• BALLAST • La boxe, ce sport de prolétaires
    https://www.revue-ballast.fr/la-boxe-ce-sport-de-proletaires

    Dans l’i­ma­gi­naire col­lec­tif, la boxe a long­temps été asso­ciée à des images de salles sombres où résonnent le bruit des coups sur les sacs, tan­dis que des corps trans­pirent à la lumière des néons. Aujourd’hui, les salles de sport pro­posent sa pra­tique sous des moda­li­tés variées à un public issu des classes moyenne ou aisée, qui veut se main­te­nir en forme, ou dans le cadre de cours d’au­to­dé­fense. Malgré tout, la boxe reste une acti­vi­té spor­tive bien ancrée dans les classes popu­laires. Par l’en­ga­ge­ment qu’elle demande et la dure­té de la pra­tique, elle fait écho à des condi­tions de vie dif­fi­cile, qu’elle aide à affron­ter. Face à sa récu­pé­ra­tion mar­chande et à la ten­ta­tive de la vider de son carac­tère sub­ver­sif, le jour­na­liste Selim Derkaoui défend pour sa part un sport « au ser­vice des com­bats que l’on mène à plu­sieurs ». Dans Rendre les coups — Boxe et lutte des classes, qui paraît ces jours-ci au Passager clan­des­tin, il rend hom­mage à la boxe popu­laire, celle que pra­ti­quait son père et qu’il est allé ren­con­trer à Aubervilliers, Pantin ou dans la ban­lieue de Caen. Nous en publions un extrait.

    #sport #boxe

  • est une vieille dame saine et équilibrée (hum...), vous le savez bien, alors elle n’est ni du côté des un(e)s, ni du côté des autres. C’est seulement qu’elle ne comprend pas comment le monde parvient encore à jouer les vierges effarouché(e)s à chaque fois qu’une attaque, qu’une « opération spéciale » ou qu’une guerre se déclenche ou se réveille quelque part. La vie est une s***perie, Sapiens Sapiens est la pire des s***peries au sein de la vie, la masculinité est la pire des s***peries parmi les Sapiens Sapiens — c’est ainsi depuis des centaines de milliers d’années et on continue à dire « Ah bah ça alors ! Un conflit ! Comment est-ce donc possible ? On ne s’y attendait pas du tout ! »

    Amusez-vous à dresser la liste des États, des pays ou plus globalement des entités territoriales-économiques-politiques-religieuses-ethniques qui ne sont pas impliqué(e)s dans une guerre, officiellement ou en soum-soum, là, aujourd’hui, en vendémiaire 232 : vous n’en trouverez aucun(e), ou quasiment aucun(e) — d’ailleurs les rares qui ne le seraient pas à l’instant T prennent juste une petite pause avant de retourner dans la mêlée.

    Les seules solutions ? Le kimilsungisme-kimjongilisme-kimjongunisme ou la fin du monde.

  • Une famille ultra-orthodoxe malmène des soldates israéliennes dans un train Times of Israel Staff

    Une famille ultra-orthodoxe, comprenant de jeunes enfants, a insulté un groupe de soldates voyageant dans un train. Des images ont été diffusées mardi.

    Une partie a été filmée par les soldates. La Douzième chaîne a flouté l’identité des personnes impliquées.

    Le média a indiqué que les « agresseurs » appartenaient tous à une même famille, sans préciser quand cela avait eu lieu, ni où le train se rendait.

    Sur la vidéo, on entend des membres du groupe scander : « Nous mourrons et ne serons pas enrôlés. Nous irons en prison et pas à l’armée. »

    « Attendez, comment ça on peut emmener des chiens dans le train ? Comment font-ils pour monter ? », demande un jeune garçon.

    Une femme lui répond. « Une société de nettoyage a apporté la benne à ordures et a déversé toutes les poubelles ici. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? »

    Un garçon dit alors au reste du groupe de « se calmer, elle [la soldate] pleure ».

    Un autre dit : « Enlevez cette odeur de poubelle d’ici ».

    Une femme passe ensuite devant les soldats, se couvrant les yeux en disant « pas besoin de voir une shiksa », terme péjoratif désignant une femme non-juive.

    Tsahal n’a pas encore commenté l’incident.

    Le ministre du Logement et de la Construction, Yitzchak Goldknopf, chef du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, a condamné l’incident en déclarant que « ce comportement n’est pas représentatif du public observant la Torah ».

    De nombreux membres de la communauté ultra-orthodoxe refusent de faire leur service militaire obligatoire qui s’applique pourtant à la majorité des Israéliens, et la communauté a historiquement bénéficié d’exemptions générales de l’armée en faveur d’études religieuses.

    Ces dernières années, plusieurs incidents se sont produits au cours desquels des soldats ont été physiquement agressés par des membres de la communauté haredi.

    #israel #racisme #religions #religion #ultra-orthodoxe #ultra-orthodoxes #patriarcat #violence #violences_sexuelles #domination #Femmes #harcèlement #virilisme #agressions

    Source : https://fr.timesofisrael.com/une-famille-ultra-orthodoxe-malmene-des-soldates-israeliennes-dans

  • Les accidents mortels sur l’autoroute ont augmenté de 43 % en 2022, l’alcool et la drogue en cause
    https://www.huffingtonpost.fr/france/article/les-accidents-mortels-sur-l-autoroute-ont-augmente-de-43-en-2022-l-al

    Les accidents mortels sur les autoroutes de France ont augmenté de 43 % en 2022, avec 188 personnes tuées. Il s’agit principalement de conducteurs de moins de 35 ans, fortement alcoolisés ou sous l’emprise de stupéfiants, selon des données du secteur publiées ce mercredi 2 août.

    Question quasiment rhétorique : puisqu’on sait l’âge, est-ce qu’on sait aussi le genre de ces « conducteurs de moins de 35 ans » ?

    • Dans les années 80, il fallait être un « battant ». Aujourd’hui les mots ont changé mais le sens perdure. Maintenant il faut être un « mâle Alpha ». C’est quoi le rapport ? le rapport c’est le corps. Le corps exhibé, phallicisé, le corps sans plis, le corps qui ne vieillit pas, qui ne fléchit pas, qui ne se déprime pas, qui ne pleure pas, bref « le #corps_fasciste ».
      Ce corps est aussi un #corps-entreprise. Le corps est une start-up. C’est un corps social.
      Voir sur TikTok, cette application de merde. Ce fonctionnement "désimaginatif". Allez mater le nouveau malaise dans la civilisation. Allez examiner quelles sont les « nouvelles » obsessions sociales : non pas si ma voisine ou mon voisin souffrent, mais plutôt si mon corps est bien en accord avec mon fantasme, avec mon narcissisme de dominant potentiel. Si tu n’es pas le clone du chef spartiate, tu es vraiment une tapette ! comprenez : tu es une merde.

      Il faut montrer que tu en a dans le froc et par tous les moyens possibles : tractions sur une barre, pompes, exercices en salles, accumulation des conquêtes, marchandisation des corps. Et surtout en matière de violence matricielle : l’incontournable MMA. Ce sport-limite semble reproduire ce que la virilité fasciste et capitaliste ont conçu de pire : apologie de la violence, culte délirant du KO, en attendant la mise à mort spectacularisée (et payante). Au passage, constatons chez les chroniqueurs sportifs que la syntaxe est singulièrement écrasée. Tout ce que la langue a de polysémique est, dans les commentaires, atomisé au profit d’une langue biface, tantôt robotique (phrases déclaratives et sans affects), tantôt une langue maniaque, exclamative et guerrière. Et derrière tout ça, des éclats de discours dans ce qu’ils recèlent de plus homophobe, transphobe et mysogine. Tu seras un homme mon fils, un vrai mec, tu seras un "bonhomme", pas une femme, ni un trans. Tout un nivellement de la pensée par le muscle, c’est-à-dire une perte de l’esprit critique, une #dépolitisation massive. Le virilisme est en effet, politiquement démobilisateur : il s’agit de s’épuiser en salle, pas de renverser la domination.

      [...]

      L’absence de pitié est devenu vertu.

      l’avais lu avec intérêt et pas signalé ni vu ici.merci @vanderling !

      #virilisme #MMA #lesiècledunietzschéisme

    • MUSK ANNONCE SON COMBAT CONTRE ZUCKERBERG EN ITALIE, « PAS À ROME » SELON LE GOUVERNEMENT
      https://www.bfmtv.com/tech/musk-annonce-son-combat-contre-zuckerberg-a-rome-dans-un-lieu-antique_AV-2023

      L’idée d’un combat entre les deux milliardaires rivaux, a émergé en juin dernier. Lancé comme une blague, la joute verbale s’est ensuite transformée en véritable combat de MMA (mixed martial arts) sur les tablettes.

      Mark Zuckerberg, grand adepte du jujitsu brésilien, a remporté un tournoi régional cette année et continue de s’entraîner. De son côté, Elon Musk s’est lui aussi lancé dans l’entraînement pour rivaliser avec le patron de Facebook.

  • ★ Refusons l’institution militaire - Le Libertaire GLJD

    C’est surtout en période de paix que l’on peut faire entendre une voix pacifiste. En temps de mobilisation, l’irrationnel prend le dessus. Pourquoi se mobiliser contre l’armée aujourd’hui encore ?

    Parce que l’armée est une institution qui participe à l’oppression des individus tout comme l’autre usine capitaliste, la famille patriarcale et les différentes drogues religieuses. C’est de plus un Etat dans l’Etat. Il suffit de regarder les crédits qui lui sont alloués et ce depuis plus de cent ans.

    L’armée, c’est la robotisation des personnes : gauche-droite ; en avant, marche ! Et nous autres libertaires, nous n’aimons pas marcher au pas, en cadence. Ni se faire commander par des férus d’autorité qui souvent ne réfléchissent pas plus loin que la visière de leur képi.

    A l’armée, il n’y a de la place que pour l’obéissance, pas pour l’intelligence et encore moins pour l’amour. D’autre part, le comportement militaire, viriliste par essence, ne peut faire bon ménage avec le féminisme. Mais l’armée n’est pas qu’un enfermement ; lorsqu’elle se met en branle, elle se révèle redoutable pour la santé physique et morale des populations. Le nationalisme exacerbé, le chauvinisme, la haine du cégétiste et de l’anarchiste, le mépris de l’étranger…ça peut faire des ravages. Nous avons vu l’armée intervenir pour briser des grèves (lors de la grève générale en 1953, déjà pour une réforme des retraites…), pour maintenir en place des chefs d’Etat en Afrique ou contrer éventuellement l’ennemi intérieur (…)

    🏴 #Anarchisme #Antimilitarisme #Anticapitalisme #Féminisme #émancipation #internationalisme #Liberté #Paix
    ⚡️ #armée #militarisme #aliénation #soumission #SNU #virilisme #nationalisme #autoritarisme #Cronstadt #Makhno #Trotsky #armement #guerre...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://le-libertaire.net/non-au-snu-antimilitarisme-2

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  • #Hellfest : « l’Enfer » du décor

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/a-nantes-le-hellfest-devant-les-prud-hommes-pour-harcelement-6476040

    Une ancienne stagiaire du Hellfest attaque aux prud’hommes l’association à la tête du festival de métal, Hellfest Productions. La jeune femme de 31 ans, dénonce des faits de harcèlement moral et sexuel. Une audience prévue à Nantes (Loire-Atlantique) ce mardi 28 mars.
    [...]
    Et le problème ne vient pas que d’un seul salarié du festival, pointe son avocate, Me Marie-Océane Gelly. « On est vraiment sur une forme de harcèlement d’ambiance », estime-t-elle, institutionnalisé dans le cadre de relations de travail, « et le code du travail s’applique ».

    #harcèlement #code_du_travail #sexisme #virilisme

  • Hardi, compagnons ! (Clara Schildknecht) // Les éditions Libertalia
    https://www.editionslibertalia.com/catalogue/poche/hardi-compagnons

    Masculinités et virilité anarchistes à la Belle Époque

    Cet ouvrage aborde d’une façon novatrice, par le prisme de la domination de genre, un sujet d’études déjà défriché par les historien·nes : la constellation anarchiste française, dans ses diverses composantes (syndicalistes, illégalistes, milieux libres), entre 1871 et 1920.
    On y croise Ravachol et la bande à Bonnot, Émile Pouget, Louise Michel, Rirette Maîtrejean, Vigo, Libertad, Madeleine Pelletier, Germaine Berton, E. Armand, Henriette Roussel...
    L’autrice analyse le rapport à la violence souvent héroïsée et s’interroge sur la glorification virile, l’homophobie et la phraséologie misogyne qui avaient trait dans le milieu. Elle aborde la réappropriation des marqueurs de virilité par certaines militantes, le paraître libertaire, les tentatives d’égalité. Ce faisant, elle propose une relecture stimulante et passionnante de ces années charnières.

    Clara Schildknecht est enseignante. Ce livre est issu d’un M2 soutenu au Centre d’histoire du XIXe siècle de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

    Je n’ai pas lu mais le sujet me semble très intéressant (dans ma liste).

    • Venant juste de terminer la lecture de ce livre, je propose cette #recension.

      De l’antiféminisme légendaire de Proudhon jusqu’aux remous provoqués par l’onde de choc MeToo dans les mouvements les plus radicaux, la « masculinité et virilité anarchiste », loin de ne constituer qu’un sujet d’étude abstrait, est une constante qui traverse l’histoire du mouvement libertaire.

      La critique de l’anarchisme « réellement existant ou ayant existé », si l’on peut dire, sous l’angle de son contenu intrinsèquement masculiniste, semble une approche des plus stimulantes. Cela devrait contribuer à débarrasser les fondamentaux libertaires de l’une de ses scories récurrentes, parmi les plus pénibles.

      L’étude de Clara Schildknecht, Hardi Compagnons ! ne concerne que la période dite de « la Belle époque ». Il s’agit, dans l’histoire du mouvement anarchiste français, d’une séquence historique importante.

      C’est à cette période que se sont constituées les différentes tendances, dans la continuité du collectivisme antiautoritaire de la première internationale : communistes libertaires, auteurs d’attentats (propagande par le fait), syndicalistes révolutionnaire et individualistes.

      Quelle que soit la tendance, on glorifie le rôle strictement masculin du « compagnon » anarchiste, lequel, par son tempérament viril sera supposé être le plus à même de provoquer le salut révolutionnaire.

      La place qu’occupent les femmes, de façon générale, dans la vie des anarchistes est des plus accessoires. On s’adresse, par exemple, aux mères, nécessairement cantonnées au rôle de l’éducation des enfants, pour les convaincre des bienfaits de la propagande antimilitariste. On est loin des audaces radicales, réellement émancipatrices, de Fransisco Ferrer.

      Les théorises anarchistes de cette époque comportent parfois une critique des instituions patriarcales et religieuses telles que le mariage ou des rôles assignés aux femmes dans la procréation, notamment dans les théories néomalthusiennes. Il n’en reste pas moins que la critique est formulée de façon ultra majoritaire par des hommes. Il n’est pas question de remettre en cause la place occupée par les femmes dans la société en tant qu’opprimées ni même d’envisager que puisse exister l’expression autonome de cette dénonciation par les femmes elles-mêmes.

      Les « compagnes », dans les communautés individualistes, sont considérées le plus souvent comme faire-valoir de « l’amour libre ». Si on leur reconnaît le droit à ne pas limiter leur sexualité à un seul partenaire c’est aussi pour que les hommes puissent mieux en profiter.

      L’autrice montre que les représentations dominantes de l’époque, en matière de discrimination de genre, sont bien inscrites dans les esprits, fussent-ils anarchistes.

      Lorsque certaines femmes accèdent au statut reconnu par la société d’anarchiste à part entière, c’est pour mieux en faire des sortes de créatures extraordinaires, à la fois fascinantes et repoussantes. Ces femmes anarchistes sont probablement alors perçues comme étant encore plus mystérieuses que leur alter ego masculins, tel Ravachol qui s’efforce, notamment lors de son procès, de présenter toutes les marques de virilité – courage et absence de peur - pour affirmer sa défiance et son opposition à l’autorité de l’État.

      Quand Louise Michel ou Henriette Roussel revendiquent l’usage de la violence révolutionnaire, elles sont systématiquement renvoyées, dans la représentation de l’époque, à leur supposée laideur physique. Bien entendu, les anarchistes ne reprennent pas à leur compte ces stéréotypes dégradants mais ils n’échappent pas aux représentations de l’être extraordinaire au sens propre du terme, parce que femme et s’exprimant par la violence, en tant que révolutionnaire anarchiste.
      Remarque personnelle : on peut considérer qu’il s’agit de représentations profondes et tenaces qui se sont manifestées notamment lors de l’enterrement de notre brave Louise Miche, femme du peuple, et qui lui vaudront le statut d’icône quasi-religieux dont elle fait l’objet, encore aujourd’hui, dans les milieux libertaires.

      L’autrice nous révèle qu’il n’y a visiblement pas pire injure dans le mouvement anarchiste de l’époque (et probablement la classe ouvrière) que celle, déjà en usage de « tante » ou de « tapette ». Miguel Almeyreda, par exemple, en fera les frais. On moquera sa tendance à porter de beaux habits, histoire de lui reprocher, de façon détournée, son ralliement à Gustave Hervé.

      Enfin, il est rappelé que les revendications féministes, le plus souvent, ravalées sous le sobriquet méprisant de « suffragettes » sont alors majoritairement considérées, dans les milieux anarchistes, comme des fantaisies réformistes.

      Considérant que l’anarchisme est partie constitutive du mouvement ouvrier, il serait probablement erroné de considérer qu’à la même époque, l’idéologie masculiniste et misogyne ne s’exprimait pas de façon tout aussi caricaturale dans les autres tendances socialistes de l’époque. Une étude plus générale, si elle n’existe pas déjà, serait fort utile pour évaluer cette hypothèse.

      Voilà, en tout cas, qui devrait nous interroger sur le fait que, dans 100 ans, s’il y a encore du monde sur cette planète en mesure de formuler des critiques sociales, on mettra certainement en exergue tout un tas d’aberrations et contradictions idéologiques, alors insoupçonnées, mais portées par les mouvements radicaux de ce début du 21e siècle.

      #Clara_Schildknecht #Hardi_compagnon #anarchisme #virilisme #virilité #masculinité #sexisme #critique_sociale #féminisme #syndicalisme_révolutionnaire #individualisme

  • L’Amérique sur le ring
    https://laviedesidees.fr/Loic-Artiaga-Rocky-la-revanche-revee-des-Blancs.html

    À propos de : Loïc Artiaga, Rocky : la revanche rêvée des Blancs, éditions Amsterdam/Les Prairies ordinaires. Rocky n’est pas un simple personnage de film, mais une figure qui porte les aspirations de l’homme blanc et viril dans la culture populaire américaine – fantasme d’une nation qui l’emporte toujours contre le Noir et le communiste.

    #Arts #cinéma #sport #racisme #Amérique_du_Nord
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220511_rocky.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220511_rocky.pdf

    • Un policier, connu pour des faits de violences conjugales, est activement recherché après la découverte du cadavre de sa petite amie dans leur logement à #Paris.

      –-

      Un policier tue une femme, est en fuite, les syndicats policiers sont invités partout, pas les féministes et celles qui lutent contre les violences conjugales, les syndicats policiers.

      Ils ramènent le sujet sur les souffrances de la police. Une honte et tant d’indécence.

      –-

      "On demande à ce qu’il se manifeste très rapidement. On va tous trouver une solution ensemble" J.-Christophe Couvy, sec. national du syndicat Unité SGP Police FO, au sujet du policier armé, recherché après la découverte du corps d’une femme hier soir à #Paris. (itw BFM)

      –-

      Un policier est « connu » pour violences conjugales et le ministère de l’Intérieur lui laisse son arme ?

      Ça doit être une erreur.
      Ce n’est pas possible.

      relevé sur cuicui

      #féminicide

    • on fait publiquement mine de négocier avec un criminel (d’autant que c’est un collègue) pour éviter tirs ou suicide - que c’est le plus gros problème de la police, et peut-être qu’ils se tuent plus qu’ils ne tuent - et ça permet d’occuper le terrain police ouin ouin ouin on est mal nos collègues se tuent, ce qui légitime le syndicat

      les chiffres sur les violences conjugales chez les flics sont astronomiques, pas loin du vote RN ou l’inverse, je sais plus

      #virilisme

  • Qui va à la chasse
    https://laviedesidees.fr/stepanoff-L-animal-et-la-mort.html

    À propos de : Charles Stépanoff, L’animal et la #mort. Chasse, modernité et crise du sauvage, La Découverte. Les chasseurs sont davantage préoccupés des fragilités de la nature qu’on ne le croit généralement. Ils en sont les premiers témoins et leur relation à l’animal n’est pas seulement faite de prédation aveugle.

    #Société #anthropologie #animaux
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211022_animal.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211022_animal.pdf

  • #socialisation MASCULINE A LA #violence : le prix à payer
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/09/04/socialisation-masculine-a-la-violence-le-prix-a-payer

    Annotations :

    Vous rappelez que, si dans toutes les cultures, les identités masculines et féminines sont définies comme en opposition l’une à l’autre, ce qui est considéré comme masculin ou féminin varie considérablement d’une culture à l’autre. Vous mentionnez les Arapesh étudiés par l’ethnologue Margaret Mead chez qui les hommes sont censés être doux et sensibles, et les Chambouli où les femmes sont dominantes et où les hommes sont vus comme émotifs. lorsqu’ils naissent, on va avoir des contacts beaucoup plus toniques avec des garçons, on va davantage valoriser leur force physique, on va davantage les couper des sentiments tout en valorisant la colère, on va moins les prévenir du (...)

    #.entretien #féminismes #:Lucile_Peytavin #masculinité #Sociologie #virilisme

  • Allemagne - Il abat un caissier qui lui demande de porter un masque - Le Matin
    https://www.lematin.ch/story/il-abat-un-caissier-qui-lui-demande-de-porter-un-masque-991959014875

    Les faits ont eu lieu samedi soir dans une station-service d’Idar-Oberstein (Rhénanie-Palatinat, ouest de l’Allemagne). Un homme de 49 ans s’est présenté à la caisse avec deux packs de six bières. Comme il ne portait pas de masque, le caissier lui a signalé que c’était obligatoire. L’homme a alors quitté l’échoppe après s’être montré menaçant.

    Il est revenu un peu plus tard avec la volonté manifeste de provoquer le jeune caissier. Il s’est à nouveau présenté avec des bières mais portait cette fois un masque facial. Il l’a cependant ôté à peine arrivé devant le jeune homme. Ce dernier lui a alors à nouveau indiqué qu’un masque était exigé. Mais l’homme de 49 ans avait récupéré un pistolet. Il l’a sorti de sa poche et a ouvert le feu, visant la tête du caissier et le touchant mortellement.

  • Enquête sur l’Ultra-Trail
    https://lundi.am/Enquete-sur-l-Ultra-Trail

    « Tu vas pisser du sang. Tu vas en chier. Tu vas souiller ton froc. Tu vas toucher le fond un nombre incalculable de fois. Tu vas voir 36 chandelles en éclatant l’ampoule de ton gros orteil sur un caillou pointu. Tu vas parler aux arbres […]. Tu vas engloutir des litres de Coca. Tu vas rêver de bouillon de légumes et de pastilles de sel. […] Tu vas tomber tête la première sur une allée forestière toute plate en t’éclatant une rotule déjà mal en point. Tu vas bouffer des tonnes de chips. Tu vas les gerber. Tu vas abandonner, le cœur et le corps brisés… et une demi-heure ou trois semaines après ta dernière agonie, tu chercheras une nouvelle course. Comment peut-on être aussi con ? Peut-être qu’au-delà de toutes ces emmerdes, de toutes ces souffrances, l’ultra a quelque chose de magique… [1]

    [1] Citation tirée du livre Trail de Jean-Philippe Lefief,...
     »

    Voici comment Clare Gallagher, coureuse américaine aux dizaines de milliers d’abonnés Instagram, militante écologique, diplômée de la prestigieuse université de Princeton et nouvelle égérie de Patagonia – la multinationale spécialisée dans le sport dit outdoor –, décrit son expérience de la course très longue distance en milieu naturel : l’ultra-trail.

    #trail #ultra_trail #course_à_pied #industrie_du_sport #sport_spectacle #virilisme #survivalisme

    Notez bien qu’"engloutir des litres de coca" et « bouffer des tonnes de chips », c’est « bon pour la planète » chez les adeptes de l’ultra trail.

    #bullshit_ecology #égologie #greenwashing

  • Ultradroite : un antiféminisme vecteur du terrorisme
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250521/ultradroite-un-antifeminisme-vecteur-du-terrorisme?onglet=full

    Un rapport du parquet général de Paris consacré à l’ultradroite évoque la « porosité idéologique » avec les groupes masculinistes. Il montre que la reconstruction d’une masculinité hégémonique est l’un des moteurs d’action des terroristes contre la « décadence » de la société. Deuxième volet de notre série.

    Le constat semble relever de l’évidence, mais il figure cette fois noir sur blanc dans un rapport officiel. L’antiféminisme, la culture de la virilité, la reconstruction d’une masculinité hégémonique sont au cœur de l’idéologie de l’extrême droite et l’un des moteurs d’action de l’ultradroite terroriste en particulier.

    Un rapport du parquet général de la cour d’appel de Paris, daté de mars, s’est penché sur la galaxie de l’ultradroite française et a étudié plusieurs dossiers d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il montre que ces activistes envisagent la « réaffirmation de rapports de genre hiérarchisés et essentialisés » comme une solution pour « mettre fin à la décadence de la société ». Le document de 56 pages détaille des « passerelles idéologiques entre extrêmes droites et groupuscules masculinistes ».

    Des membres des Barjols, le 13 mai 2018. Des membres des Barjols, le 13 mai 2018.

    « Frustration » et « impuissance »

    Le parquet général insiste sur le fait que le passage entre idéologie et action est loin d’être mécanique. L’idéologie est un tremplin à l’engagement si elle résonne avec le « terreau culturel » de l’individu et alimente ses « émotions négatives » (colère, frustration, haine et peur). L’étude des dossiers judiciaires montre que les individus d’ultradroite poursuivis pour terrorisme verbalisent souvent leur « frustration » et leur « impuissance » – des termes dont la connotation sexuelle interpelle, souligne le rapport. L’un des mis en examen, jeune majeur, ajoutera : « Ensuite, on se soulageait en imaginant des actes extrémistes. Faire des attentats dans des mosquées de Daech. »

    Les profils des mis en examen dans le dossier de l’Action des forces opérationnelles (AFO, démantelée en juin 2018), que Mediapart a consulté, sont à ce titre révélateurs. Si certains sont bien insérés socialement, d’autres se décrivent comme solitaires, affichent peu ou pas de relations sociales, et pour certains, peu ou pas de relations amoureuses ou sexuelles.

    L’un, sexagénaire, qui se voyait « père d’une famille nombreuse », a ainsi confié ne jamais avoir eu de relation sentimentale ou sexuelle au cours de sa vie. Il ressort de l’enquête de personnalité qu’il semblait « rejeter plutôt la responsabilité de son célibat sur les femmes » et qu’il avait « laissé entrevoir une vision de la femme plutôt superficielle ». Un autre, trentenaire, qui a évoqué une mère peu aimante et maltraitante, dit avoir souffert d’être trop timide pour approcher les femmes. Il relate un « désert affectif » et sexuel, à l’exception d’une relation de six mois et de la fréquentation de prostituées dès l’âge de 18 ans. Un troisième, marié à une femme rencontrée en Thaïlande, n’a fait état d’aucune autre relation sentimentale sérieuse.

    D’autres, en couple depuis plusieurs décennies, reconnaissent se comporter en patriarches avec leurs femmes et enfants. L’un se définit comme un « vieux relent machiste ». Un autre est décrit par ses enfants comme un « chef de famille », « autoritaire », « craint », voire « un tyran », avec une épouse « sous son emprise ».

    Deux profils de femmes semblent rejoindre les groupes d’ultradroite violents : celles accompagnant leur conjoint ; celles vivant seules et se disant « angoissées » depuis les attentats. Une femme de 54 ans dit ainsi avoir rejoint le groupe AFO parce qu’elle était « terrorisée », vivait « dans la peur », car elle habite au milieu de trois cités à forte concentration de population musulmane ou d’origine arabe.

    Plusieurs femmes du groupe apparaissent en situation de vulnérabilité : l’une a été victime de violences conjugales pendant des années ; une autre, qui pâtit d’une « image dégradée d’elle-même », a fait des tentatives de suicide dans sa jeunesse et a souffert d’un mari alcoolique ; une troisième a fait une tentative de suicide et plusieurs dépressions sévères.

    Pour les auteurs du rapport, le passage à l’acte terroriste permet parfois de « restaurer une image de soi dégradée », « se trouver une cause, une guerre et donner un sens à son existence ». Comme ce jeune mineur de 15 ans présentant des troubles autistiques, qui a subi lors de sa scolarité harcèlement et agressions, avant de s’engager dans un groupe d’ultradroite violent, poursuivi pour terrorisme. « Il s’agit de s’octroyer une image de soi grandiose et mythifiée », analyse l’historien Nicolas Lebourg dans son étude consacrée à l’ultradroite.

    L’historien souligne que les hommes de l’AFO ont « souvent été dans les forces de l’ordre » et parlaient « spontanément beaucoup de leur service militaire, vécu comme un moment important de leur sociabilisation et de leur virilité ». Une membre de l’AFO, détentrice cloîtrée d’un arsenal, déclarait aux policiers : « À un moment, j’ai vraiment cru faire partie de la Résistance, comme dans les films. II y a eu un peu cet effet dans tout le groupe. »

    L’exaltation d’un modèle combattant viriliste

    Le rapport note la prégnance, dans ces dossiers judiciaires, « d’un entre-soi viril », marqué par la camaraderie, la valorisation de la force, le culte de la préparation physique. Les salles de sport, les clubs de tir, les dojos et autres lieux de pratique des arts martiaux sont donc autant de lieux de socialisation politique, d’entraînement et de recrutement pour les groupes les plus radicaux. Dans une affaire judiciaire en cours, on retrouve au centre du dossier un club d’airsoft (jeu d’équipe de tir sportif avec des répliques d’armes). Déclaré en préfecture, il constituait, en réalité, un lieu d’entraînement paramilitaire. L’ultradroite puise aussi dans le milieu du tuning.

    On y retrouve les codes et gestuelles présents plus largement à l’extrême droite : corps virils, sportifs, tatoués et exaltation d’une masculinité dite « hégémonique ». Ce modèle « masculin » vante les qualités et capacités chevaleresques, la force de caractère, l’honneur. À l’inverse sont renvoyés du côté du féminin le déshonneur, la lâcheté, l’absence d’identité de l’homme de gauche. « La dévirilisation-féminisation de l’adversaire constitue un invariant des cultures politiques d’extrême droite, qui n’est pas incompatible avec l’hypersexualisation des populations racisées qui, depuis les années 1960, construit une figure de paria délinquant et violeur », note le rapport.

    Le corollaire de ce modèle viriliste est l’invisibilisation des engagements féminins – ou, en tout cas, la sous-estimation de leur engagement volontaire au sein de groupes violents, estime le parquet général. Dans les groupes d’ultradroite, les femmes sont présentes, mais elles demeurent considérées comme des individus « à défendre » et sont, le plus souvent, renvoyées à leur rôle biologique et domestique.

    Cette représentation est présente chez Génération identitaire : ce groupuscule – dissous, mais qui n’a pas été mis en cause pour des actions terroristes – défend une vision essentialisée des rapports de genre où la femme doit procréer pour perpétuer la race alors que les hommes sont assignés au virilisme.

    L’une des membres des Barjols lors d’une séance d’initiation au tir. L’une des membres des Barjols lors d’une séance d’initiation au tir.

    Le groupuscule AFO, lui, fonctionne même avec trois catégories de membres : les « blancs » (les sympathisants), les « noirs » (les opérationnels, destinés à passer à l’action) et les « gris » (qui s’occupaient de la logistique, l’administration et la formation), dans lequel évoluent les femmes, « car elles sont peut-être moins aguerries à la défense que ne le seraient des hommes », a déclaré aux enquêteurs son responsable Île-de-France. Il leur confie ensuite des tâches. L’une est chargée de la formation médicale, l’autre de la mise à l’abri des enfants en cas de guerre civile. Une troisième a pour rôle de « lever un doute » concernant une personne désireuse d’intégrer le mouvement. Pour certains événements, tel un « week-end découverte », il est précisé que « les femmes peuvent participer ».

    Dans le dossier des Barjols, une référente du groupe dans l’Est décrit un rôle « d’intendance », et explique que, lors d’un rassemblement, elle s’occupait « de la cuisine et tout ça », de mettre et débarrasser la table. Certaines ont cependant des rôles plus actifs. À l’instar de cette quinquagénaire membre des Barjols, ancienne militaire et ex-adhérente du Front national, qui se prévalait (à tort) de liens avec la DGSI et des proches de Vladimir Poutine, et apparaît comme l’instigatrice d’un projet de coup d’État.

    Dans ce modèle, « l’homosexuel » est érigé « en figure repoussoir d’une masculinité féminisée et donc négative », souligne également le rapport. Cette dimension ressort, par exemple, du dossier AFO, où l’un des mis en examen pour terrorisme réprouve l’homosexualité, y compris celle de son propre fils. « II a eu peur que le nom de famille disparaisse », estime sa fille. Dans une lettre à la juge, le fils prête à son père ces propos homophobes : « Les pédés, j’te fusillerais tout ça. » Lorsque, petit, il a voulu faire de la danse, son père a refusé. Puis quand il a annoncé son homosexualité, son géniteur a pris la tête des anti-Pacs du département. Quinze ans plus tard, il s’est investi pleinement dans la Manif pour tous. Son fils a quitté le domicile familial et rompu les liens. « Par la suite, j’ai eu droit à tout, écrit-il à la magistrate : rumeur selon laquelle j’étais dans une secte, dénonciation calomnieuse à la gendarmerie pour travail illégal. »

    Le conseiller régional EELV Pierre Serne a, lui, été la cible de plusieurs vagues de menaces de mort et d’injures de la part de l’ultradroite en raison de son homosexualité (« petite fiotte gay », « islamo-fellateur », etc.). Il a déposé plusieurs plaintes pénales.

    Mais l’« aversion théorique et rhétorique pour l’homosexualité » de ces groupes résisterait peu à l’épreuve des faits, d’après le rapport : le parquet général évoque des « pratiques d’homosocialités » caractéristiques de ces groupes, et une définition des identités sexuelles « souvent ambiguës ». Car, pour ces individus qui évoluent « dans un univers sentimental et relationnel clos », le groupe s’avère fondamental et « les acteurs entretiennent des liens de dépendance mutuelle ». Dans une affaire récente, l’un des très jeunes militants d’ultradroite confie, par exemple, son attachement amoureux à l’égard d’un autre membre du groupe.

    Combat contre la « dévirilisation » de la société

    Ce modèle trouve aussi une source idéologique : pour les militants d’extrême droite, notre société « décadentiste » aurait dépossédé les hommes de leur identité masculine. La nation, par la faute de ses dirigeants, serait faible et sa vitalité érodée. La faiblesse démographique des Français (qui ne relève d’aucune réalité scientifique) encouragerait le recours à l’immigration et un « grand remplacement » serait donc à l’œuvre. Ce concept, popularisé par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, présuppose qu’en raison d’une immigration « massive » et d’une fécondité plus forte les populations d’origine africaine seraient en passe de surpasser numériquement les populations européennes et, donc, d’imposer leur culture et leur religion au continent.

    Pour les militants d’ultradroite, dénonciation de l’incompétence de l’État et dénonciation de la « dévirilisation » de la société vont donc de pair : il s’agit de rétablir la virilité de l’homme blanc. Le rapport note que la question sexuelle apparaît d’ailleurs très fréquemment sur leurs forums de discussion. Il cite un exemple, la galaxie Suavelos (« bienvenue » en celte).

    Le site Suavelos.eu a été créé en 2016 par deux militants d’extrême droite : Daniel Conversano, youtubeur et ancien technicien de Dieudonné (les deux hommes sont désormais « en totale opposition ») ; et Yann Merkado, un ex-sergent de l’armée de terre, ardent défenseur du port d’arme. Suavelos s’appuie sur une myriade d’autres sites et pages Facebook (dont, un temps, « Madame Suavelos »), pour fédérer les défenseurs d’un séparatisme blanc, tout en instrumentalisant la question du féminisme. D’un côté, certains de ces sites défendent les droits des femmes face aux hommes d’origine immigrée ; de l’autre, on y trouve des propos misogynes et sexistes.

    Les deux activistes promeuvent, depuis 2017, un projet à visée nataliste, destiné à fonder des « foyers blancs » en Europe. « Faire des enfants européens, c’est attaquer le système », estime Daniel Conversano, dans une vidéo. Il a d’abord créé un forum privé en ligne, Suavelos Oppidum, pour mettre en relation des expatriés et des candidats à la migration à l’est, sensibles à l’argument selon lequel avoir une « femme féconde, prévenante, prête à se mettre en couple avec un Français » serait plus aisé en Europe centrale et orientale. En moins de deux ans, plus de 5 000 personnes se sont inscrites sur ce site, d’après le rapport, et une chaîne Telegram y est consacrée, intitulée Les Blancs de l’Est.

    Sur le site internet des « Braves », communauté défendant un nationalisme blanc. Sur le site internet des « Braves », communauté défendant un nationalisme blanc.

    Puis il a mis sur pied « Les Braves – Vivre européen », une plateforme au design moderne qui compte environ 600 membres actifs – des francophones, dont « la moitié » seraient expatriés à l’étranger, selon Daniel Conversano. L’idée : face aux « enjeux démographiques » et à « l’inefficacité du champ politique à enrayer ce phénomène », il faut « bâtir des foyers traditionnels » et préserver « notre patrimoine biologique et culturel ». Le projet assume une préférence « ethnique » : « Nous sommes tribaux : les nôtres avant les autres », annonce la charte des Braves. Questionné par Mediapart, il assume un positionnement « nataliste » en faveur d’une « Union européenne vraiment au service des Européens ».

    Photo de l’un des camps d’été (baptisés Edelweiss) organisés par les « Braves ». Photo de l’un des camps d’été (baptisés Edelweiss) organisés par les « Braves ».

    Dans sa charte, Daniel Conversano réfute tout recours à la violence : il prône un « développement personnel et communautaire de manière pacifique » et précise que tout membre qui manifesterait « l’intention de mener ou participer à des actions violentes ou illégales » serait « banni ». Selon le rapport du parquet général, les Braves s’entraîneraient, en tout cas, collectivement aux sports de combat lors de leurs camps d’été, et l’un des « proches » de Conversano serait actuellement mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste ». Dans une vidéo diffusée en 2014 (dont l’accès a depuis été restreint), l’activiste disait souhaiter voir « des douaniers avec des flingues » tirer sur « les mecs à la nage ». Et au Monde, il avait expliqué : « Je ne vois pas comment un Blanc pourrait ne pas se venger au bout du dixième attentat islamiste. » « C’est une analyse, et non une prescription », assure-t-il à Mediapart. « Nous sommes un groupe pacifique et nous ne militons pas », soutient-il, assurant n’avoir « pas vu d’activité de combat » lors des camps d’été, et affirmant n’avoir pas connaissance d’un quelconque proche mis en examen [lire sa réponse intégrale dans l’onglet « Prolonger »].

    Des passerelles idéologiques entre masculinistes et extrêmes droites

    L’ultradroite qui passe à l’acte puise aussi dans l’idéologie masculiniste, souligne le rapport du parquet général, qui insiste sur les « porosités idéologiques » entre les deux. Le masculinisme est une idéologie essentialisant les différences de genre et considérant que le masculin et le féminin renvoient à deux réalités différentes et immuables. Les incels (pour involuntary celibates, célibataires involontaires) incarnent cette porosité. Ces groupes misogynes proches de l’ultradroite, nés en Amérique du Nord, théorisent le fait que les femmes refuseraient aux hommes la sexualité à laquelle ils devraient avoir droit. Certains de ces militants se sont manifestés par des passages à l’acte violent. Comme l’auteur de l’attentat à la voiture-bélier qui a fait dix morts à Toronto (Canada), en avril 2018. « La rébellion des incels a déjà commencé. On va renverser tous les “chads” et “stacys” », avait-il posté sur Facebook, quelques heures avant le drame.

    En France, nombre d’idéologues d’extrême droite ont prospéré sur la supposée « crise du masculin » et exalté une masculinité hégémonique. Comme Alain Soral dans sa Sociologie du dragueur, parue en 2016, par exemple. Ou Julien Rochedy, l’ancien directeur du Front national de la jeunesse (FNJ), qui a lancé, en 2018, un site baptisé « École Major », dont la devise est : « Être et rester un homme » (voir la vidéo d’introduction). Il y propose des articles et des formations payantes (« Mentalité supérieure – références masculines mentales et culturelles » ; « Psychologie sexuelle – comprendre les comportements et les différences hommes/femmes », « L’amour et la guerre – Répondre aux féministes »).

    C’est le cas aussi de Papacito, « royaliste viril » autoproclamé, qui prodigue sur YouTube ses conseils aux « hommes debout » pour ne plus vivre « comme des fiottes » dans une « société émasculée » et pouvoir rétorquer aux « Uber de l’islam radical » et à ses attentats meurtriers. « C’est par le style de vie et vestimentaire, intellectuel et physique qu’on va revenir à une estime de soi », plaide-t-il dans l’un de ses sept « entretiens choc » en ligne. « Quand je vois des jeans cigarettes qui s’arrêtent à la cheville et que les mecs ont des démarches de la Fashion Week alors qu’ils sont pourvus de testicules, c’est problématique. Tu peux pas marcher comme un mannequin nigérian ou suédois alors que t’es un homme » (lire notre enquête sur les youtubeurs d’extrême droite).

    Lire aussi

    Ultradroite : anatomie d’une nouvelle menace terroriste Par Matthieu Suc et Marine Turchi
    En France aussi, les services de renseignement s’inquiètent de l’activisme des suprémacistes blancs Par Matthieu Suc et Marine Turchi

    Le rapport note que l’antiféminisme constitue également un thème fondamental des forums de joueurs à fort trafic et de certains jeux vidéo (Blabla 18-25, jeuxvideos.com, le forum Avenoel, les jeux vidéo World of Warcraft et Fortnite), où recrute l’extrême droite, mais où elle se forme aussi. Beaucoup de jeunes hommes en quête identitaire viennent s’y nourrir d’une contre-culture « à la jonction entre l’univers des jeux en ligne et le milieu d’extrême droite masculiniste et antiféministe ». En 2020, une affaire d’association de malfaiteurs terroriste a, par exemple, impliqué de très jeunes militants, connectés sur Discord à l’âge de 12 ans et passés d’abord par des groupes de discussion sur les jeux vidéo.

    Ce monde fonctionne avec ses propres codes et son vocabulaire anglophone spécifique, raconte le rapport. Comme le terme de « red pill », référence à une scène du film Matrix (1999). Dans les milieux incels, ce terme désigne l’élévation, l’épiphanie associée à la prise de conscience misogyne et raciste.

    #masculinisme #virilisme #extreme_droite #fascisme #machisme #domination_masculine

  • Les pathologies du #militantisme
    https://laviedesidees.fr/Les-pathologies-du-militantisme.html

    La violence sectaire au sein des groupes militants n’est pas nouvelle. Les années post-68 en témoignent : phallocratisme, homophobie, police des mœurs y faisaient des ravages.

    #Société #domination #sexisme #manipulation #censure
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202104_militantisme.docx

  • (@tintin - Urgent. Qui peut enregistrer ce docu et le mettre à dispo ? Il n’est visible que jusqu’à ce soir minuit. Merci !) //edit 26/03 : Merci pour vos retours ! y’a d’autres docus sur France3 qui sont supers//

    Le sous-sol de nos démons
    La France en Vrai - Midi-Pyrénées -
    en streaming - Replay france 3 Midi-Pyrénées | France tv
    https://www.france.tv/france-3/nouvelle-aquitaine/l-heure-d/2289237-la-france-en-vrai.html

    aussi là sans inscription :
    https://www.francetelevisions.fr/le-club/evenements-exclusifs/avant-premiere-le-sous-sol-de-nos-demons-5075

    disponible jusqu’au 26.03.21
    société
    52 min
    2019
    tous publics

    réalisé par Baptiste de Cazenove, Olivier Laban-Mattei
    (non ! Fanny Fontan et écrit avec Feriel Alouti)
    plus que 5h

    A l’hôpital Lapeyronie de Montpellier, tous les jours Magali écoute les récits de pédophiles et pédocriminels, au sein du CRIAVS (Centre de ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles). Tous les jours, Mathieu tente de convaincre, en dehors du centre, de l’importance de mettre en place un numéro unique pour pédophiles et éviter les passages à l’acte. Les consultations et les groupes de paroles que Magali anime se trouvent à l’intérieur de l’hôpital. Dans un huis-clos caché aux yeux de tous, des hommes malades et pour la plupart condamnés pour des crimes sexuels, atterrissent ici. Au sous-sol de l’hôpital, au bout de longs couloirs, dans des pièces fermées, parfois obscures, ils ont l’obligation d’être suivis.

    #CRIAVS #pédocriminalité

  • Il est temps - Y a-t-il une femme pour sauver la planète ? - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/093802-003-A/il-est-temps
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/093802-003-A/940x530?text=true

    Les résultats de l’enquête participative « Il est temps » réalisée en France et en Allemagne. L’écologie est-elle plus féminine que masculine ? 70 % des femmes, et 59 % des hommes ayant répondu estiment que l’urgence est maximale en matière d’écologie.

    Cet écart d’environ dix points se retrouve sur la quasi-totalité des questions d’environnement. Les pratiques quotidiennes (l’alimentation, la consommation, le traitement des déchets) évoluent plus vite chez les femmes que chez les hommes. Dans la sphère publique, celles-ci se révèlent plus militantes et soucieuses d’une transformation sociétale. Elles questionnent également davantage le fait de faire des enfants, mais cela n’est plus une évidence pour une grande majorité de participants, hommes et femmes confondus. Au-delà de l’écologie, les femmes sont également plus concernées par les questions de racisme et de genre que les hommes. Subir une forme de domination sociale pourrait-il renforcer la sensibilité aux inégalités et aux enjeux climatiques ?

    Nouveaux choix de vie
    En France et en Allemagne, les 400 000 participants à l’enquête « Il est temps », lancée en mai 2020, ont répondu en ligne à 133 questions, permettant à un collectif de sociologues d’analyser plus de 42 millions de réponses. Cinq thématiques ressortent de cet océan de données : l’émergence d’une écologie populaire, le rôle prépondérant des femmes, le rapport à la viande et à la consommation, les solutions et les visions du futur. Ponctuée d’infographies ludiques, d’images d’archives et d’interviews, cette série d’animation décrit les mutations en cours, laissant émerger de nouveaux choix de vie et mettant fin à bons nombre d’idées reçues.

    • Dans le documentaire, les femmes sont plus nombreuses que les hommes a ne pas vouloir avoir d’enfants. Un autre point genré, sur le végétarisme et la consommation de viande que la plupart des hommes ne veulent pas remettre en question.
      #virilisme

      Et du coup, je trouve la question posée totalement à côté de ce qui ressort en faisant fi du pouvoir masculin comme carcan mental.

      Subir une forme de domination sociale pourrait-il renforcer la sensibilité aux inégalités et aux enjeux climatiques ?

      j’aurai plutôt renversé la question

      Exercer une domination sociale permet-t-il d’être insensible aux inégalités et aux enjeux climatiques ?

      Et du coup, dans cette catégorie, tu peux coller les #riches et la politique du #capitalisme

      #hommes

  • Quand Europol s’inquiète des "Incels", du terrorisme d’extrême droite et des anti-féministes
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_quand-europol-s-inquiete-des-incels-du-terrorisme-d-extreme-droite-et-de


    La convergence des « ismes ».

    En réalité, l’#antiféminisme semble être une composante au sein de certaines idéologies d’extrême droite qu’elles soient violentes ou non. Mais c’est une composante qui peut être fédératrice. L’antiféminisme dans les idéologies d’#extrême_droite s’opposerait ainsi « au féminisme qui ferait la promotion d’une société mondialisée, multiculturelle et métissée dont la victime serait la race blanche en danger, ’en péril grave et imminent », analyse Michaël Dantinne, professeur de criminologie à l’Université de Liège.

    Ainsi, l’antiféminisme extrémiste s’insère dans les « théories du grand remplacement ». « Le féminisme aurait été inventé pour distraire les femmes de leur rôle ’naturel’ de mères, et est par conséquent blâmé pour la chute des taux de natalités dans les pays de l’Europe occidentale, ce qui a finalement permis l’immigration », souligne le rapport d’Europol.

    Et d’ajouter, « la frustration sexuelle et la misogynie ont été clairement explicitée par les auteurs des attaques de Christchurch (Nouvelle Zélande) et Halle (Allemagne), en 2019 et en 2020 ».

    La composante misogyne chez les auteurs d’attaques empreintes d’idéologies d’extrême droite n’est pas nouvelle. Dans son manifeste, le terroriste norvégien Anders Breivik indiquait : « il faut parfois tuer des femmes, même si elles peuvent être très attirantes ».

    #racisme

    • #The_Handmaid's_Tale #La_Servante_Écarlate

      Je crois que ça a démarré en Argentine, il y a 2 ans,…
      Why are protesters dressing like The Handmaid’s Tale in Argentina ? – explainer - YouTube (août 2018)
      https://www.youtube.com/watch?v=3Idw6LY4AGM

      et actuellement aux É.-U.
      Women Wear ‘Handmaid’s Tale’ Outfits to Protest Abortion Bill - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=ySslUJlicOc

      légende de la photo ci-dessus :
      Il existe des « ponts » entre les idéologies d’extrême droite et les « antiféministes ».
      © 2019 Getty Images

    • Oui, mais justement : pourquoi la photo, sans explication, de trois manifestants féministes, alors que l’article est consacré au danger que représente « des "Incels", du terrorisme d’extrême droite et des anti-féministes » ?

    • LA VIRILITÉ, AU CŒUR DE LA SENSIBILITÉ (ET DU PROBLÈME) FASCISTE
      https://lundi.am/La-virilite-au-coeur-de-la-sensibilite-et-du-probleme-fasciste

      Le sociologue Francis Dupuy-Déri explique la chose suivante, à propos des hommes qui pensent avoir droit, notamment, aux faveurs des femmes : « Aujourd’hui, ces hommes blancs réagissent comme des aristocrates qui voient leur échapper des privilèges qui leurs seraient dus à titre de mâles. Ne pas pouvoir jouir de ces privilèges – emploi, épouse, amante, etc. – apparaît comme un véritable scandale, d’où ces deux émotions souvent évoquées : la colère et le ressentiment. Même si objectivement, l’inégalité persiste entre les sexes, ces hommes blancs se prétendent victimes d’une très grave injustice en faveur des femmes et des populations racisées et migrantes »

      #femmes #virilisme

    • Et #incels pour finir en admettant qu’ils sont assez isolés mais c’était bien de les mettre dans le titre.

      Mais il est vrai que des « ponts » existent entre avec les idéologies d’extrême droite et les Incels. Europol observe en effet dans son rapport que « la communauté misogyne, principalement composée de jeunes hommes, se rencontrent sur le web, dans des espaces semblables à ceux fréquentés par les suprémacistes blancs et ils blâment les féministes, pour leur incapacité à trouver une partenaire sexuelle ».

      Il est très difficile d’analyser l’ampleur de ce phénomène. Néanmoins, les mouvements d’extrême droite violents, de même que les incels semblent être dans le collimateur des services de sécurité. Ou du moins sous observation. Michaël Dantinne rappelle toutefois que « tous les incels ne sont pas violents, c’est d’ailleurs davantage l’affaire de minorité isolée ».

  • La zone du cador. Révolution viriliste chez un « héros » de la gauche critique, Alain Damasio | Leïla Bergougnoux, Nina Faure et Yéléna Perret
    https://lmsi.net/La-zone-du-cador

    Alain Damasio est partout. Il est un invité régulier sur les ondes de France Culture [1] et dans les colonnes des Inrockuptibles [2], tandis que les journaux et revues de la gauche critique lui dressent des éloges panégyriques, de Reporterre à Ballast ou Lundi Matin, dont il est contributeur, en passant par le regretté Article XI. Quiconque s’intéresse aux idées libertaires, aux luttes anticapitalistes, aux ZAD et aux recherches d’alternatives croisera tôt ou tard sa prose enflammée et ses tirades tonitruantes, au détour d’un article ou d’un remix électro. Source : Les mots sont importants

  • #écoeurement

    « Vous applaudissez à Gre ? Moi j’y arrive pas. Pourtant certains de mes voisins le font et ils y mettent du cœur. Moi à 20h, je sors à ma fenêtre, je laisse en plan Anne-Sophie Lapix (Journal Télévisé de France 2) et je regarde mes voisins qui tapent, je les salue, je leurs souris mais j’arrive pas à applaudir. J’aurais l’impression de participer à la campagne d’#héroïsation dégueulasse du #personnel_hospitalier lancée par le gouvernement, ce même gouvernement qui chie dans la bouche des soignant.e.s mobilisé.e.s depuis au moins un an. Les gars c’est pas des #héros (comme le disait un camarade : « un héros ça ne demande pas d’aide ni de pogon ») : c’est des #travailleurs qui font leur taff dans des conditions indignes. Maintenant il y en a qui en meurent. »

    https://www.modop.org/se-relier/#24mars
    #coronavirus #applaudissements #20_heures #applaudissement #confinement

  • « Rester confiné chez soi, sur son canapé, n’a strictement rien à voir avec une période de #guerre »

    Les mots ont un sens. « La #pandémie à laquelle nous sommes confrontés exigent des mesures plutôt opposées à un temps de guerre » explique l’économiste et chroniqueur de Basta ! Maxime Combes dans cette tribune.

    Non, nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes en pandémie

    « Nous sommes en guerre ». A six reprises, lors de son allocution, Emmanuel #Macron a utilisé la même expression, en essayant de prendre un #ton_martial. L’anaphore voulait marquer les esprits et provoquer un effet de #sidération. Avec deux objectifs sous-jacents. L’un sanitaire : s’assurer que les mesures de #confinement – mot non prononcé par le président de la République – soient désormais appliquées. L’autre politique : tenter d’instaurer une forme d’#union_nationale derrière le chef de l’Etat. Le tout également pour faire oublier les mesures contradictoires et les hésitations coupables de ces derniers jours.

    Pourtant les mots ont un sens. Et c’est non, mille fois non : nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes en pandémie. C’est suffisant, et totalement différent. Aucun État, aucun groupe armé n’a déclaré la guerre à la France, ou à l’Union européenne. Pas plus que la France n’a déclaré la guerre (article 35 de la Constitution) à un autre État. Le #Covid-19 ne se propage pas en raison du feu de ses blindés, de la puissance de son aviation ou de l’habilité de ses généraux, mais en raison des mesures inappropriées, insuffisantes ou trop tardives prises par les pouvoirs publics.

    La pandémie à laquelle nous sommes confrontés exigent des #mesures plutôt opposées à un temps de guerre

    Non, le virus Covid-19 n’est pas un « #ennemi, invisible, insaisissable, et qui progresse » comme l’a affirmé Emmanuel Macron ce lundi 16 mars. C’est un #virus. Un virus qui se propage au sein d’une population non immunisée, porté par nombre d’entre nous et disséminé en fonction de l’intensité de nos relations sociales. Il est très contagieux, se propage vite et peut avoir des conséquences terribles si rien n’est fait. Mais c’est un virus. Pas une armée. On ne déclare pas la guerre à un virus : on apprend à le connaître, on tente de maîtriser sa vitesse de propagation, on établit sa sérologie, on essaie de trouver un ou des anti-viraux, voire un vaccin. Et, dans l’intervalle, on protège et on soigne celles et ceux qui vont être malades. En un mot, on apprend à vivre avec un virus.

    Oui, les mots ont un sens. Nous ne sommes pas en guerre car la pandémie à laquelle nous sommes confrontés exige des mesures plutôt opposées à celles prises en temps de guerre : ralentir l’activité économique plutôt que l’accélérer, mettre au #repos_forcé une part significative des travailleuses et travailleurs plutôt que les mobiliser pour alimenter un effort de guerre, réduire considérablement les #interactions_sociales plutôt qu’envoyer toutes les forces vives sur la ligne de front. Quitte à provoquer, disons-le ainsi : rester confiné chez soi, sur son canapé ou dans sa cuisine, n’a strictement rien à voir avec une période de guerre où il faut se protéger des bombes ou des snipers et tenter de survivre.

    Il n’est pas question de sacrifier le personnel médical, au contraire, il faut savoir les protéger

    Cette référence à la « guerre » convoque par ailleurs un #imaginaire_viril peuplé d’#héroïsme_masculin – bien que largement démenti par les faits – et du sacrifice qui n’a pas lieu d’être. Face au coronavirus – et à n’importe quelle pandémie – ce sont les #femmes qui sont en première ligne : 88 % des infirmières, 90 % des caissières, 82 % des enseignantes de primaire, 90 % du personnel dans les EHPAD sont des femmes. Sans même parler du personnel de crèche et de garderie mobilisés pour garder les enfants de toutes ces femmes mobilisées en première ligne. Le #personnel_médical le dit clairement : nous avons besoin de soutien, de #matériel_médical et d’être reconnus comme des #professionnels, pas comme des #héros. Il n’est pas question de les sacrifier. Au contraire, il faut savoir les protéger, en prendre soin pour que leurs compétences et leurs capacités puissent être mobilisés sur le long terme.

    Non, définitivement, nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes face à une pandémie. Et c’est déjà bien assez. Nous ne sommes pas des soldats, mais des citoyennes et citoyens. Nous ne voulons pas être gouvernés comme en temps de guerre. Mais comme en temps de pandémie. Nous n’avons pas d’ennemi. Ni à l’extérieur, ni à l’intérieur des frontières. Confrontés pendant des semaines à l’incurie d’un gouvernement incapable de prononcer un discours clair et des #mesures cohérentes entre elles, nous sommes juste des citoyennes et citoyens progressivement en train de comprendre que la meilleure chose à faire est de rester confinés. A devoir apprendre à vivre au ralenti. Ensemble mais sans se rencontrer. A rebours de toutes les exigences de #compétitivité et de #concurrence qui nous ont été assénées depuis des dizaines d’années.

    Instituer la #solidarité et le soin comme principes cardinaux, pas les valeurs martiales et belliqueuses

    Lutter contre la pandémie du coronavirus n’est pas une guerre car il n’est pas question de sacrifier les plus vulnérables au nom de la raison d’État. Comme celles qui sont en première ligne, il nous faut au contraire les protéger, prendre soin d’eux et d’elles, y compris en se retirant physiquement pour ne pas les contaminer. SDF, migrant.e.s, les plus pauvres et plus précaires sont des nôtres : nous leur devons pleine et entière assistance pour les mettre à l’abri, autant que faire se peut : la #réquisition de logements vides n’est plus une option. Lutter contre le coronavirus c’est instituer la solidarité et le #soin comme les principes cardinaux de nos vies. La solidarité et le soin. Pas les valeurs martiales et belliqueuses.

    Ce principe de solidarité ne devrait d’ailleurs pas avoir de frontière, car le virus n’en a pas : il circule en France parce que nous circulons (trop) dans le pays. Aux mesures nationales, voire nationalistes, brandies ici et là, nous devrions collectivement étendre ce principe de solidarité à l’international et nous assurer que tous les pays, toutes les populations puissent faire face à cette pandémie. Oui, la mobilisation doit être générale : parce qu’une #crise_sanitaire mondiale l’exige, cette #mobilisation doit être généralisée à la planète entière. Pour que pandémie ne rime pas avec inégalités et carnages chez les pauvres. Ou simplement chez les voisins.

    Point besoin d’#économie_de_guerre, juste d’arrêter de naviguer à vue

    Alors, oui, sans doute faut-il prendre des mesures d’exception pour réorganiser notre système économique autour de quelques fonctions vitales, à commencer par se se nourrir et produire le matériel médical nécessaire. Deux mois après les premières contaminations, il est d’ailleurs incroyable qu’il y ait encore des pénuries de #masques pour protéger celles qui sont en première ligne : réorienter, par la réquisition si nécessaire, des moyens de production en ce sens aurait déjà dû être fait. Histoire de ne pas avoir à refuser d’exporter des masques comme l’UE le fait désormais, y compris avec la Serbie qui a pourtant entamé son processus d’adhésion : où est donc la solidarité européenne ?

    Point besoin d’économie de guerre pour cela. Juste besoin d’arrêter de naviguer à vue et d’enfin prendre les mesures cohérentes entre elles, fondées sur ce principe de solidarité, qui permettront que chaque population, riche ou pauvre, puisse faire face à la pandémie. La participation consciente et volontaire de l’ensemble de la population aux mesures de confinement nécessaires n’en sera que facilitée. Et la dynamique de l’épidémie d’autant plus facilement brisée. Le monde de demain se joue dans les mesures d’exception d’aujourd’hui.

    Maxime Combes, économiste et membre d’Attac.

    https://www.bastamag.net/pandemie-covid19-coronavirus-Macron-guerre-virus-confinement
    #épidémie #vocabulaire #terminologie #mots #coronavirus

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    • Non Monsieur le Président de la République, nous ne sommes pas en guerre

      La déclaration du Chef de l’Etat qui amène un confinement général de la population et n’autorise les déplacements que par dérogation marque un véritable tournant dans la lutte contre l’épidémie généralisée en France. La guerre est déclarée ? Non Monsieur le Président, la Résistance collective est à l’ordre du jour pour sortir de cette épreuve.

      La déclaration du Chef de l’Etat ce 16 mars qui amène un confinement général de la population et n’autorise les déplacements que par dérogation marque un véritable tournant dans la lutte contre l’épidémie généralisée en France. Jusque-là des recommandations, des consignes, des prescriptions amenaient chacun à prendre sa part à la sûreté de contacts raréfiés. Point de contrôle, point de sanctions mais appel à prendre conscience des mesures d’hygiène à respecter puis du confinement.

      La crise sanitaire s’aggrave comme attendue. Les contaminations réalisées avant l’effectivité des mesures successives ne produisent leurs effets en terme de symptômes, qu’après le délai d’incubation de 5 à 14 jours comme nous pouvons le lire ici et là. Il y a donc mécaniquement une aggravation inévitable avant les possibles effets de ralentissement si ces mesures sont efficaces et suffisantes. Insuffisantes, à l’évidence les mesures prises jusqu’ici l’étaient, raison essentielle d’un strict confinement depuis ce 17 mars à midi.

      Crainte des autorités et politique de santé

      La crainte des autorités que partagent tous les observateurs attentifs - et ils sont nombreux - est la saturation des possibilités d’hospitalisation en réanimation pour les symptômes les plus graves qui menacent la vie même du patient avec une vulnérabilité particulière des personnes âgées ou des personnes souffrant de co-morbidités (affections chroniques ou déficiences organiques etc) sans exclure pour autant ces développements graves de la maladie respiratoire chez des sujets plus jeunes ou à l’occasion d’une « deuxième vague ».

      Cette crainte est d’autant plus vive que nos responsables gouvernementaux, le Chef de l’Etat lui-même, savent bien que les politiques de santé menées depuis des décennies, poursuivies et aggravées depuis la dernière présidentielle à coups d’économies budgétaires inconséquentes ont largement diminuées la capacité à faire face aux circonstances exceptionnelles que nous connaissons aujourd’hui. Les gouvernements successifs, et plus encore celui-ci, quand les économies en grattant toujours plus ont atteint l’os, sont restés sourds aux demandes, revendications, exhortations des professionnels de santé, de leurs organisations syndicales y compris même au début de cette épidémie. Quelle imprévoyance ! La préparation aux moyens de la protection elle-même est manifestement déficiente : les volumes des gels hydroalcooliques, masques, équipements divers sont largement insuffisants ou limites même pour les professionnels de santé, hôpitaux et médecine de ville, sont même menacés de pénurie dans des délais relativement brefs (déclaration Olivier Véran, ministre de la santé).

      Il faut l’abnégation de ceux et celles à qui on a refusé les moyens de soigner, pour faire face, héroïquement chaque jour, à cette montée des périls. La fermeture d’hôpitaux, de services et de lits, la fermeture de postes de soignants pèsent aujourd’hui dans cette lutte de résistance, jour après jour, pied à pied. Les encenser aujourd’hui ne disculpe pas de sa responsabilité, de ses choix politiques.

      Il faudra en rendre compte au peuple français après l’épreuve en changeant radicalement de politique de santé en associant les organisations syndicales et les forces vives du pays : la santé est un bien collectif pas seulement l’affaire du ministère et du gouvernement ! Il faut espérer que cet épisode douloureux amènera un changement complet de politique de santé pour faire face à d’autres épidémies qui ne manqueront pas d’arriver. Elles ne manquerons pas d’arriver dans un monde dominé par la recherche du profit à tout prix pesant en premier lieu sur la santé des populations qui ne pèse pas lourd face aux profits des firmes pharmaceutiques, phyto-sanitaires, tabagiques, agro-alimentaires et de toutes celles qui commercialisent ou utilisent des produits toxiques en semant le doute sur cette toxicité quand bien même ils ont les preuves – qu’ils cachent – d’effets graves sur la santé. Le profit d’abord et quand ce sont des milliards à la clef, on peut tout se permettre et tout maquiller.

      Malheureusement, pour le moment et dans les semaines qui viennent, nous voyons et verrons les résultats de cet abaissement des digues : l’affaiblissement des effectifs soignants et les nombreuses fermetures notamment des hôpitaux de proximité ont abaissé dramatiquement le seuil de saturation des services de réanimation qui prennent en charge les malades du CoVid-19. Nous, c’est-à-dire les citoyen.ne.s de ce pays, en feront les frais. Les petits hôpitaux aujourd’hui avec leurs soignants seraient une réserve de lits pour endiguer ce flot croissant comme autrefois les terrains ouverts sur le Rhône absorbaient les inondations périodiques.

      Nous ne sommes pas en guerre mais en Résistance

      Aujourd’hui si les soignants sont en première ligne y compris avec un risque pour leur propre santé, tous les professionnels de la logistique alimentaire, pharmaceutique, administrative sont à leur côté et assurent le service du public, au service de la Nation.

      La guerre est déclarée ? Non Monsieur le Président, nous ne sommes pas en guerre. Vous devez organiser la Résistance avec nous. Avec la guerre, le chef s’adjuge tous les pouvoirs pour vaincre, ne cherche aucunement à convaincre mais à imposer, à contraindre pour mener la bataille comme il l’entend et dans ce cas, les contestataires et les critiques sont traître et traîtrise à faire taire, vite et bien.

      La stigmatisation de groupes au contact vus à la télé sur les bords de Seine, dans des parcs amène un discours sur l’irresponsabilité de certain.e.s qui n’ont pas pris la mesure du danger pour eux et pour les autres, prétexte à introduire le contrôle et la sanction. C’est un peu facile ! Facile d’oublier son propre manque de responsabilité dans la politique de riches menée depuis son accession à la Présidence notamment la politique de santé qui a abaissé le niveau de protection, de l’assurance-chômage qui abaisse les droits et indemnisations des chômeurs, des chercheurs précarisés qui doivent plus chercher des financements que faire de la recherche. Etait-il bien responsable de matraquer et blesser ces Gilets Jaunes durant plus d’un an sans les entendre, de les poursuivre aujourd’hui pénalement pour se venger d’avoir eu peur et de s’être laissé déborder sur les Champs-Elysées ? Sans parler de bien des affaires qui ont amené certain.e.s à démissionner.

      Reconnaissons-le, la responsabilité n’est chose aisée pour personne surtout dans une société où l’enjeu est de passer la patate chaude de la responsabilité à un.e autre. La première intervention du chef de l’état du 12 mars a certainement manqué de punch pour responsabiliser. Les réactions dimanche sous le soleil sont aussi à inscrire, sans les excuser, à un déni d’ordre psychique d’entrée dans cette période de restriction, en gros, encore un dernier bol d’air avant le confinement. Après, il est possible de rappeler en direct le danger et le devoir. Pourquoi, in fine, et à peu près systématiquement - en acte contrairement aux paroles – devrait-on prendre la population pour non-responsable collectivement ? Individuellement, nous le sommes tour à tour pour, pour sujet plus ou moins important mais collectivement nous pouvons être sérieusement responsables (un peu comme la patience dans mille impatiences) surtout face à ce danger réel, palpable, identifié.

      Le confinement par la force ou la responsabilité ?

      Mais l’ennemi est là, l’invasion a eu lieu : le virus est partout. Oui, le cap doit être clair pour résoudre cette crise d’exception mais faire appel à 100.000 policiers et gendarmes c’est s’engager dans une voie où la coercition, la sanction dispensent de convaincre tout en faisant « comme si », double discours qui rappelle celui pour le premier tour des municipales. Dans ces conditions, la menace de sanction devient, de fait, la seule voie audible, choisie pour parvenir à maintenir le confinement, moyen pour stopper cette épidémie. Ce moyen n’est pas en cause. La contamination a lieu par contact : nécessité du confinement et des mesures-barrières.

      La question est la voie choisie pour parvenir à un confinement : le contrôle par les forces de Police et de Gendarmerie et la sanction financière (on imagine mal engorger les prisons déjà pleine – problème en soi - et propager le virus !). Cette voie prend le risque d’une escalade dans le contrôle de la population par des forces de l’ordre (largement utilisées depuis deux ans, sorte de réflexe) voire de déboucher sur des scènes de chaos plus ou moins localisées ou momentanées.

      Nous comprenons bien que légiférer par ordonnance n’est pas anodin et amorce une éventuelle escalade avec état de siège, intervention de l’Armée au maintien de l’ordre, pourquoi pas in fine l’article 16. Piège de l’escalade qui prend toujours le comportement marginal pour prétexte, piège aux conséquences lourdes et en quelque sorte mécaniques pour la démocratie.

      Sans protection ou avec des protections insuffisantes, les forces de l’ordre pourraient être affectées par l’épidémie. Elles pourraient l’être et affecter un volume plus ou moins important de policiers et gendarmes que leurs armes ne protègent pas comme dans une guerre, rendant impossible de remplir leur mission.

      La Résistance, au contraire, engage le peuple à entrer en Résistance conscient des enjeux pour la santé de tous. Vous n’avez pas vu que partout, à côté de contacts de moins en moins fréquents - aujourd’hui plus un seul – spontanément, les gens dans la rue, devant les magasins, tiennent leurs distances, ne s’affolent pas et s’ils parlent, c’est à distance et pas en face à face. La Résistance c’est avant tout engager chacun à devenir responsable pour devenir collectivement responsable. Et devenir collectivement responsable, c’est non seulement éviter les contacts qui transmettent le virus, mais encore organiser des réseaux de solidarités de proximité pour l’alimentation, la pharmacie etc... en respectant les consignes d’hygiène et de contacts. Tout le monde ne peut pas se déplacer. C’est bien au-delà de la peur du gendarme.

      A défaut, en durcissant encore le confinement, il faudrait organiser un réseau national de distribution à domicile ! Les forces de l’ordre pourraient-elles s’y employer ? Là encore, ce serait faire sans la population quand il s’agit de résister avec la population.

      Organiser la Résistance et mobiliser par des actes

      Il n’y a pas possibilité de résistance si la population n’est pas incitée à s’associer à cette résistance, chacun à sa mesure. La Résistance c’est le peuple et ses dirigeants, quand ceux-ci savent impulser et non seulement commander, contrôler, sanctionner. Les forces de l’ordre plutôt que sanctionner ce qui peut amener à la clandestinité des déplacements devenus illicites, pourraient se transformer en agent de persuasion en rappelant les consignes, en écoutant les nécessités explicitées sans chercher à sanctionner bref... discernement. La campagne c’est pas la ville et chacun ne va pas faire du jogging autour de sa maison ou de son pâté d’immeubles. En Auvergne, balader sur un des Puys en solitaire ou en couple de retraités est sans risque plutôt que rester aux abords de la maison et rencontrer des connaissances ! Les services de santé seront d’autant moins débordés (ou moins vite !) que chacun se sentira, se sent responsable des soignants, en actes et pas seulement en paroles.

      Sans association et conscience de la population, il n’y a en effet que la guerre et son cortège d’oeufs cassés toujours justifiés en toute bonne foi.

      Pour associer le peuple, la suspension des réformes en cours est enfin une mesure de sagesse et d’apaisement. De toutes façons, le calendrier de la réforme des retraites ne peut plus être tenu. Avant l’été c’est râpé ! Le report de la mise en place de la réforme de l’assurance-chômage est aussi la démonstration en creux de revenus dramatiquement insupportables pour quantités de chômeurs, à repousser hors cette période exceptionnelle. Seraient-ils véritablement plus supportables après un retour à la normale ? Revoir la copie.

      Il faut aller plus loin. Pour une adhésion et une responsabilité de la population, Il faut permettre un minimum de confiance quand celle-ci a été dilapidée par une attitude intransigeante toujours dans le sens des riches en pompant l’argent des autres. Il faut annoncer quelles réformes deviennent prioritaires, quel cap social et sociétal elles prendront, avec qui et comment elles seront travaillées (pas seulement une concertation sur un texte à trous béants comme celui des retraites).

      L’indemnisation du chômage partiel prise actuellement pour garder les moyens de subsistance n’illustre-t-elle pas la nécessité de la mise en place d’un revenu universel ? Ce pourrait être un dispositif qui l’initie à élargir et pérenniser.

      Une mesure forte immédiate qui ne coûte pas un euro mais vaudra crédit : arrêter toutes les poursuites pour fait social, grèves et manifestations. La paix sociale ne s’achète pas, elle s’obtient avec des actes.

      La guerre alors n’aura pas lieu

      Vaincre l’épidémie c’est engager la population dans la Résistance et non la délégation aux chefs de mener une guerre qui n’existe pas, même si l’économie s’en rapproche, si l’organisation du fonctionnement en société s’en rapproche. C’est apporter un tournant social à ce quinquennat de riches, non pas le passer au Ripolin vaguement rose mais s’engager à des réformes nécessaires et identifiées dès maintenant avec les moyens d’une co-construction postérieure chacun à sa place. Alors les forces vives de la nation seront mobilisées pour vaincre par la responsabilité et la solidarité. La guerre alors n’aura pas lieu !

      https://blogs.mediapart.fr/georges-andre/blog/170320/non-monsieur-le-president-de-la-republique-nous-ne-sommes-pas-en-gue

    • #Rony_Brauman répond à Macron : « La #métaphore de la guerre sert à disqualifier tout débat »

      Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, approuve les mesures de confinement, mais dénonce la #rhétorique_martiale du chef de l’Etat : « Qualifier les soignants de "#héros", c’est gommer les raisons de la crise sanitaire. »

      Médecin, diplômé de médecine tropicale et épidémiologie, Rony Brauman a été président de Médecins sans frontières (MSF) de 1982 à 1994. Il est aujourd’hui directeur d’études à la fondation de l’ONG. Son dernier livre, « Guerres humanitaire ? Mensonges et intox », conversation avec Régis Meyran, est paru aux éditions Textuel en 2018.
      Interview.

      Comment analysez-vous l’épidémie du #Covid-19 et sa gestion par les autorités françaises ?
      Cette épidémie n’avait pas été prévue, mais elle avait été prédite. De nombreux épidémiologistes avaient anticipé l’apparition d’un nouveau virus se répandant à la faveur de l’accroissement démographique, de l’accélération des voyages internationaux, de l’urbanisation, du changement climatique. Cette crainte, déjà ancienne, s’était renforcée avec les épidémies de sida, le Sras, le Mers, le Zika, le chikungunya, Ebola. Nous savions que le rêve d’un monde débarrassé d’un risque infectieux était une #illusion et les gouvernements successifs ne pouvaient méconnaître ces analyses. Cela ne les a pas empêchés, depuis des années, de réduire les capacités des hôpitaux, avec les effets que l’on voit aujourd’hui. Plus de 4 000 lits ont été supprimés ces trois dernières années, mais c’est depuis trente ans que gagne une #logique_comptable, entrepreneuriale (notamment la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire de 2009, qui concrétise la notion d’« #hopital-entreprise », introduite par #Claude_Evin dès 1989). Pourtant, aujourd’hui, Emmanuel Macron ne tarit pas d’éloge sur le personnel hospitalier... Ses propos qualifiant les soignants de « héros » me semblent particulièrement mal venus. Cette qualification a quelque chose de pervers, parce qu’elle gomme les raisons de la #crise_sanitaire. Outre qu’elle oubliait les autres professions qui continuent à travailler pour que notre vie soit encore vivable (éboueurs, policiers, livreurs, caissières, producteurs, distributeurs de produits essentiels), elle met les soignants dans une position délicate. Un héros, ça ne demande pas des journées de récupération pour s’occuper de ses enfants, de prime de risque, un salaire décent. On sait bien qu’une partie du vidage des hôpitaux vient de ce qu’on paye les gens de façon indécente. Brandir la figure du héros, c’est sous-entendre par contraste la médiocrité de revendiquer des #conditions_de_travail correctes.

      Pourtant, quand les gens applaudissent à leurs fenêtres à #20_heures, n’est-ce pas aussi une façon de saluer dans les soignants des figures héroïques ?
      Si, bien sûr, et je m’y associe. Ces applaudissements constituent un rite de reconnaissance collective vis-à-vis d’une catégorie qui s’expose de façon constante, quotidienne. Mais ils ne doivent pas être séparés d’une interrogation politique sur les #restrictions_budgétaires imposées depuis des années à ceux qui sont considérés aujourd’hui comme les sauveurs de la nation.
      J’ajoute que, dans les propos d’Emmanuel Macron, cette #héroïsation n’est que le complètement logique du discours de la guerre, la métaphore du combat engagé contre l’#ennemi_invisible. Cette notion ne me semble pas la bonne. Nous sommes face à une #catastrophe. Au moment où nous parlons, des structures de soins sont débordées et l’on voit réapparaître les méthodes de la #médecine_de_catastrophe, mises au point, il est vrai, par la #médecine_militaire mais élargies aux situations de crises majeures, notamment de catastrophes naturelles : les techniques de #triage séparant les gens qu’on va pouvoir aider à sortir et ceux pour lequel le pronostic est trop mauvais, relèvent typiquement de la médecine de catastrophe. De façon plus générale, cette métaphore est trompeuse, en ce qu’elle laisse entendre que la #santé passe par la défaite de la maladie. Mais la maladie fait partie de la vie et l’on devrait parler de #droit_à_la_maladie, plutôt que de #droit_à_la santé. Je pense au philosophe #Georges_Canguilhem observant que pour la plupart des gens, la santé, ce n’est pas l’#absence_de_maladie mais la possibilité de tomber malade et de s’en relever.

      Mais n’est-il pas vrai que nous combattons un ennemi : le #virus ?
      Un point, encore : depuis #Pasteur, le germe infectieux place les sociétés dans une situation complexe. Dès lors que nous sommes tous potentiellement vecteurs de #contagion, chaque individu devient une #menace pour la collectivité, chaque voisin est un risque potentiel. Et inversement, l’individu se sent menacé par le groupe, qui peut cacher des malades, et il va donc chercher à s’en isoler. Le #confinement nous demande d’être à la fois solidaires et individualistes. C’est le #paradoxe de l’#épidémie, que dissimule la métaphore de la guerre. Dire qu’on mène une guerre contre un virus, c’est prendre le risque d’alimenter la #guerre_de_tous_contre_tous, chacun étant potentiellement le vecteur de l’ennemi invisible.
      Quand j’entends le président conclure son discours de Mulhouse, le 25 mars, par un martial « Nous ne céderons rien ! », je suis abasourdi. Céder quoi, à qui ? Craignez-vous la restriction des libertés liée au confinement ? J’approuve le confinement et des mesures actuellement en vigueur, à défaut d’autres moyens de protection pour l’instant. Ces mesures sont le résultat, forcément instable, de la recherche d’un équilibre entre trois exigences : la #sécurité_sanitaire, la #liberté des individus et la continuité de la machine économique. La liberté peut être restreinte, mais il est impossible de confiner tout le monde, car une partie l’#activité_économique doit se poursuivre, sous peine d’une morte lente générale. Je rappelle qu’une épidémie peut faire plus de #victimes_indirectes que directes, comme cela a été probablement le cas d’#Ebola : je pense aux malades qui n’ont pas pu se soigner, qui ont été conduits à une issue fatale à cause de la paralysie des régions frappées par la maladie.
      Pour ma part, je comprends le retard de confinement mis en oeuvre en France : l’exigence de #santé_publique était en balance avec l’exigence de liberté et l’exigence de #continuité_économique. Prenons garde à ne pas porter sur les mesures du gouvernement Philippe un regard anachroniquement sévère ! Reste que je m’inquiète de l’empilement des #mesures_autoritaires. N’oublions pas que des dispositions de l’#état_d'urgence antiterroriste ont été intégrées à la #loi_ordinaire et appliquées contre des militants écolos et syndicalistes. On doit craindre une reproduction de ce précédent.

      Portez-vous le même regard compréhensif sur la stratégie de la France en matière de #masques et de #tests ?
      Non ! Ce sont clairement deux loupés de la politique et de la communication gouvernementales. Autant j’apprécie les points quotidiens de #Jérôme_Salomon, le directeur général de la Santé, et son ministre #Olivier_Véran, qui sont très pédagogiques, didactiques, non arrogants, autant la question des masques et des tests a été traitée de façon extrêmement grossière, là encore infantilisante comme l’est la métaphore de la guerre. Ils auraient pu reconnaître qu’il y avait un retard à rattraper - retard imputable aux gouvernements successifs et non au seul gouvernement Philippe - et qu’il fallait plus de masques et plus de tests. Ils pouvaient expliquer que le #rationnement ne durerait pas, qu’ils y travaillaient, bref traiter leurs concitoyens en adultes. Au lieu de cela, ils ont choisi de tenir un discours de #déni. « Pourquoi ne pas faire plus de tests ? - Parce que c’est inutile ! » « Pourquoi ne pas distribuer pas plus de masques ? - Parce que c’est inutile ! » Et ce n’est pas vrai... Oui, c’est mensonger et ce point-là n’a rien à voir avec les choix difficiles, évolutifs, du confinement et de ses limites. Les masques sont indispensables pour les personnels soignants et pour les professions exposées au public. Quant au test, on nous explique qu’il n’est utile que pour les cas graves. Ce n’est pas vrai ! Dans les cas graves, il ne fait que confirmer le #diagnostic_clinique, alors que dans les cas moins graves ou bénins, il permet de connaître le #statut_sérologique des individus. On peut alors choisir pour chacun la solution adaptée : confinement à la maison, isolement dans des structures médicalisées (pour ne pas engorger l’hôpital) et hôpital (si nécessaire). Je suis consterné que les porte-parole du gouvernement se soient cramponnés à cette #pseudoscience. Un tel manquement est très contre-productif car il vient affaiblir la #confiance que l’opinion peut avoir dans d’autres mesures gouvernementales, qui, elles, sont tout à fait argumentables, tel que le confinement.

      Derrière ce loupé, y a-t-il des dissensions internes au champ médical ? Certains scientifiques ont-ils sous-estimé l’épidémie ?
      La #médecine n’est pas une science, c’est une #pratique_scientifiquement_informée. On le voit à l’échelle d’un organisme individuel : le corps n’est pas une matière inerte qui répondrait toujours de la même façon aux mêmes actions. Pour les questions de #santé_publique, c’est encore plus net, car la médecine est alors confrontée à toutes sortes d’événements inattendus et d’une variabilité extrême. La science aide à prendre les décisions, mais elle ne sait pas tout et, dans l’incertitude, ce sont les politiques qui doivent trancher.

      Sur cette épidémie, il n’y a pas de #consensus_médical ?
      Non, pour les raisons que je viens de dire. De plus, la familiarité des médecins avec les réalités épidémiologiques est très limitée. Le métier des médecins est de soigner les pathologies, mais pas forcément de connaître leur diffusion. Cela relève d’un autre type de savoir : l’épidémiologie. Il y a les épidémiologistes médecins, bien sûr, mais aussi des épidémiologistes non-médecins, notamment les statisticiens, les modélisateurs, qui n’ont pas la même approche que les médecins. Il peut y avoir des désaccords et c’est alors au politique de trancher, et de s’en expliquer. Néanmoins, sur la question de l’intérêt des masques et des tests pour gérer l’épidémie au mieux, il y a un consensus quasi-total.

      Mais alors, pourquoi les principaux responsables de la santé en France ont-ils dit le contraire ? Après tout, Jérôme Salomon et Olivier Véran, ainsi que sa prédécesseure #Agnès_Buzyn, sont tous des médecins...
      C’est un mystère. Mon hypothèse, toute personnelle, est qu’il s’agit d’un effet de la propension des responsables politiques à la rigidité comme preuve de leur détermination. En toutes circonstances, ils veulent afficher leur assurance et voient dans toute remise en question un affaiblissement de leur #autorité. Le fantasme de #toute-puissance est à l’oeuvre ! C’est ce que nous disait encore Macron, qualifiant de « polémiques », forcément stériles, et de tentatives de « fracture » de la société, forcément dangereuses, les critiques qui lui sont adressées. Il faut « #faire_bloc », c’est-à-dire marcher au pas, fleur au fusil. Où l’on voit que la métaphore de la guerre sert à disqualifier toute mise en #débat.

      Vous-même, avez-vous changé d’avis sur l’épidémie ?
      J’ai hésité en janvier, mais j’ai été assez rapidement convaincu que le #risque_pandémique était bien réel, tout en considérant la réaction des pouvoirs publics en France était correcte, et que par exemple on n’avait pas de raison de coller immédiatement à ce que faisait l’Italie. Il y a eu des discussions, y compris au sein de Médecins sans frontière, où certains étaient très sceptiques. Dès le début février, il a été clair que la cinétique de l’épidémie était inquiétante, en découvrant que des patients asymptomatiques pouvaient être transmetteurs du virus. Dans une épidémie, ce n’est pas le chiffre de mortalité à un instant T qui importe. On peut toujours comparer ces chiffres à bien d’autres, comme l’ont fait trop longtemps les « corona-sceptiques ». C’est le #temps_de_doublement des cas qu’il faut regarder attentivement : 2,5 jours pour le Covid-19. Là, on comprend assez rapidement que la progression est effrayante, surtout si on le rapporte aux mesures de confinement, qui mettent quinze jours à commencer à produire de l’effet : en quinze jours, on a six fois le doublement des cas, ce qui signifie qu’un porteur contamine 64 personnes en quinze jours, 244 en un mois.

      Que pensez-vous de la polémique sur la #chloroquine ? N’est-ce pas affligeant, dans une telle période ?
      La forme a été parfois affligeante, mais pas la controverse elle-même. Ce qui donne le caractère polémique à cette discussion, c’est le sentiment de vivre une #tragédie_collective dans laquelle tout #désaccord prend une dimension énorme. Mais, en temps normal, c’est le lot commun du travail médical. Pour des #pathologies_émergentes et même pour des pathologies déjà connues, il faut des années d’essais cliniques et de traitement pour obtenir un #consensus. Regardez les médicaments contre le cholestérol, qui font l’objet d’une controverse très vive depuis plusieurs années. Ce n’est pas parce qu’on est en période d’état d’urgence sanitaire qu’il faudrait fermer la porte aux discussions contradictoires, aux critiques. Surtout pas. Nous avons besoin de cette pluralité d’avis. Cela étant dit, la façon dont #Didier_Raoult a présenté la chloroquine comme un médicament miracle appartient plus à un prophète qu’à un spécialiste de santé.

      Il n’y aura pas de médicament miracle pour le Covid-19 ?
      Non, pas plus qu’il n’y en a eu pour les autres infections. Cela me rappelle l’annonce faite en 1985 par le professeur #Andrieux, accompagné de la ministre de la Santé d’alors, #Georgina_Dufoix, donnant la #cyclosporine comme le médicament qui allait tout changer à partir d’un essai sur quelques cas. Pour ce qui est de la chloroquine, ses effets antiviraux et antibactériens sont bien connus, mais l’essai de Marseille n’a rien de concluant, contrairement à ce qu’en disent certains, y compris des politiques qui se croient autorisés à avoir un avis sur cette question totalement technique. C’est une ressource possible, il faut la tester. Le bon côté de cette controverse, c’est que la chloroquine va être jointe aux nombreux essais cliniques en cours. Mais il ne faut pas créer de #faux_espoirs. Didier Raoult a un passé de chercheur sérieux, mais son personnage de génie autoproclamé n’incite pas à la confiance. Quant à la validité de son essai, elle a été très précisément analysée.

      Parmi les multiples réflexions suscitées par l’épidémie, il y a cette idée que la nature malmenée par la #mondialisation serait en train de se venger avec ces différents virus venus du monde animal. Qu’en pensez-vous ?
      Le point commun du Covid, du Sras, du Mers et d’Ebola est que ces maladies sont le fruit d’un passage de la #barrière_virale_d'espèces entre les #animaux et les hommes. L’extension des certaines mégapoles entraîne une interpénétration entre #ville et #forêts : c’est le cas d’Ebola, qui trouve son origine dans la présence des #chauves-souris en ville et qui mangeaient par des humains. Mais ce paramètre, s’il faut avoir à l’esprit, est à manier avec une certaine retenue. Car il s’agit d’une constance dans l’histoire des épidémies : la plupart, à commencer par la #peste, sont liées à ce franchissement. L’homme vit dans la compagnie des animaux depuis le néolithique, notre existence est rendue possible par cette coexistence. Mais la peste avait été importée par la puce du rat qui était disséminé sur les bateaux et les caravanes ; pour le corona, ce sont les #avions qui ont fait ce travail. La spécificité du Covid-19, c’est sa vitesse de #diffusion. Le professeur Sansonnetti, infectiologue et professeur au Collège de France, parle d’une « maladie de l’#anthropocène » : en superposant la carte de l’extension du virus et celle des déplacements aériens, il montre que les deux se recouvrent parfaitement.

      L’enjeu est donc moins la façon dont la #mondialisation malmène la nature, mais dont elle ouvre des avenues à des germes. Faut-il refermer ces avenues ?
      Le propre du vivant, c’est de chercher à répandre ses gènes et le virus obéit à une logique de vie, qui s’inscrit dans une dialectique entre #contagiosité et #mortalité. Il lui faut trouver des #vecteurs - des organismes vivants - qui lui permettent de se répandre. Mais s’il tue trop vite ces vecteurs ou s’il ne trouve pas de nouveaux organismes à contaminer, il arrive à une impasse et meurt. Ce que vise le confinement, c’est à mettre le virus dans une impasse : chacun doit être le cimetière du virus. C’est ici que l’on voit la limite de la méthode : cet isolement total serait notre cimetière à tous, pas seulement celui du virus.
      A quoi cela sert de "gagner du temps" face au coronavirus ?
      #Mutation. Le mot, lorsqu’il est associé au coronavirus, fait peur. Surtout depuis que des chercheurs chinois ont affirmé que le virus avait déjà muté en une variante plus agressive.

      Alors, faut-il redouter ses prochaines transformations ?
      #Luc_Perino, médecin diplômé d’épidémiologie et auteur du livre "Patients zéro" (La Découverte), explique qu’un virus mute en permanence... et pas nécessairement d’une manière défavorable à l’être humain. "Dans la majorité des épidémies, le virus évolue vers moins de #virulence, et vers plus de #diffusion." C’est-à-dire qu’il tend à se propager plus vite... mais en devenant moins mortel.

      https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200327.OBS26690/rony-brauman-repond-a-macron-la-metaphore-de-la-guerre-sert-a-disqualifie
      #solidarité #individualisme #autoritarisme #mensonge #mensonges #épidémiologie

    • Parler de l’héroïsme des soignants c’est une excision symbolique du corps médical. Les soignants sont des femmes en grande majorité. Les soignantEs ont pour travail de prendre soin, pas de trucider, étriper et violer comme le font les soldats, ni même se sacrifier.
      Les soldat(e)s ne soignent pas.
      Les soignantEs ne tuent pas.

      A la guerre il y a des héros or la racine latine « vir » de viril, virilité, virilisme et aussi vértu viens du sanskrit HERO. L’héroisme c’est ce qui fait l’homme et donc certainement pas les femmes. Traiter les soignantes de héro ou même héroïnes c’est les affubler de virilité.

      #invisibilisation_des_femmes #virilisme #inversion_patriarcale #excision_symbolique

    • La guerre est toujours un beau #prétexte pour imposer la #répression

      « Et nous voilà en dictature ?

      La guerre est toujours un beau prétexte pour imposer la répression.

      Guerre contre les pauvres, contre les travailleur.e.s précarisé.e.s, contre les personnes entassées dans des squats, contre les enfants des quartiers dits « prioritaires », contre les « migrants » comme ils aiment les appeler…Ah, veuillez m’excuser, je n’avais pas compris que notre aimable président parlait de guerre contre un virus…

      Il est vrai qu’en observant le confinement prendre la pelle (l’appel) pour creuser, creuser et creuser encore le gouffre qui sépare les bien loti.e.s des plus précarisé.e.s, je n’avais pas compris qu’il parlait d’une guerre contre la nature… Pourtant, j’aurais dû m’en douter, car il est bien évident que notre président a toujours voué un grand amour pour notre environnement… Mais non, je pensais bêtement que la guerre avait été déclarée. Que l’on nous avait encore pris pour des dindes, en nous faisant par exemple copier deux fois de suite « l’article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à… » blablabla. Et si tu n’as pas de papier pour écrire, tant pis pour toi ! De toute façon, on est en guerre, gamin.e, alors pourquoi veux-tu te promener dans les rues ? Ah ? La rue est ta maison ? Quelle sombre idée… De toute façon, on est en guerre, alors qui se soucie de savoir si tu vis à la rue, hein ?

      Oui, je n’ai pas réussi à entendre le mot virus quand notre cher président a répété six fois que nous étions en guerre…

      Et il est vrai que quand les jeunes avec qui je travaille m’ont transmis leurs angoisses de « ne pas réussir », avec la peur d’être encore mis de côté, exclus dans leur quartier alors même qu’elles et ils me faisaient part il y a peu de leur désir de « bien s’en sortir » pour montrer à leurs pairs que personne n’est éternellement assigné au quartier, je n’ai pas pensé au virus… Mais à la violence de l’Education Nationale.

      Quand mon amie du Sud de la France m’a quant à elle parlé de son combat éreintant pour récupérer son jeune garçon de 5 ans, confiné chez son père violent et fiché S à Paris, je n’ai pas pensé au virus… Mais à l’horreur du confinement.

      Quand une autre m’a parlé de sa colère en tant qu’infirmière de voir tant de gens ne pas respecter leur investissement/épuisement en continuant à vivre « comme si de rien n’était », je n’ai pas pensé au virus… Mais à la stupidité et l’égoïsme qui animent mes « compatriotes ».

      Et enfin, quand mes collègues m’ont fait part au début du confinement des difficultés à trouver des volontaires pour garder les enfants des soignants, je n’ai pas pensé au virus… Mais à la fameuse « Fraternité » oubliée de la devise française.

      Dites-moi qu’au moins, cela servira de prise de conscience ? Car qui tient donc le pays en ce moment ? Qui le fait (sur)vivre ? Ni moi, ni peut-être vous. Mais celles et ceux que l’on a invisibilisé depuis bien trop longtemps. Et si je dois donc applaudir, j’applaudirais tout autant les agriculteurs/trices, les vendeurs/euses en magasin, les bénévoles (devraient-ils vraiment être bénévoles ?), les professeur.e.s et toutes celles et ceux qui nous permettent de continuer à vivre. En fait, qui nous ont toujours permis de continuer à vivre…

      Alors maintenant, je me demande, que pouvons-nous faire de tout ce temps pour celles et ceux qui en ont plus que d’habitude… N’est-il pas le moment de le « prendre ce temps » pour réfléchir à de nouveaux systèmes ? Puisque dans nos vies à 100 à l’heure, celui-ci manque toujours…

      Qu’a-t-on de fait à proposer ? Comment peut-on imaginer une plateforme pour échanger sur de nouveaux modèles ? Sur la manière de visibiliser ces réalités mais également de contribuer à les changer ? Comment peut-on se servir de ce temps pour ne plus panser les blessures de notre système mais bien penser de nouvelles perspectives ? Si tout le monde est davantage connecté, c’est donc l’occasion de toucher de nouveaux publics, de faire connaitre des réalités, de proposer des formations et de construire quelque chose de nouveau…

      Je sais que certain.e.s s’y attellent depuis bien longtemps. Mais n’est-ce pas alors l’occasion de joindre nos forces pour penser collectivement ? Utiliser le confinement pour se mettre davantage en lien et penser autrement ? Servons-nous de cette colère. Transformons-là. »
      Coline

      https://www.modop.org/se-relier/#3avril

    • « De la #guerre_sanitaire à la guerre économique et sociale »

      A la « guerre sanitaire » aujourd’hui déclarée, risque de succéder une « guerre économique et sociale » impitoyable pour les salariés, les fonctionnaires et les habitants des quartiers populaires. J’ai imaginé ce que pourrait être le discours du président de la République...

      La première victime de la guerre, c’est toujours la vérité

      La deuxième victime de la guerre, ce sont les conquis sociaux

      La troisième victime de la guerre, ce sont les droits et libertés démocratiques

      A la manière d’un certain président de la République.

      « Françaises, Français, mes chers compatriotes. Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, je me suis plusieurs fois adressé à vous pour évoquer les épreuves que nous avons traversées, pour annoncer les mesures indispensables afin de juguler l’épidémie d’abord et d’en venir à bout ensuite. Ces circonstances exceptionnelles m’ont conduit à prendre, avec le gouvernement, en accord avec l’Assemblée nationale et le Sénat, des mesures elles aussi exceptionnelles sans lesquelles nous n’aurions pu gagner cette bataille décisive contre le Covid-19. Tout d’abord, je veux, au nom de la nation, saluer toutes celles et tous ceux qui, médecins, infirmiers, personnels hospitaliers, ont été aux avant-postes de ce combat, avec un dévouement et un courage exemplaires, et pour certains, hélas, au péril de leur vie. Ils méritent notre reconnaissance. C’est pourquoi j’ai décidé qu’un hommage national leur sera rendu à une date qui sera précisée. Plus encore, toutes et tous recevront, à titre collectif, la légion d’honneur.

      Ensuite, je veux avoir une pensée pour vous, Françaises et Français, qui avez perdu un parent, un proche, un ami. Je sais votre peine infinie et nous la partageons tous. Dans ces moments que je sais ô combien douloureux, soyez assurés que votre deuil est aussi le nôtre, et jamais nous n’oublierons vos chers disparus. Enfin, je veux également saluer celles et ceux qui, envers et contre tout, ont continué de travailler sans se laisser détourner de leurs tâches indispensables au pays par des revendications aussi démagogiques qu’irresponsables. C’est grâce à eux qu’il n’y a pas eu de pénurie et que les approvisionnements n’ont jamais cessé en dépit des difficultés qu’ils ont eux aussi surmontées avec une ténacité et une résilience remarquables. Françaises, Français, mes chers compatriotes, suite aux décisions que j’ai prises, vous avez, vous aussi, consenti de nombreux sacrifices en respectant un confinement toujours plus strict, en bouleversant vos habitudes, en renonçant à bien des loisirs et à bien des plaisirs : ceux de se réunir en famille, entre amis, de dîner au restaurant, d’aller au cinéma, au théâtre, d’écouter des concerts, de faire du sport, de se promener. Qui, en ville, qui à la campagne pour pêcher ou chasser, qui à la mer ou à la montage. Je sais que les décisions prises ont bouleversé vos vies mais elles étaient indispensables pour sauver le plus grand nombre de nos ainés et de nos concitoyens. Vous l’avez assez vite compris et vous l’avez donc accepté. Toutes et tous, vous avez fait la démonstration remarquable que nous sommes un grand peuple et que la France est une nation à nulle autre pareille qui, dans les épreuves, sait se retrouver pour les affronter dans l’unité, la solidarité et la fraternité.

      Nous venons de gagner une bataille majeure mais nous n’avons pas encore gagné la guerre. La crise sanitaire est certes derrière nous mais nous devons, dès maintenant, mener d’autres combats et relever d’autres défis. Ils sont économiques et sociaux. Ceux d’hier étaient immenses, ceux qui nous attendent ne le sont pas moins. Mes chers compatriotes, je vous le dis avec solennité et gravité, nous sommes toujours en guerre. L’ennemi n’est plus invisible, il n’est plus insidieux mais il n’en est pas moins présent, puissant et menaçant. Cet ennemi, il se nomme récession, régression, faillites en série et reprise possible de la hausse du chômage. Celui que nous venons de terrasser, nous menaçait tous, celui qui se présente maintenant agit de même. Je veux dire par là qu’il peut, lui aussi, bouleverser nos vies en frappant partout et dans toutes les catégories de la population. Nos grandes, moyennes et petites entreprises sont menacées. De même nos admirables artisans qui, partout en France, maintiennent vivantes d’anciennes traditions d’excellence. Je n’oublie pas nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos viticulteurs, nos artistes et nos libraires.

      Hier, Françaises, Français, mes chers compatriotes, vous avez consenti de nombreux sacrifices. Je m’adresse à vous tous pour vous en demander de nouveaux car cette situation économique et sociale est elle aussi exceptionnelle. Elle n’est pas sans rappeler celle que nos ainés ont dû affronter au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient un pays à reconstruire, nous avons une économie à rebâtir et pour y parvenir au plus vite, il faut être capable de se hisser à la hauteur des tâches multiples et difficiles qui nous attendent. Lorsque je me suis adressé à vous au début de l’épidémie le 16 mars dernier, je vous avais dit qu’après les épreuves traversées, plus rien ne serait comme avant. Ce jour est arrivé et il nous faut maintenant en tirer toutes les conséquences.

      Nous sommes en guerre. Aussi, notre code du travail, conçu dans et pour une autre conjoncture, est-il parfaitement inadapté à celle que nous allons affronter. Il est trop lourd et compliqué. De là d’innombrables lenteurs qui sont autant d’obstacles à la reprise que nous appelons tous de nos vœux. C’est pourquoi je vais demander au gouvernement d’adopter une loi d’urgence économique qui permettra à toutes et à tous de travailler au-delà des 35 heures, de travailler le dimanche si nécessaire et d’étendre le travail de nuit aux secteurs économiques particulièrement fragiles et/ou particulièrement affectés par le confinement auquel notre pays a été soumis. De plus, de nouveaux contrats d’embauche, moins contraignants et plus souples seront mis en place pour permettre de répondre dans les meilleures conditions aux défis multiples et variés que nos entreprises et nos artisans vont devoir relever dans les semaines et les mois à venir. Nous devons travailler plus et plus longtemps, c’est pourquoi la réforme des retraites, suspendue pour les raisons que vous savez, sera enfin adoptée. Et je souhaite qu’elle soit elle aussi assouplie pour permettre à celles et ceux qui veulent continuer à travailler de le faire en toute liberté. Toutes ces mesures s’imposent car il y va de notre place en Europe, de notre place dans le monde, de votre avenir personnel et professionnel, et de celui de vos enfants et de vos petits-enfants.

      Oui, nous sommes en guerre. C’est pourquoi, afin de favoriser au mieux la croissance indispensable aux progrès de notre pays, au relèvement de notre économie et à l’amélioration de vos conditions de vie, je demanderai également au gouvernement de bloquer les salaires pour une durée qui reste à déterminer, de réduire les congés et de permettre aux employeurs de les fixer à leur convenance, après consultation des salariés. Il en sera évidemment de même dans toute la fonction publique à l’exception de la fonction publique hospitalière où des postes seront créés et de nouveaux moyens accordés. En même temps, nous poursuivrons la modernisation indispensable de nos hôpitaux afin d’augmenter là aussi leur compétitivité et donc leur efficacité au service du plus grand nombre. Mes chers compatriotes, je sais votre attachement à notre système de santé qui suscite l’admiration de beaucoup à l’étranger, c’est aussi pour répondre à vos attentes que je vous demande ces efforts. Efforts également dans l’éducation nationale et dans l’enseignement supérieur où, jusqu’à nouvel ordre, aucun recrutement ne sera effectué. Cette situation n’empêchera nullement les écoles, les collèges, les lycées et les universités d’embaucher, de façon temporaire et pour une durée limitée, le personnel enseignant et administratif nécessaire à l’accomplissement de leurs missions. Là aussi, la modernisation doit être impérativement poursuivie car nous pouvons et nous devons faire mieux. Les temps présents comme de nombreux parents l’exigent et personne ne comprendrait, à l’heure où je vous parle, que les fonctionnaires précités désertent cette formidable bataille économique et sociale qu’il nous faut remporter au plus vite.

      C’est parce qu’elle est terrible que nous devons mobiliser toutes les énergies, stimuler tous les talents, libérer toutes les volontés et toutes les ambitions en donnant à chacune et à chacun l’opportunité de s’y associer. A vous Françaises et Français d’abord car, en ces circonstances exceptionnelles il n’est plus acceptable que d’autres, arrivés depuis peu dans notre pays et sans intention d’y faire souche, accèdent rapidement à des emplois qui pourraient être occupés par vous. C’est pourquoi je vais demander au gouvernement de préparer un projet de loi destiné, non à fermer complètement l’immigration, ce serait aussi vain qu’inutile, mais à la limiter au strict nécessaire sur la base de quotas régulièrement révisés, comme cela se fait déjà dans de nombreux Etats développés et démocratiques. De même, il faut rapatrier dans notre pays des activités essentielles à notre indépendance sanitaire, industrielle et économique pour renforcer ainsi notre souveraineté en produisant français avec des travailleuses et des travailleurs français. L’union nationale nous a permis de vaincre l’épidémie hier, elle nous permettra, demain, de renouer avec la prospérité dont vous serez toutes et tous les heureux bénéficiaires.

      Nous sommes en guerre, et cette nouvelle guerre nous ne la gagnerons qu’en étant capables de nous affranchir d’habitudes parfois désuètes et, dans tous les cas, inadaptées aux exigences qui s’imposent désormais à tous. J’ai bien dit à tous, c’est pourquoi, un nouveau gouvernement, plus resserré, sera bientôt formé et les traitements des uns et des autres réduits. De même, le nombre des membres de cabinet. D’ores et déjà, et pour apporter ma contribution à cet effort national sans précédent, je vous annonce que je renonce à mon traitement jusqu’à la fin de ce quinquennat. Mais il faut aller plus loin en poursuivant la réforme de nos institutions ce qui passe, entre autres, par la réduction du nombre de députés et de sénateurs afin que les premiers comme les seconds participent pleinement à cette réduction indispensable, vitale même de nos dépenses publiques. Au cours de ces derniers mois, comme je l’ai dit, l’Etat a payé sans compter pour lutter contre l’épidémie et soutenir les secteurs économiques particulièrement affectés par la crise sanitaire. Ces temps sont désormais révolus et chacun comprendra qu’il n’est pas possible de poursuivre plus longtemps dans cette voie sauf à s’engager de nouveau dans la spirale ruineuse de l’endettement dont les effets retomberont lourdement sur les générations à venir. Cela, je ne le veux pas et je ne le permettrai pas car ce serait trahir les espoirs de notre jeunesse, et je sais que nul, dans ce pays, ne le souhaite.

      Mes chers compatriotes, je vous le dis et je le répète, nous sommes toujours en guerre. Je vous demande donc d’être responsables, de ne céder à aucune surenchère partisane et syndicale, de refuser le repli corporatiste qui a fait tant de mal à notre pays, et de vous élever à la hauteur des tâches exigées par cette situation exceptionnelle. N’écoutez pas celles et ceux qui se complaisent dans la critique mais qui n’ont rien de concret et de sérieux à proposer. Evitons cette démagogie et ces exaltations aussi puériles que mortifères. Unis, chacun fidèle à son poste et à sa place, nous gagnerons. Vive la République ! Vive la France ! »

      https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/230320/de-la-guerre-sanitaire-la-guerre-economique-et-sociale

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      Lecture de ce texte :
      #Fin_de_l'épidémie : le discours d’Emmanuel #Macron

      Texte : #Olivier_Le_Cour_Grandmaison
      Lecture : Nicolas Mourer
      Réalisation Christiane Passevant

      https://www.youtube.com/watch?v=tBd5yLA-c-8&feature=share


      #déconfinement #coronavirus #covid-19

      Message de Olivier Le Cour Grandmaison via Facs et Labos en lutte :

      Texte que j’ai rédigé en imaginant le #discours_de_Jupiter au sortir du confinement

    • Ce que nous vivons n’est pas une guerre

      C’est la mondialisation qui fait de l’épidémie de Covid-19, originaire de Chine, une pandémie mondiale. Mais replaçons cette crise, cet effondrement sanitaire, dans le contexte de notre société, celui de l’Anthropocène. Car, au classement des menaces avérées pour le système-Terre, la première porte un nom : Homo Sapiens. Si l’homme persiste dans la mondialisation et dans l’asservissement de la nature, il n’est pas impossible que, d’une façon ou d’une autre, celle-ci contre-attaque.

      CE QUE NOUS VIVONS n’est pas une guerre. Nous vivons un effondrement. Et pas simplement un effondrement des marchés boursiers, un effondrement de l’Anthropocène. 1

      Rappelons quelques chiffres. Dans nos campagnes, la population d’oiseaux a baissé de 30 % en vingt ans à peine. 2 En quelques semaines seulement, l’Australie perdait plus d’un milliard d’animaux dans les incendies. 3 Une étude publiée dans la revue britannique Nature estime qu’un million d’espèces animales et végétales pourraient disparaître en raison du réchauffement climatique. 4

      Parallèlement à ces phénomènes d’effondrement de la biodiversité, on a récemment constaté le développement d’espèces envahissantes ou invasives. Algues tropicales, plantes toxiques exogènes, nombreux sont les exemples de perches dévastatrices, de champignons phytopathogènes et de papillons colononisateurs, qui déciment leur environnement, éradiquent des populations d’insectes, d’animaux ou d’arbres jadis répandus dans nos campagnes.

      Si l’agriculture intensive est bien connue pour favoriser le développement de propagules pathogènes et d’espèces invasives, il est avéré que le commerce international joue un rôle majeur dans leur propagation.

      Je me souviens avoir regardé, impuissant, les buis de mon jardin se faire dévorer par une pyrale invasive venue de Chine par bateau, avec des lots de buis pré-taillés par une main d’œuvre bon marché. Mais le principal prédateur de ladite pyrale était le frelon asiatique, interdit de séjour en France depuis 2013.

      Le Covid-19 est également originaire de Chine et, à nouveau, c’est notre organisation mondialiste qui fait de cette épidémie une pandémie mondiale.

      Or, la pandémie est en soit un effondrement sanitaire. Tout comme le méga-feu est un effondrement écologique qui fait de certaines espèces animales des espèces menacées, la pandémie est une menace pour l’être humain.

      Certes, tout sera fait pour éviter un effondrement massif de la population humaine. Observons les mesures mises en place par l’ensemble de nos gouvernements 5, en dehors du confinement : fermeture des commerces hors alimentation, réduction des transports de marchandises à leur strict minimum, suppression des vols internationaux, blocage drastique de la circulation des véhicules personnels, généralisation du télétravail, etc. Même les écologistes les plus radicaux ne pouvaient rêver un tel scenario !

      L’arrêt quasi total du transport, de la consommation, de l’import-export en quelques heures… L’objectif « zéro carbone », prévu pour 2050, est à portée de main en 2020 !

      Alors qu’on peinait à trouver des financements pour la transition 6, voilà que s’annoncent des dizaines de milliards pour sortir de la crise. On parle même de réguler les marchés, de nationaliser les compagnies aériennes en péril, de reprendre en main les hôpitaux…

      Cet épisode pandémique nous place face à nos responsabilités. Car, quoiqu’on fasse, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner et il est probable que le système-Terre sache toujours générer de quoi revenir à un équilibre systémique, en attaquant les entités qui constituent une menace pour le plus grand nombre. 7
      Un virus pour l’Anthropocène

      Au classement des menaces avérées pour les écosystèmes, la première porte un nom : Homo Sapiens. Replaçons le virus dans le contexte de notre société, celui de l’Anthropocène. Si le terme « Anthropocène » vous est totalement étranger ou si vous l’avez volontairement rangé dans la commode des mots anxiogènes, entre « Anthrax » et « Anthropophage », le documentaire « L’âge de l’Anthropocène, des origines aux effondrements » 8 est fait pour vous.

      L’Atelier d’écologie politique (Atécopol), un atelier constitué d’une centaine de chercheurs toulousains, a organisé de nombreuses conférences publiques, trans-disciplinaires, permettant la constitution de ce documentaire scientifique synthétique. Depuis début 2020, ces chercheurs ont défendu le film en prolongeant chaque projection d’un débat public.

      Certes, il n’est pas question de pandémie dans ce film, puisqu’il a été achevé il y a plusieurs mois. Toutefois, les propos de l’historien des sciences Christophe Bonneuil, des économistes altermondialistes Geneviève Azam 9 et Maxime Combes ou encore de l’ingénieur agronome « collapsologue » Pablo Servigne nous éclairent sur cette façon « effondrementiste » 10 d’envisager le futur de notre société capitaliste.

      Le Covid-19 constitue une pierre de plus à l’édifice du film, et non des moindres. Si l’homme persiste dans la mondialisation et dans l’asservissement de la nature, il n’est pas impossible que, d’une façon ou d’une autre, celle-ci contre-attaque.

      https://sciences-critiques.fr/ce-que-nous-vivons-nest-pas-une-guerre

      #Gwarr_Greff

  • « Rester confiné chez soi, sur son canapé, n’a strictement rien à voir avec une période de guerre »
    https://www.bastamag.net/pandemie-covid19-coronavirus-Macron-guerre-virus-confinement

    Les mots ont un sens. « La pandémie à laquelle nous sommes confrontés exigent des mesures plutôt opposées à un temps de guerre » explique l’économiste et chroniqueur de Basta ! Maxime Combes dans cette tribune. Non, nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes en pandémie « Nous sommes en guerre ». A six reprises, lors de son allocution, Emmanuel Macron a utilisé la même expression, en essayant de prendre un ton martial. L’anaphore voulait marquer les esprits et provoquer un effet de sidération. Avec deux (...) #Débattre

    / #Politique, Santé , A la une

    #Santé_

    • #virilisme et #populisme macroniens.

      Cette référence à la « guerre » convoque par ailleurs un imaginaire viril peuplé d’héroïsme masculin – bien que largement démenti par les faits – et du sacrifice qui n’a pas lieu d’être. Face au coronavirus – et à n’importe quelle pandémie – ce sont les femmes qui sont en première ligne : 88 % des infirmières, 90 % des caissières, 82 % des enseignantes de primaire, 90 % du personnel dans les EHPAD sont des femmes. Sans même parler du personnel de crèche et de garderie mobilisés pour garder les enfants de toutes ces femmes mobilisées en première ligne. Le personnel médical le dit clairement : nous avons besoin de soutien, de matériel médical et d’être reconnus comme des professionnels, pas comme des héros.

      Confrontés pendant des semaines à l’incurie d’un gouvernement incapable de prononcer un discours clair et des mesures cohérentes entre elles, nous sommes juste des citoyennes et citoyens progressivement en train de comprendre que la meilleure chose à faire est de rester confinés. A devoir apprendre à vivre au ralenti. Ensemble mais sans se rencontrer. A rebours de toutes les exigences de compétitivité et de concurrence qui nous ont été assénées depuis des dizaines d’années.

      Alors, oui, sans doute faut-il prendre des mesures d’exception pour réorganiser notre système économique autour de quelques fonctions vitales, à commencer par se se nourrir et produire le matériel médical nécessaire. Deux mois après les premières contaminations, il est d’ailleurs incroyable qu’il y ait encore des pénuries de masques pour protéger celles qui sont en première ligne : réorienter, par la réquisition si nécessaire, des moyens de production en ce sens aurait déjà dû être fait. Histoire de ne pas avoir à refuser d’exporter des masques

      Très bonne tribune !