• Conor Kostick et Vladyslav Starobubtsev : Un dialogue irlando-ukrainien

    Quels étaient les défis auxquelles vos nations respectives étaient confrontées ?
    CONOR KOSTICK
    L’Irlande a été la première colonie de l’empire britannique. Tout au long des 18e et 19e siècles, le contrôle britannique sur l’Irlande a été exercé avec une brutalité considérable : répression de la religion catholique pratiquée par la majorité des Irlandais, interdiction de l’usage du gaélique, la langue irlandaise, exclusion de la majorité du peuple irlandais de la vie publique et du pouvoir politique. Sur le plan économique, la Grande-Bretagne a empêché toute émergence d’une industrie irlandaise, à l’exception du Nord-Est du pays. Dans les années 1847-1853, elle a conduit le pays à une famine – qui aurait pu être évitée – qui a fait passer la population irlandaise, par la mort et l’émigration, de plus de 8 millions à 3 millions.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/08/conor-kostick-et-vladyslav-starobubtsev-un-dia

    #international #irlande #ukraine

  • L’#urbicide : nouvelle dimension de la #guerre

    Le mot n’apparaît pas dans le dictionnaire. Il n’est pas non plus mentionné par le droit international. Pourtant, le terme est de plus en plus mobilisé pour parler de la guerre à #Gaza ou en #Ukraine. L’urbicide, littéralement le #meurtre_des_villes, est une nouvelle dimension de la guerre.

    L’urbicide, littéralement le meurtre des villes, c’est l’#annihilation d’une ville pour détruire un #symbole. #Gaza, #Marioupol, #Alep, #Hiroshima, #Dresde ou #Guernica, chaque guerre à sa “#ville_martyre” qui la résume, qui synthétise son horreur.

    Et si le mot vient d’un roman de science-fiction des années 60, s’il a pris son sens contemporain avec la #guerre_de_Yougoslavie, j’y reviendrai, les exemples antiques sont peut-être ceux qui nous renseignent le mieux sur la nature et le sens profond de l’urbicide : faire disparaître l’ennemi.

    Deux exemples, l’un grec, l’autre romain. En Grèce, Isocrate raconte comment Thèbe souhaite “rendre invisible” la ville de #Platée. Platée très connue alors pour sa victoire retentissante contre l’empire perse. Comment il s’agissait pour Thèbes de procéder à l’#effacement de la cité, et donc de son #existence_politique : Personne ne devait se souvenir de son passé.

    Autre exemple, Romain celui-ci, plus marquant peut être : c’est #Carthage. L’histoire est bien connue. Rome décide de raser Carthage au sol, et la légende raconte que le sol de la ville est stérilisé avec du sel et labouré afin que plus rien n’y repousse. La ville n’est pas l’objet de la guerre, mais bien le moyen d’annihiler symboliquement son adversaire. Un espace où mettre en scène sa victoire à venir et la négation de son ennemi ;

    D’ailleurs cette #mise_en_spectacle est au cœur des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, à Guernica, à Dresde, à Hiroshima, c’est avant tout la #puissance_militaire qui est mise en avant dans la #destruction de la ville. Elle devient le #paysage, le théâtre de la guerre.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-la-source/l-urbicide-une-nouvelle-dimension-de-la-guerre-5470618
    #disparition #destruction #destruction_totale #urban_matters
    #podcast #audio

  • Discrimination : comment l’Ukraine soutient (ou pas) ceux qui « ne s’intègrent pas sur le marché du travail »

    Les mères célibataires et les personnes à quelques années de la retraite sont parmi les moins compétitives sur le marché du travail en Ukraine. Bien que le droit du travail interdise la discrimination fondée sur l’âge et la situation matrimoniale, de nombreux employeurs refusent de les embaucher. Afin d’améliorer la situation de cette catégorie de travailleurs, certaines collectivités territoriales lancent et mettent en œuvre des mesures de soutien supplémentaires. Par exemple, elles créent des emplois spécifiques pour les mères célibataires, organisent des coopératives où les personnes peuvent travailler indépendamment de leur âge ou de leur statut matrimonial, et agissent en tant qu’intermédiaires avec les employeurs. Dans cet article, nous décrivons plus en détail les difficultés rencontrées aujourd’hui par les groupes vulnérables pour trouver un emploi, ainsi que les mesures prises pour les soutenir.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/06/discrimination-comment-lukraine-soutient-ou-pa

    #international #ukraine

  • Violations à grande échelle et systématiques des droits des Ukrainiens dans les territoires occupés

    Le rapport de la mission de l’OSCE publié hier fait état de violations à grande échelle et systématiques des droits des Ukrainiens dans les territoires occupés. Cela fait partie d’une stratégie délibérée visant à intimider et à réprimer la population ukrainienne.

    La détention illégale de civils viole non seulement les droits humains fondamentaux, mais constitue également un outil de pression militaire et psychologique. De telles actions des occupants rappellent les temps sombres de la répression stalinienne, lorsque la peur servait d’outil de contrôle.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/04/violations-a-grande-echelle-et-systematiques-d

    #international #ukraine

  • Témoignages de deux infirmières ukrainiennes au congrès de l’Union syndicale Solidaires

    La guerre en Ukraine dure depuis plus de deux ans. Le personnel médical joue un rôle important, notamment en première ligne et dans les villes de la zone de front. De nombreux et nombreuses membres de Sois comme Nina se trouvent actuellement dans la zone de guerre. Au péril de leur vie, ils et elles sauvent celle des soldats et des civil∙es.

    Nous avons édité un document sur activités qui est à votre disposition, mais aujourd’hui je vous parlerai brièvement de certains et certaines de nos collègues qui ont consciemment changé leur blouse blanche pour un uniforme militaire. Leur témoignage direct est important.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/03/temoignages-de-deux-infirmieres-ukrainiennes-a

    #international #ukraine

  • Un militaire-syndicaliste au forum social du 28 avril

    Outre des travailleurs de diverses industries socialement importantes, notre Forum social « Protection des droits du travail dans le contexte de la défense de l’Ukraine » du 28 avril a été rejoint par le militaire et président du comité central du syndicat pan-ukrainien « Solidarité populaire » Oleksiy Klyashtorny. Dans son discours, il a exposé sa vision des défis actuels en matière de droits et de libertés des travailleurs en Ukraine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/23/sous-luniforme-tu-restes-un·e-citoyen·ne/#comment-60840

    #international #ukraine

  • London protesters block transfer of asylum seekers to #Bibby_Stockholm

    Dozens of demonstrators in #Peckham surround coach, preventing it from taking people to barge in Dorset.

    Hundreds of protesters have blocked an attempt to collect asylum seekers from a London hotel and take them to the Bibby Stockholm barge.

    Arrests were made as police waded into the crowd blocking the road near a Best Western hotel in Peckham. It was not until 3pm, seven hours after it turned up, that the coach sent for the asylum seekers was able to leave the area – without asylum seekers onboard – and a number of police vans carrying protesters who had been detained were also able to leave.

    The home secretary, James Cleverly, condemned the protesters and said they “will not … deter us from doing what is right for the British public”. But the scenes illustrated the challenges the government may yet face when it comes to carrying out deportations to Rwanda.

    It emerged on Thursday that the Home Office was abandoning plans to move asylum seekers in Margate to the Bibby Stockholm in the wake of protests there.

    Meanwhile, Humza Yousaf, Scotland’s outgoing first minister, denounced the Home Office’s “inhumane” and “cruel” detention raids on asylum seekers and urged the UK government to scrap the policy.

    At least eight asylum seekers living at the Best Western were told a week ago that they would be collected on Thursday morning and relocated to the Bibby Stockholm, moored at Portland in Dorset. The coach was expected to collect other passengers along the way, but it was blocked in when it was surrounded by protesters after pulling in at a bus stop at about 8am.

    At least one person received medical attention when they were knocked to the ground after police moved in at about 12.30pm.

    The people due to be removed were said to include teenagers attending colleges in the area. A number of men staying at the hotel said they feared the conditions that would await them on the Bibby Stockholm, where an Albanian man named Leonard Farruku died last year in a suspected suicide.

    One said: “We are also concerned this is happening at the same time as the government’s Rwanda plans have gone through. But it’s encouraging to see this sort of support.”

    The Metropolitan police’s deputy assistant commissioner, Ade Adelekan, said officers engaged with protesters at the scene and warned them they could be arrested.

    In Edinburgh, Yousaf told MSPs during first minister’s questions: “I deplore the inhumane Home Office enforcement action that we have seen. Detaining people to forcibly remove them to Rwanda is cruel, and punishes some of the most vulnerable in our society.”

    Yousaf was asked by the SNP MSP Karen Adams about the Guardian’s report on Sunday that the Home Office was to start detaining asylum seekers for forced deportation to Rwanda.

    He said: “At times like this, we all have an obligation to just step back. Actually think about what’s going on here, in a country, the UK, where those who flee persecution, war or extreme poverty, come to our shores.”

    Figures released on Thursday undermined Rishi Sunak’s claims that his Rwanda plan was working by putting off asylum seekers from trying to reach the UK. They showed that 711 people arrived by boat on Wednesday, more than half of the number who crossed during the whole of May last year, and a record for a single day since September.

    One of the coordinators of the protest in Peckham, Kojo Kyerewaa, of Black Lives Matter, said: “Our friends who are at a Home Office hotel got notification that they were going to be taken to the Bibby Stockholm today.”

    He said they were given a week’s notice and that “because of the bonds and relationships they’ve got in the community, we were made aware of that and organised a discreet action … so that they would not be abducted and taken away”.

    Kyerewaa said the protest was inspired by a similar one in Margate last week, where a coach was prevented from taking 22 asylum seekers to the barge.

    “We know that the residents don’t want to leave and we know that the Bibby Stockholm is a dangerous place to put anyone. It’s unsanitary and one person has taken their own life being there and there’s been multiple attempts of suicide by people told that they’re going to the Bibby Stockholm,” he said.

    The action is believed to be the first of its kind in London since 2022, when protesters gathered for hours to block a van transporting a man arrested for immigration offences.

    Some of those organising the action were from Black Lives Matter and the Southwark and Lambeth Anti-Raids network, while others were understood to be friends in the community, including those who taught the asylum seekers English at college.

    A Home Office spokesperson said: “This behaviour is intimidatory and aggressive. As part of our commitment to significantly reducing the use of hotels, asylum seekers are being moved into alternative accommodation to reduce costs on the taxpayer.

    “We have returned 150 hotels to local communities and we work closely with accommodation providers to manage the exit process in a way which limits the impact on local authorities and asylum seekers.”

    https://www.theguardian.com/uk-news/article/2024/may/02/london-protesters-block-coach-peckham-asylum-seekers-bibby-stockholm

    #résistance #UK #Angleterre
    via @karine4

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    ajouté à la métaliste sur le Bibby Stockholm :
    https://seenthis.net/messages/1016683

  • L’étau se resserre autour des exilés ukrainiens en âge de combattre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/29/l-etau-se-resserre-autour-des-exiles-ukrainiens-en-age-de-combattre_6230650_

    L’étau se resserre autour des exilés ukrainiens en âge de combattre
    Une décision « juste ». C’est ainsi que le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a justifié l’ordre qu’il a donné, mardi 23 avril, de suspendre temporairement toutes les activités consulaires concernant les Ukrainiens en âge de servir dans l’armée. Le pays, qui manque cruellement de soldats pour aller combattre, ne délivrera plus de passeport aux hommes de 18 à 60 ans exilés à l’étranger, sauf exception. Seules les « cartes d’identité pour rentrer en Ukraine » sont maintenues. « Cette décision est purement politique », fulmine Vlodymyr Dovhan, un informaticien rencontré devant le consulat d’Ukraine à Varsovie.
    Arrivé en Pologne avec sa femme et sa fille le 23 février 2022, à la veille de l’invasion russe, cet Ukrainien estime que « ce n’est pas ça qui va faire revenir les Ukrainiens résidant en Pologne. Ma fille parle déjà polonais et se sent très bien ici. Quant à moi, j’[y] ai monté mon autoentreprise. »Les restrictions annoncées, dont les modalités sont encore peu claires, visent à empêcher les Ukrainiens de « se soustraire à l’obligation de résoudre la question de l’enregistrement militaire », selon Kiev. Une façon de faire pression sur les dizaines de milliers d’hommes qui ont fui le pays après l’attaque russe afin de les inciter à revenir et à participer à l’effort de guerre. « Dans le contexte de l’agression à grande échelle de la Russie, la priorité absolue est de protéger notre patrie de la destruction, a justifié Dmytro Kuleba. Voilà à quoi cela ressemble aujourd’hui : un homme en âge de combattre est parti à l’étranger, a montré à son Etat qu’il ne se souciait pas de sa survie, puis il vient et veut recevoir les services de cet Etat. Cela ne marche pas comme ça. Notre pays est en guerre (…) Vivre à l’étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers la patrie. »
    L’interdiction est censée se poursuivre jusqu’à la clarification des dispositions de la loi sur le renforcement de la mobilisation, qui entrera en vigueur le samedi 18 mai. Celle-ci vise à durcir les punitions pour les récalcitrants, et abaisse l’âge de la mobilisation de 27 à 25 ans. La suspension des services consulaires ne s’applique pas aux personnes déjà autorisées à franchir la frontière en vertu de certaines exceptions, comme un handicap ou l’accompagnement d’orphelins.
    Cette mesure suscite une vague d’inquiétude et de colère. En Pologne, des centaines d’Ukrainiens se sont aussitôt pressés devant le consulat. Un incident technique survenu le jour même a ajouté à la panique. « Le ministère ukrainien des affaires étrangères a précisé que les services consulaires seraient à nouveau disponibles à ceux qui auront mis à jour leurs informations militaires, souligne au Monde Oksana Pestrykova, coordinatrice du centre de soutien de La Maison ukrainienne à Varsovie, une ONG venant en aide aux Ukrainiens de la diaspora. Mais les Ukrainiens de Pologne redoutent qu’une fois ces informations transmises, ils reçoivent des documents les obligeant à rejoindre l’armée. »
    La Pologne compte plus de 952 000 réfugiés ukrainiens enregistrés, dont 16 % d’hommes en âge de servir dans l’armée, soit plus de 152 600, selon les chiffres des Nations unies pour les réfugiés. Oksana Pestrykova ne se dit pas surprise par la suspension des services consulaires, car « l’Ukraine est en guerre et l’opinion publique ne voit pas d’un bon œil les hommes en âge de se battre qui se trouvent à l’étranger ». La majorité des Ukrainiens vivant en Pologne sont encore domiciliés en Ukraine. Or « la conscription est un devoir, et tout citoyen qui ne se présente pas à une convocation dans les temps enfreint la loi, ajoute-t-elle. Ce qui est problématique, en revanche, c’est que les Ukrainiens qui se trouvaient en Pologne avant 2022, qui travaillent légalement et ont une famille dans le pays, soient perçus comme des personnes qui violent la loi ».(...) La Pologne et la Lituanie se sont déclarées prêtes à aider Kiev à faire revenir les hommes expatriés en âge de combattre. « Cela ne m’étonne nullement que les autorités ukrainiennes fassent tout pour envoyer des soldats sur le front », a déclaré le ministre polonais de la défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz. Interrogé pour savoir si son pays répondrait positivement à une éventuelle demande de Kiev de renvoyer ces hommes mobilisables en Ukraine, il a répondu que « tout [était] possible ». La Lituanie est disposée à suivre les pas de la Pologne. « L’Ukraine manque cruellement de réserves mobilisables (…). Ce n’est pas juste pour les citoyens qui se battent pour leur pays », a indiqué le ministre de la défense, Laurynas Kasciunas.
    En Allemagne, refuge privilégié des Ukrainiens en Europe, les exilés s’attendaient depuis longtemps à une telle mesure. Quelque 1,1 million d’entre eux vivent actuellement dans le pays, dont la plupart sont arrivés après l’invasion russe, selon les chiffres d’avril de l’Office allemand des statistiques.
    (...)« Il ne faut pas que nos compatriotes s’inquiètent », tente de rassurer une source diplomatique ukrainienne, consciente que le sujet est « sensible ». « Nos consuls attendent des clarifications concernant les dispositions de la loi. On voit que c’est la panique sur les réseaux sociaux, mais la protection des droits des Ukrainiens reste la priorité pour nos consuls. » Après l’entrée en vigueur de la loi sur la mobilisation, en mai, « le processus d’acceptation et d’examen des demandes d’actions consulaires se poursuivra en tenant compte des nouvelles exigences découlant des dispositions de la loi », a indiqué le ministère ukrainien des affaires étrangères, sans autre précision. Et sans parvenir à rassurer les intéressés, qui voient l’étau se resserrer sur eux.

    #Covid-19#migrant#migration#ukraine#allemagne#pologne#lituanie#refugie#conscription#sante#guerre

  • How European countries wrongfully classify children seeking asylum as adults

    Thousands of children seeking protection in Greece, Italy, and the UK have likely been registered as adults – a failure with serious consequences.

    In July 2015, a Gambian teenager named Omar boarded a dinghy in Libya and crossed the Mediterranean Sea. Hours after landing in Italy, he was accused of steering the boat and arrested for people smuggling – a charge levelled against many asylum seekers and migrants attempting to reach Europe.

    Omar, whose name has been changed to protect his identity, told Italian authorities that he was 16 – a minor. But they didn’t believe him and X-rayed his hand and wrist to determine his age. Based on the results of the medical exam, authorities determined Omar was over 18.

    The exam that was used can have a margin of error of over two years, and many medical organisations believe it to be inaccurate. But it is still administered in numerous European countries.

    Omar was sent to Pagliarelli prison, the largest adult carceral facility in Sicily, to await trial. After months being there, he was able to connect with a lawyer, Cinzia Pecoraro, who had successfully defended other detainees facing smuggling charges.

    “You could see from his face he was a child,” Pecoraro, reflecting on her first visit to see Omar, told Solomon. “You can’t stay here,” she remembers telling him.

    But by the time Pecοraro was able to prove Omar was a minor, he had already spent a year in adult prison. Nearly a decade later, “he remains traumatised,” Pecoraro said. “He stutters, and he’s afraid of everything.”

    Omar’s case isn’t isolated. Solomon and The New Humanitarian spent more than six months investigating the wrongful classification of asylum seeking minors as adults in Greece, Italy, and the UK, speaking to over 30 lawyers, doctors, and human rights advocates, and analysing court documents and reports. The reporting showed that:

    - Unaccompanied children seeking asylum in all three countries have been repeatedly classified as adults, including by border security force officials who sometimes arbitrarily decided the age of asylum seekers;

    - The assessment systems that are used to determine people’s ages are unreliable, poorly implemented, and often violate the legal rights of children;

    - And that systemic issues – including a lack of qualified interpreters – makes it difficult for children who are wrongfully qualified as adults to appeal their cases.

    ‘Consequences can be disastrous‘

    Every year, tens of thousands of children undertake dangerous journeys to Europe on their own, often in search of safety or to reunite with relatives. In 2023, more than 41,500 unaccompanied children applied for asylum in EU countries.

    Over the past decade, that number has ebbed and flowed, along with the overall number of asylum seekers reaching Europe, from a low of around 13,500 in 2020 to a high of nearly 92,000 in 2015. In the UK, out of around 75,000 asylum applications submitted last fiscal year (ending in October), around 4,600 came from unaccompanied minors.

    It is difficult to know how many children have been wrongfully classified as adults because many cases are never documented.

    Italy does not collect data on the number of age classification cases that have been challenged and overturned. Numerous requests by Solomon and The New Humanitarian to the Greek Ministry of Migration and Asylum for data have gone unanswered. A document provided by the ministry to the Greek parliament, however, said that, between the end of April 2021 and the end of March 2023, there were 1,024 age dispute cases. In 37% of these cases, the people involved were found to be children.

    Meanwhile, in the UK, between the start of 2020 and September 2023, there were 9,681 age dispute cases. In 55% of these, the people were found to be children.

    The stakes for children when are high. Obtaining an accurate age assessment can make the difference between having access to shelter or being forced to live on the streets and between gaining legal status or being deported.

    Like Omar, other children wrongfully classified as adults have been tried in the adult criminal justice system.

    In one high-profile case, six young Afghan asylum seekers were accused of starting the fire that burned down the notorious Moria refugee camp on the Greek island of Lesvos in September 2020. Two of them were already registered as minors. Three of the other four said they were under 18, but were tried as adults after being given an age assessment exam. They were convicted and sentenced to 10-year jail terms.

    Last month, a judge in an appeals case found the three of the defendants who said they were minors were in fact under 18 at the time of the fire and that the age assessment exam they had been given had not followed procedures. The judge declared a mistrial, and the three defendants will now be tried again as minors. They have been released from prison – although they are barred from leaving Greece – as they await their new trial, but only after spending three and a half years in a prison for inmates between the ages of 18 and 25.

    In general, children being incorrectly classified as adults during trials leads to harsher sentences, and time spent in adult prisons increases the likelihood of them being exposed to violence and abuse.

    Outside the criminal justice system, children wrongfully classified as adults are also denied rights, such as access to education, and face bureaucratic barriers to reuniting with family members in other European countries.

    “These consequences can be disastrous,” Monica Mazza, a psychologist based in Turin, Italy and a member of the Italian Society of Migration Medicine, told Solomon. “They can affect [minors] for long periods of their life.”
    ‘There’s bias built into the system’

    The problem of minors being classified as adults is a symptom of often overburdened and under-resourced asylum systems in EU countries and the UK, according to some of the experts Solomon spoke to.

    Governments say that they use age assessments to protect minors and to prevent adults from pretending to be children to try to gain easier access to legal status, protection from deportation, and better services. But some experts say the dysfunction of asylum systems – which in many places (including the UK, Italy, and Greece) are being made increasingly draconian as a strategy to try to deter migration – creates an incentive for some people to try to game the system.

    “If you know that after turning 18 you’re screwed, then you do anything to remain 17 your whole life,” said Nikolaos Gkionakis, a psychologist and co-founder of Babel Day Center, which provides mental health services to asylum seekers and migrants in Athens, Greece.

    At the same time, minors also sometimes claim to be adults, according to lawyers Solomon spoke to, especially when they have relatives in other European countries and want to avoid getting stuck in formal family reunification processes that often move at a glacial pace. “They know they’d end up stuck in a childcare facility,” Rosa Lo Faro, a lawyer who works with asylum seekers and migrants in Catania, Italy, said.

    Underaged girls who are victims of human trafficking are also often forced by traffickers to claim that they are over 18 so they don’t end up in the more robust child protection system. “This is why an accurate age assessment process is important,” Mazza, the Turin-based psychologist, added.

    At best, however, the evaluation methods EU countries and the UK rely on when doubts are raised to determine people’s age have their limitations. At worst, they are fundamentally flawed.

    With hundreds of thousands of people applying for asylum each year, accurately categorising applicants as adults or children, and channelling them into the corresponding system, presents a significant challenge. A few countries (including the UK, Serbia, and Ireland), have relied on visual and biographical age assessments to do this. But many European countries (including Italy and Greece), frequently use medical testing, despite numerous warnings from experts and medical associations that they are inaccurate and unethical.

    “There is no scientific test that can be used to tell you precisely how old a child is in terms of looking at their age for immigration and asylum purposes,” says professor Andew Roland, a consultant in paediatric emergency medicine and officer for child protection at the UK’s Royal College of Paediatrics and Child Health. “The methods that have been proposed to be used in this age assessment process, the answer that they give is often an age range.”

    One of the most commonly used methods – which was used on Omar – is a bone age assessment done by x-raying the hand and wrist using the Greulich-Pyle atlas. Developed in the 1950s using data gathered from Caucasian children, the test doesn’t take ethnicity or other variables, such as socioeconomic background and nutritional status, into account.

    “It’s important to know that there’s bias built into the system,” Ranit Mishori, a senior medical advisor for Physicians for Human Rights who has written about the inaccuracy of medical age assessments, told Solomon.

    In 2018, the European Society of Pediatric Radiology recommended against using the Greulich-Pyle atlas, as well as other bone measurement methods, as age assessment tests. Despite this, the Greulich-Pyle atlas continues to be widely used.

    In 2019, the World Medical Association (WMA) released a statement recommending that “medical age assessments only be carried out in exceptional cases and only after all non-medical methods have been exhausted”.

    “There is conflicting evidence about the accuracy and reliability of the available methods of age assessment, which may generate significant margins of error,” the statement said.

    Countries like Italy and Greece, however, continue to use medical age assessments as the primary method to determine the age of minors.
    ‘Without observing basic fairness’

    In addition to concerns about the accuracy of tests, authorities often disregard laws on how age assessments are supposed to be conducted.

    In Greece and Italy, medical testing is only supposed to be conducted after a psychosocial assessment by social workers, child psychologists, and neuropsychiatrists. But lawyers and NGO workers said this step is often skipped in both countries.

    In Greece, this is often due to a shortage of qualified professionals. In 2021, for example, age assessments on the island of Lesvos were suspended for six months because of a lack of qualified personnel. During this time, people who said they were minors but were not believed by authorities were placed in tents with hundreds of adults at the reception centre on the island.

    One Afghan asylum seeker who claimed to be 16 was placed in a tent with 180 men where he was threatened with rape before eventually being attacked with a knife in the toilets.

    In Italy, a recent report found that out of 102 local health authorities (the main institutions that conduct age assessments), only 29 implemented a 2017 law aimed at improving the asylum system for children, which included a more comprehensive age assessment procedure involving a social worker and a psychological or neuropsychiatric evaluation. Instead, most still use age assessments that heavily rely on medical exams.

    In addition to the Greulich-Pyle atlas, Italy is one of several countries – including Germany, Austria, and Croatia – that still uses highly intrusive sexual maturation genital exams to determine age. “A minor can decide not to do it, but he could be declared over eighteen,” Alice Argento, an Italian immigration lawyer, said.

    In the UK, where authorities have relied almost exclusively on visual and psychosocial age assessments in recent years, issues have still arisen.

    On 14 December 2020, an asylum seeker – who is referred to as MA in court documents – arrived in the UK in the back of a lorry after being separated from his mother. Police picked him up at a gas station in the middle of the night after he asked for help. His age assessment happened at noon the following day. Lasting just 42 minutes, the assessment concluded he was 20 years-old – despite his claims that he was 16.

    “I had only just arrived and I was very tired and so I was not certain of what happened or what was said,” MA said in a witness statement. “The interpreter was there, but they were only on the phone and there was no one there to look out for me, just the two people who were asking me many questions. It was a very difficult experience.”

    MA ended up spending three days in an immigration removal centre before being sent to an accommodation for adult asylum seekers. According to his lawyers, he wasn’t given a copy of his age assessment or made aware that he could challenge the result.

    In June 2022, a High Court judge noted that MA had been given an age assessment that was unlawful. “Hundreds of children were subject to this guidance and age disputed under a truncated process that operated without observing basic fairness or providing young people with an appropriate adult,” MA’s lawyers said in a statement.
    ‘Life changing implications’

    Under a legal principle called favor minoris (favouring the minor) international law requires that asylum seekers who declare themselves to be under 18 should be treated as minors until their age can be confirmed. This principle is often disregarded.

    In Greece, for example, children spent months stranded in camps for adults. “Through correspondence with the authorities, we found out that the presumption to minority was not applied in cases where minors who were wrongly registered as adults were waiting for the age assessment results,” said Dimitra Linardaki, who works with the NGO Fenix.

    In Italy, “there is no favor minoris”, immigration lawyer Nicola Datena said. Instead of being protected, children are often left at the mercy of a system that questions them, he added.

    Unaccompanied minors often don’t know that they can challenge an age misclassification, and they struggle to access quality legal representation. The onus for overturning an incorrect age classification is almost entirely on the children, according to experts. And lawyers in Italy said that authorities sometimes intentionally register minors as adults to allow them to be deported. The Italian Ministry of Interior has not responded to The New Humanitarian’s request for comment on this allegation.

    As political attitudes toward migration in Europe continue to shift rightward, there is little sign of governments being interested in improving or replacing current age assessment systems, despite the clearly documented problems. In fact, in the UK, as part of its efforts to crack down on migration, the government has announced that it intends to introduce medical age testing.

    While the flaws in current approaches are apparent, the question remains: what would a better system look like?

    Some medical associations advocate for the use of multiple assessment tools, combining psychosocial and medical exams that involve X-rays and CT scans. But other medical experts worry about the risks associated with exposing children to radiation. “You have to balance the risks of these exams with the benefits. And all this radiation really kind of gives me a pause,” said Mishori from Physicians for Human Rights.

    “These decisions that have been taken have absolutely life changing implications for some of the most vulnerable young people in our society,” said Roland, from the UK’s Royal College of Paediatrics and Child Health. “To base some of those decisions on unspecific scientific outcomes, to expose those young people to radiation – it really is not ethically acceptable; it’s not scientifically robust.”

    Overall, the flaws in age assessment systems are reflective of the problems within European asylum systems as a whole, lawyers, researchers, and migration experts said. With the focus on reducing migration rather than providing people protection, “what’s missing is the willingness to do a good job,” Argento said.

    https://wearesolomon.com/mag/focus-area/migration/how-european-countries-wrongfully-classify-children-seeking-asylum-as-
    #enfants #enfance #asile #migrations #réfugiés #Grèce #Italie #UK #Angleterre #âge #MNA #mineurs_non_accompagnés #test #test_osseux #estimation

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    sur les tests osseux pour déterminer l’âge, voir aussi :
    – la position de la Société Suisse de Pédiatrie : https://asile.ch/2017/05/29/position-de-societe-suisse-de-pediatrie-determination-de-lage-jeunes-migrants
    – la position des Sociétés Suisses de Radiologie Pédiatrique (SSRP) ainsi que d’Endocrinologie et Diabétologie Pédiatriques (SSEDP) : https://asile.ch/2016/09/01/paediatrica-lage-osseux-ne-permet-de-determiner-lage-jeunes-requerants-dasile

  • L’extermination des Polonais en Ukraine (par les ukrainiens) . Massacre de Volhynie Yuferev Sergey

    En juillet, 1943, nettoyage ethnique de grande envergure et massacres brutaux de civils, y compris de femmes et d’enfants, ont atteint leur paroxysme dans l’ouest de l’Ukraine. Les événements qui ont eu lieu il y a quelques années 75 ont été à jamais entrés dans histoire comme le massacre de Volhynie ou la tragédie de Volhynie. Dans la nuit du 11 juillet 1943, les militants de l’armée insurrectionnelle ukrainienne (OUN-UPA) ont immédiatement pénétré par effraction dans les colonies polonaises situées dans l’ouest de l’Ukraine. En une journée, plus de dix mille civils, principalement des Polonais, ont été tués.

    Les nationalistes ukrainiens ont immédiatement senti le pouvoir, dès que les troupes nazies sont entrées sur le territoire ukrainien. Déjà au cours de l’année 1941, ils ont participé au massacre non seulement des travailleurs du Komsomol, des fonctionnaires du parti et des hommes de l’Armée rouge, mais également des membres de minorités nationales - Juifs et Polonais. L’histoire incluait le fameux pogrom de Lviv, qui était bien documenté. Les troupes allemandes sont entrées à Lviv le matin de 30, le mois de juin de 1941, le jour même où les pogroms locaux ont commencé dans la ville, qui, en juillet, 1 s’est transformé en un pogrom juif massif. Dans le même temps, le harcèlement, le meurtre et la torture de la population principalement juive de Lviv se sont poursuivis pendant plusieurs jours. Pendant ce temps, des membres de la « milice du peuple ukrainien » nouvellement formée, des nationalistes et des volontaires parmi les habitants de la ville ont réussi à exterminer environ quatre mille Juifs à Lviv.

    D’après les documents internes de l’OUN-UPA déjà publiés dans les années d’après-guerre , il s’ensuit que non seulement les Juifs et les Russes, mais également les Polonais, étaient considérés comme des ennemis de l’État ukrainien. Dans le même temps, un nettoyage ethnique de la population polonaise était prévu avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Par exemple, la doctrine militaire des nationalistes ukrainiens, élaborée au printemps de 1938, contient les thèses sur la nécessité « d’éliminer l’élément polonais étranger des terres ukrainiennes occidentales » jusqu’à la dernière personne. Les nationalistes ukrainiens ont donc voulu mettre fin aux revendications de la Pologne sur ces territoires, qui pendant des siècles faisaient partie d’États différents. Au même moment, l’armée rouge, qui occupait le territoire de l’ouest de l’Ukraine l’année 1939, a tout d’abord empêché les nationalistes ukrainiens de mettre en œuvre leurs plans. Certes, le report des Polonais n’a pas duré longtemps.

    L’UPA elle-même - l’armée des insurgés ukrainiens, en tant qu’aile de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (Mouvement Bandera) , a été formée au cours de l’année 1942. L’impulsion de son éducation fut la victoire de l’armée rouge à Stalingrad. Après cette victoire, les troupes soviétiques ont commencé à libérer les terres occupées par les Allemands et leurs alliés et se sont rapprochées du Commissariat d’Ukraina Reich, créé en 1941 par les forces d’occupation allemandes sur le territoire de la RSS d’Ukraine. Parallèlement, presque dès les premiers jours de la formation de l’UPA , la destruction de la population de souche polonaise a commencé.

    Les nationalistes ukrainiens jouissaient pleinement de leur propre impunité. Après la retraite de l’armée rouge, il n’y avait pratiquement personne pour s’opposer aux gangs OUN-UPA *. Le mouvement de partisans soviétique était le plus répandu sur le territoire de la Biélorussie et les Polonais eux-mêmes ne disposaient pas d’un nombre suffisant d’unités bien armées capables de fournir une résistance décente aux nationalistes ukrainiens.

    Le massacre de Volyn à tout jamais (l’extermination massive de la population polonaise) a commencé à l’hiver 1943. Le point de départ de cette tragédie est appelé Février 9 1943 de l’année. Ce jour-là, les militants de l’OUN-UPA sont entrés dans la colonie polonaise de Parosl sous prétexte de partisans soviétiques.

    Dans la période de l’entre deux guerres mondiales, Parosl était un petit village situé dans des maisons 26, situées près de la ville de Sarny, qui se trouve actuellement dans la région de Rivne en Ukraine. Au moment du massacre, la population de souche polonaise représentait, selon diverses estimations, entre 15 et 30% des habitants de Volyn. Après s’être reposé et mangé chez les habitants de Parosley, Bandera a commencé un massacre. Ils n’ont épargné personne : ils ont tué des hommes et des femmes, des personnes âgées et des bébés. Tout simplement parce que les habitants étaient des Polonais. Selon diverses estimations, dans le village, de 149 à 179 ont été tués, dont plusieurs dizaines d’enfants. Dans le même temps, les nationalistes ukrainiens ont fait preuve d’une cruauté bestiale. La plupart ont été simplement hachés. Le cours comprenait également des couteaux et des baïonnettes. Survivez aux unités gérées.

    La population polonaise a été exterminée par les nationalistes ukrainiens sur l’ensemble du territoire de l’Ukraine occidentale selon le même scénario : plusieurs gangs armés ont encerclé des colonies polonaises, tous les résidents ont été rassemblés au même endroit et systématiquement détruits. L’historien américain Timothy Snyder a fait remarquer que les nationalistes ukrainiens avaient appris la technologie de la destruction massive aux Allemands. Par conséquent, tout le nettoyage ethnique effectué par l’UPA était tellement cauchemardesque. Et c’est pourquoi, dans 1943, les Polonais de Volyn se sont avérés presque aussi impuissants que les Juifs de Volyn dans 1942, note l’historien.

    Il arrivait souvent que leurs voisins, des Ukrainiens ordinaires, souvent des villageois, participaient à des actions contre la population polonaise. Les maisons des familles polonaises assassinées ont été incendiées et tous les objets de valeur ont été tout simplement pillés. Dans ce cas, une caractéristique distinctive était qu’ils tuaient surtout à froid des armes et des moyens improvisés, du matériel agricole et non des armes à feu. Tirer dans une telle situation était une mort facile. Maniant haches, scies, couteaux, baïonnettes, piquets, les partisans de l’Ukraine indépendante ont exterminé des dizaines de milliers de civils innocents.

    Les atrocités commises par les nationalistes ukrainiens en Volhynie sont confirmées par de nombreuses preuves documentaires, des photographies, des témoignages de survivants et des interrogatoires des artistes interprètes ou exécutants.
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    Source : https://fr.topwar.ru/144562-istreblenie-polyakov-na-ukraine-volynskaya-reznya.html

    • Pogroms de Lviv de 1941 wikipédia

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      Les Soviétiques sont chassés de Lwów par l’offensive allemande contre l’URSS (opération Barbarossa) déclenchée le 22 juin 1941.

      Peu après l’arrivée des Allemands en ville, les pogroms commencent, perpétrés par des nationalistes ukrainiens : le premier a lieu du 30 juin au 2 juillet 1941, le second du 25 au 29 juillet 1941. L’historien allemand Peter Longerich et l’Encyclopédie de l’Holocauste estiment que le premier pogrom a fait au moins 4 000 morts. Il a été suivi par 2 500 à 3 000 arrestations et exécutions supplémentaires des Einsatzgruppen. Le second pogrom ("Aktion Petlioura"), fait plus de 2 000 victimes juives, toutes tuées en l’espace d’un mois .
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      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pogroms_de_Lviv_de_1941#/media/Fichier:Lviv_pogrom_(June_-_July_1941).jpg

      Ainsi, le groupe Einsatzgruppen C, avec la participation de la Milice ukrainienne nationale et les dirigeants de l’OUN (Organisation des Nationalistes ukrainiens), a organisé le premier pogrom, principalement dans le but de se venger des meurtres ayant eu lieu dans les trois prisons de Lviv. Le rapport allemand mentionnait que la majorité des victimes des meurtres soviétiques étaient ukrainiennes alors qu’un nombre important de prisonniers juifs figuraient parmi les victimes du NKVD (dont des intellectuels et des activistes politiques). Les juifs polonais ont été ciblés collectivement. Une milice populaire ukrainienne - qui serait bientôt réorganisée par Himmler et renommée Ukrainische Hilfspolizei (Police auxiliaire ukrainienne) - a été assemblée pour diriger le premier pogrom. Ainsi, en présence des forces allemandes arrivées depuis peu, la foule hors de contrôle commit des actes d’une extrême violence contre la population juive de la ville. La propagande allemande a répandu une rumeur prétendant que les juifs soviétiques étaient impliqués dans les meurtres d’Ukrainiens, et le ministère allemand des Affaires étrangères l’a relayée en Suisse.
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      Jakob Weiss raconte qu’au départ la Milice ukrainienne a agi de manière indépendante – avec la bénédiction des SS – mais que plus tard elle ne devint qu’une force supplétive lors des opérations de meurtres de masse (Aktions) des forces allemandes, ou bien agissait directement sous les ordres nazis. La milice ukrainienne a reçu de l’aide de l’OUN, groupe de nationalistes ukrainiens organisés, ainsi que de la foule ordinaire et même de jeunes mineurs. Au moins deux membres de l’OUN-B dirigé par Stepan Bandera, Ivan Kovalyshyn et Mykhaylo Pecharsʹkyy, ont été identifiés par le Prof. John Paul Himka sur plusieurs photographies du pogrom. Le chercheur Filip Friedman de Lviv, survivant de la Shoah, a révélé un rapport officiel du Bureau principal de sécurité du Reich qui commentait le massacre ainsi : « Pendant les premières heures qui ont suivi le départ des bolcheviques, la population ukrainienne a mené d’importantes actions contre les Juifs... Environ 7 000 Juifs ont été abattus par la police [ukrainienne] en guise de représailles pour les actes de cruauté inhumains [à Brygidki et les autres prisons]... » (du 16 juillet 1941).
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      Un second pogrom a éclaté dans les derniers jours de juillet 1941 et le nom d’Aktion Petlioura lui a été attribué en souvenir du leader nationaliste ukrainien Symon Petlioura, assassiné en 1926 et longtemps considéré comme un antisémite fanatique. Les meurtres ont été organisés avec le soutien de l’Allemagne. Le pogrom comportait également d’inquiétantes nuances de fanatisme religieux, relevé par Andrey Sheptytsky, métropolite de l’Église grecque-catholique ukrainienne ; ce n’est qu’au milieu de l’année 1942, après que son Conseil National fut interdit et que des milliers d’Ukrainiens furent envoyés à l’esclavage que Sheptytsky fut désenchanté de l’Allemagne nazie.. Des militants ukrainiens étrangers à la ville se joignirent à la foule avec des outils agricoles. Dans la matinée du 25 juillet 1941, la police auxiliaire ukrainienne commença à arrêter les Juifs chez eux, tandis que des civils commettaient des actes de violence contre eux dans les rues. Les juifs arrêtés furent emmenés au cimetière juif ainsi qu’à la prison de la rue Łąckiego, où ils furent fusillés hors de la vue du public. Les policiers ukrainiens circulaient par groupes de cinq avec des listes préparées par l’OUN. Environ 2 000 personnes ont été assassinées en trois jours et des milliers d’autres furent blessées.
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      Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pogroms_de_Lviv_de_1941
      #ukraine #pogrom #pogroms #pologne #massacres #einsatzgruppen #OUN #stepan_bandera #shoah

  • Des réparations vont être versées aux survivantes de violences sexuelles commises pendant la guerre en Ukraine

    Les premiers paiements effectués dans le cadre d’un conflit en cours constituent « un pas important vers le rétablissement de la justice », a déclaré la première dame, Olena Zelenska.

    Les premières réparations seront versées dans les prochaines semaines aux survivantes de viols commis par des soldats russes pendant l’invasion de l’Ukraine, une initiative que la première dame d’Ukraine, Olena Zelenska, a qualifiée d’« étape importante vers le rétablissement de la justice ».

    Jusqu’à 500 Ukrainiennes ayant survécu à des violences sexuelles liées au conflit ont été identifiées et ont reçu des réparations provisoires cette année, notamment un soutien financier, médical et psychologique.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/01/des-reparations-vont-etre-versees-aux-survivan

    #ukraine #viol

  • Le Royaume-Uni a envoyé un premier demandeur d’asile vers le Rwanda

    Cette procédure de départ volontaire s’adresse aux personnes ayant vu leur demande de maintien sur le sol britannique rejetée.

    C’est le premier. Un demandeur d’asile a été envoyé au Rwanda, lundi 30 avril, en application d’une procédure de départ volontaire pour les personnes ayant vu leur demande de maintien sur le sol britannique rejetée, ont rapporté le quotidien The Sun et la chaîne Sky News. Selon The Sun, « l’homme d’origine africaine a demandé l’asile au Royaume-Uni, mais a été débouté à la fin de l’année dernière ». Il a alors souscrit à la possibilité de se rendre au Rwanda, à Kigali précisément.

    Cet accord concerne des migrants dont la demande d’asile a été rejetée et qui ne peuvent plus rester légalement au Royaume-Uni, mais qui ne peuvent pas non plus retourner dans leur pays d’origine. Les concernés touchent alors plusieurs milliers de livres sterlings pour accepter de partir au Rwanda, où ils recevront un soutien des autorités rwandaises pour une période allant jusqu’à cinq ans, notamment pour le logement.
    Un dispositif parallèle à celui de la loi controversée adoptée fin avril

    Ce programme de départ volontaire est un dispositif parallèle à celui qui doit permettre l’expulsion d’exilés vers le Rwanda. Le gouvernement britannique avait adopté il y a une semaine une loi controversée permettant d’expulser au Rwanda des migrants arrivés dans le pays illégalement. Elle vise à expulser des migrants arrivés illégalement, d’où qu’ils viennent, vers le Rwanda, qui examinera leur demande d’asile. Quelle que soit l’issue, ils ne pourront pas revenir au Royaume-Uni. Le chef du gouvernement britannique a dit espérer mettre en œuvre cette mesure d’ici à juillet.

    Depuis son arrivée à Downing Street il y a un an et demi, Rishi Sunak a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’une de ses priorités, martelant vouloir « stopper les bateaux » qui arrivent illégalement sur les côtes britanniques. Mais si le gouvernement britannique martèle que le Rwanda est un pays « sûr », plusieurs groupes de défense des droits humains accusent régulièrement le président Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/le-royaume-uni-a-envoye-un-premier-demandeur-d-asile-vers-le-rwanda_651
    #UK #Rwanda #externalisation #asile #migrations #réfugiés

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    ajouté à la métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre (2022) :
    https://seenthis.net/messages/966443

    elle-même ajouté à la métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • Ukraine – Sotsialnyi Rukh (Mouvement social) prépare le 1er mai

    Le 28 avril, Kyiv a accueilli un forum social intitulé « Protection des droits du travail dans le contexte de la défense de l’Ukraine » afin de discuter des problèmes rencontrés par les travailleurs : licenciements massifs, harcèlement syndical et menaces de mort. L’événement était consacré à la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail et s’est déroulé à la veille du 1er mai.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/29/1er-mai-appel-intersyndical-ni-les-actionnaires-ni-les-reactionnaires-un-1er-mai-pour-les-travailleurs-et-travailleuses-differents-appels/#comment-60789

    #international #ukraine

  • « La confiscation des avoirs publics russes constituerait une avance sur les réparations »

    Tribune d’un collectif de plus de 600 universitaires et de juristes, parmi lesquels Antoine Garapon, Thomas Piketty, Sylvie Rollet et Dominique Schnapper. Parue dans « Le Monde » le 16 avril 2024

    « La confiscation des avoirs publics russes constituerait une avance sur les réparations que devra payer l’agresseur in fine. Les dommages causés par la Fédération de Russie sur le territoire ukrainien sont évalués par la Banque mondiale à près de 450 milliards d’euros, à ce jour. Soit déjà bien davantage que les avoirs russes gelés ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/29/la-confiscation-des-avoirs-publics-russes-cons

    #international #ukraine #russie

  • L’esprit de Haymarket Square

    Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 29)

    En cette veille de 1er Mai, alors que nous bouclons la 29e édition de Soutien à l’Ukraine résistante, une question, futile sans doute, nous taraude : y aura-t-il un défilé du 1er Mai à Moscou ? On le sait, cette journée de lutte internationale pour la défense des droits des travailleurs a été pendant des décennies l’occasion pour les maîtres du Kremlin de montrer leur puissance militaire destinée à la fois à réjouir les zélateurs de ladite « patrie des travailleurs » et à montrer les muscles à l’« impérialisme », le seul à leurs yeux. Tombée en désuétude – on comprend aisément pourquoi – après la chute de l’« empire » stalinien, la célébration du 1er Mai a été remise au goût du jour en 2014 par Vladimir Poutine. Celui-ci avait alors convoqué le peuple sur la place Rouge pour célébrer ce grand moment d’internationalisme prolétarien que fut le « rattachement » de la Crimée à la Fédération de Russie.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/28/lesprit-de-haymarket-square

    #international #ukraine

  • Eléments pour un bilan du groupe ensuféministe

    Nous avons mis en avant et lancé des campagnes sur des questions de genre liées à la guerre en Ukraine et ses conséquences spécifiques pour les femmes (pressions pour fuir le pays et devenir réfugiées avec leurs enfants) et des sujets qui restent souvent dans l’ombre dans le monde dominé par les hommes de la guerre et de la politique internationale.

    1. Réalisations
    Nous avons offert une réponse rapide et opportune au Manifeste féministe campiste avec le Manifeste « Droit de résister », élaboré par une collectivité importante et largement représentative de groupes et d’individus féministes ukrainiens que nous avons soutenus (signatures et diffusion internationale) (juillet 2022).

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/27/elements-pour-un-bilan-du-groupe-ensufeministe

    #feminisme #ukraine

  • Kyiv printemps 2024 : Vivre, en temps de guerre, ce pour quoi on se bat

    Interview de Chowra Makaremi par Natalie Rastoin d’Ukraine CombArt

    CHOWRA MAKAREMI est anthropologue et co-fondatrice de l’association Ukraine CombArt. Elle a notamment publié « Le Cahier d’Aziz : au cœur de la révolution iranienne » (Gallimard, 2011) et « Femme ! Vie ! Liberté ! Echos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran » (La Découverte, 2023). Elle a également réalisé le film « Hitch, une histoire iranienne » (2019).

    Natalie Rastoin, pour Ukraine CombArt, l’a interrogée à son retour de Kyiv [1]

    UC : Tu reviens de Kyiv. Peux-tu te présenter brièvement et nous dire ta relation avec l’Ukraine ?
    CM : Je suis anthropologue et iranienne vivant en France. J’ai travaillé sur les contrôles migratoires en Europe et sur la révolution iranienne de 1979 puis sur le mouvement « Femme, Vie, Liberté ». C’est loin de l’Ukraine mais j’ai des attaches familiales, personnelles, dans ce pays que j’ai beaucoup fréquenté entre 2015 et 2022, juste après Maïdan et jusqu’à l’invasion russe totale de février 2022. L’Ukraine était redevenue une sorte de laboratoire politique où s’expérimentait une démocratie, imparfaite mais vivace, qui perdure malgré la guerre. J’y allais plusieurs fois par an et j’y ai noué des amitiés qui m’ont permis de connaître la société ukrainienne.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/26/kyiv-printemps-2024-vivre-en-temps-de-guerre-ce-pour-quoi-on-se-bat/#more-81367

    #international #ukraine

  • La vie étudiante ukrainienne entre néolibéralisme et guerre

    Au cours de cette troisième année de guerre totale, les étudiants ukrainiens sont confrontés au fait qu’au lieu d’améliorer leur protection sociale, le gouvernement réduit le montant de son aide. Un grand nombre d’étudiants déplacés à l’intérieur du pays ont vu leurs allocations annulées, et les réformes du ministère de l’éducation et de la science (MES) menacent la capacité des citoyens vulnérables à accéder à l’enseignement supérieur. Les initiatives du ministère ont abouti, par exemple, à la fusion d’universités, ce qui a souvent eu pour conséquence que des étudiants aidés financièrement par l’État ont perdu leur place et que des dortoirs et des bâtiments ont été privatisés. Le ministère de l’éducation et des sciences promeut également activement une nouvelle réforme des bourses, qui prépare en fait la transition du système d’enseignement supérieur vers sa commercialisation.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/24/la-vie-etudiante-ukrainienne-entre-neoliberali

    #ukraine #education

  • Au #Royaume-Uni, #Rishi_Sunak obtient l’adoption de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda

    Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au #Rwanda

    Il aura fallu quatre mois au gouvernement britannique de Rishi Sunak pour faire adopter son projet de #loi « #Safety_of_Rwanda » (« sûreté du Rwanda »), notamment pour forcer la résistance des Lords au Parlement de Westminster. Ces derniers ont fini par lâcher prise juste après minuit, mardi 23 avril, permettant dans la foulée l’adoption par le Parlement de ce texte très contesté. Il déclare que le Rwanda est un pays sûr au regard de l’asile et permet ainsi la mise en œuvre, longtemps retardée, de l’accord de sous-traitance de demandeurs d’asile signé entre Londres et Kigali en avril 2022.
    Les avions pour le Rwanda pourront décoller « d’ici dix à douze semaines », en juillet, a promis Rishi Sunak lors d’une conférence à Downing Street, lundi, en amont des ultimes débats parlementaires. Des vols sur des compagnies aériennes commerciales ont été réservés, ainsi qu’un aéroport de départ, a assuré le premier ministre, depuis le pupitre barré d’un « stop the boats » (« stoppons les bateaux ») que sort Downing Street à chaque prise de parole sur les sujets migratoires. Considéré comme une priorité, l’accord Rwanda est un des derniers espoirs du dirigeant conservateur pour tenter de rattraper les travaillistes, en avance d’environ 20 points dans les sondages, à quelques mois des élections générales (très probablement cet automne).
    L’accord signé avec le Rwanda constitue une première en Europe et sa mise en œuvre est scrutée avec intérêt sur le continent. Il s’agit pour Londres de déporter dans ce pays d’Afrique de l’Est, à l’économie dynamique mais au régime considéré par beaucoup comme autoritaire, des personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni (sans visa, en bateau ou cachés dans des camions). Ces personnes ne pourront réclamer l’asile que depuis le sol rwandais, qui examinera leur demande : il s’agit d’une délégation totale des responsabilités du Royaume-Uni vis-à-vis de l’asile. Le Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame, a déjà obtenu environ 500 millions de livres sterling (580 millions d’euros) de Londres dans le cadre de l’accord.
    Déposé à la Chambre des communes en décembre 2023, le projet de loi « Safety of Rwanda » contourne une décision de la Cour suprême britannique, qui avait statué à l’unanimité, le 15 novembre 2023, que l’accord Rwanda était « illégal » car le Rwanda n’était pas un pays sûr : les demandeurs d’asile y sont exposés à un risque de refoulement vers leur pays d’origine. Jugé cruel par les associations de défense des droits des migrants, inquiétant pour de nombreux juristes, qui pointent des contradictions avec la convention européenne des droits de l’homme, le texte empêche les juges de questionner la sûreté du Rwanda en cas de recours des demandeurs d’asile contre leur expulsion. Il permet même aux ministres britanniques d’ignorer des mesures provisoires que prendrait la Cour européenne des droits de l’homme pour stopper des déportations.
    « Nous sommes les seuls à avoir un plan pour stopper les “small boats” [les bateaux pneumatiques traversant la Manche] », a affirmé lundi M. Sunak, assurant que le Labour « n’en a pas » et que le parti d’opposition « a tout fait pour faire dérailler le texte de loi ». « On m’accuse de manque de compassion, mais c’est tout le contraire, nous voulons créer une dissuasion permanente (…) avec un flux régulier de vols au Rwanda [pour décourager les traversées] et casser le modèle économique des passeurs », a ajouté le dirigeant, lui-même issu de l’immigration. Sa famille, d’origine indienne, est venue d’Afrique au Royaume-Uni dans les années 1960.
    Des dizaines de Lords – pas seulement des travaillistes, des dizaines de sans-étiquettes et pas mal d’évêques, membres de droit de la Chambre haute – ont tenté jusqu’au bout d’obtenir des concessions de Downing Street, espérant notamment l’adoption d’un amendement excluant les Afghans ayant travaillé pour l’armée britannique d’être déportés au Rwanda. Le Home Office n’a donné qu’une assurance verbale que ces Afghans ne seraient pas concernés. « L’accord Rwanda est un gadget exorbitant », a fustigé Yvette Cooper, la ministre de l’intérieur du cabinet fantôme travailliste – la gauche britannique a promis d’abandonner le texte si elle arrive au pouvoir.
    A l’autre bout du spectre politique, Nigel Farage, le président du parti d’extrême droite Reform UK, a qualifié le texte de loi de « totale mascarade », doutant de la volonté de M. Sunak de défier la convention européenne des droits de l’homme. Il est vrai que l’effet dissuasif de l’accord reste à prouver : il dépendra du nombre de personnes expulsées. Le risque d’une expulsion future au Rwanda n’a en tout cas pas encore découragé les traversées de la Manche, reparties à la hausse depuis le début de l’année, avec 25 % de passages supplémentaires par rapport à la même période l’an dernier. En 2023, 29 000 personnes étaient arrivées sur les côtes du Kent en bateaux pneumatiques.
    Même si le « Safety of Rwanda bill » limite les recours contre les expulsions, des appels seront quand même probablement recevables sur des motifs personnels (maladie, orientations sexuelles par exemple). Rishi Sunak assure être prêt : 150 juges et 25 cours de justice auraient été identifiés pour examiner ces appels en urgence, 500 personnes seraient chargées d’escorter les expulsés vers les avions. Mais des syndicats de fonctionnaires menacent de saisir la justice, s’inquiétant d’avoir à exécuter des décisions du Home Office potentiellement contraires aux obligations internationales du Royaume-Uni.
    Lundi, dans une déclaration commune, trois experts de l’ONU, Siobhan Mullally, la rapporteuse sur le trafic d’êtres humains, Gehad Madi, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, et Alice Jill Edwards, la rapporteuse spéciale pour la torture, ont prévenu les compagnies aériennes transportant les demandeurs d’asile au Rwanda qu’elles risquaient, elles aussi, de se rendre complices de violations des droits humains.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/au-royaume-uni-rishi-sunak-fait-plier-la-chambre-des-lords-et-obtient-la-mis
    #UK #Angleterre #adoption

    déjà signalé par @veronique_petit :
    https://seenthis.net/messages/1050871

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    ajouté à la métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre (2022) :
    https://seenthis.net/messages/966443

    elle-même ajouté à la métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • Sous l’uniforme, tu restes un·e citoyen·ne

    Valentin Dolgotchub : Notes d’un mobilisé
    Sophie Bouchet-Petersen : Pour l’égalité des femmes sous l’uniforme : les mêmes droits que les hommes sans les codes virilistes…
    Soutien aux combattant·es ukrainien·nes de la démocratie

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/23/sous-luniforme-tu-restes-un·e-citoyen·ne

    #international #ukraine

  • L’action syndicale permet l’annulation de licenciements et des réintégrations

    Sois comme Nina

    Dans la ville de Pryluky, dans la région de Tchernihiv, le syndicat indépendant du personnel soignant réussit à contester le licenciement de ses militantes.

    Le 12 avril 2024, le tribunal du district municipal de Prylutsk de l’oblast de Tchernihiv a jugé que le chef du Centre de soins médicaux et sanitaires du KNP du conseil du district de Prylutsk de l’oblast de Tchernihiv avait illégalement licencié la cheffe du centre paramédical. Le tribunal s’est rangé du côté de la plaignante et l’a réintégrée, et a également ordonné de lui payer son salaire pour absentéisme forcé.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/23/ukraine-3-questions-a-sois-comme-nina/#comment-60720

    #international #ukraine

  • « Si nous ne nous engagions pas dans les forces armées, la gauche ukrainienne cesserait d’exister », déclare Taras Bilous.

    Notre amère expérience ukrainienne nous a appris un certain nombre de choses…

    Entretien avec Taras Bilous, historien et essayiste ukrainien qui a servi dans l’armée ukrainienne depuis le début de l’agression russe. Bilous est l’un des représentants les plus en vue de la gauche ukrainienne, membre du Mouvement social (Sociaľnyj ruch) et rédacteur en chef du média en ligne Commons (Spiľne). Il est surtout connu à l’étranger pour ses essais « Lettre de Kjiv à la gauche occidentale » et « Je suis un socialiste ukrainien. Voici les raisons pour lesquelles je résiste à l’invasion russe ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/22/si-nous-ne-nous-engagions-pas-dans-les-forces-

    #international #ukraine

  • UK : Government considers ’Rwanda-like’ deals with four other countries

    The UK’s so-called Rwanda deal, which would see asylum seekers in the UK flown out to Rwanda to be processed, has yet to be passed into law; but already, the government is reportedly considering similar deals with four other countries.

    The UK government’s Rwanda deal, which intends to fly asylum seekers from the UK to Rwanda to have their claims assessed there, may pass into law within days despite strong opposition.

    The plan has been highly contested, both within parliament and by organizations supporting migrant and refugee rights.

    But despite facing setbacks for almost two years, the British government is now reportedly also considering striking similar deals with at least four other countries, modelled after the same principle.

    The Times newspaper revealed at the weekend that it had obtained “leaked documents” from government officials, listing Armenia, Ivory Coast, Costa Rica and Botswana as potential target countries for the government to set up similar deals to process asylum seekers in third countries.

    The Daily Mail, which reported on the Times’ exclusive, adds that the British Foreign Office was also considering deals with other Latin American countries, including Paraguay, Peru, Brazil and Ecuador, adding, however, that these governments are thought to have “less interest” in signing up to such a scheme compared to the four aforementioned governments.

    According to the reports, bilateral talks on asylum pacts are being scheduled to take place in the foreseeable future.

    ’Reserve list’ of potential partners

    The Daily Mail highlights that a series of other countries are also on a “reserve list,” including Cape Verde, Senegal, Tanzania and Sierra Leone.

    According to the right-wing newspaper, these governments could be “approached, if talks with other, more favored countries didn’t succeed.”

    The leaked information also suggests that other countries such as Morocco, Tunisia and Namibia all “explicitly declined” to enter discussions about becoming third-country processing centers for the UK, and were thus ruled out by UK officials as “non-starters.”

    Some of the information reported suggests that civil servants have laid out specific “feasibility criteria” reported the Daily Mail, which included assessing “the size of the territory and its population.”

    The Daily Mail added that this had resulted in some smaller states such as Suriname and Belize being ruled out.

    ’Following the Rwanda process closely’

    These new plans have, however, reportedly been hampered by fears that the problems that have dogged the Rwanda plan for two years could put potential new partners off.

    Reports highlighting the costs of the Rwanda scheme, compared to the actual number of potential asylum seekers who might eventually be flown, there have also recently drawn increased criticism from political opposition within the UK parliament.

    Armenia, is reported to be waiting for the outcome of the current Rwanda policy to become finalized and public before it decides whether to enter talks with the UK.

    Meanwhile, the Daily Mail also reported that officials working at the Home Office expressed fears about the problems the Rwanda Bill is having an impact on discussions with officials at the Foreign Office hoping to expand the model to other countries.

    According to the Daily Mail, one unnamed senior Foreign Office official was reported to have written the following in communications with the Home Office:

    “We are conscious that many potential partner countries are following the UK legal process on the partnership with Rwanda and may be cautious about engaging substantively until this process is satisfactorily resolved.”

    Although the government has not commented directly on specific countries nor confirmed or denied the reports, a government spokesperson told the Daily Mail that the UK was “continuing to work with a range of international partners to tackle global illegal migration challenges.”

    Government focus on passing Rwanda bill first

    The spokesperson continued: “Our focus right now is passing the Safety of Rwanda Bill, which builds on the Illegal Migration Act, and putting plans in place to get flights off the ground as soon as possible.”

    Britain’s Prime Minister Rishi Sunak meanwhile met with Rwandan President Paul Kagame last week in London for further talks about the bill.

    At the time, both leaders were reportedly looking forward to seeing planes taking off “in spring” — i.e. within a matter of weeks.

    The Rwanda plan was first announced in spring 2022, and has gone through several iterations under the leadership of various Home Secretaries as part of UK government efforts to actually get a plane carrying asylum seekers to take off from the UK to Rwanda to be processed there.
    From file: Stopping boats from crossing the English Channel is one of Prime Minister Rishi Sunak’s five main pledges - something he has so far failed to successfully accomplish | Photo: James Manning/AP/picture alliance

    Last week, as the British and Rwandan leaders met, the Times, the Daily Telegraph and the Daily Mail also reported that some of the homes earmarked for asylum seekers in Rwanda and built with British funding in a private-public partnership in Rwanda had since been sold off to Rwandan clients.

    Government still looking for airline partner

    Meanwhile, the Daily Mail reported on April 15, that it is unlikely that any asylum seekers will head to Rwanda “before June” despite the UK government marking spring as the launch window of flights.

    The newspaper added that this was due to the UK government having “so far failed to secure an airline to carry out the flights.”

    In the past, campaigners have targeted airlines which had agreed to operate government deportation flights in a bid to try and stop them participating in such schemes.

    This has resulted in some airline partners withdrawing from potential agreements; others were reported to loathe to have their reputations associated with the scheme.

    In 2022, the Spain-based Privilege Style airline, which had been hired to operate government flights to Rwanda, pulled out of the deal following pressure from campaigners, reports the newspaper.

    Even Rwanda’s state-owned airline, RwandAir, reportedly turned down any involvement with the scheme, states the Daily Mail.
    Political ping-pong

    Before the Easter recess, parliament’s upper house, the House of Lords, pushed the Safety of Rwanda Bill back to the lower house, the House of Commons, with a reinsertion of a number of amendments and recommendations.

    This is part of a parliamentary process in the UK which has become known as ’political ping pong.’

    The bill, now in its final stages, has to be voted on again by the House of Commons before it is then passed to the final Royal Assent stage before it can become law. This requires the signature of the Sovereign, which currently is King Charles III, who cannot break with tradition and reject the bill.

    The divisive Bill is expected to win a majority in the parliament this week but many of the amendments suggested by the Lords have meanwhile caused further ruptures in the ruling Conservative Party, which tabled the bill and the entire Rwanda plan in the first place.

    Some right-wing members of the Conservative Party, such as former Home Secretary Suella Braverman, have declared the bill ineffective if it is allowed to pass with the current amendments.
    New bill ’seeks to respond to [court] findings’

    The British government continues to insist that the “quicker we can begin flights, the quicker we can stop the boats,” meaning migrant boats departing from the French and Belgian coasts for the UK.

    Rishi Sunak, who is currently experiencing new lows in his popularity ratings, has staked part of his and his government’s reputation on making the Rwanda bill work. “Stopping the small boats” from crossing the Channel is one of his five main pledges for this legislature.

    With mere months to go to fresh elections in the UK, it is unclear whether Sunak will succeed in achieving this as his legacy. Even if the Safety of Rwanda Bill passes as expected, it remains uncertain if and how airplanes will be cleared to take asylum seekers to the small African nation.

    According to the government fact sheet on the Safety of Rwanda Bill, the new bill does not seek to override the UK Supreme Court’s judgement which deemed that Rwanda is not safe for migrants, but rather seeks to “respond to its key findings to ensure the policy can go ahead.”

    The bill, says the government, “ensures asylum seekers relocated to Rwanda … are not at risk of being returned to a country where their life or freedom would be threatened — known as refoulement.”

    The new treaty, they say, will also strengthen Rwanda’s asylum system, requiring the country to establish a new appeal body within its court system in order to hear appeals against refusals of asylum or humanitarian protection claims.

    Finally, under the new bill, the government has also set up an independent monitoring committee, which will oblige all signatories to make sure the terms and obligations of the treaty are upheld and adhered to in practice.

    https://www.infomigrants.net/en/post/56446/uk-government-considers-rwandalike-deals-with-four-other-countries

    #Arménie #Côte_d'Ivoire #Costa_Rica #Botswana #externalisation #asile #migrations #réfugiés #UK #Angleterre #externalisation_de_la_procédure

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    et ajouté à la métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre (2022) :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • La Russie transforme les zones occupées de l’Ukraine en camp armé

    Après dix ans de guerre et deux ans d’invasion totale, l’analyse concrète des opérations impérialistes de la Russie en Ukraine révèle leur nature coloniale, en raison de leur ampleur et de leurs formes ultra-autoritaires.

    La Russie est en train de transformer les parties de l’Ukraine qu’elle a occupées en une gigantesque zone tampon militaire, à partir de laquelle de nouvelles attaques pourraient être lancées, a averti le Eastern Human Rights Group (EHRG) [1]. L’expansion des infrastructures de combat, d’entraînement et de transport, ainsi que la mobilisation forcée des hommes locaux, ont été documentées dans un rapport récent du Groupe, lequel défend les droits du travail et les droits civils dans les zones occupées.

    Alors que les structures militaires se multiplient, l’industrie stagne dans les territoires occupés. Les passeports russes sont imposés aux jeunes et aux moins jeunes, le dogme impérial aux élèves des écoles. La terreur se poursuit face à toute forme de protestation.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/18/la-russie-transforme-les-zones-occupees-de-luk

    #international #ukraine #russie