• Femmes dans la procédure d’asile suisse. « Livrées à leur sort plutôt qu’accueillies »

    Avec sa campagne « Livrées à leur sort plutôt qu’accueillies ! » et ses revendications politiques, TERRE DES FEMMES Suisse demande justice et protection pour les réfugiées en Suisse. Dans son rapport de campagne, l’organisation répond à une publication de la Confédération et des cantons au sujet d’une analyse de la situation des femmes réfugiées dans le système d’asile, qui met l’accent sur les femmes réfugiées. La Confédération et les cantons reconnaissent pour la première fois qu’une perspective de genre et des mesures appropriées sont nécessaires dans le système d’asile pour prévenir la violence contre les femmes et pour soutenir les personnes concernées. Toutefois, l’organisation regrette que les mesures prévues par la Confédération et les cantons soient toujours incomplètes et non systématiques, en dépit des obligations qui leur incombent en vertu de la Convention d’Istanbul. Une position également soutenue par d’autres organisations.

    Le rapport Terre des femmes Suisse a été publié en octobre 2019. Il est disponible sur le site de l’organisation ou téléchargeable ici : « Livrées à leur sort plutôt qu’accueillies. Les femmes réfugiées ne sont pas en sécurité dans le système de l’asile », octobre 2019 (https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjkse2ausP5). Nous reproduisons ci-dessous leurs principales revendications.

    L’association Terre des femmes suisse se bat depuis des années pour qu’une analyse de la situation des femmes réfugiées soit faite et que l’accent soit mis sur la situation de ces femmes dans le système de l’asile en Suisse. En 2016, la conseillère nationale socialiste Yvonne Feri a déposé une motion « Analyse de la situation des réfugiées » qui demandait à la Confédération deux choses. D’une part une analyse de l’encadrement, du traitement et du soutien qu’offre la Suisse aux femmes et aux filles qui relèvent du domaine de l’asile et qui ont été victimes de violence ou d’exploitation sexuelle. D’autre part, elle questionne la nécessité d’agir dans le domaine de l’hébergement et de l’encadrement généraux de requérantes d’asile majeures ou mineures. Depuis, en 2017, la Suisse a ratifié la Convention d’Istanbul visant à prévenir et à lutter contre la violence à l’égard de toutes les femmes et la violence domestique, quel que soit le statut ou le pays de provenance. Le 25 septembre 2019, le Conseil fédéral et le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) publient deux rapports sur la base de l’étude mandatée suite au dépôt de la motion Feri et publiée en mars 2019 par le Centre de compétence pour les Droits Humains (CSDH).

    L’association Terre des femmes suisse salue la publication récente des rapports portant sur les structures d’asile existantes au niveau tant fédéral que cantonal. L’organisation regrette toutefois que les mesures prévues par la Confédération et les cantons soient toujours incomplètes et non systématiques, en dépit des obligations qui leur incombent en vertu de la Convention d’Istanbul. Parmi une liste de revendications politiques listées dans le rapport, Terre des femmes regrette que les mesures envisagées dans les rapports du SEM et du Conseil fédéral manquent de prendre en considération la diversité des femmes et des formes de violences qui s’exercent sur elles. Elle estime essentiel que le soutien et la protection de ces femmes se fasse sans considération du stade de la procédure d’asile ou de leur statut de séjour. Elle rappelle la nécessité de collaborer avec des services spécialisés et d’intégrer les dimensions du genre dans toute le système de l’asile. Elle souligne l’importance de former le personnel qui interagit au quotidien avec ces femmes. De même, elle demande, tel que l’avait fait la motion Feri, qu’une reconnaissance des violences puisse être effectuée même si ces actes ont été perpétré à l’étranger, avant leur arrivée en Suisse. Le rapport précité donne davantage d’explications sur ces points et en relève d’autres tout aussi relevant.

    De son côté, le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) salue également l’adoption de ces rapports. L’adoption de ces trois rapports successifs au Postulat Feri apporte, pour le HCR, une contribution importante à la reconnaissance et à la prise en compte des besoins spécifiques aux femmes réfugiées et aux victimes de violence sexuelle dans le système d’asile suisse. Il souligne toutefois le besoin de mettre en place des mesures additionnelles adaptées aux femmes ainsi que d’assurer une mise en œuvre des rapports impliquant tous les acteurs concernés et portant sur l’ensemble des domaines d’activités analysés.

    L’Organisation Suisse d’Aide aux Réfugiés (OSAR) critique entre autres le fait que le SEM a évalué lui-même la situation des femmes dans les CFA, au lieu de confier cette analyse à un acteur externe.

    Les différentes prises de position démontrent que les autorités gagneraient à se faire accompagner dans leur volonté d’amélioration par les différents acteurs mobilisés depuis de nombreuses années auprès des femmes exilées. De par le lien de confiance tissé, ces associations de terrain permettraient notamment de faire entendre la voix de celles concernées. Ensemble, alors peut-être, elles pourront prendre soin de cette question bien trop longtemps invisibilisée.

    https://asile.ch/2019/10/18/terre-des-femmes-livrees-a-leur-sort-plutot-quaccueillies

    #rapport #femmes #asile #migrations #réfugiés #réfugiées #genre #violence #procédure_d'asile #Suisse #Convention_d'Istanbul #Terre_des_femmes

  • « Tant qu’on sera dans un système capitaliste, il y aura du #patriarcat » – Entretien avec #Haude_Rivoal

    Haude Rivoal est l’autrice d’une enquête sociologique publiée en 2021 aux éditions La Dispute, La fabrique des masculinités au travail. Par un travail de terrain de plusieurs années au sein d’une entreprise de distribution de produits frais de 15 000 salariés, la sociologue cherche à comprendre comment se forgent les identités masculines au travail, dans un milieu professionnel qui se précarise (vite) et se féminise (lentement). Les travailleurs, majoritairement ouvriers, sont soumis comme dans tous les secteurs à l’intensification, à la rationalisation et à la flexibilisation du travail. Leur réponse aux injonctions du capitalisme et à la précarisation de leur statut, c’est entre autres un renforcement des pratiques viriles : solidarité accrue entre hommes, exclusion subtile (ou non) des femmes, déni de la souffrance… Pour s’adapter pleinement aux exigences du capitalisme et du patriarcat, il leur faut non seulement être de bons travailleurs, productifs, engagés et disciplinés, mais aussi des “hommes virils mais pas machos”. Pour éviter la mise à l’écart, adopter de nouveaux codes de masculinité est donc nécessaire – mais laborieux. Dans cette étude passionnante, Haude Rivoal met en lumière les mécanismes de la fabrique des masculinités au travail, au croisement des facteurs de genre, de classe et de race.

    Entretien par Eugénie P.

    Ton hypothèse de départ est originale, elle va à rebours des postulats féministes habituels : au lieu d’étudier ce qui freine les femmes au travail, tu préfères analyser comment les hommes gardent leur hégémonie au travail « malgré la déstabilisation des identités masculines au et par le travail ». Pourquoi as-tu choisi ce point de départ ?

    J’étais en contrat Cifre [contrat de thèse où le ou la doctorant.e est embauché.e par une entreprise qui bénéficie également de ses recherches, ndlr] dans l’entreprise où j’ai fait cette enquête. J’avais commencé à étudier les femmes, je voulais voir comment elles s’intégraient, trouvaient des stratégies pour s’adapter dans un univers masculin à 80%. Ce que je découvrais sur le terrain était assez similaire à toutes les enquêtes que j’avais pu lire : c’était les mêmes stratégies d’adaptation ou d’autocensure. J’ai été embauchée pour travailler sur l’égalité professionnelle, mais je n’arrivais pas à faire mon métier correctement, parce que je rencontrais beaucoup de résistances de la part de l’entreprise et de la part des hommes. Et comme je ne comprenais pas pourquoi on m’avait embauchée, je me suis dit que ça serait intéressant de poser la question des résistances des hommes, sachant que ce n’est pas beaucoup étudié par la littérature sociologique. J’ai changé un peu de sujet après le début de ma thèse, et c’est au moment où est sortie la traduction française des travaux de Raewyn Connell [Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie, Paris, Éditions Amsterdam, 2014, ndlr] : cet ouvrage m’a ouvert un espace intellectuel complètement fou ! Ça m’a beaucoup intéressée et je me suis engouffrée dans la question des masculinités.

    C’est donc la difficulté à faire ton travail qui a renversé ton point de vue, en fait ?

    Oui, la difficulté à faire le travail pour lequel j’ai été embauchée, qui consistait à mettre en place des politiques d’égalité professionnelle : je me rendais compte que non seulement je n’avais pas les moyens de les mettre en place, mais qu’en plus, tout le monde s’en foutait. Et je me suis rendue compte aussi que l’homme qui m’avait embauchée pour ce projet était lui-même extrêmement sexiste, et ne voyait pas l’existence des inégalités hommes-femmes, donc je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il m’avait embauchée. J’ai compris plus tard que les raisons de mon embauche était une défense de ses propres intérêts professionnels, j’y reviendrai. Ce n’est pas qu’il était aveugle face aux inégalités – il travaillait dans le transport routier depuis 40 ans, évidemment que les choses avaient changé -, mais j’avais beau lui expliquer que les discriminations étaient plus pernicieuses, il était persuadé qu’il ne restait plus grand-chose à faire sur l’égalité hommes-femmes.

    Comment se manifeste cette “déstabilisation des identités masculines au et par le travail”, cette supposée « crise de la virilité », que tu évoques au début de ton livre ?

    Je me suis rendue compte en interviewant les anciens et les nouveaux que rien qu’en l’espace d’une génération, il y avait beaucoup moins d’attachement à l’entreprise. Les jeunes générations avaient très vite compris que pour monter dans la hiérarchie, pour être mieux payé ou pour avoir plus de responsabilités, il ne suffisait pas juste d’être loyal à l’entreprise : il fallait la quitter et changer de boulot, tout simplement. Ce n’est pas du tout l’état d’esprit des anciens, dont beaucoup étaient des autodidactes qui avaient eu des carrières ascensionnelles. Il y avait énormément de turnover, et ça créait un sentiment d’instabilité permanent. Il n’y avait plus d’esprit de solidarité ; ils n’arrêtaient pas de dire “on est une grande famille” mais au final, l’esprit de famille ne parlait pas vraiment aux jeunes. Par ailleurs, dans les années 2010, une nouvelle activité a été introduite : la logistique. Il y a eu beaucoup d’enquêtes sur le sujet ! Beaucoup de médias ont parlé de l’activité logistique avec les préparateurs de commandes par exemple, une population majoritairement intérimaire, très précaire, qui ne reste pas longtemps… et du coup, beaucoup d’ouvriers qui avaient un espoir d’ascension sociale se sont retrouvés contrariés. Ce n’est pas exactement du déclassement, mais beaucoup se sont sentis coincés dans une précarité, et d’autant plus face à moi qui suis sociologue, ça faisait un peu violence parfois. Donc c’est à la fois le fait qu’il y ait beaucoup de turnover, et le fait qu’il n’y ait plus le même sentiment de famille et de protection que pouvait apporter l’entreprise, qui font qu’il y a une instabilité permanente pour ces hommes-là. Et comme on sait que l’identité des hommes se construit en grande partie par le travail, cette identité masculine était mise à mal : si elle ne se construit pas par le travail, par quoi elle se construit ?

    Ça interroge beaucoup le lien que tu évoques entre le capitalisme et le patriarcat : la précarisation et la flexibilisation du travail entraînent donc un renforcement des résistances des hommes ?

    Oui, carrément. Il y a beaucoup d’hommes, surtout dans les métiers ouvriers, qui tirent une certaine fierté du fait de faire un “métier d’hommes ». Et donc, face à la précarisation du travail, c’est un peu tout ce qu’il leur reste. Si on introduit des femmes dans ces métiers-là, qui peuvent faire le boulot dont ils étaient si fiers parce que précisément c’est un “métier d’hommes”, forcément ça crée des résistances très fortes. Quand l’identité des hommes est déstabilisée (soit par la précarisation du travail, soit par l’entrée des femmes), ça crée des résistances très fortes.

    Tu explores justement les différentes formes de résistance, qui mènent à des identités masculines diversifiées. L’injonction principale est difficile : il faut être un homme « masculin mais pas macho ». Ceux qui sont trop machos, un peu trop à l’ancienne, sont disqualifiés, et ceux qui sont pas assez masculins, pareil. C’est un équilibre très fin à tenir ! Quelles sont les incidences concrètes de ces disqualifications dans le travail, comment se retrouvent ces personnes-là dans le collectif ?

    Effectivement, il y a plein de manières d’être homme et il ne suffit pas d’être un homme pour être dominant, encore faut-il l’être “correctement”. Et ce “correctement” est presque impossible à atteindre, c’est vraiment un idéal assez difficile. Par exemple, on peut avoir des propos sexistes, mais quand c’est trop vulgaire, que ça va trop loin, là ça va être disqualifié, ça va être qualifié de “beauf”, et pire, ça va qualifier la personne de pas très sérieuse, de quelqu’un à qui on ne pourra pas trop faire confiance. L’incidence de cette disqualification, c’est que non seulement la personne sera un peu mise à l’écart, mais en plus, ce sera potentiellement quelqu’un à qui on ne donnera pas de responsabilités. Parce qu’un responsable doit être un meneur d’hommes, il faut qu’il soit une figure exemplaire, il doit pouvoir aller sur le terrain mais aussi avoir des qualités d’encadrement et des qualités intellectuelles. Donc un homme trop vulgaire, il va avoir une carrière qui ne va pas décoller, ou des promotions qui ne vont pas se faire.

    Quant à ceux qui ne sont “pas assez masculins », je n’en ai pas beaucoup rencontrés, ce qui est déjà une réponse en soi !

    Peut-on dire qu’il y a une “mise à l’écart” des travailleurs les moins qualifiés, qui n’ont pas intégré les nouveaux codes de la masculinité, au profit des cadres ?

    Non, c’est un phénomène que j’ai retrouvé aussi chez les cadres. Mais chez les cadres, le conflit est plutôt générationnel : il y avait les vieux autodidactes et les jeunes loups, et c’est la course à qui s’adapte le mieux aux transformations du monde du travail, qui vont extrêmement vite, en particulier dans la grande distribution. C’est une des raisons pour laquelle le directeur des RH m’a embauchée : il avait peur de ne pas être dans le coup ! L’égalité professionnelle était un sujet, non seulement parce qu’il y avait des obligations légales mais aussi parce que dans la société, ça commençait à bouger un peu à ce moment-là. Donc il s’est dit que c’est un sujet porteur et que potentiellement pour sa carrière à lui, ça pouvait être très bon. Ça explique qu’il y ait des cadres qui adhèrent à des projets d’entreprise avec lesquels ils ne sont pas forcément d’accord, mais juste parce qu’il y a un intérêt final un peu égoïste en termes d’évolution de carrière.

    On dit toujours que les jeunes générations sont plus ouvertes à l’égalité que les aînés, je pense que ce n’est pas tout à fait vrai ; les aînés ont à cœur de s’adapter, ils ont tellement peur d’être dépassés que parfois ils peuvent en faire plus que les jeunes. Et par ailleurs, les jeunes sont ouverts, par exemple sur l’équilibre vie pro et vie perso, mais il y a quand même des injonctions (qui, pour le coup, sont propres au travail) de présentéisme, de présentation de soi, d’un ethos viril à performer… qui font qu’ils sont dans des positions où ils n’ont pas d’autres choix que d’adopter certains comportements virilistes. Donc certes, ils sont plus pour l’égalité hommes-femmes, mais ils ne peuvent pas complètement l’incarner.

    L’une de tes hypothèses fortes, c’est que le patriarcat ingurgite et adapte à son avantage toutes les revendications sur la fin des discriminations pour se consolider. Est-ce qu’on peut progresser sur l’égalité professionnelle, et plus globalement les questions de genre, sans que le patriarcat s’en empare à son avantage ?

    Très clairement, tant qu’on sera dans un système capitaliste, on aura toujours du patriarcat, à mon sens. C’était une hypothèse, maintenant c’est une certitude ! J’ai fait une analogie avec l’ouvrage de Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, pour dire que la domination masculine est pareille que le capitalisme, elle trouve toujours des moyens de se renouveler. En particulier, elle est tellement bien imbriquée dans le système capitaliste qui fonctionne avec les mêmes valeurs virilistes (on associe encore majoritairement la virilité aux hommes), que les hommes partent avec des avantages compétitifs par rapport aux femmes. Donc quand les femmes arrivent dans des positions de pouvoir, est-ce que c’est une bonne nouvelle qu’elles deviennent “des hommes comme les autres”, c’est-à-dire avec des pratiques de pouvoir et de domination ? Je ne suis pas sûre. C’est “l’égalité élitiste” : des femmes arrivent à des positions de dirigeantes, mais ça ne change rien en dessous, ça ne change pas le système sur lequel ça fonctionne, à savoir : un système de domination, de hiérarchies et de jeux de pouvoir.

    Donc selon toi, l’imbrication entre patriarcat et capitalisme est indissociable ?

    Absolument, pour une simple et bonne raison : le capitalisme fonctionne sur une partie du travail gratuit qui est assuré par les femmes à la maison. Sans ce travail gratuit, le système capitaliste ne tiendrait pas. [à ce sujet, voir par exemple les travaux de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal, ndlr]

    Ça pose la question des politiques d’égalité professionnelle en entreprise : sans remise en question du système capitaliste, elles sont destinées à être seulement du vernis marketing ? On ne peut pas faire de vrais progrès ?

    Je pense que non. D’ailleurs, beaucoup de gens m’ont dit que mon livre était déprimant pour ça. Je pense que les politiques d’égalité professionnelle ne marchent pas car elles ne font pas sens sur le terrain. Les gens ne voient pas l’intérêt, parce qu’ils fonctionnent essentiellement d’un point de vue rationnel et économique (donc le but est de faire du profit, que l’entreprise tourne et qu’éventuellement des emplois se créent, etc), et ils ne voient pas l’intérêt d’investir sur ce sujet, surtout dans les milieux masculins car il n’y a pas suffisamment de femmes pour investir sur le sujet. J’ai beau leur dire que justement, s’il n’y a pas de femmes c’est que ça veut dire quelque chose, ils ont toujours des contre-arguments très “logiques” : par exemple la force physique. Ils ne vont pas permettre aux femmes de trouver une place égale sur les postes qui requièrent de la force physique. Quand les femmes sont intégrées et qu’elles trouvent une place valorisante, ce qui est le cas dans certains endroits, c’est parce qu’elles sont valorisées pour leurs qualités dites “féminines”, d’écoute, d’empathie, mais elles n’atteindront jamais l’égalité car précisément, elles sont valorisées pour leur différence. Le problème n’est pas la différence, ce sont les inégalités qui en résultent. On peut se dire que c’est super que tout le monde soit différent, mais on vit dans un monde où il y a une hiérarchie de ces différences. Ces qualités (écoute, empathie) sont moins valorisées dans le monde du travail que le leadership, l’endurance…

    Ça ne nous rassure pas sur les politiques d’égalité professionnelle…

    Si les politiques d’égalité professionnelle marchaient vraiment, on ne parlerait peut-être plus de ce sujet ! Je pense que les entreprises n’ont pas intérêt à ce qu’elles marchent, parce que ça fonctionne bien comme ça pour elles. Ca peut prendre des formes très concrètes, par exemple les RH disaient clairement en amont des recrutements : ”on prend pas de femmes parce que physiquement elles ne tiennent pas”, “les environnement d’hommes sont plus dangereux pour elles”, “la nuit c’est pas un environnement propice au travail des femmes”… Tu as beau répondre que les femmes travaillent la nuit aussi, les infirmières par exemple… Il y a un tas d’arguments qui montrent la construction sociale qui s’est faite autour de certains métiers, de certaines qualités professionnelles attendues, qu’il faudrait déconstruire – même si c’est très difficile à déconstruire. Ça montre toute une rhétorique capitaliste, mais aussi sexiste, qui explique une mise à l’écart des femmes.

    On a l’impression d’une progression linéaire des femmes dans le monde du travail, que ça avance doucement mais lentement, mais je constate que certains secteurs et certains métiers se déféminisent. On observe des retours en arrière dans certains endroits, ce qui légitime encore plus le fait de faire des enquêtes. Ce n’est pas juste un retour de bâton des vieux mormons qui veulent interdire l’avortement, il y aussi des choses plus insidieuses, des résistances diverses et variées.

    En plus, l’intensification du travail est un risque à long terme pour les femmes. Par exemple, il y a plus de femmes qui font des burnout. Ce n’est pas parce qu’elles sont plus fragiles psychologiquement, contrairement à ce qu’on dit, mais c’est parce qu’elles assurent des doubles journées, donc elles sont plus sujettes au burnout. Les transformations du monde du travail sont donc un risque avéré pour l’emploi des femmes, ne serait-ce que parce que par exemple, les agences d’intérim trient en amont les candidats en fonction de la cadence. Il faut redoubler de vigilance là-dessus.

    Tu analyses les types de masculinité qui se façonnent en fonction des facteurs de classe et de race. On voit que ce ne sont pas les mêmes types d’identités masculines, certaines sont dévalorisées. Quelles en sont les grandes différences ?

    Je ne vais pas faire de généralités car ça dépend beaucoup des milieux. Ce que Raewyn Connell appelle la “masculinité hégémonique”, au sens culturel et non quantitatif (assez peu d’hommes l’incarnent), qui prendrait les traits d’un homme blanc, d’âge moyen, hétérosexuel, de classe moyenne supérieure. Par rapport à ce modèle, il y a des masculinités “non-hégémoniques”, “subalternes”, qui forment une hiérarchie entre elles. Malgré le fait que ces masculinités soient plurielles, il y a une solidarité au sein du groupe des hommes par rapport au groupe des femmes, et à l’intérieur du groupe des hommes, il y a une hiérarchie entre eux. Les masculinités qu’on appelle subalternes sont plutôt les masculinités racisées ou homosexuelles. Elles s’expriment sous le contrôle de la masculinité hégémonique. Elles sont appréciées pour certaines qualités qu’elles peuvent avoir : j’ai pu voir que les ouvriers racisés étaient appréciés pour leur endurance, mais qu’ils étaient aussi assez craints pour leur “indiscipline” supposée. En fait, les personnes “dévalorisées” par rapport à la masculinité hégémonique sont appréciées pour leurs différences, mais on va craindre des défauts qui reposent sur des stéréotypes qu’on leur prête. Par exemple, les personnes racisées pour leur supposée indiscipline, les personnes des classes populaires pour leur supposé mode de vie tourné vers l’excès, les femmes pour leurs supposés crêpages de chignon entre elles…. C’est à double tranchant. Les qualités pour lesquelles elles sont valorisées sont précisément ce qui rend l’égalité impossible. Ces qualités qu’on valorise chez elles renforcent les stéréotypes féminins.

    Tu montres que le rapport au corps est central dans le travail des hommes : il faut s’entretenir mais aussi s’engager physiquement dans le travail, quitte à prendre des risques. Il y a une stratégie de déni de la souffrance, de sous-déclaration du stress chez les travailleurs : pour diminuer la souffrance physique et psychologique au travail, il faut changer les conditions de travail mais aussi changer le rapport des hommes à leur corps ?

    Je pensais que oui, mais je suis un peu revenue sur cette idée. Effectivement, il y plein d’études qui montrent que les hommes prennent plus de risques. C’est par exemple ce que décrit Christophe Dejours [psychiatre français spécialisé dans la santé au travail, ndlr] sur le “collectif de défense virile”, qui consiste à se jeter à corps perdu dans le travail pour anesthésier la peur ou la souffrance. Ce n’est pas forcément ce que j’ai observé dans mes enquêtes : en tout cas auprès des ouvriers (qui, pour le coup, avaient engagé leur corps assez fortement dans le travail), non seulement parce qu’ils ont bien conscience que toute une vie de travail ne pourra pas supporter les prises de risque inconsidérées, mais aussi parce qu’aujourd’hui la souffrance est beaucoup plus médiatisée. Cette médiatisation agit comme si elle donnait une autorisation d’exprimer sa souffrance, et c’est souvent un moyen d’entrée pour les syndicats pour l’amélioration des conditions de travail et de la santé au travail. Donc il y a un rapport beaucoup moins manichéen que ce qu’on prête aux hommes sur la prise de risques et le rapport au corps.

    En termes d’émotions, là c’est moins évident : on parle de plus en plus de burnout, mais à la force physique s’est substituée une injonction à la force mentale, à prendre sur soi. Et si ça ne va pas, on va faire en sorte que les individus s’adaptent au monde du travail, mais on ne va jamais faire en sorte que le monde du travail s’adapte au corps et à l’esprit des individus. On va donner des sièges ergonomiques, des ergosquelettes, on va créer des formations gestes et postures, on va embaucher des psychologues pour que les gens tiennent au travail, sans s’interroger sur ce qui initialement a causé ces souffrances.

    D’ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est que l’entreprise va mettre en place tous ces outils, mais qu’elle va presque encourager les prises de risque, parce qu’il y a des primes de productivité ! Plus on va vite (donc plus on prend des risques), plus on gagne d’argent. C’est d’ailleurs les intérimaires qui ont le plus d’accidents du travail, déjà parce qu’ils sont moins formés, mais aussi parce qu’ils ont envie de se faire un max d’argent car ils savent très bien qu’ils ne vont pas rester longtemps.

    Donc ce sont les valeurs du capitalisme et ses incidences économiques (les primes par exemple) qui forgent ce rapport masculin au travail ?

    Oui, mais aussi parce qu’il y a une émulation collective. La masculinité est une pratique collective. Il y a une volonté de prouver qu’on est capable par rapport à son voisin, qu’on va dépasser la souffrance même si on est fatigué, et qu’on peut compter sur lui, etc. J’ai pu observer ça à la fois chez les cadres dans ce qu’on appelle les “boys clubs”, et sur le terrain dans des pratiques de renforcement viril.

    Tu n’as pas observé de solidarité entre les femmes ?

    Assez peu, et c’est particulièrement vrai dans les milieux masculins : la sororité est une solidarité entre femmes qui est très difficile à obtenir. J’en ai fait l’expérience en tant que chercheuse mais aussi en tant que femme. Je me suis dit que j’allais trouver une solidarité de genre qui m’aiderait à aller sur le terrain, mais en fait pas du tout. C’est parce que les femmes ont elles-mêmes intériorisé tout un tas de stéréotypes féminins. C’est ce que Danièle Kergoat appelle “le syllogisme des femmes”, qui dit : “toutes les femmes sont jalouses. Moi je ne suis pas jalouse. Donc je ne suis pas une femme.” Il y a alors une impossibilité de création de la solidarité féminine, parce qu’elles ne veulent pas rentrer dans ces stéréotypes dégradants de chieuses, de nunuches, de cuculs… Les femmes sont assez peu nombreuses et assez vites jugées, en particulier sur leurs tenues : les jugements de valeur sont assez sévères ! Par exemple si une femme arrive avec un haut un peu décolleté, les autres femmes vont être plutôt dures envers elle, beaucoup plus que les hommes d’ailleurs. Elles mettent tellement d’efforts à se créer une crédibilité professionnelle que tout à coup, si une femme arrive en décolleté, on ne va parler que de ça.

    Toi en tant que femme dans l’entreprise, tu dis que tu as souvent été renvoyée à ton genre. Il y a une forme de rappel à l’ordre.

    Oui, quand on est peu nombreuses dans un univers masculin, la féminité fait irruption ! Quels que soient tes attributs, que tu sois féminine ou pas tant que ça, tu vas avoir une pression, une injonction tacite à contrôler tous les paramètres de ta féminité. Ce ne sont pas les hommes qui doivent contrôler leurs désirs ou leurs remarques, mais c’est aux femmes de contrôler ce qu’elles provoquent chez les hommes, et la perturbation qu’elles vont provoquer dans cet univers masculin, parce qu’elles y font irruption.

    Toujours rappeler les femmes à l’ordre, c’est une obsession sociale. Les polémiques sur les tenues des filles à l’école, sur les tenues des femmes musulmanes en sont des exemples… Cette volonté de contrôle des corps féminins est-elle aussi forte que les avancées féministes récentes ?

    C’est difficile à mesurer mais ce n’est pas impossible. S’il y a des mouvements masculinistes aussi forts au Canada par exemple, c’est peut-être que le mouvement féministe y est hyper fort. Ce n’est pas impossible de se dire qu’à chaque fois qu’il y a eu une vague d’avancées féministes, quelques années plus tard, il y a forcément un retour de bâton. Avec ce qui s’est passé avec #metoo, on dirait que le retour de bâton a commencé avec le verdict du procès Johnny Depp – Amber Heard, puis il y a eu la la décision de la Cour Constitutionnelle contre l’avortement aux Etats-Unis… On n’est pas sorties de l’auberge, on est en train de voir se réveiller un mouvement de fond qui était peut-être un peu dormant, mais qui est bien présent. L’article sur les masculinistes qui vient de sortir dans Le Monde est flippant, c’est vraiment des jeunes. En plus, ils sont bien organisés, et ils ont une rhétorique convaincante quand tu ne t’y connais pas trop.

    Les milieux de travail très féminisés sont-ils aussi sujets à l’absence de sororité et à la solidarité masculine dont tu fais état dans ton enquête ?

    En général, les hommes qui accèdent à ces milieux ont un ”ascenseur de verre” (contrairement aux femmes qui ont le “plafond de verre”) : c’est un accès plus rapide et plus facile à des postes à responsabilité, des postes de direction. C’est le cas par exemple du milieu de l’édition : il y a énormément de femmes qui y travaillent mais les hommes sont aux manettes. Le lien avec capitalisme et virilité se retrouve partout – les hommes partent avec un avantage dans le monde du travail capitaliste, souvent du simple fait qu’ils sont des hommes et qu’on leur prête plus volontiers d’hypothétiques qualités de leader.

    Dans quelle mesure peut-on étendre tes conclusions à d’autres milieux de travail ou d’autres secteurs d’activité ? Est-ce que tes conclusions sont spécifiques à la population majoritairement ouvrière et masculine, et au travail en proie à l’intensification, étudiés dans ta thèse ?

    J’ai pensé mon travail pour que ce soit généralisable à plein d’entreprises. J’ai pensé cette enquête comme étant symptomatique, ou en tout cas assez représentative de plein de tendances du monde du travail : l’intensification, l’informatisation à outrance… Ces tendances se retrouvent dans de nombreux secteurs. Je dis dans l’intro : “depuis l’entrepôt, on comprend tout.” Comme partout, il y a de la rationalisation, de l’intensification, et de la production flexible. A partir de là, on peut réfléchir aux liens entre masculinités et capitalisme. Les problématiques de violence, de harcèlement sortent dans tous les milieux, aucun milieu social n’est épargné, précisément parce qu’elles ont des racines communes.

    Comment peut-on abolir le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme ?

    Je vois une piste de sortie, une perspective politique majeure qui est de miser sur la sororité. La sororité fonctionne différemment des boys clubs, c’est beaucoup plus horizontal et beaucoup moins hiérarchique. Il y a cette même notion d’entraide, mais elle est beaucoup plus inclusive. Ce sont des dominées qui se rassemblent et qui refusent d’être dominées parce qu’elles refusent de dominer. Il faut prendre exemple sur les hommes qui savent très bien se donner des coups de main quand il le faut, mais faisons-le à bon escient. C’est une solution hyper puissante.

    Ne pas dominer, quand on est dominante sur d’autres plans (quand on est blanche par exemple), ça revient à enrayer les différents systèmes de domination.

    Tout à fait. Les Pinçon-Charlot, on leur a beaucoup reproché d’avoir travaillé sur les dominants, et c’est le cas aussi pour les masculinités ! Il y a plusieurs types de critique : d’abord, il y a un soupçon de complaisance avec ses sujets d’étude, alors qu’il y a suffisamment de critique à l’égard de nos travaux pour éviter ce biais. Ensuite, on est souvent accusé.e.s de s’intéresser à des vestiges ou à des pratiques dépassés, parce que les groupes (hommes, ou bourgeois) sont en transformation ; en fait, les pratiques de domination se transforment, mais pas la domination ! Enfin, on peut nous reprocher de mettre en lumière des catégories “superflues”, alors qu’on devrait s’intéresser aux dominé.e.s… mais on a besoin de comprendre le fonctionnement des dominant.e.s pour déconstruire leur moyen de domination, et donner des armes à la sororité.

    https://www.frustrationmagazine.fr/entretien-rivoal
    #capitalisme #identité_masculine #travail #féminisation #précarisation #intensification #rationalisation #flexibilisation #pratiques_viriles #masculinité #codes #codes_de_masculinité #genre #classe #race #intersectionnalité #hommes #égalité_professionnelle #sexisme #discriminations #crise_de_la_virilité #turnover #instabilité #solidarité #logistique #ouvriers #ascension_sociale #déclassement #métier_d’hommes #résistance #disqualification #beauf #responsabilités #vulgarité #égalité_professionnelle #carrière #présentéisme #genre #domination_masculine #pouvoir #égalité_élitiste #hiérarchies #travail_gratuit #travail_domestique #force_physique #écoute #empathie #différence #leadership #rhétorique #endurance #déféminisation #intensification_du_travail #burnout #burn-out #cadence #masculinité_hégémonique #masculinités_subalternes #stéréotypes #indiscipline #corps #souffrance #stress #souffrance_physique #souffrance_psychique #conditions_de_travail #risques #santé_au_travail #émotions #force_mentale #primes #boys_clubs #renforcement_viril #sororité #syllogisme_des_femmes #solidarité_féminine #jugements_de_valeur #crédibilité_professionnelle #féminité #violence #harcèlement #entraide

  • Vienne, capitale de l’urbanisme « sensible au genre » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250722/vienne-capitale-de-l-urbanisme-sensible-au-genre#at_medium=custom7&at_camp

    Vienne (Autriche).– Avec ses immeubles peu élevés et ses espaces communs sagement entretenus et arborés, l’ensemble de logements sociaux Frauen Werk Stadt (« Femme, travail, ville ») ressemble à de nombreux autres quartiers d’habitations de la capitale autrichienne. Mais sa construction, achevée en 1997, a représenté une petite révolution. Élaboré par quatre femmes architectes, ce complexe résidentiel a été l’un des premiers projets pilotes intégrant les principes de l’urbanisme dit « sensible au genre ».

    Ici, tout a été conçu pour faciliter les tâches du quotidien : courses, lessive, prise en charge des enfants. Un travail non rémunéré encore effectué en grande partie par les femmes. Ainsi, ont été installés au sein de l’ensemble un supermarché, une crèche, un cabinet médical, une pharmacie. De quoi limiter les déplacements souvent chronophages qu’implique le travail domestique.

    Une dimension également intégrée à l’intérieur des bâtiments : les machines à laver communes n’ont pas été reléguées dans une salle sombre à la cave, comme cela est souvent le cas à Vienne, mais sont situées dans les étages supérieurs qui donnent accès à un toit-terrasse offrant une vue sur tout l’ensemble. Chaque étage dispose d’un local commun de rangement. Les mères peuvent ainsi prendre l’ascenseur avec leur poussette et la laisser devant leur porte, sans avoir à porter enfants et sacs de courses dans les bras. Les cages d’escalier sont larges et éclairées par la lumière naturelle pour inciter les habitant·es à s’arrêter et à discuter, permettant ainsi de créer du lien entre voisin·es et de se rendre éventuellement des services.

    Ça ne remet pas en cause la répartition genrée des tâches domestiques mais c’est déjà ça

    Les parcs publics représentent l’un des exemples les plus aboutis de cette démarche : grâce à une étude sociologique, la municipalité se rend compte que les jeunes filles désertent ces lieux, passé l’âge de dix ans, car elles n’y trouvent plus leur place. En 1999, deux parcs sont alors choisis pour être réaménagés selon des critères de sensibilité au genre : des cages de football sont déplacées pour permettre une utilisation plus diversifiée de la pelouse, des buissons sont enlevés, et l’éclairage est renforcé pour améliorer la visibilité et accroître le sentiment de sécurité, des toilettes publiques sont installées, ainsi que des hamacs qui permettent de se rassembler et de discuter au calme.

    • Vienne, capitale de l’urbanisme « sensible au genre »

      Depuis 30 ans, la capitale autrichienne cherche à assurer un partage équitable de l’espace public entre hommes et femmes. #Aménagement des #parcs, #trottoirs, #éclairage : pionnière de cet urbanisme « sensible au genre », la ville est mondialement reconnue pour sa qualité de vie.

      Avec ses immeubles peu élevés et ses espaces communs sagement entretenus et arborés, l’ensemble de logements sociaux Frauen Werk Stadt (« Femme, travail, ville ») ressemble à de nombreux autres quartiers d’habitations de la capitale autrichienne. Mais sa construction, achevée en 1997, a représenté une petite révolution. Élaboré par quatre femmes architectes, ce complexe résidentiel a été l’un des premiers projets pilotes intégrant les principes de l’urbanisme dit « sensible au genre ».

      Ici, tout a été conçu pour faciliter les tâches du quotidien : courses, lessive, prise en charge des enfants. Un travail non rémunéré encore effectué en grande partie par les femmes. Ainsi, ont été installés au sein de l’ensemble un supermarché, une crèche, un cabinet médical, une pharmacie. De quoi limiter les déplacements souvent chronophages qu’implique le travail domestique.

      Une dimension également intégrée à l’intérieur des bâtiments : les machines à laver communes n’ont pas été reléguées dans une salle sombre à la cave, comme cela est souvent le cas à Vienne, mais sont situées dans les étages supérieurs qui donnent accès à un toit-terrasse offrant une vue sur tout l’ensemble. Chaque étage dispose d’un local commun de rangement. Les mères peuvent ainsi prendre l’ascenseur avec leur poussette et la laisser devant leur porte, sans avoir à porter enfants et sacs de courses dans les bras. Les cages d’escalier sont larges et éclairées par la lumière naturelle pour inciter les habitant·es à s’arrêter et à discuter, permettant ainsi de créer du lien entre voisin·es et de se rendre éventuellement des services.

      Un aspect particulièrement important pour Martina Kostelanik, qui a emménagé dès 1997 dans son appartement, un rez-de-chaussée avec jardin qu’elle compte bien ne jamais quitter : « Quand nous sommes arrivés ici, il n’y avait que des jeunes familles et nous avons maintenu des liens d’amitié, même avec ceux qui ont déménagé. Les enfants ont grandi ensemble et sont toujours en contact. »

      Aujourd’hui retraitée, elle a élevé ses trois enfants à Frauen Werk Stadt, tout en travaillant dans la cantine d’une école : « Ici, c’est très pratique. Il y a deux aires de jeux dans des cours intérieures et on peut laisser les enfants y aller seuls car on peut les surveiller depuis notre jardin. Les voitures ne peuvent pas passer, il n’y a donc aucun danger. Et puis il y a la crèche qui est directement dans l’ensemble, beaucoup d’espaces verts, des endroits pour faire du vélo avec les enfants. Il n’y a pas besoin d’aller ailleurs pour les occuper. C’est super ! »

      Désormais, ses enfants ont grandi et quitté le domicile familial. Comme les appartements sont modulables pour s’adapter aux différentes périodes de la vie, elle a pu facilement faire tomber une cloison qui séparait sa chambre de celle des enfants, afin d’avoir plus d’espace. Son logement ne comprend aucune marche sur laquelle elle pourrait trébucher, le médecin et la pharmacie ne sont qu’à quelques mètres. Dernier aspect important pour la retraitée : le #sentiment_de_sécurité. L’#éclairage a été étudié pour éviter tout recoin sombre, parfois source d’angoisse pour les femmes, et les larges fenêtres des pièces de vie donnent sur les espaces communs pour pouvoir toujours être à portée de regard.

      Après 25 ans à vivre ici « comme dans un village », Martina Kostelanik se dit très satisfaite. Pourtant, quand on lui fait remarquer que cet ensemble a été spécifiquement conçu pour prendre en compte les besoins des femmes, elle sourit et admet qu’elle l’ignorait. C’est tout le #paradoxe de cette approche pour Eva Kail, urbaniste à la mairie de Vienne : « Quand tout fonctionne bien au quotidien, alors ça devient invisible. » Cette experte est l’une des pionnières de l’urbanisme sensible au genre et n’a cessé de convaincre autour d’elle de l’importance de la démarche.

      Une politique initiée dans les années 1990

      En 1991, elle organise une exposition photo retraçant une journée dans la vie de huit femmes à Vienne, une mère célibataire, une étudiante en fauteuil roulant, une cadre… afin de montrer comment s’organise leur quotidien dans l’#espace_urbain. Pour la première fois, des données relatives aux différents #moyens_de_transport sont ventilées par sexe et le constat est sans appel : les automobilistes sont majoritairement des hommes, et les piétons, des femmes. Une réalité sur laquelle personne ne s’était alors penché : « À l’époque, on avait coutume de dire que les responsables de la #planification des #transports étaient des automobilistes blancs de la classe moyenne et ils ont eu une grande influence sur cette politique d’urbanisme », estime Eva Kail.

      La planification des transports était alors principalement centrée sur les trajets en voiture entre le domicile et le travail mais prenait peu en compte les nombreux itinéraires empruntés par les femmes dans leur quotidien. L’exposition permet ainsi de thématiser les problématiques des piéton·nes : largeur des trottoirs, éclairage urbain, temps laissé par les feux tricolores pour traverser. Avec 4 000 visiteurs et visiteuses, l’exposition est un succès et, quelques mois plus tard, la municipalité décide d’ouvrir le Frauenbüro, le « bureau des femmes », pour apporter plus d’attention aux besoins des habitantes. Eva Kail en prend la direction. Un numéro d’urgence joignable 24 heures sur 24 est mis en place, de nombreux projets pilotes, dont Frauen Werk Stadt, sont lancés.

      Les parcs publics représentent l’un des exemples les plus aboutis de cette démarche : grâce à une étude sociologique, la municipalité se rend compte que les jeunes filles désertent ces lieux, passé l’âge de dix ans, car elles n’y trouvent plus leur place. En 1999, deux parcs sont alors choisis pour être réaménagés selon des critères de sensibilité au genre : des cages de football sont déplacées pour permettre une utilisation plus diversifiée de la pelouse, des buissons sont enlevés, et l’éclairage est renforcé pour améliorer la visibilité et accroître le sentiment de sécurité, des toilettes publiques sont installées, ainsi que des hamacs qui permettent de se rassembler et de discuter au calme.

      Résultat : les jeunes filles commencent à utiliser une plus grande partie de ces parcs, même si la municipalité a dû faire face à des critiques qu’elle n’avait pas anticipées : « Il y avait un parc où on avait beaucoup amélioré la visibilité. Des jeunes filles sont venues se plaindre car leur mère pouvait désormais voir de la fenêtre ce qu’elles faisaient en bas et ça ne leur a pas du tout plu ! […] On n’y avait pas pensé ! On aurait dû leur laisser quelques recoins », s’amuse Eva Kail. À partir de ces expériences, des listes de recommandations ont été établies et s’appliquent désormais à l’ensemble des parcs de la capitale.

      #Seestadt, un immense quartier en construction

      Si l’urbanisme sensible au genre a, dans un premier temps, fait l’objet de nombreuses réticences et nécessité un important travail de pédagogie parmi les fonctionnaires de la municipalité, la démarche est aujourd’hui pleinement intégrée à la stratégie de développement de la ville, dirigée de longue date par les sociaux-démocrates. Pour s’en convaincre, direction Seestadt, en périphérie de Vienne. Sur 240 hectares, un nouveau quartier monumental est en train de sortir de terre. Autour d’un lac artificiel, plus de 4 300 logements ont déjà été construits. À terme, aux alentours de 2035, ce quartier devrait accueillir plus de 25 000 habitant·es, ainsi que 20 000 emplois : l’un des projets de développement urbain les plus importants d’Europe.

      Gunther Laher, responsable du suivi du projet pour la municipalité, nous guide dans les allées de cette ville nouvelle avec enthousiasme. Premier signe évident de l’importance accordée à la dimension de genre : les rues, places et parcs portent ici le nom de femmes célèbres. « Avant ce quartier, 6 % des rues de Vienne étaient nommées d’après une femme. On a porté ce chiffre à 14 % », se réjouit le fonctionnaire, pour qui cette décision va au-delà du symbole. « En voyant ces noms, les habitants commencent à s’intéresser à la biographie de ces femmes. Ça contribue à changer les perceptions. »

      Ici, de nombreuses rues sont piétonnes, le dénivelé entre la chaussée et le trottoir n’excède jamais trois centimètres pour faciliter les déplacements avec une poussette ou en fauteuil roulant. Même les commerces, installés le long de la rue Maria-Tusch, ont fait l’objet d’une planification : « Quand on construit un tel quartier, il y a peu d’habitants au début. Pour être sûr qu’ils aient à disposition ce dont ils ont besoin, on ne peut laisser faire le marché privé […]. On loue les boutiques en rez-de-chaussée et on s’assure que pendant dix ans, le local ne puisse être utilisé par un autre secteur d’activité. Le boulanger sera donc toujours un boulanger, le coiffeur toujours un coiffeur », explique Gunther Laher. Ainsi, la municipalité garantit que les habitant·es n’auront pas besoin de courir d’un bout à l’autre de la ville pour faire leurs courses.

      Toutes les politiques de la ville doivent prendre en compte le genre

      Depuis 2006, Vienne a également mis en place un budget sensible au genre (gender budgeting), pendant financier de sa politique d’urbanisme. Chaque département de la mairie doit ainsi s’assurer que ses dépenses contribuent à une amélioration de l’égalité entre les sexes. Si la rénovation d’une rue doit être financée, il faudra se demander quelle place est accordée à la chaussée, donc aux automobilistes, donc majoritairement aux hommes, et quelle place est accordée aux piéton·nes, en s’intéressant par exemple à la largeur des trottoirs.

      Michaela Schatz, responsable du département gender budgeting de la municipalité, se souvient d’une mise en place compliquée : « De nombreux services nous ont dit : “Nous travaillons déjà pour l’ensemble des Viennois.” Il a donc fallu leur montrer qui avait l’usage de telle ou telle prestation. »

      Quinze ans plus tard, la prise de conscience a eu lieu et la démarche, qui s’applique à l’ensemble du budget de la ville, soit 16 milliards d’euros, a permis d’importantes réalisations, selon Michaela Schatz : « Depuis 2009, les enfants de 0 à 6 ans peuvent aller gratuitement à la crèche. […] Une étude a ensuite montré que cette mesure avait eu un impact positif sur le PIB de Vienne. » Le taux d’emploi des mères âgées de 20 à 39 ans avec des enfants en bas âge a ainsi augmenté de 1,5 point sur la période 2007-2013.

      Reste que cette approche globale n’est pas exempte de critiques : à différencier ainsi les besoins, ne risque-t-on pas de renforcer les stéréotypes et d’enfermer les femmes dans un rôle de mère ou de victime ? « On ne peut pas avoir d’influence sur le partage des tâches entre les sexes à travers l’urbanisme. C’est une question de représentations sociales, de rapports de pouvoir au sein d’une relation. Mais on peut faire en sorte que ce travail domestique se fasse dans de bonnes conditions », répond Eva Kail.

      Autre défi : la croissance rapide de la population dans la capitale. Dans ce contexte, la tentation est grande d’aller vers plus d’économies et de faire des compromis sur la qualité des nouveaux logements, notamment sur leur conformité aux critères de sensibilité au genre. Mais cette année encore, Vienne a été élue ville la plus agréable à vivre au monde par l’hebdomadaire anglais The Economist. Parmi les critères déterminants : la qualité des infrastructures ou la diversité des loisirs, des domaines où les critères de sensibilité au genre sont depuis longtemps appliqués.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/250722/vienne-capitale-de-l-urbanisme-sensible-au-genre

      #villes #urban_matter #géographie_urbaine #TRUST #master_TRUST #Vienne #Autriche #espace_public #urbanisme_sensible_au_genre #Frauen_Werk_Stadt #travail_domestique #mobilité #mobilité_quotidienne #toponymie #toponymie_féministe #voitures #piétons #commerces #courses #budget_sensible_au_genre #gender_budgeting #égalité #inégalités #espace_public

  • There are words you shouldn’t call academic (or any) women. Words you might think are innocuous, but have a long history of being used to dismiss, devalue, or discredit women. You might not be aware that these words should be avoided.

    1. Is she ‘aggressive’ - yelling, shoving, in your face? If not, the word you probably want to use is ‘assertive’.

    2. Is she ‘hysterical’ - displaying extreme emotion due to having a uterus? If not, the word you probably want to use is ‘upset’. Unless you’re using it to mean she’s incredibly funny, in which case you’re good.

    3. Is she ‘difficult’ - impossible to please or satisfy? If not, the word you probably want to use is ‘challenging’ or ‘particular’ or ‘sets a high bar’.

    4. Is she ‘demanding’ - insisting on something in a way that is excessive or unreasonable? If not, the words you might want are ‘expressing needs’ or ‘has expectations’.

    5. Is she ‘shrill’ … there’s no reason to use this word, or any words, to comment on a woman’s voice. Just don’t.

    6. Is she ‘uptight’ - anxious or angry in a tense and overly controlled way? …actually, if she is you might want to ask yourself why your interactions are causing this response? And consider using ‘intense’ or ‘focused’.

    7. Is she ‘emotional’ or ‘too sensitive’ - displaying unprofessional excessive feeling? Or is she just not repressing all feeling, or responding to something offensive, and the word you want is ‘human’.

    8. Is she ‘bossy’ - using her position to push people around well beyond the expected scope? If not, the word you might want to use is ‘leader’.

    #mot #mots #choix_des_mots #femmes #adjectifs #genre #patriarcat #hystérique #agressive #difficile #exigeante #académie #université #émotions #sensible #coincée #tendue #discrédit

    oh que ça me parle!!!!

    ping @_kg_

  • Ce matin je me suis levé en me demandant quelles étaient les relations entre les études (ou commentaires politiques) sur les transgenres, et les transraciaux (me demandez pas pourquoi).

    Du coup j’ai trouvé cet article recension d’Abdellali Hajjat sur le livre Trans : Gender and Race in an Age of Unsettled Identities, de Rogers Brubaker.

    Évidemment ce ne sont que deux points de vue (celui du livre et celui de Hajjat), il y a aussi tous les débats dans les communautés afro-descendantes et autre.

    Perso j’ai du mal à voir la différence autant en terme « biologie ou pas », qu’en terme philosophique et sociologique, et que si on critique l’auto-définition (car c’est de ça qu’il s’agit avant tout) dans l’un des deux cas, avec une critique non-essentialiste (mais au contraire basé sur le fait que c’est social et non pas individuel), alors c’est logique de le critiquer pour l’autre aussi ; ou inversement si c’est pour approuver un des deux cas.

    Transgenre et transracial, ou les difficultés d’une analogie | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-geneses-2019-1-page-153.htm

    Même nuancée, cette mise en équivalence de la position conservatrice et de la position féministe radicale pose problème. Dans le premier cas, le transgenre est dénoncé à l’aune d’une conception conservatrice de l’ordre sexuel et de la perpétuation de la domination masculine. Dans le second, la critique féministe radicale ne porte pas sur la légitimité du transgenre en tant que tel, mais bien sur le discours de légitimation du transgenre tendant à affermir les stéréotypes de genre, comme le reconnaît Brubaker, et sur la légitimité des transgenres à parler au nom des femmes dans le contexte d’une domination masculine qui tend structurellement à imposer le silence à celles-ci. De ce point de vue, le porte-parolat doit être fondé non pas sur une identité naturelle mais sur une communauté d’expériences. L’oxymore d’« essentialisme historique » ne permet pas de rendre compte de cette position, puisque le féminisme radical représente au contraire un courant d’idées radicalement anti- essentialiste.

    […]

    Si on peut ainsi contester certaines parties de l’analyse de l’auteur, il faut cependant souligner pour finir la grande qualité de l’ouvrage. Cette réflexion ouvre des perspectives de recherche extrêmement stimulantes, notamment sur la tension entre subjectivité et objectivité des identités, sur les logiques de légitimation du passage de frontière entre catégories, et sur la sociologie de l’usage de concepts sociologiques dans le cadre de controverses auxquelles participent, entre autres acteurs, des chercheurs en sciences sociales.

    #féminisme #genre #race #sociologie #transgenre #transracial #radfem #Rachel_Dolezal #Caitlyn_Jenner #Abdellali_Hajjat #Rogers_Brubaker

  • « Ville féministe » de Leslie Kern
    https://topophile.net/savoir/ville-feministe-de-leslie-kern

    Les études urbaines privilégiant le genre sont encore rares, aussi convient-il de saluer cet ouvrage de la géographe Leslie Kern, qui dirige des recherches sur le genre à l’Université Mount Alison au Nouveau-Brunswick. Évitant toute langue de bois, l’auteure rend compte, subjectivement, de sa propre expérience de femme enceinte (où s’asseoir ?), puis de jeune mère... Voir l’article

  • Human Rights Violations Against Migrants in Yemen Increase Amid Soaring Arrivals
    https://mailchi.mp/32f5e7091dc8/human-rights-violations-against-migrants-in-yemen-increase-amid-soaring-arri

    Human Rights Violations Against Migrants in Yemen Increase Amid Soaring Arrivals
    Women migrants walk along a highway in Yemen en route to the border with the Kingdom of Saudi Arabia. Photo: Rami Ibrahim/IOM 2022
    Aden – At least 27,800 people have crossed from the Horn of Africa to war-torn Yemen in the first five months of 2022, more than the total who made the journey all of last year along what was the world’s busiest maritime migration route prior to COVID-19, according to the International Organization for Migration’s (OIM) Displacement Tracking Matrix (DTM).
    IOM last year reported that an estimated 27,700 migrants entered Yemen through the so-called Eastern Route, down from 138,000 in 2019 due to heightened COVID-19 mobility restrictions. Approximately 37,500 made the journey in 2020. The rise in arrivals is cause for alarm in a country now grappling with its eighth year of conflict. “We are increasingly concerned about the safety and well-being of people moving through Yemen,” said Christa Rottensteiner, IOM Yemen’s Chief of Mission. “Our teams meet migrants every day who have been injured in the conflict or become stranded on their journeys.”
    A variety of factors may be influencing this year’s increase, including a loosening of COVID-19 mobility restrictions, more favorable weather conditions, and the security situation and drought in Ethiopia, where most migrants originate from. Upon arriving in Yemen, migrants face perilous onward journeys to Gulf countries in search of work. They often travel across conflict frontlines and face grave human rights violations such as detention in inhumane conditions, exploitation and forced transfers across lines of control. Women and girls often report experiencing gender-based violence, abuse or exploitation, usually at the hands of traffickers and smugglers.  In the north of the country, IOM’s partners and the local community have reported that over 1,000 migrants – including women and children – have been injured or killed by attacks this year. Every month, hundreds are treated for gunshot wounds at an IOM-supported hospital near the border town of Sa’dah. In Ma’rib – some 25 kilometres from one of the conflict’s frontlines – approximately 4,500 migrants are stranded, unable to continue their journey onward or return back. More than 900 migrants departed on Voluntary Humanitarian Return (VHR) flights from Aden in May (as of 31/05 mid-day), but greater funding is needed to help thousands of others waiting to leave from Aden, Sana’a and Ma’rib.
    “One of the main ways we can offer relief and protection is to open more opportunities for migrants who wish to return home to do so, and to provide life-saving assistance and medical aid to those in need,” said Rottensteiner. “At a time when funding for the Yemen response is on a decline, we must not turn our backs on stranded migrants who are often forgotten in times of crisis. We urgently require greater funding to ease the suffering of more than 190,000 migrants in need of assistance in Yemen.”
    IOM is currently appealing for USD 7.5 million to support thousands of stranded migrants to voluntarily return from Yemen to Ethiopia, through IOM’s VHR programme. The Organization also requires USD 9 million to continue its displacement and mobility tracking activities

    #Covid-19#migrant#migration#yemen#ethiopie#sante#routemigratoire#corridor#retour#violence#genre#humanitaire#conflit

  • Pour un regard féministe matérialiste sur le queer. | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-mouvements-2002-2-page-44.htm

    Ces courants trouvent une inspiration philosophique centrale dans l’analyse foucaldienne du discours, en ce qu’il norme et fixe les comportements (hétéro)sexuels, et produit du pouvoir. Celle-ci s’appuie sur le rejet d’une conception du pouvoir comme « opposition binaire et globale entre les dominateurs et les dominés  » et incite à « l’autocritique des identités et discours que nous adoptons comme partie de nos luttes  ». Plus largement, je place le queer dans un vaste contexte idéologique marqué par le rejet de l’analyse en termes de rapports sociaux et qui présuppose la fin de la modernité, des classes, des utopies, du travail, et maintenant : du genre ! Ce n’est pas un hasard si le queer se distingue des études gays et lesbiennes et des « politiques de l’identité », qui ont mis l’accent depuis le début des années soixante-dix sur la défense des droits des homosexuel-le-s, et passe à l’analyse du langage et des discours qui produisent un savoir et des pratiques autour du sexe.

    […]

    La pensée queer par contre ne me renvoie pas vers une position privilégiée mais incite par l’accent qu’elle met sur la performativité, la sexualité, le discursif, à se croire indépendant des structures sociales. Comme si je pouvais aller vers où bon me semblait, et que quasi toute transgression de l’ordre symbolique hétéronormatif était politiquement pertinente. Comme si nous étions tou-te-s des atomes libres survolant genre, hétérosexualité et oppression des femmes par les hommes. Ça ne risque pas trop de faire comprendre aux hommes que c’est plutôt une restriction de notre pouvoir et marge de manœuvre qui serait nécessaire…

    #Sabine_Masson #Léo_Thiers-Vidal #queer #féminisme #féminisme_matérialiste #genre #sociologie #philosophie

  • L’envolée de la #censure des #livres aux États-Unis

    À l’automne 2021, l’#Association_américaine_des_bibliothèques a indiqué avoir reçu le nombre “inédit” de 330 #signalements. "Une hausse sans précédent", selon la responsable de l’association…

    Depuis plusieurs années déjà, quelques responsables politiques, une poignée d’éditorialistes, quelques intellectuels inquiets nous alertent sur les dangers d’une vague déferlante venue d’Amérique. La "cancel culture". Soit un pseudo "cancer" de la culture, par le truchement duquel des statues sont déboulonnées, des pièces de théâtre empêchées, certains classiques de la littérature passés au grill de la morale "gauchiste", "identitaire", "antiraciste".

    Et Maintenant ? Dans ce constat, une chose au moins se vérifie : les États-Unis sont rongés par la "cancel culture". Dans de nombreux comtés : enseignants, parents et militants exigent de concert la mise à l’index d’un nombre croissant de livres. Ainsi, à l’automne 2021, l’Association américaine des bibliothèques a indiqué avoir reçu le nombre "inédit" de 330 signalements. "Une hausse sans précédent", selon la responsable de l’association…

    Toutefois, contrairement à ce qu’on entend souvent, la #gauche et les #campus ne sont pas les premiers initiateurs de ce mouvement. Et la "cancel culture" est, très largement, l’œuvre et l’instrument du camp conservateur, qui s’attaque aux livres traitant de thèmes allant du #racisme à l’#identité_de_genre. Un exemple : à l’automne dernier, la commission scolaire d’un comté du Kansas a annoncé le retrait de la circulation de 29 livres dans les #bibliothèques_scolaires. Parmi eux : L’Œil le plus bleu de #Toni_Morrison, qui raconte l’histoire d’une jeune afro-américaine durant la Grande Dépression, raillée pour sa peau sombre. La Servante écarlate, dystopie de #Margaret_Atwood et symbole des luttes féministes. Et beaucoup d’œuvres dites progressistes ou qui portent un message, une sensibilité, d’une telle nature. Esther Cyna, docteure en civilisation américaine, spécialiste d’histoire de l’éducation et enseignante chercheuse à l’université Sorbonne Nouvelle, détaille cette tendance effarante.

    https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/et-maintenant-du-mercredi-30-mars-2022

    #conservateurs #racisme_anti-noirs #genre #sexe

    ping @isskein @karine4 @_kg_

    #Etats-Unis #USA #cancel_culture

    ping @isskein @karine4 @cede

    • … contrairement à ce qu’on entend souvent, la gauche et les campus ne sont pas les premiers initiateurs de ce mouvement. Et la « cancel culture » est, très largement, l’œuvre et l’instrument du camp conservateur, qui s’attaque aux livres traitant de thèmes allant du racisme à l’identité de genre.

    • Oui, d’où le fait que je trouve que c’est une mauvaise idée de reprendre le terme « cancel culture », terme inventé par les racistes, masculinistes et autre homophobes américains. C’est amusant ponctuellement d’en inverser le sens, mais le banaliser est par contre problématique, parce que je pense que ça entretient la confusion souhaitée par l’extrême-droite ricaine (ah ah là, nous on veut juste interdire ces livres qui veulent nous empêcher de dire ce qu’on pense).

  • Recension de « La conjuration des ego , d’Aude VIDAL, publiée sur le blog Les Ruminant.e.s | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/04/04/recension-de-la-conjuration-des-ego-daude-vidal-publiee-sur-le-bl

    Le féminisme est une lutte pour toutes les femmes et contre toutes les violences – physiques, psychologiques, verbales – qu’exercent les hommes sur les femmes. Il est incompatible avec les nombreux privilèges dont bénéficient les hommes du fait de leur domination. Que cette domination soit consciente ou pas, de nombreuses études démontrent que la vie commune hétérosexuelle bénéficie aux hommes qui profitent du travail domestique de leur compagne. Cette situation d’exploitation plus ou moins acceptée permet aux hommes de mieux réussir que les femmes dont le temps de travail et le salaire sont réduits. Les femmes, rendues dépendantes économiquement, sont plus facilement victimes de l’accaparement de leurs corps par les hommes qui profitent ainsi de services sexuels, domestiques ou reproductifs.

    Si les hommes peuvent s’approprier et dominer les femmes, c’est parce que les individus sont socialisés selon qu’ils naissent avec une vulve ou un pénis. L’homme est socialisé de telle manière qu’il pense légitime de s’approprier les femmes. Les femmes sont socialisées de façon à accepter leur asservissement. Cette différenciation binaire des sexes est socialement construite. La société divise les individus selon les deux catégories sexuelles – mâle ou femelle – auxquelles elle assigne un genre masculin ou féminin. Personne n’échappe à ces assignations binaires, elles nous façonnent et nous les intégrons malgré nous. Être une femme, c’est subir cette assignation. Puisque le genre est un fait social, une expérience collective, alors on « ne peut être une femme, quelle que soit sa naissance et son vécu, que quand on est perçue et traitée comme une femme dans la société, quand on a en partage cette expérience avec les autres membres de la classe des femmes. » (p. 53)

    C’est pour cela qu’exercer sa liberté individuelle en se définissant non-binaire ou transgenre n’apporte aucune liberté aux autres femmes. D’autant que, comme l’explique l’autrice, la personne qui s’auto-identifie à un genre revendique un genre socialement construit par et pour une société patriarcale. Les non-binaires eux-mêmes tiennent à un pronom plus qu’à un autre. C’est pourtant cette assignation des genres qui doit être combattue collectivement, dans la dimension institutionnelle mais aussi intime.

    #féminisme #identités

  • Women must build the metaverse | Information Age | ACS
    https://ia.acs.org.au/article/2022/women-must-build-the-metaverse.html
    https://ia.acs.org.au/content/dam/ia/article/images/2022/metaverse+vr.jpg

    Women have to build the metaverse if the next major leap in human-computer interaction is to be used by everybody, the audience at ADMA’s Global Forum 2022 heard on Wednesday.

    In a panel discussion titled ‘Demystifying the Metaverse’, Carli Johnston, co-founder of augmented and virtual reality (AR/VR) company Virtual Method, said there was a great need for women to be at the forefront of metaverse content design to ensure the technology develops out of a diverse set of needs and experiences.

    Et si justement elles ne voulaient pas de ce fantasme... d’homme ?

    #Metaverse #Genre

  • #Schwa: storia, motivi e obiettivi di una proposta

    Una dichiarazione di intenti

    «Lo statuto della sociolinguistica è simile a quello di molte scienze umane; essa accoglie e fonde nozioni del senso comune, assiomi e concetti tecnici, esigenze di formalizzazione e di quantificazione; presuppone nel suo cultore più anime coesistenti; alla sintesi impressionista oppone il linguaggio delle statistiche e dei questionari, ma rivendica poi l’insostituibilità dell’intuizione, dell’empatia antropologica; aspira a generalizzazioni ampie e insieme spia le particolarità del vivere quotidiano. Se il linguista è un curioso di parole, che può osservare anche nelle pagine di un dizionario, il sociolinguista è un curioso di discorsi, che deve necessariamente spiare nella pratica viva dell’interazione. Ma a caratterizzarlo non è soltanto il campo visuale delle sue osservazioni; è la spinta a interpretare quel che vede, a cercare correlazioni pertinenti tra i comportamenti linguistici da un lato e la struttura della società, dei suoi ruoli, status, funzioni, istituzioni, dall’altro. A differenza del linguista, non considererà estranee alla sua attenzione categorie come il potere e l’autorità, il conflitto e l’antagonismo, la subordinazione, lo scambio, la legittimazione, la solidarietà; al contrario, ne cercherà le manifestazioni, ordinarie o solenni, e i meccanismi di controllo e manipolazione».

    Apro il mio pezzo con una lunga citazione di Giorgio Raimondo Cardona (Introduzione alla sociolinguistica, a cura di Glauco Sanga, UTET, Torino, 2009, pp. 5-6); lo faccio non tanto per richiamare un argumentum auctoritatis, quanto per mettere subito in chiaro quale sia l’impostazione di studio e ricerca che ho fatto mia da molti anni. In particolare, ritengo una necessità quella di non scindere i fatti linguistici dai fatti sociali, pena – a mio avviso – una visione solo parziale del quadro che si ha di fronte. Per questo, parlerò qui di (socio)linguistica, certo; ma vorrei che al centro del discorso rimanessero coloro che troppo spesso ne vengono estromesse, ossia le persone.

    Che cos’è lo schwa e come mai se ne discute

    La questione di cui mi occupo da qualche anno ha come suo fulcro un simbolo: lo schwa o scevà, nome che indica una e ruotata di 180°, ossia ə, un simbolo appartenente all’IPA, International Phonetic Alphabet o Alfabeto Fonetico Internazionale, un alfabeto “di lavoro” usato in ambito linguistico per descrivere i suoni linguistici delle lingue del mondo. Osservando la trascrizione fonetica di una parola, dunque, è possibile, posto che si conosca l’IPA, comprenderne la pronuncia.

    In particolare, lo schwa indica una vocale media-centrale, che si situa al centro del quadrilatero vocalico: se, dunque, per pronunciare le altre vocali occorre “deformare la bocca” (pensiamo ad a-e-i-o-u), per pronunciare lo schwa la bocca va tenuta in posizione rilassata, semiaperta. È il suono iniziale dell’inglese about, come pure quello finale del napoletano jamm; tale suono non è presente nell’italiano standard, e il simbolo manca dal nostro alfabeto; in compenso lo schwa, seppure con un valore fonetico leggermente diverso, fa parte da qualche tempo dell’alfabeto latino della lingua azera e anche di quello pan-nigeriano; si noti, peraltro, che in azero la versione maiuscola dello schwa è lo stesso carattere aumentato di dimensioni, ə-Ə, mentre nel pan-nigeriano lo schwa maiuscolo è una E rovesciata: ə-Ǝ.

    Il motivo per cui questo simbolo è diventato oggetto di un’accesa discussione, che ha portato fino alla creazione di una petizione su change.org intitolata “Lo schwa (ə)? No, grazie. Pro lingua nostra” (https://www.change.org/p/lo-schwa-%C9%99-no-grazie-pro-lingua-nostra), è che negli ultimi anni il suo uso ha iniziato a diffondersi in vari contesti per cercare di superare quello che alcune categorie di persone giudicano come un limite espressivo della lingua italiana, ossia il fatto che non sia possibile non esprimere il genere di una persona o di un gruppo di persone.

    L’italiano, una lingua con genere grammaticale

    L’italiano, come è noto, è una lingua dotata di due generi grammaticali: sostantivi e pronomi sono o di genere maschile o di genere femminile, tertium non datur (per un’analisi dettagliata, cfr. Federica Formato, Gender, Discourse and Ideology in Italian, Palgrave Macmillan, London, 2019, specialmente cap. 2, An Overview of Grammatical Gender in Italian, pp. 39-80). Mentre per oggetti inanimati e concetti la distinzione appare convenzionale (anche se non del tutto priva di conseguenze a livello semantico, come argomenta ad esempio la scienziata cognitiva e psicologa Lera Boroditsky), per animali ed esseri umani il genere grammaticale tende a essere scelto in accordo con il sesso dell’animale o il genere della persona che si va a designare. Sebbene più fonti colleghino tradizionalmente il genere grammaticale al sesso biologico, ritengo che, quando si parla di persone, sarebbe ancora più preciso dire che il genere grammaticale viene scelto in base al genere percepito di una determinata persona (si pensi al personaggio femminile interpretato dall’attore Gianluca Gori, Drusilla Foer, normalmente nominato al femminile al di là del suo sesso biologico: nella percezione, infatti, è una donna). Aggiungiamo, infine, che l’italiano ha notoriamente perso il neutro, che esisteva in latino in riferimento, principalmente, a concetti astratti e oggetti.

    Sesso, genere, orientamento sessuale: cerchiamo di fare chiarezza

    Oggigiorno, la percezione diffusa è ancora che il mondo sia composto di esseri umani di sesso maschile e di sesso femminile. Nel suo importante libro Queer. Storia culturale della comunità LGBT+ (Einaudi, Torino, 2021), Maya De Leo spiega come questa concezione dicotomica del sesso, ossia il dimorfismo sessuale, si diffonda massicciamente nel XVIII Secolo anche grazie alle (supposte) scoperte in campo medico. Precedentemente, il centro del sistema era rappresentato dal maschio, rispetto al quale la femmina non era altro che una «versione imperfetta» (p. 19); d’altro canto, però, la concezione androcentrica permetteva concettualmente l’esistenza di altri sessi «a minor grado di perfezione» (p. 13), comprese persone intersex (una volta definite ermafrodite) e in altri modi non conformi al genere. Il dimorfismo sessuale, che ancora oggi è la concezione prevalente, «non prevede […] la possibilità di corpi non riconducibili a uno dei due poli» (p. 20). Eppure, nel frattempo, la medicina, e la conoscenza dell’essere umano in generale, sono andate avanti, permettendo di scoprire che esiste una percentuale di persone con caratteristiche cromosomiche “non standard”, quindi non-XX e non-XY, ma anche che l’identità di genere di una persona è ben più complessa del suo sesso biologico. Per l’esattezza, per ogni essere umano possiamo identificare:

    1) Il sesso biologico assegnato alla nascita: normalmente maschile o femminile, dunque; e siccome l’assegnazione del sesso alla nascita si basa, nella maggioranza dei casi, sull’osservazione delle caratteristiche fisiche dell’infante, è possibile che situazioni di intersessualità non vengano scoperte in quel momento, e in alcuni casi addirittura mai.

    2) L’identità di genere: è un insieme di fattori psicologici e culturali e risponde, all’incirca, alla domanda “come mi sento”: maschio, femmina, altro? Si definisce con il termine cappello transgender una persona che, genericamente, non si identifica nel sesso assegnatole alla nascita, mentre da qualche tempo viene definita cisgender chi, al contrario, vi si riconosce. Io, ad esempio, sono una donna cisgender. Sotto il termine transgender abbiamo, invece, persone transessuali, ma anche non binarie, gender-fluid, agender, genderqueer, genderflux, genderfuck, in generale gender non-conforming. Molta terminologia del settore, al momento, è in inglese, perché la consapevolezza rispetto a questi temi è sicuramente più avanzata in ambito angloamericano (cfr. Sally Hines, Il genere è fluido?, Nutrimenti, Roma, 2021, traduzione di Martina Rinaldi di Is Gender Fluid?, 2018).

    3) Non ovunque, però, è possibile manifestare liberamente la propria identità di genere, giacché il coming out come persona transgender implica spesso molte difficoltà, se non veri e propri pericoli, a livello sociale (su questo rimando ancora alla disamina di De Leo 2021). Dunque, un terzo fattore è proprio l’espressione di genere, che all’incirca risponde alla domanda “come mi presento”.

    4) Infine, ogni persona ha un orientamento sessuale: semplificando, è la risposta alla domanda “chi mi piace”. Normalmente, sempre come lascito della visione dicotomica di cui sopra, tenderemo a pensare che esistano persone eterosessuali e omosessuali; in realtà, ultimamente sta venendo nominata una pletora di altre sessualità come, ad esempio, la bisessualità, la pansessualità, l’asessualità, ecc. (per questa nomenclatura rimando alle pagg. 16-21 di AA.VV., Questioni di un certo genere. Le identità sessuali, i diritti, le parole da usare: una guida per saperne di più e parlarne meglio, Iperborea, Milano, 2021).

    Identità di genere e schwa

    Questa lunga premessa era, a mio avviso, necessaria per cercare di comprendere meglio la radice della questione dello schwa. L’apertura del ventaglio delle identità di genere verso “generi altri” crea una tensione con la tipologia della nostra lingua, che de facto prevede solo maschile e femminile. Dunque, chi non si riconosce in questo dimorfismo, prova un disagio dovuto all’incapacità di trovare una sistemazione all’interno del sistema-lingua.

    Normalmente, a questo ragionamento si obietta in due modi: il primo ricorre all’affermazione che, in fondo, la questione è residuale perché impatta direttamente solo su un numero molto limitato di persone; come scrive Cecilia Robustelli su Micromega (30 aprile 2021): «la quasi totalità delle persone è identificabile su base sessuale come maschio o femmina. È vero, le persone intersex (1%) restano fuori, ma eliminare le desinenze grammaticali significa impedire la rappresentazione di metà della popolazione italiana, quella di sesso femminile» (si noti che si rimane sul piano del sesso biologico, nominando le persone intersex, e non si parla di identità di genere). In realtà, ricordando che non si tratta di eliminare le desinenze grammaticali, ma di ricercare ulteriori modi per esprimersi, al di là del problema posto dalla necessità di nominare direttamente le persone non binarie esistono numerose situazioni in cui forse sarebbe meglio non creare alcun bias di genere (si pensi a un annuncio di lavoro). La seconda obiezione è che la soluzione migliore, quella prevista dalla grammatica italiana, rimarrebbe quella di ricorrere senza distorsioni al maschile sovraesteso (chiamato di volta in volta inclusivo, non marcato, neutro ecc.), come ci ricorda Paolo D’Achille nella sua dettagliata analisi pubblicata sul sito web dell’Accademia della Crusca.

    Mi sento di dissentire da entrambe le affermazioni; tornerò al primo punto nel prosieguo, mentre qui vorrei fare riferimento ai diversi studi che rilevano come l’uso del maschile sovraesteso sia tutt’altro che “naturale”, quanto piuttosto motivato da questioni storiche e culturali: «La lingua quotidiana riflette e amplifica una divisione già di per sé così netta come quella sessuale, e il predominio sociale dei ruoli maschili impronta di sé anche la nostra concezione della lingua; infatti quella che viene sempre assunta come forma “normale” di una lingua è proprio quella usualmente parlata dagli uomini» (Cardona, op. cit., p. 74). Non solo, ma è anche dato ormai verificato che l’uso del maschile non è privo di conseguenze a livello cognitivo: lo studioso Pascal Gygax lo rileva da molti anni (qui una lista delle sue pubblicazioni; qui la sua presentazione al simposio di studi Équivalences; Gygax viene citato anche da Giuliana Giusti in un suo recente articolo sul tema. Cfr. anche Federica Formato, op.cit., cap. 3, Feminine Forms Between Recommendations and Usages, pp. 81-133).

    La strada dello schwa si incrocia con la questione di genere all’incirca una decina di anni fa, quando nelle comunità LGBTQIA+, nei collettivi transfemministi, intersezionali o anarca-femministi (per questa definizione, cfr. Chiara Bottici, Manifesto anarca femminista, Laterza, Roma-Bari, 2022), iniziano a manifestare la propria presenza persone gender non-conforming. Per tenere conto di loro, in vari gruppi si ricorre a soluzioni “fatte in casa” per cercare di superare non solo il maschile sovraesteso, sentito già come non sufficiente dalle donne, in particolare le femministe (come già argomentato da Alma Sabatini nel suo famoso saggio Il sessismo nella lingua italiana, 1987), ma anche la doppia forma (“Buonasera a tutte e tutti”), osservando semplicemente che quel “tutte e tutti” non comprende tutta la varietà umana esistente.

    Le soluzioni adottate – tuttora in circolazione – sono molte, dall’asterisco (“Buonasera a tutt*”) alla chiocciola, all’apostrofo, alla barra; dalla u (“Buonasera a tuttu”) alla x, alla z, allo schwa (“Buonasera a tuttə”). Queste soluzioni (di cui ho cercato di fornire un elenco, per quanto parziale, nel 2020, qui, e che sono recentemente state sottoposte a una prima analisi quantitativa da Gloria Comandini, Salve a tuttə, tutt*, tuttu, tuttx e tutt@: l’uso delle strategie di neutralizzazione di genere nella comunità queer online, “Testo e senso”, 23, 2021) rispondono ad almeno due necessità: quella di rivolgersi a una moltitudine mista e quella di parlare a una persona che non si riconosce nel binarismo di genere. Dunque, sarebbe forse corretto identificare questi tentativi come la ricerca non di un neutro o di un terzo genere, ma di una forma priva di genere. È difficile trovare attestazioni di questa prima fase, perché il grosso di tali sperimentazioni è avvenuto all’interno delle specifiche comunità, in assenza di una regia comune.

    La prima vera e stabile attestazione dello schwa è dunque rappresentata da un articolo pubblicato online nel 2015 a firma di Luca Boschetto, “Proposta per l’introduzione della schwa come desinenza per un italiano neutro rispetto al genere, o italiano inclusivo”; successivamente, nel 2020, il testo di quell’articolo è diventato parte del sito web Italiano Inclusivo, creato e mantenuto a oggi sempre da Boschetto; non un linguista, dunque, ma una persona interessata a fatti di lingua che fa parte della comunità queer. La proposta di Boschetto è di integrare l’italiano con due caratteri diversi: lo “schwa breve”, “ə”, per il singolare, e lo “schwa lungo”, “ɜ”, per il plurale; sul sito vengono fornite anche delle linee guida piuttosto puntuali per il loro uso.

    Quando, nel 2020, la casa editrice effequ decise di tradurre e pubblicare Feminismo em comum, un libro della femminista brasiliana Marcia Tiburi (che è apparso in Italia, nella traduzione di Eloisa Del Giudice, con il titolo Il contrario della solitudine. Manifesto per un femminismo in comune), si trovò di fronte una difficoltà: in un paio di occorrenze l’autrice usa nel testo il plurale “inclusivo” in e che esiste ufficiosamente sia in spagnolo sia in portoghese: accanto a todas e todos, dunque, anche todes. Si noti, peraltro, che queste sperimentazioni linguistiche hanno destato e destano proteste da parte del mondo accademico nei paesi ispanofoni e lusofoni.

    Nel 2019, era stato pubblicato dalla stessa casa editrice il mio libro Femminili singolari. Il femminismo è nelle parole, che accenna al tema dello schwa in un breve trafiletto di una decina di righe (pp. 184-185):

    «In italiano, alcuni tentativi per far riemergere una sorta di neutro hanno portato all’impiego, nello scritto, dell’asterisco in fine di parola: car* tutt*; un uso interessante e molto espressivo, forse più elegante del raddoppio care tutte e cari tutti, che può effettivamente diventare molto farraginoso, ma con un difetto che non può che limitarne l’impiego su ampia scala: l’impronunciabilità. Proprio tenendo conto di questo limite oggettivo, qualche tempo fa avevo proposto (ma non sono stata la prima a farlo) l’impiego, in questi contesti, dello schwa, ossia della vocale indistinta che, nell’alfabeto fonetico internazionale, viene identificata con il simbolo ə: lo si trova in molti dialetti, in fine di parola (per esempio, in napoletano), ed è la vocale che potremmo descrivere come il suono che emettiamo quando abbiamo la bocca ‘a riposo’, non contraiamo nessun muscolo ed emettiamo semplicemente un suono così, con il viso rilassato. Certo, lo schwa ha a sua volta un limite: il simbolo non è presente sulla tastiera standard, e anzi, è noto solo a una parte della comunità dei parlanti. Ciononostante, chissà che non possa un giorno porsi come alternativa valida per i casi in cui non identificare il genere di una moltitudine o di una persona è rilevante: Carə colleghə, siete tuttə benvenutə.»

    A partire da questa idea in nuce, effequ iniziò a pensare alla possibilità di rendere todes con lo schwa, tuttə; un impiego, quindi, che è differente da quello proposto da Italiano Inclusivo (che all’epoca di quella prima formulazione non era noto né a me né a effequ), e alla cui sistematizzazione ho successivamente lavorato assieme alla casa editrice; secondo la “scuola di pensiero” che io stessa seguo, basta un solo simbolo in più per gestire sia il singolare sia il plurale, dato che nella quasi totalità dei casi gli accordi intrafrasali sono sufficienti per disambiguare il significato: “lə scrittorə sceltə dalla commissione vincerà un premio in denaro” vs “ə scrittorə sceltə dalla commissione vinceranno in premio in denaro” (cfr. Cos’è quella “e” rovesciata, in Questioni di un certo genere, op.cit., pp. 24-33).

    Dopo quella prima sperimentazione, dunque, effequ ha deciso di impiegare lo schwa al posto del maschile sovraesteso nella sua collana di saggistica (i “Saggi Pop”). Proprio la necessità di usare il simbolo con consistenza e coerenza, pur nella consapevolezza che si tratta di un esperimento, ha reso necessaria la creazione di una norma redazionale consistente, che riporto qui per sommi capi, e che compare anche nel già citato Questioni di un certo genere, p. 32.

    – Sostantivi (singolare): la sindaca, il sindaco, lə sindacə; la dottoressa, il dottore, lə dottorə; la poeta, il poeta, lə poeta; l’autrice, l’autore, l’autorə, un’amante, un amante, unə amante.

    – Sostantivi (plurale): le sindache, i sindaci, ə sindacə; le dottoresse, i dottori, ə dottorə; le poete, i poeti, ə poetə, le autrici, gli autori, ə autorə; delle amanti, degli amanti, deə amanti.

    – Pronome personale 3a persona singolare: lei, lui, ləi; a lei/le, a lui/gli, a ləi, lə.

    La scelta, nel caso di termini come lettore/lettrice, di unire lo schwa alla radice lettor-, nasce dall’osservazione che i femminili dei nomi in -tore e -sore prevedono, tra gli esiti possibili, quello a suffisso zero (come gestora accanto a gestrice, o assessora, o incisora). Il pronome personale ləi pone senz’altro delle difficoltà in più, poiché normalmente lo schwa si trova in posizione atona, non tonica; tuttavia, esistono esempi, nelle lingue del mondo, di ə in posizione tonica, a testimonianza del fatto che non si tratta di un’articolazione foneticamente impossibile, per quanto indubbiamente complessa, soprattutto per una persona italofona.

    È interessante notare che da qualche tempo in tedesco si usa, con funzione “epicena”, la doppia suffissazione (Bürger+Bürgerinnen=Bürger*innen); uno degli ostacoli citati più spesso da coloro che si oppongono all’esperimento è quello della difficoltà di pronuncia. In realtà, come argomentato dal sociolinguista Carsten Sinner durante un recente convegno, il modo più semplice per pronunciare tali nessi è inserendo un colpo di glottide, che i germanofoni impiegano già inconsciamente in molte altre occasioni (ad es, nella pronuncia di Rührei ‘uovo strapazzato’); dunque, un po’ come per lo schwa in italiano, si tratta di rendere consapevole una pronuncia presente inconsapevolmente nei parlanti.

    Chiaramente, gli esempi offerti non coprono tutta la casistica che si incontra in una lingua, ma a oggi le due “scuole” (Italiano Inclusivo ed effequ) sono quelle che presentano lo stadio più avanzato di sistematicità nell’uso; d’altro canto, è evidente (e anche normale) che in una fase di sperimentazione diffusa ci siano numerose incertezze, non esistendo una direzione normante e comune, quanto piuttosto il desiderio di provare a impiegare un linguaggio meno connotato per genere. Per quanto, dunque, le sperimentazioni con lo schwa siano diventate più diffuse, si notano oscillazioni nel suo impiego (si veda, ad es. Michela Murgia, Chiara Tagliaferri, L’uomo ricco sono io, Mondadori, Milano, 2021), che non sono altro che l’ulteriore dimostrazione della mancanza di quell’“imposizione dall’alto” che viene invece spesso paventata da più parti.

    Nel 2021 Femminili singolari è stato ripubblicato con l’aggiunta di un capitolo intitolato L’avventura dello schwa, che tenta di ricostruire quanto successo tra il 2020 e oggi. In più, il volume è stato aggiornato inserendo nel testo lo schwa al posto del maschile sovraesteso; recentemente, ne è stata pubblicata la versione audiolibro, letta quindi con lo schwa. Per dare invece un esempio di testo scritto con lo schwa, ecco un passaggio da In altre parole. Dizionario minimo di diversità, di Fabrizio Acanfora (effequ, Firenze, 2021, p. 42):

    «È importante essere consapevoli del ruolo fondamentale del linguaggio nella costruzione della nostra realtà e della realtà di coloro che incontriamo sul nostro cammino. Il modo in cui ci rivolgeremo a loro, le parole che useremo per posizionarci nei confronti deə altrə e per descrivere la loro identità in relazione al nostro mondo, avrà un’influenza diretta sulle loro vite non solo a livello personale ed emotivo, ma contribuirà a forgiare la percezione che il mondo avrà di loro influendo anche su aspetti come i diritti, le leggi, le libertà. Bisogna essere consapevoli che garantire a ciascunə il diritto a esistere non toglie nulla a noi e ai nostri diritti. È importante domandarci come le persone diverse da noi desiderino essere definite e rappresentate, perché questo semplice gesto garantisce loro l’esistenza, almeno nel nostro mondo, e non è poco. E dobbiamo capire che allargare le nostre possibilità linguistiche interrogandoci ad esempio sull’uso dei pronomi e su quanto le nostre consuetudini non includano una fetta anche piuttosto consistente della popolazione, abbia conseguenze dirette sulla loro visibilità come individui aventi gli stessi diritti e le stesse opportunità di chiunque altrə».

    Come si può notare, la presenza del simbolo non è così impattante come si potrebbe pensare, e viene ridotta al minimo indispensabile. In generale, l’idea che segue effequ è di limitare il ricorso allo schwa allo stretto necessario, preferendo, ove possibile, formulazioni alternative (come sto cercando di fare anche in questo articolo), ad esempio tramite il ricorso a termini semanticamente neutri come persona, individuo, essere umano, o a circonlocuzioni come la cittadinanza, la popolazione studentesca, chi lavora in questa azienda ecc.

    Il passaggio da questione di nicchia al mainstream

    La questione dello schwa sarebbe probabilmente rimasta interna a contesti specifici, se il 25 luglio 2020 il giornalista Mattia Feltri non avesse pubblicato un trafiletto intitolato Allarmi siam fascistə sulla prima pagina del quotidiano La Stampa. Riporto qui il testo, rimandando a Manuel Favaro, Linguaggio inclusivo e sessismo linguistico: un’introduzione (Testo&Senso, 23, pp. 7-9) e al già citato estratto da Femminili Singolari (2021) per una disamina dei fatti attorno alla sua uscita.

    «Anche se non siete entomologi dei social, anzi entomolog*, vi sarà capitato d’imbattervi in parole scritte con l’asterisco al posto dell’ultima vocale. L’asterisco indica un plurale né femminile né maschile, poiché in italiano il plurale neutro finisce in -i, e coincide col maschile. Dunque è sessismo. Cioè, se scrivo cari amici intendo cari amici e care amiche, ma il maschile che psicologicamente prevale sul femminile fa di me un fascio. Quindi scriverò car* amic*. Francamente, non so se scrivendo car* lettor* sono lo stesso un po’ fascio, essendo il femminile lettrici, e qui l’asterisco fallisce. Comunque l’asterisco è perfetto anche nel singolare se converso con una persona fluida, cioè dal genere inespresso dalle rudimentali categorie maschio/femmina. Ma quando passo alla comunicazione orale? Su Facebook un’accademica della Crusca – dove ritengono oltraggioso per la nostra lingua se i ragazzi dicono spoilerare anziché svelare il finale – suggerisce l’uso dello schwa. È un fonema che si pronuncia a metà fra la a e la e come nell’inglese about, e si scrive ə. Penso ai professori, anzi professor*, anzi professorə. Quando vi rivolgete aglə studentə d’ora in poi dovete scrivere e dire studentə. Forza, ripetete con me: “Ragazzə, aprite il libro a pagina ventuno”. Dai dev’essere qualcosa fra ragazzae e ragazzea. Non è chiaro? Facciamo così: fino a ragazz ci siamo, poi dite una vocale che sia una specie d’abbozzo di sbadiglio, ragazzaoew. Vabbè, pensate a Stanlio e Ollio e sarà sufficiente. L’uditorio, maturo e consapevole, apprezzerà lo sforzo e non vi sputerà addosso: non è che potete diventare democraticə dalla sera alla mattina, bruttə fascistə.»

    Questo testo è rilevante, nella vicenda, perché rappresenta a mio avviso il momento dello spillover, della tracimazione dell’istanza da ambiti circoscritti a un pubblico indistinto; ed essendo il trafiletto scritto con un tono ben preciso, di scherno misto a indignazione, è anche il testo che definisce, in buona parte, il tenore della discussione successiva, portando a una repentina quanto violenta polarizzazione tra schwaisti e contrari allo schwa (sulla disamina dei vari contributi di intellettuali, linguisti e linguiste pubblicati nei mesi successivi a tale elzeviro, rimando ai testi già citati di Favaro e Gheno).

    È importante sottolineare un aspetto: stiamo discutendo di una tra le soluzioni “ampie” nate in seno alle comunità LGBTQIA+, usata da membri di tali comunità e da simpatizzanti con la causa, generalmente in un numero limitato di contesti e spesso non in maniera consistente, che ha raggiunto un certo grado di standardizzazione perché almeno una casa editrice ha deciso di usarlo in maniera regolare in una sua collana, mentre diverse altre lo hanno impiegato in alcuni dei loro volumi (ad es. Grada Kilomba, Memorie della piantagione. Episodi di razzismo quotidiano, Capovolte, Alessandria, 2021, traduzione di Mackda Ghebremariam Tesfaù e Marie Moïse di Plantation Memories. Episodes of Everyday Racism, 2008; Zoe Mendelson, Pussypedia, Fabbri, Milano, 2022, traduzione di Angela Lombardo e Stefania Ionta dell’omonimo originale del 2021).

    Dunque, successivamente alla sua nascita e alla sua iniziale circolazione, si è sentita l’esigenza di definirne l’uso in maniera più precisa, anche se tali norme non sono usate univocamente e in maniera diffusa. Si può, considerato tutto questo, parlare davvero di un uso “inventato a tavolino” e “imposto dall’alto”? Dove si riscontra tale obbligo? Eppure, uno dei punti forti della già citata petizione è proprio la supposta imposizione, tanto che nel testo si parla della «proposta di una minoranza che pretende di imporre la sua legge a un’intera comunità di parlanti e di scriventi»; peraltro, di tali direttive impositive non viene fornito alcun esempio.

    In un altro passaggio della stessa petizione, il promotore scrive:

    «Lo schwa e altri simboli (slash, asterischi, chioccioline, ecc.), oppure specifici suoni (come la «u» in «Caru tuttu», per «Cari tutti, care tutte»), che si vorrebbe introdurre a modificare l’uso linguistico italiano corrente, non sono motivati da reali richieste di cambiamento. Sono invece il frutto di un perbenismo, superficiale e modaiolo, intenzionato ad azzerare secoli e secoli di evoluzione linguistica e culturale con la scusa dell’inclusività».

    Penso che il disagio linguistico manifestato da una minoranza che fa in ogni caso parte della nostra comunità di parlanti sia reale (basta, del resto, confrontarsi con le persone direttamente interessate alla questione per averne una conferma), e che questo fermento linguistico ne sia un segnale concreto, per quanto rimanga assolutamente imprevedibile la direzione che la riflessione prenderà: non è da escludere che si possa, un giorno, tornare pacificamente all’uso del maschile sovraesteso, ma solamente se questo avverrà con una mentalità completamente diversa da quella attuale. Ma questo è un problema diverso.

    Lo schwa in contesti ufficiali

    In realtà, la pietra dello scandalo, per molti tra quelli che hanno sottoscritto la petizione, pare essere il fatto che lo schwa (breve e lungo) sia finito in sei verbali di una commissione ministeriale per l’Abilitazione Scientifica Nazionale. Si noti che di questo si occupa un singolo passaggio della suddetta petizione, che infatti è stata più comunemente interpretata come una sorta di grido di allarme contro il presunto degrado della lingua italiana.

    Sono d’accordo che dei documenti ministeriali non siano il contesto più adatto per una sperimentazione linguistica (così come avevo avuto qualche perplessità quando l’amministrazione comunale di Castelfranco Emilia aveva deciso di adottare lo schwa nella sua comunicazione social; a quanto vedo, peraltro, il Comune è successivamente tornato sui suoi passi). La prima strategia di non-espressione del genere dovrebbe rimanere quella di scegliere, ove possibile, circonlocuzioni semanticamente neutre; non si può, infatti, prestare attenzione alla questione di genere dimenticandosi di chi potrebbe subire un danno nella sua capacità di decodificare il testo (ad esempio persone anziane o con una scarsa conoscenza dell’italiano). Insomma, la leggibilità deve venire preservata, soprattutto per documenti che devono essere fruibili da un pubblico ampio e indistinto.

    Per lo specifico caso dei verbali in discussione, tuttavia, considerando che si è trattato della decisione di un singolo estensore, il professor Maurizio Decastri, che successivamente ha spiegato le proprie ragioni in una lettera pubblicata sul blog del Corriere La 27a ora, non credo che la strada giusta per discutere della sua scelta fosse quella di creare una petizione pubblica: contro cosa, esattamente? Con quali finalità? Per ottenere quale risultato? (per una critica dettagliata al testo della petizione, consiglio la visione del video registrato dal filoso femminista ed estetologo Lorenzo Gasparrini e la lettura di Matteo Pascoletti, L’assurda petizione per ‘difendere’ la lingua italiana, “Valigia Blu”, 9 febbraio 2022, nonché di Dario Accolla, La congiura (inesistente) dello schwa, ibid., 13 febbraio 2022).

    Contro lo schwa

    Il popoloso fronte di anti-schwaisti solleva numerose obiezioni. Vediamo le principali; per un approfondimento su questo tema, rimando a un articolo recentemente uscito su Valigia Blu (Schwa, asterisco e linguaggio inclusivo: proviamo a rispondere alle critiche più frequenti, 4 marzo 2022).

    Lo schwa crea difficoltà di lettura

    In primis, lo schwa rappresenterebbe un problema per persone dislessiche, neurodivergenti o, in generale, con difficoltà di lettura (per esempio le persone anziane). Questa questione è reale e da non sottovalutare. Tuttavia, la difficoltà di fronte alle forme di linguaggio ampio non è unanime, come si legge in questa lettera aperta comparsa sulla pagina Facebook di Fərocia e promossa da «persone neurodivergenti appartenenti alla comunità lgbtiaq+, insegnanti, attivistə e semplici allies». Il già citato Fabrizio Acanfora è autistico (lui sceglie per sé la definizione identity first, per cui la uso in ossequio al suo desiderio), e ha più volte ribadito, assieme ad altri membri della sua comunità, di non provare particolari difficoltà nella lettura e nell’uso dello schwa. Del resto, se si riflette in una prospettiva intersezionale (sul concetto di intersezionalità cfr. Barbara Giovanna Bello, Intersezionalità. Teorie e pratiche tra diritto e società, FrancoAngeli, Milano, 2020), appare più chiaro come non abbia senso mettere una minoranza (quella di dislessici e neurodivergenti) contro un’altra (quella delle persone gender non-conforming); intanto, perché ci sono persone che appartengono a entrambe le categorie; secondariamente, perché se le soluzioni oggi in circolazione non soddisfano ogni soggettività, nulla vieta di cercare altre vie o di ricorrere ad altre soluzioni.

    Lo schwa non è supportato dalla tecnologia

    In secondo luogo, lo schwa sarebbe difficile da usare perché le tastiere non lo riportano; in più, non è riconosciuto dai lettori vocali di testo, essenziali, tra l’altro, per rendere fruibili i testi per persone cieche e ipovedenti. Questa è una questione reale e seria quanto quella precedente. Tuttavia, in questo caso i problemi sono legati alla tecnologia, più che alle persone, e questo vuol dire che forse sono risolvibili più facilmente.

    Intanto, nella primavera del 2021 il sistema operativo Android ha inserito lo schwa tra le alternative della lettera e sulla tastiera di cellulari e tablet che lo montano; a settembre dello stesso anno la medesima innovazione è stata introdotta da Apple per iOs. Al momento, digitare lo schwa sulla tastiera di un computer è più difficile, ma non impossibile, anche se indubbiamente è necessario ricorrere a qualche accorgimento in più. Per quanto riguarda, invece, la tecnologia assistiva, il problema non è di facile risoluzione; tuttavia, se ci fosse un vero interesse a impegnarsi per superare questo limite, ossia la leggibilità dello schwa da parte dei software di lettura, la questione potrebbe probabilmente essere risolta in tempi contenuti.

    Lo schwa e gli ostacoli presenti nel sistema lingua

    Lo schwa sarebbe de facto “impossibile” a livello di sistema linguistico: su questo hanno dato il loro parere molte persone di grandissima competenza, come Roberta D’Alessandro («Una regola come quella dello schwa, nel sistema italiano che marca il genere binario e ha il maschile di default (cioè lo usa nei verbi impersonali o in quelli meteorologici) non è acquisibile» [Huffington Post, 21 settembre 2021]), Cristiana De Sanctis, presente anche in questo Speciale («Decidere di agire sulla terminazione o sul corpo delle parole per occultare il genere, in ogni caso, non equivale a intervenire solo sull’ortografia (non si tratta di cambiare una lettera, sostituendola con un simbolo più “neutro”): vuol dire intaccare in profondità la morfologia della nostra lingua, smagliandone anche la sintassi (che non può prescindere dalla regola dell’accordo) e la testualità (l’accordo delle parole, anche a distanza, è uno dei requisiti della buona formazione dei testi perché contribuisce alla coesione, cioè alla compattezza del discorso). Sarebbe comodo, certo, pensare di estendere un espediente ‘semplice’ (facilmente accessibile oramai sulle tastiere alfanumeriche) per risolvere i nostri problemi di (in)tolleranza e convivenza civile, se non ci fosse una controindicazione tanto forte da agire come dissuasore: non solo avalleremmo una soluzione semplicistica, ma ci sottrarremmo alle regole grammaticali della nostra lingua, acquisite in modo libero e spontaneo da ogni parlante madrelingua» [Treccani, 9 febbraio 2022]), Giuliana Giusti (cfr. Inclusività della lingua italiana, nella lingua italiana: come e perché. Fondamenti teorici e proposte operative, in “DEP – Deportate, esuli, profughe. Rivista telematica di studi sulla memoria femminile” n° 48, 1/2022”), Cristina Lavinio (Generi grammaticali e identità di genere, in “Testo e senso”, n° 23, dicembre 2021, pp. 31-42), ecc.

    Ritengo che continuare a discutere sulla liceità di un uso sperimentale già diffuso sia fuori fuoco: un “fatto di lingua” esiste nel momento in cui ci sono persone che vi fanno ricorso; questo non implica però che tale uso debba arrivare in alcun modo “a regime”. In altre parole io stessa, da persona che sta studiando il fenomeno (e che, in quanto ally della comunità LGBTQIA+, usa lo schwa in alcune situazioni per rimarcare il proprio interesse per l’istanza), non credo che lo schwa sia la soluzione definitiva al problema, quanto piuttosto il segnale di un’esigenza per la quale, al momento, non è stata pensata una risposta più sostenibile di questa. Tutto questo, per quanto mi riguarda, non toglie minimamente rilevanza agli esperimenti inclusivi. Bisognerebbe quindi casomai riflettere sulla loro praticabilità o sulla possibilità di altre soluzioni, come si è fatto recentemente al già citato simposio multilingue Équivalences (i materiali condivisi in tale occasione dal sociolinguista Carsten Sinner sono utilissimi perché forniscono una disamina delle varie soluzioni inclusive implementate in tedesco e francese).

    Approcci di studio differenti non sono insoliti all’interno della stessa branca del sapere; dunque, anche quella che genericamente potrebbe essere definita “linguistica” è fatta da mille rivoli differenti: dalla pragmatica alla glottologia, dalla psicolinguistica alla sociolinguistica, dalla storia della lingua alla linguistica descrittiva, ecc. Quando ventun anni fa iniziavo a ragionare sulla mia tesi di laurea, che volevo dedicare al linguaggio dei newsgroup, tra le prime forme di aggregazione virtuale, professori e professoresse con cui mi ero consultata per il tema ne misero in dubbio la rilevanza, chiedendomi se fossi sicura di scrivere una tesi di laurea su un argomento “che entro qualche anno perderà qualsiasi rilievo”. Più di due decenni dopo, quasi non esiste linguista che non abbia detto la sua sulla comunicazione mediata dal computer. È con lo stesso spirito laico, ma da entusiasta frequentatrice della comunità LGBTQIA+, che adesso studio le molte realizzazioni del linguaggio ampio (e non inclusivo, così come cerco di non usare inclusività, ma preferisco l’espressione convivenza delle differenze, seguendo il ragionamento del già citato Acanfora).

    Lo schwa e la cancellazione del femminile

    Infine, spesso si parla dello schwa come di un tentativo di “opacizzazione del genere”, di cancellazione del femminile che a oggi, va riconosciuto, è ancora poco strutturato nell’uso. Nella mia esperienza personale, che del resto condivido con molte altre persone (si pensi solo alla visione anarca-femminista di Bottici, già menzionata precedentemente), lo schwa, se usato al posto del maschile sovraesteso e là dove doppie o triple forme à la Marcia Tiburi sarebbero insostenibili, non va a sostituire o nascondere il femminile, ma semplicemente a evitare il maschile sovraesteso con tutte le conseguenze cognitive legate al suo uso. La mia impostazione di femminista intersezionale non mi fa vedere le due istanze di visibilizzazione, quella femminile e quella queer, come in contrasto, bensì in continuità, come teorizza anche la linguista Manuela Manera (La lingua che cambia. Rappresentare le identità di genere, creare gli immaginari, aprire lo spazio linguistico, Eris Edizioni, Torino, 2021).

    Allo stesso modo, non penso che sia corretto pensare di sistemare prima la situazione femminile, riservando a un momento successivo la riflessione sulle persone gender non-conforming, perché in questo modo non si farebbe altro che spostare il confine del privilegio, senza però rimuovere le iniquità che, certo, sono sociali, ma che si realizzano anche a livello linguistico (su questo argomento, cfr. Kübra Gümüsay, Lingua e essere, Fandango, Roma, 2021, trad. di Lavinia Azzone di Sprache und Sein, 2020 e Vera Gheno, La lingua non deve essere un museo. La necessità di un linguaggio inclusivo, in AA.VV., Non si può più dire niente?, UTET, Torino, 2022, pp. 107-124).

    Il momento storico richiede studio, collaborazione, discussione e riflessioni sul tema nella maniera meno polarizzata possibile, prendendo atto dell’esistenza di un’esigenza che può inizialmente essere di difficile definizione ma, soprattutto, lavorando a contatto con le comunità LGBTQIA+, i cui malesseri e le cui richieste vengono ancora ascoltate troppo poco. Nella polarizzazione, esattamente come prevede il concetto dell’ingiustizia discorsiva («l’appartenenza a un gruppo sociale discriminato […] sembra distorcere e a volte annullare la possibilità di agire efficacemente con le proprie parole», cit. Claudia Bianchi, Hate speech. Il lato oscuro del linguaggio, Laterza, Roma-Bari, 2021, p. 17), la voce del mondo queer viene spesso ignorata quasi del tutto. Come si può pensare di affrontare la questione senza dare ascolto a chi di questa riflessione linguistica sente il bisogno?

    Al di là delle questioni linguistiche, di sistema, è urgente mantenere una visione internazionale (già, perché la ricerca di una lingua abitabile comodamente anche dalle persone non binarie è in corso in molti idiomi) e soprattutto, come già menzionato, rimettere al centro le persone. Ho la sensazione che spesso si neghi l’esistenza di un indubbio privilegio, quello di avere una lingua a propria immagine e somiglianza, giustificandolo come uno stato di cose naturale e immutabile. Come scrive Sarah Schulman (The gentrification of the mind. Witness to a lost imagination, University of California Press, Berkeley, 2012, p.167):

    «In order to transform the structures, we who benefit from them would have to accept that our privileges are enforced, not earned. And that others, who are currently created as inferior, just simply lack the lifelong process of false inflation and its concrete material consequence. Facing this would mean altering our sense of self from deservingly superior to inflated. That would be uncomfortable. […] Being uncomfortable or asking others to be uncomfortable is practically considered antisocial because the revelation of truth is tremendously dangerous to supremacy. As a result, we have a society in which the happiness of the privileged is based on never starting the process towards becoming accountable».

    Invito chi ritiene che l’intera istanza sollevata dallo schwa sia una moda, o che determinate persone “soffrano” di una “fluttuazione del genere” (e non, invece, per le ingiuste conseguenze sociali date dall’avere un’identità di genere non conforme), o ancora, che queste questioni siano leziosità figlie di un’ossessione per il “politicamente corretto” (sul tema rimando a Federico Faloppa, Breve storia di una strumentalizzazione. Alle origini dell’espressione “politically correct”, in Non si può più dire niente?, op.cit., pp. 69-88), a leggere il testo di questo messaggio privato arrivatomi un anno fa su Facebook, che a mio avviso spiega la questione – e il mio approccio – meglio di qualsiasi dato empirico, oggettivo (il messaggio è riprodotto nella forma originale).

    «[…] Mia figlia adolescente, che sta vivendo un momento di passaggio probabilmente a un futuro genere maschile, non ama ovviamente essere interpellata al femminile. Io cerco di adeguarmi ma con grandissima fatica e spesso mi rendo conto di pronunciare la schwa come estremo tentativo di tenere in equilibrio i due generi che compongono la sua personalità. Sarà pure aborrita dai puristi della lingua ma io ci trovo un segnale di inclusività e amore verso il genere umano nelle sue infinite sfaccettature che non riesco a spiegare altrimenti se non raccontando la mia esperienza».

    Tutta questa riflessione è, forse, davvero marginale; ma del resto, come ci ricorda bell hooks (Elogio del margine. Razza, sesso e mercato culturale, Feltrinelli, Milano, 1998, trad. di Maria Nadotti), è proprio al margine che si manifestano fermenti, innovazioni, istanze che talvolta, da una posizione centrale, si fatica a vedere.

    https://www.treccani.it/magazine/lingua_italiana/speciali/Schwa/4_Gheno.html

    #écriture_inclusive #schwa #italien #langue #genre

    • LO SCHWA TRA FANTASIA E NORMA

      COME SUPERARE IL MASCHILE SOVRAESTESO NELLA LINGUA ITALIANA

      Tra i problemi di cui mi occupo c’è quello dei cosiddetti nomina agentis, cioè i nomi professionali, declinati al femminile (ministra, assessora, ecc.). Nell’ambito delle questioni di genere, una discussione correlata riguarda il modo di rivolgersi a una moltitudine mista; la norma dell’italiano prevede che, anche in presenza di un solo maschio, si adotti il maschile sovraesteso (da non confondere con il neutro, che in italiano non esiste come genere a sé stante).

      Già Alma Sabatini, nelle sue Raccomandazioni (1987), consigliava di usare, ove ci fosse prevalenza femminile, il femminile sovraesteso, ma tale consuetudine non si è mai diffusa in modo massiccio. Nel corso del tempo, parallelamente all’aumento dell’attenzione nei confronti delle istanze queer, si è iniziato a ragionare sulla necessità di superare in qualche modo il binarismo linguistico, dato che esistono persone che non si identificano né con il maschile né con il femminile.

      Questo discorso non è stato accolto in maniera unanimemente positiva da tutti gli ambienti femministi, perché ad alcuni è sembrato che ragionare su una forma neutra sottintendesse la volontà di cancellare il femminile; ma come argomenta Jennifer Guerra nel suo libro Il corpo elettrico (Tlon),

      «Per un certo periodo è sembrato che le teorie queer volessero cancellare ogni differenza fra i generi e negare la differenza sessuale tout court. Ma non è così. Innanzitutto, non dobbiamo pensare alle teorie queer come a una sostituzione del femminismo o a una sua deriva.

      Le persone queer sono sempre esistite […]. Inoltre, i queer studies non suggeriscono affatto la distruzione o l’appiattimento del genere, ma la distruzione o, ancora meglio, la decostruzione delle norme di genere. Le stesse norme di genere che anche i femminismi si prefiggono di abbattere. Allora più che della sola identità, possiamo cominciare a parlare delle identità, più che di differenza possiamo cominciare a parlare delle differenze.».

      Il dibattito si è acuito recentemente in seguito alla condivisione social di una nota inserita all’inizio del libro di Valentine Wolf Post porno. Corpi liberi di sperimentare per sovvertire gli immaginari sessuali (Eris Edizioni), in cui l’autrice fa una scelta particolare, che decide, giustamente, di chiosare:

      «Nota: in questo libro si è scelto di non usare il maschile generalizzato previsto dalla norma grammaticale italiana in quanto espressione di un uso sessista della lingua. L’uso dell’asterisco al posto del suffisso finale di una parola permette di superare la dicotomia di genere femminile/maschile e usare una forma neutra, in un’ottica di inclusività. In un caso si troverà anche l’uso del suffisso non binario “u”».

      L’autrice è un’attivista e il libro tratta di una questione molto specifica: non si tratta di un testo rivolto a un pubblico generico. La nota, condivisa inizialmente – e con un giudizio favorevole rispetto alla scelta dell’autrice – il 17 luglio dalla linguista e studiosa delle questioni di genere Manuela Manera, inizia a girare, per lo più in forma decontestualizzata rispetto all’intento del post iniziale, privata dei suoi crediti, dando adito a commenti talora irripetibili. Pubblica la foto, sempre senza crediti, anche Diego Fusaro (nel suo post del 21 luglio si legge: «Le nuove rivoluzioni ortografiche. Quelle che davvero fanno male ai padroni e ai loro interessi»).

      Pochi giorni dopo, la casa editrice EffeQu, per la quale ho pubblicato, nella collana Saggi pop, un saggio intitolato Femminili singolari, annuncia di avere adottato una mia proposta inizialmente giocosa (che ho solo contribuito a divulgare, dato che esisteva già) di usare, per i plurali ambigeneri, lo schwa invece dell’asterisco, che pone un oggettivo problema di pronuncia. Lo spunto è un saggio sul femminismo dell’autrice brasiliana Marcia Tiburi, Il contrario della solitudine (trad. di Eloisa Del Giudice). Nel caso del saggio di Tiburi, la scelta di EffeQu serve per tradurre una forma terza usata dall’autrice nella sua lingua, ossia todes invece di todos e todas. L’idea di usare lo schwa, dunque, nasce in maniera ponderata per non cancellare, nella traduzione, la soluzione linguistica militante di Tiburi.

      Credo sia rilevante ribadire che in entrambi i casi abbiamo a che fare con testi nei quali la questione di genere è centrale alla trattazione. Questo aspetto è importante, perché è evidente che al momento – e forse anche per un tempo indefinitamente lungo – queste istanze saranno trattate solo in determinati testi e in determinati contesti. Nessuno sta puntando a cambiare la lingua italiana in blocco. Comunque, poiché ritengo rilevante che si discuta di queste questioni, vi ho accennato anche durante un mio intervento il 23 luglio a Prendiamola con filosofia, serata organizzata a Roma da Tlon.

      Il 25 luglio viene pubblicato, sul quotidiano La Stampa, un breve elzeviro a firma di Mattia Feltri (qui il testo integrale).

      Il pezzo, che contiene diverse imprecisioni (compreso il riferimento a una fantomatica accademica della Crusca: ce ne sono cinque, attive su Facebook, e nessuna di loro ha scritto nulla, pubblicamente, sullo schwa), mi spinge a una replica su Facebook. E la discussione continua, con interventi più o meno centrati.

      Ho riportato l’intera vicenda degli ultimi giorni per contestualizzare questo articolo. La discussione riguardo a forme linguistiche che vadano oltre il binarismo appare sovente viziata da preconcetti, scarse conoscenze e – perché no? – anche paure, come se fosse in corso un piano per sovvertire le regole dell’italiano as we know it.

      L’italiano è una lingua con genere grammaticale (nella quale, dunque, i sostantivi non possono che avere genere maschile o femminile); questo ha portato da anni a tentativi per trovare delle forme neutre nei contesti in cui si presta particolare attenzione al genere, in cui l’asterisco circola da anni; tuttavia, non c’è mai stata una vera linea comune, tanto è vero che sono state adottate molte soluzioni.

      Eccone una lista, compilata grazie ai miei contatti su Facebook:

      – Il tradizionale maschile sovraesteso: Cari tutti, siamo qui riuniti…

      – La doppia forma: Care tutte e cari tutti, siamo qui riunite e riuniti…

      – La circonlocuzione: Care persone qui riunite…

      – Il femminile sovraesteso: Care tutte, siamo qui riunite…

      – L’omissione dell’ultima lettera: Car tutt, siamo qui riunit…

      – Il trattino basso: Car_ tutt_, siamo qui riunit_…

      – L’asterisco: car* tutt*, siamo qui riunit*…

      – L’apostrofo: Car’ tutt’, siamo qui riunit’…

      – La chiocciola: car@ tutt@, siamo qui riunit@…

      – Lo schwa: Carə tuttə, siamo qui riunitə…

      – La u: Caru tuttu, siamo qui riunitu…

      – La x: Carx tuttx, siamo qui riunitx…

      – La y: Cary tutty, siamo qui riunity…

      – L’inserimento di entrambe le desinenze: Carei tuttei, siamo qui riunitei…

      – Entrambe le desinenze divise dal punto: Care.i tutte.i, siamo qui riunite.i…

      – Le desinenze divise con la barra: Care/i tutte/i, siamo qui riunite/i…

      Quattro gruppi di soluzioni, dunque, ognuna con i propri pregi e i propri limiti. Ho una preferenza per lo schwa perché questo simbolo, che appartiene all’alfabeto fonetico internazionale o IPA, International Phonetic Alphabet, rappresenta la vocale media per eccellenza: quella che possiamo pronunciare senza deformare in alcun modo la bocca (laddove A-E-I-O-U richiedono di fare… delle smorfie). Per chi non ne avesse chiaro il suono (che però è naturalmente presente in molti dialetti del Meridione), è una specie di forma intermedia tra A ed E. Per questa sua caratteristica, mi pare particolarmente adatto per il ruolo di identificatore del mix di generi maschile e femminile o di una moltitudine mista. Il vantaggio è che, al contrario di altri simboli non alfabetici, ha un suono (e un suono davvero medio, non come la U che in alcuni dialetti denota un maschile). Il problema principale è che il simbolo non compare al momento sulle tastiere di cellulari o computer; personalmente, o lo recupero dalla mappa caratteri oppure lo cerco e copio da Google. Per chi volesse approfondire la questione, esiste un intero sito, Italiano inclusivo, dedicato proprio a incoraggiare l’uso di questo segno.

      Ritengo che sia socialmente e culturalmente rilevante l’esistenza di una discussione in merito alla questione. Tutto questo va letto, a mio avviso, come un arricchimento dell’italiano, non come un attacco alla sua tradizione (anche perché, nel caso, si tratta di aggiungere qualcosa alla nostra lingua, non di sostituire). Sono d’accordo con Francesco Quatraro, una delle due teste che compongono EffeQu assieme a Silvia Costantino, quando scrive in un post su FB:

      «Per me la lingua è molto, praticamente tutto. Di questo tutto qui richiamo tre aspetti che trovo pertinenti: la fantasia, la norma e l’attenzione. Se non abbiamo una norma in grado di designare entrambi i generi non dico di inventarcela, ma almeno di cominciare a immaginarcela, a lavorarci su. Questo è uno dei compiti editoriali: fare una proposta, tracciare una (propria) norma, diffonderne le possibilità. E sia chiaro: ribadisco che il detto tentativo della nostra casa editrice lo considero del tutto provvisorio, anche perché manca ancora della fluidità e della precisione che solo il tempo e l’uso possono fornire. Inoltre, ognuno può, e sa, usare la norma che vuole – basta che ne sia consapevole. Però una cosa è importante: l’attenzione. […] Questo è uno dei punti di partenza per riflettere e far vivere una lingua, che alla fine dovrà essere sufficientemente ampia ed elastica per descrivere un altrettanto ampio ed elastico stato di cose: prestare attenzione al singolo, per evitare dunque di generalizzare (perché lo sappiamo, così nascono sdruciti stereotipi), e per riuscire a essere inclusivə. Tutto il corollario ideologico (che c’è perché la lingua FA ideologia) è comunque strumentale e tangenziale: qui si ragiona di possibilità, e noi come editori proviamo a preparare il campo».

      Mi sento di aggiungere un’unica cosa: dobbiamo discutere, dobbiamo scontrarci, anche, ma possiamo farlo in maniera pacata, senza per forza farne una guerra. La discussione linguistica può portare molti frutti, perché più teste ragionano sicuramente meglio.

      Il litigio perenne, lo sberleffo, la presa in giro dell’avversario invece portano solo a inutili polarizzazioni nelle quali, alla fine, si perde di vista l’oggetto stesso del contendere.

      https://lafalla.cassero.it/lo-schwa-tra-fantasia-e-norma

    • Salve a tuttə, tutt, tuttu, tuttx e tutt@: l’uso delle strategie di neutralizzazione di genere nella comunità queer online.*

      Gli ultimi mesi hanno visto protagonista del dibattito politico l’uso dello schwa come morfema di genere neutro, adatto a far riferimento alle persone non binarie, che non si identificano né nel genere femminile, né in quello maschile.

      Questo studio propone un’analisi delle diverse strategie di neutralizzazione di genere sub-standard italiane, utilizzate nella comunicazione scritta e informale delle comunità LGBTQIA+ online, con l’obiettivo di offrire una prima panoramica preliminare sull’effettivo uso che viene fatto di questi fenomeni. Attraverso l’annotazione manuale di CoGeNSI (Corpus of Gender Neutralization Strategies in Italian), un corpus formato da testi prodotti su pagine Facebook queer, si mostreranno le regolarità e le irregolarità nell’applicazione di queste strategie, le differenze d’uso tra i riferimenti alla propria persona e quelli ad altre persone, e il loro raro uso prettamente politico. Infine, si rifletterà su come queste strategie di neutralizzazione di genere sub-standard siano un fenomeno ampiamente caratterizzato dalla velocità e dall’espressività della comunicazione mediata dal computer informale.

      https://testoesenso.it/index.php/testoesenso/article/view/524

    • Femminili singolari. Il femminismo è nelle parole

      Sindaca, architetta, avvocata: c’è chi ritiene intollerabile una declinazione al femminile di alcune professioni. E dietro a queste reazioni c’è un mondo di parole, un mondo fatto di storia e di usi che riflette quel che pensiamo, come ci costruiamo.
      Attraverso le innumerevoli esperienze avute sui social, personali e dell’Accademia della Crusca, l’autrice smonta, pezzo per pezzo, tutte le convinzioni linguistiche della comunità italiana, rintracciandone l’inclinazione irrimediabilmente maschilista.

      Questo libro mostra in che modo una rideterminazione del femminile si possa pensare a partire dalle sue parole e da un uso consapevole di esse, vero primo passo per una pratica femminista. Tutto con l’ironia che solo una social-linguista può avere.

      https://www.effequ.it/saggi-pop/femminili-singolari

  • Quand les lesbiennes étaient « séparatistes »
    https://metropolitiques.eu/Quand-les-lesbiennes-etaient-separatistes.html

    Alors que les féministes de la seconde vague ont largement défendu les groupes non mixtes comme un outil de leur combat, Ilana Eloit retrace la lente et difficile légitimation d’espaces autonomes pour les femmes lesbiennes au sein même de ce mouvement. Dossier : Espaces non mixtes : l’entre-soi contre les inégalités ? 21 mai 1970, université expérimentale de Vincennes. Un petit groupe de dix-huit femmes, vêtues pour certaines de T-shirts arborant un poing levé dans le symbole de Vénus, donne le coup #Terrains

    / non-mixité, #genre, #féminisme, homosexualité

    #non-mixité #homosexualité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_eloit.pdf

  • Gender backlash - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/analyse/2022/03/07/gender-backlash

    Une réflexion passionnante sur la raison pour laquelle les masculinistes et les néo-dictateurs marchent main dans la main dans le refus des théories du genre.

    Ces dernières années, la condamnation violente des études féministes et de genre s’est fait sentir aussi bien de la part de dirigeants autoritaires que dans des pays en apparence plus progressistes. Ce retour de bâton a de quoi inquiéter, mais il témoigne aussi du fait que le travail de dénaturalisation des normes de genre opéré par ces études est perçu comme une véritable menace par les ennemis du changement social.

    #Genre #Féminisme #Politique #Masculinisme

  • Celles qui restent : #jeunes filles en milieu #rural
    https://metropolitiques.eu/Celles-qui-restent-jeunes-filles-en-milieu-rural.html

    Ayant mené l’enquête auprès de jeunes #femmes résidant loin des grandes agglomérations, Yaelle Amsellem-Mainguy décrit, dans leur diversité, les expériences quotidiennes d’une frange peu visible de la jeunesse. Si la littérature scientifique est prolixe sur les jeunesses populaires urbaines, celle consacrée aux jeunes des milieux ruraux est plus récente et moins abondante. Dans la lignée revendiquée des travaux de Nicolas Renahy (2005) sur Les Gars du coin et de ses prolongements récents avec Ceux qui #Commentaires

    / #genre, #campagnes, jeunes, femmes, rural

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-guerandel2.pdf

  • Géographies féministes et queers

    Dans ce podcast de 57 minutes, #Marion_Tillous, #Judicaëlle_Dietrich, #Marianne_Blidon et #Cyril_Blondel discutent des géographies féministes et queers. Elles expliquent comment ces géographies permettent de mieux saisir les #rapports_de_domination construits sur le #genre et la #sexualité. Elles affirment que ces géographies transforment notre manière de comprendre les #espaces et de penser la #production_scientifique. Ces approches questionnent aussi nos pratiques pédagogiques et nos positions au sein des institutions universitaires. Aujourd’hui, face à la multiplication des attaques, quelles sont nos perspectives de lutte ?

    Depuis l’été 2020, le gouvernement français a lancé une offensive contre les travaux universitaires en #sciences_sociales, et plus particulièrement contre les #savoirs_critiques. C’est d’abord Emmanuel Macron qui a accusé les universitaires de « casser la République en deux » , puis Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, respectivement ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche ont lancé la chasse aux supposé·es « islamogauchistes » qui a sans doute atteint son paroxysme avec le colloque de la honte des 7 et 8 janvier 2022, réunissant universitaires et intellectuel·les engagé·es dans la lutte contre le wokisme et le point médian… Cette offensive a nourri un déchainement de violences (venues principalement de l’extrême droite) contre des travaux de sciences sociales et celle·ux qui les conduisent, violences qui ciblaient principalement des chercheuses et des travaux sur les rapports sociaux de sexe et de race, ou les questions coloniales, et plus particulièrement plusieurs géographes féministes. Mais ces attaques ne datent pas d’hier, et si Rachele Borghi a été violemment prise à parti en tant que chercheuse et militante queer, par Nathalie Heinich et ses collègues du prétendu « Observatoire du décolonialisme » , elle était, depuis sa nomination à l’Université Paris Sorbonne en 2013, l’objet d’attaques de groupes d’extrême droite et de catholiques intégristes, appelant à sa démission, et provoquant des appels au viol et au meurtre. Anne-Laure Amilhat Szary, directrice du laboratoire PACTE, a elle aussi été victime d’attaques similaires, cette fois provoquées par sa défense de l’emploi du terme d’islamophobie dans un espace universitaire.
    C’est dans ce contexte qu’a été enregistré, en juin 2021, ce podcast consacré aux géographies féministes et queers.

    Pour aller plus loin, nous vous recommandons :

    - Notice « Genre » sur Hypergéo, de Marianne Blidon : https://hypergeo.eu/genre
    - « Les études de genre ont-elles transformé la géographie française ? » de Claire Hancock : https://journals.openedition.org/hrc/4182
    - « De la géographie féministe à la ”gender geography ” : une lecture francophone d’un concept anglophone » de Sophie Louargant : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00261480/document
    - Et pour suivre l’actualité de la commission de géographie féministe du CNFG : https://twitter.com/geofem_cnfg : https://twitter.com/geofem_cnfg

    https://spectremedia.org/podcast/geographies-feministes-et-queers/?episode=638

    #géographie_féministe #géographie_queer #podcast #géographie

    ping @_kg_

  • These women are shaping web3 and the metaverse
    https://www.fastcompany.com/90722634/women-web3-metaverse

    By Ruth Readerlong Read

    Talk about the collection of technologies and ideas known as Web3 often focuses on making up for the transgressions of Web 2.0 companies, which have centralized control over online experiences and mined our personal data for their own profit. Whether or not you think the future of the internet involves AR, VR, NFTs, DAOs, the multiverse, or some combination thereof, there is an immense amount of money flooding into those sectors from the usual suspects. But if the same companies and people who ran Web 2.0 are at the helm of Web3, how much can really change?

    At its core, Web3 is about paying creators for their work. Music, artwork, digital fashion—any kind of intellectual property— is turned into or somehow attached to NFTs, so that the work can be certified, tracked, and transacted on a public blockchain. This infrastructure allows creators to be paid directly for their work. In this grand vision, the new internet is decentralized, with no one entity controlling it.

    How that will function is still being worked out. And right now, many of the people showing the most excitement about Web3 are the tech bro types you probably envision. But there’s also a cadre of women taking up their pickaxes and heaving them into the fertile new internet. They’re creating incentives to draw more women to Web3, so they can have a say in the next web.

    One of the splashiest efforts is BFF, a community that is designed to teach women how to get in on the crypto boom. Only one month old, it is already 14,000 members strong. BFF is led by Brit Morin, a former Googler and the founder of women’s media brand Brit + Co. She cofounded this new community for the “crypto curious” with a list of 50-plus celebrities (Tyra Banks, Gwyneth Paltrow, and Mila Kunis), technologists, and entrepreneurs.
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    Another group, launched in 2018, is Black Women in Crypto, which aims to welcome more black women into the crypto space. There are also women-focused NFT collections such as Boss Beauties, WomenRise, and Crypto Coven. Some of these concentrate on art pieces, but Crypto Coven is selling avatars for the metaverse, the persistent VR/AR experience that could sit on top of Web3. Increasingly, there is funding for women content creators. Last week, Randi Zuckerberg—an entrepreneur who got her start in tech working for her brother Mark’s company—launched an accelerator called Big Hug that aims to elevate female creators with funding and mentorship.

    The timing of these ventures is propitious. In November, art market research firm ArtTactic noted that only 16% of NFT sales were going to female artists (the stats for non-white women were even more dismal). On NiftyGateway, an NFT marketplace owned by the Winklevoss twins, less than 4% of the artworks come from artists in Africa, less than 2.5% comes from Latin America, and less than 1% comes from artists in the Near East, the report says.

    In the metaverse, we’re all world builders—now is your time to build.”

    Cathy Hackl
    On top of that, CEOs in charge of the biggest metaverse platforms so far—Fortnite, Roblox, Sandbox, Decentraland, and Meta—are all white men, though at least two of those companies have a woman in the role of COO. Discord, widely thought to be at the leading edge of social networking, also has a white man at the wheel; however the company has a female head of engineering, Prachi Gupta. In crypto, the landscape is even worse, with only 5% of crypto companies being led by women, according to a recent estimate. Meanwhile, global venture capitalists poured $25 billion into blockchain companies last year, according to CB Insights. Pitchbook reports venture capitalists have also been investing about $2.2 billion per year since 2018 in augmented and virtual reality.

    Much of the current effort to bring women onto futuristic internet platforms is as content creators, rather than engineers of the underlying technology. Web3 is in some ways like the early 1990 iteration of the web, free and open to whoever is willing to develop in it. The goal of these various efforts to attract women to these new platforms is to ensure they have the same opportunity to capitalize as men do. It’s becoming clear that in the next version of the online world, having technical skill may be less important than being able to attract a band of devotees.

    “I’m a big proponent of saying, in the metaverse we’re all world builders—now is your time to build,” says tech futurist Cathy Hackl. While giving women a chance to build out the next big internet space is undoubtedly important, there is a question as to whether this will necessarily lead to a safer and more inclusive internet for all. Much of that will depend on who controls the technology that content is built on top of.
    [Metajuku: courtesy of Everyrealm]
    The ultimate creator economy

    While men still dominate in the nascent metaverse, female creators in Web3 are already rising to the top. Krista Kim is one of the most notable, for selling her digital Mars House for half a million dollars. Natalie Johnson, who spent much of her early career as a fashion buyer, is now building out a digital fashion house called Neuno. Everyrealm, a metaverse company with a majority female leadership team, garnered attention for its million-dollar land grab in Decentraland (the company has since invested $4.2 million into nearly 800 land parcels in The Sandbox).

    Janine Yorio, cofounder and CEO of Everyrealm, has a background in private equity and in real estate. After selling her real estate investment app Compound to investment platform Republic, she started speculating on metaverse properties for fun. This gambit quickly became the foundation of Everyrealm, her metaverse investment company. She says one of the most important things to understand about developing in the metaverse and making NFTs is that these products need communities.

    [Everyrealm executives from left to right: CEO Janine Yorio, CCO Jacqueline Schmidt, Metaverse and NFT lead Julia Schwartz, CMO Katie Witkin, courtesy of Everyrealm]
    “Crypto and the metaverse are so community-focused that you can build the coolest project ever, but if you don’t have a community and if you don’t know how to market it, then it’s worthless,” says Julia Schwartz, cofounder of Everyrealm who leads metaverse and NFT development.

    “A lot of the work that we do … involves the community and the storytelling,” adds Jacqueline Schmidt, Everyrealm’s creative director. Schmidt spent much of her previous career in design and real estate. Now she’s translating that skill into world-building.

    “It’s almost like if you were selling condos on spec: there’s an artist rendering and people are like, okay, I’ll take the penthouse. But then they put their deposit down and every month they’re like, okay, where is it? What’s happening? And so you have to show them mood boards and storyboards and bring them along for the ride— there are a lot of similarities to real world real estate development in that sense.”

    [Jonathan Simkhai Metaverse Fashion Week Show: credit Everyrealm, Blueberry, Jonathan Simkha]
    Because the metaverse and NFTs are so community-based, many women feel that they have a certain edge over men. “A woman-driven community is definitely a little more chill, a little more supportive,” says serial entrepreneur Gizem Mishi McDuff. “There are good vibes there and then there’s a lot less toxicity, because we care about that so much and that allows for the community to grow a lot faster in a better way.” The beauty of NFTs and a universally accepted blockchain, she argues, is that if a given community no longer suits you, you pick up your digital property and take it to a new one. You’re not chained to any one platform.

    McDuff owns a digital fashion company called Blueberry and says she came to virtual worlds almost by accident a decade ago. “There was this musical artist called Skye Galaxy and he did his concerts on Second Life,” she says. “So I ended up downloading Second Life and joining his shows just to see his concerts and I’ve been obsessed ever since.” Pivotally, she met a really cute guy at one of the shows. “The next time I saw him, I wanted my avatar to look cool. So I went shopping a little bit and I installed Photoshop and I made myself a cute little dress and it worked. He’s my husband now.”

    This experience was the spark for Blueberry, which designs clothes for Second Life and has 20 million digital assets. More recently, her company put on a runway show in Second Life for Jonathan Simkhai during New York Fashion Week.

    One thing McDuff worries about is how the platforms within the metaverse will be run as the ecosystem grows up. “There are a couple of things that are going on that will blow up in our face,” she says. These include how metaverse platforms compensate creators. Roblox, for example, only gives developers on its platform a quarter of every dollar spent, retaining a 75% cut on their creations.

    “When there is such a high tax on the content you create, it is not as motivating, so the quality of the content is a little less or the innovation is a little less,” she says. McDuff also believes that the fact that Roblox is profiting from the labor of kids will lead to regulation that slows down the development of the metaverse. “Kids are making this company a ton of money,” she says. (The company reported $1.9 billion in revenue in 2021.)
    The unlikelihood of a decentralized web

    The kids who are developing in Roblox also can’t take what they built with them. Which brings me back to the original question: A diversity of people, including more women, may be developing content and communities on top of Web3 and the metaverse, but does it matter if don’t they own the underlying platforms themselves?

    “A platform is only as strong as its infrastructure; if the infrastructure is designed in a biased or non-inclusive way, the ripple effects of that are profound,” says Danah Boyd, a Microsoft researcher and the founder of Data & Society, via email. She’s speaking about technology generally, though this rational could apply to Web3 or the metaverse.

    Platform owners wield immense control. Reddit allowed hate speech to flourish on its platform, because its executives prioritized a free speech policy. For years, Facebook allowed misinformation to spread freely to its users. When Twitter was first designed, its originators were not thinking about the potential for harassment and it took the company 15 years to create features to combat toxic behavior on its platform. (Safety Mode is still in beta.) Community moderators play important role in keeping communities safe, but they are ultimately limited or supported by the larger rules of the platforms.

    You don’t own “web3.”

    The VCs and their LPs do. It will never escape their incentives. It’s ultimately a centralized entity with a different label.

    Know what you’re getting into…

    — jack⚡️ (@jack) December 21, 2021

    Twitter cofounder and recently-departed CEO Jack Dorsey recently got in trouble with venture capitalist Marc Andreessen for suggesting that Web3 will not be as decentralized as promised. Dorsey tweeted that venture capitalists, who funded the companies that came to own Web 2.0, will also control Web3. He also posits that the web of the future is far more likely to be centralized than decentralized.

    Currently, many of the companies working on the next version of the web are building on top of Ethereum, a decentralized blockchain initially created by Canadian programmer Vitaly Dmitriyevich Buterin. While there is a lot of debate about whether Ethereum is truly decentralized, the bigger question is whether big tech companies will develop on a decentralized blockchain. More likely, they’ll create their own blockchain and try and incentivize developers to build on top of it.

    There’s a bit of conflict right now between kind of the complete utopian decentralization and the centralized web.”

    Randi Zuckerberg
    Meta (née Facebook) has tried to get its own blockchain going (to no avail). Gaming companies already have their own world specific economies, though players can’t take any of the stuff they build or buy off the platforms. So far, Dorsey’s other company, which rebranded from Square to Block (yes as in Blockchain), is the only outfit working on a blockchain it doesn’t own, by working on decentralized finance apps built on Bitcoin. Even if Ethereum does win out, big tech could still find a way to control it. Amazon’s AWS already runs 25% of Ethereum workloads, giving it outsized impact on the platform.

    “I agree that there’s a bit of conflict right now between kind of the complete utopian decentralization and the centralized web,” says Randi Zuckerberg. “I don’t think either of those extremes are correct, but I think we’re going to have to figure out where we net out in the middle of complete decentralization and complete centralization.” She notes that being in crypto right now doesn’t feel safe. “You’ve got to have your own back or you’re going to get scammed,” she says. While she doesn’t know exactly how centralization will come into play, she thinks it’s necessary for there to be accountability on the platform.

    Zuckerberg says it absolutely matters who is building the underlying technology in Web3 as well as the virtual reality platforms that make up the metaverse. “If you go into Discord communities, I think there is a super strong and immediate difference that you sense in a Discord community where the project has even one woman on the team versus projects that are all crypto bros,” she says. “There’s an immediate difference in what the discussion is like, what they’ll tolerate in those communities, and the mission, the goals and the ethos.”

    However the next version of the internet shapes up, it is perhaps promising that more women are deciding what companies get funded. In addition to Randi Zuckerberg, Beryl Li, cofounder of Yield Guild Games, is investing in play-to-earn game companies. At venture capital firm a16z, Arianna Simpson is leading investments in crypto and Web3 (one investment she was involved with is in a woman led company called Iron Fish, which is developing a privacy layer for blockchains). Projects like BFF create even more ways for women to play around with this burgeoning technology.

    “In this new era we’re very empowered,” says Hackl of herself and other women. In the last year she’s been invited to invest in several companies: “I’ve never seen myself as an investor, but now I do.”
    About the author

    Ruth Reader is a writer for Fast Company. She covers the intersection of health and technology.

    #Metaverse #Web3 #Blockchain #Féinisation #Genre #Infrastructure

  • Première : le musée des Beaux-Arts de Gand lance une visite guidée LGBTQ+ Anne François, Belga
    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2022/02/08/premiere-le-musee-des-beaux-arts-de-gand-lance-une-visite-guid

    Le musée des Beaux-Arts de Gand (MSK) a lancé lundi une visite guidée sur le thème de l’orientation sexuelle LGBTQ+. Cette nouveauté invite les visiteurs à découvrir l’histoire méconnue de douze œuvres et questionne, notamment, la représentation du genre à travers les époques. Il s’agit, selon le MSK, de la première initiative de ce type dans un musée des Beaux-Arts en Belgique. Elle a déjà été menée dans d’autres pays voisins.

    L’objectif de la visite guidée est d’inciter les visiteurs, quel que soit leur genre ou leur orientation sexuelle, à réfléchir à des thèmes auxquels ils n’auraient peut-être jamais pensé lors de leurs visites précédentes. La visite peut également être une façon pédagogique d’aborder différentes thématiques avec des groupes scolaires.

    Les visiteurs peuvent notamment admirer un tableau de famille du 17e siècle de la main de Cornelis De Vos (photo) sur lequel les jeunes garçons portent des robes longues, ainsi qu’une œuvre représentant la transformation d’Hermaphrodite, un dieu grec représenté comme une figure féminine possédant des organes génitaux masculins.

    La collection du musée contient également un vieux portrait d’un « homme ayant eu une relation avec un autre homme ». « Pour certaines œuvres, on voit immédiatement que le thème fait allusion au thème de la visite guidée, pour d’autres une explication est nécessaire afin de voir comment l’artiste a abordé le thème des genres de façon subtile ou explicite il y a des siècles », indiquait Bart Ooghe du MSK.

    Cette visite guidée a été inspirée par des initiatives menées précédemment au Victoria & Albert Museum à Londres et au Amsterdam Museum, où elles rencontrent beaucoup de succès. Le MSK considère l’inclusion de la communauté LGBTQ+ comme une étape importante dans la recherche de nouvelles perspectives permettant d’enrichir et d’actualiser les collections.

    La visite guidée sera amenée à évoluer au fil du temps et d’autres œuvres pourraient être présentées à l’avenir. A long terme, le MSK veut inclure une information permanente sur le thème LGTBQ+ pour une série de ses œuvres.

    La collection du Musée des Beaux-Arts de Gand est accessible en permanence, mais pour la visite guidée LGTBQ+ il faut réserver. La première d’entre elle est prévue pour samedi 12 février.

    #lgbt #lgbtq #lgbtq+ #genre #queer #lgbtq+ #pinkwashing #mode

  • Sacrilegio sul Monte Athos
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Grecia/Sacrilegio-sul-Monte-Athos-215007

    «Sacrilegio», romanzo d’esordio di Alessia Biasatto, edito da La nave di Teseo, narra l’avventura di Theodora, che ritornata in Grecia dopo anni vissuti all’estero, decide di introdursi sotto le mentite spoglie di uomo nel territorio sacro del Monte Athos. Una recensione

    • #Sacrilegio

      Quando Theodora, una giovane donna che ha lasciato la Grecia per cercare lavoro e opportunità che il suo paese non le dava, decide di tornare in patria, nessuno immagina quale sia il suo reale obiettivo. Ha deciso di introdursi sotto mentite spoglie nel luogo più sacro della Chiesa ortodossa, il monte Athos, dove nessuna donna è mai stata ammessa. Cosa spinge Theodora a lasciare i parenti e gli amici che festeggiano il suo ritorno a tagliarsi i capelli e fingersi Theòdoros, giovane pellegrino in viaggio tra i monasteri della sacra penisola? Forse l’esempio dello zio Euthymios, devoto del monastero di Vatopedi, che le ha trasmesso il fascino di quel luogo di pace e preghiera? O forse è la ricerca delle sue stesse radici e di una serenità perduta e mai ritrovata in nessun altro luogo? Il sacro monte però non è esattamente come si aspettava e il peccato, l’intrigo e l’inganno esistono anche tra le mura dei monasteri: Theodora lo scoprirà presto a proprie spese.
      Tecnologia e spiritualità, purezza e corruzione, femminismo e fanatismo religioso, un romanzo affascinante e coinvolgente ambientato in un luogo misterioso come il monte Athos, in cui le vicende di una donna alla ricerca di sé si intrecciano con riti millenari ma anche con oscure e pericolose manovre politiche.

      http://www.lanavediteseo.eu/item/sacrilegio
      #livre #Mont_Athos #Grèce #genre #femmes #hommes #roman

  • Gestes suicidaires chez les adolescentes : SOS d’une jeunesse en détresse – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/gestes-suicidaires-chez-les-adolescentes-sos-dune-jeunesse-en-detresse-20

    Chez les filles de moins de 15 ans, les admissions aux urgences pour gestes suicidaires ont très fortement augmenté, progressant sur les 43 premières semaines de 2021 de plus de 40 % par rapport à la moyenne des admissions sur la même période lors des trois années précédentes. Le nombre d’admissions chez les garçons de moins de 15 ans sur les 43 premières semaines de 2021 est quant à lui parfaitement stable par rapport aux trois dernières années.

  • Les femmes meurent davantage lorsque c’est un homme qui les opère
    https://fr.news.yahoo.com/femmes-meurent-davantage-homme-chirurgien-170923420.html?guce_referre

    Les patientes auraient 30% de risques supplémentaires de mourir que les patients à la suite d’une opération chirurgicale menée par un homme, révèle une étude.

    Y a-t-il du sexisme dans les soins chirurgicaux qui mènerait à une grande inégalité de traitement ? Des chercheurs canadiens se sont posé la question. D’après les résultats d’une étude publiée dans la revue scientifique JAMA Surgery, lorsqu’un chirurgien masculin opère une femme, elle aurait 32 % plus de risques de décéder qu’un patient de sexe masculin.

    Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de plus d’un million de patients opérés au Canada entre 2007 et 2019 par 2 937 chirurgiens. Le sexe du patient, celui du professionnel de santé et les suites post-opératoires font partie des critères retenus par les scientifiques.
    « Ces résultats sont préoccupants »

    Au total, 602 560 malades étaient « en concordance de sexe avec leur chirurgien ». Plus de 500 000 patients hommes ont ainsi été opérés par des chirurgiens masculins et près de 93 000 patientes femmes ont été opérées par des chirurgiennes. Au contraire, 717 548 personnes étaient en discordance de sexe (667 279 femmes opérées par un homme et 50 269 hommes opérés par une femme). Quelque 189 390 patients, soit 14,9%, ont connu au moins une complication après l’opération.

    « Nous avons constaté que les patientes opérées par des hommes avaient 15 % de risques supplémentaires d’obtenir de moins bons résultats que les patientes opérées par des femmes », a expliqué le Dr Angela Jerath, co-auteure de l’étude, au journal britannique The Guardian. De plus, les hommes opérés par des femmes avaient de meilleures suites post-opératoires.

    « Ces résultats sont préoccupants car il ne devrait pas y avoir de différence entre les sexes en ce qui concerne les suites post-opératoires des patients, quel que soit le sexe du chirurgien », conclut la scientifique. Les « préjugés sexistes implicites, les attitudes et les stéréotypes profondément enracinés » peuvent être une explication possible à ces résultats.

  • Suspension du décompte des féminicides par @NousToutesOrg

    @NousToutesOrg sur l’oiseau bleu
    #NousToutes a décidé de suspendre le relai du décompte des féminicides conjugaux. Nous vous expliquons pourquoi
    https://twitter.com/NousToutesOrg/status/1478688944996982790?s=20

    Le 3 janvier 2022, des propos #transphobes ont été tenus par un collectif comptabilisant les #féminicides conjugaux. Ces propos sont oppressifs, et par ailleurs illégaux. Depuis, une vague de propos transphobes s’exprime librement sur les réseaux sociaux.

    Cette violence impacte directement la vie des personnes trans qui subissent la transphobie au quotidien. La lutte contre la transphobie fait partie intégrante du féminisme car elle découle d’une société patriarcale qui établit des normes et des hiérarchies de #genre.

    Par ailleurs nous rappelons que la transphobie n’est pas une opinion mais un délit puni par la loi.

    Depuis 2018, #NousToutes relaie le décompte des féminicides conjugaux effectué par ce collectif. C’est un travail d’ampleur, et le seul décompte rigoureux qui est effectué depuis des années.

    Cependant, nous considérons que nous ne pouvons pas nous appuyer sur un collectif qui affiche des positions contraires à nos valeurs.

    En conséquence, #NousToutes suspend son relai de ce décompte des #féminicides_conjugaux dans l’attente de trouver une autre manière de visibiliser l’ensemble des féminicides.

    etc...

    • J’imagine qu’il s’agit de ce collectif... La page Wikipédia ne mentionne pas encore que ce collectif est un repaire de TERF.

      Collectif Féminicides par compagnons ou ex — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Collectif_F%C3%A9minicides_par_compagnons_ou_ex

      Leurs chiffres sont repris par plusieurs personnalités et entités dont Caroline De Haas, représentante du collectif #NousToutes, l’Agence France-Presse pour son propre décompte de féminicides ou encore lors du Grenelle des violences conjugales organisé par le gouvernement français en 2019.

    • A aucun moment il n’est demandé que tou-te-s les trans soient comptabilisé-e-s, @mad_meg , il faudrait faire attention à ne pas dire des choses sans avoir pris connaissance de ce qui s’est passé. Depuis plusieurs années les femmes trans demandent à être comptabilisées dans les féminicides et cette requête me semble on ne peut plus légitime. Le texte de noustoutes fait suite à plusieurs réponses très limites et une réponse franchement transphobe d’un groupe très spécifique, « féminicides conjugaux », qui se refusait à intégrer les femmes trans dans les féminicides conjugaux, ce qui est très spécifique, trouvant toujours des arguments pour refuser, puis cette année, créer une comptabilisation à part.
      L’outil n’est en rien cassé. NousToutes ne relaie plus la communication de « féminicides conjugaux » mais toujours les féminicides en général, et des dizaines de personnes se sont proposées pour mettre en place un outil qui fera le même travail en intégrant les femmes trans cette fois-ci.
      Il y a aussi une demande pour que les travailleureuses du sexe qui meurent pendant leur travail soient comptabilisé-e-s dans les « mort-e-s du travail ».
      Tout ceci me semble parfaitement légitime.

    • L’accusation de « transphobie » fonctionne comme une imprécation religieuse qui ne repose ici que sur une autorité que s’arroge l’imprécateur. Quelle que soit sa logique, on comprend qu’il a intérêt à la dissimuler (comme à l’époque d’autres chasses aux sorcières), Mais on comprend que la violence de « suspendre » d’autorité un décompte des femmes assassinées par des hommes (sous prétexte que des hommes devraient y être inclus) est du même ordre que cette violence elle-même. Heureusement que d’autres sont moins facilement intimidé-es par les garde-chiourme du libéralisme.

    • Je me tais sur ce sujet de l’instrumentalisation TERF par principe. Aucune légitimé. Ni femme, ni trans. Mais la shitstorm, je vois qui l’a lancée, et je vois dans quelle direction elle part... Là, moi, j’ai juste envie d’être derrière les nanas qui se coltinent les pages des faits divers à la recherche des homicides conjugaux depuis si longtemps, sans la ramener particulièrement, et juste en faisant le job. Me demandez pas pourquoi, mais les menaces de mort et les insultes, j’ai ma petite idée sur celles qui vont en recevoir.

    • Est-ce que @/feminicidesfr va cesser de faire son travail, harassant et nécessaire, de décompte des féminicides par compagnon ou ex ? NON.
      Est-ce que @/NousToutesOrg va cesser de parler des violences conjugales ? NON.
      Est-ce que relayer régulièrement la communication d’une féministe « radicale » notoirement et explicitement transphobe est un probleme ? OUI.
      Est-ce que d’autres décomptes existent et vont exister pour affiner encore plus de nuances et inclusivités ? OUI.

      Ce fil explique ce qu’il en est sur le terrain : la plupart du temps, tout se passe extrêmement bien. Et c’est pas pour rien. https://twitter.com/oviked/status/1479041769463500806

      Avec les réactions et soutiens/condamnations, les quelques personnes/collectifs anti trans et cissexistes essaient de vous faire croire que leur position est majoritaire au sein des mouvements féministes français. La réalité est tout autre.
      Sur le terrain, la plupart de ces personnes, de ces orgas, sont absentes ou marginales dans le paysage féministe local. Elles tentent de jouer de leur image et de leur influence médiatique nationale pour faire peser la balance en leur faveur mais c’est un leurre.
      La réalité du terrain c’est que la majorité des orgas, des collectifs informels, des AG féministes...etc, accueillent des femmes trans et que, à part quelques accros, ça se passe généralement très bien.
      La majorité des orgas ont déjà pris position en faveur d’un féminisme non excluant et sont des alliés de fait, d’autres sont en passe de le faire et ne ferment pas la porte. Des personnes trans, et notamment des femmes, travaillent déjà dans ces orgas féministes au quotidien.
      Nous sommes déjà là pour travailler ensemble sur les stratégies de luttes et de soutien, sur l’organisation de rassemblements, de manifs, d’ateliers ...etc.
      À mes sœurs et adelphes, ne vous laissez pas berner par les discours excluants qui tentent de vous faire croire que le paysage féministe fr est anti trans. Poussez la porte des collectifs, des orgas, des AG de terrain et vous y trouverez des alliées et des camarades.

    • Tout à fait d’accord. J’ajouterais que l’entrisme de ces libfem dans les organisations féministes a clairement pour but de détourner et de diaboliser leur travail nécessaire pour contrer la violence masculine, principale arme anti-trans...

    • Est-ce que @/feminicidesfr va cesser de faire son travail, harassant et nécessaire, de décompte des féminicides par compagnon ou ex ? NON.

      Quoiqu’on pense de la question, leur travail a été publiquement décrédibilisé, le risque c’est que les médias mainstream ne cherchent pas bien loin et vont peut-être retenir que « ces chiffres font polémique », il se peut donc que ce travail ne soit plus relayé, ou alors de manière confidentielle.

    • Je suis suffisamment les combats et douleurs trans pour savoir quels comptes son fiables quand iels dénoncent une dérive transphobe. Le compte @/feminicidesfr (nom trompeur) avait déjà relayé plusieurs fois Margueritte Stern dont la haine des trans n’est absolument pas un secret.
      Aujourd’hui ce compte tombe définitivement le masque :

      Après la disparition du mot « femme » de leur documentation🤮🤮🤮, le #PlanningPatriarcal salue la décision de diffamer les femmes en luttes contre les violences machistes. La #honte ! Fuyons cette structure qui ne mérite pas ses subventions. 🤬🤬🤬

      https://twitter.com/feminicidesfr/status/1479090334005137410

      J’ajoute ce debunk ci-dessous puisque les mensonges s’accumulent mais j’ai la flemme de revenir sur chacun des vôtres. Je constate avec beaucoup de tristesse être seule à apporter des nuances et des faits. Je me sens de mons en moins safe sur seenthis et vous y contribuez largement. Sans parler du stress de recevoir les notifications d’un homme que j’ai bloqué. Je vais donc me taire. Vous avez gagné.

      Pas mal quand même leur intox transphobe, le Planning a fait « disparaître le mot femme »

      Je suis allée sur le site internet, j’ai même téléchargé des plaquettes de documentation pour vérifier.

      Le terme « femme » est toujours bien présent. On en doutait pas, l’extrême-droite ment.

      https://twitter.com/LeMondeDeK6/status/1479203347131514881

    • @val_k : je te présente mes excuses si mes propos t’ont blessé d’une quelconque façon, ce n’était aucunement mon but.

      Pour cette affaire de notifications de la part de personnes bloquées, ce n’est pas la première fois que le sujet sort, et je pense qu’il faut le résoudre une bonne fois @seenthis ; ça me semble même plus important que nos difficultés à poster des commentaires.

    • Je présume que c’est moi qui pose problème. Ca sera pas la première fois. Je vais prendre des vacances de seenthis sans supprimer mon compte car ca me ferait mal de détruir toutes ces années de documentation. Bonne continuation à toutes et à tous.

    • J’ai lu l’article censé argumenter contre le concept de « sociabilisation primaire » :
      https://lesguerilleres.wordpress.com/2021/08/10/socialisation-primaire

      Ce point est important puisque c’est au départ uniquement sur ce point précis, sur ce tweet évoquant la « sociabilisation primaire » des personnes qui les insultent, que le collectif est accusé de transphobie.

      Au passage, il est dit dès le début que ce sont des propos « illégaux », ce qui est totalement faux et sert à discréditer sans aucune argumentation. À aucun moment il n’y a de loi, de jugement légal, affirmant que « discuter de la sociabilisation primaire » et que celle-ci a souvent des conséquences sur le comportement des gens adultes, serait quelque chose « illégal ». Sérieux d’où ça sort cet argument ?

      Ce que j’ai compris de l’argumentation c’est ça : tweet parlant de sociabilisation primaire à propos des gens qui les harcèlent => sociabilisation primaire = transphobie => transphobie = illégal. Déso mais c’est « un peu » rapide et léger.

      se complaisent dans l’idée que le genre assigné à la naissance détermine comment une personne a grandi, et qui elle est vraiment au fond d’elle-même

      1) À aucun moment celleux qui parlent de ça ne disent que c’est le genre associé à la naissance qui détermine, mais que c’est la sociabilisation durant plusieurs années, qui a une influence sur la vie des gens dans l’immense majorité des cas. Et que les apprentissages et réflexes (confiance en soi ou pas par exemple) qu’on acquière bébé et enfant peuvent toujours changer mais sont souvent plus fort que ce qu’on apprend adulte.

      2) « au fond d’elle-même » = essentialisme bordel de merde. Ça n’existe pas, enfin en tout cas c’est le postulat de la critique du genre, que ça n’existe pas ce concept de « au fond de soi-même ». Concept flou qui ne veut rien dire, et alors quoi, c’est quoi ce « fond » ? Les gènes ? L’âme ? Ya pas ou peu de « fond » : il y a l’éducation, l’apprentissage, la publicité, les films, les romans, le martèlement, les parents, l’école, les ami⋅es que l’ont se fait, les rencontres amoureuses, les philosophes qu’on lit, toute la société quoi. Tout ça fait qu’on pense ci ou ça sur le monde et sur nous-mêmes.

      Il serait temps que l’on arrête de considérer que l’étiquette qu’on a mis sur le front d’un enfant à sa naissance permettra systématiquement de prédire comment vit ou a vécu une personne. En fait, c’est là tout le principe de la libération trans : que la destinée des personnes ne soit pas déterminée par une étiquette qu’elles n’ont pas choisie et à laquelle elles n’ont pas consenti.

      Il n’y a pas une seule et unique « socialisation primaire féminine », pas d’expérience « AFAB » ou « AMAB » universelle, et ça cause du tort à tout le monde de persister à croire que ce serait le cas.

      Et donc un rejet clair et net de toutes les études de genre sur le fait que les enfants vus comme femelles sont éduqués différemment des enfants vus comme mâles, et que cela à un impact énorme sur leur vie ensuite et sur la société entière.

      Par ailleurs c’est une argumentation par homme de paille, en faisant croire qu’en fasse ça dit qu’il y a une expérience « universelle », unique, parfaitement pareille partout. Ridicule. Il est évident qu’on n’éduque pas pareil les filles et garçons suivent les cultures, suivant les classes sociales, etc, putain mais qui a dit le contraire ? Cela n’empêche en rien de démontrer qu’il y a bien des points très communs sur des populations entières, sur comment on éduque les filles par exemple.

      Là encore il y a ce vieux débat éculé (et argument moisi) que « comme il aurait des exceptions, des gens qui ont un parcours de vie différent », alors ça invaliderait les études sociologiques sur la population entière.

      Même si d’aucuns à l’époque n’auraient dit de moi que j’étais un homme, ils l’ont inconsciemment remarqué et j’en ai été récompensé.

      Une bonne partie de la suite est la description du passé de la personne qui écrit, et qu’avant d’être homme trans, c’était une femme sûre d’elle et bonne oratrice. Et donc ? Comme elle avait « les caractéristiques d’un homme » alors en fait « c’était un homme » ? Bah non : ça prouve juste qu’on peut effectivement aussi être une femme ayant confiance en soi, sûre de soi, bonne oratrice, avec de la répartie. En quoi ça argumente quoi que ce soit sur le fait que « au fond », c’était un homme ?

      Peut-on dire qu’un gosse qui s’est fait frapper parce qu’il est trop efféminé ne peut pas comprendre ce qu’est la violence liée au genre ? La vie entière de ces gamins tourne autour de la violence de genre ! En réalité, ils ont subi un type de violence particulièrement pernicieuse et documentée par les statistiques : la transmisogynie.

      Bé non, ça c’est de son point de vue où tous les gosses non dans la normes sont par défaut des trans en devenir. Quand on est « critique du genre », on peut parfaitement dire autrement :ils ont subi le patriarcat, le masculinisme et les assignations de genre ! Bordel là encore, un petit garçon peut parfaitement être un petit garçon, et plus tard un homme, un humain mâle ET avoir le droit de jouer à la poupée et aimer se maquiller ! Ça n’en fait pas obligatoirement « une (trans)femme » ou « future (trans)femme », et donc ce qu’il subit de la transmisogynie.

      La fin du texte est très bien, sur les différentes cultures, mais du coup je ne vois pas le rapport dans l’argumentation justement.

    • En même temps, pas de commentaire, pas de notification :p

      @b_b
      Et quand c’est complètement impossible de poster un message qui soit visible publiquement et non pas uniquement quand on est connectés ?
      Désolé hors-sujet mais ça me frustre.

    • je crois que @khalyp parle de la visibilité générale de ses messages.

      Exactement, j’ai constaté par trois fois (du coup je ne publie plus...) que les messages (je ne parle pas des commentaires) que je publie s’ils me sont effectivement visibles quand je suis connecté, ne sont plus du tout visible quand je suis déconnecté. J’ai même créé un autre compte pour vérifier ça.

      Vraiment désolé pour le hors sujet, surtout compte-tenu de la valeur du sujet en cours, je n’en rajouterais pas plus.

    • Personnellement, le transactivisme, j’ai l’impression d’en entendre parler que lorsque des femmes menstruées se font silencier. Je comprends de la forme du débat qu’il n’y a pas d’appel ni de débat possible. La seule possibilité semble être la reddition totale ou la fuite (la fuite a été choisie, faute de reddition). Cette forme me semble toxique.