• L’image de l’Algérie selon #Bory_de_Saint-Vincent (1778-1846) et la construction d’un discours géographique colonial

    En 1839, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent est nommé à la tête de la section des sciences topographiques et géographiques de la commission d’exploration de l’Algérie. Pendant trois années, entre 1840 et 1842, il va parcourir en compagnie d’une équipe d’ingénieurs-géographes la jeune colonie française et contribuer à en dresser le portrait topographique, géographique et démographique. Le gouvernement français réclame des informations pour gérer au mieux cette nouvelle possession, Bory de Saint-Vincent y contribue. Mais la présentation qu’il donne du territoire algérien étonne pour le moins, car il le dépeint comme un immense territoire, bien plus grand que la réalité de la conquête, et surtout presque vide d’hommes. D’un point de vue géographique et démographique, il déforme donc l’espace colonial algérien et le transforme en un schème spatial calqué sur ses propres utopies. Isolé et mis en minorité par ses collègues de la commission scientifique de l’Algérie et par le gouvernement lui-même, Bory de Saint-Vincent s’entête. Cet article vise ainsi à comprendre la généalogie d’un tel discours et, dans une perspective d’histoire spatiale du fait colonial, à interroger les relations complexes entretenues entre la production d’un discours géographique et le contexte colonial et militaire dans lequel elle s’inscrit. L’exemple du discours algérien de Bory de Saint-Vincent invite en effet à une analyse conjointe des dimensions contextuelles, individuelles et discursives, qui plaide pour une lecture systémique des productions scientifiques en situation coloniale.

    http://espacoeconomia.revues.org/1621
    via @ville_en
    #colonialisme #Algérie #géographie_coloniale

  • ‘Les 18 Fugitives’ : film d’animation palestinien soumis à pré-sélection pour les Oscars | Agence Media Palestine | 3 septembre 2015
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/09/03/les-18-fugitives-film-danimation-palestinien-soumis-a-pre-selec

    Un documentaire sur 18 vaches recherchées par l’armée israélienne pendant la première Intifada a été inscrit dans la catégorie des Récompenses pour le Meilleur Film en Langue Étrangère.

    Le film sélectionné, réalisé par le Palestinien Amer Shomali et le Canadien Pal Cowan, raconte l’histoire de 18 vaches pourchassées par l’armée israélienne pendant la première Intifada. Ce documentaire se distingue par son utilisation combinée d’animation, d’interviews et de reconstitutions pour raconter l’histoire de ces vaches dont on s’est servi pour une « production indépendante de lait » dans une ferme collective palestinienne au plus fort du boycott des produits israéliens. Dans le film, Israël considérait les vaches comme une « menace pour la sécurité nationale de l’Etat d’Israël ».

  • In Turnaround, Jewish National Fund Agrees to Transfer Funds to the State - Business - Haaretz

    http://www.haaretz.com/business/.premium-1.674228

    Rien que ça...

    The Jewish National Fund has agreed to the government’s demand to transfer large sums to the state from the sale of JNF land.

    The organization had previously resisted government efforts to pass legislation requiring the transfer of the funds, but on Wednesday its director general, Meir Spiegler, said the JNF would invest 1 billion shekels ($254 million) to fund projects to encourage housing construction.

    #israël #colonisation #occupation #fonds_national_juif

  • Épisode 5, les #Sahraouis, enfants des nuages
    PARTIE 1 : Documentaire historique

    Les Sahraouis, enfants des nuages, avec Sophie Caratini, anthropologue, auteure de La République des sables : anthropologie d’une Révolution (L’Harmattan, 2003)
    Jusqu’au départ des Espagnols du Sahara Occidental, les Sahraouis étaient nomades. Leurs migrations suivaient la pluie, d’où leur surnom d’« enfants des nuages ». Mais depuis la décolonisation en 1976, les territoires sahraouis sont occupés par l’armée et les colons marocains. Désormais, la population, sédentarisée, vit dans des camps de réfugiés, séparés de la Mauritanie par un « mur des sables », le plus long mur du monde, planté au milieu des dunes. C’est là que se construit aujourd’hui la nouvelle identité sahraouie, autour du rêve d’une nation enfin autonome.

    TRANSITION : témoignage

    Né au Sahara occidental à l’époque du protectorat espagnol, le sociologue Ali Omar Yara a trouvé refuge en France, après 15 années passées au Maroc. L’éloignement de sa terre natale n’a fait que renforcer son engagement pour la cause sahraouie.

    PARTIE 2 : Plateau d’experts
    La politique de peuplement du sud marocain

    La marche verte

    Alors que le Maroc s’apprête à célébrer les quarante ans de la Marche verte, faisons le point en deuxième heure sur la colonisation marocaine au Sahara occidental avec Ali Omar Yara, sociologue, Sébastien Boulay, anthropologue, maître de conférence à Paris Descartes, Marguerite Rollinde, politologue, chercheur à l’Institut Maghreb Europe à l’Université de Paris VIII Saint-Denis et la chanteuse Oum qui nous accompagnera aussi en musique.

    CONCLUSION : témoignage
    La chanteuse Oum est née à Casablanca en 1978. Son prénom complet « Oum el Ghaït » était donné aux petites filles nées dans le désert un jour de pluie. Alors, marocaine ou sahraouie ? Comment savoir ??? Oum est sahélienne : une femme-frontière, une enfant de la pluie. Elle nous offre ici sa vision personnelle du Sahara.

    Oum sera en concert le 25 juillet dans le cadre du festival de Robion, dans le Vaucluse, et son nouvel album "Zarabi" sera dans les bacs le 22 septembre 2015.

    Lectures :

    – La chanteuse palestinienne Kamilya Jubran a mis sa sensibilité et sa générosité au service des sahraouis d’hier et d’aujourd’hui, en lisant une libre adaptation du roman de Sophie Caratini "La fille du chasseur" (éditions Thierry Marchaisse, 2011) et des poèmes extraits des recueils "L’an prochain à Smara" de Diego (2007) et "La plume prisonnière" de Na’ana Labbat El-Rachid (2008), tous deux édités par l’Harmattan.

    – Le comédien Mahmoud Saïd a prêté sa voix à feu Hassan II

    – Le sociologue Ali Omar Yara qui a lu pour nous un extrait du « Voyage » de Malainine Lakehal, une co-édition de L’Harmattan avec la République Arabe Sahraouie Démocratique.

    Titres diffusés en fin de documentaire et en fin d’émission :

    – "Hijo de las nubes" de la chanteuse sahraouie Aziza Brahim

    – "Salam" de la chanteuse marocaine Oum

    Remerciements :

    – Annelise Signoret de la documentation de Radio France

    – Raphaëlle Lombard et Marguerite Dornier du service de presse des éditions de L’Harmattan

    – Simon Veyssière (Accent Presse)

    Revues :

    – Histoires d’exils : les jeunes Sahraouis. L’#identité_sahraouie en question de Annaïg Abjean et Zahra Julien (L’Ouest Saharien, Hors série n°3, 2004)

    – La résistance sahraouie à Gdaïm Izig : le journal d’une migration et autres chroniques (L’Ouest Saharien n°8, 2012)

    Albums :

    – Mi canto (Reaktion, 2009), Mabruk (Reaktion, 2012) et Soutak (Glitterbeat, 2014) de Aziza Brahim

    – Soul of Morocco de #Oum (Music development Company, 2013)

    http://www.franceculture.fr/emission-grande-traversee-les-hommes-aux-semelles-de-vent-itinerances-

    #Sahara_occidental #phosphate #mur #indépendance #résistance #Polisario #Israël #mur #barrière_frontalière #Algérie #réfugiés #camps_de_réfugiés #Maroc #tribu #peuple #démographie #frontière #occupation #Mauritanie #conflit #guerre #nomadisme #exil #Espagne #colonialisme #colonisation #autonomie #marche_verte #nation #Hasan_II #langue
    cc @reka @daphne @marty @albertocampiphoto

  • 60,000 American Jews live in the West Bank, new study reveals
    Scholar Sara Yael Hirschhorn calls group ’strikingly over-represented’ in settler movement.
    By Judy Maltz | Aug. 27, 2015 | 10:42 PM |
    http://www.haaretz.com/misc/article-print-page/.premium-1.673358

    Speaking at the first of a two-day Limmud event in Jerusalem, [Oxford University scholar Sara] Hirschhorn noted that the main focus of her research has been American Jews who immigrated to Israel in the 1960s and 1970s and became active in the settlement movement. She said her findings disputed many of the widely held presumptions about this group, namely that these immigrants had been unsuccessful back home and came to Israel for lack of any other alternative, that they were very Orthodox and supported right-wing causes in America.

    “In fact, these assumptions are patently false,” said Hirschhorn, who serves as the University Research Lecturer and Sidney Brichto Fellow in Israel Studies at the University of Oxford. “What my studies reveal is that they were young, single, highly-educated – something like 10 percent of American settlers in the occupied territories hold PhDs, they’re upwardly mobile, they’re traditional but not necessarily Orthodox in their religious practice, and most importantly, they were politically active in the leftist social movements in the U.S. in the 1960s and 70s and voted for the Democratic Party prior to their immigration to Israel.”

    #sionisme #messianisme #colons #colonisation #Palestine

  • The devastation of Gaza - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2015/08/28/side-a28.html

    n the year since the August 24, 2014 ceasefire ending Israel’s war against Gaza, Palestinians have endured an almost unparalleled decline in living standards. (See “One year since the war on Gaza”).

    Some 100,000 Palestinians in Gaza are living with relatives, in temporary accommodation or in tents close to their bombed-out homes.

    According to the International Crisis Group (ICG), no homes were rebuilt in the first 10 months following the war because Israel and the Palestinian Authority disagreed over how much construction material was needed to rebuild each square metre.

    #gaza #palestine #destruction #démolition #occupation #blocus #colonisation

  • Histoire des #femmes du #Pérou et de la région andine
    http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/24272/ch04.html

    Karen Powers Vieira (2000) et Irene Silverblatt (1990 : 3, 36) expliquent qu’avant la #colonisation, le système #inca andin était basé sur la #complémentarité et le parallélisme : les femmes et les hommes de la société opéraient dans deux sphères autonomes, valorisées de manière relativement équivalente. Chacun des groupes disposait de sa propre organisation politique et religieuse. Ce parallélisme assurait aux femmes et aux hommes des droits égaux quant à la #propriété terrienne. Les filles héritaient de leur mère ; les fils, de leur père.

    Sur le plan politique, les reines étaient à la tête d’un réseau politique qui connectait toutes les femmes de l’empire (SILVERBLATT, 1990 : 90). La Coya, sœur et épouse de l’Inca, chapeautait la hiérarchie politique des femmes, qui existait en parallèle à celle des hommes (SILVERBLATT, 1990 : 11). Les deux systèmes se rejoignaient au sommet : au plus haut niveau, les positions importantes, dont celles de l’Inca et de ses conseillers, étaient presque toujours réservées à des hommes. Cependant, les épouses des dirigeants influents bénéficiaient aussi de prérogatives politiques substantielles. De plus, avant d’intégrer l’empire inca, certaines ethnies de la côte du Pérou et de l’Équateur étaient dirigées par des femmes. Lorsque l’empire en question a conquis ces peuples, leurs dirigeantes ont été intégrées au système inca en vigueur et elles ont maintenu leur position élevée dans la hiérarchie (ROTSWOROWSKI, 1992 : 34-35 et POWERS VIEIRA, 2000). Ainsi, quelques femmes occupaient aussi des postes officiels importants.

    Sur le plan de la religion, les femmes étaient considérées les filles de la lune [32] et les hommes, les fils du soleil. Les femmes avaient leurs déesses, leurs cérémonies et leurs prêtresses ; les hommes avaient les leurs. Les dieux avaient à la fois les caractéristiques associées à la masculinité et à la féminité, ainsi qu’une version corporelle des deux sexes. La confession, de même que la guérison, était une fonction autant masculine que féminine (SILVERBLATT, 1990 : 31-40). Le mariage était l’union de pairs égaux dans une visée d’équilibre et d’harmonie. La polygynie était pratiquée par les hommes politiques importants et les mariages entre les ethnies servaient des fonctions politiques. Au sein du peuple, la monogamie était pratiquée (POWERS VIEIRA, 2000).

    Chez les Incas, la notion de travail renvoyait au bien-être de la communauté en général. Les tâches étaient divisées en fonction de l’âge et du sexe. Les femmes s’occupaient des semences, du tissage, de la nourriture et du soin des enfants ; les hommes travaillaient la terre et assuraient la défense ; les récoltes se faisaient par tous. La gestion était pensée de manière globale. Par exemple, on envoyait des agriculteurs cultiver les terres éloignées pour produire des denrées auxquelles les sociétés andines n’avaient autrement pas accès. Cela permettait d’offrir une variété étendue d’aliments nutritifs sur une vaste région (POWERS VIEIRA, 2000 et SILVERBLATT, 1990 : 3).

    Cette vision de la société inca telle que décrite par Karen Powers Vieira, Irene Silverblatt et María Rotsworowski apparaît un peu idéalisée, phénomène qui s’explique en partie par la quête d’identité qu’occasionne un processus de la colonisation. Cependant, chez les Incas, la collectivité était très importante et le système, hautement hiérarchisé, cherchait toujours la complémentarité entre les hommes et les femmes. Chacun des groupes avait son espace politique et religieux, ces deux espaces étaient d’ailleurs fortement reliés.
    3.1.2 Colonisation

    Les institutions coloniales ont contribué à rompre les alliances qui soutenaient l’organisation socio-économique précolombienne. Le cadre idéologique de ces institutions incarnait une vision de l’univers étrangère aux autochtones. Pour les Espagnols, la nature et l’humanité se définissaient en fonction de leur valeur marchande. Leur manière de concevoir les relations entre la nature et la société, entre les groupes sociaux et entre l’homme et la femme a bouleversé le cadre de référence des peuples andins (SILVERBLATT, 1990 : 81).

    Le processus de colonisation a complètement bouleversé la représentation des femmes. Premièrement, la colonisation a mis un terme à leur rôle politique : elles ont été écartées du groupe inca qui s’est vu attribuer des fonctions au sein du gouvernement colonial. Deuxièmement, elles ne pouvaient plus occuper de fonctions religieuses et leur accès à l’éducation a été restreint. Troisièmement, la loi espagnole ne reconnaissait pas la femme comme l’égale de l’homme [33] . Pendant un certain temps, les femmes ont continué à jouer un rôle politique important dans la sphère informelle, mais il s’est progressivement estompé. L’évangélisation et l’imposition du nouveau système ont ainsi détruit la société des Incas, auparavant basée sur les principes de complémentarité, de réciprocité et de redistribution (SILVERBLATT, 1990 : 90).

    La colonisation a contribué à l’intensification progressive d’un système patriarcal où seuls les hommes avaient l’autorité dans les affaires religieuses et politiques, au sein de la famille et du ménage. Selon Powers Vieira, un changement dans la conception des rapports sociaux de sexe est survenu dès la fin du XVI e siècle, alors que la descendance patrilinéaire et la résidence patrilocale ont fortement désavantagé les femmes. De plus en plus, les hommes ont accaparé du pouvoir au sein de l’Église catholique, de l’État, de la communauté et du ménage :

    By the end of the sixteenth century, patriarchal notions of male dominance in the affairs of church, state, community and household not only governed colonial laws but had seeped into gender relations inside Andean communities. The official elimination of gender parallel political and religious organizations deprived indigenous women of autonomy and gave way to a system in which they were forced to depend on men to represent them both on earth and in the supernatural world (POWERS VIEIRA, 2000).

    #patriarcat #sexisme #histoire #droit_foncier

  • Gaza, Gulag on the Mediterranean - The New York Times

    http://www.nytimes.com/2015/08/25/opinion/gaza-one-year-on-still-in-ruins.html?smid=tw-share&can_id=c04bd6c1866a7591e

    GAZA CITY — At this time last year, as the missiles and bombs rained down in Israel’s lopsided seven-week war against Gaza, I wrote about our struggle to survive during the holy month of Ramadan. This year, another Ramadan has passed, Eid al-Fitr is over and the reality on the ground has changed very little.

    #gaza #blocus #israël #palestine #démolition #occupation #colonisation

  • Israel’s new police chief: Architect of segregated West Bank roads | +972 Magazine

    http://972mag.com/israels-new-police-chief-architect-of-segregated-west-bank-roads/111017/?can_id=c04bd6c1866a7591ea05420e1dd77aec&source=email-what-were-reading-no-e

    1. During the Second Intifada, following a number of sniping and fire bomb attacks by Palestinians on Israeli cars, incoming police chief Gal Hirsch banned Palestinians from traveling on Route 443, turning it into a road for Israelis only. This despite the fact that the road was built on private and public Palestinian land, and with the understanding that Israel would see the road as a way to serve local Palestinian residents. This also created a situation in which Palestinians aiming to shoot Israeli cars could do so easily, since the road was made exclusively for Israelis.

    #israël #palestine #démolition #occupation #colonisation

  • Israeli forces demolish 2 homes, 7 stores in al-Eizariya

    http://maannews.com/Content.aspx?id=767266&can_id=c04bd6c1866a7591ea05420e1dd77aec&source=emai

    JERUSALEM (Ma’an) — Israeli forces on Wednesday morning demolished nine tin shacks, including two homes, in the town of al-Eizariya, east of Jerusalem, on land Israeli authorities have earmarked for construction of the separation wall, locals said.

    A popular resistance committee spokesperson, Hani Halabiya, told Ma’an that large numbers of Israeli troops escorted bulldozers and Israeli Civil Administration inspectors into the town.

    #israël #palestine #démolition #occupation #colonisation

    • La controverse soulevée par une caricature de Plantu continue
      Times of Israel Staff 10 août 2015
      http://fr.timesofisrael.com/la-controverse-soulevee-par-une-caricature-de-plantu-continue

      Le Centre [Centre Simon Wiesenthal de Paris] exhorte le directeur du Monde et son rédacteur en chef Jérôme Fenoglio qui a démissionné de ‘reconsidérer sa relation avec Plantu, et d’insister pour qu’il présente des excuses publiques pour son offense au peuple juif. Si le Monde échoue, le quotidien pourrait être vu comme co-responsable si des incidents survenaient suite à ses provocations. »

    • Le Centre Simon Wiesenthal de Paris c’est un centre pour la colonisation de la presse ? Je ne voie pas trop de quels incidents ils parlent. Vont-ils annexé la rue Auguste Blanqui en réprésaille ?

      Et je ne comprend pas en quoi le dessin de Plantu offense « le peuple juif » On n’y voie pas le peuple juif mais un colon et un soldat. Alors à moins que l’intégralité du peuple juif soit inclus dans ces deux catégories de mâles imbéciles et criminels, il me semble que le centre Wiesenthal pourrait être attaqué en justice pour propos antisémite.

    • abin oui, sommes-nous bêtes, tout de même : du coup, on en déduit également que les caricatures antisémites qui résument « l’être juif » à un type huileux à gros blair qui dévore le monde ne sont pas vraiment antisémites, pisqu’elles ne représentent pas les juifs mais un type huileux à gros blair qui dévore le monde. Bien joué, Mad Meg.
      D’une manière générale, il n’y a pas d’offense aux femmes dans les caricatures misogynes, aux noirs dans les caricatures coloniales, etc. pisque les victime des caricatures ne sont pas vraiment représentées par les caricatures.
      Épatant...
      L’analyse à gros grain de Plantu, quels que soient ses objets, est une machine permanente de réduction et d’essentialisation. Et c’est ça, en fait, qui offense tout ceux qu’il se donne pour objet.

  • La #Suisse, un pays colonial sans colonies

    Depuis une dizaine d’années, des historiens ont mis au jour l’implication du pays dans la traite des esclaves, ainsi que dans divers aspects économiques et militaires de la #colonisation. Un recueil d’essais en anglais se propose aujourd’hui de prolonger le débat sur le terrain socioculturel – ou comment la Suisse a participé à l’imaginaire qui fonde la colonisation


    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/73f928d6-3248-11e5-903f-511fc5349148/La_Suisse_un_pays_colonial_sans_colonies
    #colonialisme #imaginaire_coloniale

  • MONITOR vom 23.07.2015 - Monitor - ARD | Das Erste
    http://www1.wdr.de/daserste/monitor/sendungen/milliarden-deals-mit-griechenland-100.html

    Enquête et révélations de la télévision allemande :

    Parmi les biens publics que la Grèce doit vendre, il y a les 14 aéroports régionaux les plus rentables du pays qui doivent être vendus à une firme allemande, Fraport.

    Le maire de Corfou, Kostas Nikolouzos (120 000 habitants, 1 million de touristes par an, chiffre en augmentation) : « L’aéroport rapporte beaucoup d’argent, pourquoi devrait-on le céder ? Nous sommes en crise, n’est-ce pas ? Si on se prive des moyens de produire de la richesse dans ce pays pour relancer l’économie, comment fera-t-on ensuite ? ».

    Selon « l’accord » de colonisation européen, tout doit être bradé : la poste, les installations d’eau, les autoroutes, le réseau de gaz et d’électricité, les ports et les aéroports. Et donc, les 14 aéroports situés sur les îles les plus touristiques, Mykonos, Santorin, Kos, Corfou, etc.

    La firme allemande doit donner 1, 23 milliard d’euros et une taxe annuelle de 22,9 millions pour récupérer les 14 aéroports.

    Le ministre des infrastructures grec, Christos Spirtzis : « l’Etat grec doit vendre les 14 aéroports qui rapportent et les 30 autres aéroports qui ne font aucun profit doivent rester à sa charge. C’est un modèle qui ressemble à l’état des choses dans une colonie, pas dans un état membre de l’Union européenne ».

    D’après les chiffres de l’administration grecque, le nombre de vols via les 14 aéroports l’an passé a augmenté de 13,8%, le nombre de passagers a connu une augmentation de 19%. Un expert de la Lufthansa qualifie la transaction de « économiquement lucrative ».

    Mais on garde le meilleur pour la fin. S’agît-il vraiment d’une privatisation ? La société anonyme Fraport est une firme allemande mais surtout la majorité de ses parts est détenue par la ville de Francfort et la région de Hesse.

    Prof. Rudolf Hickel de l’Université de Brême : « ce qui va se produire est une changement de propriétaire - ce qui était propriété de l’Etat grec va pour ainsi dire devenir propriété de l’Etat allemand. Et à la fin, ce qui compte, c’est que les profits qui seront réalisés dans ces 14 aéroports financeront les services publics allemands ».

    Et que deviendra le petit milliard récolté pour la vente ? Il servira à rembourser la dette.

    Prof. Rudolf Hickel, Universität Bremen: „Da findet ein Eigentumswechsel von einem griechischem Staatsunternehmen in Richtung sozusagen deutschem Staatsunternehmen statt. Und am Ende geht es darum, dass die Profits, die Gewinne, die da gemacht werden in diesen 14 Flughäfen, dass die abgezweigt werden nach Deutschland in die Öffentlichen Kassen.“

    #colonisation #Grèce

    • Merci pour la tard @cie813, quel tableau ! Et c’est l’occase de quelques remarques, de continuer à se demander ce qui se passe au juste.
      Colonialisme ? Nous sommes tous grecs, certes, et ce genre d’info, après d’autres, conduisent à dire « colonisation ». Mais je doute qu’on puisse lire ce pillage là, les rentes et les relations de pouvoir qui y sont associées en terme de colonisation - même à un moment où la Grèce fournit davantage d’émigrants- lorsque ce qui est déterminant c’est une conso locale dépendante d’importations alimentaires et de produits manufacturés), le secteur touristique (une présence étrangère qui diffère de l’implantation de colons sur la durée) et la #dette. Et qu’en plus en Grèce, comme ici, l’utilisation de migrants sous des formes #néoesclavagistes vient pallier une certaine indisponibilité de la main d’oeuvre locale.
      Dans un secteur économique clé, la marine marchande, les armateurs grecs sont off shore depuis longtemps (sans main mise allemande ou européenne). Le proto capitalisme, marchand, se jouait des frontières....

      Alors si on veut causer en terme de colonisation, faut-il, avec Pasolini et d’autres, parler de colonisation par le mode de vie bourgeois de tout ce qui n’y était pas indexé (des payons aux ouvriers, des ouvriers aux chômeurs, des chômeurs aux Grecs). Dans l’accélération de l’histoire actuelle, d’autres extensions du terme apparaissent elles aussi justifiées (colonisation du temps vécu, par ex.).

      Faut ajouter un « néo » à colonial ? Ce serait quoi la colonisation cette fois ? La Grèce parc de loisirs allemand à forte valeur patrimoniale et mouroir plus ou moins doré d’actifs (ou pas) retraités européens (à l’image de la Floride, cf ce phénomène, freiné en Tunisie, toujours en cours au Maroc) ? Et quoi encore ?
      Comment en rester comme nombre de commentaires à diverses répliques de cette sorte d’interprétation décliniste et fierté nationale baffouée en pointant une primauté de la responsabilité allemande dont la France aurait par faiblesse ou ineptie fait le jeu ? C’est dans le même temps accorder trop et trop peu aux états nationaux.

      Accaparer les profits et « socialiser » les pertes, c’est un mécanisme de base de l’économie. Ici même, non seulement des firmes « étrangères » (macdo, gougeule, ...) mais aussi des fleurons du capitalisme français (Total) sont preneuses de parts de marché, de main d’oeuvre formée, soignée, mais ne paient que des loyers et des salaires (souvent bas, spécialement chez leur sous-traitants) en arrivant à une « optimisation fiscale » efficace au point de de ne rien payer du tout, à part la TVA.

      L’impérialisme, « stade suprême du capitalisme »° dont la (transitoire) domination économique britannique fournissait le modèle, c’était au début du XXeme !
      Après une Guerre du Golfe persique financée par le Japon et menée par les U.S, le concept d’#empire° a cherché à décrire une domination mondiale à la fois acentrique (diffuse) et polycentrique . Aujourd’hui, c’est la Chine qui est le plus gros investisseur en Afrique pendant que les États-Unis et la France y interviennent militairement dans d’innombrables conflits...

      On a pointé ici et là les limites de Siriza. J’insisterais sur un point. Tout le courage politique a été centré sur le conflit avec l’eurogroup et alii tandis qu’en Grèce on a joué la prudence sans courage, la recherche du consensus le plus large et à bas prix (l’unité nationale contre l’hydre capitaliste). Jusqu’à être timoré. En ce sens le seul acte politique local susceptible d’avoir une portée décisive fut le référendum. Et là encore, c’était adressé (pour perdre, disent des critiques de Tsipiras) vers l’adversaire extérieur. Et la proportion de non fut une surprise pour les initiateurs du référendum (#défaitisme à l’intérieur, illusions quant à la possibilité que dans une gouvernance de capitalisme mûr, l’europe, on puisse concéder quelque chose de substantiel sur la dette, à l’instar de ce qui a pu arriver avant la crise de 2008 pour des pays « périphériques »).
      Depuis le début on sait (en particulier certains dirigeants de Siriza qui connaissent bien la France pour y avoir vécu) que Siriza arrive suite à des défaites successives là-bas (à l’inverse du Front populaire, quand les luttes s’engouffrent dans la brèche ou la fragilité institutionnelle), proche en cela de l’alternance française de 1981, qui capturait Mai 68 comme on se repait d’un cadavre ("changer la vie" qu’ils disaient, empruntant à Rimbaud pour que que le quelconque se fasse appeler Arthur au nom de la « guerre économique »).
      Je connais très insuffisamment la situation et les 6 premiers mois, mais quand même. L’un des exemples les plus frappant d’attentisme de Siriza me parait être une inaction complète vis-à-vis de l’église orthodoxe. Première fortune du pays, elle jouit de prébendes inouïes. Certes, la Grèce lui doit rien de moins que sa continuité historique*. C’est ainsi peut-être que la légitimité de cette institution parait si ancrée que rien n’a été fait, ne serait-ce que pour rogner ses privilèges fiscaux, à défaut d’une expropriation en bonne et due forme.

      Pourquoi et comment des banquiers, allemands ou pas, ou des villes riches comme Frankfort auraient à hésiter pour se servir à proportion de leur puissance actuelle, celle de la seule « religion » réellement mondiale, l’économie ?

      Je partage pas tout du texte (trop rapide) de Bernard Aspe
      http://seenthis.net/messages/392073
      mais il me semble juste sur l’essentiel. Car je me souviens que si la Révolution française comme celle d’Octobre 1917 ont pu faire face, défaire ou écarter de fortes coalitions d’ennemis extérieurs cela résultait de processus de politisation massive et d’actions concrètes sur place, au sein de « leur » propre société, divisées, contradictoires. Pas de votations accompagnées d’attentisme.

      ° L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, de Lénine (1916) reste fort suggestif : ... Les banques et leur nouveau rôle ; Le capital financier et l’oligarchie financière ; L’exportation des capitaux ; Le partage du monde entre les groupements capitalistes ; Le partage du monde entre les grandes puissances ; L’impérialisme, stade particulier du capitalisme...
      https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/vlimperi/vlimp.htm

      ° Empire, Michael Hardt, Toni Negri (2000)

      ° Sur l’église grecque orthodoxe, voir le captivant roman Ap. J.-C. de Vassilis Alexakis

      #mondialisation #économie

    • Comme l’a dit récemment C.Lapavitsas :"“D’abord, c’est la première fois dans ma carrière d’économiste que je rencontre une telle convention d’accord. Non seulement, elle est de type néo-colonialiste, personne ne dira le contraire, mais surtout, surtout hélas, cet accord comporte par certaines de ses formulations et tournures de phrase, un volet ouvertement revanchard et punitif, au-delà même de toute logique économique (même de type néocolonialiste), car c’est ainsi que l’élite de l’Allemagne pense ‘régler l’affaire grecque’”.

      Cf http://seenthis.net/messages/390971

      En effet, ce à quoi le texte de "l’accord" fait le plus penser, mais qui rend difficile d’éviter le #point_Godwin, c’est une variante soft du "protectorat" où toute l’économie d’un pays est mise sous séquestre dans un but punitif, comme la Tchécoslovaquie sous Heydrich (ou justement la Grèce pdt la guerre).

      Si on fait le rapprochement entre "l’accord" grec (et surtout à la fermeture des banques, la hausse de la décôte sur les liquidités d’urgence de la BCE qui a immédiatement précédé le sommet, etc) et l’actuelle offensive turque contre les kurdes et l’opposition de gauche, le HDP en particulier (supposé être le Syriza turc et qui avait fait un score record aux dernières élections), on assiste à une contre-offensive brutale du néo-libéralisme contre tout ce qui pouvait venir contrecarrer les politiques d’austérité, de contraction des salaires, de dérégulation du marché du travail, etc.

      Ceci dit, il y a aussi, et c’est pour ça que j’avais employé le terme, peut-être hâtivement, une composante coloniale forte dans l’essentialisation de l’indigène grec, supposé "paresseux" et "pas sérieux" - cf la couverture récente du Spiegel (qui est l’équivalent en Allemagne du Nouvel Obs, plutôt un magazine pour la bourgeoisie cultivée) :
      "Nos Grecs - tentative d’approche d’un peuple étrange"
      (qui rappelle les "Nos nègres" ou "Nos Juifs" d’antan)

      https://magazin.spiegel.de/EpubDelivery/image/title/SP/2015/29/300

      Quant à la différence de point de vue entre l’Allemagne version Schäuble d’un côté et la France ou l’Italie de l’autre, elle a été causée, outre l’intervention des Etats-Unis qui paraît avoir été déterminante, qu’à une différence économique (enfin, c’est ce qu’a mentionné l’autre jour un éditorialiste du Financial Times) : l’Allemagne sortirait tout à fait indemne de la sortie de la Grèce de l’euro alors qu’elle provoquerait immédiatement la spéculation des marchés sur la dette publique française et italienne.

    • Je suis bien d’accord, @cie813, sur l’aspect punitif (qui vaut par delà la Grèce, prolétarisés allemands et européens compris). Merci pour la synthèse que tu fournis sur certains points. Mais ce que tu dis toi même à propos de l’Allemagne passée ressortit plus de la guerre que de la colonisation, modalité qui me parait (par ignorance ?) assez étrangère à l’histoire du capitalisme allemande, plus industriel et marchand que colonial.
      L’#hostilité ne pouvait sans doute pas être suffisamment assumée par des dirigeants « bourgeois » formés dans les grandes écoles capitalistes (et la survivance trotskiste), dans la société grecque et de ce fait aussi sur le théâtre des opérations extérieures. À sous estimer la violence du conflit, on s’oblige à inventer une manière de renverser la table ou on perd.

    • Grèce : à #Hellinikon, la guerre des mondes est déclarée

      Depuis « l’accord » extorqué à la Grèce par la Troïka, les terrains de l’ancien aéroport d’Athènes sont de nouveau sous la menace d’une privatisation. Un armateur rêve d’en faire un centre commercial géant. Les initiatives solidaires qui y sont nées depuis le début de la crise sont menacées.

      http://www.humanite.fr/grece-hellinikon-la-guerre-des-mondes-est-declaree-580295

    • Beni pubblici, Grecia vende 14 aeroporti alla tedesca #Fraport per 1,23 miliardi

      Il governo greco ha approvato la cessione di 14 aeroporti regionali al gestore tedesco Fraport per 1,23 miliardi di euro. Lo si è appreso dalla Gazzetta ufficiale di Atene, con una risoluzione firmata dal vicepremier Yanis Dragasakis, dai ministri delle Finanze, Euclides Tsakalotos, Economia, Yorgos Stathakis, ed Energia, Panos Skurletis.

      http://www.ilfattoquotidiano.it/2015/08/18/beni-pubblici-grecia-vende-14-aeroporti-alla-tedesca-fraport-per-123-miliardi/1965257

  • @stephane ne lit donc pas que des rfc !
    Fiche de lecture : Congo - Une histoire
    http://www.bortzmeyer.org/congo.html

    Ce livre est une histoire complète du Congo, commençant avec la préhistoire (et non pas, comme dans les cours d’histoire du Congo faits pendant la colonisation, avec l’arrivée des Européens...). Très bien documenté, passionnant à lire, c’est un exemple pour l’histoire de l’Afrique (qui est encore loin d’avoir fait l’objet d’autant de travaux que celle de l’Europe).

    Je suggère donc également :
    Les Fantômes du roi Léopold de Adam Hochschild
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Fant%C3%B4mes_du_roi_L%C3%A9opold