Fabien Niederhäuser, ou les rendez-vous olympiques ratés

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    « Je vois sur Facebook que le comité d’organisation des JO de Paris cherche des volontaires », raconte-t-il. « Ni une ni deux : je me porte candidat, envoie mon CV ainsi qu’une lettre de motivation où je rappelle les grandes lignes de ma carrière d’athlète, mentionne Stéphane Caristan (réd : champion d’Europe 1986 du 110 m haies) comme référence, insiste sur le fait que je parle français, allemand, italien et anglais et que je me débrouille aussi en espagnol. »

    Le 15 octobre dernier, le rêve olympique de Fabien Niederhäuser semble enfin devoir se concrétiser.

    « Je reçois un message de Paris : ma candidature est acceptée. Ma fonction : chauffeur VIP ! Je me dis : Génial ! » Période de mission : du 11 juillet au 13 août. « Je m’arrange avec mon employeur, réserve un mois de vacances dont quinze jours de congé non payés, prends contact avec le bureau des bénévoles et demande où je pourrai loger durant mon séjour parisien. »
    « Le bénévolat, à ce prix-là... »

    Mais c’est là que tout se complique.

    « Là, on me répond que je dois me débrouiller moi-même. Ce que je fais. Je déniche un Airbnb dans le 12e, vers la gare de Lyon, pour 2200 euros le mois. Tout fier, j’en fais part au bureau des bénévoles, mais là c’est la douche froide : on me répond qu’il serait préférable que je trouve quelque chose dans le 16e, vers le Trocadéro, où logeront les VIP, car je dois être disponible de 8h à 22h cinq jours sur sept... »
    Quand je vois la situation politique en France et en Europe, et les risques d’attentats qu’elle suppose, je me dis que je ne serai pas plus mal à la maison.
    Fabien Niederhäuser, athlète et bénévole maudit des Jeux

    « Je reprends mes recherches et tombe sur un canapé-lit à 4500 euros. Cette fois-ci, c’est bon, je pense. Mais en allant davantage dans les détails, je m’aperçois que je suis en train de me faire avoir : non seulement je dois véhiculer les VIP, mais également entretenir la flotte, laver les bagnoles et, surtout, je n’ai accès à aucune compétition durant mon temps libre. Tout ce que je recevrai comme contrepartie, ce sera l’équipement officiel des bénévoles et un repas chaud par jour. Les frais de voyage et d’hébergement, tout ça c’est pour ma pomme ; mes deux semaines de congé non payés aussi, bien sûr. J’ai préféré renoncer, et économiser 8000 francs. Le bénévolat, à ce prix-là, c’était tout de même un peu trop cher pour moi. »