• Les « #femmes en rouge » de Wikipédia, l’histoire d’un vide encyclopédique | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/156517/femmes-rouge-wikipedia-vide-encyclopedique

    Alors quid d’un « savoir égalitaire » ? L’expression est sans doute malheureuse, dans la mesure où il s’agirait davantage de penser l’égalité sur le plan de la production et de la transmission des savoirs.

    Or tant que l’histoire des femmes sera conçue comme une histoire des minorités, celle-ci continuera d’être envisagée comme mineure, comme une histoire des marges. La lutte féministe réintroduit à cet égard le politique dans l’écriture même d’une #histoire qui se veut collective.

    Alors que Wikipédia saute par-dessus l’historien et le savant, l’arène redevient proprement publique : s’il est un lieu où l’égalité revendiquée par les féministes pourrait trouver sa libre expression, celui-ci est privilégié. Reste aux contributeurs à faire leur office.

    J’ai vérifié, @mona a sa fiche sur Wikipédia, c’est la moindre des choses. @mad_meg, ça serait bien aussi, non ?

    • C’est très gentil à toi @monolecte
      Je ne pense pas avoir la notoriété qui justifiait ma présence sur wikipédia, mais c’est peut etre le #syndrome_de_l'imposture qui me fait dire ca et d’un point de vue féministe je suis toute à fait pour ce genre d’initiative d’ #historicisation des femmes.
      Du point de vue pratique comment ca fonctionne ? Est-ce que je doit la faire moi même ou demander à cette asso qui fait le marathon de la faire en leur envoyant les infos utiles ou autre solution auquelles je ne pense pas ?

  • « After all, I was a ‘female’ and a ‘yid’ to boot » 1/2
    https://jewishslytherin.wordpress.com/2018/01/14/after-all-i-was-a-female-and-a-yid-to-boot-1-2

    Quand j’ai commencé à m’intéresser aux approches genrées de l’Holocauste, ce que j’ai trouvé très ironique au niveau de l’historiographie, c’est la résistance dont ont fait preuve certains chercheurs et universitaires. Globalement, jusque dans les années 80, l’étude de l’Holocauste était très générale, puis elle a commencé à s’intéresser petit à petit à des sous-catégories plus précises, comme par exemple le rôle des Conseils Juifs, la collaboration locale, le négationnisme, la résistance juive… et le gender (oui, vous pouvez trembler, c’est terrifiant).

    Par exemple cette citation de Henry Huttenbach en 1988 résume parfaitement l’état d’esprit de ceux qui étaient contre la recherche genrée. Je précise que le gars est docteur en histoire, qu’il coédite le Journal of Genocide Research, il publie, bref il connait le sujet :

    To segregate [Jewish women] from the male victims is not only to distort reality by pretending there was a distinct ‘female’ experience of the Holocaust but to create an ahistoric category of genocide that not only never took place but according to common sense probably never will take place, no matter what exaggerated fears feminists might harbor.

    Tintintin. Alors je dis pas, peut-être que le gars est revenu sur ces propos depuis, j’ai pas vérifié, mais c’est juste pour montrer la nature des contre-arguments à une approche genrée soulevés dans les années 80-90. Not cool, Huttenbach :/

    Si on résume, parler spécifiquement des femmes pendant l’Holocauste ce serait (selon lui et d’autres, oui je te regarde droit dans les yeux Lawrence Langer) :

    Établir une hiérarchie parmi les victimes (non)
    Agir en fonction de l’agenda féministe
    Etre anachronique (car comme chacun sait les femmes et le féminisme sont nées en 1968 environ)
    Détourner l’Holocauste

    • Prenons un cas concret et totalement français. En 1758 paraissent les œuvres complètes de Bernard de Fontenelle, un an après sa mort. On y trouve la pièce Brutus. Problème : cette pièce a été créée en 1690 et elle a toujours eu pour auteur Catherine Bernard. Catherine Bernard a été la première femme dramaturge jouée à la Comédie française. Elle est morte en 1712. Comment quelques dizaines d’années plus tard peut-elle avoir déjà disparu au point qu’on attribue sa pièce à un homme ?

      On sait très peu de choses de sa vie, ce qui va bien sûr la desservir. On pense qu’elle est née en 1662 à Rouen dans une famille protestante. À l’âge de 17 ans, elle serait montée à Paris et se serait convertie au catholicisme. Elle publie d’abord des romans puis des poèmes, des contes (elle est l’auteur du premier Riquet à la Houppe) et deux tragédies, Laodamie et Brutus, jouées à la Comédie française et qui connaissent de gros succès. Elle remporte trois fois le prix de poésie de l’Académie française et trois fois celui de l’Académie de Jeux Floraux de Toulouse. À partir de 1691, elle reçoit une pension de Louis XIV. Après 1698, elle ne publie plus rien. Jamais mariée, sans enfant, elle meurt dans l’indifférence générale en 1712. Ce qu’elle ne saura jamais, c’est que ses ennuis ont commencé après...

      Exactement en 1730, l’année où Voltaire fait jouer son propre Brutus. À l’époque, pour être un grand auteur, il faut être un grand dramaturge. Et Voltaire, qui est un peu dans la mouise à ce moment-là, veut être immense. Problème : des critiques notent de fortes ressemblances entre son Brutus et celui de Catherine Bernard, non seulement dans la structure mais également dans les vers. Pire, certains estiment que la pièce de Voltaire est inférieure à l’originale. Ces accusations déplaisent fortement à Voltaire qui décide de se défendre en attaquant. Il affirme que de toute façon ce n’est pas Catherine Bernard qui a écrit Brutus, l’œuvre serait en réalité de Fontenelle (quitte à être accusé de plagiat, mieux vaut être le plagiaire d’un homme que d’une femme...).

      L’accusation est courante contre les femmes qui osent écrire. Elle pose une question : pourquoi un homme de lettres du XVIIIe siècle laisserait-il la paternité de son œuvre à une femme ? Comme le disait Marie-Anne Barbier, autre femme dramaturge de l’époque dont on trouvait les pièces trop bien écrites pour être vraiment d’elle :

      « Comment les hommes nous céderaient-ils une gloire qui n’est pas à nous, puisqu’ils nous disputent même celle qui nous appartient ? »

      (Pause anecdote : en 1709, Marie-Anne Barbier avait écrit une pièce intitulée La mort de César. En 1736, Voltaire écrit une pièce La mort de César et à cette occasion glisse que celle de Barbier n’est pas terrible, même si elle a été écrite avec… Fontenelle. Ce qui était évidemment faux. C’est quand même marrant cette manie chez Voltaire d’attribuer à Fontenelle les pièces écrites et publiées par des femmes, pièces dont lui-même s’inspire.)

      En 1751, quand il rédige la notice de Catherine Bernard pour son Siècle de Louis XIV qui fera référence, Voltaire enfonce le clou en la décrivant comme « auteur de quelques pièces de théâtre, conjointement avec le célèbre Bernard de Fontenelle, qui a fait presque tout le Brutus ». L’affirmation non étayée de Voltaire concernant Bernard a connu une postérité incroyable. Les historiens n’ont jamais trouvé aucune preuve de lien entre Bernard et Fontenelle. Fontenelle a certes écrit un article élogieux sur son travail, mais comme la plupart des critiques de l’époque. Ils ont sans doute dû se croiser mais en réalité on ne sait même pas s’ils se connaissaient.

      Après la mort de Fontenelle, un de ses biographes affirme pourtant qu’il lui a avoué avoir écrit les œuvres de Bernard. Enfin, toutes celles qui traitent de sujets « virils ». La pièce Laodamie par exemple, qui s’intéresse aux problèmes de la souveraineté féminine, n’a étrangement jamais été attribuée à un homme.
      Ensuite, ils sont tous passés en mode yolo. De très chère amie de Fontenelle, elle devient carrément sa cousine. Au XIXe siècle, dans un dictionnaire on trouve :

      « Les liens de l’amitié, plus encore que ceux du sang, lui attachaient Fontenelle, et il contribua par ses conseils au succès de sa fortune littéraire ; mais l’intérêt qu’il prenait à ses ouvrages, fit présumer qu’il y avait beaucoup de part. »

      Et voici la fiche Wikipédia actuelle de Catherine Bernard :

      Comme Fontenelle était le neveu de Corneille et qu’on a décidé que Bernard était sa cousine, allez hop, elle est aussi la nièce de Corneille. Comprendre : c’est une autrice mineure qui a eu la chance que ses liens de sang lui permettent de bénéficier d’une certaine fortune.

      Ainsi, sur le site de la BNF, on présente Brutus.


      « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. » On aboutit à une situation absurde où si l’on ne peut pas prouver que Fontenelle n’a pas écrit Brutus alors le doute est permis. Peu importe que l’on n’ait absolument aucune preuve de l’inverse. La précaution réside maintenant dans le fait de dire que Fontenelle est son coauteur.

      Voltaire a gagné son titre de #grand_homme mais il l’avait déjà pour sa participation au commerce d’esclaves. #invisibilité des #femmes
      #historicisation #féminisme #histoire

      Le sujet me touche particulièrement en tant que femme artiste. C’est pas rare qu’on me dise que je ne dessine pas comme une femme en croyant me faire un compliment. Il arrive aussi souvent qu’on parle de mon travail comme étant d’un artiste masculin, même en anglais ou le nom « meg » est pas spécialement masculin ni épicène. Comme j’ai un frère artiste, c’est bien possible qu’à ma mort mon travail lui soit attribué et que « mad meg » devienne un de ses pseudonymes. Quant les gens me disent que je dessine comme un homme, illes détruisent tout ce que j’ai toujours voulu dire et faire. Au XXIeme on me dit encore ca et la dernière personne qui me l’a dit était un prof de dessin qui va donc dire de la merde à plein de jeunes comme il m’en a dit à moi.

  • Mais qui est Jeri Ellsworth ?


    Née en 1974, elle est une inventeuse américaine, pilote automobile, autodidacte en électronique et réalisatrice de cartes et de circuits imprimés.
    Je ne fais que reprendre
    https://en.wikipedia.org/wiki/Jeri_Ellsworth

    Elle est très célèbre pour avoir inventé ça :


    C64 DTV : Une mini console et 30 jeux regroupé·e·s sous un joystick qui permet de rejouer à des jeux Commodore 64.
    Et ce n’est PAS un émulateur, c’est un clone (pour les puristes, ça compte).

    #historicisation #jeu_vidéo #rétro #femme_célèbre #jeri_ellsworth

  • Habiter la contradiction : usages et colportages de la pensée de Geneviève Fraisse
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2018/01/03/habiter-la-contradiction-usages-et-colportages

    Ces journées d’étude Habiter la contradiction : usages et colportages de la pensée de Geneviève Fraisse seront l’occasion de revenir sur l’apport philosophique des études de genre développées en France, d’assumer la réappropriation des discours comme pratique émancipatrice à partir de la logique non dogmatique et de l’exigence de remise en question permanente des concepts.

    Nous proposons trois axes principaux pour orienter les contributions des participant·e·s :

    1-Historicité : contretemps dans le féminisme
    2-Lignée : construction de généalogies, jeu d’appropriation et de réappropriation des concepts, des discours
    3-Emencipation

    #appel_à_participation #féminisme #historicisation #femmes

  • Valentina Terechkova, première femme dans l’espace
    https://www.franceculture.fr/histoire/valentina-terechkova

    #Valentina_Terechkova s’est envolée dans l’#espace en 1963, seulement deux ans après Youri Gagarine (1961), et avant Neil Armstrong et Buzz Aldrin (1969). L’histoire n’a pourtant pas retenu son nom. Portrait d’une pionnière de la #conquête_spatiale.

    #femmes #historicisation
    https://www.dailymotion.com/video/x6caop5

  • Un âge critique. La #ménopause sous le regard des médecins des XVIIIe et XIXe siècles
    http://journals.openedition.org/clio/1471

    Si l’on possède peu de témoignages sur la manière dont les #femmes du XIXe siècle ont vécu le vieillissement, les discours des médecins sur cette question abondent. La ménopause est décrite par eux comme une période particulièrement dangereuse qui, à l’instar de la puberté, bouleverse toute l’économie de la femme. Au nombre des maladies qui sont susceptibles de l’assaillir lorsque s’interrompt le mécanisme régulateur que représentait la menstruation s’ajoute la blessure narcissique que provoque la perte de sa féminité et l’entrée dans l’âge de décrépitude. Plus encore, la femme perdant avec la faculté d’engendrer sa vocation sociale (la maternité), cette période, souvent qualifiée d’âge critique ou d’âge dangereux, s’annonce comme une véritable mort sociale. Privée de sa capacité de séduction, fragilisée par la révolution physiologique qui s’opère en elle, la femme, encouragée à se retirer d’un monde où elle ne peut plus briller, est plus que jamais assignée à la sphère privée.

    #histoire #historicisation
    #misogynie #violence_médicale #gynécologie

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    Ménopause : le début de la fin ?
    http://sexes.blogs.liberation.fr/2019/10/23/menopause-le-debut-de-la-fin

    Version remaniée d’une thèse de doctorat préparée sous la direction de David Le Breton, à l’université de Strasbourg, La Fabrique de la ménopause (éditions du CNRS, 2019) questionne le vocabulaire lié à la ménopause en Occident : « involution », « déficience », « dégénescence ». Pourquoi la fin des cycles est-elle vécu comme la fin tout court ? Enquêtant sur ce qu’elle appelle « la culture de la ménopause » –une culture qui voit le jour au XIXe siècle, sous l’impulsion des médecins–, Cécile Charlap s’étonne : la représentation des femmes qui ne saignent plus est extrêmement différente selon les pays. « Dans certaines sociétés traditionnelles, la ménopause va de pair avec un accroissement des possibles et des pouvoirs. » Ainsi, chez les Baruyas en Nouvelle-Guinée, les femmes qui ne sont plus réglées peuvent s’arroger « des libertés de parole et d’action » qui leur permettent non seulement de jouer des rôles politiques mais de participer aux décisions lors de conflits et de guerres.

    Femme ménopausée : libérée

    Puisant dans les travaux d’ethnographie, Cécile Charlap donne plusieurs exemples significatifs de cette conception « positive » de la ménopause. « Au sein de la société Gouro, en Côte-d’Ivoire, les femmes ménopausées peuvent participer aux sacrifices pour les ancêtres. […] Chez les Indiens Piegan au Canada, à partir de la ménopause, certaines femmes peuvent devenir “femmes à coeur d’homme” et développer des pratiques réservées aux hommes. » Elles chantent des chants virils et interviennent dans les conversations d’homme, signe de leur émancipation. Chez les Lobi, au Burkina Faso, la cessation des règles marque de façon similaire le début d’une nouvelle vie, enfin libérée des tabous du sang : les femmes devenues infertiles acquièrent une position sociale plus élevée et le droit de manipuler les outils cultuels, à l’instar des hommes. « Une femme ménopausée, ce n’est plus une véritable femme », « c’est comme un homme » disent les Lobi. Entendez par là : un être puissant. Chez les Beti au Cameroun, on parle de nya mininga : une « femme importante », capable de siéger au tribunal coutumier.

    Tabou du sang féminin : une histoire de pôles

    Comment comprendre que la fin des règles marque si souvent l’accès des femmes au pouvoir ? Simple. Il suffit de relire Françoise Héritier ou Alain Testart. Suivant la loi de polarité, « les contraires s’attirent et les semblables se repoussent ». Cette loi s’applique couramment dans l’univers symbolique du sang. C’est la raison pour laquelle les femmes menstruées sont exclues des activités qui visent à faire couler du sang : étant donné qu’elles saignent, elles feraient tout rater. Un autre sang ne peut pas couler en leur présence. Voilà pourquoi, pratiquement dans le monde entier, tuer est un travail d’homme. Les femmes sont écartées des activités guerrières ou chasseresses mais aussi des cultes religieux (car ils impliquent le sacrifice), du travail de la forge (car le métal en fusion évoque le sang), du travail de la vigne (car le jus de raisin est pourpre) et même du travail des ruchers (car le miel est le sang des fleurs). J’en avais déjà parlé dans un article sur la mayonnaise : le phénomène des menstrues est jugé, presqu’universellement, incompatible avec une fonction impliquant le contact avec du sang.

    Pas d’accord avec le dernier paragraphe qui est sensé expliqué la misogynie et les lois discriminantes contre les femmes par le tabou du sang menstruel. Mais c’est pas une explication, le sang menstruel n’est pas tabou en soi, ni par essence, ni par nature. C’est pour légitimé leurs comportements misogynes que les hommes ont trouvé le bon filon du tabou de ce sang.

    Pour le fait de permettre aux femmes ménopausées d’être comme des hommes (allant jusqu’au privilège de "s’arroger « des libertés de parole et d’action »") montre aussi que le transgenrisme est parfaitement compatible avec la misogynie la plus profonde.

  • Lire l’onanisme. Le discours médical sur la masturbation et la lecture féminines au xviiie siècle
    http://journals.openedition.org/clio/1787

    Cet article propose une analyse croisée du discours médical sur la masturbation et sur la lecture en France au XVIIIe siècle. Son but est d’interroger la construction de la définition « naturalisante » des qualités attribuées à l’un et l’autre sexe. A partir de traités physiologiques sur les maladies des femmes, la réflexion porte sur trois points principaux. Pourquoi la lecture et la masturbation sont-ils devenus des problèmes médicaux ? Comment un médecin neutralise-t-il le danger, pour une femme, de lire un traité sur un sujet tel que la masturbation ? Comment le discours sur la lecture et la masturbation fonctionne-t-il comme système discriminant entre les sexes ?

    #sexisme #masturbation #lecture #femmes #histoire #historicisation

  • The Women Warriors who served Wine on the Battlefield
    http://www.messynessychic.com/2017/08/17/the-women-warriors-who-served-wine-on-the-battlefield

    Forgotten feminist icons of the French military, the Vivandières, alternatively known as cantinières, was the French title for women attached to military units who sold wine to the troops and offered better cuisine on the battlefield than the army could offer. An often overlooked part of women’s and military history, while they were not sanctioned to do any fighting, there are countless reports of many women who did. They began as supporters, originally tasked with providing home comforts to those in the field or at camp and quickly rose to become a fundamental part of the army.

    #femmes #armée #historicisation

  • Sarala Devi - only in english
    https://en.wikipedia.org/wiki/Sarala_Devi

    Sarala Levi (9 August 1904 – 4 October 1986) was an Indian independence activist, feminist, social activist, and writer. She was the first Odia woman to join the Non-cooperation movement in 1921. In independent India, she became the first woman to be elected to the Odisha Legislative Assembly. She was also the first female speaker of the Odisha Legislative Assembly, the first woman Director of Cuttack Co-operative Bank, first female Senate member of Utkal University, and the first Odia woman delegate of the Indian National Congress.

    #feministe @mad_meg

  • Elles ont déclenché la révolution Le Courrier - Lundi 04 décembre 2017 - Dominique Hartmann
    https://www.lecourrier.ch/154798/elles_ont_declenche_la_revolution

    L’un des rares historiens à s’être penché sur la question montre le rôle des femmes russes dans l’essor de la révolution de 1917. Entretien avec Jean-Jacques Marie.

    C’est à l’occasion de la Journée internationale des femmes, en 1917, que des ouvrières du textile russes se mettent en grève, initiant une série de mouvements de protestation connexes, jusqu’au déclenchement de la Révolution de 1917.

    Exploitant un riche tissu d’archives, l’historien du communisme Jean-Jacques Marie documente l’irruption des femmes sur la scène politique, et les changements sociaux spectaculaires qui en découlent, dont certains ne résisteront pas à l’arrivée au pouvoir de Staline. Les Femmes dans la révolution russe (éditions du Seuil) trace le portrait de quelques figures de femmes révolutionnaires et d’héroïnes populaires de ces années de bouleversements. Son auteur sera présent à Genève vendredi 8 décembre, à l’invitation du parti Solidarités. Entretien.

    Comment les femmes ont-elles influé sur le déclenchement de la révolution russe ?
    Jean-Jacques Marie : Les revendications féminines datent de bien avant 1917. Il faut remonter aux années révolutionnaires de 1905 et 1906. Comme le note la militante féministe Alexandra Kollontaï, qui participa à l’Internationale socialiste des femmes dès 1907 et deviendra aussi la première femme au monde membre d’un gouvernement, « en 1905, il n’eut pas un seul endroit où l’on n’entendait pas la voix d’une femme qui parlait de sa vie et revendiquait de nouveaux droits. » La plupart des grèves d’ouvrières avancent des revendications sociales spécifiques : un congé maternité de dix semaines, un salaire égal à travail égal1 ou l’installation de crèches dans les usines. Le reflux de la révolution interdira la satisfaction de ces revendications.

    Selon Kollontaï encore, les paysannes ne sont pas à la traîne : « Au cours des derniers mois de 1904 et tout au long de l’année 1905, les paysannes menaçaient les troupes armées et la police et, fréquemment, frappaient ceux qui venaient réquisitionner des produits. » Elles étaient armées de râteaux, de fourchettes et de balais. De leur côté, des intellectuelles lancent le projet d’une Union des femmes privilégiant les revendications politiques spécifiques aux femmes, telles le droit de vote. L’Union se développe rapidement, à mesure que la vague révolutionnaire enfle. Mi-décembre 1908, son congrès souligne pourtant l’ampleur des divergences entre les intellectuelles (les trois-quarts sont épouses de hauts fonctionnaires, chefs d’entreprises, marchands, etc) et les ouvrières, employées et servantes. Alexandra Kollontaï explique : « Pour les féministes, la question des femmes est une question de droits et de justice. Pour les prolétaires, celle d’un ‘bout de pain pour manger’ ».

    C’est ce bout de pain qui va déclencher la révolution, dites-vous.
    Le 23 février 1917, à l’occasion de la journée internationale des femmes (ndlr : selon le calendrier julien), des ouvrières du textile de l’arrondissement de Vyborg, lasses de faire la queue dans le froid dès le milieu de la nuit pour tenter d’obtenir un pain de plus en plus cher, se mettent en grève malgré l’opposition du responsable bolchevik de l’arrondissement, entraînent avec elles les ouvriers de l’usine métallurgique Erikson voisine et déclenchent ainsi la révolution qui, en moins de huit jours, balaye le régime. Cette grève marque le début de l’irruption des femmes dans la révolution et d’un mouvement vers leur émancipation politique et sociale. Les femmes sont aussi présentes sur le front de la lutte politique. Le 20 mars 1917, à l’initiative de l’Union des femmes pour l’égalité près de 40 000 ouvrières, lycéennes, étudiantes, veuves de guerre, employées, institutrices, paysannes, défilent jusqu’à la Douma, flanquées d’une milice de femmes à cheval, pour exiger le droit de vote des femmes. Trois jours plus tard, la Ligue des femmes pour l’égalité des droits et une organisation d’étudiantes organisent un meeting à Moscou pour avancer la même revendication. Le vote des femmes sera promulgué en juin 1917.

    En toile de fond de ces revendications, quelle est la place des femmes dans la société russe du début du XXe siècle ?
    A la campagne, les femmes, régulièrement battues par leur mari, n’ont aucun droit. A partir des années 1880, dans les villes, elles forment la moitié du corps des domestiques, avec des journées de travail de 15 heures en moyenne, sans repos dominical et traitées comme des esclaves. Les ouvrières, nombreuses entre autre dans le textile, n’ont elles non plus aucun droit et des conditions de travail déplorables – il suffit de penser au nombre de victimes d’empoisonnement. Elles sont logées dans des conditions dignes du Bangladesh aujourd’hui. Enceinte, une ouvrière doit travailler jusqu’à l’apparition des premières douleurs et reprendre son poste dès le lendemain de l’accouchement sous peine de licenciement. Et ce, alors même qu’il n’y a aucune structure pour s’occuper de son enfant. Elles se heurtent enfin au mépris des ouvriers masculins que les bolcheviks Nicolas Boukharine et Evgueni Preobrajensky dénonceront en 1920 : « Encore à l’heure actuelle les ouvriers considèrent les femmes comme des êtres inférieurs : dans les villages, on rit encore des femmes qui veulent participer aux affaires publiques. »

    Les femmes ont-elles accédé facilement aux nouvelles structures politiques ? Et quel rôle y ont-elles joué ?
    A la première de ces questions, on peut répondre à la fois oui et non. Oui, dans la mesure où certaines femmes ont occupé une place ou des fonctions politiques très importantes, marquant ainsi un changement de statut des femmes. Et pourtant non, car seules quelques dizaines d’entre elles y sont parvenues. En 1917, Alexandra Kollontaï et Maria Spiridonova sont deux des orateurs les plus populaires de Petrograd et resteront deux des agitatrices les plus célèbres de leur parti (communiste pour la première, socialiste-révolutionnaire de gauche pour la seconde, figure de proue de ce parti). Eva Broïdo est membre du comité central des menchéviks, dont elle sera même secrétaire un moment. En avril 1917, Alexandra Kollontaï est la première femme élue au comité exécutif du soviet de Petrograd, puis au comité exécutif panrusse des soviets ; un temps membre du comité central du parti bolchevik, elle est nommée commissaire du peuple à l’Assistance publique dans le premier gouvernement bolchevique. Durant la guerre civile, certaines femmes sont commissaire aux armées (Evguenia Bosch, Rosa Zalkind-Zemliatchk) ou à la marine (Larissa Reisner), d’autres prolongent la tradition terroriste des socialistes-révolutionnaires (avec Dora Kaplan, qui tente de tuer Lénine, par exemple), ou de cheffes de bandes insurgées. Mais rien dans tout cela n’évoque un partage du pouvoir fondé sur la distinction des sexes. La question ne se pose pas pour les révolutionnaires russes.

    L’accession à certains nouveaux droits (tels l’avortement ou le divorce) a-t-elle aussi alimenté l’opposition à la révolution ?
    Ces nouveaux droits ont suscité ou nourri l’opposition de l’Eglise orthodoxe au régime soviétique naissant. Le 2 décembre 1917, le patriarcat présente ainsi au nouveau gouvernement la bagatelle de vingt-quatre exigences. Deux d’entre elles concernent le mariage religieux qui doit être « considéré comme la forme légale du mariage », l’Eglise entendant conserver ses prérogatives dans les affaires de divorce par exemple. Le gouvernement bolchevik n’accorde aucune des 24 revendications. Dans une déclaration publique du 19 janvier 1918, le patriarche Tikhon qualifie les nouveaux gouvernants « d’esprits insensés » engagés dans une « entreprise réellement satanique » et interdit à tous les fidèles, sous peine d’excommunication, « d’entretenir une quelconque relation avec ces rebuts du genre humain ».

    Ces avancées ont-elles modifié durablement les conditions d’existence des femmes ?
    Là encore, on peut répondre à la fois oui et non. Oui, car elles ont modifié la place des femmes dans la société, les libérant de la domination absolue du père puis du mari, leur donnant une certaine liberté de choix. Par l’invitation à s’engager dans le combat politique et par le droit à l’avortement, les femmes sont libérées de leur esclavage domestique. Mais la guerre civile, la soumission de toute la vie sociale à ses besoins, la ruine effroyable qu’elle a engendrée, ont sérieusement limité dans les faits la portée de ces mesures. Un symbole : la question de l’avortement qui doit se pratiquer en hôpital par un médecin. Sauf qu’en ville, les hôpitaux, misérables, manquent de moyens et en particulier d’analgésiques ; le curetage se fait donc à vif. De plus, la majorité des médecins étaient du côté des Russes blancs et beaucoup ont émigré. Pire encore, il n’y a pas d’hôpitaux à la campagne et les paysannes ne peuvent donc se faire avorter que par des faiseuses d’ange aux méthodes archaïques, et des centaines d’entre elles en meurent.

    Le Jenotdel (département du parti chargé des affaires féminines), créé en 1919 par Alexandra Kollontaï et Inès Armand, visait à « éduquer les femmes dans l’esprit du socialisme et les impliquer dans la direction de l’économie et de l’Etat ». Ce but a-t-il été atteint ?
    Non, ce qui ne signifie pas que cet organe n’ait pas eu d’impact. Mais il ne peut guère être question d’ « esprit du socialisme » dans une Russie soviétique dominée par une pénurie permanente puis bientôt soumise au régime totalitaire de la domination bureaucratique qui liquide d’ailleurs le Jenotdel en 1930.
    Que sont devenus ces droits sous Staline ?
    Sous Staline, la femme doit être à la fois bonne épouse, bonne mère et travailleuse ou productrice, car l’industrialisation massive qui commence en 1929 exige une main d’œuvre nouvelle. Comme le réseau des crèches et des jardins d’enfants se développe lentement, cette triple fonction est difficile à réaliser et l’interdiction de l’avortement2 promulguée en juin 1936 par Staline va encore aggraver sa situation. Le droit au divorce se heurte aux conditions dramatiques de logement ; il arrive assez souvent que les époux divorcés soient contraints de continuer à vivre ensemble voire dormir dans le même lit des années durant dans la pièce unique qu’ils peuvent occuper. L’émancipation sociale de la femme se mue en une image d’Epinal (la toujours joyeuse kolkhozienne modèle enivrée par les joies de la collectivisation forcée), qui dissimule mal une existence dominée pour la grande masse des femmes par les banals et très lourds soucis de la vie quotidienne. Un décret du 4 juin 1947 enverra d’ailleurs au goulag des dizaines de milliers de femmes, souvent veuves de guerre, qui chapardent un peu de lait, de sucre ou de pommes de terre pour nourrir leurs enfants, pendant que les membres du bureau politique se pavanent dans des voitures américaines...

    • 1. Les salaires des ouvrières sont inférieurs de 30 à 50% à ceux, déjà fort bas, des ouvriers masculins

    • 2. Il fut dépénalisé en novembre 1920
     

    Jean-Jacques Marie, Les Femmes dans la révolution russe, éditions du Seuil, 2017.

    Conférence-débat, vendredi 8 décembre, 19h, Café Gavroche, 4, bd James- Fazy, Genève.

    #Femmes #Russie #1917 #Luttes #Histoire #Féminisme #travail #inégalité #Alexandra-Kollontaï

  • Peintes et sculptées mais toujours dédaignées : mais où sont les femmes artistes ? | Simonæ
    https://simonae.fr/sciences-culture/arts-plastiques-visuels/peintes-et-sculptees-mais-toujours-dedaignees-mais-ou-sont-les-femmes-artist
    https://i0.wp.com/simonae.fr/wp-content/uploads/2017/11/Simonae_illu_holly_femme_arts_colo-e1510918968514.jpg?resize=948%2C583&ssl=1

    Comme dans beaucoup de domaines, les femmes ont longtemps été, et sont encore, muselées dans les sphères professionnelles. L’art ne déroge pas à la règle patriarcale, puisque l’on peut toujours apprécier l’invisibilisation qui est faite des femmes artistes dans les universités (nous en parlions ici), dans les musées, les galeries et centres d’exposition en tout genre, dont nous parlerons plus en détail dans un deuxième article.

    Si certaines alternatives (voir le précédent article) se mettent en place pour tenter de rééquilibrer la balance, grâce à des historien·ne·s et professeur·e·s engagé·e·s par exemple, l’histoire de l’art, comme son parent l’Histoire [1], reste un domaine masculin. Il ne faut pas non plus nier la prédominance masculine dans de nombreux domaines artistiques, les femmes ayant été reléguées au foyer et interdites de formation professionnelle pendant des siècles. Les femmes artistes dont nous pouvons vanter le talent sont des exceptions sociales et genrées, ayant dû faire preuve de deux, trois, quatre fois plus d’opiniâtreté pour se faire reconnaître dans l’art que leurs confrères masculins.

    Nous allons donc aujourd’hui mettre en lumière la participation primordiale, quoique minoritaire numériquement, des femmes dans les beaux-arts, de l’Antiquité européenne (passé 1200 av. J.-C) à la fin du XIXe siècle. Le troisième article de cette série sera justement centré sur les courants féministes et d’avant-gardes des XXe et XXIe siècles, dans lesquels les femmes ont été plus que jamais présentes.

    #femmes #art #historicisation

  • Les putains du diable : procès des sorcières et construction de l’Etat moderne – Criminocorpus
    http://criminocorpus.hypotheses.org/30411

    Baiser au cul du Diable, cuisson et dégustation de bébés, sortilèges, sabbats… Du XVe la fin du XVIIe siècle, les aveux des sorcières, extorqués sous la torture et rapportés par les inquisiteurs et les magistrats, alimentent la démonologie, la doctrine sur les démons : c’est par l’accouplement avec Satan que les sorcières obtiendraient leurs pouvoirs maléfiques. La sorcellerie : un « crime » de femmes ? Elles ont fourni 80 % des condamnés au bûcher. Pour Armelle Le Bras-Chopard, la hantise de l’autonomie des femmes et d’une inversion du pouvoir seraient le mobile principal de cette persécution. Plus politiques que religieux, ces procès ont constitué une étape dans la construction au masculin de l’État moderne, par la mise hors-jeu des femmes, qui s’effectuera ensuite par la Loi. Ils ont laissé des séquelles dans les stéréotypes sur les femmes et la résistance des hommes à les laisser pénétrer dans la citadelle politique.

    #sorcière #historicisation
    @mona

    • De rien :) Sur le même site et même sujet il y a aussi
      http://criminocorpus.hypotheses.org/29978
      La Sorcière de Locronan (Nathalie de Broc)
      Que je vais essayé de trouver aussi

      celui ci
      http://criminocorpus.hypotheses.org/21769
      Un bûcher sous la neige (Susan Fletcher)
      Je l’ai et je l’ai lu, c’est un bon roman mais il apporte pas vraiment d’infos à part une bonne immersion dans l’époque et quelques infos historique sur les conflits irlandais-écossais-gallois anciens.

      Ici un extrait de :

      Anonyme. Exécution faite à Marmande de plusieurs femmes accusées de sorcellerie (1453). Extrait de la « Bibliothèque de l’Ecole des chartes », (Paris), deuxième série, Vol. 5 (1848-1849), pp. 372-376.

      Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original, mais avons corrigé plusieurs fautes de composition. – Les images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr

      http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/anonyme-execution-faite-a-marmande-de-plusieurs-femmes-accusees-de
      que j’ai pas encore lu.

      –---

      La prétendue « sorcière de l’Ardèche », ou la banalité du mal
      https://www.retronews.fr/actualite/la-pretendue-sorciere-de-lardeche-ou-la-banalite-du-mal

      En juillet 1885, dans la petite ville de Privas, en Ardèche, une octogénaire subit les foudres d’un homme l’accusant de sorcellerie. Elle sera brûlée vive.

      Celui là est très interessant car il y a les journaux de l’époque sur le lien.
      Je le tag #racisme aussi car certains extraits de journaux cité le sont.

      –—
      Autre fait divers de l’époque
      https://www.lexpress.fr/region/mort-d-une-sorciere-solognote_720118.html

      Mort d’une « sorcière » solognote

      En 1886, Georgette Thomas a brûlé vive dans l’âtre sa mère, qu’elle juge possédée. Elle sera la dernière guillotinée en place publique.

      –—

      Ca me fait pensé à un texte que j’ai lu il y a peu sur l’histoire de la soie au moyen age en Europe. Je pense @mona que ca pourrais t’interesser mais d’une manière indirecte. En résumé ca explique que la production de la soie (de la culture du Murier pour l’alimentation des vers, jusqu’au tissage) était strictement féminine jusqu’au XIXeme car elle était accompagnée de croyances magico-religieuses venue de Chine. D’une on croyait il fallait que les œufs de bombyx du mûrier soient placés sur le sein d’une femme féconde pour éclore (ce qui fait que les hommes ne pouvaient pas entré en concurrence) et d’autre part les plantes qui entraient dans les soins portés au bombyx etaient issues de la pharmacopée féminine (mêmes plantes que pour favoriser l’allaitement, contraceptifs, plantes pour femmes enceintes ect). Il semblerait que la technique séricicole se soit transmises secrètement de femmes à femmes du Japon-Chine par la Russie, pays de l’Est pour arrivé en Italie puis en France au moyen age. Comme quoi la route de la soie, c’est une route et un commerce de femmes. Il me semble que c’est une forme de sorcièrerie qui n’était pas nommée comme telle et qui était admise socialement.
      C’est ici : https://seenthis.net/messages/645170
      Pour info le Bombyx du mûrier est l’animal le plus domestiqué de tous les animaux domestique. C’est à dire que c’est l’animal le plus dépendant de l’espèce humaine. Ce papillon est tellement modifié par nous qu’il ne peu plus se reproduire, éclore, se déplacé ni se nourrir sans intervention humaine. C’est une espèce qui semble avoir été domestiqué par les femmes (en Chine comme au Japon les mythes sont tous liés aux femmes et il y a persistance en Europe jusqu’a l’époque industrielle) et du coup c’est tout de même le plus haut degrés de domestication non-humaine jamais atteint par notre espèce et nous le devons aux femmes.
      Pour la domestication du Bombyx je croie que c’est ici que c’est mentionné mais il n’y a pas la mention des femmes : https://www.franceculture.fr/emissions/le-salon-noir/naissance-de-la-domestication-asie-afrique-amerique


      https://seenthis.net/messages/555435

    • Intéressant ! Dans « La nuit des béguines » il y a une béguine marchande de soieries, mais pas d’allusion à cette histoire...

  • Sanaaq de Mitiarjuk Nappaaluk – Le bal des absentes
    https://lebaldesabsentes.wordpress.com/2017/04/19/sanaaq-de-mitiarjuk-nappaaluk

    Si la parole des Amérindiens et des Inuits est souvent ignorée, les opportunités pour l’entendre ne manquent pourtant pas. Pour comble d’insulte, le désintérêt des québécois francophones à l’endroit des nations autochtones est joint à une litanie de préjugés qui témoignent d’une ignorance si terrible que je n’ai pas le coeur de les énoncer. En lisant le roman Sanaaq de l’autrice inuite Mitiarjuk Nappaaluk qui a grandi dans le village nordique de Kangiqsujuaq au Québec, près du détroit d’Hudson, je me suis demandé comment il était possible que ce livre ne fasse pas déjà partie des classiques de la littérature québécoise. Pourquoi lit-on Agaguk (1958) d’Yves Thériault et non Sanaaq ? Du temps de mes études universitaires, j’ai entendu dans un cours consacré à la littérature québécoise un professeur nous sensibiliser à la question de l’intégration des oeuvres québécoises écrites en anglais ou en yiddish dans le canon de la province. Je ne me souviens plus si nous avions aussi discuté des oeuvres en inuktitut comme Sanaaq ainsi que celles en langues algonquiennes ou iroquoiennes. Il apparait toutefois bien évident qu’une place de choix devrait leur revenir.

    Une première version de Sanaaq est parue dans sa langue originale en 1984, et une autre en français en 2002 chez Stanké. L’auteure a toutefois travaillé sur le texte bien avant ces parutions, soit entre 1965 et 1969. (Je reviendrai sur le contexte particulier de rédaction.) Pour ma part, j’ai découvert le livre grâce à sa sortie en anglais en 2014 à University of Manitoba Press. Le roman raconte l’histoire de Sanaaq, une femme inuite, qui vient d’un temps qui correspond à l’enfance de Nappaaluk, quelque part dans les années trente. Les Inuits et les Blancs en sont alors à leurs premiers contacts. Sanaaq met en scène une réalité plus près de celle du documentaire controversé Nanook of the North (1922) que du magnifique film Si le temps le permet (2003) d’Elisapie Isaac qui se déroule, comme le roman, à Kangiqsujuaq. Nappaaluk évoque la vie d’Inuits qui pratiquent encore le nomadisme et qui construisent des igloos. Nous sommes donc très loin de la réalité contemporaine des villages nordiques, racontée par exemple dans Nirliit (2015) de Juliana Léveillé-Trudel.

    Dès le début du récit, Sanaaq nous est présentée comme une femme qui doit prendre des décisions importantes pour son avenir. Un homme, qu’elle considère trop vieux pour elle, la convoite et elle rejette sans détour sa proposition : « Je ne me contenterai pas de n’importe quel minable ». (p. 32) Elle prend aussi cette décision en pensant au bien-être de sa fille, Qumaq : il lui faut trouver un conjoint qui ne maltraitera pas son enfant. Ayant des doutes concernant ce prétendant, elle le refuse. Le destin lui paraît alors favorable puisqu’elle fait la rencontre de Qalingu qui lui plaît bien davantage. Malheureusement ce dernier se révélera violent à l’égard de Sanaaq vers la fin du texte, celle-ci ne sera pas laissée seule avec ses malheurs. Toute la communauté sera toutefois avec elle pour expliquer à Qalingu que sa femme n’est pas un objet sur lequel il peut se décharger de sa tristesse. À l’évidence, Nappaaluk voulait faire de son roman une oeuvre féministe apte à rendre compte de la condition particulière de ses consoeurs. Son héroïne, Sanaaq, élève sa fille en lui enseignant que le monde lui appartient et qu’elle n’a pas à se plier à la volonté d’un mari ou d’un Blanc.

    #femmes #historicisation #littérature #autochtone #inuites

    • @simplicissimus Je fais appel à toi car je voudrais faire le portrait de Mitiarjuk Nappaaluk pour mes athéniennes. Je vais essayé de trouver Sanaaq en Inuk et en Français mais pour l’Inuk je sais pas trop comment m’y prendre. Peut etre qu’il faut que j’aille a l’institut culturel canadien ou que je branche aussi @sinehebdo sur cette affaire.
      L’Inuk à dessiné ca va etre fantastique :)
      J’ai l’impression que Mitiarjuk Nappaaluk s’écrit ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᓇᑉᐹᓗᒃ mais j’en suis pas vraiment certaine, mon niveau en Inuk étant au dessous de zero. Le babelfish de google ne connais pas l’Inuk non plus.

    • Je test l’Inuk sur seenthis pour voir si la traduction donne quelquechose

      ᓴᓈᖅ (version française)

      ᐊᑎᕆᔭᐅᓐᖑᐊᑎᑕᐅᑦᓱᓂ ᐱᓯᑎᒻᒪᕆᒻᒧᑦ ᑕᕝᕙᓂ ᐊᑐᐊᒐᕐᒥ, ᓴᓈᖅ, ᓲᖑᔪᒻᒪᕆᐅᕗᖅ ᐃᓱᒪᖃᑦᓯᐊᓱᓂᓗ ᐊᕐᓇᐅᓱᓂ ᐆᒻᒪᑎᒥᒍᑦ ᐊᑦᑐᑕᐅᒍᐊᕐᑑᓱᓂ ᓂᑲᓀᑦᑐᒪᕆᐅᑦᓱᓂᓗ. ᓇᐅᓘᓐᓃᑦ ᖃᓪᓗᓈᖅ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑎ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᔨ ᐊᓪᓚᒍᓐᓇᖃᑦᑕᓯᒪᑦᔭᖏᓪᓚᖅ ᓱᓕᑦᓱᓂ ᐃᓄᑐᐃᓐᓇᐅᑉ ᐊᓂᕐᕋᓯᒪᔫᑉ ᐃᓅᒍᓯᖓᓂᒃ, ᐃᓚᐅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐊᑦᓱᐃᑐᒻᒪᕇᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᐅᓪᓗᑯᒋᐊᓖᑦ ᖃᐅᑕᒫᑦ ᐃᓅᒍᓯᖓᓂ ᐃᓅᑉ ᓄᓇᑐᐃᓐᓇᒥᐅᒍᑦᓱᓂ, ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐊᖓᔪᕐᖃᐅᑏᑦ ᓄᑦᑎᑎᕆᓚᐅᕐᑎᓇᒋᑦ ᐃᓄᓐᓂᒃ ᓄᓇᓕᒻᒥᐅᒍᓯᑎᓪᓗᒋᑦ. ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᐊᓯᖃᑦᔭᖏᑦᑐᖅ ᐊᓪᓚᑐᕕᓂᑦᓯᐊᒍᑦᓱᓂ ᐃᓅᓯᖓᓂᒃ ᐊᕐᓇᐅᑉ ᐱᕈᕐᓴᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐃᓚᒥᓐᓂ ᐊᑦᑕᕈᓱᓐᖏᑐᒻᒪᕆᒻᒥ ᓄᓇᒥ ᐅᑭᐅᕐᑕᑐᒥ ᓯᐊᕉᓕᕐᒪᓗ ᐱᐅᓯᖃᕐᕕᖃᒋᐊᖃᖃᑦᑕᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐊᓯᑦᔨᐸᓪᓕᐊᔪᓄᑦ ᑎᑭᑎᑕᕕᓂᐅᑦᓱᑎᒃ ᖃᓪᓗᓈᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓱᖃᓐᖏᑑᔮᕐᑐᓄᑦ ᐱᓂᐊᕐᓂᐅᓕᕐᑐᓄᑦ, ᐱᐅᔫᒐᓗᐊᕐᐸᑕ ᐱᐅᓐᖏᑑᒐᓗᐊᕐᐸᑕᓗ, ᓵᓐᖓᓲᖏᓐᓂᒃ ᐊᕐᓇᐅᑉ ᐊᓂᕐᕋᒥᓐᓂ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓃᑦᓱᓂᓗ.

      ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑐᕕᓂᐅᑉ ᒥᑦᓵᓄᑦ
      ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᓇᑉᐹᓗᒃ, ᑌᒫᑐᐃᓐᓇᒐᓛᒐᓂ ᐃᓄᑐᐃᓐᓇᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᔨᐅᑦᓱᓂ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑎᐅᓱᓂᓗ, ᐃᓅᓕᕐᑐᕕᓂᐅᕗᖅ 1931-ᒥ ᑲᖏᕐᓱᔪᐊᕐᒥ ᐅᓪᓗᒥ ᓄᓇᕕᐅᓂᕋᕐᑕᐅᓕᕐᑐᒥ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᐅᑉ ᐃᓗᐊᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᓚᐅᕐᓯᒪᓐᖏᑲᓗᐊᕐᓱᓂ, ᓇᑉᐹᓗᒃ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᕙᑦᑐᕕᓂᖅ ᐊᔪᕿᕐᑐᐃᔨᓂᒃ ᐃᓕᑦᓯᔪᕕᓂᐅᑦᓱᓂᓗ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᕐᒥᒃ ᐊᔪᕿᕐᑐᐃᔨᓄᑦ ᐃᓂᕆᐊᓐᖓᓚᐅᕐᑕᕕᓂᖓᓂᒃ. ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᓴᓈᕐᒥᒃ, ᑖᓐᓇ ᓯᕗᓪᓕᐹᑦᓯᐊᖅ ᐊᑐᐊᒐᖅ ᐃᓄᐃᑦ ᒥᑦᓵᓅᓕᖓᑦᓱᓂ 1950-ᐄᑦ 1960-ᐄᓪᓗ ᐊᕐᕌᒍᖏᓐᓂ. ᐊᑐᐊᒐᓐᖑᑎᑕᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐃᓄᒃᑎᑑᕐᑎᓗᒍ 1983-ᒥ, ᐊᑐᐊᒐᓕᐊᕕᓂᖅ ᖃᐅᔨᔭᐅᓚᐅᕐᓂᔭᖏᑦᑐᖅ ᑭᓇᓕᒫᓄᑦ 2002-ᓐᖑᕋᕐᑎᓗᒍ ᖃᐅᔨᔭᐅᓪᓚᕆᑦᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᐊᑐᐊᒐᓐᖑᑎᑕᐅᒋᐊᓪᓚᕋᒥ ᑭᓯᐊᓂ ᐅᐃᒍᐃᑎᑑᓕᕐᑎᓗᒍ. 1999-ᒥ, ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᓂᕐᒥᓄᑦ ᐊᔪᐃᓐᓇᑐᕕᓂᐅᓂᖓᓄᑦ ᓄᓇᓕᒻᒥᓂ, ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ ᐁᑦᑐᑕᐅᓚᐅᕐᓯᒪᔪᖅ National Aboriginal Achievement Award-ᒥᒃ (ᑲᓇᑕᓕᒫᒥ ᓄᓇᖃᕐᖄᓯᒪᔪᓂᒃ ᐱᕙᓪᓖᓕᐅᒥᓂᕐᒥᓄᑦ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᒍᑎᒃ) ᐊᒻᒪᓗ 2000-ᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᒥᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᒍᓐᓇᐅᑎᒥᒃ ᐁᑦᑐᑕᐅᑦᓱᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᓕᕆᔨᖏᓐᓄᑦ ᒪᑭᓪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᖓᓐᓂᑦ ᐊᖏᔪᒻᒪᕆᐊᓗᒻᒥᒃ ᐃᑲᔪᕐᓯᓯᒪᓂᑯᖓᓄᑦ ᑲᑎᕕᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᓕᕆᔨᒃᑯᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᓂᐅᑉ ᐱᐅᓯᑐᖃᐅᓪᓗ ᐃᓗᐊᓂ. 2004-ᒥ ᐃᓚᒋᓕᐅᑎᑎᑕᐅᓯᒪᒻᒥᔪᖅ Order of Canada-ᒧᑦ.
      ᑐᓵᔨᒋᑦᓱᓂᐅᒃ ᐱᖃᓐᓈᕆᑦᓱᒍᓗ, ᐱᕐᓈ ᐊᕐᕕᑕᕐᓯᒪᕗᖅ ᐅᑭᐅᕐᑕᑐᓕᒫᑲᓵᒥ 1950-ᐄᑦ ᐊᕐᕌᒍᖏᑦᑕ ᕿᑎᖓᓂᓂᑦ. ᐃᓅᓕᕐᑐᕕᓂᐅᑦᓱᓂ ᕝᕌᓐᔅ-ᒥ, ᐅᐃᒍᐃᑦ ᓄᓇᖓᓐᓂ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕇᒍᑎᑖᓚᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᔨᐅᓯᑎᓪᓗᒍ ᐃᓕᓐᓂᐊᕇᒍᑎᑖᕐᓱᓂ ᒧᓐᑐᔨᐊᑉ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᖓᓐᓂᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᕇᒍᑎᑖᕐᑐᕕᓂᐅᒻᒥᓱᓂ Ecole Pratique des Hautes Etudes-ᒥᑦ, ᐅᐃᒍᐃᑦ ᓄᓇᖓᓐᓂ, ᑖᕙᓂ ᐱᓇᓱᐊᕐᑐᕕᓂᐅᒐᒥ ᐊᖓᔪᕐᖄᖃᕐᓱᓂ ᒃᓘᑦ ᓖᕕ-ᔅᑦᔭᐅᔅ-ᒥᒃ. ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᑦᓯᔪᕕᓂᖅ ᐃᓅᖃᑎᒌᑦᑐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᓂᕐᒥᒃ ᓚᕚᓪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕕᕐᔪᐊᖓᓐᓂ 30-ᓂ ᐊᕐᕌᒍᕐᓂ. ᐱᒋᐊᕐᑎᓯᔪᕕᓂᖅ ᑲᑐᑦᔨᖃᑎᒌᒥᒃ ᐃᓄᒃᓯᐅᑏᑦ ᑲᑎᒪᔩᑦ-ᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᐃᑦ ᕿᒥᕐᕈᐊᖏᓐᓂᒃ, ᑖᓐᓇ ᐊᕐᕌᒍᓕᒫᖅ ᒪᕐᕈᕕᓲᕕᓂᖅ ᕿᒥᕐᕈᐊᓕᐊᒍᕙᑦᓱᓂ ᐃᓄᓐᓂᒃ ᖃᐅᔨᓴᕐᓂᕕᓂᖏᓐᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ Groupe d’Etudes Inuit et Circumpolaires-ᒥᒃ (GETIC). 2001-ᒥ ᐁᑦᑐᑕᐅᔪᕕᓂᖅ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᑕᕐᕋᒐᓂᒃ ᓱᑯᐃᔦᓂᕕᓂᖓᓄᑦ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᒍᑎᒥᒃ. ᐊᒥᓱᐊᓗᓐᓂᒃ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᓯᒪᓕᕐᓱᓂ ᓱᑯᐃᔦᓂᑎᒍᓪᓗ ᖃᐅᔨᒪᔭᐅᒋᐊᓕᓐᓂᒃ ᐊᓪᓚᓯᒪᑦᓱᓂ, 2002-ᒥ ᐊᑐᐊᒐᓕᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᐅᑯᓂᖓ : Au pays des Inuit, un peuple, un film, une légende (Atanarjuat, la légende de l’homme rapide).

      ᐃᑲᔪᕐᑎᖃᕐᓱᑕ Bernard Saladin D’Anglure-ᒥᒃ (ᐱᕐᓈ)

      Bon ca donne rien mais je le laisse c’est une trop belle écriture.

    • Je cherche à voir ce que donne l’écriture manuscrite de l’inuktitut. Ça me parait très proche de l’imprimé. Il ne me semble pas qu’il en existe une forme cursive. Cela nécessiterait un nombre nettement plus importants de scripteurs et scripteuses.


      https://lachoseimprimee.com/05-6

      et sur le même site

      Histoire et pratiques de l’écriture inuite | La chose imprimée
      https://lachoseimprimee.com/2013/03/29/histoire-et-pratiques-de-lecriture-inuite

      George Filotas, professeur d’inuktitut, est venu nous parler de sa longue expérience du Nord. Dans les années 70, il est envoyé à Puvirnituq pour contribuer à la création d’une radio communautaire, la première dans tout l’Arctique canadien.

      Pour la traduction, c’est gg qui s’en occupe ici, donc si ça ne marche pas dans gg:translate, ça ne marchera pas ici…

  • La France « toujours à la pointe du féminisme » ? Pas vraiment
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/11/27/la-france-toujours-a-la-pointe-du-feminisme-pas-vraiment_5221164_4355770.htm

    Invité de France Inter, lundi 27 novembre, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que la France « a toujours été à la pointe du féminisme ». « La langue française, en tant que telle, ne saurait être accusée d’avoir produit un quelconque antiféminisme, sinon je ne vois pas pourquoi la France serait toujours à la pointe du féminisme. […] Nous sommes un pays qui valorise la femme », a-t-il avancé.

    #déni #masculinisme #sens_commun #féminisme #exception_française #misogynie #historicisation

    On notera que le decodex du e-monde.fr ne rappel pas que Blanquer est un militant de sens commun :
    https://seenthis.net/messages/635534

  • #Karen_Ingala_Smith : HOMMAGE AUX VIES DES FEMMES TUÉES PAR DES HOMMES CETTE ANNÉE (au Royaume-Uni)
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/27/hommage-aux-vies-des-femmes-tuees-par-des-hommes-cette-annee-au-r

    Il n’existe pas au Royaume-Uni de registre officiel ou de commémoration des femmes tuées par des hommes. C’est pour cette raison que la militante féministe KAREN INGALA SMITH commémore leur nom et leur image sur les réseaux sociaux.
    En juillet 1981, lors de la première Conférence féministe pour les femmes latino-américaines et caribéennes en Colombie, la date du 25 novembre a été déclarée journée annuelle de protestation à la mémoire de trois sœurs militantes, Patria, Maria Teresa et Minerva Mirabel, qui ont été assassinées en raison de leurs efforts pour renverser le gouvernement fasciste de Rafael Trujillo.
    Dix-huit ans plus tard, les Nations Unies ont désigné le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
    Cette année, comme je le fais depuis quelques années, je vais commémorer les femmes britanniques tuées depuis un an par des hommes (ou lorsqu’un homme est le principal suspect dans l’assassinat d’une femme, puisque de nombreuses affaires n’ont pas encore été jugées).
    À partir de 8 h, sur le compte Twitter @countdeadwomen, j’inscrirai le nom et l’âge de chacune de ces femmes et, si j’ai pu la trouver, une photo d’elle.
    Jusqu’à présent, j’ai prévu inscrire les noms de 127 femmes et filles. La mention de chaque nom toutes les 10 minutes exigera plus de 10 heures.
    J’ai amorcé ce projet, que j’en suis venue à appeler Counting Dead Women, en janvier 2012 après le meurtre de Kirsty Treloar, 20 ans.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.morningstaronline.co.uk/a-70a0-Marking-the-lives-of-the-women-killed-by-men-this-year

    #féminicide #Royaume-uni #commémoration

  • Hildegarde de Bingen, l’invention de la « création au féminin »
    https://www.franceculture.fr/conferences/institut-francais-de-la-mode/hildegarde-de-bingen-linvention-de-la-creation-au-feminin

    Religieuse, compositrice, savante, femme de lettres, Hildegarde de Bingen a été l’une des premières femmes à s’imposer dans un monde de l’esprit dominé par les hommes. Dans un contexte historique où la notion de « nouveauté » n’était pas favorisée, elle a imposé une œuvre novatrice, au féminin !

    #conférence #audio #moyen-age #femmes #historicisation #Hildegarde_von_Bingen #recluses #vierges #virginité #nonnes #compositrice

    • Pour l’elixir de scolopendre.

      « La scolopendre est chaude et a les plus grandes vertus pour le foie, le poumon et les entrailles malades. Prendre de la scolopendre, faire cuire abondamment dans du vin, ajouter du miel pur, et faire bouillir à nouveau, puis écraser du poivre long et deux fois autant de cannelle, faire bouillir avec le vin. Passer dans un linge. On obtient ainsi une potion. Boire à jeun ou après les repas. Cela fait du bien au foie, purge les poumons, guérit les entrailles malades, fait disparaitre la pourriture et les maladies intérieures. »

      http://www.biomanie.be/fr/catalog-10/epices-et-herbes/melange-pour-faire-l-elixir-de-scolopendre
      Ce mélange contient tous les ingrédients pour faire l’élixir avec 2 litres de vin rouge
      Du coup c’est juste une fougère en poudre (et pas le terrible myriapode que je pensait) avec un peu de miel, poivre et cannelle et on te vend ca 120€ le kg en naturopathie et t’as meme pas le pinard pour ce prix là !

    • Les autrices religieuses du XIIeme

      Codex Guta-Sintram
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Codex_Guta-Sintram

      Le manuscrit contient un colophon détaillant sa création : il est achevé en 1154, rédigé par la chanoinesse Guta, du couvent Schwarzenthann et enluminé par le chanoine Sintram de Marbach. L’abbaye de Marbach est en effet un ancien monastère double de chanoines fondé en 1089, les chanoinesse s’étant installée dans leur Couvent de Schwartzenthann (de) (actuelle commune de Wintzfelden) en 1124.

      Sur Heloïse abesse dont l’œuvre n’as pas été conservée
      https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9lo%C3%AFse_(abbesse)

      Herrade de Landsberg (ou Herrade de Hohenbourg ou Herrade dite de Landsberg) abbesse, poète, enlumineuse et encyclopédiste.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Herrade_de_Landsberg


      Illustration de la Philosophie par Herrade de Landsberg sur d’autres sources on dit que c’est le 7 arts liberaux.

      Élisabeth de Schönau
      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_de_Sch%C3%B6nau

      Élisabeth de Schönau, en allemand Elisabeth von Schönau, (née en 1129 près de Cologne - morte le 19 juin 1164 au monastère de Schönau im Taunus, dans les environs de Strüth en Rhénanie-Palatinat) est une visionnaire allemande et une sainte catholique du XIIe siècle.

      Elle est cité comme visionnaire qui à subit et forgé le mythe des 11000 vierges. Elle souffrait d’un manque de crédibilité car elle n’avais pas d’assises culturelle ( et probablement la haute origine sociale) d’une Hildegard. Cas de création contrainte sous la pression de son frère Egbert (je sais pas comment ca s’écrit). Elle meurt à 35 ans à force d’épuisement lié à l’ascèse.

    • Pour les laïcs
      Marie de France (1145-1198)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_de_France_(po%C3%A9tesse)

      Marie de France, fl. 1160-12101, est une poétesse qui vécut en France et surtout en Angleterre2. Ses fables adaptées d’Ésope furent lues et imitées du XIIe au XVIIIe siècle. Le romantisme au XIXe siècle redécouvrit ses lais, contes en vers rédigés en ancien français dans la scripta anglo-normande. Marie de France appartient à la génération des auteurs qui illustrèrent l’amour courtois en littérature, entre autres par l’adaptation des légendes orales bretonnes ou matière de Bretagne. Elle est la première femme connue à avoir écrit des poèmes en français.

      Marie de Champagne et Aliénor d’Aquitaine sont mentionnées à la fin.
      Il y aurais des femmes lettrées en Italie à cette époque.

    • Lingua Ignota
      Langue inconnue de Hildegard


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Lingua_Ignota

      La Lingua Ignota (en latin « langue inconnue ») a été décrite au XIIe siècle par l’abbesse de Rupertsberg, Hildegarde de Bingen, une sainte de l’Église catholique romaine, dans un ouvrage intitulé Lingua Ignota per simplicem hominem Hildegardem prolata.

      La langue s’écrit avec 23 caractères, les litterae ignotae, et était apparemment utilisée pour une mystique particulière.

      Hildegarde de Bingen décrit partiellement cette langue dans un ouvrage intitulé Lingua Ignota per simplicem hominem Hildegardem prolata, qui nous est parvenu en deux manuscrits datant tous deux approximativement de 1200, le Wiesbaden Codex et un manuscrit de Berlin. Le texte est un glossaire de 1 011 mots en Lingua Ignota, dont la plupart des gloses sont en latin, parfois en allemand. Les mots apparaissent a priori comme des néologismes, souvent nommés par plusieurs adjectifs. Grammaticalement, la Lingua Ignota semble une relexification partielle du latin, ce qui en ferait une langue construite en intégrant un nouveau vocabulaire à une grammaire existante.

      L’usage de la langue nous est inconnu. Nous ignorons également si d’autres que sa créatrice l’utilisaient. Au XIXe siècle, certains pensaient que Hildegarde souhaitait faire de la Lingua Ignota une idéolangue universelle. Il est cependant aujourd’hui généralement admis que la Lingua Ignota fut mise au point comme un langage secret. Tout comme pour sa « musique inentendue », elle a pu lui venir par inspiration divine[réf. nécessaire]. À supposer que la langue ait été créée par Hildegarde de Bingen, il s’agirait alors d’une des plus anciennes langues construites connues.

      Dans une lettre adressée à Hildegarde, son ami le prévôt Wolmarus, appréhendant la mort d’Hildegarde, lui demanda « Ubi tunc vox inauditae melodiae ? Et vox inauditae linguae ? » (Descemet, p. 346, « Où donc est la voix de la mélodie inentendue ? Et la voix du langage inentendu ? » ), suggérant que l’existence du langage d’Hildegarde était connue, mais il n’y eut aucune initiative qui pût permettre à sa langue d’être préservée après sa mort.

  • L’histoire oubliée des Young Lords, les Black Panthers latinos, féministes et pro-gays

    Féministes et pro-gays (une rareté dans le paysage des mouvements nationalistes de l’époque), les Young Lords pratiquaient un militantisme de terrain, centré sur les #luttes locales et les besoins réels de leur « peuple » –d’où leur intérêt pour les mouvements de santé. Dans Les #Young_Lords, histoire des #Black_Panthers latinos (Éd. L’échappée), Claire Richard a rencontré plusieurs membres fondateurs du groupe et compulsé de nombreuses archives pour raconter leur histoire, avec leurs propres mots. Bonnes feuilles de cette histoire oubliée des luttes américaines –dont la modernité a encore beaucoup à nous dire.

    #féminisme #USA #gay #latino #archives

    http://m.slate.fr/story/153971/young-lords-porto-rico

  • La prise de parole publique des femmes
    Revue Annales historiques de la Révolution française 2006/2 | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2006-2.htm

    L’histoire des femmes pendant la Révolution française est une préoccupation à la fois ancienne et moderne. Dès le XIXe siècle, des historiens, tels Chassin, Tourneux, Aulard… ont réuni des matériaux et proposé des analyses avec des bonheurs inégaux. Ces vingt dernières années, depuis 1985, le renouveau de l’histoire des femmes a manqué son entrée politique en rejetant l’impact des situations de crise (guerres, révolutions) dans la transformation des conditions féminines pour se cantonner à l’évocation de la vie quotidienne et de la vie privée. L’histoire des mentalités et des représentations, souvent ranimée par un discours journalistique qui en a assuré le succès, a été érigée en modèle. L’histoire des formes politiques et des institutions s’en est trouvée négligée. Cette désertion du politique était implicitement justifiée par le fait que la Révolution dans ses diverses périodes n’avait pas accordé le droit de vote aux femmes ni même cherché à les intégrer comme force dans les nouvelles institutions.

    2On ne répétera jamais trop le scandale qu’a constitué le déni des femmes dans la République, déni combattu par quelques-unes. Pourtant, les problématiques axées sur les phénomènes d’exclusion, quel que soit leur degré de bienveillance à l’égard des femmes, ont contribué à figer les questions et par un excès de simplification radicale, à masquer ces phénomènes difficiles à identifier et à interpréter, souvent assimilés à du folklore. La nécessité d’une contextualisation toujours plus minutieuse s’impose à nous pour sortir de l’« invisibilité historique » de ces dispositifs complexes que les femmes ont empruntés pour agir et faire en sorte que leur action soit remarquée. En ce sens, ces femmes du XVIIIe siècle ne sont pas comparables aux féministes de la fin du XIXe, comme on se plaît parfois à le dire. Leur univers symbolique qui entrecroise public-privé – opposition trop souvent forcée pour l’époque – comme les brins d’une même trame, n’a rien de commun avec le productivisme démographique et économique contre lequel les associations féministes se sont organisées.

    3Prendre au sérieux les modes de leur prise de parole – discours souvent jugés trop minces –, donner sens à leur présence dans l’événement révolutionnaire et à la volonté d’y prendre part : il a fallu, pour ce faire, revisiter nos sources toujours trop rares, réapprécier ce qui faisait problème ou cohérence à l’époque, secouer l’angélisme mythologique dont on a drapé ces femmes d’exception : légendes douteuses de Louise de Kéralio la républicaine, de la somptueuse Thérésia Cabarrus, de Pauline Léon l’enragée, de la moraliste Mary Wollstonecraft et de Eleonora Fonseca Pimentel, femme de lettres et condamnée à mort.

    4Ce volume1 se divise en trois parties : comment des femmes ont-elles investi la parole publique ? Doléances, pétitions… À partir de quel lieu, hors Assemblée, se sont-elles fait entendre : salons, théâtres. Aux cas de femmes entreprenantes ou engagées déjà citées, ajoutons Théroigne de Méricourt avec sa lettre mélancolique récemment publiée dont l’origine un peu trop mystérieuse au goût de l’historien mériterait des investigations supplémentaires et qui témoigne de la fusion existentielle et politique d’une femme avec l’événement révolutionnaire.

    #femmes #historicisation #parole #expression #histoire #révolution_française
    cc @mona

  • On vous a déjà parlé, vous, du Moyen Âge africain ? | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/153672/moyen-age-africain-promesse-royaumes-merveilleux

    Moi, c’est venu sans crier gare un lundi soir sur la ligne 9 du métro.

    « J’ai écrit un livre sur le Moyen Âge africain. »

    On était lundi, il faisait nuit, il faisait froid mais la phrase a allumé une ampoule dans ma tête. J’allais prendre le métro avec un historien que j’avais rencontré à un dîner. Je lui demandais quels livres il avait écrits et donc il m’a répondu ça. « J’ai écrit un livre sur le Moyen Âge africain. »

    Moyen Âge + Afrique. Je crois bien que jamais de ma vie je n’avais entendu ces deux termes côte à côte. Évidemment, comme à peu près tout le monde, j’avais été mortifiée quand Nicolas Sarkozy avait déclaré dans un discours officiel que l’homme africain n’était pas encore entré dans l’histoire. Je veux dire, on sait bien que c’est faux. Conceptuellement.
    Mais entre la préhistoire et la colonisation, j’étais bien incapable de vous citer des faits de l’histoire du continent africain. C’étaient pas des tribus plus ou moins nomades qui avaient su préserver l’authenticité de leurs croyances primitives ?
    Un continent très dynamique

    On a pris le métro et mon interlocuteur m’a raconté qu’il y avait des rois, des châteaux, des cours royales, des protocoles, des alliances. Qu’il y avait du commerce avec la Chine et l’Inde, que les commerçants musulmans étaient une des sources de connaissance de cette période. L’Afrique n’était pas coupée du reste du monde. Le continent était dynamique, en échange avec les autres régions. Le Moyen Âge africain, du VIIIe siècle au XVe siècle. Une immense période historique qui reste à découvrir, sur laquelle ils sont encore peu nombreux à travailler. Une période qui va sans doute modifier notre vision de l’histoire mondiale et donc également de l’histoire occidentale. Il m’a dit un truc comme : « Il faut arrêter de former autant de spécialistes du XIXe siècle français et aller voir en Afrique. »

    Ce n’est pas seulement une étendue historique qui reste à explorer mais de véritables territoires. « On a à peine commencé à fouiller, faute de moyens et de spécialistes. » Les stations éclairées au néon défilaient et il a rassemblé ses mains vers le bas avant de les écarter lentement pour m’expliquer qu’il y avait des palais, des villes entières à découvrir sous le sable, qui allaient surgir. Il était 23 heures, on était dans le métro de la ligne 9 et on aurait dit qu’il mimait l’éclosion d’une fleur. « En Ethiopie, j’ai découvert trois villes ! Avec les habitations, les rues, les mosquées. Trois villes ! » (Je suis allée vérifier et c’est vrai. Il y a dix ans, avec son équipe, il a découvert trois cités médiévales musulmanes qui pourraient être les vestiges du royaume de Shoa qu’on connaissait par des textes mais qu’on n’avait jamais situé géographiquement.)
    https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/la-recherche-des-cites-perdues-de-lafrique


    Ça m’a rappelé de vieilles discussions avec des potes. On se demandait à quoi ressemblaient la vie et l’art quand l’humain n’avait pas encore exploré toute la Terre. Quand on imaginait des ailleurs, des terres inconnues, des monstres fabuleux. Alors certes, je savais qu’il restait le fond des océans à découvrir. Mais là, j’avais face à moi un archéologue dont les yeux brillaient en évoquant des royaumes entiers qui sortiraient du sable, de la végétation et de l’oubli.

    Avant, je ne savais même pas que je ne savais rien. Maintenant, je sais qu’on ne sait rien. Et c’est assez excitant. Ce chercheur s’appelle François-Xavier Fauvelle, son livre sur le Moyen Âge africain s’intitule Le Rhinocéros d’or (il est sorti en 2013 et ça a été un gros succès). Il vient de publier un essai À la recherche du sauvage idéal qui a l’air tout aussi passionnant.

    #moyen-age #histoire #Afrique #historicisation

  • Deux femmes auteurs au Moyen Âge | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2011-3-page-6.htm

    Christine de Pizan

    Toute autre est la figure de cette femme auteur de la fin du Moyen Âge (1364 ou 1365 – après 1431). L’air de lointaine ressemblance auquel un lecteur moderne peu attentif peut se laisser prendre en regardant les miniatures représentant ces deux femmes en train d’écrire, dans une attitude assez comparable, est en réalité trompeur. Les temps ont changé, comme le marquent les costumes et le décor, et surtout la représentation de la femme qui écrit : il s’agit cette fois d’un véritable portrait, réalisé du vivant de l’auteure, sans doute même selon ses directives
    Les détails de sa vie et de sa carrière d’écrivain sont aujourd’hui bien connus
    Dans une bibliographie très abondante, retenons deux...
    . Elle les a elle-même racontés longuement dans la troisième partie de son livre intitulé La Vision de Christine
    Traduction par Anne Paupert dans Voix de femmes au...
    , composé à l’âge de la maturité, en 1405, à un moment où elle se voyait déjà reconnue comme auteure, puisque le puissant duc de Bourgogne venait de lui commander une biographie de son défunt frère, le roi Charles V – c’est le Livre des faits et bonnes mœurs du roi Charles V le Sage, achevé en 1404. Le récit détaillé de La Vision, rédigé entièrement à la première personne, bien qu’il soit inséré dans un cadre allégorique et adressé à dame Philosophie, constitue le premier récit autobiographique en langue française .

    Le premier récit autobiographique en langue française et nom de Christine de Pizan n’est pas sur le fiche autobiographie de wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Autobiographie
    pas de Christine de Pisan sur l’encyclopédie larousse non plus http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/autobiographie/24227

    #christine_de_pisan #historicisation #invisibilisation #femmes

  • Ce que l’imprimerie changea pour les femmes | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2011-3-page-14.htm

    On ne mesure pas toujours à quel point l’invention de l’imprimerie, à partir de la fin du xve siècle, a bouleversé la vie, les modes d’action, les modes de pensée, les représentations du monde et de soi des Européens et des Européennes. Pour ce qui concerne les relations entre les sexes, la production de livres imprimés a été d’une importance déterminante. Indissociablement liée au milieu savant, elle a permis aux discours des clercs, généralement défavorables aux femmes, de se répandre dans des couches sociales toujours plus larges et d’y installer les cadres d’une certaine « pensée unique » de la misogynie, mais également d’y distiller son antidote, mis au point par d’autres lettrés (beaucoup moins nombreux mais déterminés) : la thèse de l’excellence des femmes, voire de la « précellence » du sexe féminin. La multiplication des livres a également creusé le fossé entre une élite masculine toujours plus nombreuse et les femmes soigneusement écartées des lieux d’instruction, en même temps que, paradoxalement, l’arrivée des livres dans les maisons particulières permettait à nombre d’entre elles d’accéder à de véritables outils d’émancipation. Enfin, le développement du marché éditorial a poussé des femmes de plus en plus nombreuses à publier leurs œuvres, entamant en quelques décennies le séculaire monopole masculin sur les lettres, voire s’y taillant de francs succès, montrant ainsi l’inanité des discours sur l’incapacité féminine… sans parvenir à autre chose qu’à exacerber la Querelle des femmes.

    #femmes #sexisme #imprimerie #misoynie #histoire #historicisation

    • Champions des dames et misogynes :
      les enjeux d’un combat frontal, à l’aube des temps modernes (1400 - 1530)
      Paru dans : Florence Rochefort & Éliane Viennot (dir.), L’Engagement des hommes pour l’égalité des
      sexes (XIVe au XXIe siècle)

      http://www.elianeviennot.fr/Articles/Viennot-Champions.pdf

      #masculinisme #alliés

      L’entrée en lice de « champions des dames » s’inscrit dans un mouvement global de détérioration des positions des femmes en France (et, progressivement, en Europe) depuis la seconde moitié du XIIIe siècle. Pour une part, ce mouvement a été bien repéré par les spécialistes.
      C’est notamment le cas dans le domaine du droit, où l’on observe une dégradation de la condition des femmes, tant par le rétrécissement de leur autonomie personnelle que par l’accroissement de la « puissance maritale », qui a des répercussions non seulement sur la capacité juridique des épouses, mais aussi sur la vie familiale, comme l’enregistre la reconnaissance du « droit de correction ». Les veuves elles‐mêmes voient leur statut se détériorer : elles sont de plus en plus surveillées dans la gestion de leurs biens, et elles perdent de plus en plus les procès qu’elles intentent pour faire respecter les clauses de leurs contrats de mariage. Les positions des femmes au travail sont également en train de se réduire. Leur accès à la maîtrise se restreint, leurs capacités à passer des contrats avec des apprenties sont amoindries, les métiers féminins se font plus rares. Les conséquences de ces restrictions sont la perte d’autonomie ou de marges de manœuvre, ainsi que l’accroissement de la domesticité féminine, de la
      prolétarisation des femmes et de leur pauvreté. Les deux domaines se conjuguent évidemment : les luttes pour le maintien des anciens droits se heurtent à la
      nouvelle conception juridique de la sujétion féminine.
      De la même façon, la vie religieuse féminine se dégrade considérablement à la fin du Moyen Âge. Les ordres cloîtrés traversent des difficultés immenses et entament un déclin inexorable : « 
      plus les grands ordres renâclent à développer
      [leur] branche féminine et à encadrer les maisons de nonnes désirant le rattachement ; et plus les monastères féminins se révèlent instables, mal dotés,
      obligés de réduire les effectifs, déréglés, quand ils
      ne disparaissent pas corps et biens, ce qui est très souvent le cas aux XIVe et XVe siècles », résume Pauline L’Hermite‐Leclercq. Les ordres non cloîtrés, eux, sont en butte aux autorités ecclésiastiques, qui tentent de s’opposer à leur développement (lié à l’urbanisation progressive de l’Europe et aux besoins qu’elle génère en « travail social » : soins aux malades et aux mourants, en attendant l’enseignement, qui se développera à partir du XVIIe siècle). Les positions de celles qui s’y emploient s’en trouvent d’autant fragilisées.
      La période est aussi marquée par le début, puis par l’essor de la chasse aux sorcières, qui ne commencera à s’essouffler qu’au début du XVIIe siècle en France.
      Jusqu’alors, la sorcellerie était conçue comme un ensemble d’activités suspectes (sorts, pronostications, guérisons...), voire criminelles (meurtres, empoisonnements...), exercée par des hommes comme par des femmes auxquels on
      reconnaissait des pouvoirs individuels, innés ou appris. À partir du XVe siècle, la
      sorcellerie devient prétendument une activité collective, organisée par le Diable, presque exclusivement féminine, orientée vers la destruction du monde, et sujet d’un intense remue‐méninges.

      Les mauvais traitements et la torture se généralisent, permettant les aveux recherchés (le pacte avec le Diable, la participation aux sabbats...), et bien sûr de nouvelles dénonciations. Toutes les classes sociales sont atteintes par cette « 
      épidémie ». C’est dire que toutes les femmes sont menacées et peuvent se voir inquiétées du jour au lendemain, soit en raison de la gêne qu’elles suscitent personnellement, soit comme parentes d’un
      homme qu’on veut atteindre. La période, enfin, est caractérisée par une inflation de discours appelant à
      mépriser les femmes et le mariage, en tant que pacte avec une femme. Ces discours mobilisent d’une part tous les lieux communs misogynes sur l’aptitude du
      sexe féminin à séduire, tromper, bavarder, dépenser, fatiguer les hommes par des criailleries incessantes ou des besoins sexuels démesurés..., et d’autre part tous les lieux communs philosophiques sur l’incompatibilité entre amour et sagesse, entre passion et maîtrise de soi, entre mariage et vie intellectuelle. On trouve évidemment ces lieux communs dans les ouvrages portant directement sur les femmes et les relations entre les sexes ainsi que dans les traités d’éducation, mais
      ils irriguent aussi le théâtre profane, en plein essor à la fin du Moyen Âge (les farces surtout), de même que les genres narratifs qui en sont issus (les fabliaux) ou qui se développent à leur contact (les nouvelles), et aussi les genres didactiques (sermons, proverbes), sans parler de la littérature « savante », comme le
      Roman de la Rose de Jean de Meun (écrit vers 1275, mais qui connaît un regain de succès phénoménal à partir de la fin du XIVe siècle). Comme le résumait voici plus d’un siècle Arthur Piaget, il était bien difficile, au milieu du XVe siècle, « d’ouvrir un livre, quel qu’en fût l’auteur, sans y trouver des grossièretés ou des calomnies à l’adresse du sexe féminin. »

      À ces grands domaines bien identifiés s’en ajoutent trois autres, qui pour une part sont également connus, mais qui sont rarement analysés comme participant de la modification du rapport des forces entre les sexes aux dépens des femmes. Le
      premier est l’évolution du système éducatif. Grâce à la création des universités, à partir du XIIIe siècle, puis aux réseaux de collèges qui s’agrègent autour d’elles ou
      s’implantent dans les villes non universitaires, le nombre des hommes lettrés s’accroît considérablement. Ce sont eux, en conséquence, qui se partagent les emplois prestigieux créés par milliers durant cette période, dans les « administrations centrales » et leurs relais régionaux, dans les tribunaux, à la tête des municipalités et dans l’enseignement supérieur. L’invention de l’imprimerie,
      dans les années 1450, vient donner une ampleur jamais vue à ce « boom éducatif », alors que les femmes continuent d’en demeurer exclues. Il faudra attendre le début du XVIIe siècle pour voir s’ouvrir les premiers instituts spécialisés dans l’éducation des filles, et ils ne seront jamais, malgré les efforts de leurs promoteurs et promotrices, les équivalents des lieux éducatifs masculins. De fait, le monopole des
      hommes sur l’éducation supérieure – et donc sur tous les emplois générateurs d’argent, de pouvoir et de prestige – tiendra jusqu’à la fin du XIXe siècle.

      Le second domaine est le développement significatif de la prostitution, qui n’est pas seulement dû à l’essor de l’urbanisation et aux misères de la Guerre de
      cent ans. Le phénomène est loin, en effet, d’être mécanique : il est organisé, il ne s’est banalisé qu’après la fin de cette guerre, et il ne touche pas d’abord les pauvres hères ou les filles des campagnes attirées par la ville. « La prostitution fut aussi développée dans les zones de paix que dans les pays touchés par la guerre, plus florissante dans les métropoles en expansion que dans les citésdéclinantes, aussi tolérée dans les bastions de l’Église que dans les régions de défaillances
      catéchétiques », expliquait naguère Jacques Rossiaud.
      Ce sont les municipalités qui prennent en main le mouvement, ouvrant des bordels après avoir obtenu de l’État l’autorisation de le faire, ou laissant de riches personnalités ouvrir des maisons particulières plus pour les clients plus délicats. Tout une population masculine, mariée ou non, au sein de laquelle les gens de justice, les ecclésiastiques, les artisans et les compagnons sont majoritaires, trouve ainsi de quoi se satisfaire de multiples manières, auprès de femmes qui sont souvent
      d’anciennes victimes de viols collectifs, ou des femmes battues ayant fui le domicile conjugal. La prostitution s’avère ainsi à la fois un ciment de la solidarité masculine (longtemps entravée par les différences de classe, d’âge et d’ordre), et un modèle de gestion des relations avec les femmes (les « communes » aussi bien que les autres, qui doivent faire avec l’existence des premières, et se montrer
      suffisamment dociles pour ne pas passer d’un groupe dans l’autre).

      #prostitition #culture_du_viol #chasse_aux_sorcières #domination_masculine #fraternité