person:vaut mieux

  • J’ai travaillé à OnVautMieuxQueca – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2017/03/14/jai-travaille-a-onvautmieuxqueca

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais me présenter, car il y a peu de chance que vous me connaissiez.

    J’ai travaillé approximativement 7 années dans des #entreprises au #management inhumain ou dans des métiers intrinsèquement difficiles. J’ai été agent d’entretien, j’ai travaillé dans plusieurs usines d’agroalimentaire et j’ai enfin travaillé en restauration rapide où je suis restée plusieurs années durant mes #études. (...)

    Le monde du travail déconne, et plus que sévèrement.

    J’en ai pris conscience la première fois à l’#usine, j’étais alors #intérimaire et nous travaillions dans le froid, assis, à faire des gestes répétitifs. Le boulot était parfaitement insensé évidemment, comme c’est souvent le cas à l’usine. Nous avions une seule pause repas sur huit d’heure de travail, aller aux toilettes était mal vu. Un jour, une ancienne ouvrière nous a dit que nous avions le droit à une autre pause, pour nous réchauffer notamment. On nous l’avait sciemment caché…

    Mes autres expériences n’ont fait que confirmer que ce statut d’esclave et le summum a été atteint en #restauration_rapide. Je n’ai pas besoin de vous raconter, la catégorie fast food décrit en détail tout ce que j’y ai vécu, à travers les propos de dizaines d’autres équipiers de tout bord, de toute la France. Et pareil dans tant d’autres domaines, pour tant d’autres statuts ou métiers… Le harcèlement comme mode de management, l’aliénation en un point inimaginable où chacun des mots, des microgestes est dicté par une norme, qui, si elle est bafouée, mérite une engueulade salée, parfois des insultes, souvent du mépris. Bienvenue en enfer.

    #travail #précaires

  • Venir 45 minutes en avance, et repartir 1h30 après l’heure parce que la charge de travail est trop importante. – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2016/08/31/venir-45-minutes-en-avance-et-repartir-1h30-apres-lheure-parce-que-la-ch

    Bonjour, je suis actuellement dans un processus de reconversion. Infirmière depuis 2013, j’ai décidé de tout lâcher, après qu’on me rappelle constamment sur mes repos, après avoir enchaîné les contrats précaires en espérant décrocher le sésame, le CDI, mais jamais.

    Pour ne pas pénaliser les patients, on reste 1h à 2h de plus par jour en service (venir 45 minutes en avance pour préparer les perfusions parce qu’il y en a trop, et repartir 1h30 après l’heure parce que la charge de travail est trop importante – ce ne sont que des exemples). Et le pire, les médecins, qui nous démontent psychologiquement, qui nous traitent comme des moins que rien. Mais nous c’est rien, ils traitent les patients de la même façon qu’ils nous traitent nous. Les surnoms dégradants donnés aux patients. Le sous effectif dans les maisons de retraite : la maltraitance n’est pas si rare malheureusement.

    Et quand on dénonce aux supérieurs ? « Bah oui mais je suis obligé (e) de le/la garder, on n’arrive pas à recruter ».

    Ho et parlons du manque de matériel, parfois même plus de gants de toilette ou de serviettes pour faire la toilette des patients, et ce, toutes les semaines. Tout ceci n’est qu’un échantillon du quotidien du métier d’infirmière.
    Alors à quoi bon continuer à vouloir prendre soin des gens, si on n’en a pas les moyens ? J’ai décidé de changer de voie, je pars dans un domaine qui me passionne depuis des années, et je vais prendre soin de moi.

    J’ai 26 ans et déjà un burnout à mon actif.

  • Tu voulais faire quoi quand tu seras grand ? – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2016/08/29/tu-voulais-faire-quoi-quand-tu-seras-grand

    http://i0.wp.com/www.onvautmieux.fr/wp-content/uploads/2016/05/couverture-definitive-1-e1468353710286.jpg?resize=740%2C801

    Bonheur et précarité :
    Je dois montrer que je suis malheureuse. Je sourirai quand j’aurai retrouvé un emploi. Sinon, c’est indécent.

    Comment concilier pauvreté et bonheur ?
    En entrant dans ce que je croyais être la vraie vie, la vie « active », après un bon parcours scolaire, mon but était d’éviter coûte que coûte la case chômage. L’échelon terrifiant juste avant la rue.
    Je voulais m’intégrer, participer à l’aventure sociale. C’était ça devenir adulte.

    J’étais prête à faire de nombreux sacrifices. Au début, pour y arriver.
    J’ai renié mes valeurs morales, ma propre estime, ma dignité. J’ai gardé le silence pour des salaires qui ne me sauvaient que du chômage. J’ai accepté des tâches absurdes, des horaires indéfinis, des douleurs dans le dos, aux jambes, aux mains, des remarques insultantes, des manquements aux droits fondamentaux… dans l’espoir de vivre mieux. Après.
    L’ennui, c’est quand cet après n’arrive pas. Je pensais que tout cela me permettrait d’acquérir de l’expérience. Je devais garder au moins un pied dans la vie professionnelle, ne pas trouer mon CV. Patience, c’était juste en attendant de trouver un emploi qui correspondrait à mes ambitions… En attendant qu’une place se libère ou se crée. Tant que cet espoir tenait, j’acceptais tout et n’importe quoi. Docilement.

    Et puis arrive la fin du dernier contrat précaire. Et puis arrive le chômage tant redouté.
    S’inscrire. Même pas la peine d’en parler à mes proches. Le chômage, on le sait bien, c’est pour les perdants. C’est un échec, moi je n’échoue pas. Je vais me battre. Me lever avant tous les autres, être la première à entrer dans l’agence de recherche d’emploi(s) quand les portes s’ouvriront le matin. Sauter sur les journaux et leurs petites annonces, piquer leurs jobs aux étudiants, traquer les offres sur internet.
    J’ai envoyé des centaines de CV (lettres de motivation écrites à la main, j’ai usé la photocopieuse de l’ANPE, le tout moyennant le prix du timbre), répondu à des annonces dont j’espérais secrètement n’avoir jamais aucune réponse (comme hôtesse de bar en tenue légère !), osé des candidatures spontanées, passé des épreuves écrites et orales, patienté dans des files interminables pour un entretien d’embauche…
    Il y a une place pour moi dans la vie active. J’ai bien travaillé à l’école, je veux ma place.
    Ah, mais ce n’est pas si simple ! L’accès à cette place est une épreuve, un travail à part entière. Alors, je m’y consacre.
    A la fin du mois, je m’en sors… A la fin du mois prochain… Du mois encore prochain…
    J’ai revu mes ambitions à la baisse, un smic à temps plein en CDI dans n’importe quel domaine, un mi-temps, un quart-temps, un CDD.
    J’avais l’impression de faire mon maximum. Mais non. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

    Pourtant, je le sais, tout le monde le sait, c’est répété en boucle par les politiques, les médias, les gens : « Des emplois, il y en a plein. »
    La légende est tenace.
    « Si vous ne trouvez rien, c’est parce que vous manquez de volonté. Ou vous n’êtes pas efficace. Pas de panique ! Des solutions existent ! »

  • Le jeu vidéo, une industrie fun – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2016/06/23/le-jeu-video-une-industrie-fun

    Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en informatique, j’ai travaillé depuis un certain nombre d’années dans l’industrie du jeu vidéo. Cette industrie est la première industrie du divertissement en termes de chiffres d’affaire, loin devant le cinéma. Ce chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter, d’années en années, crise ou non. En 2015, en France, le domaine a obtenu une croissance de 6% alors que le spectre de la crise touche tous les autres secteurs (source).

    Je suis passé par plusieurs entreprises et voici un recueil des pépites que j’ai pu observer directement ou que j’ai subi moi-même :

    – On ne paie pas bien, mais il y a la passion (=> mon salaire différenciait de 1000 euros brut d’écart par mois, par rapport à un collègue avec le même diplôme mais parti dans un autre secteur).

    – Il ne faut pas compter tes heures, sinon cela montre que tu n’es pas motivé.

    – Lors d’un entretien d’embauche : « Ici on paie les heures supplémentaires ». Effectivement, dans beaucoup d’entreprises du secteur, ce n’est pas le cas.

    – « Nous n’avons pas de convention collective » : Il n’y pas de convention collective du jeu vidéo car il n’y a pas assez de salariés du jeu vidéo, pourtant, le jeu vidéo est un logiciel et à ce titre, le secteur devrait être rattaché à la convention collective du Syntec.

    – « Ici, les salaires n’ont pas augmenté depuis 10 ans. La seule fois où j’ai été augmenté c’est parce que j’ai été promu. »

    – Le CDD sert communément de période d’essai, quand ce ne sont pas des contrats pire encore comme le Contrat à Durée Déterminé d’Usage.

    J’ai travaillé pour 5 entreprises différentes, et pour l’instant, aucune ne respecte à la fois le code du travail et est conventionné. Toutefois, ce ne sont pas les studios de développement que je blâme mais les éditeurs. Ceux-ci fixent les prix en faisant jouer la concurrence entre la multitude de petits studios français. Certains se voient contraints d’accepter des contrats à perte pour retarder l’échéance et donc sauvegarder les emplois. Beaucoup de studios de développement de jeux vidéo, en France, survivent grâce aux crédits d’impôt (donc l’Etat et donc nous tous) et autres subventions de « recherche ». Mais quid des retombées de cette croissance qui n’en finit pas d’atteindre des plafonds ?

  • « Je veux être sûre que vous ne faites pas la comédie » – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2016/06/06/je-veux-etre-sure-que-vous-ne-faites-pas-la-comedie

    J’étais assez pâle et le choc me faisais trembler, surtout que les compresses recommençaient à se remplir de sang. Elle me regardait avec une certaine suspicion, a pris un ciseau et s’est mise et ré-ouvrir le pansement provisoire pour, je la cite, « être sûre que vous ne faites pas la comédie« , « comprenez, des fois, les salariés abusent et inventent n’importe quoi pour rentrer chez eux. » Bon, elle s’exécute, enlève le pansement provisoire. L’hémorragie reprend. Elle me regarde, me dit « vous pouvez rentrer chez-vous » et s’en va, me laissant là.

    #travail #santé #accident_du_travail

  • Le collectif OnVautMieuxQueCa n’a publié aucun #livre ! – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2016/04/27/le-collectif-onvautmieuxqueca-na-publie-aucun-livre
    http://i2.wp.com/www.onvautmieux.fr/wp-content/uploads/2016/03/cropped-onvautmieuxqueca.jpg?fit=512%2C512

    Mercredi 27 avril sort dans vos librairies et sur internet, un livre intitulé #OnVautMieuxQueCa édité par Flammarion. Le collectif OnVautMieuxQueCa n’est pas à l’origine de ce livre et a pris connaissance de son existence très exactement le mardi 26 avril dans l’après-midi, par le plus grand des hasards. Le collectif n’a été ni consulté, ni mis au courant de la sortie de cet ouvrage.

  • J’ai démissionné au bout d’un an, j’avais perdu 10 kilos. – On Vaut Mieux Que Ca
    http://www.onvautmieux.fr/2016/03/28/jai-demissionne-au-bout-dun-an-javais-perdu-10-kilos
    http://i0.wp.com/www.onvautmieux.fr/wp-content/uploads/2016/03/petit-boulot-grandes-souffrances.jpg?fit=860%2C572

    Alors quand nos dirigeants auront passé du temps à chercher du travail, à revenir chez les parents morts de honte de ne même pas pouvoir payer un loyer en attendant de trouver autre chose, quand ils auront plongé les mains dans la crasse en gardant le sourire (pour l’image de la boîte), quand ils rentreront chez eux le soir perclus de douleur, en se rendant compte qu’il faut encore étendre le linge, faire à manger et faire le ménage, alors qu’ils n’auront qu’une envie, c’est d’aller se coucher parce que le lendemain, il va falloir recommencer, là, j’écouterais peut-être leurs décisions quant à NOTRE avenir. #OnVautMieuxQueCa