• Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « C’était prévisible », affirme Jean-François Merle, conseiller de Rocard en 1988
    https://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-caledonie-l-histoire-se-repete-tragiquement-et-c-etait-previsible-a

    INTERVIEW. Selon Jean-François Merle, qui a négocié l’accord de Matignon en 1988, le gouvernement est en partie responsable de la situation de tensions extrêmes dans l’archipel.
    Par Géraldine Woessner

    Conseiller historique de Michel Rocard, Jean-François Merle a été l’un des principaux acteurs du processus de paix en 1988. Depuis des mois, il alerte l’exécutif sur les tensions engendrées par le projet de loi constitutionnelle visant à modifier la composition du corps électoral. « Les violences auxquelles on assiste aujourd’hui étaient parfaitement prévisibles », confie-t-il au Point, regrettant que le gouvernement n’ait pas retenu les leçons de l’histoire. Entretien.

    Le Point : Êtes-vous surpris de la violence qui s’exprime aujourd’hui ?
    Jean-François Merle : Dans les années 1980, la violence s’exprimait surtout par des barrages sur les routes, dans l’intérieur du pays. Nouméa avait été relativement épargnée. Aujourd’hui, nous voyons des quartiers de Nouméa se soulever. Je suis évidemment atterré, triste et choqué de ce qui se passe. Mais nous étions un certain nombre à l’avoir prédit, depuis longtemps. Au cours des deux derniers mois, une série de manifestations ont été organisées par cette cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), toutes très pacifiques, qui ont attiré dans la rue des milliers de personnes. Il n’y a eu aucun incident. Mais le gouvernement a fait la sourde oreille. Un certain nombre de gens ont pu se dire que, finalement, la violence restait la seule voie de sortie… Sur ce mouvement se sont greffés des bandes de pillards et des saccages opportunistes. Gérald Darmanin [le ministre de l’Intérieur] a qualifié les gens du CCAT de « mafieux » – comme Jacques Lafleur, l’ancien chef du camp anti-indépendantiste, avait qualifié le FLNKS de « terroriste » dans les mois qui ont précédé la prise d’otages d’Ouvéa en 1988. L’histoire se répète tragiquement.

    Depuis l’accord de Nouméa, trois référendums sur l’indépendance ont eu lieu, le processus d’autodétermination est achevé. Le gouvernement n’est-il pas fondé à se montrer ferme ?
    Les deux premiers référendums ont été organisés dans des conditions que personne n’a contestées. Mais, en 2021, Sébastien Lecornu, alors ministre des Outre-Mer, a abandonné la méthode de dialogue qu’avait privilégiée Édouard Philippe, et la date du référendum a été imposée. Or, à l’automne 2021, la Nouvelle-Calédonie, qui était restée épargnée par le Covid pendant un an et demi, a été à son tour durement touchée. En l’espace de quatre semaines, elle a connu le même taux de prévalence du virus que celui qui s’était déployé dans l’Hexagone sur environ six mois. Cela a été extrêmement brutal.

    De nombreuses personnalités ont connu des décès dans leurs familles. J’avais envoyé un message au ministre pour lui conseiller de différer ce référendum le temps que les gens fassent leur deuil. Des responsables de la communauté wallisienne et futunienne nous disaient : « Quand on en est à chercher 150 euros pour payer un cercueil, on n’a pas le cœur à la politique. » Ce référendum a été maintenu, et l’abstention a été massive. Il n’a donc rien réglé.

    Le départ d’Édouard Philippe de Matignon a-t-il marqué un tournant ?
    Édouard Philippe est le dernier à avoir compris ce qui se passait en Nouvelle-Calédonie. L’accord de Nouméa, en 1998, prévoyait la rencontre annuelle d’un « comité des signataires » qui se réunissaient pour faire le point sur les avancées de l’accord. C’était une machine assez symbolique, sans doute pléthorique et assez lourde, mais c’était une machine à créer du consensus. Toutes les décisions qui ont été prises pour les deux premiers référendums l’ont été sous cette forme, par ce comité. Personne ne les a contestées. La dernière rencontre a eu lieu en octobre 2019. Il n’y en a plus jamais eu.

    Depuis, le gouvernement enchaîne les décisions unilatérales. C’était une erreur majeure, mais Emmanuel Macron voulait absolument que le troisième référendum ait lieu rapidement pour pouvoir afficher qu’il avait bouclé le dossier avant la fin de son quinquennat. Il n’y avait aucune urgence, pourtant, et Édouard Philippe avait même conseillé de ne rien tenter avant 2022 pour éviter les interférences avec l’élection présidentielle et la politique nationale. C’était une logique sage.

    Gérald Darmanin a pointé ce jeudi les liens de Bakou avec les indépendantistes du FNLKS. La veille, le réseau social chinois TikTok a été interdit sur l’archipel. Les violences sont-elles le résultat d’ingérences étrangères ?
    Quand je m’occupais de ce dossier à Matignon, en 1988, Bernard Pons, le ministre des Dom-Tom de Jacques Chirac, accusait la Nouvelle-Zélande et la Libye de Kadhafi d’attiser les troubles. La France était fâchée avec la première depuis l’affaire du Rainbow Warrior et la seconde accueillait quelques jeunes dans des camps. Ils en revenaient un peu endoctrinés, mais cela n’a jamais eu de conséquences réelles. Avant le troisième référendum, on a prétendu que la Chine attisait les tensions – alors que la Chine est un des plus gros clients de la Nouvelle-Calédonie sur le minerai de nickel et que les non-indépendantistes reprochent régulièrement au gouvernement à majorité indépendantiste de ne pas accorder assez d’autorisations d’exportation du minerai vers la Chine.

    Certains indépendantistes n’ont vraiment pas été très regardants d’aller chercher des soutiens du côté de l’Azerbaïdjan… Mais cela fait partie des ingérences opportunistes habituelles. L’Azerbaïdjan a un litige avec la France sur la question arménienne et vient la chatouiller sur un territoire d’outre-mer. Mais l’Azerbaïdjan ne vient pas manipuler les jeunes dans les quartiers de Nouméa. Cette explication est assez grotesque.

    Pour vous, le gouvernement aurait-il pu éviter cette crise ?
    Pour la première fois depuis quarante ans, les équilibres fondamentaux qui régissent la vie publique en Nouvelle-Calédonie depuis les accords de Matignon et de Nouméa ont été modifiés, sans qu’il y ait d’accord entre les parties. Tout le monde convient qu’il était nécessaire de revoir la question du corps électoral, qui n’a plus évolué depuis 1998. Mais, quand vous modifiez les termes d’un accord de manière unilatérale, c’est plus un accord, c’est de la rupture de contrat.

    Vous avez négocié ces fameux accords de Matignon en 1988… Et on a le sentiment que, 40 ans plus tard, rien n’a bougé.
    Un certain nombre de gens n’ont rien appris de l’histoire. Depuis quarante ans, la stabilité en Nouvelle-Calédonie repose sur le dialogue, le consensus et l’impartialité de l’État. Le dialogue a été mis à mal puisque l’instance qui organisait ce dialogue, le comité des signataires, n’a plus été réunie depuis 2019. Le consensus a été mis à mal parce qu’on prend des décisions unilatérales pour modifier les règles constitutionnelles, sans l’accord de toutes les parties. Et puis l’impartialité de l’État est mise à mal car il penche aujourd’hui de manière assez flagrante du côté des indépendantistes. Je le répète : si le référendum de 2021 avait eu lieu dans les mêmes conditions que les deux précédents, quel que soit le résultat, il aurait été accepté. Et la réforme du corps électoral aurait pu avoir lieu.

    Mais comment voulez-vous bâtir un consensus sur la défiance et la rupture du dialogue ? Tout le monde est d’accord pour permettre aux quelque 12 000 personnes nées en Nouvelle-Calédonie après 1998 de voter aux élections provinciales. Et le FLNKS a dit qu’il était prêt à examiner la situation de ceux qui sont installés depuis longtemps sur l’île. Mais ils souhaitaient que cette discussion ait lieu dans le cadre d’un accord global. Tous ne sont d’ailleurs pas kanaks ou européens. 35 % de la population se définit comme d’une autre origine : il y a beaucoup de Wallisiens et de Futuniens, des gens d’ascendance vietnamienne, polynésienne… Et d’autres qui se définissent comme des Calédoniens parce que le métissage a beaucoup marché depuis quarante ans. Je suis absolument convaincu que, s’il y avait eu la volonté de trouver un accord global, le problème du corps électoral pour les élections provinciales aurait pu être résolu.

    Voyez-vous une sortie de crise aujourd’hui ?
    Gérald Darmanin a répété ad nauseam pendant le débat parlementaire que c’était une exigence démocratique. Il n’a pas compris que cet argument ne pourra être légitimement invoqué que lorsque la page de l’ère coloniale aura été définitivement tournée. Elle ne l’est pas, car ce troisième référendum a produit un résultat juridique mais pas politique. 90 % de la communauté kanake s’est abstenue, et 60 % de la population générale. Il faut aussi se rappeler que la colonisation est quand même la négation absolue des valeurs démocratiques.

    Une sortie de crise n’est envisageable que si on reprend les discussions, sans tabou et sans ultimatum ou calendrier ! En décrétant que, si aucun accord n’était trouvé d’ici à la fin juin, il réunirait le Congrès pour imposer la réforme, Emmanuel Macron a commis une nouvelle erreur. Personne n’accepte de négocier avec un pistolet sur la tempe ! Cette gestion du temps est une négation de la culture kanake et océanienne. Ça ne marche jamais.

    Est-ce ce que vous avez appris des accords de Matignon ?
    Michel Rocard m’a appris qu’on ne pouvait régler un problème de cette complexité, de cette nature, qu’en essayant de se mettre dans le raisonnement de chacun des protagonistes pour avoir, peut-être, une chance d’essayer de trouver des points de convergence. Tous les partis politiques (calédoniens, indépendantistes, non indépendantistes, wallisiens, etc.) ont signé ensemble une déclaration invitant au retour au calme et à la raison. C’est encourageant. Il est évidemment important de rétablir l’ordre, la circulation, de protéger les personnes et les biens. Cependant, si on ne met pas un peu de souplesse pour revenir dans la discussion, on ne résoudra rien…

    • Excellent entretien du sergent Woessner. Faut croire que Sonia Backès n’est pas abonnée à cet hebdomadaire de droite ou qu’elle est aussi bouchée et mal embouché que le sinistre de l’intérieur.

      Solidarité avec le peuple Kanak dans sa lutte légitime pour son émancipation https://seenthis.net/messages/1054195
      L’association Survie exprime toute sa solidarité aux proches des victimes de cette violence coloniale, aux personnes arrêtées pour leur activité politique.

      Nous nous opposons à la #répression_coloniale actuellement à l’œuvre : #milices_paramilitaires, déploiement de l’armée, état d’urgence, coupure de #réseaux_sociaux, et même, selon ce qui a pu nous être remonté, des coupures du réseau 4G.

      Nous dénonçons la stratégie menée par la #France de dissocier et isoler la CCAT du reste du #mouvement_indépendantiste, qui fait planer une menace politique, judiciaire et même physique sur ses membres, et nous réitérons notre soutien à l’ensemble de la lutte d’émancipation du peuple Kanak.

      https://seenthis.net/messages/1054178

    • J’ai du mal à aimer, à trouver mes mots
      Et le sommeil sans prendre de comprimés
      Je suis inanimé, énormément abîmé
      Probablement mort-né et déjà embaumé
      Je n’ai le goût de rien, mais je sais le mimer
      Et mon entrain n’est qu’un écran de fumée
      J’ai toujours su très bien jouer à l’humain
      Manier les banalités et les lieux communs
      Mon prénom a été gommé du roman
      J’ignore tout simplement où, quand et comment
      Et pourquoi je me suis sur moi-même renfermé
      Endormi apparemment pour un moment
      Je ne suis ni exigeant, ni borné
      Ni sournois, ni attachant, ni acharné
      Ni content, ni méchant, ni charmant
      Seulement peu concerné et désincarné
      Comme à pas grand chose d’être interné
      Ou l’invité d’honneur de mon propre enterrement
      Détourné du monde, seul et épargné
      Par ces petits bonheurs ou ces grands tourments
      J’ai beau prendre le problème et le retourner
      J’ai effectué un très gros travail sur moi
      J’ai occupé la longueur de mes journées
      Je ne ressens ni l’envie, ni l’émoi
      Ni la peur, ni l’ennui, ni l’effroi
      Ni la lenteur des heures, ni le compteur des mois
      Pas une seule fois le poids des années
      Même une bonne déprime m’aurait bien dépanné
      Mais il n’y a que mon crane noyé dans le néant
      Et mon corps broyé par un trou béant
      Alors dites-moi comment être foudroyé
      Sortir souriant, hilare et puis débraillé
      Bâtir un foyer, y être choyé
      Pouvoir bavarder sans bafouiller
      Être le bon voisin ou le bon employé
      Le bon mari, le bon ami à côtoyer
      Ou ébloui par la nuit et ses néons
      Le vent, la pluie, le soleil et ses rayons
      Et j’ai essayé de crier mon tourbillon
      Mais ma voix n’a pas pu ôter son bâillon
      J’ai un bataillon d’histoires à vous détailler
      De petits soirs sans festins ni cotillons
      De gosses que je ne verrai jamais brailler
      En se réclamant être de mon sillon
      Donc si vous me voyez qui que vous soyez
      Pitié, ne tentez pas de me réveiller
      D’être bienveillant, de vous apitoyer
      Car les morts-vivants ne savent pas s’émerveiller

  • How a Colombian City Cooled Dramatically in Just Three Years
    https://reasonstobecheerful.world/green-corridors-medellin-colombia-urban-heat

    Medellín’s temperatures fell by 2°C in the first three years of the Green Corridors program.

    (...)

    fforts began in 2016 under Medellín’s then mayor, Federico Gutiérrez (who, after completing one term in 2019, was re-elected at the end of 2023). The city launched a new approach to its urban development — one that focused on people and plants.

    The $16.3 million initiative led to the creation of 30 Green Corridors along the city’s roads and waterways, improving or producing more than 70 hectares of green space, which includes 20 kilometers of shaded routes with cycle lanes and pedestrian paths.

    These plant and tree-filled spaces — which connect all sorts of green areas such as the curb strips, squares, parks, vertical gardens, sidewalks, and even some of the seven hills that surround the city — produce fresh, cooling air in the face of urban heat. The corridors are also designed to mimic a natural forest with levels of low, medium and high plants, including native and tropical plants, bamboo grasses and palm trees.

  • Dématérialiser pour mieux régner : l’algorithmisation du contrôle CAF
    https://lvsl.fr/dematerialiser-pour-mieux-regner-lalgorithmisation-du-controle-caf

    On sait que grâce à la dématérialisation des dix dernières années, la CAF dispose de profils très fins des allocataires. Elle dispose des données collectées par les services sociaux, partagées et interconnectées avec d’autres nombreux services. La volonté politique affichée au moment de développement de l’algorithme était de lutter contre la fraude à la CAF, en définissant un profil-type de « fraudeur » social et en le comparant à chaque allocataire. Ce profil type est constitué de plusieurs variables, qui correspondent à des caractéristiques, qui permettent d’établir pour chaque personne allocataire un score de risque qui va de zéro à un.

    Plus la personne est proche du profil type, plus le score de risque est élevé ; et plus le score est élevé plus cette personne a une probabilité de subir un contrôle. Parmi ces critères, figurent par exemple le fait d’être un parent seul ou d’être né en dehors de l’UE. Pour mieux comprendre le fonctionnement et les critères de l’algorithme, on a fait des demandes d’accès à des documents administratifs auprès de la CNAF. [Voir le détail du fonctionnement de l’algorithme et la liste des critères pris en compte dans l’enquête de la Quadrature, n.d.r.].

    • Que faire pour se défendre ? Face à une suspension de droits, la première des choses est de faire une demande de motif pour la suspension. Généralement il n’y a pas de réponse, donc on essaie d’avoir des arguments pour organiser la défense sans réponse sur les motifs. Il faut d’abord faire un recours amiable devant la commission de recours amiable : c’est obligatoire pour aller au contentieux. Et les commissions de recours amiable ne répondent jamais. Au bout de deux mois sans réponse, on va aller au contentieux, soit devant le tribunal administratif, soit devant le pôle social du tribunal judiciaire. Et là se pose le problème des délais. Le recours est censé être suspensif, c’est-à-dire de rétablir le versement des droits, mais le fait de faire un recours n’interrompt pas la suspension et les allocataires restent toujours sans ressources, dans une situation véritablement d’impasse.

      Il faut compter quatre, six mois, voire un an dans une procédure normale pour avoir une audience. Et une fois devant la justice, les CAF sont très familières d’un procédé qui est le renvoi d’audience : dès lors qu’elles reçoivent une assignation et qu’une date d’audience est fixée, elles font généralement un rappel partiel ou total des droits pour lesquels l’allocataire a saisi la juridiction, avec une incitation vive à ce que l’allocataire se désiste.

      Si ce dernier ne le fait pas et qu’il va jusqu’à l’audience, un renvoi est systématiquement demandé – les renvois c’est encore trois, quatre cinq, six, huit mois – et les CAF vont utiliser des manœuvres dilatoires, elles vont par exemple redéclencher un contrôle. Je l’ai vu dans tous les cas qui sont passés au pôle social du tribunal judiciaire. A l’issue de ce laborieux processus, on peut arriver à terme à obtenir des bons jugements et à rétablir la situation des personnes allocataires, mais elles se seront trouvées pendant huit, neuf, dix mois, un an sans ressources. Je vous laisse imaginer les situations que ça peut générer…

  • Gaza : plus de 200 corps exhumés d’une fosse commune à Khan Younès
    https://www.courrierinternational.com/article/conflit-gaza-plus-de-200-corps-exhumes-d-une-fosse-commune-a-

    La défense civile à Gaza poursuit ses recherches de corps et de restes humains enterrés dans un charnier découvert dans la ville de l’enclave palestinienne, d’où les troupes israéliennes se sont retirées le 7 avril. Il s’agit de la deuxième grande fosse commune découverte en une semaine.

    Les équipes de la défense civile à Gaza continuent d’exhumer des dépouilles et des restes humains d’une fosse commune découverte, le samedi 20 avril, dans l’enceinte de l’hôpital Nasser, dans la ville de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, rapporte ce lundi 22 avril Al-Jazeera.

    Au moins 210 corps ont été retrouvés jusqu’à présent, selon les secours, tandis que des proches de personnes disparues continuent d’affluer sur le site dans l’espoir de retrouver celui de leur mère, père, tante ou enfant parmi les dizaines de dépouilles enveloppées dans des linceuls blancs.

    Certains rentrent bredouille, raconte le site de la chaîne qatarie. “Umm Mohammed Al-Harazeen est venue à l’hôpital dans l’espoir de trouver le corps de son mari. Il a disparu depuis que les forces israéliennes sont entrées à Khan Younès, il y a quelques mois. ‘Nous l’avons recherché, mais en vain’”, affirme-t-elle à Al-Jazeera.

    “Preuves évidentes du génocide”

    La découverte du charnier survient après que l’armée israélienne a retiré ses troupes de la ville, le 7 avril. Une grande partie de Khan Younès est en ruine, après des mois de bombardements incessants et de violents combats. “Ces charniers sont des preuves évidentes du génocide et des crimes de guerre les plus impensables”, a dénoncé sur X l’ONG Campagne américaine pour les droits des Palestiniens, citée par Al-Jazeera.

    La semaine dernière, une autre fosse commune a été découverte à l’hôpital Al-Chifa, le plus grand établissement médical de l’enclave, situé dans la ville de Gaza, après un siège de deux semaines.
    Lire aussi : Décision. La Cour internationale de justice épingle Israël sur la guerre à Gaza

    Israël est accusé de crimes de guerre et de génocide par les Palestiniens et plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, qui a saisi en décembre dernier la Cour internationale de justice (CIJ). Celle-ci a ordonné fin janvier à Israël de “prévenir et punir” l’incitation au “génocide”.

    La guerre, qui dure depuis plus de six mois, a tué plus de 34 000 Palestiniens, selon le Hamas, et détruit une grande partie de Gaza.

  • #Nazi sans prépuce” : les plaintes contre Guillaume Meurice classées sans suite
    https://www.telerama.fr/radio/nazi-sans-prepuce-les-plaintes-contre-guillaume-meurice-classees-sans-suite

    De son côté, l’humoriste a porté plainte aux prud’hommes contre son employeur, qui lui avait donné un avertissement en lui reprochant de ne pas avoir pris la parole après l’émoi suscité par sa chronique. Visé par de nombreuses menaces de mort, il a également porté plainte contre une douzaine de personnes pour des menaces physiques caractérisées, ainsi que contre Meyer Habib, député LR de la 8ᵉ circonscription des Français de l’étranger, qui a l’a traité sur X (ex-Twitter) de « petite vermine antisémite ».

  • Rima Hassan, candidate LFI aux européennes, convoquée par la police pour apologie du terrorisme
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/04/19/rima-hassan-candidate-lfi-aux-europeennes-convoquee-par-la-police-pour-apolo

    Ca vient de sortir...

    Après les annulations en série des conférences de Jean-Luc Mélenchon, l’interdiction d’une conférence sur la Palestine de La France insoumise à Lille, jeudi 18 avril, voilà Rima Hassan, candidate en septième position sur la liste aux européennes du mouvement, convoquée par la police pour apologie du terrorisme.

    Dans un courrier reçu vendredi 19 avril, la juriste franco-palestinienne se trouve convoquée le 30 avril « afin d’être entendue librement sur des faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commise au moyen d’un service de communication au public en ligne ». Des faits survenus, selon la police, entre le 5 novembre et le 1er décembre 2023, soit avant qu’elle ne soit candidate sur la liste de LFI.

    Pour son avocat, Vincent Brengarth, cette convocation, que Le Monde a pu consulter, « est proprement ahurissante. Elle criminalise les expressions de Rima Hassan alertant sur l’urgence de la situation à Gaza. Chacun voit bien qu’elle intervient en pleine campagne électorale et qu’elle vise à affaiblir Rima Hassan, dans un contexte de pressions multiples ». Contacté, le parquet n’a pas répondu à nos questions.

    « Confiante et prête à coopérer »

    Dans un texte transmis au Monde, Rima Hassan se dit « sereine, confiante et prête à coopérer pleinement avec les agents de la police judiciaire, en laquelle [elle a] pleinement confiance ».

    « Je saisis cette opportunité pour dire mon inquiétude du climat ambiant qui pèse sur les voix militantes et politiques sur le sujet palestinien », poursuit la candidate LFI, condamnant « les pressions politiques visant à compromettre [sa] liberté d’expression. Ces pressions menacent nos libertés et l’état de notre démocratie et interviennent surtout dans le cadre des élections européennes, un moment politique crucial pour l’avenir des Français ».

    En novembre, la militante des droits des Palestiniens avait notamment qualifié l’armée israélienne d’armée « la plus immorale du monde », au-dessus d’une photo de missiles israéliens lui étant apparemment dédicacés, sur X.

    Le 5 novembre, celle qui a longtemps été partisane d’un Etat binational écrivait aussi : « From the river to the sea. On veut libérer TOUS les Palestiniens. Ceux des camps, ceux de Gaza, ceux de Jérusalem, ceux de la Cisjordanie, ceux d’Israël et tous ceux de la diaspora. Ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra parler d’Etat palestinien, de peuple palestinien. Prétendre offrir un Etat palestinien sur une enclave qui de fait empêchera tous les Palestiniens de s’unir et de déterminer leur destin commun, c’est, je vous le dis d’avance, faire Gaza 2. » Tout en ayant reconnu le « mode opératoire terroriste » du Hamas et sa qualification comme groupe terroriste par l’Union européenne, la candidate aux européennes, cible de menaces de mort, concentre les critiques des adversaires politiques de LFI, qui lui reprochent d’attiser la haine d’Israël.

  • Les renseignements israéliens ont désigné leurs cibles à Gaza via l’IA : “La machine l’a fait froidement, et c’est plus facile” | Guerre Israël-Hamas | 7sur7.be
    https://www.7sur7.be/monde/les-renseignements-israeliens-ont-designe-leurs-cibles-a-gaza-via-lia-la-machi

    Source (et non pas le Guardian qui s’est contenté d’exploiter les éléments de 972Mag) :
    ‘Lavender’ : The AI machine directing Israel’s bombing spree in Gaza
    https://www.972mag.com/lavender-ai-israeli-army-gaza

    • Moreover, the Israeli army systematically attacked the targeted individuals while they were in their homes — usually at night while their whole families were present — rather than during the course of military activity. According to the sources, this was because, from what they regarded as an intelligence standpoint, it was easier to locate the individuals in their private houses. Additional automated systems, including one called “Where’s Daddy?” also revealed here for the first time, were used specifically to track the targeted individuals and carry out bombings when they had entered their family’s residences.

      The result, as the sources testified, is that thousands of Palestinians — most of them women and children or people who were not involved in the fighting — were wiped out by Israeli airstrikes, especially during the first weeks of the war, because of the AI program’s decisions.

      “We were not interested in killing [Hamas] operatives only when they were in a military building or engaged in a military activity,” A., an intelligence officer, told +972 and Local Call. “On the contrary, the IDF bombed them in homes without hesitation, as a first option. It’s much easier to bomb a family’s home. The system is built to look for them in these situations.”

      The Lavender machine joins another AI system, “The Gospel,” about which information was revealed in a previous investigation by +972 and Local Call in November 2023, as well as in the Israeli military’s own publications. A fundamental difference between the two systems is in the definition of the target: whereas The Gospel marks buildings and structures that the army claims militants operate from, Lavender marks people — and puts them on a kill list.

      In addition, according to the sources, when it came to targeting alleged junior militants marked by Lavender, the army preferred to only use unguided missiles, commonly known as “dumb” bombs (in contrast to “smart” precision bombs), which can destroy entire buildings on top of their occupants and cause significant casualties. “You don’t want to waste expensive bombs on unimportant people — it’s very expensive for the country and there’s a shortage [of those bombs],” said C., one of the intelligence officers. Another source said that they had personally authorized the bombing of “hundreds” of private homes of alleged junior operatives marked by Lavender, with many of these attacks killing civilians and entire families as “collateral damage.”

    • Additional automated systems, including one called “ Where’s Daddy?” also revealed here for the first time, were used specifically to track the targeted individuals and carry out bombings when they had entered their family’s residences.

    • « Lavander » : la machine d’intelligence artificielle qui dirige les bombardements israéliens à Gaza…
      https://seenthis.net/messages/1048587

      Selon deux de ces sources, l’armée a également décidé, au cours des premières semaines de la guerre, que pour chaque agent subalterne du Hamas marqué par Lavender, il était permis de tuer jusqu’à 15 ou 20 civils ; par le passé, l’armée n’autorisait aucun « dommage collatéral » lors de l’assassinat de militants de bas rang. Les sources ont ajouté que, dans le cas où la cible était un haut responsable du Hamas ayant le rang de commandant de bataillon ou de brigade, l’armée a autorisé à plusieurs reprises le meurtre de plus de 100 civils lors de l’assassinat d’un seul commandant.

      #civils #victimes_civiles

  • Guerre Israël-Hamas : « Ne pas forcer Israël à respecter le droit international, c’est être complice du génocide à Gaza »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/28/guerre-israel-hamas-ne-pas-forcer-israel-a-respecter-le-droit-international-

    Qu’attendez-vous de Karim Khan, procureur de la CPI ? Pensez-vous qu’il émettra des mandats d’arrêt contre des responsables politiques israéliens ?

    Lorsque Karim Khan a été élu [en février 2021], nous lui avions demandé de nous recevoir, mais il n’a pas donné suite. Nous avons fait preuve de patience. Et puis, la guerre en Ukraine a éclaté. Nous avons observé comment il a agi sur ce dossier, comment différents pays européens ont fait pression pour qu’il ouvre une enquête, pour qu’il délivre un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Après le 7 octobre, Karim Khan est allé à la rencontre des victimes israéliennes, mais il ne s’est pas soucié des Gazaouis [il a rencontré des Palestiniens à Ramallah]. Nous étions furieux. J’ai perdu tout respect pour lui. Finira-t-il par délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre des responsables israéliens ? Nous ne sommes pas optimistes, mais gardons espoir.

    A la fin du mois d’octobre, Karim Khan est finalement allé à Rafah…

    Et qu’a-t-il dit ? Il a parlé des convois de nourriture [qu’Israël devait laisser entrer dans Gaza]. Est-ce le mandat d’un procureur de la CPI ? Il s’est rendu neuf fois en Ukraine. Il a donné de nombreux entretiens sur ce dossier. Qu’a-t-il fait, dans notre cas ? Rien. Pour nous, cela signifie qu’il légitime ce qui se déroule à Gaza et qu’il nous refuse le droit à la justice. C’est seulement après que l’Afrique du Sud a déposé une plainte devant la CIJ qu’il a commencé à nous porter attention. Mais les actes de génocide relèvent de son mandat. Il devrait s’en saisir de lui-même, sans attendre qu’on le presse de le faire. Je crains que Karim Khan soit l’ennemi des victimes qu’il est supposé défendre.

    A la CPI, le magistrat chargé du dossier palestinien est Andrew Cayley, un ancien procureur militaire britannique. Que pensez-vous de cette nomination ?

    Cette nomination est un désastre, car le bilan de Cayley est particulièrement sombre. Lorsqu’il était procureur militaire au Royaume-Uni [entre 2013 et 2020], il a abandonné toutes les charges visant les troupes britanniques déployées en Irak. Karim Khan et lui ne veulent pas demander des comptes aux auteurs du génocide en cours à Gaza.

    Vous ne croyez plus en la justice internationale ?

    Je ne connais aucun précédent dans l’histoire où un peuple a obtenu son indépendance sur une décision de justice. Le système juridique international est un front parmi d’autres. Ces procédures consacrent notre supériorité morale et juridique sur l’occupation israélienne. Mais si les grandes puissances préfèrent la #loi_de_la_jungle, nous ne serons pas les seuls perdants. C’est l’humanité tout entière qui sera perdante.

    • Raji Sourani, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme, a évacué Gaza, en novembre 2023. Cheville ouvrière des procédures lancées par les Palestiniens devant la justice internationale, cet avocat de 70 ans, rencontré à Paris, critique la position de la France face à Israël et le silence du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan.

  • Notation des allocataires : la CAF étend sa surveillance à l’analyse des revenus en temps réel – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2024/03/13/notation-des-allocataires-la-caf-etend-sa-surveillance-a-lanalyse-des-

    Il y a tout juste deux mois, nous publiions le code source de l’algorithme de notation des allocataires de la CAF. Cette publication démontrait l’aspect dystopique d’un système de surveillance allouant des scores de suspicion à plus de 12 millions de personnes, sur la base desquels la CAF organise délibérement la discrimination et le sur-contrôle des plus précaires. Ce faisant, nous espérions que, face à la montée de la contestation1, les dirigeant·es de la CAF accepteraient de mettre fin à ces pratiques iniques. Il n’en fut rien.

    À la remise en question, les responsables de la CAF ont préféré la fuite en avant. La première étape fut un contre-feu médiatique où son directeur, Nicolas Grivel, est allé jusqu’à déclarer publiquement que la CAF n’avait ni « à rougir » ni à s’« excuser » de telles pratiques. La deuxième étape, dont nous venons de prendre connaissance2, est bien plus inquiétante. Car parallèlement à ses déclarations, ce dernier cherchait à obtenir l’autorisation de démultiplier les capacités de surveillance de l’algorithme via l’intégration du suivi en « temps réel »3 des revenus de l’ensemble des allocataires. Autorisation qu’il a obtenue, avec la bénédiction de la CNIL, le 29 janvier dernier4.
    Surveillance et « productivité » des contrôles

    Pour rappel, le revenu est une des quelques quarante variables utilisées par la CAF pour noter les allocataires. Comme nous l’avions montré, plus le revenu d’un·e allocataire est faible, plus son score de suspicion est élevé et plus ses risques d’être contrôlé·e sont grands. C’est donc un des paramètres contribuant directement au ciblage et à la discrimination des personnes défavorisées.

    Jusqu’à présent, les informations sur les revenus des allocataires étaient soit récupérées annuellement auprès des impôts, soit collectées via les déclarations trimestrielles auprès des allocataires concerné·es (titulaires du RSA, de l’AAH…)5. Désormais, l’algorithme de la CAF bénéficiera d’un accès en « temps réel » aux ressources financières de l’ensemble des 12 millions d’allocataires (salaires et prestations sociales).

    Pour ce faire, l’algorithme de la CAF sera alimenté par une gigantesque base de données agrégeant, pour chaque personne, les déclarations salariales transmises par les employeurs ainsi que les prestations sociales versées par les organismes sociaux (retraites, chômage, RSA, AAH, APL…)6 : c’est le « Dispositif des Ressources Mensuelles » (DRM). Cette base, créée en 2019 lors de mise en place de la réforme de la « contemporanéisation » des APL7, est mise à jour quotidiennement, et offre des capacités inégalées de surveillance des allocataires.

    La justification d’une telle extension de la surveillance à l’œuvre à des fins de notation des allocataires est d’accroître la « productivité du dispositif [de l’algorithme] » selon les propres termes des responsables de la CAF8. Qu’importe que se multiplient les témoignages révélant les violences subies par les plus précaires lors des contrôles9. Qu’importe aussi que les montants récupérés par l’algorithme soient dérisoires au regard du volume des prestations sociales versées par l’institution10. Les logiques gestionnaires ont fait de la course aux « rendements des contrôles » une fin en soi à laquelle tout peut être sacrifié.

    #Surveillance #CAF #Chasse_aux_pauvres #Inégalités

  • L’UNRWA accuse Israël de torturer ses employés pour leur faire « avouer » des liens avec le Hamas. Torturer des employés de l’ONU, est-ce que c’est une innovation israélienne ?

    UNRWA report says Israel coerced some agency employees to falsely admit Hamas links
    https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/unrwa-report-says-israel-coerced-some-agency-employees-to-falsely-adm

    The UN agency for Palestinian refugees says some employees released into Gaza from Israeli detention reported having been pressured by Israeli authorities into falsely stating that the agency has Hamas links and that staff took part in the October 7 attacks.

    […]

    “Agency staff members have been subject to threats and coercion by the Israeli authorities while in detention, and pressured to make false statements against the Agency, including that the Agency has affiliations with Hamas and that UNRWA staff members took part in the 7 October 2023 atrocities,” the report says.

    • https://www.moonofalabama.org/2024/03/israel-coerces-un-workers-by-outright-torturing-them.html

      The document said several UNRWA Palestinian staffers had been detained by the Israeli army, and added that the ill-treatment and abuse they said they had experienced included severe physical beatings, waterboarding, and threats of harm to family members.
      ...
      In addition to the alleged abuse endured by UNRWA staff members, Palestinian detainees more broadly described allegations of abuse, including beatings, humiliation, threats, dog attacks, sexual violence, and deaths of detainees denied medical treatment, the UNRWA report said.
      ...
      Reuters could not independently confirm the accounts of coercion of UNRWA staff and mistreatment of detainees, although the allegations of ill-treatment accord with descriptions by Palestinians freed from detention in December, February and March reported by Reuters and other news media.

    • threats of harm to family members

      C’est quelque chose qui revient assez régulièrement, mais que je n’ai jamais vu commenté plus longuement que ça. Pourtant, le fait de menacer de torturer ta famille si tu ne racontes pas ce qu’on attend de toi, c’est un niveau de perversité, tout de même…

    • Guerre Israël-Hamas : le bras de fer se durcit entre l’Etat hébreu et l’agence onusienne UNRWA, qui s’accusent mutuellement
      Le Monde avec AFP – Publié le 05 mars 2024
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/05/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-israel-et-l-agence-onusienne-unrwa-qui-s-accu

      Lundi, plus tôt dans la journée, l’agence avait accusé les autorités israéliennes d’avoir commis des actes de « torture » contre certains de ses employés arrêtés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. « Nos employés nous ont rapporté des choses atroces lors de leur détention et de leurs interrogatoires par les autorités israéliennes » comme « des tortures, des mauvais traitements, des abus et de l’exploitation sexuelle », a-t-elle dit dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).

      « Certains de nos employés ont rapporté aux équipes de l’UNRWA qu’ils avaient été forcés à faire des aveux sous la torture » lorsqu’ils étaient « interrogés au sujet des relations entre l’UNRWA et le Hamas et sur [leur éventuelle] implication dans l’attaque du 7 octobre [2023] contre Israël », a-t-elle ajouté.

      Les autorités de l’Etat hébreu ont rejeté ces accusations. Dans un communiqué, l’armée israélienne a démenti « les accusations générales et non fondées concernant des abus sexuels de détenus dans des établissements des forces armées israéliennes ». « Ces affirmations sont une nouvelle tentative de créer de fausses équivalences avec l’utilisation systématique par le Hamas du viol comme arme de guerre », a-t-elle ajouté.

      #IsraelUNRWA

  • « Polluants éternels » : des centaines de militants écologistes se sont introduits sur le site de l’usine Arkema à Pierre-Bénite
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/02/polluants-eternels-des-centaines-de-militants-ecologistes-se-sont-introduits

    Les militants, membres d’Exctintion Rebellion et du collectif Youth for Climate, sont entrées de force samedi après-midi dans le site industriel du chimiste, pour dénoncer la pollution aux #PFAS. La préfecture du Rhône a annoncé huit interpellations.

    Plus de 300 personnes ont participé à cette #action coup de poing, selon le porte-parole des organisateurs. Certaines sont arrivées en train, d’autres en bus. A l’issue de cette action, la préfecture du Rhône, qui a, elle, comptabilisé 150 manifestants, a signalé huit interpellations.
    [...]
    Cette action survient alors que le chimiste Daikin, également basé à Pierre-Bénite, a reçu l’autorisation de construire une nouvelle unité de production, suscitant la colère des habitants.

  • Retraites : les Suisses imposent une hausse des leurs et refusent de travailler plus longtemps | Mediapart | 04.03.24

    Europe — Analyse / Ils sont fous ces Helvètes

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040324/les-suisses-imposent-une-hausse-des-retraites-et-refusent-de-travailler-pl

    Dimanche 3 mars, les Suisses ont largement approuvé un treizième versement pour leurs pensions de retraite par répartition et rejeté tout report de l’âge de départ à la retraite. Une décision qui a surpris, mais qui traduit une pression constante sur les revenus des retraités.

    Heureusement, nous, on a l’intersyndicale et les initiatives citoyennes !

  • Comment le génocide israélien à Gaza est devenu une confrontation entre l’Occident et le Sud global
    Joseph Massad, 14 février 2024.
    Article original en anglais sur Middle East Eye / Traduction MR - ISM-France
    https://ismfrance.org/index.php/2024/02/16/comment-le-genocide-israelien-a-gaza-est-devenu-une-confrontation-entre-l

    À la fin du mois dernier, la Cour internationale de Justice (CIJ) a statué qu’il était « plausible » qu’Israël soit en train de commettre un génocide contre les Palestiniens à Gaza.

    En réponse à l’affaire portée par l’Afrique du Sud, le tribunal a ordonné à Israël de « empêcher la commission de tous actes » en violation de la Convention sur le génocide et de « prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre un génocide » contre les Palestiniens. La CIJ a cité les nombreuses déclarations génocidaires et déshumanisantes faites par de hauts responsables israéliens, notamment le président et le Premier ministre israéliens.

    La décision de la CIJ place Israël carrément en compagnie des sociétés coloniales blanches génocidaires. Suite à cette décision provisoire, la Cour internationale délibérera dans les mois ou les années à venir sur la question de savoir si Israël commet un « génocide ».

    Il s’agit d’une enquête tardive sur les atrocités que le sionisme et la colonie juive infligent au peuple palestinien depuis les années 1880 et, de manière plus horrible, comme l’a soutenu l’Afrique du Sud dans son cas, depuis 1948, et pas seulement depuis le 7 octobre 2023.
    (...)
    Les partisans du génocide sont sans vergogne et sans honte. Le fait que la CIJ se soit prononcée contre Israël et en faveur de l’Afrique du Sud ne leur a causé que peu ou pas d’embarras.

  • AJ+ français sur X : « Manifestation, boycott, collage d’affiches... Il ne se passe pas une semaine sans qu’#Olivia_Zemor ne mène une action en soutien au peuple palestinien. La militante de 75 ans a expliqué à AJ+ sa vision de l’engagement : »
    https://twitter.com/ajplusfrancais/status/1758578118053277737

    https://video.twimg.com/amplify_video/1758577711927160833/vid/avc1/720x1280/9saHDAb3Xzwncle-.mp4?tag=14

    #carrefour #criminel

  • Stéphane François, politiste : « La nouvelle droite continue de jouer un rôle déterminant au sein de l’extrême droite »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/05/stephane-francois-politiste-la-nouvelle-droite-continue-de-jouer-un-role-det

    Le spécialiste des droites radicales analyse les liens entre le nazisme et ce courant de pensée, né à la fin des années 1960, qui conserve une influence au sein de Reconquête ! comme du Rassemblement national.
    Propos recueillis par Marc-Olivier Bherer

    Spécialiste des droites radicales et des contre-cultures, Stéphane François est professeur de science politique à l’université de Mons (Belgique). Il est également membre du laboratoire Groupe sociétés, religions, laïcités du CNRS. Il vient de faire paraître La Nouvelle Droite et le nazisme, une histoire sans fin (Le Bord de l’eau, 180 pages, 18 euros).

    Qu’est-ce que la nouvelle droite ? Pourquoi revenir sur son histoire aujourd’hui ?
    La nouvelle droite, apparue à la fin des années 1960, continue de jouer un rôle déterminant, puisqu’elle est à l’origine de l’idéologie #identitaire qui s’est répandue dans les partis d’#extrême_droite. Du Front national au Rassemblement national, mais aussi au sein du Bloc identitaire [un groupuscule d’extrême droite actif dans les années 2000 et rebaptisé « Les Identitaires » en 2016], du Mouvement national républicain [fondé en 1999 par Bruno Mégret] et de Reconquête !, partout, on trouve des anciens de la nouvelle droite ou de ses sympathisants.
    A travers ses idées, ce courant de pensée cherche à défendre une Europe blanche, sans mettre en avant une hiérarchie raciale. Il est moins raciste que racialiste. Pour lui, différentes races existent et peuvent vivre en paix si elles ne se mélangent pas. L’immigration ferait courir le risque d’un ethnocide en entraînant la disparition du peuple qui accueille des étrangers.

    L’histoire de la nouvelle droite débute lorsque d’anciens militants d’Europe-Action [un groupuscule raciste fondé en 1963 par Dominique Venner, proche d’anciens nazis tels que René Binet] fondent le Grece, le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne, en 1969. Ce mouvement, qui réunit des écrivains, des journalistes et des universitaires, connaîtra bien des dissidences et a aujourd’hui périclité. Mais, dans les années 1970, le Grece voit certains de ses représentants être invités sur le plateau d’« Apostrophes ». D’autres participer à la fondation du Figaro Magazine, en 1978. Lors des années 1990 et 2000, ses idées commencent à se diffuser plus largement dans les partis. Le Grece disparaît vers 2013, mais la réflexion et la propagande idéologique se poursuivent toujours dans les écrits de son principal théoricien, Alain de Benoist, dans les colloques de l’Institut Iliade, les livres publiés par les Editions de La Nouvelle Librairie, la revue Eléments.

    Quels liens la nouvelle droite entretient-elle avec le national-socialisme ?
    Jusqu’au milieu des années 1980, d’anciens SS participent aux travaux de la nouvelle droite, dont Saint-Loup [nom de plume de Marc Augier (1908-1990)], Robert Dun [pseudonyme de Maurice Martin (1920-2002)] et Robert Blanc [né en 1923, mort après 2010]. Mais il n’y a pas une reprise en bloc de l’hitlérisme. Les auteurs néo-droitiers tentent de faire oublier qu’ils ont pu s’en inspirer en insistant davantage sur la révolution conservatrice allemande et sa tendance völkisch (de Volk, « peuple »), deux mouvements qui ont leur propre histoire mais qui ont été récupérés par le nazisme.
    La révolution conservatrice apparaît en Allemagne en 1918 et disparaît en 1933. Elle défend des idées antirépublicaines et antimodernes, inspirées par Nietzsche. Certains de ses représentants, comme le philosophe Oswald Spengler [1880-1936], critiquent le nazisme, ce que les idéologues de la nouvelle droite soulignent abondamment. Cette révolution conservatrice intègre des éléments de la tendance völkisch, un courant apparu à la fin du XIXe siècle, habité par la nostalgie d’une Allemagne païenne, une fascination pour la race blanche et ses prétendues origines scandinaves.

    Comment la nouvelle droite s’approprie-t-elle ces idées ?
    L’antisémitisme völkisch en donne l’illustration. Contrairement au nazisme, ce courant de pensée ne souhaite pas nécessairement la destruction des juifs. Ils sont certes considérés comme un corps étranger dangereux pour la nation, mais différents auteurs de cette tendance admirent leur capacité à préserver leur identité. C’est le rejet de l’assimilation qui est aujourd’hui récupéré par la nouvelle droite.
    Une des principales manifestations de cette proximité idéologique repose dans les liens d’amitié entre Alain de Benoist et Sigrid Hunke [1913-1999], militante nationaliste völkisch, proche de Heinrich Himmler [1900-1945], le chef de la SS. Lorsque la militante meurt en 1999, de Benoist écrit à propos de Sigrid Hunke qu’elle avait exhumé la « vraie religion de l’Europe », le paganisme. Elle est en effet violemment opposée au christianisme, dont l’ouverture à l’ensemble du genre humain menace, selon elle, les particularismes et les identités.

    Comment se définit l’Europe de la nouvelle droite ?
    Commençons par une évidence : ce n’est pas l’Union européenne. Mais ses contours varient d’un auteur à un autre. Elle peut s’étendre de l’Ecosse jusqu’à Vladivostok. Certains dissidents de la nouvelle droite estiment que l’Europe se trouve partout où il y a des descendants d’Européens blancs, c’est-à-dire également en Amérique, en Australie, etc. Mais l’Europe de la #nouvelle_droite, c’est avant tout un bloc civilisationnel qui repose sur le double héritage de la haute Antiquité gréco-romaine et de la culture celte et nordique. Elle se distingue par sa tolérance, elle ne cherche pas à convertir comme la « secte chrétienne », selon l’expression néodroitière. Aujourd’hui, cette vision de l’Europe se retrouve dans les discours de Jordan Bardella, qui assimile l’immigration à une « menace civilisationnelle ».

  • Une orange de Jaffa
    | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/104909-000-A/une-orange-de-jaffa

    Mohammed, un jeune Palestinien, cherche désespérément un taxi qui lui permette de franchir un checkpoint pour rejoindre sa mère qui l’attend côté israélien. Farouk, le chauffeur de taxi, hésite car le jeune homme n’a pas de laissez-passer mais seulement une carte de résident européen. Arrivé au checkpoint, Farouk découvre que Mohammed a déjà essayé sans succès de passer la frontière par Qalandia ... Les ennuis commencent...

    Réalisation

    Mohammed Almughanni

    Producteur/-trice

    SYNECDOCHE

    Pays France Pologne

    Année. 2022

  • L’#Afrique_du_Sud appelle à une mobilisation internationale immédiate pour empêcher le #génocide à #Gaza
    https://www.aa.com.tr/fr/monde/l-afrique-du-sud-appelle-%C3%A0-une-mobilisation-internationale-imm%C3%A9diate-pour-emp%C3%AAcher-le-g%C3%A9nocide-%C3%A0-gaza-/3124312

    La ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor a souligné « qu’Israël a ignoré la décision de la Cour internationale de Justice », soulignant que « le monde doit agir en conséquence »

  • Combattre le silence : les 4 tactiques du Collectif Babacar - FLAGRANT DENI
    https://www.flagrant-deni.fr/combattre-le-silence-les-4-tactiques-du-collectif-babacar

    En décembre 2015, la presse annonce qu’un « forcené » a été tué par la police. L’affaire est promise à l’oubli. Mais très vite, le Collectif Babacar mène la bataille pour médiatiser les lacunes de l’enquête et réhabiliter la mémoire de la victime. Récit d’une victoire notable sur le front médiatique.

    #Babacar_Gueye #Rennes

  • A Gaza, des puces virtuelles pour briser le blocus des télécommunications
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/31/a-gaza-des-puces-virtuelles-pour-briser-le-blocus-des-telecommunications_621

    Au passage, cela contredit tout ce que l’on nous raconte sur l’indifférence de la fameuse « rue arabe » à la question palestinienne...

    Alors que le réseau de télécommunications palestinien était coupé pour la dixième fois en trois mois, ce Gazaoui a pu se connecter à WhatsApp grâce à une carte SIM dématérialisée fournie par Mirna El Helbawi. Avec dix autres bénévoles, cette écrivaine égyptienne de 31 ans a lancé une initiative baptisée « Connecting Gaza » pour fournir gratuitement aux habitants de la bande côtière des « eSIM », des puces virtuelles permettant de contourner le blocus des communications régulièrement imposé par l’Etat hébreu.

    « Les familles sont dispersées. On ne compte plus les gens qui restent sans nouvelles de leurs proches. Lors des black-out, c’est impossible d’appeler une ambulance et les secours ont de grandes difficultés à coordonner l’évacuation des blessés vers les hôpitaux. Ces coupures sont également une entrave au travail des journalistes sur le terrain, alors qu’ils ont un rôle essentiel de documentation des crimes de guerre commis par Israël », explique Mirna El Helbawi de son appartement qui surplombe les toits du Caire.

    Depuis trois mois, cette ancienne journaliste ne dort presque plus. Alors que, le 27 octobre 2023, Gaza était coupée du monde pour préparer le terrain à l’offensive terrestre de l’armée israélienne, la jeune femme place ses espoirs dans le milliardaire Elon Musk, fondateur de SpaceX, qui s’engage à reconnecter l’enclave palestinienne grâce à son satellite Starlink. Mais la promesse reste lettre morte.

    « Sans réseau, nous n’avons plus de voix »

    « C’était terrifiant. On suivait la situation heure par heure, et puis, d’un coup, plus rien. Un silence vertigineux », livre-t-elle. L’une de ses followers sur Instagram lui souffle alors l’idée d’essayer d’utiliser ces cartes à puce virtuelles, disponibles sur plusieurs sites Internet pour une trentaine de dollars. Pour les mettre en service, les utilisateurs doivent scanner avec leur téléphone portable le QR code envoyé par le donateur. Il leur suffit ensuite d’activer le mode itinérance sur un réseau étranger afin de pouvoir se connecter aux antennes relais israéliennes et égyptiennes qui jouxtent le territoire palestinien, langue de terre de 12 kilomètres de large et de 41 kilomètres de long.

    « J’ai alors contacté deux journalistes à Gaza qui avaient réussi à capter un peu de réseau sur des cartes israéliennes. Je leur ai envoyé deux puces. Et ça a marché ! », s’étonne-t-elle encore aujourd’hui. L’un d’eux se nomme Ahmed El-Madhoun.

    Originaire de la ville de Gaza, il est le premier à réussir à se connecter à une « eSIM » en plein black-out. « Sans réseau, nous n’avons plus de voix. Tu te sens tout seul, isolé du monde. Tu te dis que ce qu’ils veulent, c’est que tu crèves en silence », relate le journaliste free-lance de 27 ans, dans un message envoyé au Monde.

    « Les eSIM sont désormais notre seul moyen de se connecter avec le monde extérieur. Mais on se met en danger pour les utiliser », poursuit le journaliste, qui a été visé par des tirs israéliens alors qu’il tentait de capter un signal sur le toit de l’hôpital Al-Nasser à Khan Younès. « Il faut souvent se rapprocher des frontières, se déplacer vers des zones ouvertes, comme les plages, ou grimper sur les toits des immeubles pour récupérer quelques barres de réseau, au risque de devenir des cibles », détaille-t-il.

    « Routeurs humains »

    Dans la foulée de ce premier succès, Mirna a lancé une campagne sur son propre compte Instagram pour récolter des milliers de cartes numériques, achetées par des donateurs à travers le monde, des Etats-Unis au Pakistan, en passant par la France. La jeune femme a vite été dépassée par le nombre de donations, recevant plus de 3 000 QR codes lors des trois premiers jours. « On a donné la priorité aux journalistes et aux secouristes. Puis ensuite, aux familles sans nouvelles de leurs proches, et à tous ceux qui en avaient besoin », poursuit-elle alors que son téléphone ne cesse de vibrer.

    Au total, plus de 150 000 puces virtuelles ont été envoyées dans la bande de Gaza, touchant probablement plus du double de personnes. « Les puces sont souvent utilisées en hotspot [“réseaux partagés”] pour permettre à d’autres de se connecter. C’est une arborescence. Nous avons identifié quelques personnes à qui on envoie chaque jour une eSIM. Ils se chargent ensuite de connecter un maximum de gens. On les surnomme les “routeurs humains”. Mais il arrive régulièrement qu’on perde le contact avec l’un d’eux, avant d’apprendre qu’il a été tué sous les bombes. Ce silence brise le cœur », souffle Mirna El Helbawi, les yeux humides.

    A Gaza, l’accès au réseau de téléphonie mobile est devenu une question de vie ou de mort. « Avoir des informations sur les bombardements, le déroulé de la guerre, appeler les secours ou contacter ses proches, c’est vital en temps de guerre. La communauté internationale doit agir », clame Marwa Fatafta, responsable de plaidoyer au Moyen-Orient pour l’ONG Access Now, qui défend les droits humains en ligne, condamnant la dernière coupure des télécommunications qui a duré plus d’une semaine.

    Si, depuis le 19 janvier, les connexions ont été partiellement rétablies, cela n’implique pas que les habitants aient facilement accès à Internet. Alors que plus de 1,3 million de Gazaouis sont entassés dans le sud de l’enclave, le réseau est saturé, et les infrastructures déjà endommagées ne suffisent pas. « Il faut des heures pour envoyer un message, et les équipes de maintenance qui osent aller réparer les installations s’engagent dans des missions suicide », poursuit Marwa Fatafta.

    Le piège des hackeurs israéliens

    Le 13 janvier, Paltel, le principal fournisseur télécoms de l’enclave, annonçait que deux de ses employés avaient été tués par une frappe israélienne alors qu’ils tentaient de réparer des lignes de communication à Khan Younès. « Pouvoir communiquer, accéder à Internet, devrait être un droit élémentaire », tranche Mirna El Helbawi. La jeune femme ne compte plus les menaces de mort. Son initiative dérange. Une fois, des hackeurs israéliens se sont fait passer pour des membres de son équipe, demandant aux bénéficiaires leur localisation exacte. « Pour pouvoir les cibler », pense-t-elle.

    L’écrivaine n’était pourtant pas une militante chevronnée de la cause palestinienne. « Comme pour tous les Egyptiens, leur lutte a infusé en nous depuis qu’on est petits », dit-elle. Sans jamais avoir posé un pied à Gaza, elle en connaît désormais la géographie par cœur. A distance, elle vit au rythme de la guerre. Ce qui la fait tenir, c’est la conviction que, « dans ce conflit, les médias et les réseaux sociaux jouent un rôle crucial. Israël tente de gagner la guerre de communication en réduisant Gaza au silence. Pour eux, pas d’image veut dire pas de crimes », affirme-telle. « Les eSIM ont permis à Gaza de ne pas être rayée de la carte du monde », approuve Ahmed El-Madhoun, qui, après avoir couvert la situation critique de l’hôpital Al-Nasser, s’est replié dans une tente, au sein de l’un des immenses camps de déplacés de Rafah.

    « Connecting Gaza » a déjà amorcé sa mue, devenant « Connecting Humanity ». Mirna El Helbawi espère pouvoir reproduire ce modèle d’activisme à distance dans d’autres conflits où les communications sont rendues impossibles par les belligérants. Avec son équipe, elle a tenté de faire fonctionner des eSIM au Soudan voisin, où de nombreuses personnes déplacées n’ont pas d’accès à Internet. Sans succès pour le moment.