Alimi, avocat, Ligue des droits de l’homme ; David Dufresne, journaliste, initiateur d’« Allô place Beauvau » ; Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies ; Michel Goya, ex-colonel de l’armée française ; John, du collectif « Désarmons-les » ; Milfet Redouane, fille de Zineb Redouane, morte à la suite d’un tir de grenade lacrymogène ; Laurent Thines, neurochirurgien, lanceur d’une pétition pour un moratoire sur les armes sublétales.

    Répression : ça n’arrive pas qu’aux autres…
    Avec Florent Castineira, supporter de foot éborgné en 2012 ; Cyril Dubois, avocat de supporters et de gilets jaunes ; Aurélie Trouvé, porte-parole d’ATTAC ; Pauline Boyer, militante d’ANV COP21.

    Grand entretien avec Michaël Fœssel
    Le philosophe est auteur d’État de vigilance. Critique de la banalité sécuritaire (Le Bord de l’eau, 2010) et de Récidive. 1938 (PUF, 2019).

    un gros live Mediapart vraiment important, il me semble : https://www.mediapart.fr/journal/france/030419/mediapart-live-loi-anticasseurs-violences-policieres-le-droit-de-manifeste
    ou en lien direct vidéo : https://youtu.be/PTLj5H4n7Xg

    #manifestation #droit #loi #anticasseurs #violences_policières #répression

  • L’État et les violences policières : « Une machine de guerre qui n’a ni remords, ni états d’âme, et où tous les coups sont permis »
    https://reporterre.net/L-Etat-et-les-violences-policieres-Une-machine-de-guerre-qui-n-a-ni-remo

    Documenter les violences policières et juridiques : mercredi 20 mars, témoins, experts, journalistes, juristes ont fait ce travail essentiel dans une réunion publique à Paris. Soulignant la gravité de la rupture autoritaire qui est en train de se produire.
    Paris, reportage

    La grande salle de la Bourse du travail, à Paris, était pleine mercredi 20 mars au soir pour la présentation des premières conclusions de la « commission d’enquête » sur la répression, la violence policière, la loi anti-manifestations, organisée à l’appel d’organisations syndicales [1]. Trois heures durant, les « enquêteurs » — le président et cofondateur de Mediapart Edwy Plenel, l’avocate et membre du syndicat des avocats de France (Saf) Judith Krivine et le journaliste à Radio France Antoine Chao — ont orchestré les prises de parole de nombreux témoins sur trois thèmes : les blessés en manifestation, les politiques répressives et les perspectives.

    Ian B., membre du collectif Désarmons-les !, a ouvert la soirée avec le bilan provisoire établi par le collectif — 170 blessés graves depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, en novembre 2018. Le collectif, qui émane de l’Assemblée des blessé.e.s constituée en novembre 2014 à Montreuil à la suite de la mort de Rémi Fraisse, s’est donné pour mission d’accompagner les personnes blessées et leurs familles dans leur parcours judiciaire et leur reconstruction psychologique, et d’informer sur le maintien de l’ordre en France — notamment les armes utilisées. « C’est une réalité à laquelle on ne s’attendait pas : on a recensé autant de blessés en trois mois que pendant les vingt années précédentes », a souligné Ian B.

    Le bilan du journaliste David Dufresne, diffusé sur son fil Twitter et Mediapart, précise le tableau : un décès — celui de Zineb Redouane, 80 ans, touchée au visage par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait ses volets, le 2 décembre à Marseille —, 222 blessés à la tête, 22 éborgnés et cinq mains arrachées. Depuis décembre, le journaliste indépendant interpelle le ministère de l’Intérieur sur les blessures causées par les armes de la police et les exactions commises par les forces de l’ordre, par la formule devenue rituelle « allo @Place_Beauvau — c’est pour un signalement ». « Pendant plus d’un mois, j’ai travaillé seul. Au début régnait un grand silence médiatique, qui a contribué au déni politique. Cette semaine, on a encore pu entendre le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, déplorer que les lanceurs de balle de défense [LBD 40] n’avaient pas été suffisamment sortis. C’est faux, un jeune homme a perdu son œil près du Fouquet’s le 16 mars et personne n’en a parlé. »

    Laurent Thines, neurochirurgien et chef de service au CHRU de Besançon, a lancé en janvier une pétition demandant « un moratoire sur l’utilisation des armes dites moins létales ». Tout en faisant défiler des images insoutenables de mâchoires déchiquetées, de mains arrachées et d’orbites énucléées, il a alerté sur les dégâts causés par les armes de force intermédiaire — LBD 40, grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4, grenades de désencerclement — sur les corps humains. « Un projectile de LBD 40 lancé à plus de 90 mètres par seconde, soit 324 kilomètres par heure, a une force d’impact de 200 joules. C’est comme si on vous lâchait un parpaing de 20 kilos d’une hauteur d’un mètre sur le visage ou la tête ! » Devant la radio d’un Gilet jaune s’étant pris un tir de LBD dans la tempe, il a dénoncé une blessure similaire à celles causées par des accidents de voiture ou des coups de batte de base-ball : « Le crâne est enfoncé et, pire de mon point de vue de neurochirurgien, le cerveau en dessous est abîmé. Or, le cerveau, on n’en a qu’un seul et une fois qu’il est abîmé, on ne s’en remet jamais vraiment. Celles et ceux qui ont un proche qui a fait un accident vasculaire cérébral le savent. »

    « C’est une volonté d’entraver le droit de manifester écrite noir sur blanc »

    Pour protester contre la fabrication et la commercialisation de ces armes, Ian B. a relayé un appel à bloquer les usines de fabrication de ces armes à partir du vendredi 29 mars : le siège social d’Alsetex à Muret (Haute-Garonne) et son usine à Mazères (Ariège), la fabrique de Flash-Balls et de grenades de désencerclement Verney Carron à Saint-Étienne (Loire), la fabrique de grenades lacrymogènes Nobel à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), etc.

    Ces blessures s’inscrivent dans un contexte de politiques répressives, ont observé et analysé les témoins du débat suivant. Globalement, « les gouvernements qui se succèdent privent les salariés de leurs droits et leur rendent l’accès au juge plus difficile, ce qui rend les recours de plus en plus décourageants. Bientôt, ils ne pourront plus recourir qu’à la violence pour se faire entendre, comme le montre très bien le film En guerre de Stéphane Brizé », a alerté Mme Krivine.

    En parallèle, la répression des mouvements sociaux s’intensifie. Christian Mouhanna, sociologue et directeur du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), observe une « fuite en avant répressive », que les gouvernements successifs tentent de justifier en faisant un « amalgame entre populations de banlieues assimilées à des terroristes et manifestants ». Cette stratégie, amorcée par la loi sur la sécurité quotidienne de novembre 2001, s’est poursuivie pendant les manifestations pour le climat de fin 2015 et celles contre la loi Travail de 2016. En outre, « on assiste à une remise en cause du maintien de l’ordre à la française qui consistait à créer des troupes spécialisées pour tendre vers le zéro mort et le moins de blessés possible », signale le sociologue, en pointant la présence récente en manifestation de la brigade anticriminalité (BAC), « la plus bêtement répressive », et sa militarisation.

    Anne-Sophie Wallach, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, dénonce de son côté une instrumentalisation du droit « non plus pour punir les personnes qui ont commis des délits, mais à des fins de maintien de l’ordre ». « Le 8 décembre, pour plus de 900 placements en garde à vue, on a eu plus de 500 classements sans suite, faute d’éléments contre les personnes », a-t-elle dit. Derrière ces interpellations massives, le délit de participation à un groupement ayant l’intention de commettre des violences, introduit dans le droit en 2010 pour lutter contre les « bandes » des quartiers populaires — « une qualification floue, en tout cas extensive, qui permet le placement en garde à vue car ce délit est passible d’emprisonnement ». Autre levier, la réquisition particulière, « qui permet aux forces de l’ordre de relever l’identité dans les gares, au niveau des péages, sans recourir aux critères classiques ». Enfin, la magistrate dénonce les pressions exercées sur la justice notamment par la garde des Sceaux : « Le 8 décembre, la ministre s’est rendue à la permanence du parquet de Paris, où les magistrats reçoivent les appels concernant les gardes à vue, pour annoncer que la fermeté était de mise. Ces pressions ne sont pas acceptables. Pourtant, elles sont confortées par le procureur de Paris, qui a livré comme instruction aux magistrats de permanence les week-ends de mobilisation, ne lever les gardes à vue que le samedi soir ou le dimanche matin, même en cas de classement sans suite. C’est une volonté d’entraver le droit de manifester écrite noir sur blanc ! »

    « Le pouvoir est violent, mutile et continue de tuer. Mais nous pouvons renverser ensemble cette machine de guerre »

    Les militants sont nombreux à avoir fait les frais de ces politiques. Parmi eux, le secrétaire départemental de SUD PTT, Gaël Quirante, qui a dénoncé 13 interventions policières dans son centre postal et quatre convocations au commissariat pour violation de domicile, contre des postiers grévistes en Île-de-France. Dans la salle, un Gilet jaune a raconté la répression policière contre la première « Nuit jaune », le 26 janvier place de la République à Paris : « Jusqu’à 19 h, l’ambiance était très festive. Puis, sans crier gare, la police a inondé la place de lacrymos et a chargé pour nous pousser contre les canons à eau. On n’avait nulle part où aller, on s’est pris des gaz, c’était très violent. »

    Les perspectives pour les mobilisations ont été abordées en troisième partie de soirée. « Le gouvernement s’apprête à interdire la lutte par ce qu’il appelle la “loi anti-casseurs”, mais qu’au syndicat nous appelons la “loi anti-manifestants” », a averti Laurence Roques, présidente du SAF. La proposition de loi, déposée à l’origine par le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, est d’abord tombée aux oubliettes avant d’être ressuscitée par le gouvernement, qui a manœuvré pour la faire adopter le 12 mars, malgré des réticences jusque dans la majorité. « Toute personne pourra faire l’objet d’une interdiction a priori de manifester, dès lors que son comportement laisse entendre qu’il peut causer un trouble à l’ordre public, a expliqué l’avocate. Seul un juge administratif des référés pourra invalider cette décision, mais la manifestation sera finie avant même qu’il ait le temps de statuer. » Autres mesures liberticides aux yeux de Me Roques, le délit de dissimulation du visage — « la loi ne précise pas si des lunettes de soleil ou un foulard constituent des dissimulations » — et le fichage de personnes qui ont troublé l’ordre public ou « exprimé leur opinion » — « une mesure qui va à l’encontre de la loi de 1978, qui interdit le fichage pour opinion politique ou action syndicale ».

    Sophie Chapelle, journaliste à Bastamag, s’est inquiétée de dix années de régression du droit de manifester, à raison d’une nouvelle loi sécuritaire tous les deux ans : « La loi de programmation militaire de 2013, qui étend la possibilité de surveillance au-delà du contrôle judiciaire, la loi de 2015 sur le renseignement, celle de 2016 contre le crime organisé, qui intègre des mesures de l’état d’urgence, et la loi sur la sécurité intérieure et le terrorisme de 2017, qui autorise la mise en place de périmètres de protection avec fouille systématique. » « La loi anti-manifestants a été adoptée le 12 mars ; de nouvelles mobilisations ont eu lieu le 16, et le 18, le Premier ministre, Édouard Philippe, n’a fait que des déclarations sécuritaires et annoncé un renforcement du maintien de l’ordre », déplore-t-elle.

    Assa Traoré, dont le frère est mort en juillet 2016 sur le sol de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), a fustigé un « État antidémocratique, répressif, violent, une machine de guerre qui n’a ni ni remords, ni états d’âme, où tous les coups sont permis ». « Le pouvoir est violent, mutile et continue de tuer. Mais nous pouvons renverser ensemble cette machine de guerre », a-t-elle assuré.

    Que faire à présent, au-delà de l’information toujours essentielle sur la brutalité croissante de l’État, et alors que, comme l’a rappelé Edwy Plenel, « le droit de manifester est un droit fondamental » ? L’idée d’une Coordination nationale contre la répression a été avancée.

    Une réunion aura lieu cet après-midi jeudi 21 mars à l’Assemblée nationale, réunissant représentants de partis de gauche et d’organisations préoccupées par les droits de l’Homme, pour répondre collectivement aux « attaques contre les libertés publiques », indique à Reporterre la députée France insoumise Mathilde Panot.

    #violences_policières #répression

  • Un guide PDF des signalements ALLÔ PLACE BEAUVAU ? via @davduf
    à imprimer, partager, distribuer :

    VIOLENCES POLICIÈRES SUR MANIFESTANTS : Comment faire un signalement Allô Place Beauvau ?
    https://alloplacebeauvau.mediapart.fr/pdf/flyer-allo-place-beauvau.pdf

    Une seule adresse : placeb@davduf.net
    Le canal email est le plus efficace pour nous transmettre vos signalements. Nous croulons sous les DM Twitter, tags ou notifications FB. Dans la mesure du possible, prendre le temps d’être le plus complet possible dans votre envoi. Tous les emails sont lus et nous tâchons d’y répondre dans la mesure du possible. Un grand merci à toutes et tous.

    Merci de nous aider à contextualiser les faits au mieux : Date Ville Type d’incident Type d’arme employée Forces de l’ordre impliquées Sources éventuelles (liens, articles, page Facebook, Twitter) Contacts éventuels (victimes, témoins) Photos, vidéos, plaintes, certificats médicaux, témoignages, etc., pouvant attester les faits.
    Merci d’avance !
    David Dufresne

  • David Dufresne sur Twitterhttps://t.co/I1MSsC037M"
    https://twitter.com/davduf/status/1107015628089712640

    allo @Place_Beauvau - c’est pour un signalement - 529

    Le journaliste @RemyBuisine matraqué sur les Champs-Elysées

    Paris, #ActeXVIII
    Source : @brutofficiel

    [alors qu’il filme un CRS en train de ranger soigneusement des t-shirts blanc (du PSG ?) dans son sac à dos, ce que RB n’avait visiblement pas remarqué…]
    @davduf

  • Le Pigalle (une histoire populaire de Paris)
    http://www.davduf.net/le-pigalle-une-histoire-populaire-de-paris

    Pigalle, c’est 120 ans de bohème en tous genres. Peintres, musiciens, poètes, malfrats, ils se sont abrités là, quand Paris les repoussait. Investissant Pigalle avec un cinéma mobile, le réalisateur David Dufresne confronte passé et présent en mêlant rencontres hautes en couleurs, films noirs, musiques folles et souvenirs vivaces. Une évocation sensible d’un quartier parisien (encore) mythique.

    Le Pigalle

    / #Documentaire, Une, #New_Moon

    « https://arte-magazine.arte.tv/article/2685 »

    • heureusement qu’il y a le Figaro pour nous informer !

      Le journaliste et écrivain, qui a notamment travaillé à la radio, à Libération et à Mediapart, effectue depuis plusieurs mois un travail de fourmi pour recenser, via son compte Twitter, les personnes blessées par les forces de l’ordre dans les manifestations de « gilets jaunes ». Son travail a contribué à faire éclater au grand jour la question des violences policières dans ces manifestations, dont les médias traditionnels ont tardé à s’emparer.

  • Comme j’ai encore entendu ce matin Benjamin Griveaux, plus que jamais pitoyable, s’enfoncer dans le deni de sa propre violence (puisqu’il repréente le gouvernement), je voudrai faire un petit rappel en passant :

    https://visionscarto.net/allo-place-beauvau

    https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan

    Il est impossible que les responsables de ces blessures, de ces vies brisées, ne répondent pas de leur actes devant la justice d’un état qu’on espère encore de droit

    –—

    Pour mémoire parce que ça restera dans les annales des questions (journalistes) et réponses (monde macronien) :

    Journaliste (Léa Salamé) : « Que répondez-vous aux ophtalmologistes qui collectivement s’inquiètent du nombre élevé et de la gravité des blessures [irréparables] aux yeux liées à l’usage ds LBD ? »

    Représentant du gouvernement (Benjamin Griveaux) : « S’il y a un usage abusif de LBD, il faut que ça fasse l’objet d’un signalement. Mais les forces de l’ordre font face à des personnes qui infiltrent les manifstations pour aller tuer les forces de l’ordre ».

    Le niveau de la réponse est affligeant. On sent presque qu’il a tellement honte de lui, qu’il ne répond pas à la question, en réalité, il fonce dans le mur en embrayant sur les mensonges gouvernementaux habituels.

    Ce qui est inquiétant, comme toujours avec les représentants de LaREM c’est qu’ils puissent toujours répondre par ces gros mensonges sans que personne, ni lss journalistes ni les autres contradicteurs ne les reprennent. (Macron, c’est depuis le début "le gouvernement par le mensonge", le langage Marketing, l’usage - comme le dit son ancien patron de la banque Rothschild de style "equity story" ou comme le dit encore plus clairement Alain Minc "heureusement que Macron était élégant et intelligent parce qu’il faisait [quand il était banquier d’affaire] un métier de pute" :visiblement il en a importé les méthodes dans sa présidence).

    Or, David Dufresne le montre, les témoignages crédibles sont très nombreux : l’essentiel des blessé·es graves par LBD étaient des manifestant·es pacifiques, qui ne posaient aucun problème de sécurité, qui ne faisaient peser aucune menace sur les forces de l’ordre et parfois même étaient des simples passants (comme cet enfant à Strasbourg qui sortait juste d’un magasin où il avait acheté un blouson).

    Ce qui m’inquiète aussi c’est qu’un gouvernement qui a la responsabilité de gérer un état et ses citoyens fasse aussi peu de cas d’un principe fondamental qui devrait être appliqué dans un état de droit : le principe de précaution. Et ce princpe de précaution aurait du être appliqué depuis très longtemps - au regard du nombre et de la gravité des blessures infligées par l’usage de ces armes (LBD et Grenades).

    Comment ne pas être dans une immense colère.

  • Passe ta BAC d’abord - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2019/03/04/passe-ta-bac-dabord

    Comme je l’ai écrit, le mouvement des gilets jaunes est un révélateur sans fard de l’état réel et concret de la démocratie et donc des rapports de force en présence dans le champ social, ce qui devrait tous nous alarmer au plus haut point, quel que soit en fait notre bord politique de rattachement. Cependant — et à mon étonnement général —, cette épiphanie en jaune fluo ne parvient pas réellement à sortir du cadre imposé par les discours politiques et à surtout remettre en perspective les conditions de vie générales qui se sédimentent ces dernières décennies et plus particulièrement le sort qui est fait à nos concitoyens dits « de banlieue ».

    « Les gens de la BAC sont en guerre, notamment avec les gens des cités. »
    Quand David Dufresne analyse longuement l’évolution de la doctrine du maintien de l’ordre à la française, il parle bien de l’émergence d’une manière spécifique de traiter l’ensemble des manifestants — voire même toute personne s’aventurant sur l’espace public à un moment inopportun — comme sont déjà traitées depuis des années certaines populations bien ciblées, et ce, dans une indifférence quasi générale.

    #gilets_jaunes #violences_policières #démocratie #banlieues
    Avec beaucoup de @davduf dedans !

  • Oui oui je cite le Monde :)

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/des-dissensions-apparaissent-au-sein-des-forces-de-l-ordre-sur-l-usage-du-la

    Pour une fois ça vaut la peine, en particulier pour les infos concernant les DAR . Je n’avais pas percuté.

    Via Alessio Mascalzone :"A lire dans Le Monde d’aujourd’hui : un article sur l’usage des armes par la police.

    C’est le point de vue d’un journal centriste, mais le passage vraiment intéressant est celui sur les « Détachements d’Action Rapide » (DAR).

    Ce sont de toute nouvelles unités de mercenaires en civil, surarmées, qui vont au contact en tirant sur la foule, et qui sont chargées de casser physiquement des manifestants. Bref, de terroriser.

    Le dispositif inédit en Europe (et peut-être même en Occident ?) est redoutablement efficace, puisqu’il a été déployé au moment où le pouvoir a réellement vacillé, début décembre. Il fallait arrêter la montée insurrectionnelle dans Paris, et elles y sont parvenues. Ces DAR ont réalisé 80% des arrestations, et sans doute une proportion équivalente de l’ensemble des mutilations recensées.

    Une autre précision fait froid dans le dos, sens être vraiment étonnante. C’est l’aveu d’un gradé : ces « DAR » ont déjà été testées dans les quartiers, en toute impunité. Le policier précise qu’au moins, en banlieue, « ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. » On peut donc y mutiler en toute discrétion.

    –—

    "Des dissensions apparaissent au sein des forces de l’ordre sur l’usage du lanceur de balles de défense :

    Les détachements d’action rapide, de nouvelles unités mises en place après le saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre, utiliseraient cette arme à outrance.

    Si, sur l’utilisation du lanceur de balle de défense, le fameux LBD, les forces de l’ordre affichent officiellement un front uni, des dissensions apparaissent en interne sur ses divers usages. Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », de nombreux manifestants se plaignent d’avoir été victimes de tirs injustifiés, occasionnant de sérieuses blessures, notamment à la tête.
    Amenée à défendre l’arme dite « de force intermédiaire » devant le Conseil d’Etat, le 30 janvier, la représentante du ministère de l’intérieur, Pascale Léglise, a livré pour la première fois le nombre de cartouches tirées depuis l’acte I de la mobilisation, le 17 novembre 2018. Un chiffre qui a poussé chacun à faire ses comptes en interne. Et à réaliser que les utilisations de l’arme sont bien différentes selon les services, voire selon les forces de sécurité.
    Ainsi, sur les 9 228 tirs de LBD – selon les comptages arrêtés après l’acte XI de la mobilisation, le 26 janvier –, la gendarmerie nationale n’en a effectué que 1 065. Un chiffre publié par L’Essor et dont Le Monde a eu la confirmation. Ce ratio d’un tir des gendarmes pour huit tirs des policiers interroge, alors que les escadrons de gendarmerie mobile, spécialisés dans le maintien de l’ordre, ont été autant engagés que les autres sur les manifestations. Lors de l’acte XII, le 2 février, la gendarmerie n’a tiré que quatre fois.
    Les CRS plaident aussi non coupable
    Les chiffres des enquêtes en cours sont eux aussi édifiants. Alors que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a reçu plusieurs centaines de signalements et a ouvert 116 enquêtes sur des tirs de LBD problématiques, leurs homologues de la gendarmerie, l’IGGN, n’ont ouvert que deux procédures.
    Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », 116 enquêtes ont été ouvertes et confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour des suspicions de violences policières, selon une source policière à l’Agence France-Presse, confirmant des informations notamment publiées par Le Figaro et RTL, vendredi 1er février.

    Selon une source proche de l’enquête, au moins 36 de ces investigations visent à déterminer si le lanceur de balles de défense, utilisé à 9 228 reprises depuis le 17 novembre, est en cause. Selon cette même source, « dix blessures très graves au niveau des yeux » ont été comptabilisées jusqu’à présent.
    De son côté, le gouvernement n’admet que quatre cas graves de blessure à l’œil et défend la nécessité des armes pour éviter des contacts directs violents et davantage de blessures entre manifestants et forces de l’ordre. « Je veux bien expertiser la totalité de nos armes de défense, a concédé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur BFM-TV mardi. Ce que je sais, c’est que si on les retire à nos policiers, il leur reste quoi ? Il leur reste le corps-à-corps ou leur arme de service. Je ne souhaite pas qu’ils utilisent leur arme de service, et je souhaite éviter le corps-à-corps. »
    Des comptages non officiels, comme ceux du collectif Désarmons-les ou du journaliste David Dufresne, recensent de leur côté entre quinze et vingt blessés graves des lanceurs de balles de défense. Saisi en urgence de plusieurs recours en urgence, le Conseil d’Etat a rejeté, vendredi, les demandes de suspension de l’usage des LBD lors des manifestations des « gilets jaunes ».
    Depuis le début de la polémique, la gendarmerie s’est d’ailleurs mise en retrait, estimant ne pas être concernée directement. La hiérarchie n’était pas présente devant le Conseil d’Etat, alors que le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, s’était déplacé.
    Les gendarmes ne sont pas les seuls à estimer ne pas être directement impliqués. Les CRS plaident aussi non coupable. Selon les informations du Monde, les soixante compagnies spécialisées dans le maintien de l’ordre n’ont tiré que quelque 2 500 cartouches sur les 8 163 attribuées aux policiers et, par ailleurs, aucune enquête de l’IGPN ne concerne directement l’un des leurs.
    Tout comme les gendarmes mobiles, les CRS ont des consignes strictes sur l’usage du LBD. Le tir doit se faire sur ordre d’un supérieur direct, après identification claire de la cible. Les tirs dits « d’initiative », sur simple décision du gendarme ou du policier porteur de l’engin, sont théoriquement limités aux seules situations de légitime défense. Enfin, le LBD ne doit pas être employé pour tenir une foule à distance ou pour disperser un attroupement, mais pour interrompre un délit en cours, comme un bris de vitrine ou un jet de projectile dangereux.

    Les « DAR » mis en cause :

    Les tirs restants, soit environ 5 600 cartouches utilisées, sont principalement l’œuvre des compagnies d’intervention (CI) et des compagnies de sécurisation et d’intervention (CSI), des brigades anticriminalité (BAC) et des brigades de recherche et d’intervention (BRI) – des unités spécialisées dans le maintien de l’ordre, la lutte contre les violences urbaines ou les interpellations. Contactée par Le Monde, la direction générale de la police nationale a refusé de communiquer la ventilation selon ces unités. Une chose est certaine, elles concentrent la majorité des tirs et des enquêtes.

    Au sein des forces de l’ordre, de plus en plus de personnes pointent du doigt la mise en place de nouvelles sections, à la suite du saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre : les détachements d’action rapide (DAR), qui utiliseraient le LBD à outrance.
    A l’époque, le pouvoir cherchait une réponse forte pour éviter que les scènes d’émeutes de la place de l’Etoile ne se reproduisent pas. Décision est alors prise de mettre en place un nouveau dispositif plus mobile, dont les fameux DAR seront l’un des principaux maillons.
    Composées de vingt à vingt-cinq fonctionnaires issus des BAC, de la BRI, ou des brigades territoriales de contact de la gendarmerie, ces unités sont spécialisées dans les interpellations et les déplacements rapides sur le terrain. Elles peuvent s’intégrer à des compagnies de CRS, à des escadrons de gendarmerie mobile ou opérer en autonomie.
    L’utilisation occasionnelle de motos pour se déplacer avec célérité a poussé certains à faire la comparaison avec les « voltigeurs », ce peloton dissout après la mort de Malik Oussekine en 1986 lors de la mobilisation contre le projet de loi Devaquet, tué par les coups des agents. Un rapprochement que conteste vivement la Préfecture de police de Paris.

    Des unités habituées aux émeutes de banlieue :

    Les DAR présentent sur le plan judiciaire un bilan dont se félicitent les autorités, puisqu’ils ont réalisé 80 % des interpellations depuis le 8 décembre pour 83 % de gardes à vue. Mais avec un coût humain élevé, selon les détracteurs du dispositif, qui estiment que ces troupes se servent du LBD avec un peu trop de libéralité, sans consignes directes de leur hiérarchie.
    « Ce sont des agents qui sont issus d’unités davantage habituées à gérer des émeutes en banlieue que des situations de maintien de l’ordre, explique une source policière haut placée. Le problème pour eux, c’est que quand ils tirent au LBD dans les quartiers, ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. »
    La chaîne hiérarchique est aussi montrée du doigt. L’essentiel des troupes engagées relève de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) et non de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), chargée du maintien de l’ordre dans la capitale, ce qui engendrerait un contrôle moins strict de leurs actions.

    Du côté de la Préfecture de police, on assure que toutes les troupes répondent aux ordres du préfet qui coordonne les dispositifs et que le rattachement à l’une ou à l’autre des directions ne change rien.
    Le ministère de l’intérieur ne l’entend cependant pas de cette oreille, comme l’a révélé le Canard enchaîné mercredi 6 février, une information confirmée par Le Monde. La Place Beauvau penche pour que tout le dispositif du maintien de l’ordre parisien soit centralisé à la DOPC, afin d’unifier les pratiques. Et de circonscrire la polémique autour de cette arme, dont les autorités continuent de louer l’utilité."
    À propos de ce site web
    lemonde.fr
    Des dissensions apparaissent au sein des forces de l’ordre sur l’usage du lanceur de balles de défense

    #violences_policières

  • Des dissensions apparaissent au sein des forces de l’ordre sur l’usage du lanceur de balles de défense, Nicolas Chapuis
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/des-dissensions-apparaissent-au-sein-des-forces-de-l-ordre-sur-l-usage-du-la

    Les détachements d’action rapide, de nouvelles unités mises en place après le saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre, utiliseraient cette arme à outrance.

    Si, sur l’utilisation du lanceur de balle de défense, le fameux #LBD, les forces de l’ordre affichent officiellement un front uni, des dissensions apparaissent en interne sur ses divers usages. Depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes », de nombreux manifestants se plaignent d’avoir été victimes de tirs injustifiés, occasionnant de sérieuses blessures [sic] , notamment à la tête.
    Amenée à défendre l’arme dite « de force intermédiaire » devant le Conseil d’Etat, le 30 janvier, la représentante du ministère de l’intérieur, Pascale Léglise, a livré pour la première fois le nombre de cartouches tirées depuis l’acte I de la mobilisation, le 17 novembre 2018. Un chiffre qui a poussé chacun à faire ses comptes en interne. Et à réaliser que les utilisations de l’arme sont bien différentes selon les services, voire selon les forces de sécurité.

    Ainsi, sur les 9 228 tirs de LBD – selon les comptages arrêtés après l’acte XI de la mobilisation, le 26 janvier –, la gendarmerie nationale n’en a effectué que 1 065. Un chiffre publié par L’Essor et dont Le Monde a eu la confirmation. Ce ratio d’un tir des gendarmes pour huit tirs des policiers interroge, alors que les escadrons de gendarmerie mobile, spécialisés dans le maintien de l’ordre, ont été autant engagés que les autres sur les manifestations. Lors de l’acte XII, le 2 février, la gendarmerie n’a tiré que quatre fois.

    Les CRS plaident aussi non coupable

    Les chiffres des enquêtes en cours sont eux aussi édifiants. Alors que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a reçu plusieurs centaines de signalements et a ouvert 116 enquêtes sur des tirs de LBD problématiques, leurs homologues de la gendarmerie, l’IGGN, n’ont ouvert que deux procédures.

    Depuis le début de la polémique, la gendarmerie s’est d’ailleurs mise en retrait, estimant ne pas être concernée directement. La hiérarchie n’était pas présente devant le Conseil d’Etat, alors que le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, s’était déplacé.

    Les gendarmes ne sont pas les seuls à estimer ne pas être directement impliqués. Les CRS plaident aussi non coupable. Selon les informations du Monde, les soixante compagnies spécialisées dans le maintien de l’ordre n’ont tiré que quelque 2 500 cartouches sur les 8 163 attribuées aux policiers et, par ailleurs, aucune enquête de l’IGPN ne concerne directement l’un des leurs.

    Tout comme les gendarmes mobiles, les CRS ont des consignes strictes sur l’usage du LBD. Le tir doit se faire sur ordre d’un supérieur direct, après identification claire de la cible. Les tirs dits « d’initiative », sur simple décision du gendarme ou du policier porteur de l’engin, sont théoriquement limités aux seules situations de légitime défense. Enfin, le LBD ne doit pas être employé pour tenir une foule à distance ou pour disperser un attroupement, mais pour interrompre un délit en cours, comme un bris de vitrine ou un jet de projectile dangereux.

    Les « DAR » mis en cause

    Les tirs restants, soit environ 5 600 cartouches utilisées, sont principalement l’œuvre des compagnies d’intervention (#CI) et des compagnies de sécurisation et d’intervention (#CSI), des brigades anticriminalité (#BAC) et des brigades de recherche et d’intervention (#BRI) – des unités spécialisées dans le #maintien_de_l’ordre, la lutte contre les violences urbaines ou les interpellations. Contactée par Le Monde, la direction générale de la police nationale a refusé de communiquer la ventilation selon ces unités. Une chose est certaine, elles concentrent la majorité des tirs et des enquêtes.

    Au sein des forces de l’ordre, de plus en plus de personnes pointent du doigt la mise en place de nouvelles sections, à la suite du saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre : les détachements d’action rapide (DAR), qui utiliseraient le LBD à outrance.
    A l’époque, le pouvoir cherchait une réponse forte pour éviter que les scènes d’émeutes de la place de l’Etoile ne se reproduisent pas. Décision est alors prise de mettre en place un nouveau dispositif plus mobile, dont les fameux #DAR seront l’un des principaux maillons.
    Composées de vingt à vingt-cinq fonctionnaires issus des BAC, de la BRI, ou des brigades territoriales de contact de la gendarmerie, ces unités sont spécialisées dans les interpellations et les déplacements rapides sur le terrain. Elles peuvent s’intégrer à des compagnies de CRS, à des escadrons de gendarmerie mobile ou opérer en autonomie.
    L’utilisation occasionnelle de motos pour se déplacer avec célérité a poussé certains à faire la comparaison avec les « #voltigeurs », ce peloton dissout après la mort de Malik Oussekine en 1986 lors de la mobilisation contre le projet de loi Devaquet, tué par les coups des agents. Un rapprochement que conteste vivement la Préfecture de police de Paris.

    Des unités habituées aux émeutes de banlieue
    Les DAR présentent sur le plan judiciaire un bilan dont se félicitent les autorités, puisqu’ils ont réalisé 80 % des interpellations depuis le 8 décembre pour 83 % de gardes à vue. Mais avec un coût humain élevé, selon les détracteurs du dispositif, qui estiment que ces troupes se servent du LBD avec un peu trop de libéralité, sans consignes directes de leur hiérarchie.
    « Ce sont des agents qui sont issus d’unités davantage habituées à gérer des émeutes en banlieue que des situations de maintien de l’ordre, explique une source policière haut placée. Le problème pour eux, c’est que quand ils tirent au LBD dans les #quartiers, ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. »

    La chaîne hiérarchique est aussi montrée du doigt. L’essentiel des troupes engagées relève de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) et non de la direction de l’ordre public et de la circulation (#DOPC), chargée du maintien de l’ordre dans la capitale, ce qui engendrerait un contrôle moins strict de leurs actions.
    Du côté de la Ppréfecture de #police, on assure que toutes les troupes répondent aux ordres du préfet qui coordonne les dispositifs et que le rattachement à l’une ou à l’autre des directions ne change rien.
    Le ministère de l’intérieur ne l’entend cependant pas de cette oreille, comme l’a révélé le Canard enchaîné mercredi 6 février, une information confirmée par Le Monde. La Place Beauvau penche pour que tout le dispositif du maintien de l’ordre parisien soit centralisé à la DOPC, afin d’unifier les pratiques. Et de circonscrire la polémique autour de cette arme, dont les autorités continuent de louer l’utilité.

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    « Gilets jaunes » : 116 enquêtes confiées à l’IGPN

    Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », 116 enquêtes ont été ouvertes et confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour des suspicions de #violences_policières, selon une source policière à l’Agence France-Presse, confirmant des informations notamment publiées par Le Figaro et RTL, vendredi 1er février.
    Selon une source proche de l’enquête, au moins 36 de ces investigations visent à déterminer si le lanceur de balles de défense, utilisé à 9 228 reprises depuis le 17 novembre, est en cause. Selon cette même source, « dix blessures très graves au niveau des yeux » ont été comptabilisées jusqu’à présent.

    Infographie : Manifestants, interpellations, blessés… Bilan chiffré de la mobilisation des « gilets jaunes »

    De son côté, le gouvernement n’admet que quatre cas graves de blessure à l’œil et défend la nécessité des armes pour éviter des contacts directs violents et davantage de blessures entre #manifestants et forces de l’ordre. « Je veux bien expertiser la totalité de nos armes de défense, a concédé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur BFM-TV mardi. Ce que je sais, c’est que si on les retire à nos policiers, il leur reste quoi ? Il leur reste le corps-à-corps ou leur arme de service. Je ne souhaite pas qu’ils utilisent leur arme de service, et je souhaite éviter le corps-à-corps. »

    Des comptages non officiels, comme ceux du collectif Désarmons-les ou du journaliste David Dufresne, recensent de leur côté entre quinze et vingt blessés graves des lanceurs de balles de défense. Saisi en urgence de plusieurs recours en urgence, le Conseil d’Etat a rejeté, vendredi, les demandes de suspension de l’usage des LBD lors des manifestations des « gilets jaunes ».

    #émeute #vidéo

  • « Je viens manifester pour le pouvoir de vivre. Vous comprenez, le pouvoir de vivre ! » Laury-Anne Cholez et Nnoman (Reporterre) - 4 Février 2019
    https://reporterre.net/Je-viens-manifester-pour-le-pouvoir-de-vivre-Vous-comprenez-le-pouvoir-d

    Rendre hommage aux victimes de la répression policière et dénoncer l’usage des lanceurs de balles de défense (LDB) et autres armes mutilantes : l’Acte XII des Gilets jaunes du samedi 2 février a mobilisé plus de 10.000 personnes à Paris. Preuve que le mouvement est loin de s’essouffler. Reportage.

    • Paris, reportage
    Il est à peine midi et la place Daumesnil, dans le douzième arrondissement de Paris, est déjà remplie. C’est ici que les Gilets jaunes ont décidé d’organiser, samedi 2 février, une marche blanche en hommage aux « gueules cassées », ces hommes et ces femmes mutilés lors des précédentes manifestations. Le journaliste David Dufresne tient les comptes sur Twitter. Il a collecté 379 signalements, pour 168 blessures à la tête, 17 éborgnés et quatre mains arrachées. Patrick, Jérôme, Antonio, Robin, Franck, Axelle, David, Christophe, Laurent, Christian, Cynthia, Yvan, Élise, Sabrina, Martin, Sergio ou encore Lola. Tous et toutes portent dans leur chair les stigmates des tirs de grenades de désencerclement, de LBD et de GLI-F4.

    Des armes dangereuses dont le Défenseur des droits, Jacques Toubon, réclame sans succès l’interdiction. « Nous ne voulons pas de mesurettes sur la réglementation de ces armes, comme ces caméras portées par ceux qui les utilisent. Il faut totalement les interdire et les détruire car elles sont létales. La France est l’un des seuls pays en Europe à les utiliser, c’est un scandale », s’insurge Robin Pagès, administrateur de la page Facebook Grenades Flashball Interdiction et grièvement blessé au pied par l’explosion d’une GLI-F4 à Bure en 2017. Il assure que si le gouvernement reste sourd à ces revendications, un autre événement de grande ampleur sera organisé d’ici trois mois.

    Le cortège n’est pas encore parti que les blessés sont littéralement assaillis et bousculés par une horde de caméras, qu’on dirait affamées par le sang. « Et dire qu’avant, les journalistes ne parlaient jamais de nos blessés », grommelle un Gilet jaune, membre du cordon humain qui tente de contenir la foule autour des blessés. La tension est palpable et les rumeurs se propagent comme une traînée de poudre. Des « antifas » seraient en train de traquer les zouaves, ces militants d’extrême-droite qui ont attaqué des membres du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) samedi 26 janvier. Dans le même temps, Antoine, Gilet jaune amputé d’une main, assure avoir été agressé par un homme d’extrême droite au tout début de la manifestation. « Il est venu me voir et m’a demandé si j’étais un antifa. J’ai répondu “oui” et il m’a décroché une droite qui m’a explosé le nez (…). Il s’agit d’un facho qui voulait se taper un gaucho », a-t-il déclaré sur France Inter.

    « La France mutile son peuple »

    Un œil au beurre noir. Une pommette totalement déchiquetée et sanguinolente : la fausse blessure de Sophie, maquilleuse professionnelle venant de Nanterre (Hauts-de-Seine), fait terriblement illusion pour dénoncer les violences. « Je participe au mouvement depuis le début. Si le gouvernement avait la volonté d’apaiser les choses, il le ferait par le dialogue. Alors que là, il ne nous écoute pas. » En dépit des scènes de violences « surréalistes » auxquelles elle a assisté, sources de terribles cauchemars, elle continue de se mobiliser. « On n’a pas le choix, si on reste chez soi, on ne fait pas avancer les choses. C’est un risque qu’on prend en toute conscience, malgré la peur. » La peur des policiers, les habitants des quartiers populaires la connaissent bien et ne l’ont pas découverte en novembre 2018. « Nous sommes des Gilets jaunes depuis 40 ans. Qui peut mieux parler des violences policières que ceux qui la subissent au quotidien, sans même participer à une manifestation ? », lance Assa Traoré, à la tête du Comité Adama, qui avait appelé dès le 1er décembre à rejoindre le mouvement. Leur présence au sein d’un hommage aux victimes de violences policières leur paraît évident : « Le monde plus rural découvre maintenant ces violences. Bien sûr, c’est tard pour ceux qui sont déjà morts comme mon frère. Mais il est temps de se battre pour ceux qui sont encore vivants. »

    Le cortège s’ébranle lentement le long du boulevard Daumesnil. Tout devant, Etienne Zoldi fait partie du groupe sécurité, un service d’ordre autogéré et ouvert à tous : « A la base, on avait fait une organisation de sécurité centralisée depuis qu’on déclarait les manifs [Acte 8, NDLR]. Mais quand on donne du pouvoir à quelqu’un, il en abuse… Alors on a préféré retourner à une organisation décentralisée avec des petits groupes qui se coordonnent juste avant le départ. » Une coordination qui n’est pas toujours évidente. Au bout du boulevard Daumesnil, . . . . . . . .

    #GiletsJaunes #violence #violences_policières #police #dignité #france #violences #manifestations #solidarité

  • Des violences policières aux violences judiciaires, par Raphaël Kempf (Le Monde diplomatique, février 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/KEMPF/59541

    n visite à Carcassonne, le 14 janvier dernier, M. Christophe Castaner surjoue son rôle de ministre de l’intérieur : « Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des “gilets jaunes” ; par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense. » La phrase arrache à M. Antonio Barbet un éclat de rire. Âgé de 40 ans, il habite près de Compiègne, dans l’Oise, où il occupait il y a encore deux mois un poste de chargé de clientèle intérimaire rémunéré au salaire minimum. Présent sur les ronds-points dès le début du mouvement des « gilets jaunes », il a manifesté pour la première fois à Paris le 24 novembre 2018. En fin d’après-midi, dans une rue alors calme à proximité des Champs-Élysées, les forces de l’ordre lancent une arme, très probablement une grenade lacrymogène de type GLI-F4. L’engin explose sur le pied de M. Barbet. Deux mois plus tard, il se déplace toujours avec des béquilles, et son contrat d’intérim n’a pas été renouvelé.

    Journaliste indépendant, David Dufresne recense de façon méthodique, sur Twitter, les violences policières subies par les « gilets jaunes » depuis le début du mouvement. Le 19 janvier, au soir de l’acte X, il en avait déjà comptabilisé plus de 330, images à l’appui. Dans un ouvrage sur le maintien de l’ordre paru en 2007 , il rappelait les mots du ministre de l’intérieur Dominique de Villepin (2004-2005) à propos de la doctrine hexagonale consistant à tenir les manifestants à distance : « Cette vision de l’ordre public fait partie du génie français. » Une décennie plus tard, des chercheurs dénoncent le « splendide isolement » d’un maintien de l’ordre désormais tourné vers l’action répressive et sourd aux méthodes de dialogue et de désescalade mises en œuvre dans d’autres pays européens.

    #maintien_de_l'ordre