Je me permets de répondre @tintin, non, aucun équivalent, mais c’est pas la peine de chercher, en France, il n’y a pas de maltraitance sexiste, tout va bien au pays des droits de l’Homme ou l’abc de l’égalité a été retiré des écoles suite aux plaintes des extrémistes cathos de merde antigenre moncul.
Ou à St Cyr on apprend à mépriser les femmes.
Dans tous les cas, la prise en charge des victimes est nulle, ne va pas penser qu’ils puissent y avoir des causes puisque les effets ne sont même pas considérés.
Je suis très très en colère.
Dimanche dernier j’ai accompagnée durant 3h une femme qui venait de se faire taper dessus, elle pleurait dans la rue quand je l’ai rencontré.
Son histoire était banale : régulièrement abusée sexuellement, 2 enfants retirés pour être placés, persuadée que c’était de sa faute ou qu’il lui aurait fallut trouver un homme pour la protéger.
Une catastrophe ambulante de 30 ans, nourrie à l’éducation française blanche (je dis ça parce qu’à un moment elle a tenu des propos racistes) demandant à Dieu de lui venir en aide (J’ai juste glisser à un moment que Dieu aussi était un homme et qu’elle ferait bien de s’en méfier) et s’excusant de pleurer.
Je veux qu’elle se fasse aider par des professionnels ou par des proches, je lui explique que je n’ai pas les compétences.
Il n’y a que 3 choix pour lesquels je peux agir, soit hopital, police ou je la mets dans le train pour qu’elle retrouve sa famille. Il faut absolument qu’elle trouve un endroit de protection, mais elle n’en connait pas. Il l’a frappé chez elle, pourtant jusque là il était gentil, il l’a aussi menacé, entre autres de tout révéler à sa famille, et l’a insulté.
La voiture de police qui passe dans la rue ne s’arrête pas quand une passante se met à courir après pour demander de l’aide.
Nous décidons d’aller au commissariat, à pied, le seul ouvert le dimanche … Le policier à l’entrée filtre les demandes de dépôt de plaintes dehors, devant d’autres personnes, il lui demande si ce sont des violences conjugales, elle répond qu’elle n’est pas mariée (…). J’aimerai qu’elle soit accompagnée chez elle pour récupérer son portable et quelques affaires. Il me dit : nous n’avons pas les moyens d’organiser une escorte, qu’elle retourne chez elle seule et si il l’embête encore, elle téléphonera et nous viendrons.
Aucun soutien, aucun accueil, une heure d’attente, elle a peur, elle veut partir.
J’appelle une voisine en urgence, elle gère une asso de femmes battues, (ah mais moi je ne suis pas une femme battue, non, non, t’inquiète, ça s’appelle comme ça juste pour le fun) La voisine m’indique qu’en urgence malheureusement il n’y a que le 115 qui la mettra à l’abri. 1/2h à attendre le 115, pas de réponse.
Elle est appelé à l’intérieur du commissariat pour aller porter plainte, je la laisse, suis épuisée, impuissante, lasse et en colère politique. Le lendemain il parait qu’elle va mieux, jusqu’à la prochaine fois, oui.
Voila, tout cela est banal ici.
Il n’y a pas de victimes puisqu’elles ne sont pas prises en charge, alors elles n’existent pas et #toutvabien.
Mais aussi, je constate les dégats d’une éducation à la soumission aux normes de domination qui font que cette femme est absolument empêtrée dans une histoire où elle est laissée seule et qui va replonger constamment dans des problématiques équivalentes. Ça s’appelle une névrose, ça s’appelle la violence, le masochisme, la revictimisation, la femme, l’homme. C’est banal par sa dichotomie, l’un frappe l’autre et personne ne fait rien parce que c’est la #NORME.