• Au #Mali, #Niger et #Sénégal, le marché de l’identité en plein essor

    De plus en plus d’États africains font appel à des entreprises étrangères, notamment françaises, pour fabriquer des #cartes_d’identité biométriques, qui servent aussi de #cartes_électorales sécurisées. Un projet soutenu par l’Europe qui y voit une occasion de mieux contrôler les flux migratoires.

    De plus en plus d’États africains font appel à des entreprises étrangères, notamment françaises, pour fabriquer des cartes d’identité biométriques, qui servent aussi de cartes électorales sécurisées. Un projet soutenu par l’Europe qui y voit une occasion de mieux contrôler les flux migratoires.

    Niger, Sénégal, Mali, de nos envoyés spéciaux.- Sur le continent africain, les États font de plus en plus souvent appel aux services d’entreprises étrangères spécialisées dans le domaine de l’état civil et leur confient la fabrication de cartes d’identité biométriques, qui sont aussi souvent utilisées comme cartes électorales.
    C’est par exemple le cas, au Mali, du groupe français #Idemia [nouveau nom, depuis 2017, de #OT-Morpho, né de la fusion des sociétés #Oberthur_Technologies (OT) et Morpho], du franco-néerlandais #Gemalto au Niger, et de la société malaisienne #Iris au Sénégal.
    Ce processus est appuyé par la Commission européenne, par le biais de son #Fonds_fiduciaire_d’urgence_pour_l’Afrique. Un partenariat dans lequel chacun trouve son intérêt : les chefs d’État ouest-africains entrevoient la tenue d’élections indiscutables, tandis que la diplomatie européenne touche du doigt le Graal du contrôle de l’immigration irrégulière en permettant l’accès direct à une base de données centralisée des citoyens subsahariens. Celle-ci permettrait aux États membres de l’Union européenne (UE) d’identifier et de renvoyer plus facilement les migrants irréguliers dans leur pays d’origine.
    Un projet « gagnant-gagnant » donc, pour lequel la Commission européenne pourra recevoir un retour sur investissement des 25 millions d’euros dépensés au Mali, et des 28 millions d’euros au Sénégal. Le projet devrait permettre de disposer d’un système d’information de l’état civil informatisé relié à une #base_de_données biométriques à même de sécuriser l’identité de la population et d’être exploitable par d’autres administrations utilisatrices.
    « Il y a une demande d’appui des autorités maliennes auprès de l’UE, qui considère qu’il y a un besoin. C’est une sorte d’interactivité : un état civil qui fonctionne bien va permettre à la population de bénéficier des services auxquels elle a droit. L’aspect contrôle des populations n’est que secondaire », assure Omar Merabet, conseiller du PDG de Civipol, agence française qui travaille, au Mali et au Sénégal, sur deux importants programmes d’état civil qui servent de base de données pour la biométrie électorale.
    Il résume : « La relation entre identité et sécurité est là : si on a un fichier sécurisé, on a une possibilité de traçabiliser la population – un idéal de politique. »
    Des militants de la société civile ouest-africaine s’interrogent néanmoins sur l’utilisation réelle des données personnelles collectées et sur le risque d’utilisation abusive par l’État ou des tiers. Cette préoccupation est également partagée par Omar Merabet : « On sait l’usage qu’en fait un pays donné aujourd’hui, mais qu’en sera-t-il demain ? C’est un problème essentiel car on va consacrer énormément de financements à centraliser ces données, pour la question de l’immigration par exemple, avoir des fichiers ultra précis, partagés avec les services… Il va y avoir de plus en plus de communication et donc de possibilités d’utiliser frauduleusement ces données. »

    « Nous pensons que nous n’avons pas assez de détails sur la question et que nous ne sommes pas bien informés par nos gouvernements, estime le juriste Djabel Magassa, porte-parole de Kouloubametre, site internet « d’initiative citoyenne d’évaluation et suivi des actions des gouvernants ». Quelles sont les garanties de la part de l’Union européenne que ces données ne seront pas utilisées à d’autres fins – par exemple, d’identifier des migrants en vue de leur expulsion par Frontex ? »

    L’hypothèse est balayée par l’État malien. « Au Mali existe une loi qui protège les données personnelles, ainsi que l’Autorité de protection des données à caractère individuel qui surveille l’utilisation des telles informations. Il n’est donc pas possible de donner ces données à un pays européen ou à une structure pour surveiller les migrants », affirme Fousseyni Diarra, directeur du Centre pour le traitement des données de l’état civil et président de la commission technique du Comité de pilotage des élections présidentielles qui ont eu lieu l’été dernier.

    En dépit des risques et des limites, la solution biométrique s’étend dans l’Afrique subsaharienne. Un nouveau front s’est ouvert au Niger, voisin du Mali.

    Au Niger, la France et l’Allemagne à la manœuvre

    « On est entourés de pays plongés dans la tourmente, comme le Mali, le Nigeria, la Libye et le Burkina Faso, explique Issaka Souna. Le Niger ne peut pas se permettre un processus électoral tendu. » Avocat et haut fonctionnaire des Nations unies, Souna a été nommé en octobre 2017 à la tête de la Commission électorale indépendante du Niger (CENI). Au cœur de son travail, la mise en place d’un fichier électoral biométrique.

    Après des années de pourparlers, le fichier biométrique a été intégré dans le nouveau code électoral. Pour Issaka Souna, la difficulté principale est l’absence d’un système d’état civil fiable : « Moins de 30 % de nos concitoyens possèdent une pièce d’identité. On a un territoire immense et une partie de la population est nomade : fournir presque dix millions de cartes électorales biométriques en moins d’un an sera une épreuve colossale. »

    Le premier test, ce seront les élections locales, reportées quatre fois depuis 2016 et prévues pour début 2020. Présidentielle et législatives sont prévues pour 2021. Mahamadou Issoufou sera alors arrivé au terme de son deuxième mandat et ne sera plus éligible.

    Ici, tout en étant le principal bailleur de fonds du Niger, l’Union européenne n’a pas financé la #biométrisation des élections. « Sans un état civil performant, cela n’a pas de sens, confie un fonctionnaire de Bruxelles, sous le couvert de l’anonymat. C’est comme acheter une Porsche là où on n’a même pas un chemin pour se promener. »

    Selon le fonctionnaire, « l’inscription d’un #fichier_biométrique dans la loi permet aux gouvernements de faire du #chantage à l’UE. Ils disent : “Si vous voulez des élections démocratiques, il faut financer la biométrie.” » Soit une dépense, pour créer le fichier, qui tournerait autour des 60 millions d’euros.

    Le fonctionnaire ajoute qu’au sein de la délégation européenne au Niger, « on a dû résister aux pressions des diplomates français et allemands qui voulaient qu’on finance cette biométrie ».
    Les pressions des groupes français

    Un document interne, obtenu par Mediapart, détaille le parcours de sélection de l’opérateur privé au Niger. En concurrence, quatre sociétés : #Gemalto, dont l’actionnaire majoritaire est la Banque publique d’investissement français, #Idemia, propriété de l’État français à 14 %, la société privée allemande #Dermalog, et #Lithotech, compagnie du géant sud-africain #Bidvest, liée à un fonds public de Johannesburg.

    Seuls les deux premiers, français, ont survécu au long processus de sélection – 17 jours de travail d’un comité technique, en octobre 2018 –, dont les résultats, pas encore proclamés après des mois, ont déjà provoqué quelques bouleversements : Dermalog, exclue de la sélection finale en raison de son mauvais score (32,5 points sur 100), aurait fait appel. Contactée, la société a refusé de commenter.

    Gemalto (déjà fortement sollicité sur le marché biométrique africain, notamment en #Algérie, #Bénin, #Burkina_Faso, #Comores, #Gabon et #Guinée-Conakry) a fini par l’emporter, avec 92 points sur 100 face aux 77 de Idemia, d’après l’évaluation technique. Le marché s’élève à 20 milliards de francs CFA (30,5 millions d’euros) sur 16 mois, d’après le président de la CENI Issaka Souna.

    Avant l’officialisation du contrat, le groupe français était à l’affût de la moindre mise en cause de ses activités : il a ainsi exigé la publication d’un droit de réponse dans le bi-hebdomadaire nigérien L’Événement. En cause : des informations « de nature à nuire à la bonne réputation du groupe », selon Gemalto. L’entreprise y conteste notamment l’existence d’une plainte pour corruption passive ou active d’agent étranger au Gabon. Plainte qui a pourtant bien été enregistrée à Paris.

    Le Sénégal, pionnier des cartes biométriques dans la région

    Contrairement au Mali et au Niger, le marché de la biométrie au Sénégal n’est pas dominé par une société française mais par le groupe malaisien #Iris_Corporation_Berhad. Premier pays de la région à avoir, en 2007, engagé le processus de biométrisation prévu par l’accord de la #CEDEAO – visant officiellement à faciliter la circulation des personnes dans l’espace régional –, le Sénégal a élu son président, le 24 février dernier, en utilisant des documents électoraux produits par le géant asiatique pour un montant de 50 milliards de francs CFA (environ 76 millions d’euros).

    Si, à quelques jours des élections du 24 février, le gouvernement a annoncé un taux de distribution des cartes biométriques de 97 %, la société traîne encore quelques casseroles.

    Lors des élections législatives de juillet 2017, de graves dysfonctionnements dans le processus de distribution des cartes ont empêché environ 800 000 personnes de voter. En 2007, le contrat de production de passeports biométriques, attribué déjà à Iris, a été suspendu et jugé, dans un rapport public de la Cour des comptes sénégalaise de 2009, « contraire à l’intérêt général » et « irrégulier » parce que trop coûteux et lent (118 milliards de francs CFA pour 10 millions de documents en vingt ans).

    L’expert informaticien et cyberactiviste sénégalais Cheick Fall, cofondateur de la Ligue africaine des web activistes pour la démocratie Africtivistes, parle d’#indépendance_numérique violée. « Le Sénégal a péché en allant confier le traitement de ces données à une entreprise étrangère. » Selon lui, il y aurait dans le pays toutes les compétences techniques et humaines pour confectionner la carte biométrique directement au Sénégal, « à un dixième du coût ».

    Pour lui, pas mal de questions se cachent dans cette petite carte. « Comment cette entreprise va-t-elle traiter nos informations ? Qui gère, qui collabore et qui a des intérêts avec elle ? Quels sont les contrats qui lient l’État avec cette société sur la confection mais aussi sur le traitement et la conservation des donnés sensibles ? » Une interrogation plus profonde sous-tend sa réflexion : « Aujourd’hui, on parle beaucoup des barrières, mais dans une société de plus en plus dématérialisée et fondée sur la citoyenneté digitale, qu’est-ce qu’une frontière ? »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/050319/au-mali-niger-et-senegal-le-marche-de-l-identite-en-plein-essor?onglet=ful
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #biométrie #privatisation
    #contrôles_frontaliers #identification #business #complexe_militaro-industriel #UE #EU #big-data #surveillance_de_masse #traçabilité

    signalé par @pascaline via la mailing-list de Migreurop
    ping @karine4

    Ajouté à la métaliste externalisation :
    https://seenthis.net/messages/731749

  • Calais : 46 migrants investissent un ferry à destination du Royaume-Uni

    Jamais le port de Calais, très sécurisé, n’a connu une intrusion aussi importante de migrants. Une centaine d’entre eux se sont introduits illégalement dans l’enceinte, samedi soir, entre 21h15 et 21h30. La moitié a réussi à grimper à bord d’un ferry de la compagnie DFDS, qui venait d’accoster en provenance de Douvres, à l’aide d’une échelle et en profitant de la marée haute. La police est intervenue très vite. Au total, 63 migrants ont été interpellés.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/15485/calais-46-migrants-investissent-un-ferry-a-destination-du-royaume-uni

    Jamais le port de Calais, très sécurisé, n’a connu une intrusion aussi importante de migrants.

    –-> #walls_don't_work

    #murs #barrières_frontalières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #frontières #UK #Calais #France #Angleterre

  • Drone Surveillance Operations in the Mediterranean: The Central Role of the Portuguese Economy and State in EU Border Control

    Much has been written in the past years about the dystopic vision of EU borders increasingly equipped with drone surveillance (see here: http://www.europeanpublicaffairs.eu/high-tech-fortress-europe-frontex-and-the-dronization-of-borde, here: http://eulawanalysis.blogspot.com/2018/10/the-next-phase-of-european-border-and.html, here: https://www.heise.de/tp/features/EU-startet-Langstreckendrohnen-zur-Grenzueberwachung-4038306.html and here: https://www.law.ox.ac.uk/research-subject-groups/centre-criminology/centreborder-criminologies/blog/2018/11/role-technology). Yet, when the first joint drone surveillance operation of #Frontex, the #European_Maritime_Safety_Agency (#EMSA) and Portuguese authorities was launched on 25 September 2018, there was a lack of response both from the media and concerned activists or researchers. Yet, the EMSA offered details about the operation on its website, and Frontex as well. In addition, Frontex mentioned in its press statement parallel operations undertaken in Italy and Greece in the same period.

    These operations were a crucial step for the setup of the joint European information system for border surveillance, #EUROSUR. The drone surveillance program in the context of Frontex operations is a major step in the operational setup of the EUROSUR program that aims to integrate databases and national coordination centres of 24 European countries. EUROSUR was officially introduced with a policy paper in 2008, and the system itself was launched on 1 December 2013 as a mechanism of information exchange among EU member states. But it is not yet fully operational, and drone surveillance is commonly seen as a central component for full operationability. Thus, the cooperation between the EMSA, Frontex and the Portuguese state in the recent operation is a crucial milestone to achieve the aim of EUROSUR to create a unified European border surveillance system.

    This is why the operation launched in Portugal in September 2018 is of higher significance to the ones in Italy and Greece since it includes not only national authorities but also the EMSA, located in Lisbon, as a new key actor for border surveillance. EMSA was founded in 2002 as a response to various shipping disasters that lead to environmental pollution and originally focuses on monitoring the movement of ships, with a focus on the safety of shipping operations, environmental safety at sea and the trading of illegal goods via maritime transport.

    In 2016 the EMSA was allocated 76 million Euros in a bid for the production of drones for the surveillance of the Mediterranenan in the context of Frontex missions. EMSA`s bid foresaw that drones would be hired by EMSA itself. EMSA would run the operation of drones and share real-time data with Frontex. The largest part of this bid, 66 million Euros, went to the Portuguese company #Tekever, while smaller portions went to the Italian defence company #Leonardo and to the Portuguese air force that will operate drones produced by the Portuguese company #UA_Vision. At the same time, the successful bid of Tekever and the integration of Portuguese authorities in surveillance operations catapults Portugal onto the map of the defence and surveillance industry that profits immensely from the recent technological craze around border surveillance (see here, here and here).

    Lisbon-based Tekever set up a factory for the production of drones in the Portuguese mainland in #Ponte_de_Sor, an emerging new hub for the aerospace industry. Together with French #Collecte_Localisation_Service, which specialises in maritime surveillance, Tekever founded the consortium #REACT in order to produce those specific drones. Under the Portuguese operation, ground control, i.e. the technical coordination of the flight of the drones, was located in Portugal under the authority of the Portuguese air force, while the operation was coordinated remotely by Frontex experts and Portuguese authorities in the #Frontex_Situational_Centre in Poland where data were shared in real-time with EMSA. This first operation is a crucial step, testing the technical and administrative cooperation between EMSA and Frontex, and the functionality of the drones that were specifically produced for this purpose. These drones are lighter than the ones used in Greece and Italy, and they are equipped with special cameras and #radars that can detect ship movements and receive emergency calls from the sea. This allows to run data collected by the drones through an algorithm that is programmed to distinguish so-called ´#migrant_vessels´ from other ships and boats.

    The Portuguese government has set up a number of initiatives to foster this industry. For example, a national strategy called #Space_2030 (#Estratégia_Portugal_Espaço_2030) was launched in 2018, and the newly founded #Portuguese_Space_Agency (#Agência_Espacial_Portuguesa) will begin to work in the first months of 2019. The fact that border surveillance is one of the larger European programs boosting the defence and surveillance industry financially has not generated any controversy in Portugal; neither the fact that a center-left government, supported by two radical left parties is propping up surveillance, aerospace and defence industries. The colonial continuities of this industrial strategy are all too visible since narratives like ‘from the discovery of the sea to the technology of space’ are used not only by industry actors, but also, for example, by the Portuguese Chamber of Commerce in the UK on its website. In this way, social and political #domination of non-European territories and the control of the movement of racialized bodies are reduced to the fact of technological capability – in the colonial period the navigation of the seas with optical instruments, astronomic knowledge and ships, and today the electronic monitoring of movements on the sea with drones and integrated computer systems. The Portuguese aerospace industry is therefore presented as a cultural heritage that continues earlier technological achievements that became instruments to set up a global empire.

    The lack of any mention about the start of the drone surveillance programme does not only demonstrate that border surveillance goes largely unquestioned in Europe, but also that the sums spent for surveillance and defence by EU agencies create incentives to engage more in the defence and surveillance industry. This goes all the more for countries that have been hit hard by austerity and deindustrialisation, such as Portugal. The recent increase of 9.3 billion Euros for the period 2021 to 2027 for border surveillance funding in the EU with the creation of the #Integrated_Border_Management_Fund focused on border protection, is a telling example of the focus of current EU industrial policies. For the same period, the European Commission has earmarked 2.2 billion Euro for Frontex in order to acquire, operate and maintain surveillance assets like drones, cameras, fences, and the like. In this situation, the political consensus among EU governments to restrict migration reinforces the economic interests of the defence industry and vice versa, and the interest of national governments to attract #high-tech investment adds to this. Those lock-in effects could probably only be dismantled through a public debate about the selective nature of the entrepreneurial state whose funding has decisive influence on which industries prosper.

    While the Portuguese government does not currently have a single helicopter operating in order to control and fight forest fires that have caused more than 100 deaths in the past two years, much EU and national public funding goes into technology aimed at the control of racialized bodies and the observation of earth from space. At the same time, there is considerable concern among experts that surveillance technology used for military means and border security will be rolled out over the entire population in the future for general policing purposes. For this reason, it remains important to keep an eye on which technologies are receiving large public funds and what are its possible uses.


    https://www.law.ox.ac.uk/research-subject-groups/centre-criminology/centreborder-criminologies/blog/2019/02/drone
    #drones #contrôles_frontaliers #frontières #technologie #complexe_militaro-industriel #technologie_de_la_surveillance #externalisation #business #algorithme #colonialisme #néo-colonialisme #impérialisme #héritage_culturel #austérité #désindustrialisation

    ping @daphne @marty @albertocampiphoto @fil

    • Des drones en renfort dans l’#opération_Sophia

      Pour renforcer la surveillance aérienne, après le départ des navires, l’opération Sophia déployée en Méditerranée (alias #EUNAVFOR_Med) va bénéficier d’un renfort d’au moins un drone #Predator de l’aeronautica militare.

      L’#Italie a indiqué sa disponibilité à fournir un drone à l’opération Sophia, selon nos informations confirmées à bonne source. Ce pourrait être un #MQ-9A Predator B, la version la plus avancée et la plus récente du drone, d’une longueur de 10,80 m avec une envergure de plus de 20 mètres, qui peut voler à 445 km / heure. De façon alternative, selon les moyens disponibles, un MQ-1C Predator A, plus modeste (longueur de 8,20 m et envergure de 14,80 m), pouvant voler à 160 km/heure, pourrait aussi être déployé.

      http://www.bruxelles2.eu/2019/04/09/des-drones-en-renfort-dans-loperation-sophia
      #operation_Sophia

  • Au #Niger, l’UE mise sur la #police_locale pour traquer les migrants

    Au Niger, l’Union européenne finance le contrôle biométrique des frontières. Avec pour objectif la lutte contre l’immigration, et dans une opacité parfois très grande sur les méthodes utilisées.

    Niger, envoyé spécial.– Deux semaines après une attaque meurtrière attribuée aux groupes armés djihadistes, un silence épais règne autour du poste de la gendarmerie de Makalondi, à la frontière entre le Niger et le Burkina Faso. Ce jour de novembre 2018, un militaire nettoie son fusil avec un torchon, des cartouches scintillantes éparpillées à ses pieds. Des traces de balles sur le mur blanc du petit bâtiment signalent la direction de l’attaque. Sur le pas de la porte, un jeune gendarme montre son bras bandé, pendant que ses collègues creusent une tranchée et empilent des sacs de sable.
    L’assaut, à 100 kilomètres au sud de la capitale Niamey, a convaincu le gouvernement du Niger d’étendre les mesures d’état d’urgence, déjà adoptées dans sept départements frontaliers avec le Mali, à toute la frontière avec le Burkina Faso. La sécurité a également été renforcée sur le poste de police, à moins d’un kilomètre de distance de celui de la gendarmerie, où les agents s’affairent à une autre mission : gérer les flux migratoires.
    « On est les pionniers, au Niger », explique le commissaire Ismaël Soumana, montrant les équipements installés dans un bâtiment en préfabriqué. Des capteurs d’empreintes sont alignés sur un comptoir, accompagnés d’un scanneur de documents, d’une microcaméra et d’un ordinateur. « Ici, on enregistre les données biométriques de tous les passagers qui entrent et sortent du pays, on ajoute des informations personnelles et puis on envoie tout à Niamey, où les données sont centralisées. »
    Makalondi est le premier poste au Niger à avoir installé le Midas, système d’information et d’analyse de données sur la migration, en septembre 2018. C’est la première étape d’un projet de biométrisation des frontières terrestres du pays, financé par l’UE et le #Japon, et réalisé conjointement par l’#OIM, l’Organisation internationale pour les migrations – créatrice et propriétaire du système #Midas –, et #Eucap_Sahel_Niger, la mission de sécurité civile de Bruxelles.


    Au cœur de ce projet, il y a la Direction pour la surveillance du territoire (DST), la police aux frontières nigérienne, dont le rôle s’est accru au même rythme que l’intérêt européen à réduire la migration via le Niger. Dans un quartier central de Niamey, le bureau du directeur Abdourahamane Alpha est un oasis de tranquillité au milieu de la tempête. Tout autour, les agents tourbillonnent, en se mêlant aux travailleurs chinois qui renouvellent leur visa et aux migrants ouest-africains sans papiers, en attente d’expulsion.
    Dessinant une carte sur un morceau de papier, le commissaire Alpha trace la stratégie du Niger « pour contrôler 5 000 kilomètres de frontière avec sept pays ». Il évoque ainsi les opérations antiterrorisme de la force G5 Sahel et le soutien de l’UE à une nouvelle compagnie mobile de gardes-frontières, à lancer au printemps 2019.
    Concernant le Midas, adopté depuis 2009 par 23 pays du monde, « le premier défi est d’équiper tous les postes de frontière terrestre », souligne Alpha. Selon l’OIM, six nouveaux postes devraient être équipés d’ici à mi-2020.

    Un rapport interne réalisé à l’été 2018 et financé par l’UE, obtenu par Mediapart, estime que seulement un poste sur les douze visités, celui de Sabon Birni sur la frontière avec le Nigeria, est apte à une installation rapide du système Midas. Des raisons de sécurité, un flux trop bas et composé surtout de travailleurs frontaliers, ou encore la nécessité de rénover les structures (pour la plupart bâties par la GIZ, la coopération allemande, entre 2015 et 2016), expliquent l’évaluation prudente sur l’adoption du Midas.
    Bien que l’installation de ce système soit balbutiante, Abdourahamane Alpha entrevoit déjà le jour où leurs « bases de données seront connectées avec celles de l’UE ». Pour l’instant, du siège de Niamey, les agents de police peuvent consulter en temps quasi réel les empreintes d’un Ghanéen entrant par le Burkina Faso, sur un bus de ligne.
    À partir de mars 2019, ils pourront aussi les confronter avec les fichiers du Pisces, le système biométrique du département d’État des États-Unis, installé à l’aéroport international de Niamey. Puis aux bases de données d’Interpol et du Wapis, le système d’information pour la police de l’Afrique de l’Ouest, un fichier biométrique financé par le Fonds européen de développement dans seize pays de la région.
    Mais si le raccordement avec des bases de données de Bruxelles, envisagé par le commissaire Alpha, semble une hypothèse encore lointaine, l’UE exerce déjà un droit de regard indirect sur les écrans de la police nigérienne, à travers Frontex, l’agence pour le contrôle des frontières externes.

    Frontex a en effet choisi le Niger comme partenaire privilégié pour le contrôle migratoire sur la route dite de la Méditerranée centrale. En août 2017, l’agence y a déployé son unique officier de liaison en Afrique et a lancé, en novembre 2018, la première cellule d’analyse de risques dans le continent. Un projet financé par la coopération au développement de l’UE : 4 millions d’euros destinés à ouvrir des cellules similaires dans huit pays subsahariens.
    L’agence n’a dévoilé à Mediapart que six documents sur onze relatifs à ses liens avec le Niger, en rappelant la nécessité de « protéger l’intérêt public concernant les relations internationales ». Un des documents envoyés concerne les cellules d’analyse de risques, présentées comme des bureaux équipés et financés par Frontex à l’intérieur des autorités de contrôle des frontières du pays, où des analystes formés par l’agence – mais dépendants de l’administration nationale – auront accès aux bases de données.
    Dans la version intégrale du document, que Mediapart a finalement pu se procurer, et qui avait été expurgée par Frontex, on apprend que « les bases de données du MIDAS, PISCES et Securiport [compagnie privée de Washington qui opère dans le Mali voisin, mais pas au Niger – ndlr] seront prises en considération comme sources dans le plan de collecte de données ».
    En dépit de l’indépendance officielle des cellules par rapport à Frontex, revendiquée par l’agence, on peut y lire aussi que chaque cellule aura une adresse mail sur le serveur de Frontex et que les informations seront échangées sur une plateforme digitale de l’UE. Un graphique, également invisible dans la version expurgée, montre que les données collectées sont destinées à Frontex et aux autres cellules, plutôt qu’aux autorités nationales.
    Selon un fonctionnaire local, la France aurait par ailleurs fait pression pour obtenir les fichiers biométriques des demandeurs d’asile en attente d’être réinstallés à Paris, dans le cadre d’un programme de réinstallation géré par le UNHCR.
    La nouvelle Haute Autorité pour la protection des données personnelles, opérationnelle depuis octobre 2018, ne devrait pas manquer de travail. Outre le Midas, le Pisces et le Wapis, le Haut Commissariat pour les réfugiés a enregistré dans son système Bims les données de presque 250 000 réfugiés et déplacés internes, tandis que la plus grande base biométrique du pays – le fichier électoral – sera bientôt réalisée.
    Pendant ce temps, au poste de frontière de Makalondi, un dimanche de décembre 2018, les préoccupations communes de Niamey et Bruxelles se matérialisent quand les minibus Toyota laissent la place aux bus longue distance, reliant les capitales d’Afrique occidentale à Agadez, au centre du pays, avec escale à Niamey. Des agents fouillent les bagages, tandis que les passagers attendent de se faire enregistrer.
    « Depuis l’intensification des contrôles, en 2016, le passage a chuté brusquement, explique le commissaire Ismaël Soumana. En parallèle, les voies de contournement se sont multipliées : si on ferme ici, les passeurs changent de route, et cela peut continuer à l’infini. »
    Les contrôles terminés, les policiers se préparent à monter la garde. « Car les terroristes, eux, frappent à la nuit, et nous ne sommes pas encore bien équipés », conclut le commissaire, inquiet.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/280219/au-niger-l-ue-mise-sur-la-police-locale-pour-traquer-les-migrants
    #migrations #réfugiés #asile #traque #externalisation #contrôles_frontaliers #EU #UE #Eucap #biométrie #organisation_internationale_contre_les_migrations #IOM

    J’ajoute à la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/731749

    • Biometrics: The new frontier of EU migration policy in Niger

      The EU’s strategy for controlling irregular West African migration is not just about asking partner countries to help stop the flow of people crossing the Mediterranean – it also includes sharing data on who is trying to make the trip and identifying to which countries they can be returned.

      Take Niger, a key transit country for migrants arriving in Europe via Libya.

      European money and technical assistance have flowed into Niger for several years, funding beefed-up border security and supporting controversial legislation that criminalises “migrant trafficking” and has led to a sharp fall in the registered number of people travelling through the country to reach Libya – down from 298,000 in 2016 to 50,000 in 2018.

      Such cooperation is justified by the “moral duty to tackle the loss of lives in the desert and in the Mediterranean”, according to the EU’s head of foreign policy, Federica Mogherini. It was also a response to the surge in arrivals of asylum seekers and migrants to European shores in 2015-16, encouraging the outsourcing of control to African governments in return for development aid.

      In April, as a further deterrent to fresh arrivals, the European Parliament passed a tougher “Regulation” for #Frontex – the EU border guard agency – authorising stepped-up returns of migrants without proper documentation to their countries of origin.

      The regulation is expected to come into force by early December after its formal adoption by the European Council.

      The proposed tougher mandate will rely in part on biometric information stored on linked databases in Africa and Europe. It is a step rights campaigners say not only jeopardises the civil liberties of asylum seekers and others in need of protection, but one that may also fall foul of EU data privacy legislation.

      In reply to a request for comment, Frontex told The New Humanitarian it was “not in the position to discuss details of the draft regulation as it is an ongoing process.”

      Niger on the frontline

      Niger is a key country for Europe’s twin strategic goals of migration control and counter-terrorism – with better data increasingly playing a part in both objectives.

      The #Makalondi police station-cum-immigration post on Niger’s southern border with Burkina Faso is on the front line of this approach – one link in the ever-expanding chain that is the EU’s information-driven response to border management and security.

      When TNH visited in December 2018, the hot Sunday afternoon torpor evaporated when three international buses pulled up and disgorged dozens of travellers into the parking area.

      “In Niger, we are the pioneers.”

      They were mostly Burkinabès and Nigeriens who travelled abroad for work and, as thousands of their fellow citizens do every week, took the 12-hour drive from the Burkina Faso capital, Ouagadougou, to the Niger capital, Niamey.

      As policemen searched their bags, the passengers waited to be registered with the new biometric #Migration_Information_and_Data_Analysis_System, or #MIDAS, which captures fingerprints and facial images for transmission to a central #database in Niamey.

      MIDAS has been developed by the International Organisation for Migration (#IOM) as a rugged, low-cost solution to monitor migration flows.

      “In Niger, we are the pioneers,” said Ismael Soumana, the police commissioner of Makalondi. A thin, smiling man, Soumana proudly showed off the eight new machines installed since September at the entry and exit desks of a one-storey prefabricated building. Each workstation was equipped with fingerprint and documents scanners, a small camera, and a PC.
      Data sharing

      The data from Makalondi is stored on the servers of the Directorate for Territorial Surveillance (DTS), Niger’s border police. After Makalondi and #Gaya, on the Benin-Niger border, IOM has ambitious plans to instal MIDAS in at least eight more border posts by mid-2020 – although deteriorating security conditions due to jihadist-linked attacks could interrupt the rollout.

      IOM provides MIDAS free of charge to at least 20 countries, most of them in sub-Saharan Africa. Its introduction in Niger was funded by Japan, while the EU paid for an initial assessment study and the electrical units that support the system. In addition to the border posts, two mobile MIDAS-equipped trucks, financed by #Canada, will be deployed along the desert trails to Libya or Algeria in the remote north.

      MIDAS is owned by the Nigerien government, which will be “the only one able to access the data,” IOM told TNH. But it is up to Niamey with whom they share that information.

      MIDAS is already linked to #PISCES (#Personal_Identification_Secure_Comparison_and_Evaluation_System), a biometric registration arm of the US Department of State installed at Niamey international airport and connected to #INTERPOL’s alert lists.

      Niger hosts the first of eight planned “#Risk_Analysis_Cells” in Africa set up by Frontex and based inside its border police directorate. The unit collects data on cross-border crime and security threats and, as such, will rely on systems such as #PISCES and MIDAS – although Frontex insists no “personal data” is collected and used in generating its crime statistics.

      A new office is being built for the Niger border police directorate by the United States to house both systems.

      The #West_African_Police_Information_System, a huge criminal database covering 16 West African countries, funded by the EU and implemented by INTERPOL, could be another digital library of fingerprints linking to MIDAS.

      Frontex programmes intersect with other data initiatives, such as the #Free_Movement_of_Persons_and_Migration_in_West_Africa, an EU-funded project run by the IOM in all 15-member Economic Community of West African States. One of the aims of the scheme is to introduce biometric identity cards for West African citizens.

      Frontex’s potential interest is clear. “If a European country has a migrant suspected to be Ivorian, they can ask the local government to match in their system the biometric data they have. In this way, they should be able to identify people,” IOM programme coordinator Frantz Celestine told TNH.

      The push for returns

      Only 37 percent of non-EU citizens ordered to leave the bloc in 2017 actually did so. In his 2018 State of the Union address, European Commission President Jean-Claude Juncker urged a “stronger and more effective European return policy” – although some migration analysts argue what is needed are more channels for legal migration.

      Part of the problem has been that implementing a returns policy is notoriously hard – due in part to the costs of deportation and the lack of cooperation by countries of origin to identify their citizens. Europe has had difficulty in finalising formal accords with so-called third countries unwilling to lose remittances from those abroad.

      The Commission is shifting to “informal arrangements [that] keep readmission deals largely out of sight” – serving to ease the domestic pressure on governments who cooperate on returns, according to European law researcher, Jonathan Slagter.

      The new Frontex regulation provides a much broader mandate for border surveillance, returns, and cooperation with third countries.

      It contains provisions to “significantly step up the effective and sustainable return of irregular migrants”. Among the mechanisms is the “operation and maintenance of a platform for the exchange of data”, as a tool to reinforce the return system “in cooperation with the authorities of the relevant third countries”. That includes access to MIDAS and PISCES.

      Under the new Frontex policy, in order to better identify those to be deported, the agency will be able “to restrict certain rights of data subjects”, specifically related to the protection and access to personal data granted by EU legislation.

      That, for example, will allow the “transfer of personal data of returnees to third countries” - even in cases where readmission agreements for deportees do not exist.

      Not enough data protection

      The concern is that the expanded mandate on returns is not accompanied by appropriate safeguards on data protection. The #European_Data_Protection_Supervisor – the EU’s independent data protection authority – has faulted the new regulation for not conducting an initial impact study, and has called for its provisions to be reassessed “to ensure consistency with the currently applicable EU legislation”.

      “Given the extent of data sharing, the regulation does not put in place the necessary human rights safeguards."

      Mariana Gkliati, a researcher at the University of Leiden working on Frontex human rights accountability, argues that data on the proposed centralised return management platform – shared with third countries – could prove detrimental for the safety of people seeking protection.

      “Given the extent of data sharing, the regulation does not put in place the necessary human rights safeguards and could be perceived as giving a green light for a blanket sharing with the third country of all information that may be considered relevant for returns,” she told TNH.

      “Frontex is turning into an #information_hub,” Gkliati added. “Its new powers on data processing and sharing can have a major impact on the rights of persons, beyond the protection of personal data.”

      For prospective migrants at the Makalondi border post, their data is likely to travel a lot more freely than they can.

      https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2019/06/06/biometrics-new-frontier-eu-migration-policy-niger
      #empreintes_digitales #OIM #identification #renvois #expulsions #échange_de_données

      ping @albertocampiphoto @karine4 @daphne @marty @isskein

    • La #criminalisation_de_la_mobilité et la rhétorique de la défense des migrants : l’expérience du Niger

      Le Niger joue un rôle central dans les stratégies européennes de gouvernance des migrations. Depuis 2015, avec l’approbation de la loi n° 36, les dynamiques de lutte contre la liberté de circulation se sont multipliées : derrière la rhétorique de la lutte contre le trafic et la traite, se cachent les intérêts pressants de l’UE pour limiter la mobilité.

      Depuis 2015, on assiste à une redéfinition des objectifs de la coopération européenne avec les pays tiers dans une perspective sécuritaire et de gestion des frontières plutôt que de coopération au développement. Ce changement de cap est particulièrement évident au Niger, un pays qui occupe une position centrale dans les stratégies européennes de gestion des migrations.

      Les stratégies adoptées par l’Union européenne et les organisations internationales au Niger ces dernières années visent à imposer une réorganisation bureaucratique et judiciaire de l’État afin de réduire à court terme le nombre de migrants et de demandeurs d’asile en transit dans la région d’Agadez, considérant le pays comme la frontière sud de l’Europe.

      https://sciabacaoruka.asgi.it/fr/focus-niger/?_se=ZGlsZXR0YS5hZ3Jlc3RhQGdtYWlsLmNvbQ%3D%3D

  • Italy strengthens Libya accord, another four patrol boats

    Italy announced it is sending another four patrol boats to Libya in addition to others that were previously delivered to the North African country, in an effort to strengthen collaboration in fighting illegal immigration.

    Italy is strengthening its collaboration with Libya through a series of measures aimed at fighting illegal immigration. It will send four more patrol boats to Libya in addition to the ones that were previously delivered. It will also create a Maritime Rescue Coordination Centre (MRCC), a naval shipyard to provide maintenance for the vessels, and systems for communication and controls along the coast. Italy is reinforcing its agreement with Libya in order to improve Tripoli’s ability to fight illegal immigration, provide migrant rescues, and control the borders.

    A total of 45 mn made available for interventions

    The measures were agreed upon during a meeting in Tripoli between the heads of the Libyan Navy and Coast Guard and representatives from the Italian Interior Ministry, Finance Police, Coast Guard, and Navy. There are 45 million euros available for interventions, 10 million from the EU and 35 million from the four Visegrad Group countries (Poland, Hungary, Czech Republic and Slovakia). The plans also provide for a series of reforms involving Libyan authorities responsible for the borders, including those managing search and rescue (SAR) operations, and personnel training for every sector in the Libyan public administration.

    Protests in France over vessels for Libya

    Meanwhile, protests erupted in France over the government’s decision to follow the Italian example and provide six vessels to the Libyan Navy. Michael Neuman, director of studies at Doctors Without Borders/ Crash (Centre de Réflexion sur l’Action et les Savoirs Humanitaires), called the decision “a supplementary step in European cooperation with Libya to strengthen control of the borders, at the cost of despicable conditions of detention for migrants.” Neuman was cited on Monday in the French daily Le Monde in an article on the French government’s new and unexpected decision.

    https://www.infomigrants.net/en/post/15395/italy-strengthens-libya-accord-another-four-patrol-boats

    #Libye #externalisation #France #gardes-côtes_libyens #asile #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #Italie

    • Appalti sulle frontiere: 30 mezzi di terra alla Libia dall’Italia per fermare i migranti

      Il ministero dell’Interno italiano si appresta a fornire alle autorità di Tripoli nuovi veicoli fuoristrada per il “contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. Un appalto da 2,1 milioni di euro finanziato tramite il “Fondo Fiduciario per l’Africa”, nell’ambito del quale l’Italia accresce il proprio ruolo. Il tutto mentre l’immagine ostentata di una “Libia sicura” è offuscata dagli stessi atti di gara del Viminale

      Il ministero dell’Interno italiano si appresta a fornire alle autorità della Libia trenta nuovi veicoli fuoristrada per le “esigenze istituzionali legate al contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. L’avviso esplorativo pubblicato dalla Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata presso il Viminale, risale al 5 marzo 2019 (scadenza per la presentazione della manifestazione d’interesse all’8 aprile di quest’anno).

      La fornitura riguarda 30 mezzi “Toyota Land Cruiser” (15 del modello GRJ76 Petrol e 15 del GRJ79 DC Petrol), in “versione tropicalizzata”, relativamente ai quali le autorità libiche, il 24 dicembre 2018, avrebbero esplicitato alla Direzione di Roma precise “specifiche tecniche”. Il Viminale la definisce una “richiesta di assistenza tecnica” proveniente da Tripoli per le “esigenze istituzionali legate al contrasto del fenomeno dell’immigrazione irregolare”. In forza di questa “strategia”, dunque, il governo italiano -in linea con i precedenti, come abbiamo raccontato a gennaio nell’inchiesta sugli “affari lungo le frontiere”– continua a equipaggiare le autorità del Paese Nord-africano per contrastare i flussi migratori. L’ammontare “massimo” degli ultimi due lotti (da 15 mezzi l’uno) è stimato in 2,1 milioni di euro.

      E così come è stato per la gara d’appalto da oltre 9,3 milioni di euro per la fornitura di 20 imbarcazioni destinate alla polizia libica, indetta dal Viminale a fine dicembre 2018, anche nel caso dei 30 mezzi Toyota le risorse arriveranno dal “Fondo Fiduciario per l’Africa” (EU Trust Fund), istituito dalla Commissione europea a fine 2015 con una dotazione di oltre 4 miliardi di euro. In particolare, dal progetto implementato dal Viminale e intitolato “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”, dal valore di oltre 46 milioni di euro e il cui “delegation agreement” risale a metà dicembre 2017 (governo Gentiloni, ministro competente Marco Minniti).

      Questo non è l’unico progetto finanziato tramite l’EU Trust Fund che vede il ministero dell’Interno italiano attivo nel continente africano. Alla citata “First Phase”, infatti, se ne sono affiancati nel tempo altri due. Uno è di stanza in Tunisia e Marocco (“Border Management Programme for the Maghreb region”), datato luglio 2018 e dal valore di 55 milioni di euro. L’altro progetto, di nuovo, ricade in Libia. Si tratta del “Support to Integrated border and migration management in Libya – Second Phase”, risalente al 13 dicembre 2018, per un ammontare di altri 45 milioni di euro. Le finalità dichiarate nell’”Action Document” della seconda fase in Libia sono -tra le altre- quelle di “intensificare gli sforzi fatti”, “sviluppare nuove aree d’intervento”, “rafforzare le capacità delle autorità competenti che sorvegliano i confini marittimi e terrestri”, “l’acquisto di altre navi”, “l’implementazione della rete di comunicazione del Maritime Rescue Coordination Centre” di Tripoli, “la progettazione specifica di programmi per la neocostituita polizia del deserto”.

      La strategia di contrasto paga, sostiene la Commissione europea. “Gli sforzi dell’Ue e dell’Italia nel sostenere la Guardia costiera libica per migliorare la sua capacità operativa hanno raggiunto risultati significativi e tangibili nel 2018”, afferma nel lancio della “seconda fase”. Di “significativo e tangibile” c’è il crollo degli sbarchi sulle coste italiane, in particolare dalla Libia. Dati del Viminale alla mano, infatti, nel periodo compreso tra l’1 gennaio e il 7 marzo 2017 giunsero 15.843 persone, scese a 5.457 lo scorso anno e arrivate a 335 quest’anno. La frontiera è praticamente sigillata. Un “successo” che nasconde la tragedia dei campi di detenzione e sequestro libici dove migliaia di persone sono costrette a rimanere.

      È in questa cornice che giunge il nuovo “avviso” del Viminale dei 30 veicoli, pubblicato come detto il 5 marzo. Quello stesso giorno il vice-presidente del Consiglio e ministro dell’Interno, Matteo Salvini, ha incontrato a Roma il vicepremier libico Ahmed Maiteeq. Un “cordiale colloquio”, come recita il comunicato ministeriale, che avrebbe visto sul tavolo “i rapporti tra i due Paesi, in particolare su sicurezza, lotta al terrorismo, immigrazione e stabilizzazione politica della Libia”.

      Ma l’immagine ostentata dal governo Conte di una “Libia sicura” è offuscata dagli stessi atti di gara del ministero dell’Interno. Tra i quesiti presentati al Viminale da parte dei potenziali concorrenti al bando dei 20 battelli da destinare alla polizia libica, infatti, si trovano richieste esplicite di “misure atte a garantire la sicurezza dei propri operatori”. “Laddove si rendesse strettamente necessario effettuare interventi di garanzia richiesti in loco (Libia)”, gli operatori di mercato hanno chiesto alla Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere “che tali prestazioni potranno essere organizzate a patto che le imbarcazioni si trovino in città (Tripoli, ndr) per garantire la sicurezza degli operatori inviati per tali prestazioni”. Il ministero dell’Interno conferma il quadro di instabilità del Paese: “Le condizioni di sicurezza in Libia devono essere attentamente valutate in ragione della contingenza al momento dell’esecuzione del contratto”, è la replica al quesito. “Appare di tutto evidenza che la sicurezza degli operatori non dovrà essere compromessa in relazione ai rischi antropici presenti all’interno dello Stato beneficiario della commessa”. Per gli operatori, non per i migranti in fuga.

      https://altreconomia.it/appalti-libia-frontiere-terra
      #fonds_fiduciaire_pour_l'Afrique #Trust_Fund

    • Italian journalist: We’ve invented an authority that doesn’t exist in Libya, Al-Sarraj is a feint

      Founder and director of Italian magazine Limes, Lucio Caracciolo, said during a media statement on Thursday that Italy invented an authority that does not exist in Libya, in a reference to the Tripoli-based #Government_of_National_Accord (#GNA), which Caracciolo described its Prime Minister Fayez Al-Sarraj as a “feint”.

      http://www.addresslibya.com/en/archives/43168

    • Appalti del Viminale sulle frontiere: ecco chi è rimasto in gara per sei nuove navi alla Libia

      A fine 2018 il ministero dell’Interno ha indetto un bando di gara per la fornitura di 20 “battelli” da cedere alla polizia della Libia per contrastare il flusso dei migranti. In gara -per il lotto di sei navi- è rimasta oggi un’azienda di Cervia. I finanziamenti arrivano dall’Unione europea. Nel frattempo, il governo cerca un veicolo blindato per l’esperto immigrazione italiano a Tripoli. A proposito di “luogo sicuro”

      La gara d’appalto da oltre 9,3 milioni di euro indetta dal ministero dell’Interno italiano a fine 2018 per la fornitura di 20 nuove imbarcazioni da destinare alla polizia della Libia per contrastare il flusso dei migranti si sta definendo.
      Dopo l’ultima riunione della commissione giudicatrice del 27 settembre 2019, è rimasta infatti in gara una sola azienda -la “MED Spa” di Cervia (RA)- a seguito dell’esclusione della concorrente -la ditta individuale Marcelli- disposta a fine settembre dal Viminale per una “riscontrata difformità” rispetto alle “specifiche tecniche di gara” (un tubolare).
      La procedura di gara dei 20 “battelli pneumatici di tipo oceanico”, suddivisi in due lotti da 14 e 6 unità, è partita poco prima del Natale 2018, il 21 dicembre, tramite una “determina a contrarre” firmata della Direzione centrale dell’immigrazione e della Polizia delle frontiere, insediata proprio presso il Viminale.

      Come descritto a gennaio, in questo caso i finanziamenti arrivano dal “Fondo Fiduciario per l’Africa” (EU Trust Fund), istituito dalla Commissione europea a fine 2015 con una dotazione di oltre 4 miliardi di euro. Le risorse per i 20 “battelli” che l’Italia sta per cedere alla Libia arriveranno in particolare dal progetto “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”, del valore di oltre 46 milioni di euro e il cui “delegation agreement” risale a metà dicembre 2017 (governo Gentiloni, ministro dell’Interno Marco Minniti). “Nel Progetto è prevista una specifica voce di budget per la fornitura di battelli pneumatici da destinare allo Stato della Libia”, in particolare alla “polizia libica”, scrive negli atti di gara il ministero.

      Se l’Unione europea è il principale finanziatore, chi deve implementarne la prima fase in loco, dal luglio 2017, è appunto il nostro ministero dell’Interno. È un “pezzo” di quella strategia di dichiarato “contrasto all’immigrazione clandestina” che l’Italia conduce da tempo lungo le rotte africane, al fine di respingere per delega le persone. Nel gennaio di quest’anno abbiamo dedicato l’inchiesta di copertina di Altreconomia proprio a questi affari lungo le frontiere e agli appalti pubblici del Viminale, ricostruendone filiera, fonti di finanziamento, soggetti coinvolti e valore.

      Stando agli ultimi atti di gara, dunque, la “MED Spa” è rimasta senza contendenti per quanto riguarda il “Lotto 2”, dal valore massimo stimato in 2,4 milioni di euro. Si tratta di sei imbarcazioni da 9 metri “complete di motori fuoribordo da 250 HP 4 tempi” (per il primo lotto non sarebbero pervenute offerte). “Per ogni battello acquisito -riporta la specifica tecnica del ministero- la ditta contraente provvederà ad un corso di 30 ore per l’indottrinamento alla condotta, uso delle apparecchiature di bordo e manutenzione del battello a favore di almeno quattro operatori”. Mezzi e formazione.

      La MED è stata fondata nel 2014 e al 30 giugno di quest’anno conta 92 addetti e un fatturato di circa 12,5 milioni di euro (2018). Come già anticipato in primavera, il 98,93% del capitale della società (pari a 1,48 milioni di euro) è sotto sequestro preventivo disposto nel febbraio 2018 dal Tribunale di Perugia. La motivazione è esplicitata nel bilancio della stessa società: si tratta delle quote del suo principale azionista, “Feendom International FZE”, domiciliato negli Emirati Arabi Uniti. “Il provvedimento (di sequestro, ndr) -si legge nel bilancio 2018 di MED- fa rifermento a pregresse attività di natura illecita svolta da diversi soggetti ai quali farebbe verosimilmente riferimento la proprietà della FEENDOM INTERNATIONAL FZE, svolte in settori differenti da quello nel quale opera la MED SpA. Si evidenzia che la MED SpA è stata interessata dal succitato provvedimento di sequestro esclusivamente quale soggetto terzo”.

      La vicenda societaria della MED è già stata esaminata dal ministero dell’Interno che, anche a seguito di separate comunicazioni dell’amministratore giudiziario, non avrebbe rilevato alcun “motivo ostativo” alla sua partecipazione. MED ha scommesso sulle “gare pubbliche”. “La società non ha subito pesanti contraccolpi sul proprio business -si legge infatti nella relazione sulla gestione del bilancio 2018 di MED-, se non la perdita di alcuni marchi […] che però è stata controbilanciata dal settore gare pubbliche. A tale proposito questa linea di business sta contribuendo in maniera sempre più importante alla crescita di MED, basti pensare che a seguito dell’acquisizione di alcune gare con l’Arma dei Carabinieri, abbiamo un portafoglio di opzioni, esercitabili nei prossimi due anni, di circa 4 milioni di euro”.

      Mentre la fornitura dei battelli va verso una definizione, se ne è aperta un’altra, tra fine settembre e inizio ottobre 2019, dal valore più ridotto (90mila euro) ma legata sempre al progetto “Support to integrated Border and Migration Management in Libya – First Phase”. Stiamo parlando del “servizio di noleggio di un’autovettura blindata per la durata di un anno, da utilizzare nella città di Tripoli” che il ministero dell’Interno vorrebbe affidare direttamente per le “esigenze dell’esperto immigrazione” italiano nella capitale della Libia. Dovrebbe trattarsi di una Toyota Land Cruiser o di un “modello equivalente”. Il termine per la presentazione delle istanze è scaduto il 14 ottobre. A proposito di “luogo sicuro”.

      https://altreconomia.it/appalti-libia-navi

    • Libia, festa della Marina: l’Italia consegna dieci nuove motovedette

      Sabato scorso a Tripoli, nella base di #Sitta. Promesse dall’ex ministro Salvini a luglio scorso, i libici ne prendono possesso proprio nel giorno della scadenza del Memorandum
      La Marina libica ha festeggiato il 57esimo anniversario della sua fondazione prendendo possesso delle dieci nuove piccole motovedette fornite dall’Italia. La cerimonia e’ avvenuta nella base di Abu Sitta a Tripoli sabato scorso, il 2 novembre, proprio il giorno in cui scadeva il contestato Memorandum Italia-Libia che il governo italiano ha scelto di rinnovare per j prossimi tre anni chiedendo delle modifiche a garanzia del rispetto dei diritti umani delle migliaia di migranti intercettati dalla guardia costiera libica e riportati nei centri di detenzione in cui vengono tenuti in condizioni disumane e sottoposti ad ogni tipo di violenze.

      La consegna delle motovedette che va cosi’ ad arricchire la flotta della Guardia costiera fornita e addestrata dall’Italia era stata promessa e annunciata per la fine dell’estate dall’ex ministro dell’Interno Matteo Salvini in uno degli ultimi comitati nazionale ordine e sicurezza da lui presieduto. Negli ultimi due anni sono stati quasi 40.000 i migranti intercettati e riportati indietro dai libici con interventi nella zona Sar sotto il controllo di Tripoli ma che, dalle indagini dei pm di Agrigento, risulta di fatto gestita dalla Marina italiana. Le foto delle dieci nuove motovedette consegnate durante la cerimonia sono state diffuse dalla Lybian navy e rilanciate dal sito di osservazione Migrant Rescue watch

      Ieri il ministro degli Esteri libico Mohamed Taher Siala ha ricevuto l’ambasciatore italiano Giuseppe Buccino Grimaldi, latore della nota verbale con cui l’Italia ha chiesto l’insediamento del Comitato italo-libico presieduto dai ministri di Interno ed Esteri di entrambi i Paesi, e ha confermato che la Libia esaminera’ gli emendamenti proposti dall’Italia e «decidera’ se approvarli o meno in linea con gli interessi supremi del governo e del popolo libico». Sulle modifiche al Memorandum il ministro dell’Interno Luciana Lamorgese riferira’ alla Camera mercoledi pomeriggio.

      https://www.repubblica.it/cronaca/2019/11/04/news/libia_festa_della_marina_l_italia_consegna_dieci_nuove_motovedette-240197
      #bateau #bateaux

  • Document d’action pour le #fonds_fiduciaire de l’#UE à utiliser pour les décisions du comité de gestion


    https://ec.europa.eu/trustfundforafrica/sites/euetfa/files/t05-eutf-noa-ma-05_0.pdf
    #Maroc #Trust_Fund #frontières #externalisation #asile #migrations #réfugiés #gardes-côtes #contrôles_frontaliers #EU #trust_fund #EU_trust_fund

    –-> Commentaire reçu via la mailing-list Migreurop :

    Le document d’action du projet de 40 millions d’EUR approuvé par la Commission Européenne dans le cadre du Fond Fiduciaire pour le « Soutien à la gestion intégrée des frontières et de la migration au Maroc » fait référence explicitement à l’achat d’équipement pour renforcer des capacités du Maroc « à des fins de contrôle et de surveillance aux frontières, ainsi que des opérations de sauvetage en mer » (p.7) - donc oui, comme l’Italie avec la Libye. Le projet est mis en ouvre par la #FIIAPP - donc par l’#Espagne. A voir si c’est ça auquel le secrétaire d’Etat espagnol faisait référence.

  • Action fiche of the #EU_Trust_Fund to be used for the decisions of the Operational Committee

    Discussions have been ongoing for a number of months about possible support to the Libyan coastguards for better patrolling and rescuing at sea. The situation remains critical also at the Libyan southern border, where authorities have very limited capacity.The European Council of 22-23 June has called for action. It specifically mentioned that "training and equipping the Libyan Coast Guard is a key component of the EU approach and should be speeded up"and that “cooperation with countries of origin and transit shall be reinforced in order to stem the migratory pressure on Libya’s and other neighbouring countries’ land borders”.Italy has come forward in May 2017 with a major proposal for integrated border and migrationmanagement in Libya which responds to the above mentioned priorities.

    The dual objective of this action is to improve the Libyan capacity to control their borders and provide for lifesaving rescue at sea, in a manner fully compliant with international human rights obligations and standards. This #Action_Fiche covers the first phase of support. Additional funding should be envisaged in 2018 for its completion (for which the current estimate stands at EUR 38 million).

    https://ec.europa.eu/trustfundforafrica/sites/euetfa/files/t05-eutf-noa-ly-04_fin_11.pdf
    #Trust_Fund #Libye #frontières #externalisation #asile #migrations #réfugiés #gardes-côtes #gardes-côtes_libyens #contrôles_frontaliers

    La même chose, mais pour la #Maroc:
    https://seenthis.net/messages/763541

    • Support to Integrated border and migration management in Libya – First phase

      Summary

      The programme aims to strengthen the capacity of relevant Libyan authorities in the areas of border and migration management, including border control and surveillance, addressing smuggling and trafficking of human beings, search and rescue at sea and in the desert.
      Main objectives

      The specific objectives of the project are: 1) to enhance operational capacity of the competent Libyan authorities in maritime surveillance, tackling irregular border crossings, including the strengthening of SAR operations and related coast guard tasks; 2) to set up basic facilities in order to enable the Libyan guards to better organise their SAR, border surveillance and control operations; 3) to assist the concerned Libyan authorities in defining and declaring a Libyan SAR Region with adequate SAR Standard Operation Procedures, including finalising the studies for fully fledged operational rooms; and 4) to develop operational capacity of competent Libyan authorities in land border surveillance and control in the desert, focusing on the sections of southern borders most affected by illegal crossings.

      https://ec.europa.eu/trustfundforafrica/region/north-africa/libya/support-integrated-border-and-migration-management-libya-first-phase_en
      #integrated_border_management

    • Support to Integrated border and migration management in Libya - Second phase

      Summary

      The Overall Objective of the programme is to develop the overall capacity of the relevant Libyan authorities and strengthen institutional reform in the areas of land and sea border control and surveillance; addressing smuggling and trafficking of human beings; Search & Rescue at sea (SAR); and on land contributing to a human response of the migration crises in respect of international and human right laws.
      Main objectives

      The specific objectives of the project are as follows:
      1. Capacity development and institutional strengthening of the relevant authorities (including #LCGPS and #GACS) covering all sea and land borders including the development SOPs of land and sea based SAR operations;
      2. Further development of the capacity and the integration of the LCGPS and GACS fleets by supply of new SAR vessels as well as an accompanying maintenance programme;
      3. Development of the MRCC communication network along the coast through a step by step approach;
      4. Further development of the land border capacity of the relevant authorities and the engagement through community based engagement and cross border programs, particularly in the West and South.

      Additional cross-cutting objectives of the activities will be:
      – The improvement of the operational cooperation between the relevant Libyan agencies and bodies as well as the cooperating with UN agencies and their partners on coordination of activities, information sharing, processing and SOPs;
      – The improvement of the human rights situation for migrants and refugees, particularly for women and children, including through ensuring that the Libyan authorities targeted by this action comply with human rights standards in SOPs in SAR operations;
      – The concern for the environment, in particular for the hygienic and living environment for migrants in the detention centres and for the reutilisation of oil and the maintenance protocols of the ships.

      https://ec.europa.eu/trustfundforafrica/region/north-africa/libya/support-integrated-border-and-migration-management-libya-second-phase_en

  • Report to the EU Parliament on #Frontex cooperation with third countries in 2017

    A recent report by Frontex, the EU’s border agency, highlights the ongoing expansion of its activities with non-EU states.

    The report covers the agency’s cooperation with non-EU states ("third countries") in 2017, although it was only published this month.

    See: Report to the European Parliament on Frontex cooperation with third countries in 2017: http://www.statewatch.org/news/2019/feb/frontex-report-ep-third-countries-coop-2017.pdf (pdf)

    It notes the adoption by Frontex of an #International_Cooperation_Strategy 2018-2020, “an integral part of our multi-annual programme” which:

    “guides the Agency’s interactions with third countries and international organisations… The Strategy identified the following priority regions with which Frontex strives for closer cooperation: the Western Balkans, Turkey, North and West Africa, Sub-Saharan countries and the Horn of Africa.”

    The Strategy can be found in Annex XIII to the 2018-20 Programming Document: http://www.statewatch.org/news/2019/feb/frontex-programming-document-2018-20.pdf (pdf).

    The 2017 report on cooperation with third countries further notes that Frontex is in dialogue with Senegal, #Niger and Guinea with the aim of signing Working Agreements at some point in the future.

    The agency deployed three Frontex #Liaison_Officers in 2017 - to Niger, Serbia and Turkey - while there was also a #European_Return_Liaison_Officer deployed to #Ghana in 2018.

    The report boasts of assisting the Commission in implementing informal agreements on return (as opposed to democratically-approved readmission agreements):

    "For instance, we contributed to the development of the Standard Operating Procedures with #Bangladesh and the “Good Practices for the Implementation of Return-Related Activities with the Republic of Guinea”, all forming important elements of the EU return policy that was being developed and consolidated throughout 2017."

    At the same time:

    “The implementation of 341 Frontex coordinated and co-financed return operations by charter flights and returning 14 189 third-country nationals meant an increase in the number of return operations by 47% and increase of third-country nationals returned by 33% compared to 2016.”

    Those return operations included Frontex’s:

    “first joint return operation to #Afghanistan. The operation was organised by Hungary, with Belgium and Slovenia as participating Member States, and returned a total of 22 third country nationals to Afghanistan. In order to make this operation a success, the participating Member States and Frontex needed a coordinated support of the European Commission as well as the EU Delegation and the European Return Liaison Officers Network in Afghanistan.”

    http://www.statewatch.org/news/2019/feb/frontex-report-third-countries.htm
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers
    #Balkans #Turquie #Afrique_de_l'Ouest #Afrique_du_Nord #Afrique_sub-saharienne #Corne_de_l'Afrique #Guinée #Sénégal #Serbie #officiers_de_liaison #renvois #expulsions #accords_de_réadmission #machine_à_expulsion #Hongrie #Belgique #Slovénie #réfugiés_afghans

    • EP civil liberties committee against proposal to give Frontex powers to assist non-EU states with deportations

      The European Parliament’s civil liberties committee (LIBE) has agreed its position for negotiations with the Council on the new Frontex Regulation, and amongst other things it hopes to deny the border agency the possibility of assisting non-EU states with deportations.

      The position agreed by the LIBE committee removes Article 54(2) of the Commission’s proposal, which says:

      “The Agency may also launch return interventions in third countries, based on the directions set out in the multiannual strategic policy cycle, where such third country requires additional technical and operational assistance with regard to its return activities. Such intervention may consist of the deployment of return teams for the purpose of providing technical and operational assistance to return activities of the third country.”

      The report was adopted by the committee with 35 votes in favour, nine against and eight abstentions.

      When the Council reaches its position on the proposal, the two institutions will enter into secret ’trilogue’ negotiations, along with the Commission.

      Although the proposal to reinforce Frontex was only published last September, the intention is to agree a text before the European Parliament elections in May.

      The explanatory statement in the LIBE committee’s report (see below) says:

      “The Rapporteur proposes a number of amendments that should enable the Agency to better achieve its enhanced objectives. It is crucial that the Agency has the necessary border guards and equipment at its disposal whenever this is needed and especially that it is able to deploy them within a short timeframe when necessary.”

      European Parliament: Stronger European Border and Coast Guard to secure EU’s borders: http://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20190211IPR25771/stronger-european-border-and-coast-guard-to-secure-eu-s-borders (Press release, link):

      “- A new standing corps of 10 000 operational staff to be gradually rolled out
      - More efficient return procedures of irregular migrants
      - Strengthened cooperation with non-EU countries

      New measures to strengthen the European Border and Coast Guard to better address migratory and security challenges were backed by the Civil Liberties Committee.”

      See: REPORT on the proposal for a regulation of the European Parliament and of the Council on the European Border and Coast Guard and repealing Council Joint Action n°98/700/JHA, Regulation (EU) n° 1052/2013 of the European Parliament and of the Council and Regulation (EU) n° 2016/1624 of the European Parliament and of the Council: http://www.statewatch.org/news/2019/feb/ep-libe-report-frontex.pdf (pdf)

      The Commission’s proposal and its annexes can be found here: http://www.statewatch.org/news/2018/sep/eu-soteu-jha-proposals.htm

      http://www.statewatch.org/news/2019/feb/ep-new-frontex-libe.htm

  • France to deliver 6 boats to the Libyan Coast Guard in June

    France’s Defense Minister, Florence Parly, announced on Saturday that her country will provide the Libyan Coast Guard with six equipped boats, which will arrive in June.

    The announcement came during Parly’s meeting with Prime Minister of the Tripoli-based Government of National Accord (GNA), Fayez Al-Sarraj, in the margins of the Munich Security Conference.

    The French minister also approved a program for training and equipping the Libyan Coast Guard, which Parly praised its successes in the face of the problems of illegal immigration.

    At the end of the meeting, Al-Sarraj invited the French minister to Libya in the context of consolidating relations between the two countries.

    http://www.addresslibya.com/en/archives/41690
    #Libye #externalisation #France #gardes-côtes_libyens #asile #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #bateaux

    • La France fournit six bateaux à la garde-côtes libyenne

      PARIS, 21 février (Reuters) - La France va fournir au
      printemps prochain six embarcations rapides à la garde-côtes
      libyenne, engagée, avec la coopération de l’Union européenne,
      dans le contrôle controversé des flux de migrants tentant de
      traverser la Méditerranée.
      La ministre des Armées, Florence Parly, l’a annoncé au
      Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj le week-end dernier en
      marge de la Conférence sur la sécurité, à Munich, a-t-on appris
      auprès du ministère des Armées.
      « Il s’agit de six Zodiac Sillinger qui leur seront livrés
      par lots de deux au cours du printemps », a-t-on précisé à
      Reuters.
      La garde-côtes libyenne est sous le contrôle du gouvernement
      d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté
      internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.
      Les ONG qui viennent en aide aux migrants dénoncent depuis
      des années la politique de « sous-traitance du contrôle de
      l’émigration » décidée par l’Union européenne en coopération avec
      Tripoli pour contenir l’afflux de migrants sur son sol.
      Dans un rapport publié en janvier dernier, Human Rights
      Watch (HRW) estime que le soutien, en équipements notamment,
      apporté par l’UE - et l’Italie en particulier - aux garde-côtes
      libyens contribue à la détention arbitraire et abusive de
      centaines de migrants et demandeurs d’asile interceptés en mer.
      Les Européens, souligne l’ONG, sont complices d’un
      « cauchemar sans fin », qui s’est accentué avec la fermeture des
      ports italiens et maltais aux ONG. Elle relève notamment la
      hausse des opérations de la garde-côtes libyenne dans les eaux
      internationales.

      (Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

      https://www.boursorama.com/bourse/actualites/la-france-fournit-six-bateaux-a-la-garde-cotes-libyenne-87b5275928144323

    • Paris livre des bateaux à Tripoli pour contrer les migrants

      Les organisations humanitaires dénoncent la vulnérabilité croissante des migrants en Libye due à la montée en puissance des garde-côtes du pays.

      Dans un geste inédit, la France a annoncé « la cession » à la Libye de six bateaux « pour la marine libyenne », lors du point de presse hebdomadaire du ministère des armées, jeudi 21 février, sans autre précision.

      Le cabinet de la ministre Florence Parly a indiqué au Monde avoir communiqué cette décision à Faïez Sarraj, chef du gouvernement d’« accord national » – soutenu par la communauté internationale mais dont l’autorité se limite à la Tripolitaine (Ouest) – à l’occasion d’une entrevue, samedi 16 février, en marge de la conférence sur la sécurité de Munich.

      Selon Paris, ces hors-bord sont destinés à renforcer la flotte des gardes-côtes libyens, notamment en matière de lutte contre l’émigration clandestine et le terrorisme.

      Une telle initiative française sans précédent – l’Italie était jusque-là le seul Etat européen à équiper les gardes-côtes de Tripoli – ne devrait pas manquer de nourrir la controverse en raison des violences que subissent les migrants interceptés en mer avant d’être placés en détention dans la zone littorale par les forces libyennes.

      « Conditions de détentions abjectes pour les migrants »
      « Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye pour renforcer le contrôle de sa frontière au prix de conditions de détentions abjectes pour les migrants », dénonce Michael Neuman, directeur d’études chez MSF-CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires).
      Les six bateaux en passe d’être cédés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. L’entreprise Sillinger qui les construit doit d’abord les livrer à la marine française à Toulon en trois lots de deux entre mai et novembre. « Il s’agit de bateaux qui ont été commandés à Sillinger par la France et qui seront livrés à la marine française à Toulon, et que la France cédera ensuite à son homologue »,dit-on chez Sellinger.
      Ce chantier, spécialisé dans les semi-rigides à usage militaire, équipe notamment des forces spéciales. Les bateaux livrés à Tripoli ne seront toutefois dotés d’aucun accessoire particulier, outre un GPS et un radar. Ils ne seront notamment pas équipés de supports permettant aux Libyens d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon. Ces embarcations pneumatiques sont vouées à faciliter le transfert et le débarquement des migrants interceptés en mer.

      Enrayer le flux de migrants et réfugiés
      La Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres, selon Flottes de combat, qui les attribue à la marine nationale. Avec son geste, la France apporte ainsi sa – modeste – pierre à une coopération jusque-là dominée par l’Italie, laquelle était engagée après de Tripoli en vertu d’un accord bilatéral remontant à 2008 sous le régime de Mouammar Kadhafi. La révolution de 2011, durant laquelle des bâtiments ont été endommagés, avait perturbé l’exécution de cet accord.
      Quatre patrouilleurs italiens ont finalement été livrés à Tripoli en février 2017 – neufs ou réparés – et le Parlement de Rome a ensuite débloqué, en août 2018, un train supplémentaire de douze patrouilleurs, dont l’un de 27 mètres a été mis à disposition deux mois plus tard.

      L’aide européenne, italienne en particulier, dont la formation du personnel des gardes-côtes libyens est un autre volet, a permis d’améliorer l’efficacité des interceptions de migrants en mer. Ajoutée à la fermeture des ports de débarquement en Italie ou à Malte, et aux entraves imposées aux activités des navires de sauvetage d’ONG, cette montée en puissance des gardes-côtes libyens a contribué à enrayer le flux de migrants et de réfugiés arrivant en Italie à partir de la Libye. Ces derniers n’ont été que de 23 370 en 2018, soit un effondrement de 80,5 % par rapport à 2017 et de 87,2 % par rapport à 2016.
      Violation systématique des droits humains
      Mais ces résultats statistiques comportent une face cachée dénoncée avec vigueur par les organisations humanitaires : la vulnérabilité croissante des migrants et réfugiés piégés dans le système de centres de détention libyens. « Les centres sont en état de surpopulation avec une moyenne de 1,5 m² par personne », déplore Julien Raickman, chef de mission Médecins sans frontières (MSF) en Libye. Selon un officiel libyen cité dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) paru en janvier, le nombre de migrants et réfugiés détenus après avoir été « interceptés » s’était élevé à 8 672 à la mi-2018.

      Or ces centres de détention sont le théâtre de violation systématique des droits humains. Dans un rapport diffusé en décembre 2018, la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) fait état de « torture et autres mauvais traitements, travail forcé, viols et violences sexuelles commis en toute impunité » par les gardes de ces établissements liés au gouvernement de Tripoli. Le document de l’ONU demande aux Européens d’assortir leur coopération avec la Libye en matière migratoire de « garanties de respect du droit humanitaire », soit une critique voilée de la tournure prise par cette même coopération.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/paris-livre-des-bateaux-a-tripoli-pour-contrer-les-migrants_5426590_3210.htm

    • Migrants : Paris cède six bateaux de garde-côtes à Tripoli

      Dans un geste inédit, la France a annoncé « la cession » à la Libye de six bateaux « pour la marine libyenne », lors du point presse hebdomadaire du ministère des armées, jeudi 21 février, sans autre précision. Le cabinet de la ministre, Florence Parly, a indiqué au Monde avoir communiqué cette décision à Faïez Sarraj, chef du gouvernement d’« union nationale » – soutenu par la communauté internationale mais dont l’autorité se limite à la Tripolitaine (ouest) – à l’occasion d’une entrevue, samedi 16 février, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité.

      « Conditions de détentions abjectes pour les migrants »

      « Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye pour renforcer le contrôle de sa frontière au prix de conditions de détentions abjectes pour les migrants », dénonce Michael Neuman, directeur d’études chez MSF-CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires).

      Les six bateaux en passe d’être cédés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. L’entreprise Sillinger qui les construit doit d’abord les livrer à la marine française à Toulon en trois lots de deux entre mai et novembre. « Il s’agit de bateaux qui ont été commandés à Sillinger par la France et qui seront livrés à la marine française à Toulon, et que la France cédera ensuite à son homologue », dit-on chez Sellinger.

      Ce chantier, spécialisé dans les semi-rigides à usage militaire, équipe notamment des forces spéciales. Les bateaux livrés à Tripoli ne seront toutefois dotés d’aucun accessoire particulier, outre un GPS et un radar. Ils ne seront notamment pas équipés de supports permettant aux Libyens d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon. Ces embarcations pneumatiques sont vouées à faciliter le transfert et le débarquement des migrants interceptés en mer.

      Enrayer le flux de migrants et réfugiés

      La Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres, selon Flottes de combat, qui les attribue à la marine nationale. Avec son geste, la France apporte ainsi sa – modeste – pierre à une coopération jusque-là dominée par l’Italie, laquelle était engagée après de Tripoli en vertu d’un accord bilatéral remontant à 2008 sous le régime de Mouammar Kadhafi. La révolution de 2011, durant laquelle des bâtiments ont été endommagés, avait perturbé l’exécution de cet accord.

      Quatre patrouilleurs italiens ont finalement été livrés à Tripoli en février 2017 – neufs ou réparés – et le Parlement de Rome a ensuite débloqué, en août 2018, un train supplémentaire de douze patrouilleurs, dont l’un de 27 mètres a été mis à disposition deux mois plus tard.

      L’aide européenne, italienne en particulier, dont la formation du personnel des gardes-côtes libyens est un autre volet, a permis d’améliorer l’efficacité des interceptions de migrants en mer. Ajoutée à la fermeture des ports de débarquement en Italie ou à Malte, et aux entraves imposées aux activités des navires de sauvetage d’ONG, cette montée en puissance des gardes-côtes libyens a contribué à enrayer le flux de migrants et de réfugiés arrivant en Italie à partir de la Libye. Ces derniers n’ont été que de 23 370 en 2018, soit un effondrement de 80,5 % par rapport à 2017 et de 87,2 % par rapport à 2016.

      Violation systématique des droits humains

      Mais ces résultats statistiques comportent une face cachée dénoncée avec vigueur par les organisations humanitaires : la vulnérabilité croissante des migrants et réfugiés piégés dans le système de centres de détention libyens. « Les centres sont en état de surpopulation avec une moyenne de 1,5 m² par personne », déplore Julien Raickman, chef de mission Médecins sans frontières (MSF) en Libye. Selon un officiel libyen cité dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) paru en janvier, le nombre de migrants et réfugiés détenus après avoir été « interceptés » s’était élevé à 8 672 à la mi-2018.

      Or ces centres de détention sont le théâtre de violation systématique des droits humains. Dans un rapport diffusé en décembre 2018, la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) fait état de « torture et autres mauvais traitements, travail forcé, viols et violences sexuelles commis en toute impunité » par les gardes de ces établissements liés au gouvernement de Tripoli. Le document de l’ONU demande aux Européens d’assortir leur coopération avec la Libye en matière migratoire de « garanties de respect du droit humanitaire », soit une critique voilée de la tournure prise par cette même coopération.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/paris-livre-des-bateaux-a-tripoli-pour-contrer-les-migrants_5426590_3210.htm

    • La France fournit six bateaux à la garde-côtes libyenne

      La France va fournir au printemps prochain six embarcations rapides à la garde-côtes libyenne, engagée, avec la coopération de l’Union européenne, dans le contrôle controversé des flux de migrants tentant de traverser la Méditerranée.

      La ministre des Armées, Florence Parly, l’a annoncé au Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj le week-end dernier en marge de la Conférence sur la sécurité, à Munich, a-t-on appris auprès du ministère des Armées.

      “Il s’agit de six #Zodiac_Sillinger qui leur seront livrés par lots de deux au cours du printemps”, a-t-on précisé à Reuters.

      La garde-côtes libyenne est sous le contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.

      Les ONG qui viennent en aide aux migrants dénoncent depuis des années la politique de “sous-traitance du contrôle de l’émigration” décidée par l’Union européenne en coopération avec Tripoli pour contenir l’afflux de migrants sur son sol.

      Dans un rapport publié en janvier dernier, Human Rights Watch (HRW) estime que le soutien, en équipements notamment, apporté par l’UE - et l’Italie en particulier - aux garde-côtes libyens contribue à la détention arbitraire et abusive de centaines de migrants et demandeurs d’asile interceptés en mer.

      Les Européens, souligne l’ONG, sont complices d’un “cauchemar sans fin”, qui s’est accentué avec la fermeture des ports italiens et maltais aux ONG. Elle relève notamment la hausse des opérations de la garde-côtes libyenne dans les eaux internationales.

      https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1QA1PG-OFRTP

    • La France offre des hors-bord aux Libyens pour bloquer les migrants

      Paris va livrer six bateaux à la marine libyenne, a confirmé, jeudi 21 janvier, le ministère des armées français. « Une scandaleuse nouvelle », selon Médecins sans frontières, alors que les garde-côtes de Tripoli jettent systématiquement leurs rescapés dans des centres de détention indignes.

      La France s’apprête à livrer des bateaux à la marine de Tripoli. Confirmée jeudi 21 février par le ministère des armées, l’information va faire bondir toutes les ONG qui se battent pour sauver des vies au large de la Libye. Ou plutôt, qui se battaient.

      Car ces derniers mois, les navires humanitaires se sont tous retrouvés, les uns après les autres, interdits ou empêchés de naviguer en Méditerranée centrale, à l’exception du Sea Eye (de retour depuis jeudi sur zone), pendant que les garde-côtes libyens, eux, voyaient leur capacité d’intervention exploser, eux qui ramènent leurs « rescapés » dans les centres de détention inhumains du régime.

      Leur « efficacité » s’est tant développée que le nombre d’arrivées dans les ports italiens a chuté de 80 % en 2018, et que la majorité des passagers tentant aujourd’hui la traversée sont interceptés par leurs « soins ».

      Depuis le début de l’année 2019, seuls 227 migrant(e)s ont ainsi posé le pied en Italie, d’après les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui souligne que les routes se sont déplacées (vers l’Espagne en particulier).

      Or, le combat s’annonce de plus en plus inégal. À ses frais, Paris vient en effet de commander six « embarcations rapides à coque semi-rigide », des hors-bord, auprès de l’entreprise Sillinger – un fabricant « français », précise le ministère des armées, d’un coup de clairon.

      Ces produits « devraient être livrés par lots de deux au printemps et à l’été prochains », selon le cabinet de la ministre interrogé par Mediapart, puis expédiés à Tripoli « au profit de la marine libyenne ». Le coût ? Encore mystérieux.

      Jusqu’ici, dans le soutien aux garde-côtes libyens (sur lesquels l’Union européenne s’appuie pour tenter de « verrouiller » la Méditerranée centrale), seule l’Italie s’était engagée jusqu’au point de fournir directement des embarcations.

      La France franchit donc le pas, alors que les ONG et le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies n’ont cessé de documenter, non seulement les agressions commises par les garde-côtes à l’encontre des migrants durant leurs opérations de « secours » en mer (voir la vidéo du New York Times ci-dessous), mais surtout l’ampleur des violences commises dans les centres de détention officiels du régime où les rescapés sont systématiquement jetés à leur débarquement, parfois torturés, sinon revendus par des gardiens corrompus aux réseaux de trafiquants.

      Vidéo du « New York Times » reprise par « Courrier international », sur la base d’images récupérées par un collectif de chercheurs (Forensic Architecture), montrant le « sauvetage » catastrophique opéré par des garde-côtes libyens en novembre 2017, avec des noyades à la clef, alors que les humanitaires du « Sea Watch » sont empêchés en partie d’intervenir. © New York Times
      Inédite, cette annonce a déjà fait réagir Médecins du monde, qui parle d’une « honte », de même que Médecins sans frontières (MSF), l’association qui affrétait l’Aquarius jusqu’au retrait de son pavillon (au côté de SOS Méditerranée), choquée par cette « scandaleuse nouvelle ».

      « La France fournit des moyens logistiques (…) destinés à refouler les réfugiés en violation du droit international », a dénoncé MSF jeudi soir, en référence aux conventions internationales qui imposent à tout marin amené à secourir une embarcation en détresse de conduire ses rescapés dans le « port sûr » le plus proche. Or, en Libye, rien n’est sûr, à part les traitements inhumains et la détention « arbitraire ».

      C’est la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) qui le dit, dans un rapport publié en décembre après la visite d’une dizaine de centres de détention officiels : « Les migrants y subissent de fréquentes tortures et autres mauvais traitements », du « travail forcé », « des viols et autres formes de violences sexuelles perpétrés par des gardiens dépendant du ministère de l’intérieur en toute impunité. »

      Dans ses conclusions, la mission de l’ONU formulait donc cette recommandation, noir sur blanc, à l’adresse de l’Union européenne et de ses États membres (dont la France) : « Assurez-vous qu’aucun soutien ou aucune coopération avec les garde-côtes libyens ne contribue à ramener des migrants et des réfugiés rescapés en mer sur le territoire libyen. » On lit bien.

      Et on note que les auteurs parlent à la fois de « migrants » (sous-entendu « économiques ») et de « réfugiés », puisqu’une partie des hommes, des femmes et des enfants se lançant depuis les plages libyennes sont en effet éligibles au statut de réfugiés en Europe, en particulier parmi les Soudanais, les Érythréens, etc. Mais encore faut-il qu’ils puissent poser le pied, ou un dossier.

      Si le ministère des armées français a confirmé jeudi l’information, c’est qu’elle fuitait déjà dans les médias tripolitains depuis quelques jours, à la suite d’une rencontre entre Florence Parly et Fayez el-Sarraj, le premier ministre libyen à la tête du « gouvernement d’union nationale » qui tient la partie ouest du pays (en plein chaos), le 17 février dernier, en marge d’une conférence sur la sécurité réunissant le gotha mondial de la défense à Munich.

      Au passage, d’après certains médias libyens, la France aurait approuvé un programme bilatéral de formation et d’équipement des garde-côtes, mais le cabinet de Florence Parly n’en parle pas à ce stade, ni pour démentir, ni pour confirmer.

      D’après Le Monde, les six bateaux seront uniquement équipés d’un GPS et d’un radar, « pas de supports permettant d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon »­ – rappelons que la Libye reste visée par un embargo sur les armes (même si l’Italien Matteo Salvini réclame sa levée à cor et à cri).

      À vrai dire, le ministère des armées ne précise jamais, dans ses réponses écrites aux journalistes, si les hors-bord iront effectivement aux « garde-côtes » (le mot ayant peut-être l’inconvénient d’incarner trop l’opération et d’évoquer des images de violences), se contentant de confirmer des livraisons à la « marine libyenne » – en compétition sur l’eau avec certains services du ministère de l’intérieur chargés des transferts dans les centres de détention et de leur gestion.

      Le ministère des armées français n’écrit pas non plus, d’ailleurs, que les bateaux serviront directement aux opérations de sauvetage en mer, préférant parler de « lutte contre l’immigration clandestine ».

      En la matière, la stratégie des Européens est limpide depuis déjà des années, à défaut d’être toujours explicite : aider la Libye à « fermer » la Méditerranée en musclant ses garde-côtes. Ainsi, à coups de millions d’euros, l’Union européenne finance la « formation » de ces derniers, non seulement aux droits de l’homme (comme Bruxelles le répète à l’envi), mais aussi à l’abordage de canots par exemple, pour « limiter les pertes humaines ».

      En prime, elle supporte le « renforcement des capacités opérationnelles » des garde-côtes, via l’équipement et l’entretien de navires (gilets, canots pneumatiques, appareils de communication, etc.), ou bien de bâtiments au sol (salles de contrôle terrestres, etc.).
      Enfin, elle a soutenu la création d’une « zone de recherche et de secours » (zone SAR dans le jargon) propre à la Libye, déclarée en toute discrétion cet été, et qui a permis à Tripoli d’élargir sa zone d’intervention en mer et de prendre, en quelque sorte, le contrôle d’opérations de sauvetage dont la coordination revenait jusqu’alors à l’Italie, facilitant ainsi l’éviction des navires d’ONG (lire notre enquête ici).

      Seule l’Italie, donc, avait poussé plus loin, livrant dès 2017 des navires à Tripoli. Et cet été encore, après « l’affaire de l’Aquarius », Matteo Salvini (le ministre de l’intérieur d’extrême droite) a promis que Rome allait ajouter douze patrouilleurs au tableau, soit une véritable flottille – livrée en partie depuis.

      Avec des hors-bord, la France semble rester une catégorie en dessous. Mais un humanitaire interrogé par Mediapart, qui connaît bien le terrain libyen, souligne que ces embarcations « semblent répondre à l’incapacité des garde-côtes libyens à aborder les petits bateaux [de migrants] en détresse ». Et d’ajouter : « Ils vont finalement piquer les techniques de l’Aquarius ou du Sea Watch. »

      Au ministère des armées, à Paris, on tient à rappeler que la France est aussi engagée, avec l’UE, dans les opérations Sophia (de lutte contre les trafics) et Frontex (contrôle des frontières extérieures), dont les navires militaires mobilisés en Méditerranée contribuent à sauver des vies. Et qui ont le droit, celles-ci, à un débarquement sur le sol de l’UE.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/220219/la-france-offre-des-hors-bord-aux-libyens-pour-bloquer-les-migrants

    • Libya to get six boats donated by France

      Libya will receive six boats donated by France later this year to enhance maritime security and combat illegal migration in the North African country.

      This is according to the French Ministry of Defence as reported by France’s Le Monde newspaper and comes after a meeting between French armed forces minister Florence Parly and Libyan Prime Minister Fayez Al-Sarraj.

      The 12 metre long semi-rigid boats are being acquired from France’s Sillinger and will be delivered in the second quarter of 2019.

      They will be used mainly to combat illegal migration from Libya.


      https://www.defenceweb.co.za/security/maritime-security/libya-to-get-six-boats-donated-by-france

    • Contre la fourniture de bateaux à la Libye : une #pétition

      Le gouvernement français a franchi un pas en s’engageant à fournir à la marine libyenne des bateaux destinés à pourchasser les exilé-e-s tentant la traversée de la Méditerranée vers l’Europe. Habitat et citoyenneté, La Roya citoyenne et la Ligue des Droits de l’Homme Nice et PACA lancent une pétition.

      L’implication de l’Italie pour que les autorités et parfois les milices libyennes empêchent les exilé-e-s d’atteindre l’Europe ne date pas de Salvini. La politique française qui suit la même orientation ne date pas de Macron. À commencer par le versant de cette politique qui consiste à faire pression sur l’Italie en bloquant la frontière franco-italienne et en augmentant les expulsions Dublin.

      Mais un pas est franchi quand à la suite du gouvernement italien le gouvernement français fournit à la Libye des bateaux qui serviront à pourchasser les exilé-e-s en mer pour les ramener vers les camps Libyens. Une chose est d’avoir habillé, chaussé, entraîné au tir l’assassin, une autre est de lui donner son arme.

      C’est la politique européenne, assumée par le gouvernement français qui y joue un rôle moteur : les exilé-e-s ne doivent quitter les camps libyens que pour être renvoyé-e-s dans leur pays d’origine par les soin de l’Organisation Internationale des Migrations, sous le nom de « retour volontaire », et pour une minorité qui aura la chance d’être choisie comme caution humanitaire, la réinstallation dans un pays occidental. Dans ce cadre, l’asile n’est plus un droit mais une charité à la discrétion des États - voire un argument de communication pour faire accepter un monde sans droits.

      Et qu’importe si les politiques migratoires européennes, l’argent qu’elles injectent et les jeux de pouvoir troubles auxquelles elles s’entremêlent entretiennent l’instabilité en Libye et poussent les exilé-e-s à continuer leur route vers l’Europe, alors qu’au temps de sa stabilité, la Libye, pays riche de son pétrole et peu peuplé, accueillait entre un million et demi et deux millions de travailleur-se-s immigré-e-s, dont une minorité songeait à continuer sa route vers l’Europe.

      Face à ce pas franchi, ces bateaux qui doivent être fournis pour retourner les exilé-e-s vers les camps, les traitements inhumains et dégradants, les viols, la torture, le travail forcé, une pétition a été initiée. N’hésitez pas à signer et à relayer :

      https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-la-barbarie-permis-de-tuer-pas-en-

      https://blogs.mediapart.fr/philippe-wannesson/blog/040319/contre-la-fourniture-de-bateaux-la-libye-une-petition

    • La France offre des bateaux aux garde-côtes libyens malgré les abus

      L’aide française pourrait mener à de graves violations des droits humains.

      Personnes enchainées, battues, brûlées, écrasées, pendues la tête en bas, menacées, détenues dans des conditions abominables : les images diffusées récemment par la chaîne britannique Channel 4, montrant apparemment les actes de torture et les conditions inhumaines infligées aux migrants en Libye, sont insoutenables.

      Ce n’est pas que de l’horreur que l’on ressent face à ces images, mais aussi de la colère, car elles mettent en évidence une attitude cynique et insensible de la part de la France sur la question de la migration.

      Quelques jours avant la diffusion de ces images, la ministre de la Défense Florence Parly a annoncé que la France allait fournir six bateaux aux garde-côtes libyens. Les garde-côtes utiliseront ces embarcations pour renforcer leurs capacités d’interception des migrants tentant désespérément la traversée de Méditerranée et, s’ils les prennent, les placeront en détention arbitraire, illimitée et abusive.

      Depuis 2016, l’Union européenne a déversé des millions d’euros pour renforcer les garde-côtes libyens du Gouvernement d’Accord National, l’une des deux autorités concurrentes en Libye. De fait, l’augmentation des interceptions par les garde-côtes libyens, y compris dans les eaux internationales, combinée à l’obstruction des navires de sauvetage des ONG par l’Italie et Malte, a contribué à la surpopulation et à la détérioration des conditions sanitaires dans les centres de détention libyens.

      Si l’Italie a joué un rôle de premier plan dans le soutien matériel et technique à ces garde-côtes, la France s’apprête malheureusement à lui emboîter le pas.

      Cette décision est profondément hypocrite : en novembre 2017, Emmanuel Macron avait en effet fermement condamné les abus contre les migrants en Libye alors révélés par CNN, les qualifiant de « crimes contre l’humanité ». Depuis, les organisations humanitaires et de défense des droits humains n’ont eu de cesse d’alerter la présidence et le gouvernement français quant aux terribles abus commis dans les centres de détention. En janvier, un rapport de Human Rights Watch a montré que les programmes de l’UE destinés à améliorer les conditions dans ces centres n’ont eu que peu, voire aucun impact.

      Les efforts de l’UE pour empêcher les migrants de quitter la Libye vers l’Europe augmente significativement les risques que ces derniers soient exposés à une détention abusive. Fournir un soutien matériel aux garde-côtes libyens en toute connaissance de cause implique la responsabilité de la France dans de graves violations des droits humains.

      La France devrait suspendre la livraison de ses bateaux tant que les autorités libyennes n’auront pas mis fin à la détention arbitraire des migrants et aux exactions qu’ils subissent. Et plutôt que nourrir un cycle infernal d’abus, elle devrait se mobiliser avec d’autres Etats membres de l’UE pour maintenir les opérations de sauvetage en mer et permettre le désembarquement dans des ports sûrs pour les personnes vulnérables qui continueront de fuir les horreurs en Libye.

      https://www.hrw.org/fr/news/2019/03/13/la-france-offre-des-bateaux-aux-garde-cotes-libyens-malgre-les-abus

    • Les ONG en colère après la livraison par la France de six bateaux aux garde-côtes libyens

      Plusieurs ONG s’insurgent contre la livraison par Paris de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine. Les défenseurs de la cause des migrants dénoncent l’hypocrisie de la France qui, selon eux, sous-traite à la Libye le contrôle des frontières et repousse loin du sol européen les candidats à l’asile.

      Amnesty International France, Human Right Watch (HRW), Médecins sans frontières (MSF)… De nombreuses ONG internationales ont dénoncé la livraison prochaine de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine.

      « Nous avons écrit à la ministre des Armées et au ministre des Affaires étrangères pour les alerter sur les risques de cette coopération », a précisé Amnesty international, pour qui « la France engage sa responsabilité ». « Comment le gouvernement français a-t-il évalué ou va-t-il évaluer le risque que la livraison des six navires et les formations prévues puissent contribuer à la violation des droits fondamentaux des personnes réfugiées et migrantes interceptées en mer par les autorités libyennes ? », interroge la lettre dont l’AFP a eu connaissance.

      Six bateaux semi-rigides équipés de radar et de GPS

      Human Right Watch a également publié un communiqué pour exprimer son mécontentement. « Plutôt que nourrir un cycle infernal d’abus, [la France] devrait se mobiliser avec d’autres États membres de l’UE (Union européenne) pour maintenir les opérations de sauvetage en mer et permettre le désembarquement dans des ports sûrs ». MSF parle, de son côté, de « scandale » et s’inquiète que Paris puisse donner « les moyens logistique à la Libye de ramener [les migrants] dans cet enfer ».

      La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé en février la livraison à la Libye de six navires dans le cadre du soutien français « aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine ».

      L’initiative de la France est inédite. Jusqu’à présent, seule l’Italie livrait des équipements aux garde-côtes libyens. Les bateaux livrés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. Elles seront équipées de radar et de GPS. Elles ne permettront pas aux Libyens d’y placer des armes lourdes (type canons).

      Ces bateaux devraient permettre d’intercepter plus facilement les migrants interceptés en mer.

      « Sous-traiter » le contrôle de l’émigration

      Pour les ONG qui viennent en aide aux migrants, ces livraisons participent moins à la lutte contre les traites d’êtres humains qu’à soutenir une politique de « sous-traitance du contrôle de l’émigration » décidée par l’Union européenne en coopération avec Tripoli. Le but : contenir l’afflux de migrants sur le sol libyen.

      Human Right Watch dénonce ainsi « l’hypocrisie » de Paris. « En novembre 2017, Emmanuel Macron avait en effet fermement condamné les abus contre les migrants en Libye alors révélés par CNN […] Fournir un soutien matériel aux garde-côtes libyens en toute connaissance de cause implique la responsabilité de la France dans de graves violations des droits humains. »

      En août dernier, le Parlement italien avait déjà voté un décret prévoyant de livrer dix zodiaques patrouilleurs et deux navires aux garde-côtes libyens pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Selon Le Monde, la Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres.

      >> À relire sur InfoMigrants : en Libye, dans le centre de Zintan, des migrants sont morts de faim

      La garde-côte libyenne est sous le contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.

      Un accord a été signé en février 2017 entre l’Italie et la Libye afin de « juguler l’afflux de migrants illégaux ». Accord appuyé par les dirigeants de l’UE lors du sommet de Malte qui s’est tenu le même mois. Depuis, le gouvernement italien – avec l’aval de l’Union européenne (UE) - ont fourni aux garde-côtes libyens des bateaux, des formations et de l’aide pour patrouiller en Méditerranée et intercepter les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/15796/les-ong-en-colere-apres-la-livraison-par-la-france-de-six-bateaux-aux-

    • Questions à l’assemblée générale

      M. #Bastien_Lachaud interroge Mme la ministre des armées sur les graves crimes commis contre les migrants en Libye. En effet, depuis de nombreux mois la presse a fait connaître au monde le sort atroce que connaissent en Libye les migrantes, notamment d’Afrique subsaharienne. Des images des sévices de toute sorte qu’ils endurent ont fait le tour du monde. Il n’est pas possible que cette information ait échappé aux autorités françaises, qui disposent d’ailleurs de bien d’autres moyens pour en confirmer la véracité et l’ampleur. Ces crimes manifestes ne sont pas seulement le fait de groupes crapuleux et de trafiquants puisqu’ils sont perpétrés aussi dans des camps de Tripolitaine, région contrôlée par les autorités reconnues par la France. Malgré ces faits, le cabinet de la ministre des armées a annoncé le 22 février 2019 la cession par le Gouvernement de six bateaux français à la marine libyenne. Ce faisant, le Gouvernement se rend complice des traitements inhumains infligés aux migrantes dans la région. Il agit d’ailleurs conformément aux orientations de l’Union européenne qui confie à d’autres pays qu’à ses membres le soin de « gérer » les flux de personnes cherchant à gagner l’Europe tout en fermant les yeux sur les mauvais traitements odieux dont les migrantes sont victimes. Il souhaite donc apprendre de sa part si le Gouvernement a obtenu des garanties que les bateaux fournis par la France ne seront pas le moyen direct ou indirect de violations des droits humains et comment elle compte s’assurer que ces éventuelles garanties ne sont pas que des paroles en l’air.

      http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-17976QE.htm

    • Réfugiés : les dons de la France à la marine libyenne attaqués en #justice

      Huit associations ont attaqué en justice, jeudi 25 avril, la décision française de livrer des bateaux à la marine libyenne. Elles estiment que l’opération « contribuera à des violations caractérisées des droits fondamentaux » des migrants.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/250419/refugies-les-dons-de-la-france-la-marine-libyenne-attaques-en-justice?ongl

    • Des ONG attaquent la France pour empêcher la livraison de six navires aux garde-côtes libyens

      Huit associations, dont Amnesty international et Médecins sans frontières, déposent un recours contre la France, accusée de « faciliter la commission de violations graves des droits humains » en fournissant six navires militaires aux garde-côtes libyens.

      Amnesty international France, Médecins sans frontières, la Cimade, le Gisti et quatre autres associations ont décidé jeudi 25 avril d’attaquer l’État français en justice pour demander la suspension du transfert de plusieurs bateaux français à la marine libyenne. Ils accusent Paris de « complicité » dans des violations de droits de l’homme en rapport avec les violences subies par les migrants en Libye.

      La France s’était engagée fin février, par la voix de sa ministre des Armées Florence Parly, à fournir gratuitement six embarcations rapides aux garde-côtes libyens, chargés du contrôle des flux de migrants en Méditerranée. D’après Libération, deux des six navires français seront offerts à la Libye en juin par l’armée française.

      Des portes-mitraillettes en option

      Il s’agirait des modèles « 1200 Rafale », qui sont des Zodiac fabriqués par l’industriel français Sillinger. Ce sont des navires d’une douzaine de mètres de long capables de transporter 25 passagers. Ils sont aussi dotés de portes-mitraillettes à l’avant et à l’arrière en option, ce que dénonce Amnesty International, qui se demande pourquoi la France n’a pas fourni de simples modèles de sauvetage qui existent aussi dans le catalogue de ce spécialiste des navires légers à usage militaire.

      Les ONG plaignantes considèrent qu’"avec ce transfert de bateaux, la France facilite la commission de violations graves des droits humains".

      « Il y a de nombreux exemples qui montrent que les garde-côtes libyens traitent extrêmement mal les migrants, ne sont absolument pas respectueux des droits humains et d’autre part ils les renvoient vers l’enfer », dans des camps et centres de détention où ils subissent des « violations multiples », estime notamment Cécile Coudriou, la présidente d’Amnesty International France.

      Une nouvelle étape dans l’externalisation de la gestion des migrations

      Ce transfert de matériel entre Paris et la Libye, sans contrepartie monétaire, s’inscrit dans une stratégie d’externalisation de la gestion des flux migratoires par l’Union européenne. Il est le fait d’une décision bilatérale, souligne Amnesty. D’ailleurs l’annonce de ce don de six bateaux a été faite en présence du Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj mi-février en marge d’une conférence internationale.

      Au sein du gouvernement français, une source anonyme interrogée par Libération affirme toutefois que l’accord a été « conclu avec la marine, qui lutte contre tous types de trafics, pas avec les garde-côtes ».

      Si les bateaux sont livrés en juin, cette initiative française, sans précédent, marquerait un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye. Jusqu’à présent, seule l’Italie fournissait des équipements aux garde-côtes libyens. En août dernier, le Parlement italien a voté un décret prévoyant de leur donner dix zodiaques patrouilleurs et deux navires pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Selon Le Monde, la Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/16527/des-ong-attaquent-la-france-pour-empecher-la-livraison-de-six-navires-

    • Bateaux bientôt cédés à la Libye : des ONG demandent à la justice d’intervenir

      Le tribunal administratif de Paris doit se prononcer sur un #référé-suspension, à la demande de huit organisations non gouvernementales. Elles s’opposent à la cession, par la France, de six navires destinés à lutter contre l’immigration illégale.

      https://www.liberation.fr/france/2019/05/09/bateaux-bientot-cedes-a-la-libye-des-ong-demandent-a-la-justice-d-interve

    • La demande de suspension de la livraison de bateaux à la Libye rejetée

      Le Tribunal Administratif de Paris a rejeté aujourd’hui la demande de suspension de la livraison de six bateaux commandés par le Ministère des Armées français pour les offrir aux garde-côtes libyens. Il a considéré qu’il s’agit d’un acte directement lié à la conduite des relations extérieures du gouvernement français et sur lequel le juge administratif n’est pas en mesure d’effectuer de contrôle.

      Cette ordonnance du tribunal laisse donc libre cours à une décision du gouvernement français qui vise à renforcer l’interception par les garde-côtes libyens des réfugiés et migrants en mer Méditerranée, et à les renvoyer et maintenir en Libye à n’importe quel prix et en violation du droit international. « En s’enferrant dans cette politique, le gouvernement français se rend complice des violences extrêmes qui continuent d’être infligées aux réfugiés et migrants en Libye et qui sont aujourd’hui bien documentées » dénonce Michaël Neuman, Directeur d’études chez MSF. « Une fois ramenées en Libye, ces personnes sont ensuite plongées dans un système de violences, d’exploitation et de détention ».

      Aux côtés des sept autres organisations engagées dans cette action en justice, nous envisageons de nous pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat.

      https://www.msf.fr/communiques-presse/la-demande-de-suspension-de-la-livraison-de-bateaux-a-la-libye-rejetee

    • Guerre aux migrant·e·s : la justice française entérine la coopération de la France avec le gouvernement libyen

      A l’heure où la Libye est en proie à une nouvelle guerre civile, la France n’a pas hésité à annoncer la livraison de six bateaux pour lutter opportunément contre l’immigration « dite clandestine ». Le tribunal administratif de Paris, saisie par plusieurs associations dont Migreurop [1], n’y trouve rien à redire.

      Une fois de plus [2] , des juges s’abritent derrière le fait que l’acte de cession relève de la conduite des relations internationales de la France pour se déclarer incompétents à opérer un contrôle de légalité [3] .

      En livrant ces bateaux aux garde-côtes libyens, la responsabilité française est d’autant plus importante que la plupart des personnes interceptées en mer Méditerranée ont subi des exactions par lesdits garde-côtes [4]. La France se rend ainsi complice des violations des droits humains commis en Libye à l’encontre des exilé.e.s en donnant à ce pays des moyens logistiques supplémentaires pour lutter contre les migrations. Or, le gouvernement français ne peut ignorer la situation qui prévaut en Libye et les conséquences qu’aurait cette livraison sur la vie et la sécurité des personnes.

      Tout comme les autres États européens, la France endosse ici la politique sécuritaire et répressive menée par l’Union européenne depuis 25 ans, et sous-traite à des pays dits tiers l’exercice des pires violences étatiques à l’encontre des personnes exerçant leur droit à émigrer.

      Pour que cesse cette guerre aux migrant·e·s, nos organisations envisagent de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État.

      http://www.migreurop.org/article2920.html

    • Livraison de bateaux à la Libye : le juge se dérobe. L’#impunité pour les « actes de gouvernement », jusqu’à quand ?

      En février dernier, Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé l’achat par la France de six embarcations rapides au profit de la marine libyenne pour faire face au « problème de l’immigration clandestine ». Il s’agit de donner aux garde-côtes les moyens d’intercepter en mer les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée et de les ramener dans l’enfer de centres de détention où tous les témoignages nous rappellent qu’ils subissent les pires sévices. En fournissant aux autorités libyennes les moyens matériels de garder sous leur emprise celles et ceux qui cherchent protection en Europe, la France se fait donc complice du cycle de violations des droits humains commis dans ce pays.

      Pour s’y opposer, huit associations ont demandé au tribunal administratif puis à la cour administrative d’appel de Paris de suspendre l’exécution de la décision de livrer ces embarcations. Assurant une véritable immunité au gouvernement, ces juridictions se sont déclarées incompétentes pour contrôler une décision qui ne serait « pas détachable de la conduite des relations extérieures de la France » et relèverait par conséquent de la catégorie des « actes de gouvernement », que le juge administratif ne serait pas habilité à contrôler [1].

      Cette déclaration d’incompétence générale fondée sur la théorie des actes de gouvernement est inacceptable à un double titre. D’abord parce qu’elle met les décisions qui en relèvent hors d’atteinte de tout contrôle juridictionnel, même lorsque ces décisions peuvent entraîner ou favoriser, comme c’est le cas ici, la violation de droits fondamentaux et notamment du principe de non refoulement des demandeurs d’asile. Échappent de même à toute censure des décisions de livraison de matériels militaires prises sen méconnaissance flagrante des embargos décrétés tant par l’ONU que par l’Union européenne pour sanctionner la Libye. Ensuite parce la notion d’acte de gouvernement ne fait l’objet d’aucun encadrement légal, de sorte que les juges administratifs peuvent l’utiliser à leur guise pour se dérober à leur mission de contrôle sitôt que le gouvernement pourrait être mis en difficulté par la dénonciation d’une décision particulièrement choquante.

      De fait, ils ne s’en privent pas, notamment en matière de « conduite des relations extérieures de la France », comme l’ont révélé d’autres décisions d’incompétence récemment rendues sur le même fondement : celle, par exemple, rendue le 23 avril 2019 par le Conseil d’État refusant d’ordonner le rapatriement de ressortissantes françaises et de leurs enfants retenus en Syrie ; ou encore celle rendue par le tribunal administratif de Paris, le 9 mai dernier, dans la procédure dirigée contre les autorisations de sortie douanière délivrées par les autorités françaises pour des armes vendues à l’Arabie saoudite et qui, d’après les révélations des médias, sont utilisées contre des civils dans la guerre au Yémen.

      Le Conseil d’État belge n’a pas eu la même complaisance à l’égard du gouvernement : il a annulé le 14 juin dernier des licences d’exportations d’armes wallonnes vers l’Arabie saoudite, faute notamment d’un examen minutieux de la question des droits fondamentaux au royaume wahhabite. Il est temps que le juge administratif français se hisse au même niveau d’exigences et cesse de s’abriter derrière une théorie rétrograde pour refuser de sanctionner des décisions méconnaissant gravement les droits humains au prétexte qu’elles relèveraient de tractations avec des autorités étrangères.

      C’est pourquoi les organisations qui ont engagé le recours contre la livraison de bateaux à la Libye persistent dans leur procédure. A défaut de suspension de cette décision elles maintiennent leur demande d’annulation. Dans ce cadre, elles ont d’ores et déjà saisi la cour administrative d’appel de la question de la constitutionnalité du texte fondant l’incompétence du juge administratif en matière d’actes de gouvernement. Elles ne relâcheront pas leurs efforts pour qu’il soit mis fin à une impunité qui passe par pertes et profits les traitements inhumains, connus de tous, que les migrants subissent en Libye.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6234

  • European Border and Coast Guard: Agreement reached on operational cooperation with Montenegro

    Commissioner for Migration, Home Affairs and Citizenship Dimitris Avramopoulos and Minister of the Interior of Montenegro Mevludin Nuhodžić, initialled a status agreement that will allow European Border and Coast Guard teams to be deployed in Montenegro.

    Once the agreement enters into force, the European Border and Coast Guard Agency will be able to assist Montenegro in border management and carry out joint operations with Montenegro, in particular in the event of a sudden change in migratory flows.

    Today’s agreement is the fifth agreed with a partner country in the Western Balkans, marking yet another step towards the full operationalisation of the Agency.

    https://ec.europa.eu/home-affairs/news/european-border-coast-guard-agreement-reached-operational-cooperation-mont

    #Frontex #Monténégro #frontières #contrôles_frontaliers #partenariat #accord
    ping @isskein

    • Border management: EU signs agreement with Montenegro on European Border and Coast Guard cooperation

      Today, the European Union signed an agreement with Montenegro on border management cooperation between Montenegro and the European Border and Coast Guard Agency (Frontex). The agreement was signed on behalf of the EU by Maria Ohisalo, Minister of the Interior of Finland and President of the Council and Dimitris Avramopoulos, Commissioner for Migration, Home Affairs and Citizenship, and on behalf of Montenegro by Minister of the Interior, Mevludin Nuhodžić.

      The objective of this agreement is to allow Frontex to coordinate operational cooperation between EU Member states and Montenegro on the management of the borders that the European Union and Montenegro have in common. The signing of this agreement is yet another demonstration of the deepening and expanding cooperation with Montenegro. It will bring benefits for both parties, in particular in enhancing border management activities.
      Maria Ohisalo, Minister of the Interior of Finland

      Today, we are further strengthening our border cooperation with Montenegro, taking yet one more step towards bringing the Western Balkan region closer to the EU. The migratory and security challenges we face are common and our response must be joint too.
      Dimitris Avramopoulos, Commissioner for Migration, Home Affairs and Citizenship

      This agreement allows Frontex to assist Montenegro in border management, carry out joint operations and deploy teams in the regions of Montenegro that border the EU, subject to Montenegro’s agreement.

      These activities aim at tackling illegal immigration, in particular sudden changes in migratory flows, and cross-border crime, and can involve the provision of increased technical and operational assistance at the border.

      Strengthened cooperation between priority third countries and Frontex will contribute to tackling illegal immigration and further enhance security at the EU’s external borders.
      Next steps

      The draft decision on the conclusion of the agreement was sent to the European Parliament, which needs to give its consent for the agreement to be concluded.
      Background

      Today’s status agreement is the second such agreement to be concluded with a partner country, after a similar agreement was signed with Albania in October 2018. Negotiations with Montenegro were concluded on 5 July 2018 and the draft status agreement was initialled by Commissioner Avramopoulos and Montenegro Interior Minister Mevludin Nuhodžić in February 2019. The Council then authorised the signature of the agreement on 19 March 2019.

      Similar status agreements have also been initialled with North Macedonia (July 2018), Serbia (September 2018) and Bosnia and Herzegovina (January 2019) and are pending finalisation.

      Frontex launched the first-ever joint operation on the territory of a neighbouring non-EU country in Albania on 22 May this year.

      Frontex can carry out deployments and joint operations on the territory of neighbouring non-EU countries, subject to the prior conclusion of a status agreement between the European Union and the country concerned.

      Earlier this year, following a proposal by the European Commission, the European Parliament and the Council agreed to reinforce the European Border and Coast Guard. This will allow for joint operations and deployments to take place in countries beyond the EU’s immediate neighbourhood.

      Cooperation with third countries is an important element of the European integrated border management concept. This concept is applied through a four-tier access model which includes: measures in third countries, measures with neighbouring third countries, border control measures and measures within the Schengen area.

      https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2019/10/07/border-management-eu-signs-agreement-with-montenegro-on-european-bo

    • On October 7, the European Union signed an agreement (https://www.consilium.europa.eu/de/press/press-releases/2019/10/07/border-management-eu-signs-agreement-with-montenegro-on-european-bo) with Montenegro on border management. The agreement was signed between Montenegro and Frontex (EU Border and Coast Guard Agency), allowing Frontex to support Montenegro in the border management process, conducting joint operations and recruiting teams in the region to monitor the border. The aim of the agreement is to curb illegal migration, as the EU itself states “in the wake of sudden changes in migrant flows”. The role of Frontex’s mission has never been completely clear, and it remains unclear what the specific role of Frontex officers will be in this case - what their responsibilities and the scope of their activities will be. The presence of Frontex is always justified by the EU’s argument for strengthening security, but the only security we see strengthened in this aspect is the security of Fortress Europe, but not the security of people - both those trying to cross the border and access the asylum system and those living in border areas. Let’s not forget about the cages (https://www.telegram.hr/politika-kriminal/ovo-na-slici-su-migranti-koje-je-policija-u-bih-zatvorila-u-kaveze) in southern Bosnia and Herzegovina, with migrants in them, awaiting deportation to Montenegro.

      Reçu via la mailing-list Inicijativa Dobrodosli, le 14.10.2019

  • En #Guinée, l’Organisation internationale pour les migrations contrôle des frontières et les âmes

    En Guinée, l’Organisation internationale pour les migrations incite les jeunes à ne pas tenter de gagner l’Europe. Une #campagne de #communication financée par l’#Union_européenne et soutenue par des #artistes locaux bat son plein.

    « #Ne_pars_pas », c’est le #slogan choisi par l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) pour inciter la #jeunesse guinéenne à ne pas se risquer sur les routes de l’exil et à rester chez elle. Financée en majeure partie par l’Union Européenne, cette campagne de #sensibilisation a pris les contours d’une vaste entreprise de communication d’influence où les mondes des #arts et de la #culture ont été cooptés pour porter le message. Humoristes, auteurs de bandes dessinées et autres rappeurs sont payés pour clamer, écrire ou chanter des éléments de langage définis par l’OIM qui agit pour le compte de l’Union européenne.

    La chanson « Falé » du très populaire groupe de rap #Degg_J_Force_3 a été écrite en partie par la directrice de l’OIM en Guinée et par son équipe de communicants. Son clip a été financé à hauteur de 15 000 euros par l’Union européenne. Plus de dix ans après la sortie du titre « Ouvrez les frontières » de l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, les artistes guinéens se veulent volontiers moralistes. #Moussa_Mbaye, un des deux chanteurs du groupe Degg J force 3, qui interprète « Falé » justifie sa démarche : « Nous pensons fermement que la jeunesse africaine a la possibilité de réussir dans son pays ».

    L’OIM s’appuie également sur le réseau des migrants dits « #retournés_volontaires » qu’elle a rapatriés de Libye, du Maroc ou du Niger. À travers l’#Association_guinéenne_de_lutte_contre_l'immigration_illégale qu’elle finance, les migrants « #retournés_volontaires » racontent aux candidats potentiels au départ les dangers de la traversée du Sahara, les tortures en Libye, etc.

    Il faut #rester_au_pays plutôt que de mourir en Méditerranée ou alors utiliser les #voies_légales, comme l’OIM invite à le faire. Mais ces voies légales n’ont jamais été aussi inaccessibles à une jeunesse guinéenne coincée dans un pays miné par le chômage, la misère, la corruption et dont le système éducatif ne lui offre aucun débouché professionnel.

    https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/lorganisation-internationale-pour-les-migrations-en-guinee-controle-de


    #contrôles_frontaliers #asile #migrations #frontières #OIM #IOM #Organisation_internationale_CONTRE_les_migrations (comme dit très bien Olivier Clochard dans le message où il a signalé cette information) #propagande #art #retours_volontaires #jeunes #externalisation #externalisation_des_contrôles_frontaliers #dissuasion

    Pour voir et écouter le #clip officiel :
    #Falé
    https://www.youtube.com/watch?v=7vebkDz7-Tg

    ping @_kg_ @isskein

  • https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2018/12/le-defenseur-des-droits-publie-son-rapport-exiles-et-droits

    Le Défenseur des droits publie son rapport « Exilés et droits fondamentaux, trois ans après le rapport Calais »

    À défaut d’une politique nationale assurant un véritable accueil des primo-arrivants, les collectivités locales et les associations caritatives sont contraintes d’agir seules, dans un contexte où se maintient une pénalisation de certains actes de solidarité. Le Défenseur des droits recommande donc d’élargir l’immunité pénale à tous les actes apportés dans un but humanitaire.

    Outre les effets de la politique migratoire de l’Union européenne qui contribuent à réduire de manière drastique les voies légales d’immigration en Europe, l’’externalisation de la frontière britannique en France demeure l’une des principales causes de la reconstitution des campements de fortune à Calais, Grande-Synthe ou Ouistreham, puisqu’elle empêche les exilés qui le souhaitent d’atteindre la Grande-Bretagne. Le Défenseur des droits recommande donc au gouvernement de dénoncer les accords conclus avec la Grande-Bretagne.

    #police #dublin #touquet #noborder #calais #état #raciste

    • Migrants : le Défenseur des droits dénonce une « dégradation » dans les campements depuis 2015

      Le Défenseur des droits Jacques Toubon a dénoncé mercredi une « dégradation » de la situation sanitaire et sociale des migrants vivant sur des campements en France depuis trois ans, avec « des atteintes sans précédents aux droits fondamentaux ».

      Face à une politique « non-accueil », les migrants « se retrouvent dans un état de dénuement extrême, dépourvus de tout abri et ayant comme première préoccupation celle de subvenir à leurs besoins vitaux : boire, se nourrir, se laver », déplore Toubon dans un rapport sur les campements de Calais, Paris, Grande-Synthe (Nord) et Ouistreham (Calvados). « Les difficultés à trouver des solutions durables aggravent le phénomène », estime-il, en déplorant des « stratégies de dissuasion et d’invisibilisation sur le territoire national menées par les pouvoirs publics ».

      En 2015 déjà, Toubon avait dénoncé dans un rapport sévère la situation des migrants dans le bidonville de la « Jungle » à Calais, qui comptait alors plus de 4 000 personnes, et a été démantelé depuis, de même que les grands campements parisiens.

      Mais « la situation s’est en réalité nettement dégradée », note le Défenseur, qui pointe les opérations d’évacuation régulièrement menées par les pouvoirs publics. « Loin d’être conformes aux exigences du droit à un hébergement inconditionnel », ces mises à l’abri « contribuent à la constitution de nouveaux campements » par leur caractère « non durable », assure-t-il dans ce document reprenant divers avis rendus depuis 2015.

      Toubon déplore aussi, pour ces mises à l’abri, le recours à des centres pour étrangers fonctionnant « comme des centres de transit » avec « des critères de tri ». « En lieu et place d’une véritable politique d’accueil, les pouvoirs publics ont préféré mettre en œuvre une politique essentiellement fondée sur la police des étrangers, reflétant une forme de +criminalisation des migrations », assure-t-il dans ce rapport publié au lendemain

      Il s’inquiète particulièrement des méthodes policières, avec des évacuations « pour empêcher tout nouveau point de fixation » et des contrôles d’identité « pour contrôler le droit au séjour ». « Pour servir ces opérations, différentes pratiques ont pu être observées telles que l’usage de gaz lacrymogène », assure-t-il dans ce rapport publié au lendemain de la journée internationale des migrants.

      Faisant état d’« une détérioration sans précédent de la santé des exilés », avec un « développement inquiétant des troubles psychiques », il s’inquiète particulièrement pour les mineurs, « laissés à leur sort » en raison du caractère « largement inadapté et sous-dimensionné des dispositifs » existants.

      Dans ce contexte Toubon souligne le rôle des collectivités locales « contraintes d’agir », et celui des associations qui « se substituent de plus en plus fréquemment aux pouvoirs publics » mais « sont de plus en plus empêchées d’agir ». Le Défenseur déplore enfin des « entraves persistantes à l’entrée dans la procédure d’asile » qui « viennent grossir les rangs des exilés contraints de vivre dans la clandestinité ».

      Mettant en garde contre une « logique d’externalisation de la gestion des flux migratoires », il formule plusieurs propositions, dont la suspension du règlement de Dublin confiant au pays d’enregistrement l’examen de la demande d’asile.

      https://www.liberation.fr/france/2018/12/19/migrants-le-defenseur-des-droits-denonce-une-degradation-dans-les-campeme

    • France: Police harassing, intimidating and even using violence against people helping refugees

      French authorities have harassed, intimidated and even violently assaulted people offering humanitarian aid and other support to migrants, asylum seekers and refugees in northern France in a deliberate attempt to curtail acts of solidarity, a new report by Amnesty International has found.

      Targeting solidarity: Criminalization and harassment of people defending migrant and refugee rights in northern France reveals how people helping refugees and migrants in #Calais and #Grand-Synthe are targeted by the police and the court system.

      “Providing food to the hungry and warmth to the homeless have become increasingly risky activities in northern France, as the authorities regularly target people offering help to migrants and refugees,” said Lisa Maracani, Amnesty International’s Human Rights Defenders Researcher.

      “Migrants and refugees did not simply disappear with the demolition of the ‘Jungle’ camp in 2016 and more than a thousand men, women and children are still living precarious lives in the area. The role of human rights defenders who offer them support is crucial.”

      Two-and-a-half years after the destruction of the so-called ‘Jungle’ camp, more than 1,200 refugees and migrants, including unaccompanied children, are living in tents and informal camps around Calais and Grande-Synthe. They have no regular access to food, water, sanitation, shelter or legal assistance and are subject to evictions, harassment, and violence at the hands of the police.

      One Afghan man told Amnesty International that he was beaten on his back with a baton by police during a forced eviction, and another described how a police officer had urinated on his tent. An Iranian man told Amnesty International: “I left my country looking for safety, but here I face police abuse…The police come every day to take my tent and clothes.”

      The number of camps and tents destroyed in Calais and Grande-Synthe increased last year, with 391 evictions carried out in the first five months of 2019 alone. Once evicted, migrants and refugees are at increased risk of violence and abuse. One local woman who provides migrants with help, told Amnesty International that she witnessed police spray migrants with teargas in the face while they were sleeping in her garden.

      Verbal and physical abuse part of daily routine

      The increased number of evictions is a consequence of France’s “no attachment points” policy, which attempts to deter people from staying in the area by ensuring that camps are not set up. While authorities have put in place an outreach service to enable refugees and migrants access reception centres and asylum offices in France, these centres are a long way from Calais and Grande-Synthe and sometimes there is not enough capacity to accommodate them. In order to alleviate their suffering, human rights defenders have attempted to fill the gap and provide the essential support and services that the French state is failing to offer.

      Instead of recognizing the importance of their work, authorities have obstructed, intimidated, harassed and in some cases started baseless prosecutions and even used violence.

      Several human rights defenders told Amnesty International that acts of intimidation, threats of arrest and abuse have become “part and parcel of their daily work.” One humanitarian worker told Amnesty International that she was violently pushed to the ground and choked by police in June 2018 after she had filmed four officers chasing a foreign national in Calais.

      A report last year by four organisations found that there had been 646 instances of police harassment and abuse against volunteers between November 2017 and June 2018. There have been 72 recorded instances this year, but the real figure is likely to be much higher.

      Eleonore Vigny who took part in the Human Rights Observers project in Calais said that intimidation of volunteers had spiked last summer, with police employing new harassment techniques. “In April and May 2018 there were several body searches, especially of female volunteers, sometimes done by male officers. There was also an escalation in insults, and people have been pushed, sometimes to the ground…Recently we received more threats of legal suits, and threats of arrests.”

      When reporting mistreatment of refugees, migrants, and human rights defenders, complainants say that they are not taken seriously. Charlotte Head, a volunteer who made several complaints about police behaviour to the police’s internal investigatory body, was warned that her complaints were “defamatory in character” and could constitute a “crime”.

      One local human rights organization, Cabane Juridique, filed more than 60 complaints to different authorities and bodies between January 2016 and April 2019. In May 2019, the French Ministry of Justice told Amnesty International that regional courts had received just 11 complaints since 2016, and only one was being investigated by prosecutors.

      Stress, anxiety and the fear of prosecution

      Human rights defenders told Amnesty International that they feel the pressure on them is increasing and having a negative impact on all aspects of their lives. Some have experienced insomnia, stress and anxiety whilst others describe the impact of prosecutions as debilitating.

      Loan Torondel who had been working in Calais told Amnesty International: “I feel that I am caught between the acute needs of people I am trying to help and the intimidation of French authorities who are trying to hamper humanitarian activities and label our activities as crimes. This is not a sustainable working environment for us, and it is the people we help who pay the consequences."

      One human rights defender told Amnesty International: “For the volunteers it’s very difficult. They are scared. We brief them on security and the context and they get scared. We struggle to recruit new volunteers.”

      But despite the harassment, many of those interviewed by Amnesty International are determined to carry on with their vital work. One local volunteer told Amnesty International that she is thankful for the presence of the migrants and refugees: “They have made us more human, they have enriched our lives.”

      “Rather than attempting to make the lives of migrants and refugees as difficult as possible, French authorities should take concrete measures to alleviate their suffering and provide shelter and support to all those living on the streets,” said Lisa Maracani.

      “It is also time to defend the defenders. Rather than treating human rights defenders as the enemy, the authorities should see them as a vital ally, and celebrate acts of solidarity and compassion rather than criminalizing them.”

      BACKGROUND

      Human rights violations faced by human rights defenders must be viewed within the context of the treatment of the people whose rights they defend. It is essential that the rights of refugees and migrants are respected. This means improving the asylum and reception system in France, providing safe and legal routes to the UK and reforming the European asylum system to remove the requirement laid down in the Dublin rules that asylum-seekers seek protection in their first country of entry.

      https://www.amnesty.org/en/latest/news/2019/06/france-police-harassing-intimidating-and-even-using-violence-against-people
      #France

      Le #rapport:
      https://www.amnesty.org/download/Documents/EUR2103562019FRENCH.PDF

  • Das Geschäft mit den Flüchtlingen - Endstation Libyen

    Wenn sie aufgegeben haben, besteigen sie die Flugzeuge. Die Internationale Organisation für Migration (IOM) transportiert verzweifelte Flüchtlinge und Migranten zurück in ihre Heimatländer – den Senegal, Niger oder Nigeria. Es ist die Rettung vor dem sicheren Tod und gleichzeitig ein Flug zurück in die Hoffnungslosigkeit.

    https://www.deutschlandfunkkultur.de/media/thumbs/2/27a298dc737f6b659d3d4b7b097f1346v1_max_700x394_b3535db83dc50e2

    Flug in die Hoffnungslosigkeit (picture-alliance / dpa / Julian Stratenschulte)

    Für die Menschen, die Tausende Kilometer nach Libyen gereist sind, um nach Europa überzusetzen, wird die EU-Grenzsicherung zunehmend zur Falle. Denn die Schleuser in Libyen haben ihr Geschäftsmodell geändert: Nun verhindern sie die Überfahrt, kassieren dafür von der EU und verkaufen die Migranten als Sklaven.

    Die Rückkehrer sind die einzigen Zeugen der Sklaverei. Alexander Bühler hat sich ihre Geschichten erzählen lassen.

    Endstation Libyen
    Das Geschäft mit den Flüchtlingen
    Von Alexander Bühler

    Regie : Thomas Wolfertz
    Es sprachen : Sigrid Burkholder, Justine Hauer, Hüseyin Michael Cirpici, Daniel Berger, Jonas Baeck und Florian Seigerschmidt
    Ton und Technik : Ernst Hartmann und Caroline Thon
    Redaktion : Wolfgang Schiller
    Produktion : Dlf/RBB 2018

    Alexander Bühler hat in Gebieten wie Syrien, Libyen, Haiti, dem Kongo und Kolumbien gearbeitet und von dort u.a. über Drogen, Waffen- und Menschenhandel berichtet. 2016 erhielt er den Deutschen Menschenrechtsfilmpreis in der Kategorie Magazinbeiträge, 2018 den Sonderpreis der Premios Ondas.

    https://www.deutschlandfunkkultur.de/das-geschaeft-mit-den-fluechtlingen-endstation-libyen.3720.de.

    #migrations #UE #externalisation #contrôles_frontaliers #frontières #désert #Sahara #Libye #gardes-côtes_libyens #Tunisie #Niger #OIM (#IOM) #évacuation #retour_volontaire #réinstallation #Côte_d'Ivoire #traite #traite_d'êtres_humains #esclavage #marchandise_humaine #viol #trauma #traumatisme #audio #interview #Dlf

    @cdb_77, j’ai trouvé la super !!! métaliste sur :
    externalisation, contrôles_frontaliers, frontières, migrations, réfugiés...juste que ce reportage parle de tellement de sujets que j’arrive pas à choisir le fil - peut-être ajouter en bas de la métaliste ? Mais le but n’est pas de faire une métaliste pour ajouter des commentaires non ? En tout cas c’est très bien fait cette reportage je trouve ! ...un peu dommage que c’est en allemand...

  • The Cost of Non-Europe in Asylum Policy

    Current structural weaknesses and shortcomings in the design and implementation of the Common European Asylum System (CEAS) have a cost of EUR 50.5 billion per year, including costs due to irregular migration, lack of accountability in external action, inefficiencies in asylum procedures, poor living conditions and health, and dimmer employment prospects leading to lower generation of tax revenue. Seven policy options for the EU to tackle the identified gaps and barriers would bring about many benefits including better compliance with international and EU norms and values, lower levels of irregular migration to the EU and costs of border security and surveillance, increased effectiveness and efficiency of the asylum process, faster socio-economic integration of asylum-seekers, increased employment and tax revenues and reinforced protection of human rights in countries of return. Once, considered the costs, the net benefits of these policy options would be at least EUR 23.5 billion per year.

    http://www.europarl.europa.eu/thinktank/en/document.html?reference=EPRS_STU(2018)627117
    #rapport #externalisation #contrôles_frontaliers #droits_humains #Dublin #Règlement_Dublin

    Ici une estimation des coûts liés à la perte de vies en Méditerranée :

    “To estimate the loss of life, we considered a hypothetical scenario where the asylum-seekers who died managed to survive and subsequently applied for asylum in the EU. A share of these asylum-seekers would receive a positive decision on their asylum application and could remain in the EU. The remainder would receive a negative decision and be ordered to leave the EU. We applied a VSL to each of these two groups drawing from a base value of USD 9.6 million (Viscusi and Masterman, 2017)153. Through this approach we estimated the loss of life to be 15 billion in 2016 and 9 billion in 2017.”

    #mourir_en_mer #coût #estimation #asile #migrations #réfugiés #décès #Méditerranée #économie #politique_migratoire #politiques_restrictives #prix

    En fait, il faudrait le lire dans les détails ce rapport...

    ping @reka @fil

  • #Calais police using #drones to arrest migrants before they cross Channel

    Police in Calais are using drones to locate migrants preparing to cross the Channel by boat, so that they can be arrested before they reach the water.

    In an escalation of security measures, the remotely controlled aerial vehicles have been seen flying low above the main Calais Migrant camp and sweeping across nearby beaches.

    Drones can cover much more ground in much less time than other vehicles, and are able to relay a live video camera feed.

    Ingrid Parrot, from the French Naval headquarters for the Channel and North Sea, said: “What we are trying to do with the police is exchange information and stop the migrants reaching the sea.

    “Our aim is to stop people on the beach reaching the water.

    “In the last three weeks, we have increased the number of ships and helicopters in the area to dissuade the migrants from attempting to go out to sea.

    “The police, I understand have also increased their numbers on the ground to stop people getting into boats.”

    Ms Parrot would not be drawn into giving specific figures because she did not want the smugglers to be alerted to the scale of the operation.

    “There are many people involved,” she added.

    The move has come after a recent spike in attempted crossings of the English Channel by predominantly Iranian migrants.

    On Tuesday, two men were picked up in St Margret’s bay, Kent at 3pm, having crossed the world’s busiest shipping lane in nothing more than a small dinghy in broad daylight.

    They presented themselves as Iranian, and were taken into custody by border force agents.

    On Wednesday, four men who said they were Iranian were picked up by the side of the road in Lincolnshire, having seemingly overshot the Kent coastline.

    Lincolnshire Police said: “The four men aged 30, 29, and two aged 31, were arrested by officers in the Roman Bank area of Mablethorpe at around 7.30pm on December 4. “It was reported these men had arrived by boat.”

    In France, there was activity too.

    Eight men in a pleasure craft were caught by police while trying to set sail across the channel from a beach just north of Boulogne-sur-Mer.

    A police spokesperson said that four of the migrants were Iranian and four were Iraqi. None were injured or taken to hospital, and all were taken into custody.

    In the strangest incident of the evening, a man radioed for help while struggling in a seven-metre pleasure cruiser in shallow waters near Equihen-Plage, just south of Boulogne-sur-Mer.

    He abandoned ship when it became clear that no boat was able to tug him away.

    It emerged that the craft had been bought the day before by a man who claimed to be British, and suspicions have been raised that he may have been trying to smuggle migrants across the channel.

    One coastguard insider said: “You don’t buy a boat like that at this time of year and take it out on the water at night. I think it’s quite clear what he was trying to do, and that was go round the corner and try and pick up a group of migrants.”

    The Telegraph visited the beach on Wednesday evening and saw the boat beached on the sand at low tide, with its propeller jammed into the sand and a life jacket left in the cabin.

    The man who abandoned ship had apparently not been back.

    https://www.telegraph.co.uk/news/2018/12/05/calais-police-using-drones-track-migrants-cross-channel
    #frontières #militarisation_des_frontières #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #UK #France #Angleterre #mer #contrôles_frontaliers

    • #Coquelles : encore de nouveaux barbelés sur l’#A16 au-dessus du site de #Eurotunnel

      Depuis mardi, des ouvriers installent des barbelés « concertina » sur le pont de l’A16 qui surplombe les rails menant au Tunnel à Coquelles. C’est la raison pour laquelle une voie est neutralisée sur plusieurs centaines de mètres dans le sens Boulogne-sur-Mer – Calais.

      Des centaines d’usagers de l’autoroute A16 ont dû les apercevoir. Ce mercredi après-midi, sous la pluie, ils étaient encore à pied d’œuvre. Depuis mardi, des ouvriers installent des barbelés, dits « concertina », sur le pont de l’A16 qui surplombe les rails menant au Tunnel. Résultat, dans le sens Boulogne-sur-Mer – Calais, la voie de droite est neutralisée sur plusieurs centaines de mètres.

      Cette nouvelle installation est un moyen d’empêcher les migrants d’accéder aux voies ferrées, situées plusieurs mètres plus bas, et de rejoindre au péril de leur vie l’Angleterre. Elle fait suite à l’implantation de barbelés sur un autre pont, à quelques centaines de mètres de là, à hauteur de la tranchée de la Beussingues, à Peuplingues, en juillet.

      Cet été, la communication d’Eurotunnel avait parlé « d’une sécurisation accrue à la demande de la préfecture du Pas-de-Calais suite à une intrusion ». Des travaux sur l’A16 « dans un deuxième temps » avaient été annoncés. Nous y sommes. Les ouvriers devraient terminer cette partie du pont ce jeudi, selon la Direction interdépartementale des routes. Ils s’occuperont de l’autre côté du pont du 7 au 10 octobre. Là encore des perturbations de circulation sont à envisager. Pour rappel, en décembre, un migrant avait frôlé la mort. Il s’était jeté du pont avant d’atterrir sur une navette en marche et être électrocuté à plusieurs reprises.

      https://www.lavoixdunord.fr/642863/article/2019-09-26/coquelles-encore-de-nouveaux-barbeles-sur-l-a16-au-dessus-du-site-de-eu
      #militarisation_des_frontières #barbelé #fil_barbelé #barrières_frontalières

  • L’Union européenne renforce son soutien au développement du #Sahel

    La nouvelle enveloppe comprend :

    – Une contribution de 70 millions d’euros, visant à renforcer les conditions de vie des populations dans les espaces transfrontaliers, grâce à l’amélioration de la qualité des services de base et au renforcement de la résilience. Ce programme sera mis en œuvre par plusieurs partenaires de l’#Alliance_Sahel.

    – D’autres actions pour un montant de 55 millions d’euros viseront à renforcer les capacités des institutions des pays du G5 Sahel en matière de #justice, de #sécurité et de défense des #droits_de_l'homme, ainsi qu’à lutter contre le trafic d’êtres humains et à améliorer la représentation de la #jeunesse dans le débat public.

    Ces fonds supplémentaires s’ajoutent à une enveloppe de 672,7 millions d’euros d’actions en cours qui s’inscrivent également dans les priorités identifiées par le #G5_Sahel. Au total, la #coopération_au_développement de l’Union européenne et ses États membres avec les pays du G5 Sahel s’élève à 8 milliards d’euros sur la période 2014-2020.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-6667_fr.htm

    On parle de lutter contre le #trafic_d'êtres_humains... mais il faudrait voir dans le détail ce qui se cache derrière, car, très probablement, comme toujours, il s’agit d’augmenter les #contrôles_frontaliers et lutter contre les #migrations tout court...

    #aide_au_développement #développement #G5_Sahel #frontières #Europe #UE #EU

    v. aussi la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/733358

  • L’Europe utilisera-t-elle les drones israéliens contre les réfugiés ?

    En matière de sécurité, #Israël en connait un rayon. Ses entreprises sont particulièrement actives sur ce marché lucratif et peuvent démontrer l’efficacité de leurs produits en prenant les Palestiniens comme cobayes. Pour contrôler l’arrivée de réfugiés, l’agence européenne #Frontex s’intéresse ainsi de près au drone #Heron. L’engin a fait ses “preuves au combat” durant l’#opération_Plomb durci. (IGA)

    En septembre, l’Agence de surveillance des frontières de l’Union européenne Frontex a annoncé le démarrage de vols d’essais de drones en #Italie, en #Grèce et au #Portugal. Il y avait une omission majeure dans la déclaration de Frontex : le type de drones testé avait été utilisé auparavant pour attaquer Gaza.

    Certains détails sur les compagnies impliquées dans ces essais ont été publiés plus tôt cette année. Un « avis d’attribution de marché » a révélé qu’#Israel_Aerospace_Industries était l’un des deux fournisseurs sélectionnés.

    Israel Aerospace Industries a reçu 5.,5 millions de dollars pour jusqu’à 600 heures de vols d’essais.

    Le drone qu’Israel Aerospace Industries offre pour la #surveillance maritime s’appelle le #Heron.

    Selon le propre site web de la compagnie, le Heron a « fait ses preuves au combat ». C’est une expression codée signifiant qu’il a été employé pendant trois attaques majeures d’Israël contre Gaza pendant la dernière décennie.

    Après l’opération Plomb durci, l’attaque israélienne sur Gaza de fin 2008 et début 2009, une enquête de Human Rights Watch a conclu que des dizaines de civils avaient été tués par des missiles lancés à partir de drones. Le Heron a été identifié comme l’un des principaux drones déployés dans cette offensive.

    Frontex – qui expulse fréquemment des réfugiés d’Europe – a étudié les #drones depuis un certain temps. Déjà en 2012, Israel Aerospace Industries avait présenté le Heron à un événement organisé par Frontex.

    Par ses vols d’essais, Frontex permet à l’industrie de guerre israélienne d’adapter la technologie testée sur les Palestiniens à des fins de surveillance. Alors que les dirigeants de l’Union européenne professent couramment leur souci des droits humains, l’implication de fabricants d’armes pour surveiller les frontières partage plus que quelques similitudes avec les politiques belliqueuses poursuivies par le gouvernement de Donald Trump aux USA.

    Des opportunités commerciales

    Les entreprises israéliennes bénéficient des décisions prises des deux côtés de l’Atlantique.

    L’année dernière, #Elta – une filiale d’Israel Aerospace Industries – a été engagée pour dessiner un prototype pour le mur controversé que Trump a proposé d’établir le long de la frontière USA- Mexique. Elbit, un autre fabricant israélien de drones, a gagné en 2014 un contrat pour construire des tours de surveillance entre l’Arizona et le Mexique.

    Les mêmes compagnies poursuivent les opportunités commerciales en Europe.

    Elta a été en contact avec divers gouvernements à propos de leur système « de #patrouille_virtuelle des #frontières » – qui est basé sur l’interception des communications téléphoniques des mobiles et l’#espionnage des usagers d’internet. Pour fournir un prétexte à une telle intrusion, la compagnie joue sur la politique de la #peur. Amnon Sofrin, un dirigeant d’Elta qui occupait auparavant une position de premier plan dans l’agence israélienne d’espionnage et d’assassinat du Mossad, a recommandé que l’Europe choisisse en priorité la « #sécurité » plutôt que les libertés civiles.

    L’entreprise israélienne #Magal_Systems cherche aussi des contrats en Europe. Magal a installé ce qu’elle appelle une barrière « intelligente » — livrée avec des capteurs et un équipement avancé de caméras – le long de la frontière d’Israël avec Gaza.

    Saar Koush, jusqu’à récemment le PDG de Magal, a argué que le rôle de l’entreprise dans la mise en place d’un siège des deux millions d’habitants de Gaza leur donnait un argument commercial unique – ou au moins rare. « Tout le monde peut vous donner un très joli Powerpoint, mais peu de gens peuvent vous montrer un projet aussi complexe que Gaza, qui est constamment testé en combat », a dit Koush.

    Apprendre d’Israël ?

    Frontex est en contact avec d’autres entreprises israéliennes.

    En juin de cette année, l’Union européenne a publié une notice montrant que la compagnie israélienne #Windward avait gagné un contrat de près d’ 1 million de dollars pour travailler à un projet d’« analyse maritime » organisé par Frontex. #Gabi_Ashkenazi, un ancien chef de l’armée israélienne, est conseiller à Windward ; #David_Petraeus, qui a commandé les troupes US occupant l’Irak et l’Afghanistan, est l’un de ses investisseurs.

    Dans son rapport annuel 2016, Frontex déclarait que « les premiers pas avaient été faits afin de développer des relations « stratégiques » avec Israël. Frontex a ultérieurement exprimé son intention d’accroître cette coopération d’ici 2020.

    Un point clé est « l’apprentissage mutuel ». Il est plus que probable qu’il s’agisse d’un euphémisme pour échanger des notes sur les tactiques qui devraient être utilisées contre les gens fuyant la pauvreté ou la persécution.

    Israël a une réputation effroyable en ce qui concerne le traitement des réfugiés. Des Africains vivant en Israël ont été sujets à des mauvais traitements racistes de la part des plus hauts niveaux du gouvernement. Benjamin Netanyahou, le Premier ministre, les a étiquetés comme des « infiltrés ».

    Un autre ministre du gouvernement a soutenu que les Africains ne peuvent être considérés comme des humains.

    Selon l’institut de sondage Gallup, Israël est l’un des pays les moins hospitaliers du monde pour les demandeurs d’asile. Malgré sa proximité géographique avec la Syrie, Israël a refusé l’entrée aux victimes de la guerre en cours.

    L’an dernier, Netanyahou a été entendu disant aux dirigeants du groupe de Visegrad (ou Visegrad 4) – la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie – qu’ils devraient fermer leurs frontières aux réfugiés. Il a aussi déclaré qu’Israël joue un rôle important dans la réduction de la migration vers l’Europe et suggéré qu’Israël devrait être récompensé pour cela.

    L’identification d’Israël comme partenaire pour une « coopération stratégique » avec Frontex est inquiétante en soi. Les préparatifs pour utiliser les outils de répression d’Israël contre les réfugiés faisant route vers l’Europe le sont encore plus.

    https://www.investigaction.net/fr/leurope-utilisera-t-elle-les-drones-israeliens-contre-les-refugies

    #surveillance_frontalière #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #sécurité #Méditerranée #Heron #Israeli_Aerospace_Industries #Gaza #business

    • #Leonardo deploys its #Falco_EVO_RPAS for drone-based maritime surveillance as part of the Frontex test programme

      Leonardo’s Falco EVO Remotely-Piloted Air System (RPAS), in a maritime patrol configuration, has been deployed from Lampedusa airport (Lampedusa Island) as part of the Frontex surveillance research programme to test its ability to monitor the European Union’s external borders.

      Frontex is exploring the surveillance capability of medium-altitude, long-endurance RPAS as well as evaluating cost efficiency and endurance. Leonardo was selected by the European agency under a service contract tender for drone operations for maritime surveillance across the Italian and Maltese civil airspace. The current agreement provides for 300 flight hours and may be extended into a longer-term agreement.

      Under the deployment, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance (ISR) activities are organised by Guardia di Finanza under coordination of the Ministry of Interior and are undertaken by Leonardo from Lampedusa also thanks to the decisive support and collaboration of ENAC and ENAV. Leonardo’s flight crews and maintenance teams are present to support the operations with the Falco EVO, which is equipped with a complete on-board sensor suite including the Company’s Gabbiano TS Ultra Light radar. This configuration allows it to carry out extended-range day and night-time missions.

      “We are proud to be able to demonstrate the capabilities of our Falco EVO to Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, which is facing the on-going and evolving surveillance challenges posed by maritime borders. We are ready to leverage our years of experience in drone-based surveillance operations, working with the United Nations and many other international customers,” said Alessandro Profumo, CEO of Leonardo. “I wish to thank all the Italian stakeholders who contributed to this important achievement and I am convinced that this fruitful partnering approach will allow Frontex to define the best possible use for drone-based technologies.”

      The Falco EVO will operate under a “Permit to Fly” issued by the Italian Civil Aviation Authority (ENAC), which authorizes flights in the Italian and Maltese Flight Information Region (FIR)’s civil airspace. The innovative agreement reached with ENAC guarantees compliance with national and international regulations and coordination with relevant authorities. The agreement also provides for close involvement from the Guardia di Finanza as subject matter experts with operational experience in defining mission profiles and ensuring the best operational conditions in which to undertake the 300- hours test programme.

      The Falco EVO configuration being deployed includes a high-definition InfraRed (IR) electro-optical system, a Beyond-Line-Of-Sight (BLOS) satellite data-link system, a new propulsion system based on a heavy-fuel engine, an Automatic Identification System (AIS) and a complete communications relay suite.

      Leonardo is the only European company providing a comprehensive RPAS ISR capability, from the design of each system element all the way through to operations. Today the Company is an international pioneer in the operation of unmanned flights on behalf of civil organizations in “non-segregated”, transnational airspace.

      Under an innovative business model, Leonardo owns and operates its Falco family of RPAS and provides surveillance information and data directly to its customers. This ‘managed service’ model is expected to be an area of growth for Leonardo which is expanding its ‘drones as a service’ offering to customers such as the police and emergency responders in line with the growth path outlined in the Company’s industrial plan.


      https://www.edrmagazine.eu/leonardo-deploys-its-falco-evo-rpas-for-drone-based-maritime-surveillanc

    • Leonardo: il #Falco_Evo inizia i voli per il programma Frontex

      Il Falco Evo, il velivolo a pilotaggio remoto di Leonardo, ha iniziato la campagna di voli in una configurazione specifica per il monitoraggio marittimo, nell’ambito del programma Frontex, finalizzato alla sperimentazione di droni per il controllo delle frontiere esterne dell’Unione europea. Frontex, l’agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, sta infatti analizzando la capacità di sorveglianza a media altitudine e lunga persistenza offerta dai velivoli pilotati a distanza, valutando efficienza economica ed efficacia operativa di tali sistemi. Leonardo è stata selezionata a seguito di una gara per un contratto di servizio per fornire attività di sorveglianza marittima attraverso l’uso di droni nello spazio aereo civile italiano e maltese. L’accordo attuale prevede un totale di 300 ore di volo con possibili ulteriori estensioni contrattuali. Le operazioni di sorveglianza e ricognizione effettuate da Leonardo con il Falco Evo vengono pianificate dalla Guardia di Finanza sotto il coordinamento del ministero dell’Interno, con il supporto di Enac, Enav e AST Aeroservizi Società di Gestione dell’aeroporto di Lampedusa, dove si svolgono i voli.
      “Siamo orgogliosi di dimostrare le capacità del Falco EVO all’agenzia europea Frontex e alle Forze di Sicurezza, che affrontano quotidianamente la sfida del controllo e della protezione dei confini marittimi – ha commentato Alessandro Profumo, amministratore delegato di Leonardo -. Leonardo mette a disposizione di questo programma la lunga esperienza acquisita anche grazie alle attività svolte per le Nazioni Unite e molti altri clienti internazionali con i propri sistemi pilotati da remoto”.
      Il Falco Evo opera grazie ad un “Permit to Fly” rilasciato dall’Enac, che autorizza i voli nello spazio aereo civile italiano e maltese. L’accordo innovativo raggiunto con Enac garantisce quindi la conformità alle normative nazionali e internazionali e il coordinamento con le relative autorità. L’attività prevede, inoltre, un forte coinvolgimento della Guardia di Finanza in virtù della significativa esperienza del Corpo nella definizione dei profili di missione, assicurando le migliori condizioni operative per lo svolgimento delle 300 ore di volo programmate. La configurazione del Falco Evo impiegato nel programma include un sistema ottico all’infrarosso ad alta definizione, un collegamento dati satellitari oltre la linea di vista (Beyond-Line-Data-Of-Sight - BLOS), un nuovo sistema di propulsione basato su un motore a combustibile pesante, un sistema di identificazione automatico (Automatic Identification System - AIS) e una suite completa per le comunicazioni. Leonardo è l’unica azienda europea in grado di fornire capacità complete RPAS e ISR, progettando e sviluppando tutti gli elementi che compongono un sistema pilotato da remoto, anche nell’ambito di contratti di servizio per operazioni “unmanned” e tra i pochi player al mondo a poter operare per conto di enti civili in spazi aerei non segregati trasnazionali.

      https://www.trasporti-italia.com/focus/leonardo-il-falco-evo-inizia-i-voli-per-il-programma-frontex/36521

    • Frontex Director meets with Portugal’s Minister of Internal Administration

      The Executive Director of Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, met with Portugal’s Minister of Internal Administration and with the National Director of Portuguese Immigration and Border Service (SEF) on Friday to introduce the agency’s liaison officer for Portugal and Spain.

      Frontex is deploying 11 liaison officers to enhance the cooperation between the agency and national authorities responsible for border management, returns and coast guard functions in 30 EU Member States and Schengen Associated Countries.

      In Lisbon, Frontex Director Fabrice Leggeri met with Eduardo Cabrita, Portugal’s Minister of Internal Administration and Cristina Gatões, the National Director of Portuguese Immigration and Border Service (#SEF).

      During his visit to Portugal, Fabrice Leggeri also visited the headquarters of the European Maritime Safety Agency (EMSA) and met with its new Executive Director, Maja Markovčić Kostelac. Frontex and EMSA, along with the European Fisheries Control Agency (EFCA), work together in in the maritime domain to support EU Member States and develop European coast guard functions.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news-release/frontex-director-meets-with-portugal-s-minister-of-internal-administr

  • The Administrative Arrangement between Greece and Germany

    The Administrative Arrangement between Ministry of migration Policy of the Hellenic Republic and the Federal Ministry of Interior of the Republic of Germany has been implemented already to four known cases. It has been the product of bilateral negotiations that occurred after German Chancellor Merkel faced another political crisis at home regarding the handling of the refugee issue.

    The document which has been the product of undisclosed negotiations and has not been made public upon its conclusion is a brief description of the cooperation of Greek and German authorities in cases of refusal of entry to persons seeking protection in the context of temporary checks at the internal German-Austrian border, as defined in its title. It essentially is a fast track implementation of return procedures in cases for which Dublin Regulation already lays down specific rules and procedures. The procedures provided in the ‘Arrangement’ skip all legal safeguards and guarantees of European Legislation.

    RSA and PRO ASYL have decided to publicize the document of the Arrangement for the purpose of serving public interest and transparency. The considerable secrecy that the two member states kept on a document of such importance is a scandal itself. There are two first underlying observations which incur/ result from studying the document. First, the Arrangement has the same institutional (or by institutional) features with the EU-Turkey deal, it is the product of negotiations which intend to regulate EU policy procedures without having been the product of an EU level institutional procedure. It circumvents European law (the Dublin regulation) in order to serve the interests of a group of particular member states. As a result its status within the legal apparatus of the EU and international law is obscure.

    Secondly, the ‘Arrangement’ introduces a grey zone (intentionally if not geographically) where a bilateral deal between two countries gains supremacy over European (Dublin regulation) and international legislation (Geneva convention). It is therefore an important document that should be critically and at length studied by all scholars and experts active in the field of refugee protection as it deprives asylum seekers of their rights and is a clear violation of EU law.

    Last but not least as Article 15-ii of the ‘Arrangement’ notes “This Administrative Arrangement will also discontinue upon entry into force of the revised Common European Asylum System”. Still as everyone in Brussels already admits the CEAS reform has been declared dead. So if nothing occurs to reconstitute the defunct CEAS policy and the arrangement remains as the only channel/form of cooperation between Greece and Germany in order to establish responsibility for asylum seekers arriving in Germany after coming through Greece, then could Greece and Germany, in their irregular bilateral efforts to circumvent the European process, have actually produced one of the first post EU legal arrangements?

    https://rsaegean.org/en/the-administrative-arrangement-between-greece-and-germany

    #accord #Allemagne #Grèce #asile #migrations #réfugiés #Dublin #Règlement_Dublin #renvois #expulsions #accord_bilatéral #regroupement_familial #liaison_officers #officiers_de_liaison #Eurodac #refus_d'entrée #renvois #expulsions #frontières #contrôles_frontaliers #Autriche #réadmission #avion #vol

    ping @isskein

    • Germany – Magdeburg Court suspends return of beneficiary of international protection to Greece

      On 13 November 2018, the Administrative Court of Magdeburg granted an interim measure ordering the suspensive effect of the appeal against a deportation order of an international protection beneficiary to Greece.

      The case concerned a Syrian national who applied for international protection in Germany. The Federal Office of Migration and Refugees (BAMF) rejected the application based on the fact that the applicant had already been granted international protection in Greece and ordered his deportation there.

      The Administrative Court held that there were serious doubts regarding the conformity of the BAMF’s conclusion that there were no obstacles to the deportation of the applicant to Greece with national law, which provides that a foreign national cannot be deported if such deportation would be in violation of the European Convention on Human Rights (ECHR). The Court found that there are substantial grounds to believe that the applicant would face a real risk of inhuman and degrading treatment within the meaning of Article 3 ECHR if returned to Greece.

      The Court based this conclusion, inter alia, on the recent reports highlighting that international protection beneficiaries in Greece had no practical access to accommodation, food distribution and sanitary facilities for extended periods of time after arrival. The Court further observed that access of international protection beneficiaries to education, health care, employment, accommodation and social benefits under the same conditions as Greek nationals is provided in domestic law but is not enforced. Consequently, the ensuing living conditions could not be considered adequate for the purposes of Article 3 ECHR.

      Finally, the Court found that the risk of destitution after return could be excluded in cases where individual assurances are given by the receiving authorities, clarifying, however, that any such guarantees should be specific to the individual concerned. In this respect, guarantees given by the Greek authorities that generally refer to the transposition of the Qualification Directive into Greek law, as a proof that recognised refugees enjoy the respective rights, could not be considered sufficient.

      https://mailchi.mp/ecre/elena-weekly-legal-update-08-february-2019#8

    • Germany Rejects 75% of Greek Requests for Family Reunification

      In 2019, the German Federal Office for Asylum and Migration (BAMF) rejected three quarters of requests for family reunification under the Dublin III regulation from Greece. The high rejection rate draws criticism from NGOs and MPs who say the BAMF imposes exceedingly harsh requirements.

      The government’s response to a parliamentary question by the German left party, Die Linke, revealed that from January until May 2019 the BAMF rejected 472 of 626 requests from Greece. Under the Dublin III Regulation, an EU Member State can file a “take-charge request” to ask another EU member state to process an asylum application, if the person concerned has family there. Data from the Greek Asylum Service shows that in 2018 less than 40% of “take-charge requests” were accepted, a stark proportional decrease from 2017, when over 90% of requests were accepted. The German government did not provide any reasons for the high rejection rate.

      Gökay Akbulut, an MP from Die Linke, noted that often family reunification failed because the BAMF imposes exceedingly strict requirements that have no basis in the regulation. At the same time people affected have limited access to legal advice needed to appeal illegitimate rejections of their requests. For people enduring inhuman conditions on Greek Islands family reunifications were often the last resort from misery, Akbulut commented.

      In 2018, 70% of all Dublin requests from Greece to other EU Member states related to family reunification cases. Germany has been the major country of destination for these request. An estimate of over 15,000 live in refugee camps on Greek islands with a capacity of 9000.

      https://www.ecre.org/germany-rejects-75-of-greek-requests-for-family-reunification

  • Why Spain is a Window into the E.U. Migration Control Industry

    Spain’s migration control policies in North Africa dating back over a decade are now replicated across the E.U. Gonzalo Fanjul outlines PorCausa’s investigation into Spain’s migration control industry and its warning signs for the rest of Europe.

    There was a problem and we fixed it.” For laconic President José María Aznar, these words were quite the political statement. The then Spanish president was speaking in July 1996, after 103 Sub-Saharan migrants who had reached Melilla, a Spanish enclave in North Africa, were drugged, handcuffed and taken to four African countries by military aircraft.

    President Aznar lay the moral and political foundations of a system based on the securitization, externalization and, increasingly, the privatization of border management. This system was consolidated by subsequent Spanish governments and later extended to the rest of the European Union, setting the grounds for a thriving business: the industry of migration control.

    Between 2001 and 2010, long before Europe faced the so-called “refugee crisis,” Spain built two walls in its North African enclaves of Ceuta and Melilla, signed combined development and repatriation agreements with nine African countries, passed two major pieces of legislation on migration, and fostered inter-regional migration initiatives such as the Rabat Process. Spain also designed and established the Integral System of External Surveillance, to this day one of the most sophisticated border surveillance mechanisms in the world.

    The ultimate purpose of these efforts was clear: to deter irregular migration, humanely if possible, but at any cost if necessary.

    Spain was the first European country to utilize a full array of control and cooperation instruments in countries along the migration route to Europe. The system proved effective during the “cayuco crisis” in 2005 and 2006. Following a seven-fold increase in the number of arrivals from West Africa to the Canary Islands by boat, Spain made agreements with several West African countries to block the route, forcing migrants to take the even riskier Sahel passage.

    Although the E.U. questioned the humanitarian consequences of these deals at the time, less than a decade later officials across the continent have replicated large parts of the Spanish system, including the E.U. Emergency Trust Fund for Africa and agreements between the Italian and the Libyan governments.

    Today, 2005 seems like different world. That year, the E.U. adopted its Global Approach on Migration and Mobility, which balanced the “prevention of irregular migration and trafficking” with promising language on the “fostering of well-managed migration” and the “maximization” of its development impact.

    Since then, the combined effect of the Great Recession – an institutional crisis – and the increased arrival of refugees has diluted reformist efforts in Europe. Migration policies are being defined by ideological nationalism and economic protectionism. Many politicians in Europe are electorally profiting from these trends. The case of Spain also illustrates that the system is ripe for financial profit.

    For over a year, Spanish investigative journalism organization porCausa mapped the industry of migration control in Spain. We detailed the ecosystem of actors and interests facilitating the industry, whose operations rely almost exclusively on public funding. A myriad private contractors and civil society organizations operate in four sectors: border protection and surveillance; detention and expulsion of irregular migrants; reception and integration of migrants; and externalization of migration control through agreements with private organisations and public institutions in third countries.

    We began by focusing on securitization and border management. We found that between 2002 and 2017 Spain allocated at least 610 million euros ($720 million) of public funding through 943 contracts related to the deterrence, detention and expulsion of migrants. Our analysis reached two striking conclusions and one question for future research.

    Firstly, we discovered the major role that the E.U. plays in Spain’s migration control industry. Just over 70 percent of the 610 million euros came from different European funds, such as those related to External Borders, Return and Internal Security, as well as the E.U. border agency Frontex. Thus, Spanish public spending is determined by the policy priorities established by E.U. institutions and member states. Those E.U. institutions have since diligently replicated the Spanish approach. With the E.U. now driving these policies forward, the approach is likely to be replicated in other European countries.

    Secondly, our data highlights how resources are concentrated in the hands of a few businesses. Ten out of the 350 companies included in our database received over half of the 610 million euros. These companies have enjoyed a long-standing relationship with the Spanish government in other sectors such as defence, construction and communications, and are now gaining a privileged role in the highly sensitive areas of border surveillance and migration control.

    Our research also surfaced a troubling question that has shaped the second phase of our inquiry: to what extent are these companies influencing Spanish migration policy? The capture of rules and institutions by elites in an economic system has been documented in sectors such as defence, taxation or pharmaceuticals. That this could also be happening to borders and migration policy should alarm public opinion and regulators. For example, the key role played by private technology companies in the design and implementation of Spain’s Integral System of External Surveillance demonstrates the need for further investigation.

    Spain’s industry of migration control may be the prototype of a growing global phenomenon. Migration policies have been taken over by border deterrence goals and narratives. Meanwhile, border control is increasingly dependent on the technology and management of private companies. As E.U.-level priorities intersect with those of the highly-concentrated – and possibly politically influential – migration control industry, Europe risks being trapped in a political and budgetary vicious circle based on the premise of migration-as-a-problem, complicating any future reform efforts towards a more open migration system.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2018/05/21/why-spain-is-a-window-into-the-e-u-migration-control-industry
    #Afrique_du_Nord #externalisation #modèle_espagnol #migrations #contrôles_migratoires #asile #frontières #contrôles_frontaliers #asile #réfugiés #histoire

  • L’Espagne appelle l’UE à aider le Maroc sur la gestion des frontières

    Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a demandé à la Commission de mettre en place des aides pour aider le Maroc ainsi que l’Espagne à gérer la frontière Méditerranéenne.

    La mise en place d’un fonds de 55 millions d’euros dans le cadre du programme de gestion des frontières du Maroc a déjà été approuvée par l’Europe. Ces financements devraient surtout servir à équiper les #gardes-frontières_marocains.

    Le gouvernement marocain demande cependant plusieurs autres actions, des demandes reprises en annexe dans la lettre adressée à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez. Selon les sources d’Euractiv, l’exécutif analyseront cette lettre « rapidement ».

    La route de la Méditerranée occidentale, qui passe par le Maroc et l’Espagne, est devenu le principal point d’entrée des migrants illégaux à l’UE. À la date du 30 juillet, 23 993 personnes sont arrivées en Europe par cette voie, alors qu’ils étaient 18 298 à arriver en Italie. La coopération hispano-marocaine est essentielle pour limiter le nombre d’arrivées.

    La lettre de Pedro Sánchez suit un engagement du Conseil européen, selon lequel le soutien aux pays d’arrivée, « surtout l’Espagne », et les pays d’origine et de transit, « en particulier le Maroc », afin d’empêcher l’immigration illégale.

    Plus tôt dans le mois, la Commission européenne a octroyé 24,8 millions d’euros à l’Espagne pour qu’elle puisse améliorer ses capacités d’accueil, notamment en ce qui concerne les soins, la nourriture et le logement des migrants qui arrivent notamment sur l’enclave de Ceuta et Melilla.

    720 000 euros supplémentaires ont été mis à disposition du ministère de l’Intérieur pour renforcer le système de retours.

    « Durant l’année écoulée, l’Espagne a vu le nombre d’arrivants augmenter et nous devons renforcer notre soutien pour renforcer la gestion de ces arrivées et le retour de ceux qui n’ont pas le droit de rester », avait alors déclaré le commissaire aux migrations, Dimitris Avramopoulos.

    Dans le cadre des programmes sur l’immigration, les frontières et la sécurité, l’Espagne doit toucher 692 millions d’euros pour la période budgétaire 2014-2020.

    L’agence Frontex a également renforcé sa présence en Espagne. Quelque 195 agents, deux bateaux, un avion et un hélicoptère ont été déployé pour contribuer à la surveillance des frontières, aux opérations de sauvetage et à la répression de la criminalité organisée.

    Les opérations Frontex en Espagne étaient jusqu’ici organisées de manière saisonnière, mais l’augmentation des arrivées a forcé l’agence à s’y établir de manière permanente.

    Plateformes de débarquement

    Des représentants de l’UE, de l’Organisation internationale pour les migrations, de l’UNHCR, des pays d’Afrique du Nord (à l’exception de la Lybie et de l’Algérie) et de l’Union africaine se sont réunis à Genève le 30 juillet.

    Le principal objectif de cette rencontre était d’assurer une meilleure coopération sur les opérations de sauvetage en Méditerranée, de favoriser la mise en place de partenariats et de partager les points de vue des participants sur la création de plateformes de débarquement dans des pays tiers.

    L’UE avait annoncé ne pas s’attendre à un résultat particulier, mais espérer des discussions ouvertes avec ses voisins, afin de préparer un accord plus formel qui pourrait être négocié à l’automne.

    https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/tues-morning-sanchez-backs-moroccos-call-for-support-to-stem-migrat-flows
    #Maroc #Espagne #externalisation #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée

    • Le Maroc et l’Espagne pour un renforcement de la coopération sur l’immigration

      Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez effectue lundi sa première visite officielle au Maroc, au moment où la question migratoire est devenue centrale dans les relations entre Rabat et Madrid.

      « La migration est une responsabilité commune et nous devons renforcer notre coopération sur cette question », a dit M. Sanchez, à l’issue d’entretiens avec son homologue marocain Saad-Eddine el Othmani.

      « Le partenariat économique est également important, c’est pourquoi nous avons convenu de l’organisation l’an prochain d’un forum économique maroco-espagnol », a poursuivi le dirigeant espagnol, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement pour sa première visite officielle dans le royaume qui s’achève plus tard dans la journée.

      « Le Maroc fait tout ce qui est en son pouvoir en matière de lutte contre l’immigration clandestine », a souligné de son côté le chef du gouvernement marocain, issu du Parti justice et développement (PJD, islamiste).

      « La question migratoire est complexe et ne peut être réglée uniquement par une approche sécuritaire malgré son importance, il faut privilégier le développement des pays de départ en Afrique », a ajouté M. Othmani.

      Le socialiste Pedro Sanchez avait annoncé vendredi avoir demandé une audience avec le roi Mohammed VI, mais sa tenue n’était toujours pas confirmée lundi en fin de matinée.

      L’Espagne est l’un des principaux alliés du Maroc en Europe et son premier partenaire commercial.

      Tout au long de l’année, plusieurs ministres et responsables espagnols se sont rendus à Rabat pour parler lutte antiterroriste et surtout migration, louant « l’excellence » des relations entre les deux voisins.

      Devenue cette année la première porte d’entrée des migrants en Europe, l’Espagne plaide depuis des mois pour que l’Union européenne débloque des aides à destination du Maroc afin de mieux gérer les flux clandestins sur la route occidentale de la Méditerranée.

      Près de 47.500 migrants sont arrivés en Espagne par voie maritime depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et 564 sont morts ou portés disparus.

      Si certains tentent la traversée à bord de bateaux pneumatiques au départ des côtes marocaines, d’autres escaladent les barrières hérissées de barbelés des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe.

      Outre les migrants subsahariens, ces derniers mois ont vu se multiplier les tentatives de départ de migrants marocains, prêts à tout pour gagner le continent européen.

      Entre janvier et fin septembre, le Maroc a stoppé 68.000 tentatives d’immigration clandestine et démantelé 122 « réseaux criminels actifs », selon un bilan officiel.

      https://www.h24info.ma/actu/le-maroc-et-lespagne-pour-un-renforcement-de-la-cooperation-sur-limmigration

    • Migration : Où iront les 140 millions d’euros ?

      Le partenariat Maroc-UE en matière de migration connait un coup d’accélérateur. De nouveaux fonds ont été débloqués par la Commission européenne. « Les Inspirations ÉCO » retrace le circuit de ces fonds et leur affectation.

      C’est l’aboutissement de six mois de négociations entre le Maroc et la Commission européenne (CE) pour renforcer le soutien destiné au royaume pour « développer davantage son système de gestion des frontières, et de lutter de manière plus efficace contre le trafic d’êtres humains ». Les nouvelles annonces prises dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique contribueront à améliorer la capacité du Maroc et de la Libye à gérer leurs frontières.

      Une aide en trois volets

      Un montant de 40 millions d’euros a été libéré par la CE sur les 140 millions d’euros adopté à l’issue de négociations. Dans ces pourparlers, le Maroc pouvait compter sur un avocat de taille : l’Espagne. Le royaume aussi a fait prévaloir les chiffres de la lutte contre les flux de la migration irrégulière stoppés en 2018 sur les côtes marocaines. « Nous évoluons dans un contexte régional marqué par une reprise de la pression migratoire sur le Maroc », rappelle Khalid Zerouali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières, au ministère de l’Intérieur. Et d’ajouter : « En 2018, nous sommes à 78.000 interceptions contre 32.000 en 2016 sur la route de la méditerranée occidentale ». Même son de cloche de Dimitris Avramopoulos, commissaire chargé de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté : « Le Maroc est soumis à une pression migratoire particulièrement forte, du fait de l’augmentation des flux. C’est pourquoi, nous nous employons à intensifier et approfondir notre partenariat avec ce pays, en augmentant notre soutien financier ». Ces 140 millions d’euros seront destinés « à l’acquisition d’équipements et de moyens de détection », indique le haut responsable du ministère de l’Intérieur. Ces budgets seront gérés par le voisin ibérique à travers la Fondation internationale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques. Ces nouveaux fonds seront axés sur « la lutte contre le trafic de migrants et la traite d’êtres humains, dont un renforcement de la gestion intégrée des frontières », indique la CE. Dans les détails le soutien européen au Maroc en matière migratoire se compose de trois volets : soutien à la gestion des frontières, lutte contre les réseaux de trafic et le soutien à la politique d’intégration des migrants. Le premier volet s’inscrit dans le programme de soutien à la gestion des frontières dans la région du Maghreb. « Sur l’ensemble de ce budget, le Maroc bénéficiera d’une enveloppe de 30 millions d’euros, ce qui aidera les services marocains de contrôle aux frontières. Ce programme est d’ores et déjà déployé, en concertation étroite avec les autorités marocaines », précise l’UE. Le deuxième volet est un programme d’une valeur de 70 millions d’euros, qui a été récemment adopté pour aider le Maroc « dans sa lutte contre le trafic de migrants et la traite d’êtres humains, au moyen, notamment, d’une gestion des frontières renforcée », continue l’UE. Le troisième volet porte sur un programme de 8 millions d’euros visant à aider le Maroc à renforcer encore ses politiques dans le domaine de la gouvernance des migrations au niveau régional. Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, avait déclaré à ce propos : « avec le concours de ses États membres, l’UE intensifie actuellement son aide au Maroc, un partenaire de premier plan pour l’Union européenne ». Pour ce responsable de l’UE, « la coopération va cependant bien au-delà de la seule migration : nous nous employons à renforcer notre partenariat par le développement socioéconomique, la décentralisation et l’intégration des jeunes, au profit des citoyens marocains et européens ». À la fin de cette année, l’UE aura pris en faveur du Maroc des engagements à hauteur de 148 millions d’euros en matière d’assistance liée aux migrations.

      Les niet du Maroc

      Lors des négociations avec l’UE, le Maroc continue d’afficher une position ferme sur deux points : les centres de débarquement de migrants (hotspot) et un accord de réadmission globale Maroc-UE. Les dix ans de partenariat avec l’UE sur le thème de la migration, avec des engagements se hissant à 232 millions d’euros, n’ont pas changé l’avis du Maroc sur le sujet. Depuis 2013, ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’Accord de partenariat de mobilité. L’UE soutient la Stratégie nationale pour l’immigration et l’asile adoptée par le Maroc en 2014, dont certaines mesures mettent tout particulièrement l’accent sur l’intégration des migrants, ainsi que sur la promotion et la protection de leurs droits, mettent en place des systèmes durables en matière de retour et de réintégration et promeuvent un dialogue régional sur la migration. Depuis 2014, l’UE dispose de différents fonds et instruments afin de soutenir des actions liées à la migration au Maroc.

      http://www.leseco.ma/decryptages/grand-angle/72929-migration-ou-iront-les-140-millions-d-euros.html

    • Alemania y los países del Grupo Visegrado anuncian un plan para que Marruecos frene la inmigración, como pide España

      Alemania y los cuatro países del Grupo de Visegrado (V4) planean un proyecto de desarrollo en Marruecos con el objetivo de frenar la migración del Norte de África a Europa, según han anunciado este jueves en Bratislava la canciller alemana, Angela Merkel, y el primer ministro eslovaco, Peter Pellegrini.

      Desde el pasado verano, el Gobierno español está actuando como «el abogado de las peticiones marroquíes», en palabras del Ministro del Interior, para impulsar el desembolso de millones de euros desde la Unión Europea a Marruecos a cambio de que el país norteafricano aumente el control de la inmigración hacia España. A finales de enero, la secretaria de Estado de Migraciones, Consuelo Rumí, viajó a Bruselas para agilizar partidas por valor de 140 millones con esta finalidad.

      Entre las demandas se encontraba el apoyo a Marruecos en el desarrollo de políticas sociales, como la educación. Las reclamaciones del Ejecutivo socialista parecen haber convencido a Alemania y los cuatro países del V4 (R.Checa, Eslovaquia, Hungría y Polonia).

      «Debemos actuar sobre las causas de la migración o destierro, y por eso en el futuro nos dedicaremos a este proyecto con Marruecos», dijo Merkel en rueda de prensa tras finalizar una cumbre de jefes de Gobierno de Alemania y los países V4.

      «Queremos enviar el mensaje de que colaboramos cuando se trata de combatir las raíces de la migración», resaltó Merkel tras reconocer que la Unión Europea (UE) ya tiene «actividades» en el país africano.

      «Marruecos es un país de donde llegaron muchos refugiados y por eso queremos incidir aquí de una forma muy concreta», insistió. Ni Merkel ni Pellegrini dieron detalles sobre el proyecto.

      El jefe del Gobierno eslovaco se limitó a indicar que se prevé crear un fondo de dinero y una estructura administrativa, y que esperan estar en condiciones de concretarlo en un futuro cercano.

      Merkel consideró que el acuerdo alcanzado es un «ejemplo» de que los V4 y Alemania «quieren estrechar su cooperación también en este campo», en una alusión a las posturas hasta ahora distantes entre Berlín y las otras cuatro capitales.

      Los Estados de Visegrado son reacios a conceder asilo a refugiados o a aceptar inmigrantes, sobre todo si vienen de Oriente Medio o África, y especialmente los Gobiernos de Polonia y Hungría han criticado duramente a Merkel por su política de 2015, cuando Alemania abrió las puertas a centenares de miles de refugiados que llegaron a través de la ruta de los Balcanes.

      Los V4 se han mantenido inflexibles en su negativa a aceptar las cuotas obligatorias de reubicación solicitantes de asilo entre todos los socios de la Unión Europea (UE), propuesta por la Comisión Europea en 2015, y abogan por reforzar el control de las fronteras externas del bloque comunitario para frenar la inmigración

      «Necesitamos una migración legal y también la defensa de las fronteras, para lo cual es necesario mantener buenas relaciones con los vecinos, y uno de ellos es Marruecos», declaró Merkel.

      https://www.eldiario.es/desalambre/Alemania-Grupo-Visegrado-Marruecos-Espana_0_865464385.html
      #Allemagne #Groupe_de_Visegrad #République_Tchèque #Slovaquie #Hongrie #Pologne

    • Nouvelle #aide_en_nature de Madrid à Rabat pour contenir l’immigration irrégulière

      Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien espagnol El Pais annonce l’octroi au Maroc d’une aide sous forme de #véhicules. Le #don est estimé à 26 millions d’euros. Ce soutien devrait être validé le même jour, en Conseil des ministres à Madrid.

      Nouvel appui de Madrid à destination du Maroc pour la gestion de la migration irrégulière en Méditerranée occidentale. Le quotidien espagnol El Pais annonce l’allocation d’une aide de 26 millions d’euros au gouvernement marocain. Une aide qui s’inscrit dans le décaissement de 140 millions d’euros, promis par la Commission européenne au Maroc afin de “compenser les efforts [du Maroc] mis en oeuvre en matière de surveillance de ses frontières”, écrit le journal de référence ibère.

      Cette aide prendra la forme d’un achat de véhicules. Celui-ci devrait comprendre, selon El Pais, sept lots de véhicules types 4×4, dont des ambulances. Des camions-citernes et réfrigérants seraient également prévus dans ce dispositif qui attend d’être approuvé lors du Conseil des ministres de ce vendredi avant de débloquer les fonds.

      Cette aide s’inscrit dans un budget spécifique prévu pour l’année 2019 au titre de “l’appui à la gestion intégrale des frontières et des migrations au Maroc”. C’est dans ce même fonds, d’après El Pais, que Madrid avait validé l’octroi de 108 véhicules et équipements informatiques d’une valeur totale de 3,2 millions d’euros. Le Maroc, ainsi que la Mauritanie et le Sénégal, en avait bénéficié en octobre 2018.
      Peser en faveur du Maroc

      Depuis 2015, les deux voisins du Détroit ont multiplié les actions conjointes pour réguler le phénomène migratoire en Méditerranée occidentale. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, avait salué “un binôme exemplaire” lors d’une conférence de presse avec son homologue espagnol en marge de la visite d’État du roi Felipe VI.

      Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé “avoir enregistré, au 13 juin, l’arrivée de 13.263” personnes en situation irrégulière. Soit une baisse de 23% par rapport à la même période janvier-fin juin 2018. En février, Nasser Bourita avait affirmé que le Maroc déployait quelque 13.000 agents des forces de l’ordre sur le littoral nord, “pour agir avec responsabilité dans la lutte contre la migration clandestine”.

      Devenue la première porte d’entrée en Europe, l’Espagne compte bien peser en faveur du Maroc pour réguler la pression migratoire accrue. Le chef de la diplomatie espagnol, Josep Borell, avait également rappelé que “l’Espagne était prête à soutenir la relance de la relation spéciale et singulière du Maroc avec l’Union européenne”. Une phrase qui prend une tout autre allure depuis ces derniers jours. En début de semaine, ce dernier a en effet été désigné à la tête de la diplomatie européenne.

      D’après El Pais, “les Vingt-huit souhaitent que la coopération et les efforts soient maintenus et négociés, au-delà des 140 millions d’euros”. “Un effort important”, pour le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sanchez, qui avait appelé dans une interview en marge des législatives espagnoles à le soutenir “à moyen et long terme par un véritable partenariat stratégique entre l’Union européenne et le Maroc”.

      Parmi les dossiers qui pourraient compter pour Madrid, El Pais évoque “une flexibilité” de l’Espagne sur l’attribution des visas pour les Marocains, en échange de la coopération des autorités marocaines concernant l’expulsion de ses ressortissants en situation irrégulière sur le sol européen.

      https://telquel.ma/2019/07/05/nouvelle-aide-en-nature-de-madrid-a-rabat-pour-contenir-limmigration-irregul
      #aide

  • La #Mission_Eucap octroie à la police nationale du #Niger 6,5 Milliards FCFA pour le contrôle des frontières

    La #police nigérienne va bénéficier d’une enveloppe de 10 millions d’euros, soit 6,5 milliards FCFA, de la mission #Eucap_Sahel au Niger pour financer le projet de création de #Compagnies_mobiles_de_contrôle_des_frontières (#CMCF) dans toutes les régions du Niger. Ce, dans le but de lutter contre le crime organisé et la migration clandestine.

    Cette enveloppe est offerte précisément par les Pays-Bas à hauteur de 4 millions d’euros (2,6 milliards FCFA), et l’Allemagne 6 millions d’euros (3,9 milliards FCFA).

    « L’#Allemagne contribuera pour 6 millions et les #Pays-Bas pour 4 millions pour aider le gouvernement nigérien dans la lutte contre l’immigration irrégulière, le trafic de drogue et des armes. », a précisé le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas Stef Blok.

    La convention matérialisant cet appui a été signée le 31 octobre, en présence du Chef de la délégation de l’Union européenne Denisa-Elena Ionete, du Chef de la mission Eucap Sahel au Niger Frank Van Der Mueren, et du ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas.

    Pour mémoire, la mission Eucap Sahel avait déjà offert du #matériel d’une valeur de 15 millions FCFA à l’Agence nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants (#ANLTP / #TIM), toujours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la traite des personnes et la migration clandestine.

    Eucap Sahel Niger est un instrument de développement et de stabilité de l’Union européenne, mise sur pied dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune. Lancée en 2012 au Niger, elle contribue au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité nigériennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.

    En 2018, sa mission a été prolongée au Niger pour une période de deux ans.

    https://www.niameyetles2jours.com/la-gestion-publique/securite/0111-3043-la-mission-eucap-octroie-a-la-police-nationale-du-niger

    • L’Allemagne et les Pays-Bas vont financer une police de contrôle au Niger

      L’Allemagne et les Pays-Bas vont débloquer 10 millions d’euros au Niger pour mettre sur pied des forces spéciales chargées de contrôler les frontières du pays africain notamment contre l’immigration illégale, a annoncé jeudi la mission civile européenne Eucap Sahel.

      Le Niger, les Pays-Bas et Eucap Sahel - qui aide depuis 2012 le Niger à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée - ont signé mercredi à Niamey la convention pour le financement de cette force dénommée Compagnies mobiles de contrôle des frontières (CMCF), selon Eucap Sahel.

      « Les Pays-Bas contribueront pour 4 millions d’euros et l’Allemagne pour 6 millions d’euros. Nous travaillerons avec le gouvernement nigérien dans la lutte contre la migration irrégulière, le trafic de drogue et des armes », a précisé à la télévision Stef Blok, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas en visite au Niger.

      Les fonds seront confiés à Eucap Sahel et serviront à la formation, l’entrainement et l’équipement de centaines de policiers nigériens qui composeront les compagnie, a-t-il dit.

      Dans une première phase, deux compagnies fortes de 250 policiers nigériens seront positionnés à Maradi et Birn’in Konni, deux régions proches de la frontière avec le Nigeria, un des gros pourvoyeurs de clandestins transitant par le Niger pour l’Europe, a expliqué une source sécuritaire à l’AFP.

      « Grosso modo c’est pour combattre tout ce que nous avons comme défis : la migration illégale, le trafic des être humains, la drogue, le terrorisme », a expliqué Souley Boubacar, le patron de la police nigérienne.

      Selon les statistiques européennes, environ 90% des migrants d’Afrique de l’Ouest traversent le Niger pour gagner la Libye et l’Europe.

      Mi-juillet, lors d’une visite au Niger, le président du Parlement européen Antonio Tajani s’était réjoui de la chute « de plus de 95% » du flux de migrants transitant par le Niger vers la Libye et l’Europe, entre 2016 et 2017.

      https://www.voaafrique.com/a/l-allemagne-et-les-pays-bas-vont-financer-une-police-de-contr%C3%B4le-au-niger/4638602.html

    • Germany, Netherlands back Niger border force to counter migration

      Germany and the Netherlands have pledged to fund special forces in Niger to control its border and prevent illegal migration, the EU’s security mission in the country said Thursday.

      Niger is a transit country for thousands of migrants heading to Libya and Algeria, key hubs for migrants trying to reach Europe.

      Under the new plan, the two European nations will disburse €10 million to finance the new force, according to EUCAP Sahel, which provides support for Niger security forces.

      The funds would be used for training and equipping hundreds of Niger police officers.

      “Roughly speaking, it is to combat all our challenges: illegal migration, human trafficking, drugs, terrorism,” said Souley Boubacar, head of the Niger police.

      In the first phase, two companies of 250 Niger police will be positioned at Maradi and Birnin Konni — two regions on the troubled frontier with Nigeria that have become a key crossing point for migrants heading for Europe — a security source told AFP.

      It came after Germany held talks with Niger earlier this year, which took in discussions on migration issues. Angela Merkel welcomed the President of Niger, Mahamadou Issoufou, to Meseberg Castle in Brandenburg during the talks.

      The EU has been grappling with massive migration from Africa and the Middle East since 2015.

      Niger has become one of the main crossing routes for poor migrants, with 90 percent of West African migrants passing through the country, according to the EU.

      The Saharan route is notorious for its dangers, which include breakdowns, lack of water and callous traffickers who abandon migrants in the desert.

      Niger introduced a law making people-smuggling punishable by a jail term of up to 30 years in 2015.

      In July, European Parliament President Antonio Tajani said the flow of migrants through Niger fell by 95 percent between 2016 and 2017.


      https://www.thelocal.de/20181101/germany-netherlands-back-niger-border-force-to-counter-migration
      #Allemagne #Pays-Bas

    • Appui de plus de 6,5 Milliards de FCFA de La Mission Eucap à la police nationale pour le contrôle des frontières

      Le Ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas Monsieur STEF BLOK a procédé ce mercredi 31 octobre 2018 à la signature d’une convention avec le Chef de la mission Eucap Sahel au Niger Monsieur FRANK Van Der Mueren pour le compte de la police nationale du Niger représentée par son directeur général le Commissaire général de police Souley Boubacar et en présence du Chef de la délégation de l’Union Européenne Mme Denisa-Elena IONETE.
      D’un coût global de 10 millions d’euros dont 4 millions des Pays-Bas et 6 millions de l’Allemagne, ce mémorandum d’entente permettra de financer le projet de création de Compagnies Mobiles de Contrôle des Frontières (CMCF) dans toutes les régions du Niger.
      La création de ces nouvelles compagnies s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et la migration irrégulière.
      Le Chef de la mission EUCAP SAHEL au Niger, Monsieur FRANK VAN DER MUEREN a tenu à souhaiter la bienvenue au Ministre STEF BLOK, à la délégation de la police nationale et aux participants à cette cérémonie.
      Il a, à cette occasion, souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre ‘’des actions de l’Union Européenne au Niger’’ et ‘’c’est un geste politique très fort envers le Niger’’.
      Rappelons qu’EUCAP SAHEL est à son quatrième mandat au Niger dont le dernier court de 2018 à 2020. Sa mission principale est la lutte contre l’insécurité et la migration clandestine. EUCAP SAHEL au Niger emploie 115 agents internationaux et 15 nationaux.
      ‘’L’Allemagne contribuera pour 6 millions et les Pays-Bas pour 4 millions pour aider le gouvernement nigérien dans la lutte contre l’immigration irrégulière, le trafic de drogue et des armes’’ a indiqué le ministre STEF BLOK au cours d’un point presse animée juste après la signature de cette convention.
      Le Commissaire général de police Directeur général de la police du Niger Souley Boubacar a exprimé toute sa satisfaction après cette signature avant d’ajouter que ‘’c’est pour combattre tout ce qu’il y a aujourd’hui comme défis de l’heure tels le trafic de drogue, d’armes, l’immigration irrégulière, le banditisme transfrontalier’’.
      Lancée en 2012, EUCAP Sahel Niger est une mission civile de l’Union européenne promouvant une politique de sécurité et de défense commune, rappelons-t-on. Elle apporte ses appuis dans le cadre de renforcement des forces de sécurité nigériennes.

      http://www.anp.ne/?q=article/appui-de-plus-de-6-5-milliards-de-fcfa-de-la-mission-eucap-la-police-nationale-p
      #externalisation #contrôles_frontaliers

  • EU border ’lie detector’ system criticised as pseudoscience

    Technology that analyses facial expressions being trialled in Hungary, Greece and Latvia.

    The EU has been accused of promoting pseudoscience after announcing plans for a “#smart_lie-detection_system” at its busiest borders in an attempt to identify illegal migrants.

    The “#lie_detector”, to be trialled in Hungary, Greece and Latvia, involves the use of a computer animation of a border guard, personalised to the traveller’s gender, ethnicity and language, asking questions via a webcam.

    The “deception detection” system will analyse the micro-expressions of those seeking to enter EU territory to see if they are being truthful about their personal background and intentions. Those arriving at the border will be required to have uploaded pictures of their passport, visa and proof of funds.

    According to an article published by the European commission, the “unique approach to ‘deception detection’ analyses the micro-expressions of travellers to figure out if the interviewee is lying”.

    The project’s coordinator, George Boultadakis, who works for the technology supplier, European Dynamics, in Luxembourg, said: “We’re employing existing and proven technologies – as well as novel ones – to empower border agents to increase the accuracy and efficiency of border checks. The system will collect data that will move beyond biometrics and on to biomarkers of deceit.”

    Travellers who have been flagged as low risk by the #avatar, and its lie detector, will go through a short re-evaluation of their information for entry. Those judged to be of higher risk will undergo a more detailed check.

    Border officials will use a handheld device to automatically crosscheck information, comparing the facial images captured during the pre-screening stage to passports and photos taken on previous border crossings.

    When documents have been reassessed, and fingerprinting, palm-vein scanning and face matching have been carried out, the potential risk will be recalculated. A border guard will then take over from the automated system.

    The project, which has received €4.5m (£3.95m) in EU funding, has been heavily criticised by experts.

    Bruno Verschuere, a senior lecturer in forensic psychology at the University of Amsterdam, told the Dutch newspaper De Volskrant he believed the system would deliver unfair outcomes.
    A neuroscientist explains: the need for ‘empathetic citizens’ - podcast

    “Non-verbal signals, such as micro-expressions, really do not say anything about whether someone is lying or not,” he said. “This is the embodiment of everything that can go wrong with lie detection. There is no scientific foundation for the methods that are going to be used now.

    “Once these systems are put into use, they will not go away. The public will only hear the success stories and not the stories about those who have been wrongly stopped.”

    Verschuere said there was no evidence for the assumption that liars were stressed and that this translated to into fidgeting or subtle facial movements.

    Bennett Kleinberg, an assistant professor in data science at University College London, said: “This can lead to the implementation of a pseudoscientific border control.”

    A spokesman for the project said: “The border crossing decision is not based on the single tool (ie lie detection) but on the aggregated risk estimations based on a risk-based approach and technology that has been used widely in custom procedures.

    “Therefore, the overall procedure is safe because it is not relying in the risk on one analysis (ie the lie detector) but on the correlated risks from various analysis.”

    The technology has been designed by a consortium of the Hungarian national police, Latvian customs, and Manchester Metropolitan and Leibnitz universities. Similar technology is being developed in the US, where lie detection is widely used in law enforcement, despite scepticism over its scientific utility in much of the rest of the world.

    Last month, engineers at the University of Arizona said they had developed a system that they hoped to install on the US-Mexico border known as the #Automated_Virtual_Agent_for_Truth_Assessments_in_Real-Time, or Avatar.

    https://www.theguardian.com/world/2018/nov/02/eu-border-lie-detection-system-criticised-as-pseudoscience?CMP=share_bt
    #wtf #what_the_fuck #frontières #contrôles_frontaliers #technologie #expressions_faciales #Grèce #Hongrie #Lettonie #mensonge #abus #gardes-frontière #biométrie #biomarqueurs #corps #smart_borders #risques #université #science-fiction
    ping @reka @isskein

    • Smart lie-detection system to tighten EU’s busy borders

      An EU-funded project is developing a way to speed up traffic at the EU’s external borders and ramp up security using an automated border-control system that will put travellers to the test using lie-detecting avatars. It is introducing advanced analytics and risk-based management at border controls.

      More than 700 million people enter the EU every year – a number that is rapidly rising. The huge volume of travellers and vehicles is piling pressure on external borders, making it increasingly difficult for border staff to uphold strict security protocols – checking the travel documents and biometrics of every passenger – whilst keeping disruption to a minimum.

      To help, the EU-funded project IBORDERCTRL is developing an ‘intelligent control system’ facilitating – making faster – border procedures for bona fide and law-abiding travellers. In this sense, the project is aiming to deliver more efficient and secure land border crossings to facilitate the work of border guards in spotting illegal immigrants, and so contribute to the prevention of crime and terrorism.

      ‘We’re employing existing and proven technologies – as well as novel ones – to empower border agents to increase the accuracy and efficiency of border checks,’ says project coordinator George Boultadakis of European Dynamics in Luxembourg. ‘IBORDERCTRL’s system will collect data that will move beyond biometrics and on to biomarkers of deceit.’
      Smart ‘deception detection’

      The IBORDERCTRL system has been set up so that travellers will use an online application to upload pictures of their passport, visa and proof of funds, then use a webcam to answer questions from a computer-animated border guard, personalised to the traveller’s gender, ethnicity and language. The unique approach to ‘deception detection’ analyses the micro-expressions of travellers to figure out if the interviewee is lying.

      This pre-screening step is the first of two stages. Before arrival at the border, it also informs travellers of their rights and travel procedures, as well as providing advice and alerts to discourage illegal activity.

      The second stage takes place at the actual border. Travellers who have been flagged as low risk during the pre-screening stage will go through a short re-evaluation of their information for entry, while higher-risk passengers will undergo a more detailed check.

      Border officials will use a hand-held device to automatically cross-check information, comparing the facial images captured during the pre-screening stage to passports and photos taken on previous border crossings. After the traveller’s documents have been reassessed, and fingerprinting, palm vein scanning and face matching have been carried out, the potential risk posed by the traveller will be recalculated. Only then does a border guard take over from the automated system.

      At the start of the IBORDERCTRL project, researchers spent a lot of time learning about border crossings from border officials themselves, through interviews, workshops, site surveys, and by watching them at work.

      It is hoped that trials about to start in Hungary, Greece and Latvia will prove that the intelligent portable control system helps border guards reliably identify travellers engaging in criminal activity. The trials will start with lab testing to familiarise border guards with the system, followed by scenarios and tests in realistic conditions along the borders.
      A mounting challenge

      ‘The global maritime and border security market is growing fast in light of the alarming terror threats and increasing terror attacks taking place on European Union soil, and the migration crisis,” says Boultadakis.

      As a consequence, the partner organisations of IBORDERCTRL are likely to benefit from this growing European security market – a sector predicted to be worth USD 146 billion (EUR 128 bn) in Europe by 2020.

      Project details

      Project acronym: #iBorderCtrl
      Participants: Luxembourg (Coordinator), Greece, Cyprus, United Kingdom, Poland, Spain, Hungary, Germany, Latvia
      Project N°: 700626
      Total costs: € 4 501 877
      EU contribution: € 4 501 877
      Duration: September 2016 to August 2019


      http://ec.europa.eu/research/infocentre/article_en.cfm?artid=49726

    • AVATAR - Automated Virtual Agent for Truth Assessments in Real-Time

      There are many circumstances, particularly in a border-crossing scenario, when credibility must be accurately assessed. At the same time, since people deceive for a variety of reasons, benign and nefarious, detecting deception and determining potential risk are extremely difficult. Using artificial intelligence and non-invasive sensor technologies, BORDERS has developed a screening system called the Automated Virtual Agent for Truth Assessments in Real-Time (AVATAR). The AVATAR is designed to flag suspicious or anomalous behavior that warrants further investigation by a trained human agent in the field. This screening technology may be useful at Land Ports of Entry, airports, detention centers, visa processing, asylum requests, and personnel screening.

      The AVATAR has the potential to greatly assist DHS by serving as a force multiplier that frees personnel to focus on other mission-critical tasks, and provides more accurate decision support and risk assessment. This can be accomplished by automating interviews and document/biometric collection, and delivering real-time multi-sensor credibility assessments in a screening environment. In previous years, we have focused on conducting the basic research on reliably analyzing human behavior for deceptive cues, better understanding the DHS operational environment, and developing and testing a prototype system.

      Principal Investigators:
      #Aaron_Elkins
      #Doug_Derrick
      #Jay_Nunamaker, Jr.
      #Judee_Burgoon
      Status:
      Current

      http://borders.arizona.edu/cms/projects/avatar-automated-virtual-agent-truth-assessments-real-time
      #University_of_Arizona

    • Un #détecteur_de_mensonges bientôt testé aux frontières de l’Union européenne

      L’Union européenne va tester dans un avenir proche un moyen de réguler le passage des migrants sur certaines de ses frontières, en rendant celui-ci plus simple et plus rapide. Ce moyen prendra la forme d’un détecteur de mensonges basé sur l’intelligence artificielle.

      Financé depuis 2016 par l’UE, le projet iBorderCtrl fera bientôt l’objet d’un test qui se déroulera durant six mois sur quatre postes-frontière situés en Hongrie, en Grèce et en Lettonie. Il s’avère que chaque année, environ 700 millions de nouvelles personnes arrivent dans l’UE, et les gardes-frontières ont de plus en plus de mal à effectuer les vérifications d’usage.

      Ce projet iBorderCtrl destiné à aider les gardes-frontières n’est autre qu’un détecteur de mensonges reposant sur une intelligence artificielle. Il s’agit en somme d’une sorte de garde frontière virtuel qui, après avoir pris connaissance des documents d’un individu (passeport, visa et autres), lui fera passer un interrogatoire. Ce dernier devra donc faire face à une caméra et répondre à des questions.

      L’IA en question observera la personne et fera surtout attention aux micro-mouvements du visage, le but étant de détecter un éventuel mensonge. À la fin de l’entretien, l’individu se verra remettre un code QR qui déterminera son appartenance à une des deux files d’attente, c’est-à-dire les personnes acceptées et celles – sur lesquelles il subsiste un doute – qui feront l’objet d’un entretien plus poussé avec cette fois, des gardes-frontières humains.

      Le système iBorderCtrl qui sera bientôt testé affiche pour l’instant un taux de réussite de 74 %, mais les porteurs du projet veulent atteindre au moins les 85 %. Enfin, évoquons le fait que ce dispositif pose assez logiquement des questions éthiques, et a déjà de nombreux opposants !

      L’IA a été présentée lors du Manchester Science Festival qui s’est déroulé du 18 au 29 octobre 2018, comme le montre la vidéo ci-dessous :
      https://www.youtube.com/watch?v=9fsd3Ubqi38

      https://sciencepost.fr/2018/11/un-detecteur-de-mensonges-bientot-teste-aux-frontieres-de-lunion-europee

  • Pays basque, la nouvelle route de l’exil

    De plus en plus de migrants entrent en Europe par l’Espagne et franchissent la frontière dans le Sud-Ouest. Reportage.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à #Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.

    De #Gibraltar, ils remontent vers le nord de l’Espagne

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis #Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la #France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la #police_aux_frontières (#PAF) en poste à #Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de #CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la #Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.

    Les agents de la Paf ne cachent pas leur lassitude. Même si la loi antiterroriste de 2017 autorise des contrôles renforcés dans la zone frontière, même si des accords avec l’Espagne datant de 2002 leur permettent de renvoyer sans grande formalité les personnes contrôlées sans papiers dans un délai de quatre heures, ils ont le sentiment d’être inutiles. Parce qu’ils ne peuvent pas tout surveiller. Parce que l’Espagne ne reprend que contrainte et forcée les « réadmis », les laissant libres de franchir la frontière dès qu’ils le souhaiteront. Certains policiers ne prennent même plus la peine de raccompagner les migrants à la frontière. Gare d’Hendaye, un après-midi, le TGV pour Paris est en partance. Des policiers fouillent le train, ils trouvent trois jeunes avec billets mais sans papiers, ils les font descendre, puis les laissent dans la gare. « De toute façon, ça ne sert à rien d’aller jusqu’à la frontière, dans deux heures, ils sont de nouveau là. Ça ne sert qu’à grossir les chiffres pour que nos chefs puissent faire de jolis camemberts », lâche, avec aigreur, l’un des agents.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à San Sebastian ou à Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Chaque soir, place des Basques à Bayonne, des migrants embarquent dans les bus pour Paris.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.
    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Un migrant traverse le pont de St Jacques à Irun en direction de la France.

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la police aux frontières (PAF) en poste à Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.
    Un groupe des migrants se fait arrêter à Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    Un groupe des migrants se fait arrêter à #Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à #San_Sebastian ou à #Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Des migrants sont accueillis en face de la mairie d’Irun par des associations de bénévoles.

    Le flux ne se tarissant pas, la solidarité s’est organisée des deux côtés de la #Bidassoa. A Irun, un collectif de 200 citoyens a répondu aux premiers besoins durant l’été, les autorités jugeant alors qu’organiser de l’aide était inutile puisque les migrants ne rêvaient que d’aller en France. Elles ont, depuis, changé d’avis. Mi-octobre, un centre de la Croix-Rouge proposait 70 places et un hôpital, 25. « Ils peuvent rester cinq jours dans chaque. Dix jours, en général, ça suffit pour passer », note Ion, un des piliers du collectif. Dans la journée, ils chargent leurs téléphones dans un coin de la gare ou patientent, en doudounes et bonnets, dans un campement installé face à la mairie. Dès qu’ils le peuvent, ils tentent le passage vers la France.

    A Bayonne aussi, l’improvisation a prévalu. Le réseau d’hébergeurs solidaires mis en place depuis 2016 n’était pas adapté à cette situation d’urgence, à ces gens qui n’ont besoin que d’une ou deux nuits à l’abri avant de filer vers Paris. Chaque soir, il a fallu organiser des maraudes avec distribution de repas et de vêtements, il a fallu trouver des bénévoles pour loger les plus vulnérables - des femmes avec de jeunes enfants sont récemment apparues. Sous la pression de plusieurs collectifs, la mairie vient de mandater une association locale, Atherbea, pour organiser l’aide. A proximité du terminal des bus, vont être installés toilettes, douches, lits, repas et prises de téléphone - un équipement indispensable à ces exilés, pour qui le portable est l’ultime lien avec leurs proches. La municipalité a promis des financements, mais jusqu’à quand ?

    Longtemps discret sur la situation, le gouvernement affiche désormais son volontarisme. Depuis quelques semaines, des unités en civil ont été déployées afin d’identifier les filières de passeurs. Dans son premier entretien comme ministre de l’Intérieur au JDD, Christophe Castaner a dit s’inquiéter de la pression exercée dans la zone et promis un « coordonnateur sécurité ». Les policiers espèrent, eux, surtout des renforts. « Il faudrait 30 à 40 agents de la police aux frontières de plus », juge Patrice Peyruqueou, délégué syndical Unité SGP Police. Ils comptent sur la nomination de Laurent Nuñez comme secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur pour se faire entendre. L’homme n’a-t-il pas été sous-préfet de Bayonne ? N’a-t-il pas consacré son premier déplacement officiel au Pays Basque, le vendredi 19 octobre ? Mais déjà les voies de passage sont en train de bouger. De nouvelles routes se dessinent, à l’intérieur des Pyrénées, via Roncevaux, le tunnel du Somport ou la quatre-voies qui relie Saragosse, Pau et Toulouse, des accès moins surveillés qu’Irun et Hendaye. Le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer.

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/pays-basque-la-nouvelle-route-de-l-exil_2044337.html

    #pays_basque #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #parcours_migratoires #Espagne #frontières #solidarité #contrôles_frontaliers

    via @isskein

    • Entre l’Espagne et la France, la nouvelle route migratoire prend de l’ampleur

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe pour des personnes originaires d’Afrique de l’Ouest qui tentent de gagner la France.

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe en 2018. La majorité des personnes qui arrivent sont originaires d’Afrique de l’Ouest et tentent de gagner la France.

      Emmitouflé dans un manteau, la tête abritée sous un bonnet, Boris disparaît dans la nuit, sous la pluie. Ce Camerounais de 33 ans, qui parle un français parfait, « traîne » à Irun de puis un mois. Dans cette petite commune du pays basque espagnol, il attend de pouvoir traverser la frontière et rejoindre la France, à quelques mètres de là. L’aventure a trop peu de chances de réussir s’il la tente à pied, et il n’a pas l’argent pour se payer un passage en voiture. Il aimerait rejoindre Paris. Mais il doute : « On me dit que c’est saturé. C’est vrai ? Est-ce qu’il y a des ONG ? Vous connaissez Reims ? »

      Parti depuis un an de son pays, Boris a traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie et le Maroc avant de gagner l’Europe par la mer. Comme de plus en plus de personnes, il a emprunté la route dite de la Méditerranée occidentale, qui passe par le détroit de Gibraltar. Le passage par la Libye, privilégié ces dernières années, est devenu « trop dangereux » et incertain, dit-il.

      En 2018, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe. Quelque 50 000 personnes migrantes sont arrivées sur les côtes andalouses depuis le début de l’année, en provenance du Maroc, ce qui représente près de la moitié des entrées sur le continent.

      Sous l’effet de la baisse des départs depuis la Libye et des arrivées en Italie, les routes migratoires se redessinent. Et bien que les flux soient sans commune mesure avec le pic de 2015, lorsque 1,8 million d’arrivées en Europe ont été enregistrées, ils prennent de court les autorités et en particulier en France, qui apparaît comme la destination privilégiée par ces nouveaux arrivants originaires majoritairement d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.

      80 à 100 arrivées quotidiennes

      A Irun, Txema Pérez observe le passage en nombre de ces migrants et il le compare à l’exil des réfugiés espagnols lors de la guerre civile en 1939 : « On n’a pas vu ça depuis la Retirada », lâche le président de la Croix-Rouge locale.

      Face à cet afflux, l’organisation humanitaire a ouvert cet été plusieurs centres d’accueil temporaire sur l’itinéraire des migrants, dans plusieurs communes du Pays-Basque mais aussi à Barcelone à l’autre extrémité des Pyrénées, où ils font étape quelques jours avant de tenter de gagner la France.

      Cette semaine, une trentaine de personnes ont dormi dans l’auberge de la Croix-Rouge d’Irun. « Ils reprennent des forces et disparaissent, constate Txema Perez. Ils finissent tous par passer la frontière. 90 % d’entre eux parlent français. Et ils voient Paris comme un paradis. »

      Sur le chemin qui mène ces personnes jusqu’à une destination parfois très incertaine, Bayonne et en particulier la place des Basques dans le centre-ville, s’est transformée dans le courant de l’été en point de convergence. C’est là qu’arrivaient les bus en provenance d’Espagne et en partance pour le nord de la France. Si, au début, une dizaine de personnes seulement transitaient par la ville chaque jour, aujourd’hui la mairie parle de 80 à 100 arrivées quotidiennes. Et autant de départs. « C’est la première fois qu’on constate un tel afflux », reconnaît David Tollis, directeur général adjoint des services à la mairie.

      « Ils sont en majorité originaires de Guinée et il y a notamment beaucoup de gamins qui se disent mineurs. On a l’impression que le pays se vide », confie Alain Larrea, avocat en droit des étrangers à Bayonne. « Les jeunes hommes évoquent la pauvreté qui a explosé mais aussi les risques d’arrestations et d’enfermements arbitraires, ajoute Julie Aufaure, de la Cimade. Les femmes fuient aussi les risques d’excision. »

      « Je ne sais pas encore ce que je vais faire »

      Face à l’augmentation des arrivées et à la dégradation des conditions météorologiques, la municipalité a commencé à s’organiser il y a une dizaine de jours. « Je ne me pose pas la question du régime juridique dont ces personnes relèvent. Simplement, elles sont dans une situation de fragilité et il faut leur venir en aide, justifie Jean-René Etchegaray, le maire UDI de Bayonne. Nous avons dans l’urgence tenté de les mettre à l’abri ». Après avoir mis à disposition un parking puis, le week-end dernier, une école, la municipalité a ouvert, lundi 29 octobre, les locaux désaffectés d’un ancien centre communal d’action sociale. Des douches y ont été installées, des couvertures et des repas y sont fournis. Dans le même temps, la mairie a déplacé les arrêts des bus aux abords de ce lieu, sur les quais qui longent l’Adour.

      Mercredi 31 octobre, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue à l’heure de la distribution du déjeuner. Parmi elles, Lamine, un Guinéen de 19 ans, raconte son voyage vers l’Europe entamé il y a trois ans : « Je suis resté trois mois au Mali, le temps de réunir l’argent pour pouvoir ensuite aller en Algérie. » En Algérie, il travaille encore deux ans sur des chantiers. « On avait entendu qu’il fallait environ 2 000 euros pour passer du Maroc à l’Espagne », poursuit-il.

      A la frontière entre l’Algérie et le Maroc, il dit s’être fait confisquer 1 000 euros par des Touaregs. Arrivé à Rabat, il travaille à nouveau sur un chantier de construction, payé 100 dirhams (environ neuf euros) par jour, pour réunir les 1 000 euros manquants au financement de sa traversée de la Méditerranée. Il y reste presque un an. En octobre, il part pour Nador, une ville côtière au nord-est du pays. « On est resté caché une semaine dans la forêt avant de prendre le bateau, témoigne-t-il. On était 57 à bord. Des Maliens, des Guinées, des Ivoiriens. Un bateau de la Croix Rouge nous a porté secours au bout de quatre heures de navigation ».

      Comme la plupart de ceux qui arrivent sur les côtes espagnoles, Lamine s’est vu remettre un document par les autorités du pays, lui laissant un mois pour régulariser sa situation. Le jeune homme a ensuite rejoint en car, Madrid puis Bilbao et Irun. Il tente une première fois le passage de la frontière en bus mais se fait renvoyer par la police française. La deuxième fois, en échange de 50 euros, il trouve une place dans une voiture et parvient à gagner la France. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire, reconnait-il. Je n’ai pas de famille qui finance mon voyage et je ne connais personne ici ».

      10 500 refus d’entrée prononcés en 2018

      Face à l’augmentation des traversées, les autorités françaises ont renforcé les contrôles aux frontières. Depuis le début de l’année 2018, 10 500 refus d’entrée ont été prononcés à la frontière franco-espagnole, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2017. « La pression la plus forte est observée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où les non-admissions sont en hausse de 62 % », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Dans les Pyrénées-Orientales, l’autre voie d’entrée majeure en France depuis l’Espagne, le nombre de non-admissions est reparti à la hausse depuis l’été, mais dans une moindre mesure.

      « Beaucoup de monde arrive par ici, assure Jacques Ollion, un bénévole de la Cimade basé à Perpignan. Les gares et les trains sont contrôlés parfois jusqu’à Narbonne. Et les cars internationaux aussi, au péage du Boulou (à une dizaine de kilomètres de la frontière). Ça, c’est la pêche miraculeuse. »

      Le nombre de non-admissions reste toutefois très inférieur à celui remonté de la frontière franco-italienne. En Catalogne comme au Pays basque, tout le monde s’accorde à dire que la frontière reste largement poreuse. Mais certains s’inquiètent d’une évolution possible à moyen terme. « Dès qu’il y a une fermeture, cela démultiplie les réseaux de passeurs et les lieux de passage, met en garde Corinne Torre, cheffe de mission France à Médecins sans frontières (MSF). Dans les Pyrénées, il y a énormément de chemins de randonnée ». Des cas d’arrivée par les cols de montagne commencent à être rapportés.

      Dans le même temps, les réseaux de passeurs prospèrent face aux renforcements des contrôles. « Comme les migrants ne peuvent pas traverser à pied, ils se retournent vers les passeurs qui les font traverser en voiture pour 150 à 350 euros », témoigne Mixel Bernadet, un militant de l’association basque Solidarité migrants - Etorkinekin.

      Une fois qu’ils sont parvenus à rejoindre le territoire, à Bayonne, Paris ou ailleurs, ces migrants n’en sont pas moins en situation irrégulière et confrontés à une difficulté de taille : enregistrés en Espagne au moment de leur arrivée en Europe, ils ne peuvent pas demander l’asile ailleurs que dans l’Etat par lequel ils sont entrés, en tout cas pas avant une période allant de six à dix-huit mois. Ils sont donc voués à être renvoyés en Espagne ou, plus vraisemblablement, à errer des mois durant, en France.

      Julia Pascual (Bayonne et Irun – Espagne –, envoyée spéciale)

      Poursuivi pour avoir aidé une migrante sur le point d’accoucher, le parquet retient « l’immunité humanitaire ». Le parquet de Gap a annoncé vendredi 2 novembre avoir abandonné les poursuites engagées contre un homme qui avait porté secours à une réfugiée enceinte, durant l’hiver à la frontière franco-italienne. Le 10 mars, Benoît Ducos, un des bénévoles aidant les migrants arrivant dans la région de Briançon, était tombé sur une famille nigériane, un couple et ses deux jeunes enfants, et deux autres personnes ayant porté la femme, enceinte de huit mois et demi, durant leur marche dans le froid et la neige. Avec un autre maraudeur, il avait alors décidé de conduire la mère en voiture à l’hôpital de Briançon. En chemin, celle-ci avait été prise de contractions et à 500 mètres de la maternité, ils avaient été arrêtés par un contrôle des douanes ayant retardé la prise en charge médicale selon lui, ce que la préfecture avait contesté. Le bébé était né dans la nuit par césarienne, en bonne santé. Une enquête avait ensuite été ouverte pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ».

      https://mobile.lemonde.fr/societe/article/2018/11/03/entre-l-espagne-et-la-france-la-nouvelle-route-migratoire-prend-de-l-

    • #SAA, un collectif d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens aux frontières franco-espagnoles

      Dans ce nouveau numéro de l’émission “Café des libertés”, la web radio du RAJ “Voix de jeunes” a reçu sur son plateau deux activistes du sud de la France plus exactement à Bayonne, il s’agit de Marie cosnay et Vincent Houdin du collectif SAA qui porte le prénom d’un jeun migrant guinéen décédé durant sa traversé de l’Espagne vers la France.
      Nos invités nous ont parlé de la création du collectif SAA, ses objectifs et son travail d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens qui traversent la frontière franco-espagnole dans l’objectif d’atteindre les pays du Nord telle que l’Allemagne.
      Ils sont revenus également sur les difficultés que posent les politiques migratoires dans la région notamment celle de l’union européenne marquées par une approche purement sécuritaire sans se soucier de la question du respect des droits et la dignité des migrants.
      Ils ont aussi appelé au renforcement des liens de solidarité entre les peuples dans le monde entier.

      https://raj-dz.com/radioraj/2018/11/11/saa-collectif-daccueil-daccompagnement-migrants-subsahariens-aux-frontieres-

    • France : 19 migrants interpellés dans un bus en provenance de Bayonne et assignés à résidence

      Des douaniers français ont interpellé 19 personnes, dont un mineur, en situation irrégulière lundi dans un car au péage de #Bénesse-Maremne, dans les #Landes. L’adolescent de 17 ans a été pris en charge par le département, les autres ont reçu une #obligation_de_quitter_le_territoire (#OQTF) et sont assignés à résidence dans le département.

      Lors d’un contrôle lundi 12 novembre au péage de Bénesse-Maremne, sur l’autoroute A6 (dans les Landes), un car de la compagnie #Flixbus a été intercepté par des douaniers français. Après avoir effectué un contrôle d’identité à l’intérieur du véhicule, les autorités ont interpellé 19 personnes en situation irrégulière, dont une femme et un adolescent de 17 ans.

      Les migrants, originaires d’Afrique de l’ouest, ont été envoyés dans différentes #casernes de gendarmerie de la région (#Castets, #Tarnos, #Tartas, #Lit-et-Mixe) puis libérés quelques heures plus tard. Le mineur a quant à lui été pris en charge par le département.

      En attendant de trouver un #accord_de_réadmission avec l’Espagne, la préfecture des Landes a notifié aux 18 migrants majeurs une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ils sont également assignés à résidence dans le département des Landes et doivent pointer au commissariat trois fois par semaine.

      Un #accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. Mais selon Jeanine de la Cimade à Mont-de-Marsan (à quelques kilomètres de Bayonne), ce n’est pas le cas de ces 18 migrants. « Ils ne peuvent pas être renvoyés en Espagne car ils ont passé quatre jours à Bayonne avant d’être arrêtés au péage », précise-t-elle à InfoMigrants.

      Les migrants sont assistés d’avocats du barreau de Dax, dans les Landes, et un bénévole de la Cimade est aussi à leurs côtés selon France Bleu.

      Cette opération des douanes a été menée le même jour que la visite du ministre français de l’Intérieur à la frontière franco-espagnole. Christophe Castaner s’est alors dit inquiet de « mouvements migratoires forts sur les Pyrénées » et a annoncé une coopération accrue avec l’Espagne.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13368/france-19-migrants-interpelles-dans-un-bus-en-provenance-de-bayonne-et
      #assignation_à_résidence

      –------

      Commentaire :
      On peut lire dans l’article :
      "Un accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. »
      --> c’est quoi cet accord ? Quand est-ce qu’il a été signé ? Quelqu’un a plus d’information ?

      C’est l’équivalent de l’accord bilatéral de réadmission entre la Suisse et l’Italie (signé en 2000 : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20022507/index.html) et qui a été « repêché » par la Suisse à partir de 2016 ?
      Ou comme celui qui a été apparemment signé entre la France et l’Italie récemment ?
      https://www.agi.it/estero/migranti_francia_salvini_respingimento_concordato-4511176/news/2018-10-20

      #accord_de_réadmission #accord_bilatéral

    • A Bayonne, nouvelle porte d’entrée des migrants, « l’urgence fait exploser les frontières politiques »

      Une fois la frontière franco-espagnole franchie, des migrants affluent par milliers à Bayonne. Là, le maire de centre-droit et des militants de gauche ont bricolé, main dans la main, un hébergement d’urgence sous le nez du préfet. Les exilés s’y reposent des violences subies au Maghreb, avant de sauter dans un bus et de se disperser aux quatre coins de France. Reportage dans les #Pyrénées.

      https://pbs.twimg.com/card_img/1075002126915518464/L_aQEp7o?format=jpg&name=600x314

      https://www.mediapart.fr/journal/france/181218/bayonne-nouvelle-porte-d-entree-des-migrants-l-urgence-fait-exploser-les-f

    • A Bayonne, nouvelle route migratoire, l’impressionnante #solidarité des habitants malgré les carences de l’État

      La route de la Libye et de l’Italie étant coupée, de plus en plus de migrants arrivent en Europe via le Maroc et l’Espagne. Certains passent ensuite par le Pays Basque. En deux mois, 2500 réfugiés ont déjà transité par un centre d’accueil ouvert à Bayonne. La démarche, d’abord spontanée, bénéficie désormais du soutien de la mairie. L’État a quant à lui exercé des pressions sur les chauffeurs de taxi ou les compagnies d’autobus, en exigeant notamment l’identité des voyageurs. Basta ! a passé la nuit du 31 décembre au 1er janvier aux côtés des bénévoles de la « Pausa », et des réfugiés qui appréhendent un avenir incertain.

      A peine investi, il a fallu trouver un nom au lieu. « Ça fait un peu stalag », remarque Joël dans un sourire navré [1]. Planté dans la cour de ce bâtiment désaffecté de la Légion, sous les lumières aveuglantes qui semblent plonger depuis des miradors invisibles, le salarié d’astreinte hésite encore à proposer aux migrants l’entrée d’un édifice tout en grillage et en barreaux. Sur le parvis goudronné, encadré par de hauts murs et surplombé par la citadelle militaire de Bayonne, l’ombre fuyante des lignes ferroviaires prolonge ce décor figé par le froid. Cependant, le panneau « Terrain militaire - défense de pénétrer » est déjà égayé d’une série colorée d’autocollants antifascistes, et de bienvenue aux migrants. A l’intérieur, derrière les vitres polies, la lumière se fait aussi plus chaleureuse.

      Le lieu s’appellera finalement « Pausa », la pause en basque. Comme le premier bâtiment d’accueil, à vingt mètres de là, trop exigu et qu’il a fallu abandonner aux premiers jours de décembre. Mais aussi comme cette authentique pause, au milieu d’un périple exténuant qui dure parfois plusieurs années. Bayonne est devenue en 2018 une nouvelle étape essentielle sur les chemins de l’exil vers la France ou le nord de l’Europe. Une porte d’entrée en terre promise. C’est ici qu’aura lieu, ce soir, le nouvel an des réfugiés. Comme un symbole d’espoir, celui d’une vie dans laquelle il serait enfin possible de se projeter, laissant de côté les embûches de la route déjà accomplie.

      Un répit salutaire de trois jours

      Kébé vient de Guinée, comme beaucoup d’arrivants ces dernières semaines. Au milieu des préparatifs de la fête, il lit, imperturbable dans sa couverture, le récit autobiographique d’un jeune footballeur camerounais qui rêve de gloire sportive mais ne connaît que désillusions. Kébé ne veut pas être footballeur. Ainé d’une famille nombreuse restée à Conakry, il voudrait reprendre l’école et apprendre le métier de coiffeur à Bayonne. Parce que, dit-il, « c’est une ville très jolie et d’importance moyenne ». Il a déjà commencé un dossier pour faire valoir sa minorité et prétendre à une scolarité. Mais le temps lui est compté au centre d’accueil des réfugiés, où l’on s’efforce de ne garder les migrants que trois jours. Le temps d’un répit salutaire pour faire le point, quand le quotidien des migrants n’est fait que de recherche d’argent, de nourriture, de transport, d’hébergement, de passeurs, de policiers, ou bien pire. Initialement en route pour Paris, sans rien connaître de la capitale et sans contact, il a trouvé, juge-t-il, sa destination.

      C’est aussi le cas d’Ibrahim, parti de Sierra Leone il y a deux ans, qui fixe les premiers spots colorés de la soirée, comme une célébration de son arrivée à bon port. « Ici on est bien accueilli », constate-t-il. Lui aussi a 17 ans. Sa vie n’est que succession de petits boulots pour financer des kilomètres vers l’Europe. Il a appris le français en route, et ne souhaitait pas rester en Espagne, « à cause du problème de la langue ». Il continue d’explorer, sur son smartphone, les possibilités sans doute infinies que lui promet sa nouvelle vie, en suivant avec intérêt les préparatifs de la fête.

      Internet, ce fil de vie qui relie les continents

      Les bénévoles ne ménagent pas leur peine pour faire de cette soirée de réveillon une réussite : pâtisserie, riz à la piperade, bisap à gogo, sono, lumières, ballons... seront de la partie. Un « Bonne année 2019 » gonflable barre l’allée centrale du vaste dortoir, et s’achève vers un minuscule renfoncement aménagé en salle de prière. Les affiches de la Légion n’ont pas disparu. Elles indiquent par exemple le lieu où devaient être soigneusement pliées les « chemises arktis sable ». Mais l’ordre militaire a largement été chamboulé. La pièce principale sert à la fois de dortoir, de réfectoire, de cuisine, de magasin de produits d’hygiène, de bureau.

      Une borne wifi assure le flux Internet, précieux fil de vie durant un voyage au long cours. La nouvelle connexion déleste au passage les bénévoles, auparavant contraints de connecter une flopée d’appareils sur leurs propres smartphones, pour improviser des partages de connexion. Les écrans des téléphones sont autant de lueurs qui recréent des foyers dans les recoins les plus sombres de ce camping chauffé. Des gamins jouent au foot dans la cour, et la musique résonne jusque sur le quai de l’Adour. L’avantage, c’est que chacun peut programmer sa musique et la défendre sur le dance floor, avant de retourner tenir salon dans la semi-pénombre ou disparaître sous une couverture. Le temps de quelques sourires, sur des masques d’inquiétude.

      Près de 450 bénévoles, militants aguerris ou nouveaux venus

      Les bénévoles ont trouvé le bon tempo, après avoir essuyé les plâtres des arrivées massives. Aux premiers jours d’ouverture de ce nouveau centre, début décembre, il fallait encore faire le tour complet d’une cuisine chaotique pour servir un seul café aux réfugiés qui arrivaient affamés et par paquets, jusqu’au milieu de la nuit. A Bayonne, on sent le sac et le ressac de la Méditerranée pourtant lointaine, et le tempo des traversées se prolonge au Pausa, au gré de la météo marine du détroit de Gibraltar. Les bénévoles ont intégré le rythme. Ils sont désormais près de 450, regroupés au sein de l’association Diakité, mélange improbable de militants associatifs aguerris et de présences spontanées, gérant l’urgence avec la seule pratique de l’enthousiasme.

      Cet attelage bigarré s’est formé à la fin de l’été 2017. Les premiers bayonnais ont commencé à descendre spontanément des gamelles et des vêtements sur la Place des Basques, de l’autre côté du fleuve. C’est là que se faisait le départ des bus long-courriers, avant que le vaste chantier du Tram’bus ne les déplace sur le quai de Lesseps. Puis l’automne est arrivé et les maraudes ont commencé, pour réchauffer les corps congelés et organiser, dans l’improvisation, un accueil d’urgence, qui prenait la forme d’un fil WhatsApp paniqué. Les bayonnais ont ouvert leurs portes, les dons de vêtements ont afflué, submergeant les bénévoles qui n’en demandaient pas tant.

      Le maire UDI de Bayonne, Jean-René Etchegaray, est entré dans la danse, arrondissant les angles jusqu’à ouvrir, dès le mois de novembre, un premier bâtiment municipal promis à destruction. L’évêque est arrivé bon dernier, et s’est fait éconduire par des bénévoles peu indulgents avec ses positions traditionalistes, notamment sur l’avortement ou les droits LGBT. Dommage pour le parc immobilier du clergé, que les bayonnais présument conséquent. Mais il y avait ce vaste entrepôt de l’armée, dans l’alignement du quai, qui sera bientôt entièrement requalifié. Sa capacité de 300 lits fait régulièrement le plein, et impose aux bénévoles une organisation rigoureuse, notamment pour assurer des présences la nuit et le matin.
      Pressions de l’État sur les compagnies de bus

      L’inquiétude courrait pourtant en cette fin d’année : les bénévoles risquaient la démobilisation et le centre promettait d’être bondé. En période de vacances scolaires, les prix des billets de bus s’envolent, clouant certains migrants à quai. Dans les dernières heures de 2018 en revanche, les tarifs chutent brutalement et les voyageurs fauchés en profitent pour s’éclipser. Cette nuit du 31 décembre, 40 migrants ont repris la route, laissant le centre investi par près de 140 pensionnaires et une tripotée de volontaires soucieux de porter la fête dans ce lieu du marasme et de la convalescence. Vers 23h, les candidats au départ sont regroupés. Le bus est en bas, la troupe n’a que quelques mètres à faire. L’équipe de nuit accompagne les migrants.

      Il y a quelques semaines, la tension est montée d’un cran lorsque les chauffeurs de la compagnie Flixbus ont exigé les identités des voyageurs, après qu’une vingtaine de sans-papiers aient aussi été débarqués d’un autocar par les forces de l’ordre, au premier péage après Bayonne. Le maire de la ville, Jean-René Etchegaray, est monté au créneau, sur place, pour s’insurger contre ces pratiques. Cet avocat de profession a dénoncé une discrimination raciale, constatant un contrôle qui ne concernait que les personnes de couleur. Il a aussi laissé les bénévoles stupéfaits, voyant leur maire de centre-droit ériger une barricade de poubelles pour barrer la route au bus récalcitrant. La direction de la compagnie a dû dénoncer les faits, et le climat s’est apaisé.

      N’en déplaise au préfet des Pyrénées-Atlantiques qui maintient la pression sur les professionnels, notamment les chauffeurs de taxi, en promettant amende, prison et confiscation de véhicule pour qui aide à la circulation des « irréguliers ». Mais les chauffeurs de bus connaissent leurs droits, et même certains bénévoles, à force de passages tous les deux ou trois jours. En cette soirée du nouvel an, les chauffeurs sont espagnols, et semblent assurés que le monde contemporain est suffisamment inquiétant pour qu’eux mêmes ne se mettent en prime à contrôler les identités. Fraternité, salutations, départ. Les migrants, après quelques sourires gratifiants, replongent inquiets dans leurs téléphones. Retour au chaud et à la fête, qui cette fois, bat son plein.
      « Et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit »

      Le camping a toutefois des allures d’hôpital de campagne, avec sa piste de danse bordée de lits de camps occupés. Les migrants arrivent souvent épuisés, et la présence d’enceintes à quelques mètres de leurs couvertures ne décourage pas certains à s’y enrouler. Les femmes, plus discrètes, regagnent un dortoir séparé qui leur offre une intimité bienvenue. Dans les lumières tournoyantes, bénévoles et migrants se mêlent en musique. Jessica est venue avec sa jeune fille, après plusieurs jours sans avoir pu se libérer pour donner un coup de main. Aziz est avec sa famille, en visiteur du quartier. Saidou, Baldé, Ibrahima, exultent en suivant les convulsions d’une basse ragga.

      Cyril, bénévole de la première heure, est attablé un peu plus loin et se repasse le film des derniers mois dans le répit de la liesse. Peut-être pense t-il à l’enfant récupéré sous un pont de Saint-Jean-de-Luz, dans une nuit glaciale et sous des trombes d’eau, que les bras de sa mère protégeaient avec peine. Aux trois filles prostrées, qui voyageaient ensemble depuis trois ans et dont deux étaient mystérieusement enceintes. Ou aux trois guinéennes stupéfaites, atterrées et terrorisées, qu’il a fallu convaincre longtemps, dans une nuit glacée, pour enrouler une couverture sur leurs épaules. A celle qui a dû abandonner ses enfants en Guinée et finit par « bénévoler » de ses propres ailes dans le centre, rayonnante dans sa responsabilité retrouvée. A celui qui a perdu sa femme, enceinte, dans les eaux noires de la méditerranée « et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit », dit-il. Et à tous ceux qui se perdent sur cette route sans fin.
      L’appui de la mairie, qui change tout sur le terrain

      Sur la piste de danse, Nathalie rayonne. Elle a débarqué il y a quelques jours de Narbonne, avec une fourgonnette pleine de matériel de première nécessité. Le problème des réfugiés lui tordait le ventre. Elle a organisé une collecte et souhaitait livrer Gap, dans les Hautes-Alpes, avant d’entendre parler de Bayonne et d’avaler 450 km pour sonner au centre, le 25 décembre, avec des couvertures, de la nourriture, des produits d’hygiène. Elle y est devenue bénévole à temps plein, pendant une semaine, avant de regagner ses théâtres où elle est costumière et perruquière. Mais elle note tout et promet un compte rendu complet aux structures militantes de sa région, à l’autre bout des Pyrénées. Notamment du côté de Perpignan où, dit-elle, « un jour ou l’autre ils arriveront et je ne suis pas sûre qu’ils seront accueillis de la même manière ». « Émerveillée par la solidarité des basques », elle relève surtout l’appui de la mairie aux bénévoles, qui change tout sur le terrain. « Vous êtes extraordinaire » a t-elle lancé au maire quelques jours auparavant.

      Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, est aussi venu saluer les migrants ce 31 décembre. Il est justement question qu’il tisse des liens avec d’autres maires qui s’investissent dans l’accueil des migrants, tel Mathieu Carême (écologiste) à Grande-Synthe. Un accompagnement politique qui est aussi, du point de vue de certains habitants, un gage de sécurité et de tranquillité publique. Si Jean-René Etchegaray reconnait avoir reçu « quelques lettres anonymes sur un ton plutôt FN », sourit-il, il constate aussi que, depuis que le centre a ouvert, les plaintes des habitants se sont tues. L’accueil organisé des migrants leur fournit un point de chute, aidant à les soustraire aux circuits de passeurs ou aux appétits mafieux, et à assurer leur propre sécurité. Le contraire de cette « jungle de Calais » que les premiers détracteurs de l’accueil brandissaient, un peu vite, comme une menace.
      Un soutien financier de la communauté d’agglomération, en attendant celui de l’État ?

      Au-delà de la solidarité pour « des gens qui arrivent escroqués et épuisés » et « doivent bien s’habiller quelque part », le premier magistrat de la commune et de l’agglomération se tourne aussi vers l’État pour la prise en charge de ces exilés. Il dénonce une forme de « sous-traitance » de la politique migratoire et de « démantèlement de l’autorité de l’État », tant à travers les pressions exercées à l’encontre des professionnels du transport, que dans le manque de moyens utilisés pour faire face à cette crise. La police se contente bien souvent de raccompagner, en douce, les migrants derrière la frontière, à 30 km de là, comme en attestent de multiples témoignages ainsi que des images de la télévision publique basque ETB. La Communauté d’agglomération Pays Basque a voté à l’unanimité une aide de 70 000 euros par mois pour soutenir le centre Pausa, en particulier pour financer l’équipe de sept salariés recrutée parmi les bénévoles, et fournir un repas quotidien. « Mais il faudra bien que l’État nous aide », prévient Jean-René Etchegaray.

      Dans cette attente, l’édile continue ses tournées d’inspection quotidienne du centre Pausa. Il commence par l’accueil, demande le nombre d’arrivées et de départs, s’assure que le petit bureau d’information sur les départs fonctionne, puis se rend dans la pièce principale, scrutant les lits disponibles, l’état des couvertures, s’assurant que tout fonctionne, échangeant avec les bénévoles et les voyageurs, « des gens remarquables » dit-il, et suivant des yeux, amusé, les évolutions d’un petit groupe de migrants qui passe le balais, preuve que « tout se régule », sourit-il. Au-delà des problèmes de logistique, prestement résolus, Jean-René Etchegaray est en première ligne pour réclamer aux grandes enseignes de sa circonscription des vêtements, des couvertures, de la nourriture ou de petites urgences ponctuelles, comme des gants et des bonnets. Et assurer la fluidité de cette solidarité qui s’organise encore, et prend de l’ampleur chaque jour.
      2500 réfugiés ont déjà transité par la Pausa

      Pour l’heure, le temps s’arrête sur un compte à rebours déniché sur Internet. 3 - 2 - 1 - 0 ! Tout le monde s’embrasse dans la salle, au milieu d’autres corps terrés sous une masse de couvertures. Un élan qui mêle réfugiés et bénévoles pour conjurer le mauvais sort, valider le travail abouti, triompher de cette année qui a bouleversé Bayonne, et appréhender un avenir incertain où, d’un côté comme de l’autre, rien n’est gagné. Mais l’étape est belle. 2500 réfugiés ont transité par le centre Pausa en deux mois. La route du Maroc et de l’Espagne a été empruntée par plus de 50 000 personnes en 2018, à mesure que celle de la Libye se ferme sur des milliers de morts et d’exactions, et l’évacuation de 17 000 personnes par l’Office internationale des migrations.

      Le dispositif du Centre d’accueil de Bayonne est prévu jusqu’au mois d’août 2019, mais rien ne dit que le flux humain tarira. Le maire est en train de prévoir l’ouverture d’une annexe dans le bâtiment militaire voisin. Un stalag II, railleront les bénévoles, qui lui redonneront tout de même un nom plus reposant, des couleurs, et tout ce qui peut revigorer les âmes sans tanière sur leur route incertaine.

      https://www.bastamag.net/A-Bayonne-nouvelle-route-migratoire-l-impressionnante-solidarite-des-habit