• Algérie, réforme des élites ratée avec le Hirak, la jeunesse va à la cocaïne.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4550

    D’après l’experte de l’ONU qui a diffusé un communiqué de presse, dont nous donnons copie, les restrictions persistantes imposées aux défenseurs des droits humains compromettent les réformes sociales. Ces dernières n’arrangent les rentiers du modèle qui s’est ancré avec les années de violence pratiquée par des nationalistes ayant, en 1988, mobilisé même le pire terrorisme, apparu contre le communisme en Afghanistan. Le volet économique sera traité dans notre prochain sujet... #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, économie , #Journalisme,_presse,_médias, Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Africa, population, société , #Internet,_Web,_cyber-démocratie,_communication,_société,_médias, (...)

    #Afrique,Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #économie_ #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société #facebook,twitter,_google+ #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique,_

  • L’ex-catcheur de foire Claude Villers est mort
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/12/17/claude-villers-journaliste-et-homme-de-radio-est-mort_6206333_3382.html

    Figure de France Inter pendant quarante ans, l’animateur du « Tribunal des flagrants délires » et de « Marche ou rêve » est mort à l’âge de 79 ans

    (...) A la rentrée de 1965, naît le « Pop Club » de José Artur, émission culte, à laquelle Claude Villers participe de manière permanente. Il s’y exprime pour la première fois au micro dans des reportages en direct et remplace à l’occasion « le patron ». « Avec José Artur, j’ai appris la liberté », dira-t-il dans son autobiographie Parole de rêveur (Editions le Pré aux Clercs-France Inter, 2004).
    La douche froide
    Après avoir volé de ses propres ailes le temps d’un été dans sa première émission, il voit la rentrée 1967 tourner à la douche froide. Peu psychologue (et surtout peu visionnaire !), un conseiller de la direction de la station lui assène dans un couloir : « Je suis au regret de te le dire mais tu ne feras jamais de micro. Tu ne sais pas t’exprimer, tu ne sais pas respirer… Tu parles du nez… Tu n’as pas ta place à l’antenne. » Laminé, Claude Villers décide de prendre le large et part s’installer avec sa compagne de l’époque aux Etats-Unis.
    A New York, il renoue d’abord avec la presse écrite, couvrant pour des magazines français l’effervescente scène culturelle et musicale de l’époque, de Bob Dylan au Grateful Dead. Puis, il est embauché au bureau new-yorkais de l’ORTF, sous la direction de Jacques Sallebert. Il sillonne pendant trois ans l’Amérique du Nord, relatant les premières révoltes étudiantes en 1968, l’assassinat de Martin Luther King, le festival de Woodstock en 1969…

  • #FADA collective

    FADA is a Collective founded in 2020 by a group of Italian freelance reporters working across media and borders.

    We REPORT - We are an independent newsroom producing multimedia, deeply reported public interest stories. We partner with international media to publish our stories.

    We CONNECT - We train young journalists, we promote collaboration and we build a community for the next generation of media makers.

    We IMPACT - We engage with local communities, civil society and policy makers to open up spaces for dialogue around civic participation and journalism, beyond the traditional media, with the aim to trigger change.

    We dig into the climate crisis, border policies, food systems, social movements and the lack of accountability by State and private actors.

    https://www.fadacollective.com
    #journalisme #enquêtes #journalisme_d'enquête #frontières #migrations #climat #crise_climatique #alimentation #système_alimentaire #mouvements_sociaux

  • Mensonges, manipulation, désinformation et profs bashing : la chaîne M6 coche toutes les cases ...

    “Zone interdite” au lycée : “M6 a exploité des propos extorqués afin d’en faire un montage ignominieux”
    https://www.telerama.fr/television/zone-interdite-au-lycee-m6-a-exploite-des-propos-extorques-afin-d-en-faire-

    “Zone interdite” au lycée : “M6 a exploité des propos extorqués afin d’en faire un montage ignominieux”
    Après la diffusion d’un numéro de “Zone interdite” consacré à la crise dans l’Éducation nationale, le 12 novembre sur M6, plusieurs membres d’un établissement filmés à leur insu ont été reconnus. Ils dénoncent un reportage mensonger.

    https://justpaste.it/ao92j

    A propos de M6 :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/M6#Organisation
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_de_Tavernost

    Cadeau :
    https://www.journaldunet.com/business/salaire/patron/nicolas-de-tavernost

    #medias #télévision #journalisme_de_caniveau

  • Jeunes femmes journalistes en formation, nous dénonçons le sexisme qui règne dans la profession

    « Toi, tu vas l’avoir ton stage… » Cette phrase, on voudrait l’entendre après une présentation réussie. Pas lors d’une soirée, de la bouche d’un homme de l’âge de notre père qui nous la glisse à l’oreille d’un ton chargé de sous-entendus.

    Chaque année, le congrès de la Presse Hebdomadaire Régionale (PHR) rassemble de nombreux éditeurs de presse locale. Les étudiants de la licence professionnelle « Presse de proximité » de l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ Lille) sont traditionnellement conviés. Mi-juin, à Laval, nous y avons donc présenté notre travail de l’année, un magazine thématique et deux quotidiens édités durant le congrès.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/02/jeunes-femmes-journalistes-en-formation-nous-d

    #féminisme #sexisme #journalisme

  • Cameraperson, by Kirsten Johnson

    For the cameraperson:
    —Access and a reason to stay in worlds not of one’s own
    —Permission to behave, ask, do in ways that are transgressive/
    outside social norms
    —Complete distraction from one’s own life
    —The creation of evidence of experience
    —The chance to be closer or farther (through the lens) than is
    physically possible
    —Emotional connection
    —Trauma (vicarious, secondary, and direct)
    —Enhanced influence and power
    —Sense of invisibility
    —Sense of invincibility
    —Magical thinking
    —Suspension of time

    For the people filmed:
    —A chance to speak of things they have never spoken of and
    hence say things they never expected to say
    —An invitation to think of a future when they will no longer be
    alive but what they say and do will be preserved in another form
    —The chance to see him or herself as a subject (worthy of time
    and attention)
    —The chance to imagine different outcomes
    —A change of status in the community (family, village, profession)
    —Increased risk to one’s own safety and/or reputation
    —The creation of an image of self, the distribution of which one
    cannot control on a global scale in perpetuity
    —The opportunity to see oneself from a different perspective
    —A shift in perspective about which transgressions are possible
    —Emotional connection with film crew
    —Hope that being filmed can change one’s fate or might impact
    a situation in the future

    (liste apparemment tirée du documentaire-réflexion Cameraperson, citée dans C’mon C’mon).

    #caméra #journalisme #film #documentaire

  • Permis de massacrer à Gaza, pour une soldatesque de diverses nationalités.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4537

    Israël commet « des crimes de guerre à Gaza » avec un manque flagrant de « critique » de la politique des États-Unis envers leur allié au Moyen-Orient. Les USA ont une lourde responsabilité sur bien des massacres. Et ce qui ramène à une appréhension rigoureuse et distanciée pour comprendre l’assaut, du 7 octobre 2023, du Hamas. Si les mouvements de libération s’adonnent à des actes de violence démesurés, c’est parce que l’injustice du colonialisme persiste sur Terre, en évoquant les conquêtes européennes devenues des agressions occidentales... Grands événements : Gigantisme de l’inattendu.

    / #Palestine, #Israël,_Proche-Orient,_droits_de_l’homme,_ONU, #Journalisme,_presse,_médias, #USA,_Maison_Blanche,_CIA, Netanyahou, (...)

    #Grands_événements_:Gigantisme_de_l’inattendu. #Netanyahou,_Israël

  • The Guardian rips Microsoft for distasteful generative AI poll about death
    https://www.axios.com/2023/10/31/guardian-microsoft-generative-ai-poll-death

    Sara Fischer (Axios Media Trends)

    Screenshot of the poll, which was removed Monday, Oct. 31.

    The Guardian Media Group is demanding that Microsoft take public responsibility for running a distasteful AI-generated poll alongside a Guardian article about a woman found dead at a school in Australia, according to a letter from The Guardian CEO Anna Bateson to Microsoft president Brad Smith, obtained by Axios.

    The poll, which ran within Microsoft’s curated news aggregator platform Microsoft Start, asks the reader what they think the cause was of the woman’s death featured in the article.

    Why it matters: While Microsoft did eventually remove the poll, the damage was already done.

    Readers slammed The Guardian and the article author in the poll’s comments section, whom they assumed were responsible for the blunder.

    Details: “This is clearly an inappropriate use of genAI by Microsoft on a potentially distressing public interest story, originally written and published by Guardian journalists,” Bateson wrote.

    “This application of genAI by Microsoft is exactly the sort of instance that we have warned about in relation to news, and a key reason why we have previously requested to your teams that we do not want Microsoft’s experimental genAI technologies applied to journalism licensed from the Guardian.”

    Between the lines: Bateson urged Microsoft to add a note to the poll, arguing there’s a strong case for Microsoft to take “full responsibility for it.”

    She also asked for assurance from Microsoft that it will not apply “experimental technologies on or alongside Guardian licensed journalism” without its explicit approval.
    She accused Microsoft of failing to “substantively respond” to the Guardian’s request to discuss how Microsoft intends compensate news publishers for the use of their intellectual property “in the training and live deployment of AI technologies within your wider business ventures.”

    Microsoft didn’t immediately respond to request for comment.

    The big picture: Newsrooms have been grappling with ways to leverage artificial intelligence responsibly while ensuring they don’t compromise their editorial content.

    Many are currently pushing tech firms to pay them to use their content to train AI models.

    What to watch: Following an embarrassing publishing experiment from CNET earlier this year, more media companies are including disclosures of the use of AI in their editorial products.

    In her letter to Smith, Bateson asked that Microsoft always make it clear to users “wherever genAI is involved in creating additional units and features as they apply to third party journalism from trusted news brands like the Guardian.”

    #Intelligence_artificielle #The_Guardian #Microsoft #Journalisme #Sondage

  • RSF sur X :

    RSF dévoile une enquête sur la mort du reporter de Reuters #Issam_Abdallah au #Liban, à la frontière avec Israël : le véhicule des journalistes a bel et bien été ciblé alors qu’ils étaient clairement identifiables comme journalistes.👇

    https://twitter.com/RSF_inter/status/1718660443344924722

    https://video.twimg.com/amplify_video/1718589072187297792/vid/avc1/640x360/ZHq-2n-4wnnt8LAm.mp4?tag=16

    #impunité

  • Guerre Israël-Hamas : comment l’AFP utilise le mot terroriste
    https://twitter.com/afpfr/status/1718275547678003289

    Conformément à sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement, l’AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l’utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets.

    Il s’agit d’une disposition de longue date à l’Agence, conforme aux politiques rédactionnelles des autres agences de presse internationales et de grands médias comme la BBC.

    Cette règle s’applique à toutes les couvertures journalistiques de l’Agence concernant les violences à motivation politique qui visent des civils. Les consignes rédactionnelles relatives à la couverture de la guerre entre Israël et le Hamas suivent cette politique rédactionnelle en vigueur depuis longtemps.

    Même si le débat sur l’utilisation du mot terroriste a ressurgi avec l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, cette règle rédactionnelle a déjà été au cœur de vives discussions lors de la couverture de nombreux événements meurtriers par le passé.

    Parmi ceux-ci les attentats de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), les attaques du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, les meurtres d’Afro-Américains par un suprémaciste blanc en Caroline du Sud en 2015 ; les attentats de Paris en 2015 ; les attaques du dimanche de Pâques au Sri Lanka en 2019 ; et la fusillade dans les mosquées de Christchurch la même année.

    L’AFP ne décrit pas les auteurs de tels actes, passés ou présents, comme des “terroristes”. Cela inclut des groupes comme l’ETA, les Tigres de Libération de l’Eelam tamoul, les FARC, l’IRA, Al-Qaeda et les différents groupes qui ont mené des attaques en Europe au siècle dernier, dont les Brigades Rouges, la Bande à Baader et Action Directe.

    C’est une règle que nous avons fermement appliquée, même quand nos propres collègues ont été brutalement tués dans de telles circonstances.

    En 2014, des talibans armés ont tué le reporter de l’AFP Sardar Ahmad, sa femme et deux de leurs enfants alors qu’ils dînaient dans un hôtel de Kaboul. Le chef photographe de l’Agence en Afghanistan Shah Marai a été tué avec plusieurs autres journalistes dans un attentat-suicide de l’Etat islamique en 2018. Le reporter free-lance James Foley a été enlevé en 2012 alors qu’il travaillait pour l’AFP en Syrie et a été assassiné par l’Etat islamique deux ans plus tard, avec une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

    L’AFP a rapporté dans le détail ce qui était arrivé à ces journalistes, mais ces meurtres n’ont pas changé sa politique sur l’utilisation du mot terroriste.

    Conformément à ces consignes éditoriales, l’AFP écrit qu’un groupe est qualifié de terroriste par un gouvernement ou une institution. C’est le cas pour le Hamas, qualifié de “terroriste” notamment par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et Israël. C’est un fait que nous mentionnons dans notre production. De la même manière, nous citons des personnalités publiques et d’autres personnes lorsqu’elles utilisent le mot “terroriste” pour décrire le Hamas ou d’autres organisations. Nous utilisons également le mot terrorisme pour parler de poursuites judiciaires engagées pour ce motif.

    L’emploi du mot terroriste est extrêmement politisé et sensible. De nombreux gouvernements qualifient d’organisations terroristes les mouvements de résistance ou d’opposition dans leurs pays. De nombreux mouvements ou personnalités issus d’une résistance un temps qualifiée de terroriste ont été reconnus par la communauté internationale et sont devenus des acteurs centraux de la vie politique de leur pays. L’exemple le plus emblématique est sans doute Nelson Mandela.

    L’AFP a très largement couvert les événements du 7 octobre et la guerre qui a suivi, en décrivant avec précision des scènes souvent violentes et traumatisantes. Elle continuera de le faire.

    Notre devoir est de rapporter les faits, sans crainte et sans esprit partisan, et nous poursuivons cette mission chaque jour en Israël, à Gaza et en Ukraine, et partout où nos journalistes sont déployés dans le monde.

    edit : un étonnant reste de (posture) « grandeur de la #France » et du #journalisme d’une Agence France Police dont on sait par ailleurs les nombreux travers

    #Gaza #Hamas #BBC #AFP #terrorisme #media

  • Usbek & Rica - Ariane Lavrilleux : « Une dictature se construit brique par brique »
    https://usbeketrica.com/fr/article/ariane-lavrilleux-on-risque-d-entrer-dans-une-ere-tres-sombre

    La France se targue d’être l’un des pays les plus libertaires au monde, mais est-ce vraiment le cas en 2023  ? Pour la journaliste Ariane Lavrilleux, perquisitionnée et détenue trente-neuf heures suite à des enquêtes pour le média indépendant Disclose, l’état de santé de notre démocratie est à surveiller de près. Entretien.

  • #Edwy_Plenel : Israël-Palestine : la question morale

    Si le conflit israélo-palestinien enflamme le monde, c’est parce qu’il porte une question morale universelle : celle de l’égalité des droits. Que la légitimité internationale d’Israël s’accompagne de la négation des droits des Palestiniens n’a cessé de précipiter ce sommeil de la raison qui engendre des monstres. Seule cette lucidité politique est à même de défier la catastrophe en cours.

    LeLe sommeil de la raison produit des monstres. Avant de donner à voir, dans toute leur abomination, les désastres de la guerre (Los Desastres de la Guerra, 1810-1815), le peintre et graveur espagnol Francisco de Goya (1746-1828) avait intitulé ainsi l’une des gravures de sa série Los caprichos à la fin du XVIIIe siècle : El sueño de la razon produce monstruos. On y voit le peintre endormi tandis qu’une volée d’oiseaux nocturnes tourbillonne au-dessus de lui, symbolisant la folie et l’ignorance qui mènent l’humanité à sa perte.

    Nous vivons un moment semblable, d’obscurcissement et d’égarement. Spectateurs effarés, nous découvrons l’horreur des tueries de civils israéliens dans l’attaque terroriste du Hamas tandis que nous suivons l’hécatombe de civils palestiniens à Gaza sous les bombes de l’armée israélienne. Toutes ces vies humaines se valent, elles ont le même prix et le même coût, et nous nous refusons à cette escalade de la terreur où les crimes d’un camp justifieraient les crimes de l’autre. Mais nous nous sentons impuissants devant une catastrophe qui semble irrémédiable, écrite par avance tant ont été perdues, depuis si longtemps, les occasions de l’enrayer (pour mémoire mes alarmes de 2009, de 2010 et de 2014).

    Nous savons bien qu’il n’y a qu’une façon d’en sortir dans l’urgence : un cessez-le-feu immédiat sous contrôle des Nations unies afin de sauver les otages des deux bords, qui ouvrirait la voie à une solution politique dont la clé est la reconnaissance d’un État palestinien ayant lui-même reconnu l’État d’Israël. Mais, s’il peut arriver que d’un péril imminent naisse un salut improbable, cette issue semble un vœu pieux, faute de communauté internationale forte et unie pour l’imposer. Faute, surtout, de détermination des soutiens d’Israël, États-Unis au premier chef, pour freiner une volonté de vengeance qui ne fera qu’accélérer la course à l’abîme.

    Dès lors, comment échapper à un sentiment de sidération qu’aggrave le spectacle de désolation du débat politique et médiatique français ? À mille lieues de sa grandeur prétendue, la France officielle donne à voir son abaissement raciste, jetant la suspicion sur nos compatriotes musulmans et arabes, et son alignement impérialiste, rompant avec l’ancienne position équilibrée de sa diplomatie moyen-orientale. Indifférence aux oppressions et intolérance aux dissidences règnent sur cette médiocrité dont font les frais manifestations et expressions pro-palestiniennes, dans un climat maccarthyste qui distingue tristement notre pays des autres démocraties.

    Que faire ? Il importe déjà d’y voir clair. Ici, la responsabilité du journalisme, associant son devoir professionnel à son utilité sociale, est de trouer cette obscurité, en chassant les passions tristes et en s’éloignant des colères aveugles. Trouver son chemin, arriver à se repérer, réussir à ne pas s’égarer : autant d’impératifs vitaux par temps de propagande, que nous devons servir par une pratique aussi rigoureuse que sensible du métier. Elle suppose de résister au présent monstre de l’information en continu qui fonctionne à l’amnésie, perdant le fil de l’histoire, oubliant le passé qui la détermine, effaçant le contexte qui la conditionne (voir notre entretien-vidéo avec Bertrand Badie sur les mots et l’histoire du conflit).

    Mais il ne suffit pas de rendre compte. Il nous faut aussi échapper à la résignation qui guette, « cette accoutumance à la catastrophe dont le sentiment vague engourdit aujourd’hui tout désir d’action ». La formule est de l’historien Patrick Boucheron dans un récent libelle où il persiste, dans le sillage de Victor Hugo, à vouloir « étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait ». Secouant ce manteau de poussière dont le poids risque de nous paralyser, Le temps qui reste est une invitation inquiète à ne pas le perdre, ce temps, en refusant de se laisser prendre au piège de la catastrophe, tels des animaux saisis dans des phares, tétanisés et immobilisés par la conscience du péril.

    Car l’habitude, tissée de conformisme et de suivisme, est la meilleure alliée du pire en devenir. Voici donc, à l’instar de lucioles clignotant dans une nuit qui gagne, quelques repères qui nous guident pour affronter les désordres du monde et les folies des hommes. Quatre boussoles morales qui énoncent aussi ce à quoi nous refusons de nous habituer.
    1. Tout soutien inconditionnel est un aveuglement. Quel que soit le camp concerné. Quelle que soit la justesse de la cause.

    Aucun État, aucune nation, aucun peuple, et, partant, aucune armée, aucun parti, aucun mouvement, qui s’en réclame, ne saurait être soutenu inconditionnellement. Car, au-dessus d’eux, il y a une condition humaine universelle, dont découle un droit international sans frontières. Si, en 1948, l’année où est né l’État d’Israël, fut proclamée, à Paris, une Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est pour cette raison même : s’ils ne rencontrent aucun frein, les États, les nations ou les peuples, peuvent devenir indifférents à l’humanité et, par conséquent, dangereux et criminels.

    Adoptée à Paris en 1948 par les cinquante-huit États alors représentés à l’Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration de 1948 résulte de cette lucidité provoquée par la catastrophe européenne dont nationalisme et racisme furent les ressorts, conduisant au génocide des juifs d’Europe. Français, son rédacteur, René Cassin, Prix Nobel de la paix en 1968, s’était battu pour imposer, dans son intitulé, cette qualification d’« universelle » au lieu d’internationale : façon de signifier qu’un droit supérieur, celui de la communauté humaine, devait s’imposer aux États et aux nations dont ils se prévalent. Autrement dit de rappeler qu’aucun État, qu’aucune nation, qu’aucun peuple ne devrait se dérober, au prétexte de ses intérêts propres, à cette exigence de respect de l’égalité des droits.

    « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », énonce l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme la française de 1789, la Déclaration de 1948 dessine l’horizon d’une promesse, toujours inaccomplie et inachevée, sans cesse en chantier et à l’œuvre face aux égoïsmes renaissants des États et au risque qu’ils cèdent aux idéologies de l’inégalité. De ce point de vue, l’ajout de la dignité, notion sensible, aux droits, critère juridique, n’est pas indifférent, tout comme sa position première dans l’énoncé : il s’agit non seulement de respecter d’autres humains, mais aussi de se respecter soi-même. En somme, de rester digne, de savoir se tenir, se retenir ou s’empêcher, afin de ne jamais céder à la haine de l’homme.

    Chèque en blanc accordé à ses dirigeants et à ses militaires, l’affirmation d’un « soutien inconditionnel » à l’État d’Israël dans sa riposte au Hamas tourne le dos à ces valeurs universelles. Elle prolonge ce mépris pour le droit international que l’on invoque volontiers face à l’agression russe en Ukraine mais que l’on dénie à la Palestine par l’absolu non-respect des résolutions onusiennes condamnant, depuis 1967, les annexions et colonisations israéliennes de territoires palestiniens.
    2. Jamais la fin ne saurait justifier les moyens. Seuls les moyens utilisés déterminent la fin recherchée.

    Depuis soixante-quinze ans, la Palestine pose au monde une question morale : celle de la fin et des moyens. La légitimité d’Israël ne saurait se fonder sur la négation des droits des Palestiniens jusqu’à la commission répétée de crimes de guerre. Mais la contestation de l’occupation et de la colonisation ne saurait tolérer la négation de l’humanité des Israéliens.

    En franchissant ce pas avec les massacres et prises d’otage de civils, le Hamas a fait plus que nuire à la cause qu’il dit servir : il l’a déshonorée. Dans la mémoire juive des persécutions européennes contre lesquelles s’est créé le mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle, la terreur déchaînée par le Hamas sur des civils israéliens ne peut qu’évoquer les pogroms antisémites. Et le rappel de massacres commis en 1947-1948 par les composantes les plus extrémistes du sionisme, afin de faire fuir les Palestiniens, ne saurait en aucun cas lui servir d’excuses.

    La violence aveugle de l’oppresseur le discrédite, légitimant la résistance violente de l’opprimé. Jusqu’au processus de paix entamé en 1991, le mouvement national palestinien, alors sous la direction de Yasser Arafat et du Fath qui dominait l’Organisation de libération de la Palestine, a illustré cette règle éternelle des situations d’injustices où un peuple prétend en dominer un autre. Mais, par ses débats internes, son pluralisme assumé, son évolution revendiquée jusqu’à la reconnaissance de l’État d’Israël, il a fait sienne la conviction que la cause libératrice de l’opprimé exige une morale supérieure où sa riposte ne cède pas aux crimes reprochés à l’oppresseur.

    Il y a cinquante ans, en 1973, l’année de la guerre du Kippour dont le Hamas a choisi la date anniversaire pour son attaque sur Israël, un appel collectif d’intellectuels notables (parmi lesquels Edgar Morin, Laurent Schwartz, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet) rappelait ces « évidences morales et politiques fondamentales » : « Il n’y a pas de problème de la fin et des moyens. Les moyens font partie intégrante de la fin. Il en résulte que tout moyen qui ne s’orienterait pas en fonction de la fin recherchée doit être récusé au nom de la morale politique la plus élémentaire. Si nous voulons changer le monde, c’est aussi, et peut-être d’abord, par souci de moralité. […] Si nous condamnons certains procédés politiques, ce n’est pas seulement, ou pas toujours, parce qu’ils sont inefficaces (ils peuvent être efficaces à court terme), mais parce qu’ils sont immoraux et dégradants, et qu’ils compromettent la société de l’avenir. »

    Cette mise en garde vaut évidemment pour les deux camps. De 2023 à 2001, se risquer à comparer le 7-Octobre israélien au 11-Septembre états-unien, ce n’est pas seulement ignorer la question nationale palestinienne en souffrance, au prétexte d’une guerre de civilisation entre le bien occidental et le mal arabe, c’est surtout continuer de s’aveugler sur la suite. Le terrorisme faisant toujours la politique du pire, les désordres actuels du monde résultent de la riposte américaine, à la fois mensongère et criminelle, détruisant un pays, l’Irak, qui n’y était pour rien, tout en semant un discrédit universel par une violation généralisée des droits humains dont l’Occident paye encore le prix. Loin de détruire l’adversaire désigné, il en a fait surgir d’autres, d’Al-Qaïda à Daech, encore plus redoutables.
    3. Au cœur du conflit israélo-palestinien, la persistance de la question coloniale ensauvage le monde.

    Porté par le mouvement sioniste qui avait obtenu la création d’un foyer national juif en Palestine, la création de l’État d’Israël en 1948 a été unanimement approuvée par les puissances victorieuses du nazisme. L’incommensurabilité du crime contre l’humanité, jusqu’à l’extermination par le génocide, commis contre les juifs d’Europe, légitimait le nouvel État. Une faute abominable devait être réparée en offrant aux juifs du monde entier un refuge où ils puissent vivre dans la tranquillité et la sécurité, à l’abri des persécutions.

    Si, aujourd’hui, Israël est un des endroits du monde où les juifs vivent avec angoisse dans le sentiment inverse, c’est parce que la réparation du crime européen s’est accompagnée de l’injustice commise contre les Palestiniens. Ce faisant, l’Occident – cette réalité politique dont les États-Unis ont alors pris le leadership – a prolongé dans notre présent le ressort passé de la catastrophe européenne : le colonialisme. Se retournant contre l’Europe et ses peuples, après avoir accompagné sa projection sur le monde, le colonialisme fut l’argument impérial du nazisme, avec son cortège idéologique habituel de civilisations et d’identités supérieures à celles des peuples conquis, soumis ou exclus.

    La colonisation ne civilise pas, elle ensauvage. Le ressentiment nourri par l’humiliation des populations dépossédées s’accompagne de l’enfermement des colons dans une posture conquérante, d’indifférence et de repli. L’engrenage est aussi redoutable qu’infernal, offrant un terrain de jeu idéal aux identités closes où la communauté devient une tribu, la religion un absolu et l’origine un privilège. Dès lors, accepter le fait colonial, c’est attiser le foyer redoutable d’une guerre des civilisations qu’illustre la radicalisation parallèle des deux camps, le suprémacisme juif raciste de l’extrême droite israélienne faisant écho à l’idéologie islamique du Hamas et de ses alliés, dans la négation de la diversité de la société palestinienne.

    Dialoguant en 2011, dans Le Rescapé et l’Exilé, avec le regretté Stéphane Hessel, qui accompagna depuis l’ONU où il était diplomate la création de l’État juif en Palestine, Elias Sanbar rappelle cette origine d’un conflit qui ne cessera de s’aggraver tant qu’elle ne sera pas affrontée : « On ne peut certes pas refaire l’histoire, mais il est important de dire que ce conflit a commencé par une terrible injustice commise en Palestine pour en réparer une autre, née dans l’horreur des camps nazis. » Acteur des négociations de paix israélo-palestiniennes, il en tirait la conséquence que la seule solution est dans l’égalité des droits. Dans la réciprocité et la reconnaissance. L’envers de ce poison qu’est la concurrence des victimes. L’opposé de cette misère qu’est la condescendance du vainqueur.

    « Il faut affirmer, déclarait-il alors – et pense-t-il toujours –, que la concurrence dans le registre des malheurs est indécente, que les courses au record du nombre de morts sont littéralement obscènes. Chaque souffrance est unique, le fait que des juifs aient été exterminés n’enlève rien à la souffrance des Palestiniens, tout comme le fait que des Palestiniens aient souffert et continuent de souffrir n’enlève rien à l’horreur vécue par des juifs. Puis et surtout, la reconnaissance de la souffrance des autres ne délégitime jamais votre propre souffrance. Au contraire. »
    4. La solution du désastre ne peut être confiée à ses responsables israéliens dans l’indifférence au sort des Palestiniens.

    Le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le quotidien Haaretz, qui sauve l’honneur de la démocratie israélienne, publiait un éditorial affirmant que cette énième guerre était « clairement imputable à une seule personne : Benyamin Nétanyahou », ce premier ministre qui a « établi un gouvernement d’annexion et de dépossession » et a « adopté une politique étrangère qui ignorait ouvertement l’existence et les droits des Palestiniens ».

    La droite et l’extrême droite israéliennes ont attisé l’incendie qu’elles prétendent aujourd’hui éteindre par l’extermination militaire du Hamas et l’expulsion des Palestiniens de Gaza. Ce n’est pas un Palestinien qui, en 1995, a assassiné Yitzhak Rabin, portant un coup d’arrêt fatal au processus de paix, mais un terroriste ultra-nationaliste israélien. C’est Israël qui, depuis, sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou, n’a cessé de jouer cyniquement avec les islamistes du Hamas pour diviser le camp palestinien et affaiblir sa composante laïque et pluraliste.

    À l’aune de ces vérités factuelles, largement documentées, notamment par le journaliste Charles Enderlin, la polémique française sur le prérequis que serait la qualification de terroriste du Hamas en tant qu’organisation – et pas seulement de ses actions dont on a souligné le caractère criminel – a quelque chose de surréel. En 2008-2009, faisant écho aux stratégies israéliennes, la présidence de Nicolas Sarkozy n’hésitait pas à défendre la nécessité de « parler » avec le Hamas dont le chef était même interviewé par Le Figaro pour inviter le chef de l’État français à « donner une impulsion vitale à la paix ».

    Comble de l’hypocrisie, le Qatar, financier avéré du Hamas avec la tolérance d’Israël, est un partenaire économique, financier, militaire, diplomatique, sportif, culturel, etc., qui est, ô combien, chez lui dans l’establishment français, tout comme d’ailleurs son rival émirati. Or c’est au Qatar que le Hamas tient sa représentation extérieure, avec un statut avoisinant celui d’une antenne diplomatique, digne d’un État en devenir.

    Si des actions du Hamas peuvent être qualifiées de terroristes, c’est s’aveugler volontairement que de ne pas prendre en considération son autre réalité, celle d’un mouvement politique avec une assise sociale. Que sa ligne idéologique et ses pratiques autoritaires en fassent l’adversaire d’une potentielle démocratie palestinienne, qui respecterait le pluralisme des communautés et la diversité des opinions, ne l’empêche pas d’être l’une des composantes, aujourd’hui devenue dominante, du nationalisme palestinien.

    La paix de demain ne se fera qu’entre ennemis d’hier. Et, surtout, qu’entre peuples qui ne sont pas assimilables à leurs dirigeants. Ce mensonge doublé d’hypocrisie sur la réalité du Hamas et son instrumentalisation par l’État d’Israël souligne l’illusion qui a volé en éclats depuis le 7 octobre. Israël et les États-Unis pensaient reléguer la question palestinienne en pariant sur les États arabes, leurs intérêts à courte vue et leur opportunisme à toute épreuve. Ce faisant, ils oubliaient les peuples qui ne sont pas dupes, s’informent et s’entraident. Grands absents de ces mécanos diplomatiques, où l’on prétend faire leur avenir à leur place, ils finissent toujours, un jour ou l’autre, par en déjouer les plans.

    Au spectacle des foules proclamant dans le monde leur solidarité avec la Palestine, y compris dans les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, comment ne pas penser à ces lignes de notre confrère Christophe Ayad qui accompagnent l’exposition de l’Institut du monde arabe « Ce que la Palestine apporte au monde » ? « C’est du monde tel qu’il va mal dont la Palestine nous parle, écrit-il. On l’observe, on la scrute, on l’encourage ou on lui fait la leçon, mais c’est elle qui nous regarde depuis l’avenir de notre humanité. La Palestine vit déjà à l’heure d’un monde aliéné, surveillé, encagé, ensauvagé, néolibéralisé. Les Palestiniens savent ce que c’est d’être un exilé sur sa propre terre. Apprenons d’eux ! »

    Face aux ombres qui, aujourd’hui, s’étendent, ces réflexions peuvent paraître optimistes. Pourtant, la leçon est déjà là, la seule qui vaille pour éviter le pire, soit cette guerre des monstres dont Benyamin Nétanyahou et le Hamas sont les protagonistes : il n’y aura jamais de paix par la puissance et la force. Devant les défis sans frontières qui nous assaillent, le crédo de la puissance est une impasse quand la conscience de la fragilité est, au contraire, une force.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/221023/israel-palestine-la-question-morale
    #7_octobre_2023 #Israël #Palestine #égalité_des_droits #Palestine #Israël #lucidité #à_lire #raison #obscurcissement #égarement #tueries #terrorisme #civils #Gaza #Hamas #armée_israélienne #terreur #crimes #impuissance #catastrophe #cessez-le-feu #otages #solution_politique #communauté_internationale #Etats-Unis #USA #vengeance #sidération #désolation #débat_politique #débat_médiatique #médias #France #suspicion #médiocrité #responsabilité #propagande #journalisme #amnésie #résignation #habitude #conformisme #suivisme #aveuglement #soutien_conditionnel #question_coloniale

  • Quitte à toucher la mort, nous travaillerons pour la vérité - L’Orient-Le Jour Par Mountasser Abdallah, journaliste
    https://www.lorientlejour.com/article/1354045/quitte-a-toucher-la-mort-nous-travaillerons-pour-la-verite.html

    Quand les affrontements dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Heloué ont cessé en septembre dernier, je pensais pouvoir enfin me reposer. Après un mois et demi sur le terrain, j’espérais prendre quelques jours de vacances dans mon village natal de Khiam, à la frontière sud du Liban. Ce n’est qu’à partir de l’an 2000, lors du retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, que j’avais à nouveau pu m’y rendre. Khiam a tout connu : déplacements de population, bombardements, destruction et vingt-deux ans d’occupation. Les souvenirs de la guerre planent sur chaque événement heureux.

    Rien ne pouvait laisser présager que, très vite, Khiam soit aussi au cœur d’une nouvelle tempête. Mais l’attaque du 7 octobre a aiguisé ma vigilance, considérant les répercussions que cela pourrait avoir sur le Liban, particulièrement sur le front sud. Comme attendu, dès le lendemain, le Hezbollah attaquait des positions de l’armée israélienne sur les collines occupées de Kfarchouba, affichant ainsi son soutien au Hamas. Une nouvelle fois, j’anticipais une escalade de la situation.

    Le Hamas et le Jihad islamique ont commencé à lancer des roquettes du Liban-Sud, et jour après jour, les opérations contre Israël ont augmenté. Les contre-attaques israéliennes se sont étendues, ciblant des villages frontaliers et parfois des habitations. Les images de la guerre de 2006 et les images de bombardements, de destructions, de morts et de blessés me sont revenues. La peur de revivre de telles scènes était palpable.

    Mes 44 ans d’expérience à couvrir des conflits m’y avaient pourtant préparé : l’invasion de 1982, les guerres de 1993, 1996 et 2006. Je sais que je ferai à nouveau face à la peur, au déplacement, à la destruction et à la mort. Même 14 jours après le début de l’escalade dans le sud, il ne suffit pas de téléphoner à ses nombreuses sources pour couvrir une situation de conflit. Il faut se rendre sur place, regarder, écouter, surveiller et attendre. Vous devez être présent pour rapporter la réalité et la vérité, et donc prendre des risques. Parfois, vous regardez un bombardement depuis une colline, vous entendez les clashes et vous observez. Vous parcourez les villages frontaliers, passez voir les gens.

    À Kfar Kila, une localité frontalière, certains, toujours hantés par les souvenirs de 2006, quittent leur maison par peur de les revivre. Mohammad, 60 ans et père de 5 enfants, me dit : « La guerre de 2006 nous a pris par surprise. Nous avions quitté la maison pieds nus, sans vêtements. Maintenant, je suis préparé. Tout le monde annonce que la guerre va arriver, alors avant qu’elle ne commence, je pars avec ma famille vers un endroit plus sûr ». Abou Hussein, un autre résident, est déterminé à rester chez lui. Il cite un poème de Mahmoud Darwish. « En temps de guerre, nous sommes les victimes sur qui chaque forme de tuerie a été essayée, même avec les armes les plus récentes. Pourtant, nous sommes le miracle qui ne meurt pas et ne peut être tué ».

    Pendant les guerres, les émotions parfois disparaissent, notamment quand on parle avec les victimes, les apeurés, les déplacés ou les blessés. Si nous pouvions parler aux morts, nous le ferions. Un instant, vous parlez avec ceux qui ont fui leur maison sans remarquer leur peur. Puis avec les blessés sans ressentir leur peine. Enfin, avec les morts sans les regarder dans les yeux. C’est comme si il n’y avait plus de vie, plus d’humanité. Comme si nous étions dans un rêve. Mais quand on termine un reportage et que le calme autour de nous reprend la main, soudain c’est comme se réveiller de ce rêve. Nos souvenirs nous envahissent. Nos émotions nous transpercent. Nous pleurons. Nous réalisons enfin ce qu’il vient de se passer. Il n’y a qu’un fil entre notre profession et notre humanité. Il vaut mieux ne laisser aucune dominer l’autre.

    En apprenant la mort de Khalil Hashem et de son épouse Rabab el-Akoum à Kfarchouba, mon premier souci a été de confirmer ou d’infirmer l’information, sans ressentir d’émotion. Une fois leur mort confirmée, quand le toit de leur maison s’est effondré sur eux après un bombardement israélien, j’ai enfin saisi la mort de ces deux êtres humains et je les ai pleurés.

    La guerre est terrifiante. Les humains, tristement, n’y deviennent que des nombres. La guerre peut vous coûter votre vie. C’est ce qui s’est passé avec mon ami, le vidéographe de Reuters, Issam Abdallah, lui aussi originaire de Khiam. Le 13 octobre, la voiture de son équipe a été bombardée par un missile israélien, la détruisant, tuant Issam sur le coup et blessant les autres. Du haut de ses 37 ans, Issam a couvert de nombreuses guerres. Sa mort m’a profondément affecté. Lors de ses funérailles, nos yeux se sont remplis de larmes et la tristesse nous a enveloppés. Nous pleurions doucement jusqu’à en étouffer. Sa sœur nous disait : « Ne haussez pas la voix pour ne pas la réveiller ». Chuchotant, nombreux de ses collègues se demandaient lequel d’entre eux suivra Issam.

    Notre métier n’est pas de nous mettre dans le pétrin, mais nous touchons au danger, nous touchons à la mort. Comme toi, tu l’as touchée, Issam. La guerre n’est pas encore là. Qu’importe, nous travaillerons pour la vérité. Nous essaierons d’apaiser les douleurs. Mais si la guerre devait commencer, alors seuls les morts pourront témoigner quand elle finira.

    #journalisme #droit_à_l'information #guerre #crime

  • #Guerre #Israël - #Hamas : l’engrenage infernal

    Une #catastrophe_humanitaire se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza tandis qu’Israël bombarde l’enclave et prépare une #riposte_militaire. Nos invités ont accepté d’échanger dans notre émission « À l’air libre » alors que cette guerre les touche. Ou les terrasse.

    Les invités :
    #Nadav_Lapid, réalisateur ;
    #Karim_Kattan, écrivain ;
    #Jonathan_Hayoun, réalisateur ;
    #Rony_Brauman, médecin, essayiste.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z0OWMbWxhpg


    https://www.mediapart.fr/journal/international/171023/guerre-israel-hamas-l-engrenage-infernal

    #Gaza #7_octobre_2023 #à_lire #à_voir #vidéo
    #désespoir #désastre #impuissance #inquiétude #préoccupation #émotions #rage #médias #couverture_médiatique #couverture_politique #staus_quo #question_palestinienne #pogrom #mots #bombardements #eau #électricité #essence #réfugiés #déplacés_internes #IDPs #destruction #siège #catastrophe #Nakba #nouvelle_Nakba #évacuation #nourriture #famine #déportation #humiliation #paix #justice #droit_international #communauté_internationale #déshumanisation #sentiment_de_sécurité #sécurité #insécurité #apartheid #colonisation #nettoyage_ethnique #1948 #territoires_occupés #système_d'apartheid #double_régime_juridique #occupation_militaire #colonisation_civile #transferts_forcés_de_population #stratégie_de_désespoir #no_futur #actes_désespérés #lucidité #courage #étonnement #responsabilité #rationalisation #espoir #impasse #choc_électrique #trahison #traumatisme #terreur #cauchemar #cauchemar_traumatique #otages #libération_des_otages #guerre #autodestruction #suicide_national

    • Opinion. “Il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël”
      https://www.courrierinternational.com/article/opinion-il-est-peu-probable-que-l-occident-donne-indefiniment

      Les massacres commis par le Hamas dans le sud d’#Israël semblent avoir fait basculer les opinions publiques occidentales dans un soutien indéfectible à Tel-Aviv, estime ce journaliste israélien. Mais, à mesure que la situation des Palestiniens s’aggravera à #Gaza et en #Cisjordanie, ce soutien pourrait s’amenuiser.

      Le massacre de plus de 1 000 civils israéliens et l’enlèvement de dizaines d’autres servent désormais de base efficace à la diplomatie israélienne. Des pans importants des opinions publiques occidentales ont été révulsés par les tueries du 7 octobre et ont basculé. Mais pour combien de temps ?
      Pour le journaliste Amos Harel, du quotidien israélien de gauche Ha’Aretz, “il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël. L’État juif sait que la fenêtre d’action qui s’offre à lui n’est pas illimitée. Comme par le passé, il est difficile de synchroniser horloge militaire et horloge politique.”

      Pis, estime Amos Harel, deux États parmi les plus vieux pays arabes signataires d’un traité de paix avec Israël, l’#Égypte en 1979 et la #Jordanie en 1994, craignent de faire les frais de la contre-offensive israélienne, d’autant plus que la population du royaume hachémite est majoritairement d’origine palestinienne.
      “Jusqu’ici, cette dernière s’est montrée loyale envers Amman. Mais est-ce que cela durera indéfiniment ?”

      Enfin, la couverture médiatique de l’opération du #Hamas et de ses suites a relégué au second plan un autre problème : la Cisjordanie est également en proie aux violences. Près de 50 Palestiniens ont été tués la semaine dernière par des soldats israéliens et des colons juifs d’extrême droite.
      “La vraie menace réside en Cisjordanie, et il n’est pas certain que, malgré les slogans lancés par l’#extrême_droite présente au gouvernement, les #diplomaties_occidentales y soutiennent une répression israélienne d’une ampleur de Bouclier défensif [lancée par Ariel Sharon en avril 2002], qui avait vu Tsahal écraser et réoccuper les zones administrées par l’Autorité palestinienne”, soit 39 % des territoires autonomes #palestiniens de Cisjordanie.

  • Ariane Lavrilleux au Parlement européen : « La France pousse pour l’espionnage des journalistes »
    https://disclose.ngo/fr/article/ariane-lavrilleux-au-parlement-europeen-la-france-pousse-pour-lespionnage-

    Un mois après sa garde à vue et la perquisition de son domicile par les agents de la DGSI, la journaliste de Disclose, Ariane Lavrilleux, est intervenue au Parlement européen, mardi 17 octobre, pour dénoncer les menaces croissantes pour la liberté de la presse en France. Lire l’article

  • En défense des journalistes correspondant·es à l’étranger

    Alors que se sont ouverts les Etats généraux de l’information (EGI) ce 3 octobre, nous, plus de 17 journalistes correspondant·es ou ex-correspondant·es à l’étranger, interpellons les pouvoirs publics sur la détérioration de nos conditions de travail. Ce lundi 16 octobre, un séminaire sur la défaillance de notre protection sociale aura lieu au Palais du Luxembourg. Monsieur le Président Emmanuel Macron, donnez-nous les moyens de continuer à exercer notre métier !
    Le premier direct après le tremblement de terre au Maroc ? C’est nous. Le coup d’Etat au Niger, la démission du Président de la Fédération espagnole de football, le procès de Donald Trump ? C’est encore nous.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/07/etats-generaux-de-linformation-pas-sans-les-syndicats-de-journalistes/#comment-59129

    #journalisme

  • Quand il s’agissait de poser une bombe chez Reflets | Reflets.info
    https://reflets.info/articles/quand-il-s-agissait-de-poser-une-bombe-chez-reflets

    Passionnant article pour situation plus qu’inquiétante.

    Deux salariés de Nexa/Amesys discutaient de faire sauter, littéralement, le rédacteur en chef de notre journal

    Dans un échange saisi par la justice, deux salariés d’Amesys/Nexa évoquent une filature, l’identification du véhicule et de l’adresse du rédacteur en chef de Reflets et l’idée d’y poser un bombe. Le dossier judiciaire portant sur « une complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants » n’a pas empêché l’exfiltration de deux anciens d’Amesys vers l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Un message clair envoyé par l’Etat français...

    #ANSSI #Services_secrets #Journalisme #Protection_sources

  • Krieg gegen Israel : Wie ich dem Hamas-Chef in Gaza und Hitler-Fans in Ramallah begegnete
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/nahost-konflikt-krieg-gegen-israel-wie-ich-hamas-chef-ismail-haniye

    Les événements en Palestine/Israël ont remis les pendules à l’heure pour cette journaliste qui croyait que les forces armées et services secrets de l’état hébreux avaient anéanti la résistance palestinienne.

    12.10.2023 von Anja Reich - Ein Satz geht mir nicht mehr aus dem Kopf, einer, den ich oft gesagt habe: „Ich habe mich selten so sicher in einem Land gefühlt wie in Israel.“ Ein anderer ist: „Israel passt gut auf seine Leute auf.“

    Mit diesen Sätzen habe ich Deutsche beruhigt, die zum ersten Mal nach Israel reisen wollten, aber auch mich selbst. Israel ist die einzige Demokratie im Nahen Osten, ein jüdischer Staat, von Feinden umgeben. Hier fliegen Raketen aus Gaza, hier gibt es Terroranschläge, aber kein anderes Land hat so gute Geheimdienste und so eine gute Armee. Hier ist man – trotz allem – sicher.

    Der Satz stimmt nicht mehr, seit letztem Sonnabend, als bewaffnete Hamas-Kämpfer den Grenzzaun von Gaza zu Israel überwanden, in das Land einfielen, mehr als tausend Menschen ermordeten, Kinder und Frauen als Geisel nahmen. Die Bilder brechen mir das Herz. Der Mann, der in seinem Garten sitzt, die Katze auf dem Schoß, unter Schock, weil die Hamas seine Kinder und seine Frau entführten. Die junge Frau, die von Männern in ein Auto gezerrt wird, ihre Hose blutig. Kinder im Bunker, die nicht glauben können, dass ihre große Schwester nicht mehr lebt.

    Freude über Hitlers Judenmord in Ramallah

    Nie hätte ich mir vorstellen können, dass so etwas passiert, dabei war die Möglichkeit allgegenwärtig, fallen mir wieder all die Beobachtungen und Erlebnisse ein, die ich als Korrespondentin in meine Artikel schrieb, wie Indizien für eine Tat, die seit langem geplant war. Die Landkarten in den Büros der Hamas, auf denen Palästinas Grenzen vom Jordan bis ans Mittelmeer reichten, von Israel keine Spur. Die Freude, mit der mir ein Jugendlicher in Ramallah auf die Schulter klopfte, als er hörte, dass ich Deutsche sei. Wie Adolf Hitler, der die Juden umgebracht hatte.

    Der Hamas-Chef Ismail Haniyeh, der zu einer Pressekonferenz nach Gaza einlud, um zu verkünden, Israel sei kein jüdischer Staat, sondern die Heimat aller sieben Millionen Palästinenser weltweit. Und der als „moderat“ galt unter den Kollegen. Palästinenserpräsident Mahmoud Abbas, der sagte, der Holocaust sei nicht durch Antisemitismus ausgelöst worden, sondern durch das „soziale Verhalten“ der Juden selbst. Der trotzdem von der Bundesregierung nach Berlin eingeladen wurde. Um sich hier erneut antisemitisch zu äußern.

    Die riesigen Porträts junger Märtyrer, die bereits 2018 beim „Marsch der Rückkehr“ die Grenze zu Israel stürmten und dabei von israelischen Snipern erschossen wurden. Der Besuch bei einer Familie, deren Sohn so ein Märtyrer war. Alles nagelneu, Wohnung, Möbel, Teppiche – die Belohnung der Hamas für den Todeseinsatz des Jungen.

    Todesdrohungen für den deutschen UNRWA-Chef in Gaza

    Auch mein Treffen mit Matthias Schmale, dem deutschen Leiter der Hilfsorganisation UNRWA in Gaza, fällt mir ein. Er bekam Todesdrohungen, nachdem er palästinensische Mitarbeiter entlassen musste. Sie bauten ihm einen Sarg, drohten: „Du kommst hier nicht mehr raus.“ Schmale musste sich in seinem Büro wie in einem Hochsicherheitstrakt verschanzen und nahm die Mitarbeiter dennoch in Schutz. „Wenn man Menschen wie Gefangene behandelt, bekommt man das Verhalten von Gefangenen“, sagte er zu mir.

    Nach dem Besuch bei ihm hatte ich einen Traum: Ich musste vor Terroristen fliehen, um mich herum explodierten Bomben, junge Männer versperrten mir den Weg. Ich wachte zitternd auf, aber dann stand ich auf, machte Kaffee, begann den Tag, einen neuen Tag. So war es immer in Israel. Es ging weiter. Die antisemitischen Sprüche wurden zur Gewohnheit, die Kämpfe zwischen Israel und der Hamas wirkten wie Rituale, sie kochten alle paar Monate hoch und ebbten wieder ab. Das ist nun anders, alles ist anders. Der Traum ist Wirklichkeit geworden, ein Albtraum, der so viel mehr verändern wird, als ich es mir im Moment vorstellen kann.

    #Israël #Palestine #journalisme

  • En Australie, pour le retour d’Assange à la mère patrie, la mobilisation monte.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4514

    Les soutiens internationaux à Julian Assange bloquent peut-être son extradition aux États-Unis où il est condamné à 175 ans d’emprisonnement. Ils ne suffisent pas pour sa libération de l’arbitraire, sa détention au Royaume-Uni est loin d’être acquise. Même, elle risque de satisfaire l’exigence des USA qui comptent mettre la main dessus pour accusation d’espionnage. Actualité, événement, opinion, intérêt général, information, scoop, primauté

    / #USA,_Maison_Blanche,_CIA, journaliste, poète, livre, écrits, censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, #Journalisme,_presse,_médias, #Wikileaks, Internet, Web, cyber-démocratie, communication, société, (...)

    #Actualité,_événement,_opinion,_intérêt_général,_information,_scoop,_primauté #_journaliste,_poète,_livre,_écrits #censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #Internet,_Web,_cyber-démocratie,_communication,_société,_médias

  • Guerre en Ukraine : un missile et deux journalismes
    https://www.acrimed.org/Guerre-en-Ukraine-un-missile-et-deux-journalismes

    Le 6 septembre, un missile est tombé en plein cœur de la ville de Kostiantynivka (Ukraine) sur la place du marché, faisant 17 morts et plus de 30 blessés. Les médias sont unanimes : le missile vient des Russes. Mais 12 jours plus tard, après une enquête approfondie, le New York Times remet en question cette version. Une illustration de ce que peut faire le journalisme : le pire comme le meilleur.

    Le 6 septembre, l’AFP cite Volodymyr Zelensky : « L’artillerie des terroristes russes a tué 16 personnes dans la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk ». Aussitôt les médias reprennent à leur compte et avalisent l’information : ...

    ... Sur France Culture (journal de 18h, 6/09), encore, les faits sont présentés ainsi : « Dans l’est de l’Ukraine, une attaque russe contre la ville de Kostiantynivka a fait au moins 16 morts et 30 blessés. C’est un marché qui a été touché, ainsi que plusieurs autres commerces et une pharmacie. » Le 6 septembre, toujours, chez « Quotidien » sur TMC : « Cet après-midi, l’armée russe a commis un nouveau crime de guerre ». Et si la plupart des journaux télévisés ou de radio se contentent de résumer les faits tels que décrits par le président ukrainien, LCI se perd en conjectures. Dans son émission de fin de journée (« 24h Pujadas », 6/09), David Pujadas interroge ses invités : « Que s’est-il passé ? » Et le décryptage commence, images satellite et vidéos amateur à l’appui, les « analyses militaires » succèdent aux indignations sur le plateau. Puis Pujadas conclut : « un missile imprécis et peut-être la volonté de terroriser. »

    Problème : l’évidence de l’attaque russe est remise en doute douze jours plus tard par le New York Times, après une longue enquête menée par cinq journalistes. Extraits : « Les preuves recueillies et analysées par le New York Times, notamment des fragments de missiles, des images satellite, des témoignages et des publications sur les réseaux sociaux, suggèrent fortement que la frappe catastrophique était le résultat d’un missile de défense aérienne ukrainien errant tiré par un système de lancement Buk. » Ou la différence entre un journalisme qui réagit à chaud, faisant aveuglément confiance aux déclarations officielles (ukrainiennes et occidentales, en l’occurrence) et un #journalisme-d’enquête, qui prend le temps… d’enquêter. Hélas, c’est souvent le premier qui l’emporte sur le second, alors même que cet épisode n’est pas unique en son genre (voir par exemple le cas d’un missile tombé en Pologne, en novembre 2022).

    Par ailleurs, et comme le rapporte le New York Times, le doute s’installe dès lors que « les autorités ukrainiennes [tentent] d’empêcher les journalistes du Times d’accéder aux débris du missile et à la zone d’impact immédiatement après la frappe. » Le lendemain de cette publication, le gouvernement ukrainien rejette les affirmations du journal américain, affirmant que « la vérité sera établie de manière juridique ». Cet exemple exemplaire rappelle qu’en temps de guerre, les belligérants – des deux côtés et à leur manière – usent et abusent de leur #pouvoird’information et de #propagande. Et la guerre déclenchée par la Russie en envahissant l’#Ukraine n’y échappe pas, les médias devraient s’en souvenir.

    Mathias Reymond

    • Enfin aura t’on droit a un journalisme réel ? Car les ukrainiens écrivent leur histoire a leur façon, en accusant le camp adverse souvent de ces propres turpitudes et false flag ...Les ukrainiens refusent tous les journalistes étrangers, mêmes « amis » de ceux qui les soutiennent ..

  • Hunter S. Thompson’s 1958 cover letter for a newspaper job | Boing Boing
    https://boingboing.net/2010/10/05/hunter-s-thompsons-1.html

    Voilà comment faire pour n’obtenir que les jobs où on t’aime inconditionnellement.

    In October 1958, a pre-fame Hunter S. Thompson applied for a job at the Vancouver Sun. The Ottawa Citizen recently published the quintessentially-Hunter cover letter, which also appeared in The Proud Highway: Saga of a Desperate Southern Gentleman, 1955-1967 (The Fear and Loathing Letters, Vol. 1). Here it is:

    Vancouver Sun
    TO JACK SCOTT, VANCOUVER SUN
    October 1, 1958 57 Perry Street New York City

    Sir,
    I got a hell of a kick reading the piece Time magazine did this week on The Sun. In addition to wishing you the best of luck, I’d also like to offer my services.

    Since I haven’t seen a copy of the “new” Sun yet, I’ll have to make this a tentative offer. I stepped into a dung-hole the last time I took a job with a paper I didn’t know anything about (see enclosed clippings) and I’m not quite ready to go charging up another blind alley.

    By the time you get this letter, I’ll have gotten hold of some of the recent issues of The Sun. Unless it looks totally worthless, I’ll let my offer stand. And don’t think that my arrogance is unintentional: it’s just that I’d rather offend you now than after I started working for you.

    I didn’t make myself clear to the last man I worked for until after I took the job. It was as if the Marquis de Sade had suddenly found himself working for Billy Graham. The man despised me, of course, and I had nothing but contempt for him and everything he stood for. If you asked him, he’d tell you that I’m “not very likable, (that I) hate people, (that I) just want to be left alone, and (that I) feel too superior to mingle with the average person.” (That’s a direct quote from a memo he sent to the publisher.)

    Nothing beats having good references.

    Of course if you asked some of the other people I’ve worked for, you’d get a different set of answers.

    If you’re interested enough to answer this letter, I’ll be glad to furnish you with a list of references — including the lad I work for now.

    The enclosed clippings should give you a rough idea of who I am. It’s a year old, however, and I’ve changed a bit since it was written. I’ve taken some writing courses from Columbia in my spare time, learned a hell of a lot about the newspaper business, and developed a healthy contempt for journalism as a profession.

    As far as I’m concerned, it’s a damned shame that a field as potentially dynamic and vital as journalism should be overrun with dullards, bums, and hacks, hag-ridden with myopia, apathy, and complacence, and generally stuck in a bog of stagnant mediocrity. If this is what you’re trying to get The Sun away from, then I think I’d like to work for you.

    Most of my experience has been in sports writing, but I can write everything from warmongering propaganda to learned book reviews.

    I can work 25 hours a day if necessary, live on any reasonable salary, and don’t give a black damn for job security, office politics, or adverse public relations.

    I would rather be on the dole than work for a paper I was ashamed of.

    It’s a long way from here to British Columbia, but I think I’d enjoy the trip.

    If you think you can use me, drop me a line.

    If not, good luck anyway.

    Sincerely, Hunter S. Thompson

    The Proud Highway: Saga of a Desperate Southern Gentleman, 1955-1967 (The Fear and Loathing Letters, Vol. 1) (Amazon, thanks Gil Kaufman!)

    #journalisme #candidature #travail #gonzo #wtf

  • Secret des sources : une journaliste de Disclose placée en garde à vue
    https://disclose.ngo/fr/article/secret-des-sources-une-journaliste-de-disclose-placee-en-garde-a-vue

    Une perquisition est en cours depuis 6h00, ce mardi 19 septembre, au domicile personnel d’Ariane Lavrilleux, journaliste de Disclose et co-autrice de la série d’enquêtes « Egypt Papers ». Accompagnés d’un juge d’instruction, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé la journaliste en garde à vue dans le cadre […] Lire l’article

  • 1969 : Herbie Mann, The Battle Hymn Of The Republic
    https://www.youtube.com/watch?v=DJT_acVUjV4

    as mentioned in Hunter S Thompson’s The Battle of Aspen

    His version of “Battle Hymn of the Republic” was American author Hunter S. Thompson’s campaign music in 1970 when he ran for sheriff of Pitkin County. It is also on the soundtrack to Wayne Ewing’s Breakfast With Hunter.

    Herbert Jay Solomon (April 16, 1930 July 1, 2003), better known as Herbie Mann, was a Jewish American jazz flautist and important early practitioner of world music. Early in his career, he also played saxophones and clarinets (including bass clarinet), but Mann was among the first jazz musicians to specialize on the flute and was perhaps jazz music’s preeminent flautist during the 1960s.

    Remembering the Turbulent Life of a ’Gonzo’ Writer
    https://www.npr.org/2007/11/18/16339490/remembering-the-turbulent-life-of-a-gonzo-writer
    des interviews audio

    November 18, 2007 - Seymour, a young staffer at Rolling Stone who idolized Thompson, was supposed to meet Thompson at his airline gate, but Seymour missed him. Instead, he found Thompson sitting by himself on the floor in baggage claim. When Seymour extended his hand in greeting, Thompson demanded Seymour help him off the ground.

    It was the beginning of a relationship that would last more than a decade. Seymour became Thompson’s assistant and was soon part of Thompson’s world — a world that included drugs, heavy drinking, rock stars, writers and artists. In a new book, Seymour and Jann Wenner, the founder, editor and publisher of Rolling Stone, recount the turbulent life of the journalism pioneer best known for Fear and Loathing in Las Vegas.

    Their work, Gonzo: The Life of Hunter S. Thompson, is an oral biography that features interviews with Thompson’s inner circle, including his ex-wife, his son, actors Johnny Depp and Jack Nicholson and old friends. Wenner and Seymour also trace how Thompson grew from a reactionary “Gonzo” journalist — using a style of writing where he injected himself into the story — to a writer who defined his generation.

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Battle_Hymn_of_the_Republic

    The “Battle Hymn of the Republic”, also known as “Mine Eyes Have Seen the Glory” or “Glory, Glory Hallelujah” outside of the United States, is a popular American patriotic song written by the abolitionist writer Julia Ward Howe.

    #USA #politique #musique #journalisme #gonzo