• Devons-nous arrêter la recherche ?
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1573

    François Graner, chercheur et biophysicien, fait partie de ces scientifiques et universitaires avec qui nous avons des échanges amicaux, quoique sporadiques, depuis de nombreuses années, et tout d’abord sur la critique de la science. C’est ainsi qu’en 2011, co-lauréat d’un prix Art & Science organisé par Minatec et le CEA de Grenoble, il avait généreusement distrait 2000 € de sa récompense, afin de financer Pièces et main d’œuvre, poussant la conscience jusqu’à s’en expliquer sur notre site (ici et là). « Le problème, disions-nous alors, c’est que François Graner souffre de « dissonance cognitive ». C’est l’expression scientifique et contemporaine de ce qu’on nommait jadis « troubles de conscience » et encore avant « états d’âme ». » L’âme et la conscience ayant disparu avec la religion et la politique, (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/virus_et_recherche.pdf

    • Je fais partie du Comité d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique (CEDIS) de l’Université de Paris. En 2021, pour éviter le gel du débat sur l’origine de la pandémie, j’ai co-signé quatre lettres ouvertes qui ont été publiées par des médias de différents pays4, ainsi qu’une correspondance à la revue The Lancet5 ; et j’ai co-organisé une conférence publique en ligne6. Je collabore à un projet de recherches commun à trois laboratoires, intitulé « Elucidating the proximal origin(s) of the SARS-Cov2 » (Labex WhoAmI, Initiative d’excellence, Université de Paris, septembre 2021-août 2023). Le texte qui suit n’est pas issu de ce projet de recherches et n’appartient pas entièrement au domaine de mon expertise scientifique. Il n’engage pas mes institutions de tutelle ni le CEDIS.

      A ce jour, les interrogations sur l’origine de la pandémie de Covid-19 n’ont pas reçu de réponse définitive. Elles ont mis en lumière de graves fautes de la communauté scientifique, tant sur les choix des recherches menées, que sur le débat à leur sujet, alors même que l’enjeu est déterminant pour la prévention des futures pandémies. Ce premier volet retrace les manquements des scientifiques, et analyse les liens entre ces manquements et le fonctionnement actuel de la recherche. Il sera suivi d’un second volet engageant une réflexion plus générale, axé sur les leçons à tirer en ce qui concerne la recherche scientifique dans son ensemble : son utilité pour la société, ses dangers, ses régulations, et son futur.

      #François_Graner #recherche_scientifique #Grothendieck #critique_techno #Science #covid-19

    • Toute la première partie montre surtout qu’il n’y a aucun besoin « méchants » : juste l’activité de recherche sur les virus en elle-même génère des dangers en permanence, dans plein de pays. Il y a des accidents tous les ans, certains recensés, d’autres pas, mais ça arrive tout le temps. Et beaucoup de labos ont des protocoles de sécurité moins stricts que ce qu’il faudrait, ou pas assez suivi à la lettre.

      C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier la catégorie d’expériences à risque : celles dont le résultat, souhaité ou tout au moins qui peut être raisonnablement anticipé, est l’apparition de pathogènes devenus plus dangereux pour les humains ou pour un hôte animal intermédiaire. Par exemple, par une manipulation génétique ou par une évolution accélérée, le pathogène acquiert une capacité accrue à infecter un humain, à affecter sa santé, ou à se propager vers d’autres humains. Ou bien, le pathogène acquiert une meilleure capacité à surmonter la réponse immunitaire de l’humain, à résister à un médicament ou à un vaccin ; quand il ne s’agit pas de reconstruire un pathogène éradiqué. La comparaison entre bénéfices et risques de telles expériences requiert de déterminer qui peut en tirer parti, dans quelle mesure, et qui peut avoir en supporter les risques, à court ou à long terme, avec quelle probabilité, et avec quelles conséquences éventuelles.

    • Il serait d’ailleurs peut-être plus exact de comparer la communauté scientifique à quelqu’un qui accepte d’être payé pour inventer sans cesse, simultanément, des revolvers et des gilets pare-balles innovants.

      […]

      Questionnés à ce sujet, plusieurs de mes collègues me répondent : « Moi, j’utilise l’argent des militaires pour de bonnes recherches, et si ce n’est pas moi d’autres prendront cet argent pour faire pire. » Cet argument semble être surtout destiné à se donner bonne conscience. C’est en pesant politiquement pour assécher les budgets militaires, qu’il serait possible de réorienter ces fonds pour une vraie liberté de recherche ou pour des activités socialement plus utiles. Car par définition de leur métier, les militaires ont pour objectif le combat défensif ou offensif, et non d’être philanthropes. La recherche à visée militaire contribue à la compétition et aux inégalités, notamment entre différents Etats ou entre différentes régions du monde.

      […]

      Par ailleurs, les recherches les plus anodines peuvent, une fois publiées, être utilisées pour des applications qui n’ont pas été anticipées. En ce qui me concerne, ou autour de moi, j’ai ainsi vu une grande entreprise de télécommunications tirer parti d’un mémoire en sciences sociales sur les groupes d’opposants aux nanotechnologies, ou les services des explosifs de l’armée française être les premiers à s’intéresser à des travaux sur les mousses de savon. Une multinationale agrochimique peut profiter de techniques agronomiques mises en place justement pour aider les petits agriculteurs à résister à la concurrence.

      […]

      Un collègue européen m’a proposé de collaborer à une recherche portant sur les embryons humains, interdite dans son pays comme dans le mien, via l’utilisation d’un laboratoire dans un pays tiers où cette pratique est possible. Le clonage humain, qui ne fait pas non plus partie pour l’instant des pratiques soutenues institutionnellement, est abordé par des biais divers. Quant à la manipulation artificielle de l’information génétique humaine (« édition du génome »), elle est, elle aussi, dans une situation intermédiaire. La première annonce de la naissance d’un bébé humain après édition du génome a eu lieu en Chine en 2018. Suite au choc de cette annonce, l’auteur a été sanctionné et marginalisé. Cependant, depuis, loin de vouloir interdire l’édition du génome, l’Organisation Mondiale de la Santé a énoncé en juillet 2021 des « bonnes pratiques » reposant largement sur la bonne volonté des acteurs eux-mêmes.

  • Rapport parlementaire : de nouveaux moyens de contrainte technologique
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1568

    En juin 2021, le Sénat publiait un rapport légitimant la contrainte numérique durant les crises sanitaires (lire ici), où l’on pouvait notamment lire cette affirmation :

    « Plus la menace sera grande, plus les sociétés seront prêtes à accepter des technologies intrusives, et des restrictions plus fortes à leurs libertés individuelles – et c’est logique. »

    Confirmation en ce mois de septembre 2021 avec un autre rapport remis au Premier ministre, signé du député LREM de la Loire et ex-attaché parlementaire Jean-Michel Mis. Ce rapport est intitulé « Pour un usage responsable et acceptable par la société des technologies de sécurité ». La sécurité, comme la santé, étant « la première des libertés », selon la novlangue de l’ère cybernétique, on ne sera pas surpris du contenu de ce rapport. Il s’agit d’étendre les (...)

    https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/281424.pdf #Nécrotechnologies

  • Contre le totalitarisme numérique et son monde Machine
    https://ricochets.cc/Contre-le-totalitarisme-numerique-et-son-monde-Machine.html

    Alors que le numérique est partout présenté comme le saint graal pour une économie soit-disant dématérialisée et sans les nuisances, le moyen miracle de décarboner le capitalisme et de le rendre "éco-bio-durable", le vecteur fun de la démocratie moderne, certains auteurs, affranchis du dogme de la « neutralité des techniques » et de leur suspension dans les airs, ont des avis très différents : Contre le totalitarisme numérique (avec François Jarrige, Matthieu Amiech, Célia Izoard) Contre le totalitarisme (...) #Les_Articles

    / #Technologie, #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, #Le_monde_de_L'Economie

    https://floraisons.blog/contre-le-totalitarisme-numerique
    https://reporterre.net/Mais-pourquoi-s-obstiner-a-numeriser-l-ecole

  • [ NOUVELLE PUBLICATION ] Observations sur les technologies agricoles
    https://www.latelierpaysan.org/NOUVELLE-PUBLICATION-Observations-sur-les-technologies-agricoles

    Dans le prolongement de sa stratégie de transformation sociale, l’Atelier Paysan publie un deuxième livre, enrichissant et complétant les réflexions politiques développées dans l’essai " Reprendre la terre aux machines " (Le Seuil, mai 2021). Voici le premier rapport d’ « Observations sur les technologies agricoles », préparé depuis un an avec un groupe de sociétaires, rassemblées au sein d’un Observatoire, nouvelle instance de notre coopérative Si nous avons adopté la forme du rapport, il ne s’agit (...) Actualités

  • Crise climatique : « Nous devons apprendre à désinnover »

    Plaidant pour une écologie du démantèlement, les chercheurs Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin préviennent, dans une tribune au « Monde », que l’humanité doit se préparer à « fermer » ce qui la détruit.

    Tribune. Il va falloir s’habituer à ce que, désormais, chaque nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental (GIEC) sur l’évolution du climat génère un sentiment de lassitude supplémentaire. Pourquoi n’arrivons-nous pas à enclencher cette satanée « transition » ? Nous voudrions défendre ici une hypothèse relativement naïve, mais qui pourtant semble peu évoquée : si nous ne parvenons pas à traduire les alertes climatiques et écologiques en actes concrets à la hauteur de ces enjeux, c’est parce que nous n’arrivons pas à « fermer les choses ». En clair, plus que d’un renversement théorique ou d’une réforme impossible du capitalisme, nous avons besoin de le fermer concrètement.

    Nous le voyons tous les jours. On mettra sûrement plus de trente ans à nous débarrasser du glyphosate depuis les premières études sur son écotoxicité. La fermeture ne serait-ce que d’une centrale nucléaire a pris à la France une dizaine d’années ; son démantèlement va s’étaler pendant plusieurs décennies. Dans l’Alberta, ni les pouvoirs publics ni les entreprises privées ne sont encore prêts à assumer la gestion des 95 000 puits de pétrole délaissés. A Detroit, la démolition de milliers de mètres carrés de bâtiments abandonnés est prise en charge par une poignée d’associations de riverains armés d’outils improvisés pour répondre à des besoins de subsistance critiques. Alors que les liaisons aériennes locales pourraient être rapidement abandonnées pour des raisons écologiques évidentes, une grande partie des élus locaux s’accrochent à la promotion de « l’attractivité » de leur territoire. Après six ans de travail, 24 milliards d’euros investis, 16 000 personnes impliquées et 20 millions de mètres cubes de déchets, seul un tiers du territoire autour de la centrale de Fukushima a été correctement dépollué…

    Conquête cosmologique

    Pourquoi n’arrivons-nous pas à bien fermer les choses ? D’abord parce qu’un des traits anthropologiques majeurs des modernes est celui de « l’ouverture ». Héritage de notre front de modernisation, il sous-tend notre modèle de développement et nous conduit à penser le monde et ses situations écologiques critiques uniquement sous le mode du projet (administratif, économique, social ou technologique), de la gestion et de l’ingénierie. L’innovation, la création, la production seraient encore une fois les armes les plus évidentes pour dépasser la situation climatique et nous permettre de conserver notre modèle de développement. Cet élan de conquête cosmologique est quelque chose que l’on ne retrouve pas forcément dans d’autres sociétés où, parfois, une certaine sobriété, voire des peurs ou des interdits, empêche de penser le monde comme un champ naturellement fait de possibles à explorer et exploiter.

    Mais aussi parce que l’enquête scientifique met un temps beaucoup plus long à fermer les choses qu’à les ouvrir. La gestion sanitaire de la cigarette, du glyphosate ou des nitrates en sont un exemple parfait. Nous avons construit un mode de gestion de la question sanitaire et écologique où la technologie et l’économie précédent l’enquête.

    La difficulté de la fermeture vient aussi de notre incompétence technique. Le capitalisme a investi des efforts considérables pour structurer les compétences de l’ouverture : ingénierie, design, conception, process industriels, entrepreneuriat… Pourtant, les peuples de la fermeture (démolisseurs, dépollueurs, liquidateurs, éboueurs, gestionnaires du tri industriel et du décommissionnement…) sont nombreux et travaillent, dans l’ombre (souvent la nuit, d’ailleurs), à ce que nos sociétés ne croulent pas sous ses décombres.

    Enfin, une difficulté majeure tient au fait que des millions de personnes sont aujourd’hui prises dans les ligatures de secteurs économiques condamnés par leur insoutenabilité matérielle ou leur incompatibilité écologique. Le problème central de l’écologie politique devrait être de sauver ces personnes. Aujourd’hui en France, un hypermarché fait vivre directement plus de 1 500 familles. Que proposer à ces 1 500 familles ? Nous pouvons attendre tous les rapports du monde, la réponse à cette question n’y sera jamais écrite, pas plus que le GIEC ne prend aujourd’hui position entre géo-ingénierie, transition ou décroissance.

    Horizon optimiste

    La question climatique est donc bien une affaire politique et technique, mais dans une orientation totalement nouvelle. Nos institutions démocratiques, nos systèmes assurantiels et mutualistes, nos services publics devront désormais être reconfigurés pour cette nouvelle ère climatique.

    Il nous faut des assemblées pour statuer sur ce que nous gardons et sur ce à quoi nous sommes prêts à renoncer. Nous devons y négocier nos acquis sacrés et clarifier les privilèges écologiques ou climatiques à abolir. Nous devons aussi assumer que la question écologique n’est pas naïvement coopérative, et que c’est bien pour cela qu’il faut l’encastrer dans des formes démocratiques, voire constitutionnelles.

    Nous devons actualiser nos régimes de protection sociale, non pas pour les « moderniser » mais au contraire pour en faire le socle fondamental qui permettra aux personnes de sortir de ces dépendances condamnées. Cela exige bien plus qu’un simple revenu universel !

    Cela veut dire aussi de nouvelles institutions de formation, de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences assurant cette redirection complète du monde.

    Nous devons apprendre à désinnover, à décommissionner et démanteler les infrastructures incompatibles avec la situation écologique, à détricoter nos applications technologiques, à reterritorialiser nos systèmes de production et de distribution. La fermeture est l’horizon politique le plus optimiste du nouveau régime climatique.

    Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin sont enseignants-chercheurs au Groupe ESC Clermont et membres d’Origens Media Lab. Ils ont notamment écrit « Héritage et Fermeture. Une écologie du démantèlement » (Divergences, 168 pages, 14 euros)

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/03/crise-climatique-nous-devons-apprendre-a-desinnover_6093287_3232.html

    #écologie #climat

  • Parution de Le Mur énergétique du capital. Contribution au problème des critères de dépassement du capitalisme du point de vue de la critique des technologies. Un livre de Sandrine Aumercier (Editions Crise & Critique, Septembre 2021)
    http://www.palim-psao.fr/2021/08/parution-de-le-mur-energetique-du-capital.contribution-au-probleme-des-cr

    Chapitre 1 – La crise de l’énergie au coeur de la crise permanente du capitalisme
    1.1 Fin du pétrole et développement durable… du capital
    1.2 L’émergence du paradigme énergétique
    1.3 La bioéconomie, synthèse entre économique et biophysique

    Chapitre 2 – Moteur humain, moteur d’engin
    2.1 Le dogme classique de la substituabilité des facteurs de production
    2.2 Le travail comme « dépense d’énergie »
    2.3 La technologie comme potentialisation de la force de travail dans la contradiction en procès du capital
    2.4 Marx énergéticien ?

    Chapitre 3 – L’abolition du travail et ses conséquences
    3.1 Quel type de démantèlement industriel ?
    3.2 A la recherche des critères de dépassement du capitalisme

    Conclusion

    #livre #Sandrine_Aumercier #critique_de_la_valeur #wertkritik #écologie #énergie #capitalisme #travail #critique_du_travail #critique_techno #anti-industriel

  • Une première vraie raison d’éviter la 5G Alain McKenna
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/626751/chronique-voici-une-premiere-vraie-bonne-raison-d-eviter-la-5g

    Pas besoin de croire à des théories du complot impossibles pour redouter l’arrivée des premiers réseaux sans fil de cinquième génération, ou 5G. Car ils ont déjà un effet immédiat, concret et tout à fait néfaste sur au moins une partie de votre personne : votre portefeuille.

    On peut, depuis la fin de l’été dernier au Canada, se connecter au réseau 5G de son fournisseur de services sans fil de façon tout à fait transparente. Parce qu’ils offrent un meilleur débit et une bande passante plus généreuse, les réseaux 5G permettent de télécharger plus rapidement plus de données mobiles. C’est l’équivalent pour les réseaux sans fil de ce qu’a été l’arrivée de l’Internet par câble pour la maison il y a une vingtaine d’années.

    Pour en bénéficier, il suffit d’avoir un téléphone compatible, soit, en somme, un mobile de n’importe quelle marque âgé de deux ans ou moins. C’est si transparent qu’à moins d’avoir l’œil fixé sur le petit indicateur d’état du réseau dans le coin de l’écran, on se branche souvent sans le savoir aux réseaux 5G dès qu’on s’en approche.

    Coûteuse surconsommation
    En tout cas, cela passe inaperçu jusqu’à la réception de sa facture mensuelle de sans-fil. Car avec la 5G, il est facile de dépasser la limite mensuelle de données proposée par son forfait mobile. Sans rien avoir changé à la façon dont on se sert de son appareil.

    Et comme c’est de la 5G, ça va vite : selon des calculs effectués dans six pays différents l’automne dernier par l’organisme britannique Open Signal, les gens connectés à un réseau 5G vont consommer de deux à trois fois plus de données mobiles que s’ils étaient connectés à un réseau 4G (dont le nom plus technique est LTE, pour « Long-Term Evolution »).

    Évidemment, le résultat varie selon l’usage. Mais la hausse de consommation des données mobiles quand on passe à la 5G survient sans véritable changement observable dans les habitudes des utilisateurs. En fait, dans l’ensemble des six pays étudiés par Open Signal, la consommation mensuelle moyenne de données mobiles était supérieure à 15 gigaoctets pour les abonnés à la 5G.

    Au Canada, le propriétaire type d’un téléphone intelligent était abonné en 2020 à un forfait comprenant 5 gigaoctets ou moins de données mobiles par mois. Selon le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications du Canada (CRTC), sa consommation moyenne l’an dernier s’est établie à 2,9 gigaoctets par mois.

    Supposons que ce consommateur moyen migre vers la 5G. Sa consommation mensuelle grimpera entre 6 et 9 gigaoctets par mois de données mobiles. Il devra rehausser son forfait, ou alors, assumer 50 $ de frais de dépassement avant de voir son fournisseur bloquer temporairement sa connexion numérique.

    Bref, le passage à la 5G lui coûtera plus cher pour une utilisation qui, rappelons-le, sera en fin de compte la même qu’avant.

    La 5G bientôt omniprésente
    Les six pays étudiés l’automne dernier par Open Signal sont ceux où le déploiement de la 5G était plus avancé qu’ailleurs. Le Canada n’en fait pas partie, car à ce moment, les fournisseurs n’avaient activé que quelques antennes dans les principales grandes villes du pays. Mais ça a changé.

    Les réseaux 5G ont pris beaucoup d’expansion au Canada ces dernières semaines, particulièrement durant les Jeux olympiques. On trouve présentement de la 5G dans la plupart des municipalités situées dans le bassin du Saint-Laurent, de Sept-Îles jusqu’aux Grands Lacs, la région où se trouve la plus grande partie de la population canadienne.

    Chez Bell, on nous dit avoir constaté une plus grande utilisation de la 5G pendant les Jeux. Pour le fournisseur, il s’agit là d’une heureuse coïncidence. « Nous continuons d’observer une augmentation des volumes d’utilisation de la 5G dans l’ensemble », indique une porte-parole. « Davantage de clients choisissent des plans avec plus de données, et nous constatons également une adoption croissante des nouveaux téléphones 5G. »

    Autrement dit, l’investissement dans la 5G rapporte aux grands fournisseurs canadiens. Leur revenu mensuel moyen par usager, le baromètre indiquant leur santé financière, est passé de 68 à 69$ par client par mois entre 2019 et 2020, selon le CRTC. Parions que la variation entre 2020 et 2021 sera à nouveau à la hausse et qu’elle sera plus prononcée, vu l’effet de la 5G sur la consommation de données mobiles.

    Comment s’en prémunir ?
    Comment notre consommation de données mobiles peut-elle tripler sans qu’on s’en rende compte ? C’est étonnamment facile. Le meilleur exemple est celui de la vidéo mobile : la qualité de l’image est ajustée automatiquement en fonction de la bande passante. Une vidéo diffusée sur une connexion limitée sera de résolution moindre. Elle sera peut-être en haute définition (HD) sur une connexion 4G ou LTE et sera en ultra haute définition (UHD) sur un réseau 5G.

    À titre d’exemple, une vidéo en HD tirée de YouTube représente une consommation de données d’environ 2 gigaoctets par heure. La même vidéo en UHD ? Son débit passera à plus de 10 gigaoctets par heure, soit cinq fois plus. C’est à titre indicatif, mais le même calcul vaut pour les vidéos sur Facebook, Instagram, et TikTok.

    Pour une vidéo qui s’affiche sur un écran de 6 pouces de diagonale, une image en UHD est superflue. Comment éviter de gaspiller ses données mobiles de la sorte ? La solution la plus simple est d’éviter la 5G. Les réglages des appareils mobiles permettent tous de limiter leur connexion aux réseaux 4G, si on le désire.

    En attendant des forfaits plus abordables, c’est le meilleur moyen de réduire sa facture de sans-fil.

    #surconsommation #5G #technologisme #smartphone #technologie #algorithme #critique_techno #nécrotechnologies

  • Les exigences des choses plutôt que les intentions des hommes
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1543

    Nicolas Casaux, animateur du Partage (ici), un site où l’on peut lire parfois certains de nos textes, vient de publier un article intitulé Les exigences des choses plutôt que les intentions des hommes. Si nous le reprenons ici, ce n’est pas pour faire des renvois de politesses entre anti-industriels, mais parce que ce texte résume de façon limpide ce qui nous oppose aux industrialistes (libéraux ou communistes). A partir de l’article d’Engels, De l’autorité, que nous avons maintes fois cité et mis en circulation (là) Nicolas Casaux reprend une série d’auteurs, Rousseau, Orwell, Sachs, Mumford, et d’extraits, qui démontrent tous en quelques lignes : – que la production industrielle de services et d’objets de consommation (coton, chemins de fer, mixeurs, voitures, ordinateurs, avions, etc.) est une (...)

    https://www.partage-le.com #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/les_exigences_des_choses_pluto_t_que_les_intentions_des_hommes.

  • [ PARUTION D’UNE NOUVELLE PUBLICATION ] Observations sur les technologies agricoles, notre premier rapport d’observatoire
    https://www.latelierpaysan.org/PARUTION-D-UNE-NOUVELLE-PUBLICATION-Observations-sur-les-technologie

    Dans le prolongement de sa stratégie de transformation sociale, l’Atelier Paysan publie un deuxième livre, enrichissant et complétant les réflexions politiques développées dans l’essai " Reprendre la terre aux machines " (Le Seuil, mai 2021). Voici le premier rapport d’ « Observations sur les technologies agricoles », préparé depuis un an avec un groupe de sociétaires, rassemblées au sein d’un Observatoire, nouvelle instance de notre coopérative Si nous avons adopté la forme du rapport, il ne s’agit (...) Actualités

  • Entretien avec Resistenze al Nanomondo
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1541

    Voici un entretien réalisé en mai 2021 avec Resistenze al Nanomondo, et publié en juillet dans le n° 9 de L’Urlo della Terra (4€, 40 p.), leur revue estivale qui contient également des échanges avec des anti-industriels espagnols et grecs, et des articles sur l’artificialisation de l’espèce humaine et de sa reproduction (voir www.resistenzealnanomondo.org - contact : urlodellaterra(at)inventati.org) Les amis de Resistenze al Nanomondo, nous en avons entendu parler bien avant de les rencontrer, il y a des lustres de cela (un lustre = 5 ans), alors que nous faisions nous-mêmes campagne contre Minatec et son nanomonde (voir ici) et que de jeunes Italiens avaient tenté de saboter le centre IBM de Zürich, écopant de plusieurs années de prison pour leur peine. C’est un entretien par mail, assez (...)

    https://www.resistenzealnanomondo.org #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/entretien_avec_resistenze_al_nanomondo.pdf

  • Passe sanitaire : quelle #Surveillance redouter ?
    https://www.laquadrature.net/2021/08/19/passe-sanitaire-quelle-surveillance-redouter

    Les critiques du passe sanitaire dénoncent unanimement un « danger autoritaire ». Assez justement, la CNIL elle-même présente ce danger comme « le risque d’accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de…

    • #critique_techno, et surtout : #acceptabilité

      Je ne pense pas qu’il faut éluder ces questions, et ça va dans les deux sens :
      – si on est sincèrement de gauche/anar contre la surveillance, on ne doit pas éluder la question sanitaire, et comment à notre façon, dans une société qu’on aimerait, comment on voudrait gérer les problèmes sanitaires, notamment avoir bien plus de personnes vaccinés et comment ne pas avoir des comportements dangereux (ex : ne pas avoir des gens non vaccinés sans masque dans un lieu fermé : école, resto, musée, etc)
      – si on est sincèrement de gauche/anar pour la solidarité sanitaire, pour le fait de prendre réellement soin les uns des autres et donc pour le vaccin à fond et pour le masque en même temps, et pour les capteurs CO2, etc, on ne doit pas éluder la question de la surveillance et de l’acceptabilité de mesures liberticides horribles, et là aussi on doit réfléchir obligatoirement à comment on voudrait « imposer » l’idée du vaccin au max de gens mais sans l’imposer physiquement par la contrainte et l’emploi de technologies de ce genre.

      Reformulé :
      – si on est contre le passe et la surveillance, on se doit d’affirmer clairement être pour le vaccin et sa propagation massive et affirmer dans les mêmes textes comment y parvenir au mieux sans autoritarisme sur les individus
      – si on est pour le vaccin et toutes les autres mesures importantes, on se doit d’affirmer clairement être contre la surveillance par technologies et affirmer dans les mêmes textes comment augmenter les mesures sans autoritarisme sur les individus

      (Je précise « sur les individus » car c’est différent d’imposer des choses à des organisations, entreprises, etc : par ex rendre obligatoire les capteurs CO2 et les ventilations avec extraction d’air dans les lieux fermés accueillant du public : écoles, restaurants, etc.)

      Ce texte de @laquadrature rentre dans le premier cas, et même s’il y a un petit passage évoquant des mesures à prendre, je trouve qu’il n’insiste pas assez du tout.

      il a refusé de déployer ou de tester l’efficacité de mesures alternatives qui ne causeraient aucun risque pour les libertés (telles que des campagnes de communication bienveillantes, transparentes et non-paternalistes pour inviter à se faire vacciner), ou des mesures complémentaires ambitieuses (tel que le déblocage de financements pour permettre le dédoublement des salles de classe et leur aération, ce que le gouvernement à tout bonnement écarté).

      Pour que les anti-passe qui sont anti-sanitaire (anti-vax, anti-masque, etc) ne puissent pas récupérer un texte qui est clairement contre la surveillance techno, il me semble qu’il FAUT être bien plus clair, bien plus explicite, en ayant un chapitre dédié avec un gros intertitre dédié, à ce point : réaffirmer que oui le virus est dangereux et il faut faire des choses ambitieuses pour le réduire à mort. Pas juste à l’intérieur d’un chapitre qui critique l’efficacité du passe !

      Un point bienvenue tout de même à la fin :

      Dernier rappel stratégique : si le gouvernement français se permet d’imposer de tels outils de détection et d’exclusion des personnes qu’il juge indésirables, c’est notamment car il peut reprendre à son compte, et redynamiser à son tour, les obsessions que l’extrême droite est parvenue à banaliser dans le débat public ces dernières années afin de traquer, de contrôler et d’exclure une certaine partie de la population. La lutte contre les risques autoritaires du passe sanitaire serait vaine si elle ne s’accompagnait pas d’une lutte contre les idées d’extrême droite qui en ont été les prémices. La lutte contre le passe sanitaire ne doit pas se faire avec, mais contre l’extrême droite et ses obsessions, qu’elles soient dans la rue ou au gouvernement.

      #covid-19 #autoritarisme #politique_sanitaire #santé #santé_publique #solidarité #pédagogie #extrême-droite #récupération

    • D’autant que la Quadrature s’est déjà illustrée en rejetant toute forme d’application de traçage des contaminations, par principe, malgré le travail sérieux de spécialistes sur le sujet pour proposer des façons de faire non intrusives. (Attitude infantile, je crois, a été utilisé par un de nos amis par ici.)

      La première partie subtilement titrée « Contrôler pour exclure », traitée sur l’analogie avec la façon de traiter les personnes étrangères, au lieu de considérer qu’il s’agit d’une obligation vaccinale, est un choix très problématique. Ce n’est pas aussi grave que les analogies avec l’Allemagne nazie ou l’Apartheid, mais c’est du même tonneau : la question ici peut être traitée sous l’angle de l’obligation vaccinale, qui est ouverte à tous et totalement socialisée (et pas de partir dans l’analogie avec des situations où l’on est juif par la naissance, noir par la naissance, étranger par la naissance, c’est-à-dire une discrimination basée sur un statut inhérent et réputé immuable des individus).

      Traité sous l’angle de l’obligation vaccinale, on n’est plus totalement dans l’ordre de la nouveauté dans l’« exclusion » (on l’a déjà répété ici) : en tant que parents, on livre déjà régulièrement le carnet de vaccination de nos enfants pour les entrées à l’école (je me demande si on ne fournit pas aussi des preuves d’assurance scolaire/parascolaire et de sécu en septembre), et je ne crois pas que ça passe par des agents de l’État assermentés. Du coup oui il y a des soucis, mais le choix initial de partir sur l’« exclusion » et la « répression » des étrangers plutôt que l’obligation vaccinale, c’est un choix problématique. (Zut, toujours ce choix de dramatiser à l’extrême la vaccination.)

      Problème accentué ici par le fait que le dernier argument est le plus mauvais : « Obligation de prouver la nécessité », qui ressort de la naïveté (ou de la mauvaise foi). Outre le fait que l’impact de l’annonce sur la remontée des premières injections a été spectaculaire pendant les vacances, on n’a par ailleurs jamais attendu de « prouver » que ça fonctionne pour nous enfermer complètement pendant le premier confinement, et nous imposer d’interminables fermetures des lieux publics, de nos loisirs et des activités des enfants pendant des mois, et des couvre-feus pendant de longues semaines.

      À l’inverse, l’argument que je partage, c’est celui-ci (puisque j’ai écrit grosso modo la même chose ici) :

      Certes, la police entend réaliser des contrôles d’identité pour lutter contre ces échanges mais, si l’efficacité du système repose au final sur des contrôles de police aléatoires, il n’était pas nécessaire de déployer des mécanismes de surveillance de masse pour aller au-delà ce qui se fait déjà en la matière, par exemple avec les ordonnances manuscrites délivrées par les médecins que la police peut vérifier en cas de soupçons. Cela permettrait au moins de diminuer les risques d’accoutumance à un nouveau système de contrôle de masse.

      Mais dans le genre « acceptabilité », on a un problème d’une autre ampleur : les gens gueulent encore plus fort quand ils voient arriver les flics contrôler les passes dans un restaurant que quand c’est le serveur qui vient le faire avec son smartphone.

      Et surtout, vu le premier paragraphe sur le fait que l’obligation vaccinale contrôlée par la police est déjà une « exclusion » et une « répression » (par principe condamnable), il est clair que c’est ici un argument réthorique auquel on n’est pas censé adhérer réellement.

    • Pour mémoire, en avril 2020, « Que penser du protocole de traçage des Gafam ? » :
      https://www.laquadrature.net/2020/04/29/que-penser-du-protocole-de-tracage-des-gafam

      qui se terminait par la recommandation de consulter « risques-traçages.fr » :
      https://risques-tracage.fr
      dont l’argument essentiel était ce contre-exemple totalement crétin :


      (oui : un patron qui utiliserait et configurerait un smartphone pour chaque personne à laquelle il ferait passer un entretien d’embauche, pour savoir s’il a attrapé le Covid dans les 15 jours qui suivent - oh là là, mon dieu non je vais pas embaucher quelqu’un qui a eu le Covid !). Et en gros c’était ça le principal argument qui a tourné partout pour rejeter les applications conçues en mode privacy-first. (Ah ah, rétrospectivement, tout déconne complètement dans cette BD).

    • @arno comme dit plus haut, ce qu’écrit @laquadrature ne me satisfait pas, car pas assez explicite sur le fait que la vaccination est importante (en addition et non en remplacement des autres moyens) et doit être massivement diffusée, mais dans ce cas en donnant des billes concrètes sur comment on aimerait le faire de manière non autoritaire.

      Mais ce que tu dis, du coup, ne me satisfait pas non plus, car
      – une obligation vaccinale sur une population entière, non ça n’est pas quelque chose qui existe déjà et ya jamais trop eu ça
      – la comparaison avec l’école est justement un peu fallacieuse : il s’agit d’une obligation portant sur un faible pourcentage de la population à un instant T, et en plus une fois que c’est fait et contrôlé, on n’a pas à le re-contrôler car ce sont toujours les mêmes enfants qui vont dans le même établissement, pendant des années. Autrement dit c’est une politique de prévention sur le long terme : on finit par vacciner des générations entières, mais… sur des années et des années ! Alors que pour une obligation vaccinale qui porterait sur la population entière, il faut contrôler 100% de la population, dans 100% des lieux (fermés, et ouverts avec foule), en continu, toutes l’année, et en contrôlant plusieurs fois les mêmes personnes : ça n’a vraiment vraiment rien à voir avec l’entrée (unique) à l’école. Je ne crois pas que cette argument puisse convaincre grand monde du coup.
      – il y a encore plein de raisons de pas réussir à avoir les deux doses même quand on veut : à commencer par les pays riches qui accaparent, et à l’intérieur d’un pays riche chez nous, ya un biais quand on habite dans une grande métropole où c’est facile, yavait pas assez de doses au départ, ya des déserts médicaux, ya des difficultés sociales, etc : si là avec l’état en déclin du système de santé on impose une obligation stricte, je sais même pas si c’est matériellement possible
      – ça ne prend pas en compte l’histoire de la démocratie sanitaire (Sida, Act up, etc) et ses possibilités non coercitive

      Et dans tout ça bien sûr il faut aussi prendre en compte que :
      – le complotisme est une des maladies majeures du siècle, qu’il est mille fois plus fort qu’aux époques précédentes (n’en déplaise aux rassuristes du « ça a toujours existé » : pas dans ces proportions), qu’il touche toutes les classes sociales, des élites au pouvoir, au péquin moyen
      – qu’en France, mais ça vaut pour d’autres pays, on a une très faible éducation scientifique, là aussi toute classe sociale confondue (des gens ayant fait plein d’études mais dans des domaines précis, ne comprennent pas comment fonctionne la recherche, ce qui fait qu’on peut dire que ça marche ou pas, etc)
      – que les médias unidirectionnels de masse qui restent (télé, radio surtout), et qui pourraient être utilisés pour de la vulgarisation sérieuse et populaire, sont presque tous des trucs privés immondes (la question étant : sont-ils vraiment incontrôlables, ou bien est-ce que l’État pourrait faire jouer le CSA, ce genre d’autorité, pour faire interdire des propos manifestement dangereux) et sur ceux publics ya pas vraiment de politique de vulgarisation massive

      Une lueur d’optimisme au fond de moi me dit qu’il y a forcément encore des choses possibles qui ne soient pas trop autoritaires (et surtout pas avec des technologies modernes de surveillance) pour augmenter la vaccination. Mais il faudrait pour ça détailler ces solutions concrètes, pas être dans le vague, avoir un « programme » clair qu’on peut opposer à la fois au gouvernement qui fait n’importe quoi, et aux anti-passe qui sont anti-sanitaires. C’est possible ou pas ?

      Je suis bien conscient qu’on ne doit pas confondre les solutions à long terme (remettre à balle d’éducation à la méthode scientifique dès le plus jeune âge, d’éducation à la logique, à l’argumentation) avec qu’est-ce qu’on peut bien y foutre là maintenant tout de suite pour que le max de gens se protègent au mieux les uns les autres (vaccins ET masques lorsque pertinent ET aération, etc) sans rapport avec de la carotte ou du bâton.

      Bref, sale époque. (Déso je suis en mode désespérance complète depuis une semaine avec des amis qui sont anti-passe mais car anti-sanitaire, et qui en plus relaient sans distinction des fachos parce qu’allant dans leur sens.)

    • Sur la Quadrature, un point qui renforce le problème que tu soulèves (ne pas insister sur ce qu’il faut faire de positif en faveur de la vaccination), c’est qu’ils se positionnent nettement avec les questions Covid dans la dénonciation (à mon avis infantile) d’un supposé « solutionnisme technologique » (c’était très explicite avec le contact tracing). Or, quand on aborde les questions liées à la vaccination, ça devient vite un argument anti-vax, parce que qu’est-ce que c’est au fond la vaccination sinon une solution technologique à une maladie ? Donc quand tu es sur un thème « oh là là, faut pas faire ça c’est du solutionnisme technologique », si tu ne rappelles pas intensément qu’il y a tout de même un geste technologique vital (le vaccin), tu laisses la porte ouverte à un bon gros délire.

      –----

      Sinon, oui tu as raison, tout ne se fait pas déjà tel quel. Mais à l’inverse, l’idée que tout ça c’est la technopolice et que c’est totalement nouveau et disproportionné, c’est du flan. Parce qu’on se soumet déjà à un grand nombre de contrôles par des autorités pas totalement légitimes, largement non contrôlées, notamment sur la question des vaccins (et des assurances).

      Je me disais justement que cette histoire de QR-Code qualifié de technopolice est ici un problème, ou un fausse-promesse du titre de l’article. Parce que l’article ne donne aucune information sur des risques proprement techniques liés au QR-Code : est-ce que la QR-Code est lu dans l’application du smartphone qui contrôle, ou bien est-ce que c’est centralisé ? est-ce que l’information nominative est stockée dans le smartphone (pour servir par exemple de carnet de rappel en cas de contamination dans le restaurant) ? Rien de tout ça n’est abordé (justement parce qu’il me semblait que le principe du QR code était juste de faire apparaître un écran vert, pas d’expédier tes aller et venues au ministère de l’intérieur).

      Au point que l’article est obligé d’avoir une lecture un peu biaisée :

      Pourtant, paradoxalement, dans son format actuel, le passe sanitaire n’apparaît pas comme étant lui-même un outil de régulation très efficace. […] Et, quand bien même les passes seraient attribués aux « bonnes personnes », en l’état celles-ci peuvent facilement les partager avec les « mauvaises personnes ».
      […]

      Comme vu plus haut, certains proposent déjà un nouveau système affichant le visage des personnes contrôlées.

      Or le système du visage est présenté comme une façon justement de résoudre le problème du partage de passes, sans pour autant imposer le contrôle des papiers d’identité (et même sans connaître l’identité de la personne) :
      https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/pass-sanitaire/une-nouvelle-application-pour-verifier-le-passe-sanitaire-en-protegeant

      Du coup on est dans la critique tech sans arguments techs : reprocher dans un paragraphe le fait qu’on peut truander facilement le passe, parce que seule la police peut contrôler les identités (oh…), et dans le paragraphe suivant présenter comme l’horreur suprême une proposition qui vise explicitement à résoudre ce problème tout en préservant l’anonymat du porteur du passe. Je dis pas que la proposition serait parfaite, mais là on est clairement dans la posture automatique à la con.

      L’aspect « technopolice », ici, se résume au fait que c’est un QR Code (falsifiable qui plus est !) lu par un smartphone. Mais si ça ne sort pas du téléphone, si ce n’est pas stocké (je ne sais pas exactement : ce n’est juste pas abordé dans l’article, alors que ça devrait être la spécialité de la Quadrature – de ce que j’ai toujours lu par ailleurs, les informations ne quittent pas le téléphone qui scanne, ne sont pas stockées, et ne sont pas centralisées, ce qu’avait rappelé la CNIL), c’est l’équivalent d’un document officiel imprimé, sous forme numérique. L’« innovation », c’est qu’on le met sous forme de QR code, et pas d’un document officiel imprimé réputé infalsifiable – parce que c’est pratique, parce que c’est pas cher, etc. (et là, un vrai document imprimé infalsifiable, tu m’étonnes que ça gueulerait encore plus à l’ausweis… et là tu peux être certain qu’il y aurait la photo dessus).

      Pour dire autrement : tu utilises le terme « technique moderne de surveillance », mais justement l’article ne donne aucune indication de cela. Sauf preuve du contraire, ce QR Code est moins « innovant » et moins intrusif (« surveillant »), techniquement, que le simple fait de payer avec sa carte de crédit, ou de simplement se promener avec son smartphone dans la poche.

      Alors sauf à également gueuler contre l’existence même des smartphones et des cartes de paiement, le texte se résume à gueuler contre le fait que c’est une obligation vaccinale déguisée. On revient à, dès le début, insister sur le fait que c’est destiné à « exclure » et « réprimer », ce qui est une vision extrêmement orientée et restrictive du principe d’obligation vaccinale.

      –---

      La question de préférer des solutions non-autoritaires. Pourquoi pas, mais nous vivons dans le monde qui existe, pas dans le monde idéal de l’anarchie réalisée, et nous devons vivre maintenant. C’est toi-même qui a (me semble-t-il) assez longuement argumenté contre ces postures qui refusent le vaccin ou d’autres trucs, parce que dans un monde idéal, on n’aurait pas de zoonoses ni de conditions de vie qui nuisent à notre santé. Je pense qu’on peut avoir des arguments similaires ici.

      –-----

      Un aspect là-dessus, pour revenir à ton argument sur le fait de rappeler l’importance de la vaccination et autres gestes barrières et solidaires, c’est qu’il est aussi très problématique de réclamer que ce soit l’État qui fasse la pédagogie, surtout quand on ne la fait pas soit-même.

      Dans une logique de démocratie libérale (le monde dans lequel nous vivons), l’État ne fait pas tout (sauf à accepter les délires bonapartistes sarkozo-macronistes) : les corps intermédiaires, constitués, société civile, etc., servent largement à cela. Or tous les groupes politiques sont allés faire la retape pour Raoult (y compris Mélenchon), on attend encore les syndicats là-dessus (pourtant, c’est leur rôle la pédagogie sur la sécurité), les médias, c’est même pas la peine, etc. On cite le SIDA et Act’Up, mais qui fait le job aujourd’hui, si ce n’est une petite vingtaine de femmes et hommes médecins qui nous informent et debunkent les conneries essentiellement sur Twitter ? (De fait, ceux-là sont totalement légitimes à dénoncer l’absence de pédagogie et de politiques positives du gouvernement, et le font en permanence, et en même temps, de ce que j’ai vu pour l’instant, ne sont généralement pas hostiles au passe sanitaire.)

      On arrive au point où le Pape (le Pape !) est plus clair et plus explicitement progressiste sur la question de la vaccination qu’un François Ruffin (bravo les gens).

      Ça devient tout de même compliqué de réclamer des méthodes non-autoritaires et plus de communication positive, quand les seuls qui font de la pédagogie depuis 18 mois, c’est une vingtaine de gus sur Twitter (qui, par ailleurs, ne sont pas soutenus par les partis politiques, ni par les syndicats, ni par grand monde en général, alors qu’ils se prennent des sauts de merde à longueur des journées de la part de la complosphère et de la raoulsphère).

      Et dans une logique anar, je suppose que je n’ai pas besoin de trop développer à quel point il est vain de réclamer de la « pédagogie » à l’État. (D’autant qu’ici, les anti-fas défilent à côté des panneaux contre Soros et le Great Reset, entourés de slogans anti-vaccination. Ce qui fait qu’à nouveau, le Pape fait plus de pédagogie en faveur de la vaccination que les anars de Montpellier.)

  • « Parle à mon cul, Herr Kode ! » Nos vies, décidément, sont ailleurs.
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1536

    Le 12 juillet 2021, après les annonces de Macron imposant un QR code pour "vivre librement", nous nous avons eu un bref sentiment de solitude (voir ici). Depuis, nous recevons du courrier, des cartes postales même, de réfractaires à la contrainte sanitaire et numérique, et nous avons marché quatre samedis de suite aux côtés de manifestants chaque semaine plus nombreux. Parmi les textes reçus, voici un appel enlevé à la désertion numérique, au retrait du jeu, à l’indifférence aux injonctions du progrès. Ne pas ajouter son caillou à l’avalanche : telle était déjà la mise en garde de Karel Capek en 1921 dans sa pièce R.U.R, pour laquelle il forgea - en tchèque - le mot “robot”. Et vous, que préférez-vous : un cyber-fonctionnement, virtuel et optimal, ou une vie d’humain, libre et vivant ? Pour lire “Parle à (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/parle_a_mon_cul_herr_kode.pdf

    • Nos gouvernants ne font finalement que mettreen applicationce que les patrons de Google, Eric Schmidt et Jared Cohen, réclamaient impatiemmentdans leur ouvrage The New Digital Age.Reshaping the Future of People, Nations and Business, sorti en 2013 : « Lesgouvernements doivent décider, par exemple, qu’il est trop risqué que des citoyens restent « hors ligne », détachés de l’écosystème technologique. Dans le futur comme aujourd’hui, nous pouvons être certains que des individus refuseront d’adopter et d’utiliser la technologie, et ne voudront rien avoir à faire avec des profils virtuels, des bases de données en ligne ou des smartphones. Un gouvernement devra considérer qu’une personne qui n’adhèrera pas du tout à ces technologies a quelque chose à cacher et compte probablement enfreindre la loi, et ce gouvernement devra établir une liste de ces personnes cachées, comme mesure antiterroriste. Si vous n’avez aucun profil social virtuel enregistré ou pas d’abonnement pour un portable, et si vos références en ligne sont inhabituellement difficiles à trouver, alors vous devrez être considéré comme un candidat à l’inscription sur cette liste. »

      […]

      Merde au QR Code ! D’abord mis au point pour suivre les pièces détachées dans les usines Toyota, il est successivement utilisé en Chine comme outil de surveillance des Ouïgours, puis à l’époque covidienne pour autoriser ou refuser l’accès à des immeubles, commerces ou parcs.

      Merde à Doctolib, pur symbole de la start-up nation et de la macronie, parasite de la santé, poussé grâce à l’arrosage de l’argent de nos impôts,grâce à la générosité déconcertante des autorités de régulation, pourvoyeur des données médicales récoltées vers Amazon, Facebook et consorts.

      Merde à l’ordiphone, surtout, que seuls ses pourvoyeurs siliconien sont intérêt à nommer smart. Ce gadget de destruction massive résume à lui seul le désastre capitaliste:le gâchis des ressources, le saccage de la nature comme l’épuisement des psychismes.

      Et merde à Amazon, à Deliveroo, à Netflix, à Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter, Tik-tok, merde à Macron en tee-shirt à Brégançon, merde à la 4G, à la 5G, à la 6G, et à toutes les saletés connectées prévues pour être vendues par milliards-tandis que les incendies dévastent la Sibérie, la Grèce, la Turquie...-car, quelle loi nous oblige à nous empoisonner avec ?

      Il faut en finir avec l’accommodation, avec l’irénisme, avec la « compréhension ». Cesser de « comprendre » l’ami qui sait bien qu’Amazon ce n’est nitrès écologique ni très social ni très sympa mais « tu comprends des fois je suis coincé et puis c’est quand même pratique » ;cesser de « comprendre » les faiseurs d’apéro zoom et de goûter skype ; cesser de s’accorder « des raisons » de participer au triomphe des néo-domesticités faites de livraisons et de clics ; cesser d’approuver béatement chaque « innovation » « parce que la technologie, tout dépend de ce qu’on en fait » ; cesser de tout accepter en « attendant » (le week-end, les vacances, la fin de l’épidémie, la retraite... et la mort !) ; cesser de chérir cette condition de caniches, de cobayes, de bétail.

      #critique_techno #pass_sanitaire #surveillance #liberté

  • Allons-nous continuer la recherche ?
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1535

    La « crise » sanitaire (celle du Covid-19) ramène une fois de plus à l’esprit une question et un questionneur que la corporation scientifique s’efforce d’ignorer, d’éliminer et d’enfouir depuis un demi-siècle. Le questionneur est pourtant un scientifique lui-même, mathématicien de génie reconnu comme tel par ses pairs, et son questionnement est on ne peut plus scientifique : « Pourquoi faisons-nous de la recherche scientifique ? A quoi sert socialement la recherche scientifique ? Allons-nous continuer à faire de la recherche scientifique ? » Résumons Alexandre Grothendieck (1928-2014) au plus bref, afin de lui laisser la parole. Son père Sacha Shapiro (1889-1942), issu d’une famille juive hassidim d’Ukraine, fut un combattant libertaire contre l’autocratie tsariste, la dictature bolchevique et le (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/alexandre_grothendieck2.pdf

  • Contrainte numérique : des sénateurs lâchent le morceau
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1525

    Il ne s’agit pas d’un complot, mais d’un rapport sénatorial. De ces intenses cogitations à huis-clos qui tôt ou tard se transforment en lois et changent nos vies. Les auteurs : Véronique Guillotin, médecin et sénatrice de Meurthe-et-Moselle (Mouvement radical), Christine Lavarde, ingénieur et sénatrice des Hauts-de-France (Les Républicains), René-Paul Savary, médecin et sénateur de la Marne (Les Républicains). Le titre de ce rapport du 3 juin 2021 : « Sur les crises sanitaires et outils numériques : répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés ». Vous n’avez jamais rêvé d’être une petite souris dans les réunions internes des puissants, pour entendre ce qu’ils disent de nous et de leurs projets ? Ou bien d’avoir un logiciel espion Pegasus, puisqu’il paraît que "la technologie est neutre et tout (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/rapport_se_nat_sante_et_contrainte-2.pdf

  • Matthieu Amiech, La gestion de la crise sanitaire nous entraîne vers une société-machine, 2021

    Pour l’éditeur #Matthieu_Amiech, penseur critique du développement des technologies, la crise liée au Covid constitue « un effet d’aubaine pour les géants du #numérique ». Face à « l’informatisation de toute la vie sociale », face à la mise « à l’arrêt » ou presque de la vie démocratique, les citoyens se retrouvent aujourd’hui « sans défense morale et politique ». Sa réponse : une « désobéissance concertée ».

    https://sniadecki.wordpress.com/2021/07/12/amiech-sanitaire

    #technocritique, #covid-19, #critique_techno, #pass_sanitaire, etc.

  • Le parti technologiste : tant de rivaux pour un projet unique
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1519

    Déclaration d’intérêt - Renart n’a pas pris part aux votes des élections départementales et régionales des 20 et 27 juin 2021 ; de même, il n’a ni pleuré ni salué la défaite de l’équipe de France en huitième de finale de l’Euro. Les taux d’abstention sont-ils indexés sur les subventions aux industries automobile et électrique ? Autrement dit : à quoi bon user de son droit de vote quand les candidats sont d’accord sur le « projet de société » : la croissance, la puissance et l’emploi techno-industriels. Ainsi, E. Macron et X. Bertrand, concurrents aux prochaines Présidentielles, se bousculent pour s’attribuer leur commune victoire : la construction d’une deuxième usine de batteries pour voitures électriques dans les Hauts-de-France. Tous les candidats aux Régionales, vainqueur (Bertrand) et vaincus (K. (...)

    https://chez.renart.info/?Le-parti-technologiste-tant-de-rivaux-pour-un-projet-unique #Nécrotechnologies

  • Jules de Gaultier, Scientisme et pragmatisme, 1911
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/05/30/gaultier-scientisme

    Au moment où Jules de Gaultier a écrit cet article, le pragmatisme et le scientisme étaient les sujets de l’heure. Felix le Dantec venait de forger le mot scientisme et au même moment les travaux de William James sur le pragmatisme paraissaient en traduction française.

    C’est peut-être une loi générale de l’évolution sociale qu’à toute époque les esprits les plus représentatifs du moment actuel, ceux qui semblent s’opposer le plus fortement aux tendances anciennes et qui s’y opposent de la façon la plus consciente et la plus volontaire, se rattachent pourtant aux périodes précédentes par un lien étroit dont ils ignorent qu’ils subissent la contrainte et dont la pression leur impose pourtant une direction déterminée.

    #philosophie #Jules_de_Gaultier #scientisme #pragmatisme #rationalisme #rationalité #Science #croyance #critique_techno

  • Adrien D., Tous Thomas Pesquet !, 2021
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/05/26/adrien-pesquet

    Pour Anders, les hommes des sociétés industrielles sont devenus de véritables « ermites de masse », tellement satisfaits de leur condition et tellement désireux de se retrouver traversés par le flux des sons et des images, qu’il note dans le deuxième tome de son ouvrage :

    « N’importe quel intérieur de spoutnik aménagé semblerait habitable et accueillant à côté d’une pièce sans radio ou sans télévision. »

    Cet enfermement, cette hypnose et cette dépendance vis-à-vis des outils de communication qui ne cessent de se confirmer depuis, ont atteint un paroxysme lors du premier confinement de mars 2020. Rien d’étonnant alors de voir l’astronaute Thomas Pesquet, ayant vécu lui-même dans une sorte de spoutnik ultra-connecté pendant des mois, invité sur les plateaux télés afin d’y prodiguer quelques conseils pour mieux vivre cette période

    #critique_techno #Thomas_Pesquet #scientisme #espace #acceptabilité

  • Miguel Amorós, Les nouveaux habits du développementalisme capitaliste, 2019
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/05/20/miguel-amoros-les-nouveaux-habits-du-developpementalisme-capita

    Le combat contre les nuisances aura du mal à progresser tant que la défense de l’emploi restera une priorité pour la population ; si la contradiction n’est pas surmontée, la défense des institutions passera avant la défense du territoire et l’autonomie des luttes.

    #Miguel_Amoros #nuisance #développement #critique_techno #écologie #pollution #autonomie #anti-industriel #éco-citoyen #capitalisme

  • Le Droit à l’oncle, par Anselm Jappe - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2021/04/le-droit-a-l-oncle-par-anselm-jappe.html

    A peu près toutes les forces en présence – les partis politiques, les associations en tout genre, les manifestants dans les rues, les média généraux et spécialisés – s’écharpent uniquement sur les détails de l’application de la PMA : pas du tout sur le principe.

    […]

    On a proclamé le « droit à l’enfant ». Quelle drôle d’idée ! Existe-t-il le droit à avoir un oncle ? Puis-je demander à la technoscience de me créer un oncle, parce que la nature ne m’en a pas donné et ma vie est incomplète sans un oncle ? Et un autre être humain peut-il constituer un « droit » pour moi ?

    […]

    On sait qu’actuellement il est assez difficile et coûteux d’adopter un enfant. Mais ne serait-il pas, tout compte fait, plus facile de changer les lois humaines que les lois biologiques ? On dirait que la préférence accordée à la PMA plutôt qu’à l’adoption cache un désir très archaïque, très « essentialiste » ou « naturaliste » : avoir un enfant « de son propre sang », avec son propre ADN. Il est étrange que des gens qui fustigent à longueur de journée les mentalités « rétrogrades » ou « traditionalistes » de leurs adversaires pratiquent eux-mêmes une attitude qui est on ne peut plus bourgeoise et « biologique ». Un enfant qui ne soit pas de mon sperme ou de mes ovocytes ne m’intéresse pas…

    […]

    Mais on peut aussi en conclure que le recours à des solutions médicales témoigne, pour le moins, d’un terrible manque d’imagination : plutôt que de recourir au symbolique – à des enfants acceptés comme « fils » même si génétiquement ils ne le sont pas – on pratique de la zoologie médicalement assistée. Une« zoologie appliquée » : les êtres humains sont réduits, comme un cheptel, à leurs caractéristiques biologiques qu’il s’agit de transmettre. C’est le principe fondamental de l’élevage, dont la résurgence chez des gens qui passent leur vie à tonitruer contre l’« essentialisme » et le « naturalisme » en prônant la « déconstruction » est pour le moins surprenante…

    #PMA #Anselm_Jappe #essentialisme #enfants #adoption #droit_à_l'enfant #solutionnisme_technologique #critique_techno

    • Déjà signalé par PMO ici :

      https://seenthis.net/messages/912044

      Si vous n’avez pas le temps de lire Alertez les bébés ! Objections aux progrès de l’eugénisme et de l’artificialisation de l’espèce humaine, ni Le Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme (toujours en vente), vous pouvez lire le fidèle résumé qu’en fait Anselm Jappe, théoricien reconnu de la critique de la valeur et bloggeur sur Médiapart (ici et en PDF ci-dessous).

      Blague à part, c’est une sorte d’événement que sept ans après nos alertes contre La Reproduction artificielle de l’humain , un authentique anti-capitaliste rejoigne publiquement notre critique, quitte à nous rejoindre également sur les listes noires des petites meutes techno-progressistes. Vous verrez que, à ce rythme, un François Ruffin qui vient de se découvrir une hostilité « métaphysique » au progrès, ou l’anti-capitaliste Hervé Kempf et ses « collaborateur-ice-s » pro-PMA de Reporterre, finiront par rallier l’écologie radicale et anti-industrielle avant 2050.

      Jappe se met enfin un peu sérieusement à la #technocritique. Vieux motard que j’aimais...

  • Sans smartphone, pas de liberté ? | Terrestres
    https://www.terrestres.org/2021/02/06/sans-smartphone-pas-de-liberte

    e projet de loi sécurité globale a provoqué une levée de bouclier à gauche et dans les syndicats (dont ceux de journalistes, mais largement au-delà). Au cœur de cette contestation figure le fameux (feu) article 24 et la tentative mal dissimulée du gouvernement de décourager les témoignages sur les violences policières par des arguties peu convaincantes. Cette mobilisation s’est ainsi très rapidement concentrée autour de l’ éventuelle interdiction qui nous serait faite de diffuser des vidéos d’agissements de la police, notamment lors des manifestations. Il serait trop fastidieux de faire un inventaire exhaustif des textes, banderoles, prises de paroles, bombages et slogans plaçant au centre de la mobilisation contre cette loi, la liberté de filmer et son corollaire, celui d’alimenter internet, ses réseaux dits sociaux, ses infrastructures, et bien sûr ceux qui s’en nourrissent : multinationales et… police. Considérée comme un supplément d’âme à ne cultiver qu’une fois les questions prioritaires réglées, la critique des technologies reste hélas de l’ordre de la coquetterie pour une gauche, très majoritairement productiviste1, qui a d’autres chats à fouetter actuellement. Logiquement, les analyses et réponses à ce projet de loi, pour nombre d’entre elles, en sont l’ illustration et si « le monde est flou », les slogans sont parfois explicites.

    Le site d’information Lundi Matin, par exemple, se réjouit du succès de bombages réalisés à Bordeaux le 24 novembre. Sur les murs de l’École Nationale de la Magistrature, l’un d’eux proclame sans trembler : « Pas de vidéos, Pas de justice ». Un autre : « Sous les pavés, la carte SD », assez révélateur de l’imaginaire technophile de certains héritiers de 68. Les animateurs du site (habituellement attentifs à la question des flux dans leur critique du capitalisme), sans doute galvanisés à leur tour par la puissance du récit et des slogans associant justice, révolte et vidéo, n’ont pas jugé utile de souligner un éventuel lien entre flux informatiques et destruction du monde. Dommage. L’auteur de l’article, finalement pris d’un doute, estime cependant qu’il est un peu tôt pour affirmer que ce genre de manifestation inaugure « le début d’une série de protestations à la hauteur des enjeux. »2 C’est peu de le dire.

    • Plus honnête sans doute, quoique pas plus rassurant sur l’état des forces en présence, la pancarte « Vos armes contre -n-o-s—c-a-m-é-r-a-s- … plus rien » confirme ce que l’on craignait : sans smartphone, nous ne sommes plus rien. Ce terrible aveu révèle et prend acte d’une forme d’impuissance grandissante (d’un manque d’imagination ?), dans le camp progressiste – mais pas seulement, à esquisser un monde plus vivable, ou a minima une résistance, en l’absence de l’appareillage technologique que la société industrielle nous a collé dans les mains. Il trahit donc le sentiment dégradé que nous avons de nous-mêmes et de nos capacités à agir.

      […]

      Plus honnête sans doute, quoique pas plus rassurant sur l’état des forces en présence, la pancarte « Vos armes contre nos caméras … plus rien » confirme ce que l’on craignait : sans smartphone, nous ne sommes plus rien. Ce terrible aveu révèle et prend acte d’une forme d’impuissance grandissante (d’un manque d’imagination ?), dans le camp progressiste7 – mais pas seulement, à esquisser un monde plus vivable, ou a minima une résistance, en l’absence de l’appareillage technologique que la société industrielle nous a collé dans les mains. Il trahit donc le sentiment dégradé que nous avons de nous-mêmes et de nos capacités à agir.

      […]

      Le recours à ces appareillages ne nous protège de rien mais nous confisque la parole et fragilise sa légitimité en lui préférant implicitement une preuve par l’image, censément plus délicate à contester. Si c’est bien à cette idée que se rangent les slogans évoqués plus haut, le pouvoir et ses conseillers en numérisation peuvent se féliciter d’avoir convaincu très au-delà de leur cercle d’influence.

      […]

      Geoffroy de Lagasnerie, philosophe et inspirateur de la gauche radicale, répond à sa façon au journaliste du site Reporterre :

      « J’ai beaucoup de mal à penser la technique du point de vue du pouvoir. La technique, on peut toujours s’en retirer. Je ne vois aucun effet de pouvoir de Facebook, de Twitter ou d’Instagram parce que je peux les fermer. Le seul pouvoir dont je ne peux me retirer, c’est l’État. Mais Facebook ne me met pas en prison. Instagram ne me met pas en prison. Mon Iphone ne me met pas en prison. »

      Pourtant mis par son interlocuteur sur la piste des conséquences écologiques désastreuses imputables à l’omniprésence des technologies, il ne voit décidément pas matière à s’attarder sur ce point.

      […]

      Bien qu’elle n’en ait pas l’exclusivité, cette cécité assumée est emblématique d’une gauche qui semble ne répondre qu’à des stimuli que la sphère universitaire et culturelle prémâche puis lui sert sur un plateau (de télé ou de radio en général). Il ne faut pas s’étonner que, puisant à de telle sources, elle peine à penser la liberté hors de ses thèmes de prédilection : focalisation sur le seul caractère inégalitaire de la répartition des richesses produites, sur les dominations (de genre, de race, etc.) et sur les sales manières de l’Etat policier. Rien d’étonnant non plus à ce qu’elle accepte sans sourciller l’idée de confier à un iPhone le soin de la défendre face à l’Etat.

      #liberté #critique_techno #smartphone #téléphone_portable #caméra #police #violence_policière #violences_policières #informatisation #Progrès #anti-industriel #progrès_de_notre_dépossession

    • Autre lien pour archive https://sniadecki.wordpress.com/2022/05/06/num-smartphone

      Bien entendu, il y a du vrai dans tout cela. Mais ces déclarations masquent mal le caractère un peu paradoxal, ou à tout le moins ambigu de nombre de revendications : s’agit-il de récuser la société de surveillance ou d’y occuper la place à laquelle on a droit ? Il ne semble question, au chapitre des libertés publiques, que d’ assurer celle de filmer un pouvoir et ses policiers à qui on reproche dans le même temps de truffer l’espace public d’innombrables dispositifs de surveillance (caméras de vidéosurveillance, reconnaissance faciale, drones, hélicoptères, etc.). Ce souci premier de réciprocité dans la surveillance est-il vraiment de nature à nous mobiliser ? On peut à juste titre contester cette énième tentative de fonder en droit une inégalité de traitement entre policiers et citoyens (assez ancienne au demeurant) mais ça n’a finalement que peu à voir avec un questionnement sur le fond d’une société qui consent à ce que tout le monde filme et surveille tout le monde.

      […]

      Que les fonctions « surveiller la police » et « renseigner la police » figurent toutes deux au menu de ces appareils devrait nous mettre la puce à l’oreille… Rappelons également pour les étourdis qu’un smartphone sert indifféremment à se passer de sa secrétaire et à lui envoyer son mail de licenciement, à enrichir Tim Cook ou Mark Zuckerberg, à télécharger l’application Stop covid, à tracer des malades et localiser des manifestants, à participer au déploiement de la 5G et, c’est vrai, à témoigner des violences policières.

      […]

      Passons à la question de l’efficacité des moyens, qui semble primer pour les défenseurs des libertés et nous ramener à la nécessité, pour prouver les violences policières, de les filmer. L’avènement et l’utilisation massive des ordiphones comme autant de caméras braquées sur le pouvoir et sa police ont-ils fait baisser le niveau de surveillance et de répression des mobilisations sociales en France ? La circulation sur les réseaux sociaux des images qui en sont extraites a-t-elle, si peu que ce soit, modifié les rapports de force entre Etat et contestation ? Et si oui, au profit de qui ? Souvenons-nous d’une époque, non pas bénie, loin de là, mais où personne n’avait de smartphone et où le niveau de tension et de violence policière était assurément moins élevé qu’il ne l’est depuis 10 ou 15 ans en manifestation. Depuis l’apparition des cortèges connectés, c’est un « usage bien établi » : les policiers filment les manifestants, et réciproquement. Cette mise en abyme a-t-elle vraiment pesé favorablement sur l’issue des luttes sociales ? Rien n’est moins sûr.

      […]

      Villages du cancer, pollution des nappes phréatiques, raréfaction de l’eau potable et des sols encore cultivables, suicides et exploitation au sud, remplacement des humains par des robots au nord, consommation énergétique effrénée et aliénation partout : l’industrie du numérique a fait ses preuves et ses états de service sont bien documentés. N’est-ce pas pourtant à cette dernière que s’en remettent ceux qui revendiquent le droit de chacun à filmer avec un smartphone, sans autre considération pour ce qui précède ? Devons-nous, au nom du droit, nous accommoder de ces menus détails ? Notre liberté peut-elle se défendre valablement au détriment de celle, parmi d’autres, des adolescents esclavagisés dans les usines Foxconn en Chine ?

    • Le site d’information Lundi Matin, par exemple, se réjouit du succès de bombages réalisés à Bordeaux le 24 novembre. Sur les murs de l’École Nationale de la Magistrature, l’un d’eux proclame sans trembler : « Pas de vidéos, Pas de justice ». Un autre : « Sous les pavés, la carte SD », assez révélateur de l’imaginaire technophile de certains héritiers de 68.

      C’est remarquable parce que dans l’édition de cette semaine, « les mêmes » (en fait, non, peut-être pas) se lancent dans une sorte d’exégèse d’un film relatant les « exploits » d’obscurs conspirateurs contre des infrastructures informatiques au début des années 80 :

      https://lundi.am/Machines-en-flammes

      Après une longue absence, la rubrique cyber-philo-technique revient sur lundimatin à l’occasion des sabotages de fibre optique du 27 avril dernier et de la projection à venir du film Machines in flammes par la librairie Michèle Firk sur les actions du CLODO (Comité pour la Liquidation ou le Détournement des Ordinateurs) aux alentours de Toulouse dans les années 80. L’article relie quelques fils pour tisser une compréhension de la numérisation du monde qui inclut les sabotages auxquels elle se confronte en permanence au cours de son histoire.