• Émissions de gaz à effet de serre en france : nouvelle estimation
    L’année 2023 avec les données Secten du Citepa
    https://www.citepa.org/fr/2024_05_a02/#:~:text=5%2C8%25%20de%20baisse%20d,2022%20et%202023%2C%20hors%20UTCATF

    D’après les données du #Citepa, en France (France métropolitaine et territoires d’Outre-mer inclus dans l’UE) les #émissions territoriales de gaz à effet de serre (GES) hors puits de #carbone ont baissé de -5,8% (-22,8 Mt CO2e) entre 2022 et 2023, hors UTCATF [Utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie].

    [...]

    Le puits de carbone forestier est fragile

    En parallèle des émissions des autres secteurs, le secteur de l’utilisation des #terres et de la #forêt représente un #puits net de carbone qui permet de séquestrer du CO2 dans la biomasse et les sols. Estimé à environ -45 Mt CO2 en moyenne dans les années 2000, ce puits s’est considérablement réduit pour atteindre environ -20 Mt CO2 dans les années récentes, notamment en raison de l’effet couplé de sécheresses à répétition depuis 2015, de maladies affectant le taux de mortalité des arbres, et d’une hausse des récoltes de #bois. Cette diminution du puits implique un effort encore plus conséquent sur les autres secteurs afin de parvenir à la neutralité carbone.

    Initialement, l’objectif de la SNBC-2 [2e Stratégie nationale bas carbone] prévoyait d’atteindre un puits de carbone entre -40 et -45 Mt à horizon 2030. Les objectifs provisoires annoncés en 2023 en amont de la prochaine SNBC-3 n’intégraient pas encore de cible pour ce secteur.

    Les objectifs sont-ils respectés ?


    Le budget carbone 2019-2023 de la SNBC-2 est respecté si l’on prend le total hors puits de carbone (400 Mt émis en moyenne contre un budget de 420 Mt), et n’est pas respecté si l’on prend le total avec puits de carbone (380 Mt émis contre un budget de 379 Mt). Dans le détail, le budget est atteint pour tous les secteurs à l’exception des déchets (dépassement provisoirement estimé de 1,7 Mt) et surtout de l’UTCATF (21 Mt d’absorption en moins par rapport à l’objectif). En moyenne sur 2019-2023, le total des émissions, incluant le secteur UTCATF, dépasse de 1,4 Mt (0,4%) le budget carbone.

  • Contester l’ordre et l’héritage colonial avec Manuel Quintín Lame
    https://www.terrestres.org/2024/05/24/contester-lordre-et-lheritage-colonial-avec-manuel-quintin-lame

    Trente ans après avoir été enterré dans la montagne colombienne, un manuscrit est exhumé et publié en 1971. C’est le testament politique et spirituel d’un acteur central des luttes autochtones d’Amérique latine, Manuel Quintín Lame, décédé quelques années plus tôt. Contre la dépossession foncière, économique et politique, une décolonisation ambitieuse reste à mener. Retour sur un livre, une philosophie et un parcours subversifs. L’article Contester l’ordre et l’héritage colonial avec Manuel Quintín Lame est apparu en premier sur Terrestres.

    #Amérique_Latine #Décolonial #Droits_des_peuples_autochtones #Forêt #Modernité #Savoirs #Stratégie

  • Quels droits pour les promeneurs, entre droit d’accès à la nature et propriété privée ?
    https://theconversation.com/quels-droits-pour-les-promeneurs-entre-droit-dacces-a-la-nature-et-

    Se promener dans la nature, cela peut-être, selon le point de vue que l’on adopte, un droit, un loisir, un sport, un bienfait pour la santé, mais aussi, depuis une récente loi passée en février 2023, une infraction pénale. Car une grande majorité des forêts françaises ne sont pas publiques, et que l’accès aux espaces naturels et aux forêts privés est désormais sanctionné par une amende de 135 euros. Comment en est-on arrivé là et quel avenir se dessine pour l’accès à la nature ?

    #propriété_privée

  • Planter 1 milliard d’arbres : comment le plan de #Macron rase des #forêts

    Le projet du gouvernement de planter #1_milliard_d’arbres est « une #supercherie », dénoncent des associations. D’après des documents obtenus par Reporterre, il servirait à financer des #coupes_rases et à industrialiser la filière.

    L’État plante des arbres pour mieux raser des forêts. C’est la réalité cachée du projet de plantation de 1 milliard d’arbres vanté par Emmanuel Macron. Dix-huit mois après son annonce en grande pompe, au lendemain des incendies de l’été 2022, le plan qui avait pour ambition de « renouveler 10 % de la forêt française » et de « #réparer_la_nature » montre un tout autre visage : les millions d’euros d’argent public déversés dans la filière servent de prime aux coupes rases et transforment des forêts diversifiées en #monocultures_résineuses. Une situation qui inquiète gravement les associations écologistes.

    D’après les documents officiels du ministère de l’Agriculture, que Reporterre a pu consulter, 50 millions d’arbres ont déjà été plantés, sur 35 935 hectares. Dans de nombreuses régions, les conditions dans lesquelles se sont déroulés ces chantiers posent problème.

    Les documents indiquent que 15 millions de plants d’arbres auraient été replantés sur 10 000 hectares de forêts qualifiées de « pauvres » par le gouvernement. Ces forêts rasées étaient en réalité « saines et bien portantes », assure l’association Canopée, qui a enquêté sur le terrain. Des coupes rases sur 6 500 hectares auraient même été réalisées en zone Natura 2000. Sur ces surfaces dévolues d’ordinaire à la protection du vivant, 1 500 hectares auraient été ensuite plantés exclusivement en #pins_douglas, une essence prisée par les industriels.

    Adapter la forêt aux besoins de l’industrie

    « On nage en plein délire, s’emporte Bruno Doucet, chargé de campagnes au sein de l’association. Alors même qu’il y a urgence à préserver les forêts, on les rase pour les transformer en #champs_d’arbres. » Les associations écologistes dénoncent un « coup de communication » et « un projet mégalomane ». Le milliard d’arbres plantés aurait vocation non pas à aider la forêt à affronter le dérèglement climatique, mais à l’adapter aux besoins de l’#industrie. « Si tous les arbres du plan “1 milliard d’arbres” sont plantés dans les mêmes conditions, cela signifierait que 200 000 hectares de forêts saines et vivantes seraient rasés d’ici 2032 », ajoute-t-il.

    « La #biodiversité a peu à peu été rejetée au second plan pour prioriser la #récolte_de_bois et les #fonctions_productives de la forêt », regrette de son côté Christophe Chauvin, pilote du réseau forêt à France Nature Environnement (FNE). En septembre 2023, plusieurs ONG écologistes [1] alertaient déjà sur les dérives en cours. « La stratégie s’est éloignée de l’enjeu qui en a initié l’élaboration », écrivaient-ils dans un rapport. « La restauration des écosystèmes » et le « renforcement de la résilience des forêts » ont été délaissés au profit d’une logique simpliste et comptable qui privilégie « les #plantations_en_plein », c’est-à-dire les #plantations après coupes rases, prévenaient-ils.

    « Plutôt que de protéger les peuplements existants, en les enrichissant et en travaillant avec finesse, les industriels préfèrent tout couper pour les substituer à d’autres essences, du #résineux majoritairement, qu’ils jugent plus résistant et plus intéressant économiquement », observe Christophe Chauvin.

    Plus de 80 % des arbres sont plantés après une coupe rase

    Selon un rapport du Conseil supérieur de la forêt et du bois, un organisme ministériel, les plantations en plein, donc après coupes rases, représenteraient près de 80 % des opérations à effectuer pour atteindre la cible du milliard d’arbres, et donc se feraient en lieu et place d’anciennes forêts. Seuls 7 % des arbres plantés viendraient s’ajouter aux forêts existantes, principalement sur des terres agricoles abandonnées. À TF1, le ministère de l’Agriculture a tenu à préciser que « l’objectif du milliard d’arbres ne visait pas à créer de nouvelles forêts, mais bien à renouveler celles déjà existantes ».

    « #Renouveler », ou plutôt « #transformer » la forêt et « #abattre » des parcelles entières pour y #replanter de jeunes arbres. Ce que le ministère assume auprès de Reporterre : « France Relance s’adresse à des forêts malades ou non adaptées au changement climatique. Il est donc normal que les plantations en plein soient très majoritaires. Les coupes rases sont essentiellement sanitaires », assure-t-il.

    Les grandes #coopératives_forestières en embuscade

    Concrètement, 35 935 hectares ont été replantés de 2021 à 2023 pour un coût de 150 millions d’euros, d’après la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Le #pin_maritime et le #douglas ont été les principales essences replantées sur d’anciennes #forêts_feuillues et les plantations après coupes rases ont représenté 32 046 hectares (soit 89 % de la surface totale). Ces chantiers lourds et coûteux ont été portés en grande majorité par les coopératives forestières, des entreprises qui plaident pour l’#industrialisation de la filière.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne »

    Selon le document de la DGPE, les #coopératives ont capté plus du tiers des #subventions totales, le reste est allé aux particuliers et aux propriétaires (parfois eux-même en lien avec des coopératives). « Le #plan a constitué un effet d’aubaine pour asseoir leur #modèle_productiviste. Ces acteurs se sont accaparé l’argent public pour leur business », dénonce Bruno Doucet. La plus grande coopérative, #Alliance_Forêts_Bois, critiquée pour ses méthodes destructrices des écosystèmes, a même perçu 10 % des subventions. C’est en #Nouvelle-Aquitaine, dans la forêt des #Landes — où l’entreprise est hégémonique —, qu’il y a d’ailleurs eu le plus de #reboisements. À l’inverse, les experts et gestionnaires indépendants qui privilégient souvent d’autres méthodes sylvicoles plus proches de la nature n’ont reçu que des miettes. Ils ne représentent que 7 % des dossiers soutenus par les pouvoirs publics.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne, soutient Christophe Chauvin, c’est une négation de l’#écologie et de ses équilibres. On croit à la toute-puissance de l’intervention humaine et à celles des machines. C’est soit naïf, soit complètement opportuniste. »

    « Si une forêt est pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire »

    Au cœur des polémiques résident les critères d’attribution de ces #aides. Pour être éligible aux #subventions et pouvoir replanter sa forêt au nom du milliard d’arbres, il faut que son peuplement soit considéré comme « dépérissant »,« vulnérable » ou « pauvre ».

    Pour l’État, un « #peuplement_dépérissant » est une forêt où 20 % des arbres seraient morts après une catastrophe naturelle ou une attaque de pathogènes. Une forêt « vulnérable » est une forêt que l’on suppose menacée à terme par le réchauffement climatique avec des essences jugées fragiles comme le châtaignier ou le hêtre. Tandis qu’un peuplement est considéré comme « pauvre », lorsque sa valeur économique est inférieure à 15 000 euros l’hectare, soit environ trois fois son coût de plantation.

    Ces définitions font l’objet de vifs débats. Les ONG écologistes jugent trop faible le curseur de 20 % pour un peuplement dépérissant. Par exemple, dans une forêt composée à 80 % de chênes sains et à 20 % d’épicéas attaqués par des scolytes, le propriétaire pourrait légalement tout raser, toucher des subventions et dire qu’il participe au grand projet du milliard d’arbres.

    Les peuplements dits « vulnérables » suscitent aussi des controverses. Sans nier les conséquences du réchauffement climatique sur les forêts — la mortalité des arbres a augmenté de 80 % en dix ans —, la vulnérabilité d’un massif reste très difficile à établir. Elle dépend de multiples facteurs et repose aussi sur le scénario climatique auquel on se réfère, à +2 °C, +4 °C, etc.

    « Il faut être vigilant quant à ces projections, prévient Marc Deconchat, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). On ne sait pas exactement comment les essences vont survivre ou non. On connaît encore mal leur capacité d’adaptation et d’évolution génétiques. »

    Les modèles qui prédisent une migration vers le nord de certaines essences d’arbres indigènes ou leur disparition reposent sur des moyennes générales, avec des échelles parfois très grossières. « Quand on regarde de manière plus subtile, en prenant en compte les variations de pente, le type de sol ou d’orientation au soleil, le risque de disparition est très variable, affirme Marc Deconchat. Ce ne sont d’ailleurs pas uniquement les essences qui sont en cause, mais aussi le mode de #sylviculture qui leur est associé. »

    Un exemple de #maladaptation

    C’est surtout le terme de « #peuplement_pauvre » qui provoque l’ire des écologistes. Cette expression servirait de prétexte pour tout ratiboiser. Selon les calculs de plusieurs forestiers et écologistes, près de 95 % des forêts françaises auraient une valeur sur pied inférieur à 15 000 euros l’hectare. Avec ce critère, quasiment toute la forêt métropolitaine pourrait donc être considérée comme pauvre et être remplacée par des plantations.

    Dans un documentaire, le journaliste Hugo Clément montre comment des parcelles de forêts #feuillues diversifiées considérées comme pauvres ont été rasées, partout à travers la #France, avec ce type d’argumentaire. Le #bois a été transformé en #broyat pour partir ensuite en fumée, nourrir des chaudières ou faire de l’électricité. « C’est une supercherie, un non-sens écologique et climatique. Une forêt pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire », enchérit Christophe Chauvin.

    Les défenseurs de l’environnement craignent que ce plan de 1 milliard d’arbres ne soit finalement qu’un exemple de maladaptation au changement climatique. Ils rappellent que les #monocultures sont plus fragiles que les vieilles forêts face aux aléas naturels. 38 % des plantations de jeunes arbres sont morts l’an dernier à cause de la sécheresse. La coupe rase est aussi décriée pour ses conséquences climatiques. « Elle est à éviter autant que possible et ne doit être utilisée qu’en dernier recours », déclare le climatologue Philippe Ciais. Dans une expertise scientifique commandée par le ministère de la Transition écologique, soixante-dix chercheurs affirment que « les principaux effets des coupes rases sur le milieu physique et chimique sont généralement négatifs et globalement bien documentés, notamment sur la structure, la fertilité et le stockage de carbone des sols, la biodiversité, l’érosion ou encore la qualité des cours d’eau ».

    « Dans une période de restriction budgétaire où le ministre de l’Économie appelle à faire la chasse aux dépenses inutiles, on peut se demander légitimement si ce plan n’en fait pas partie », déclare Bruno Doucet. Jusqu’à 2032, l’État souhaite mobiliser 8 à 10 milliards d’euros pour planter son milliard d’arbres.

    https://reporterre.net/1-milliard-d-arbres-plantes-le-mensonge-de-Macron-Le-milliard-d-arbres-d
    #déforestation

  • La Fleur de Buriti

    A travers les yeux de sa fille, Patpro va parcourir trois époques de l’histoire de son peuple indigène, au cœur de la #forêt brésilienne. Inlassablement persécutés, mais guidés par leurs rites ancestraux, leur amour de la nature et leur combat pour préserver leur liberté, les #Krahô n’ont de cesse d’inventer de nouvelles formes de #résistance.

    https://www.youtube.com/watch?v=sWDHI-T50c8


    https://www.advitamdistribution.com/films/la-fleur-de-buriti
    #peuples_autochtones #Brésil #film #documentaire #film_documentaire #persécution #massacre_de_Krahô #Amérique_latine

  • Nigeria and Uganda | Into the woods - ZAM
    https://www.zammagazine.com/investigations/1802-nigeria-and-uganda-into-the-woods

    Western “green” funds used for “merrymaking with ministers” while forests are cut down
    Amid hundreds of millions paid by donors to the Ugandan government for forest-saving projects, a powerful logging syndicate linked to the same government continues the desertification. In Nigeria, also despite much “green” funding, the government itself clears out the trees. Forest communities are impoverished in the process.

    Selling out the trees and the poor

    Forests in Nigeria and Uganda disappeared faster during anti-deforestation programmes
    Amid millions spent to “save trees”, large elite timber logging networks were given free reign by authorities
    Bans on using wood impoverished communities while letting timber tycoons off the hook

    #forêts #greenwashing #corruption cc @odilon

  • Bulgaria : Road to Schengen. Part One : the EU’s external border.

    On the 31st of March, Bulgaria - alongside Romania - joined Schengen as a partial member by air & sea. The inclusion of land crossings for full accession of these countries was blocked by an Austrian veto over concerns(1) that it would lead to an increase in people wanting to claim asylum in the EU.

    What is significant about Bulgaria becoming a Schengen member is that, what has been seen in the lead up, and what we will see following accession, is a new precedent of aggressively fortified borders set for the EU’s external Schengen borders. Which in turn may shape EU wide standards for border management.

    The EU’s external border between Bulgaria and Turkey has become infamous for a myriad of human rights violations and violence towards people who are forced to cross this border ‘illegally’. People continually face the violence of these crossings due to the lack of safe and legal routes allowing people to fulfill their right to seek asylum in Europe.

    In 2022 it was along this border that live ammunition(2) was first used against people seeking asylum in the EU. Shot by the Bulgarian authorities. In the same year it was reported(3) that people were illegally detained for up to 3 days in a cage-like structure attached to the police station in the border town of Sredets. It was also known that vehicles belonging to the European border force Frontex - who are responsible for border management and supposedly upholding fundamental rights - were present in the vicinity of the cages holding detained people.

    The EU’s illegal border management strategy of pushbacks are also well documented and commonplace along this border. Testimonies of pushbacks in this region are frequent and often violent. Within the past year Collective Aid has collected numerous testimonies from survivors of these actions of the state who describe(4) being stripped down to their underwear, beaten with batons and the butts of guns, robbed, and set on by dogs. Violence is clearly the systematic deterrence strategy of the EU.

    Similar violence occurs and is documented along Bulgaria’s northern border with Serbia. During an assessment of the camps in Sofia in March, outside of the Voenna Rampa facility, our team spoke to an Afghan man who, 6 months prior, was beaten so badly during a pushback that his leg was broken. Half a year later he was still using a crutch and was supported by his friends. Due to the ordeal, he had decided to try and claim asylum in Bulgaria instead of risking another border crossing.

    Despite the widespread and well documented violations of European and international law by an EU member state, at the beginning of March Bulgaria was rewarded(5) with its share of an 85 million Euro fund within a ‘cooperation framework on border and migration management’. The money within this framework specifically comes under the Border Management and Visa Instrument (BMVI) 2021 – 2027, designed to ‘enhance national capabilities at the EU external borders’. Within the instrument Bulgaria is able to apply for additional funding to extend or upgrade technology along its borders. This includes purchasing, developing, or upgrading equipment such as movement detection and thermo-vision cameras and vehicles with thermo-vision capabilities. It is the use of this border tech which enables and facilitates the illegal and violent practices which are well documented in Bulgaria.

    Close to the town of Dragoman along the northern border with Serbia, we came across an example of the kind of technology which used a controlled mounted camera that tracked the movement of our team. This piece of equipment was also purchased by the EU, and is used to track movement at the internal border.

    The cooperation framework also outlines(6) a roadmap where Frontex will increase its support of policing at Bulgaria’s border with Turkey. In late February, in the run up to Bulgaria becoming a Schengen member, on a visit to the border with Turkey, Hans Leijtens - Frontex’s executive director - announced(7) an additional 500 - 600 additional Frontex personnel would be sent to the border. Tripling the numbers already operational there.

    Meanwhile Frontex - who have been known(8) to conceal evidence of human rights violations - are again under scrutiny(9) for their lack of accountability in regards to the upholding of fundamental rights. Two days prior to the announcement of additional Frontex staff an investigation(10) by BIRN produced a report from a Frontex whistleblower further highlighting the common kinds of violence and rights violations which occur during pushbacks at this border. As well as the fact that Frontex officers were intentionally kept away from ‘hot spots’ where pushbacks are most frequent. The investigation underlines Frontex’s inability to address, or be held accountable for, human rights violations that occur on the EU’s external borders.

    The awarded money is the next step following a ‘successful’ pilot project for fast-track asylum and returns procedures which was started in March of the previous year. The project was implemented in the Pastrogor camp some 13km from the Turkish border which mostly houses people from the Maghreb region of northwest Africa. A 6 month project report(11) boasts a 60% rejection rate from around 2000 applicants. In line with the EU’s new migration pact, the project has a focus on returns whereby an amendment to national legislation has been prepared to allow a return decision to be made and delivered at the same time as an asylum rejection. As well as the launch of a voluntary return programme supported by the 2021-2027 Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF). Through which cash incentives for voluntary returns will be increased across the board. These cash incentives are essentially an EU funded gaslighting project, questioning the decisions of people to leave their home countries based on their own survival and safety.

    Our team visited the former prison of the Pastrogor camp in March. Which at the time held only 16 people - some 5% of its 320 capacity.

    The implementation of this pilot project and the fortification of the border with Turkey have been deemed a success by the EU commision(12) who have praised both as indicators of Bulgaria’s readiness to join the Schengen area.

    Unsurprisingly, what we learn from Bulgaria’s accession to becoming a Schengen member is that the EU is not only deliberately ignoring Bulgaria’s dire human rights history in migration and border management. But, alongside the political and economic strengthening brought with Schengen accession, they are actively rewarding the results of such rights violations with exceptional funding that can sustain the state’s human rights infringements. All while the presence of Frontex validates the impunity enjoyed by Bulgaria’s violent border forces who show no respect for human rights law. In early April the European Commision gave a positive report(13) on the results from EU funding which support this border rife with fundamental rights abuses. In a hollow statement Bulgaria’s chief of border police stated: “we are showing zero tolerance to the violation of fundamental rights”.

    What the changes in border management strategies at the EU’s external border to Turkey- in light of Bulgaria’s entry to the Schengen - mean in reality is that people who are still forced to make the crossing do so at greater risk to themselves as they are forced deeper into both the hands of smuggling networks and into the dangerous Strandzha national park.

    The Strandzha national park straddles the Bulgarian-Turkish border. It is in this densely forested and mountainous area of land where people are known to often make the border crossing by foot. A treacherous journey often taking many days, and also known to have taken many lives - lighthouse reports identified 82 bodies of people on the move that have passed through three morgues in Bulgaria. Many of whom will have died on the Strandzha crossing.

    It is reported(14) that morgues in the towns of Burgas and Yambol - on the outskirts of the Strandzha national park - are having difficulty finding space due to the amount of deaths occurring in this area. So much so that a public prosecutor from Yambol explained this as the reason why people are being buried without identification in nameless graves, sometimes after only 4 days of storage. It is also reported that families who tried to find and identify the bodies of their deceased loved ones were forced to pay cash bribes to the Burgas morgue in order to do so.

    Through networks with families in home countries, NGOs based nearby make efforts to alert authorities and to respond to distress calls from people in danger within the Strandzha national park. However, the Bulgarian state makes these attempts nearly impossible through heavy militarisation and the associated criminalisation of being active in the area. It is the same militarisation that is supported with money from the EU’s ‘cooperation framework’. Due to these limitations even the bodies that make it to morgues in Bulgaria are likely to be only a percentage of the total death toll that is effectively sponsored by the EU.

    Local NGO Mission Wings stated(15) that in 2022 they received at most 12 distress calls, whereas in 2023 the NGO stopped counting at 70. This gives a clear correlation between increased funding to the fortification of the EU’s external border and the amount of lives put in danger.

    People are also forced to rely more on smuggling networks. Thus making the cost of seeking asylum greater, and the routes more hidden. When routes become more hidden and reliant on smuggling networks, it limits the interaction between people on the move and NGOs. In turn, testimonies of state violence and illegal practices cannot be collected and violations occur unchallenged. Smuggling networks rely on the use of vehicles, often driving packed cars, vans, and lorries at high speed through the country. Injuries and fatalities of people on the move from car crashes and suffocating are not infrequent in Bulgaria. Sadly, tragic incidents(16) like the deaths of 18 innocent people from Afghanistan in the back of an abandoned truck in February last year are likely only to increase.

    https://www.collectiveaidngo.org/blog/2024/5/3/bulgaria-road-to-schengen-part-one-the-eus-external-border
    #Bulgarie #frontières #Schengen #migrations #frontières_extérieures #asile #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #violence #Turquie #Sredets #encampement #Frontex #droits_humains #Serbie #Sofia #Voenna_Rampa #Border_Management_and_Visa_Instrument (#BMVI) #aide_financière #technologie #Dragoman #Pastrogor #camps_de_réfugiés #renvois #expulsions #retour_volontaire #Asylum_Migration_and_Integration_Fund (#AMIF) #Strandzha #Strandzha_national_park #forêt #montagne #Burgas #Yambol #mourir_aux_frontières #décès #morts_aux_frontières #identification #tombes #criminalisation_de_la_solidarité #morgue

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    ajouté à ce fil de discussion :
    Europe’s Nameless Dead
    https://seenthis.net/messages/1029609

  • Résister à la #monoculture_minière. Retour sur la #lutte de #Skouriès en #Grèce

    Du 15 au 24 juillet 2022, les opposant·es à la mine de Skouriès, dans la région de la #Chalcidique en Grèce, organisaient le 9e camp contre l’extractivisme intitulé « 10 jours de lutte et de liberté ». Une centaine d’activistes se sont ainsi réunis autour de projections, d’ateliers et de débats pour partager leurs expériences et leurs réflexions. L’occasion de revenir sur l’une des luttes sociales qui a marqué l’histoire contemporaine de la Grèce.

    Lancé au début des années 2000, le projet de #mine à ciel ouvert de Skouriès prévoit la création d’une mine d’#or et de #cuivre, d’une surface totale de 55 km², creusée au cœur du #mont_Kalavos. La concession est attribuée à l’entreprise canadienne #Eldorado_Gold qui, pendant 20 ans, va extraire les résidus d’or que contient encore la mine (0,82 grammes par tonne de roche extraite) et d’autres minéraux. Les conséquences environnementales de cette exploitation inquiètent les habitant·es : destruction d’une partie de la #forêt, redirection des cours d’eau et assèchement du mont Kavalos pour protéger la mine des inondations, pollution de l’air et de l’eau par le cyanure utilisé pour extraire l’or, #acidification des eaux de drainage à cause de l’#arsenic et du #plomb rejetés par les roches fracturées, etc. Depuis 16 ans, les opposant·es se battent ainsi contre la destruction de leur environnement et pour la liberté de définir, elles et eux-mêmes, leurs modes de vie et de subsistance.

    Alexandra, Ellie, Yannis et Giorgos font partie du comité de lutte de Megali Panayia (#CLMP). Situé au cœur de la péninsule de Chalcidique, à une centaine de kilomètres de Thessalonique, ce village de 2600 habitant·es est l’un des plus impactés par le projet de mine de Skouriès. Nous verrons, avec les membres du CLMP, que l’implantation du projet engage à la fois une profonde transformation de l’environnement local mais également des relations économiques et sociales qui s’y nouent. Pour se maintenir et empêcher la mobilisation des habitant·es, le projet de réouverture de la mine doit en effet devenir leur unique horizon. Nous chercherons ainsi à comprendre comment l’État grec et l’entreprise Eldorado Gold tentent d’imposer une monoculture minière en Chalcidique. Comment les habitant·es se sont-iels organisé·es pour y résister et à quelles épreuves la mobilisation a-t-elle dû faire face ?

    Cet article s’appuie sur un entretien collectif mené en juillet 2022 lors du camp organisé chaque année par le CMLP. À l’instar des soirées d’information et des débats qui ont régulièrement lieu dans les villes et les villages de la région de Macédoine, le camp « 10 jours de lutte et de liberté » vise à entretenir une mobilisation qui a souffert des décisions politiques des gouvernements de droite et de gauche, de la répression de la lutte et des désaccords stratégiques internes au mouvement. Une partie des habitant·es de la province d’Aristote, engagée dans la lutte depuis plus d’une décennie, résiste pourtant toujours contre le projet de mine de Skouriès et plus largement, nous le verrons, contre le monde qui va avec l’extractivisme. En analysant l’impact du projet sur les relations sociales et économiques des habitant·es de la région, cet article entend ainsi contribuer à entretenir la mémoire et à faire connaître l’actualité d’une lutte qui se poursuit à l’écart de la scène médiatique. Je tiens à remercier les membres du CMLP pour leur accueil chaleureux, leurs témoignages et la relecture des épreuves de ce texte.
    L’imposition d’une mono-culture minière

    À la sortie du village de Palaiochori, s’ouvre une route flambant neuve dont le gris de l’asphalte et le jaune des marquages tranchent avec le vert profond de la forêt et l’argile rouge feu de la terre dans laquelle elle a été creusée. Les rares véhicules que l’on y croise appartiennent pour la plupart aux ouvriers de la mine. Et pour cause, comme une allégorie de la mono-culture économique qui s’impose dans la région, la route n’a qu’une destination, le complexe construit par Hellas Gold.

    Les mines de Chalcidique, qui ont constitué la principale source de revenus du Royaume de Macédoine (VIIe s.-168 av. J.C.) et financé les expéditions militaires d’Alexandre le Grand (356-323 av. J.C.), ont attiré la convoitise de tous les régimes qui lui ont succédé. Si, comme le reconnaissent les opposant·es, la région est ainsi marquée par une véritable « culture minière », l’exploitation des mines ne s’impose cependant comme un modèle exclusif qu’à partir des années 1970. L’économie locale est alors basée sur des pratiques diversifiées associant l’agriculture, l’élevage, l’apiculture et la sylviculture. L’exploitation minière est maintenue à une petite échelle et les ouvriers alternent les mois de travail à la mine avec les activités saisonnières.

    En octobre 1973, le gouvernement de la junte militaire dirigé par Georgios Papadopoulos, engage une réforme de l’industrie minière qui sera conservée par le gouvernement démocratique instauré un an plus tard, à la chute de la dictature des colonels. La nouvelle loi encadre l’économie des régions minières : il est désormais interdit d’y développer des activités capables de concurrencer celles du secteur minier (notamment le tourisme). Les contrats signés par les ouvriers leur permettent cependant toujours de cumuler travail à la mine et travail agricole. En 1978, une grande grève éclate dans les mines de Kassandre. Les grévistes sont rapidement licenciés. Quatre ans plus tard, le gouvernement grec et l’Entreprise Grecque des Produits Chimiques et Fertilisants (GCCP & Fertilizers LTD), qui exploite les mines de Chalcidique depuis 1945, rappellent les mineurs en leur proposant un nouveau contrat : en échange de conditions de travail (4 heures d’extraction sur les 8 heures journalières) et de salaires exceptionnels, les ouvriers doivent se consacrer exclusivement à l’activité minière.

    En mars 1988, l’organisation marxiste-léniniste 17 Novembre, un des principaux groupes de lutte armée de l’époque, assassine le directeur de la GCCP & Fertilizers LTD, Alexandre Athanasiadis Bodosakis. Une partie de l’activité des mines de Kassandre est interrompue et plus de 900 ouvriers sont licenciés. Les anciens mineurs se tournent alors de nouveau vers les activités traditionnelles qu’ils avaient délaissées et la municipalité d’Aristote devient une des régions principales de la production apicole en Grèce (en 2011, on compte près de 50000 ruches).

    En 1995, le gouvernement lance l’idée d’une exploitation coordonnée, à l’échelle industrielle, des trois « mines de Kassandre » (Olympia, Stratoni et Skouriès), par une filiale de l’entreprise canadienne Kinross, TVX Gold. La résistance, menée par les habitant·es d’Olympias et des autres villages du golfe de Strymonikos, et le rejet du permis environnemental nécessaire à la poursuite de l’exploitation, conduit cependant les investisseurs à se retirer. En 2002, le Conseil d’État annule le projet, TVX Gold fait faillite et 472 mineurs se retrouvent au chômage. L’événement retarde les plans du gouvernement qui n’abandonne pas pour autant son idée initiale. L’État rachète ainsi rapidement la concession des mines de Kassandre et les revend à une entreprise créée pour l’occasion, Hellas Gold, détenue à 95 % par la firme canadienne Eldorado Gold et à 5 % par le magnat grec de la presse et du BTP, Fotios Bobolas.

    L’accord passé entre l’État grec et Hellas Gold, stipule que les activités susceptibles de gêner l’extraction minière ou d’entrer en contradiction avec les intérêts de l’entreprise ne peuvent pas s’établir dans les environs de la mine (tourisme, agriculture, énergies renouvelables). Le contrat prévoit en outre que Hellas Gold dispose d’un accès prioritaire et illimité à l’eau. Pour Ellie, comme pour ses camarades, c’est là l’une des conséquences principales du projet : « C’est une privatisation déguisée de l’eau. Cette montagne alimente la moitié de la Chalcidique en eau. Si l’entreprise veut tout utiliser, personne ne peut l’en empêcher. Et alors, on sera obligé d’acheter l’eau au supermarché. »

    L’agriculture sera l’une des premières activités impactées par cette rareté organisée et par la pollution aux sulfures de plomb et d’arsenic des nappes phréatiques et des cours d’eau. D’autres le sont déjà. À Stratoni, la pêche et la baignade sont interdites sur près de 2 kilomètres autour du rivage. À Olympias, les éleveurs sont légalement contraints de mélanger le lait de leurs chèvres avec du lait acheté à d’autres régions pour diminuer le pourcentage de métaux lourds qu’il contient. Les professions artisanales aussi disparaissent : électriciens et plombiers ne peuvent plus survivre comme indépendants et entrent donc au service de la mine ou quittent la région.

    La loi sur les territoires miniers, l’interdiction pour les ouvriers de cumuler plusieurs activités économiques, l’accaparement de l’eau et les pollutions, participent ainsi à la construction de ce que les membres du CMLP qualifient de « mono-culture minière ». Les habitant·es sont peu à peu placé·es dans la dépendance d’Hellas Gold qui s’impose comme l’unique employeur de la région.
    La mine au cœur du village

    Les opposant·es comprennent bien les raisons qui poussent des centaines de personnes à s’enrôler à la mine. Dans un pays étranglé par la crise économique, par la dette et les pressions de l’Union Européenne, « un mec qui a une famille et qui n’a pas de boulot, qui ne sait pas s’il va pouvoir travailler la semaine prochaine, il va faire tout ce qu’il peut pour protéger sa famille. Il ne va pas se révolter », m’explique Ellie. Or, Hellas Gold promet l’embauche rapide de centaines de mineurs et des salaires élevés. En 2012, près de 1200 personnes sont déjà employées. Les travaux n’ont pas commencé et elles n’ont pas de tâches assignées. Il ne s’agit en effet pas de répondre aux besoins réels de l’entreprise mais de limiter la résistance, en manageant les relations locales, en entrant au cœur du village.

    Les mineurs ne sont d’ailleurs pas choisis au hasard. L’entreprise recrute principalement dans les villages où l’activité touristique est proscrite par la loi de 1973 et dans les familles de tradition minière. Elle vise plus particulièrement les chômeurs de longue durée, les personnes endettées et les proches des opposant·es. Elle a même tenté de recruter ces derniers en leur proposant les postes les plus élevés. Ce « chantage au travail » clive la société locale1. En divisant les villages, les familles, les groupes d’ami·es, Hellas Gold tente de déplacer le conflit qui oppose les habitant·es à la mine, de transformer la controverse qu’elle a générée en une querelle civile.

    L’entreprise organise ainsi des séminaires destinés à apprendre aux mineurs à « gérer » la contestation et soutient officieusement l’organisation de manifestations en faveur du projet des mines de Kassandre. Le 20 mars 2012, lors d’une action de blocage de la route organisée par les opposant·es pour empêcher les experts archéologues de conduire des recherches exploratoires, près de 500 mineurs débarquent de bus estampillés « Hellas Gold », attaquent la manifestation et détruisent la cabane qui sert de point de ralliement au mouvement. Dans les années qui suivent, des groupes de mineurs se rassemblent régulièrement derrière les lignes de police lors des manifestations organisées par les opposant·es.

    Il faut ici remarquer le rôle joué par l’association des syndicats des mineurs de fonds et de surface des mines de Kassandre (OME) qui militent en faveur du projet porté par Hellas Gold. L’entreprise les utilise régulièrement comme levier pour réclamer l’allégement des contraintes politiques qui limitent son action. À plusieurs reprises, la maison-mère Eldorado Gold menace en effet de suspendre ses investissements en Grèce et de licencier ses employé·es si l’État n’accélère pas les procédures d’attribution des permis nécessaires au lancement de la mine. Au lieu de demander des comptes à la compagnie, les syndicats de mineurs se mobilisent alors contre le gouvernement et contre les opposant·es au projet.

    C’est par exemple le cas en 2015, lorsque le gouvernement formé par le parti de gauche Syriza annonce vouloir ré-évaluer l’impact environnemental de la mine de Skouriès. Bien que cette procédure ne remette pas fondamentalement en question le projet de développement des mines de Kassandre, Eldorado Gold annonce qu’elle licenciera 600 personnes à Skouriès et 500 à Olympias si le permis n’est pas rapidement réinstauré. Les syndicats publient aussitôt une adresse au gouvernement et organisent des manifestations en Chalcidique et à Athènes. Les banderoles et les bus affrétés pour permettre aux ouvriers de rejoindre la capitale sont (une fois encore officieusement) financés par l’entreprise.

    Le chantage au travail et la pression exercée par les syndicats permettent ainsi à Hellas Gold de créer une véritable mobilisation dirigée, non pas contre l’entreprise, mais contre les activistes qui s’opposent au projet des mines de Kassandre.
    La carotte et le bâton : l’alternative des élections et de la répression

    Une vingtaine de villages de la municipalité d’Aristote sont divisés entre les défenseurs de la mine et ses opposant·es qui s’organisent au sein d’un mouvement anti-mine dont fait partie le Comité de lutte de Megali Panagia. Cette assemblée ouverte, créée en 2006, lors du lancement par Hellas Gold du plan d’étude préalable au développement de la mine de Skouriès, se fonde sur des principes anti-capitalistes, anti-autoritaires et auto-gestionnaires.

    En 2012, Hellas Gold obtient le permis d’exploiter la mine de Skouriès après la validation, par le Conseil d’État, d’une étude d’impact environnemental controversée, au motif qu’il s’agit d’un « investissement particulièrement avantageux pour l’économie nationale ». Les conséquences de la crise économique et les pressions de l’Union Européenne ne sont pas étrangères à cette décision. La mobilisation explose et de grandes manifestations sont organisées avec les assemblées de soutien de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, située à une centaine de kilomètres de Skouriès. Le 4 novembre 2012, 7000 personnes défilent dans les rues du centre-ville. Le 9 mars 2013, elles sont plus de 12000.

    Des dizaines de comités locaux sont également créés dans la région d’Aristote mais leurs modes d’organisation et leurs motivations divergent. Certain·es habitant·es des villages touristiques entendent surtout protéger leurs investissements tandis que d’autres, partisan·nes du parti de gauche Syriza, souhaitent profiter de sa nouvelle notoriété nationale pour mobiliser une région qui ne dispose encore d’aucun groupe politique organisé. Le Comité de lutte de Megali Panagia n’exclut pas la discussion avec ces comités qui défendent une approche moins radicale de la lutte, davantage orientée vers l’idéal de la démocratie participative. La synthèse entre l’approche auto-gestionnaire et la perspective citoyenne s’avère pourtant difficile.

    En 2014, les comités citoyens suggèrent de participer aux élections municipales afin de destituer le maire de la municipalité d’Aristote, Christos Pachtas, ardent promoteur du projet des mines de Kassandre, et de le remplacer par un représentant de la lutte. Celui-ci ne pourra agir sans consulter l’assemblée générale des opposant·es : « L’assemblée devait être le véritable maire, l’outil, le véhicule », m’explique Ellie « Nous, on n’y croyait pas trop… ». Les membres du Comité de lutte de Megali Panagia, inquiet·es de la possible institutionnalisation du mouvement, rejettent l’idée mais « la pression était forte, c’était difficile de vraiment s’opposer à ce processus », ajoute Alexandra, « Nous on vote jamais dans notre assemblée mais on nous disait : ‘Vous êtes des anarchistes, vous votez pas, vous faites du mal à votre village.’ On nous poussait à voter pendant les assemblées générales ».

    Les comités citoyens décident ainsi de se focaliser sur la préparation des élections. La liste portée par le mouvement l’emporte mais le maire élu, Giannis Michos, quitte son poste quelques mois plus tard pour se consacrer à la gestion de l’entreprise de logistique qu’il dirige. Selon Ellie, la participation du mouvement aux élections municipales a eu d’importantes conséquences pour la mobilisation : « On a perdu de vue notre but initial. On s’est concentré sur les moyens de gagner l’élection et pas sur les moyens d’arrêter la mine ».

    Un événement national va lui aussi influencer le mouvement. En janvier 2015, Syriza remporte les élections législatives. Le parti, qui en avait fait l’un de ses arguments de campagne, suspend le permis d’exploitation d’Hellas Gold et demande une nouvelle évaluation de l’impact environnemental de son mode d’extraction. La compagnie menace alors, nous l’avons vu, de supprimer près de 1100 postes et pousse ainsi les syndicats de mineurs à se mobiliser. En janvier 2016, la cour administrative annule la décision du gouvernement et réinstaure le permis d’Hellas Gold. La déception est immense parmi les opposant·es qui avaient voté pour le parti en espérant l’annulation du projet. Les comités citoyens, qui s’étaient focalisés sur la possibilité d’une intervention politique, municipale et nationale, se démobilisent peu à peu.

    À cela s’ajoutent l’intense répression du mouvement, dont les manifestations sont régulièrement interrompues par les gaz lacrymogènes et les grenades assourdissantes, et le harcèlement policier et juridique des opposant·es (plus de 600 personnes seront traduites en justice) qui instillent un climat de terreur dans la région. L’un des événements les plus marquants est certainement l’enquête conduite, au mois de mars 2013, dans le village de Ierissos, à la suite d’une action de sabotage lors de laquelle des machines de chantier avaient été détruites. La police débarque alors dans le village et arrête près d’une centaine de personnes à qui elle impose un prélèvement ADN. Alexandra insiste sur l’impact de ce type d’interventions policières : « Très peu de gens se battent encore, beaucoup d’habitants ont peur de parler, de dire ce qu’ils pensent vraiment de la mine ».
    « No mining ! Nowhere ! » : combattre la nécropolitique

    Pourtant, si toutes les organisations citoyennes ont aujourd’hui cessé leur activité, le Comité de lutte de Megali Panagia continue à résister. « On a commencé tout seul et on est de nouveau quasiment seul, mais on a aussi retrouvé la dynamique d’auto-gestion autour de laquelle on s’était rassemblés », remarque Alexandra. « On va continuer, et pas seulement pour nous », ajoute-t-elle, « ce n’est que le premier d’un ensemble de projets de mines à ciel ouvert qu’ils veulent implanter en Chalcidique et en Macédoine. Ici, c’était un test, ils voulaient voir s’ils pouvaient casser la résistance, faire accepter le projet par la société locale. Ils essaient de paver la voie pour ce qui s’annonce ». Officiellement, Eldorado Gold compte en effet développer au moins deux autres projets de mines à ciel ouvert : Perama et Sapes, tous deux situés dans la région de la Thrace, au nord-ouest du pays.

    Il ne s’agit ainsi pas uniquement, pour les membres du CMLP, de défendre la municipalité d’Aristote contre les conséquences délétères de l’extractivisme mais de s’opposer à une logique économique et sociale globale. Ellie m’explique ainsi qu’iels ne croient pas à la possibilité d’un extractivisme durable :

    « La mine a apporté plus de peine, de souffrance et de pauvreté qu’elle n’a jamais apporté de conforts et de richesses. Au début de la mobilisation, en 2006, une pédiatre, une femme, a dit quelque chose de très important : « Je ne suis pas originaire de Megali Panagia mais je me suis mariée ici et j’y vis depuis les années 1980. Parce que je suis pédiatre, je suis entrée dans presque toutes les maisons du village. La première chose que j’ai remarqué quand je suis entrée dans vos maisons, c’est la richesse du salon. Un nouveau canapé, un nouveau frigo, de nouveaux meubles… La seconde image, la réalité cachée, était dans la chambre à coucher… Les bouteilles d’oxygène du mineur malade… » »

    L’impact environnemental et sanitaire du projet des mines de Kassandre, et la répression de la contestation, participent de ce que le politologue Achille Mbembe qualifie de « nécropolitique »2. Michel Foucault analyse la « biopolitique », qui vise l’accroissement de la vitalité de la population (par la prise en charge médicale, l’amélioration des conditions de vie et de l’hygiène publique), comme une forme moderne de gouvernement fondée sur le développement d’un contrôle individualisé des corps et des comportements. Mbembe montre cependant qu’elle s’adosse à une forme plus archaïque de souveraineté qui replace la mort au centre de l’organisation sociale : la nécropolitique est le pouvoir de décider quelles vies méritent d’être protégées et quelles vies peuvent être sacrifiées au bénéfice de la vitalité des premières.

    Dans son étude sur la lutte contre la construction de la centrale nucléaire de Kudankulam, en Inde, Raminder Kaur explique ainsi que l’exercice de la biopolitique concerne surtout les habitant·es relativement aisé·es des centres urbains3. La nécropolitique se dirige quant à elle davantage vers les marges péri-urbaines et rurales dont les habitant·es sont considéré·es comme une donnée accessoire par le récit dominant. Or, c’est bien cet enjeu de justice territoriale que soulève les membres du CMLP lorsqu’iels insistent, avec Ellie, sur la dimension politique de leur lutte : « Ce que nous voulons c’est l’arrêt total des mines de Chalcidique pour que la région trouve d’autres moyens, invente d’autres modes de vie. Nous voulons décider, par nous-mêmes, de ce que nous allons faire de nos villages ! »

    La politique de l’État grec ne va cependant pas dans ce sens. En février 2021, le gouvernement signe un nouveau contrat avec Hellas Gold stipulant qu’il abandonne l’ensemble de ses créances sur l’entreprise, que celle-ci dispose d’une liberté totale dans le choix de ses méthodes d’extraction et que le traitement des plaintes environnementales sera effectué par des auditeurs privés engagés par la firme.

    Dans ce contexte, comment trouver les ressources pour poursuivre la lutte ? « On a rencontré des gens qui se battent dans le monde entier, des gens incroyables venus de la zad en France, du No-Tav en Italie, d’Atenco au Mexique, de Standing Rock aux États-Unis, et pleins d’autres… Ce sont eux qui nous donnent la force de continuer ! », m’explique Yannis en souriant, « On partage nos expériences, nos luttes, pour qu’il n’y ait plus d’extractivisme nulle part ! »

    Pour plus d’informations sur le CMLP et la lutte contre le projet de mine de Skouriès, visiter epitropiagonapanagias.blogspot.com (http://epitropiagonapanagias.blogspot.com) ou la page Facebook.

    https://www.terrestres.org/2023/01/26/resister-a-la-monoculture-miniere-retour-sur-la-lutte-de-skouries-en-gre
    #résistance #extractivisme

  • Romania, allerta deforestazione
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Romania-allerta-deforestazione-231018

    La Romania si è impegnata ad eliminare gradualmente la produzione di energia da lignite e carbon fossile: nonostante le buone intenzioni, però, lo stato continua a cedere fette di foreste pubbliche per l’apertura e l’espansione di centrali a carbone

  • Le lynx : le fantôme prétentieux des #forêts_boréales

    Il était une fois, un félin solitaire qui se cachait de tous. Mais la fin de l’hiver sonna l’heure de l’amour ! Il était temps pour lui de trouver une femelle, de partir dans la nuit.

    Habituellement, le lynx est un véritable fantôme. Il vit à l’abri des regards et ne sort qu’à la nuit tombée. Direction la taïga Sibérienne en pleine forêt boréale, au milieu des sapins.

    Haut sur pattes, le lynx boréal porte au sommet de ses oreilles pointues des touffes de poils noirs qu’on appelle « pinceaux ». Il ressemble à un gros chat sauvage. Mais en plus gros. Et sa queue, bien plus courte, se termine par un manchon noir.

    Les pinceaux de ses oreilles sont sensibles aux vibrations comme des antennes. Grâce à eux, il capte les moindres mouvements. Il possède aussi un excellent odorat et une très bonne ouïe. Quant à sa vue, on utilise souvent l’expression « avoir un œil de lynx » c’est dire si elle est bonne. Mais pas meilleure que celle de l’aigle.

    Son pelage parsemé de taches noires semblables à ceux d’un treillis militaire lui sert de camouflage. Quelque soit la saison, il est difficile de le distinguer dans son milieu puisque son pelage est beige-gris en hiver et cannelle en été.

    Chez les lynx, ce n’est pas aux mâles d’aller retrouver la femelle sur son territoire mais comme le dit l’adage : « si la montagne ne vient pas à toi, va à la montagne ». Celui des Bestioles a trouvé sa bien-aimée, alors, maintenant, il faut partir parce que la parade a commencé, et on va les laisser roucouler tranquillement.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/bestioles/le-lynx-le-fantome-pretentieux-des-forets-boreales-1219686

    #lynx #lynx_boréal

  • L’aménagement forestier, un fiasco franco-camerounais
    https://afriquexxi.info/L-amenagement-forestier-un-fiasco-franco-camerounais
    par #Fanny_Pigeaud

    Le #Cameroun, recouvert à 40 % de forêts tropicales qui fournissent aujourd’hui des produits de base traditionnels à environ 8 millions de personnes selon la Banque mondiale, devient au milieu des années 1990 le pays-pilote de ce modèle. Il n’a pas vraiment le choix : sous ajustement structurel, il y est contraint par ses bailleurs de fonds occidentaux, dont la France et la Banque mondiale. En 1994, le Cameroun est le premier État d’#Afrique_centrale à faire entrer dans sa législation le modèle d’#aménagement_forestier conçu par Paris.

    Le dispositif mis en place prévoit que l’État confie aux #entreprises_forestières, sous le régime de #concession et en général pour trente ans, de vastes superficies de forêts appelées « unités forestières d’#aménagement » (UFA). Chaque UFA couvre jusqu’à 200 000 hectares et est divisée en blocs qui sont exploités les uns après les autres, au fil des ans, sur la base d’un inventaire des #essences. L’objectif final : alimenter le marché mondial du bois. Quasiment tout ce qui sera extrait des UFA, bien souvent par des multinationales, quittera le pays.

    [...]

    Le temps a fini par faire tomber certaines croyances. « Quand la #sylviculture_tropicale moderne est née [au lendemain de la Seconde Guerre mondiale], on pensait que les forêts tropicales étaient beaucoup plus productives, que des cycles de coupe sur 30 ou 40 ans étaient suffisants pour une reconstitution durable sur le long terme du stock de #bois prélevé. Les données scientifiques dont on dispose aujourd’hui montrent que ce n’est pas le cas », explique Plinio Sist, écologue des #forêts_tropicales spécialisé sur l’Amazonie et chercheur du #Cirad.

  • Des forêts en vie

    La série documentaire (LSD) de France culture a diffusé le mercredi 6 mars 2024 un formidable opus dédié à l’évolution contemporaine des forêts françaises. Un éblouissement comparable à la découverte à partir de 1975 des trois volumes du Catalogue des ressources, adaptation française du Whole earth catalog, diffusée par la librairie Parallèle, rue Saint Honoré à Paris, fleuron de notre bibliothèque.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/des-forets-en-vie-6125980

  • En Allemagne, un groupe d’extrême gauche revendique le « sabotage » d’une usine Tesla
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/05/en-allemagne-l-usine-tesla-interrompt-sa-production-apres-un-incendie-volont

    Implantée près de #Berlin, l’usine européenne du fabricant américain de voitures électriques #Tesla a été mise à l’arrêt, mardi 5 mars, en raison d’un incendie volontaire. Elle a été la cible d’un « sabotage », revendiqué par un groupuscule allemand d’extrême gauche, Vulkan Gruppe, selon un message posté sur le site Indymedia.
    « Nous nous sommes fixé pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la gigafactory » de Tesla, a fait savoir le mouvement. Ce mouvement, connu des renseignements généraux allemands, avait déjà revendiqué un incendie criminel sur un chantier de Tesla en 2021.
    « Aux premières heures de la matinée, il y a eu une panne de courant sur le réseau public, probablement en raison d’un incendie criminel, qui a entraîné l’arrêt de la production », avait annoncé à l’Agence France-Presse une porte-parole de Tesla, avant la revendication diffusée par Vulkan Gruppe. Elle a précisé que les employés étaient retournés chez eux et que l’entreprise ne savait pas quand la production pourra reprendre.

    #sabotage #eau

    • « Cela représente pour nous des dommages économiques d’un montant à neuf chiffres et nous n’avons actuellement aucune visibilité claire quant au moment où nous pourrons reprendre la production », a déclaré à la presse André Thierig, le directeur de l’usine. Inaugurée en 2022, cette dernière, qui est la seule de Tesla en Europe, emploie 11 500 salariés et produit le Model Y, le SUV en tête des ventes de véhicules électriques sur le continent.

      Contestation de la population sur un projet d’agrandissement

      Mais Tesla est au centre des critiques après avoir déposé une demande afin d’agrandir sa « gigafactory » de 170 hectares, qui est située sur la commune de Grünheide, une zone boisée au sud de Berlin.

      Alors que l’entreprise dirigée par Elon Musk entend doubler sa production, les habitants ont exprimé leur opposition au projet et leurs inquiétudes, vis-à-vis notamment de l’importante consommation en eau de l’usine, lors d’un vote consultatif. Jeudi 29 février, des militants écologistes ont commencé à occuper une #forêt près de la gigafactory pour s’opposer aux projets d’agrandissement. Ils ont construit des cabanes dans les #arbres afin d’empêcher d’éventuels travaux.
      Tesla « mange de la terre, des ressources, des hommes, de la main-d’œuvre et crache pour cela 6 000 SUV, machines à tuer et monster trucks par semaine », a dénoncé Vulkan Gruppe dans son message. Les activistes accusent l’usine de « polluer la nappe phréatique et [de] consommer pour ses produits d’énormes quantités d’une ressource en eau potable déjà rare ».
      L’ONG environnementale allemande Robin Wood, qui participe au mouvement de protestation, a toutefois « rejeté tout lien » avec le sabotage et affirmé mener une action « pacifique ».

    • https://de.indymedia.org/node/344525

      Wir haben heute Tesla sabotiert. Denn Tesla in Grünau frisst Erde, Ressourcen, Menschen, Arbeitskraft und spuckt dafür 6000 SUVś, Killermaschinen und Monstertrucks pro Woche aus. Unser Geschenk zum 8. März heißt, Tesla abzuschalten.
      Denn die komplette Zerstörung der Gigafactory und mit ihr das Absägen von „Technofaschisten“ wie Elend Musk sind ein Schritt auf dem Weg der Befreiung vom Patriarchat.

      Voir aussi :

      https://seenthis.net/messages/1044451

      https://seenthis.net/messages/1045159

  • Award-winning documentary ‘#The_Territory’ recounts the struggles and resilience of Indigenous Brazilians

    The story of #Bitaté-Uru-Eu-Wau-Wau and #Ivaneide_Bandeira, known as #Neidinha_Suruí, and their fight against deforestation in the Amazon, told in the documentary “The Territory,” gained international recognition, and now an Emmy Award.

    On January 7, the film won in the category Outstanding Achievement in Documentary Filmmaking at the Creative Arts Emmy Awards, which gives awards in technical and special categories to series and programs.

    On the stage alongside Neidinha and Bitaté were the Indigenous activist Txai Suruí, the executive producer and Neidinha’s daughter, with the American director of the film, Alex Pritz, and other team members.

    To receive the prize in Los Angeles, 63-year-old Neidinha endured over 40 hours of travel from her territory in Rondônia state to California.

    “When they announced [that we won], we didn’t believe it. We were shocked. We couldn’t cry because we were in shock,” the Indigenous activist recalled.

    The documentary, available for streaming on Disney+, has won several awards since its release. Before the Emmy, it won the Audience and Special Jury awards at the 2023 Sundance Festival.

    For Neidinha, the awards served to “burst a bubble”:

    It is a victory for our struggle, for the struggle for human rights and for nature, for the defence of the forest against deforestation, it’s the fight against the marco temporal [time marker, cut-off date for officially recognizing Indigenous lands]. We’ve come a long way. [Now] we see people on the plane talking about the film, wanting to know about our struggle. People we had never met talking about our cause and celebrating. Sometimes films like this reach a niche interest, a bubble, but ‘The Territory’ let us burst that bubble.

    Among the producers of the film is filmmaker Darren Aronofsky, director of “The Whale” (2022).
    Indigenous team

    “The Territory” recounts the struggle of the Indigenous Uru-Eu-Wau-Wau people in Rondônia state in northern Brazil to defend the territory against invasions from land grabbers and farmers.

    It shows the Indigenous people’s apprehension in the face of dangers to the forest and the communities, as well as moments from their daily life in the village. Some of the most powerful moments are scenes with the leader Ari Uru-Eu-Wau-Wau, who was murdered in April 2020.

    The recordings took place during one of the darkest periods in Brazil’s recent history, during the government of Jair Bolsonaro (2019-2022), whose policies were considered anti-Indigenous. He vowed not to recognize any more Indigenous territories during his presidency.

    During the Bolsonaro administration, there was a big rise in the number of invasions of Indigenous territories across the country, as well as a dismantling of environmental policies. In Rondônia, where the film is set, Bolsonaro received 70 percent of valid votes in the last election, in 2022, which was won nationally, however, by the incumbent, President Luiz Inácio Lula da Silva.

    The piece was filmed during the COVID-19 pandemic, which in Brazil alone caused more than 700,000 deaths. As it was not possible to enter Indigenous areas during this period, Indigenous people themselves carried out the filming.

    Neidinha told Amazônia Real that the recording equipment was left at the territory’s border in plastic bags, and everything was disinfected to avoid risks of disease. The Indigenous people received online guidance on how to use the equipment, as well as receiving instructions on what to film.

    “Bitaté [the Indigenous leader] said, ‘Look, we know how to do better than that, so let’s do it our way,’” Neidinha remembered.

    “The Territory” recounts threats and pressures suffered by the Uru-Eu-Wau-Wau Indigenous people who, lacking state assistance, decided to create a group to defend their territory from outside threats.

    The story’s protagonists are the young Indigenous leader Bitaté-Uru-Eu-Wau-Wau and the activist Neidinha, whom Bitaté considers his second mother. Neidinha recalled that neither she nor Bitaté imagined that the documentary would get this far:

    Bitaté once told me: ‘Mum, I didn’t think people would even watch us. I didn’t think our film would come to anything.’ We thought it would be just another documentary, that for us it would be important, but maybe not for the rest of the world. And it was great because National Geographic bought the film and we were amazed. We travelled around several countries presenting the documentary, giving lectures, talking about the Indigenous cause, in the middle of the Bolsonaro period and the pandemic.

    Celebration

    Txai Suruí, her daughter and an energetic activist in Indigenous movements, wrote in an Instagram post that the Emmy win was the “celebration and recognition of the voices and narratives defending the territories, [and of] the resistance and struggle that permeates the lives of Brazil’s Indigenous peoples”.

    The film’s director, Alex Pritz, also commented on the Emmy win, to the outlet Deadline:

    To receive the recognition of our peers, alongside such an incredible group of nominees, is an unbelievable honour. We share this award with communities around the world who are standing up in defence of our planet’s continued habitability and fighting for a better future.

    Bitaté-Uru-Eu-Wau-Wau also posted on Instagram:

    We won, my people deserve it, especially my community, my Uru-Eu-Wau-Wau people, my Pau Association, [and] the work is not only mine, it’s ours! I’m very happy about it, representing my leadership, and that’s it. We won and there is more to come in the future

    Being the son of a mother from the Juma people and a father from the Uru-Eu-Wau-Wau people, Bitaté goes between two territories, one in Rondônia and the other in Amazonas state. He is the grandson of Aruká Juma, one of the last of his ethnic group. He became the leader of his people at a young age. In 2021, as a member of the Indigenous group that was part of the Jovens Cidadãos (Young Citizens) blog, he wrote about his relationship with his grandparents.

    Jovens Cidadãos is a project created by Amazônia Real, started in 2018, which led to a section on the outlet’s website, in which the young leaders themselves recounted their stories.
    Inspiration for life

    Neidinha is one of the founders of the Kanindé Association for Ethno-environmental Defence, one of Brazil’s most well-recognized organizations working for Indigenous peoples’ rights. She was born in Acre state and arrived in Rondônia at about six months old. The move came about because her father began working in a rubber plantation inside what is now the Uru-Eu-Wau-Wau Indigenous Land, hence the proximity to the Indigenous people of that ethnic group.

    She left the territory at the age of 12 to study. Through magazines, she learned about the old American Far West, and says she sees the same kind of things being repeated in Brazil:

    In these stories, the Indigenous people were always killed and the colonels were the ‘heroes’ for having advanced to the West, which for me is very similar to the advance of colonization in Brazil. The advance into the Amazon is no different to the American Far West.

    The activist says that the success of “The Territory” brought more work, but also threats. However, she points out that the film does not depict heroes or villains.

    I didn’t want a film where we’re the hero and the other side is the villain. We wanted the reality. The film manages to see both the pressure on the Indigenous people and also the pressure on the poor people, who are used [and] manipulated to grab land for the powerful to [then] take.
    It has strengthened my certainty that I am not wrong in my struggle, because there are moments where you are so threatened, so pressured, that you think about backing off, but the reactions of people around the world have strengthened our convictions.

    https://globalvoices.org/2024/02/29/award-winning-documentary-the-territory-recounts-the-struggles-and-res

    #peuples_autochtones #film #documentaire #film_documentaire #Brésil #territoire #forêt #déforestation #résilience #Amazonie #forêt_amazonienne #Txai_Suruí #Bitaté

  • Au #Cambodge, un important projet de #compensation #carbone viole les droits d’un #peuple_autochtone | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/290224/au-cambodge-un-important-projet-de-compensation-carbone-viole-les-droits-d

    Human Rights Watch a enquêté dans une réserve forestière créée pour vendre sur les marchés le carbone stocké par ses arbres. Des communautés chong ont été expulsées de leurs terres et ne bénéficient pas des retombées financières du projet, révèle l’ONG.

    Mickaël Correia

    29 février 2024 à 08h07

    C’est une #forêt tropicale étalée sur près d’un demi-million d’hectares. Dans le sud du #Cambodge, le massif des #Cardamomes est l’un des trente-six « points chauds » de la #biodiversité mondiale et renferme une soixantaine d’espèces menacées, comme l’éléphant d’Asie, l’ours malais ou la panthère nébuleuse.

    Depuis janvier 2015, le gouvernement cambodgien et l’organisme de conservation Wildlife Alliance (créé par l’Américaine Suwanna Gauntlett, héritière du géant pharmaceutique Upjohn) ont décidé de protéger cette vaste zone forestière grâce à la compensation carbone.

    Sous l’égide d’un mécanisme onusien lancé en 2008 et nommé REDD+ (Réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts), l’objectif est de mettre en vente, sur le marché international, des crédits carbone en échange de la protection de cet espace forestier. En somme, une entreprise, pour compenser ses émissions de CO2, peut acheter du carbone stocké par les arbres de la forêt des Cardamomes. La firme peut ensuite déduire ce CO2 de son bilan carbone.

    Baptisé Southern Cardamom #REDD+, ce projet de compensation carbone, considéré comme l’un des plus importants au monde, a fait l’objet d’une enquête de deux ans menée par Human Rights Watch (#HRW). Dans un volumineux rapport qu’elle publie jeudi 29 février, l’organisation dévoile que le projet a été mis en œuvre au détriment des communautés autochtones chong qui vivent dans la région depuis des siècles.

    Human Rights Watch a recueilli de nombreux témoignages qui démontrent que ce projet de #compensation_carbone a démarré deux ans et demi avant qu’ait été demandé « le consentement préalable, libre et éclairé » des familles chong. Par ailleurs, plusieurs habitants chong de ce territoire ont rapporté des faits d’expulsion et d’arrestation par la police cambodgienne pour avoir pratiqué l’agriculture sur leurs propres terres, ou prélevé des produits forestiers traditionnels tels que de la résine d’arbre.

  • Au #Cameroun, la #chasse aux #trophées heurte les droits des « premiers gardiens de la #forêt » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280224/au-cameroun-la-chasse-aux-trophees-heurte-les-droits-des-premiers-gardiens

    Peu de retombées économiques, des problèmes sociaux : le Cameroun n’est pas une exception. D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (#UICN), ce type de chasse en #Afrique ne permet de financer qu’une petite partie des montants nécessaires à la #conservation et ses retombées socioéconomiques sont faibles.

    Comment s’en étonner ? « Les zones de chasse ont été d’abord créées pour la récréation des utilisateurs », rappelle Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l’#environnement et le #développement (CED), une ONG basée à Yaoundé. Elles font partie « d’un type de gestion extractive, d’un schéma très ancien, qui n’a pas été construit à l’origine pour défendre les intérêts des #populations, mais qu’on essaie désormais d’accommoder à la sauce “développement durable” et “changement climatique” ».

    Pour améliorer la situation, les safaris doivent obliger leurs employés à respecter les droits des #Baka, insiste Honoré Ndjinawé. Il faut revoir l’ensemble du système, juge de son côté l’acteur de la conservation cité plus haut : « On devrait pouvoir s’appuyer davantage sur la population locale pour sauvegarder les forêts et la faune qu’elle connaît mieux que quiconque et a toujours su protéger. »

    C’est aussi ce que pense Pepito Meka Makaena, qui ne veut plus de #chasse_sportive dans sa zone : « La forêt doit rester libre d’accès. On peut organiser la #lutte_antibraconnage et imaginer un autre type de protection qui ne met pas la population en difficulté. »

  • The #Rainforest_Tribunal

    “The forest is gone – where is the money?” – Malaysian indigenous leaders, anti-corruption activists and international experts cover alleged corruption and environmental crimes under the late Malaysian politician Abdul Taib Mahmud in this explosive new film

    https://www.youtube.com/watch?v=ggeWljY7VVo


    #forêt #Malaysia #justice #justice_transformatrice #film #film_documentaire #déforestation #Sarawak #Bruno_Manser_Fonds #Malaisie #peuples_autochtones #Penan

  • Au Brésil, le principal fournisseur d’Ikea accusé d’atteintes à l’environnement
    https://disclose.ngo/fr/article/au-bresil-le-principal-fournisseur-dikea-accuse-datteintes-a-lenvironnemen

    Pollutions chimiques, déforestation illégale… Au Brésil, Ikea se fournit en meubles auprès de l’entreprise Artemobili, accusée de multiples infractions environnementales entre 2018 et 2022. La justice brésilienne pointe aujourd’hui la responsabilité de la firme suédoise. Lire l’article

  • Ikea, le seigneur des forêts
    https://disclose.ngo/fr/article/ikea-le-seigneur-des-forets

    Pendant deux ans, Disclose a enquêté sur l’ogre suédois et son système de prédation du bois à travers le monde. Nous en avons tiré un documentaire de 90 minutes, diffusé sur Arte mardi 27 février à 20h55. Lire l’article

  • #Green_Border

    Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. A la frontière entre le Belarus et la Pologne, synonyme d’entrée dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun - garde-frontières, activistes humanitaires, population locale - tente de jouer sa partition

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Green_Border
    https://www.youtube.com/watch?v=5ufcsLA7xow


    #frontières #Biélorussie #asile #migrations #réfugiés #Pologne #forêt #mourir_aux_frontières #violence #push-backs #refoulements #instrumentalisation_de_la_migration #zone_frontalière #film #cinéma #Agnieszka_Holland #solidarité #marécage #zone_interdite #état_d'urgence #zone_d'exclusion

    –---
    ajouté à la métaliste autour de la création de zones frontalières (au lieu de lignes de frontière) en vue de refoulements ou autres pratiques de contrôles migratoires :
    https://seenthis.net/messages/795053

  • Forêts : le Conseil d’Etat rejette la limitation des coupes rases
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/07/forets-le-conseil-d-etat-rejette-la-limitation-des-coupes-rases_6215210_3244

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares.

    Le #Conseil_d’Etat a rejeté une requête du parc naturel du Morvan visant à limiter les « coupes rases », abattages de la totalité des #arbres d’une parcelle accusés de dégrader durablement les #écosystèmes, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 7 février, auprès du Conseil.
    Le parc naturel régional du Morvan, recouvert de forêts sur 135 000 hectares, avait saisi le Conseil d’Etat en avril 2022. Il lui demandait de contraindre le gouvernement français à accepter sa demande, faite en 2018, de soumettre à autorisation toute coupe rase à partir de 0,5 hectare, contre quatre hectares actuellement.
    Selon le parc, la France se serait ainsi conformée à la directive européenne du 13 décembre 2011, qui exige l’évaluation des « incidences sur l’environnement » de tout déboisement, laissant aux Etats membres le loisir de fixer le seuil d’application (à partir de 0,5 hectare, a décidé la France).

    Des associations environnementales demandent son interdiction
    Mais, dans un jugement consulté par l’AFP, le Conseil d’Etat rappelle qu’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que la directive invoquée par le parc « vise, non pas tout déboisement, mais uniquement les opérations réalisées en vue de conférer aux sols concernés un nouvel usage ». Les coupes rases qui ne mettent pas fin à une destination forestière ne sont donc pas concernées, selon le Conseil.
    Ces coupes, également dites « à blanc », libèrent de grandes quantités de carbone tout en détruisant non seulement un paysage, mais également les écosystèmes et les sols, selon les opposants.

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse – depuis 1876 – et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares. De plus, ces coupes franches sont très souvent destinées à planter des monocultures de résineux, plus rentables mais très pauvres en biodiversité.
    « L’enrésinement » (plantation de résineux) du Morvan, petite montagne qui forme un prolongement bourguignon du Massif central, est régulièrement dénoncé par les associations environnementales.
    Les feuillus (chênes, hêtres et autres châtaigniers) représentent encore 54 % de la forêt morvandelle, contre 35 % pour les résineux et 11 % pour les essences mélangées. Mais la part des pins et autres épicéas progressent rapidement : de 2005 à 2016, 10 800 hectares de résineux ont été plantés, tandis que 4 300 hectares de feuillus ont été arrachés, selon les chiffres du parc.

    #forêt #résineux #coupes_rases #économie #écologie #justice #propriété (la liberté d’user et d’abuser)

  • Comment la thèse des « deux jambes » sur les causes de l’évolution du (...) - Les blogs d’Attac
    https://blogs.attac.org/paix-et-mutations/article/comment-la-these-des-deux-jambes-sur-les-causes-de-l-evolution-du-clima

    Retour sur des anciens documents de l’Organisation Météologique mondiale

    vendredi 19 janvier 2024, par Daniel Hofnung

    Il y a un fossé actuellement entre les conclusions des COP sur le climat, qui attribuent son évolution à l’augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et d’autres voix, comme celle de l’hydrologue Emma Haziza qui met en avant les atteintes au cycle de l’eau pour expliquer des évènements climatiques récents.
    Pourtant, dans les années 70, un concept totalement différent a été porté par l’Organisation Météorologique Mondiale, celui des « deux jambes » de l’évolution du climat : l’occupation des sols et le cycle de l’eau au niveau local, le réchauffement dû aux gaz à effet de serre au niveau global.
    La première explication, environnementale, été éliminée au début des années 80, et il serait temps de revenir à la thèse des deux origines, l’une locale, l’autre globale, à l’évolution du climat.

    Cela a des conséquences : même s’il faut évidemment diminuer le recours aux énergies fossiles, la sauvegarde des milieux naturels, en particulier des forêts, devient une priorité absolue : il est aussi absurde de couper des forêts pour planter des palmiers à huile en Indonésie que de couper des forêts pour installer des panneaux photovoltaïques, comme c’est prévu en France sur la Montagne de Lure. Les priorités deviennent celles décrites dans l’excellent texte du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, « travailler avec les plantes, les sols et l’eau pour refroidir le climat et hydrater les paysages de la Terre ». « La végétation, les sols fertiles et la rétention d‘eau doivent être reconnus comme les principaux régulateurs des cycles de l‘eau, de l‘énergie et du carbone. [...] Les régions forestières particulièrement importantes et sensibles doivent être protégées et gérées en conséquence.
    • Il est de la plus haute importance d‘arrêter la déforestation et d‘accroître les efforts de reboisement dans le monde entier.
    • Les pratiques agricoles devraient se concentrer sur la régénération des sols, la couverture végétale du
    sol tout au long de l‘année et l‘utilisation de méthodes agroforestières ».
    La restauration des cycles de la vie, en particulier dans les sols agricoles permet du stockage de carbone dans le sol, ce qui pose autrement, par exemple, la nécessité d’arrêter les véhicules thermiques et de passer aux véhicules électriques, ou de construire de nouvelles centrales nucléaires.

    #Climat #Agriculture #Forêts #Cycle_eau

  • Des #cités_antiques en #Amazonie | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-cites-antiques-en-amazonie

    La vallée d’#Upano se situe dans la région amazonienne du piémont andin. Elle est insérée entre deux cordillères et mesure une centaine de kilomètres de long sur une vingtaine de large. Elle est surplombée par le #volcan_Sangay, en état constant d’éruption depuis des décennies et dont les rejets rendent la région particulièrement fertile. Les agriculteurs locaux m’ont dit qu’ils obtenaient trois récoltes de maïs par an, c’est énorme !

    […] Nous avons identifié et fouillé des plateformes en terre qui servaient à isoler des bâtiments du sol humide, ainsi que des places, des chemins et des routes. La première occupation de la vallée commence environ en 500 avant notre ère pour durer jusqu’en 400-600 de notre ère.

    […] La vallée d’Upano a abrité de véritables cités, densément peuplées et conçues en damier en pleine #forêt_tropicale. Leur réseau est incroyablement complexe, avec des rues, des chemins vers les rivières, des routes primaires et secondaires… Les grands axes sont parfaitement rectilignes, faisant jusqu’à treize mètres de large, et traversent la vallée en faisant fi de son relief naturel. Ils coupent aussi bien des ravins que des élévations. Un tel réseau réclame une véritable #planification, ce qui montre que les différentes implantations de la vallée sont contemporaines.

    L’insistance à passer outre tous les obstacles, alors qu’il serait souvent plus simple de les contourner, suggère fortement que ces routes avaient une fonction symbolique. Elles peuvent avoir été un moyen d’imprimer dans le sol les relations entre voisins, et servir à des processions et des visites ritualisées, comme on peut encore le voir dans les villages annulaires du haut Xingu en Amazonie brésilienne.

    Certaines plateformes sont encore plus hautes, jusqu’à dix mètres. Ici, pas de soubassements d’habitations, mais on suppose que ces espaces étaient plutôt consacrés à des cérémonies collectives. De tels systèmes urbains ont été découverts chez les Mayas du Guatemala ou à Teotihuacan, au Mexique. La grande différence est qu’il n’y a pas de constructions en pierre dans l’Upano. En plus, il n’y a aucun site semblable en Amazonie précolombienne, y compris au Brésil.

    […] Leur culture disparaît brusquement après un millénaire, autour de 400-600, sachant qu’il n’y avait alors pas d’écriture dans la région.

    […] J’ai une hypothèse, hélas non confirmée, sur cette disparition. Les fouilles ont montré, au-dessus des derniers niveaux d’habitation, plusieurs couches noires qui évoquent des éruptions volcaniques. Mais, les datations ne correspondent à aucun évènement suffisamment catastrophique pour faire fuir tout le monde. C’est peut-être une série d’éruptions plus petites, mais plus nombreuses, qui a fini par décourager les habitants, ou alors une #crise_climatique. Ils auraient alors pu partir vers le sud, au Pérou, où l’on retrouve des céramiques similaires à celles d’Upano. Seule une société spécialisée et stratifiée a pu construire un réseau aussi vaste et complexe que dans la vallée d’Upano. Or, on sait que les sociétés urbanisées et hiérarchisées sont moins résilientes aux aléas climatiques. Peut-être que cette civilisation a tout simplement implosé au profit d’un retour à une organisation tribale et forestière. Nous n’avons pas d’explication ferme à proposer pour le moment. Mais, la recherche se poursuit…

    #archéologie_du_paysage #lidar

  • Japan’s thirst for biomass is having a harmful impact on Canada’s forests

    When you walk through a fresh clearcut in British Columbia, you are surrounded by a “one-dimensional, dead landscape,” says Michelle Connolly of Conservation North, a volunteer conservation group based in the Canadian province.

    The forest’s soft, mossy ground, the birdcalls and the cool moisture in the air are gone. In their place, twigs and debris lay everywhere, occasionally interspersed with pieces of garbage. Sound and movement from plants or animals have almost ceased, except for the buzzing of insects. The smell of burned piles of slash — wood debris not profitable enough to bring to a mill — hangs in the air.

    “That’s the story of conventional forestry in BC,” Connolly says.

    Last month, Connolly visited Japan to share how such scenes are linked to the nation’s “green” energy: A portion of BC’s razed forests are being used to make wood pellets, a type of biofuel that Japan is importing and burning in increasing quantities as an alternative to fossil fuels.

    The Japanese government claims wood pellets are “carbon neutral” because trees absorb carbon dioxide throughout their lives and, therefore, do not result in a net increase of atmospheric carbon dioxide when burned. The Agency for Natural Resources and Energy, which is in charge of Japan’s biomass policy, did not respond to a request for comment.

    Experts in the field, however, warn that this kind of carbon accounting is dangerously misguided.

    Research by British think tank Chatham House details how woody biomass fuels like wood pellets release a large amount of carbon dioxide during combustion — even more than coal — due to having lower energy density. Burning trees for electricity increases atmospheric carbon dioxide in the near term, precisely when the world most needs to reduce greenhouse gas emissions. And when forests are cut, their ability to absorb and sequester carbon is halted for decades.

    The Japanese government plans to have biomass contribute 5% of Japan’s power needs by 2030, putting it on par with wind. Hydrogen and ammonia, the government and industry’s controversial long-term bet to decarbonize the power sector, are expected to only contribute 1% by that year.

    Japan began seriously investing in woody biomass after the 2011 Fukushima nuclear disaster triggered a sudden shortage of zero-emission energy, as the nation took all of its reactors offline. Beginning in 2012, generous government support for renewable energy projects led to 434 approvals for power plants designed to run either partially or fully on woody biomass, although only 191 had come online as of June 2022 and many don’t use imported pellets.

    Still, the country’s wood pellet imports from Canada shot up accordingly, from 76,000 metric tons in 2013 to 1.4 million in 2022, representing 31% of Japan’s total pellet imports that year (other top sources of pellets include Vietnam, the U.S. and Malaysia).

    Japan received 40% of all Canadian wood pellet exports in 2022, according to Canadian government statistics. Over the first 10 months of 2023, that figure rose to 55%, with practically all of that coming from BC.

    However, Connolly and other experts warn that BC’s overstretched and declining forestry sector may not be able to provide Japan with a steady supply of wood pellets for long — and, for the present, it is leaving a trail of environmental destruction in its wake.

    Unknown exploitation

    Wood pellets are enmeshed in BC’s forestry industry, and proponents claim that pellets help utilize waste generated from producing other products, such as lumber. The catch, according to Connolly, is that “BC’s forestry system is fundamentally unsustainable.”

    The province has experienced roughly a century “of forest exploitation, and the last 60 years of that has been ultra-aggressive,” she adds.

    Forest land accounts for roughly two-thirds of BC’s total area, and that’s a large area — the province is three times the size of all of Japan. It’s unknown exactly how much of the province’s 600,000 square kilometers of forest remain untouched by logging, but experts and activists warn that such “primary forests” are dwindling. Although BC does release figures for “old growth” logging, primary forests represent a wider category of ecosystems that don’t contain signs of human disturbance but whose trees might not fit the definition of “old growth.”

    The results of a government-initiated strategic review of old-growth forests in BC noted in 2020 that the province’s “economy is heavily dependent on trees harvested from primary forests of old trees.” This is especially true of logging in the province’s interior, where “large-scale commercial cutting of primary forests” began 50 or fewer years ago and where it can take “several decades” for replanted trees to be ready for a second harvest.

    BC’s pellet industry is located in the interior. As a result, wood pellet feedstock likely comes from clearcut primary forest, whether a pellet mill uses byproducts such as sawmill waste or whole trees sourced directly from a logging site.

    Connolly’s home city, Prince George, lies in an area of the BC interior where forests are currently being harvested — in part, for pellets.

    From 2017, 9% of the output of the 80,000-square-kilometer Prince George timber supply area has been set aside for “bioenergy stands” — trees fit for logging for pellets — defined as “mature, damaged pine-leading stands” with relatively low marketability as saw logs.

    However, Andrew Weaver, a professor at the University of Victoria’s School of Earth & Ocean Sciences and a former member of the province’s Legislative Assembly, told The Japan Times that even harvesting such “damaged” stands could set a dangerous precedent. After being cut, replanted trees will take decades to grow, during which time the wood pellet industry will need more raw materials. The impacts of climate change also make a future second harvest less predictable, Weaver added.

    Connolly argues that BC’s remaining primary forest would be better left as-is.

    Primary forests are the best habitat for much of BC’s wildlife, especially large-bodied mammals, including critically endangered caribou, as well as bears that make dens in large tree trunks. They also keep watersheds clean, an essential ecosystem service that benefits both animals and people (Vancouver, the province’s economic capital, has banned logging in its watersheds since the 1990s).

    In addition, primary forests contribute significant carbon sinks, with much carbon dioxide stored in large, old trees and undisturbed soil and peat. Scientists note that primary forests are more effective at storing carbon than single-species plantation forests; it can take centuries for a replanted forest to store as much carbon as the primary forest it replaced.

    Currently, U.K.-headquartered Drax — a utility at home and a pellet producer in Canada and the U.S. — controls eight of 12 BC pellet mills, roughly 80% of the province’s total wood pellet production capacity.

    At its mills, huge piles of trees await processing. Although the company previously claimed to only use “sawdust and waste wood,” a 2022 investigation by BBC Panorama found evidence that Drax was also sourcing directly from primary forests. Drax responded to the BBC investigation by saying that 80% of its source material is “sawmill residues” and the rest is “waste material” from forests at risk of fire or disease.

    “In Canada, good forest management includes managed removals, which create less dense stands of trees and reduce what’s left lying on the forest floor, helping to protect from fires, pests and diseases, and preserving biodiversity,” a Drax spokesperson told The Japan Times in an email. “We support good forest management by providing a market for this material and turning it into something useful — sustainable biomass — which can be used as fuel for renewable, low carbon power.”

    During her trip to Japan, Connolly felt that Japanese audiences — including wood pellet stakeholders, media and members of the general public — were puzzled and disappointed to learn how BC’s primary forests are being turned into wood pellets.

    “It was actually really emotional for me to see people’s faces fall,” Connolly says.
    A finite amount of wood

    Although wood pellets are often billed as a “sustainable” resource, there may be a limit on the amount of pellets BC can provide Japan, warned Ben Parfitt, a resource policy analyst for the Canadian Center for Policy Alternatives who also covered forestry in BC for many years as a journalist. Parfitt traveled to Japan with Connolly to speak about wood pellets.

    BC’s logging industry, which pellet manufacturers rely on, is shrinking. Roughly 51.3 million cubic meters of timber were logged in 2022, down from 76.6 million in 2013, according to data Parfitt compiled from government statistics. Many companies are moving their operations to the southern U.S., where trees grow faster in a milder climate on already extensive forest plantations. The number of sawmills in BC is also decreasing, down from 111 in 2005 to 64 in 2023.

    In Parfitt’s view, the logging industry is contracting primarily because it logged too much, too quickly. “They have run out of the easiest-to-access and cheapest fiber,” he said.

    With logging in decline, Parfitt predicted increasing competition for resources going forward.

    “That’s pretty much where, I think, the rubber hits the road,” he concludes. “There’s a finite amount (of wood) out there.”

    In a public event during his visit to Japan, Parfitt highlighted both Drax’s overwhelming control of BC’s wood pellet industry and the fact that the company itself consumes vast quantities of wood pellets at its own power plant in the U.K. As competition for resources intensifies, the decisions Drax makes going forward could potentially have a big impact on Japan’s wood pellet supply, Parfitt warned.

    The company itself brushed off such concerns, saying in its statement to The Japan Times that it responsibly manages its commercial agreements and closely analyzes market issues affecting itself and its suppliers.

    “The majority of the sustainable biomass we supply to Japan is sourced from British Columbia in Canada where the forests are sustainably managed and subject to environmental regulation, careful management and third-party certification,” the Drax representative wrote.

    Still, Parfitt is not alone in his concern over the future of Japan’s supply of BC wood pellets. Weaver too sees BC’s relatively slow-growing forest resources as “mismatched” with the wood pellet industry and its eager customers in Japan. Wood pellets aren’t anything more than a “short-term fix” for the country’s energy needs, he said.

    Going forward, Weaver suggested that Japan, known abroad as a nation of innovators, could show more international leadership in renewable energy.

    “Burning wood is literally what our ancestors and Neanderthals did many hundred thousands of years ago,” he says. “Surely we’re better than that.”

    https://www.japantimes.co.jp/environment/2024/01/14/resources/biomass-canada-japan-imports
    #Canada #forêts #déforestation #Japon #transition_énergétique #green-washing #bois #pellets #extractivisme #énergie #bioénergie

  • Il saccheggio ambientale e culturale del Treno Maya in Messico

    Una rete ferroviaria di oltre 1.500 chilometri permetterà ai turisti di viaggiare tra le città coloniali della Penisola dello Yucatán, i siti archeologici e le spiagge caraibiche. Un’opera inquinante che rischia di cancellare tradizioni millenarie.

    Lo speleologo Hoppenheimer camminava lungo il tracciato del Treno Maya quando si è accorto che, a un passo dai piloni che ne sosterranno il viadotto, c’era una caverna sotterranea. I colleghi l’hanno presto battezzata con il suo soprannome, motivato dalla somiglianza con l’attore del film. La caverna “Oppenheimer”, che si trova nello Stato del Quintana Roo, fra le città di Playa del Carmen e Tulum, è una delle migliaia di “porte” di accesso all’intricato sistema di canali che si trova sotto la penisola dello Yucatán: una rete sotterranea lunga 1.800 chilometri che costituisce una delle falde acquifere più grandi del mondo e, per la cultura maya, rappresenta l’inframundo, il luogo dove camminano i morti.

    Si tratta di un sistema che ha una composizione geologica carsica e per questo è soggetto a crolli e collassi. “In alcuni punti il tetto della caverna Oppenheimer ha ceduto a causa delle vibrazioni dei lavori di costruzione del Treno Maya, che ha impattato più di centoventi cenotes (grotte con acqua dolce, ndr) e caverne -spiega Guillermo D. Christy, membro del collettivo Cenotes Urbanos-. È un progetto improvvisato, i lavori sono iniziati senza lo studio di impatto ambientale e non ne è stato neanche fatto uno di meccanica del suolo che dimostri la capacità del terreno di reggere un’opera così imponente”.

    È sopra questo fragile sistema di canali sotterranei che si sta costruendo il Treno Maya: una rete ferroviaria di più di 1.500 chilometri che permetterà ai turisti di viaggiare tra le città coloniali della penisola dello Yucatán, tra le sue lagune e i cenotes, di visitare i siti archeologici maya e le spiagge caraibiche. Si tratta del megaprogetto “preferito” dal presidente messicano Andrés Manuel López Obrador, il quale ha assicurato che verrà interamente inaugurato entro la fine di febbraio 2024 e ha promesso di portare il Sud-Est del Messico fuori dalla povertà grazie alla crescita del turismo. Per questo, buona parte della popolazione è a favore dell’opera, anche se le voci critiche si fanno sentire.

    Il governo non ne parla molto ma, in realtà, il Treno Maya non è solo un treno turistico. Sui suoi binari correranno anche vagoni merci che nella città di Palenque, in Chiapas, si connetteranno a un’altra grande opera promossa dall’amministrazione di López Obrador: il Treno Transistmico, che unirà i due oceani (Atlantico e Pacifico) nel punto più stretto del Messico e si presenterà come un’alternativa al Canale di Panama. “Sono treni neoliberali al servizio dell’agricoltura industriale e funzionale al saccheggio delle risorse naturali presenti nei nostri territori maya ancestrali”, dice Sara López González del Consejo regional indígena y popular de xpujil (Crip).

    “Nemmeno un albero verrà abbattuto per costruire il Treno Maya”, ha dichiarato il presidente López Obrador prima dell’inizio dei lavori. In verità, ne sono stati abbattuti circa dieci milioni, soprattutto per costruire il tracciato delle tratte cinque e sei, che corrono parallele alla costa del Mar dei Caraibi e alla strada che collega Cancún a Chetumal. Secondo il biologo Omar Irám Martínez Castillo dell’associazione locale U’yoolche, nello spazio tra la strada e il tracciato della tratta sei, che è protetto da un recinto, si è formata una “terra di nessuno” in cui sono rimaste intrappolate delle scimmie. “La frammentazione dell’habitat mi preoccupa più della deforestazione -spiega il biologo- il treno divide in due la selva yucateca e per gli animali che ci vivono, stiamo parlando di giaguari, tapiri, scimmie e molte altre specie, sarà complicato avere una comunicazione che permetta di evitare l’endogamia e favorire la diversità genetica”.

    Un’altra preoccupazione delle organizzazioni che difendono il territorio, alcune delle quali sono indigene, è che molti cenotes sono stati riempiti di cemento per permettere ai binari del treno di passarci sopra. Questo crea un problema ecologico a tutto il sistema di canali sotterranei, che sono interconnessi e rappresentano l’unica fonte di acqua potabile per milioni di persone. Inoltre, questo sistema drena nel Mar dei Caraibi e inquinerà quindi anche le sue acque, con effetti devastanti per la barriera corallina, i pesci e tutto l’ecosistema connesso. “Il mare caraibico cristallino che si vede nelle foto esposte nelle agenzie di viaggi dipende da un equilibrio che ha radici nella selva yucateca, nelle caverne e nei fiumi sotterranei”, dice Miriam Moreno del collettivo SOS Cenotes e della Red de resistencias sur sureste en defensa de la vida y los territorios Utsil Kuxtal. In altre parole, l’industria del turismo di questa regione dipende in buona parte dalla salute dell’ecosistema.

    Secondo Ángel Sulub Santos del Centro comunitario u kúuchil k ch’i’ibalo’on, il Treno Maya è il secondo megaprogetto che è stato impiantato nella penisola dello Yucatán. Il primo è stato la città di Cancún, fondata nel 1974 a servizio del turismo di massa, concetto intorno al quale è stata creata l’identità culturale della regione dove, anche nelle scuole, viene presentato come fattore di sviluppo economico e sociale. Prima del 1974 Cancún, che oggi ha quasi un milione di abitanti e spiagge costellate da grattacieli di lusso, era un villaggio di pescatori. In tutto il Quintana Roo la crescita della popolazione negli ultimi decenni è stata velocissima: solo tra il 2010 e il 2020, i suoi abitanti sono aumentati di più del 40%.

    Il popolo indigeno maya ha lavorato al servizio di questa espansione, di cui i principali beneficiari sono le grandi corporazioni turistiche che hanno visto nella costa caraibica messicana la gallina dalle uova d’oro. I maya hanno abbandonato l’agricoltura, la pesca e il loro stile di vita millenario per essere impiegati come camerieri, facchini o nel settore delle pulizie. Intanto, la loro cultura viene “venduta” sotto forma di souvenirs o di balli tradizionali messi in scena nei ristoranti per turisti.

    Secondo l’artista maya Marcelo Jiménez Santos, il turismo ha “saccheggiato culturalmente” il suo popolo. “Parlano di Treno Maya e Riviera Maya, ma la comunità maya è invitata a partecipare a questi progetti solo come manodopera a basso costo. Vengono promossi i popoli precolombiani e le loro vestigia come dei prodotti turistici in vendita, ma il popolo maya che tuttora vive nella Penisola dello Yucatán non viene minimamente considerato”, dice Jiménez Santos. “Tuttavia, non credo che la nostra cultura maya sparirà; ha capacità di reazione, come è stato dimostrato in 500 anni di tentativi di sterminio”.

    L’esercito messicano ha costruito buona parte del tracciato ferroviario. I militari hanno anche il compito di amministrare il treno e di incassare i suoi introiti, di gestire sei hotel di lusso che sono stati costruiti nei pressi delle stazioni e alcuni aeroporti. La Penisola dello Yucatán è stata quindi militarizzata, con grande preoccupazione di parte dei suoi abitanti, visto che le statistiche mostrano che la presenza dei soldati porta un aumento delle denunce di violazione ai diritti umani. “I militari ora pattugliano con le armi in vista anche Bacalar, malgrado non esistano particolari problemi di sicurezza -racconta Aldair T’uut’, membro dell’Asamblea de defensores del territorio maya múuch’ xíinbal-. Godono di totale impunità, non solo quando violano i diritti umani, ma anche quando distruggono l’ambiente: stanno tagliando le mangrovie, deforestando la selva e cementificando cenotes, ma non riceveranno nessuna sanzione per questo”.

    Come in altre cittadine della regione, a Bacalar una delle maggiori preoccupazioni riguarda l’assenza di impianti di depurazione e di un adeguato sistema di trattamento dei rifiuti. L’espansione turistica, che nei dieci anni prima della pandemia è stata del 800%, ha già cambiato il tono delle acque della sua laguna, che è sempre più verde e marrone. Da villaggetto, Bacalar è diventato paese e la riviera della laguna è stata quasi totalmente privatizzata. Ai suoi abitanti, che lavorano in gran parte nel settore turistico, sono rimasti solo un paio di moli da cui nel fine settimana si possono tuffare.

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