person:laurent wauquiez

  • Marion Maréchal, la Française préférée de #LCI - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/marion-marechal,-la-francaise-preferee-de-lci,n6279976.php

    C’était l’événement politique du week-end, un événement “impressionnant” : l’interview exclusive de Marion Maréchal sur LCI. Pour l’occasion, la chaîne a réuni les meilleurs spécialistes d’#extrême_droite de l’extrême droite. Résultat, Laurent Wauquiez a préféré démissionner.

    #France #air_du_temps

  • Poussé vers la sortie, Laurent Wauquiez démissionne
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030619/pousse-vers-la-sortie-laurent-wauquiez-demissionne

    Acculé par une partie des cadres de Les Républicains qui avaient déjà lancé les grandes manœuvres pour le débarquer après la déconfiture aux européennes, Laurent Wauquiez a annoncé qu’il quittait ses fonctions pour permettre à « la droite de se reconstruire ».

    #France #Laurent_Wauquiez,_élections_européennes,_François-Xavier_Bellamy,_Les_Républicains

  • Wauquiez s’accroche à la tête de Les Républicains
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280519/wauquiez-s-accroche-la-tete-de-les-republicains

    Après la défaite de son parti, qui a réalisé dimanche le pire score de son histoire, Laurent Wauquiez – dont beaucoup à LR demandent la tête – propose des « états généraux » à la rentrée.

    #France #Les_Républicains,_Valérie_Pécresse,_François-Xavier_Bellamy,_droite_française,_Laurent_Wauquiez

  • Ce matin, la presse françaoui essaie de me dire quelque chose :
    – Le Pen mouche Wauquiez lors du débat, sous les railleries d’autres candidats
    https://www.sudouest.fr/2019/05/23/videos-europeennes-le-pen-mouche-wauquiez-lors-du-debat-sous-les-railleries
    – Marine Le Pen a séché Laurent Wauquiez sur son débat de la présidentielle
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/lemission-politique-marine-le-pen-a-seche-laurent-wauquiez-sur-son-de
    – Marine Le Pen tacle Laurent Wauquiez en direct
    https://www.cnews.fr/france/2019-05-23/video-marine-le-pen-tacle-laurent-wauquiez-en-direct-843173
    https://www.midilibre.fr/2019/05/23/marine-le-pen-tacle-laurent-wauquiez-en-direct-sur-france-2,8216590.php
    – Le Pen mouche Wauquiez, d’autres candidats raillent le duel
    https://actu.orange.fr/europeennes-2019/debat-europeennes-le-pen-mouche-wauquiez-d-autres-candidats-raillent-le-
    – Ce moment où Marine Le Pen mouche Laurent Wauquiez en direct sur France 2 déclenchant les rires du public dans "L’émission politique" hier soir
    https://www.jeanmarcmorandini.com/article-393945-ce-moment-ou-marine-le-pen-mouche-laurent-wauquiez
    – Quand Marine le Pen clashe Laurent Wauquiez
    https://www.ladepeche.fr/2019/05/23/debat-sur-les-europeennes-quand-marine-le-pen-clashe-laurent-wauquiez,8216
    – « Vous savez quoi, M. Wauquiez ? » : Marine Le Pen piège le représentant LR lors du débat
    https://www.ouest-france.fr/elections/europeennes/europeennes-vous-savez-quoi-m-wauquiez-marine-le-pen-piege-laurent-wauq
    – Quand Wauquiez se fait moucher en direct par Le Pen
    https://www.valeursactuelles.com/politique/europeennes-quand-wauquiez-se-fait-moucher-en-direct-par-le-pen-10
    – Le Pen tacle Wauquiez, d’autres candidats raillent le duel
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/debat-pour-les-europeennes-le-pen-mouche-wauquiez-d-autres-candidats-raille
    – L’allusion moqueuse de Laurent Wauquiez, Marine Le Pen le mouche dans L’Emission politique
    https://www.closermag.fr/politique/video-passe-d-armes-entre-laurent-wauquiez-et-marine-le-pen-dans-l-emissio
    – Laurent Wauquiez se moque de Marine Le Pen et son débat à la présidentielle, elle le tacle aussi sec
    https://www.programme-tv.net/news/tv/232993-lemission-politique-laurent-wauquiez-se-moque-de-marine-le-pen-
    – Le Pen mouche Wauquiez, des candidats raillent leur duel
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/debat-pour-les-europeennes-le-pen-mouche-wauquiez-des-candidats-raillent-le
    – Marine le Pen se paie Laurent Wauquiez
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-politique/europeennes-marine-le-pen-se-paie-laurent-wauquiez_3434519.html

    Et voilà le travail.

  • Entre douleur et délire, les cathos se sentent aimés - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/04/19/entre-douleur-et-delire-les-cathos-se-sentent-aimes_1722477

    Si les croyants ont vu dans l’incendie de Notre-Dame un signe funeste, ils ont aussi été rassurés par la réaction de la population et des politiques de tous bords.

    Entre douleur et délire, les cathos se sentent aimés

    Plusieurs jours après l’incendie ravageur, l’émotion étreint encore. « Nous avons vécu un traumatisme », n’hésite pas à dire Priscilla. Lundi soir, tandis que les premières flammes dévoraient les combles et la toiture de la cathédrale, la quinquagénaire sortait à peine de son bureau de la maison diocésaine, rue du Cloître-Notre-Dame, tout près de l’édifice. Trois heures durant, elle n’a pu détacher ses yeux du brasier, envoyant à intervalles réguliers des photos et des nouvelles à la directrice de la communication du diocèse, Karine Dalle, et à l’archevêque de Paris, Michel Aupetit(lire ci-contre).

    Chaque catholique, cette nuit-là, a eu peur. « Je me suis couché lorsqu’on a appris à la télévision que la cathédrale était sauvée », raconte l’avocat Jean-Pierre Mignard. « Nous avons tous ressenti une émotion difficilement contrôlable », appuie de son côté l’éditeur Marc Leboucher. Il y a ceux qui se sont mis à prier. Parfois même sur les ponts de la Seine, gardant à portée de regard, dans la nuit, les deux tours encore debout, indifférents aux caméras du monde entier qui retransmettaient en direct les dernières nouvelles de la catastrophe.

    Alors, ce soir du 15 avril, devant le brasier, un immense fatalisme a d’abord prédominé chez les catholiques. De quoi l’effondrement de la flèche construite au XIXe siècle par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc était-il le signe ? « Nous avons eu le sentiment que tout pouvait s’écrouler. La cathédrale brûlait, rien ne nous était épargné », raconte Erwan Le Morhedec, alias « Koz », un catholique très influent sur les réseaux sociaux.
    « Dramatisation »

    Etait-ce le signe avant-coureur de la fin de l’Eglise catholique en France ? L’incendie, comme l’aboutissement de mois horribles ? Confronté à la crise des abus sexuels, le catholicisme français n’en finit pas de trembler sur ses bases, secoué par les procès, la condamnation du cardinal Philippe Barbarin, les révélations sur les viols commis à l’encontre de religieuses ou encore le dévoilement de l’homosexualité des prélats du Vatican. Pour beaucoup, la date de l’incendie a aussi un sens. « Lundi, c’était le début de la semaine sainte, contribuant à la dramatisation de l’événement », remarque Marc Leboucher. A l’extrême, certains ont même évoqué un temps de persécution, se référant à la vague de profanations d’églises qui a eu lieu ces derniers mois, voire, dans une vision très apocalyptique, à une gigantesque bataille entre le bien et le mal. « J’ai quand même l’impression que ces lectures-là sont marginales », tempère Marc Leboucher.

    Mais l’affliction née de la catastrophe s’est aussi doublée d’une certaine consolation. Notre-Dame, ce n’est pas seulement un lieu de culte catholique. Loin de là, comme l’a montré l’émotion qui a saisi l’opinion face au brasier. La preuve vivante et spontanée que par son histoire, la cathédrale de Paris incarne une sorte d’« église de la nation ». « L’affection portée à Notre-Dame est multiple. Chacune s’alimente à différentes sources et chacune est légitime », reconnaît Jean-Pierre Mignard. Même le très laïc Jean-Luc Mélenchon a communié : « L’incendie de Notre-Dame poignarde l’esprit de tous », tweetait-il.

    Lundi soir, contenant ses larmes, le recteur de la cathédrale, Patrick Chauvet, est apparu aux côtés de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qu’il appelait par son prénom. Dans ses heures sombres, la République se tenait aux côtés de l’Eglise. La détresse des catholiques, c’était celle de la France tout entière. Erwan Le Morhedec : « Je me suis dit alors que l’Eglise catholique n’était pas, cette fois-ci, associée à quelque chose de négatif. Quelque chose demeurait qui pouvait nous rassembler, le catholicisme n’était pas encore arrivé à un point de rejet total. »
    « Frustrés »

    De fait, a posteriori, l’incendie du 15 avril apparaît comme un moment où le catholicisme, vilipendé et marginalisé, a réintégré le récit national. En cinquante ans, l’Eglise catholique a vécu une révolution silencieuse. Les temps de la chrétienté étant désormais révolus, elle est entrée dans une culture de la minorité. « Ce qu’on a vu, ces derniers jours, c’est que le catholicisme demeure encore un registre d’expression du sentiment national », estime le sociologue Yann Raison du Cleuziou. « Pour les catholiques, cela a été un soulagement, poursuit la sociologue des religions Céline Béraud. Ces milieux sont souvent frustrés du manque de reconnaissance de ce qu’ils apportent à la société. »

    Politiquement, le moment est quand même périlleux. A l’instar d’un Philippe de Villiers qui dit dans l’hebdomadaire conservateur Famille chrétienne que l’incendie est « un signe que la France peut mourir », les milieux identitaires catholiques ont la tentation de ressusciter la rhétorique polémique et exclusiviste des racines chrétiennes. Sans trouver encore réellement d’écho. L’obsession identitaire se focalise sur la question d’une reconstruction à l’identique de la cathédrale, défendue toutes griffes dehors par les très catholiques Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes. « Une droite catholique essaie de prendre le train en marche, remarque Yann Raison du Cleuziou. La réaffirmation des racines chrétiennes est une manière pour elle de contrer la marginalisation sociale du catholicisme. »

    Prudemment, soucieuse de ne pas se faire récupérer, la hiérarchie épiscopale se tient à l’écart de ces débats. Pour elle (et la majorité de ses ouailles), loin des instrumentalisations politiques, le véritable enjeu qui se joue ces temps-ci est que le catholicisme demeure vivant. Le vrai drame serait qu’il ne soit plus qu’un patrimoine culturel. Avec le risque d’être réduit en cendres en quelques heures…

    #catholicisme

  • Auvergne Rhône-Alpes : Les lycéens qui se comportent mal pourraient voir le Pass’Région suspendu, annonce Laurent Wauquiez
    https://www.20minutes.fr/societe/2486515-20190401-auvergne-rhone-alpes-lyceens-comportent-mal-pourraient-vo

    Après le grand #fichage_de_masse avec les pass’truc et autre numéri’card obligatoires le jour est venu du #contrôle_social ou quand ta carte de supermarché scolaire après avoir servi à te fliquer sert à te punir.
    #punishment_school

  • #Acte_XIX des #Gilets_jaunes : Emmanuel #Macron appelle l’#armée en #renfort pour assurer la sécurité - 20/03/2019 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2019/03/20/gilets-jaunes-emmanuel-macron-appelle-larmee-en-renfort-pour-lacte-19-same
    #ah_ok

    La décision a été prise au plus niveau de l’Etat puisque c’est Emmanuel Macron qui en est à l’origine et qui l’a annoncé en Conseil des ministres. Après les débordements, les #violences et les pillages survenus à Paris à l’occasion du 18e samedi de manifestations des Gilets jaunes, le Président de la République a décidé de sortir les grands moyens. Les militaires de la mission antiterroriste Sentinelle seront en effet mobilisés de manière « renforcée » samedi prochain dans le cadre de l’acte 19 des Gilets jaunes. Le chef de l’État a décidé de faire appel à l’armée afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes ».

    « Cette initiative permettra aux forces de l’ordre de se concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l’ordre, a justifié Benjamin Griveaux. On a à notre disposition cette mission Sentinelle assurée par des militaires et qui ont parfaitement vocation à sécuriser les lieux, comme d’ailleurs nos concitoyens ont l’habitude de les voir. »

    Cette décision intervient deux jours après de nouvelles mesures sécuritaires annoncées par Edouard Philippe comme l’interdiction pour les casseurs de manifester dans certains lieux, dont la Place du Capitole à Toulouse, ou encore l’augmentation des amendes pour les participants à une manifestation interdite. Dans la foulée de ces annonces, plusieurs têtes sont tombées, dont celle du préfet de police Michel Delpuech.

    Cette nouvelle escalade sécuritaire risque d’être au centre de toutes les discussions ce soir sur BFMTV où six chefs de partis débattront en direct des issues à la crise des Gilets jaunes. À deux mois des élections européennes, qui font l’objet d’une grande défiance des Gilets jaunes, François Bayrou pour le Mouvement démocrate (MoDem), Olivier Faure pour le Parti socialiste (PS), Stanislas Guerini pour la République en marche (LREM), Marine Le Pen pour le Rassemblement national (RN), Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise (LFI) et Laurent Wauquiez pour les Républicains (LR) échangeront sur « la crise et après ? », dans une émission spéciale animée par la journaliste Ruth Elkrief.

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 28 février 2019
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/15718-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien. Veuillez trouver ci-dessous la Revue de presse de notre Contributeur anonyme, et bien sûr plus de titres dans la Defcon Room,

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette / Doudou

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 21 au 24 février 2019 vues par notre contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    MORT DU MODELE SOCIAL :...lente agonie dans l’indifférence générale

    1..RSA travail d’intérêt général obligatoire lancé chez Laurent Wauquiez

    https://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0600771929888-nouveau-coup-de-pression-sur-les-beneficiaires-du-rsa-2247619 (...)

  • Aides sociales : « Ne luttons pas davantage contre les pauvres que contre la pauvreté », Axelle Brodiez-Dolino, chercheuse au Centre Norbert-Elias (EHESS, universités d’Avignon et d’Aix-Marseille)
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/19/aides-sociales-ne-luttons-pas-davantage-contre-les-pauvres-que-contre-la-pau

    L’historienne Axelle Brodiez-Dolino revient aux racines du discours, récemment remis en avant par Edouard Philippe, sur la « contrepartie » aux aides sociales.

    Tribune. Alors que les « gilets jaunes » focalisent l’attention sur les couches populaires laborieuses, le premier ministre vient de faire diversion, dans le cadre du grand débat national, le vendredi 15 février, en exhumant l’idée de contreparties aux aides sociales. Flattant implicitement ceux qui n’y recourent pas, tout en répondant à son électorat. S’il reconnaît le sujet comme « explosif », c’est qu’il fait référence au concept du #workfare anglo-américain, rarement loué comme un modèle enviable ; et que, (re)lancé en 2011 par Laurent Wauquiez puis Nicolas Sarkozy, puis adopté dans le Haut-Rhin, il a suscité des levées de boucliers.

    Car il englobe deux préoccupations. L’une, économique : faire que chacun, surtout s’il reçoit de la collectivité plus qu’il ne semble apporter, contribue ostensiblement. L’autre, morale : imposer le maintien d’une saine occupation, contre l’oisiveté et les activités illicites suspectées chez les #allocataires.

    Loin d’être nouvelle, l’idée était déjà soulevée par le Comité de mendicité en 1790 : « Si celui qui existe a le droit de dire à la société “Faites-moi vivre”, la société a également le droit de lui répondre “Donne-moi ton travail”. » Elle était au cœur du « grand renfermement », dans les « hôpitaux généraux » (XVIIe-XVIIIe siècles) puis les « dépôts de mendicité » (XVIIIe-XIXe siècles), ainsi qu’en Angleterre et aux Etats-Unis dans les workhouses. Le pauvre « valide », en âge et en état de travailler, bénéficiait, si l’on ose dire, du gîte et du couvert au sein d’un système #disciplinaire carcéral fondé sur la #mise_au_travail. Ce système, que les pouvoirs publics se sont maintes fois évertués à réactiver, a de l’avis général (contemporains de l’époque comme historiens d’aujourd’hui), fait la preuve de sa totale inefficacité. Au point qu’il a fini par être, au début du XXe siècle, discrètement abandonné.

    Un principe récusé par les lois sociales

    Hors son échec historique, ce principe est discutable. Il ne relève pas du hasard que sa disparition coïncide avec l’apparition des lois sociales : en forgeant des #droits, la IIIe République a récusé la #contrepartie. Elle a, avec le solidarisme, renversé l’idée de dette, qui n’était plus celle de l’individu envers la société, mais de la société envers l’individu pour lui assurer sa subsistance.

    « Le “devoir de travailler” n’a de sens qu’avec son corolaire, le “droit d’obtenir un emploi” »

    Du début du XXe siècle à 1988, un droit a donc été un pur droit. Les préambules des Constitutions des IVe et Ve Républiques ont toutefois été prudents : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi (…). Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »

    C’est ce qui a légitimé, dans la loi de 1988 sur le #RMI, l’imposition d’une contrepartie : le contrat d’insertion. Lequel puisait à la pratique alors novatrice d’ATD Quart monde de rééquilibrer le rapport d’assistance en mettant sur un pied d’égalité les contractants. Le « contrat-projet » du rapport Wresinski s’est mué en contrat d’insertion du RMI.

    Mais c’est aussi là qu’il a été dévoyé, vidé des deux grandes caractéristiques du contrat : librement consenti, et équilibré entre les deux parties. On ajoutera que le « devoir de travailler » n’a de sens qu’avec son corolaire, le « droit d’obtenir un emploi » – qui n’existe toujours pas aujourd’hui.

    Déséquilibre entre offre et demande d’emploi

    Car le problème français n’est pas d’occuper les #chômeurs. Il est celui d’un déséquilibre abyssal entre offre et demande d’#emploi : au minimum, un ratio de 1 à 10 ; et qui serait plutôt situé entre 1 à 17 et 1 à 42 (selon le rapport 2017 du Secours catholique). On peut toujours « traverser la rue », selon la formule d’Emmanuel Macron, mais la demande reste très supérieure à l’offre. La France recourt en outre largement à l’emploi précaire et aux contrats très courts, paupérisants, désincitatifs et coûteux (transports, gardes d’enfants, etc.). S’y ajoutent la désadéquation entre formations et emplois disponibles, ainsi qu’entre lieux d’emplois et lieux de vie. Si, comme le dit le premier ministre, « on veut qu’il y ait un avantage objectif à retourner à l’activité », mieux vaudrait aborder le problème sous ces angles-là.
    Mettre en regard, de façon simpliste, chômage et emplois non pourvus, c’est faire fi de ces chantiers politiques et imputer le paradoxe à des chômeurs qui feraient la fine bouche devant les emplois proposés ; donc rendre les plus démunis responsables. Car fondamentalement, le recours aux aides sociales découle du découragement face aux échecs répétés à s’insérer de façon durable et décente sur le marché du travail.

    La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn veut inscrire la « stratégie pauvreté » annoncée en septembre 2018 « dans la fidélité aux valeurs profondes qui ont construit notre république sociale ». Mais ne choisissons pas la filiation de la Ire République, qui luttait davantage contre les pauvres que contre la pauvreté, mais celle des républiques suivantes. Le slogan de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron est beau : « Faire plus pour ceux qui ont moins. » Ne le dévoyons pas, à peine engendré, en « demandant plus à ceux qui ont moins ».

    #guerre_aux_pauvres

  • Les Etats-Unis confirment leur sortie du traité FNI sur les pitbulls intermédiaires
    S’aimer comme on se quitte : « J’ai vécu avec un missile nucléaire qui a fini par me sauter à la gueule »

    Les banlieues hésitent à rejoindre la guerre des poubelles
    Le mouvement des « gilets jaunes » aura bien lieu

    Grand débat national : Macron recevra les clients de prostituées la semaine prochaine
    La pénalisation des chefs de partis jugée conforme à la Constitution

    Les mesures controversées de la mondialisation est impossible
    Toute unanimité concernant les effets de la loi « anticasseurs »

    Présidentielle américaine : Eric Zemmour, invité vedette qui inquiète les anti-Trump
    Howard Schultz, le milliardaire de Laurent Wauquiez chez les Républicains

    Argentine : l’ex-chef des « stups » renonce à l’aide financière de l’Etat
    Enquête sur l’Eglise catholique : deux magistrats mis en cause

    « Gilets jaunes » : un acte XII dédié aux « gueules cassées » des négociations
    Assurance-chômage : le Medef va revenir à la table des manifestations, trois jours après l’avoir quittée

    LR : Wauquiez et Bellamy lancent le scénario d’un big bang sur le terrain
    La campagne des élections européennes dans les banques allemandes échauffe les esprits outre-Rhin

    Viande polonaise avariée, l’incroyable saga du silicone en France
    Faux seins et vrais scandales : au moins 150 kg vendus aux consommateurs
    #de_la_dyslexie_créative

  • Prélèvement a la souce : Nouvelle maniere de renforcer la domination masculine.
    http://www.lefigaro.fr/argent/2019/01/30/05010-20190130ARTFIG00002-quand-le-prelevement-a-la-source-peut-devenir-une

    Pour près d’un Français (?), l’argent a déjà été un motif de dispute. au sein de leur couple. À l’heure où les contribuables découvrent leur première feuille de paie amputée de l’impôt sur le revenu, le sujet pourrait bien être source de nouvelles tensions au sein des couples mariés ou pacsés. Principalement ceux dont les écarts entre les deux salaires sont importants. Car même si le salaire n’est pas le seul paramètre dans le calcul de l’impôt sur le revenu des ménages - la composition du foyer est aussi prise en compte - il pèse néanmoins dans la balance et peut remettre en question l’équilibre et l’organisation financière du foyer.
    « Traditionnellement, l’impôt est considéré comme une dépense collective au sein du couple marié. C’est généralement le plus gros salaire qui le règle et l’autre, les dépenses de la vie courante. Désormais, l’impôt est ponctionné sur le revenu de chacun des membres du couple. Ce qui peut réduire leur autonomie financière et questionner le rapport d’égalité et de justice » analyse la sociologue Caroline Henchoz, enseignant chercheur à l’université de Fribourg, en Suisse et auteur de l’ouvrage « Le couple, l’amour et l’argent » (L’Harmattan, 2008).

    Le nombre de foyers fiscaux potentiellement concernés par la question est loin d’être anecdotique. Selon un rapport parlementaire d’évaluation de la réforme publié en 2016, sur 7,6 millions de couples imposés, dans 47% (3,6 millions de foyers fiscaux), l’un des deux membres gagne jusqu’à deux fois plus que son conjoint et dans 20% des cas (soit 1,5 million de foyers fiscaux), l’un des deux conjoints gagne plus de trois plus que l’autre. Or, d’après le fisc, seulement 7,6% des déclarants ont choisi un taux individualisé au sein du couple. C’est-à-dire que pour les autres, les deux membres sont prélevés au même taux, quel que soit le revenu de chacun.

    Les femmes grande cause du mandat, suppretion de la pension de réversion, Suppretion des aides sociales, durcissement des contrôles, assèchement budgétaire des assos et voici le renforcement de la domination économique des hommes qui sont déjà en situation de domination économique dans les couples. Le figaro ne parle que des hommes mais je reviens avec la part des revenus dans les couples selon le sexe.
    #impots #domination_masculine #backlash

    • En 2011, la France compte presque 10 millions de couples composés d’un homme et d’une femme âgés de 20 à 59 ans, non étudiants. Dans les trois quarts de ces couples, le revenu de l’homme est supérieur à celui de la femme.

      En moyenne, en 2011, les femmes vivant en couple ont perçu un revenu annuel de 16 700 euros contre 29 000 euros pour leur conjoint, soit 42 % de moins. Par comparaison, cet écart n’est que de 9 % entre les femmes et les hommes sans conjoint (encadré). Au total, sur l’ensemble de la population non étudiante âgée de 20 à 59 ans, l’écart de revenu est de 35 %.

      https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281400#titre-bloc-1

    • Prélèvement à la source : la « catastrophe » n’a pas eu lieu
      https://www.liberation.fr/france/2019/03/31/prelevement-a-la-source-la-catastrophe-n-a-pas-eu-lieu_1718183

      La « catastrophe industrielle » tant prophétisée par Les Républicains n’a pas eu lieu. La « bombe à retardement » annoncée par leur patron, Laurent Wauquiez, il y a encore quelques mois n’a toujours pas explosé : en cette fin mars, 25 millions de salariés et fonctionnaires reçoivent, pour la troisième fois, leur feuille de paie amputée du montant mensuel de leur impôt sur le revenu. Et tout se passe bien. La réforme du prélèvement à la source, lancée par François Hollande et confirmée sous Emmanuel Macron fonctionne. Cette (r)évolution du mode de perception d’un impôt payé par moins de la moitié des Français est un succès. La preuve ? Les médias ne s’y intéressent plus. Un succès tant pour l’administration fiscale française qui prouve qu’elle est capable d’organiser de grands changements sans accrocs. Mais aussi un trophée politique pour le ministre en première ligne, Gérald Darmanin, qui peut se targuer, dans cette bataille, d’avoir convaincu, en septembre, un couple exécutif prêt à tout laisser tomber.
      « Globalement un succès »

      Le « bug » des fiches de paie se fait toujours attendre. Les « conséquences » sur le pouvoir d’achat des Français aussi. Ce vendredi, l’Insee a publié ses chiffres de la consommation de février, soit le premier mois suivant le premier prélèvement à la source : si les dépenses des ménages ont « fléchi » (-0,4%) le mois dernier, c’est à cause… du redoux. « Cette baisse provient principalement de la chute de consommation d’électricité, liée à des températures relativement clémentes pour la saison », explique l’Insee. En revanche, les autres dépenses – celles qui auraient dû être entamées par le prélèvement à la source si ce dernier avait eu un réel impact – ont, elles, progressé : +0,6% pour les « biens durables » comme les ventes de voitures d’occasion, +0,7% pour les dépenses de vêtements ou encore +0,4% pour les « autres biens fabriqués », notamment les médicaments.

      Pour l’instant, exit la crainte, formulée l’automne dernier par Emmanuel Macron et d’autres responsables de la majorité d’un pouvoir d’achat « plombé » par cette réforme. Mieux : selon un sondage Odoxa pour France Info et le Figaro, 63% des Français estiment que cette réforme est « globalement un succès ». De tels résultats d’estime sont rares ces temps-ci pour l’exécutif. Même les sympathisants LR le reconnaissent : ils sont, selon cette même étude, 73% à le penser.

      La "catastrophe" n’a pas concerné les hommes alors tout va bien RAS.

  • Laurent Wauquiez fossoyeur du PNR des Sources et Gorges de l’Allier, et de la démocratie
    Fabienne Grebert - 27/01/2019
    https://fabienne-grebert-conseillere-regionale-auvergne-rhone-alpes.blog4ever.com/laurent-wauquiez-fossoyeur-du-pnr-des-sources-et-gorges-de-lallier-et-de-la-democratie

    Laurent Wauquiez avait fait annulé, par une délibération votée en juillet 2016, la création du Parc Naturel Régional des Sources et Gorges de l’Allier. La Justice lui a donné tort en décembre dernier et il n’y a désormais plus d’objection juridique à la création de ce PNR. Mais Laurent Wauquiez s’obstine à faire capoter ce projet. Chronique de cette offensive anti-démocratique, contraire à la protection de l’environnement et au bien-vivre ensemble dans ce petit territoire de Haute-Loire. (...)

  • ENTRETIEN Maud Simonet : « Le travail gratuit est l’un des visages du néolibéralisme »

    Maud Simonet
    sociologue à l’IDHE (CNRS)

    Du service civique à l’engagement citoyen, du bénévolat au workfare, le travail gratuit ou semi-gratuit est partout. Dans Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (éd. Textuel, 2018), la sociologue Maud Simonet revient sur ses multiples formes et les enjeux soulevés en prenant appui sur les analyses féministes des années 1970 sur le travail domestique. Entretien.

    Travail domestique, digital labor, blogueurs du Huffington Post, allocataires d’aide sociale dans les parcs publics new yorkais…, vous vous intéressez dans ce livre à toutes ces formes de travail gratuit. Pourquoi les rassembler ?

    Ce sont à chaque fois des terrains sur lesquels j’ai mené des enquêtes et entre lesquels j’ai trouvé des points communs. Le premier est que toutes ces formes de travail non rémunéré font vivre des associations, des services publics et des entreprises, elles font partie intégrante du fonctionnement du marché du travail actuel.

    Alors que l’on parle aujourd’hui beaucoup d’ « assistanat », tous ces exemples montrent l’inverse : une partie de nos organisations productives reposent sur du travail qui non seulement n’est pas rémunéré, mais qui n’est même pas reconnu comme travail.

    Qu’entend-on justement par travail gratuit ?

    Je m’appuie sur les analyses féministes des années 1970 sur le travail domestique, qui sont extrêmement riches, et je retiens cette définition : le travail gratuit n’est pas seulement une soustraction, ce n’est pas seulement un travail qui n’est pas rémunéré. C’est avant tout un déni de travail au nom d’autre chose. C’est un travail que l’on ne reconnaît pas comme travail, mais comme valeur : il est fait au nom de l’amour, de la maternité, de la famille, pour le travail domestique.

    C’est la même chose dans les autres formes de travail gratuit. Dans les services publics, c’est au nom de la citoyenneté, de l’engagement citoyen qu’on travaille gratuitement et qu’on ne reconnaît pas ce travail comme du travail. Sur internet, pour ce qu’on appelle le digital labor, c’est le même principe, cette fois autour de la rhétorique de la passion : ce n’est pas un vrai travail car on est passionné. On a tendance à opposer les valeurs d’un côté, le travail de l’autre. Les analyses féministes des années 1970 nous permettent de penser les deux ensemble : ce n’est pas parce qu’on y croit, qu’on aime ou qu’on est passionné·e qu’il n’y a pas d’enjeux d’exploitation.

    L’une des originalités du livre est de mettre l’accent sur le travail gratuit dans les services publics. Comment fonctionne cette mise au travail des usagers des services publics ?

    Elle mobilise la rhétorique de l’engagement citoyen. On le fait pour rendre à la communauté, pour l’intérêt général. Pourtant, les conséquences sur les conditions matérielles du travail sont concrètes et cela aboutit à une démultiplication des statuts des travailleurs des services publics.

    Je prends l’exemple des parcs publics new-yorkais, dans lesquels j’ai mené une enquête avec mon collègue John Krinsky. A New York, si vous prenez une photo dans un parc d’une personne tenant une pince servant à ramasser les déchets, cette personne peut être un employé de la ville, mais aussi un travailleur associatif, un bénévole, un allocataire des minima sociaux… Différents statuts coexistent, et bien sûr, différents droits attachés à ces statuts.

    En France aussi. On le voit avec la réforme des rythmes scolaires à l’école que j’ai étudiée avec Francis Lebon. Si vous poussez la porte d’une école le mardi après 15 heures, pendant les activités périscolaires, vous pouvez rencontrer un animateur municipal, qui peut être titulaire, vacataire ou contractuel, un animateur associatif, un enseignant qui sera payé en plus par la municipalité, un jeune en service civique1, un parent ou un grand-parent bénévole ou un autre bénévole. Une série de statuts entrent dans le service public, aux horaires du service public.

    Qu’est-ce que ça veut dire ?

    Cette gratuitisation du travail est le contraire de la privatisation des services publics. C’est une forme de néolibéralisation plus douce, moins visible, plus acceptable que la privatisation car on traite de valeurs, l’engagement citoyen, au service de sa communauté. C’est la face civique de la néolibéralisation du travail. Ce visage du néolibéralisme peut nous sembler plus supportable, mais il soulève des enjeux importants, qui sont plus difficiles à repérer et à combattre.

    La gratuitisation du travail dans les services publics est d’abord une attaque contre la fonction publique municipale. D’autant que les fonctionnaires municipaux eux-mêmes, dans l’exemple des parcs new-yorkais, doivent encadrer ces travailleurs gratuits sans être payés pour le faire. C’est aussi une attaque contre la syndicalisation, contre la possibilité de créer du collectif.

    De plus, il est très compliqué pour les syndicats de combattre le bénévolat. Cela revient à lutter contre des citoyens engagés qui se préoccupent de l’état de propreté de leur parc, des parents d’élèves qui s’impliquent dans les activités périscolaires. C’est compliqué aussi parce que les syndicats eux-mêmes fonctionnent en partie grâce au travail gratuit.

    Quant aux associations, elles sont à la fois contraintes par et actrices de ce développement. Lorsque l’Etat coupe les financements mais subventionne des services civiques, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il y ait moins de CDI dans les associations et davantage de services civiques. Mais les associations cherchent aussi à développer ces formes d’engagement citoyen. Certaines d’entre elles ont beaucoup porté le service civique.

    Quel est le rôle de l’Etat ?

    La responsabilité de l’Etat est très forte. Le travail gratuit ou semi-gratuit est soutenu par une politique publique. Ce sont des choses pensées politiquement, construites, avec des financements, et des projets de loi qui sont votés.

    A leur création [en 2010, ndlr], les services civiques étaient très concentrés dans les associations. Depuis leur montée en charge, ils peuvent être déployés directement par les ministères, à l’hôpital, dans l’éducation nationale, par le ministère des Sports. Les administrations signent des conventions avec l’Agence du service civique. Dans une école, vous pouvez avoir un service civique par l’intermédiaire de la Ligue de l’enseignement, et un autre envoyé directement par le rectorat.

    C’est pourquoi, avec mon collègue Matthieu Hély notamment, nous sommes très critiques par rapport à l’idée d’un retrait ou d’un désengagement de l’Etat : celui-ci reste bien présent. L’école est toujours un service public, comme l’entretien des parcs new-yorkais est toujours un service public. On constate en revanche un retrait du fonctionnaire, de la figure du fonctionnaire comme agent de l’Etat. Cette représentation est attaquée et questionnée par ces transformations du travail et ces politiques publiques.

    Le bénévolat était pourtant vu dans les années 1980 comme un obstacle à l’emploi. Qu’est-ce qui a changé ?

    En 2011, Laurent Wauquiez parle du « cancer de l’assistanat » et formule la première proposition très explicite de workfare, qui consiste à demander aux allocataires du RSA de faire des travaux d’utilité sociale. En 2016, le département du Haut-Rhin veut imposer des heures de bénévolat (le terme est cette fois employé) aux allocataires du RSA. Dans les deux cas, les associations se mobilisent : « non, le cancer, c’est le chômage », « le bénévolat ne peut pas être obligatoire ».

    Mais vingt ans plus tôt, ces mêmes associations se mobilisaient pour permettre aux chômeurs de faire du bénévolat. Deux cas de chômeurs bénévoles menacés de radiation avaient fait du bruit. A l’époque, l’Unédic disait « quand on est chômeur, on doit être disponible et à la recherche d’un emploi, on ne peut donc pas faire du bénévolat ». Les associations répondaient : « comme tout le monde, les chômeurs ont le droit de faire du bénévolat ». La loi de 1988 sur l’exclusion intègre cette possibilité de bénévolat pour les chômeurs sous certaines conditions.

    En vingt ans, nous sommes passés d’une mobilisation pour permettre aux chômeurs de faire du bénévolat à une mobilisation pour ne pas obliger les allocataires du RSA à faire du bénévolat. Que s’est-il passé ? Le paradigme de l’emploi s’est transformé en peu de temps : au départ, le bénévolat était perçu comme un obstacle à la recherche d’emploi. Aujourd’hui, il peut être vu comme un substitut à l’emploi, ou a minima, comme une contrepartie à l’emploi qu’on n’a pas. Nous sommes passés de l’obstacle à la contrepartie.

    Comment ce passage a-t-il eu lieu ?

    Par la rhétorique du bénévolat comme tremplin vers l’emploi. Dans le monde anglophone, on parle de « sacrificial labor », « aspirational labor », « hope labor », le travail peu ou pas payé que l’on fait aujourd’hui dans l’espoir d’en avoir un ou un meilleur demain. Les chômeurs peuvent légitimement faire du bénévolat puisque cette expérience pourrait les amener à décrocher un emploi.

    Ce phénomène s’inscrit dans une transformation plus large des politiques de l’emploi. C’est un moyen de faire la démonstration de son employabilité mais aussi de sa bonne citoyenneté, à une époque, depuis les années 1990, où les chômeurs sont culpabilisés. Ce qu’a exprimé encore récemment la réponse d’Emmanuel Macron disant qu’il suffisait de « traverser la rue » : cela veut dire que le chômeur n’a pas cherché bien loin, et renforce l’idée d’une responsabilité individuelle. Le travail gratuit devient une preuve : la preuve qu’on est un bon chômeur, un bon allocataire, que l’on fait des choses pour sa communauté, qu’on ne reste pas chez soi.

    Le workfare n’existe pas en France, légalement du moins.

    Le workfare désigne l’obligation qui est faite aux allocataires de l’aide sociale de donner des heures de travail pour toucher leur allocation. Il n’existe pas en effet légalement en France. Mais des brèches ont été ouvertes. Dans plusieurs départements, des municipalités proposent des programmes de bénévolat pour les allocataires du RSA. Dans le Haut-Rhin, le tribunal administratif de Strasbourg a d’abord dit qu’on ne pouvait pas imposer de bénévolat aux allocataires du RSA. Mais quelque temps plus tard, le Conseil d’Etat est revenu partiellement sur cette décision en disant « dans certains cas, un département peut l’intégrer dans ses demandes aux allocataires ».

    Par ailleurs, des contraintes sociales existent en dehors de l’obligation légale. Lorsqu’un conseiller Pôle Emploi propose le service civique aux jeunes qui viennent à son guichet, cela construit une incitation. Quand un maire dit « si vous m’aidez à nettoyer la ville, je vous aide à trouver du travail », les gens l’intègrent comme une contrainte. « Papa doit le faire s’il veut trouver du travail ». C’est ainsi qu’une grand-mère l’a expliqué à sa petite-fille qui assistait à la réunion de présentation.

    Cela n’empêche pas de reconnaître l’importance que ce travail a pour les personnes. Comme pour le travail domestique. Dénoncer son exploitation ne signifie pas qu’il n’y a pas d’amour dans les foyers. Il faut pouvoir penser ensemble le registre des valeurs et le déni de travail qui est fait à ces acteurs et actrices-là. Oui, les personnes qui le font y trouvent une utilité sociale. Ne pourraient-elles pas pour autant être payées pour le faire ? Est-ce légitime que la société leur demande de le réaliser gratuitement ? Même si localement, ça peut marcher : huit mois de service civique ou six mois de stage permettent de décrocher un emploi. En attendant, ces formes de travail gratuit ou semi-gratuit font fonctionner le marché du travail tel qu’il existe aujourd’hui.

    Vous ouvrez votre livre sur les analyses féministes du travail domestique des années 1970. Pourquoi ?

    Ces analyses sont très puissantes théoriquement. Les féministes ont déjà posé toutes les questions que nous nous posons aujourd’hui sur le travail gratuit : comment le définir ? Quelles sont ses frontières ? Comment le rendre visible ? Comment est-il traversé par des rapports sociaux de genre et de classe ? Pourquoi le rendre visible ne suffit-il pas à changer les choses ? Comme la chercheuse Kylie Jarrett, qui l’exprime avec colère, je trouve qu’on ne rend pas suffisamment justice à cette pensée, à ces discussions très vives, très riches et très puissantes intellectuellement qui ont eu lieu dans les années 1970. Nous pourrions bien davantage nous emparer de ces outils.

    Plus précisément, quels enseignements peut-on en tirer ?

    Les féministes se sont demandé comment rendre visible le travail domestique. L’une des façons de procéder a été de lui attribuer une valeur monétaire, ce qui a été fait en 1981. Cela a fait l’effet d’une révélation. « Pour que le travail domestique devienne une « question sociale », il a fallu que son estimation emprunte les termes de l’économie dominante : la monnaie », écrit l’économiste Annie Fouquet dans un article de 2001 où elle revient sur cet épisode. Mais cette valorisation monétaire a aussi soulevé de nombreuses questions : comment la réaliser ? Ne laisse-t-on pas une dimension essentielle de ce travail de côté ? La mesure monétaire a aussi immédiatement posé la question des frontières du travail domestique : lorsque je promène le chien, est-ce du travail domestique ? Lorsque je fais l’amour ? Lorsque je lis une histoire à mon enfant le soir ?

    On voit aujourd’hui très bien comment ce débat se pose pour le digital labor : est-ce que je travaille lorsque je poste mes photos de vacances sur Facebook ? Quand j’écris un commentaire sur un site recensant les restaurants ? La seule différence, c’est que ces questions concernent aussi des hommes diplômés des classes moyennes. Mais l’idée que le capitalisme entre « dans nos cuisines et nos chambres à coucher », Silvia Federici et Nicole Cox l’écrivaient déjà en 1975.

    Le travail gratuit est aussi traversé par des rapports de classe.

    Les débats entre féministes sur l’émancipation par le travail rémunéré nous montrent aussi que le travail gratuit des un·e·s n’est pas celui des autres. C’est ce que rappelle bell hooks2 : les féministes blanches mainstream des années 1970 voulaient aller sur le marché du travail et voyaient dans l’accès à l’emploi une source d’émancipation. A quoi le black feminism a répondu : « C’est bien gentil, mais nous, les femmes noires et les femmes des classes populaires, ça fait bien longtemps qu’on va sur le marché du travail, et on n’y a jamais trouvé la moindre émancipation. » Pour beaucoup de femmes noires des classes populaires contraintes de quitter leur foyer pour aller au boulot, le travail domestique pouvait au contraire avoir une valeur politique et émancipatrice, à travers le fait de prendre soin des siens, d’un espace protégé et de transmettre une histoire, des savoirs et des savoir-faire.

    Le travail gratuit est pris dans des rapports sociaux de sexe et de classe. C’est toujours le cas aujourd’hui. Dans les parcs new-yorkais s’exercent plusieurs formes de travail gratuit, qui s’adresse de fait surtout aux femmes : l’un, au nom de la citoyenneté, s’impose aux femmes des classes moyennes et supérieures. L’autre, à travers le workfare, s’impose aux femmes des classes populaires. Dans le premier cas, ce travail est valorisé, sa dimension citoyenne est mise en avant, la bénévole est encensée comme une bonne citoyenne. Des cérémonies de remerciement sont organisées. De l’autre côté, les allocataires de l’aide sociale sont priées de faire ce travail au nom de la citoyenneté, mais avec l’idée que c’est la dernière chance de se racheter une citoyenneté quand on est dépendant·e. Le discours est moins valorisant.

    Quelles conséquences cela a-t-il ?

    Tout sépare la bénévole qui vit au-dessus de Central Park, et l’allocataire des minima sociaux qui vit dans le Bronx et vient nettoyer le parc de Brooklyn. Tout sépare la philanthrope qui a contribué à mettre en place l’association des bénévoles du parc et qui fait des réceptions pour lever des fonds et recruter, et l’allocataire de minima sociaux, prise dans des rapports paternalistes, parfois confrontée à du harcèlement sexuel, dépendante d’un encadrant, souvent un homme, qui peut lui donner une petite prime ou des heures supplémentaires. Ce sont des univers sociaux qui sont à mille lieux l’un de l’autre. Comment dès lors peut-on construire une alliance entre ces actrices ?

    Il en va de même pour le bénévolat en France : comment construire du commun entre le bénévolat d’un fonctionnaire retraité et celui d’un jeune des classes populaires qui essaie d’entrer sur le marché du travail et à qui l’on dit « tu n’as qu’à faire ça en attendant de trouver quelque chose, peut-être que tu pourras te faire remarquer »… Dans les deux cas, c’est du bénévolat, mais les enjeux en termes de rapports sociaux ne sont pas les mêmes : pour les uns, c’est une continuité, un plus, une manière de continuer à se sentir utile, pour les autres, c’est un moyen de prouver son employabilité afin de pouvoir avoir un jour accès à un emploi. Il est donc très difficile de construire un intérêt collectif.

    Que le travail gratuit soit traversé par des rapports sociaux de classe rend compte aussi des limites de la visibilisation. Il est essentiel de rendre ce travail visible, et pourtant, cela ne suffit pas à faire changer les choses. C’est aussi le cas avec le travail domestique : le seul fait de le mettre en lumière ne permet pas d’en venir à bout, même si c’est indispensable.

    Les débats des années 1970 n’ont pas été soldés à l’époque, et ne le sont toujours pas. Tous les enjeux du travail domestique, d’assignation d’une forme de travail aux un·e·s et pas aux autres, une telle approche féministe du travail a beaucoup à nous dire sur le travail aujourd’hui. Tout le monde pourrait s’en emparer, et pas uniquement pour regarder le travail des femmes. Nous sortirions ainsi du regard très masculin, très androcentré, sur le travail qui reste prédominant.

    1. Le service civique est encadré par une limite d’âge (entre 16 et 25 ans), indemnisé autour de 580 euros par mois et bénéficie d’une protection sociale complète, mais ne peut cotiser au chômage ni ne relève du droit du travail. On peut parler à son propos de travail semi-gratuit.
    2. Voir De la marge au centre – Théorie féministe, éditions Cambourakis, 2017 (cet ouvrage regroupe des textes écrits dans les années 1980 et 2000).

    PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLINE MOUZON

    https://www.alternatives-economiques.fr/maud-simonet-travail-gratuit-lun-visages-neoliberalisme/00087462

  • Bernard Debré voudrait « quelqu’un d’autre » à la tête de LR car Wauquiez « n’imprime pas »
    https://www.europe1.fr/politique/bernard-debre-voudrait-quelquun-dautre-a-la-tete-de-lr-car-wauquiez-nimprime


    C’est vrai qu’en terme de fake news, les élus n’ont de leçons à prendre de personne !

    Laurent Wauquiez a accusé le Journal du dimanche de mener une « entreprise de démolition contre la droite ». Le patron de LR cible un article dans lequel il est écrit que « Wauquiez a posé avec des élus LR déguisés en gilets jaunes » le 17 novembre, reprenant une information publiée par le Canard enchaîné. Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a évoqué des « élucubrations ». Le JDD a maintenu ses informations.

    #politique #menteurs #fake_news

  • Débat : La #foule n’est pas le #peuple

    On a entendu, depuis un mois, beaucoup d’approximations sur ce que la #démocratie est censée être, du côté des #gilets_jaunes et des responsables politiques qui entendent récupérer leur mouvement, mais aussi du côté de certains journalistes et chroniqueurs.

    Au nom du peuple…

    Certains affirment à satiété depuis un mois que « les gilets jaunes sont le peuple ». C’est un raccourci problématique à plusieurs égards. Dans un système démocratique, « le peuple », c’est la communauté formée par l’ensemble des citoyens. C’est une abstraction, un idéal qui permet de penser le vivre en commun.

    Il reste à savoir ce que veut le peuple. Par convention, on peut s’en approcher par le suffrage universel. Aux présidentielles de 2017, rappelons que 37 millions de citoyens se sont rendus aux urnes. On peut insister sur l’importance de l’abstention et du vote blanc et nul, mais 37 millions, cela reste 100 fois plus que les plus importantes mobilisations de gilets jaunes.

    La règle majoritaire est une approximation de ce que « veut » le peuple. En France, pour certaines élections du moins, notamment pour les présidentielles, le mode de scrutin veille à ce qu’une majorité se dégage. Au second tour, on contraint les électeurs à choisir entre deux candidats seulement, de sorte que le vainqueur puisse clamer avoir été élu par une majorité. C’est là encore une illusion, mais les électeurs jouent habituellement le jeu. Ainsi, ils confirment toujours le résultat de l’élection lors des élections législatives, car ils savent que – en France du moins – l’existence d’une majorité claire est indispensable au bon fonctionnement des institutions et à la conduite de l’action publique.

    Certes, cette majorité est un peu artificielle, et Emmanuel Macron a sans doute perdu de vue qu’il a été élu par de nombreux citoyens qui entendaient, avant tout, s’opposer à Marine Le Pen. En outre, la démocratie ne s’épuise pas dans le vote, et la majorité ne peut pas tout imposer. Les citoyens doivent pouvoir s’exprimer entre deux élections. C’est la raison pour laquelle la démocratie garantit le droit de s’exprimer, de s’engager dans un parti, un syndicat ou une association, de manifester, de faire grève, de signer une pétition. Par ailleurs, les droits des minorités doivent être défendus par la Constitution et le droit, et par les autorités.

    Distinguer les revendications légitimes

    En France, la démocratie reste largement fondée sur la représentation. Les mécanismes de démocratie participative jouent un rôle modeste, les corps intermédiaires sont traditionnellement considérés avec suspicion, les juges ont une influence relativement modeste, et les élus ont une grande autonomie d’action. En effet, les députés ne sont pas censés représenter leurs électeurs, mais la Nation, et le Président jouit d’importantes prérogatives, dans une approche de sa fonction très gaullienne, voire bonapartiste.

    La crise des gilets jaunes est sans doute l’occasion de repenser tout cela, et de donner plus de poids à des mécanismes de démocratie participative et délibérative. Elle est aussi une salutaire mise en garde pour les gouvernants qui ont trop fait abstraction de la manière dont certaines mesures ont été perçues par la population. Réforme de l’ISF, baisse des APL, hausse de la CSG pour les retraités, limitation à 80 km/h ou fiscalité sur le gazole sont autant de décisions qui ont suscité de fortes récriminations qui n’ont pas été entendues, au nom de l’idée que le Président avait un mandat clair et un projet pour la France, et qu’il devait garder le cap.

    Il n’en reste pas moins qu’une minorité, même très mobilisée, même bénéficiant d’un soutien de l’opinion publique, ne peut pas se substituer à la majorité et effacer les résultats des élections. Les gilets jaunes sont un mouvement d’ampleur, mais on n’a jamais eu plus de 300 000 personnes dans la rue. La foule n’est pas le peuple et 300 000 personnes ne peuvent pas décider pour le peuple.

    Que faire, en effet, si 300 000 personnes défilent pour demander l’interdiction de la chasse, et si la semaine d’après 300 000 défilent pour demander son maintien ? Quand les opposants au mariage pour tous ont défilé en masse, et durablement, le gouvernement aurait-il dû retirer sa loi ? Comment distinguer les revendications légitimes, qui doivent être prises en compte, des autres ?

    Dans le cas du mouvement des gilets jaunes, le gouvernement aurait dû comprendre plus tôt qu’il était l’expression d’un fort mécontentement chez une partie substantielle du corps électoral. Les premières réactions – ou l’absence de réaction – n’ont fait que mettre de l’huile sur le feu et cultiver chez les citoyens mobilisés l’idée qu’ils étaient déconsidérés.

    Il n’en reste pas moins que, dans une démocratie représentative, on ne peut laisser la rue gouverner, sinon toute réforme – qui fait généralement des gagnants qui s’ignorent et des perdants qui se mobilisent – serait exclue.
    La logique du « tout ou rien »

    En outre, comment intégrer la violence à cette équation ? Une manifestation violente est-elle plus ou moins légitime qu’une manifestation pacifique ? Certains estiment que la violence est un indice du degré de mécontentement des manifestants (de « désespoir », diraient ceux qui les soutiennent) et que le gouvernement doit être plus à l’écoute en cas de débordements. Mais, une fois encore, peut-on gouverner un pays ainsi ?

    Ce qui caractérise le mouvement des gilets jaunes depuis le premier jour, c’est la méconnaissance des règles habituelles de la mobilisation, qui doit opérer à travers un ensemble d’outils démocratiques et pacifiques : pétitions, tribunes dans la presse, manifestations (déclarées et encadrées), contacts avec les élus, grèves…

    Le mouvement avait trouvé, avec le gilet jaune, un marqueur de mobilisation très astucieux : chaque automobiliste français était équipé de cet accessoire visible, facile à porter ou à mettre en évidence sur son tableau de bord. Mais les initiateurs du mouvement ont choisi d’emblée d’opter pour des formes d’action illégales : manifestations non déclarées en préfecture et dépourvues de responsable et de service d’ordre, blocages de routes et de commerces, violences envers les automobilistes récalcitrants et les forces de l’ordre, dégradations et incendies volontaires…

    Ils ont en outre, par principe, refusé de rencontrer les représentants de l’État et cherché à imposer leurs revendications de manière unilatérale, dans une logique du « tout ou rien ». Si n’importe quelle organisation – mouvement politique, syndicat, association, collectif – s’était rendue coupable du dixième des exactions commises par le mouvement des gilets jaunes, elle aurait sans doute été rapidement dissoute.

    En l’espèce, l’impunité règne, car le mouvement n’a pas de structure et de représentants officiels : chacun peut s’improviser porte-parole des gilets jaunes auprès de médias très complaisants, sans endosser la moindre responsabilité, ou se livrer à une surenchère sur les réseaux sociaux.

    La question de la violence, nœud du #conflit

    Certains commentateurs relativisent cette violence structurelle. Ils opposent la violence du gouvernement, qui étrangle de taxes les classes laborieuses et fait montre d’arrogance, et celle des manifestants. Ils comparent les débordements des gilets jaunes à ceux des supporters de foot les soirs de victoire ou à ceux du Nouvel An. Ils renvoient dos à dos casseurs et forces de l’ordre. Le citoyen qui se promène aujourd’hui dans les rues désolées de Paris, Bordeaux, Saint-Étienne ou Toulouse, entre carcasses de voitures brûlées, barricades et devantures de magasins défoncées, pourra difficilement considérer que ce ne sont que les inévitables effets collatéraux d’un mouvement fondamentalement non violent.

    La question de la violence est le nœud de ce conflit. Elle en constitue alternativement la légitimité (« Il faut prendre en compte les revendications de ces gens en colère ») et l’illégitimité (« On ne cède pas aux casseurs et aux factieux »). Car, sitôt que le pouvoir accède à des revendications exprimées avec violence – et le gouvernement n’a eu d’autre choix que de le faire, pour que la pression retombe –, on encourage d’autres groupes sociaux à adopter des comportements inciviques et délictueux.

    Pourquoi faire grève des semaines durant ou se réunir pacifiquement – à la manière du mouvement Nuit debout – pendant des mois sans rien obtenir si, en mettant à sac les Champs-Élysées ou en incendiant une préfecture, l’on provoque un recul immédiat du gouvernement ? La manière dont certains lycéens se sont récemment « mobilisés » – en brûlant des voitures et en s’équipant pour en découdre avec les forces de l’ordre – montre que le recul face à la violence crée des effets de contagion difficilement contrôlables.

    Les sondages, un outil à manier avec prudence

    Les partisans des gilets jaunes argueront que le gouvernement n’a pas cédé à la violence, mais à l’opinion publique. Que les sondages établissent que les citoyens ont pris fait et cause pour les gilets jaunes, contre le Président. Mais qu’en est-il réellement ? D’abord, que veut dire « soutien aux gilets jaunes » ? On ne reviendra pas ici sur l’inanité de certains sondages. Interroger les gens sur leur comportement passés ou futurs (« pour qui avez-vous/allez-vous voter ? » ou sur leurs préférences « quelle est votre sensibilité politique ? ») a du sens, mais interroger les gens sur des questions vagues ou très complexes, donne des résultats qui doivent être considérés avec prudence.

    Éprouver une forme de sympathie pour des citoyens qui protestent contre la hausse des taxes, réclament plus de pouvoir d’achat et de services publics, s’élèvent contre des réformes impopulaires, et dénoncent le mépris des élites, ne revient pas à valider l’ensemble de leurs revendications ou à souscrire à un changement de pouvoir ou de régime.

    On rappellera alors que 80 % des Français désapprouvent l’action du Président. Mais qui peut se dire satisfait de son action alors que la France vit une situation insurrectionnelle, que les citoyens sont empêchés de circuler à leur guise ou de travailler, que les chaînes de télévision passent en boucle des images de guérilla urbaine ? Le citoyen de bonne foi ne peut que constater que le Président s’y prend mal pour gouverner le pays.

    Pour autant, est-ce que les 80 % de sondés seraient prêts à porter Jacline Mouraud ou Éric Drouet au pouvoir, ou l’un des leaders de l’opposition ? Jean‑Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Laurent Wauquiez et Olivier Faure soufflent sur les braises depuis le début du mouvement, en espérant tirer leur épingle du jeu et rejouer la présidentielle, mais les citoyens ne sont pas dupes : les sondages les plus récents montrent qu’aucun ne tire bénéfice du mouvement et ne constitue une alternative politique crédible.
    Une vaste majorité attachée aux institutions et à la paix sociale

    Nul ne sait où va ce mouvement. La mobilisation est numériquement en baisse, mais les plus radicaux pensent leur heure venue et ne vont sans doute pas relâcher la pression. Les échauffourées ne sont plus le fait de gilets jaunes, mais d’extrémistes, de casseurs et d’opportunistes.

    Les chercheurs en sciences sociales n’aiment pas faire de prédictions : ils sont scientifiquement mal équipés pour cela et préfèrent plus prudemment « prédire le passé », en analysant le déroulement d’événements dont on connaît l’issue. On peut néanmoins penser que, à ce stade du mouvement, l’opinion publique va se retourner.

    L’émotion passée, les citoyens français, dont la vaste majorité est attachée aux institutions, à l’ordre public et à la paix sociale, s’entendront sans doute pour considérer qu’une insurrection hebdomadaire n’est pas le moyen le plus sûr d’améliorer le sort des Français, et que le coup de semonce à l’endroit du gouvernement était suffisant. Désormais, rares sont les personnalités et les acteurs de la société civile qui affichent leur soutien à un mouvement marqué par une ligne politique confuse, par sa fascination pour la violence et par son refus de la négociation.

    Les Français ont, dans un premier temps, largement approuvé les gilets jaunes parce qu’ils partageaient leurs revendications, étaient déçus par le gouvernement ou manifestaient une certaine sympathie pour un mouvement inédit. Certains étaient sans doute aussi mus par une forme de suivisme, de culpabilité de classe, de griserie médiatique ou de romantisme révolutionnaire. D’autres refusaient d’afficher leur soutien à un gouvernement sourd aux revendications, et désapprouvaient le discours de ceux qui affichaient leur mépris pour cette mobilisation populaire ou dénonçaient un peu rapidement la « peste brune ».

    On rappellera aussi que le mouvement des gilets jaunes n’a, initialement, guère laissé le choix au quidam. Face à un barrage, il était contraint, plus ou moins aimablement, d’enfiler son gilet jaune, de prêter allégeance à la cause, d’y contribuer éventuellement par une obole, afin de pouvoir aller travailler ou conduire ses enfants à l’école. Nombreux étaient les automobilistes qui arboraient un gilet jaune dans leur véhicule, « au cas où ».
    « Ce qui n’était encore que le sentiment d’une partie de la nation parut ainsi l’opinion de tous… »

    Face à ces pressions, face à la quasi-unanimité des responsables politiques, des commentateurs et des leaders d’opinion, il semblait difficile pour le citoyen de faire part de ses doutes. Mais, sauf à penser que l’électorat modéré, qui a dominé les élections l’an passé, s’est subitement volatilisé ou a radicalement changé d’orientation politique, on peut faire l’hypothèse qu’une partie des citoyens a dissimulé ses préférences.

    Il y a près de deux siècles, Tocqueville avait révélé les falsifications auxquelles pouvaient conduire certaines contraintes, en prenant l’exemple du sentiment religieux durant la Révolution française. Selon lui, les pressions qui s’exerçaient sur les croyants, qui jugeaient malvenu d’exprimer leur attachement au christianisme, avaient fait apparaître l’opinion publique comme antireligieuse, alors qu’elle ne l’était pas.

    Ce phénomène s’entretenait de lui-même, la faiblesse supposée du nombre des croyants au sein de la société française les incitant à continuer de taire leurs convictions :

    « Ceux qui niaient le christianisme élevant la voix et ceux qui croyaient encore faisant silence, il arriva ce qui s’est vu si souvent depuis parmi nous, non seulement en fait de religion, mais en tout autre matière. […] Ce qui n’était encore que le sentiment d’une partie de la nation parut ainsi l’opinion de tous, et sembla dès lors irrésistible aux yeux mêmes de ceux qui lui donnaient cette fausse apparence. » (De la démocratie en Amérique. Laffont, p. 1045)

    https://theconversation.com/debat-la-foule-nest-pas-le-peuple-108487
    #terminologie #mots #vocabulaire

    #violence

  • #Didier_Porte décrypte le plan com’ de Wauquiez
    https://la-bas.org/5349

    Piqûre de rappel : la semaine dernière, Didier Porte admirait un reportage de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes sur la mobilisation des Gilets jaunes au Puy-en-Velay. Une mobilisation à laquelle s’est rendue le président du conseil régional et président de Les Républicains, Laurent Wauquiez. Mais attention pas à n’importe quelle mobilisation : Laurent Wauquiez n’est pas allé au rond-point bloqué par les Gilets jaunes, il a préféré le rassemblement organisé par le maire du Puy-en-Velay, autour d’« une boisson, une collation »… et de quelques militants Les Républicains.Continuer la lecture…

    #Vidéo #Médias #Politique

  • Pourquoi quittez-vous la direction du #Parti de #Gauche ?
    https://reporterre.net/Pourquoi-quittez-vous-la-direction-du-Parti-de-Gauche

    Or il me semble que la stratégie et les moyens mis en œuvre par la FI aujourd’hui au mieux passent à côté des enjeux, au pire desservent les fins. Dans les deux cas elles me semblent en-deçà de l’#exigence_écosocialiste. Les « signifiants vides » du populisme et de la stratégie anti-Macron, visant à fédérer le plus largement possible, étouffent trop souvent la radicalité du projet initial. Les affaires internes et le commentaire systématique de l’actualité me semblent de plus en plus hors-sol. Les réactions auto-centrées nous coupent les ailes. J’ai toujours plaidé pour l’alliance d’une aménité de ton et d’une radicalité de fond, je vois l’opposé. La critique interne, même bienveillante, est vécue comme une attaque, le pas de côté comme une trahison. J’en viens donc à la conclusion que c’est ailleurs que je serai la plus efficace, que les choses pourront bouger.

    Depuis deux ans, des montagnards aux forestiers en passant par les rapports scientifiques sur les risques d’effondrement, j’explore des chemins de traverse, au contact d’espaces intellectuels et militants différents. Face à l’urgence il y a d’autres formes politiques à inventer, des passerelles à faire et des réseaux à activer, des actions de désobéissance civique à organiser (*), des risques et des conflits à anticiper collectivement. C’est crucial, et cela se heurte à trop de limites dans un cadre soumis aux échéances électorales et à l’injonction médiatique. L’heure est venue de sortir de nos zones de confort et de repenser en profondeur nos stratégies et modes d’action. Pour ma part je ressens la nécessité de recentrer mon temps et mon énergie, en cohérence avec le cheminement de ma réflexion (dont j’avais déjà posé quelques bribes ici). https://lvsl.fr/entretien-avec-corinne-morel-darleux

    je reste au #PG, en compagne de route exigeante mais bienveillante, je continue à assurer le mandat régional qui m’a été confié face à Laurent Wauquiez, et oui, j’ai été approchée, mais non je ne pars ni pour une place chez EELV, ni chez Générations, ni pour rejoindre Place Publique. En fait je sais que ça parait toujours étrange à certains, mais on ne quitte pas toujours une fonction pour choper une place ailleurs. Parfois on fait simplement ce qui semble juste à un moment donné.

    • Donc, mensuellement, cette dame se fait 10 à quinze milles euros,
      payés par des contribuables, pour qui la fin du mois commence le 10, pour faire son introspection.

      C’est du l’oréal, parce que je le vaut bien, ou de l’amélie nothomb ?

      Elle a un côté manager de multinationale.
      Se dire de gauche et déclarer : L’heure est venue de sortir de nos zones de confort , consternant !
      Elle peut rejoindre #en_marche.

  • #Didier_Porte danse avec les gilets jaunes
    https://la-bas.org/5338

    Il paraît, ami abonné, que les gilets jaunes sont la proie des récupérateurs de tout poil, notamment de ceux qui les portent très courts sur le haut du crâne et carrément à ras du cuir chevelu (en principe) sur les côtés. Je te confirme que l’extrême droite est en embuscade et même à pied d’œuvre, comme le prouve l’édifiant reportage de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes montrant le quasi militant identitaire Laurent Wauquiez à la manœuvre dans sa bonne ville du Puy-en-Velay.Continuer la lecture…

    #Vidéo #Médias #Luttes

  • Bloc-notes de liens lus ou survolés ou que j’ai envie de lire / écouter parce qu’ils semblent analyser ou déconstruire le mouvement "Gilets Jaunes" du 17 novembre sans tomber pour autant dans un dédain anti-beaufs ou une lutte classes-pauvres vs classes-moyennes, etc.


    Si vous en repérez aussi, ou si une autre compile (sur cette base filtrante) existe, je suis preneuse ;)

    "Chantage vert, colère noire, gilets jaunes" : https://dijoncter.info/?chantage-vert-colere-noire-gilets-jaunes-671

    Entretien avec deux gilets jaunes bretons : « pas de politique ni de syndicats » : https://radioparleur.net/2018/11/16/entretien-gilets-jaunes-bretons

    Un k-way noir chez les gilets jaune, l’histoire d’un vilain petit canard. : https://paris-luttes.info/un-k-way-noir-chez-les-gilets-11047

    Gilets jaunes et écolos, pas le même maillot, mais la même récupération : https://rebellyon.info/L-ecologie-est-t-elle-un-concept-ethere-19782

    Sur le 17 novembre – Les révolutionnaires ne font pas la révolution : https://web.archive.org/web/20200813174527/https://nantes.indymedia.org/articles/43595

    À propos de la manif du 17 novembre  : https://diacritik.com/2018/11/15/a-propos-de-la-manif-du-17-novembre

    C’est jaune, c’est moche et ça peut vous pourrir la vie… : https://defensecollective.noblogs.org/post/2018/11/14/cest-jaune-cest-moche-et-ca-peut-vous-pourrir-la-vie

    17 novembre – Les 8 gilets incontournables Lequel porteras-tu ? : https://rouendanslarue.net/17-novembre-les-8-gilets-incontournables

    Gilets jaunes : en voiture ! Notes sur le 17 novembre : https://rouendanslarue.net/gilets-jaunes-en-voiture-notes-sur-le-17-novembre

    Mouvement du 17 novembre - Que faire ?  : https://nantes.indymedia.org/articles/43450

    Pourquoi il faut parler d’écologie le 17 novembre. : https://nantes.indymedia.org/articles/43520

    Éléments de la Commission Nationale Ecologie du NPA sur la mobilisation du 17 novembre : http://npa29.unblog.fr/2018/11/14/carburant-et-taxtes-npa

    Prix des carburants : des contradictions sociales surmontables : https://www.alternatives-economiques.fr/prix-carburants-contradictions-sociales-surmontables/00086912

    Les petits-commerçants « étouffés par les taxes » : le mouvement Poujade : https://paris-luttes.info/le-mouvement-poujade-11039

    L’idéologie sociale de la bagnole : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=346

    ++ Livres :
    Nathalie Quintane "Que faire des classes moyennes ?"
    Alain Accardo "Le Petit Bourgeois-Gentilhomme".

    #mouvement_social #recuperation #poujadisme #colere_populaire #giletsjaunes #gilets_jaunes #gilets #jaunes #17novembre #17novembre2018 #la_revolution_mais_pas_trop mais aussi la force des #medias_Libres #mediaslibres et #automedias

    • Des gouts découlent heurts !

      Des goûts et des couleurs avec Michel Pastoureau (5/5) Le jaune France Culture
      https://www.franceculture.fr/emissions/hors-champs/des-gouts-et-des-couleurs-avec-michel-pastoureau-le-jaune-et-lor-55

      Le #jaune serait donc la couleur la moins appréciée ? Alors que l’ensemble des aux autres couleurs de base ont toutes un double symbolisme, le jaune est la seule à n’avoir gardé que l’aspect négatif.

      Des goûts et des couleurs …, on peut discuter à l’infini, et tout le monde reconnaît la force de la subjectivité dans ces domaines. Mais saviez-vous que les couleurs ont une histoire culturelle, politique et psychique ? Imaginiez-vous qu’il existe des couleurs qui nous font chaud au cœur et d autres qui nous font peur et ce, par delà les latitudes et les origines religieuses ? Toute cette semaine « Hors-champs » tente de faire la cartographie amoureuse des couleurs grâce à un historien amoureux des ours, des emblèmes héraldiques et de … certaines couleurs.

      Comme toujours avec des archives et des chansons, balade dans l’histoire de la peinture, des mentalités et de nous mêmes...

    • https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10155665502096960&set=a.49908841959&type=3&theater

      J’avais un oncle il s’appelait Gaby. Je l’aimais bien. Il était gazier. J’étais gauchiste. Il avait un grand poster de JM Lepen dans son garage. On buvait des bières en réparant des bagnoles. Passons. Des années plus tard, j’avais fait un grand papier dans Libé pour expliquer comment le FN et Lepen arrivait à monter la tête de types bien comme Gaby. Deux pages. July (Serge) le patron m’avait félicité genre : « Enfin un journaliste qui ne les prend pas avec des pincettes ». Pourquoi je parle de Gaby et pourquoi je pense à lui en ce moment ? A cause des gilets jaunes. Gaby bossait à Gaz de France (son cousin, mon pater, bossait à EDF). Ils bossaient 7 jours sur 7 sans trop compter. Il y avait les lignes à réparer, les tuyaux à aligner. La chaleur des pauvres à assurer. Ils étaient fonctionnaires. On partait en vacances dans les tentes bleues de la CCAS. Passons. Pourquoi j’en viens à évoquer ce passé vermoulu ? Le gilet jaune… L’injustice fiscale. La plupart des éditorialistes et des politiques n’y comprennent que dalle à cette colère. Emmanuel Macron et son armée de républicains en marche ont compris eux. Et ils commencent à flipper. A passer des consignes. A jouer de la carotte et du bâton. Vu d’ici, c’est pitoyable. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de ce mouvement basique et populaire, si la stratégie du pouvoir va fonctionner, mais cette colère n’a rien à voir avec le réchauffement climatique et très peu avec le diesel. Les gens à l’origine du gilet jaune le disent depuis le début. Ils en ont assez d’être pris pour des pigeons, des vaches à traire, des décérébrés du bulbe, des sans honneur. Ils veulent se révolter. Il se révoltent. Gaby bossait à Gaz de France donc. Il y a usé sa santé. Il est parti en retraite sans se douter qu’on allait vendre Gaz de France à Suez en 2007. Quand je dis vendre, je déconne. Offrir serait plus adéquat. Une histoire de prédateurs et d’hommes politiques très compromis. Sarkozy, Hollande Villepin, Royale, Coppé, Longuet… Tous vont oeuvrer avec des responsabilités diverses à cette prédation consentie. Je ne vais pas développer ici (lisez notre livre, « les prédateurs » en vente partout). Tonton Gaby casse sa pipe. GDF devient Engie. Méthode Suez, extrême capitalisme. On pressure et on défiscalise à mort. Non seulement, se chauffer devient un luxe mais Engie, avec la bénédiction des politiques, Macron de chez Rothschild en tête, envoie ses bénéfices au Luxembourg (27 milliards en 2015, passez l’info à Google). L’État français se prive de 2 milliards d’impôts. Alors que nous, cochons de payeurs, on raque. On raque. Et on regarde passer les trains et les prédateurs qui se goinfrent. Et on ne doit rien dire. Et on doit – sous prétexte de réchauffement climatique, sous prétexte de récupération politique- fermer sa gueule. Ben non. Ce qui se prépare ici, c’est une Jacquerie. Le message est clair et éminemment politique. Les pauvres en ont marre d’avoir froid, de jouer du crédit le 15 du mois, de faire des demi pleins. Alors qu’à la télé, ils entendent chaque jour se raconter une histoire qui n’est plus la leur. Alors que leur président déroule le tapis rouge à ceux qui ne paient pas d’impôts, Frère, Desmarais, Bolloré, Arnault… Ceux qui font croire qu’ils nous sont indispensables, qu’ils sont des premiers de cordées. Foutaise. Demain, avec le fantôme de Gaby je serai gilet jaune à donf.
      Les beaufs et les cols blancs de Saint Germain n’ont rien compris, ce n’est pas un mouvement marqué à droite. Ni vraiment à gauche. C’est punk. No future dans ce monde-là

      #Denis_Robert
      https://seenthis.net/messages/736344

    • Les « gilets jaunes », ou la révolte de la France des ronds-points

      Jean-Laurent Cassely

      http://www.slate.fr/story/169626/blocage-17-novembre-gilets-jaunes-revolte-ronds-points-france-peripherique-die

      « Nous allons nous rejoindre sur un parking de centre commercial à Sens », témoigne encore le créateur d’un groupe Facebook local appelant au blocage. Dans le territoire marqué par l’étalement urbain, le rond-point devient l’équivalent logistique et symbolique du rôle joué par la place dans les mouvements de protestation de centre-ville, dont l’expression française fut la tenue, place de la République à Paris, du rassemblement Nuit Debout. La place conserve, à gauche, une connotation politique forte, comme en témoignent encore récemment le cas de l’aménagement du quartier de La Plaine à Marseille, ou le mouvement politique lancé par Raphaël Glucksmann, baptisé « Place publique ».

      À l’opposé de cette culture politique, en tout cas assez loin de ses habitudes, l’automobile devient le langage de la protestation des mouvements périphériques. Si les unes et les uns se réunissent en grappes humaines, forment des assemblées et des cortèges, nourrissant une culture politique marquée par les grands mouvements sociaux, les luttes passées qui peuplent l’imaginaire collectif du « peuple de gauche » et un idéal de démocratie directe et participative, les autres, dans un rapport au corps et à l’espace différent, forment des « opérations escargot » et autres figures chorégraphiques d’un grand ballet motorisé qui se danse depuis l’intérieur de son habitacle. C’est par le « périph » que les manifestants ont prévu de rouler (et non de marcher) sur Paris. C’est aussi sur le périphérique des grandes villes que se sont réunis plusieurs groupes locaux pour préparer la journée du 17 novembre.

    • De la France périphérique à la France des marges : comment rendre leur juste place aux territoires urbains marginalisés ?

      https://urbs.hypotheses.org/411

      Samuel Depraz, enseignant-chercheur, géographie, Université Jean Moulin Lyon 3, UMR Environnement, Villes et Sociétés

      La France périphérique, ou la paresse intellectuelle de la dichotomie

      C’est, d’abord, une lecture simpliste qui nie ce qui fait l’essence même de la géographie, c’est-à-dire l’attention à la nuance et à la diversité des territoires. « Décrire la terre », c’est être sensible aux différences et à la pluralité des mondes sociaux. Ainsi, dans les périphéries, les situations de pauvreté ne sont jamais identiques d’un espace à l’autre, et on trouvera tantôt de la pauvreté monétaire, tantôt de la précarité matérielle, parfois aussi un déclassement social et un isolement des personnes. La pauvreté, c’est aussi un rapport social défavorable, souvent entretenu par des politiques publiques défaillantes. Le tout se recoupe souvent, mais pas toujours : on rappelle ainsi les dimensions – complexes – de la pauvreté, au sens de Serge Paugam (2005) ; ceci nécessite une lecture plus détaillée des territoires, comme le propose par exemple Catherine Sélimanovski dans son analyse de « la frontière de la pauvreté » (2008) ou encore l’analyse de Raymonde Séchet sur la relation entre espaces et pauvreté (1996). Et l’idée de périphérie, souvent réduite à sa dimension économique, s’appréhende également par de multiples autres outils : mobilités et transports, flux migratoires, modes de vie alternatifs et contestation sociale ou électorale – sans que l’on puisse raisonnablement combiner tous ces indicateurs thématiques, au risque de produire des corrélations hasardeuses et des indices agrégés absurdes.

    • Le thread d’un journaliste-photographe avec des portraits de vraies tronches de vies jaunes :

      [THREAD] Quelques réflexions à propos des #giletsjaunes. Hier, je ne me suis pas mêlé à mes confrères journalistes pour « couvrir » cette journée du #17novembre2018. Faire des images de cette journée était tout à fait respectable. Mais je m’interroge sur le sens de ces images. Je m’explique. L’action de ces #giletsjaunes échappe aux politiques et marque une défiance à l’égard des médias. Le gilet jaune est devenu un symbole mais un symbole réducteur sur le sens de ce mouvement. Il symbolise la voiture et les carburants. Or, la colère va bien au-delà...

      https://twitter.com/VinceJarousseau/status/1064157135150465026

    • La vie en jaune
      http://www.dedefensa.org/article/la-vie-en-jaune

      18 novembre 2018 – Hier, j’avais très mal au dos, attaque pernicieuse et violente à la fois d’une sciatique irréfragable, une du grand âge.... Alors, j’ai sacrifié pas mal de mon temps sur un fauteuil à dossier très droit et, avec peu de courage pour lire, j’ai laissé aller l’“étrange lucarne”. Il n’était question que de cette “journée en jaune”

      Je me fixe sur le “centre de crise” de la chaîne, Arlette Chabot aux commandes, conduisant un talk-show permanent avec deux vieilles badernes de ma génération, dont l’incurablement pontifiant d’Orcival, de Valeurs Actuelles, avec en arrière-plan les reportages constants sur les divers points stratégiques choisis comme références de cette “journée en jaune”.

      Vers la fin de l’après-midi, l’habituel “tour de France” des correspondants était ramené aux points (...)

      repéré sur https://seenthis.net/messages/736556

    • À qui appartient la mort d’une femme, qui a le droit de l’arracher à l’anecdote d’un accident ? | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/170049/chantal-mazet-gilets-jaunes-morte-savoie-17-novembre

      Elle n’a pas trouvé la force, explique-t-elle, de prendre la route, ni d’annoncer à sa fille que sa grand-mère était morte ; elle a trouvé un « soutien moral » chez les gilets jaunes et ses « amis de l’instant ». Et sa maman, « décédée SUR LE MOUVEMENT », « APPROUVE DONC NOTRE ACTION !!!! ». Ces capitales et ces points d’exclamation sont le cri de l’heure. Ils ne disent pas seulement une souffrance, mais ce que cette souffrance construit politiquement.

      Vers une heure du matin, Alexandrine Mazet, ajoutait ceci, dans le désordre de la nuit : « Qu’ils aillent tous se faire tater les castaner de rugy macreux & co !!echec du rassemblement ??? échec de votre tentative de manipulation !!!VOUS NOUS AVEZ POUSSÉS DANS NOS RETRANCHEMENTS ! VOUS SEMEZ LA DISCORDE AU SEIN MÊME DU PEUPLE FRANÇAIS !VOUS ÊTES LA CAUSE DE CE RASSEMBLEMENT ! DONC DE CAUSE À EFFET VOUS ÊTES RESPONSABLES !!! ».

    • https://soundcloud.com/user-898678423/entretien-avec-deux-gilets-jaunes-bretons-pas-de-politique-ni-de-syndica

      Qui sont les anonymes qui appellent aux blocages samedi 17 novembre et se réclament du peuple ? Loin d’être limitée à la hausse du diesel, leur colère est celle d’une France moyenne, éloignée des métropoles et de la participation politique, et qui croit aux vertus révolutionnaires de Facebook. Rencontre avec deux porte-paroles bretons d’un groupe de gilets jaunes en colère.

      source : radioparleur.net 2nd lien cité par @val_k

    • https://twitter.com/LaMulatresse_/status/1064195118813650945

      Je viens de la case en dessous du prolétaire moyen,

      Le prix de l’essence nous concerne pas vu qu’on a pas de voiture, nous on se tape le bus et les trains dont tout le monde se fout totalement

      Les gilets jaunes = les gens qui nous méprisent le plus. On est des profiteurs et on vole leurs travail de merde sous payé selon eux. Donc si j’ai envie de dire que ce sont de gros beaufs racistes et sexiste personne ne m’en empêchera.

    • À la cour du président des riches, on s’interroge. Qui sont ces gueux sous nos fenêtres ? Pourquoi ces brailleries et ce grabuge alors que nous faisons tout pour leur bien ? Du côté des experts médiatiques et des voyantes ultra-lucides, on se demande quelles sont ces gens-là, des beaufs racistes et violents ou juste des ploucs avec leurs bagnoles qui puent ? Des fachos ou des fachés ? Faut-il les lécher ou les lyncher ?

      Selon les sondages, ils ont la faveur de l’opinion, donc ils ont nos faveurs [1]. Il sera toujours temps de les lâcher ; une bavure, une violence et on les repeint en rouge brun. Mais avant tout, la question est : qui est derrière ça ? Qui ? Le FBI, la Russie ? L’extrême droite ? Le lobby du pétrole ? De la bagnole ? Les Chinois qui fabriquent les gilets jaunes ?

      Et non, les amis, celui qui est derrière ça, c’est Macron lui-même, le Robin des Bois à l’envers, celui qui prend aux pauvres pour donner aux riches. C’est lui qui est à l’origine de tout ça, au départ, la violence, c’est lui. Lui et son monde. La violence de l’injustice et de l’arrogance, c’est eux. Sauf que les gueux ont fini par se lasser. Abusés, humiliés, invisibles et tondus jusqu’à l’os, la goutte d’eau a allumé l’étincelle. Alors que règnent la résignation et le repli, voilà qu’ils se lancent de partout, en jaune, depuis le plus profond du pays. Surprise générale devant ce grand cahier de doléances. Près de 300 000 ce samedi à travers l’hexagone.

      Bon mais, c’est bien joli, spontané, auto-organisé, mais sans structure organisée, vous croyez que ça peut marcher ? On sait en tout cas qu’avec les partis et les syndicats organisés, pour la loi Travail et pour les cheminots, la victoire n’a pas vraiment été au rendez-vous. Alors ? C’est vrai, pas de drapeaux rouges avec les gilets jaunes. Pas de République, ni de Bastille, on fonce tout droit sur l’Élysée en repassant par où la foule était massée lors des funérailles de Johnny. Un hasard, sans doute. Et partout, dans le pays, les ronds-points, les péages, les parkings de supermarchés. D’autres espaces, d’autres lieux de lien.

      La suite ? Un coup d’épée dans l’eau ou la prise de la Bastille ? Un défoulement sans suite ou un mouvement de fond ? Bien sûr, la droite racole à fond et l’extrême droite est à la manœuvre, normal, bien sûr la gauche doit soutenir et porter cet étonnant élan. Oui, un élan aussi étonnant, c’est pas si souvent. Samedi, vers l’Élysée, entre grenades et lacrymos, notre reporter Dillah Teibi a rencontré quelques-unes et quelques-uns de ces gueux.

      Daniel Mermet

      https://seenthis.net/messages/736858

    • Les gilets jaunes à l’épreuve des agressions racistes et homophobes

      https://rouendanslarue.net/les-gilets-jaunes-a-l-epreuve-des-agressions-racistes-et-homophobes

      L’expression terrifiante du sexisme, du racisme et de l’homophobie. Des humiliations, des agressions et parfois des lynchages d’une violence à vomir comme à Saint-Quentin où une femme a été forcée de retirer son voile, ou encore à Bourg-en-Bresse où un couple homosexuel a été attaqué. Précisons que dans le premier cas d’autres gilets jaunes ont tenté d’aider et de protéger cette femme avant d’être pris à partie à leur tour.

      Les organisateurs-administrateurs de page facebook condamnent et se désolidarisent de tels actes, à Saint-Quentin mais aussi à Cognac où c’est une femme noire qui s’est fait agresser. On peut supposer qu’ils sont réellement choqués par de tels gestes. Ils sentent bien aussi, comme beaucoup, que même si ces faits sont minoritaires et qu’ils ne sont pas publiquement assumés (au contraire, les administrateurs suppriment régulièrement les propos racistes sur les pages Facebook), ils fragilisent cette mobilisation en la montrant sous son pire aspect – dont se repaissent évidemment les médias.

      En effet, ce ne sont pas les prétendus casseurs ou les éléments extérieurs qui sont une menace pour ce mouvement. Mais tous ceux qui sont prêts à agresser d’autres personnes pour des motifs racistes, sexistes et/ou homophobes. Nous continuons de penser, avec d’autres (Nantes Révoltée, LaMeute et Dijoncter notamment) que ce mouvement mérite notre attention et que cette lutte est légitime. Les affects racistes et homophobes, s’ils sont bien présents, ne sont ni hégémoniques ni le moteur de cette colère – comme c’était le cas par exemple dans la manif pour tous. Sinon il faudrait effectivement la déserter sur le champ.

    • affordance.info : Les gilets jaunes et la plateforme bleue.
      https://www.affordance.info/mon_weblog/2018/11/gilets-jaunes-facebook-bleu.html
      https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef022ad3a15778200d-pi

      Gilets Jaunes et plateforme bleue.

      Du point de vue qui est le mien sur ce blog, à savoir l’observation des phénomènes culturels et sociétaux liés au numérique, l’opération gilets jaunes est un exemple de plus de la manière dont Facebook en particulier, « les réseaux sociaux » et internet en général, ont « facilité l’organisation des révolutions sociales mais en ont compromis la victoire » comme l’expliquait Zeynep Tufekci il y a déjà 4 ans.

      Le journaliste Jules Darmanin a publié sur Twitter ce qui me semble être, avec celle de Zeynep ci-dessus, l’autre analyse la plus pertinente de ce mouvement de mobilisation en ligne :

      « Les gilets jaunes se sont constitués grâce aux groupes facebook, il est donc logique qu’ils finissent comme des groupes facebook : mal modérés, pourris par des éléments toxiques et remplis de gens qui ont des visions différentes pour le même groupe. »

      Gilets Jaunes et Nuit Debout.

      Cette mobilisation sans réelle revendication claire, semblant ne reposer sur aucune base syndicale ou politique, sans leader ou porte-parolat identifiable (à part Jacline Mouraud ...) est un peu à la France des déclassés ce que le mouvement Nuit Debout avait été à la France des jeunes sur-diplômés. En tout cas du point de vue de la réception médiatique et sociologique du phénomène.

      Personne n’a encore bien sûr conduit d’analyse sur la composante sociologique des gilets jaunes à l’image de ce qui avait pu être fait pour le mouvement Nuit Debout mais il apparaît clair, tant dans le traitement médiatique que dans les ressentis exprimés sur les réseaux sociaux, qu’il y a autant de « beaufs, connards, racistes » dans les gilets jaunes pour les uns qu’il pouvait y avoir de « bobos, gauchos, droitdelhommistes » dans Nuit Debout pour les autres.

    • Merci pour les liens vers l’analyse de #Olivier_Ertzscheid, @unagi, c’est une des personnes qui me fait le plus réfléchir actuellement. Un autre est #André_Gunthert, avec cette excellente analyse de l’image sociale, comme souvent, autour des dessins assez minables de #Xavier_Gorce :

      A l’instar de nombreux éditorialistes, le mouvement des gilets jaunes a inspiré à Gorce une incompréhension et une raillerie mordante. L’épithète d’« abrutis » franchit un seuil de virulence rarement observé dans la presse des classes favorisées

      Il aura suffi du soutien empressé de Marine Le Pen pour effacer la substance du symptôme manifesté par la jacquerie : celui de la paupérisation qui atteint les classes moyennes françaises comme elle a envahi celles des Etats-Unis, portée par les politiques de transfert des ressources vers les plus riches.

      Faut-il aider des pauvres de droite (selon la lecture opportunément politique de leur apolitisme) ? Allons donc ! Il suffit de les insulter.

      « On n’a pas fini de se moquer des pauvres » : http://imagesociale.fr/6717

    • J’étais en train de le lire, @unagi (càd de faire un enregistrement pour @karacole ) mais ce passage m’a vraiment fait bloquer (je mets en gras la partie) :

      L’effondrement de leur foyer, celui de leurs fins de mois, celui de leur niveau de vie, de leurs sorties au restaurant, de leurs cadeaux à leurs enfants, celui de leur quotidien à chaque fois amputé de ces quelques euros qui te maintiennent dans une forme de dignité et d’attention à l’autre et à des causes qui te dépassent, mais qui, lorsqu’ils viennent à manquer, t’enferment dans les plus grégaires de tes instincts, dans les plus vaines de tes colères .

      Je suis très mal à l’aise avec cette partie parce que je la trouve glissante : ce n’est pas perdre des euros qui te fait basculer, c’est paniquer, c’est perdre espoir, c’est se sentir menacé, mais surement pas quelques euros ou même la pauvreté, et c’est la que le glissement est dangereux, même si je ne crois pas que l’auteur pense que les pauvres ne sont pas dignes, je crois qu’il aurait été judicieux de le formuler autrement... Du coup, comme je n’ai pas pu m’empêcher de commenter, j’hésite à mettre en ligne l’enregistrement ... :/ P’t’être que je vais faire une sélection et en mettre en ligne plusieurs en même temps.

    • Gilets jaunes : Le soulèvement de la France d’en-bas
      https://lvsl.fr/gilets-jaunes-le-soulevement-de-la-france-den-bas

      Le mouvement des gilets jaunes se résumerait-il à une « grogne » des Français moyens, qui regardent Auto-Moto et Téléfoot le week-end en attendant le retour de la saison des barbecues ? C’est l’image qu’en donne la majorité des médias et des commentateurs politiques. Cette « grogne » n’est en réalité que la partie émergée d’un iceberg : celui d’une crise profonde qui fracture la société et le territoire français.

    • « Depuis samedi, nous nous sentons un peu moins seuls et un peu plus heureux »

      Avant même que nous agissions, la plupart des médias et de nombreux politiciens nous on décrit comme des gros balourds anti-écologiques qui voulaient préserver le droit à polluer tranquille. Sur quelle planète pensent-ils que nous vivons ? Contrairement à eux, nous avons les pieds sur terre. Non, nous ne réclamons pas le droit à polluer chaque jour un peu plus une planète déjà bien mal en point. Ce que nous refusons c’est ce chantage dégueulasse qui consiste à faire peser sur nos épaules la responsabilité du carnage écologique et son coût. Si la planète est dans cet état, si on n’est même pas certains que nos petits enfants y survivront, c’est pas parce que nous utilisons notre voiture pour aller au boulot mais parce que des entreprises, des dirigeants et des hommes politiques ont jugé pendant des années qu’il fallait mieux faire tourner l’économie à toute blinde plutôt que de se préoccuper des animaux qui disparaissent, de notre santé, de notre avenir.

      https://lundi.am/Depuis-samedi-nous-nous-sentons-un-peu-moins-seuls-et-un-peu-plus-heureux

    • @val_k Je comprends ton questionnement, « et à des causes qui te dépassent » est aussi sujet à interprétations. Il me semble le passage est batit sur une illusion et sur l’absence de connaissance de ce qu’est être pauvre, vraiment pauvre. Si ton enregistrement donne à débattre, ou non, je pense que c’est intéressant de le partager et que tu en exprimes les limites.

    • S’il y a plus de 300 000 fachos actifs dans l’hexagone il est grand temps de prendre son passeport et de quitter le pays. Mais tel n’est pas le cas !

      UNITÉ DE CEUX QUI COMPTENT EN CENTIMES

      CONTRE CEUX QUI COMPTENT EN MILLIARDS

      Ce qui ne passe plus c’est l’injustice, l’incohérence et l’hypocrisie.

      Car la réalité de l’année 2018 est celle-ci : Frais bancaires : +13%, Carburant : +12%, PV stationnement : +130%, Assurances : +3 à 5%, Mutuelle : +5%, Timbres poste : +10%, Carte grise : +15%, Tabac : +10%, Abonnement bus : +3%, Péage routier : +1,3%, Gaz : +7%, Forfait hospitalier : +15%, Abonnement vélib : +30%, Contrôle technique automobile : +23%, Cantine scolaire : +1 à 3%, Fioul domestique : +36%, Électricité : +17%, CSG : +21,7%....

      Quant aux retraites, c’est -1,7% et le smic : +1,2%, tandis que les salaires stagnent globalement.

      http://www.rennes-info.org/Gilets-jaunes-Syndicalement

    • Gilets jaunes : on y va ? Expansive.info
      https://expansive.info/Gilets-jaunes-on-y-va-1282

      Dresser un profil ethnique et générationnel de ce mouvement en moins d’une journée en dit long sur les capacités intellectuelles omniscientes de l’intelligenstia radicalisée pour laquelle ces initiatives sont soit directement pilotées par l’#extrême-droite, soit réactionnaires par essence donc essentiellement le terreau sur lequel l’extrême droite va se renforcer. Étant données les positions qui relèvent d’un marxisme orthodoxe éculé pour lequel le seul vrai sujet révolutionnaire est le prolétariat industriel (et la seule vraie lutte celle liée à la production ou au travail), ou pour les plus "post-modernes" le sous-prolétariat « racisé » qu’on ne cesse d’opposer aux "blancs privilégiés", il semble effectivement que ce mouvement soit du pain béni pour l’extrême droite à laquelle nous laissons, par notre mépris et distance, tout un #espace_politique à prendre.

      « Gilets jaunes », un peuple qui vient  ? Patrick Cingolani
      https://www.liberation.fr/debats/2018/11/20/gilets-jaunes-un-peuple-qui-vient_1693139

      On aura beau dénoncer la dimension d’arriération du mouvement quant à l’enjeu écologique, c’est bien l’#égalité_sociale contre l’iniquité du traitement de faveur fait aux plus riches qui est l’objet central de cette contestation.

      Gilets jaunes : des signaux alarmants, selon les renseignements, #DCRI
      http://www.leparisien.fr/economie/gilets-jaunes-des-signaux-alarmants-selon-les-renseignements-20-11-2018-7

      Radicalisation des Gilets jaunes, convergence des luttes, ou effet d’aubaine ? Observateurs et analystes peinaient à y voir clair ce mardi soir sur l’évolution de ce mouvement hétérogène et non coordonné dont chacun s’accorde sur le caractère inédit.
      Une chose est sûre : pour le ministère de l’Intérieur, le #maintien_de_l’ordre est extrêmement compliqué à organiser...

    • peut-être que ce billet de @lieuxcommuns t’as échappé @val_k

      « Gilets jaunes » : la démocratie directe en germe ?
      Le mouvement populaire en cours, qu’il le sache ou non, défie toute l’organisation de la société et récolte un mé­pris officiel à la hauteur. Le surgissement de cette colère réveille des questions enfouies depuis si longtemps que leur simple formulation effraie. Pourtant la dégradation de la situation générale est telle qu’un choix s’impose entre le chaos qui s’avance et la reconquête, lente et laborieuse, d’une souveraineté véritablement collective.

      https://seenthis.net/messages/737319
      une analyse du collectif @lieuxcommuns en + de leur impeccable #revue_de_presse


      en bonus, leblogalupus.com trouvé sur leur site.
      https://leblogalupus.com/2018/11/19/les-revoltes-du-week-end

    • "Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire »
      http://lenumerozero.lautre.net/Les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-l-histoire

      Néanmoins, ces similitudes entre des luttes sociales de différentes époques masquent de profondes différences. Je vais m’y arrêter un moment car elles permettent de comprendre ce qui fait la spécificité du mouvement des gilets jaunes. La première différence avec les « jacqueries » médiévales tient au fait que la grande majorité des individus qui ont participé aux blocages de samedi dernier ne font pas partie des milieux les plus défavorisés de la société. Ils sont issus des milieux modestes et de la petite classe moyenne qui possèdent au moins une voiture. Alors que « la grande jacquerie » de 1358 fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire.

      La deuxième différence, et c’est à mes yeux la plus importante, concerne la coordination de l’action. Comment des individus parviennent-ils à se lier entre eux pour participer à une lutte collective ? Voilà une question triviale, sans doute trop banale pour que les commentateurs la prennent au sérieux. Et pourtant elle est fondamentale. A ma connaissance, personne n’a insisté sur ce qui fait réellement la nouveauté des gilets jaunes : à savoir la dimension d’emblée nationale d’un mouvement spontané. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.

    • Gilets jaunes. Affrontements à Langueux : la rumeur [#DCRI / Parisien Libéré, ndc] de l’ultra-gauche démentie
      https://www.letelegramme.fr/france/affrontements-a-langueux-la-rumeur-de-l-ultra-gauche-dementie-21-11-201

      Les « casseurs » langueusiens n’ont aucun lien connu ou déclaré avec l’ultra-gauche. Ils n’expriment aucune accointance politique particulière, au-delà de leur intention de se frotter au système sans ménagement. Et c’est plutôt ce caractère nouveau d’une radicalité plutôt rurale, capable de se donner des moyens d’action (barre de fer, cocktails Molotov) dans une certaine improvisation, qui a fait tiquer les services de renseignement. Leur point commun : ils ont un casier. Mais là encore, pas de quoi en faire des caïds d’habitude. En témoignent les peines dont trois d’entre eux ont écopé, ce mercredi, devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. Quatre mois ferme sans mandat de dépôt pour l’un. Des peines de 4 et 6 mois de sursis assorties d’une obligation de travaux d’intérêt général pour les deux autres.

      #punks

    • @vanderling méfiance avec l’article de blog mediapart que tu mets en lien... L’auteur est un abonné qui squatte allègrement les commentaires de pratiquement tous les articles. C’est un obsédé, il a un problème : il voit des totalitarismes partout, jusqu’à l’hallucination, et fait des amalgames absolument infects.

      D’ailleurs si tu lis « l’article » en question, en gros c’est : je copie/colle des bouts d’articles de mediapart et j’en fait mon beurre (insinuations, inférences foireuses, etc.). Pas vraiment une référence le gars...

    • Quand les « gilets jaunes » dérapent...
      https://www.cgtdouanes.fr/actu/article/propos-sur-la-douane-des-manifestants-gilets-jaunes-a-flixecourt
      Les douaniers en colère (et on les comprends)

      Dans un post abject sur Facebook et des vidéos qui circulent sur tous les médias ce jour, des manifestants appartenant au « mouvement » des gilets jaunes se félicitent d’avoir traqué des migrants dans la cuve d’un camion. Ils s’enorgueillissent même de faire « mieux que la douane et de pouvoir (y) postuler, CV et lettre de motivation ». D’autres propos, absolument ignobles, ne peuvent être repris ici.

      Forts de leurs convictions racistes, ils ont préféré appeler la gendarmerie plutôt qu’une association d’entraide pour les secourir. Dans cette vidéo, les protagonistes appellent à « un barbecue géant ». Tout ceci rappelle de bien tristes et peu glorieux événements de notre histoire…mais c’est surtout un appel clair à la haine raciale.
      Est-ce donc de ce monde là que nous voulons ? Un monde de haine, de bêtise, d’ignorance, de division…
      N’oublions jamais que le racisme est un délit.

    • http://mondialisme.org/spip.php?article2714

      Alors que l’extrême gauche (voire au-delà) se pâme devant les « gilets jaunes » (le jaune étant pourtant traditionnellement dans le mouvement ouvrier la couleur des briseurs de grève) quelques voix isolées se dressent devant le consensus médiato-politique comme celle du site « Ligne de crêtes » en avançant des arguments solides. On peut ne pas être d’accord avec tout ce que contient l’article ci-dessous, mais approuver l’essentiel : non à l’union sacrée des autonomes radicaux à Marine Le Pen, en passant par Dupont-Aignan, Laurent Wauquiez, Mélenchon, Lutte ouvrière, le NPA, Besancenot et les Identitaires !
      Celles et ceux qui dénoncent Trump et Bolsonaro ne voient pas que ce mouvement des gilets jaunes repose sur les mêmes bases sociales hétérogènes qui les ont portés au pouvoir, la même confusion idéologique (dans laquelle se reconnaissent l’extrême droite et l’extrême gauche, cette dernière ayant abandonné toute ligne de classe), les mêmes moyens (les réseaux sociaux où les fascistes masqués pratiquent le dévervelage depuis des années), le même programme (en réalité supprimer toutes les conquêtes sociales, résultat de luttes collectives, au nom d’une prétendue critique radicale de l’Etat et de la défense des droits des contribuables), les mêmes théories du complot (Macron et les « banques ») et les mêmes pulsions nationalistes et xénophobes.

      YC, Ni patrie ni frontières, 23 novembre 2018.

      https://www.lignes-de-cretes.org/de-la-difference-entre-boucher-une-artere-et-creer-un-coeur

    • Cela fait plus d’une semaine qu’a débuté le mouvement des « gilets jaunes ». Ce mouvement social prend une ampleur et des dimensions inédites en France depuis de nombreuses années. C’est un mouvement dans lequel il semble difficile de s’impliquer pour une grande partie des militants révolutionnaires, syndicaux, de gauche, écolos… Bien qu’avec les jours qui passent de plus en plus de personnes et de groupes s’y investissent.

      Exploités énervés est jusqu’à ce jour resté muet sur le sujet. Comme tant d’autres nous avons pu être surpris, mais suffisamment curieux pour aller voir. Nous sommes allés sur différents blocages à Alès et ce que nous avons vu, c’est des travailleurs, des chômeurs, des retraités, des lycéens… qui en ont marre de voir leur conditions d’existence se dégrader quotidiennement, de n’avoir aucun contrôle sur les décisions, tandis qu’une minorité s’enrichit toujours plus.

      Il est certain que ce mouvement est traversé de contradictions. Il porte en lui les contradictions du temps présent. Nous pensons que c’est dans l’échange, dans la lutte, que les dépassements pourront se produire.

      https://exploitesenerves.noblogs.org/gilets-jaunes-mobilisation
      https://exploitesenerves.noblogs.org
      https://www.youtube.com/watch?v=gJV1gy9LUBg

    • Incursion en France jaunie où la colère est nourrie et exploitée
      Un article très bien documenté et qui devient indispensable tant le déni se développe chez les « camarades » qui préfèrent tenter le zbeul plutôt que se retenir en pariant, une fois encore, sur le moindre mal. A lire sur Le blog de Sauvergardons bocage : https://blogs.mediapart.fr/sauvergardons-bocage/blog/211118/incursion-en-france-jaunie-ou-la-colere-est-nourrie-et-exploitee

      Réseaux sociaux et médias ont boosté les « gilets jaunes » comme aucune lutte ne l’a jamais été auparavant. Un peu d’investigation révèle à quel point l’extrémisme de droite est dans la place donc ancré dans ce mouvement qu’on respecte parce qu’il porte du déclassement ou par culpabilité ? Pourquoi nous en sommes là ?

    • Classes d’encadrement et prolétaires dans le « mouvement des gilets jaunes »
      https://agitationautonome.com/2018/11/25/classes-dencadrement-et-proletaires-dans-le-mouvement-des-gilets-

      La « colère populaire » qui se fait entendre est un funambule sur une ligne de crête. Tout dépendra de l’abnégation de certains blocages à perdurer dans leur essence, c’est-à-dire une négation de la politique comme pratique collective, syndicale ou autonome, et à leur préférer une horizontalité confuse débouchant sur un commun plus populiste et nationaliste type M5S (malgré de réelles dissemblances) qu’émancipateur. Si c’est cette optique qui l’emporte, le fait d’investir ces espaces donnera à ces derniers une respectabilité déviant toute critique. Alors, le « mouvement » cherchera à se trouver des leaders, tendant la joue à toute une partie du spectre politique parlementaire. A l’inverse, si l’ensemble des franges du « mouvement social » (en particulier syndicales) tentent de mobiliser et de charpenter ce mouvement des gilets jaunes sur des bases saines (notamment antiracistes, comme certaines Union Locales et Fédérations le tentent actuellement), il est fort probable qu’il y ait un intérêt stratégique dans certains espaces pour structurer la contestation sur des bases classistes (prolétariennes).

      Il s’agira de dépasser les objectifs antifiscaux éloignés de notre camp social pour se focaliser dans un premier temps sur les attaques actuelles de la bourgeoisie contre les travailleurs. Cela signifie la grève générale comme premier moyen de lutte.

      La revendication du droit à la mobilité, telle qu’elle, reste bien entendu encore prise au piège dans les filets de la reproduction négociée du capital, et nous ne savons qu’une chose : dans la phase politique actuelle, seules deux perspectives se dégagent. Celle du fascisme, ou celle du communisme.

    • Retour sur le parcours d’un agriculteur star devenu « gilet jaune »
      https://labogue.info/spip.php?article302

      Il n’est pas question ici d’analyser le mouvement des gilets jaunes mais il nous a semblé important de pointer du doigt ceux qui veulent se réapproprier un « mouvement #citoyen » en prenant le masque de la respectabilité.

      Focalisons-nous donc sur l’un des organisateurs autoproclamés des « gilets jaunes » à #Limoges : Christohe Lechevallier.

    • « Gilets jaunes », la nouvelle Jacquerie ?
      26/11/2018
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/gilets-jaunes-la-nouvelle-jacquerie

      Les Gilets Jaunes, une révolte populaire ? Une jacquerie 2.0 ?

      Après un week-end de mobilisation, et alors que les blocages se poursuivent aujourd’hui dans toute la France, tentative de clarification d’un mouvement et de ses revendications, avec le grand historien de l’immigration et de la classe ouvrière Gérard Noiriel , auteur d’Une Histoire populaire de la France (Agone, 2018).

      Directeur d’études à l’EHESS, il est aussi l’auteur de Le Creuset français. Histoire de l’immigration (Seuil, 1988) et de Qu’est ce qu’une Nation ? (Bayard, 2015).

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12360-26.11.2018-ITEMA_21902640-1.mp3?track=false

    • La création d’une « délégation » de huit gilets jaunes a été annoncée ce matin dans un communiqué.
      https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/qui-a-choisi-les-huit-porte-parole-des-gilets-jaunes-que-veulent-ils_1694

      Vu la taille du morceau, très teinté brun, j’ai fais une publication spécifique de l’analyse complète de ces profils : https://seenthis.net/messages/738886

      et sinon, @mad_meg la video marche très bien si on clique sur le lien, je sais pas pourquoi la vignette déconne... et non, justement, ça n’est pas civitas, mais juste des braves gens...

    • Des gilets jaunes à ceux qui voient rouge
      https://agitationautonome.com/2018/11/22/des-gilets-jaunes-a-ceux-qui-voient-rouge

      La diversité des gilets jaunes selon les points de mobilisation a permis à tout un chacun d’y apposer son petit drapeau idéologique en ne retenant que ce qui l’arrange. Ainsi l’Action Française, le Bastion Social (ex-GUD), le Rassemblement National, Les Républicains mais aussi la France Insoumise, divers groupes trotskistes du NPA à Lutte Ouvrière, ou même des anarchistes partis répandre la bonne parole ont tous pu prétendre à la victoire et se galvaniser de la réussite toute relative de cette journée d’actions du 17 novembre – rappelons que 250 000 manifestants dans toute la France, c’est considéré comme une défaite lors d’une mobilisation syndicale, et encore ici ils ne font même pas grève.

      Quoi qu’en disent certains manifestants isolés exprimant leur ras-le-bol de façon désordonnée à des caméras en quête de déclarations choc, le mouvement s’est construit autour d’un discours poujadiste de protestation contre « les taxes » et « les impôts » qui « étouffent le peuple », ce qui est loin d’être un combat de classe (et contrairement à ce qui est avancé, près de 70 % de la hausse du prix vient des fluctuations du cours du pétrole et non pas d’une politique délibérée de l’Etat).

    • Deux sociologues dans les beaux quartiers avec les gilets jaunes
      https://www.humanite.fr/deux-sociologues-dans-les-beaux-quartiers-avec-les-gilets-jaunes-664163

      En ce samedi 24 novembre 2018, nous partons rejoindre le mouvement des gilets jaunes pour nous faire notre propre opinion. Nous pressentons que l’instrumentalisation de l’extrême droite est une manipulation de plus pour discréditer la colère des « gueux », pour reprendre une expression souvent employée par des manifestants qui se sentent dépouillés non seulement financièrement, mais jusque dans leur humanité même. Le mépris et l’arrogance d’Emmanuel Macron reviendront plus souvent dans les témoignages que nous avons recueillis que la hausse des taxes sur le carburant. Cette hausse est en réalité le déclencheur d’une colère beaucoup plus profonde, qui réunit les hommes et les femmes dans une révolte dont ils savent parler. Ils contestent la légitimité d’Emmanuel Macron à l’Élysée, son élection n’étant que le résultat du pouvoir de l’argent sur le monde politique : « Nous ne sommes pas dans une démocratie mais dans une dictature ! » « Nous allons faire en sorte que Macron ne puisse plus se présenter comme le chef du monde libre et de la démocratie. » « Plus rien n’est cohérent, on ne peut plus faire de projets. » Quant aux violences commises, notamment sur les Champs-Élysées, elles sont « la réponse à la violence de l’oppression que nous subissons chaque jour ».

      « C’est nous qui vous engraissons »
      Les gilets jaunes choisissent de manifester dans les beaux quartiers, de façon visible, avec ce jaune fluorescent comme symbole de leur chaleureuse détermination à renverser les rapports de forces, puisque « c’est nous qui vous engraissons : rendez-nous notre pognon ! », comme ils l’ont dit aux clients du restaurant de l’Avenue, à l’angle de la rue de Marignan et de l’avenue Montaigne, juste en face de chez Dior. La préfecture de police voulait les cantonner au Champ-de-Mars, qu’ils ont boudé tout au long de la journée au bénéfice des lieux de pouvoir, le plus près possible de l’Élysée.

      Pour nous deux, la confrontation entre les gilets jaunes et les clients chics de ce restaurant cher du 8e arrondissement a constitué un moment d’observation sociologique exceptionnel. Poussés par les gaz lacrymogènes, les bombes assourdissantes et les canons à eau, nous avons fui par la rue de Marignan avec le slogan repris en chœur : « Macron démission ! » Il est aux environs de 13 heures et la terrasse du restaurant de l’Avenue est pleine à craquer d’hommes et de femmes des beaux quartiers qui portent sur leur corps et leur tenue vestimentaire la douceur et la richesse d’une vie quotidienne embaumée par les pétales de roses. Les gilets jaunes encerclent la terrasse avec leur corps malmené par des conditions de vie difficiles, et ce fameux gilet jaune, symbole du prolétariat et des gagne-petit. Il n’y aura aucune violence physique mais les paroles seront franches dans cette confrontation de classe entre les premiers et les derniers de cordée. « Profitez-en, cela ne va pas durer », « Picolez car vous n’allez pas rire longtemps ! » Les femmes minces et élégantes et leurs maris en costume croisé se lèvent peu à peu pour se réfugier à l’intérieur du restaurant, « Ah bon ! alors on vous dérange ? » demande un gilet jaune. Qu’à cela ne tienne, les manifestants se collent aux baies vitrées et poursuivent leurs invectives de classe : « L’ISF pour les bourgeois ! », « Ils sont en train de bouffer notre pognon ! » C’en est trop, les clients du restaurant ferment alors les rideaux. « Ah ! vous ne voulez plus voir les gueux ? » Ceux-ci se sont peu à peu éloignés pour manifester toujours et encore leur colère.

      Colère de classe contre assurance de classe
      Nous avons été frappés par le calme des grands bourgeois et surtout par leur détermination à déjeuner dans ce restaurant, le lieu où ils avaient décidé de retrouver leurs amis et où ils avaient réservé leur table, dans un entre-soi qu’ils savaient au fond d’eux-mêmes garanti par les forces de l’ordre. Au point même que, vers 13 h 30, quelques clients faisaient la queue à l’extérieur en attendant de pouvoir bénéficier d’une table à l’intérieur. Ils ont affiché une assurance de classe qui ne doit pas présenter de faille, tant que leur vie n’est pas en danger.

      Nous avons été surpris par la reconnaissance de notre travail sur la violence des riches : « Vous avez mis des mots sur notre souffrance et tout ce que vous dites, c’est la vérité ! », « Vous êtes vraiment nos porte-voix ! » Nous avons fait des selfies, il y a eu des embrassades amicales, nous avons échangé et longuement discuté avec les personnes qui nous ont reconnus et abordés. Avant de partir pour le salon du livre de Radio France à la Maison de la radio dans le 16e arrondissement, nous avons rencontré un militant de la fédération CGT des dockers qui leur a conseillé « de rallier les gilets jaunes pour participer à ce mouvement », en disant qu’il « fallait savoir prendre le train en marche pour l’orienter et le soutenir dans ses aspects de confrontation entre les intérêts du capital et ceux du travail ».

      Notre témoignage sûrement incomplet ne se veut pas une analyse péremptoire de ce mouvement des gilets jaunes. Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur les processus de stigmatisation qui ont été mis en œuvre dès le départ afin de masquer une colère de classe en casse séditieuse d’extrême droite. Lorsque nous sommes arrivés à Radio France, la fouille de nos sacs à dos a révélé la présence de nos deux gilets jaunes, dont nous avons dû nous séparer le temps de nos dédicaces mais que nous avons récupérés à la sortie. Nous avons été accueillis par de nouveaux gilets jaunes nous annonçant leur volonté de s’en prendre aux médias publics. Ils avaient le projet d’occuper le lendemain, dimanche 25 novembre, l’esplanade devant France Télévisions.

      Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

    • Une compilation d’articles pour réfléchir autour de ce mouvement populaire ambivalent et clivant.

      Est-il possible de poser un angle de lutte de classe au sein de ce mouvement ?
      Y-a-t-il possibilité de diffuser au sein de ce mouvement des problématiques autour du genre ou des questions de racisme ?
      Comment ?
      Quels avantages le camp de l’émancipation peut-il tirer de ce moment ?
      Les fachos ont-ils déjà pris le contrôle ?
      Est-il possible de les isoler politiquement au sein du mouvement ?
      Doit-on abandonner tout espoir d’influer positivement sur le cours de ce mouvement ?
      Doit-on le combattre ?
      Comment ?

      https://bourrasque-info.org/home/chroot_ml/ml-brest/ml-brest/public_html/local/cache-vignettes/L271xH200/arton1261-1f408.jpg?1543018951
      https://bourrasque-info.org/spip.php?article1261

    • LE TEXTE que j’attendais : Gilets jaunes : questions pour ceux qui cherchent des alliances : https://carbureblog.com/2018/11/27/gilets-jaunes-questions-pour-ceux-qui-cherchent-des-alliances
      Lecture audio chez @karacole : https://archive.org/details/GiletsJaunes


      Merci @arnoferrat pour le repérage !

      /.../ Et qui va sortir gagnant de cette alliance ? Est-ce que la lutte des classes, c’est seulement entre le « peuple » et le pouvoir ? Est-ce que l’interclassisme ça n’est pas aussi une lutte des classes dans leurs alliances même ? Est-ce que le problème c’est Macron ? Est-ce qu’il faut « dégager Macron » et refaire des élections ? Et dans ce cas qui sera élu à sa place ? Est-ce que les quartiers populaires ont quelque chose à y gagner ? Est-ce que la France blanche-d’en-bas a quelque chose à y gagner ? Est-ce que les plus pauvres ont quelque chose à y gagner ? Pourquoi quand les quartiers manifestent leur colère il y a couvre-feu, alors que quand la France blanche-d’en-bas le fait elle est reçue dans les ministères ? Est-ce qu’on a jamais demandé aux émeutiers de 2005 de se choisir des représentants ? Est-ce qu’il y a seulement entre les quartiers et la France blanche-d’en-bas de l’incompréhension et de vagues préjugés hérités de la colonisation ? /.../

  • L’ambassade du Brésil en Israël sera transférée à l’Institut du monde arabe
    Jérusalem entend devenir un musée des arts du monde arabe

    Route du Rhum : tout comprendre au travail du sexe
    Paris accueille son premier festival consacré aux mots de la voile

    L’ombre de Nicolas Sarkozy porte plainte contre Laurent Wauquiez
    La veuve de Chris Cornell obscurcit l’horizon de son médecin

    Un Américain exécuté au rang d’affaire presque ordinaire
    Le procès Tron ramené sur la chaise électrique
    #de_la_dyslexie_créative

    https://slovenly.bandcamp.com/track/honey-time


    #bandcamp

  • « #Bébés_sans_bras » : « Ce n’est pas la panique, mais on voudrait être rassurés »

    Onze nouveaux cas « suspects » d’#agénésie_transverse ont été annoncés dans l’#Ain, mardi, par les autorités. Ils s’ajoutent aux sept cas déjà recensés. « Libé » est allé à la rencontre des habitants des communes concernées, qui s’interrogent sur ce phénomène.


    https://www.liberation.fr/france/2018/11/01/bebes-sans-bras-ce-n-est-pas-la-panique-mais-on-voudrait-etre-rassures_16
    #malformations #maladie

  • Marché funéraire : les prix des pratiques augmentent et les coups durs évoluent
    Allemagne : les quatre concessions qui ont fait chuter Merkel

    Jean-Luc Mélenchon : « Nous allons régler nos comptes, avec des téléphones portables »
    Florence Foresti interdit les bulletins de vote dans ses spectacles

    l’Etat annonce 14 000 places supplémentaires lors du lancement d’une fusée « Soyouz »
    L’échec du plan grand froid a été causé par une « déformation » de l’assemblage d’un capteur d’hébergement

    Laurent Wauquiez va en Grèce pour dénoncer la crème solaire
    Un archipel du Pacifique bannit la crise migratoire pour sauver son corail
    #de_la_dyslexie_créative

  • Une explosion de naissances de bébés sans bras dans l’Ain, un hasard ?
    https://www.francetvinfo.fr/france/auvergne-rhone-alpes/ain/une-explosion-de-naissances-de-bebes-sans-bras-dans-lain-un-hasard_2958

    Une fréquence qui a alerté Emmanuelle Amar, épidémiologiste, elle travaille pour le Remera, une structure qui recense les malformations dans la région. Dans cette zone géographique, c’est 58 fois plus que la normale, selon les résultats de son enquête. “On a interrogé toutes les mères avec un questionnaire très poussé sur leurs habitudes de vie. Le seul point commun c’est que toutes ces femmes vivent en zone rurale au milieu des champs ».

    Fin 2014, l’épidémiologiste transmet son rapport aux autorités de santé. Deux ans plus tard, Santé Publique France répond en contestant la méthologie et précise : “Compte tenu de la nature du problème détecté et de ses répercussions sociétales, en termes de craintes des populations concernées, une vigilance renforcée semble nécessaire”.

    Une vigilance renforcée, mais plus par l’équipe du Remera. Après 45 années d’existence, la structure pourrait disparaître. Les subventions publiques lui ont été coupées : “Les conséquences sont très simples, c’est la fin de la surveillance des malformations, c’est à dire clairement la fin de l’alerte aussi », regrette Emmanuelle Amar.

    • https://www.humanite.fr/sante-le-mystere-des-bebes-sans-main-reste-entier-661724

      L’histoire commence en 2011, dans la petite commune de Druillat, dans l’Ain. Le Remera, registre chargé de repérer les malformations congénitales dans quatre départements (Rhône, Loire, Isère et Ain) de la région Rhône-Alpes, met au jour plusieurs cas d’« agénésie transverse des membres supérieurs ». En clair, des bébés nés sans une main ou sans une partie de l’avant-bras. Au total, sept familles résidant dans un rayon de 17 km autour du village connaîtront pareille mésaventure entre 2009 et 2014, un chiffre cinquante-huit fois supérieur à la moyenne nationale, alerte alors le registre. Depuis, deux autres territoires ont été reconnus comme abritant ce que la communauté scientifique appelle un « cluster », soit une accumulation de cas inhabituels : Mouzeil (2 000 habitants, Loire-Atlantique), où trois cas sont relevés en deux ans, et Guidel (11 000 habitants, Morbihan), où quatre cas ont été rapportés en trois ans.

      Des malformations vécues très douloureusement par les familles, d’autant que ce phénomène reste sans explication. Maman de Léo, 7 ans, atteint de malformation, Mélinda Mostini, une habitante de Guidel, attend toujours un début de réponse. « Après la révélation des cas, on a eu la visite d’un médecin qui nous a posé une multitude de questions sur nos habitudes alimentaires, notre façon de consommer les médicaments ou encore les produits d’entretien, a-t-elle raconté à France Info. Résultat : il n’y avait aucun facteur commun aux familles » concernées sur la commune. « On se pose la question de savoir si ça peut être environnemental », en lien avec « les engrais, les pesticides », à quelque chose « qui s’est peut-être passé à cette période sur la commune », poursuit-elle.

      Des autorités sanitaires trop passives depuis plusieurs années
      Pas sûr que la journée de jeudi l’ait fait avancer sur le chemin de la vérité. Amenée à communiquer sur le sujet, Santé publique France (SPF), l’agence nationale créée en 2016, n’a pas apporté plus de lumière sur le pourquoi de ces malformations. Pis, si ses investigations ont validé l’existence d’un « excès de cas (…) pour la Loire- Atlantique et la Bretagne », elles ont en revanche infirmé tout problème spécifique dans l’Ain. « L’analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale », assure le rapport. Autrement dit : circulez, y a rien à voir à Druillat ! Une conclusion qui met en colère Emmanuelle Amar, la directrice générale du Remera, qui ferraille depuis plusieurs années contre la passivité des autorités sanitaires sur le sujet. « Le rapport sur l’Ain cumule erreur et triche manifeste. Erreur sur les taux de prévalence nationaux, qui sont faux, et triche sur la période analysée. Nous avons relevé sept cas entre 2009 et 2014, mais le rapport retient la période 2000-2014, ce qui change tout. Visiblement, ces gens n’apprécient pas que nous ayons tiré la sonnette d’alarme », s’insurge la responsable de la structure associative, dont l’existence dépend directement des subventions.

      « Sans subventions, fin décembre, on ferme »
      Or celle-ci se trouve directement menacée. Il est parfois plus simple de casser le thermomètre que d’essayer de faire baisser la température… La région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez, a décidé en 2017 de supprimer l’intégralité de son versement de 100 000 euros au Remera, soit un peu moins de la moitié de son budget. Et, depuis le mois de janvier 2018, ce sont les Hospices civils de Lyon qui avancent les salaires des six permanents de l’association, faute de subvention étatique. « Ils n’ont pas reçu un centime de Santé publique France et m’ont annoncé que, au 31 décembre, on serait contraint de fermer et de licencier tout le monde », s’inquiète Emmanuelle Amar. Jeudi matin, François Bourdillon, le directeur général de SPF, a tenté de rassurer sur la poursuite du soutien à cette structure. « Il n’a jamais été question d’arrêter notre financement », a-t-il promis, évoquant aussi la création d’une fédération nationale des six registres existants (Bretagne, Paris, Antilles, Réunion et deux en Auvergne-Rhône-Alpes) pour disposer d’une base de données commune. « Si ce financement se concrétise, tant mieux. Mais avec le retrait de la région, on aura du mal à tenir malgré tout », relativise Emmanuelle Amar.

      Alexandre Fache

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