continent:amérique du nord

  • « 160 000 »
    Les footballeuses à l’assaut du stade
    https://pantherepremiere.org/texte/160-000

    par#MickaëlCorreia

    #foot #footféminin #sexisme

    160 000. C’est le nombre de footballeuses adhérentes à la Fédération française de football (FFF). Une goutte d’eau dans un océan mâle de deux millions de licenciés. Contrairement à l’Amérique du Nord où la moitié des huit millions de footballeurs sont des footballeuses, la vieille Europe, et encore plus la France, relègue le foot féminin sur le banc de touche. Le sexisme et le conservatisme d’une institution sportive dirigée en très grande majorité par des hommes, le fait que le foot incarne depuis ses origines un bastion de la masculinité ainsi que les enjeux de pouvoir autour du sport roi sont les raisons habituellement avancées pour expliquer cette disqualification. Mais le statut marginal du foot féminin se comprend également au regard de l’histoire de sa pratique dans l’Hexagone.

  • Facebook, Instagram, WhatsApp : un retour à la normale après une grosse panne
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/facebook-instagram-whatsapp-un-retour-a-la-normale-apres-une-grosse-panne-

    Facebook a annoncé être de nouveau opérationnel à 100% après une grosse panne qui a affecté mercredi ses différents services dans le monde (Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp).

    Selon le site Downdetector, qui répertorie des pannes de différents services internet, des usagers des plateformes de Facebook ont vu de premières difficultés apparaître aux alentours de 12h GMT.

    « Le problème a été résolu depuis et nous devrions fonctionner de nouveau à 100%, pour tout le monde », a annoncé le réseau social dans un tweet à 00H06 GMT jeudi, en regrettant « tout désagrément » lié à cette panne.

    Des milliers d’utilisateurs dans différentes régions du monde ont signalé des défaillances, principalement en Europe et en Amérique du Nord, selon DownDetector. Les particuliers, comme les entreprises et les organisations, ont été affectés.

    « Oui, nous sommes touchés par #instagramdown (#panneinstagram), nous aussi », a tweeté la CIA. « Non, nous ne l’avons pas provoquée. Non, nous ne pouvons pas vous dépanner. Avez-vous essayé d’éteindre et de relancer ? »

    Un porte-parole de Facebook, qui s’exprimait aussi au nom d’Instagram et de WhatsApp, a expliqué qu’une « opération de maintenance » avait accidentellement provoqué une défaillance empêchant le partage de photos et de vidéos, ont rapporté des médias américains.

    Mi-mars, Facebook avait connu la plus longue panne de son histoire, de près de 24 heures, due à un problème de serveurs, suscitant des réactions mi-amusées, mi-éplorées d’internautes retrouvant « la vraie vie » et s’épanchant sur internet via d’autres réseaux.

    Facebook, contactée par l’AFP, n’avait pas fourni de détails sur cette panne mercredi soir.

  • #Bilderberg, l’entre-soi des puissants au-delà des fantasmes
    https://lemediapresse.fr/economie/bilderberg-lentre-soi-des-puissants-au-dela-des-fantasmes

    Les quelques lettres suffisent à remplir des pages et des pages de théories imaginatives et de sites internet parfois obscurs. Groupe #secret composé d’illuminatis ou de francs-maçons, réunion occulte d’atlantistes, expression ultime du #Néolibéralisme mondialisé ? Les réunions annuelles et opaques du groupe Bilderberg réunissent les personnalités politiques, économiques et médiatiques les plus influentes d’Europe et d’Amérique du Nord et cristallisent tous les fantasmes. Décryptage.

    #Économie #Politique #Société #élite #élites #Capitalisme #Complot #Complotisme #Complotiste #démocratie #Europe #libéralisme #réseaux #transparence #UE

  • « Les hommes se disent en crise mais ils possèdent 70 % des richesses mondiales et 80 % des terres de la planète ! » – Anti-K
    https://www.anti-k.org/2019/04/16/les-hommes-se-disent-en-crise-mais-ils-possedent-70-des-richesses-mondiales-

    L’identité masculine serait en péril, menacée par l’ « inquisition féministe » ou le « totalitarisme » de mouvements comme #metoo. C’est ce que répètent écrivains ou éditorialistes réactionnaires, jusqu’à des groupes haineux de « célibataires involontaires », se référant souvent à – ne rigolez pas – la virilité mythifiée des chasseurs préhistoriques. Ce discours ne date pas d’hier : il était déjà tenu dans la Rome antique ou à la fin du Moyen Âge, « dès que les femmes veulent s’affranchir des normes », nous explique Francis Dupuis-Déri, auteur de La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace. « La crise de la masculinité est une rhétorique politique visant à ré-affirmer la domination des hommes. » Entretien.

    Basta ! : Que disent ceux qui affirment qu’il y a une crise de la masculinité ?

    Francis Dupuis-Déri [1] : Les tenants de ce discours – que l’on peut croiser autant dans les grands médias, sur les forums internet que dans les discussions en famille – affirment que les hommes et les garçons vont mal, en tant qu’hommes, à cause de la féminisation de la société, et du féminisme en particulier. Il n’y aurait plus de modèles masculins. Les mères domineraient les pères. Parmi les symptômes de cette crise, on invoque les difficultés scolaires des garçons, le chômage des hommes, les difficultés des hommes à draguer des femmes, la violences des femmes contre les hommes, et tous ces suicides d’hommes poussés à bout par des femmes qui les ont rejetés. Il y a enfin le discours de certains groupes de pères séparés, qui affirment qu’ils vont mal à cause des tribunaux de la famille, qui seraient tous anti-pères.

    On apprend dans votre ouvrage que la crise de la masculinité sévit depuis très longtemps. Des hommes s’en plaignaient déjà dans la Rome antique. Puis en France et en Angleterre à la sortie du Moyen Âge, et ailleurs en Europe ensuite…

    J’ai été très étonné de découvrir, au cours de mes recherches, que la masculinité a toujours été en crise, et ce quelque soit le régime économique, culturel, religieux ou juridique. Dans la Rome antique par exemple, les femmes n’avaient pas de statut juridique autonome, elles appartenaient à leur père, puis à leur mari, au même titre que les esclaves. Elles n’avaient pas le droit d’occuper une fonction publique. Ce qui n’a pas empêché l’homme politique et écrivain Caton l’ancien, en 195 avant J.-C., de se sentir menacé par les femmes qui demandaient alors le droit de conduire des chars et de porter des vêtements colorés.
    En 195 avant J.-C., à Rome, Caton l’ancien se sent menacé par les femmes qui demandaient alors le droit de conduire des chars et de porter des vêtements colorés

    « Les femmes sont devenues si puissantes que notre indépendance est compromise à l’intérieur même de nos foyers, qu’elle est ridiculisée et foulée aux pieds en public », écrivait-il. Idem sous les régimes monarchistes européens de la fin du Moyen Âge. En France, où les femmes sont écartées du droit de monter sur le trône au 14ème siècle, les hommes s’inquiètent qu’elles portent des pantalons, ou se coupent les cheveux. En fait, il ne faut vraiment pas grand chose pour que les hommes se disent en crise. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont – prétendument – continuellement en crise….

    Les arguments fantaisistes ne manquent pas pour appuyer la thèse de la crise de la masculinité. Au Québec, les hommes seraient en crise à cause de leur défaite contre les Anglais. Aux États-unis à cause de la mécanisation. D’autres évoquent enfin la nostalgie du temps des cavernes…

    Parmi les mythes invoqués pour expliquer la crise de la masculinité, il y a effectivement celui de l’âge des cavernes, temps au cours duquel les femmes restaient chez elles, dans leurs grottes, pendant que les hommes allaient chasser. Certains ouvrages de psychologie – qui ont un grand succès – se réfèrent à cet âge des cavernes totalement mythifié, pour expliquer qu’il serait dans la nature des hommes de diriger leur famille et leur couple et même d’user de leur force. Cela expliquerait aussi pourquoi l’homme ne répond pas à sa conjointe quand il regarde le sport à la télévision : il concentre toute son attention sur le téléviseur comme son ancêtre lointain qui observait la savane à la recherche d’un mammouth. En France, on retrouve des références à l’âge des cavernes chez plusieurs polémistes. Alain Soral, parle par exemple de la « division primitive » sexuelle du travail. Éric Zemmour évoque « notre passé d’homme des cavernes », « notre bestialité », « notre virilité ».
    « Certains affirment que la vraie masculinité trouve son origine dans l’âge des cavernes et même dans la chasse au mammouth. Tout cela est ridicule et n’a aucune base scientifique »

    Au Québec, nous avons Yvon Dallaire, psychologue, qui affirme que la vraie masculinité trouve son origine dans l’âge des cavernes et même dans la chasse au mammouth. L’homme aurait appris à être silencieux en chassant le mammouth alors que la femme aurait développé l’art de la parole à l’époque où elle se terrait avec les enfants dans la caverne conjugale. Tout cela est ridicule et n’a aucune base scientifique. Les vestiges archéologiques ne disent rien de la division sexuelle du travail. Qui s’occupe des enfants ? Qui va à la chasse ? Comment sont prises les décisions ? Qui les prend ? Y a -t-il un vote ? On ne saura jamais. On se base sur nos modèles familiaux, et on projette.

    Vous défendez le fait que le discours sur la crise de la masculinité est un discours de dominants, et qu’un « état de crise » surgit à chaque fois qu’une domination est remise en question. Pouvez-vous préciser ?

    La crise de la masculinité est déclarée quand les femmes ne sont pas ce que l’on voudrait qu’elles soient. Quand elles sortent des normes vestimentaires par exemple, ou de coiffure, ou qu’elles décident d’exercer un métier que l’on voudrait réservé aux hommes. C’est une rhétorique politique de culpabilisation des femmes. De par leur non respect des normes, elles provoqueraient de la souffrance, de l’angoisse, de la panique chez les hommes. Ce qui met les hommes dans un tel état peut être tout à fait anodin, comme nous l’avons vu. C’est un discours qui est à rapprocher du masculinisme, qui est clairement un contre-mouvement face au féminisme qui milite pour la liberté et l’égalité des femmes et des hommes.

    Pourtant les faits sont têtus… Les hommes continuent de dominer largement les sphères politique, économique et culturelle. Cela y compris dans des sociétés présentées à tort comme « matriarcales »…

    On entend souvent parler du Québec comme d’une société matriarcale, où les femmes auraient pris le pouvoir. Historiquement, cela s’expliquerait par le fait que les hommes quittaient le domicile familial pendant de longues périodes pour de lointains chantiers de bûcheronnage, laissant leurs femmes gérer seule la maisonnée et développer leur pouvoir. Mais ces prétendues matriarches n’avaient pas de salaire, pas le droit de voter ni d’être élues, pas le droit de divorcer ni d’ouvrir un compte en banque. Les hommes possédaient les banques, les terres agricoles, les moulins, les scieries. Ils étaient maires et curés, médecins et journalistes. Les mères imposaient donc le matriarcat depuis leur cuisine ? C’est vraiment un aveuglement volontaire.
    « En 2016, le club select des milliardaires de la planète comptait 88% d’hommes »

    Encore aujourd’hui au Québec, ce sont les hommes qui commandent la police, les entreprises, les universités, et qui gagnent le plus d’argent. Le pays a été dirigé par 36 premiers ministres, dont 35 hommes. Même si les femmes ont gagné beaucoup d’avantages, notamment dans nos pays occidentaux et qu’elles sont désormais des sujets juridiques, les hommes restent largement avantagés et détiennent encore la majorité des postes de pouvoir. En 2016, le club select des milliardaires de la planète comptait 88% d’hommes. Environ 70% de toutes les richesses mondiales sont entre les mains des hommes, et ils possèdent environ 80 % des terres de la planète !

    Vous expliquez que les gens démunis et peu instruits sont les relais plus que les instigateurs de l’antiféminisme, lesquels sont plutôt blancs et fortunés. Est-ce que cette rhétorique de la crise de la masculinité ne renvoie pas, finalement, au vieux concept du bouc émissaire ?

    Si, bien sûr. Les hommes qui affirment qu’ils sont en crise ne sont pas nécessairement les plus misérables de la société, au contraire. Ils appartiennent plutôt à l’élite intellectuelle et économique. Ils diffusent cette idéologie qui est ensuite reprise par les hommes de classes sociales inférieures. On a vu cela aux États-Unis au moment de l’élection de Donald Trump, où les jeunes hommes blancs déclassés socialement auraient eu besoin de prendre leur revanche, en élisant un homme blanc leur promettant qu’ils allaient être pris en considération. Ce mouvement des jeunes hommes blancs en colère est apparu dans les années 1980 aux États-unis, où le président Ronald Reagan accusait d’ailleurs les femmes d’être responsables du chômage des hommes, en leur prenant un travail qui leur serait normalement destiné.
    « La rhétorique de la crise de la masculinité permet de faire porter la responsabilité de la détresse sociale, réelle, aux femmes ou encore aux immigrés »

    C’est une logique qui permet de faire porter la responsabilité de la détresse sociale, réelle, aux femmes ou encore aux immigrés. Il semblerait plus logique que ces hommes en détresse dirigent leur colère contre le patronat et les banquiers, l’élite politique ou même les chefs syndicaux trop modérés. Qui prend les décisions économiques aux États-unis, comme en France et partout ailleurs dans le monde ? Qui signe les traités commerciaux, qui décide de délocaliser la production industrielle et de fermer les usines ? Ce sont en grande majorité des hommes. Dans ces conditions, il semble pour le moins inapproprié d’accuser les femmes.

    Vous revenez également sur une insulte récurrente des tenants du discours de la masculinité : celle de « féminazie », pour désigner le mouvement féministe. Vous vous insurgez contre cette insulte, évoquant le fait que le terme de « mascunazi » serait plus approprié. Pourquoi ?

    C’est effectivement une insulte que l’on croise régulièrement. On traite aussi régulièrement les féministes de « menace totalitaire », ou génocidaire, établissant un parallèle avec les mouvements politiques les plus meurtriers du 20ème siècle. Les hommes seraient victimes de ce pseudo-totalitarisme féministe. C’est une insulte envers les victimes du nazisme, et envers les victimes des violences masculines qui meurent par centaines chaque année. C’est aussi une insulte absurde, puisque le féminisme est sans doute l’un des mouvements politiques les moins violents du monde. Alors même que les femmes étaient privées de tellement de droits – et qu’elles le sont encore dans bien des régions du monde –, elles n’ont jamais mené de lutte armée. Ailleurs dans le monde, si des êtres humains avaient été privés de tellement de droits, on aurait facilement compris qu’ils mènent une lutte violente.
    « Les hommes seraient victimes d’un pseudo-totalitarisme féministe. C’est une insulte envers les victimes des violences masculines qui meurent par centaines chaque année »

    De plus, les mouvements néo-nazis portent et diffusent le discours de la crise de la masculinité. Anders Behring Breivik, le terroriste norvégien d’extrême droite qui a perpétré les attentats d’Oslo et d’Utoya qui ont fait 77 morts et 151 blessés le 22 juillet 2011, faisait largement état dans son manifeste de sa haine des femmes et des féministes. Et il est entré au tribunal en faisant le geste nazi. Dans ces conditions le terme de « mascunazi » me semble tout à fait approprié. La crise de la masculinité est souvent mêlée à un discours raciste : les hommes efféminés ne seraient plus capables de défendre leur patrie et leurs enfants. Et les femmes, encore elles, ne font plus assez d’enfants. Résultat : on serait « envahis » par des « étrangers » qui, eux, font des enfants. Sexisme et racisme se font souvent écho et l’appel à enrayer le déclin de la nation ou de la race est souvent lancé du même souffle que l’appel à stopper le déclin des hommes.

    Vous évoquez enfin un discours de légitimation des violences faîtes aux femmes, lié à ce mythe de la crise de la masculinité. Pouvez-vous préciser ?

    Ces dix dernières années, on a assisté en Amérique du Nord à des crimes commis par des hommes se revendiquant des « incels », ces célibataires malgré eux [contraction du terme anglais involuntary celibate, ndlr], qui tuent des femmes parce que d’autres femmes ont refusé d’avoir des relations sexuelles avec eux. On sait l’importance de l’impunité et du soutien d’autres hommes dans le passage à l’acte violent. Si l’on se trouve au sein d’un groupe – amis, collègues, pairs – qui tiennent des propos misogynes, estimant que tel comportement des femmes mérite une baffe, on se sent légitime à commettre des violences. Et avec les plateformes web, cet effet est démultiplié. On se retrouve avec des réseaux de discussion de plusieurs milliers de personnes où ceux qui commettent des meurtres contre les femmes sont présentés comme des héros, et des sources d’inspiration qu’il faudrait suivre. Quand des incels commettent des meurtres de masse, ils sont présentés comme des héros. Et on a un autre meurtre de masse commis quatre ans plus tard par un autre homme, qui se revendique du précédent assassin. Il y a une influence, un encouragement mutuel.

    Slogan marketing présent dans les lessives de la marque Lenor (groupe Procter & Gamble) en 2009 / CC Laurent Neyssensas

    Par ailleurs, la violence physique et sexuelle des hommes contre les femmes et les enfants est considérée comme un symptôme de la crise, car elle démontrerait que les hommes sont incapables d’autodiscipline et que la masculinité est hors de contrôle. C’est souvent ce discours qui est repris pour expliquer les meurtres conjugaux. Comme l’ont montré des universitaires féministes comme Mélissa Blais et Patrizia Romito, la psychologisation de la violence des hommes contre les femmes permet de la présenter comme une perte de contrôle de ces hommes en crise, alors qu’il s’agit en réalité d’une prise de contrôle et d’une ré-affirmation de la domination masculine [2].

    Propos recueillis par Nolwenn Weiler

  • Impact cosmique majeur il y a 12 800 ans
    Les preuves géologiques et paléontologiques découvertes dans le sud du Chili appuient la théorie selon laquelle un impact cosmique majeur s’est produit il y a environ 12 800 ans.

    Lorsque James Kennett, professeur émérite de géologie à l’Université de Santa Barbara, et ses collègues ont entrepris il y a plusieurs années d’examiner les signes d’un impact cosmique majeur survenu vers la fin du Pléistocène, ils ignoraient l’ampleur de l’effet climatique projeté.

    « C’est beaucoup plus extrême que ce que je pensais quand j’ai commencé ce travail », a noté Kennett. « Plus le travail a été fait, plus il semble être extrême. »

    Il parle de l’hypothèse du « Younger Dryas Impact », qui postule qu’une comète fragmentée s’est écrasée sur la Terre il y a près de 12 800 ans, provoquant des changements climatiques rapides, des extinctions de mégafaune, une diminution soudaine de la population humaine et des changements culturels ainsi que des incendies de forêt étendus. L’hypothèse suggère un mécanisme possible de déclenchement des changements brusques du climat à cette époque, en particulier un refroidissement rapide de l’hémisphère Nord, appelé Younger Dryas , au milieu d’une tendance générale au réchauffement naturel et à la fonte des inlandsis, mise en évidence par des changements dans les fossiles. et record de sédiments.

    Controversée dès le moment où elle a été proposée, cette hypothèse continue encore à être contestée par ceux qui préfèrent attribuer le renversement final du Pléistocène à des causes terrestres. Mais Kennett et ses fidèles piliers de l’hypothèse d’impact du Younger Dryas Boundary (YDB) ont récemment reçu un élan important : la découverte d’un très jeune cratère d’impact de 31 km de large sous la calotte glaciaire du Groenland. ils croient peut-être être l’un des nombreux fragments de comètes qui ont touché la Terre au début du Younger Dryas .

    Maintenant, dans un article publié dans la revue Nature Scientific Reports, Kennett et ses collègues, dirigés par le paléontologue chilien Mario Pino, présentent une nouvelle preuve d’un impact cosmique, cette fois très au sud de l’équateur, qui conduirait probablement à la combustion de biomasse, au changement climatique et extinctions de mégafaunales il y a près de 13 000 ans.

    « Nous avons identifié la couche YDB aux hautes latitudes de l’hémisphère sud, à près de 41 degrés au sud, près de la pointe de l’Amérique du Sud », a déclaré Kennett. Il s’agit d’une extension majeure de l’événement de la BDY. "La grande majorité des preuves à ce jour, at-il ajouté, a été retrouvée dans l’hémisphère Nord.

    Selon Kennett, cette découverte a débuté il y a plusieurs années lorsqu’un groupe de scientifiques chiliens étudiant les couches de sédiments d’un site paléontologique et archéologique du Quaternaire bien connu, Pilauco Bajo, a reconnu les changements connus pour être associés à un événement d’impact de la YDB. Ils comprenaient une couche de « tapis noir », vieille de 12 800 ans, qui coïncidait avec la disparition des fossiles de mégafaune du Pléistocène sud-américain, un changement brusque de la végétation régionale et une disparition des artefacts humains.

    « Parce que la séquence de ces événements ressemblait à ce qui avait déjà été décrit dans les documents de YDB pour l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest, le groupe a décidé d’analyser les mandataires liés aux impacts à la recherche de la couche YDB », a déclaré Kennett. Cela a donné la présence de sphérules microscopiques interprétées comme ayant été formées par fusion en raison des températures extrêmement élevées associées aux chocs. La couche contenant ces sphérules présente également des concentrations maximales en platine et en or, et des particules de fer natif que l’on trouve rarement dans la nature.

    « Parmi les sphérules les plus importantes figurent celles qui sont riches en chrome », a expliqué Kennett. Les sphérules du site Pilauco contiennent un taux inhabituel de chrome, élément non présent dans les sphérules à impact YDB de l’hémisphère Nord, mais en Amérique du Sud. « Il se trouve que les roches volcaniques du sud des Andes peuvent être riches en chrome, et ces roches ont fourni une source locale pour ce chrome », a-t-il ajouté. « Ainsi, les objets cométaires doivent avoir également frappé l’Amérique du Sud. »

    Kennett a noté que d’autres éléments de preuve, qui concordaient avec la documentation antérieure et actuelle de la région par les scientifiques chiliens, indiquaient une « très grande perturbation de l’environnement à environ 40 degrés de latitude sud ». Celles-ci comprenaient un événement de combustion de la biomasse important mis en évidence, entre autres, par du micro-charbon de bois et des signes de combustion dans des échantillons de pollen prélevés au niveau de la couche d’impact. « C’est de loin le plus grand événement de brûlure dans cette région que nous voyons dans cet enregistrement qui s’étend sur des milliers d’années », a déclaré Kennett. De plus, a-t-il poursuivi, l’incendie coïncidait avec le moment des principaux incendies liés à la BDY en Amérique du Nord et en Europe occidentale.

    Les couches sédimentaires de Pilauco contiennent un précieux récit de pollen et de graines qui montrent un changement de caractère de la végétation régionale, preuve d’un climat en mutation. Cependant, contrairement à l’hémisphère Nord, où les conditions sont devenues plus froides et plus humides au début du Dryas plus jeune, l’inverse s’est produit dans l’hémisphère Sud.

    « Les assemblages de plantes indiquent que la végétation est passée de conditions humides et froides à Pilauco à des conditions chaudes et sèches », a déclaré Kennett. Selon lui, les ceintures climatiques zonales atmosphériques se sont déplacées « comme une bascule », avec un mécanisme synergique, apportant le réchauffement de la planète.

    dans l’hémisphère nord alors même que l’hémisphère Nord a connu un refroidissement et une expansion de la glace de mer. Selon Kennett, la rapidité - dans quelques années - du changement climatique est mieux attribuée aux changements des systèmes atmosphériques liés aux impacts, plutôt qu’aux processus océaniques plus lents.

    Entre-temps, l’impact avec ses principaux effets sur l’environnement, y compris le brûlage, aurait contribué à l’extinction de la mégafaune locale du Pléistocène sud-américain - y compris des paresseux géants, des chats à dents de sabre, des mammouths et des gomphotheres semblables à des éléphants - ainsi que la fin de la culture semblable à la culture Clovis dans le nord, at-il ajouté. La quantité d’os, d’artefacts et de champignons associés à la mégafaune qui étaient relativement abondants dans le sol du site de Pilauco a décliné précipitamment au niveau de la couche d’impact, indiquant une perturbation locale majeure.

    La distance de ce site YDB récemment identifié - à environ 6 000 kilomètres du site bien étudié le plus proche d’Amérique du Sud - et sa corrélation avec les nombreux sites de l’hémisphère Nord « étend considérablement l’ampleur de l’impact de la YDB », a déclaré Kennett. Les preuves sédimentaires et paléo-végétatives recueillies sur le site de Pilauco sont conformes aux précédentes études séparées menées par des scientifiques chiliens, qui indiquent une brûlure généralisée et des changements climatiques soudains dans la région aux alentours du début de la YDB. Cette nouvelle étude renforce encore l’hypothèse selon laquelle un impact cosmique aurait déclenché les conditions atmosphériques et océaniques du Dryas plus jeune, a-t-il déclaré.

    « C’est une preuve supplémentaire que le début du climat du Dryas plus jeune est un événement mondial extrême, avec des conséquences majeures sur la vie animale et la vie humaine de l’époque », a déclaré Kennett. « Et cette section Pilauco est conforme à cela. »

    Sedimentary record from Patagonia, southern Chile supports cosmic-impact triggering of biomass burning, climate change, and megafaunal extinctions at 12.8 ka | Scientific Reports
    https://www.nature.com/articles/s41598-018-38089-y

    #Préhistoire #12800BP #Météorite #Climat

    Mario Pino, Ana M. Abarzúa, Giselle Astorga, Alejandra Martel-Cea, Nathalie Cossio-Montecinos, R. Ximena Navarro, Maria Paz Lira, Rafael Labarca, Malcolm A. LeCompte, Victor Adedeji, Christopher R. Moore, Ted E. Bunch, Charles Mooney, Wendy S. Wolbach, Allen West, James P. Kennett. Sedimentary record from Patagonia, southern Chile supports cosmic-impact triggering of biomass burning, climate change, and megafaunal extinctions at 12.8 ka. Scientific Reports, 2019; 9 (1) DOI: 10.1038/s41598-018-38089-y

  • Chiens et renards dans les structures funéraires de l’âge du bronze moyen-ancien au nord-est de la péninsule ibérique : contrôle humain du régime alimentaire des canidés sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida)

    En clair : la domestication des chiens et des renards à l’âge du bronze (on le savait déjà mais cela confirme le fait une fois de plus). Il est aussi question du rôle de ces espèces pour déterminer la richesse des individus et de leur statut social.

    Dans le nord-est de la péninsule ibérique, entre le troisième et le deuxième millénaire avant notre ère, une pratique funéraire répandue consistait à enterrer des humains avec des animaux. Les scientifiques ont découvert que les renards et les chiens étaient domestiqués, leur régime alimentaire étant similaire à celui de leurs propriétaires.

    La découverte de quatre renards et d’un grand nombre de chiens sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida) figure parmi les nombreux exemples de tombes dans différentes parties de la péninsule nord-est.(...)

    Le plus frappant à propos de ces sites est la manière d’enterrer les morts dans de grands silos, avec leurs chiens et quelques renards. "Nous avons découvert que, dans certains cas, les chiens recevaient un type de nourriture spécial. Nous pensons que cela est lié à leur fonction de chien de travail. En outre, l’un des renards montre des signes d’avoir déjà été un animal domestique à cette époque" a déclaré Aurora Grandal -d’Anglade, co-auteur d’une étude sur la relation entre les humains et les chiens dans leur régime alimentaire publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences.

    En étudiant les isotopes stables du carbone et de l’azote dans le collagène osseux, ainsi que des études archéologiques, archéobiologiques et anthropologiques, les chercheurs ont pu comparer le régime alimentaire des animaux enterrés au régime de leurs propriétaires. Un total de 37 chiens, 19 ongulés domestiques et 64 humains ont été analysés. Les résultats indiquent que le régime des chiens était semblable à celui des humains.

    L’étude isotopique des renards de Minferri montre une alimentation variée : dans certains cas, elle ressemble à celle des chiens de ce site et, dans un autre, elle ressemble davantage à celle d’un animal sauvage ou qui a eu peu de contact avec l’homme.

    "Le cas du renard de Can Roqueta est très spécial, car il s’agit d’un vieil animal, avec une jambe cassée. La fracture est toujours en cours de guérison et montre des signes d’immobilisation (guéris) par l’homme. L’alimentation de cette animal est très inhabituel, car il ressemble plus à un chiot. Nous l’interprétons comme un animal domestique ayant vécu longtemps avec les humains ", explique Grandal.

    Les grands chiens utilisés pour le transport de charges

    L’étude indique que, dans certains cas particuliers à Can Roqueta, il existait une préparation alimentaire riche en céréales pour chiens de grande taille probablement utilisée pour porter des charges et pour au moins un des renards.

    "Ces spécimens montrent également des signes de troubles de la colonne vertébrale liés au transport d’objets lourds. Les humains étaient probablement à la recherche d’un régime alimentaire riche en glucides car ils développaient un travail plus actif, nécessitant une dépense calorique immédiate. Les chiens étaient essentiellement nourris avec des céréales, mais cela avait déjà été recommandé par l’agronome hispano-romain du premier siècle, Lucius Junius Moderatus Columella, dans son ouvrage De re rustica ", déclare Silvia Albizuri Canadell (co-auteur du travail et archéozoologue de l’université. de Barcelone).

    D’autres animaux, tels que les vaches, les moutons ou les chèvres, sont connus pour leur régime herbivore. Leur fonction était probablement de fournir du lait, de la viande ou de la laine plutôt que de servir de force de travail. "Le cheval n’était pas encore très répandu dans ces sociétés, aucune trace n’a été trouvée avant bien longtemps"(...).

    En général, les humains et les chiens présentent des signaux isotopiques un peu plus élevés que les ongulés, ce qui indique une certaine consommation (pas très élevée) de protéines animales, "pas nécessairement beaucoup de viande ; elles pourraient par exemple provenir de lait", explique Grandal. Les objets archéologiques comprenaient des tamis servant « d’appareils pour la fabrication du fromage ».

    (...) Leur régime alimentaire pourrait provenir principalement des restes de ce que les humains mangeaient, la plupart du temps semblables à ceux des femmes et des enfants. "C’est pourquoi nous pensions qu’ils étaient davantage liés à ces environnements domestiques", explique le chercheur. Il existe de nombreux parallèles ethnographiques qui indiquent cette relation entre [l’alimentation] des femmes et les chiens.

    Alimentation et traitement des renards et des chiens

    Le rôle fondamental des chiens à l’âge du bronze, lorsque l’élevage et l’agriculture constituaient la base de l’économie, était celui de la surveillance et de la direction des troupeaux. Ils étaient également responsables de la surveillance des établissements humains, compte tenu du risque posé par la présence fréquente d’animaux dangereux tels que les loups ou les ours.

    "Les caractéristiques des chiens comprennent leur grande intelligence, leur facilité d’entraînement et, sans aucun doute, leur comportement défensif. (...) Cet animal a été utilisé jusqu’au XIXe siècle en Amérique du Nord, au Canada et en Europe pour le transport léger. (...) Il a également servi de bête de somme sur la péninsule à l’âge du bronze. Certains spécimens archéologiques d’Amérique du Nord font état de troubles osseux dus au tirage de travois. (...)

    "Ce sont les spécimens de Can Roqueta à l’étude qui ont déclenché l’alarme concernant l’utilisation de cet animal pour des charges légères depuis l’Antiquité, et ils constituent un cas exceptionnel en Europe", déclare Albizuri Canadell.

    Des pathologies similaires ont également été récemment identifiées dans les vertèbres de chiens paléolithiques sibériens, ce qui laisse à penser que l’une des premières tâches depuis leur première domestication était le tirage de traîneaux et de travois, en plus de la chasse.

    Son rôle en tant qu’animal de transport dans les premières migrations et dans les mouvements humains à travers l’Europe glaciaire aurait pu être fondamental et beaucoup plus important qu’on ne le croyait jusqu’à récemment.

    La raison des offrandes d’animaux

    Des découvertes exceptionnelles, telles que celles des tombes n° 88 et 40 du site de Minferri (Lleida), montrent qu’à l’âge du bronze, il existait déjà des traitements funéraires bien différenciés dans les communautés humaines.

    "Dans les deux structures mentionnées ci-dessus, les restes de trois individus ont été retrouvés avec des offrandes d’animaux. Dans la tombe n ° 88, il y avait le corps d’un vieil homme avec les restes d’une vache entière et les pattes de sept chèvres au maximum, une jeune femme avec l’offrande d’une chèvre entière, deux renards et une corne de bovin a également été retrouvée ", déclare Ariadna Nieto Espinet, archéologue à l’Université de Lleida et co-auteur de l’étude.

    Dans la structure n°405 a découvert le corps d’un individu, éventuellement d’une femme, accompagné des corps entiers de deux bovins et de deux chiens. "Nous ne savons toujours pas pourquoi seules quelques personnes auraient eu le droit ou le privilège d’être enterrées avec ce type d’offrande, contrairement à ce qui se passe avec la grande majorité des enterrements".

    À Can Roqueta, des différences nettes ont également été observées dans les dépôts d’animaux domestiques dans les tombes d’adultes, hommes et femmes, qui se retrouvent même dans les tombes d’enfants. On peut en déduire l’existence d’un héritage de statut social dès la naissance.

    "Il est tentant de penser que, si nous comprenons les animaux domestiques comme une partie très importante de l’économie agro-pastorale de l’âge du bronze et des biens de certaines personnes dans la vie, ceux-ci pourraient être un indicateur de la richesse des personne décédée ou de son clan ou de sa famille ", affirme Nieto Espinet.

    "Il semble que des espèces telles que les bovins et les chiens, deux des animaux les plus récurrents dans les offrandes funéraires, soient celles qui auraient pu jouer un rôle fondamental dans l’économie et le travail, ainsi que dans le monde symbolique, devenant des éléments d’ostentation, de prestige et de prospérité. protection ", conclut-elle.

    Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida) | SpringerLink
    https://link.springer.com/article/10.1007/s12520-019-00781-z


    #Préhistoire #Age_du_Bronze #domestication #chiens #renards 5000BP

    Aurora Grandal-d’Anglade, Silvia Albizuri, Ariadna Nieto, Tona Majó, Bibiana Agustí, Natalia Alonso, Ferran Antolín, Joan B. López, Andreu Moya, Alba Rodríguez, Antoni Palomo. Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida). Archaeological and Anthropological Sciences, 2019 ; DOI : 10.1007/s12520-019-00781-z

  • " Le sacré et la violation des interdits " par Laura Levi Makarius (1974)
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2019/03/le-sacre-et-la-violation-des-interdits.html

    Le trickster

    La recherche qui a conduit à proposer des solutions aux problèmes du roi « divin », des jumeaux et du forgeron va permettre d’aborder sous un jour nouveau un sujet encore plus difficile, rebelle jusqu’ici à l’explication. Il s’agit du mystérieux personnage mythique qui se rencontre dans toutes les zones ethnographiques, mais qui a été le mieux étudié en Amérique du Nord, où il a acquis le nom ethnologique de trickster, c’est-à-dire de « joueur de tours ». Dans les récits populaires, en effet, il apparaît comme un héros comique, joueur, farceur et taquin, mais il n’est pas que cela, et la difficulté de le comprendre provient précisément de la discordance des aspects qu’il présente et qu’il semble impossible de réconcilier. 


    Au sujet de Napi, trickster des Indiens Blackfeet, Grinnell écrit : « Dans les contes sérieux, où il s’agit de la Création, on parle de lui respectueusement et l’on ne trouve aucune allusion aux qualités malicieuses qui le caractérisent dans d’autres histoires, dans lesquelles il est puissant, mais parfois impotent ;plein de sagesse, mais parfois si dépourvu d’esprit qu’il doit demander secours aux animaux. Des fois, il se montre plein de sympathie pour les humains, alors que d’autres fois, par pure méchanceté, il leur joue des tours pendables, vraiment diaboliques. Il représente une combinaison de force, de faiblesse, de puérilité et de malice »
    .
    En effet, le Civilisateur, qui transforme la nature et parfois crée le monde et l’espèce humaine, est en même temps un pitre, un bouffon. Le héros indomptable qui arrête la course du soleil, pourfend les monstres et défie les dieux, est aussi le protagoniste d’aventures obscènes, dont il sort humilié et avili. L’inventeur de tant d’ingénieux stratagèmes est victime de ses propres ruses. Le maître du pouvoir magique est représenté comme un pauvre bougre, se traînant sur un chemin, allant de déconvenue en déconvenue. Il donne aux hommes les arts, les outils et les autres biens culturels, mais leur joue des tours pendables dont ils font les frais. Il dispense les médecines qui guérissent et qui sauvent, et introduit la mort dans le monde. On dirait que chaque qualité et chaque défaut qui lui sont attribués font surgir automatiquement leur opposé. Le Bienfaiteur est aussi le Malin, le malintentionné. Tout le bien et tout le mal se rapportent à lui.

    Le trickster est représenté comme voleur, trompeur, parricide, incestueux, cannibale, il est idiot, cruel, phallique, dégoûtant ; cependant sous ses aspects les plus méprisables et grossiers, comme sous les plus prestigieux, il reste toujours un être « sacré », qualité qui paraît lui être intrinsèque et qu’aucun ridicule, ou aucune abomination, ne parviennent à effacer.

  • (Dé)passer la frontière

    En ce début de 21e siècle, l’heure est à la #fermeture_des_frontières. Si ce durcissement des #politiques_migratoires peine à produire les résultats escomptés, il participe à la multiplication de situations de violations des #droits_humains, partout dans le monde.

    Les frontières, leur gestion et leur actualité traversent les débats publics et médiatiques sur les #migrations, attisant les controverses et les fantasmes, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Les frontières cristallisent un grand nombre d’enjeux – sociaux, (géo)politiques, économiques, historiques – et mobilisent une grande diversité d’idées, de projets de société et d’acteur·rices. Étudier, questionner la frontière et tout ce qu’elle véhicule comme #symboles est donc indispensable pour penser l’avenir des territoires et de leurs populations dans une perspective de respect de la #dignité_humaine, autrement que sous le seul angle d’analyse de « la crise migratoire ».

    L’objectif principal de ce nouveau numéro de la collection Passerelle est donc de proposer des pistes d’analyse et de réflexion sur les enjeux autour des frontières : dans un monde globalisé, entre territorialisation et dématérialisation, qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui ? Quels sont les intérêts politiques et économiques qui régissent les mouvements d’ouverture pour certain·es, et de fermeture pour d’autres ? Cette publication invite également à explorer les multiples formes de #résistance à travers la voix de celles et ceux qui défient les politiques de fermeture, mais aussi les idées et propositions qui remettent en cause le régime des frontières actuel.

    Il s’agit donc bien d’établir des liens entre ce sujet d’une actualité brûlante et des dynamiques de long terme dans les différentes parties du monde, d’en éclairer les différents enjeux et de donner de la visibilité aux luttes actives d’hier et d’aujourd’hui. C’est cette perspective qui est au cœur du débat à travers les articles compilés ici : des réflexions, des témoignages et des pistes d’horizons politiques qui nous permettront de mieux saisir les enjeux des frontières, afin de nous armer de meilleurs outils de solidarité internationale pour la #justice_sociale et la garantie des droits fondamentaux de toutes et tous.


    https://www.coredem.info/IMG/pdf/_de_passer_la_frontiere-2.pdf

    Sommaire :


    #souveraineté_nationale #symbole #murs #Israël #barrières_frontalières #externalisation #externalisation_des_frontières #spectacle #victimisation #business #tunnel #Roya_Citoyenne #frontière_sud-alpine #La_Roya #caravane #Amérique_centrale #disparitions #mères #justice #passeport_aborigène #internationalisme #liberté_de_circulation #Touaregs #nomadisme #nomades #confédéralisme_démocratique #membrane

    ping @isskein @reka

    #frontières

    • #Livre

      Peau rouge, masques blancs
      Contre la politique coloniale de la reconnaissance

      #Glen_Sean_Coulthard

      Traduction de l’anglais par Arianne Des Rochers et Alex Gauthier
      Préface de Taiaiake Alfred

      Lire un extrait

      ISBN : 9782895962601

      Collection : Humanités

      368 pages

      Parution en Amérique du Nord : 15 février 2018

      Le paradigme hégélien de la reconnaissance, admirablement critiqué par #Frantz_Fanon dans l’œuvre phare à laquelle ce livre rend hommage, est aujourd’hui évoqué, sous sa forme libérale, dans les débats entourant l’autodétermination des peuples colonisés, notamment les peuples #autochtones d’Amérique du Nord. Politologue et militant, membre de la Nation #dénée du Nord-Ouest du Canada, l’auteur reprend ici la critique fanonienne et démontre en quoi cette reconnaissance ne fait que consolider la domination coloniale.

      Cet ouvrage de théorie politique engagée appelle à rebâtir et redéployer les pratiques culturelles des peuples colonisés sur la base de l’autoreconnaissance, seule voie vers une réelle décolonisation. Penseur marxiste, #Coulthard sait que le #marxisme ne peut s’appliquer tel quel à la lutte des Autochtones, mais il en souligne la contribution potentielle et signe ici un véritable traité de combat #décolonial et #anticapitaliste.

      « Ce livre offre une critique pénétrante du colonialisme contemporain et une vision claire de la résurgence autochtone, en plus de constituer une contribution importante à la pensée révolutionnaire. »

      #Taiaiake Alfred, extrait de la préface

    • Article réaliste sur les conditions de travail des modérateurs avec des spécificités qui semblent être des spécificités américaines ou propres à l’employeur.
      En Allemagne la vidéo qui choque tous les stagiaires est une vidéo de zoophiles, il y a aussi des scènes de meurtres ritualisées comme les exécutions ISIS mais rien d’aussi traumatisant que la vidéo qui est décrite ici.
      Le but est quand même que les modérateurs aillent au bout de leur parcours d’apprentissage.
      Une fois en poste, le travail commence par le traitement de collections types et se poursuit par du shadowing actif et passif. La montée en horreur est quasi immédiate mais accompagnée.
      Il faut garder à l’esprit que c’est un job qui ne requiert aucune compétence. La publicité des conditions rend le recrutement plus difficile et élargit le type des candidats éligibles.
      Des gens qui sont dans des situations économiques plus fragiles, plus de femmes et plus de minorités et des candidats plus agés ^^.

      Après que ce soit un taff qui rende les modérateurs complotistes j’ai comme un doute, je pense que le terrain était déjà très favorable.

      Quand un « collègue » parle de quartiers islamistes en France... FB ou BFM ?

      « Du coup illes suppriment toujours les trucs violents et porn, mais ne font rien sur ces contenus complotistes. » Ca par contre est un non sens, tous travail consiste à appliquer une policy battit par FB, le complotisme n’y figure pas et dans l’exemple cité par l’article, les autistes ne représente pas une catégorie ou un groupe protégé. Arrêtons de croire que les modérateurs sont en mode freestyle.

    • Bon je crois je veux continuer de tout ignorer du monde dépeint dans cet article.

      Je suis arrivé jusqu’à

      “Autistic people should be sterilized” seems offensive to him, but it stays up as well. Autism is not a “protected characteristic” the way race and gender are, and so it doesn’t violate the policy. (“Men should be sterilized” would be taken down.)

      qui a agi comme une limite à ne pas dépasser.

      Pendant la lecture des deux tiers de cet article je n’ai pas cessé de me demander pourquoi est-ce qu’une telle tâche de modération (avec des critères aussi tordus) ne pouvait pas être, en fait gérer par de l’intelligence artificielle. Il ne me semble pas qu’un robot pourrait faire pire que l’exemple cité plus haut.

    • @philippe_de_jonckheere Tout simplement parsque toutes les informations doivent au préalable être « nettoyées » et formalisées. Les algorithmes sont encore incapables de prendre certaines décisions. Ce qui veut que de plus en plus l’action humaine va disparaitre au fur et à mesure de l’avancée algorithmique ce qui a mon sens est une mauvaise nouvelle. Le jour ou la modération ne sera que le fait de robot, bonjour pour avoir la moindre information sur la cuisine interne de FB.
      L’activité interne est moins signe de transparence que possibilté de fuites.
      Et puis :
      « Vers l’automatisation de la #Censure politique »
      https://seenthis.net/messages/762211

      D. Dalton, rapporteur sur le règlement antiterroriste, est sur le point d’autoriser la #Censure de masse
      https://seenthis.net/messages/755670

      Délégation de la censure aux géants du Web
      https://www.laquadrature.net/censureterro

      Abécédaire de la société de surveillance
      https://seenthis.net/messages/756098
      Qu’en sera t’il des relations FB avec des organismes bancaires et assureurs.

    • N’ayant jamais foutu les pieds sur cette saloperie de Facebook, en fait je m’en fous pas mal. Et pour ma part pour trouver quelqu’un intérêt que ce soit à Facebook, il faut déjà avoir une bonne part de soi robotisée. Un peu plus, un peu moins. Je suis nettement plus inquiet à propos des personnes qui doivent travailler à ce que tu appelles nettoyage que je ne le serais jamais pour un ou une utilisatrice de Facebook.

    • ❝Bob Duncan, qui supervise les opérations de modération de contenu de Cognizant en Amérique du Nord, explique que les recruteurs expliquent soigneusement la nature graphique du poste aux candidats. « Nous partageons des exemples du genre de choses que vous pouvez voir... pour qu’ils aient une compréhension », dit-il. « L’intention de tout cela est de s’assurer que les gens le comprennent. Et s’ils estiment que le travail ne leur convient pas, ils peuvent prendre les décisions qui s’imposent. »

      Entretien 5 mn.

  • Francis Dupuis-Déri : « Les hommes sont en crise dès que les femmes avancent vers plus d’égalité et de liberté » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/02/01/francis-dupuis-deri-les-hommes-sont-en-crise-des-que-les-femmes-avancent-

    Quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, la règle semble immuable : dès que les femmes s’affranchissent un tant soit peu des rôles qui leur sont assignés, les hommes se déclarent perdus, déstabilisés, en danger… Le chercheur québécois déconstruit ce mythe qui est avant tout une manipulation rhétorique pour préserver la domination masculine.

    • Francis Dupuis-Déri : « Les hommes sont en crise dès que les femmes avancent vers plus d’égalité et de liberté »
      Erwan Cario, Libération, le 1 février 2019
      https://www.liberation.fr/debats/2019/02/01/francis-dupuis-deri-les-hommes-sont-en-crise-des-que-les-femmes-avancent-

      Quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu, la règle semble immuable : dès que les femmes s’affranchissent un tant soit peu des rôles qui leur sont assignés, les hommes se déclarent perdus, déstabilisés, en danger… Le chercheur québécois déconstruit ce mythe qui est avant tout une manipulation rhétorique pour préserver la domination masculine.

      Qui a écrit : « Les femmes sont devenues si puissantes que notre indépendance est compromise à l’intérieur même de nos foyers, qu’elle est ridiculisée et foulée aux pieds en public » ? Non, pas Eric Zemmour, mais Caton l’Ancien, en 195 avant J.-C., alors que les Romaines se mobilisaient contre une loi leur interdisant de conduire des chars et de porter des vêtements colorés. Le polémiste réac, lui, constatait en 2006, dans son ouvrage le Premier Sexe, que « face à cette pression féminisante, indifférenciée et égalitariste, l’homme a perdu ses repères ». Vingt-deux siècles n’ont donc pas suffi pour que l’homme, le pauvre, trouve sa place dans une société par trop féminisée. Dans son dernier essaila Crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace, qui sortira jeudi en France (Editions du remue-ménage), Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique à l’Université du Quebec à Montréal, est remonté aux origines de ce discours pour mettre en lumière ses rouages antiféministes.

      Comment cette crise de la masculinité se définit-elle à travers les âges ?

      C’est tout à fait cyclique, avec une intensification en période de crise politique ou économique. Mais elle a toujours à peu près le même canevas et elle est portée par des hommes qui occupent des positions privilégiées. Il y a cinq siècles, par exemple, au sein des cours royales, en Angleterre et en France, le roi, des évêques et des intellectuels considèrent que les hommes de la cour commencent à avoir des comportements efféminés. En parallèle - et c’est toujours comme ça avec ce discours de crise -, les femmes ne restent pas à leur place. Elles empiètent sur des domaines qui sont considérés comme masculins. C’est très élastique, cela va des modes vestimentaires et des coiffures aux métiers réservés aux hommes, en passant par la vie intime, et comment se comportent les conjointes. Cette crise concerne donc, à une époque donnée, la perception des hommes et la perception des transgressions des femmes. A partir de là, on déclare que les hommes sont déstabilisés, en danger, désespérés, perturbés, perdus, parce qu’ils n’auraient plus de modèle. C’est une rhétorique qui porte fondamentalement sur la différence entre les sexes, elle réaffirme une opposition sociale, une opposition économique, une opposition politique. On veut surtout réaffirmer une suprématie masculine dans ces domaines.

      La crise de la masculinité, c’est donc avant tout une mécanique d’autodéfense pour la domination masculine ?

      Tout à fait. On pourrait faire l’exercice avec d’autres discours de crise. D’une manière générale, quand on dit qu’il y a une crise, on appelle à l’aide et on identifie la source du problème qui doit être neutralisée. Quand c’est un incendie ou une inondation, il n’y a pas de débat politique quant à la nature de la menace, mais quand il s’agit d’un sujet social, culturel, économique ou politique, ça oppose des groupes, des catégories ou des classes entre elles. Dans ce cas-là, donc, les hommes appellent les autorités à agir en leur faveur.

      Le problème n’est donc pas la masculinité en crise, mais les femmes qui cherchent à s’émanciper…

      C’est un des multiples registres des discours antiféministes. Certains vont parler de l’ordre divin qui impose telle répartition des rôles, d’autres auront un discours plus nationaliste, axé sur la natalité, comme à la fin du XIXe et au début du XXe où, en France, il fallait des enfants pour la prochaine guerre. On peut aussi avoir de l’antiféminisme à l’extrême gauche, quand on établit que l’ennemi principal, c’est le capitalisme et que le féminisme divise les forces syndicales ou ouvrières. Ma thèse, c’est donc que la crise de la masculinité est une forme rhétorique spécifique qui s’exprime quand les femmes avancent collectivement vers plus d’égalité et de liberté.

      Ce discours de crise connaît-il une grande variation dans le temps et selon les pays ?

      Je suis politologue et, au quotidien, je travaille surtout sur des pays comme la France, le Québec, un peu les Etats-Unis. Quand j’ai projeté d’approfondir le sujet, je suis allé voir les collègues en histoire et j’ai voulu sortir de l’Occident pour voir ce qui se passe ailleurs. Et, des deux côtés, cela a été pour moi une découverte, basée sur le travail d’autres chercheuses et chercheurs. J’ai été complètement éberlué par ce que je trouvais : ça se répète presque toujours à l’identique, dans l’histoire et sur toute la planète. Sur cinq cents ans, en Occident, à des époques où l’égalité n’était pas d’actualité, et aujourd’hui dans des pays où on ne peut soupçonner une prise de contrôle par les féministes, comme la Russie, le Qatar, ou certains pays d’Amérique latine ou d’Asie, le masculin est toujours en crise. Cela peut presque suffire pour établir qu’il y a quelque chose de fallacieux là-dedans.

      Comment est définie cette masculinité en crise ?

      Ce sont toujours un peu les mêmes clichés et les mêmes raisonnements circulaires. Ce sont d’immenses généralités qui cherchent des références hors contexte, que ce soit Dieu qui nous a faits comme ça, ou la nature, avec la chasse au mammouth et la préhistoire, ou la biologie, avec la taille des crânes. Selon qui parle et où on se trouve, il y aura toujours une bonne explication. Et les femmes sont toujours comme on veut qu’elles soient : douces, passives, attentives, attentionnées, surtout pas combattantes, car la compétition est évidemment une caractéristique masculine. Ce qui est inquiétant dans cette conception, c’est que s’il y a un conflit entre les deux sexes, on annonce déjà qui va gagner, puisque le combat et la force ne sont que d’un seul côté. Le comble de l’absurde, c’est qu’on va finir par associer le principe même de l’égalité à la féminité et celui de la hiérarchie et de la structuration organisationnelle à la masculinité. Donc l’égalité provoque mécaniquement une crise de la masculinité, ce qui est incroyable au niveau politique, et ce qui ne laisse pas beaucoup d’espoir.

      Vous expliquez que le discours actuel de la crise de la masculinité prend naissance dans les années 60 avec l’apparition de groupes d’hommes proféministes…

      C’est surtout en termes de réseaux et d’organisation que ça se passe, ce ne sont pas nécessairement les mêmes individus. A cette époque, les féministes radicales s’organisent en groupes de conscience où elles se retrouvent, en non-mixité, à déconstruire leur propre socialisation. Elles commencent d’ailleurs à critiquer sérieusement les réseaux d’extrême gauche comme étant machistes et sexistes. Mais dans ces réseaux, il y a des hommes solidaires qui se disent « qu’est-ce qu’on peut faire pour soutenir ce mouvement ? ». Par effet de mimétisme, ils vont créer des groupes, non mixtes, d’hommes très progressistes en solidarité avec le mouvement féministe. Le problème c’est que, rapidement, ils commencent à développer des discours de moins en moins solidaires avec les femmes et de plus en plus préoccupés par leur nombril. Ils commencent par retourner la réflexion sur eux-mêmes, dans une perspective antisexiste, en parlant du système d’oppression des normes patriarcales sur les hommes. Rapidement, ils vont parler de leurs ex, de leurs conjointes, de leurs mères, etc. Les hommes proféministes vont finalement se retrouver minoritaires. A partir de ce moment, certaines organisations vont commencer à parler uniquement de la question de la paternité. On finit, dans certains congrès, par avoir des ateliers pour trouver un bon avocat ou un bon détective privé destinés aux pères divorcés en conflit au sujet de la garde de leur enfant.

      Sur quoi se base le discours de crise aujourd’hui ?

      Les époques induisent des problématiques particulières. Dans ma recherche, j’ai isolé quatre axes. Le premier, c’est que les hommes ne peuvent plus séduire car les femmes ont pris le contrôle de la sexualité. Le deuxième, c’est la question du suicide des hommes qui est, par exemple, très présente au Québec depuis dix ou quinze ans. Le troisième concerne les difficultés scolaires des garçons, et on termine avec la question de la pension alimentaire et de la garde des enfants qui est directement liée à la question des violences conjugales. En effet, certains prétendent que les femmes « instrumentalisent » ces violences pour obtenir la garde et affirment qu’il y a une symétrie dans la violence entre les sexes, même si celle des femmes serait avant tout « psychologique et verbale ».

      Comment expliquer la facilité avec laquelle ce type de discours se propage ?

      On a l’impression, en surface, que tout ça relève du sens commun. Les gens sont convaincus qu’il y a une crise de la masculinité. On le voit sur les blogs, sur les commentaires d’articles en ligne, ce sont toujours les mêmes arguments qui reviennent. Il est possible très facilement de les déconstruire. Sur l’éducation, par exemple, les inégalités économiques jouent un rôle beaucoup plus important sur la réussite que le sexe des élèves. J’ai découvert, par ailleurs, une citation de John Locke au XVIIe siècle qui se plaint que les garçons réussissent moins bien en apprentissage des langues que les filles…

      Concernant le suicide, on peut remonter à la fin du XIXe siècle et l’étude de Durkheim, où il trouvait, déjà à l’époque, un taux de suicide environ trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

      Vous écrivez que ce mythe est « ridicule et risible, absurde et faux, scandaleux et dangereux »…

      Je voudrais appuyer le terme « dangereux », car c’est un mot que j’ai pesé quand je l’ai écrit. Ce discours de la crise de la masculinité peut aller dans certains cas jusqu’à la glorification de l’assassinat et des meurtres de masse de femmes pour se venger de cette crise qu’elles feraient subir aux hommes, comme avec les attentats en Amérique du Nord des involontary celibats, les incels (1), qui vont jusqu’à tuer car ils n’auraient pas eu une sexualité qui leur reviendrait de droit. Il faut aussi toujours déconstruire ces discours sur la symétrie des violences, car on voit même, aux Etats-Unis, des plaintes déposées contre les refuges pour les femmes victimes de violences, en expliquant que c’est discriminatoire car il n’existe pas d’équivalents pour les hommes, et demandant la fin des subventions.

      Finalement, vous dénoncez le mythe et le discours, mais vous l’attendez, cette crise…

      Si on est dans une société injuste, inégalitaire, dominatrice, si on veut mettre en acte des principes de solidarité, d’égalité et de liberté, on ne peut qu’espérer une crise. Et une vraie, cette fois !

      (1) Le dernier en date remonte au 23 avril 2018, à Toronto. Il a fait 10 morts et 14 blessés. Son auteur, Alek Minassian, a publié sur Facebook un message évoquant « la rébellion des incels ».

      #Francis_Dupuis-Déri #Hommes #Femmes #domination_masculine #masculinité #paywall

  • Les chevaux préhistoriques de Floride étaient sédentaires. (5Ma)

    Une analyse de strontium de dents de cheval fossilisées de Floride a révélé que les animaux ne voyageaient pas loin de leur lieu de naissance. Les chercheurs ont également trouvé des preuves que des chevaux préhistoriques se nourrissaient le long de la côte comme des chevaux sauvages comme aujourd’hui dans des endroits comme Assateague Island National Seashore.

    Selon une nouvelle étude de l’Université de Cincinnati, contrairement aux zèbres d’aujourd’hui, les chevaux préhistoriques de certaines régions d’Amérique du Nord n’ont pas fait de migrations épiques pour trouver de la nourriture ou de l’eau douce.

    Les résultats suggèrent que la Floride était un paradis pour les chevaux il y a 5 millions d’années, offrant tout ce que les animaux pouvaient souhaiter dans un espace relativement restreint.

    Les zèbres des plaines et les chevaux sauvages mongols entreprennent des migrations épiques chaque année pour trouver de l’eau ou de l’herbe verte.

    Le cheval sauvage mongol, également connu sous le nom de cheval de Przewalski, parcourt jusqu’à 13 km par jour. Et les zèbres de Burchell en Afrique australe sont connus pour leurs migrations saisonnières qui les conduisent jusqu’à 300 milles(...) au fur et à mesure qu’ils suivent les pluies et l’herbe verte.

    Les géologues du Collège des arts et des sciences McMicken de l’Université de Californie ont découvert que les chevaux préhistoriques de la côte de la Floride vivaient et mouraient dans un espace relativement restreint.
    "Il semble que ces chevaux en Floride étaient relativement sédentaires. Ils n’ont pas parcouru de longues distances" , a déclaré Jenelle Wallace, diplômée de l’Université de la Californie et auteur principal de l’étude.

    Les premiers chevaux du monde sont originaires d’Amérique du Nord. Ils y ont vécu pendant 55 millions d’années avant de s’étendre en Asie et en Afrique et de disparaître sur leur continent il y a environ 12 000 ans.

    Les petits animaux à trois doigts vivaient comme des antilopes, broutant les feuilles dans les forêts profondes. Mais pendant la période du Miocène entre 23 et 8 millions d’années, l’évolution du cheval a explosé en 15 familles différentes. Les chevaux ont développé des corps plus gros, des jambes plus longues et des sabots durs à la place des orteils pour les aider à couvrir davantage de terrain.

    Leurs dents ont également changé, devenant plus grandes et plus longues pour la culture d’herbe grossière recouverte de poussière de silice abrasive au lieu de cueillir des feuilles molles. Ce sont ces dents qui ont aidé les chercheurs de l’UC à étudier le mode de vie des chevaux éteints.

    Les géologues de l’UC ont comparé les isotopes de strontium trouvés dans les dents de cheval fossilisées à ceux de strontium dans le substrat rocheux dans différentes parties du sud-est américain pour suivre les errances des chevaux. Des plantes telles que l’herbe absorbent le strontium de la terre et les chevaux, à leur tour, absorbent ce strontium pendant le pâturage. De cette façon, le strontium sert de marqueur géographique.

    Les professeurs de géologie de l’UC et les co-auteurs de l’étude, Brooke Crowley et Joshua Miller, ont utilisé cette technique pour suivre les mouvements d’autres animaux, qu’ils soient vivants ou préhistoriques. (...)

    L’étude a examiné sept espèces de chevaux ainsi que deux mangeurs de feuilles connus : un tapir préhistorique et un parent éloigné d’éléphants appelé gomphothère.
    (...)

    Parmi les chevaux, les chercheurs ont trouvé peu de variation dans la taille de leur gamme. Mais le strontium a montré une connexion entre les chevaux et la mer. Comme les chevaux modernes dans des endroits comme Assateague Island National Seashore, des chevaux préhistoriques pourraient s’être nourris le long de la côte. Les chercheurs ont suggéré que la végétation consommée par les chevaux était influencée par le strontium d’origine marine issu de la pulvérisation marine, les précipitations ou l’intrusion d’eau salée dans les eaux souterraines.

    L’étude a été financée par des subventions du département de géologie de l’UC, de Sigma Xi, de la Geological Society of America et de l’American Society of Mammalogists, ainsi que du prix Winifred Goldring de l’Association for Women Geoscientists.

    « L’étude suggère que nous ne sommes pas les seules pommes de terre de canapé. Si les animaux ne doivent pas bouger, ils ne le feront pas », a déclaré Miller.

    La migration est une affaire dangereuse, a déclaré Miller. Les animaux sont exposés à des blessures, à la maladie et à la famine lorsqu’ils parcourent de grandes distances. Et au Miocène, les chevaux devaient déjouer beaucoup de grands prédateurs tels que les chats à dents de sabre.

    « Les coûts énergétiques du déménagement sont élevés », a déclaré Miller.

    #Préhistoire #Paléolthique #Cheval #Amérique_du_Nord #5MaBP
    Jenelle P. Wallace, Brooke E. Crowley, Joshua H. Miller. Investigating equid mobility in Miocene Florida, USA using strontium isotope ratios. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 2019 ; 516 : 232

    DOI : 10.1016/j.palaeo.2018.11.036

    https://uc.edu/news/articles/2018/12/n2057444.html

  • Energie : Doha prévoirait 20 milliards d’investissements aux USA
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/12/16/97002-20181216FILWWW00111-energie-doha-prevoirait-20-milliards-d-investisse

    Le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), prévoit d’investir plus de 20 milliards de dollars (plus de 17,5 mds d’euros) dans le secteur énergétique américain au cours des cinq prochaines années, a déclaré dimanche le ministre qatari de l’Energie.

    Isolé par un embargo imposé par ses voisins du Golfe, avec à leur tête l’Arabie saoudite, l’émirat gazier cherche à investir aux Etats-Unis dans les secteurs pétrolier et gazier, et dans des ressources non conventionnelles, a indiqué ce ministre, Saad al-Kaabi, lors d’une conférence à Doha (Doha Forum).

    « Un peu plus de 20 milliards de dollars seront investis ces cinq prochaines années aux Etats-Unis », a affirmé M. Kaabi, également PDG de Qatar Petroleum.

    L’objectif principal du Qatar est de relancer le terminal de gaz naturel liquéfié de Golden Pass, au Texas (sud des Etats-Unis), d’une valeur de plusieurs milliards USD, selon M. Kaabi.

    (...)

    Sur l’Amérique du Nord, Qatar Petroleum a par ailleurs signé lundi dernier un accord avec le groupe énergétique italien Eni pour acquérir 35% de parts dans trois gisements pétroliers offshore au Mexique. C’est le deuxième investissement le plus important de l’émirat dans ce pays cette année.

    #or_noir #qatar

    • . . . . .
      De plus en plus d’étudiants, aux Etats-Unis, refusent l’étude de certains sujets, la lecture de certains auteurs. Ils les jugent « offensants ».

      J’ai déjà abordé à plusieurs reprises le phénomène très inquiétant qui s’est répandu dans les universités d’Amérique du Nord, ces dernières années. Paradoxalement, au nom de la lutte contre les inégalités, contre les discriminations, un climat d’intolérance autrefois inimaginable s’est répandu sur les campus. Par de multiples procédures, comme les « trigger warning » (avertissement) ou la constitution de « safe spaces » (espaces sûrs), certains étudiants exigent de ne pas être exposés à des idées qu’ils risqueraient de ne pas approuver. Ils les jugent « offensantes ».

      Un certain nombre d’universitaires commencent enfin à s’en inquiéter. C’est tout à leur honneur, car le fait de dénoncer publiquement certains agissements est dorénavant risqué et expose ses auteurs à des représailles. Ainsi Jonathan Haidt , psychologue et professeur d’éthique à l’Université de New York, n’a cessé de mettre en garde contre ces dérives depuis déjà quelques années. L’article qu’il a publié à ce sujet avec Grek Lukianoff dans la revue The Atlantic, a eu un énorme retentissement.

      Haidt y déplorait notamment l’inflation sémantique subie, dans un certain milieu intellectuel, par l’adjectif « violent ». Une mode intellectuelle, disait-il, tend à dénoncer comme « violente » toute opinion qui dérange. Or, une opinion n’est pas violente. Mais, au nom de cette pseudo « violence », ont été commises de bien réelles et pas du tout virtuelles s agressions. Nombre de conférenciers invités dans des universités américaines, ont été interdits de parole par des groupes d’étudiants intolérants, au nom de leur droit de ne pas subir la « micro-agression » que constituerait cette présence sur le campus. Des personnalités telles que Ayaan Hirsi Ali, ou Christine Lagarde en ont été victimes. Des professeurs ont été agressés, comme Bret Weinstein, un professeur de biologie à l’Evergreen College de Washington. Il avait refusé de participer au « Jour d’absence » durant lequel les étudiants et professeurs blancs étaient priés de rester chez eux.
      . . . . . .

  • Une voiture électrique pollue autant qu’un diesel
    https://www.youtube.com/watch?v=bY9zESWWbjI

    Published on Feb 13, 2018
    Si l’on englobe l’ensemble de son cycle de vie, une #voiture_électrique peut émettre plus de #CO2 qu’un vulgaire diesel... Les batteries électriques ? Des réservoirs bourrés de métaux rares, très polluants et monopolisés par la Chine. Guillaume Pitron, ancien juriste devenu journaliste, a pendant huit ans parcouru la planète – Chine, Malaisie, Indonésie, Afrique du Sud, Amérique du Nord – pour enquêter sur la fameuse « transition écologique »... qui n’est pas si verte. Il en relate les dessous dans « La Guerre des métaux rares », aux éditions Les Liens qui Libèrent.

  • Walid Pharès, le John Bolton’s boy par excellence ou les dérives mortifères de l’irrédentisme maronite – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/walid-phares-le-john-boltons-boy-par-excellence-ou-les-deriv

    Une grande honorabilité bardée d’expertise. Des postes prestigieux dans la haute administration américaine républicaine : La vitrine d’exposition est parfaite, mais sous le vernis de la respectabilité, une façade lézardée, un personnage gangréné.

    Contrairement à ce que suggère son nom patronymique en arabe, Walid Pharès n’est pas le fils d’un preux chevalier, mais plutôt le parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme. Libanais d’origine, naturalisé américain, il est en fait « UN ISRAELIEN d’ORIGINE LIBANAISE », comme l’a très justement qualifié le quotidien libanais « Al Akhbar ».

    « La propulsion de Walid Pharès au poste de conseiller du président Donald Trump ne constitue pas, loin s’en faut, une reconnaissance du savoir faire libanais encore moins un succès diplomatique pour le Liban, mais plutôt une percée majeure de la stratégie israélienne par la promotion d’un des affidés libanais de l’État Hébreu dans le cercle décisionnaire du pouvoir à Washington.(…) Preuve est faite qu’il est plus aisé pour les Forces Libanaises (milices chrétienens) de décrocher un poste regalien à Washington qu’à Beyrouth », poursuit Al Akhbar dont le portrait de l’ancien milicien se trouve sur ce lien pour le lectorat arabophone.

    http://www.al-akhbar.com/node/268049

    UN ISOLATIONNISTE VINDICATIF
    La biographie en langue française de cet isolationniste vindicatif est lisse.
    Sa biographie en langue anglaise, éditée par le site Mother Jones, est infiniment plus caustique et toxique.
    Sur ce lien : http://www.motherjones.com/politics/2011/10/walid-phares-mitt-romney-lebanese-forces

    Natif de la localité de Ghouma, district de Batroun, dans le Nord Liban, en 1957, Walid Pharès a effectué une scolarité éclectique à l’Université Saint Joseph des Pères Jésuites et à l’Université Libanaise à Beyrouth, avant de décrocher, en 1981, à 24 ans un Master en Droit International à l’Université Jean Moulin LYON III, une structure où a longtemps professé une figure de proue de l’extrême droite française Bruno Gollnisch, passé à la postérité pour avoir matraqué des journalistes avec son parapluie.

    Précoce, il publie à 22 ans, en 1979, son premier ouvrage « At Taadoudiya Fi Loubnane », « le pluralisme au Liban ». Edité par l’Université du Saint Esprit de Kaslick, le fief du militantisme des moines maronites lors la guerre civile libanaise sous le magistère du Père Charbel Kassis, ce livre paru quatre ans après le déclenchement de la guerre civile, reprend en les popularisant les thèmes des milices chrétiennes sur la spécificité chrétienne, particulièrement maronite, dans le Monde arabe.

    Considérant qu’il existe au Liban deux cultures distinctes, la culture chrétienne par essence démocratique et la culture islamo-arabe qui l’est moins ou pas du tout, l’idéologue en herbe reprend à son compte en l’amplifiant le thème « du choc des civilisations », théorisé par l’universitaire américain Samuel Huttington. Il préconise en conséquence la ségrégation entre groupes libanais et prône le développement séparé, s’inspirant de thèses de la « white supremacy », si courantes dans certains milieux du Sud des États-Unis.

    LE CORPUS IDÉOLOGIQUE DE CE SOLDAT DE LA GUERRE FROIDE
    En 1981, l’année qui précède l’invasion israélienne du Liban, il fonde une publication « La voix de l’Orient » pour poulariser ses idées et adhère au « Comité des Chrétiens du Moyen Orient » (MECHRIC), et trois ans plus tard, à l’ Union Sociale Démocratique Chrétienne (USDC). Une démarche destinée à se doter, via ce gropuscule, d’ un vernis social démocrate chrétien, afin d’atténuer quelque peu les aspérités de son personnage belliqueux animé de surcroît d’une volonté de croisade.

    Prolixe, il récidive en 1981 en publiant Hiwar Dimucrati (Le dialogue démocratique), dans une maison d’édition libanaise Dar Al Mashreq Press, conviant ses compatriotes de confession musulmane au dialogue. Une proposition de pure forme, destinée à la galerie en vue de bonifier l’image des milices chrétiennes, discréditées par leurs massacres successifs. Son idole, Bachir Gemayel dont il fut un proche collaborateur, ayant décrété qu’il existait « un peuple de trop » au Moyen orient, en pointant du doigt les Palestiniens, avait initié la première guerre d’épuration ethnique de l’époque contemporaine en ordonnant les massacres de la Quarantaine, janvier 1976, Tall El Zatar, en juillet 1976, enfin Sabra Chatila, septembre 1982 que son assassinat suscita par réflexe pavlovien.

    Sous l’effet du matraquage idéologique, ses frères d’armes miliciens chrétiens ignoreront d’ailleurs allégrement, l’année suivante, cette invitaiton au dialogue envers les musulmans, s’en donnant à cœur joie, au mépris de la tradition chrétienne de commisération, aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra Chatila, dans la banlieue est de Beyrouth, en 1982, sous la supervision israélienne.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    http://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    Celui qui avait gouverné par l’épée périra par l’épée, dynamité dans son fief d’Achrafieh, le secteur chrétien de Beyrouth Est, à la veille de son entrée en fonction. Farouchement islamophobe et araphobe, épris d’Occident, son idéologie xénophobe et populiste irriguera naturellement la pensée de ses disciples qui en seront les apôtres sur la scène internationale :

    « Le Liban ne fait partie du Monde arabe. Le Liban est une civilisation et n’a aucun apport avec le tiers monde. Veuillez bien marquer dans vos démarches que nous n’appartenons pas au Tiers monde. Sortons de ce monde d’arriérés. Rallions le monde européen et le Monde libre de l’Amérique », lancera-t-il à ses subordonnés à peine élu président.

    Sur la pensée de Bachir Gemayel et ses méfaits :
    http://www.madaniya.info/2017/09/05/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    http://www.madaniya.info/2017/09/10/sabra-chatila-operation-salami-2-2

    Walid Pharès appliquera à la lettre ses enseignements. C’est ainsi qu’en 1986, l’année où le Liban vivait une spirale infernale de prise d’otages occidentaux, le graphomane publie, dans le droit fil de la pensée de son idole, un opus révélant l’objet de sa fixation. Non son oeuvre majeure mais le sujet de sa vindicte publique : Al Thawra al Islamiya al Khumaynia (La Révolution de Khomeiny – Dar Al Machreq Press).

    Pour ce milicien chrétien, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny avait eu le triple tort d’évincer le Chah d’Iran, gendarme du Golfe pour le compte de l’OTAN, grand bailleur de fonds des formations paramilitaires chrétiennes libanaises, et surtout grand allié d’Israël, parrain de ses camarades de combat.

    Thème gratifiant s’il en est en ce qu’il diabolisait la République Islamique d’Iran et exonérait de leurs turpitudes les pays occidentaux : la France de son satut de « co belligérant de l’Irak » contre l’Iran (1979-1989) et le double jeu américain à l’égard des deux belligérants, illustré par le scandale de l’Irangate et les promesses d’assistance faites simultanément à Saddam Hussein par Donald Rumsefd en personne, à l’époque secrétaire général de la Mlaison Blanche, sous la présidence Ronald Reagan et futur ministre de la défense sous présidence George Bush jr, artisan de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

    Putchiste dans l’âme, nulllement légaliste, il trempera dans la conjuration visant à évincer de la présidence des Forces Libanaises, les deux successeurs de Bachir Gemayel : son Frère et successeur Amine ainsi que son ancien lieutement Elie Hobeika. Il en sera gratifié en retour d’un siège au commandement de la formation milicienne sous la présidence de Samir Geagea.

    Inconsolable de la perte de Bachir Gemayel, il quitte les milices chrétiennes en 1989 pour rallier le général Michel Aoun lors de la guerre fratricide inter chrétienne. Il demeurera fidèle jusqu’à la chute du chef du gouvernement intérimaire libanais, le 13 octobre 1990. Placé sur une liste des opposants les plus recherchés du Liban, il s’exile en même temps que son deuxième mentor. Il fuit le Liban, via Israël et s’établit aux États-Unis, obtenant sans retard la nationalité américaine.

    Des mésaventures des milices chrétiennes libanaises, il en tirera deux ouvrages relatant les avatars de la guerre inter-factionnelle inter-chrétienne libanaise : « Lebanese Christian Nationalism : The rise and fall of an ethnic resistance (L. Rienner Published 1995) et « The Nationalist claim and the Lebanese Christian resistance : an ethnic case study ».

    À l’heure de la mondialisation, ce chrétien issu d’une société libanaise pluriconfessionnelle prônera, non le brassage culturel et le métissage humain, mais la ségrégation, la séparation, la grande muraille de démarcation, à l’exemple du Mur d’Apartheid dressé par ses amis israéliens en Cisjordanie. Le ghetto en somme.

    Mais, faille capitale de son argumentaire, ce fervent admirateur de l’Occident occultera le fait majeur de l’histoire contemporaine, le fait que ses idoles, -l’Amérique suprématiste et puritaine et l’Europe chrétienne,- auront été les principaux fossoyeurs de la cause des chrétiens arabes, maronites ou non : De la création d’Israël, en 1948, provoquant l’exode des Palestiniens chrétiens vers la Californie, à l’expédition franco anglo israélienne contre l’Egypte, en 1956, entraînant l’exode des chrétiens égyptiens vers l’Europe et l’Amérique du Nord, à la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’invasion américaine de l’Irak, à la guerre de Syrie, 2011, vidant quasiment le Moyen Orient de sa population chrétienne.

    Pour aller plus loin sur ce thème :
    https://www.renenaba.com/france-vatican-les-deux-francois-et-la-chretiente-d-orient

    LE PARCOURS AMÉRICAIN
    Mariée à une américaine, il atterit en Floride, le fief des anticastristes cubains, où il enseignera à l’Université Atlantique de Floride (1993-2004), qu’il quittera au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak pour présider the « Global Policy Institute ».
    Collaborateur du « Centre Ariel de Recherches Politiques » de Jerusalem, il se livrera, en tandem avec le lobby juif américain, à un actif lobbying anti syrien en vue de faire adopter par le Congrès américain la « Syrian Accountability Act » et de criminaliser le Hezbollah libanais, via une disposition législative similaire le « Hezbollah accountabilty Act ». Via son réseau israélien, il fait parvenir aux dirigeants israéliens un vade mecum pour une nouvelle gouvernance du sud Liban à la suite de la déconfiture de leurs supplétifs libanais dans la zone frontalière libano-israélienne ; une zone à forte majorité chiite, qui deviendra par la suite le fief du Hezbollah.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    https://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah

    Taiseux pendant pendant les cinq premières années de l’occupation américaine de l’Irak, alors que l’armée américaine était en butte à la guerilla anti américaine tant djihadiste que baasiste, Walid Pharès retrouvera l’inspiration en 2007, -l’année qui a suivi la riposte balistique victorieuse du Hezbollah contre Israël de 2006-, pour commettre un ouvrage intitulé « The War of Ideas : Djihadisme against Democracy » (Palgrave Mac Millan).

    Mais, en bon soldat de la guerre froide, il s’attaquera aux combattants islamistes, les terroristes islamiques, ses semblables musulmans du temps où il était milicien chrétien, de surcroit « idiots utiles » de la stratégie atlantiste dans la fragmentation du Monde arabe. Amnésique, il s’abstiendra de dénoncer la connivence des pétromonarchies dans le financement du terrrorisme islamique, de même que la complaisance des États-Unis à l’égard de l’islamisme politique et de son instrumentalisation en Afghanistan et ailleurs dans une guerre de détournement du champ de bataille de la Palestine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :
    https://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Sa qualité de correspondant du Centre israélien Ariel renforce sa crédibilité dans les milieux néo conservateurs américains et le propulse au sein du cercle dirigeant du parti conservateur. Il sera ainsi tour à tour conseiller du candidat Mitt Romney pour les présidentielles américaines de 2008, puis conseiller du président Donald Trump pour le Moyen Orient et le terrorisme en 2016.
    À l’accession de Donald Trump à la présidence américaine, Walid Pharès, dévient Secrétaire général du Groupe parlementaire transatlantique sur le contre-terrorisme (TAG), une tribune destinée à asseoir son rôle prescripteur, dans un domaine de prédilection des Etats Unis, à détourner en fait l’attention de l’opinion internationale sur le rôle trouble des administrations successives américaines avec le terrorisme islamique.

    La promotion simultanée de l’ultra faucon John Bolton président de l’ultra conservateur « Gatestone Institute » au poste de conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche et de Mike Pompeo, l’homme des ténèbres de la CIA, à la tête du Département d’état, a placé Walid Pharès dans un état de lévitation comparable à celui qu’il a vécu à l’élection de son mentor Bachir à la présidence libanaise, avant son trépassement violent. En synchronisation avec Joseph Jibeily, le dirigeant du « Centre des Renseignements du Liban », une officine des Forces Libanaises de Samir Geagea basée à Washington, il mulitiplie ses actions de lobbying au sein du Congrès américain en vue d’obtenir l’exclusion du gouvernement libanais, le Hezbollah, pourtant grand vainqueur des élections législatives libanaises de Mai 2018, et disposant de surcroït, d’une majorité relative à la chambre des députés.

    La propulsion de John Bolton à l’épicentre du pouvoir américain a renforcé la capacité de nuisance de son correspondant libanais, Samir Geagea, dont le discours souverainniste masque en fait une servilité à l’égard des Saoudiens en substitution à sa soumission aux Israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), consacrant le chef des « Forces Libanaises », l’un des plus grands criminels de la guerre comme l’un des plus grands mercenaires du personnel politique libanais.

    Sur l’équipée des milices chrétiennes particulièrement Samir Geagea, ce lien :
    https://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    GATESTONE, JOHN BOLTON, ANNE ELIZABETH MOUTET, ET L’ÉMISSION 28 MINUTES SUR ARTE
    Présidée par le monarchiste iranien Amir Tahiri, ancien directeur du journal Keyhan sous le règne de la dynastie Pahlevi, dans la décennie 1970, la structure européenne de Gatestone est composée de Marc D’anna, aka Alexandre Del Valle, le théoricien du « patriotisme intégrateur », ainsi que de l’universitaire Guy Millière et d’Anne Elizabeth Moutet, deux « dinstinguished senior fellow » de cette instance.

    La liste des auteurs de Gatestone sur ce lien :
    https://www.gatestoneinstitute.org/authors

    En dissonance toutefois avec Bernard Henry Lévy, Amir Tahéri, une fois n’est pas coutume, brisera net le délire fabulatoire du philo mondain sur les origines hitlériennes du terme Iran, lancée par le fer de lance médiatique du lobby pro israélien en Europe dans une campagne d’intoxication de l’opinion occidentale préludant à sa préparation à une intervention militaire de l’Otan contre la République Islamique d’Iran. Monarchiste revanchard, Amir Taheri ciblera dans son argumentaire de refutation les « Gardiens de la Révolution et le régime islamique, ces deux bêtes noires, mais non le fondement même de la démarche du théoricien du Botul.
    https://www.gatestoneinstitute.org/12333/hitler-reza-shah

    Intervenante régulière de la chaîne franco allemande ARTE dans l’émission d’Elizabeth Quinn « 28 Minutes », la chroniqueuse du Daily Telegraph justifiera le carnage israélien des Palestiniens de Gaza (57 morts et 2.400 blessés), -le jour du transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem, le 14 Mai 2018-, en reprenant textuellement les « éléments de langage » de la propagande israélienne.
    Cette séquence a plongé dans la stupeur les autres participants à l’émission par la virulence de sa défense de la politique israélienne, faisant volet en éclat l’apparente objectivité qu’elle s’evertuait à afficher pour la défense de la politique atlantiste.
    L’émission a été diffusée le vendredi 17 mai sur Arte en présence des deux présentatrices du programme Elizabeth Quin et Nadia Daam, ainsi que de l’historien Pascal Blanchard et Alexis Poutin, journaliste au Monde Moderne. Elle demeurera dans les mémoires comme un morceau d’anthologie de la duplicité professionnelle, lorsqu’elle se pare de la qualité journalistique pour propager des thèses d’un think tank néo conservateur, sous l’apparence de la neutralité.

    Sur ce lien, la séquence :
    https://sites.arte.tv/28minutes/fr/le-club-28-revisite-lactualite-de-la-semaine-28minutes-75

    LE JOURNALISME MILICIEN EN FRANCE
    La reconversion des journalistes miliciens dans l’expertise contre terroriste est une pratique courante. Une forme de recyclage dans la respectabilité, qui s’est développée tant aux Etats Unis qu’en France.
    Walid Pharès a ainsi fait son apparition dans les lucarnes françaises notamment sur France 24, sous la direction de Christine Ockrent, auditrice assidue du groupe de Bilderbeg, réputé pour son atlantisme.

    Sur ce lien le portrait de Christine Ockrent : https://www.renenaba.com/christine-ockrent-le-passe-droit-permanent

    Le journalisme milicien qu’il incarne si parfaitement a trouvé son illustration en France, sous couvert d’expertise anti terroriste, en la personne de deux libanais maronites habitués des plateaux français : Antoine Basbous, Directeur de « l’Observatoire des Pays arabes », auparavant ancien porte-parole des Forces Libanaises, l’organisation dirigée par Samir Geagea, un des plus grands criminels de la guerre libanaise et fossoyeur du leadership chrétien, et, Antoine Sfeir, Directeur des « Cahiers de l’Orient et des Pays arabes », auparavant cheville ouvrière sur le plan médiatique de la campagne pour l’élection à la présidence de la République Libanaise du chef milicien phalangiste Bachir Gemayel, en 1982, puis de son frère Amine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet, cf ce lien : https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien

    Et pour le recyclage des membres de l’« État Profond américain » dans les médias américains, sur ce lien : https://www.mondialisation.ca/des-anciens-de-letat-profond-sont-embauches-par-les-medias-grand-public/5623065

    Walid Pharès a vécu 33 ans au Liban de 1957 à 1990. Mais ses nuisances continuent à se faire encore sentir de nos jours contre sa patrie d’origine. Son retour au pays natal, il l’a accompli muni d’un passeport diplomatique américain. Doté d’une immunité et d’une impunité pour revisiter ses méfaits, comme étranger à ses forfaits comme étranger au pays qu’il a tant contribué à sinistrer.

    Le tropisme pro israélien des dirigeants maronites libanais, auquel il a grandement contribué, a conduit le président phalangiste Amine Gémayel à conclure un Traité de Paix entre le Liban et Israël, en 1983, mais la mise en œuvre de ce document a été entravée par un soulèvement de la population de Beyrouth, cas unique dans les annales diplomatiques internationales d’un traité mort-né, abrogé par la volonté populaire.

    Parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme, Walid Pharès appartient à la cohorte des soldats perdus d’une cause perdue, sécrétée par la guerre interfactionnelle libanaise ; À l’exemple du commandant Saad Haddad, l’officier félon libanais, garde frontière d’Israël au sein de l’Armée du Sud Liban (ASL), de son successeur, le général Antoine Lahad, dont la famille a eu l’outrecuidance de vouloir enterrer au Liban mais que la vox populi l’en dissuada ; Tous vivant sans le savoir une pathologie passée dans l’histoire comme étant « le complexe des exilés de Coblence », du nom de ses exilés monarchistes français qui ont rallié les ennemis de la France pour abattre la révolution.

    Autant de manifestations des pulsions mortifères de l’irredentisme maronite qui débouchèrent sur la relégation politique du leadership maronite, désormais réduit à un rôle d’appoint ou de nuisance, non à un rôle constructif de proposition, mais à un rôle destructeur d’obstruction, au terme de quinze ans de bruits et de fureurs, de dérives et de délires.

    EPILOGUE : LE SYNDROME MARONITE
    Cadeau empoisonné de la France, le confessionnalisme constitue une négation de la démocratie en ce que la citoyenneté libanaise est conditionnée et handicapée par la naissance.

    Mur de verre invisible et infranchissable, il contribue à ce titre à la nécrose de la vie poilitique libanaise. Sur un point nommé, dans des domaines précis, la naissance confère un primat à une communauté au détriment des autres communautés par le Fait du Prince, l’arbitraire du pouvoir colonial.

    Elle prédétermine les membres d’une communauté à des fonctions indépendamment de leur compétence. Elle conforte une communauté dans un sentiment de supériorité ou de frustration.

    Les exemples sont nombreux des dérives du confessionnalisme. Le leadership maronite a ainsi assumé, par une sorte de Hold up, la direction des combats du camp chrétien lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’exclusion des autres composantes de la chrétienté libanaise, quand bien même elles en subissaient les conséquences.

    Le primat conféré par la France à la communauté maronite dans l’exercice des responsabilités suprêmes au Liban aurait dû se vivre comme une délégation de pouvoir au bénéfice de l’ensemble des communautés chrétiennes du Monde arabe et non comme la marque d’une supériorité immanente d’une communauté spécifique au détriment des autres, en ce que les Maronites constituaient la plus importante minorité des minorités chrétiennes du Liban et non la communauté chrétienne majoritaire d’un Monde arabe, majoritairement musulman.

    Pour n’avoir pas observé cette règle non écrite de la prudence politique, elle en paiera le prix par le déclassement de ses prérogatives constitutionnelles, entraînant dans sa relégation les autres composantes chrétiennes innocentes de cet emballement.
    Victimes innocentes souvent, bourreaux parfois plus que de besoin, les camps palestiniens de la quarantaine (est de Beyrouth), en 1976, et de Sabra Chatila (sud de Beyrouth), en 1982, passeront dans l’histoire comme de sanglantes illustrations pathologiques de la déraison humaine, au passif du leadership maronite, particulièrement les milices chrétiennes des Forces Libanaises.

    Par une sorte d’abus de position dominante conféré par la France en sa qualité de puissance mandataire sur le Liban et la Syrie, les Maronites ont procédé à une sorte de captation d’héritage se présentant comme les dépositaires des intérêts supérieurs de la chrétienté d’Orient, réduisant la chrétienté aux seuls intérêts de l’Eglise maronite, confondant en somme maronitisme et chrétienté, se vivant en maître incontesté du Liban.

    L’extravagante position de Camille Chamoun, président du Liban (1952-1958), se refusant seul contre l’ensemble arabe, à rompre ses relations diplomatiques avec la France, dans la foulée de l’expédition de Suez, alors que l’Egypte faisait l’objet d’une agression concertée entre la France, Israël et la Grande Bretagne (1956) et que l’Algérie ployait sous le joug des ratonnades coloniales, constituait déjà un indice prémonitoire de la psychorigidité maronite, de la cécité politique de ses dirigeants et de la serviabilité extrême dont témoignent des membres de cette communauté à l’égard des puissances occidentales particulièrement de la France et des États-Unis, se plaçant paradoxalement en situation de « dhimitude » par rapport à leurs protecteurs occidentaux, une servitude qu’il dénonçait du temps de l’époque ottomane. Le discours souverainiste des Libanais masque mal une logique de vassalité à l’ordre atlantiste.

    L’inculpation en juillet 2010 de plusieurs officiers supérieurs chrétiens de même que des cadres supérieurs exerçant des responsabilités sensibles à un poste stratégique de leur entreprise de communications pour « intelligence avec l’ennemi », au même titre que la formation d’une armée de supplétif sous commandement chrétien au service des israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), ont alimenté la suspicion sur la loyauté des chrétiens arabes à leur environnement avec ses conséquences corrosives sur le sort des chrétiens dans le monde arabe.

    L’alliance du leadership maronite avec Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, constituera l’un des points noirs de l’histoire de la chrétienté arabe, et les chefs de cette équipée suicidaire, Bachir Gemayel, président éphémère du Liban, et ses successeurs, Elie Hobeika et Samir Geagea, comme les plus sinistres personnages de l’histoire du Liban en termes de bilan pour la chrétienté, en ce qu’ils ont substitué la lutte pour la réalisation des droits nationaux des Palestiniens, par la recherche de l’éradication d’un peuple déjà spolié de sa patrie, les Palestiniens, en compensation des turpitudes occidentales à l’égard des Juifs européens.

    Les miliciens chrétiens ont intériorisé, ce faisant, la perversité de la logique occidentale dans un tragique dévoiement de la pensée, ne s’imaginant pas un seul instant que « le peuple de trop au Moyen orient », selon l’expression du chef phalangiste Bachir Gémayel, pourrait être un jour « le peuple chrétien arabe ».

    Pour aller plus loin sur les Maronites, ce lien :

    www.renenaba.com/france-liban-a-propos-des-maronites/

    ILLUSTRATION
    Walid Phares lecturing in front of a Lebanese Forces banner in 1986Photo courtesy of An-Nahar                                                                                                                                                           By René Naba , in Actualités Liban Moyen-Orient Portrait on 6 novembre 2018 .

  • Au Canada, des médecins pourront prescrire des visites au musée
    https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/10/24/au-canada-des-medecins-pourront-prescrire-des-visites-au-musee_5373872_48326

    Des visites au musée prescrites par des médecins. Dès le 1er novembre, certains médecins canadiens pourront conseiller à leurs patients souffrant de dépression, de diabète ou de maladies chroniques d’aller profiter d’une exposition, dans un but thérapeutique.

    Cette initiative, lancée par le Musée des beaux-arts de Montréal et Médecins francophones du Canada (MFDC), permettra aux milliers de médecins membres de cette association d’envoyer gratuitement leurs patients dans le musée québécois. Ces « prescriptions muséales » sont uniques au monde, assure l’institution culturelle.

    Pendant un an, explique la Montreal Gazette, ce projet pilote autorisera les docteurs du MFDC à faire jusqu’à cinquante prescriptions de ce nouveau genre. Pour cette visite gratuite, le patient pourra se faire accompagner par un adulte – un aide-soignant ou un membre de sa famille – et deux enfants.

    #art #santé

    • Excellente initiative. Suggestion :
      Être conquis par Napoléon au Musée des beaux-arts de Montréal

      Presque 200 ans après sa mort, la fascination pour Napoléon Bonaparte semble insatiable et, du 3 février au 6 mai 2018, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) la nourrira encore davantage avec une grande exposition réunissant plus de 400 œuvres et objets d’art témoignant du faste de son règne impérial.

      L’idée de cette exposition est née dans la foulée d’un don exceptionnel fait au MBAM il y a 10 ans par l’homme d’affaires Ben Weider (1923-2008). Depuis lors, le musée peut s’enorgueillir d’avoir le plus grand nombre d’objets consacrés à Napoléon 1er réunis en un même lieu en Amérique du Nord. Alors que la collection de M. Weider s’intéresse surtout à l’homme, l’exposition nous éclaire plutôt sur l’Empereur Napoléon en nous montrant comment, en 10 ans, il a utilisé l’art pour assoir son pouvoir.

      _ Cette initiative n’est elle pas un transfert de budget, de la santé vers la Culture, avec un grand K.

  • Soumission et parjure Sébastien Ricard - 24 Octobre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/539715/soumission-et-parjure-arretons-de-jurer-fidelite-a-la-reine-et-voyons-voir

    C’est avec des airs entendus, sourires en coin, que les députés solidaires se sont présentés au Salon rouge, mercredi dernier, pour affirmer solennellement leur loyauté au peuple du Québec et à sa constitution. La bonne blague qu’ils venaient de faire, c’était de jurer vraie allégeance à la reine du Canada, juste avant, dans les chiottes, à l’abri des regards des journalistes et des amis, « […] pour vous épargner cet exercice archaïque et franchement désagréable », d’expliquer Manon Massé https://www.ledevoir.com/manon-masse ensuite. C’est qu’à Québec solidaire, https://www.ledevoir.com/Quebec+solidaire on fait les choses différemment. Les colonnes du temple en frémissent encore aujourd’hui !


    Photo : Jacques Boissinot La Presse canadienne « Défier les rites et règlements iniques exige du courage, mais quand même pas davantage que celui demandé à Rosa Park, par exemple », estime l’auteur. 

    Ce qu’il y a de moins drôle, c’est que la députation solidaire, comme celle de tous les autres partis à l’Assemblée nationale depuis 150 ans, reconduise ce #parjure obligé de l’élu qui n’est autre chose qu’un rituel d’#humiliation du peuple, devenu au fil du temps une formalité dont on s’acquitte selon notre humeur, de bonne ou de mauvaise grâce, ce qui ne change rien au fond de l’affaire.

    Depuis 150 ans, depuis l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, on s’est assuré en haut lieu de faire de ce serment d’#allégeance le passage obligé pour siéger, question d’en finir une fois pour toutes avec le patriotisme et les velléités républicaines, avec la démocratie régicide, et de rappeler en sourdine ce qui en coûte à ceux qui voudraient redonner dans cette aventure.

    C’est ça, un symbole, à ça que ça sert, et la couronne en est un — je le rappelle pour ceux qui n’en ont que pour le #crucifix à l’Assemblée nationale, où la couronne est pourtant partout présente, sur le siège du président, par exemple, sculptée dans l’acajou massif, et au faîte de l’hôtel présidentiel où elle trône, surmontant les armoiries anglaises, le lion, la licorne et la devise « Dieu et mon droit », comme quoi y’a pas que chez les solidaires qu’on croit aux animaux fabuleux !

    Et ça marche ! « Le secrétaire général [de l’Assemblée nationale] a été clair : “Vous ne le faites pas, vous ne siégez pas” », rappela la porte-parole de QS. Ce qui ne l’est pas, clair, c’est comment on peut justifier une pareille soumission. Dans la bouche de Manon Massé, comme dans celle de bien d’autres avant elle, ce #rituel est tantôt antidémocratique, tantôt une farce… s’il faut absolument s’y soumettre pour entrer dans la « maison du peuple », que penser de ce qui s’y déroule ensuite ? Et si le cynisme, dont on nous rabat les oreilles et qui serait la cause du désenchantement pour la politique, si le cynisme débutait tout simplement là, dans ce premier reniement de la parole donnée ? Et si la confusion et le désintérêt du « monde ordinaire », dont Guy Nantel fait ses choux gras, procédaient d’abord de ce comportement ? Élu par le peuple, il faut d’abord lui tourner le dos pour ensuite lui déclarer solennellement sa loyauté, à lui et à sa constitution (laquelle, au fait ?) : une chatte y perdrait ses petits !

    Défier les rites et règlements iniques exige du courage, mais quand même pas davantage que celui demandé à Rosa Park, par exemple. Et pourtant, le geste est de même nature parce que la soumission est toujours abjecte, fondée sur des critères de races, de langues, de religions…

    Je crois que le racisme est au fondement de ce système parlementaire, qu’il est, ici, proprement systémique. Pas besoin de commission d’enquête pour le révéler : arrêtons de jurer fidélité à la reine et voyons voir ce qui va se produire.

    Je le dis pour que vraiment nous arrivions à ce qui commence, au lieu de sans cesse revenir pour revenir.

  • Les migrants marchent contre l’Antéchrist The-Donald
    http://www.dedefensa.org/article/les-migrants-marchent-contre-lantechristthe-donald

    Les migrants marchent contre l’Antéchrist The-Donald

    Étrange situation dans le Sud du continent nord-américain, selon une transversale venue du Guatemala, actuellement au Mexique, prévue pour aborder la frontière des États-Unis peut-être le 6 novembre, – et The-Donald à la Maison-Blanche, pas très loin du Pentagone. La transversale se matérialise sous la forme d’une “caravane” de migrants venus du Guatémala et qui a bien l’intention de pénétrer aux États-Unis ...

    “Ils partirent 5 000 et, par un prompt renfort”, – ils atteignent actuellement les 15 000, et sans doute seront-ils bien plus à la frontière. Au rythme où progresse la “caravane” (AP avait écrit dans une de ses dépêche “l’armée des migrants”, puis se reprit aussitôt, horreur, et parla plutôt de “caravane”), elle pourrait atteindre cette frontière pile (...)

    • Un des principaux intérêts de ce rapport est qu’il compile les connaissances scientifiques sur les répercussions d’un réchauffement de 1,5 °C par rapport à 2 °C. Cela n’a jamais été fait auparavant. Même si on respecte l’accord de Paris, les territoires les plus vulnérables pourraient ne pas avoir le temps de s’adapter. C’est le cas des petites îles situées au niveau de la mer. Ce dernier devrait continuer à monter pendant plusieurs siècles. Et sous la surface, les océans subissent déjà des changements sans précédent. Des basculements pour certains écosystèmes devraient être observés dès + 1,5 °C. Les espèces dépourvues de capacité à se déplacer assez vite souffriront d’une importante mortalité. De même, il faudrait des millénaires pour lutter contre les changements dans la chimie océanique produits par l’acidification.

      Dans un monde à + 1,5 °C, le changement climatique affectera tous les territoires, peu importe leur niveau de développement, mais spécialement les plus pauvres. Par ailleurs, déjà plus d’un quart de la population mondiale vit dans des régions où le thermomètre dépasse de 1,5 °C la température moyenne au moins une saison par an. L’hémisphère Nord souffrira le plus de la multiplication et l’intensification des vagues de chaleur. « Nous sommes face à un risque de voir le sud de l’Europe basculer dans une désertification d’ici à la fin du siècle, souligne Pierre Cannet, de l’ONG WWF. Le précédent rapport du Giec, publié en 2014, était déjà clair sur le fait qu’atteindre + 2 °C est un point de non-retour. » Les risques d’inondation et de sécheresse seraient aussi renforcés, touchant principalement l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Les cyclones tropicaux deviendraient plus violents.

      Le retard dans la transformation sociétale entraîne déjà des effets irréversibles pour certaines parties de la Terre. Et la situation sera bien pire si on atteint + 2 °C de hausse des températures. « Chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire porte en lui un risque mortel », interpelle Emilie Both, porte-parole d’Oxfam France.

      résultat + ancien : BAU (business as usual) 5.5°C en plus (temp moyennes préindustrielles) en 2100

      https://www.liberation.fr/planete/2018/10/07/le-rapport-glacant-du-giec_1683840

    • Le rapport glaçant du Giec
      Aude Massiot, Libération, le 7 octobre 2018
      https://seenthis.net/messages/727444

      Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat rend publique ce lundi sa première étude sur les effets d’un réchauffement de 1,5 °C des températures mondiales. Cette limite que 197 Etats s’étaient engagés à respecter fin 2015, lors de la COP 21, aura tout de même de graves conséquences sur la planète.

      Al’issue d’une semaine de négociations ardues à Incheon, en Corée du Sud, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publie ce lundi un rapport très attendu sur le réchauffement mondial de 1,5°C (par rapport à l’époque préindustrielle). Commandé au Giec lors de la conférence des Nations unies de décembre 2015 en France (COP 21), c’est le premier rapport spécial jamais produit. Il donne à voir l’état de notre planète si l’accord de Paris rédigé lors de cette conférence était respecté. Ce traité international, signé par 197 Etats et ratifié par 188, vise à faire le maximum pour limiter le réchauffement du climat provoqué par les activités humaines à 2 °C, voire 1,5 °C. La rédaction des 250 pages a nécessité la participation de 86 auteurs principaux de 39 pays (seulement 39 % de femmes) et de dizaines d’experts pour la relecture. Sa structure et son contenu sont validés par l’ensemble des gouvernements membres. Ce n’est donc pas uniquement un travail scientifique, mais aussi le résultat des orientations nationales de la plupart des Etats. Les conclusions du texte sont publiées ce lundi pour aider les Etats à augmenter leurs ambitions climatiques en vue de la COP 24, organisée en décembre en Pologne.

      Que nous enseigne ce nouveau rapport ?

      Les émissions de gaz à effet de serre (GES) des activités humaines sont la principale cause du réchauffement climatique. Il n’y a plus de doute là-dessus. Ce dernier se produit à un taux de 0,17 °C par décennie depuis 1950. Ainsi, au rythme actuel, le monde connaîtrait une hausse de 1,5 °C de la moyenne des températures entre 2030 et 2052. En 2017-2018, nous avons déjà atteint 1 °C d’augmentation du mercure depuis l’époque préindustrielle. L’objectif de l’accord de Paris est donc de ne « gagner » que 0,5 °C maximum d’ici à 2100. Pourra-t-on y arriver ? « Notre mandat est d’être descriptif et non prescriptif », rappelle Jean-Charles Hourcade, économiste au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), et l’un des principaux auteurs du rapport. « Le rôle du Giec n’est pas de déterminer si 1,5 °C est faisable, ajoute Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), corédacteur du rapport. Rien dans la littérature scientifique ne dit que c’est infaisable, alors nous présentons les conditions nécessaires pour y arriver. C’est ensuite aux décideurs de prendre leurs responsabilités. » Or la trajectoire est mal engagée pour limiter la hausse à 1,5 °C. Même si les Etats respectent leurs engagements pris à la COP 21, ce qui n’est pour l’instant pas le cas pour la majorité des pays, la planète se réchaufferait de 3 °C d’ici à la fin du siècle. Ce qui entraînerait des catastrophes irréversibles autant pour les humains que pour beaucoup d’autres espèces vivantes. Pour ne pas discréditer l’accord de Paris, le groupe intergouvernemental a envisagé des scénarios où l’on dépasserait les 1,5 °C, avant d’y revenir avant la fin du siècle. Cela nécessiterait le développement et l’utilisation à grande échelle de techniques de capture du CO2 pour produire ce qui est appelé « émissions négatives ». Seulement, pour l’instant, les technologies sont embryonnaires. Reste les forêts et les sols, et leur capacité à capter et garder le carbone. « S’appuyer sur l’usage massif de la biomasse pour stocker le CO2 pourrait induire des tensions avec des objectifs de développement durable, notamment concernant la production agricole, dont les surfaces utilisables se verraient limitées, détaille Henri Waisman. Cela exacerberait la compétition pour les sols. »

      Infographie : Evolution de la température moyenne de la planète

      Quelles sont les projections climatiques mises en avant ?

      Un des principaux intérêts de ce rapport est qu’il compile les connaissances scientifiques sur les répercussions d’un réchauffement de 1,5 °C par rapport à 2 °C. Cela n’a jamais été fait auparavant. Même si on respecte l’accord de Paris, les territoires les plus vulnérables pourraient ne pas avoir le temps de s’adapter. C’est le cas des petites îles situées au niveau de la mer. Ce dernier devrait continuer à monter pendant plusieurs siècles. Et sous la surface, les océans subissent déjà des changements sans précédent. Des basculements pour certains écosystèmes devraient être observés dès + 1,5 °C. Les espèces dépourvues de capacité à se déplacer assez vite souffriront d’une importante mortalité. De même, il faudrait des millénaires pour lutter contre les changements dans la chimie océanique produits par l’acidification.

      Dans un monde à + 1,5 °C, le changement climatique affectera tous les territoires, peu importe leur niveau de développement, mais spécialement les plus pauvres. Par ailleurs, déjà plus d’un quart de la population mondiale vit dans des régions où le thermomètre dépasse de 1,5 °C la température moyenne au moins une saison par an. L’hémisphère Nord souffrira le plus de la multiplication et l’intensification des vagues de chaleur. « Nous sommes face à un risque de voir le sud de l’Europe basculer dans une désertification d’ici à la fin du siècle, souligne Pierre Cannet, de l’ONG WWF. Le précédent rapport du Giec, publié en 2014, était déjà clair sur le fait qu’atteindre + 2 °C est un point de non-retour. » Les risques d’inondation et de sécheresse seraient aussi renforcés, touchant principalement l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Les cyclones tropicaux deviendraient plus violents.

      Le retard dans la transformation sociétale entraîne déjà des effets irréversibles pour certaines parties de la Terre. Et la situation sera bien pire si on atteint + 2 °C de hausse des températures. « Chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire porte en lui un risque mortel », interpelle Emilie Both, porte-parole d’Oxfam France.

      Quelles solutions sont favorisées ?

      Bien que ce ne soit pas son rôle initial, le Giec présente certaines solutions pour respecter le + 1,5 °C. Ce chapitre est l’objet des principales crispations des Etats. Comme le montre un document récupéré par le site Climate Home News, les Etats-Unis veulent mettre l’accent sur les techniques de capture de CO2, sur lesquelles ils sont à la pointe. Ils misent sur leur développement pour faire moins d’efforts de réduction des émissions de GES.

      En outre, dans son rapport, le Giec souligne à plusieurs reprises la nécessité de réduire drastiquement la demande en énergie des bâtiments, de l’industrie et des transports. Les émissions de GES mondiales doivent quant à elles baisser de 45 % d’ici à 2030 (par rapport à 2010) et la part des énergies renouvelables pour l’électricité passer à 70 %-85 % en 2050. Le rapport met aussi en lumière que la réduction de la pollution de l’air permet de limiter le réchauffement et d’améliorer la santé humaine, tout comme la qualité de l’environnement.

      Crucial, un paragraphe est consacré à l’indispensable implication du secteur financier dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Ce rapport montre qu’un changement sociétal profond est nécessaire, insiste Pierre Cannet, de WWF. Pourtant, la transition écologique en France et en Europe reste à ses balbutiements. L’humanité est confrontée à une nouvelle guerre, cette fois contre elle-même. D’ici à 2040, nous aurons perdu la bataille si des mesures ne sont pas prises et intensifiées. »

    • Le rapport glaçant du Giec
      Aude Massiot, Libération, le 7 octobre 2018

      Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat rend publique ce lundi sa première étude sur les effets d’un réchauffement de 1,5 °C des températures mondiales. Cette limite que 197 Etats s’étaient engagés à respecter fin 2015, lors de la COP 21, aura tout de même de graves conséquences sur la planète.

      Al’issue d’une semaine de négociations ardues à Incheon, en Corée du Sud, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publie ce lundi un rapport très attendu sur le réchauffement mondial de 1,5°C (par rapport à l’époque préindustrielle). Commandé au Giec lors de la conférence des Nations unies de décembre 2015 en France (COP 21), c’est le premier rapport spécial jamais produit. Il donne à voir l’état de notre planète si l’accord de Paris rédigé lors de cette conférence était respecté. Ce traité international, signé par 197 Etats et ratifié par 188, vise à faire le maximum pour limiter le réchauffement du climat provoqué par les activités humaines à 2 °C, voire 1,5 °C. La rédaction des 250 pages a nécessité la participation de 86 auteurs principaux de 39 pays (seulement 39 % de femmes) et de dizaines d’experts pour la relecture. Sa structure et son contenu sont validés par l’ensemble des gouvernements membres. Ce n’est donc pas uniquement un travail scientifique, mais aussi le résultat des orientations nationales de la plupart des Etats. Les conclusions du texte sont publiées ce lundi pour aider les Etats à augmenter leurs ambitions climatiques en vue de la COP 24, organisée en décembre en Pologne.

      Que nous enseigne ce nouveau rapport ?

      Les émissions de gaz à effet de serre (GES) des activités humaines sont la principale cause du réchauffement climatique. Il n’y a plus de doute là-dessus. Ce dernier se produit à un taux de 0,17 °C par décennie depuis 1950. Ainsi, au rythme actuel, le monde connaîtrait une hausse de 1,5 °C de la moyenne des températures entre 2030 et 2052. En 2017-2018, nous avons déjà atteint 1 °C d’augmentation du mercure depuis l’époque préindustrielle. L’objectif de l’accord de Paris est donc de ne « gagner » que 0,5 °C maximum d’ici à 2100. Pourra-t-on y arriver ? « Notre mandat est d’être descriptif et non prescriptif », rappelle Jean-Charles Hourcade, économiste au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), et l’un des principaux auteurs du rapport. « Le rôle du Giec n’est pas de déterminer si 1,5 °C est faisable, ajoute Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), corédacteur du rapport. Rien dans la littérature scientifique ne dit que c’est infaisable, alors nous présentons les conditions nécessaires pour y arriver. C’est ensuite aux décideurs de prendre leurs responsabilités. » Or la trajectoire est mal engagée pour limiter la hausse à 1,5 °C. Même si les Etats respectent leurs engagements pris à la COP 21, ce qui n’est pour l’instant pas le cas pour la majorité des pays, la planète se réchaufferait de 3 °C d’ici à la fin du siècle. Ce qui entraînerait des catastrophes irréversibles autant pour les humains que pour beaucoup d’autres espèces vivantes. Pour ne pas discréditer l’accord de Paris, le groupe intergouvernemental a envisagé des scénarios où l’on dépasserait les 1,5 °C, avant d’y revenir avant la fin du siècle. Cela nécessiterait le développement et l’utilisation à grande échelle de techniques de capture du CO2 pour produire ce qui est appelé « émissions négatives ». Seulement, pour l’instant, les technologies sont embryonnaires. Reste les forêts et les sols, et leur capacité à capter et garder le carbone. « S’appuyer sur l’usage massif de la biomasse pour stocker le CO2 pourrait induire des tensions avec des objectifs de développement durable, notamment concernant la production agricole, dont les surfaces utilisables se verraient limitées, détaille Henri Waisman. Cela exacerberait la compétition pour les sols. »

      Infographie : Evolution de la température moyenne de la planète

      Quelles sont les projections climatiques mises en avant ?

      Un des principaux intérêts de ce rapport est qu’il compile les connaissances scientifiques sur les répercussions d’un réchauffement de 1,5 °C par rapport à 2 °C. Cela n’a jamais été fait auparavant. Même si on respecte l’accord de Paris, les territoires les plus vulnérables pourraient ne pas avoir le temps de s’adapter. C’est le cas des petites îles situées au niveau de la mer. Ce dernier devrait continuer à monter pendant plusieurs siècles. Et sous la surface, les océans subissent déjà des changements sans précédent. Des basculements pour certains écosystèmes devraient être observés dès + 1,5 °C. Les espèces dépourvues de capacité à se déplacer assez vite souffriront d’une importante mortalité. De même, il faudrait des millénaires pour lutter contre les changements dans la chimie océanique produits par l’acidification.

      Dans un monde à + 1,5 °C, le changement climatique affectera tous les territoires, peu importe leur niveau de développement, mais spécialement les plus pauvres. Par ailleurs, déjà plus d’un quart de la population mondiale vit dans des régions où le thermomètre dépasse de 1,5 °C la température moyenne au moins une saison par an. L’hémisphère Nord souffrira le plus de la multiplication et l’intensification des vagues de chaleur. « Nous sommes face à un risque de voir le sud de l’Europe basculer dans une désertification d’ici à la fin du siècle, souligne Pierre Cannet, de l’ONG WWF. Le précédent rapport du Giec, publié en 2014, était déjà clair sur le fait qu’atteindre + 2 °C est un point de non-retour. » Les risques d’inondation et de sécheresse seraient aussi renforcés, touchant principalement l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Les cyclones tropicaux deviendraient plus violents.

      Le retard dans la transformation sociétale entraîne déjà des effets irréversibles pour certaines parties de la Terre. Et la situation sera bien pire si on atteint + 2 °C de hausse des températures. « Chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire porte en lui un risque mortel », interpelle Emilie Both, porte-parole d’Oxfam France.

      Quelles solutions sont favorisées ?

      Bien que ce ne soit pas son rôle initial, le Giec présente certaines solutions pour respecter le + 1,5 °C. Ce chapitre est l’objet des principales crispations des Etats. Comme le montre un document récupéré par le site Climate Home News, les Etats-Unis veulent mettre l’accent sur les techniques de capture de CO2, sur lesquelles ils sont à la pointe. Ils misent sur leur développement pour faire moins d’efforts de réduction des émissions de GES.

      En outre, dans son rapport, le Giec souligne à plusieurs reprises la nécessité de réduire drastiquement la demande en énergie des bâtiments, de l’industrie et des transports. Les émissions de GES mondiales doivent quant à elles baisser de 45 % d’ici à 2030 (par rapport à 2010) et la part des énergies renouvelables pour l’électricité passer à 70 %-85 % en 2050. Le rapport met aussi en lumière que la réduction de la pollution de l’air permet de limiter le réchauffement et d’améliorer la santé humaine, tout comme la qualité de l’environnement.

      Crucial, un paragraphe est consacré à l’indispensable implication du secteur financier dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Ce rapport montre qu’un changement sociétal profond est nécessaire, insiste Pierre Cannet, de WWF. Pourtant, la transition écologique en France et en Europe reste à ses balbutiements. L’humanité est confrontée à une nouvelle guerre, cette fois contre elle-même. D’ici à 2040, nous aurons perdu la bataille si des mesures ne sont pas prises et intensifiées. »

  • Québec : une victoire éclatante pour les patriotes
    http://www.dedefensa.org/article/quebec-une-victoire-eclatante-pour-les-patriotes

    Québec : une victoire éclatante pour les patriotes

    Lundi, le 1er octobre, a pavé la voie à un changement drastique du paradigme québécois. Le peuple québécois s’était habitué à un régime parlementaire favorisant un duopole et voilà que la table vient d’être renversée. Une nouvelle formation politique, vieille d’à peine une décennie, aura fait voler en éclats ce régime datant des années 1970.

    L’alternance socialo-libérale vole en éclat

    En effet, le Parti Libéral du Québec (PLQ), équivalent à l’ancienne UMP française, et le Parti Québécois (PQ), succursale du Parti socialiste en Amérique du Nord, ont dû concéder la victoire à un outsider qui, tel un bateleur, a réussi à brasser les cartes au point que même les médias de l’oligarchie semblent pris au dépourvu.

    La CAQ (Coalition Avenir Québec) de François Legault, ancien (...)

  • A Toronto, Michael Moore célèbre la résistance à Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/09/07/a-toronto-michael-moore-celebre-la-resistance-a-trump_5351563_3476.html

    Le réalisateur a présenté « Fahrenheit 11/9 », brûlot politique qui assimile le président américain à Adolf Hitler.

    https://youtu.be/7oG4tWM4MQU

    Il n’y a pas de raison pour que le Festival de Toronto, dont la 43e édition a commencé le 6 septembre, se distingue du reste de l’Amérique du Nord – et du monde. Donald Trump règne en maître absolu sur les ­conversations, et pour l’une des soirées d’ouverture – celle de la section documentaire – sur l’écran.

    Michael Moore a présenté ­Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre 2016, les médias américains ont admis la victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton), ­un pamphlet colérique, sincère et roublard, divaguant et provocant – un retour à la manière de son plus grand succès, Fahrenheit 9/11.

    Le film de Michael Moore est à l’avant-garde d’une série de films politiques américains, documentaires ou fictions attendus au long du festival. Dans la première catégorie, on trouve les films de deux autres grandes figures du genre, que tout – méthode, style et inclinations politiques – oppose : Frederick Wiseman a filmé une petite ville au milieu des « flyover states » (les Etats qu’on ne fait que survoler) dans Monrovia, Indiana, pendant qu’Errol Morris a tenté de comprendre l’ancien conseiller du locataire de la Maison Blanche Steve Bannon dans American Dharma, déjà présenté à Venise. Les dirigeants du festival se demandent si le politicien d’extrême droite s’invitera à Toronto comme il l’a fait sur le Lido, ce qui pourrait provoquer quelque ­agitation dans une ville plutôt à gauche.

    Côté fiction, on a déjà vu ­Monsters and Men, de Renaldo Marcus Green, qui examine en un récit éclaté les conséquences de la mort d’un ancien combattant afro-américain tué par la police de New York et l’on attend, entre autres The Frontrunner, de Jason Reitman, dans lequel Hugh Jackman incarne Gary Hart, candidat démocrate à la Maison Blanche en 1988, défait par un scandale sexuel.

    Obsession de Trump pour sa fille

    De sexe, il en est question dans Fahrenheit 11/9, car Michael Moore fait sienne la fameuse phrase de Malcolm X : « Par tous les moyens nécessaires ».

    Dans la brillante série de montages qui ouvre son film, il aligne les interviews agressives d’Hillary Clinton par des journalistes mâles en superposant à l’image les accusations d’agressions sexuelles dont ces censeurs – Charlie Rose, Matt Lauer, Bill O’Reilly… – ont fait l’objet. Un peu plus loin, la succession d’images fixes ou animées ressassant l’obsession du président des Etats-Unis pour sa fille Ivanka.

    Après avoir établi sommairement et vigoureusement les raisons de la défaite d’Hillary Clinton (au premier rang desquelles l’hubris de ses partisans, dont on voit les plus célèbres, de Nancy Pelosi à Jay Z, annoncer son inévitable victoire) et celles pour lesquelles son concurrent n’aurait jamais dû mettre les pieds dans le bureau Ovale, Michael Moore prend la tangente. Il ne s’agit plus de dépeindre les turpitudes de Donald Trump ou les carences de l’appareil démocrate, mais de fouiller dans le terreau sur lesquels ces plantes se sont épanouies.

    COMME IL AIME À LE FAIRE, MICHAEL MOORE RETOURNE CHEZ LUI, À FLINT, MICHIGAN

    Comme il aime à le faire, le réalisateur retourne chez lui, à Flint, Michigan. La ville ravagée par la désindustrialisation de Roger et moi (1989) est devenue un enfer pour ses habitants, dont les enfants ont été condamnés à boire de l’eau empoisonnée, dont les bâtiments abandonnés sont devenus des cibles pour l’artillerie de l’US Army qui s’entraîne là au combat de rue.

    Chacun décidera si Michael Moore force le trait ou s’il se contente d’exprimer en termes simples des situations dont les hommes politiques aiment à dire qu’elles sont compliquées. C’est ce que fait un représentant républicain à la chambre de ­Floride, lorsque l’un des étudiants du lycée de Parkland, ravagé par l’irruption d’un tueur armé d’un fusil d’assaut, l’interroge sur sa position quant à la vente libre de ces armes. Il était inévitable que le réalisateur de Bowling for ­Columbine passe par le lycée ­Marjorie Stoneman et célèbre ses élèves militants. Car cette deuxième partie de Fahrenheit 11/9 prend la forme d’un tour des Etats-Unis de la résistance. En présentant son film, Michael Moore a revendiqué le terme, l’associant explicitement à la résistance en France sous l’occupation nazie.

    Montagnes russes militantes

    On a mieux compris cette assimilation en découvrant la troisième partie de son documentaire : elle compare systématiquement les Etats-Unis à l’Allemagne de Weimar et Donald Trump à Adolf Hitler. Le renfort d’historiens, d’un ancien magistrat au tribunal de Nuremberg ne suffit pas à muer cette comparaison en raison. A la fin de la projection, il suffisait de voir Michael Moore, entouré de lycéens de Parkland et de militants de Flint pour comprendre qu’il ne s’agit plus seulement de cinéma mais d’urgence politique, d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

    Il revenait à l’esprit l’un des ­innombrables faits énoncés ­pendant ces deux heures de montagnes russes militantes : depuis 1992, les démocrates ont remporté le vote populaire dans toutes les élections présidentielles, sauf en 2004. Quatre mois avant ce dernier scrutin, sortait le plus grand succès de Michael Moore, Fahrenheit 9/11.

  • Une voiture électrique pollue (presque) autant qu’un diesel

    Si l’on englobe l’ensemble de son cycle de vie, une voiture électrique peut émettre plus de CO2 qu’un vulgaire diesel... Les batteries électriques ? Des réservoirs bourrés de métaux rares, très polluants et monopolisés par la Chine. Guillaume Pitron, ancien juriste devenu journaliste, a pendant huit ans parcouru la planète – Chine, Malaisie, Indonésie, Afrique du Sud, Amérique du Nord – pour enquêter sur la fameuse « transition écologique »... qui n’est pas si verte. Il en relate les dessous dans « La Guerre des métaux rares », aux éditions Les Liens qui Libèrent. Ecoutez —> http://www.nouvelobs.com/videos/vvzrux.DGT/une-voiture-electrique-pollue-presque-autant-qu-un-diesel.html

  • (1) Sous le sable, la guerre des câbles - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/08/31/sous-le-sable-la-guerre-des-cables_1675052

    Au fond des océans, une créature étend ses tentacules : Internet. Mails, selfies, vidéos de chatons circulent à travers la planète grâce à plus de 360 câbles de l’épaisseur d’un bras humain qui relient les continents entre eux. Ils reposent sur le sable ou sont légèrement enterrés, jusqu’à 8 000 mètres sous les mers. En trente ans, 1,2 million de kilomètres de câbles de fibre optique ont été déroulés. De quoi faire trente fois le tour de la Terre. Aujourd’hui, ils charrient 99% du trafic intercontinental.

    Professeur en sociologie et auteur de travaux sur le numérique Dominique Boullier parle d’un « nouveau système nerveux de la globalisation ». Pas étonnant que les premiers câbles se soient déployés à travers l’Atlantique. « Leur tracé reflète les liens privilégiés entre l’Europe et l’Amérique du Nord, explique-t-il. Puis la bascule s’est faite vers l’Asie, avec le développement des câbles transpacifiques. L’Afrique a été le dernier continent à se connecter. Désormais, les demandes de transmission deviennent absolument énormes. Cela pousse les centres de décision – l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie de l’Est (Japon, Corée…) – à renforcer leurs capacités. »

    Jusqu’ici, les opérateurs télécoms montaient des consortiums pour se partager le financement et l’exploitation des câbles, dont la durée de vie approche les vingt-cinq ans. Désormais, il faut composer avec les puissants et richissimes Google, Facebook ou encore Microsoft. Les deux derniers se sont alliés pour déployer entre la Virginie et l’Espagne l’autoroute la plus rapide à ce jour : 160 téraoctets. L’équivalent de « 71 millions de vidéos HD lues en streaming au même moment […] et de 16 millions de fois notre connexion à la maison »,selon Microsoft. Les Gafam peuvent ainsi faire passer leurs propres contenus dans leurs propres tuyaux. Comme dans le secteur de la finance, de gain de quelques mili secondes peut faire la différence.

    #Infrastructure_internet #Câbles #Géopolitique_internet #GAFA