person:john oliver

  • We need a better spokesperson for the urgency of the climate crisis than Bill Nye
    https://massivesci.com/notes/climate-crisis-we-must-do-better-than-bill-nye

    You may have seen Bill Nye’s tirade against our collective inaction to prevent the worst impacts of climate change on HBO’s Last Week Tonight with John Oliver. It reminded me of...

  • Je pars finalement
    Dans une ZAD cévenole
    Contre la prospection de gaz de schiste

    Mon père se rend à mes arguments
    La théorie du ruissellement
    Prend l’eau avec les Paradise papers

    Dans les Cévennes mes voisins
    Ont mis au point une nouvelle technique
    De merging photographique : mélange de paysages

    Je pars à San Diego retrouver Jennifer P.
    Elle n’est guère moins timorée qu’il y a 30 ans !
    Je suis indécrotablement un cochon français

    Retour dans les Cévennes
    Je suis accueilli à l’aérogare de Brésis
    Par C. Mingus, les rêves parfois !

    Mingus veut m’entraîner
    Dans une partie de chasse paradoxale
    Tirer sans rien toucher et enregistrer

    Dans mes rêves
    Je suis l’assistant
    De C. Mingus, contrebassiste

    Je foire le développement
    Des enregistrements
    J’allume en plein développement

    Je jette la spire à terre de rage
    Elle roule jusqu’aux pieds de Mingus
    Il la ramasse et me dit de la fixer anyway

    Je me réveille
    En pensant à la tête de mon psy
    Un rêve pareil ! Je me marre déjà !

    Va z y mon gars
    Analyse moi ça !
    Je ferai moins le malin

    Soudain les déménageurs
    Débarquent dans l’open space
    C’est comme travailler sous un bombardement

    J’envoie le récit de J.
    À une contrebassiste, et quelle !
    Je crains les fausses notes

    Elle répond
    Les musiciennes des fois
    « On n’est pas en sucre ! »

    Ego : ? Avez-vous vu Au revoir là-haut ?
    Tête de psy : ? non, c’est bien ?
    Ego : ? c’est moyen, mais ça va servir aujourd’hui

    De l’influence du cinématographe
    Dans la formation des rêves
    Et dans la Traumdeutung
    . Bon titre

    Et là, vu le rêve que je mets sur le tapis
    McEnroe est un peu surpris
    De certaines de mes montées au filet

    Mais c’est sans compter
    Son toucher de balle
    De samouraï, je suis passé

    Je sors de cette heure
    Essoré : je suis, j’ai été, de tout temps
    Mon pire bourreau, mon empêcheur

    C’est con, bien sûr
    Mais cela va mieux
    En l’ayant dit

    Pendant le déménagement : home office
    Toujours curieux de recevoir des coups de fil
    De patrons, y répondre dans sa chambre

    Étranges échos de conversations
    Qui viennent buter contre
    Les images familières

    En hâte je prépare le dîner
    Tarte salée poireaux mozzarelle
    Salade avec des noix concassées

    Je file chercher Émile au rugby
    Entraînement annulé : c’était annoncé sur Facebook
    Comment expliquer que Émile Facebook… déjà que

    Dîner dans la bonne humeur
    Gentilles moqueries entre enfants
    Je participe, forcément

    Émile me lamine aux échecs
    Zoé fait la vaisselle
    Sarah révise

    Je monte travailler un peu
    Le tapuscrit de Frôlé par un V1
    Quelques endroits déjà fluides !

    Dans d’autres endroits au contraire
    C’est encore une profusion
    De corrections nécessaires, d’ajouts surtout

    Puis viendra la passe des retraits
    Puis celle de la recherche de fluidité
    Puis de nouveau des ajouts, c’est sans fin

    Avant d’aller me coucher
    Je m’offre le plaisir d’un peu de rire
    Une vidéo de John Oliver

    #mon_oiseau_bleu

  • Les #médias numériques américains à la peine (en fait, on sait pas trop)
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/25/les-medias-numeriques-americains-a-la-peine_5220415_3234.html

    D’autres signes illustrent ce coup de froid : BuzzFeed et Vice Media, deux grands « pure players » mêlant info et divertissement à destination d’un public jeune, n’atteindront pas leurs objectifs de chiffre d’affaires en 2017, a annoncé le Wall Street Journal, le 16 novembre. Le premier devrait rater « de 15 % à 20 % » sa cible de 350 millions de dollars ; le second ne pas engranger les plus de 800 millions de dollars prévus. « Même BuzzFeed, l’un des médias numériques les plus puissants, est confronté à des incertitudes. C’est terrifiant pour tous les autres », analyse le journaliste senior de Newsweek Zach Schonfeld.

    Le buzz négatif actuel – d’aucuns vont jusqu’à parler d’« apocalypse numérique » – est à la mesure de l’euphorie passée. Les deux tendances sont nourries par une opacité à propos des chiffres : Vice Media et BuzzFeed ne « commentent pas » leurs revenus et ils n’indiquent pas s’ils sont rentables.

    Lire aussi « Métamorphoses du paysage médiatique américain, par Rodney Benson (@mdiplo, septembre 2017)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/BENSON/57835

    Il y a un demi-siècle, le président américain Richard Nixon fustigeait « les médias » comme s’il s’agissait d’une seule entité indistincte. À une époque dominée par une poignée de chaînes de télévision, de magazines et de journaux, il n’avait pas tout à fait tort. Toutefois, depuis le début des années 2000, le paysage s’est largement diversifié.

    On peut distinguer au moins trois familles, tous genres et supports confondus. D’abord celle de l’info-divertissement de masse, avec des sites Internet bien établis comme BuzzFeed et le Huffington Post ainsi que de grandes chaînes de télévision nationales (CBS, ABC, NBC, leurs filiales locales et la chaîne d’information CNN. Puis vient la famille partisane (2), représentée par Fox News (conservatrice), MSNBC (progressiste), des radios principalement conservatrices, la blogosphère et les satires politiques comme le « Daily Show », présenté par Trevor Noah, et « Last Week Tonight with John Oliver ». La troisième famille privilégie un journalisme de qualité, avec des titres comme le New York Times, le Wall Street Journal, Politico, des magazines nationaux comme Time et The Atlantic, ainsi que les principaux journaux régionaux. Les secteurs public et associatif, minoritaires mais dynamiques, proposent parfois un contrepoids à ce système indexé sur l’économie de marché.

    Mais les limites entre ces catégories sont floues et poreuses. Des chaînes de télévision et des sites comme le Huffington Post et Vox tentent de réconcilier journalisme de qualité et info-divertissement ; la neutralité politique affichée par le New York Times et d’autres médias dominants est vivement contestée, pas seulement par des critiques conservateurs. À l’autre bout du spectre, quand la plus grande télévision locale, Sinclair, regardée par 70 % des foyers américains, recrute un ancien porte-parole de M. Donald Trump au poste d’analyste politique en chef, on lui reproche d’utiliser ses 173 chaînes pour « promouvoir un programme essentiellement de droite ».

    Pour bien comprendre l’avènement de ce nouvel écosystème, il faut revenir sur la période qui a suivi le prétendu « âge d’or » des années 1970, marqué par le Watergate (1972-1974) : les années 1980 et 1990, au cours desquelles le profit devint l’alpha et l’oméga des médias.

  • Dalai Lama : Last Week Tonight with John Oliver (HBO)
    https://www.youtube.com/watch?v=bLY45o6rHm0


    Dans cette vidéo on assiste à la rencontre de deux grand comiques.

    J’encourage le gouvernement chinois à introniser John Oliver comme successeur du Dalai Lama. Je pense que c’est une bonne solution pour les problèmes politiques en relation avec le soi-disant leader religieux des tibétains.

    La preuve : J.O. arrive à convaincre le D.L. à accepter une montre éectronique « Made in China » à la place de la montre mécanique « Swisse made » offerte au leader religieux par Theodore Roosevelt.

    L’unique obstacle à ce dénouement d’un conflit vieux de décennies : Je crains que l’humour de John Oliver et du Dalai Lama soit trop compliqué par rapport à l’humour typiquement chinois pourtant fort agréable.

    P.S. Il y a un problème qui met en question l’argumentaire précédent : Il n’est pas sûr que la montre électronique en question soit « made in China ». Si jamais elle était « made in Vietnam » sa présence constituerait un obstacle insurmontable à la reconcialisation entre le peuple tibétain et le peuple chinois humilié par les Vietnams.

    Guerre sino-vietnamienne
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-vietnamienne

    C’est compliqué les relations internationales ...

    #religion #politique #Asie #satire #humour #Chine #Tibet #Vietnam

  • En 20 minutes, John Oliver va vous faire comprendre (et aimer) la neutralité du Net
    https://usbeketrica.com/article/en-20-minutes-john-oliver-va-vous-faire-comprendre-et-aimer-la-neutrali

    Dans cette nouvelle vidéo, l’animateur précise d’entrée que le concept est de nouveau au coeur des débats aux Etats-Unis. Si des mesures de protection ont été prises sous l’administration Obama, celle de Trump a décidé d’attaquer frontalement la neutralité du Net, comme nous le soulignions il y a quelques semaines.

    .../...

    L’équipe de John Oliver n’hésite pas à faire un sort à Ajit Pai, le nouveau patron du régulateur américain des télécoms, la Federal Communications Commission (FCC), qui a récemment déclaré que « les jours de la neutralité du Net étaient comptés » . Sous les dehors bonhommes du nouveau patron du gendarme des télécoms US se cache en effet un ancien avocat de Verizon (l’un des plus gros FAI américain), qui se fait le héraut d’une absence totale de régulation dans le secteur qu’il est censé réguler.

    .../...

    L’appel de l’animateur est clair : « tous les groupes qui font Internet doivent s’allier : les gamers, les youtubeurs, les mannequins d’Instagram, Tom de Myspace. On a besoin de vous tous, même des fans de Trump sur 4chan et Reddit. Et ne me dites pas que vous n’avez pas le temps de le faire : si Internet est bien la preuve de quelque chose, c’est que nous avons bien trop de temps à notre disposition ».

    #internet

  • En français, le présentateur star de la télé américaine John Oliver appelle les Français à ne pas voter Le Pen
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/04/17/en-francais-le-presentateur-star-john-oliver-appelle-les-franca_a_220

    Pour preuve, le dernier monologue de John Oliver, l’une des personnalités les plus influentes de la télévision américaine. L’Anglais de 39 ans anime depuis près de trois ans « Last Week Tonight », une émission satirique dans laquelle il revient avec humour et souvent beaucoup de pertinence sur l’actualité. Et comme le montre notre vidéo en tête d’article, c’est le scrutin français qui a attiré son attention dimanche 16 avril.

  • Politique, médias et élections françaises : satire dans tous les sens
    http://www.cafebabel.fr/article/politique-medias-et-elections-francaises-satire-dans-tous-les-sens.html


    C’est à cause de lui qu’on s’est abonnés au bouquet OCS sur PS4 !

    Ce soir là, le cinquième épisode du Last Week Tonight With John Oliver est consacré à un sujet que peu sont parvenus à expliquer : la neutralité du Net. En 13 minutes, l’animateur anglais va livrer une analyse limpide de la question en citant tour à tour Netflix, Google, Usain Bolt, Superman et Mein Kampf. À la fin de la séquence, Oliver demandera aux téléspectateurs d’envoyer un email à la Federal Communications Commission (FCC), accusée selon lui de mettre fin à un droit inaliénable pour les citoyens 2.0 et de créer un Internet à deux vitesses. Le lendemain de l’émission, le site de la FCC explosera sous les millions de commentaires envoyés par les Américains. Six mois après, la FCC reviendra sur sa décision et fera appliquer la neutralité d’Internet sur le territoire américain.

    Aujourd’hui, on appelle cela le « John Oliver effect ».

  • Why We Love to Blame 2016 - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/why-we-love-to-blame-2016

    You may have noticed it by now: the—I guess I’ll call it an impulse—to anthropomorphize “2016.” It began gradually. First, we objectified it, likening it to a disturbing film, a force of nature, broken hardware. As Slate put it: In trying to wrap our heads around 2016’s all-reason-and-logic–defying onslaught of tragedy and absurdity, we objectified the year. We gave it a shape and form, likening it to a melodrama, a malfunctioning machine, an unstoppable meteor, anything to get some small grasp on the year’s surreal and hellish parade of events. Then we subjectified 2016. We wrote letters to the year, chastising its bad behavior (for, among other things, offing beloved celebrities). John Oliver went further, detonating a large “2016” structure in an arena. A recent Atlantic article ran with (...)

  • Comment parler à la « Génération No Bullshit » ? 7 conseils - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/comment-parler-a-la-generation-no-bullshit-7-conseils.html

    Pourquoi la plupart des dirigeants de médias font-ils comme s’ils n’avaient pas d’ados à la maison ?

    Demandez-leur donc si leurs enfants regardent la télé, écoutent la radio, lisent un journal, parcourent un magazine.

    La réponse est quasi toujours la même : « Heu… non ! Ils sont sur YouTube, Facebook, Snapchat, Instagram, Netflix, Spotify … ou un jeu vidéo », via smart phone ou ordi.

    Et pourtant ces dirigeants — qui savent bien que leur monde change très vite – semblent continuer de privilégier leur audience vieillissante aux usages déclinants, en négligeant la génération montante, celle qui s’apprête à prendre les commandes, celle qui est déjà là.

    Comme si une petite voix intérieure cynique, l’emportant sur l’indispensable lucidité, leur disait : « ça tiendra bien jusqu’à ma retraite ! ».

    L’indispensable lucidité leur soufflerait pourtant que ces jeunes ne reproduiront bien sûr pas leur manière de s’informer, se divertir, se cultiver, tant profonde est la mutation actuelle de la société, tirée par la technologie. Elle leur indiquerait aussi que leurs personnels n’ont pas vocation à travailler dans l’accompagnement de fin de vie.

    Alors comment cet étrange aveuglement peut-il persister plus de 20 ans après l’arrivée du web et 10 ans après celle de l’iPhone ?

    Réflexe de repli sur le cœur de métier ? De défense personnelle liée à la fracture numérique ? Déni de réalité face au monde tel qu’il est ? Face à la rapidité des bouleversements ? Incapacité à imaginer des contenus modernes pour renouer avec ces nouvelles générations, à proposer des modèles d’affaires pertinents, à favoriser des écosystèmes générant création et innovation ? Difficulté à saisir le passage d’un monde de ressources rares et régulées à un monde d’abondance sans frontière ?

    Une absence de vista qui encourage aussi les écoles de journalisme à continuer, hélas, d’éduquer des jeunes toujours formatés au tamis des débouchés classiques : presse écrite, TV, radio (et désormais web).

    Bagarre d’anciens contre modernes ? Même pas. Ces jeunes ne se battent pas contre le vieux monde. Pas la peine ! Ils sont en train de le ringardiser. Ils ne sont pas en mode rejet, mais en mode projet.

    Tenez, en France, près de la moitié des parents s’estiment aujourd’hui incapables d’effectuer le travail de leurs enfants, selon une étude de LinkedIn montrant aussi qu’ils méconnaissent tout simplement certains des principaux métiers actuels.

    La vérité, avouent la plupart des responsables de médias dans le monde, c’est que c’est justement cette déconnexion avec les jeunes qui les réveille au milieu de la nuit.

    Contrairement à eux, les milléniaux n’ont pas à s’adapter au numérique : ils n’ont jamais connu la vie sans Internet. Or les responsables médias eux doivent avancer, de manière très inconfortable, sur deux montures à la fois : le format historique qui décline, et le numérique qui, non seulement s’impose, mais continue de muter à grande vitesse, au fil des changements d’écran.

    En 2017, la publicité digitale dépassera celle de la TV. Dores et déjà les 18-35 ans sont devenus la priorité des annonceurs alors que la moyenne d’âge des chaînes de télévisions est en train de dépasser 60 ans. Aux Etats-Unis, la moitié de l’audience de Fox News a plus de 68 ans, essentiellement des hommes blancs dans des maisons de retraite.

    Pas facile de répondre en même temps aux aspirations d’une génération qui porte le monde dans sa poche, qui a la planète au bout des doigts, qui consomme ses contenus quand elle le souhaite et où elle le souhaite. En marche depuis quelques années, la tendance mobile et sociale n’est pas prête de s’évanouir. L’an dernier la majorité des éditeurs ont déjà vu l’essentiel de leur trafic en ligne basculer pour provenir de terminaux mobiles.

    Tunnels de pubs, audiences mesurées par panel, « carpet bombing » de contenus identiques déversés à heure fixe pour tous, bouquet onéreux de chaînes payantes :comment voulez-vous que les jeunes du 21ème siècle numérique, sollicités de toutes parts, se retrouvent dans un paysage TV caduque qui a si peu bougé depuis des décennies ?

    “Les baby boomers ont étranglé le monde des médias et de la publicité pendant toute une génération (…) Leur étau est finalement brisé par une génération très éduquée, diverse ethniquement, difficile à atteindre, et qui pense mondialement. Les médias ont du mal à s’adapter à ce changement rapide », a résumé fin août le patron de Vice Media, Shane Smith, à Edimbourg.

    Comment alors rester pertinent et attrayant ? Quelles sont les clés de l’engagement et de la connexion émotionnelle ? Est-ce donc si difficile de produire des choses qui intéressent cette génération à la demande, puis de les livrer là où ils vivent ? Nous allons voir que ce n’est pas si simple, mais qu’il y a des pistes.

    QUI SONT-ILS ?

    Ils ont entre 18 et 35 ans.

    Aux Etats-Unis, les milléniaux sont devenus majoritaires. Avec 80 millions de personnes ils représentent désormais une catégorie ethniquement et racialement très diverse de la population.

    Volontiers audacieux, optimistes, pragmatiques, dotés d’une forte capacité d’étonnement, d’émerveillement, d’altruisme (réfugiés, figures du pape François et du Dalai Lama), voire de bienveillance (allocation universelle), ils sont avant tout soucieux d’authenticité et de transparence, de plus en plus difficile à simuler.

    Une attitude souvent résumée par les hashtags #nobullshit et #nofilter

    Assurant renifler le « fake » à 100 mètres, ces fans de culture urbaine aiment aussi la surprise, la découverte et sont très « orientés monde ».

    Baby-boomers sur la sellette

    Les milléniaux ne sont pas l’avenir de notre société, ils en sont déjà les principaux acteurs.

    En Amérique du Nord, ils ont élu Barack Obama et Justin Trudeau. Et n’auraient pas élu Trump.

    (La carte du collège électoral US si les milléniaux avaient voté)
    (La carte du collège électoral US si les milléniaux avaient voté)

    Ils représentent la plus vaste génération dans l’histoire de la population active américaine. Dans les grandes villes d’Asie et d’Afrique, où ils sont brutalement majoritaires et totalement connectés, leurs habitudes numériques se propagent dans le reste de la population. Sur le vieux continent, c’est une jeunesse qui se sent profondément européenne, même au Royaume Uni. En France, ils déplorent un pays « champion du déclassement de la jeune génération ».

    Pour eux, ceux qui sont nés avant 1982 appartiennent à l’histoire.

    Ils sont en opposition avec l’héritage politique laissé par les baby-boomers qui ne leur laissent pas un monde très folichon et dont les choix sont remis en cause. A commencer par l’héritage du Brexit, de l’arrivée de Trump, en passant par les terribles legs environnementaux, de la dette, du chômage, de l’injustice sociale, de l’écart des revenus, des discriminations sexuelles et raciales. Et in fine — et pour la première fois— la perspective de futures générations moins bien loties que leurs aînées.

    Ils rejettent l’ordre établi, les vieux modèles, les corps intermédiaires jugés dépassés, bidons.

    Soucieux de leur impact sur le monde, ils s’engagent volontiers, croient dans l’intelligence collective, prennent au sérieux les mouvements citoyens, n’hésitent pas à transgresser (parti Pirate en Islande) et à défier (parlement de Hong Kong).

    Leur enthousiasme n’est pas uni-générationnel : Bernie Sanders, nouvelle rock star, et Alain Juppé, ont dépassé les 70 ans !

    Co-working, co-locs, co-voiturages

    Mais même s’ils ont la fibre entrepreneur, ils croient de moins en moins dans les vieux logiciels économiques qui ont fait marcher les pays ces 40 dernières années.

    Dans un monde digitalisé et dématérialisé, les attentes des jeunes envers le monde du travail et de l’entreprise ont changé.

    Ils n’attendent pas de travailler dans des bureaux prestigieux en dur et à proximité de leurs collègues. En quête de sens pour leur activité professionnelle, aligné sur leurs valeurs et leurs aspirations, ils n’entrent plus pour faire carrière, mais pour participer à un projet et changent de jobs -tous les trois ans en moyenne- pour avoir plus d’expériences dans leurs vies. La quasi-totalité d’entre eux veut choisir son métier par passion et non par raison, quitte à conserver des boulots alimentaires à côté.

    D’ici 2020, les milléniaux représenteront un tiers de la population active. Ils changent donc déjà l‘entreprise et imposent leurs codes.

    Mais les entreprises ont du mal à faire face aux nouveaux besoins.

    L’essentiel, pour ces jeunes, n’est ni dans l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ni dans la souplesse demandée à l’employeur, ni dans un emploi du temps flexible. Mais dans le sens qu’ils trouveront dans la mission. Ils ne comptent alors pas leurs heures. Ils souhaitent vivre où ils veulent, travailler depuis n’importe où, aller et venir comme bon leur semble.

    A la recherche d’une culture d’entreprise « fun & serious », ils privilégient l’éthique, la confiance, l’intégrité et l’honnêteté. Et ils veulent avant tout apprendre quelque chose de nouveau. Avant le salaire, et préférant l’empathie à l’autorité, ils réclament un mode de management plus engageant et respectueux, voire un leadership partagé.

    Créatifs, collaboratifs, ils ont plaisir à travailler ensemble, mais pas forcément au même endroit, à partager un open space, mais pas forcément avec ses collègues. Un casque et de la musique dans les oreilles ; le travail étant devenu aussi un style de vie.

    Ce sont de plus en plus souvent des « slashers », ceux qui ont plusieurs activités en même temps. Et celui qui n’a pas de profil LinkedIn ou un compte Github n’existe pas, ou n’est pas légitime pour postuler.

    Posséder son appartement ou son automobile n’est plus un signe de réussite. Moins propriétaires, ils louent. Et souvent partagent. Plus qu’une voiture, ils veulent un accès à un mode de transport. L’industrie vestimentaire est aussi victime de leurs nouveaux arbitrages vers le restaurant ou les voyages.

    Leur succès est mesuré désormais dans les expériences : monter sa start-up, bourlinguer, pratiquer des sports extrêmes. Ils travaillent avant tout pour s’offrir la découverte du monde. Aujourd’hui, leurs parents fument plus d’herbe qu’eux !

    La techno pilote leur culture

    Digital natifs, ces jeunes font de la technologie un mode de vie. Ils ont confiance en elle et en attendent beaucoup, notamment quand Internet et le numérique leur donnent plus de contrôle sur leur vie.

    Toujours connectés, accros à leurs smart phones, ils passent plus de 30 heures par mois sur les réseaux sociaux et ont plus d’interactions via leur mobile que physiquement.

    Les marques les plus pertinentes pour les milléniaux américains sont d’ailleurs toutes technologiques : Amazon, Apple, Android, Netflix, Google et Samsung.

    Génération d’« early adopters », ils sont sensibles « au mieux et moins cher », « au good enough is perfect » des géants du web et aspirent souvent à travailler pour eux. Ceux qui réussissent le mieux ont d’ailleurs un bagage technologique.

    Ils privilégient un enseignement en mode projet qui vient du monde des start-ups.

    Les changements liés aux usages vont parfois tellement vite que des jeunes de 25 à 30 ans avouent ne pas parler le même langage que leur jeunes frère ou sœur de 18 !

    La télé vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ...

    Cette révolution en cours dans la manière d’apprendre, de se socialiser, de travailler, s’étend bien évidemment aux nouveaux usages dans la manière de s’informer, se cultiver et se divertir. En d’autres termes, les jeunes dictent aussi - ô combien désormais - leurs nouvelles lois aux médias.

    Une consommation de médias qui segmente aussi la société en réalités parallèles, y compris pour les milléniaux : celles de Fox News vs. MSNBC, de Facebook vs. Twitter.

    Une génération aussi qui en consomme le plus : plus de 6 heures par jour ! Elle a gros appétit mais peu de patience. Et surtout, elle abandonne les médias traditionnels, dans leur forme historique, dont la télévision.

    Le temps dédié à la TV des jeunes Américains s’est effondré de 40% en 5 ans, soit une baisse de plus de 9 heures par semaine, ou près d’une heure et demi par jour, désormais consacrées à d’autres activités. Reste un peu de téléréalité, un peu de sport et de l’info.

    En un an, les 18-24 ans américains ont diminué leur consommation hebdomadaire de TV de plus de 2 heures, selon Nielsen.

    La rentrée 2016 de la TV américaine fut sombre, même pour le football US. Les chaînes de TV payante subissent une hémorragie : -620.000 abonnés pour le seul mois d’octobre pour ESPN, chaîne sportive vedette de Disney. Pour la première fois cette année, YouTube a dépassé les chaînes du câble US en temps passé.

    Les milléniaux étaient ainsi à 86% plus susceptibles de se tourner vers Internet que vers la TV pour apprendre ce que les autres pensaient du débat présidentiel américain, selon un sondage Ipsos pour Google.

    En France aussi, la fuite de la télé des adolescents s’est accélérée à la rentrée 2016. Aux Etats-Unis, les jeunes adultes boudent le câble pour privilégier les plateformes de streaming, qui répondent mieux à leurs attentes. D’après les derniers chiffres de Médiamétrie, les jeunes Français passent une heure et demi moins de temps devant la TV que la moyenne de la population. Le temps télé des jeunes britanniques se fait déjà à 20% en différé. Des audiences qui sont à 20% au moins non pas en linéaire mais en ligne comme Love Island de la chaîne ITV.

    Même le sport est touché : lors des derniers JO de Rio, l’audience TV des moins de 50 ans a plongé de 25%. Et le phénomène est mondial. Aux US, l’âge moyen des téléspectateurs de football américain et de baseball a grimpé respectivement de 4 et 7 années, durant la décennie écoulée, pour atteindre 47 et 53 ans !

    Deloitte
    C’est une génération qui a grandi avec Netflix et Youtube et non avec MTV et Canal+.

    Sans surprise, leurs goûts vont avant tout vers la musique et la comédie.

    Mais leurs passions portent aussi sur des sujets sérieux d’informations :l’environnement, les droits civiques, la justice sociale, l’inégalité des revenus, les droits des minorités, la cyber-sécurité… Ils peuvent ainsi regarder des documentaires de 10 heures sur Netflix.

    Et Netflix arrive d’ailleurs largement en tête de leur consommation vidéo :

    Piper Jaffray
    YouTube de son côté touche plus de 18-49 ans que n’importe quelle chaîne de télévision aux US. Ses budgets pour des séries originales sont désormais les mêmes que pour des chaînes du câble, et, pour les films, équivalents à ceux au cinéma indépendant. Après Los Angeles, la filiale de Google a ouvert des studios de production à Londres, Paris, Tokyo, Bombay et Sydney.

    De la programmation à la curation : pour trouver le bon contenu, les milléniaux se reposent très fortement sur les conseils émanant de leurs réseaux sociaux dans une nouvelle société de la recommandation. Le pouvoir passe ainsi des directeurs de programmes qui décidaient tout à une curation faite par des tiers, voire par des machines (algorithmes). Un tri décentralisé où des individus agrègent des communautés, où d’autres remixent des contenus. Avec le danger de rester enfermés dans ses propres goûts et intérêts, et d’être surpris quand ceux qui ne sont pas dans leur cercle d’amis votent pour l’autre côté...

    L’info reste très importante

    Sous de nombreuses formes, à tout moment, sur de multiples canaux, l’info fait bien partie du régime média des jeunes, surtout si elle est sociale et fun. Mais à l’âge de l’info distribuée (Snapchat, Instant Article de Facebook, Instagram, AMP de Google) si l’actu n’est pas dans leur « newsfeed », c’est qu’elle n’est pas importante. Si ce n’est pas important, pourquoi aller voir ?

    Ils attendent donc que l’info passe sur leur flux social et leur mobile. Les réseaux sociauxviennent ainsi de ravir la 1ère place comme source d’infos pour les 18-24 ans dans le monde. Les acteurs les plus récents dans l’informations l’ont bien compris et adoptent unmodèle de médias distribués sur d’autres plateformes : AJ+, NowThis, BuzzFeed, Melty, etc.. L’info par le jeu (newsgames) se développe aussi.

    Avec son tempérament exalté et brut de décoffrage, Vice, qui entend être « tout à la fois MTV, CNN et ESPN », mais aussi « le Time Warner de la rue », vient de lancer son journal TV sur HBO destiné aux milléniaux et à bouleverser l’info télé. Pas de présentateur, ni de gros titres sur Vice News mais de la musique, des sujets « in your face » décalés, dans l’air du temps, en sur-jouant l’authenticité.

    Enfin les jeunes sont aussi acteurs de leur info : avec leur propre smart phone, ils parviennent à forcer la conversation sur des crimes filmés en direct lors d’incidents ou de manifestations.

    Tri algorithmique préféré au choix d’une rédaction ?

    Les jeunes s’informent avant tout sur Facebook. Et de plus en plus souvent préfèrent que des algorithmes – jugés plus démocratiques - choisissent pour eux les infos plutôt qu’un éditeur en raison de leur supposée absence d’agenda politique, de la variété de leurs sources et de leur capacité à personnaliser l’offre. Des jeunes qui se voient aussi de plus en plus comme éditeurs de leur propre flux d’actualités et qui souvent préfèrent le textepour être informés.

    Après le journalisme mobile, on commence à parler aussi de nouveaux formats : drone-journalism, le journalisme VR, journalisme snap, et même de glance journalism (pour les notifications sur wearables ou smart phone).

    Mais de grosses différences subsistent parmi ces milléniaux : les plus aisés d’entre euxont un penchant plus marqué pour des contenus plus internationaux, plus sensibles aux problèmes environnementaux et aux marques qui redonnent quelque chose à la société. Ces jeunes-là, pus diplômés, n’hésitent pas à aller directement sur les versions en anglais et veulent désormais leurs propres contenus sur la TV de l’hôtel !

    Leurs médias sont des réseaux sociaux : Snapchat, Instagram…

    Illustration by Tim Enthoven (NYT Magazine)
    Illustration by Tim Enthoven (NYT Magazine)

     Leurs médias obéissent à trois règles simples : 

    Ils proposent des contenus qui les intéressent
    Ils sont forcément mobiles (donc disponibles partout), sociaux (pour le partage) et contiennent beaucoup de vidéos.
    Leur staff est le reflet de leur audience, et leur audience est le reflet de leur staff.
    L’âge moyen des milléniaux est de 26 ans. C’est aussi l’âge moyen des employés de Facebook, Mic, Vice ou AJ+.

    Leur porte d’entrée du web, n’est plus Google mais Snapchat, Instagram ou Facebook, qui sont en train de gagner la bataille de l’attention. D’ailleurs pour de nombreux jeunes,Facebook EST l’Internet, et non plus seulement une plateforme. C’est aussi le live de tous pour tous !

    C’est toutefois une audience à durée d’attention réduite, qui regarde son smart phone de manière verticale, qui filme en mode portrait, qui pratique le « news snacking », la consommation de nombreuses vidéos d’informations courtes et partageables. Si le snacking est de mise, le temps total s’allonge : la durée moyenne d’une session sur Facebook est supérieure à 30 minutes (contre moins de 3 mn pour un journal) et sur YouTube chacune dure désormais plus de 40 minutes, soit 50% de plus que l’an dernier.

    Leurs codes incluent photos, mini-vidéos, emojis, gifs, infographies, où le sérieux et l’absurde coexistent sur le même écran.

    Les messageries instantanées dominent et sont les nouvelles plateformes de partage de photos et vidéos. A l’ère du tout visuel, cette génération consomme par l’image d’où le triomphe des « visual story tellers ». La caméra du smart phone est le point central de leur vie en ligne.

    Destination vedette de la génération mobile-first, Snapchat, appli de messagerie instantanée, de selfies, et de partage de photos et vidéos souvent remixées, entend, comme Facebook, prendre la place de la TV – et lui piquer les milliards de la pub- avec ses contenus vidéos originaux qui incluent aussi bien les breaking news que des séries de 6 à 8 minutes, des comédies, ou des shows de télé-réalité.

    L’application est aussi encore pour l’instant un refuge « pour jeunes » face à un Facebook envahi par les parents et grands-parents !

    Pour Melty, l’innovante Snapchat, « kiosque des temps modernes » est « une plateforme préfigurant la TV de demain ».

    Snapchat produit et commande aussi désormais ses propres séries aux studios et aux talents professionnels. Elle embarque des programmes courts des plus grandes chaînes de télévision. Pour ses fameux Video Music Awards annuel, la chaîne MTV a vu son audience TV plonger de plus de 30% tandis que son trafic explosait de plus de 75% sur Snapchat où son audience fut trois plus importante qu’à la télé.

    L’information y devient un domaine important avec des mini-reportages de Syrie en coopération avec des médias ou avec l’ONU, ou en reprenant des snaps venant du monde entier. Les universités britanniques ont aussi désormais recours à Snapchat pour communiquer avec leurs étudiants.

    Pour courir après les jeunes, même Facebook et ses filiales Instagram et WhatsApp en viennent à copier les meilleures fonctions de Snapchat !

    Leurs plateformes d’aujourd’hui : jeux vidéo, e-sport, live-streaming

    De nouveaux acteurs rassemblant des milliers de chaînes YouTube sont aussi apparus ces dernières années. Ainsi Machinima et ses près de 4 milliards de vidéos vues chaque mois avec des contenus jeunes et de l’e-sport, nouveau graal de l’entertainment.

    Vécus de plus en plus comme des expériences « live » pratiquées entre milliers de joueurs disséminés dans les quatre coins du monde, les jeux vidéos ne sont plus seulement ludiques, mais des espaces de fantaisie où les genres vont se multiplier, où certains se révèlent en animateurs et réalisateurs qui divertissent des millions de spectateurs sur leurs chaînes Twitch.

    Les nouvelles plateformes : VR, AR, bots….

    Cette période est aussi celle des changements technologiques à très grande vitesse. Au moins deux fois plus vite que la télé qui a volontairement fait l’autruche ! Il ne suffira pas de s’adapter au mobile et aux réseaux sociaux. Demain arrivent les nouvelles interfaces conversationnelles, les bots, l’intelligence artificielle, les équipementiers mobiles de 5ème génération, la 4K et la 8K, les réalités altérées (VR/AR)…

    La VR ne va pas seulement nous permettre d’aller n’importe où et dans n’importe quelle époque, mais aussi de partager des expériences avec n’importe qui dans le monde. Des machines à rêves forcement pertinentes dans l’éducation et les loisirs. Et déjà bien présentes dans les jeux vidéo.

    La folie mondiale Pokemon Go de l’été dernier a montré l’invraisemblable appétit mondial pour ces formats encore plus disruptifs, qui ne se jouent plus dans le salon mais partout dans la ville.

    Dans quelques années, les médias s’inscriront dans une nouvelle ère informatique où règnera la réalité augmentée, dopée à l’intelligence artificielle, activée par voix et geste, où les contenus et les œuvres seront autour de nous et viendront à nous. La course aux armements dans la Silicon Valley pour lancer des labos d’AI bat son plein.

    En attendant ces nouvelles interfaces hommes-machines, les technos immersives de l’image (4 et 8K) en 360° et bientôt en connexion ultra rapide 5 G feront partie de la nouvelle donne.

    Une chose est sûre : nos enfants vont grandir avec ces nouvelles interfaces.

    Alors quid des efforts des vieux médias ?

    Bien sûr les médias historiques adoptent les nouvelles plateformes pour être présents là où les jeunes adultes consomment et partagent l’information. Les deux tiers des téléspectateurs sur d’autres écrans que la TV ont moins de 35 ans.

    Après le web et les mobiles, les vieux médias sont aussi - pour la plupart – présents sur les grands réseaux sociaux où l’audience est plus jeune que celle du web. L’utilisation de Twitter, YouTube, Facebook et même récemment Snapchat, y est désormais quasi de rigueur.

    Les professionnels reconnaissent la nécessité d’experts et d’équipes dédiées pour se familiariser avec tous ces nouveaux outils. Ils créent des postes d’éditeurs mobiles, montent des studios d’innovations mobiles, des équipes plateformes.

    Les groupes de télévision sont en train de lancer avec succès une seconde vague de programmes natifs dédiés « Social TV », sous formats mobiles et sociaux. Notamment via encore Snapchat.

    Exemples :

    CNN se déclare ainsi éditeur social mondial 24/7 (Facebook, Twitter, Snapchat et Instagram), et a choisi le bot de Kik pour s’adresser aux 13-17 ans. La chaîne américaine a débauché une bonne partie du service politique de BuzzFeed à quelques semaines de l’élection présidentielle.

    Sur Snapchat, National Geographic a montré la rentabilité d’un modèle qui attire les annonceurs et permet beaucoup de créativité pour les producteurs. La TV publique américaine PBS y fait aussi des séries. En France, elle attire depuis peu de nombreux éditeurs, anciens et modernes.

    Pour récupérer les screenagers sur leurs mobiles, MTV, jugée aujourd’hui ringarde, lance des shows sur Snapchat avant de les diffuser à la télévision. Al Jazeera a fermé cette année ses activités TV aux Etats-Unis, mais y a renforcé ses activités multiplateformes en ligne très florissantes sous le label AJ+.

    En Suisse romande, la RTS a installé à côté de son JT du soir une émission « Nouvo » qui produit désormais des vidéos courtes uniquement pour les réseaux sociaux. HBO, aux Etats-Unis, propose désormais chaque soir un JT de 30 mn fait par Vice Media et chaque dimanche soir l’excellent programme Last Week Tonight de John Oliver.

    Les télévisions publiques allemandes ZDF et ARD se sont associées pour créer « funk » une chaîne « jeunes » en ligne. La BBC a fait passer la sienne également en numérique et a doublé sa présence sur YouTube en six mois. Elle a aussi utilisé la plateforme Yik Yak pour parler aux jeunes britanniques du Brexit et produit des séries destinées aux mobile comme « Mission Selfie ».

    L’audiovisuel public canadien vient d’ouvrir un labo jeunesse dit « Prochaine Génération », espace de création créé et géré par des milléniaux. La TV publique finlandaise Yle a aussi son espace Kioski, l’américaine PBS fait un spin-off en ligne d’un de ses plus importants formats jeunesse.

    La radio publique américaine NPR conserve aussi un socle solide de jeunes qu’elle accompagne notamment avec ses podcasts très populaires et une nouvelle appli très personnalisée NPR One.

    Même tendance pour les médias locaux. Des journalistes du quotidien Sarasota Herald Tribune passent du temps à remixer leurs articles pour les millenials locaux dans un site à part, Unravel. D’autres grandes villes américaines s’y mettent aussi, comme Philadelphieou Pittsburgh, avec Billy Penn. Le Denver Post a lancé avec succès une section dédiée à l’industrie de la marijuana, The Cannibalist.

    Le Monde en France propose Les Décodeurs. Même Le Figaro arrive à communiquer avec les jeunes via Snapchat. En France, TMC a repris Yann Barthes avec le Quotidien, une nouvelle plateforme d’infos vidéos se lance : Brut pour le journalisme de rue.L’audiovisuel public français se regroupe derrière une nouvelle offre plus moderne, Franceinfo : devenue le 4ème site d’infos.

    Le jeunisme passe aussi par les rachats ou les prises de participation.

    Pour suivre les jeunes dans leur migration, l’autre voie choisie par les médias historiques est de racheter ou d’investir dans leurs médias : Murdoch, qui s’est brûlé les doigts sur MySpace, a pris 5% de Vice, Disney près de 20%, Comcast/NBC/Universal a investi dans Vox et BuzzFeed, Time Warner dans Mashable et Refinery29, pour leur expertise « jeunes », celle qui sait comment viraliser une histoire et la calibrer pour les mobiles.

    Pour séduire les jeunes, le groupe américain de presse et de TV locales Scripps a racheté le site de vidéos Newsy. Turner Broadcasting s’est emparé du site sportif Bleacher Report. Le groupe de TV hispanique Univision a racheté Gawker après The Onion.

    Les médias s’associent aux influenceurs

    Quelques médias commencent également à comprendre l’influence des stars de YouTube ou Snapchat et les font travailler pour eux. Ces joint ventures sont tout profit pour les "anciens" : ils profitent des millions de fans des influenceurs et rajeunissent leur marque. Les médias anciens, avec leur capacité d’analyser et d’expliquer le monde, peuvent, de leur côté, apporter du contenu avec des points de vues complets et objectifs aux YouTubers, qui sera diffusé sous un nouveau format, adapté aux jeunes.

    Nouvel eldorado : l’e-sport

    La génération des milléniaux a aussi grandi avec les jeux vidéo, désormais deuxième pratique culturelle en France derrière la lecture et longtemps délaissée, voire méprisée, par les grands médias. Après plusieurs années de déni, les télévisions se mettent progressivement à diffuser l’e-sport dont les compétitions n’ont rien à envier aux plus grandes rencontres sportives en termes d’audience ou d’émotions.

    QUE FAIRE DE PLUS ? 7 CONSEILS

    1D’abord comprendre ce qu’ils veulent
    La génération « No Bullshit » rejette « la voix de Dieu », celle du présentateur en surplomb qui dit en substance : je parle, vous écoutez. Ils sont déjà au courant ! Ils ont suivi de près ou de loin l’actu toute la journée. Ils veulent juste qu’on leur montre que le monde change et ce que cela signifie.Leur journalisme est sans maquillage, sans pseudo-experts cyniques, sans blabla. Il s’en tient aux faits, aux images, et au décryptage rapide et smart, qui ne cherche pas la petite phrase.

    Ils ont probablement l’un des meilleurs détecteurs de « b/s » de l’histoire. Même si, comme tout le monde, ils se font piéger par des arnaques.

    Mais ce qui compte, à leurs yeux, c’est, une fois encore, l’authenticité, la mise à nu, l’autodérision, la vulnérabilité. Pas les paillettes. Ils veulent souvent une info désintermédiée, entendre l’info de la bouche de ceux qui la vivent, pas du contenu racoleur qui cherche à faire du clic. Les filtres sont bienvenus s’ils sont pertinents.

    Ils ne supportent plus l’intrusion publicitaire, voire le gavage qui fonctionne avec des concepts de matraquage qui n’ont pas évolué depuis l’après-guerre.

    C’est une génération mobile first qui prend le numérique comme un mode de vie culturel.

    2"Place aux jeunes !" Les impliquer, leur donner les clés
    Cette génération nous dit en gros : faites-moi réfléchir, faites-moi rire et donnez-moi la parole !

    Elle entend faire partie de la solution, être un partenaire et non juste une cible marketing.

    Ces jeunes veulent autant créer que consommer. Ils sont d’accord pour faire confiance, mais souhaitent aussi s’exprimer, avoir voix au chapitre.
    Il faut les intégrer dans la fabrique, leur ouvrir un espace de co-création et de co-production. L’intégration de leurs contenus se fait d’autant plus facilement désormais que s’améliore la qualité générale des vidéos, de la bande passante et des technos mobiles ainsi que des logiciels de traitement de l’image.

    Mais ce n’est pas suffisant. Les médias doivent aussi rafraîchir la culture de l’organisation et la rendre plus diverse. En modifier l’ADN.

    Trop souvent ce sont les fils et filles de riches qui travaillent dans les médias.

    Il faut renouveler le recrutement. Leur staff doit mieux refléter la communauté qu’elle sert. Après les vidéos de chatons, BuzzFeed France a décollé avec des sujets plus fouillés et en recrutant des journalistes jeunes et plus représentatifs de la diversité ethnique de la société que les médias traditionnels.

    Mais aussi du côté de la technique. Il faut que ça marche ! Le média ne peut être en retard sur le reste de la société, qui jongle avec le numérique.

    Le média doit donc surtout refléter son audience, ultra connectée, tournée vers les réseaux sociaux. Et savoir garder ses talents.

    Certaines entreprises n’hésitent pas à créer des « shadow comex », comités de direction parallèle composés uniquement de milléniaux qui ont au moins un pouvoir consultatif. Des médias faits par les jeunes pour les jeunes.

    3Apprendre d’eux et de leurs médias
    Il ne sert plus à grand-chose d’opposer médias et pure players. Qu’on le veuille ou non, les médias sont aujourd’hui désintermédiés par ceux qui les distribuent. Il est évidemment sidérant de voir les nouvelles plateformes des jeunes, Facebook, Snapchat, YouTube et autres ne pas hésiter à démarcher les vieux acteurs, TV en premier, pour leur demander leurs contenus, avant de les engloutir ! Mais ont-ils le choix ?

    Au moins peuvent-ils apprendre de leur agilité, rapidité, flexibilité.

    La techno va vite : il faut soigner l’emballage, l’ergonomie, la forme. Optimiser les versions mobiles. Ceux qui ont fait les sites de la dernière décennie ne sont pas forcément les mêmes qui vont faire les applis de demain dont les fonctionnalités changeront toutes les trois semaines.

    Apprendre à prendre des risques avec les idées, les talents, les technologies. Se donner le droit à l’erreur ou à l’essai, si on préfère. Expérimenter et réagir très vite, et être à l’aise à lâcher des versions non finies.

    Etre à l’écoute intime de son audience, apprendre à attraper son attention dès les toutes premières secondes.

    Apprendre aussi des jeunes et de leur culture.

    Une culture du remix où ce qui est viral touche à l’émotion, l’injustice sociale, la simplicité, et l’humour.

    Ne pas avoir peur de l’engagement, le favoriser en rendant les contenus partageable, répondre à toutes les conversations : permettre aux créateurs de se connecter facilement et rapidement avec leurs fans.

    Enrichir les liens dans la société qui n’existeraient pas sans la télé, bâtir ensemble de la culture et de la compréhension face au monde qui vient. Mettre un peu d’ordre dans la confusion et la complexité nées des nouveaux changements permanents de contextes et de l’effacement des frontières entre les genres (vie réelle, vie numérique, réseaux sociaux, messageries, demain réalités altérées).

    Pourquoi les jeunes, et les médias, sont-ils tellement surpris par le résultat du vote Trump, pourtant obtenu dans un processus démocratique ? A force de vivre dans leur bulle ils ont peut être oublié qu’il existe des populations qui ne pensent pas comme eux. Bercés par les algorithmes rassurants et communautaires de Facebook, ils négligent les différences et la multitude de points de vues. Le rôle des médias devrait justement être de remettre l’information dans un contexte, de rester objectif et de prendre en compte tous les opinions, sans filtre gauche ou droite. L’enjeu est de réconcilier deux générations, de faire comprendre la vision du monde des uns aux autres, mais dans les deux sens.A être toujours connectés, ils se sont déconnectés.

    Permettre aussi aux jeunes de former les anciens et contribuer à accorder les générations dans l’entreprise et dans la société. La nouvelle fracture numérique n’est pas dans l’accès ou le prix, entre ceux qui ont ou pas les moyens d’accéder à Internet, mais entre ceux qui veulent y accéder ou pas ! Et le plus souvent ceux qui ne veulent pas sont les seniors ! Et, dans une moindre mesure, les ruraux et les non diplômés.

    A noter aussi que souvent, dans le cocon familial, la manière de consommer les médias des enfants influence les parents, en particulier pour la télé, alors moins regardée. L’influence parentale restant claire quand il s’agit d’autres « vieux » médias : radio, journaux papier, cinéma, livres, CD.

    4Renforcer la valeur ajoutée et la liberté dans les formats d’écriture
    Le copier-coller de contenus ne marche pas dans le numérique. Ni dans un sens, ni dans l’autre. Même Vice, qui vise pourtant les jeunes, ne décolle pas quand il est diffusé sur le téléviseur.

    Chaque plateforme a ses usages, et donc sa grammaire, ses codes, son ton.

    Ici des vidéos partageables qui expliquent des choses complexes de manière brèves et convaincantes, là des formats plus longs, plus fouillés seront appréciés. Il faut offrir non seulement la consommation sur plusieurs écrans, mais aussi de nouveaux contenus exclusifs à l’acte, des capacités d’enregistrement et de remix sans difficulté, des abonnements ponctuels.

    Contrairement aux idées reçues, les jeunes sont aussi prêts à ne pas considérer le web comme l’eldorado de la gratuité : 55% des milléniaux US paient déjà pour du divertissement en ligne, et ils sont déjà 40% à payer pour des services d’infos.

    Mais attention le modèle de Netflix ou Hulu, appliqué à tout, n’est pas sûr de fonctionner pour des milléniaux dont l’engagement passe uniquement par le social.

    5Améliorer leur expérience
    Soigner l’accès aux contenus, et sa fluidité, est devenu déterminant dans l’expérience de jeunes à l’attention fragmentée et de courte durée.

    Apprendre à mettre en scène des contenus fragmentés, aussi.

    Par leur utilisation massive et leur efficacité, les services comme Spotify, Google, Facebook mettent la pression sur les médias historiques, incompétents en design interactif, en expérience utilisateur (UX), en ergonomie.

    Les jeunes réclament une expérience totale. Un contenu contextualisé mais sans effort : que tout soit à leur portée, tout de suite, au moment même où ils visionnent.

    Avec les formats 360°, de réalité virtuelle et augmentée, qui arrivent, les médias vont aussi devoir se mettre rapidement à apprendre à immerger l’utilisateur dans les contenus.

    Les données et nouveaux outils de mesure deviennent clés dans la gestion des contenus, leur marketing et de plus en plus leur « découvrabilité ».

    Ce sont d’ailleurs désormais les « analytics » qui donnent les indications du succès, de la « fan base ».

    6Personnaliser leur expérience
    Comment faire face aux géants du web si les médias historiques ne sont pas capables de personnaliser et de recommander leurs contenus ? Mais ils ont peur de la personnalisation car ils craignent une dissolution de leur personnalité dans le sur-mesure de masse.

    Pourtant, segmenter son audience et adapter son offre à chaque plateforme est devenu clé. L’expertise va être de savoir quoi proposer à qui et où. Grâce aux data et à la segmentation, il sera possible d’offrir le bon format à la bonne personne au bon moment.

    Les playlists de contenus à découvrir, de conseils de films et d’œuvres seront faits par des éditeurs, des professionnels des programmes, des experts reconnus, des amis et des machines.

    Même la télévision est de moins en moins une activité familiale. Elle se consomme de plus en plus à la demande et de manière personnalisée sur tout écran et de nombreuses plateformes où il est crucial d’apparaître en haut du fil d’un réseau social, ou d’un mur de posts.

    Plutôt que vers des chaînes, les jeunes risquent de se tourner à l’avenir vers des plateformes intégrées verticalement qui offriront un catalogue profond et personnalisé de contenus et d’œuvres à la demande, sur le terminal de leur choix. D’autant que le vieux modèle de la TV payante s’effondre.

    Les opérateurs télécoms, assis sur des montagnes de données, largement encore inexploitées, l’ont bien compris et ont repris leur marche vers la convergence pour combiner contenus, bande passante, accès, spectre,... Les grandes manœuvres battent leur plein, la consolidation est puissante : AT&T avale Time Warner (CNN, HBO, Warner Bro.) après Direct TV, Verizon a racheté NBC Universal, et leurs contenus pour les distribuer sur toutes les plateformes… Le prix des offres en bouquet chute, … En France Altice Media donne l’exemple. Même si ce mouvement ressemble plus à une tentative de regroupement défensif pour intermédiaires menacés.

    Les grands acteurs traditionnels sont en train d’alléger leurs bouquets (le menu), d’offrir des choix (la carte) et baissent les prix. Car en ce moment ce ne sont plus eux les vrais distributeurs de la culture des jeunes, mais Netflix, YouTube, Facebook et consors. Essentiellement sur mobiles, d’ailleurs !

    Le nouveau modèle est désormais bien évidemment une consommation à la demande, à la carte, en différé. A leurs conditions donc et sur leur plateformes.

    7Refonder le contrat de la publicité et du gratuit
    Refusant de plus en plus l’intrusion des messages à caractère commercial, les jeunes, utilisateurs massifs d’ad-blockers, haïssent la pub. L’éviter leur est aussi important que de pouvoir regarder les programmes à la demande.

    Ils entendent être acteurs de leur expérience publicitaire. Ils s’attendent aussi à ce que les marques sachent qui ils sont.

    Face à une génération consciente de son pouvoir de négociation sur l’utilisation de ses données, et exigeant des services de plus en plus personnalisés, les marques feraient bien de tout faire pour utiliser au mieux les outils de mesure permettant d’affiner leurs propositions. Ces jeunes ne sont d’ailleurs pas hostiles au brand content, à la pub native, si le message porte leurs valeurs, ou si le format est innovant, comme sur Snapchat.

    Mais la pub display a disparu, le spot de 30 secondes va mal et le programmatique a fait chuter les prix. Le financement de la TV des milléniaux n’est pas simple.

    Pour capter leur attention, les marques doivent être pourtant au moins aussi intéressantes que les YouTubeurs et les influenceurs qui sont aujourd’hui leurs plus grands concurrents face à des milléniaux devenus des cibles privilégiées pour leur pouvoir d’achat présent et futur.

    Vivement « les perennials » !

    Nous savons tous que nous allons avoir de plus en plus d’informatique dans nos vies. Via différents terminaux. Et peut-être après-demain sans écran. Nous connaissons aussi la difficulté des médias historiques à reprendre de l’attention aux nouveaux médias, bien meilleurs aux yeux des jeunes et qui bougent très vite !

    Mais le nombre de sociétés et de marques média qui obtiennent des succès considérables auprès des 18-35 ans montre qu’il n’y a pas d’obstacle majeur pour atteindre cette cible. 

    Alors, sans céder au fétichisme de la jeunesse, au jeunisme, nous ne pouvons prendre le parti de l’insécurité et de l’ignorance de responsables débordés face au monde numérique. De responsables de l’audiovisuel, du cinéma et de la culture qui n’ont pas une, mais deux générations de retard ! Non seulement sur les Jobs et Gates, hier, mais aussi sur les Zuckerberg, Bezos, Musk, Brin et Page, aujourd’hui. Avec la complicité du secteur publicitaire, ils ont préféré vivre de la rente et livrer des résultats à leurs actionnaires plutôt que d’assurer l’indispensable transformation numérique de leur entreprise. Et parfois encore plus cyniques, soutenir un vieux monde politique et des intérêts où les jeunes n’ont pas encore assez de pouvoir.

    Mais désormais c’est le public qui dicte sa loi. Et ses usages.

    Avant les gens allaient aux médias, aujourd’hui c’est aux médias d’aller à eux ! D’adopter vite le contexte de milléniaux hyper-connectés qui incarnent l’avenir, pas de résister. L’incapacité des médias traditionnels à se réinventer provoque déjà un arrêt de la croissance des emplois numériques dans leur secteur. Demain, le risque est de devenir hors sujet !

    Mais ce n’est pas suffisant. Face à une génération qui évolue dans un monde de choix infinis, de jeunes qui vivent à l’intérieur même de leurs médias, où authenticité et proximité sont des valeurs cardinales, leur faire confiance, lâcher prise, ne paraît pas hors de portée.

    Allons plus loin. Donnons-leur du pouvoir à tous les niveaux : dans la confection d’un JT, d’un magazine, d’un talk show, d’une maquette, d’une fiction, d’une application. Accueillons-les aux comités de direction et au conseil d’administration.

    Laissons aussi plus de place à l’expérimentation, à l’erreur, au tâtonnement que permettent les outils numériques. Avant de se lancer une chaîne demandait une fréquence, des mois de préparation et des millions d’euros. Désormais lancer une chaine sur Facebook ou YouTube se fait en quelques secondes avec un smart phone – profitons-en pour explorer.

    La solidarité intergénérationnelle, le bon sens, et la tension actuelle plaident pour rapidement donner la place qu’ils prendront de toute façon. Ces jeunes sont les hackers de notre vieux monde, les entrepreneurs du changement.

    Aujourd’hui les vieux médias ont aussi besoin des nouveaux médias, et inversement. Car ceux qui vont « bouffer ces derniers sont aujourd’hui en maternelle », prévient le patron de Vice Media. Gare donc à la génération Z, celle qui a grandi dans les années 90, la plus influente et qui constitue la vraie bascule. Une génération qui paiera peut être demain par selfie !

    Déjà se profile encore une nouvelle catégorie, celle des perennials, vieux et jeunes enfin réunis, vivaces de tous âges, qui enjambent les générations, vivent au présent, sont passionnés, créatifs, curieux surtout de têtes et d’idées nouvelles. Il semble d’ailleurs être prouvé que la neuro-plasticité n’est plus une question d’âge. Et qu’après 25 ans, nous pouvons encore recréer des circuits neuronaux.

    Comme toujours, le plus grand défi est donc celui du changement culturel. En d’autres termes, le changement en profondeur de l’état d’esprit de l’entreprise.

    Les médias auront-ils le temps de changer aussi rapidement et en profondeur que nécessaire ? Il y a encore un an, personne de plus de 40 ans n’était sur Snapchat !

    Aujourd’hui les seniors y débarquent, ce qui pourrait faire fuir les jeunes vers un nouvel havre numérique. Où seront les jeunes demain ?

    Eric Scherer

     

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    PS : nous développerons ces sujets dans notre Cahier de Tendances Méta-Media N°12, Automne Hiver 2016-2017, avec de nombreux témoignages et contributions de créateurs de médias dédiés aux jeunes audiences, en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique. Mais aussi des initiatives de vieux médias vers ces nouveaux publics.

    Le cahier sera disponible ici, sur Méta-Media en pdf gratuitement fin novembre, début décembre.

     (Illustration de couverture : Jean-Christophe Defline)

    Par Eric Scherer,Directeur de la Prospective, France-Televisions                                                                            http://www.meta-media.fr

  • J-217 : Est-ce que je ne devrais pas tenter de faire l’inventaire, honnête, des quelques bribes d’informations que je ne suis pas parvenu à contenir et qui sont, malgré tout, arrivées jusqu’à moi, comme, ce matin, d’apprendre la mort de Shimon Peres ?

    Tentative de liste :
    Shimon Peres est mort.
    Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, fait des siennes, mais dès que j’ai vu le mot Sarkozy s’imprimer sur l’écran, j’ai détourné le regard immédiatement, je n’ai donc rien vu, et rien entendu. Mais j’en ai de nouveau entendu parler dans les couloirs de mon travail, Patrick Buisson aurait écrit un livre ― « Patrick Buisson », « écrire », « livre », cherchez, et chassez, l’intrus.
    Il y a eu un premier débat entre Hilary Clinton et Donald Trump, dont les médias semblent vouloir insister que Hilary Clinton en est sortie victorieuse. Peut-on sortir victorieux d’un débat, et est-ce alors un débat ? Je ne pense pas que je pourrais sortir, moi, victorieux de mon combat à propos de cette élection améri-caine, à savoir en ignorer le résultat, pour deux raisons, trop de correspondants américains, et tous ligués contre Donald Trump, anciens amis de l’ Art Institute , au-cun qui comprendrait mon raisonnement à propos de telles élections, à savoir que les finalistes se valent, de toute manière, que les solutions ne se trouveront jamais dans les urnes, eux me demanderont si je m’en fous tant que cela que mon ancienne [camarade] de classe soit élue l’année prochaine, ils ne comprendraient pas que je ne fasse plus la différence entre elle et un autre, que je ne fais plus de distinguo entre droite et extrême droite, et puis, seconde raison, il faudrait aussi que je boude de regarder les émissions Last Week Tonight de John Oliver, surtout celles dans lesquelles il fait l’exégèse des déclarations et des faits de campagne de Donald Trump. Ce serait comme d’exiger de moi que je fasse régime.
    Serge Squarcini est mis en examen pour trafic d’influence. Ça c’est drôle. Vraiment. Toutes les nouvelles du monde ne sont pas tristes.
    François Hollande a fait une visite à Calais, apparemment pas très convaincante. Mais, comme, quoi qu’il fasse, les médias s’accordent sur le fait que ses interventions ne sont pas convaincantes, on peut même penser qu’il a été brillant à Calais. Mais j’en doute, quand même un peu.
    Claude Guéant, plus proche ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour suspicion de financement de la campagne électorale de 2007 d’icelui, avec des fonds libyens, d’avant-guerre je présume. C’est quand même une destinée fréquente chez les anciens ministres de l’intérieur de droite de se retrouver quelques années plus tard chez le Juge. Guéant fils naturel de Pasqua ?
    36 avions Rafales de marque Dassault ont été vendus à l’Inde.
    Suite à l’assassinat d’un jeune Noir par des policiers, de graves émeutes ont lieu à Charlotte dans la Caroline du Nord aux Etats-Unis d’Amérique
    La Pologne va interdire les Interruptions Volontaires de Grossesse.
    Il y a eu une manifestation d’opposition à la loi Travaille ! le 17 septembre, elle n’a pas rencontré un très grand succès, mais, comme, quoi qu’il se passe dans la rue ― il s’passe quoi dans la rue ? , Paris, 1986, génération Oussekine ― les médias dominants s’accordent à penser qu’il ne se passe pas grand-chose, il est en fait possible que ce jour-là soit l’équivalent historique de la prise de la Bastille en 1789, mais j’en doute. Il y a eu des affrontements entre manifestants et forces du désordre sur la place de la République et à Paris, de même, naturellement, à Rennes et Nantes.

    Ça va, je m’en sors plutôt bien, il n’y a pas grand-chose qui filtre, ou qui soit poreux, en continuant de bien faire attention, je devrais pouvoir réussir. Mon premier test d’étanchéité est concluant. Si seulement le toit de ma maison pouvait sortir victorieux d’un tel test, la course d’escargot entre mon couvreur et la dégradation du beau temps en ce début d’automne me rend nerveux, on s’excuse pour cette parenthèse autocentrée.

    Je peux me tromper, bien évidemment, mais je serais étonné si on me di-sait qu’il s’était passé d’autres événements que ceux-là, d’autres qui mériteraient que j’en prenne connaissance, que je me renseigne à leur propos que je m’en fasse une opinion.

    Et est-ce que je ne devrais pas, pour mon plus simple amusement, mon divertissement à la fois en tant qu’émetteur et que récepteur, m’inventer une actualité purement fictive ? L’assassinat de Benjamin Netanyahou par un extrémiste du parti travailliste, pourtant moribond, lors du funérailles de Shimon Peres, l’infarctus simultané de Donald Trump et le trépas d’une crise d’étouffement de Hilary Clinton, lors du second débat télévisé, et ses conséquences invraisemblables, l’élection par défaut du candidat libertarien, Gary Johnson, un nouveau krach boursier, mais celui-là venant de la bourse de Pékin, principal créancier de l’économie américaine, ce qui est peu su, et donc, effet de domino oblige, l’effondrement des cours boursiers d’abord à Wall Street, puis dans le reste du monde, récession sans précédent, une nouvelle arme sol-air portative qui tombe aux mains de l’État Islamique, les avions de la coalition qui tombent comme des mouches dans les cieux syrien et irakien, Etats-Unis et Russie s’accusant mutuellement, escalade et provocations de part et d’autre, puis retrait gradué de ces positions hautes, nouveaux attentats en France, les terroristes fusillent des voitures et leurs passagers depuis des ponts enjambant les autoroutes, carambolages sans fin, massacres parmi les véhicules au fur et à mesure qu’ils arrivent à hauteur du carambolage, embrasement au napalm, empoisonnement massif de l’eau courante dans les stations d’épuration en périphérie des grandes villes, nombreuses explosions de véhicules piégés dans les parkings des sièges sociaux de toutes les entreprises du CAC40 ― la plupart de ces parkings ouvrant leur barrière et leurs portes par reconnaissance optique des plaques minéralo-giques, je ne vous ai rien dit ―, déclarations martiales du Premier Ministre et dé-pression nerveuse du Président, élections anticipées, décret de couvre-feu et autres mesures sécuritaires inutiles, affrontements extrêmement violents dans la ZAD de Notre Dame des Landes, des centaines de morts parmi les manifestants, condamnations unanimes à l’ONU, le Premier Ministre, droit dans ses bottes, martial, forcément martial, décès de Johnny Halliday d’une cirrhose du foie, obsèques nationales à Notre Dame de Paris, décès de Pierre Michon dans l’indifférence totale, on apprend sa disparition six mois après son décès, un mot de sport maintenant, résurrection du XV de France, qui inflige une très sévère défaite aux All blacks et, la semaine suivante, aux Wallabies , sous la réforme de Guy Novès, qui refuse la légion d’honneur pour des raisons de désaccord fondamental d’avec le premier sinistre, découverte d’un réseau général, s’étendant jusqu’aux amateurs, de dopage chez les manchots, le prix Pulitzer de la presse revient à la feuille de chou l’Équipe pour son patient travail d’investigation depuis plus de vingt ans dans le milieu mafieux des pousseurs de citrouille, Philippe De Jonckheere, remporte le prix Décembre , pour Une fuite en Égypte, qu’il refuse, en faisant un discours plagiaire de celui de Julien Gracq refusant le prix Goncourt, fortes ventes du livre malgré tout, Éric Chevillard entre à l’Académie Française, tous aux abris, immense rétrospective de Martin Bruneau à Beaubourg, la queue des visiteurs qui se forme dès le matin va jusqu’à la Fontaine aux Innocents, le film la Petite Fille qui sautait sur les genoux de Céline remporte la palme d’or à Cannes, premier film documentaire à remporter cette distinction, son réalisateur refuse d’aller chercher la palme, il a mauvais caractère et refuse de porter un costume, Tracé provisoire de @dominique Pifarély sacré meilleur disque de jazz de l’année 2016 par l’ensemble de la profession, résurrection de Pierre Boulez auquel on confie la direction de la Philharmonie , il ouvre une saison de musique con-temporaine, gratuité des places pour les moins de 77 ans, immense succès, salle comble quatre fois par jour, musiciens épuisés, épuisement subit et total des réserves pétrolifères dans le monde, découverte d’un processus de création d’énergie à partir des tempêtes de sable dans le désert et des orages dans le Pacifique Sud, les Aborigènes retrouvent un vieux sortilège et prennent le pouvoir en Australie, sans verser une goutte de sang, les côtes du pays sont désertées, à part quelques réserves de colons comme on appelle désormais les Blancs, les Anglo-Saxons, tout le centre du pays au contraire devient florissant ― grâce notamment au perfectionnement de la création d’énergie électrique avec les tempêtes du désert, et d’autres phénomènes propres au désert australien ―, immense famine en Amérique du Nord, le Mexique exige des Etats-Unis qu’ils prennent la charge financière la construction d’un mur entre leurs deux pays, le Canada envahit l’Alaska ― je trouve que cela sonne bien, même si cela ne sert à rien ― les services secrets indiens mettent à exécution un plan de longue date et prennent le contrôle de toutes les informatiques centrales des entreprises privées qui leur ont confié le plus petit développement, pendant les vingt dernières années, une jeune étudiante ivoirienne met au point un procédé de cerf-volant qui permet aux cargos, minéraliers et pétroliers, de naviguer quasiment sans apport énergétique en dehors des ports ― le port de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, devient le centre mondial de maintenance des cerfs-volants géants, découverte, par une nutritionniste équatorienne, d’un remède exemplaire contre l’obésité à base de maïs et de haricots rouges, un jeune autiste francilien, défie le dernier supercalculateur d’IBM, Watson , aux échecs et remporte les cinq premières parties avec les Blancs en jouant 1.f4 et met en lumière les limites du calculateur en question, la Bird , comme on appelle 1.f4 dans le milieu échiquéen, étant très peu documentée, n’ayant pas accès à de très nombreuses données, l’ordinateur ne parvient pas à transposer et patine, avec les Noirs, pour les mêmes raisons, le jeune autiste obtient systématiquement la nulle en remettant la défense Alekhine au goût du jour, 1.e4 – Cf6, pour les mêmes raisons d’une faible documentation de cette ouverture antédiluvienne, Watson sans les données montre clairement ses limites, nouvel effondrement des cours boursiers à Wall street, un autiste pakistanais, étudiant en informatique, s’engouffrant dans la brèche créée par son homologue francilien, s’introduit dans les systèmes centraux de la Bourse de New York et détruit toutes les données des cours des dix dernières années, faillite de tous les établissements bancaires basant leur spéculation sur le paramétrage de leurs supercalculateurs d’anticipation, nouveaux soulèvements d’abord à Rennes, puis à Nantes et dans tout l’Ouest de la France, la Bretagne tout entière devient une ZAD et c’est tout l’Ouest qui passe à l’autonomie, tentative de putsch militaire à Paris écrasée, mais le gouvernement est contraint à la démission, malgré le premier sinistre martial, suicide du président dépressif, Donald Trump est élu, le reste du monde s’en cogne, il conduit le pays à la faillite et à la famine dans les états du Sud, de la Californie au Texas, un nouveau premier ministre travailliste est élu en Israël et entame immédiatement des pourparlers de paix avec son homologue palestinien. Mort de Sonny Rollins (pourvu que cela n’arrive pas, je ne me le pardonnerai jamais, sans parler de Pierre Michon plus haut).

    De toute manière, nulle crainte, je suis nul en anticipation, il n’y a qu’à lire mon récit Et dire que l’an 2000 c’est déjà du passé (http://www.desordre.net/textes/nouvelles/quoi_maintenant/(http://www.desordre.net/textes/nouvelles/quoi_maintenant/), pour s’en rendre compte.

    Exercice #5 de Henry Carroll : prendre une photo laide de quelque chose de beau : j’imagine que c’est le principe même de ma série des Croûtes dorées . Et l’utilisation de cette série d’images sous la forme d’une exploration à la lampe de poche, dans Apnées .

    #qui_ca

  • John Oliver buys $15 million of medical debt for $60,000 and forgives it all, because he could
    https://www.globalcitizen.org/en/content/john-oliver-buys-15-million-of-medical-debt-for-60


    En gros, John Oliver s’est payé 15 millions pour 60 000$ de dette médicale de 9000 foyers américains pris à la gorge et a juste décidé d’annuler cette #dette, explosant par la même occasion à quel point a santé et la rapacité étrangle le pays…

    Then, instead of chasing down the 9,000 debtors in the debt package as a normal collection agency would, Oliver decided to stage the largest one-time giveaway in television history and work with the nonprofit RIP Medical Debt to forgive the $15 million with no consequences for the debtors.
    Oliver’s actions last night continue his penchant for big-moment activism.
    When he was taking on the topic of tax-exempt organizations and televangelists, Oliver and his team started a tax-exempt church called “Our Lady of Perpetual Exemption”.

    • Il s’agit de out of statute debts, c-à-d des dettes dont le délai légal pour pouvoir poursuivre le débiteur est dépassé (de 3 à 10 ans selon les États). Il ne reste plus que « l’obligation morale » de la rembourser…

      John Oliver les a rachetées à 0,4% de leur valeur (oui, 250 fois moins que le montant de la dette). On se demande bien pourquoi les institutions (banques, hôpitaux ou assurances médicales) qui détenaient ses créances ne les ont pas purement et simplement annulées elles-mêmes.

  • Deux variations sur le thème de la mort de la presse et de l’opinion publique aux États-Unis

    La conférence de John Oliver est un must pour tout/e étudiant/e en journalisme.

    Journalism : Last Week Tonight with John Oliver (HBO)
    https://www.youtube.com/watch?v=bq2_wSsDwkQ

    Your Comfort Zone May Destroy the World - Shelly Palmer
    http://www.shellypalmer.com/2016/08/comfort-zone-may-destroy-world
    http://i0.wp.com/www.shellypalmer.com/wp-content/images/2016/08/CautionSignBorder.png?w=1260

    The Quick, but Painful, Death of Truth

    Journalism has been on life support since the advent of social media, but this past year we have witnessed the quick, painful death of truth, and it may be gone forever. Put a comfortable lie in an echo chamber, and nobody will challenge it. It will reverberate until it is accepted as actually true. Then, the willfully ignorant will shout it as loudly as they can. It may be their truth, but that does not make it true.
    Get Out of Your Comfort Zone

    While we may not post really stupid stuff online or make outrageous comments to inspire others to do violence, we are all guilty of enjoying the pleasures of our respective comfort zones. We live in a world with extraordinary filters. They can easily be programmed to only send us notifications of things we want to hear. There are websites and news feeds across the entire spectrum of belief systems, and it is super easy to find your comfort zone and stay there. Don’t.

    The best way to get the world back on track is to do our best to understand each other. We need to relearn how to respect other points of view. We don’t need to agree with them, but we need to read far enough down the page to understand what is really being said. We must listen when we converse. We must see when we look.

    The alternative is a cacophony of isolated echo chambers, each believing that they have the moral high ground, and each sure that their respective deity is on their side. It’s clearly where we are headed, and in practice, we may already be there. You may not think that your comfort zone could destroy the world, but your comfort zone is a place where you accept the things you cannot change. To make the world a better place, it’s time for all of us to change the things we cannot accept.

    #médias #presse #économie #liberté #USA

  • RIP Medical Debt
    https://www.ripmedicaldebt.org

    There is a crisis gripping America, one which affects approximately one out of every five Americans. It’s a crisis of debt, medical debt, which accumulates to over 100 billion dollars per year. RIP Medical Debt was established with a mission to purchase and abolish unpaid medical debt. With donated funds, RIP buys medical debt and abolishes it. No strings attached. And all through your help.

    https://www.youtube.com/watch?v=hxUAntt1z2c&t=17m07s


    Last Week Tonight with John Oliver: Debt Buyers (HBO)

    #USA #dette #santé