person:dieu

  • De Farage à la métaphysique
    https://www.dedefensa.org/article/de-farage-a-la-metaphysique

    Métaphysique du populisme

    Le Wikipédia de Gilad Atzmon nous informe qu’il s’agit d’un saxophoniste britannique de jazz de bonne stature et avec une discographie étoffé, né en Israël (il a abandonné sa nationalité), petit-fils d’un des chefs de l’Irgoun, juif bien entendu et proche d’Israel Shamir c’est tout dire ; ayant croisé et apprécié Dieudonné et Alain Soral, c’est encore plus “tout dire”... C’est dire enfin qu’il s’agit, à côté du jazzman, d’un personnage comme on dit dans les tribunes de la presseSystème, “sulfureux” : antisioniste, dénoncé comme antisémite ce qu’il récuse, et ainsi de suite...

    Ce qui nous intéresse est hors de toutes ces polémiques dont on sait combien ellesd sont, si l’on s’attache trop à elles, à la fois déstabilisantes et déstructurantes, aussi bien pour ceux qui les manient que pour (...)

  • En fait cela fait un moment (quelques jours) que je me pose cette question.

    Et si l’anti-antisionnisme n’était pas un antisémitisme ?

    Je m’explique. Par exemple, je considère que Dieudonné est un abruti fini (pour base de ce jugement qui est moins péremptoire qu’on ne croit, je prends son sketch où il fait remettre je ne sais quelle récompense à Robert Faurisson par une personne habillé en détenu de camps de concentration nazi). Est-ce que cela fait de moi une personne raciste ? Non, dans la mesure où, évidemment, (pitié !), je considère que la stupidité de Dieudonné a à avoir avec sa bêtise crasse et est sans relation aucune avec le fait qu’il est Noir. Et à vrai dire si je m’empêchais de penser ou d’écrire que Dieudonné est un peigne-cul au motif qu’il est Noir et que je ne voudrais pas paraître raciste, cela ferait de moi, au contraire, un raciste, un raciste honteux.

    Or, je constate, plus ou moins souterrainement, que les motivations étatiques à ne pas condamner la politique délétère d’Israël sont en fait l’effet d’une gêne et d’une mauvaise conscience internationales. On ne peut pas condamner la politique d’Israël (qui est pour ainsi dire génocidaire du peuple palestinien) au motif que toutes les puissances occidentales ont une dette morale inavouable vis-à-vis des Juifs à cause de la destruction des Juifs d’Europe par les Nazis (et ce n’est pas la même dette, le même remords ou la même culpabilité selon les pays, mais c’est toujours de la mauvaise conscience). En s’empêchant ce qui devrait être naturel, couler de source même, les preuves sont suffisamment nombreuses (à savoir condamner la politique d’Israël, singulièrement depuis 1995, depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin, dont il est tout à fait raisonnable de penser, c’est la thèse d’Amos Gitaï dans _Les Derniers Jours d’Yitzhak Rabin, que l’actuel Premier Ministre israëlien en porte la très lourde responsabilité), donc en ne se permettant pas cette pensée claire au motif d’une mauvaise conscience historique, cela revient à ne pas condamner cette politique parce qu’on ne peut pas décemment dire du mal de Juifs. C’est donc un raisonnement antisémite. Trempé dans la honte.

    Et il est particulièrement tordu.

    Attention, je ne fais pas d’Yitzhak Rabin un saint, tant s’en faut, ni des accords d’Oslo l’alpha et l’oméga de ce que devraient être les relations entre Palestiniens et Israéliens. En revanche l’assassinat d’Yitzhak Rabin semble marquer un point de non retour dans ce qui devrait être unanimement condamné dans la politique d’Israël, justement parce que c’est une relance sioniste.

    Si je me trompe, et je pense la chose possible, et que justement vous pensez que je me trompe j’aimerais que vous l’exprimiez sans violence excessive, je m’engage à la même courtoisie, dans le cas présent j’essaye de comprendre, si possible avec l’aide de toutes et tous ici, ce qui me taraude depuis quelques jours.

    • Réfléchissons à la phrase « il est normal que les Juifs aient le droit à un État à eux », sans même revenir sur le fait qu’il est loin d’être normal que chaque religion puisse permettre de revendiquer un territoire, ni sur le fait que tant qu’à revendiquer un territoire, il serait préférable qu’il ne soit pas déjà habité...

      Réfléchissons juste à ce que cette phrase veut dire d’un point de vue géopolitique : "nous, occidentaux, reconnaissons que les Juifs ont souffert depuis des siècles de l’antisémitisme européen qui a culminé avec la Shoah, et plutôt que de nous débarrasser de cet antisémitisme endémique qui nous permettrait de vivre en paix avec les Juifs, nous préférons la création de l’État d’Israël qui permettra de se débarrasser de « nos » Juifs, et de transférer le problème et la responsabilité du problème à un conflit entre Juifs et Palestiniens".

      Cette phrase est donc bien antisémite et complice d’antisémitisme, en plus d’être anti-palestinienne et complice de colonialisme...

      #antisémitisme #antisionisme #colonialisme #Palestine #Etat

    • Cela dit je pense aussi qu’il est naïf de croire que les grandes puissances occidentales défendent Israël parce qu’elles veulent protéger les Juifs. Ce serait bien la première fois qu’elles se préoccupent du bien être d’humains.

      Si elles protègent l’existence de cet État envers et contre tout, c’est bien plus à cause d’intérêts économiques, géopolitiques, stratégiques et militaires, qui convergent avec ceux des dirigeants israéliens qui l’ont bien compris.

    • @sinehebdo Quand tu écris

      Réfléchissons à la phrase “il est normal que les Juifs aient le droit à un État à eux”, sans même revenir sur le fait qu’il est loin d’être normal que chaque religion puisse permettre de revendiquer un territoire, ni sur le fait que tant qu’à revendiquer un territoire, il serait préférable qu’il ne soit pas déjà habité...

      Il me semble que tu décontextualises beaucoup. En 1945, oui, c’était même plus ou moins une question de vie ou de mort. Les survivants et survivantes polonaises n’ont jamais pu rentrer chez elles, leurs demeures et leurs biens avaient été annexés par d’autres. Et bien souvent quand celles et ceux qui avaient survécu ont tenté de faire valoir l’antériorité de leurs droits, cela ne s’est pas exactement bien passé, des centaines de personnes ont été tuées de cette manière, sans jugement. Et l’heure n’était pas une forme ou l’autre de rééducation des populations occidentales. Il y avait urgence.

      De même ce n’était pas leur religion qui unifiait les Juifs alors.

    • Pour les mêmes raisons, il y a urgence d’accueillir du mieux que nous pouvons les réfugiés de Syrie, sans pour autant que personne n’imagine que ces réfugiés plantent un drapeau dans la Creuse et déclarent ce département comme leur pays... Mais on s’éloigne de la question...

  • Précisions concernant le rassemblement contre l’antisémitisme et son instrumentalisation du 19 février 2019 à Ménilmontant - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/precisions-concernant-le-11745
    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/arton11745.jpg?1551398367

    Intervention d’un juif communiste sur la question de la prise en compte de l’antisémitisme dans nos luttes et milieux au rassemblement contre l’antisémitisme et son instrumentalisation du 19 février 2019 à Ménilmontant. (...)

    Si je suis ici, c’est parce que je suis en colère. Contre qui ? Je suis en colère d’abord contre les antisémites, et tous les racistes. Vous allez me dire « ça mange pas de pain », oui c’est vrai.
    Je suis en colère aussi contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme. Vous allez me dire « ha ça tombe bien, c’est exactement le titre de ce rassemblement ! ». Super ! Alors je suis au bon endroit, je devrais me sentir soulagé, content d’être avec ces personnes et ces orgas avec qui nous allons pouvoir construire un formidable front contre l’antisémitisme ! Pourtant, ce n’est pas le cas, j’ai la boule au ventre en venant ici. Pourquoi ? Parce que ce soir, la majorité des miens ne sont pas ici. Alors que le gouvernement, par son instrumentalisation raciste et sécuritaire de l’antisémitisme et sa politique de casse sociale entretient le terreau d’un ressentiment populaire facilement exploité par les entrepreneurs antisémites, mes frères et sœurs sont Place de la République. Pourquoi ?

    Je crois qu’une majorité de juifs se représentent la gauche antiraciste comme leur ennemi et je vois au moins trois raisons qui viennent expliquer cela :

    La première, c’est que la gauche ne croit pas les juifs. Plus rapide pour dénoncer l’instrumentalisation de l’antisémitisme que l’antisémitisme en lui même alors qu’il est en augmentation. Quand des juifs parlent d’une augmentation de 74 % comme on le voit dans les médias récemment, la gauche répond « mais que recouvre les réalités de ce chiffre ? », « les médias mentent, le gouvernement instrumentalise les juifs », « non c’est pas 74 mais 52 % ». Alors que tout le monde sait que tous les racismes augmentent, la gauche antiraciste ne nous croit pas quand nous disons simplement « nous vivons de plus en plus de racisme ». Au mieux on nous dit « oui, mais c’est moins que l’islamophobie », « on parle tout le temps de vous ». J’ai entendu ce soir beaucoup de paroles contre la hiérarchisation des racismes pourtant quand on s’exprime en tant que juif sur le racisme dans la gauche, on nous discrédite d’emblée si on ne commence pas par « nous ne sommes pas ceux qui vivons le plus de racisme ». Imaginez un seul instant deux personnes débattant de qui des rroms ou des asiatiques sont les plus opprimés ? Quelle absurdité ! Voilà un bon moyen pour affaiblir toutes les luttes contre le racisme ! La concurrence victimaire, la concurrence des mémoires nous affaiblit tous !

    La deuxième raison, c’est la notion problématique de « philosémitisme d’État ». Quand je discute avec quelqu’un qui me parle de philosémitisme d’État, je lui demande qu’est-ce que c’est ? Je reçois des réponses qui s’inscrivent à l’intérieur d’un large spectre de confusion. À une extrémité de ce spectre on me dit : l’État instrumentalise la lutte contre l’antisémitisme pour mieux taper sur les musulmans ou comme aujourd’hui les gilets jaunes. Dans ce cas là, je dis d’accord c’est vrai, l’État fait mine de se préoccuper des juifs alors qu’il s’en sert comme bâton pour mieux taper sur le musulman ou le mouvement social. Mais puisqu’au fond, il s’en bat les reins des juifs et nous utilise en faisant du même coup monter les tensions contre nous, pourquoi ne pas tout simplement appeler ça de l’antisémitisme ? A l’autre bout de ce spectre, on me dit « philosémitisme d’État parce que les juifs sont privilégiés, regarde le diner du CRIF, regarde la banque Rothschild, regarde Israël, regarde la criminalisation de l’antisionisme », certains vont même jusqu’à parler de « privilège juif ! ». Là je dis, mon pauvre, dans quelle monde, dans quelle réalité historique tu vis ? C’est carrément craignos comme croyance. Donc, même si on peut se comprendre, pourquoi utiliser une notion qui conforte les préjugés antisémites qui dit que les juifs sont du côté du pouvoir ?

    La troisième raison, c’est ce que j’appelle l’injonction géopolitique.
    Vous savez, quand on est juif évoluant dans la gauche antiraciste, on rase les murs. On préfère dire qu’on est vegan plutôt que dire qu’on mange casher. Pourquoi ? Parce qu’en ramenant la soi-disante épineuse « question juive » on va nous faire chier ! Très souvent, quand je rencontre un militant de la gauche antiraciste, arrive fatalement le moment ou il me demande avec un regard de travers « et tu penses quoi du conflit israélo-palestinien ? », sous entendu « tu serais pas un peu sioniste sur les bords ? ». En fait c’est ça : il faut d’abord se justifier d’être antisioniste pour pouvoir fréquenter la gauche, alors que comme moi, très peu de juifs ont une histoire en commun avec Israël ! Ma mère est marocaine, mon père égyptien, j’ai grandi en France, c’est quoi ce délire ? Est-ce qu’il vous viendrait à l’esprit en rencontrant un arabe de lui demander son avis sur la politique coloniale de l’Arabie Saoudite vis-à-vis du Yémen ?

    En réalité, la gauche antiraciste semble beaucoup plus préoccupée par les questions d’#antisionisme que d’antisémitisme. Et ainsi, elle trie les juifs ! Les juifs antisionistes avec qui il faut s’allier, et les juifs sionistes qu’il faut combattre ! Il y a donc les bons juifs et les mauvais !
    Vous savez, l’antisémite, lui, est beaucoup plus tolérant, il ne fait pas la distinction entre un juif sioniste et antisioniste, ils sont juifs pareils pour lui !
    Gabriel et Aryeh Sandler, trois et six ans, filles et fils de Jonathan Sandler ainsi que Myriam Monsonégo, huit ans – les victimes de la tuerie antisémite devant l’école de Ozar Hatorah à Toulouse étaient-ils sionistes ? Ce n’est pas la question !!
    Tout aussi absurde : Abel Chennouf, Mohamed Legouad et Imad Ibn Ziaten – tués pendant le même attentat étaient-ils sionistes ? Ce n’est pas la question !!
    Si, ce soir, la gauche #anti-raciste déclare vouloir lutter contre l’antisémitisme, il va falloir cesser la solidarité sélective, sinon il ne s’agit pas de lutte contre le #racisme vécu par les juifs mais d’une utilisation de la lutte contre l’antisémitisme à d’autres fins.
    Merci pour votre écoute. »

    Précisions

    Dès la première phrase de mon intervention qui contient deux mots en hébreu, j’entends « ha, ça commence bien » dans la tribune derrière moi. Dans le public, ça hue, j’entends « Provocateur ! Sioniste ! ». Mon intervention terminée, je rends le micro et fais quelque pas pour reprendre mes esprits, sortir de la stupeur de ce moment bizarre. Je me fais assaillir par des gens qui veulent débattre, des gens qui veulent prendre mon numéro, des gens pas d’accord, des gens venus me soutenir. Puis j’entends ma camarade en train de parler. Plusieurs personnes hurlent pour couvrir sa voix et tentent de lui arracher le micro des mains, dans le public également « Ta gueule ! Ferme ta gueule, provocatrice ! » même si on entend aussi quelques applaudissements. Elle termine sa prise de parole par « et si ça bouge dans la tête des gauchistes et bien Mazal Tov comme on dit chez moi ! ».
    Le micro à peine rendue, une femme vient la voir : « j’ai beaucoup apprécié ce que t’as dis mais je voudrais te dire quand même.... les juifs sont un groupe fermé ». Une deuxième : « je voudrais te poser une question, tu as dit "chez moi" mais c’est où ? c’est pas en France ? c’est en Israël ? ». (...)

    #gauche #antisémitisme #communisme

    • Au sujet d’une gauche antisémite - Chroniques du déni, Nadia Meziane & David Saïd

      https://www.lignes-de-cretes.org/au-sujet-dune-gauche-antisemite

      Dans cette partie de l’extrême-gauche où parler de l’antisémitisme, c’est depuis quinze ans, dire trois mots vite faits sur combien c’est grave mais pas souvent, avant de parler “d’instrumentalisation” par les “sionistes”, par le pouvoir, par les “racistes”, par les “médias” ? Bref dresser la longue liste de tous les cas où parler d’antisémitisme est suspect, insupportable et contre-productif. Longue liste qui ne connaît guère d’exceptions.

      Ca fait longtemps que nous n’avons plus rien à faire, là. Là, dans cette partie de l’extrême-gauche qui a choisi son camp et bruyamment.

      En 2004 avec Dieudonné. Pour certaines, nous n’avons qu’un souvenir étonné de ce moment. Etonné, pas encore totalement écoeuré. Pour certains, nous avons vu ce « sketch » et l’avons trouvé évidemment antisémite, tout simplement parce que Dieudonné transpirait évidemment la haine, grimé en Juif de caricature, nous n’avons même pas pensé au contexte éventuel, pas plus que nous n’y aurions pensé pour les sketchs de Michel Leeb. Mais les jours suivants, il y avait eu tous ces appels à le défendre, qui expliquaient que tout cela était lié à Israël, appels signés par des organisations communistes, anarchistes, approuvés par plein de camarades. PrisEs par d’autres luttes, désorientéEs et mal à l’aise, nous nous sommes tus après quelques remarques naïves qui nous avaient valu une colère noire de camarades de longue date. Nous n’avions rien compris, nous nous faisions complices de la télé et ennemiEs de la Palestine. Devant cette colère sûre d’elle-même, nous avions été lâches, nous pensions que ça passerait, que c’était un malentendu, et nous nous étions contentés de ne pas aller soutenir Dieudonné, parce que tout de même, ce sketch était antisémite, de cela nous étions sûrs.

      Ce n’est pas passé. Petit à petit, on a commencé à beaucoup parler des Juifs dans notre camp. Il y avait ces noms qui, désormais revenaient de plus en plus souvent. Ca paraîtra aujourd’hui extraordinaire, mais au début des années 2000, nous étions des centaines de militants à ne jamais parler de Bernard Henry Levy ou de Finkielkraut ou de Jacques Attali. Nous connaissions leur nom. Simplement, pour nous, il n’étaient que des noms parmi mille, ceux de tous les éditorialistes, les écrivains, et les politiques qui soutenaient le capitalisme. Nous étions d’extrême-gauche avec une vision simple du monde, divisé en deux, ceux qui soutenaient les luttes sociales et ceux qui ne les soutenaient pas, et passaient à la télé. C’était un peu simpliste, mais cela avait quelque chose de sain. Là dedans, nous ne distinguions pas.

  • A la recherche de la Longitude
    https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-21-octobre-2017


    Raconté tel un conte merveilleux. Et on rencontre du beau monde !
    Par contre le mp3 n’est pas dispo pour le poster ici

    « Toute traversée, aujourd’hui, était dangereuse, parce que les rares cartes de navigation existantes étaient vagues et incertaines au point d’être inutiles. Et il n’y avait absolument aucun moyen de déterminer la longitude.
    ‘Trouve un moyen de déterminer la longitude, et tu es l’homme le plus riche du monde’ lui avait dit son vieux maître, Alban Caradoc. ‘La Reine, Dieu la bénisse, te donnera 10 000 livres et un duché pour la réponse à l’énigme. Les Portugais te donneront plus encore – un galion empli d’or. Et les Espagnols t’en donneront 20 ! Hors de vue de la Terre, tu es toujours perdu, mon Garçon... »
    James Clavell. Shogun

    « [John Harrison] réussit, contre toute attente, à utiliser la quatrième dimension – le temps – pour relier des points sur un globe à trois dimensions. Il arracha aux étoiles le pouvoir de localisation sur terre et enferma le secret dans une montre de poche. »
    Dava Sobel. Longitude

    « Zéro degré de Longitude, le centre du temps et de l’espace, littéralement le lieu où l’Est rencontre l’Ouest. […] Etant donné que le temps est Longitude, et que la Longitude est temps, l’ancien Observatoire Royal est aussi le gardien des douze coups de minuit. Le jour commence à Greenwich. »
    Dava Sobel. #Longitude

    #horloge #navigation #cartographie #horloges_circadiennes

  • Comment nous sommes redevenus cannibales - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/23/comment-nous-sommes-redevenus-cannibales_1652141

    Il faut se rendre au musée de l’Homme, à Paris, et suivre l’anthropologue suisse, Mondher Kilani, auteur du Goût de l’autre (Seuil), dans l’exposition consacrée à la femme et à l’homme de Néandertal pour comprendre qu’il y a quelque chose de cassé dans notre chaîne alimentaire et découvrir que nous sommes tous des Néandertaliens, donc d’ex-cannibales qui se demandent aujourd’hui s’ils peuvent rester carnivores. L’auteur démonte dans cet ouvrage la notion même de cannibalisme en partant de ces hommes primitifs, qui mangeaient leurs semblables, pour arriver à ses contemporains plantés devant leur assiette de viande en se demandant : « Que faire ? »
    BUSTES SIMIESQUES

    En parcourant rapidement l’histoire de l’humanité, la femme et l’homme de Néandertal vivaient il y a 400 000 ans en Europe, au Moyen-Orient ou en Asie, et pratiquaient le cannibalisme, pense-t-on. Longtemps, il a fallu, pour cette raison, les éloigner de l’Homo sapiens, c’est-à-dire de nous, en les faisant ressembler à de grands singes pas très intelligents avec des orbites enfoncées et une mâchoire proéminente. La génétique avançant, nous avons dû admettre que nous avions des gènes en commun, entre 1 % et 3 % pour chacun d’entre nous. Il faut donc les réintégrer dans la famille des Homo sapiens et les laver des accusations mal fondées voire diffamatoires.

    « Néandertal l’Expo » (1) retrace ce parcours en partant « du » crâne, pas une reproduction, mais « le » crâne de cet homme de Néandertal, en poursuivant avec des portraits et des bustes simiesques du XIXe siècle quand l’imagination des chercheurs les guidait, pour finalement, dans la dernière salle de l’exposition, se retrouver face à une femme habillée d’un blue-jean et cardigan bleu Agnès b., qui passerait inaperçue place du Trocadéro, où se trouve le musée de l’Homme. Si « elle » n’avait pas disparu il y a 35 000 ans.

    La réintégration des Néandertaliens dans la famille de l’homme moderne suppose que l’on porte un autre regard sur le cannibalisme. L’incertitude prévaut aujourd’hui quand il s’agit de l’évoquer. La lecture du cartelde l’exposition présentant des os entaillés et brûlés, retrouvés dans la grotte de Krapina (Croatie), montre que le sujet est désormais traité avec d’énormes pincettes : « La présence sur plusieurs ossements de stries faites par un couteau en pierre et de traces de calcinations […] suscite la controverse. Ces traces résulteraient d’un traitement complet des corps, désarticulés et décharnés intentionnellement dans le but d’en prélever la chair », est-il écrit.

    Longtemps le cannibalisme a permis de tracer une frontière entre l’autre et nous, « le sauvage » et « le civilisé », « le primitif » et « l’être évolué », ou entre celui qui ne sait pas que manger son prochain « c’est pas bien », et celui qui a intégré le tabou.
    « FÉTICHISME »

    Le combat en réhabilitation, mené depuis des années par Marylène Patou-Mathis, directrice de recherches au CNRS et co-commissaire de l’exposition, est terminé : la femme et l’homme de Néandertal font partie de la famille des humains (2).

    Pour Kilani, ces frontières n’ont pas grand sens puisqu’il s’agit avant tout de projections de celui qui construit un discours scientifique. Il a lui même franchi la borne qui sépare le sauvage, supposé anthropophage, de l’homme civilisé. Un jour, en 1984, le jeune docteur en anthropologie, il a alors 36 ans, se trouve dans la région de Sepik, en Papouasie-Nouvelle-Guinée en compagnie d’un « ancien », un sage nommé Laplap. Alors qu’ils cheminent, ce dernier lui demande si ses ancêtres venus de l’autre côté de la planète n’avaient pas ingéré les siens. Berbère, originaire de Tunisie, il a les yeux un peu bridés et pourrait être, pour son interlocuteur, un descendant des soldats japonais qui auraient pratiqué l’anthropophagie dans l’île pendant la Seconde Guerre mondiale. « La question était d’autant plus surprenante que je m’étais justement attelé à l’examen des catégories de l’anthropologie comme la magie, le fétichisme, le mythe ou la rationalité à travers lesquelles la discipline appréhendait alors les sociétés dites primitives. C’était un travail qui accompagnait le tournant critique et réflexif de l’anthropologie en France et dans le monde francophone », s’amuse aujourd’hui encore Kilani qui voit alors la perspective s’inverser. L’intéressant n’est plus de regarder le sauvage, mais le civilisé avec les yeux du sauvage. Toute l’anthropologie de l’époque, et notre chercheur avec, opérait ce retournement du questionnement.

    Avec méthode le Goût de l’autre reprend cette construction du sauvage, de l’homme cannibale à la femme de Néandertal plantée fièrement au bout de l’exposition, qui, bras ballant, pourrait être devant une boucherie se demandant si elle doit entrer ou s’abstenir.

    En 2018, l’homme n’est plus cannibale ou de manière très marginale, mais la question posée est de savoir s’il va cesser d’être carnivore. Mondher Kilani s’interdit d’avancer une réponse toute faite dans un domaine trop éloigné de ses sujets de prédilection. Mais, il ne s’interdit pas de baliser le terrain. « Dans les sociétés traditionnelles, le lien était sacré, les interdits religieux et les tabous alimentaires imposaient de n’abattre un animal que selon un rituel strict, de ne pas consommer certains animaux ou certaines parties des animaux, de modérer la chasse, etc. Dans notre société moderne non seulement ce lien sacré a disparu mais toute dimension symbolique également, ne laissant place qu’à une appréhension purement utilitariste et objectiviste de notre rapport à la nourriture et à l’animal, par exemple, avec la crise de la vache folle. A cause du régime alimentaire "carnivore" que nous avons imposé à un herbivore, nous redécouvrons le lien secret, donc symbolique, qui lie le mangeur à ce qu’il mange. Dans le cas particulier de la vache rendue carnivore et cannibale quand elle mange ses semblables, nous nous imaginons aussi cannibales. Et, au lieu d’assumer d’emblée notre dimension cannibale, nous mangeons des êtres sensibles, qui nous ressemblent, nous vivons cet état honteusement. »

    Il faudrait donc d’urgence reconstruire la dimension symbolique ou imaginaire qui nous relie à la nourriture que nous ingurgitons. « Le malaise conceptuel attaché à la consommation de la viande d’animaux, poussait les populations amazoniennes, et l es sociétés paysannes traditionnelles, à sacraliser l’objet de leur appétit et à modérer leur consommation. Nous nous sommes libérés d’un tel lien et nous pensons nous en sortir par des calculs purement utilitaristes. Or, quand l’animal devient un semblable, la limite entre carnivore et cannibale s’estompe. Dès lors on ne peut s’en tirer avec des considérations purement utilitaires. »

    Entre Néandertal et nous, Homère avait déjà posé la question de la modération de la consommation de viande. Quand les compagnons d’Ulysse trouvent refuge sur une île, ils ont interdiction de manger les bœufs d’Elios, le dieu qui éclaire les vivants. Ces derniers, profitant de l’absence d’Ulysse, ne résistent pas à la tentation déclenchant la colère des dieux : « Ils ont tué audacieusement les bœufs dont je me réjouissais quand je montais à travers l’Ouranos étoilé, et quand je descendais de l’Ouranos sur la Terre. Si vous ne me donnez pas une juste compensation je descendrai dans la demeure d’Hadès, et j’éclairerai les morts. » Pour éviter ce cataclysme les compagnons d’Ulysse vont périr.
    DE MONTAIGNE À L214

    Ce qui se redessine, quand L214 diffuse des images insoutenables de la manière dont les animaux sont tués dans les abattoirs industriels, est sans doute cette frontière entre barbare et homme civilisé. Comme le rappelle Kilani dans son ouvrage, cette limite n’a cessé de bouger. Quand il faut conquérir les contrées habitées d’Amérique du Sud ou d’ailleurs, il suffit de déclarer que les autochtones sont des cannibales pour les disqualifier. L’anthropologue se met lui dans les pas de Jean de Léry (1534-1613) et de Hans Staden (1525-1579), les premiers qui ont adopté un discours bienveillant à propos des populations du Brésil. Il suit aussi Sade (1740-1814), Claude Lévi-Strauss, le père de l’anthropologie moderne, Bataille ou Vázquez Montalbán.

    Mais le premier arpenteur de l’humain qui a, de son propre aveu, influencé Kilani est Montaigne (1533-1592) quand il appelle l’homme « moderne » à la prudence dans son texte Des cannibales : « Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usages du pays où nous sommes. » Et de conclure : « Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie. »
    EUCHARISTIE

    Pour achever d’appeler à la reconstruction d’une frontière symbolique entre ce que l’on peut manger et ce que l’on ne peut pas, Kilani s’amuse à rappeler que la pratique de l’eucharistie revient à faire du catholique un cannibale du dimanche. Quand les protestants ne voient qu’un symbole dans le pain et le vin, c’est-à-dire l’évocation du dernier repas du Christ, l’Eglise de Rome, elle, en appelle régulièrement aux paroles de Jean (6, 53-56) : « En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle […] qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. »

    On peut avoir bon appétit et manger le fils de Dieu à condition que ce soit sacré. Mondher Kilani n’invite pas au sacré, il est resté marxiste : mais il propose de reconstruire la limite symbolique qui nous sépare du sauvage alors que nous ne regardons plus que le bilan économique de la filière viande.

    #cannibalisme

  • How the Tariq Ramadan Scandal Derailed the #Balancetonporc Movement in France
    https://www.newyorker.com/news/news-desk/how-the-tariq-ramadan-scandal-derailed-the-balancetonporc-movement-in-fra

    oon after the #MeToo movement formed in the United States, in response to the Harvey Weinstein scandal, #balancetonporc (“expose your pig”) erupted in France. The effect has been an unprecedented blow to what Sabrina Kassa has described, in Mediapart, as the “patriarchal belly” of a country where harassment and other sexual crimes have often been concealed, or explained away, by a Gallic rhetoric of flirtation and libertinism. In 2008, Dominique Strauss-Kahn, who was the managing director of the International Monetary Fund, was subjected to an internal I.M.F. inquiry over allegedly coercing a subordinate to have sex with him. Although he apologized for his “error of judgment,” he was celebrated in the French press as “the Great Seducer.” Had he not been arrested in New York, in 2011, on charges (which were eventually dropped) of assaulting Nafissatou Diallo, a maid, in the presidential suite of the Sofitel Hotel, Strauss-Kahn, a powerful figure in the Socialist Party, might have been elected President of France in 2012.
    The #balancetonporc movement has exposed prominent men in business, entertainment, and media, but the most high-profile scandal has been that surrounding Tariq Ramadan, an Islamic scholar and activist whom several women have accused of rape and sexual abuse. (Ramadan has denied all allegations.) Ramadan has been a controversial figure in France for more than two decades—a kind of projection screen, or Rorschach test, for national anxieties about the “Muslim question.” Like Strauss-Kahn, he has often been depicted as a seducer, but the description has not been meant as a compliment: he has long been accused of casting a dangerous spell on younger members of France’s Muslim population, thereby undermining their acceptance of French norms, particularly those pertaining to secularism, gender, and sexuality.
    Born in 1962, in Switzerland, Ramadan is the son of Said Ramadan, an exiled Egyptian Muslim Brotherhood leader who was the son-in-law of Hassan al-Banna, the founder of the Muslim Brotherhood. Tariq Ramadan, who is not a member of the Brotherhood, is nonetheless a religious conservative—a “Salafi reformist,” in his words—who has long preached the virtues of female “modesty” in dress and sexual comportment. (His brother Hani Ramadan, the head of the Islamic Center in Geneva, is notorious for his support for stoning female adulterers, his hatred of homosexuals, and his belief that the attacks of 9/11 were a Western conspiracy.)

    • Franchement vu l’extrait ci dessus, je me disais que ça allait encore être un article de merde. Mais en fait c’est beaucoup plus critique que le début de l’article peut le laisser paraître.
      Quelques extraits dont une petite mise au point sur Valls :

      Valls had never before expressed much concern for the victims of sex crimes by powerful men. In fact, he had deplored the “unbearable cruelty” of Strauss-Kahn’s arrest in New York. (A few members of the Socialist Party, including Strauss-Kahn himself, claimed that he was a victim of a plot engineered by President Sarkozy, who saw Strauss-Kahn as a threat to his reëlection. Sarkozy denied the allegations.)

      ou :

      In recent years, Muslims in France have discovered that it is not enough to respect France’s laws: to truly belong to France, they must denounce bad Muslims, praise Charlie, and make other shows of loyalty, just as their ancestors in colonial North and West Africa learned to honor “our ancestors, the Gauls.” The more French they have become, the more their French-ness, their ability to “assimilate,” seems to be in question, which has deepened their sense of estrangement. Muslim organizations and institutions have largely refrained from commenting on the Ramadan scandal—a silence that, for some, has been an expression of solidarity with a fellow-Muslim who has long been vilified in France. Others who have been asked to comment publicly on the Ramadan affair have chosen to remain quiet as a result of their discomfort, or perhaps irritation, at being summoned to pass yet another litmus test to prove their worth as citizens, or at the “Islamization” of the affair, in which Ramadan is either viewed as a victim of an anti-Muslim conspiracy or as a symbol of Muslim sexual violence.

      et la meilleure pour la fin que je ne peux m’empêcher de traduire grossièrement :

      While most of the commentators on the Ramadan Affair have been—as tends to be the case with conversations about Islam, laïcité, and terrorism in France—white and male, some of the most important insights on the scandal have come from those Muslim feminists…

      « Alors que la plupart des commentateurs sur l’affaire Ramadan sont — comme cela a tendance à être le cas des conversations au sujet de l’islam, la laïcité et le terrorisme en France — des hommes blancs, les analyses les plus pertinentes sur le scandale ont été émises par les féministes musulmanes… »
      Difficile de rendre l’effet de surenchérissement « white and male » et l’ironie : blancs et masculins.

    • Oui mais on s’en fout que lui soit blanc, il commente surtout en tant qu’étranger avec un regard extérieur, c’est son statut. À LMSI parfois il y a de bons articles, je vois pas ce qu’il y a de choquant et Houria Bouteldja elle est citée comme à chaque fois qu’il y a un article sur un sujet qui traite d’1 affaire médiatique où il y a un arabe dedans. C’est vrai que sur ce coup là il aurait pu s’en passer mais on va pas trop lui en demander.
      Quant aux féministes musulmanes ce ne sont pas de ces personnes dont il parle et d’ailleurs Houria Bouteldja ne se revendique absolument pas comme féministe ou alors faut me citer une phrase précise. Et je ne pense pas que qui que ce soit la considère comme féministe ou faut m’expliquer pourquoi.
      Le circuit fermé des universitaires est quoi qu’il en soit une réalité indéniable !

    • @ninachani oui, sauf que se présenter comme « un regards extérieur » alors qui est plus impliqué* dans le débats que la plupart des français voir des militants c’est faire preuve malhonnêteté.

      D’autant que l’article prend clairement parti contre Valls en ridiculisant les « laïcistes » qui serait tous démago et raciste car refusant le concept d’islamophobie.

      Cela dit en relisant je serais plus nuancé en effet il ne met pas Boutelja dans les « féminismes musulmanes » (d’ailleurs on ne sait pas trop si il fait il référence à quelque choses d’existants ; des femmes comme Lallab mettant en avant leurs religions ou des féministes issues de l’immigration).

      [Désolé c’est du google trad]
      "Comme l’explique Joan Wallach Scott dans son nouveau livre, "Sex and Secularism", l’idée du patriarche musulman répressif et pourtant ludique a longtemps servi à détourner l’attention de la discrimination de la société française contre les femmes [...] Ces dernières années, les musulmans en France ont découvert qu’il ne suffit pas de respecter les lois de la France : pour appartenir véritablement à la France, ils doivent dénoncer les mauvais musulmans, féliciter Charlie. [...] tout comme leurs ancêtres dans l’Afrique coloniale du Nord et de l’Ouest ont appris à honorer « nos ancêtres, les Gaulois ». Plus ils sont français, plus leur françaisité, leur capacité à « assimiler » semble être en question, ce qui a approfondi leur sens de l’aliénation."

      "Mais les groupes d’activistes anti-racisme dans lequel ces femmes travaillaient avaient choisi d’ignorer les violences sexuelles perpétrées par des hommes « indigènes » par crainte d’attiser l’islamophobie française. Il n’est pas surprenant que des femmes musulmanes comme Henda Ayari se tournent vers des écrivains comme Caroline Fourest".

      J’ai comme même l’impression que les « féministes universalistes » n’existe pas dans son analyse, quand à la critique de la religion on en parle même pas.

      * Voir ses interventions une de ses intervention dans le débats :
      http://213-info.com/lettre-dun-journaliste-americain-adam-shatz-a-kamel-daoud

    • "Laïcisme est un terme péjoratif, utilisé pour fustiger des mesures extrêmes, prises par certains fervents partisans de la laïcité, contre la présence de certaines visibilités ou exigences religieuses dans la sphère publique"
      On peut raisonnablement dire que les « laïcistes » sont tous démagos et racistes.
      Merci pour votre intervention le reste étant de la meme eau.

    • @aktivulo1 les féministes universalistes WTF !!!!! tu veux dire les féministes qui pensent comme universel le fait d’être blanche, athée, occidentale et pour qui en dehors de Badinter et Fourest il n’y a point de salut ? L’universel qui a servi d’argument à la conquête coloniale ?
      « Prendre parti contre Valls » : je ne vois pas comment on peut faire autrement sans se décrédibiliser immédiatement. En tout prendre parti pour Valls a pour effet de se positionner très clairement du côté de la parole raciste.
      Sinon pour ta gouverne, les féministes musulmanes ce sont des femmes qui se reconnaissent dans le féminisme et qui sont de religion musulmane. C’est pas plus compliqué que ça, même si tu en parles comme du yéti : on en parle mais on ne l’a jamais vu… mystère peut-être n’existe t-il pas lol
      Enfin la critique de la religion, je ne vois ABSOLUMENT pas ce qu’elle aurait à faire ici. L’article parle de Ramadan pas de l’islam.

    • @ninachani

      Je pensais plus avoir utilisé un pléonasme qu’un gros mot. Par « féministes universalistes », je parlais d’un mouvement vaste et international avec des tendances différentes et parfois contradictoires ça ne peut pas se résumé à C. Fourest et I. Bandinter. Je pense que la tendance LMSI, Marche de la dignité est encore minoritaire chez les féministes.

      « L’article parle de Ramadan pas de l’islam. »

      Heu, sérieusement ? Mais l’article parle d’un prédicateur et Islamologue, de l’islamophobie, des féministes musulmanes, du mythe de l’homme musulman.

      C’est toute le délire actuel.

      On fait entrer insidieusement la religion dans le débat sans pouvoir en parler. Imaginons un article de fond sur les curées pédophiles, qui ne parlerais pas de pudibonderie propre à l’église catholique.

    • Les curés pédophiles sont couverts par la hiérarchie ecclésiastique, entité qui n’existe pas en Islam. L’islam n’a pas de clergé, en tout cas c’est très clair pour l’islam sunnite auquel appartient Ramadan donc il ne représente que lui même.
      L’article parle de musulmans justement pour contrer le type de discours que tu développes, c’est très bien présenté à la fin de l’article en ramenant Ramadan a sa dimension foncièrement masculine. Les viols sont des outils de domination utilisés par les hommes globalement, pas par les musulmans spécifiquement. Donc chaque homme qu’il soit musulman, athée, juif, bouddhiste etc a sa propre réflexion à mener sur la façon dont il relaie le patriarcat ou pas. Mais c’est sûr que du coup ça a des conséquences plus gênantes que si on réduit tout ça à un problème de musulmans, surtout quand on ne l’est pas n’est ce pas @aktivulo1 ?
      Lallab a fortement déploré que les médias leur aient demandé leur avis au sujet de Ramadan mais jamais auparavant au sujet du mouvement #balance ton porc comme si elles n’étaient concernées que par le fait qu’elles soient musulmanes et non pas par le problème global des violences faites aux femmes.

    • Après j’arrête.

      Mais c’est sûr que du coup ça a des conséquences plus gênantes que si on réduit tout ça à un problème de musulmans, surtout quand on ne l’est pas n’est ce pas @aktivulo1 ?

      Honnêtement je n’ai pas compris. Je ne suis athée, si c’est la question : donc ? Qui réduit le problème à un problème de musulmans, quelle sont les conséquences pour qui ?

      « L’islam n’a pas de clergé [...] Ramadan donc il ne représente que lui même. »

      Je parlais de la soumission qu’induit l’idéologie de la religion sur le respect de la femme. Et aussi de l’emprise sectaire, et de la culture du secret des religions en général. L’islam n’a pas de clergé mais à des organisations et des réseaux de pouvoir. Et puis c’est relativement pratique avant quand on attaquais T. Ramadan on était « islamophobe » quand il n’est plus fréquentable : il ne représente que lui. Face tu perds, pile je gagne.

    • C’est bien ce que je disais, tu insinues qu’un croyant aura moins de respect pour les femmes. Je ne vois pas ce qui peut te permettre de dire cela. Les violences envers les femmes traversent toutes les strates de la société que ce soit en terme de différences culturelles, cultuelles, sociales, les études le montrent. Par contre, forcément quelqu’un qui est dans une situation de pouvoir a forcément plus de moyens de soumettre les autres et donc à plus forte raison les femmes, et ça n’a rien à voir avec la religion. Le pouvoir de Weinstein il le tirait de sa position d’hégémonie dans le cinéma, le pouvoir de Marchal-Beck de sa position de pouvoir au sein des MJS, le pouvoir de Ramadan de son statut de théologien fortement médiatisé.
      Quand on attaque Ramadan avec des arguments islamophobe on est islamophobe. Pour moi Ramadan c’est un bourgeois réactionnaire qui est dans une déférence vis à vis du pouvoir institutionnel et ça par exemple ce n’est pas islamophobe. Bon maintenant on sait qu’en plus c’est un violeur et ça non plus ce n’est pas islamophobe de le dire.
      Quant aux athées, ils ne sont pas moins susceptibles de violer, frapper ou harceler les femmes que les musulmans ou autres croyants.

    • @ninachani

      C’est bien ce que je disais, tu insinues qu’un croyant aura moins de respect pour les femmes. Je ne vois pas ce qui peut te permettre de dire cela.

      Moi je ne voie pas comment tu peux le nier. Ce n’est même pas une question de respect c’est une question de reconnaissance à l’égalité.

      Les principales religions monothéiste Judaïsme, Christianisme et Islam considère la femme comme inférieur. Aie-je besoin de citer les textes à charge ?

      Si tu penses que la culture influe sur les comportements. Pourquoi la religion qui est un programme de conduite moral serait en dehors de ça. Je ne dit que c’est le seul problème, mais c’est un des problèmes.

    • @aktivulo1 Tu ne vois pas comment je peux nier qu’un croyant a moins de respect qu’un athée pour les femmes ? Je trouve ta remarque assez incroyable. Je pense que notre échange va s’arrêter là parce que nous sommes sur des positions trop éloignées, ça n’a aucun intérêt.
      Malgré cela, pour terminer, si on prend les violences faites aux femmes (le sujet ici) les croyants n’en sont pas plus auteurs que les non croyants. J’ai utilisé le mot respect parce que c’est toi qui avait parlé de « respect pour les femmes », moi je n’ai pas pour habitude d’utiliser ce terme, il ne veut pas dire grand chose.
      En réponse à mon affirmation, que j’avais déjà énoncée au-dessus, toi tu me parles théologie et analyse des textes religieux ce qui n’est pas le propos ici. On parle de violences faites aux femmes et, je le répète, le fait d’être croyant n’est pas un critère qui accentue la violence des hommes dans les enquêtes.
      Et juste pour info, pour un croyant la religion n’est pas un programme de conduite morale comme tu dis, c’est beaucoup plus que cela. Tu abordes la religion comme l’athée que tu es, ce qui est normal puisque tu n’as pas vécu l’expérience de la transcendance.

    • @ninachani

      « nous sommes sur des positions trop éloignées, ça n’a aucun intérêt » Oui, on est d’accord sur ça. Quoi que pour moi c’est plus sur la volonté de discuter et de se comprendre (ça tourne en rond).

      le fait d’être croyant n’est pas un critère qui accentue la violence des hommes dans les enquêtes.

      A quelles enquêtes fait tu références ?

    • Pour illustrer le point de vue d’@aktivulo1 :
      L’ahurissante apologie catholique de la virilité masculine
      https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/291216/lahurissante-apologie-catholique-de-la-virilite-masculine

      Ce qui suit part d’un longue page du Monde qui nous apprend que des catholiques « veulent rendre à l’Eglise sa virilité » (23 décembre, p. 9) Je dis que cela est ahurissant, mais je pourrais dire scandaleux vu l’argumentaire qui soutient cette prise de position. Elle s’illustre par des faits avérés : des pratiquants, prêtres ou laïcs, tous militants de la foi telle qu’ils la conçoivent, se réunissent et organisent avec succès des stages entre hommes destinés à rendre leur fierté à ceux-ci dans une Eglise qui se serait trop féminisée, dans ses paroles et ses actes. Or que nous disent-ils ? Que l’homme n’est pas la femme (bien qu’ils soient égaux : ouf !), qu’il contient en lui un potentiel de violence guerrière qui doit être valorisé, cultivé et doit s’exprimer. Je cite « Il a besoin de se battre (…) d’un lieu où le guerrier qui est en lui peut reprendre vie ». Ou encore : les hommes doivent assumer les « désirs profonds, spécifiquement masculins, que sont l’aventure à vivre, le combat à mener et la belle à conquérir ». On croirait lire du Nietzsche avec son apologie éthique de la force et son mépris de la femme… sauf qu’il était rigoureusement athée, ayant annoncé « la mort de Dieu » et qu’il combattait vigoureusement les religions ! On y trouve même, chez certains, l’affirmation sans retenue qu’« il y a une animalité en l’homme qui le pousse à aller vers l’extérieur », autre idée nietzschéenne qui refusait toute idée d’« esprit » comme mystificatrice et mettait l’accent sur l’origine animale de l’homme et la persistance de cette origine en lui .

    • @marielle c’est complètement hors sujet ce truc, c’est fatiguant de manquer de rigueur comme ça dans une discussion. Le sujet concerne les violences faites aux femmes, je répète 100 fois que le fait d’être croyant n’est pas un critère qui accentue les probabilités de violences faites aux femmes, ou dit autrement, un homme croyant n’a pas plus de propension à être violent vis à vis des femmes qu’un non croyant et vous vous entêtez à parler soit des textes religieux soit ici des illuminations virilistes d’un groupe de catholiques. Vous essayez de prouver quoi en fait ? Moi je vais vous sortir les règlements des cercles bourgeois privés interdits aux femmes ou un florilège des pensées de comptoir dans les bars prolos et ça prouvera quoi ? Le sexisme est transversal à toute la société dépassant les clivages de culture et de classe, c’est d’ailleurs en ça que la société est patriarcale.
      Quant aux études ce sont tout bonnement les enquêtes sociologiques qui étudient la question depuis de nombreuses années et grâce auxquelles on peut aussi ne pas parler dans le vide sur ce sujet ou pas uniquement en citant un amoncellement de faits ou d’exemples sans analyse.
      Je vous laisse entre grands penseurs et penseuses. Ciao !

    • Je suis parfaitement d’accord avec vous.
      Vous êtes entièrement libre de croire. J’ai perdu la foi depuis longtemps !
      Pardonnez moi pour le « hors sujet » et permettez moi d’adhérer à cette pensée :

      Pour avoir baigné dans le puritanisme catholique pendant toute mon enfance et avoir eu un mal fou à me libérer de ce carcan moralisateur entraînant un sentiment de culpabilité énorme quand je n’étais pas une bonne mère ou une bonne épouse, je voudrais faire mienne la parole d’Emma Goldman qui écrivait en 1906 : « Il est de toute nécessité que la femme retienne cette leçon : que sa liberté s’étendra jusqu’où s’étend son pouvoir de se libérer elle-même. Il est donc mille fois plus important pour elle de commencer par sa régénération intérieure ; de laisser tomber le fait des préjugés, des traditions, des coutumes. » (cf. « La tragédie de l’émancipation féminine », Emma Goldman 1906, traduit par E. Armand (1914), p. 185, « Lutte des sexes, lutte des classes », éditions Agone).

      Autrement écrit : « Ni dieu, ni maître, ni ordre moral ! »

  • Kramé, « Marcelin Deschamps » peu consensuel, tu ne peux t’excuser…
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3029

    Commençons par la censure pour antisémitisme qui, des décennies après Céline, s’est radicalisée, après que l’ancien associé d’Elie Semoun, Dieudonné dont le nom évoque, dans la première partie de sa composition, le mot « dieu », s’est vu isolé dans la marge des opinions abjectes. Libre citoyen français, pouvant encore converser avec d’autres, le franco-camerounais est classé peu consensuel ! Un format, que certains appellent "système", transcendant est en place, celui qui le dépasse, trépasse. Mais est-ce le (...)

    #associations,_mouvement,_vie_associative,_initiatives_citoyennes,_intérêt_commun,_communauté,_Etat,_institution

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, journaliste, poète, poésie, livre, écrits, #Israël,_Proche-Orient,_EPU,_droits_de_l’homme,_ONU, beurs, discrimination, (...)

    #censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #_journaliste,_poète,_poésie,_livre,_écrits #beurs,_discrimination,_racisme,_intégration #immigration,_High-Tech,_recrutement,_Web,_Internet #arts,_culture,_littérature,_cinéma,_critique,_performances,_styles #France_Sarkozy_justice_politique_scandale_UMP_PS_PCF

  • J – 103 : Se réveiller, parcourir encore quelques pages de Merci aux ambitieux de s’occuper du monde à ma place de Georges Picard (je peux aussi bien le finir, si j’en lis un tous les cinq ans ce n’est pas cela qui va abimer mes yeux et aggraver ma presbytie), prendre le petit déjeuner avec Nathan peu disert ce matin, descendre dans le garage armé d’une tasse de café, mug offert par mon ancien collègue Bruno sur lequel est écrit, un jour j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie tout se passe bien , un véritable héritage d’ingénieur informatique, travailler à la mise en forme des dernières pages de Qui ça ?, en suer pas mal avec toutes les références dans l’article à propos de Close Encounters With Vilmos Zsigmond , me rendre compte que tant et tant de noms propres ont déserté ma mémoire, comme il m’a été difficile de retrouver le noms de certains photographes, avoir connu un certain contentement de m’être tiré d’affaire en m’aidant avec le livre The Legacy Of Light plutôt qu’avec internet, m’interroger de pourquoi, me refaire un café, préparer le déjeuner, nouilles sautées au curry et au lait de coco, pas spécialement réussies, emmener Adèle à son atelier de céramique et découvrir son petit projet d’un animal imaginaire, déposer Madeleine au cheval, en chemin lui parler de politique, d’historicisation même, repasser chercher Adèle et l’emmener chez l’orthophoniste, continuer de lire Merci aux ambitieux de s’occuper du monde à ma place , désormais détaché de tout enjeu (je n’en ferai pas la chronique, livre insuffisamment résistant je trouve, et comme c’est amusant de lire quelques lignes de Georges Picard être fort critique à propos de Cioran dont il boude le caractère philosophique jugé insuffisant, je suis d’accord avec lui, mais continuer de lire pour les plaisirs littéraires de certaines rédactions, je suis d’accord avec lui, mais à la fois pour Cioran, mais pour Georges Picard lui-même) repasser par la maison, répondre au téléphone à mon père qui m’apprend la mort de son frère aîné, douze ans de plus que lui, je console mon père, étonné d’être accessible moi-même à une certaine tristesse pour un homme que je n’ai pas du croiser plus d’une demi-douzaine de fois, mais je crois que cela a trait à cette fameuse scène que j’ai écrite dans le Déluge de Pâques , mes grands-parents, leurs sept enfants, mes oncles et tantes et mon père donc, la tante, Adèle dans le livre, réfugiés dans la cave pendant les bombardements alliés notamment celui de Pâques 1944 quand les Alliés avaient nuitamment tenté de raser la gare de Lille-Délivrance, à l’époque plus grande gare de tri d’Europe et avaient manqué leur cible de neuf kilomètres, rasant ainsi les villes de Lomme, Loos et Lambersart et un peu le Nord-Ouest de Lille aussi, j’avais prêté à Mon Oncle Jean, que je connaissais si mal, les traits du Grand Paul pestant que les cochons d’Anglais , emmener Nathan chez son psychologue, échanger brièvement avec ce dernier puis aller lire transit de froid dans la voiture, finir Merci aux ambitieux de s’occuper du monde à ma place. Déclencher à distance (Nathan envoie un message à Adèle pendant que je conduis) l’allumage sous le bouillon de cuisson des gnocci . Dîner avec les enfants. Aider Adèle avec son Allemand, Adèle fort fâchée avec le genre neutre, concept qu’elle ne comprend pas du tout, elle tolère que les genres soient inversés, Der Mund , la lune, die Sonne , le soleil, mais alors das Stern c’est quoi ce délire ? Faire une partie ou deux d’échecs avec Nathan, en gagne une (un Gambit de la dame pépère, j’attaque la case h7 avec sacrifice), en perdre une (démoli que je suis dans l’ouverture espagnole que je ne sais plus du tout jouer avec les Noirs, Nathan le sait et me l’impose presque systématiquement quand il a les Blancs), descendre dans le garage, traiter quelques images, bailler et monter lire un peu, replonger dans la Guerre du Cameroun . Rechercher aussi sur la tablette ce passage du Déluge de Pâques que je dédie donc à mon Oncle Jean que j’ai si peu connu.

    Tout tremble, cela ne durera que deux fois une demi-heure. Mais ce sont deux demi-heures d’éternité. Souvent le sentiment de rejoindre ceux déjà avalés par l’éternel. L’aîné jure contre les cochons d’Anglais et les sœurs plus pieuses prient pour éloigner le vol de ces forteresses volantes. Mais pas sûr que Dieu lui-même puisse entendre la complainte de ses fidèles au travers de ces grappes d’explosions, par dizaines, par centaines vraiment, qui secouent la terre et défont la belle ouvrage des débuts. La création de Dieu est détraquée, peut-être au-delà du réparable. De la poussière tombe de la voute en brique, du plafond de la cave. Après la première demi-heure, quand les bombes se sont tues, La mère en profite pour se lever et vérifier que le petit dort encore. Attente dans l’anxiété de la sirène qui dit que l’orage est passé. Mais la sirène ne délivre pas encore cette fois. C’est la colère du ciel et des avions obèses qui revient et c’est une nouvelle demi-heure de secousses, d’explosions, d’éclairs tamisés, de ciment poudreux qui tombe sur les longs cheveux des filles. Pleurs. Reniflements, les filles essaient de renifler doucement, d’étouffer leurs éternuements de poussière, pour ne pas faire de bruit dans le tintamarre.

    – Ils n’ont pas bientôt fini ces cochons d’Anglais, explose l’aîné.
    – Paul, répond le Père, qui, de ce seul nom, ordonne le silence de son fils.

    Extrait du Déluge de Pâques

    #qui_ca

  • Un livre

    Georges Lapierre

    L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir ,
    une « petite archéologie de la pensée mexicaine », paraît en feuilleton, deux fois par mois, sur « la voie du jaguar ».

    Avec l’accord et le soutien des autorités ecclésiastiques, le bachelier Miguel Sánchez publie un petit livre intitulé Image de la Vierge Marie, Mère de Dieu de Guadalupe, miraculeusement apparue dans la ville de Mexico. La légende concernant les apparitions de la Vierge à un Indien nommé Juan Diego et touchant l’origine miraculeuse de son image exposée dans le sanctuaire du Tepeyac vient de naître. C’est la version officielle et, pourrait-on dire, canonique, du culte de la Vierge de Guadalupe Tepeyac, tel qu’il existe encore de nos jours, avec l’immense popularité que nous lui connaissons. (...)

    #Mexique #histoire #religion

  • d^jfs

    Nota bene
    Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un est un ou-
    vrage rédigé en 1549 par Étienne de La Boétie à l’âge de
    18 ans. Sa première publication date exactement de 1574.
    Ce texte consiste en un court réquisitoire contre l’autorité à l’age de
    l’absolutisme, qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors
    qu’il a été rédigé par un jeune homme de 18 ans. Ce texte pose la
    question de la légitimité de toute autorité sur une population et es-
    saye d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « do-
    mination-servitude »). On pourra le lire en plusieurs langues sur le
    site Base de Données Anarchistes à cette adresse : www.non-fides.fr
    Contr’Un - Considérations sur les assemblées
    3
    « D’avoir plusieurs seigneurs aucun bien je n’y voi :
    Qu’un, sans plus, soit le maître et qu’un seul soit le roi. »
    C’est avec ces vers d’Homère que commence l’un des classiques les plus connus
    de la pensée antiautoritaire, le Discours de la servitude volontaire, de La Boétie, une
    étude pionnière sur les raisons qui amènent l’être humain à la renonciation à sa
    propre liberté pour se soumettre à des décisions prises par autrui. Le titre original
    de l’œuvre est moins connu : le Contr’Un. Le fait d’avoir été écrit vers la moitié
    du XVIe siècle a permis à de nombreux interprètes de limiter la portée historique
    de cette analyse et de sa signification, tout en en désamorçant sa charge explosive.
    Pour les spécialistes de la culture, c’est-à-dire pour les professionnels d’un savoir
    séparé, ainsi que pour les militants de la politique, c’est-à-dire les spécialistes d’un
    agir séparé, le Contr’Un est seulement une vigoureuse critique de la monarchie et
    un appel à la démocratie. L’Un contre lequel on combat est le Roi, les Plusieurs ne
    peuvent être que ses sujets, le Peuple. Cela revient à dire que le bon endroit pour
    La Boétie est dans les étagères poussiéreuses d’une bibliothèque ou dans celles,
    peut-être plus propres, d’une école pour cadres. Comme si la question qu’il pose –
    pourquoi obéir au pouvoir ? – ne traversait pas toute l’histoire jusqu’à notre époque.
    4 5
    Ce refoulement, n’y ont bien sûr pas pris parti ceux qui ne rêvent pas de prendre
    des Palais d’Hiver et qui sont épris de liberté. Par exemple l’anthropologue li-
    bertaire Pierre Clastres, qui a dédié un essai à La Boétie, voyait dans le concept
    même d’Etat cet Un exigeant de commander, diriger et régler la vie des Plusieurs.
    Un Etat qui, dans son essence même – quel que soit le système politique adopté,
    le modèle économique suivi, et le niveau technologique atteint – est synonyme
    d’exploitation et de massacre. En définissant en tant que tyran le Un qui impose sa
    propre volonté à ceux qui acceptent de s’y soumettre, La Boétie ne fait rien d’autre
    que de se lancer contre la réduction du Multiple, contre sa dissolution dans l’uni-
    forme sériel, identique à soi-même.
    Le problème suivant se pose : y a-t-il du sens à limiter ce processus de constitution
    de l’Un, avec la destruction de la différence qui s’en suit, au seul contexte institu-
    tionnel ? Quand Clastres dit que « l’Etat se veut et se proclame ostensiblement en
    tant que centre de la société ; en une représentation anthropomorphique toujours
    réaffirmée, cerveau qui contrôle toutes les parties du corps social, le tout où les
    parties peuvent se réunir, le lieu des décisions ultimes, sur lesquelles tout le monde
    doit s’aligner », il n’est certes pas difficile d’être d’accord avec lui : face à l’Etat « 
    on est toujours face à une volonté de réduction progressive, et enfin d’effacement
    du multiple, en transformant les diversités des différences en une identité, […]
    pratique du goût de l’identique : culte de l’Unité ». Mais si nous appliquions au
    « parti » le même raisonnement qu’à l’Etat ? Probablement, seuls les staliniens
    les plus acharnés pourraient porter objection à cela. Et si, en continuant notre
    réflexion, on l’appliquait à l’ « assemblée » ? On se trouverait alors face à une op-
    position générale : il y a une forte difficulté à abandonner l’idée consolatrice que
    l’Un porterait toujours et seulement un uniforme sanglant. Comment faire face
    aux perspectives ouvertes par une critique bouleversante qui met en discussion le
    fondement même du lien social et le destin de la soi-disant « cohabitation civile » ?
    Néanmoins, à vrai dire, même dans l’assemblée on trouve la réduction de la dif-
    férence à une même identité, indépendamment de la forme décisionnelle. Si on
    n’aperçoit pas cela, c’est parce que la consistance quantitative de la réalité est plus
    immédiate que la qualitative. L’Etat, avec son exécutif, et souvent aussi le Parti avec
    son comité central, peuvent être facilement vus et reconnus comme simples parties
    qui prétendent représenter le tout. Par contre, l’Assemblée, qui est (ou devrait être)
    l’espace commun ouvert à tout le monde, est considéré comme la forme par ex-
    cellence de la confrontation directe et horizontale, garante de la liberté de chacun.
    Mais en est-il vraiment ainsi ou ne s’agit-il que d’une des nombreuses ruses de
    la raison ?
    Contr’Un - Considérations sur les assemblées
    5
    Commençons par remarquer que la différence – le Multiple – n’exprime point une
    quantité, mais plutôt une qualité. Un grand nombre de personnes qui pensent de
    la même façon, qui se reconnaissent dans les mêmes valeurs, qui partagent une
    même vision de la vie, qui ont dans la bouche le même slogan, expriment bien
    mieux l’Un que le Multiple. Le fait qu’il puissent se trouver périodiquement pour
    confirmer leur homogénéité, au pire en prenant acte de temps à autre de quelque
    petite dissonance, n’apporte pas de modifications. La donnée numérique est ce-
    pendant ce qui frappe à l’œil, en alimentant un équivoque parfois intentionnel. La
    Multitude évoquée sans cesse par quelques conseillers en manque de Prince en
    est un exemple parfait. A quoi bon s’en prendre à un Peuple qui n’est que le reflet
    collectif de l’institution étatique, pour ensuite le remplacer par le reflet collectif
    de l’intelligentsia de gauche ? En quoi consiste le respect de la diversité si ensuite
    celui qui ne se conforme pas à la collectivité est dénigré et désigné par certains
    aspects comme un « agent provocateur » ?
    En réalité la Multiplicité trouve sa meilleure expression précisément en ce qui,
    apparemment, la contredit : l’unicité de l’individu. Ancrés comme nous sommes
    dans de fausses dichotomies, qui pourrait considérer Stirner comme un philo-
    sophe de la Multiplicité ? Pourtant c’est précisément la singularité de l’être hu-
    main, son impossibilité à être répété, qui constitue et garantit la Multiplicité. Plus
    les êtres humains sont différents entre eux, plus ils refusent les identités collectives
    données par les conventions sociales et politiques (celles dont Leopardi dit qu’« à
    partir de plusieurs, toutes tristes et miséreuses qu’elles soient, elles constituent un
    peuple gai et heureux » ) pour aller à la découverte et à la création de soi-même,
    et plus ils créent de nouveaux désirs, de nouvelles sensibilités, de nouvelles idées,
    de nouveaux mondes. C’est la raison pour laquelle il faudrait défendre les diffé-
    rences individuelles, au lieu de les ternir dans l’accord commun. Le gouvernement
    qui appelle à un pays uni, le comité central qui appelle à un parti uni, l’assemblée
    qui appelle à un mouvement serré, essayent de faire accepter une uniformité (de
    méthodes et perspectives) qui n’existe pas dans la réalité. Ils invoquent des intérêts
    supérieurs et embrigadent. Ils supportent mal les critiques et sont toujours prêts à
    prendre des mesures contre ceux qui ne s’adaptent pas (le gouvernement à travers
    les inspections, le parti à travers l’expulsion, l’assemblée à travers l’ostracisme). Il
    montrent clairement ainsi leur intention politique, qui se rapproche plus de l’art
    de gouverner que de celui de vivre. Cet aspect est considéré comme normal dans
    un gouvernement, présent dans un parti, mais seulement possible dans une as-
    semblée. Cette bienveillance est compréhensible, mais pas méritée par le mythe
    de l’assemblée.
    6 7
    Dans l’assemblée, ce qui fascine et la différencie des autres organes décisionnels,
    est le fait qu’elle n’impose pas à partir du haut, mais qu’elle convainque à partir du
    bas. Chaque ordre est imposé, donc nécessairement désagréable. Rien à voir avec le
    choix pris librement à la suite d’une discussion. L’origine historique de l’assemblée
    remonte à la Grèce ancienne et est inséparable de la naissance de la démocratie. Il
    existait alors un espace social où tous les individus occupaient une position « sy-
    métrique », « le centre d’un espace public et commun. Tous ceux qui y pénètrent se
    définissent pourtant comme des égaux… avec leur présence dans cet espace poli-
    tique, ils entrent dans des rapports de réciprocité parfaite les uns avec les autres »
    (J.P.Vernant). La démocratie grecque était donc le régime de la persuasion, où le
    rôle principal était celui de l’élément le plus permanent et fondamental : la parole.
    Sa prédominance permettait « à l’orateur qui arrivait à amener avec les mots cette
    foule ardente et capricieuse, toujours si éprise par l’art, qui voulait voir un spectacle
    d’éloquence et un combat même dans les débats les plus orageux, le gouvernement
    de l’Etat et l’empire de la Grèce appartenait à ce discoureur habile » (C. Benoît).
    L’institution de la parole en tant que moyen de persuasion, de la parole en tant que
    fondement de l’action et modalité de la décision, de la parole comme lien social,
    est concomitant avec la séparation entre le monde des vivants et le monde des
    morts. Avant l’oracle manifestant le savoir des dieux – donc obscur et énigmatique
    – la parole devient expression de la volonté des hommes, toujours plus claire et
    persuasive. De la sagesse on passe à la philosophie, de la dialectique à la rhétorique.
    Giorgio Colli, dans son essai sur la naissance de la philosophie, montre comment
    la dialectique grecque, dès son arrivée dans le « domaine public » est devenue « al-
    térée ». Cela parce que « ceux qui écoutent n’ont pas été choisis, ne se connaissent
    pas entre eux, et la parole s’adresse à des profanes qui ne discutent pas, mais se
    limitent à écouter ». La dialectique précédente, même si elle limitait le nombre de
    participants, en garantissait la réciprocité. C’est le contraire pour la rhétorique, « la
    vulgarisation du langage dialectique primitif », qui s’est développée en se greffant
    sur la dialectique, bien qu’elle soit née indépendamment de celle-ci. Colli écrit
    que : « la rhétorique est, elle aussi, un phénomène essentiellement oral, où, pour-
    tant, il n’y a plus de collectivité qui discute, mais une seule personne qui se met en
    avant pour parler, tandis que les autres se limitent à écouter… dans la discussion,
    celui qui interroge lutte pour assujettir celui qui répond, pour le prendre dans les
    filets de ses arguments, alors que dans le discours rhétorique l’orateur lutte pour
    assujettir la masse de ses auditeurs. Avec la dialectique on luttait pour le savoir ;
    avec la rhétorique on lutte pour un savoir adressé au pouvoir » ce qui signifie que
    Contr’Un - Considérations sur les assemblées
    7
    la pensée, laissant de côté l’abstrait, « retourne, avec la rhétorique, dans la sphère
    individuelle, corporelle, des passions humaines, des intérêts politiques ».
    Le début de la démocratie, en Grèce, remonte à une période de l’histoire caracté-
    risée par beaucoup de transformations sociales : la naissance de la polis, l’écriture
    de la loi, l’introduction de la monnaie, la fondation des colonies. Toutes ces nou-
    veautés vont de pair avec l’avènement de la société mercantile, où le contrôle de ses
    propres passions, la prudence, l’utilisation de la raison et la violence sournoise des
    normes de comportement prennent le dessus sur l’expression ouverte de ses dé-
    sirs, sur l’émotion violente, sur le conflit, qui caractérisaient l’ancienne société des
    guerriers. La figure du philosophe naît en même temps que celle du commerçant.
    Les deux fondent leur habilité sur l’utilisation de la parole, sur sa force d’attrac-
    tion et de démonstration. Les deux doivent réussir à convaincre le public qui les
    écoute. Ce n’est certes pas un hasard si le lieu où ils opèrent est le même : l’agora,
    qui signifie en même temps place et marché. Ceci parce que le centre de la polis
    était réservé aux bavardages de ceux qui devaient vendre la marchandise, de ceux qui
    argumentaient afin de convaincre. La démonstration est une conviction violente
    par le langage, c’est la persuasion que l’on peut s’auto-convaincre de la véracité d’un
    sujet. Démontrer c’est convaincre que le comportement que l’on vise à obtenir est
    avantageux pour la partie adverse. Le philosophe, ainsi que le commerçant, doit
    tromper, tromper avec la persuasion.
    La tant vantée symétrie propre aux participants des assemblées, leur réciprocité,
    est un mensonge. Un subterfuge pour mieux les amener à acheter ce qui leur est
    présenté, à approuver ce qui est avancé. Périclès, qui arrive encore, avec son bien cé-
    lèbre discours aux Athéniens, à faire pleurer quelques admirateurs contemporains
    de la démocratie directe, pouvait bien assurer que même ceux qui appartenaient
    aux classes les moins aisées pouvait « opérer un office utile à l’Etat », puisqu’à
    Athènes il y avait une « équité absolue des droits fondée dans la considération que
    chacun sait susciter autour de lui, donc, en excellant en un certain champ, il peut
    obtenir une charge publique, en vertu de ses réelles capacités plus qu’en vertu de
    l’appartenance à telle ou telle autre faction politique ». Pourtant, même en lais-
    sant de côté l’exclusion des esclaves et des femmes de la vie publique athénienne,
    on peut douter du fait que, dans la polis grecque, un citoyen pauvre possédait
    les mêmes « capacités réelles » qu’un aristocrate. En démocratie certes tous sont
    égaux, mais il y en a toujours qui sont plus égaux que les autres.
    8 9
    Dans les assemblées on ne discute pas tous ensemble, on écoute les interventions
    de ceux qui sont plus habiles à exposer leur positions en les faisant ainsi passer
    pour la Raison collective. Celui qui parle mieux, c’est-à-dire qui possède la parole
    plus persuasive, contrôle l’assemblée et la plupart du temps c’est aussi celui qui
    l’organise). Tous ceux qui ont fréquenté des assemblées en voient clairement le
    fonctionnement. Quand la composition en est plus homogène, on voit le ricochet
    de deux ou trois voix qui se dirigent docilement vers une décision souvent déjà
    prise ailleurs. Les spectateurs, en silence, prennent des notes mentales de ce qu’ils
    peuvent dire au cas où quelqu’un les interroge sur leurs idées. Qui a des doutes
    ou des perplexités, se retiendra de les exposer, par crainte d’être contredit par une
    réponse brillante. Si les assemblées sont plus élargies, alors c’est une lutte entre
    différentes factions afin d’obtenir l’hégémonie. Amplifiés par les groupes respec-
    tifs de supporters, les discoureurs les plus habiles se livrent bataille. Ici, le nombre
    peut faire la différence, car il n’est point sûr que la parole la plus habile soit aussi
    la dernière. Il faut tenir compte aussi des ambitions personnelles et des rapports
    affectifs, tout l’enchevêtrement de sympathies, antipathies, préjugés, calculs straté-
    giques, rancunes, vanité et ainsi de triste suite.
    Une assemblée, pour être réellement un lieu de rencontre entre égaux, devrait voir
    la participation d’individus ayant tous les mêmes connaissances et les mêmes capa-
    cités d’expression. Sinon, ce n’est qu’une mystification, un moyen pour faire qu’une
    décision semble être prise en commun alors qu’elle ne l’est pas vraiment. Pour cette
    raison, l’assemblée est le lieu de prédilection de la classe politique du mouvement,
    cette micro-bureaucratie toujours en quête d’une masse à coordonner et organiser.
    Un théâtre de guignols où se rencontrent stars, aides et figurants, pour réciter le
    spectacle du dialogue et de la confrontation, fiction fade qui transforme des idées
    opposées en opinions divergentes, afin de consentir au jeu de la réconciliation.
    Tant pis, on dira que bergers et moutons se donnent entre eux des rendez-vous
    rituels pour s’échanger aspirations et résignations, c’est quand-même leur affaire.
    Ceux qui n’aiment pas la puanteur du troupeau n’ont qu’à s’en éloigner. Tout à fait.
    Il y a encore, pourtant, deux questions irrésolues. La première est que malheu-
    reusement l’assemblée n’a pas la nature privée d’un club sado-masochiste, dont
    les membres savent que leur passion est affaire intime. Au contraire, l’assemblée
    prétend manifester une raison universelle à laquelle tout le monde devrait s’adap-
    ter. Et c’est ce qui la rend insupportable. Comme cela a été remarqué plusieurs
    fois (et plusieurs fois laissé dans l’oubli), le mot assemblée vient du grec ekklesia.
    Les fidèles vont à la messe pour y trouver Dieu, les démocrates vont à l’assemblée
    Contr’Un - Considérations sur les assemblées
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    pour y trouver la Raison. Nous sommes tous frères, car nous sommes tous fils de
    Dieu, nous sommes tous camarades, car tous fils de la Raison (la Raison révolu-
    tionnaire, bien entendu !). Pour les uns ainsi comme pour les autres, hors l’Eglise,
    point de salut. Dans la Grèce ancienne, le langage philosophique tournait autour
    de la notion d’une loi universelle et stable, dominatrice de la vie humaine : le logos.
    Le logos est la pensée rationnelle, la pensée normative et abstraite, immanent non
    pas à la nature, mais aux hommes. Mais la raison n’est pas ce qui apparaît, c’est au
    contraire un principe éternel caché et difficilement accessible : seule la philosophie
    peut amener à sa découverte. Le logos est la loi universelle qui réduit le multiple
    à l’unité, il est la norme générale qui réduit le devenir à l’être. « Si ne c’est pas moi
    que vous écoutez, mais le logos, il est sage de reconnaître que tout est Un », main-
    tenait Héraclite, qui après avoir pris acte à contrecœur que le conflit est le principe
    à la base du devenir, avait été obligé d’utiliser un principe normatif, tout en pre-
    nant comme exemple les lois de la cité : « Celui qui veut parler avec du sens, doit
    compter sur ce qui est commun à tout le monde, comme une cité compte sur la loi
    et même bien plus, puisque toutes les loi humaines se nourrissent d’une seule loi,
    la loi divine… Il faudrait donc suivre ce qui est commun. Mais, même si le logos
    est commun, ils vivent à beaucoup comme s’ils avaient une pensée individuelle ».
    S’il faut suivre ce qui est commun à tout le monde, si l’assemblée est le lieu où
    cette essence commune est dévoilée, grâce à la parole, la participation à l’assemblée
    devient du coup une obligation, et sa transgression doit être sanctionnée. Celui qui
    est absent doit de quelque façon répondre de son propre manquement et présen-
    ter une justification plausible. Au cas où un participant commence à donner des
    signes d’impatience et à avancer des critiques, il est préférable de l’éloigner (c’est
    l’ostracisme, qui dans la Grèce ancienne durait dix ans), afin de sauver l’intégrité
    de l’institution. De plus, s’il y en a qui osent ne pas y mettre les pieds, et ceci de
    façon explicite, peut-être en se moquant de ces moments sacrés collectifs, il faudra
    punir cette outrecuidance avec les mesures les pires que chacun des participants
    pourra adopter. Tout vaut contre, les « je-m’en-foutistes », les « arrogants », les
    « provocateurs », ceux qui « s’isolent », ceux qui « ne veulent rien faire » (puisque
    c’est l’assemblée qui décrète tout ce qu’on peut faire). Ainsi, petit à petit, sans avoir
    besoin d’une autorité reconnue, le Multiple est réduit aux dimensions de l’Un. Le
    second problème est que les moments de rencontre sont pourtant indispensables,
    car ils permettent de découvrir de nouveaux complices, d’autres individus qui ar-
    dent du même feu. En réalité, la plupart de ceux qui vont à une assemblée ne le
    font pas avec le but de « se faire tondre », car ils n’ont pas grand intérêt pour l’ordre
    10 11
    du jour ni pour ce qui y sera dit et décidé. De façon plus ou moins secrète, on est
    attiré surtout par ce qui se passe en dehors de l’assemblée. Voilà donc pourquoi
    celle-ci devient inutile sinon nuisible, un poids mort que l’on traîne avec ennui. Et
    il ne suffit plus d’enlever à l’assemblée la tâche de décider. Ce qui voulait être une
    tentative d’en dépasser certaines limites est devenu une de ces bonnes intentions à
    exhiber, mais qui servent seulement de cache-misère pour dissimuler les hontes
    des petits compromis et des grandes alliances. Ce serait mieux de penser à d’autres
    prétextes pour trouver des moments où il serait possible de se trouver, se découvrir,
    se prendre ou se laisser, sans alimenter les ambitions de ceux qui voudraient être
    « le maître et le roi ».
    En considérant que l’anarchisme a toujours été caractérisé par une cohérence entre
    les moyens et les fins, par sa ferme conviction qu’on ne peut pas arriver à la liberté à
    travers l’autorité, on peut trouver bizarre cette vénération, de la part des anarchistes,
    du moyen de l’assemblée. Comme si l’Un pouvait accoucher du Multiple. Au fond,
    l’origine du mouvement anarchiste est déjà un défi au principe centralisateur, dans
    la théorie comme dans la pratique. Nombreux sont ceux qui ont imaginé l’anarchie
    comme une fédération de petites communes auto-suffisantes qui, même en se
    fédérant entre elles pour faire face à certaines nécessités ou enrichir leur propre
    existence, auraient gardé dans tous les cas de figure, leur indépendance et leurs
    caractéristiques. Les individus seraient libres de vivre dans la commune la plus
    conforme à leur nature ou d’en créer de nouvelles. Libres aussi de vivre en solitude,
    en dehors, en s’appuyant sur l’une ou l’autre ici et là, s’ils le veulent. Cela parce que
    la liberté a besoin d’espace, elle a besoin d’un ailleurs où puisse se réfugier celui qui
    n’est pas satisfait de l’existant. « Une société communiste n’est pas possible si elle ne
    surgit pas spontanément du libre accord, si elle n’est pas variée et variable comme
    le veulent et le déterminent les circonstances extérieures et les désirs, les volontés
    de chacun », exhortait Malatesta. Sinon, la liberté étouffe par manque d’air et sa
    déclamation perd de sa substance pour se réduire à un slogan hypocrite. Cela étant
    la fin, les moyens ne pouvaient qu’être conséquents. Il suffit de penser à celui qui
    est considéré comme le premier anarchiste italien, Carlo Cafiero. Une fois aban-
    donnée la pensée autoritaire marxiste, Cafiero plaidait la constitution de « cercles
    indépendants les uns des autres » puisqu’« à l’Etat centralisateur, disciplinaire, au-
    toritaire et despotique nous devons opposer une force décentrée, antiautoritaire et
    libre. Faut-il lister les avantages du nouveau système ? Mis à part la plus grande
    force d’attaque et de résistance, l’action est fort plus facile et rapide, chacun sacrifie
    plus volontiers propriété et vie pour une œuvre de sa propre initiative, les trahisons
    Contr’Un - Considérations sur les assemblées
    11
    sont difficiles et provoquent des dommages limités, les défaites sont partielles,
    toutes attitudes et toutes initiatives trouvent leur plein développement… Plus de
    centres, donc, plus de bureau de correspondance ou de statistique, plus de plans
    généraux préparés à l’avance, que chacun essaye de former dans son propre lieu un
    groupe autour de lui, de construire un petit groupe qui prenne tout de suite part à
    l’action. Dix hommes, six hommes, peuvent accomplir dans une ville des faits qui
    trouveront leur écho dans le monde entier... Chaque petit groupe se trouvera par
    lui-même un centre d’action, avec un plan à lui ; et à partir de nombreuses et dif-
    férentes initiatives le concept de toute la guerre sera un et harmonieux : la destruc-
    tion des oppresseurs et des exploiteurs ». Au delà des considérations sur les avan-
    tages pratiques d’une telle perspective d’action, ici est réaffirmée la nécessité de
    développer chaque tension, de refuser l’illusion quantitative, de défendre sa propre
    autonomie – la négation de l’assemblée, qui tend plutôt à synthétiser les tensions,
    à chercher le nombre de personnes supposées donner la force, à troquer l’autono-
    mie singulière contre l’efficacité collective (qui reste d’ailleurs à démontrer). Le
    temps de Cafiero et de ses bandes, pourtant, ne dura pas longtemps. Décimé par la
    répression, le mouvement se divisa entre Andrea Costa, avec son organisation en
    Parti, et Errico Malatesta et son parti de l’Organisation. La politique, avec tous ses
    calculs productifs, prenait la place de la vie, avec ses excès dispersifs. Donner pleine
    licence à l’individu est dangereux, cela pourrait réveiller le démon qui se cache en
    nous. La forêt sombre doit être abattue et transformée en société civile, les sau-
    vages doivent être éduqués et transformés en citoyens. La démocratie, sous toutes
    ses formes, exprime le besoin de poser une limite au désordre des passions à travers
    l’ordre du discours. Les bonnes manières, tout d’abord, pour exorciser ce chaos qui,
    étant non présentable, est irreprésentable. Dès lors, l’obsession de limiter avec la
    raison l’exploration des possibilités humaines n’a plus abandonné l’être humain,
    effrayé d’aller se cogner contre les murs de l’absurde.
    Texte traduit de l’italien. Publié pour la première fois dans le journal
    anarchiste apériodique Machete n°6, en septembre 2010.
    www.macheteaa.org
    D’autres publications de Ravage Editions sont disponible sur le site
    http://ravageeditions.noblogs.org
    ravage@riseup.net

    pok^p

  • Claude Lanzmann règle ses comptes avec Elie Wiesel !
    VIDÉO. Moins de 24 heures après la mort du Prix Nobel, le cinéaste lui a rendu un hommage "très personnel" que France Inter a fait disparaître de son site.
    Publié le 05/07/2016 à 11:58 | Le Point.fr
    http://www.lepoint.fr/societe/claude-lanzmann-regle-ses-comptes-avec-elie-wiesel-05-07-2016-2052059_23.php

    Invité de France Inter dimanche 3 juillet peu avant 8 heures, Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah, a contenu ses larmes et son émotion pour parler d’Elie Wiesel décédé la veille. Tirant la conversation à lui – comme souvent –, Lanzmann reproche d’abord au Prix Nobel de ne pas lui avoir réservé un bon accueil lorsqu’il lui a annoncé à New York qu’il allait préparer le film. « L’idée que je réalise Shoah le rendait fou. Je crois que l’explication est simple. La Shoah était, pensait-il, son domaine à lui et moi, je n’étais pas survivant d’un camp », explique péniblement Lanzmann.

    Plus tard, il dresse Imre Kertész, Prix Nobel de littérature – à qui il tresse des lauriers –, contre Wiesel en lisant un extrait d’Ê tre sans destin. « Elie Wiesel a passé à Auschwitz en tout et pour tout 3 ou 4 nuits. Le reste du temps, il était à Buchenwald. Il n’était pas à Auschwitz », semble-t-il extraire de l’ouvrage de l’auteur hongrois ? Oui, vous avez bien lu ! (...)

    “““““““““““““““““““““““““““““““““““
    De fait :
    https://www.franceinter.fr/programmes/2016-07-03

    #Elie_Wiesel #Claude_Lanzmann

    • Je crois que l’explication est simple. La Shoah était, pensait-il, son domaine à lui et moi, je n’étais pas survivant d’un camp

      Si le sujet n’était pas si grave, ce serait désopilant d’entendre Lanzmann reprocher à un tiers de se réserver pour lui seul le sujet de la Destruction des Juifs d’Europe

      « Elie Wiesel a passé à Auschwitz en tout et pour tout 3 ou 4 nuits. Le reste du temps, il était à Buchenwald. Il n’était pas à Auschwitz »

      Oh un concours ! C’est consternant. On note que la plupart des personnes envoyées à Auschwitz n’y ont pas passé plus de quelques heures. Est-ce que cela les disqualifie ? Quant à parler de 3 ou 4 nuits, des nuits d’hôtel je présume ?

      Le fait que le merveilleux Shoah ait été produit et réalisé par un odieux connard qui s’en prévaut pour tout ce qui touche de près ou de loin le sujet est une épreuve de plus qui ne peut nous être infligée que par Dieu lui-même.

    • Le fait que le merveilleux Shoah ait été produit et réalisé par un odieux connard…

      J’ai vu, à l’époque, la première partie de Shoah mais n’ai pas été voir la seconde parce que, à de nombreuses reprises, le comportement de Cl. Lanzmann et son auto-mise en scène me semblaient parfaitement odieux.

      Ça fait longtemps, mais il y a deux scènes, en particulier, dont je me souviens :
      – la discussion avec l’ancien chef de gare (?) de Sobibor. Ils discutent en marchant le long des voies (ou en les traversant). Et le chef de gare polonais évoque sa stupéfaction lorsque, le lendemain de l’arrivée du premier train pour l’extermination, il réalise qu’il n’y a aucun bruit dans le camp. Trente ans après, le choc de la réalisation de la signification de ce silence est toujours perceptible. Et le bulldozer Lanzmann écrabouille tout ça avec son questionnement prémâché.
      – quand il discute « amicalement » avec des Polonais sur le pas de porte de leurs maisons dont la décoration (les bois des volets ?) indique clairement qu’il s’agit de maisons ayant été occupées par des Juifs. Il demande « innocemment » si tout va bien, s’ils sont contents de leurs maison, etc.

      Le fait que le film ait toujours été universellement encensé sans jamais la moindre critique me met toujours mal à l’aise. En particulier, le non respect pour ses interlocuteurs-témoins et tout particulièrement dans le cas du récit de Sobibor est flagrant et pose vraiment question.

      La seule chose qui avait été (un peu) débattue à l’époque était l’utilisation de la caméra cachée pour interroger l’ancien bourreau (je ne sais plus de quel camp) et la déloyauté du procédé avait été largement justifiée par l’identité de l’interviewé. Dans la foulée, la déloyauté vis-à-vis des paysans Polonais n’avait dérangé personne…

  • #Heidegger penseur de la régression
    http://www.larevuedesressources.org/heidegger-penseur-de-la-regression,2896.html

    Un grand penseur exprime l’Esprit de son époque. Avec Heidegger, nous vivons et expérimentons chaque jour ces temps de détresse, sans salut individuel ou collectif, depuis la mort de Dieu et celle de Marx. Heidegger est donc bien celui qui a clos une étape de la #Métaphysique et pris la relève de l’hégélianisme accusé d’avoir théorisé les tragédies totalitaires du siècle passé. La « pensée de l’Être » a inspiré la plupart des penseurs de la « french théorie » tels que Derrida, Levinas, Foucault et Deleuze (...)

    #Inactuelles

    / Heidegger, #Philosophie_et_Sciences_de_l'homme, Métaphysique

  • La mise en contexte des #attentats du 13 novembre : amalgames et raccourcis historiques de la presse britannique
    http://texturesdutemps.hypotheses.org/1791

    Textures du Temps publie la traduction vers le français de l’article de Natalya Vince déjà publié il y a quelques jours en anglais : http://texturesdutemps.hypotheses.org/1754

    Traduction : Dieunedort Wandji et Malika Rahal via @isskein et @caroiza

    L’héritage de la guerre d’#indépendance algérienne en France contemporaine est complexe et multiforme. Mais plutôt que de le reconnaître, avec les limites de leurs connaissances (et plus largement les limites de la connaissance dans ce domaine), nos « experts » projettent sur leurs sujets ce qu’ils imaginent qu’ils feraient eux-mêmes s’ils étaient d’origine algérienne et vivaient aujourd’hui en France. Le résultat est une fantaisie néo-orientaliste de vengeance du péché ancestral du colonialisme, dans lequel « l’Algérien » demeure à jamais en dehors de l’histoire. Sous le vernis de la « compréhension » des « opprimés » et des « étrangers », des attitudes profondément réactionnaires se dévoilent dans ces généralisations radicales à propos des « franco-algériens » et les juxtapositions insidieuses du passé et du présent.

    #Algérie #histoire

  • Inform’action : le conspirationnisme au prétexte de l’info alternative
    http://lahorde.samizdat.net/2014/09/28/informaction-le-conspirationnisme-au-pretexte-de-linfo-alternative

    Inform’action est une association de media alternatif née à Toulouse en juin 2012. Son fondateur, #Renaud_Schira est connu pour être un soutien fervent de Dieudonné[1], Vauclin, Soral[2] et Chouard, parmi d’autres fachos ou conspis. Il est également un membre actif de MetaTV qui reçoit régulièrement tous ces personnages. Il a rapidement été rejoint par Arthur, surnommé #Farthur, l’un des principaux [&hellip

    #Confusionnistes #Alain_Soral #Dieudonné #Étienne_Chouard #Inform'action

    • Oui, si tu as des éléments sur la question qui vont dans le sens que tu indiques @nicolasm, ça m’intéresserai de les connaîtres :)
      Personellement quand j’avais fait une critique du conspirationnisme, j’ai toujours fait dans le même mouvement une critique des médias et du pouvoir grosso-modo. Car une partie des gens intéressé par le conspirationnisme ont des critiques juste, le problème, c’est l’idée que TOUT les pouvoirs sont des complots (c’est bien la qu’on parle de conspirationnisme), pas qu’il puisse y avoir un complot de temps en temps.

    • Mon problème est que le texte ne définit à aucun moment ce qu’est le conspirationnisme ou un conspirationniste, pire ça m’a l’air d’une notion assez personnelle pour utiliser le terme « conspi ». Et de créer une catégorie « facho ou conspi ». Chouard est un facho ou un conspi ? Un conspi est un facho ? C’est quoi un conspi ?

      Perso j’ai bien remarqué que les médias et les puissants utilisent de plus en plus le conspirationnisme ou le complotisme pour décrédibiliser certaines personnes qui ne cachent rien derrière leurs remises en question de certains faits historiques. Maintenant dès qu’on parle de complot ça fait comme un « point godwin », c’est censé complètement décridibiliser l’adversaire et du coup ça évite de pouvoir mettre en lumière une concertation des élites pour garder ou augmenter leur pouvoir sur les masses. Un peu comme , mais en moins flagrant, les personnes qui taxent celles qui s’en prennent aux banquiers d’antisémitisme parce qu’on connaît bien le cliché du banquier juif. A partir de quand on devient « conspi » et est-ce que c’est mal ou incurrable ? Parce que les journalistes ne prennent pas comme définition l’idée que « tous les pouvoir sont des complots » comme tu dis @bug_in. Mais dès que quelqu’un avance un complot il est taxé de complotiste ou conspirationniste, et bientôt facilement de fasciste grâce à des textes de cet acabit.

    • Oui mais s’il s’agit de fascisme et de confusionnisme, ça ne sert à rien d’affaiblir la position de n’importe qui qui est susceptible de dénoncer un complot au passage.

      Et personnellement, je n’aime pas la notion de confusionnisme, je trouve que ça fait très infantilisant, comme si le camp d’en face jouait du pipeau et que les pauvres gens suivaient la musique. Alors que je pense qu’un gars comme Soral il pioche ce qui lui plait sans se soucier de qui ça vient et sans se mettre de tabou. En face j’ai l’impression que face à cette nouvelle mouvance (disons pêle-mêle Soral, Dupont aignan, De Benoit) les réponse c’est « ça pue le caca » (les fameux trucs nauséabonds) et « y nous ont piqué nos idées ». Et on commence à dresser des listes d’accointance et des cordons sanitaires. J’ai l’impression qu’on est en train de se faire notre ligne Maginot et qu’on va se faire bouffer par des gens en face qui sont dynamiques et pas fixés sur des anciennes lignes. C’est pas de la confusion, c’est juste que les gars d’en face ont muté, et il faudrait prendre en compte ces changements. Ça marche plus de dire « c’est des fachos » ou « c’est un copain de fachos regardez » pour que les gens n’écoutent pas ou ne votent pas pour ces gens. Il serait temps de le voir.

    • Il me semble que l’article est quand même relativement clair sur l’une des principales tares d’Inform’Action : sa porosité avec l’extrême droite. Sous prétexte de dénoncer des complots du pouvoir, on peut donc s’allier (comme le fait Chouard) avec n’importe qui. D’accord avec le fait qu’il faudrait mieux critiquer ce qui est avancé (les concepts) que de dénoncer des collusions (les personnes), même si celles-ci sont dans leur grande majorité des indices qui fonctionnent.

      Par contre, dire que De Benoist c’est "une nouvelle mouvance", c’est un peu oublier les trente dernières années et une tactique politique depuis assez rôdée. C’est là où on voit que les critiques (même bienveillantes, y’a toujours plein de gens pour critiquer, mais alors pour bosser réellement…) des #antifas n’ont souvent qu’une connaissance extrêmement maigre du problème. Et que leur critique est donc comment dire… :)

      (ou alors, comme ce que sous-entendait @nicolasm en premier commentaire

      Y en a qui ont pas encore compris que rabaisser le conspirationnisme ça fait le jeu des puissants.

      que le problème c’est en fait les « antifas » – position partagée par une sacrée tripotée de gens peu recommandables).

    • Hier, une émission sur la 5 sur les révisionnistes de la Shoah, entre autres, le changement sémantique qui s’est heureusement opéré pour les isoler dans leur escroquerie en les nommant des négationnistes. Pierre Vidal-Naquet dit que les astronomes n’ont pas à se confronter avec les astrologues. Cette distinction est primordiale pour avancer et écarter ceux qui n’ont aucun scrupules à confondre le négationnisme et le révisionnisme. Car poursuivre la confusion avec le révisionnisme historique, comme le font 90% des médias, empêche toute critique de l’histoire (L’affaire Dreyfus par exemple) et permet de taxer toute tentative de remise en cause de complotisme. Or cette confusion fait exactement le jeu des capitalistes fascisants en place qui ont tout intérêt à pousser sur le devant de la scène ces personnages ridicules de haine et bouffis d’égo, et comme il faut des remises en cause du système pour avancer, ils s’assurent que le filtre médiatico politique passe par ces connards pour que rien ne bouge.
      Tiens, ça me rappelle la Lettre ouverte de Rudolf Bkouche au premier ministre : « Votre déclaration "philosémite" n’est qu’une forme sournoise d’antisémitisme » http://seenthis.net/messages/295416

      #culpabilité #chiens_de_garde

    • Oui ce qui gêne c’est juger le discours d’une personne en regardant ses liens/amitiés/relais plutôt que son discours. J’imagine bien que ces données sont intéressantes pour essayer d’éclairer ce qui est dit sous une autre lumière, mais ce n’est pas ça qui est fait. C’est juste de la disqualification, qui fait que Chouard se retrouve « facho ou conspi » alors que rien n’est cité de ses propos qui pourrait confirmer cela. D’autant plus que « facho » ou « conspi » m’ont tout l’air d’être devenus des mots creux sans jamais trop savoir ce qu’on veut dire par là.

      Je parlais de De Benoist en même temps que Soral par exemple car il me semble que les deux hommes transgressent les frontières habituelles pour mêler de valeurs traditionnelles de droite avec des idées souvent portées par la gauche, et par exemple De Benoist a eu des discours dans lesquels il exprimait ses idées sur l’écologie ou la décroissance.

      position partagée par une sacrée tripotée de gens peu recommandables

      Ah oui j’avais oublié ça comme tactique pourrave. Comme les journalistes et hommes politiques qui crachaient sur les personnes qui soutenaient le « non » au référendum en disant que le Pen voulait aussi voter non. Bref ça reste des techniques de cours de récréation.

    • @riff : oui bien sûr que c’est intéressant de voir les liens et relais (je l’ai dit textuellement au passage), ce qui m’énerve c’est les discours "n’écoutez plus XXX car il a serré la main à YYY". Les gens sont encore capable d’écouter quelque chose et de se faire un avis, éventuellement accompagné d’un contexte.

      Sur Chouard qui choisit de "désigner Soral, Dieudo et de Benoist comme les « vrais dissidents »", justement il me semble que le passage dans lequel il cite ces vrais dissidents, il y en a aussi d’autres, mais ce ne sont que les "croustillants" qui sont relevés, et au final on en arrive à oublier que Chouard prend ce qu’il veut à droite et à gauche, et se focaliser juste sur les liens avec la droite et à finir à le catégoriser en facho... Et si en plus les personnes de gauches mettent des cordons sanitaires dès qu’il y a un lien relayé, j’imagine bien que Chouard va continuer à parler, mais avec les gens qui acceptent de parler avec lui. Donc au final ça se mord la queue.

      Sur les idées clivantes gauche/droite, ce n’est pas moi qui clive, mais ça vient des innombrables commentaires que je vois disant en substance "on était les premiers et ils se font une popularité sur notre dos". Je dis justement que oui ce n’est pas pour plaire ou embrouiller (l’idée de confusionnisme) mais qu’ils se tricotent une doctrine cohérente pour eux en piochant sans se poser de question sur leurs droits ou légitimités.

    • En finir avec les théories du complot
      http://lahorde.samizdat.net/2014/05/10/en-finir-avec-les-theories-du-complot

      À notre époque, l’avènement des moyens de communications de masse, et surtout d’Internet, a fait littéralement exploser la quantité et la popularité des thèses complotistes, qui se déclinent désormais sous diverses formes plus ou moins ouvertement antisémites, ou plus ou moins grotesques. Le monde serait ainsi gouverné, au choix, par : les Juifs bien sûr, mais également la Reine d’Angleterre, des extraterrestres reptiliens, la société secrète des Illuminatis, des forces satanistes, les francs-maçons … Voire tout ça à la fois, selon certains syncrétismes.

      Je comprends mieux la teneur de l’article initiale quand je vois les connaissances poussées de La Horde sur le complot... D’ailleurs j’aime particulièrement la formulation, le complot est grotesque, et si ce n’est pas grotesque, c’est antisémite, n’essaie même pas de creuser.

      Je vois mieux d’où La Horde parle. Donc, poubelle.

    • @biggrizzly, je ne partage pas ton avis sur ce dernier point. L’antifascisme pour moi par ex. n’est qu’une activité parmi d’autres, et La Horde est loin de représenté les antifa, au contraire, il y a plein de critique contre lui notamment sur la question du féminisme/patriarcat.

  • Dieudonné, roi du plagiat
    http://lahorde.samizdat.net/2014/07/26/dieudonne-roi-du-plagiat

    « L’artiste humoriste » Dieudonné semble en mal d’inspiration : en effet, pour la communication de son nouveau spectacle, La bête immonde, il n’a pas hésité à reprendre une œuvre de Ken Barthelmey, un jeune artiste luxembourgeois connu pour ses illustrations de science-fiction. Alerté par Joe la Pompe (une sorte de « copycat watch »), Ken Barthelmey contacte l’équipe de [&hellip

    #Confusionnistes

  • La compassion chrétienne façon Opus Dei
    http://reflets.info/la-compassion-chretienne-facon-opus-dei

    « Avec l’aide de la grâce, le chrétien découvre chez l’autre un enfant de Dieu, un frère de Jésus-Christ », prêche l’Opus Dei sur son site. La compassion, l’amour de l’autre, tout un programme que l’Opus Dei a mis en application de manière très personnelle avec le webmaster d’un site de prévention contre les dérives sectaires et […]

  • #Marvel devant le miroir
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/plaisirs-articles-section/lire/3799-thor-femme-marvel-miroir

    Annoncé le 15 juillet : Le Dieu Thor, une femme ?

    Le 16 juillet : Captain America sera noir.

    On parle avant tout des BDs car :

    les films d’action à gros budget et les émissions ne savent simplement pas faire sans des protagonistes hétérosexuels, masculins et (en général) blancs – qu’ils soient vêtus de Lycra ou non.

    #comics #bandes_dessinées #genre

  • intercession   _

    pille les régions du jour un ange arpenteur, en exprime
    la richesse. il sait ce qu’elle coûte, tribut quotidien sur les douleurs
    des mondes, les cris qui montent, se mêlent au chant du plus infime,
    à la prière du mourant. ainsi ; il assume en son offrande
    le jour éventré : la blessure est le seul étalon de ce qui dure,
    fatigante blessure du fond de laquelle c’est Dieu lui-même
    inlassablement qui crie.


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 1995·8-2013, LAL1.3.
    un vieux truc qui prend un peu l’air grâce à le @THD_IT

  • Wickedary : Dictionnaire méchant - 1
    http://hypathie.blogspot.fr/2013/10/wickedary-dictionnaire-mechant-1.html

    Patriarcat n 1 Société manufacturée et contrôlée par les mâles : terre des Pères ; société dans laquelle toute institution légitime est entièrement dans les mains des hommes et de quelques femmes acolytes soigneusement sélectionnées ; société caractérisée par l’oppression, la répression, la dépression, le narcissisme, la cruauté, le racisme, le classisme, l’âgisme, l’objectification, le sado-masochisme, la nécrophilie, société sans joie régulée par Dieu Père, Fils et Compagnie ; société fixée sur la prolifération, la propagation, la procréation et inclinée à la destruction de toute Vie. 2 : la religion prévalente sur la planète entière, dont le message essentiel est la nécrophilie.

  • VAGUEMENT FRANÇAIS – Le Vélib’ américain taxé de nazisme par la droite locale | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/06/07/vaguement-francais-le-velib-americain-taxe-de-nazisme-par-la

    (après tout, « en tant qu’Américains, c’est notre droit donné par Dieu lui-même de manger autant de merde que l’on veut, puis de réclamer des soins gratuits, et reprocher au gouvernement de trop dépenser pour la sécu »

    #velib #french #new-york #nazi

  • Entretien accordé par Michel Serres à La Dépêche du Midi et paru le mercredi 24 octobre 2012.
    "Cette question du mariage gay m’intéresse en raison de la réponse qu’y apporte la hiérarchie ecclésiale. Depuis le 1er siècle après Jésus-Christ, le modèle familial, c’est celui de l’Eglise, c’est la Sainte Famille. Mais, examinons la Sainte Famille. Dans la Sainte Famille, le père n’est pas le père : Joseph n’est pas le père de Jésus, le fils n’est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n’a jamais fait l’amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille, c’est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque-là sur la filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l’adoption. Dans la Sainte Famille, on fait l’impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l’adoption. L’Eglise, donc, depuis l’Evangile selon Saint-Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l’adoption : il ne s’agit plus d’enfanter mais de se choisir. A tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez jamais parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant « je t’ai choisi », « je t’adopte car je t’aime », « c’est toi que j’ai voulu ». Et réciproquement : l’enfant choisit aussi ses parents parce q’il les aime. De sorte que pour moi, la position de l’Eglise sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l’Evangile selon Saint-Luc, ou de se convertir."

    #mariage gay #religion