• Tu as mis la version du 12/10.

      Ce graphique est devenu « viral ». Son auteur, Matt Groff, a reçu beaucoup de questions à son sujet (notamment l’impossibilité de trouver les sources des chiffres qu’il utilise, ce que j’ai pu constater…). Il a donc refait, le 24/10, une nouvelle version, blindée.

      C’est expliqué là : http://www.mattgroff.com/updating-the-1315-chart

      Si je peux permettre d’ajouter une critique, montrer l’absence de corrélation entre les deux séries en choisissant une échelle inadaptée pour l’une des deux, c’est un peu limite…
      (la zone occupée par la courbe bleue, la prévalence, occupe à peine 10% de l’espace que lui réserve son échelle)

    • Qu’est-ce qui laisse croire que le nombre de drogués n’aurait pas augmenté sans cette « guerre » ?

      Note : je n’ai pas d’opinion (donc ne suis pas a priori favorable ou défavorable à cette « guerre »)

      La pente avant 1975 laisse supposer que le nombre de drogués aurait pu continuer d’augmenter. Il y a vraisemblablement corrélation entre environ 75 et 86 (la « guerre » était alors efficace ?), mais même en ce cas rien ne permet de supposer qu’ensuite la « guerre » ne produit plus aucun résultat. Ou ai-je mal compris ?

    • @simplicimus : je n’ai pas compris l’histoire de la prévalence... et pas eu le temps de creuser

      Mais comme le sujet m’intéresse je me permet un commentaire primaire : il est visible que l’accroissement drastique des moyens entre 86 et 92 n’est pas, de loin, proportionnel à la baisse de la courbe bleue des drogués. Et pas davantage après, où elle stagne, alors que les moyens eux continuent à augmenter.

      Si tu te dis en plus que les « vendeurs » ont des accointances diverses avec les gouvernements en place, alors les uns et les autres ont financièrement intérêt à perpétuer cet afflux d’argent dans la guerre contre la drogue. Et les dindons de la farce sont les drogués, qui n’ont ni la prévention, ni les centres de soins, ni la drogue « saine » cultivée sous contrôle d’état (en cas de dépénalisation/légalisation) qui leur permettraient de décrocher ou au moins de se droguer en minimisant les risques d’en mourir. Mais est-ce qu’on veut protéger la vie des drogués ou celle des vendeurs ?

      #prévention_pathologies_mortalité_liées_à_la_drogue
      #intérêts_croisés

    • @chris1 : justement, la baisse de courbe bleue, on ne la voit pas car elle est écrasée par le choix de l’échelle bleue.

      Le graphique de Matt Groff, réalisé à partir des données qu’il a compilées (énorme boulot !) et mises en lignes, documentées sur un tableur Google, là https://docs.google.com/spreadsheet/ccc?key=0AvG5QdXn37yydDQ1YTk3MEYzaHdsZ29Lc2t1Tm1aZWc#gid=0

      (au passage, un certain nombre de points, sur les deux courbes, ne correspondent pas à des vraies données, soit parce qu’elles sont manquantes, soit parce qu’elles sont incomplètes (budgets fédéraux de 2004 à 2009), ils ont été interpolés)

      L’incidence varie, sur la période en gros entre 5% et 20%. Mais il a choisi une échelle de 0% à 100%, d’où écrasement. Si j’adapte l’échelle à la plage de variation (et encore, je n’ai pas été extrémiste, je lui laisse 5% de marge en haut et en bas), ça donne ça :

      Ce qui ne fait pas tout à fait la même impression…

      PS : @fil : je ne connaissais pas imgur. C’est vraiment très pratique. Merci !

    • Le même graphique sans les points interpolés :

      Clairement, pour le budget fédéral, les points de 2004 à 2009 ont un gros problèmes. Et il a, semble-t-il considéré que ceux de 1994 à 1996 devaient être remplacés par des interpolations. Pour l’incidence, ça permet juste de visualiser où sont les données effectives ; sauf pour 2001, où il aurait été bien de savoir si la hausse s’était effectivement étalée sur deux ans, ou faite plus brusquement en 2000 ou en 2001…

    • @ simplissimus ah okay, merci, j’ai (presque) tout compris.

      Mais sur le fond ça n’invalide pas ce que je disais sur ce sur quoi ils investissent

    • Une présentation plus adaptée des données permet de mieux décrire les choses et de poser quelques questions (je n’ai pas les réponses, je ne suis pas spécialiste de la drogue, je fait juste le boulot d’un statisticien).
      • de 1978 à 1990, il y a une TRÈS forte décroissance de la consommation de drogue (telle que mesurée par l’enquête…) Comment s’explique-t-elle ? (cf. infra )
      • et ce, avec un faible niveau de dépense fédérale, en faible progression.
      • la dépense augmente très fortement entre 1986 et 1993, alors que la baisse de la consommation s’arrête vers 1988.
      • après 1994, la dépense est à un niveau élevé et continue à croître lentement, la consommation est au niveau bas mais croît, elle aussi, lentement {mauvais_esprit}il y a donc corrélation entre dépense et consommation{/mauvais_esprit}. Sous réserve des (nombreux) points manquants (rappelons qu’en plus des pointillés ci-dessus, il faut ajouter les années 1994 à 1996)

      Une idée toute bête (et classique chez le statisticien, mais quasiment totalement inconnue chez les autres) :
      Q. : d’où vient l’information sur la consommation ?
      R. : d’une enquête. Qui plus est, une enquête déclarative.

      Ça veut dire quoi ? Qu’on a constitué un échantillon (rien à dire, en général, on sait faire et le supplément méthodologique de l’enquête est copieux (je ne l’ai pas survolé)). Et qu’aux individus sélectionnés, on posait des questions du genre de celle-ci :

      M-5. On about how many different days did you use marijuana or hash during the past 30 days?
      • if any, enter number in spaces for: _
      • if none, circle ONE number for best answer:
      -used marijuana or hash in your life but did NOT use any in the past 30 days: 93
      -never used marijuana or hashish in your life: 91

      Voili, voilà…

      Par ailleurs, le 17 juin 1971, M. Richard M. Nixon déclare :

      At a press conference Nixon names drug abuse as “public enemy number one in the United States.” (…) During the Nixon era, for the only time in the history of the war on drugs, the majority of funding goes towards treatment, rather than law enforcement.

      ce qui lance officiellement la « Guerre à la drogue ».

      La citation complète est la suivante (c’est la première phrase de son intervention après les préliminaires) :

      America’s public enemy number one in the United States is drug abuse. In order to fight and defeat this enemy, it is necessary to wage a new, all-out offensive.

      Dans les années suivantes, l’intensité de la répression pénale ne fait que croître. Par exemple :
      • le 27 octobre 1986, Ronald W. Reagan introduit des peines plancher pour tout ce qui concerne les délits concernant la drogue
      • le 8 novembre 1994, la Californie approuve (massivement) par référendum la proposition dite « Three Strikes » : au troisième délit, quel qu’il soit, peine plancher de 25 ans à perpétuité.
      • le 7 novembre 2000, la Californie approuve (un peu moins massivement) qui modifie la décision précédente en autorisant la liberté conditionnelle sous l’obligation de traitement dans le cas de la simple détention de drogue.

      Néanmoins, le résultat est tel, qu’en 2004, plus de la moitié des prisonniers fédéraux le sont pour des faits liés à la drogue. Et qu’un prisonnier sur huit l’est pour des affaires de marijuana :

      In 2004, approximately 12.7% of state prisoners and 12.4% of Federal prisoners were serving time for a marijuana-related offense.

      (dans Wikipédia, citant l’office spécialisé de la Maison Blanche.

      Alors ? Et bien, vu tout ce contexte, il est littéralement délirant de considérer que l’enquête, malgré toutes les garanties de confidentialité qu’on pourra lui apporter, mesure réellement la consommation de drogue.

      L’enquête mesure le comportement de déclaration de la consommation de drogue et ses évolutions ont de grandes chances de provenir des variations du biais déclaratif. Et, bien évidemment, l’effondrement de la consommation des années 80.

      =======================
      sources :
      Richard Nixon : Remarks About an Intensified Program for Drug Abuse Prevention and Control , http://www.presidency.ucsb.edu/ws/?pid=3047
      Thirty years of America’s Drug War , http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/drugs/cron
      The Evolution of California’s Three Strikes Law , http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=114250301
      A Primer : Three Strikes - The Impact After More Than a Decade , http://www.lao.ca.gov/2005/3_strikes/3_strikes_102005.htm

    • Sinon, sur le fond, j’ai plutôt tendance à penser que le tout-répressif ne résoud pas grand chose. Qu’il a conduit à élever le niveau de violence et, notamment, dans les pays voisins des États-Unis par lesquels passe la chaîne d’approvisionnement.

      Voir, par exemple, la position mexicaine. À l’occasion de la prise de fonction du nouveau président, samedi dernier, Los Tiempos (parmi beaucoup d’autres…) 27/11/12, http://www.lostiempos.com/diario/opiniones/editorial/20121127/mexico-y-la-guerra-contra-las-drogas_193639_412281.html

      No es fácil la tarea que le espera a Peña Nieto. Lo que está más allá de toda duda es que dar continuidad a la situación actual es lo que no se puede ni debe hacer.

      (…)

      Y al hacerlo, asumirá también la enorme responsabilidad de conducir a su país para salir del tenebroso laberinto al que lo ha conducido la fallida estrategia de “guerra contra las drogas”.

      No es fácil el desafío que le espera a Peña Nieto, pues en pocos casos se aplica tan acertadamente la famosa frase de Napoleón según la que “es muy fácil iniciar una guerra, pero muy difícil terminarla”.

      Et, oui, je suis d’accord avec toi, quand on a environ 400.000 personnes détenues pour des affaires liées à la marijuana, dont environ la moitié pour simple détention (en appliquant le pourcentage de la Californie…) on se demande où sont les priorités. (Au passage, les coûts correspondants à ces détentions ne sont pas comptés dans les coûts budgétaires totaux.)

      Mais, dans l’air du temps, « yaka les foutr’en taule », ça passe mieux. Et pas que là-bas…

    • @simplissimus chapô et merci mucho pour la compil d’infos !
      cqfd

      j’ai envie d’ajouter « why the f... don’t they invest as much to prevent tranquilizers and psychotropic medics addiction ? »

      et pour conclure ... on s’en fume un histoire de finir agréablement cette conversation ;-°

  • On a bien fait la bidouille à la française ! | S.Blanc, A.Fradin, O.Noor
    http://owni.fr/2012/09/24/on-a-bien-fait-la-bidouille-a-la-francaise

    Un succès ! Des centaines de personnes, alimentées par autant de sandwichs au pâté, qui se pressent devant des ateliers imprimante 3D, vélos augmentés ou ravioles faites maison : le premier Open Bidouille Camp organisé ce week-end est une vraie réussite !

    #Analyse #bonheur #Fab_Lab #hackers #hackerspace #makerspace #Open_Bidouille_Camp

  • Pauvres - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Pauvres

    Mais il y a autre chose aussi. Bien cachée par le pouvoir, bien éloignée par la coutume, bien étouffée par l’ordre social. Ce n’est pas une échappatoire, ce n’est pas un adieu définitif à la tristesse, mais c’est un début : du moment où nous décidons de ne plus subir, mais d’agir ; de ne plus se résigner, mais de se révolter ; de ne plus traîner, mais de vivre, la tristesse commence à fondre. En s’insurgeant, non seulement nous faisons un pas offensif contre ce qui nous étouffe et nous opprime, mais peut-être plus important encore, nous conquérons la joie de vivre, la gaieté des rapports entre insurgés complices, la franchise et l’audace dans ce que nous pensons et ce que nous faisons. Le « #bonheur » ne réside en effet pas dans l’accumulation d’#argent, dans l’exercice du pouvoir sur d’autres, dans un quelconque au-delà, mais par exemple dans la douce cohérence entre ce que nous pensons et ce que nous faisons. La tristesse provient du fait que nous n’arrivons plus à nous reconnaître quand nous nous regardons dans le miroir, droit dans les yeux. Que la générosité de notre être, de nos pensées, de nos actes se remplace par la méfiance, la retraite, le recul. Que notre vie ne semble avoir aucune valeur, car ce monde ne la donnera jamais. Que nous avons cessé de chercher à conquérir la capacité de donner nous-mêmes la valeur à nos vies.

    #tw #fb

  • RAMADAN & #HALAL #business douteux & croyants dans le #bonheur

    http://goo.gl/ZSRtw

    Ruée vers l #or l #alimentaire dans une totale #anarchie

    Avec environ le 1/5e de la #populationdumonde, les #musulmans constituent donc un #marché. Outre les produits communs, c’est la #consommation alimentaire qui suscite le plus d’opportunité. Elle est marquée, en islam, par l’interdiction du porc, outre que les autres viandes sont soumises à la règle du halal. Pour le poisson aucune récrimination n’existe. Notons que le mot « halal » signifie admis, toléré, accepté…

  • Parle à ma main [invisible] #bonheur_neoliberal » Le blog politique de Dedalus
    http://sarkononmerci.fr/blog/parle-a-ma-main-invisible

    « Si je pense que nos dirigeants sont cyniques ? Oui, honnêtement, je le pense. Il me semble, cependant, que leur système de croyances les persuade qu’ils oeuvrent pour le bien universel – que le bien universel leur demande de s’engager dans des actions qui les avantageront, eux en particulier. Je ne sais pas si vous connaissez une expression qu’employait Reagan, celle de « l’économie des retombées ». On croyait, et on le croit encore chez les républicains, que si l’on diminuait les impôts des riches, ces avantages finiraient par retomber sur les pauvres, qu’en somme les pauvres bénéficieraient de la réduction d’impôt dont avaient profité les riches. Un formidable fantasme. Très alléchant. Tout le monde attendait qu’un peu d’argent finisse par retomber. Bien entendu, comme cela ne se produisait jamais, on accordait une nouvelle réduction d’impôt aux riches. Et les riches disaient : Ne vous inquiétez pas, c’est l’économie des retombées ; ça va finir par arriver jusqu’à vous. Ils y croyaient. Les riches croient toujours que ce qui est bon pour eux est bon pour tout le monde. »

  • Parle à ma main [invisible] #bonheur_neoliberal
    http://sarkononmerci.fr

    Je ne sais pas si vous connaissez une expression qu’employait Reagan, celle de « l’économie des retombées ».

    Si l’on y fait un peu attention, toute l’idéologie libérale repose en définitive sur cette « théorie » des retombées, cette promesse jamais tenue. Et pour cause, ça ne retombe jamais.

    Non, ce n’est pas la main qui est invisible, ce sont les retombées.

    Et pourtant, l’homo-économicus libéral existe encore, qui ne manque pas une occasion de renouveler sa promesse de retombées prochaines afin de justifier qu’on libéralise toujours plus l’économie, cette économie du « laisser faire » qui n’est en réalité qu’un « laissons les possédants s’enrichir« , afin de justifier la démolition en règle du droit du travail et du système de protection sociale, afin de justifier toujours plus de sacrifices de ceux dont la seul tâche serait donc d’attendre d’hypothétiques retombées qui ne soient pas uniquement constituées d’emmerdes.

    Ce fameux « bonheur néolibéral » qu’on nous promet depuis 30 ans, ça vient quand ?

    #politique #néolibéralisme #économie

  • L’impasse - Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/16/L-impasse

    Ce n’est pas comme si nous n’avions pas été patients. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas participé massivement (bien que souvent à notre corps défendant !) au grand effort collectif (pour une fois !) de modernisation du monde. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas aussi porté en nous ce grand espoir de lendemains qui chantent.
    Mais tout de même, au bout de plus de 30 ans d’efforts, de sacrifices (toujours décidé par les uns et supportés par d’autres, mais toujours les mêmes autres), de régressions sociales massives, alors même que l’on nous contraint à toujours plus de serrage de ceinture, il est peut-être temps d’arrêter de jouer les gros naïfs confiants et de demander à nos apôtres du bonheur libéral si, au bout du compte, ils ne se seraient pas un peu payé la fiole de 99 % de l’humanité.

    #bonheur_neoliberal

  • Miguel Benasayag : "Emmerder tous ceux qui vous emmerdent !" - Article11
    http://www.article11.info/spip/spip.php?article530

    L’histoire, avec le bonheur et le malheur, c’est qu’on peut être heureux ou malheureux pour à peu près n’importe quoi. Un salopard fini, un archi-canaille peut être très heureux de sa canaillerie. Il n’y a pas de morale universelle qui punit du malheur les méchants et qui récompense les gentils par le bonheur. Par contre, je pense qu’il y a une sorte de délitement. On se perd, il y a une plénitude qui n’est plus possible. Mais je ne dirais pas que la personne qui trahit tout, qui ensevelit tout est forcément malheureuse. Quelqu’un peut avoir une vie tout à fait vide, une vie dans laquelle il n’était que dans la recherche de pouvoir, dans la recherche de l’instrumentalisation des autres – donc forcément assez vide de substance – et néanmoins ne pas craquer et être très heureux. Il y a une sorte de jouissance de la maîtrise dans le fait de se dire : « J’ai enculé tout le monde toute ma vie et je n’ai jamais été puni ! ».

    #philosophie #penser #enfance #bonheur #livre #for:rezo.net #for:twitter

  • Miguel Benasayag : "Emmerder tous ceux qui vous emmerdent !" - Article11
    http://www.article11.info/spip/spip.php?article530#

    L’histoire, avec le bonheur et le malheur, c’est qu’on peut être heureux ou malheureux pour à peu près n’importe quoi. Un salopard fini, un archi-canaille peut être très heureux de sa canaillerie. Il n’y a pas de morale universelle qui punit du malheur les méchants et qui récompense les gentils par le bonheur. Par contre, je pense qu’il y a une sorte de délitement. On se perd, il y a une plénitude qui n’est plus possible. Mais je ne dirais pas que la personne qui trahit tout, qui ensevelit tout est forcément malheureuse. Quelqu’un peut avoir une vie tout à fait vide, une vie dans laquelle il n’était que dans la recherche de pouvoir, dans la recherche de l’instrumentalisation des autres – donc forcément assez vide de substance – et néanmoins ne pas craquer et être très heureux. Il y a une sorte de jouissance de la maîtrise dans le fait de se dire : « J’ai enculé tout le monde toute ma vie et je n’ai jamais été puni ! ».

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