• Haines chiennes : la police des chiens errants dans le Mexico de 1790
    https://www.terrestres.org/2024/05/04/haines-chiennes-la-police-des-chiens-errants-dans-le-mexico-de-1790

    Une lecture de l’ouvrage d’Arnaud Exbalin, « La grande tuerie des chiens » qui explore les violentes campagnes d’extermination de chiens errants menées par la police de Mexico, au XVIIIe siècle. Une crauté qui témoigne de la profonde mutation des rapports anthropozoologiques et des modes de vies urbains, dans l’histoire longue de l’Amérique coloniale. L’article Haines chiennes : la police des chiens errants dans le Mexico de 1790 est apparu en premier sur Terrestres.

    #Amérique_Latine #Animaux #Décolonial #Histoire #Vivants

  • Zum Tod von Monika Döring : Die Königin des Berliner Nachtlebens
    https://www.tagesspiegel.de/kultur/zum-tod-von-monika-doring-die-konigin-des-berliner-nachtlebens-11614556

    Monika Döring a contribué au succès de plusieurs des plus grands musiciens de l’époque post-punk. Dans l’ère avant Capital-B (sur Arte, un « must ») elle était dans tous les mouvement culturels nouveaux à Berlin où involotairement naquit l’image de marque dont profite toujours la ville de Berlin. Elle n’aura pas de cérémonie officielle. Tant mieux. Un article dans le canard réac Der Tagesspiegel suffit.

    3.5.2024 von Christian Schröder - Bei ihr spielten #Björk, die #Einstürzende_Neubauten und #Nick_Cave schon, als sie noch kaum einer kannte: Als Betreiberin des Loft wurde Monika Döring legendär. Nun ist sie mit 87 Jahren gestorben.

    Mit ihrer hochgesprayten platinblonden Ananasfrisur, den schwarz überschminkten Augenbrauen und bunt lackierten Fingernägeln war Monika Döring eine schillernde Erscheinung im Berliner Nachtleben: halb Punkerin und halb Operndiva. Die legendäre Konzertveranstalterin, Jahrgang 1937, entstammte einer bildungsbürgerlichen Künstlerfamilie und war mit klassischer Musik aufgewachsen. Ihre Großmutter betrieb eine Musikalienhandlung, Vater und Schwester sangen an der Oper, und Tante und Onkel waren Kunstmaler.

    Döring begeisterte sich früh für Freejazz, versuchte sich als Schauspielerin und gründete 1977 mit Mistreitern wie dem späteren Kabarettisten #Holge_Klotzbach das Schwarze Café an der Berliner #Kantstraße, das dort bis heute dem Existenzialismus huldigt. Es waren bewegte Zeiten in der eingemauerten Halbstadt, und immer, wo es spannend wurde, war Döring mittendrin.

    Sie gehörte 1978 zu den Initiatorinnen des #Tunix-Kongresses an der Technischen Universität, der dem Kapitalismus mit den Mitteln des Faulseins trotzen wollte und als Geburtsstunde der Alternativbewegung gilt. Im Zirkuszelt des #Tempodrom s, das die ehemalige Krankenschwester #Irene_Moessinger von ihrem Erbe erworben und am #Tiergarten platziert hatte, veranstaltete sie das Festival „Monster, Mythen, Mutationen“, einen Vorläufer des Atonal-Festivals.

    Mehr als für Politik interessierte sich Monika Döring aber für Musik, speziell für solche, die noch nicht in den Charts vorkam, innovativ klang und ihrer Zeit voraus war. Im #Punk erkannte sie die Fortsetzung des Freejazz mit anderen Mitteln: den Sound einer Befreiung.

    Ich bin ständig auf der Jagd nach neuen Impulsen, eine Glücksjägerin aus Leidenschaft. Monika Döring

    Ab 1981 holte sie Bands und Musiker wie #Blurt, #Adrian_Sherwood, #Neneh_Cherry oder #Caspar_Brötzmann zu Konzerten in die #Music_Hall an der #Steglitze r #Rheinstraße. „Dort ist man hingefahren, zum #Walther-Schreiber-Platz, mit der U-Bahn, da spielten dann drei Bands für fünf Mark. Das war natürlich auch bizarr“, erinnerte sich #Sven_Regener, später im Gespräch mit dem Tagesspiegel.

    Endgültig zur Veranstalterlegende steigt Monika Döring auf, als sie 1983 das #Loft gründet, einen gerade einmal 600 Besucher fassenden Musikklub über dem ehemaligen #Metropol-Theater am #Nollendorfplatz. Dazu gehört auch die gleichnamige Konzertagentur, die sich auf #Postpunk-, Avantgarde- und Independent-Acts konzentriert.
    500 Konzerte in sechs Jahren

    Viele Bands und Musiker, die später große Hallen füllen, absolvieren dort ihre ersten Berliner Auftritte, darunter Björk, #Sonic_Youth, Nick Cave,€ The_Pogues und #The_Fall, aber auch frühe Hip-Hop-Größen wie #Public_Enemy oder #LL_Cool_J. Die Einstürzenden Neubauten sind zehn Mal bei von Döring veranstalteten Konzerten aufgetreten.

    „Das war schon der aufregendste und beglückendste Teil meines Lebens“, bilanzierte Döring in einem Interview mit der „taz“. Sie habe ihre Begeisterung für diese „unverbrauchte Energie, gegen alle Normen“ teilen wollen, ein größtmögliches „Sharing“ zu kleinem Eintritt. 800 Bands aus 19 Ländern schleuste sie in 500 Konzerten durch den kleinen Laden.

    Die internationalen Stars kamen auch deshalb gerne wieder, weil sie sich bei Döring verwöhnt fühlten. Die Aftershow-Partys im Backstage-Bereich wurden oft noch in ihrer Privatwohnung fortgesetzt. Als sie „keine Gitarren mehr hören“ konnte, übergab Döring 1988 die Geschäfte an zwei Nachfolger.

    Einige Jahre hat Monika Döring danach in San Francisco verbracht und viele Winter in Goa,wo sie sich für die dortige Psy-Trance-Musik begeisterte. „Ich habe darüber nachgedacht, warum ich so alt geworden bin“, erzählte sie zu ihrem 80. Geburtstag. „Es sind die Glücksmomente. Glück durch Entdeckungen. Ich bin ständig auf der Jagd nach neuen Impulsen, eine Glücksjägerin aus Leidenschaft.“ Am Donnerstag ist Döring in Berlin gestorben. Sie wurde 87 Jahre alt.

    #Berlin #histoire #mur #musique #culture #mouvement_alternatif

  • Suisse : Le canton de Vaud exige des communes la conservation d’archives papier RTS

    Les communes vaudoises entassent des tonnes de papier. C’est une conséquence directe de la loi cantonale sur l’archivage, qui les contraint à conserver certaines traces de leurs activités en format papier. Les documents doivent être imprimés et conservés en suivant des règles strictes, une pratique qui peut sembler désuète à l’heure du tout numérique.

    La conservation indéfinie d’une série de documents spécifiques sur un support durable et résistant, à savoir du papier de haute qualité, est imposée aux communes vaudoises. Ces documents témoignent des décisions prises par les autorités locales, comme les municipalités et les conseils communaux ou conseils généraux, et incluent des éléments tels que les procès-verbaux. Certaines communes possèdent même aujourd’hui des documents archivés il y a plus de 600 ans.

    Lundi dans La Matinale de la RTS, Fabrice de Icco, le préfet du district du Jura-Nord vaudois, souligne que le format de conservation des archives est toujours le même, à savoir du papier relié. Ceci est dû à la législation vaudoise qui garantit la pérennité des archives.

    « C’est parfois même plusieurs siècles de procès-verbaux, cela peut donc prendre de la place », souligne-t-il. Mais selon lui, les communes, habituées à cette responsabilité, sont généralement bien équipées avec des locaux adaptés.

    Papier ou numérique, les enjeux de la conservation
    En parallèle, le stockage informatique est possible, mais il est complexe, selon la directrice des Archives cantonales vaudoises Delphine Friedmann. « Des infrastructures spécifiques sont nécessaires pour garantir une consultation aussi souvent que souhaitée. Pour faciliter sa recherche ultérieure, chaque information doit être correctement identifiée et référencée », explique-t-elle.

    Elle souligne également qu’en fin de compte la conservation à long terme de l’information numérique engendre des coûts et une complexité qui dépassent ceux du stockage sur papier.

    A souligner que, dans les cantons du Valais et de Fribourg, il n’existe pas d’obligation légale de conserver les archives en version papier.

    #Archive #Archives #Histoire #papier #pérennité #stockage #recherche #coûts et #complexité du #numérique

    Source : https://www.rts.ch/info/regions/vaud/2024/article/le-canton-de-vaud-exige-des-communes-la-conservation-d-archives-papier-28485912.

  • Histoire de la cartographie du XXe siècle : Visionscarto publie ce matin la version française d’un remarquable opus de Gilles Palsky publié initialement en anglais, qui explore l’œuvre de deux cartographes radicaux avant l’heure, Frank Horrabin, socialiste britannique, et Alexander Radó, communiste hongrois.

    Des cartes pour dénoncer l’impérialisme

    https://www.visionscarto.net/es-cartes-pour-denoncer-l-imperialisme

    par Gilles Palsky, Professeur de géographie
    université de Paris I Panthéon-Sorbonne

    « Horrabin et Radó envisageaient les cartes comme des outils permettant de dénoncer et de combattre l’impérialisme bourgeois. Ils présentaient leurs travaux comme des projets nouveaux, différents des atlas ordinaires, qu’ils voulaient ancrés dans l’actualité et offrant des approches dynamiques. »

    #cartographie_radicale #précurseurs #rado #horrabin #histoire_de_la_cartographie

  • « Le Temps des Paysans » sur ARTE : Une exploration des racines de la domination.
    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/05/02/le-temps-des-paysans-sur-arte-une-exploration-des-rac

    La série documentaire en quatre épisodes, « Le Temps des Paysans », de Stan Neumann, diffusée sur la chaîne ARTE, plonge le spectateur au cœur des siècles passés pour lui offrir une vision saisissante de l’avènement des dominations religieuses et seigneuriales. À travers une narration captivante et des images d’archives fascinantes, cette série nous transporte dans un […]

    #Articles_d'intérêt_et_liens_divers #[VF] #Capitalisme #Féodalisme #Histoire #Paysannerie


    https://2.gravatar.com/avatar/2cef04a2923b4b5ffd87d36fa9b79bc27ee5b22c4478d785c3a3b7ef8ab60424?s=96&d=

  • Carnets de villes – #Grenoble
    https://metropolitiques.eu/Carnets-de-villes-Grenoble.html

    L’histoire de Grenoble porte les marques d’une série d’accélérations. Ancienne cité parlementaire et place forte militaire, ville olympique en 1968 et métropole universitaire, sa croissance a été spectaculaire au siècle dernier. L’architecte Nicolas Tixier décrit comment l’expérience ordinaire des habitants rencontre les traces des utopies du passé. Émission : Carnets de villes Grenoble, métropole régionale, est lovée au cœur de la partie française de la chaîne des Alpes. Entre influences savoyardes et #Podcasts

    / Grenoble, #histoire, #architecture

  • #SaveToomaj !

    « Nous devons éliminer la musique », proclame Khomeyni, en 1979. L’instauration de la République islamique entraîne le déclin de la musique, traditionnelle ou pop. Cette dernière est alors suspectée de corrompre la jeunesse et de diffuser les influences dissolvantes du « Grand Satan » américain. Au cours de la décennie 1970, la pop iranienne avait pourtant connu un grand essor, avec l’émergence de chanteuses talentueuses, telles Googoosh. Or, la chute du shah s’accompagne de l’interdiction des concerts et de la fermeture des salles de spectacle. Les femmes ne peuvent désormais plus se produire seules sur scène. La musique ne se perpétue qu’à la condition d’emprunter les circuits clandestins (cassettes pirates). Pour poursuivre leurs activités, beaucoup d’artistes doivent s’exiler.

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/05/savetoomaj.html

  • Au #Théâtre de Coyote : l’héritage écologique du Reinhabitory Theater
    https://www.terrestres.org/2024/04/26/au-theatre-de-coyote-lheritage-ecologique-du-reinhabitory-theater

    Fondé en Californie dans les années 1970, le Reinhabitory Theater a placé l’écologie et les non-humains au cœur de ses créations. Dans le sillage des Diggers et des mouvements de la contre-culture, son approche, basée sur les principes du #Biorégionalisme, fait de cette expérience éphémère une source d’inspiration pour bâtir aujourd’hui un théâtre vivant et écologique. L’article Au théâtre de Coyote : l’héritage écologique du Reinhabitory Theater est apparu en premier sur Terrestres.

    #Etats-Unis #Habiter #Histoire_de_l'art #Imaginaire #Vivants

  • Les ressorts d’un massacre
    https://laviedesidees.fr/Gilles-Havard-Les-Natchez

    Le massacre rituel commis par les Natchez à l’encontre de plusieurs centaines de colons français en Louisiane, le 28 novembre 1729, est le point de départ d’une #violence coloniale exercée sur une tribu jusqu’à sa quasi-disparition.

    #Histoire #anthropologie #sacré #Amérindiens #Amérique_du_Nord
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240430_natchez.pdf

  • Pour l’amour de l’automobile : retour sur l’histoire de nos désirs
    http://carfree.fr/index.php/2024/04/30/pour-lamour-de-lautomobile-retour-sur-lhistoire-de-nos-desirs

    Voici un article de l’économiste allemand Wolfgang Sachs publié initialement en 1984 et traduit en anglais en 1992 dans la revue Carbusters. Il s’agit d’un extrait du livre « For Love Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #Livres #Ressources #allemagne #consommation #culture #économie #féminisme #histoire #motorisation #nuisances #société #Suisse

  • Discours de la commémoration 2024 de l’Insurrection du ghetto de Varsovie

    Discours de la commémoration 2024 de l’Insurrection du ghetto de Varsovie
    Discours de Sacha Schiffmann (UPJB) et Germano Mascitelli, du Casi-UO

    Merci d’être venus en ce samedi matin du 20 avril 2024 pour commémorer ensemble l’insurrection du ghetto de Varsovie. C’est une longue tradition pour l’UPJB et ses membres, ses amis, ses amies, de nous retrouver ici afin de déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de tous les résistants et résistantes tombé.e.s sous la barbarie nazie. En préparant cet événement, j’ai relu d’anciens textes adressés ici-même les années précédentes, discuté avec des ami.e.s, relu encore et encore l’histoire que nous commémorons pour mieux comprendre comment l’UPJB parvient à replacer cet événement historique dans un contexte et une actualité. Nous avons ici rendu hommage aux réfugiés, aux migrants, aux populations civiles de Syrie, nous avons dénoncé la politique de Donald Trump et le régime de Bachar El-Assad. Aujourd’hui la guerre est de retour en Europe, en Ukraine, et le fascisme et l’extrême droite devient une réalité au quotidien dans de nombreux pays. Je me suis rendu compte à quel point il est important de continuer à nous rassembler dans ce lieu chaque 19 avril afin de nous souvenir et de transmettre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/30/discours-de-la-commemoration-2024-de-linsurrec

    #histoire #memoire #ghetto #varsovie

  • Chanter les droits civiques.

    « Des années 1930 à l’aube des années 1970, le mouvement des droits civiques aux États-Unis, c’est-à-dire la lutte menée par les Africains-Américains pour obtenir l’égalité des droits dans la loi et dans les faits, a été mené en musique.

    Comment les musiciens ont-ils accompagné et participé activement au mouvement des droits civiques ? Comment leur musique a-t-elle été influencée, tant dans la forme que dans le fond, par les combats menés pour l’égalité ?

    Entre les années 1930 et 1954, les musiciens tentent de dénoncer le racisme brutal et assumé du Sud profond, mais aussi celui, plus insidieux, mais non moins réel, du Nord.

    Puis, entre le milieu des années 1950 et le milieu de la décennie suivante, les militants des droits civiques mènent leurs actions en musique. Lors des manifestions, sit in, boycott, la musique est omniprésente. Les militants entonnent des freedom songs. Les artistes amis, qu’il s’agisse de jazzmen militants ou de la jeune scène folk new-yorkaise, jouent pour lever des fonds, composent pour mieux dénoncer, bref s’engagent.

    Enfin, alors que le mouvement paraît triompher avec l’adoption de lois mettant un terme à la ségrégation légale, la persistance du racisme n’échappe pas aux artistes afro-américains qui inventent alors un nouveau langage musical. En écho à l’émergence du Black power, la soul music et le free jazz entendent assumer fièrement une couleur de peau jusque-là vouée aux gémonies. »

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/03/chanter-les-droits-civiques.html

  • “These Thankless Deserts” - Winston Churchill and the Middle East : An Introduction
    https://winstonchurchill.org/publications/finest-hour/finest-hour-196/churchill-and-the-middle-east-an-introduction
    Voici le point de vue de la société Winston Churchill. A noter : La Déclaration Balfour de 1917 était le résultat d’une intrigue de Dr. Chaim Weizmann

    Wikipedia nous informe que
    https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_Balfour_de_1917#Contexte_strat%C3%A9gique_internation

    Dès 1903 Herzl avait obtenu une lettre officielle du Foreign Office déclarant que la Grande-Bretagne acceptait un accord sur la création d’une colonie juive sous administration juive, document que Yoram Hazony juge « surpassant même la Déclaration Balfour ».
    ...
    Hazony (2007), p. 180 : « Lord Landsdowne est prêt à envisager favorablement ... un projet dont les caractéristiques principales sont l’octroi d’un vaste territoire, la nomination d’un responsable juif à la tête de l’administration (ayant) carte blanche en matière d’administration municipale, religieuse et purement intérieure » (voir lettre de Sir Clement Hill (en) à Leopold Greenberg (en), 14 août 1903. Repris in Die Welt, 29 août 1903)..

    Churchill étant proche des sionistes travaillait depuis ce moment et jusqu’à la fin de sa vie en faveur de la colonisation juive d’une partie du territoire arabe sous mandat britannique. L’article contient quelques éléments qui ont pu le motiver à prendre cette position.

    10.7.2023 by David Freeman - Finest Hour 196, Second Quarter 2022

    During the First World War, the United Kingdom went to war against the Ottoman Empire, which had allied itself with the Central Powers of Germany and the Austro-Hungarian Empire. The Ottoman Empire traced its origins and its name back to the thirteenth-century Turkish Sultan Osman I.

    Although once a great power controlling large sections of Europe, Africa, and Asia, the Ottoman Empire by the twentieth century had become known as the “sick man of Europe” and was much reduced in size. Nevertheless, the Turks still controlled nearly all of the lands of Arabia, including the Moslem Holy Cities of Mecca and Medina. For centuries, the office of Sultan had been combined with that of the Caliph, the spiritual leader of the Moslem world.

    All of this came to an end with Turkish defeat in the Great War. In 1915, the British attempted a quick thrust at the Ottoman capital of Constantinople (now known as Istanbul) with a plan strongly supported by First Lord of the Admiralty Winston Churchill. The Dardanelles (or Gallipoli) campaign ended in failure. The British then turned to attacking the Turks from further out, along the frontiers of Arabia.

    In control of Egypt since 1882, the British used the ancient land to launch an offensive against Gaza, which lay in Turkish-controlled Palestine near the Sinai border with Egypt. At the same time, the British opened talks with Emir Hussein ibn Ali Al-Hashimi, the Sharif of Mecca. The Sharifate included Mecca and Medina, both located in the western regions of Arabia known as the Hejaz. Although an Arab, Hussein served the Turks, his title of Sharif indicating descent from the Prophet Mohammad.

    In 1916, the British induced Hussein to declare independence and establish himself as King of the Hejaz. In doing this, the British hoped to bring down the Ottoman Empire from within and minimize the resources they would need to commit to the region. The “Arab Revolt,” however, failed to attract the sort of support for which the British had been hoping.

    Much more powerful among the Arabs than Hussein was Abdul Aziz ibn Saud, the dominant chieftain in the Nejd, the large, barren region of eastern Arabia. Ibn Saud was much more concerned with defeating his chief rival in the Nejd than making war against the Turks. And so, in the end, the British had to do most of their own fighting in the Middle East, using forces from Britain, India, South Africa, Australia, and New Zealand.

    Hussein had several sons. Of these, the one who worked most closely with the British during the war was Feisal, known variously as “Emir Feisal” and, after his father proclaimed himself king, “Prince Feisal.” In return for Arab support, the British made ambiguous promises about supporting the creation after the war of independent states, including the region of Palestine, which was vaguely understood to be the land around the Jordan River.

    In the search for victory, however, the British also made promises in other directions. In 1916, Britain and France entered into an agreement that became known as the Sykes-Picot Treaty. The two imperial powers decided to carve up the Arab lands once the Turks were defeated. The French would take the northern regions of Syria and Lebanon, which might include Mosul and parts of Palestine, but which would definitely include Damascus. The British would take most of Palestine and Mesopotamia.

    In 1917, the British entered into yet another potentially conflicting agreement. Even before 1914, the World Zionist Congress had begun to establish new settlements in Palestine, the ancient homeland of the Jewish people. During the war, Dr. Chaim Weizmann, a naturalized British citizen and a research chemist, provided vital assistance to the war effort as Director of the British Admiralty Laboratories (see FH 195). Weizmann skillfully used his influence to induce the British government to issue the Balfour Declaration, a letter from Foreign Secretary Arthur Balfour to Lord Rothschild pledging support for the establishment “in Palestine for a national home for the Jewish people.”
    Churchill and the Middle East
    British map appended to 1921 Cabinet Memorandum showing proposed Mandates

    In the final year of the war, British forces made major progress against the Turks. Starting from Basra, at the head of the Persian Gulf, the British swept up the valley of Mesopotamia and captured Baghdad. Under the leadership of Gen. Sir Edmund Allenby, the British Army finally took Gaza and pushed through to Jerusalem. In the interior, meanwhile, Arab forces carried out a guerrilla campaign against the Turks, assisted to a degree by a young archaeologist turned intelligence officer turned commando, T. E. Lawrence (see FH 119).

    In the fall of 1918, the Ottoman Empire finally collapsed. Turkish forces remaining in Arabia hastily retreated, creating a vacuum. The Allies had not anticipated this, and Feisal seized the opportunity to establish himself in Damascus with the intention of ruling a new kingdom from the world’s oldest continually inhabited city. The French, however, insisted on their “rights” under the Sykes-Picot agreement, and the British had to acquiesce on the grounds that amity with the French was more important to the United Kingdom than amity with the Arabs.

    The French, however, were not to be altogether satisfied. President Wilson of the United States insisted that the Allies were to gain no territory from the defeated Central Powers. Instead the former colonies of Germany and Turkey would come under the authority of the League of Nations, which would assign the various territories to member states with a “mandate” to assist the native populations towards self-government. At least in theory, French and British authority in the Middle East was supposed to be only temporary.

    For the most part, the British were anxious to exit their mandates as soon as possible. British forces in Mesopotamia were made unwelcome by the locals, who were also bitterly divided against one another. Chaos prevailed, and British troops were regularly ambushed and killed in what Churchill called “these thankless deserts.” The cost of military operations became a primary concern to Churchill after the Armistice, when he became Secretary of State for War and was told by Prime Minister David Lloyd George that his paramount responsibility had to be reduction of expenditure.

    By 1920, Churchill came to believe that reducing military spending in the Middle East required the establishment of an Arab Department within the Colonial Office, which could work to settle the grievances of the Arabs and thereby reduce hostilities in the region. He lamented the price in blood and treasure that Britain was paying to be “midwife to an ungrateful volcano” (see FH 132). After Lloyd George agreed to Churchill’s proposal, the Prime Minister invited his War Secretary to move to the Colonial Office and supervise the settlement process himself.

    Churchill became Secretary of State for the Colonies early in 1921 and immediately called for a conference to take place in Cairo that March. Altogether forty key people involved with Britain’s Middle Eastern affairs gathered for what Churchill jestingly called a meeting of the “forty thieves.” Out of this emerged what became known as the “Sharifian” solution.

    Hussein would continue to be recognized as King of the Hejaz. His son Feisal, driven from Damascus by the French, would be set up in Baghdad as King of Iraq, as Mesopotamia was formally renamed. Palestine would be divided along the line of the Jordan. The eastern side, or “Trans-Jordania” (later shortened to Jordan), would become an Arab kingdom under Feisal’s elder brother Abdullah. Churchill argued that the advantage of this would be that pressure applied in any one of the three states would also be felt in the other two. Ibn Saud, to keep the peace, would be given a healthy subsidy by the British government.

    The western side of Palestine remained under British mandate authority so as to fulfill the pledge made by the Balfour Declaration. Although the Arabs of Palestine (i.e., the Palestinians) protested against this, Churchill curtly rejected their representations during a visit to Jerusalem after the Cairo Conference ended. Churchill did not foresee Jewish immigration overtaking the Palestinian population and naively believed that the two groups, along with Arab Christians, would work together to create a peaceful, prosperous, secular Palestinian state. Churchill was not always right.

    In June 1921, Churchill made a lengthy speech to the House of Commons in which he outlined his settlement and the reasons behind it (see p. 38). This would be the longest statement Churchill ever made about the Middle East and its peoples. Over the following year and a half, he supervised the implementation of the decisions made at Cairo and approved by Parliament. The process was not without incident—Feisal was in a precarious position in Baghdad and constrained to demonstrate his independence—but went generally according to plan before Churchill and his Liberal party were driven from power late in 1922.

    Churchill’s most dedicated period of involvement with the Middle East ended with his tenure at the Colonial Office, but he continued to monitor events. The short-lived Kingdom of Hejaz ended when it was overrun in 1924 by the forces of ibn Saud, who unified the region with the Nejd to create the Kingdom of Saudi Arabia. Hussein went into exile, later to be buried in Jerusalem. After returning to Parliament as a Conservative, Churchill remained a supporter of Zionism and strongly objected when the government of Neville Chamberlain acted to restrict Jewish immigration into Palestine, even as Nazi Germany was forcing Jews in Europe to flee for their lives.

    During the Second World War, the Middle East became a critical zone for the Allies. The Suez Canal linked Britain with India and the Antipodes, and Egypt was a base from which to fight the Axis powers directly when first Italy and then Germany began offensive operations in North Africa. As Prime Minister, Churchill travelled to Cairo several times during the war. In 1945 it was where he last met with President Roosevelt and first met with ibn Saud. After a cabal of pro-fascist army officers seized control of the government in Baghdad in 1941, Churchill supported a bold and successful move to reestablish an Iraqi government friendly to Britain.

    Although out of office when Israel declared independence in 1948, Churchill expressed the view to his old friend and fellow Zionist Leo Amery that it was “a big event…in history” and “all to the good that the result has come about by fighting” (see FH 178). It also pleased Churchill that Weizmann became the first President of Israel and that the nation’s leading technical university chose to name its auditorium for the former British Prime Minister who had supported Zionism at a crucial moment (see FH 195).

    One hundred years on, the decisions that Churchill made about the Middle East continue to affect the world today.

    #Grande_Bretagne #Empire_ottoman #Palestine #histoire #impérialisme #Déclaration_Balfour #Conférence_du_Caire_1943 #Égypte #Iraq #Mésopotamie #Moyen-Orient #Lawrence_d_Arabie #Israel

    • April 26, 2023
      Winston Churchill’s 1922 White Paper for Palestine
      Finest Hour 196, Second Quarter 2022
      Page 32 - By Sarah Reguer
      https://winstonchurchill.org/publications/finest-hour/finest-hour-196/we-tender-our-most-grateful-thanks/?highlight=Dr.+Chaim+Weizmann

      (...) At the end of 1921 Churchill did act on issues connected with the Palestine garrison, but High Commissioner Samuel kept writing about the need for a clear political policy, since the political status was still not regularized by a formal document, either a British one or one from the League of Nations.

      Memoranda arrived from Samuel, from leading members of the Colonial Office’s advisory board, from Dr. Chaim Weizmann, president of the World Zionist Organization, and from the Arab delegation. On 11 August, Churchill wrote an introduction to a Palestine memorandum that was not very encouraging nor optimistic. “The situation in Palestine causes me perplexity and anxiety,” he began.1 “The whole country is in a ferment. The Zionist policy is profoundly unpopular with all except the Zionists.” Both sides were arming, elective institutions were refused in the interests of the Zionist policy, “and the high cost of the garrison is almost wholly due to our Zionist policy.”2 Meanwhile, even the Zionists were discontented at the lack of progress and the “chilling disapprobation” of the British officials and the military. (...)

  • The Great Indian Rape-Trick I - Arundhati Roy on Shekhar Kapur’s Bandit Queen
    https://web.archive.org/web/20160414182145/http://www.sawnet.org/books/writing/roy_bq1.html

    Détail significatif dans cet article d’il y a trent ans : parmi les nombreux éléments importants de la vie de la rebelle omis dans le film Bandit Queen se trouve le fait que les médecins lui ont enlevé l’uterus pour l’empêcher de, dans leurs mots, pondre d’autres rebelles de son genre.

    Le film en soi n’a pas d’importance sauf peut-être pour les collectionneurs de rape and revenge movies .

    A.R. recommende implicitement un livre qui contient des témoignages de Phoolan Devi : Mala Sen, India’s Bandit Queen : The True Story of Phoolan Devi

    22.8.1994 At the premiere screening of Bandit Queen in Delhi, Shekhar Kapur introduced the film with these words: “I had a choice between Truth and Aesthetics. I chose Truth, because Truth is Pure.”

    To insist that the film tells the Truth is of the utmost commercial (and critical) importance to him. Again and again, we are assured, in interviews, in reviews, and eventually in writing on the screen before the film begins. “This is a True Story.”

    If it weren’t the “Truth”, what would redeem it from being just a classy version of your run-of-the-mill Rape n’ Retribution theme that our film industry churns out every now and then? What would save it from the familiar accusation that it doesn’t show India in a Proper Light? Exactly Nothing.
    It’s the “Truth” that saves it. Every time. It dives about like Superman with a swiss knife - and snatches the film straight from the jaws of unsavoury ignominy. It has bought headlines. Blunted argument. Drowned criticism.

    If you say you found the film distasteful, you’re told - Well that’s what truth is - distasteful. Manipulative? That’s Life - manipulative.
    Go on. Now you try.
    Try...Exploitative. Or.. Gross. Try Gross.

    It’s a little like having a dialogue with the backs of trucks.
    God is Love.
    Life is Hard.
    Truth is Pure.
    Sound Horn.

    Whether or not it is the Truth is no longer relevant. The point is that it will, ( if it hasn’t already) - become the Truth.

    Phoolan Devi the woman has ceased to be important. (Yes of course she exists. She has eyes, ears, limbs hair etc. Even an address now) But she is suffering from a case of Legenditis. She’s only a version of herself. There are other versions of her that are jostling for attention. Particularly Shekhar Kapur’s “Truthful” one, which we are currently being bludgeoned into believing.

    “... it has the kind of story, which, if it were a piece of fiction, would be difficult to credit. In fact, it is the true story of Phoolan Devi, the Indian child bride...”
    Derek Malcolm writes in The Guardian.

    But is it? The True Story? How does one decide? Who decides?

    Shekhar Kapur says that the film is based on Mala Sen’s book - India’s Bandit Queen: The True Story of Phoolan Devi. The book reconstructs the story, using interviews, newspaper reports, meetings with Phoolan Devi and extracts from Phoolan’s written account, smuggled out of prison by her visitors, a few pages at a time.

    Sometimes various versions of the same event - versions that totally conflict with each other i.e: Phoolan’s version, a journalist’s version, or an eye- witnesses version - are all presented to the reader in the book. What emerges is a complex, intelligent and human book. Full of ambiguity, full of concern, full curiosity about who this woman called Phoolan Devi really is.

    Shekhar Kapur wasn’t curious.

    He has openly admitted that he didn`t feel that he needed to meet Phoolan. His producer Bobby Bedi supports this decision “Shekhar would have met her if he had felt a need to do so.” (Sunday Observer August 20th [1994]).

    It didn’t matter to Shekhar Kapur who Phoolan Devi really was. What kind of person she was. She was a woman, wasn’t she? She was raped wasn’t she? So what did that make her? A Raped Woman! You’ve seen one, you’ve seen ’em all.
    He was in business.
    What the hell would he need to meet her for?

    Did he not stop to think that there must have been something very special about her? That if this was the normal career graph if a low-caste village woman that was raped, our landscapes would be teeming with female gangsters?

    If there is another biographer any where in the world who has not done a living subject the courtesy of meeting her even once - will you please stand up and say your name? And having done that, will you (and your work) kindly take a running jump?

    What does Shekhar Kapur mean when he says the film is based on Mala Sen’s book? How has he decided which version of which event is “True” ? On what basis has he made these choices?
    There’s a sort of loutish arrogance at work here. A dunce’s courage. Unafraid of what it doesn’t know.
    What he has done is to rampage through the book picking up what suits him, ignoring and even altering what doesn’t.

    I am not suggesting that a film should include every fact that’s in the book.
    I am suggesting that if you take a long hard look at the choices he has made - at his inclusions, his omissions and his blatant alterations, a truly dreadful pattern emerges.
    Phoolan Devi (in the film version), has been kept on a tight leash. Each time she strays towards the shadowy marshlands that lie between Victimhood and Brutishness, she has been reined in. Brought to heel.
    It is of consummate importance to the Emotional Graph of the film, that you never, ever, stop pitying her. That she never threatens the Power Balance.
    I would have thought that this was anathema to the whole point of the Phoolan Devi story. That it went way beyond the You-Rape-Me: I’ll-Kill- You equation. That the whole point of it was that she got a little out of control. That the Brutalized became the Brute.
    The film wants no part of this. Because of what it would do to the Emotional Graph. To understand this, you must try and put Rape into its correct perspective. The Rape of a nice Woman (saucy, headstrong, foul-mouthed perhaps, but basicaly moral, sexually moral) - is one thing. The rape of a nasty/perceived-to-be-immoral womall, is quite another. It wouldn’t be quite so bad. You wouldn’t feel quite so sorry. Perhaps you wouldn’t feel sorry at all.

    Any policeman will tell you that.
    Whenever the police are accused of custodial rape, they immediately set to work. Not to prove that she wasn’t raped. But to prove that she wasn’t nice. To prove that she was a loose woman A prostitute. A divorcee. Or an Elopee - ie: She asked for it.
    Same difference.

    Bandit Queen -the film, does not make a case against Rape. It makes its case against the Rape of nice (read moral), women. (Never mind the rest of us that aren’t “nice”) .

    [??The film is consistently??] it’s on the lookout, like a worried hen - saving Phoolan Devi from herself. Meanwhile we, the audience, are herded along, like so much trusting cattle. We cannot argue, (because Truth is Pure. And you can’t mess With that).

    Every time the Director has been faced with something that could disrupt the simple, pre- fabricated calculations uf his cloying morality play, it has been tampered with and forced to fit.
    I’m not accusing him of having planned this.
    I believe that it comes from a vision that has been distorted by his own middle-class outrage, which he has then turned on his audience like a fire-fighter’s hose.

    According to Shekhar Kapur’s film, every landmark - every decison, every turning-point in Phoolan Devi’s life, starting with how she became a dacoit in the first place, has to do with having been raped, or avenging rape.
    He has just blundered through her life like a Rape-diviner
    You cannot but sense his horrified fascination at the havoc that a wee willie can wreak. It’s a sort of reversed male self absorption.
    Rape is the main dish. Caste is the sauce that it swims in.

    The film opens with a pre-credit sequence of Phoolan Devi the child being married off to an older man who takes her away to his village where he rapes her, and she eventually runs away. We see her next as a young girl being sexually abused bv Thakur louts in her village . When she protests, she is publicly humiliated, externed from the village, and when she returns to the village, ends up in prison. Here too she is raped and beaten, and eventually released on bail. Soon after her release, she is carried away bv dacoits. She has in effect become a criminal who has jumped bail. And so has little choice but to embark on a life in the ravines.
    He has the caste-business and the rape-business neatly intertwined to kick-start that “swift, dense, dramatic narrative” (Sunil Sethi, Pioneer August 14th [1994])

    Mala’s book tells a different story.
    Phoolan Devi stages her first protest against injustice at the age of ten. Before she is married off. In fact it’s the reason that she’s married off so early. To keep her out of trouble.
    She didn’t need to be raped to protest. Some of us don’t.
    She had heard from her mother, the story of how her father’s brusher Biharilal and his son Maiyadeen falsified the land records and drove her father and musher out of the family house, forcing them to live in a little hut on the outskirts of the village.
    The angry little girl accompanied by a frightened older sister marches into her uncle’s hora field where the two of them hang around with a combative air, munching hora nuts and plucking flowers (combatively). Their cousin Maiyadeen, a young man in his twenties, orders the children off his premises. Phoolan refuses to move. Instead this remarkable child taunts him, and questions his claim to the land. She was special.
    She is beaten unconscious with a brick.

    Phoolan Devi’s first war, like almost every dacoit’s first war, was fought for territory. It was the classic beginning of the journey into dacoitdom.
    But does it have rape in it?
    Nope.
    Caste-violence?
    Nope.
    So is it worth including in the film?
    Nope.

    According to the book, her second protest too, has to do with territory. And it is this (not the sexual harassment bv the village louts, though that happens too), that lands Phoolan Devi in jail and enters her name in the police records.
    Maiyadeen, the book says, was enraged because the property dispute (thanks to Phoolan’s pleas to the village panchayat) had been re-opened and transferred to the Allahabad High Court.
    As revenge he destroys Devideen’s (Phoolan’s father) crop, and is in the process of hacking down their Neem tree when Phoolan intervenes and throws a stone at him. She is attacked, trussed up, and handed to the police.
    Soon after she’s released on bail, she is kidnapped by dacoits. This too, according to Phoolan’s version ( upto, this point, there is no other version), is engineered by Maiyadeen as a ruse to get her out of his hair.
    Maiyadeen does not figure in the film.

    Already some pretty big decisions have been made. What stays, what goes. What is high-lighted, what isn’t.
    Life is Rape. The rest is jus’ details.

    We then see Phoolan in the ravines, being repeatedly raped by Babu Singh Gujar, the Thakur leader of the gang she has been kidnapped by. Vikram Mallah, the second-in-command is disgusted by his behaviour and puts a bullet through him. According to the book the killing happens as a drunken Babu Gujar is threatening to assault Phoolan. In the film he’s actually at it, lying on top of her, his naked bottoms jerking. As he breathes his last, Phoolan blinks the blood out of her eyes and looks long into the eyes of her redeemer. Just so that we get the point.

    After this we are treated to a sequence of After-rape-romance. The touching bits about the first stirrings of sexual desire in a much-raped woman. The way it works in the film is If-you- touch-me-I’ll-slap-you-but-I-really-do-want-to-touch-you.
    It’s choreographed like a dusty dance in which they rub against each other, but whenever he touches her she swats his hand away, but nevertheless quivers with desire. It is such a crude, obvious, doltish depiction of conflict in a woman who is attracted to a man, but associates sex with humiliation. It’s not in the book, so I’m not sure whose version Shekhar has used. From the looks of it, probably Donald Duck’s.

    Vikram Mallah and Phoolan Devi become lovers. While the book and the film agree that he was her one true love, the book does not suggest that he was her only lover.

    The film does. She has to be portrayed as a One Man Woman. Otherwise who’s going to pity her? So it’s virtue or bust. One lover (a distant cousin) is eliminated completely. The other (Man Singh), is portrayed as what used to be known in college as a Rakhi-brother.

    From all accounts, Vikram Mallah seems to have been the midwife of Phoolan’s birth into dacoitdom.
    He supervises her first act of retribution against her husband Puttilal.
    The film shows him bound and gagged, being beaten by Phoolan Devi with the butt of her gun, whimpering and crying with remembered rage.

    At having been raped. In the Retribution bits, she is allowed a little latitude. Otherwise, (as we shall see) none at all.

    But there’s a sly omission here. According to the book, according to Phoolan Devi herself, there were two victims that day. Not one.
    The second one was a woman. Vidya, Puttilal’s second wife.
    The film hasn’t told us about a second experience Phoolan has with Puttilal. The time that Maiyadeen forced her to return to Puttilal. Phoolan arrived at her husband’s house to find that he had taken a second wife. Vidya harassed and humiliated Phoolan and eventually forced Puttilal to send her away.
    Her humiliation at Vidya’s hands is more recent in Phoolan’s memory.
    Phoolan, in her written version says she wanted to kill them both and leave a note saying that this will be the fate of any man who takes two wives. Later she changed her mind and decided to leave them alive to tell the tale. She beat them both. And broke Puttilal’s hands and legs.

    But what nice woman would do that?
    Beat up another woman?
    How would you feel sorry for someone like that?

    So, in the film, Vidya is dumped.

    Phoolan’s affair with Vikram Mallah ends tragically when he is shot.
    She is captured bv his Thakur killers, gagged, bound, and transported to Behmai. The stage is set for what has come to be referred to as the “centerpiece” of the film. The gang-rape.
    It is the scene by which the film is judged.
    Not surprisingly, Phoolan herself is reticent about what happened. All she says is un logo ne mejhse bahut mazaak ki.
    She mentions being beaten, humliliated and paraded from village to village. She mentions another woman dacoit Kusuma — who disliked her, and taunted and abused her. (Of course there’s no sign of her in the film. It would only serve to confuse the Woman-as-victim moral arithmetic.)

    Since Phoolan isn’t forthcoming, it is the vivid (vicarious) account in Esquire by an American, journalist, Jon Bradshaw that has been enlisted to structure this scene.

    “... Phoolan screamed, striking out at him, but he was too strong. Holding her down, the stranger raped her. They came in one by one after that. Tall, silent Thakur men — and raped her until Phoolan lost consciousness. For the next three weeks Phoolan was raped several times a night, and she submitted silently turning her face to the wall... she lost all sense of time... a loud voice summoned her outside. Sri Ram ordered Phoolan to fetch water from the well. When she refused, he ripped off her clothes and kicked her savagely...at last she limped to the well while her tormentors laughed and spat at her. The naked girl was dragged back to the hut and raped again.”

    Whatever Shekhar Kapur’s other failings are, never let it be said that he wasn’t a trier. He did his bit too. He (Pioneer Aug 14th, India Today August 21st [1994])locked himself up in a room - the door opening and closing as one man after another strode in - imagining himself being sodomized!!! After this feat of inter-sexual empathy, he arrives at some radical, definitive conclusions. “There is no pain in a gang-rape, no physical pain after a while,” he assures us “It is about something as dirty as the abject humiliation of a human being and the complete domination of its soul.”
    Thanks baby. I would never have guessed.
    It’s hard to match the self-righteousness of a film-maker with a cause. Harder when the film- maker is a man and the cause is rape.
    And when it’s the gang-rape of a low-caste woman by high-caste men .. don’t even try it. Go with the feeling.

    We see a lot of Phoolan’s face, in tight close-up, contorted into a grimace of fear and pain as she is raped and mauled and buggered. The overwhelming consensus in the press has been that the rape was brilliantly staged and chilling.

    That it wasn’t exploitative.
    Now what does that mean? Should we be grateful to Shekhar Kapur for not showing us the condition of her breasts and genitals? Or theirs? That he leaves so much to our imagination?
    That he gave us a tasteful rape?
    But I thought the whole point of this wonderful film was its no-holds-barred brutality? So why stop now? Why the sudden coyness?
    I’ll tell you why. Because it’s all about regulating the Rape-meter. Adjusting it enough to make us a little preen-at-the-gills. Skip dinner perhaps . But not miss work.
    It’s us, We-the-Audience, stuck in our voyeuristic middle-class lives who really make the decisions about how much or how little rape/violence we can take/will applaud, and therefore, are given.
    It isn’t about the story. (There are ways and ways of telling a story) It isn’t about the Truth. (There are ways around that too. Right?) It isn’t about what Really Happened. It’s none of that high falutin’ stuff.
    It’s good old Us. We make the decisions about how much we would like to see. And when the mixture’s right, it thrills us,. And we purr with approbation.

    It’s a class thing. If the controls are turned up too high, the hordes will get excited and arrive. To watch the centrepiece. They might even whistle. They won’t bother to cloak their eagerness in concern like we do.
    This way, it’s fine, It’s just Us and our Imagination.
    But hey, I have news for you - the hordes have heard and are on their way. They’ll even pay to watch. It’ll make money, the centrepiece. It’s hot stuff

    How does one grade film-rapes on a scale from Exploitative to Non-exploitative?
    Does it depend on how much skin we see? Or is it a more complex formula that juggles exposed skin, genitalia, and bare breasts?
    Exploitative I’d say, is when the whole point of the exercise is to stand on high moral ground, and inform us, (as if we didn’t know), that rape is about abject humiliation.
    And, as in the case of this film, when it exploits exploitation. Phoolan has said (Pioneer, August 15 [1994]) that she thinks they’re no better shall the men who raped her. This producer/director duo.

    And they’ve done it without dirtying their hands. What was that again? The complete domination of the soul? I guess you don’t need hands to hold souls down.

    After the centrepiece, the film rushes through to its conclusion.
    Phoolan manages to escape from her captors and arrives at a cousin’s house, where she recuperates and then eventually teams up with Man Singh who later becomes her lover, (though of course the film won’t admit it).
    On one foray into a village with her new gang, (one of the only times we see her indulging in some non-rape-related banditry), we see her wandering through a village in a daze, with flaring nostrils, while the men loot and plunder. She isn’t even scared when the police arrive. Before she leaves she smashes a glass case, picks out a pair of silver anklets and gives it to a little girl.
    Sweet.

    When Phoolan and her gang, arrive in Behmai for the denouement, everybody flees indoors except for a baby that is for some reason, left by the well, The gang fans out and gathers the Thakurs who have been marked for death. Suddenly the colour seeps out of the film and everything becomes bleached and dream sequency. It all turns very conceptual. No brutal close-ups. No bestiality.
    A girl’s gotta do what a girl’s gotta do.
    The twenty-two men are shot The baby wallows around in rivers of blood. Then colour leaches back into the film.

    And with that, according to the film, she’s more or less through with her business. The film certainly, is more or less through with her. Because there’s no more rape. No more retribution.

    According to the book, it is really only after the Behmai massacre that Phoolan Devi grows to fit her legend. There’s a price on her head, people are baying for her blood, the gang splinters. Many of them are shot by the police. Ministers and Chief-ministers are in a flap. The police are in a panic . Dacoits are being shot down in fake encounters and their bodies are publicly displayed like game. Phoolan is hunted like an animal. But ironically, it is now, for the first time that she is in control of her life. She becomes a leader of men. Man Singh becomes her lover, but on her terms. She makes decisions. She confounds the police. She evades every trap they set for her./ She plays daring little games with them. She undermines the credibility of the entire UP police force. And all this time, the police don’t even know what she really looks like.
    Even when the famous Malkhan Singh surrenders, Phoolan doesn’t.

    This goes on for two whole years. When she finally does decide to surrender, it is after several meetings with a persuasive policeman called Rajendra Chaturvedi, the SP of Bhind, with whom she negotiates the terms of her surrender to the government of Madhya Pradesh.

    Is the film interested in any of this?
    Go on. Take a wild guess.

    In the film, we see her and Man Singh on the run, tired, starved and out of bullets. Man Singh seems concerned, practical and stoical.
    Phoolan is crying and asking for her mother!!!

    The next thing we know is that we’re at surrender. As she gives up her gun, she looks at Man Singh and he gives her an approving nod.
    Good Girl! Clever girl!
    God Clever Girl

    Phoolan Devi spent three-and-a-half years in the ravines. She was wanted on 48 counts of major crime, 22 murder, the rest kidnaps-for-ransom and looting.
    Even simple mathematics tells me that we’ve been told just half the story.
    But the cool word for Half-truth is Greater-truth.
    Other signs of circular logic are beginning to surface.
    Such as: Life is Art
    Art is not Real

    How about changing the title of the film to: Phoolan Devi’s Rape and Abject Humiliation: The True half-Truth?
    How about sending it off to an underwater film festival with only one entry?

    What responsibility does a biographer have to his subject? Particularly to a living subject?
    None at all?
    Does it not matter what she thinks or how this is going to affect her life?

    Is he not even bound to shovv her the work before it is released for public consumption?

    If the issues involved are culpable criminal offenses such as Murder and Rape - if some of them are still pending in a court of law — legally, is he allowed to present conjecture, reasonable assumption and hearsay as the unalloyed “Truth?”

    Shekhar Kapur has made an appeal to the Censor Board to allow the film through without a single cut. He has said that the Film, as a work of Art, is a whole, if it were censored it wouldn’t be the same film.
    What about the Life that he has fashioned his Art from?
    He has a completelv different set of rules for that.

    It’s been several months since the film premiered at Cannes. Several weeks since the showings in Bombay and Delhi. Thousands of people have seen the film. It’s being invited to festivals all over the world.
    Phoolan Devi hasn’t seen the film. She wasn’t invited.
    I met her yesterday. In the morning papers Bobby Bedi had dismissed Phoolan’s statements to the press — “Let Phoolan sit with me and point out inaccuracies in the film, I will counter her accusations effectively,” (Sunday Observer, August 21st [1994]). What is he going to do? Explain to her how it really happened?
    But it’s deeper than that. His story to the press is one thing. To Phoolan it’s quite another. In front of me she rang him up and asked him when she could see the film. He would not give her a definite date.
    What’s going on?

    Private screenings have been organised for powerful people. But not for her.
    They hadn’t bargained for this. She was supposed to be safely in jail. She wasn’t supposed to matter. She isn’t supposed to have an opinion.
    “Right now”, the Sunday Observer says, “Bobby Bedi is more concerned about the Indian Censor Board than a grumbling Phoolan Devi.”

    Legally, as things stand, in UP the charges against her haven’t been dropped. (Mulayam Singh has tried, but an appeal against this is pending in the High Court).
    There are several versions of what happened at Behmai. Phoolan denies that she was there. More importantly, two of the men who were shot at but didn’t die say she wasn’t there. Other eye- witnesses say she was. Nothing has been proved. Everything is conjecture.

    By not showing her the film, but keeping her quiet until it’s too late to protest (until it has been passed by the Censors and the show hits the road), what are they doing to Phoolan? By appearing to remain silent, is she concurring with the film version of the massacre at Behmai? Which states, unequivocally, that Phoolan was there. Will it appear as though she is admitting evidence against herself? Does she know that whether or not the film tells the Truth it is only a matter of time before it becomes the Truth. And that public sympathy for being shown as a rape-victim doesn’t get you off the hook for murder?
    Are they helping her to put her head in a noose?

    On the one hand the concerned cowboys Messrs Bedi & Kapur are so eager to share with us the abject humiliation and the domination of Phoolan Devi’s “soul”, and o n the other they seem to be so totally uninterested in her.
    In what she thinks of the film, or what their film will do to her life and future.

    What is she to them? A concept? Or just a cunt?

    One last terrifying thing. While she was still in jail, Phoolan was rushed to hospital bleeding heavily because of an ovarian cyst. Her womb was removed. When Mala Sen asked why this had been necessary, the prison doctor laughed and said “We don’t want her breeding any more Phoolan Devi’s.”
    The State removed a woman’s uterus! Without asking her .Without her knowing.
    It just reached into her and plucked out a part of her!
    It decided to control who was allowed to breed and who wasn’t.
    Was this even mentioned in the film?
    No. Not even in the rolling titles at the end
    When it comes to getting bums on seats, hysterectomy just doesn’t measure up to rape.

    August 22nd, ’94

    Roger Ebert a apprécié le film mais il n’a pas lu le livre.
    https://www.rogerebert.com/reviews/bandit-queen-1995

    Bandit Queen.(v.o.)
    https://www.youtube.com/watch?v=x0XxJS5YiZ0

    #Inde #histoire #iatrocatie #banditisme #femmes #sexisme #cinéma

  • Des êtres et des choses, repenser l’#histoire de la #citoyenneté

    Qu’est-ce qu’une barque à Antibes, un coffre à Alger, des terres collectives à Naples ou un mulet abandonné en Espagne disent de la citoyenneté ? L’ouvrage « La Cité des choses » observe les actions de la vie quotidienne et l’histoire de la protection des biens et des personnes pour y répondre.

    La Cité des choses. Une nouvelle histoire de la citoyenneté, voici un titre d’ouvrage bien intriguant. Il n’est pas courant que des esclaves affranchis de l’Antiquité côtoient des artisans migrants du siècle des Lumières, qu’une barque à Antibes se trouve face à un coffre à Alger, ou qu’un hôtel à Turin rencontre un mulet abandonné en Espagne. La Cité des choses. Une nouvelle histoire de la citoyenneté : quelles sont ces « choses » et que signifie « citoyenneté » ?

    Une autre définition de la citoyenneté

    Les auteurs et autrices de La Cité des choses proposent une définition de la citoyenneté qui s’éloigne de la seule conception institutionnelle de ce statut social : « La citoyenneté, dans cet ouvrage, ne correspond pas à un document, à un titre officiellement délivré par une autorité centrale », explique l’historienne Simona Cerutti, directrice avec Thomas Glesener et Isabelle Grangaud de La Cité des choses. « La citoyenneté correspond plutôt au droit de prendre part aux ressources locales. Nous avons utilisé la métaphore du banquet : (le droit) de s’asseoir autour d’une table dans laquelle des ressources de la cité – l’instruction, la santé, le mariage – sont distribuées. »
    D’autres modèles de citoyenneté

    À partir de l’espace méditerranéen, l’ouvrage propose de repenser l’histoire de la citoyenneté en s’affranchissant des seuls modèles politiques occidentaux. « La Méditerranée est un haut lieu d’une histoire traditionnelle de la citoyenneté – des cités de l’Antiquité grecque à l’ère des révolutions en passant par les cités italiennes médiévales. Nous, nous explorons une Méditerranée qui est restée dans l’ombre », avance l’historien Thomas Glesener. « L’histoire classique de la citoyenneté associe cette question à la participation, à l’accès au droit politique, qui passe souvent par le droit de vote. Nous, nous cherchons la citoyenneté dans des actions qui ne sont a priori pas identifiées comme politiques, mais dont nous nous efforçons de montrer leurs dimensions politiques. »
    Suivre les choses pour trouver de la citoyenneté

    De part et d’autre de la Méditerranée, les chercheuses et chercheurs de La Cité des choses enquêtent sur les sociétés du 16e au 21e siècle à partir de ce que leurs sources révèlent de la gestion des « choses » (objets, immeubles, terres, héritages, dettes…). « Ce sont des biens qui ne se réduisent pas à des objets de transaction ou d’appropriation, mais qui prennent de la valeur parce qu’ils sont partagés et qu’ils doivent être protégés », précise Simona Cerutti. Leurs études mettent en lumière l’importance de l’inscription dans une chaîne de succession, dont la trace se suit dans les « choses », pour reconnaître à une personne son statut de citoyen.

    En démontrant une continuité entre choses et personnes, les autrices et auteurs entendent démontrer la capacité des choses à construire et transformer des statuts sociaux. La Cité des choses invite, à travers l’histoire, à concevoir la citoyenneté comme un processus résultant d’interactions et d’actions de la vie quotidienne qui participent à la construction des hiérarchies et des statuts politiques.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/des-etres-et-des-choses-repenser-l-histoire-de-la-citoyennete-1874850

    • La Cité des choses. Une nouvelle histoire de la citoyenneté

      À partir d’une pluralité d’enquêtes ancrées sur les deux rives de la Méditerranée, du XVIe siècle à nos jours, cet ouvrage entreprend de remettre en perspective l’histoire de la citoyenneté.

      Situant les « choses » au cœur de l’investigation – qu’il s’agisse d’une barque à Antibes, d’un coffre à Alger, d’un hôtel squatté à Turin, d’une mosquée à Tunis, de terres collectives à Naples, d’un mulet abandonné en Espagne –, il dévoile comment les prises en charge des biens distribuent les hiérarchies sociales et les statuts politiques. Ce livre révèle ainsi le pouvoir instituant des actions et des pratiques, par lesquelles les individus construisent leurs appartenances.
      Dès lors, La Cité des choses s’affranchit des seuls modèles politiques occidentaux pour mieux penser la citoyenneté comme un ensemble de droits forgés par des processus localisés échappant à tout déterminisme culturaliste : un enjeu d’une portée politique actuelle évidente.

      http://www.editions-anacharsis.com/La-Cite-des-choses
      #livre

    • Matérialités citoyennes. Un projet d’#abécédaire augmenté (Méditerranée, XVIe-XXIe s.)

      Ce projet éditorial est la fruit de la rencontre entre un programme de recherche, qui place les données empiriques au coeur de son dispositif d’enquête, et d’un dispositif technique permettant de faire coexister et interagir, dans une même fenêtre, trois types de “données” : un texte long (argumentaire), des textes courts (notices) et des fichiers multimédias de toutes sortes (matériaux d’enquête, notes de lectures, interventions filmées, etc.).
      Faire coexister compte-rendus et matériaux d’enquête

      – Le texte long proposera un essai rédigé à plusieurs mains sur les droits de citoyenneté en Méditerranée, du XVIe siècle à aujourd’hui, construit à partir des enquêtes présentées dans l’abécédaire et émaillé de renvois aux différents éléments le composant (notices, matériaux, etc.).
      - Les textes courts, quant à eux, ont été pensés sur le format de notices de dictionnaire (3 à 4 p. maximum), d’un abécédaire plus exactement. En cohérence avec les objets et méthodes du groupe, il ne s’agit en effet pas de produire une série de définitions génériques des grandes catégories généralement mobilisées en SHS pour penser la citoyenneté, mais de restituer brièvement des enquêtes qui mettent en jeu à la fois, le travail du chercheur et toute une série d’objets, statuts, institutions, lieux, etc., par lesquels sont revendiqués, vivifiés, exercés ou éteints des droits de citoyenneté, dans les sociétés méditerranéennes modernes et contemporaines.
      - Au coeur de la pratique des sciences sociales revendiquée par les membres de ce projet, un des objectifs centraux de cette opération éditoriale a consisté, depuis l’origine du projet, à mettre en valeur les données empiriques à partir desquelles sont construites les enquêtes des chercheurs. Aussi, nous avons concentré nos efforts sur la recherche d’une solution technique offrant au lecteur la possibilité d’avoir simultanément accès aux textes et aux matériaux d’analyse qui les fondent (documents d’archives, extraits d’entretiens ou de carnets ethnographiques, enregistrements, photos, cartes, vidéos, sites internet, etc.).

      https://palomed.hypotheses.org

  • La flamme olympique : une merveilleuse idée du Dr. Goebbels ! Yorgos MITRALIAS
    Débordant de fierté nationale, les médias grecs, secondés par les autorités grandiloquentes du pays, ne manquent pas l’occasion de présenter cette véritable reconstitution d’une cérémonie nazie, à savoir la prétendue "cérémonie d’allumage de la flamme olympique" à Olympie comme preuve de la grandeur et de la continuité historique de la nation grecque. Et avec elle, de présenter aussi ses accessoires, comme par exemple "la première torche olympique" qui, comme nous le lisons, a été remise au maire de Marathon, "lors d’une magnifique cérémonie qui comprenait une course aux flambeaux symbolique depuis la Ligne de Départ Historique de Marathon jusqu’au musée de la Course de Marathon".

    Détail significatif, qui est bien sûr systématiquement passé sous silence, car considéré "secret national" : cette « première torche », inspirée par Goebbels et fabriquée par Krupp, a été allumée à Olympie avec une chorégraphie, qui reste la même à ce jour, due à la metteuse en scène officielle d’Hitler, la tristement célèbre Leni Riefenstahl. Force est de constater que cette "première torche" a connu des moments très difficiles en 1936, lorsque des citoyens tchèques ont lapidé les porteurs germanophones de la flamme qui traversaient leur pays, car il était évident que le parcours qu’ils suivaient marquait les contours du grand Troisième Reich, qui allait devenir une réalité cauchemardesque quatre ans plus tard. Apparemment, ces citoyens tchèques de 1936 savaient à l’avance ce que les médias grecs et les autorités de notre pauvre pays persistent à ignorer toujours en 2024. Voici donc pourquoi nous attendons depuis des décennies avec impatience le moment où cette flamme s’éteindra irrévocablement : tout simplement parce que "la flamme olympique" est "une merveilleuse idée du Dr. Goebbels", comme l’indiquait pertinemment le titre de la pleine page du quotidien grec Estia en août 1936.

    Alors, de quels ancêtres antiques, de quelles prêtresses vierges, de quelles flammes sacrées et autres histoires a dormir debout nous parle-t-on ? Toutes ces sornettes que l’État grec tout entier et son personnel politique, y compris 9 sur 10 de ses intellectuels officiels, nous ont appris à croire qu’elles viennent tout droit du fond des âges, ne célèbrent cette année que leur 88e anniversaire ! C’est ainsi que fin juillet 1936, peu avant l’ouverture des Jeux olympiques du nazisme triomphant à Berlin, on pouvait lire dans les journaux grecs des articles aux habituels accents patriotards et épico-lyriques, célébrant Leni Riefenstahl et sa « cérémonie de l’allumage de la flamme olympique », dont voici quelques extraits édifiants :

    "Quand Olympie s’est réveillée, quand le soleil s’est levé derrière le mont Cronion conique et vert et a argenté les eaux du Kladeos et de l’Alphée, les personnes qui ont souffert du soleil brûlant du 20 juillet 1936, un jour historique, ont pris chacune sa place : certaines sous les pins du Cronion, d’autres autour des grilles de la place Coubertin. Et ils ont attendu depuis la nuit jusqu’au moment où, de la colline du Cronion, le signal a été donné pour le début de la cérémonie. Plus loin, dès le matin, une femme merveilleuse - Leni Riefenstahl – avait emmené son équipe de tournage et, à la ligne de départ du stade antique, a mis elle-même en scène l’allumage de la flamme olympique. Puis, au temple d’Héra, elle a démontré son génie de metteuse en scène. Elle prit Pratsika et ses écolières, trouva aussitôt un acteur allemand qui fut son caméraman - car Condylis, le premier coureur, ne consentait nullement à porter un caleçon serré comme en portaient les anciens ; elle le déshabilla, en fit un coureur, alluma sur l’autel de fortune que constituaient les tambours des colonnes, des herbes séchées de la Altis sacrée, régla les moteurs et tourna le film, donnant des conseils, des ordres, des instructions. Dix fois elle tourna la même chose, le départ avec la torche du premier coureur. L’Allemand était littéralement rôti et la sueur suintait comme une rivière. Riefenstahl lui jeta une serviette pour s’essuyer et recommença le tournage.

    (...) Au moment où cela se passe sur la place Coubertin, à la ligne de départ du stade antique se déroule un beau rituel. Les vierges porteuses de lumière de Pratsika prennent la lumière olympique du soleil. Elles sont toutes seules. Personne n’est autorisé à assister à l’allumage. Et en réalité, lors de cette cérémonie, que Leni Riefenstall avait filmée dès le matin lors des répétitions, personne ne devait être présent, seuls Phoebus et les vierges grecques, les donneuses du feu, étaient censées assister à la cérémonie divine.

    (...) C’est le moment le plus émouvant. Tout le monde le regarde avec admiration et respect, en silence. La lumière olympique sera transmise. Le jeune Condylis, originaire d’Olympie, traverse les filles de lumière et allume la torche à partir du feu de l’autel. C’est le moment que tout le monde attendait. Il est impossible que les corps de tous ne se soient pas immobilisés, que leur souffle ne se soit pas arrêté un instant, que leurs bouches ne soient pas engourdies. Le soleil, un soleil argenté et brûlant, baigne toute la terre verte et idyllique d’Olympie. Le jeune Condylis, à moitié nu, brûlé par le soleil, vient d’allumer la première torche, et il court... il court, la tenant en l’air. La foule éclate en applaudissements et bravos.

    En un instant, il contourne le périphérique de Cronion et s’en va, courant transmettre avec la flamme sacrée d’Olympie la lumière olympique - l’éternelle civilisation grecque de l’exploit et de l’esprit"
    (Journal Vradyni , mardi 21 juillet 1936)

    Comme on dirait aujourd’hui, un spectacle hollywoodien mis en scène par la metteuse en scène officielle des cérémonies du parti nazi, Leni Riefenstall, sur une idée du Dr Goebbels, approuvée de bon cœur par le chancelier Hitler !

    La suite : https://www.legrandsoir.info/la-flamme-olympique-une-merveilleuse-idee-du-dr-goebbels.html

    #jo #olympisme #propagande #leni_riefenstahl #nazisme #histoire #spectacle #jeux_olympiques

  • The Man Who Killed Google Search
    https://www.wheresyoured.at/the-men-who-killed-google

    La charge est sévère...
    Emmerdification de Google par le menu.

    These emails are a stark example of the monstrous growth-at-all-costs mindset that dominates the tech ecosystem, and if you take one thing away from this newsletter, I want it to be the name Prabhakar Raghavan, and an understanding that there are people responsible for the current state of technology.

    These emails — which I encourage you to look up — tell a dramatic story about how Google’s finance and advertising teams, led by Raghavan with the blessing of CEO Sundar Pichai, actively worked to make Google worse to make the company more money. This is what I mean when I talk about the Rot Economy — the illogical, product-destroying mindset that turns the products you love into torturous, frustrating quasi-tools that require you to fight the company’s intentions to get the service you want.
    Heroes and Villains

    Ben Gomes is a hero. He was instrumental in making search work, both as a product and a business, joining the company in 1999 — a time long before Google established dominance in the field, and the same year when Larry Page and Sergey Brin tried to sell the company to Excite for $1m, only to walk away after Vinod Khosla (an Excite investor and the co-founder of Sun Microsystems) lowballed the pair with a $750,000 offer.

    In an interview with FastCompany’s Harry McCracken from 2018, Gomes framed Google’s challenge as “taking [the PageRank algorithm] from one machine to a whole bunch of machines, and they weren’t very good machines at the time.” Despite his impact and tenure, Gomes had only been made Head of Search in the middle of 2018 after John Giannandrea moved to Apple to work on its machine learning and AI strategy. Gomes had been described as Google’s “search czar,” beloved for his ability to communicate across departments.

    Every single article I’ve read about Gomes’ tenure at Google spoke of a man deeply ingrained in the foundation of one of the most important technologies ever made, who had dedicated decades to maintaining a product with a — to quote Gomes himself — “guiding light of serving the user and using technology to do that.” And when finally given the keys to the kingdom — the ability to elevate Google Search even further — he was ratfucked by a series of rotten careerists trying to please Wall Street, led by Prabhakar Raghavan.

    #Google #Search_engine #Histoire_numérique

  • Nicole Belloubet démet un sociologue pour qui le voile à l’école est un « vecteur d’émancipation »
    https://www.lopinion.fr/politique/nicole-belloubet-demet-un-sociologue-pour-qui-le-voile-a-lecole-est-un-vect


    Imagine que la science te donne tort…

    Voici ce que disait ce dernier sur RFI le 5 avril : « Le voile n’est pas le plus souvent un signe de prosélytisme – les enquêtes sociologiques montrent qu’il s’agit même souvent d’un vecteur d’émancipation pour les jeunes filles par rapport à leurs milieux – et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas » Ajoutant, à propos de Maurice-Ravel : « ça illustre, me semble-t-il, les difficultés d’appliquer sereinement la loi qui (…) apparaît, à tort ou à raison, comme discriminatoire à l’égard des musulmans ». Il y a un an, la nomination au CSL d’Alain Policar par Pap Ndiaye, alors ministre de l’Education nationale, avait été très critiquée par les « historiques » de l’institution créée par Jean-Michel Blanquer qui y voyaient une manœuvre de dilution de la défense de la laïcité.

    • Ah les éléments perturbateurs selon Belloubet, une ado avec un foulard, un enfant en situation de handicap, la listen’est pas close...

    • Évincé du Conseil des sages de la laïcité, #Alain_Policar réagit : « L’illusion du pluralisme est écornée »
      https://www.mediapart.fr/journal/france/250424/evince-du-conseil-des-sages-de-la-laicite-alain-policar-reagit-l-illusion-

      L’interview que j’ai donnée à RFI le 5 avril sur l’affaire du lycée Maurice-Ravel, qui hélas n’était pas le reflet très exact de ce que j’ai dit, a suscité des attaques des collectifs #Vigilance_universités et #Vigilance_collèges_lycées, dans lequel deux membres du Conseil des sages siègent – Iannis Roder et Delphine Girard. Ce sont ceux avec lesquels je n’avais pratiquement pas réussi à nouer la moindre relation.

      Ce sont des idéologues, partisans d’une #laïcité intransigeante, qui considèrent qu’il faut la brandir à tout-va pour éloigner le danger islamiste. Ce n’est pas mon avis. En séance du Conseil j’avais dit en début d’année que si nous voulions célébrer l’anniversaire de la loi de 2004, il faudrait s’interroger sur les raisons pour lesquelles des familles et élèves en majorité #musulmans ne comprennent pas cette loi et la jugent discriminatoire. On m’a répondu que ce n’était pas le problème.

      On me reproche de ne pas respecter le droit positif, car je me réclame de la jurisprudence du Conseil d’État de novembre 1989 qui ne voulait pas de loi. Mais un droit en vigueur est pour moi questionnable et éventuellement destiné à changer selon les circonstances. La loi pouvait être bonne en 2004, mais ses conditions d’application ne sont pas totalement satisfaisantes. Si on s’intéressait plutôt aux manquements à l’obligation scolaire, on ne mettrait pas l’accent sur l’appartenance à une communauté religieuse quelconque. Ce n’est pas ce qui est fait.

      [...]

      La laïcité est pourtant le meilleur moyen d’organiser la coexistence des libertés, mais elle apparaît comme coercitive dans l’esprit de nombreux jeunes. Il faut que les raisons soient accessibles à tous. Malheureusement, la position majoritaire considère que la laïcité à la française n’est pas contestable.

      [...]

      De manière générale, il existe un biais majoritaire qui met en cause l’égalité civique en France. C’est ce qu’a développé Cécile Laborde [autrice de Français, encore un effort pour être républicains !, Seuil, 2010 – ndlr], mais ce sont des arguments que les nationaux-républicains comme Dominique Schnapper, la présidente du #Conseil_des_sages_de_la_laïcité, ont du mal à admettre. Et puis il y a l’#histoire_coloniale, dont on n’a pas fait le bilan de façon sérieuse en France. Nous n’avons pas suffisamment de recul sur la « mission civilisatrice » que l’#universalisme à la française était censé accomplir. Ça viendra peut-être. Quoi qu’il en soit, avec mon exclusion, l’illusion du pluralisme au sein du CSL est écornée.

  • Abolir les #prisons, une « #utopie_réelle »

    Dans « Brique par brique, mur par mur », trois chercheurs tentent la première #histoire de l’#abolitionnisme_pénal, qui place la critique radicale de la #prison, de la #justice et de la #police au cœur de ses analyses. Une tradition militante et politique riche. Y compris en Europe.

    « Les #institutions_pénales ne sont pas seulement inefficaces pour nous protéger et régler nos différends, elles sont en plus préjudiciables et néfastes. » Avec Brique par brique, mur par mur (Lux Éditeur), qui paraît en France le 17 mai, #Gwenola_Ricordeau, professeure associée en justice criminelle à l’université de l’État de Californie, #Joël_Charbit, chercheur associé au Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques, et #Shaïn_Morisse, doctorant au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, retracent l’archéologie et l’actualité de l’abolitionnisme pénal, qui défend l’abolition de la justice, de la police et de la prison.

    À la faveur de la critique radicale de la prison et de l’incarcération de masse, ce mouvement intellectuel et militant a retrouvé aux États-Unis une vivacité récente. Mais dans le monde occidental, ses racines ont poussé en Europe, dans les années 1970. Souvent ignorée, quand elle n’est pas « calomniée », taxée d’utopique, la tradition de l’abolitionnisme pénal irrigue pourtant de nombreux mouvements de la gauche radicale globale. Entretien avec Shaïn Morisse, l’un des auteurs.

    Mediapart : La France compte un nombre historique de détenus. La surpopulation est endémique, les conditions de détention sont indignes depuis des décennies. Votre livre débute avec un constat : « Les services que les prisons sont censées rendre ne compenseront jamais les torts qu’elles créent depuis leur création »…

    Shaïn Morisse : La prison impose une souffrance institutionnelle. Elle est destructrice pour les individus, leurs proches et leurs communautés. Pour les abolitionnistes, elle perpétue, comme toutes les institutions du système pénal, un ordre social et racial inégalitaire, qui surcriminalise les populations socialement défavorisées et racisées.

    Qu’est-ce que l’abolitionnisme pénal ?

    Le point de départ de l’abolitionnisme, c’est de dire, là encore, que le coût social du système pénal est supérieur aux services qu’il est censé rendre. Il y a depuis deux siècles une critique permanente du système pénal. D’abord par des réformistes, jusqu’à l’apparition de l’abolitionnisme dans les années 1960-1970. La différence, c’est que les abolitionnistes ne contestent pas simplement le système pénal dans son fonctionnement ou dans ses dysfonctionnements. Mais dans sa légitimité même.

    Ils et elles estiment que le système pénal est injuste, coûteux et destructeur. Mais aussi qu’il est inefficace et inopérant : il ne dissuade pas, ne réhabilite pas. Il traite une partie infinitésimale des situations potentiellement criminalisables. Sa fonction rétributrice, c’est-à-dire la compensation d’une souffrance commise par une souffrance équivalente, voire supérieure, n’est pas non plus satisfaisante. Certes, il neutralise les individus, soit de façon définitive avec la peine de mort, soit pour un certain temps. Mais comme l’écrit [la militante et universitaire antiraciste – ndlr] Angela Davis, « la prison ne fait pas disparaître les problèmes, elle fait disparaître les êtres humains ».

    La prison semble pourtant plus que jamais plébiscitée, dans nos sociétés contemporaines, comme le meilleur moyen de punir. Et ce depuis des décennies, notamment en lien avec ce que vous nommez dans le livre le « durcissement pénal » à partir des années 1970. Pourquoi ?

    L’abolitionnisme se développe dans les années 1960-1970, dans un contexte d’espoir révolutionnaire et de grandes espérances politiques radicales à gauche. On assiste à une médiatisation de la question carcérale, à une politisation autour des questions pénales. Les prisonniers sont érigés en sujet politique, prennent la parole eux-mêmes. Il y a des mouvements de prisonniers, de la répression mais aussi des réformes pénales radicales. Des sociologues réalisent des études empiriques pour comprendre ce qu’est l’incarcération, ce qui se passe réellement en prison.

    À partir de la fin des années 1970, et plus particulièrement au milieu des années 1980, avec l’avènement du néolibéralisme, les discours abolitionnistes deviennent inaudibles. L’intérêt pour les structures disparaît. On ne voit plus que l’individu, qui serait entièrement responsable de sa destinée. C’est « la loi et l’ordre », l’avènement de discours purement punitifs qui ne voient pas l’aspect problématique de la prison. Pourtant, ce sont toujours les mêmes catégories de population qui se retrouvent en prison. Ce n’est donc pas juste une question d’individus qui n’arriveraient pas à se réinsérer dans la société. Il y a des logiques sociales et structurelles : l’abolitionnisme cherche ainsi à réencastrer le système pénal dans la société.

    L’abolition de la prison, mais aussi « de toutes les institutions qui forment le système pénal, comme la police et les tribunaux », apparaît dans ce contexte comme une « utopie ». C’est un terme que vous assumez d’ailleurs.

    L’abolitionnisme revendique la notion d’utopie, mais une « utopie réelle », ancrée dans les potentiels réels de l’humanité. Il s’agit de donner les moyens aux gens de régler ce que le système pénal nomme « délits » et « crimes » d’une manière pérenne et satisfaisante. L’abolitionnisme ne fournit pas un modèle unique, et ne formule pas des « alternatives ». C’est logique : l’idée n’est pas de remplacer le système pénal par une autre institution. De fait, il implique de changer les structures sociales. Car on ne peut pas régler les problèmes qui sont à la source de ce qu’on appelle communément « le crime » sans considérer la société, l’économie, les différents rapports de domination, que ce soit le patriarcat, le validisme ou le racisme.

    C’est-à-dire que l’abolitionnisme du système pénal n’est possible qu’une fois que la révolution aurait eu lieu ?

    Globalement, la tendance assez générale au sein de l’abolitionnisme est révolutionnaire, surtout aujourd’hui. Pour autant, l’abolition est un horizon politique, tout comme la révolution est un horizon. Si les abolitionnistes ne sont pas des réformistes — ils ne pensent pas que le système pénal peut devenir plus acceptable ou efficace –, ils sont aussi pragmatiques. Il y a eu dans les années 1970 des abolitionnistes social-démocrates, et d’autres qui considèrent qu’on peut s’accommoder d’un certain niveau d’inégalité, d’un peu de capitalisme.

    On a tendance à croire que l’abolitionnisme pénal est d’abord américain, dans un pays où l’esclavage est, comme vous l’écrivez « la matrice du système pénal ». Pour autant, vous montrez qu’il y a une tradition française et européenne riche de l’abolitionnisme. La France, écrivez-vous, a d’ailleurs « joué un rôle prépondérant dans la circulation internationale du modèle de la prison »…

    Avec ce livre, nous voulions faire la première histoire générale de l’abolitionnisme, montrer que c’est un mouvement qui a cinquante ans. Raconter, aussi, que ce n’est pas, comme on le pense, un courant récent importé des États-Unis. La première vague de l’abolitionnisme s’est d’abord développée en Europe. La seconde vague, à partir des années 1990, démarre aux États-Unis. Elle est liée aux mouvements de libération africaine américaine, avec Angela Davis et la fondation du groupe Critical Resistance, qui va être très important pour toute la structuration des luttes abolitionnistes. Mais Angela Davis elle-même a lu des auteurs européens ! Ce qui est vrai, c’est que la question de la race, le féminisme, étaient les grands impensés de l’abolitionnisme européen. À partir des années 1990, l’abolitionnisme états-unien va enrichir la réflexion et intégrer ses questions.

    Avec le mouvement Black Lives Matter, les manifestations immenses qui ont suivi le meurtre policier de George Floyd en 2020, un large mouvement social aux États-Unis réclame le « définancement et le désarmement de la police ». Ce mouvement a obtenu des victoires locales. Pourquoi une telle vitalité de l’abolitionnisme pénal aux États-Unis alors qu’il reste chez nous une pensée marginalisée ?

    Cela tient d’abord à l’exceptionnalisme pénal états-unien : à partir des années 1980, une incarcération de masse a été mise en place. La population carcérale a quintuplé, devenant la plus grande du monde, devant la Russie et la Chine. Dans le même temps, l’État social s’est effondré totalement. Comme le souligne le sociologue Loïc Wacquant, l’État pénal s’est renforcé quand l’État social s’effondrait. Les conséquences ont été profondes. C’est de là qu’est repartie la reconfiguration de l’abolitionnisme aux États-Unis, mais aussi en Amérique du Sud. Mais ces dernières années, il y a tout un renouvellement des enjeux de l’abolitionnisme. C’est aussi vrai en Europe, en lien avec les questions de féminisme, d’antiracisme, en lien aussi avec l’action de la police, la question des frontières, ou la question des centres de rétention administrative (CRA).

    Pour beaucoup de victimes, la peine infligée à l’auteur est une reconnaissance, le début d’un chemin de réparation. Vouloir abolir la prison et la justice pénale, n’est-ce pas les priver de cette réparation possible ?

    Vu l’évidence culturelle du système pénal, il est normal que les gens attendent de lui une forme de reconnaissance du préjudice. Mais l’abolitionnisme affirme que le système pénal néglige profondément les intérêts et les besoins de tout le monde : les victimes, mais aussi les personnes criminalisées. Les abolitionnistes s’intéressent donc à des modes alternatifs de régulation des conflits, de manière radicale, c’est-à-dire en faisant en sorte qu’ils ne se reproduisent pas à l’avenir.

    En quoi consistent-ils ?

    Différents courants se sont développés depuis les années 1970-1980, qui ont pris le nom par exemple de « justice restauratrice » ou « réparatrice » au Canada. Les infractions ne sont plus considérées uniquement comme des transgressions à la loi, qui doivent être sanctionnées, mais comme des conflits ou des situations problématiques qui ont des répercussions personnelles sur la vie des gens et qui doivent être réparées. Donc il ne s’agit pas de punir, mais de remédier au tort subi par les victimes et de reconstituer le lien social.

    À partir des années 1990, ce courant de la justice restauratrice, pensé hors du système pénal, a commencé à être digéré par les différents systèmes pénaux. Elle a été utilisée comme un supplément à la peine : par exemple, elle a été intégrée dans la loi en France avec la loi Taubira en 2014.

    A alors émergé la justice transformatrice, notamment sous l’impulsion de l’abolitionniste canadienne Ruth Morris. Elle ne cherche pas juste à réparer le lien social, mais aussi à changer les individus et la société en général. Depuis plus de dix ans, il y a tout un essor militant et éditorial de la justice transformatrice, souvent initiée par des groupes qui, parce qu’ils sont souvent criminalisés, ne peuvent pas forcément recourir à la police.

    C’est le cas, surtout aux États-Unis (avec des groupes comme Generation Five, CARA, Creative Interventions). On peut citer aussi l’activiste Mariame Kaba. En France, c’est aussi la démarche du collectif Fracas. La justice transformatrice recourt à des pratiques de médiation et de guérison. Elle mobilise une palette de mesures adaptées à chaque problème (refuge, groupe de soutien, etc.). Son but est aussi de changer les valeurs, pratiques et structures qui ont rendu la commission de la violence possible, par un travail culturel et politique.

    Le Code pénal prévoit des crimes et des délits. La vision abolitionniste critique la notion de crime, la « figure mythologique du criminel » comme vous l’écrivez. Est-ce à dire que les crimes n’existent pas ?

    Les abolitionnistes considèrent que le crime est une catégorie « éponge », qui regroupe des actes qui n’ont aucune similitude la plupart du temps, que ce soit sur les situations que ça implique ou les impacts concrets que ça va avoir sur la vie des personnes. Pour les abolitionnistes, la grammaire de la criminalisation ne permet pas de comprendre les situations vécues, les circonstances, les expériences des personnes concernées. C’est pour eux une abstraction qui décontextualise, qui réduit la complexité des situations.

    C’est-à-dire qu’il n’y a pas de victimes et il n’y a pas d’auteurs ?

    Ces actes déplorables qu’il y a derrière la notion de « crime » ils sont là, ils existent. Mais les abolitionnistes partent de ces actes et de ces situations pour ensuite proposer une multiplicité d’interprétations de ces situations et de réponses possibles. Beaucoup d’entre eux remettent en cause la dichotomie auteur-victime, car beaucoup d’auteurs sont aussi victimes d’autres systèmes d’oppression. Les abolitionnistes vont dire que le « crime » n’est pas un point de départ utile pour cadrer les problèmes. Ils vont partir des actes et des situations concrètes.

    Il ne s’agit pas d’excuser telle ou telle personne pour avoir commis tel acte : l’abolitionniste cherche à reproblématiser la question de la responsabilité, pas à dédouaner la personne qui a commis l’acte. Mais c’est aussi hypocrite de voir uniquement la responsabilité individuelle comme le fait le système pénal ; et de ne pas regarder toutes les logiques sociales qui ont permis à cette situation d’advenir.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/230424/abolir-les-prisons-une-utopie-reelle
    #abolitionnisme #emprisonnement

    • Brique par brique, mur par mur. Une histoire de l’abolitionnisme pénal

      Il y a d’abord une évidence : les services que les prisons sont censées rendre ne compenseront jamais les torts qu’elles causent. Depuis les années 1960, ce constat d’un immense gâchis a amené un vaste mouvement à œuvrer à l’abolitionnisme pénal : en finir avec toutes les prisons, mais aussi avec les autres institutions qui forment le système pénal, comme la police et les tribunaux. Ce projet politique poursuit ainsi un objectif ambitieux : rendre vraiment justice aux victimes et répondre à leurs besoins, en plus de prévenir les violences systémiques et interpersonnelles.

      En prenant appui sur les trajectoires transnationales des mouvements politiques qui ont mis au cœur de leur démarche la critique radicale du système carcéral et judiciaire, cet ouvrage, le premier du genre en langue française, offre une documentation indispensable pour inspirer les luttes contemporaines.

      https://luxediteur.com/catalogue/brique-par-brique-mur-par-mur
      #livre

  • L’assassinat par Israël du médiateur de l’ONU en Palestine – Un si Proche Orient
    https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2018/10/14/lassassinat-par-israel-du-mediateur-de-lonu-en-palestine

    L’ONU, après la mort de son médiateur, n’a plus eu pour ambition que de négocier des accords d’armistice entre Israël et ses voisins arabes, renvoyant dans un avenir indéterminé un éventuel règlement définitif. C’est donc bien un plan de paix, donc la perspective de la paix elle-même, que le commando du Lehi a voulu tuer en tuant Bernadotte. Le succès de cette manoeuvre criminelle fut tel que l’Etat d’Israël la revendique aujourd’hui dans l’un de ses musées.

  • Jusqu’à quand l’escroquerie de la « flamme olympique » ?

    « La flamme olympique, une merveilleuse idée du Dr. Goebbels » !

    Débordant de fierté nationale, les médias grecs, secondés par les autorités grandiloquentes du pays, ne manquent pas l’occasion de présenter cette véritable reconstitution d’une cérémonie nazie, à savoir la soi-disant « cérémonie d’allumage de la flamme olympique » à Olympie… comme preuve de la grandeur et de la continuité historique de la nation grecque. Et avec elle, de présenter aussi ses accessoires, comme par exemple « la première torche olympique » qui, comme nous le lisons, a été remise au maire de Marathon, « lors d’une magnifique cérémonie qui comprenait une course aux flambeaux symbolique depuis la Ligne de Départ Historique de Marathon jusqu’au musée de la Course de Marathon ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/23/jusqua-quand-lescroquerie-de-la-flamme-olympiq

    #politique #histoire #jo

  • Paroles d’immigré•e•s – épisode 2 : « On a été vendus comme des brebis »Dans le second épisode, on a eu le plaisir de recevoir Slimane, 76 ans.

    Originaire d’une région très pauvre du Maroc, Slimane a grandi dans la pauvreté puis a quitté son pays natal pour la France en 1970, dans l’espoir d’une vie meilleure.

    Recruté directement au Maroc par Félix Mora, un homme dont le rôle était d’aller chercher de la main d’oeuvre docile dans les régions rurales du sud du Maroc, il estime avoir été « vendu comme une brebis » puis « exploité » dans les mines du Nord de la France.

    Après sept ans en tant que mineur, il a été ouvrier dans une usine automobile puis est devenu chauffeur de taxi en région parisienne. Il s’est sacrifié toute sa vie pour subvenir aux besoins de sa famille et assurer un bon avenir à ses sept enfants, tous nés en France.

    https://www.bondyblog.fr/studio/podcasts/paroles-dimmigre-e-s-episode-2-on-a-ete-vendus-comme-des-brebis
    #histoire_de_France #Paroles_d'immigré‧es