• • 1937, le génocide occulté des Haïtiens
    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/1937-le-genocide-occulte-des-haitiens

    Entre le 2 et 4 octobre 1937, les villes du nord-ouest de la République dominicaine connurent le « massacre du Persil »*. Sur ordre de la dictature de Trujillo, les immigrés et ressortissants haïtiens sont traqués puis tués à l’arme blanche par les soldats dominicains. Selon certains historiens, plus de 20 000 Haïtiens ont péri.

    #haïti #massacre #photographie

  • How the #El_Paso Killer Echoed the Incendiary Words of Conservative Media Stars

    It remains unclear what, or who, ultimately shaped the views of the white, 21-year-old gunman, or whether he was aware of the media commentary. But his post contains numerous references to “invasion” and cultural “replacement” — ideas that, until recently, were relegated to the fringes of the nationalist right.


    https://www.nytimes.com/interactive/2019/08/11/business/media/el-paso-killer-conservative-media.html?action=click&module=Top%20Stories&pg

    #vocabulaire #terminologie #invasion #rhétorique_de_l'invasion #mots #médias #journalisme #presse #Tucker_Carlson #tuerie #massacre #USA #Etats-Unis #eau #métaphore #liquide #remplacement #grand_remplacement

  • How many guns there are in the U.S. - Axios
    https://www.axios.com/how-many-guns-in-the-us-90003c19-7c56-4ac4-97b1-f2f6beee5c5b.html

    Mike Allen Aug 4, 2019

    International research has found that U.S. mass shootings cannot be explained by a violent culture, racial divisions or mental health, the N.Y. Times’ Max Fisher and Josh Keller write in “The Interpreter” column.

    It’s simply the “astronomical number of guns.”

    “The United States has 270 million guns and had 90 mass shooters from 1966 to 2012.”

    “No other country has more than 46 million guns or 18 mass shooters” — the U.S. is way worse than the Philippines, Russia, China or India.

    Americans alone own 40% of all guns in the world, more than all civilians combined in 25 other countries.

    Countries with the highest gun ownership rate, per a survey by the Graduate Institute of International and Development Studies in Geneva:

    United States: 120.5 per 100 people
    Yemen: 52.8 per 100 people
    Montenegro: 39.1 per 100 people
    Serbia: 39.1 per 100 people
    Canada: 34.7 per 100 people
    Uruguay: 34.7 per 100 people
    Cyprus: 34.0 per 100 people
    Finland: 32.4 per 100 people
    Lebanon: 31.9 per 100 people
    Iceland: 31.7 per 100 people
    Japan and Indonesia, meanwhile, have fewer than 1 firearm per 100.

    #armes #massacres #etats-unis

  • Massacre de Bahr el-Baqar
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Bahr_el-Baqar

    Le massacre de Bahr el-Baqar désigne un raid mené le 8 avril 1970 par l’aviation israélienne sur le village égyptien de Bahr el-Baqar, au sud de Port-Saïd, dans le gouvernorat nord-oriental de Charqiya. Le raid a entraîné la destruction d’une école primaire complète des enfants de l’école et la mort de 46 enfants égyptiens.

    Évoqué par Asad Abukhalil :
    https://mobile.twitter.com/asadabukhalil/status/1157713026771849216

    هذه الرسمة للفنانة المصرية منحة حلمي. هي تكريم للشهداء الأطفال من مدرسة بحر البقر في مصر عندما قصف العدو مدرسة في نيسان ١٩٧٠ وقتل ٤٦ طفلاً وجرح خمسين.

  • Nouvel album de Keb’ Mo’ - Oklahoma (2019), avec plusieurs chansons politisées

    This is My Home
    https://www.youtube.com/watch?v=9Irip5pIRb4

    A rajouter sur la compilation de chansons anti-#Donald_Trump :
    https://seenthis.net/messages/727919

    Put a Woman in Charge
    https://www.youtube.com/watch?v=FciQeRGYFlw

    #Féministe, à rajouter sur la liste de chansons féministes chantées par des #hommes de @mad_meg :
    https://seenthis.net/messages/710091

    Oklahoma
    https://www.youtube.com/watch?v=fEoKAMpth54

    A propos de l’histoire méconnue de l’émeute raciste de Tulsa, Oklahoma, la destruction le 1er juin 1921 du quartier noir le plus florissant des Etats-Unis (sur Greenwood Avenue, entre Archer et Pine, le « Black Wall Street »), un danger et un affront pour les blancs aux alentours qui n’ont pas fait de quartier : 300 Noirs furent massacrés, 800 blessés, 10.000 sans abris, plus de 40 bâtiments détruits, et des milliers endommagés... Voir par exemple ici :

    Le massacre de BLACK WALL STREET
    B. World Connection,
    http://www.bworldconnection.tv/grandeur-noire/le-massacre-de-black-wall-street

    #Musique #Musique_et_politique #USA #Keb_Mo #blues
    #Tulsa #Racisme #Massacre #Black_Wall_Street

  • #Woody_Guthrie #Ludlow Massacre

    Refers to the violent deaths of 20 people, 11 of them children, during an attack by the #Colorado_National_Guard on a tent colony of 1,200 striking coal miners and their families in Ludlow, Colorado on April 20, 1914

    https://www.youtube.com/watch?v=XDd64suDz1A


    #résistance #histoire #massacre #musique #musique_et_politique #mineurs #extractivisme #mines #charbon #USA #Etats-Unis
    ping @sinehebdo @albertocampiphoto

    Chanson découverte dans la #BD « Une histoire populaire de l’empire américain »


    https://www.editions-delcourt.fr/serie/une-histoire-populaire-de-l-empire-americian-ned.html
    #livre

  • Après le #massacre à #Christchurch, la #Nouvelle-Zélande va durcir sa #législation sur les #armes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/18/apres-le-massacre-a-christchurch-la-nouvelle-zelande-va-durcir-sa-legislatio

    En achetant deux fusils semi-automatiques, deux fusils de chasse et un fusil à pompe, Brenton Tarrant n’a enfreint aucune loi néo-zélandaise. Pourtant, c’est grâce à cet arsenal particulièrement létal que, vendredi 15 mars, le terroriste a tué 50 personnes et en a blessé 50 autres dans deux mosquées du centre-ville de Christchurch.

    Le pire massacre de l’histoire récente du pays. « Ce que je peux vous dire, c’est que notre législation sur les armes va changer », a indiqué dès le lendemain de l’attentat islamophobe la première ministre travailliste, Jacinda Ardern.

    #tuerie_de_masse

    • Didier Rykner - 3 Mars 2019 - La Tribune de l’Art
      https://www.latribunedelart.com/samaritaine-la-victoire-de-bernard-arnault-la-defaite-du-patrimoine

      Depuis la décision plus que contestable du Conseil d’État permettant à LVMH et Bernard Arnault de détruire le dernier bâtiment du XIXe siècle (on le voit sur l’ill. 3) encore debout, pour construire un nouvel édifice de la Samaritaine, nous n’avions rien écrit à ce sujet.


      2. Les bâtiments de la Samaritaine (à gauche) en 2019 Photo : Didier Rykner


      3. Les bâtiments de la Samaritaine en 2008 Photo : Google Maps


      4. Les bâtiments de la Samaritaine en 2019 Architecte : SANAA Photo : Didier Rykner

      On pourra lire les articles que nous avions publiés au sujet de cette affaire. L’un d’entre eux résumait notre position et celle des associations de protection du patrimoine, en expliquant pourquoi ce chantier n’aurait jamais dû démarrer. Ce que nous contestions d’ailleurs, ce n’était pas en soi le bâtiment projeté par SANAA, son architecte, mais d’une part la destruction d’un bâti ancien de qualité des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, au cœur même de Paris, et d’autre part la rupture que ce nouveau bâtiment allait instaurer dans le contexte architectural de la rue de Rivoli. Le PLU interdisait d’ailleurs cette rupture, et c’était cela que le tribunal administratif avait jugé avant que le Conseil d’État ne revienne sur cette décision. . . . .

      . . . . . .
      Qu’on nous laisse en revanche dire que celui de SANAA est une verrue plantée au cœur de Paris, car ce n’est malheureusement rien d’autre. Mais il est vrai qu’on a le droit de critiquer les films ou les livres, mais pas l’architecture ou l’art contemporains…

      Nul doute que dans les prochaines semaines et les prochains mois certains journaux feront entendre leurs cris d’admiration. Qu’on se rappelle alors notre article « La Samaritaine : une question architecturale ou de liberté de la presse ? ». Nous sommes fiers, quoi qu’il en soit, de ne jamais avoir eu ou sollicité de publicité de la part du groupe Arnault. Et si nous en avions eu, nos articles auraient été exactement les mêmes.

      #architecture #destruction #massacre #paris #architecture_contemporaine #LVMH #bernard_arnault #patrimoine

  • Un projet d’autoroute hérisse les défenseurs de l’environnement en Camargue AFP - Le figaro - 2 mars 2019
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/03/02/20002-20190302ARTFIG00042-un-projet-d-autoroute-herisse-les-defenseurs-de-l

    Relancé par le gouvernement, un projet de contournement de la ville d’Arles hérisse les écologistes, qui redoutent l’impact sur les terres agricoles et les écosystèmes aux portes de la Camargue.

    Chaque jour, Arles - la cité provençale prisée des touristes pour sa feria et son festival de photographie - est empoisonnée par les gaz d’échappement de 80.000 véhicules en transit. Parmi eux, des milliers de camions qui relient l’Espagne à l’Italie. Évoqué depuis au moins un quart de siècle et plusieurs fois enterré, le projet de contournement autoroutier, baptisé A54, a été relancé fin 2018 par le gouvernement, dans une liste de « grands projets » d’infrastructures à mener à bien malgré la disette budgétaire. Des études ont été lancées pour réactualiser le projet.

    Très soutenu localement, des milieux économiques à la mairie communiste, le projet fait cependant bondir des associations écologistes qui tentent de protéger les équilibres fragiles d’une zone unique, entre le parc régional de Camargue, la plus vaste zone humide d’Europe, et la plaine de la Crau, steppe de 25.000 hectares. Et vendredi, ils ont reçu l’appui de deux eurodéputés EELV, José Bové et Michèle Rivasi, venus dénoncer un projet qu’ils estiment « dévastateur, polluant et climaticide ». « Ce contournement, c’est 900 hectares de terres agricoles perdues, dont 700 hectares de terres arables ! », s’alarme Michèle Rivasi. « Faire cette autoroute, c’est montrer qu’on n’a rien compris au changement climatique », ajoute-t-elle, contemplant depuis un pont la plaine déjà balafrée par la voie rapide et une voie ferrée.

    Les flamants roses au contact des camions
    Cigognes, canards, flamants roses et tortues du parc régional de Camargue devront voisiner avec les camions, dénoncent les détracteurs du projet, qui craignent une hausse du trafic. « On ne passe pas au milieu du delta du Rhône », rétorque Jean-Luc Masson, élu d’Arles qui préside l’entité chargée de veiller sur les digues du fleuve. Le périmètre du parc régional a été rogné pour le « rendre compatible » avec le projet, précise-t-il. Pour tenter de mobiliser, l’ancien leader paysan José Bové évoque le contournement autoroutier de Strasbourg (GCO), « un projet qui ressemble comme deux gouttes d’eau » à celui d’Arles. Ses travaux ont été en partie suspendus par la justice après une mobilisation des écologistes. . . . .

    #grands_projets_inutiles #capitalisme #massacre de la #Camargue à venir, ainsi que d’#Arles et du #parc_régional #camions #écologie

  • Une carte des massacres d’#aborigènes de l’ère coloniale australienne - Pacha cartographie

    https://www.pacha-cartographe.fr/massacres-aborigenes

    Deux projets cartographiques révèlent la réalité sanglante de l’histoire coloniale australienne.

    Pendant des décennies, les historiens, les politiciens et à peu près tout le monde ayant des opinions bien arrêtées sur la nationalité australienne se disputaient avec acharnement pour déterminer si les massacres des populations aborigènes avaient joué un rôle important dans la genèse de l’Australie moderne.

    A ma gauche les tenant du oui pour qui la conquête européenne de l’Australie a été caractérisée par une violence systémique, de fréquentes effusions de sang et même un génocide. A ma droite les partisans d’une absence d’intention malveillante : supériorité technologique (des colons) et susceptibilité aux maladies (des indigènes) suffisant à expliquer la rapidité et l’ensemble du processus de colonisation…

    En tout état de cause, l’histoire officielle ne laisse que peu de place à la possible acceptation d’un passé sanglant puisqu’il n’existe actuellement qu’une poignée de toponymes faisant référence à cette période sombre. De même, une vingtaine de monuments seulement commémore des massacres d’autochtones dans toute l’Australie. Souvent, les emplacements ne sont marqués que par une plaque ou un simple rocher.

    #colonisation #australie

  • Cinéma. #Madagascar 1947, récits d’une insurrection contre le joug colonial | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/cinema-madagascar-1947-recits-dune-insurrection-contre-le-joug-colonial-667

    ahavalo Marie-Clémence Andriamonta-Paes France/Madagascar
    Un long métrage documentaire entrelace images d’archives inédites et témoignages d’anciens rebelles malgaches, posant un regard sensible sur un massacre longtemps entouré de silence.

    Tout commence, dans cette forêt qui abrita les insurgés, par une prière aux invisibles. Le regard humide, un vieil homme fouille dans sa mémoire, pèse chaque souvenir, chaque parole et tire le fil d’une histoire de rébellion écrasée dans le sang. Dans ce documentaire consacré au massacre colonial qui répondit au soulèvement des Malgaches en 1947, Marie-Clémence Andriamonta-Paes convoque les derniers témoins, dont elle recueille la parole encore incandescente. Les récits se succèdent et s’emboîtent, sur le ton du conte ou de la légende, brossant une épopée à l’issue tragique.

    #massacre #colonialisme #france

  • Disturbing new map of shows the locations of hundreds of Aboriginal massacres
    Australian History: Map reveals Australia’s shameful secret
    https://www.news.com.au/technology/environment/disturbing-new-map-of-shows-the-locations-of-hundreds-of-aboriginal-massacres/news-story/031f03b6f294b67b3bba7399cadfa35d

    AUSTRALIAN history is being turned on its head by a groundbreaking project which is documenting hundreds of horrific massacres that make up our bloody past.

    Today, a disturbing new map has revealed the terrifying scale and brutality of the 250 mass killings which took place in every Australian state apart from Western Australia and claimed the lives of some 6200 Aboriginal and Torres Strait Islander people.

    The violent clashes also resulted in the deaths of just under 100 colonists, but indigenous people were murdered far more frequently with an average of 25 killed in every massacre.

    #Australie #Aborigènes #massacres #cartographie
    Ce sont les zones les plus cultivées

  • Un des nombreux massacres de l’armée française coloniale, celui de Thiaroye au Sénégal, mérite d’être rappelé sans cesse, pour la brutalité et l’injustice de la colonisation, mais aussi parce que ces crimes ne sont ni reconnus à leur juste valeur, ni réparés par des dédommagements légitimes.

    En 1988, l’écrivain et réalisateur sénégalais, et ancien tirailleur lui même, Semben Ousmane, réalise l’excellent Camp de Thiaroye, prix spécial du jury à la Mostra de Venise, jamais diffusé à la télévision française, mais visible ici :
    https://rarefilmm.com/2018/05/camp-de-thiaroye-1988

    Fidèle à ma réputation, je me dois de signaler deux détails musicaux sur ce film qui, à ma grande suprise, n’étaient signalés ni sur wikipédia (j’ai corrigé ça) ni sur l’IMDB :

    La musique est composée et jouée, entre autre à l’harmonica, par Ismaila Lo. Il s’agit de l’artiste qui deviendra célèbre en 1994 sous le nom d’Ismael Lo, avec son tube Dibi Dibi Rek, et son harmonica qui lui valut le surnom du Bob Dylan africain :
    https://www.youtube.com/watch?v=WlqXmlrvHv8

    Ismael Lo joue aussi dans le film, justement le soldat harmoniciste qui calme Pays en lui jouant Lili Marlène. Il jouera encore dans un court métrage de Idrissa Ouedraogo, Afrique, mon Afrique (1995, dont il composera aussi la musique), et dans Tableau Ferraille, de Moussa Sene Absa (1996).

    Autre acteur et musicien dans ce film, le congolais Casimir Zoba, plus connu sous le nom de Zao, et qui joue un soldat congolais. Déjà célèbre depuis 1984 et son tube Ancien Combattant, dans lequel on retrouve la même langue imagée que dans le film, Zao continuera de composer jusqu’en 1999, mais je ne sais pas s’il tournera dans d’autres films. Après une pause, il recommence à donner des concerts depuis 2006 et je vous le recommande chaudement s’il passe près de chez vous...
    https://www.youtube.com/watch?v=K4w6kSucANY

    Le massacre de Thiaroye a déjà été couvert sur Seenthis, ici :
    https://seenthis.net/messages/316726
    https://seenthis.net/messages/316990
    https://seenthis.net/messages/317126
    https://seenthis.net/messages/317354
    https://seenthis.net/messages/440328
    https://seenthis.net/messages/704475

    #Thiaroye_44 #Thiaroye #Massacre_de_Thiaroye #tirailleurs_sénégalais #indigènes #france #afrique #sénégal #seconde_guerre_mondiale #mémoire #histoire #colonialisme #Semben_Ousmane #Camp_de_Thiaroye #Ismael_Lo #Zao

  • No Stone Unturned | British Security Forces & Collusion With Loyalists
    https://www.youtube.com/watch?v=bVSrvD04AH0

    Les auteurs de ce film sont poursuivis par la police britannique et ont besoin de soutien. Leur film montre d’une manière exemplaire les mécanismes qui se mettent en marche quand un service d’état essaie de limiter les dégats après un attentat auquel ont participé ses propres agents et indicateurs. En Allemagne nous suivons actuellement deux affaires de ce type :

    Il s’agit des meurtres commises par le groupe NSU (Nationlasozialistischer Untergrund) et l’attentat contre un marché de Noël à Berlin. Les faits qui ont été révélés dans les deux cas par des journalistes et des commissions d’enquête ressemblent systématiquement à ce qu’on apprend dans le film sur l’irlande du Nord.

    No Stone Unturned - National Union of Journalists
    https://www.nuj.org.uk/campaigns/no-stone-unturned

    The NUJ ethic code’s first obligation is “a journalist at all times upholds and defends the principle of media freedom, the right of freedom of expression and the right of the public to be informed”.

    NUJ members, Trevor Birney and Barry McCaffrey, upheld this principle and were arrested as a consequence.
    ...
    How you can help: Ask people to sign this NUJ petition -

    The NUJ has strongly condemned the arrest of Trevor Birney and Barry McCaffrey, in violation of their rights under the European Convention of Human Rights and was gravely concerned by the manner of their detention and the implication for investigative journalism in Northern Ireland.

    We the undersigned demand the immediate lifting of the threat of legal action against Trevor Birney and Barry McCaffrey.

    We further demand that the police authorities and prosecutors give due recognition to the right of journalists to protect confidential sources of information, with particular reference to Article 10 of the European Convention on Human Rights.

    We support the campaign by the NUJ in defence of Trevor Birney and Barry McCaffrey, to whom we extend our support and solidarity.

    Großbritannien : Wie weit dürfen Informanten gehen ? | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/Grossbritannien-Wie-weit-duerfen-Informanten-gehen-4258818.html

    Am 31. August 2018 waren rund 100 schwer bewaffnete Polizisten an Hausdurchsuchungen und Verhaftungen in Belfast und anderen Orten Nordirlands beteiligt. Doch die Ziele der Razzien waren keine im Nordirlandkonflikt aktiven Paramilitärs oder sonstige bewaffnete Gruppen. Verhaftet wurden zwei Journalisten, durchsucht wurden die Räumlichkeiten von Medienorganisationen.

    Getroffen hat es die Journalisten Barry McCaffrey und Trevor Birney. Beide haben wesentlich an dem im Jahr 2017 erschienenen Dokumentarfilm „No Stone Unturned“ mitgewirkt. ... Am 30. November erging ein Gerichtsbeschluss wonach McCaffrey und Birney auch weiterhin nur unter Auflagen auf freien Fuß sind. Sie stehen unter polizeilicher Observation und müssen sich jede Woche auf einer Polizeiwache melden. Wollen sie verreisen, müssen sie dies vorher der Polizei kundtun.
    ...
    Dem geheimpolizeilichen Arm der nordirischen Polizei waren die mutmaßlichen Täter bekannt. Stunden vor dem Anschlag wurde die Polizei von einem Anrufer über die Pläne für das Massaker informiert. Doch man ging dem nicht nach. Stattdessen wurden alle ernsthaften Versuche einer Spurensuche unterbunden.
    ...
    Freddie Scappaticci ... war ein Informant der in der IRA die Rolle eines Folterers und Hinrichters ausübte. Scappaticci verhörte IRA-Mitglieder die ihrerseits als Spitzel beschuldigt waren. Scappaticci brach diese Menschen und ließ sie nach einem „Geständnis“ ermorden. Für den britischen Staat hatte diese Rolle einen Bonus: Scappaticci konnte so tatsächliche Informanten beseitigen, die drohten aufzufliegen und somit ihre Nützlichkeit für Großbritannien verloren hatten.
    ...
    Als bekannt wurde, dass in dem Film die mutmaßlichen Täter genannt werden sollen, besuchte die nordirische Polizei das Haus des Tatverdächtigen Ronnie Hawthorne und fragte diesen, wie er darüber denkt und ob die Polizei Schritte gegen die Filmemacher einleiten soll. Hawthorne wollte.
    ...
    Seitdem rollt die Repressionsmaschine gegen die Filmemacher von „No Stone Unturned.“
    ...
    „No Stone Unturned“ ist bislang in keinem britischen Programmkino gelaufen und wurde nicht im Fernsehen ausgestrahlt. Auch das ist ein Zeichen dafür, wie heiß das hier behandelte Thema ist. Derzeit organisiert die Journalistengewerkschaft NUJ Vorführungen des Filmes als Teil ihrer Solidaritätskampagne mit den Filmemachern.

    #Ulster #Irlande #Royaume_Uni #répression #journalisme #services_secrètes #guerre_civile #massacre

  • Le massacre de l’Union Minière à Lubumbashi (9 décembre 1941) Ludo De Witte - 9 Décembre 2018 - Congo Indépendant - Investigaction
    https://www.congoindependant.com/le-massacre-de-lunion-miniere-a-lubumbashi-9-decembre-1941/#_edn5
    https://www.investigaction.net/fr/le-massacre-de-lunion-miniere-a-lubumbashi-9-decembre-1941

    L’Africa Museum de Tervuren rénové, rouvre ce 9 décembre 2018 : voilà l’occasion ou jamais de revenir sur le massacre par l’armée coloniale belge (la « Force Publique »), de travailleurs noirs de l’Union Minière partis en grève en 1941. Ces ouvriers avaient arrêté le travail pour réclamer des salaires décents. Si l’on veut vraiment décoloniser notre espace public et notre histoire collective, on se doit de dire ce qu’a représenté et représente toujours cette entreprise, joyau à l’époque de la Société générale de Belgique, multinationale stratégique toujours en activité aujourd’hui sous le nom d’Umicore. Il convient de parler de l’énormité des profits accumulés par l’Union Minière/Umicore au Congo, et de rappeler que des dizaines de milliers de Congolais les ont payés de leur sueur et de leur sang, parfois de leur vie. Ce devrait être l’une des finalités du musée de Tervuren.

    Avant de raconter l’histoire de ce bain de sang, une suggestion me paraît ici de mise. Il est bon d’écrire l’histoire et encore mieux de la transposer sous une forme adaptée dans un musée, mais pour ancrer durablement dans la mémoire collective des événements autrement révélateurs et symboliques, il est nécessaire de la rendre visible dans l’espace public. A l’époque où l’identification de cadavres de soldats tombés pendant les deux guerres mondiales de 1914-18 et 1940-45 se poursuit et où se poursuit le repérage des fosses communes des victimes de la guerre civile Espagnole (1936-39), pour ne mentionner que ces cas d’espèce, le temps n’est-il pas venu qu’on exige de l’Etat belge et de l’Umicore qu’ils mettent tout en œuvre pour que soient retrouvées les cadavres des ouvriers massacrés dans l’ancien Elisabethville de 1941, et qu’on érige à leur martyre, un monument digne de leur mémoire ? Un lieu de mémoire qui, partant de ce massacre, immortalise le calvaire du peuple congolais au cours de ces années sombres et pénibles ?
    – - - - - -

    Ce que la Belgique et ses alliés durant la Deuxième Guerre ont exigé comme effort de la part des Congolais fut impitoyable. Comme je l’écris ailleurs, « Pendant ces années de guerre l’Afrique centrale s’était transformée en un immense camp de forçats au service de l’industrie de guerre alliée[ii]« . Dès le départ, le travail forcé a été à la base de la colonisation, d’abord sous le régime de l’Etat indépendant du Congo, propriété de Léopold II, mais ensuite encore lorsque cet Etat devint une colonie belge en 1908. Le Père Le Grand déclarait au Congrès colonial de 1926 : « La façon dont se font les recrutements dépassent toutes les bornes. On a vu des groupes entiers de Noirs se diriger la corde au cou vers les chantiers et on a vu des chefs médaillés [chefs à la solde de la Colonie] à l’occasion du recrutement faire la chasse à l’homme. Bientôt ils essayeront de s’évader quitte à mourir en hommes plutôt que d’avoir l’impression d’être esclaves[iii]« .

    Durant la guerre, cette situation s’est aggravée. Le nombre de Congolais astreints au travail forcé, est passé de 480.000 à 850.000 doublant donc quasiment. Mais le durcissement de l’exploitation prit encore d’autres formes, impactant la population toute entière. Ainsi le nombre de jours ouvrables durant lesquels chaque Congolais mâle adulte devait se consacrer à des « tâches de la communauté » passa de 60 à 120 jours par an. Quant à la superficie de la culture forcée (coton, manioc, riz, noix de palme), elle se vit tripler de 300.000 à 900.000 ha. Le Père Hulstaert écrit que l’ordre donné par les autorités de gagner la forêt en vue d’y récolter le caoutchouc provoqua » une vague de peur et d’horreur dans les régions de la forêt tropicale, tant la mémoire de la période terrible de la récolte du caoutchouc dans l’Etat indépendant du Congo était restée vive chez beaucoup de gens[iv]«  . La pénurie et la dévaluation du franc congolais, lié au franc belge diminua considérablement le pouvoir d’achat des salariés. C’est ici qu’il convient d’évoquer les événements sanglants de décembre 1941 à l’Union Minière du Haut Katanga.


    Colonie belge 1941 – Gouverneur Maron aux martyrs de l’UMHK à Lumumbashi

    Le premier qui ait étudié ce dossier est Jules Marchal, ancien administrateur colonial belge puis ancien ambassadeur et, à sa retraite, historien-amateur et chercheur. Il se mit à fouiller les archives de son ancien employeur. Jules Marchal découvrit, à sa grande surprise, dans des documents officiels, que la colonisation belge se fondait sur une série de crimes contre les populations qui lui étaient soumises. Scandalisé par ses découvertes, il dépensa tout son temps et toute son énergie à l’étude de centaines de milliers de documents conservés aux Archives Africaines du Département des Affaires Etrangères à Bruxelles. Une bonne douzaine d’ouvrages sont issus de ces recherches, tous couvrant la période 1885-1945. Ils rassemblent les données de base qui permettent de comprendre l’exploitation coloniale, sous Léopold II puis sous l’administration belge.

    Je vais ici largement puiser dans le récit que fait Jules Marchal des évènements de 1941 dans son Travail forcé pour le cuivre et pour l’or[v]. Pour les reconstituer, il se fonde sur le journal d’Amour Maron, gouverneur du Katanga à l’époque. Il en a trouvé une copie dans les archives du Consulat belge à Lubumbashi. J’y ajoute quelques autres données tirées de mes archives personnelles. L’intérêt de tout ceci ne se limite pas à l’année 1941. La gravité du massacre de cette année-là marque à ce point les travailleurs de l’Union Minière, elle les terrorise tant que cela permet d’expliquer pourquoi, dans les décennies qui suivent, ils n’ont joué aucun rôle de premier plan, même pas au temps de la décolonisation, même pas pour organiser des arrêts de travail de quelque envergure. Le texte qui suit est de Jules Marchal, le mien est en italique.

    PRÉLUDE
    A partir de 1928 l’Union Minière fit figure au Congo et en Europe d’employeur modèle, développant pour les travailleurs ses services médicaux et prenant en charge leur formation professionnelle au maniement de l’outillage et à son entretien. [Le directeur général en Afrique de l’Union Minière] Léopold Mottoulle, s’évertua à stabiliser la main d’œuvre africaine. Il s’appliqua à en faire, à travers des services sociaux de pointe, un réservoir d’ouvriers dévoués et industrieux. Il considérait les travailleurs comme de grands enfants, qu’il fallait diriger en bon pater familias, décidant de ce qui était bon pour eux et de ce qui ne l’était pas, fixant le niveau des salaires selon son bon plaisir.

    [Bien que le logement et l’alimentation de base étaient fournis en nature par l’UM, le niveau de ces rémunérations en nature était celui d’un salaire de famine] et il se conçoit que les « grands enfants » n’étaient pas très heureux des décisions dans ce domaine du « père de famille ». Ce fut tout particulièrement le cas à la fin 1941. Le salaire de base (c’est-à-dire celui d’un manœuvre débutant), avait retrouvé, après la chute observée au cours de la crise des années 1930, son niveau de 1930 : 2 francs par jour. A la même époque, depuis le commencement de la Seconde Guerre mondiale, le coût de la vie s’était considérablement élevé. Comme lors de la Première Guerre, la monnaie nationale s’était fortement dépréciée.

    Le 6 novembre 1941, l’administration coloniale du Katanga et la direction de l’Union Minière et de la Sermikat se réunissent à Elisabethville (Lubumbashi). Monseigneur Jean-Félix de Hemptinne, évêque du Katanga, est présent. A l’ordre du jour, une enquête de l’administration coloniale qui démontre que le minimum vital pour un travailleur célibataire, de 939 francs par an au 10 mai 1940, s’est élevé à 1.503 F au 1er août 1941, soit une augmentation de 71%. Le salaire moyen en ville est de 700 F, à comparer au chiffre de 1.503 F de l’enquête. Ceci « peut expliquer dans une certaine mesure la recrudescence des vols », affirme un des participants à la réunion. Sans augmentation de salaires, « des troubles graves » sont à craindre, opine l’évêque de Hemptinne. On se met d’accord sur la nécessité d’une augmentation des salaires de 30 à 40%[vi]. Mais rien n’est mis en œuvre pour la faire appliquer.

    Des années plus tard le journal katangais L’Informateur décrit le caractère explosif de la situation en ces termes : « En avril 1941, l’attention de l’administration est attirée sur l’incidence du renchérissement permanent du coût de la vie, sur l’esprit des indigènes. A cette date, les salaires et traitements des Européens ont été revalorisés dans d’acceptables proportions, tandis que les travailleurs indigènes, à quelques exceptions près, vivent toujours sous le régime du temps de paix. A la Cité comme dans les camps d’organismes tels que l’Union Minière et le BCK, les esprits sont remontés, les meneurs, qui ne sont encore que des péroreurs de carrefour, s’agitent. Les autorités qui sont en contact direct et permanent avec le travailleur doivent consigner dans leurs rapports que les revendications des indigènes sont justifiées. Mais l’administration supérieure continue à faire la sourde oreille »[vii].

    DES GRÈVES ÉCLATENT
    Shituru, situé près de Jadotville (Likasi), avec ses usines de production de cuivre électrolytique et la fonderie de Panda toute proche, constituent à cette époque le complexe industriel le plus important de l’Union Minière. Au mois d’octobre 1941 les ouvriers blancs y avaient débrayé et rapidement eu gain de cause. A l’exemple de cette grève des Blancs, dans la nuit du 2 au 3 décembre, des Africains du camp de Shituru, auxquels se sont joints leurs camarades de Panda, décident de faire grève le 4 au matin pour obtenir une augmentation de leurs salaires. Le 3, au matin, Léon Mutamba, le porte-parole des grévistes, en informe le chef du camp de Shituru. Celui-ci alerte immédiatement la direction générale de la société à Elisabethville, laquelle avise le gouverneur Maron. La direction se déclare dans l’impossibilité de céder face à la menace et obtient du gouverneur qu’il maintienne l’ordre et la discipline chez les travailleurs.

    Se fondant sur la législation par temps de guerre, Maron promulgue le même jour un arrêté réquisitionnant tous les travailleurs, sous peine de cinq ans de prison pour les récalcitrants (…) Le jeudi 4 décembre, avant l’aube, des camions de l’Union minière transportent les soldats de la Force Publique, l’armée de la colonie, jusqu’aux camps. A l’entrée du camp de Shituru, la troupe se heurte à 500 travailleurs, en route pour Panda. Elle les maintient sur place puis les refoule. A Panda elle entoure un groupe massé près de l’école.

    Le directeur général de l’Union Minière, Léopold Mottoulle, tente d’établir le contact avec des groupes de grévistes. Il promet une augmentation de salaire à ceux qui reprendront le travail à 11h, alors que les autres n’obtiendraient rien. Il n’est pas entendu, on lui lance des pierres. Furieux et écœuré par l’attitude de ses « grands enfants », il est accueilli à Panda par les clameurs et les protestations des femmes. Elles se plaignent de l’insuffisance des rations de viande et de poisson. Parmi les équipes de jour de Shituru et Panda, soit 1.800 personnes, 1.400 ouvriers sont en grève. Seuls les recrues et les ouvriers spécialisés travaillent.

    Les officiers blancs de la Force publique, craignant d’être débordés par les grévistes, ordonnent à leurs hommes de faire preuve de sang-froid et de ne pas répondre aux provocations. Ils réclament l’envoi urgent de renforts de Lubumbashi. Le bilan des échauffourées est relativement léger : cinq blessés dont un soldat.

    Il n’y a qu’un seul incident qui tourne au drame lorsque le commandant du bataillon de la Force Publique Cardoen tue un gréviste d’une balle de revolver. Les renforts arrivent par train en début de soirée. Les soldats patrouillent la nuit. Le 5 décembre tout est calme à Shituru et Panda. 85% des membres du personnel se présentent au travail, mais le cœur n’y est pas ; il y a partout de vifs échanges. Au cours des deux journées suivantes, menaces ou rumeurs de grève se multiplient dans plusieurs sièges d’exploitation de l’Union Minière.

    GRÈVE DANS LA CAPITALE DU KATANGA
    Le lundi 8 décembre, les travailleurs débraient à Kambove et à la mine voisine de Shanguluwe. Ils réclament une augmentation de 1,50F par jour au lieu des cinquante centimes proposés. A Kambove les femmes se joignent aux hommes pour se plaindre des rations alimentaires. Le même jour, les menaces de grève se précisent à Luishia et à Kipushi. Deux pelotons sont envoyés à Kipushi. Par ailleurs, le même lundi à la Lubumbashi, la situation se dégrade d’heure en heure à la fonderie et aux camps avoisinants. Mottoulle tient personnellement le gouverneur Maron au courant, après lui avoir dit au matin regretter qu’on n’ait pas agi avec plus de fermeté à Jadotville.

    Le gouverneur prie le major Michel Vincke, le commandant militaire d’Elisabethville, d’envoyer des troupes sur place, afin de disperser les manifestants et d’arrêter les meneurs. Le procureur du roi, Paul Van Arenbergh, et le procureur général, Jean-Marie Devaux, se rendent sur les lieux, de même que le commissaire de district. Van Arenbergh fait arrêter deux meneurs, ce qui fait monter la tension. Les ouvriers se massent devant le bureau du chef de camp et, de la foule, montent des invectives. A 23h Mottoulle téléphone à Maron que la troupe se prépare à faire usage de ses armes. A minuit, les manifestants sont dispersés, après qu’un soldat ait été blessé par le jet d’une brique.

    AU STADE DE FOOTBALL
    Le mardi 9 décembre, à 6h du matin, le gouverneur Maron se rend au camp central de Lubumbashi. Il ordonne aux travailleurs de se rassembler au stade de football et met en place à la tribune un peloton de soldats— démonstration de force. René Marchal, l’administrateur du territoire, est aussi sur place. Confronté aux souffrances des travailleurs, il avait décrété en juin 1941 que tous les employeurs devaient fournir gratuitement le bois de chauffage à leurs travailleurs. Cette initiative, qui équivalait en quelque sorte à une augmentation mensuelle des salaires des travailleurs de 15F, n’avait pas été appréciée par l’administration provinciale. Plus tard, on l’avait obligé à revenir sur cette décision.[viii]

    Selon René Marchal, ce 9 décembre une foule de 1.500 à 2.000 Noirs, hommes, femmes et enfants, est rassemblée sur le terrain de football. L’administrateur territorial, qui parle la langue locale et connaît bien la population noire, est formel : « Les grévistes n’avaient aucune intention belliqueuse. Il s’agissait d’une manifestation pacifique contre la non-adaptation des salaires au coût de la vie. Par contre, l’air résolu de la troupe, et surtout des officiers, de même que l’état de surexcitation du gouverneur Maron me firent appréhender le pire. (…) Maron paraissait avoir perdu le contrôle de ses nerfs. A chaque clameur de la foule, il levait les bras et secouait ses poings en signe de colère. Il ne tenait pas en place ».[ix]

    Après un entretien de Maron avec le numéro 1 de l’Union Minière Jules Cousin, Marchal reçoit du gouverneur cet ordre : « Vous pouvez aller parler aux grévistes, mais je vous défends de leur faire la moindre promesse. Faites-les rentrer chez eux et dites leur qu’après cela on examinera leur problème. Le capitaine De Milde va vous accompagner avec sa compagnie »[x]. Il n’y avait rien de mieux à faire pour que la situation ne dégénère et, pire : envoyer le message aux grévistes qu’ils n’obtiendraient rien, après avoir été sommés de se rassembler au stade de football, accompagnés de leurs familles (la chose avait manifestement suscité des espoirs chez les grévistes), et cela sous la menace de soldats lourdement armés— non avec des fusils, mais des mitraillettes—, dans une ambiance de suspicion réciproque entre travailleurs (dont certains leaders avaient été arrêtés) et soldats (l’un d’eux avait été blessé la veille).

    Maron, Cousin et Mottoulle, l’administration coloniale et les sociétés coloniales : tous voulaient maintenir les ouvriers noirs dans le carcan du paternalisme, pilier de la colonisation belge. Dans l’univers colonial, on ne négocie pas avec ces grands enfants. Plus encore : on ne discute pas avec eux de leurs revendications même si on les considère comme légitimes. Les Noirs devaient se taire, se satisfaire de ce qu’on leur donnait et s’incliner devant les refus qu’on leur opposait. Toutes les tentatives de rébellion — et même la simple expression d’un mécontentement — devaient être réprimées, jamais reconnues !

    « SI L’ON M’AVAIT DONNÉ LE POUVOIR DE NÉGOCIER… »
    L’administrateur de territoire Marchal et son adjoint sont bien reçus par la foule : « Les grévistes s’étaient respectueusement écartés pour nous laisser passer. Tout le monde observa un silence respectueux pour m’écouter ». Les travailleurs avaient ôté leur chapeau : « la foule faisait preuve d’un respect parfait à mon égard », note Marchal. Il leur dit « qu’ils avaient des raisons de n’être pas tout à fait satisfaits, étant donné que le coût de la vie avait augmenté dans de telles proportions qu’il ne leur était plus possible, avec le taux ancien des salaires, de faire face à tous leurs besoins de famille », mais, vu l’état de guerre « que nous avons tous des sacrifices à consentir, que les Européens avaient à supporter des restrictions aussi bien qu’eux (…) Je leur donnai l’assurance que le gouvernement ferait tout son possible pour eux et que l’Union Minière était disposée à leur accorder une augmentation générale »[xi].

    Marchal va plus loin que ce qu’on lui avait permis de dire, mais le résultat est —momentanément — là : « Je terminai en les exhortant tous à rentrer chez eux directement et en les prévenant de l’état de surexcitation de la troupe… » La foule commence à quitter les lieux. Sauf plusieurs leaders qui, croyant que l’administrateur territorial a le mandat pour négocier, insistent. Marchal écrit : « plusieurs meneurs réclamèrent tout d’abord la libération de leurs camarades arrêtés la veille. D’autres réclamèrent une promesse formelle d’augmentation ». Un ouvrier propose une augmentation de 5 francs par jour, une revendication jugée par Jules Marchal comme « pas tellement exagérée ». Cet ouvrier, c’est peut-être Léonard Mpoy, qui est identifié par Jules Marchal dans son livre comme le leader de la grève. L’administrateur territorial conclut : « J’eus l’impression en tous cas qu’une solution rapide du conflit eût pu être réalisée aisément si l’on m’avait donné le pouvoir de négocier avec eux »[xii]. Malheureusement, ce n’est pas le cas…

    LE MASSACRE
    Le Gouverneur Maron s’approche à son tour de la foule et parle aux grévistes. René Marchal observant la scène écrit : « J’eus la conviction qu’il n’existait aucun danger pour personne. Encore une demi-heure de patience et, j’en suis convaincu, les grévistes seraient rentrés chez eux ». C’est alors que le capitaine De Milde, officier de la Force Publique, s’adresse aux grévistes puis leur fait trois sommations. Elles sont énoncées en lingala, la langue officielle de l’armée coloniale ; une langue, dit René Marchal, « que pas un gréviste sur 100 ne comprenait. Les sommations restèrent sans effet. Le capitaine ordonna alors à ses hommes d’avancer baïonnette au canon. Pas un gréviste ne broncha. Les soldats hésitèrent à entrer en action, puis au lieu de piquer avec leurs baïonnettes, ils voulurent faire circuler à coup de crosses de fusils. Aussitôt un des grévistes a voulu s’emparer d’un fusil. Au même instant un coup de feu partit qui déclencha instantanément une fusillade générale qui dura 8, 10, 15 secondes, je ne sais au juste »[xiii].

    La scène est horrible : « Une trentaine de cadavres jonchaient la tribune, des blessés se tortillaient dans les fils de fer barbelés, d’autres agonisaient dans une mare de sang. Une fuite éperdue des rescapés s’ensuivit. (…) la plaine de football se vida rapidement, à l’exception de quelques dizaines d’indigènes qui, sans souci du risque, se précipitèrent au secours des victimes. Des femmes surtout étaient accourues, et jetaient des cris de désespoir en reconnaissant leur mari parmi les tués ». La compagnie se retire, pendant que des infirmiers emportent les blessés sur des brancards vers une ambulance.[xiv] Bilan officiel du massacre : 45 hommes, 2 femmes et 1 enfant tués, 74 blessés. Une cinquantaine de blessés mourront le lendemain, selon le syndicaliste belge Georges Lievens, sympathisant des grévistes[xv]. A midi, à Luishia la troupe se prépare à disperser à nouveau un rassemblement de grévistes. Au même moment les travailleurs de la mine de l’Etoile, descendant sur Elisabethville pour se plaindre également de leur ravitaillement, font demi-tour à la nouvelle de ce qui vient de se produire.

    Devant l’hôpital indigène 3 à 400 personnes attendent dans le calme les nouvelles des blessés. Entre-temps, « le personnel blanc de l’Union Minière décide de protester contre le massacre en organisant une grève de quelques heures ». L’administrateur territorial écrit plus tard : « J’eus l’occasion par la suite de me rendre compte combien les travailleurs indigènes avaient apprécié cette manifestation de sympathie à leur égard »[xvi]. Mais les autorités sont d’un autre avis, car la ségrégation entre Noirs et Blancs est un des piliers du système colonial. Le syndicaliste belge Georges Lievens va faire les frais de cet acte de solidarité.

    LE JOUR D’APRÈS
    Que faire des corps ? Mottoulle propose de les inhumer dans une fosse commune, mais l’administration refuse. Une cinquantaine de détenus de la prison locale sont réquisitionnés pour creuser des tombes individuelles au cimetière de la ville. On désire faire vite, sans les rites habituels des funérailles, loin des familles, parce qu’on craint que cette cérémonie ne provoque de nouveaux désordres. Il fait encore nuit – la nuit du 9 au 10 – quand environ 45 cadavres sont jetés dans deux camions et transportés vers le cimetière, où les détenus achèvent de creuser les dernières tombes. Un détachement de soldats prend position autour des tombes. Le jour se lève — un jour qui « restera sans doute le jour le plus horrible de ma vie », écrit l’administrateur territorial Marchal, qui est présent. « Des miasmes repoussants empestaient l’atmosphère. Des liquides fétides ruisselaient des deux véhicules. Les cadavres gluants glissaient des mains des prisonniers et dégringolaient au sol avec un bruit sourd. Spectacle d’une horreur indescriptible »[xvii]. Sans cérémonie aucune, sans un dernier hommage, et pour les proches et survivants, sans identification de l’endroit où ils sont enterrés : « le mystère règne autour de la sépulture clandestine des cadavres déchiquetés de ces victimes »[xviii].


    Le 9 décembre 1941 à Lubumbashi, martyrs de L’UMHK (Gouverneur Maron)

    Pendant que les corps sont inhumés, le travail reprend dans tous les chantiers et usines de I’Union Minière. La plus grande grève de l’histoire coloniale belge se termine. L’UMHK alloue une somme de 300 francs à la famille de chacune des victimes, se fondant sur le montant semblable habituellement versé en cas de décès d’un travailleur, alors que, en juillet 1941, le tribunal de première instance d’Elisabethville avait accordé une indemnité de 1.000 francs à la famille d’un travailleur de la Gécomines, tué dans un accident de travail. Le bain de sang terrifie les esprits : l’Union Minière en sera quitte avec les grèves de travailleurs africains jusqu’à la fin du Congo Belge.

    LES SUITES
    Le 11 décembre l’Union Minière décide une hausse générale des salaires de 25% et de 50% par rapport à ceux d’octobre. Ainsi le salaire de 2 francs passe à 3 francs, celui de 12 francs à 15 francs. Deux semaines plus tard la hausse est communiquée aux capitas de l’Union Minière. L’administrateur territorial Marchal écrit : « Cette décision n’était que trop justifiée depuis longtemps. Elle arriva malheureusement un peu tard. Ce que je n’ai pu m’expliquer, c’est la mauvaise grâce avec laquelle l’Union Minière se résigna à concéder un réajustement si manifestement impérieux. (…) Il y eut surtout une faute psychologique impardonnable de la part de l’Union Minière et du gouvernement se refusant nettement de mettre quoi que ce soit en œuvre pour rechercher sur place une solution pacifique du conflit, alors que celle-ci eût certainement été trouvée immédiatement par une concession de la plus élémentaire justice ; dans le domaine du réajustement des salaires. (…) la répression de cette grève [fut menée d’une façon] inconsidérée, stupide et criminelle »[xix].

    Il reste à la Justice de condamner nombre de gens appréhendés comme meneurs aux différents sièges d’exploitation et à la Sûreté et au Parquet d’enquêter sur le rôle des syndicalistes blancs, impliqués dans la grève selon Cousin. Les ouvriers blancs avaient cessé le travail immédiatement après le massacre, « pour protester contre l’assassinat dont venaient d’être victimes nos frères noirs », en affirmant « que c’était la Société Générale qui avait fait tirer le gouvernement et que, si la Générale avait fait tirer sur les Noirs, elle le ferait un jour sur nous ». Un groupe d’ouvriers européens avait, en passant devant le bureau de la direction générale de l’UMHK crié « Nous ne voulons plus travailler avec des assassins »[xx]. Le syndicaliste belge Georges Lievens est accusé d’avoir fomenté la grève. Licencié par l’Union Minière, il est condamné le 31 décembre 1941 à 8 jours de prison et à 25 francs d’amende pour injures au procureur Van Aerenbergh, qu’il a accusé d’être vendu à l’administration coloniale et à l’Union Minière. De 1941 à 1944, il erre à travers tout le Congo, pour retourner fin 1944 à Elisabethville, où il se fait engager par le Service des Finances de la ville. Il continue de dénoncer les responsabilités belges dans le massacre, ce qui provoque son licenciement[xxi].

    Près d’une année après le massacre, Maron est promu inspecteur d’État, tout en conservant son poste de gouverneur du Katanga. De très hautes distinctions honorifiques étaient réservées à Amour Maron : commandeur des Ordres du Lion et de Léopold II, officier de l’Ordre de Léopold et de l’étoile africaine, commandeur de l’Ordre du Christ du Portugal, et porteur de l’étoile des services en or[xxii]. Il n’est pas le seul à ne pas avoir pâti du rôle qu’il a joué dans les événements : « Quelques mois après la grève, dans le salon de réception de la résidence du gouverneur, quelques minutes après l’annonce d’une très haute promotion [accordée au capitaine De Milde] par Mr. le ministre [Albert] de Vleeschauwer », écrivit l’administrateur Marchal, j’entendis cette réflexion de la bouche même d’un magistrat : « Tel est le prix du sang de cinquante martyrs »[xxiii].

    ORGANISER L’OUBLI
    Depuis, l’oubli s’organise. L’angoisse d’une population terrorisée par les événements y aide. Cette brutale démonstration de force est complètement occultée par la presse coloniale. Le Courrier d’Afrique, sous le titre « Désordres graves à I’Union Minière », parle « de graves menaces sur la troupe appelée à intervenir pour maintenir l’ordre dans certains centres de l’UMHK ». Un jour, à l’anniversaire de la boucherie, des fleurs sont déposées sur le lieu du drame. Ce geste est très mal vu de l’Union Minière, qui décide de détruire le stade de football. Depuis lors, « le lieu est devenu un terrain inoffensif ; un terrain vague hérissé de quelques herbes où les gosses s’adonnent volontiers à des parties de jeux », peut-on lire dans le journal katangais Mwango-Hebdo, à la fin de l’année 1973.[xxiv]

    La population n’a que de vagues souvenirs des événements, bien que le massacre ait retenti dans la conscience collective. Dans la peinture populaire et dans des récits assez vagues on impute la responsabilité du massacre au gouverneur Maron, qui aurait déclenché le bain de sang en tuant un leader des grévistes[xxv]. Lors d’un séjour à Lubumbashi en 2008, j’ai parlé avec d’anciens ouvriers de l’Union Minière qui n’avaient pas vécu le drame, mais qui furent engagés plus tard par cette société. Jean Munonga (1939) estimait que de 20 à 30 travailleurs avaient été tués ; Kamanda Ngongo (1930) me parla de 30 à 40 morts. Dans Mwango-Hebdo le commis Mulongoi, un survivant du massacre, parle de 120 morts.Plus tard, sous Mobutu, l’ancien PDG de la Gécamines, Mulenda Mbô, voulut ériger un monument aux morts à l’ancien emplacement du stade de football. Une fondation avait été constituée, et un projet de monument élaboré : un ensemble de statues devaient représenter un ouvrier qui travaille, trois autres en grève, et un policier ou un soldat qui les frappe. Mais le projet n’a pas été mené à bonne fin. A l’endroit de la fusillade il y a eu d’abord un dépôt d’immondices. Ensuite on y a installé un atelier de pierres tombales.[xxvi]L

    Notes
    [i] Auteur de L’assassinat de Lumumba (Karthala, Paris, 2000) et de L’ascension de Mobutu (Investig’Action, Bruxelles, 2018). Cet article, qui doit beaucoup au livre de Jules Marchal Travail forcé pour le cuivre et l’or (1999), a donc été rédigé en français par deux Néerlandophones, Marchal et moi-même. José Fontaine a bien voulu en corriger la langue et je l’en remercie infiniment.
    
[ii] L. De Witte, « Congolese oorlogstranen : Deportatie en dwangarbeid voor de geallieerde oorlogsindustrie (1940-1945) », DeWereldMorgen, 9/1/2016.

    [iii] F. Buelens, Congo 1885-1960. Een financieel-economische geschiedenis, p. 239.

    [iv] G. Hulstaert, dans ARSOM, Le Congo belge durant la Seconde Guerre Mondiale, p. 588.

    [v] La grève et le massacre de 1941, dans J. Marchal, Travail forcé pour le cuivre et pour l’or (1999), pp. 196-199.

    [vi] Sous-commission de la main d’œuvre indigène du Katanga, « Compte-rendu de la réunion du 6 novembre 1941 », dact., 4 p., s.d., Archives LDW.
    
[vii] « La tuerie de la Lubumbashi », l’Informateur, 23 février 1946.

    [viii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [ix] Ibid.

    [x] Ibid.
    
[xi] Ibid.

    [xii] Ibid. Sur Léonard Mpoy, voir Donatien Dibwe dia Mwembu et Bogumil Jewsiewicki, « De la surpolisation à l’antipolitique, quelques remarques en marge de l’histoire du mouvement ouvrier à l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK) et à la Gécamines, 1920-1996 », Brood en Rozen, p. 195.

    [xiii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xiv] Ibid.
    
[xv] G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.
    
[xvi] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xvii] Ibid.
    
[xviii] G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.

    [xix] « Biographie de Lievens G.P. Ses démêlés avec l’Union Minière », Manuscrit, 2 p., Archives LDW.
    
[xx] Info dans G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.
    
[xxi] « Biographie de Lievens G.P. Ses démélés avec l’Union Minière », Manuscrit, 2 p., Archives LDW.

    [xxii] Biographie Amour-Emile-Valentin Maron, Biographie Belge d’Outre-Mer, Ac. Royale des Sciences d’Outre-Mer, T. VI, 1968, col. 692-694.

    [xxiii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xxiv] Mwango-Hebdo, « Massacre de 1941. Témoignages de rescapés », fin 1973, doc. Archives LDW. Le 30 novembre 1973, le président Mobutu avait évoqué le massacre dans un discours, ce qui était l’occasion pour Mwango-Hebdo de consacrer quelques articles au drame.

    [xxv] « XXXIV. Maron Alphonse, Governor of Katanga. When he massacred the people of the UMHK », in André Yav (compiled and written), « Vocabulaire du ville de Elisabethville : A history of Elisabethville from its beginnings to 1965 », Archives of Popular Swahili, Vol. 4, Issue 4, 2001. Voir aussi « The history of Zaire as told and painted by Tshibumba Kanda Matulu in conversation with Johannes Fabian », First Session, Part 1, Archives of Popular Swahili, Vol. 2, Issue 2, 1998. Dans ces récits le leader tué serait Léonard Mpoy, mais Mpoy a survécu le drame : en 1974 il est interviewé comme témoin du drame dans la revue Mwango : J. Fabian, « Commenting Kalundi’s comments : Notes on the ethnography of translating the ‘Vocabulary of the town of Elisabethville’ », Journal of Language and Popular Culture in Africa, Volume 1, Issue 3, 2001.
    
[xxvi] « La place a servi… » : Donatien Dibwe Dia Mwembu, communication par email, le 16 novembre 2018.

    #Congo #Tervuren #belgique #colonies #esclavage #massacre #terreur #Katanga #mine #minerai #Union_Minière #Umicore #caoutchouc #Jules_Marchal

  • The Ghost of King Leopold II Still Haunts Us – Media Diversified

    https://mediadiversified.org/2015/04/20/the-ghost-of-king-leopold-ii-still-haunts-us-belgium-colonization-

    Merci Meta pour le signalement !

    In an article entitled “The Early Spread and Epidemic Ignition of HIV-1 in Human Populations” in the magazine Science in October 2014, Nuno Faria and his fellow researchers revealed the location of Ground Zero for one of the world’s most deadly infectious diseases—HIV. They discovered that HIV-1 originated in Kinshasa, the capital city of the Democratic Republic of Congo (DRC) and explain that the deadly virus spread throughout the Congo via the railroad network. HIV-1 was subsequently transmitted by Haitian professionals back to Haiti and then to the United States (1).

    Faria and colleagues presented their research findings as follows:

    Our estimated location of pandemic origin explains the observation that Kinshasa exhibits more contemporary HIV-1 genetic diversity than anywhere else. It clarifies why the oldest known HIV-1 sequences were sourced from this city and why several early cases indicative of AIDS are linked to Kinshasa (p. 57).

    #congo #léopold #massacre #génocide #colonialisme

    • ça me rappelle le livre « Les fantômes du roi Léopold » que j’avais lu il y a 20 ans...
      Les Fantômes du Roi Léopold, un #holocauste oublié

      « Le remarquable document d’Hochschild dépasse toutes les autres études sur le Congo. Il montre comment l’Europe entière - et les États-Unis - s’est rendue complice de l’holocauste perpétré par le roi Léopold sur le peuple congolais. », Nadine Gordimer.
      « Un ouvrage exceptionnel, profondément stimulant, qui m’a bouleversé comme l’avait fait en son temps Au cœur des ténèbres, et pour la même raison : parce qu’il révèle les horreurs cachées commises au Congo. Passé obscur, sur lequel Hochschild fait la lumière, c’est notre passé à tous. », Paul Theroux.
      Dans les années 1880, alors que l’Europe se lance dans la colonisation de l’Afrique, le roi #Léopold_II de #Belgique s’empare, à titre personnel, des immenses territoires traversés par le fleuve Congo, afin de faire main basse sur ses prodigieuses richesses. Réduite en esclavage, la population subit travail forcé, tortures et mutilations, au point qu’on estime à 10 millions le nombre d’Africains qui périrent. Tandis que Léopold II continue de cultiver sa réputation d’humaniste, des voix commencent à dénoncer ce crime de masse, donnant naissance au premier mouvement international de défense des droits de l’homme du XXe siècle…
      Avec une force d’évocation exceptionnelle, Adam Hochschild peint le portrait d’un roi mégalomane et décrit les combats de ses opposants, la vie des témoins - explorateurs, missionnaires - et celle des victimes. S’il révèle un épisode tragique de l’histoire contemporaine, il dissèque aussi l’ensemble du système colonial, offrant des clés indispensables à la compréhension d’une actualité dramatique.


      https://www.librairiedialogues.fr/livre/852912-les-fantomes-du-roi-leopold-un-holocauste-oublie-adam-hoch

      Ce livre m’avait profondément marquée...
      #livre

    • Et ce reportage passé sur arte sur la question #sida et #HIV, en lien avec le #colonialisme et la #colonisation :
      Sida, un héritage de l’époque coloniale

      Des scientifiques mènent une enquête au coeur de l’Afrique, à la recherche des origines du VIH. Un documentaire captivant, diffusé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre.

      Il est l’un des plus grands tueurs de la planète. Avec plus de 36 millions de morts et près de 37 millions de personnes infectées, le sida constitue à ce jour la pandémie la plus destructrice de l’histoire contemporaine. Afin de mieux la connaître, une équipe de scientifiques part sur les traces de son origine, au cœur de l’Afrique, dans l’ancien Congo belge. En parvenant à mettre la main sur d’anciens prélèvements humains contenant le virus, ils arrivent à la conclusion que la première transmission du sida – du chimpanzé à l’homme – se situe autour de l’an 1908, des décennies avant les premiers cas connus.

      Catastrophe en germe
      Les chercheurs ne s’arrêtent pas là. Ils se plongent dans l’histoire coloniale du Congo pour comprendre comment le VIH a pu se propager. Au début du XXe siècle, soucieuses de ne pas perdre la main-d’oeuvre indigène qu’elles exploitent, les autorités coloniales lancent des campagnes massives de vaccination contre la maladie du sommeil, où l’on a souvent recours à des seringues mal stérilisées. De même, la syphilis, qui se répand alors, augmente considérablement les risques de transmission du sida entre les hommes. Parallèlement, le chemin de fer se développe dans le pays car Kinshasa est une plaque tournante de l’industrie minière. Le virus devient mouvant. Lors de l’indépendance du Congo, en 1960, la pandémie couve. Dans les années 1970, les ravages successifs de la guerre civile, puis les errements du régime prédateur de Mobutu, qui ruine l’économie, créent les conditions chaotiques d’une propagation fulgurante du virus...
      Carl Gierstorfer signe un documentaire passionnant, où l’enquête scientifique se mêle à des images d’archives, parfois dures, témoignant de la cruauté et des ravages de la colonisation. Il rappelle également qu’à l’heure où les maladies infectieuses se développent dans le monde entier, les conditions d’une nouvelle pandémie sont peut-être à nouveau réunies.

      https://www.arte.tv/fr/videos/051599-000-A/sida-un-heritage-de-l-epoque-coloniale

      #film_documentaire #documentaire #film #épidémies #santé #maladie

    • Je viens de voir qu’il y a une « Avenue Léopold II » dans le 16e arrondissement et je me demande « quelle est la date limite » : on aurait pas idée de nommer une rue Pol Pot, Pétain, Staline ou Hitler, mais Léopold II ne pose pas de problème. Date limite, vers 1900 ?

      

      Il y a des exceptions comme Robespierre qui a ses rus en province ou en banlieue mais pas à Paris parce que c’était un personnage « assoiffé de sang » :

      Une rue Robespierre dans la capitale, par Alexis Corbière

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/27/une-rue-robespierre-dans-la-capitale_1541487_3232.html

      ❝Une rue Robespierre dans la capitale, par Alexis Corbière

      Robespierre n’était pas au sein du Comité de salut public le personnage « assoiffé de sang » qu’un vulgaire révisionnisme historique a dépeint par la suite.

      Publié le 27 juin 2011 à 13h35 - Mis à jour le 27 juin 2011

    • @cdb_77 c’est peut-être un autre pétin ? si c’est la bonne orthographe sinon c’est Pétain

      https://www.france24.com/fr/20130409-france-derniere-rue-marechal-petain-debaptisee-belrain

      Le petit village de Belrain, dans la Meuse (Est), possédait la dernière rue en France dénommée en hommage au Maréchal-Pétain. Sur décision de ses élus, le lieu a été débaptisé et attend son nouveau nom. La dernière « rue du Maréchal-Pétain », en France, a été débaptisée.

      Seulement en 2013 !

    • • il y a une rue de Petin à Baileux, juste à côté des bières de Chimay dans le Hainaut belge,

      • il y a une rue du Petin à Verchin, sur les bords de la Lys dans le Pas-de-Calais

      • il y a un Henri Pétin (et quelques autres cf. les homonymes en haut de page)

      Henri Pétin — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_P%C3%A9tin

      Henri Pétin est un homme politique français né le 16 avril 1870 à Paris et décédé le 20 janvier 1911 à La Seyne-sur-Mer (Var).

      Biographie
      Auteur de théâtre et de chansons sous le pseudonyme d’Henri de Mamers, il est aussi à la tête d’une maison de commerce en métaux à La Seyne-sur-Mer et se lance dans la construction navale. Maire de La Seyne-sur-Mer de 1904 à 1911, conseiller général, il est député du Var de 1909 à 1910, siégeant au groupe radical-socialiste.

  • Who writes history? The fight to commemorate a massacre by the Texas #rangers

    In 1918, a state-sanctioned vigilante force killed 15 unarmed Mexicans in #Porvenir. When their descendants applied for a historical marker a century later, they learned that not everyone wants to remember one of Texas’ darkest days.

    The name of the town was Porvenir, or “future.” In the early morning hours of January 28, 1918, 15 unarmed Mexicans and Mexican Americans were awakened by a state-sanctioned vigilante force of Texas Rangers, U.S. Army cavalry and local ranchers. The men and boys ranged in age from 16 to 72. They were taken from their homes, led to a bluff over the Rio Grande and shot from 3 feet away by a firing squad. The remaining residents of the isolated farm and ranch community fled across the river to Mexico, where they buried the dead in a mass grave. Days later, the cavalry returned to burn the abandoned village to the ground.

    These, historians broadly agree, are the facts of what happened at Porvenir. But 100 years later, the meaning of those facts remains fiercely contested. In 2015, as the centennial of the massacre approached, a group of historians and Porvenir descendants applied for and was granted a Texas Historical Commission (THC) marker. After a three-year review process, the THC approved the final text in July. A rush order was sent to the foundry so that the marker would be ready in time for a Labor Day weekend dedication ceremony planned by descendants. Then, on August 3, Presidio County Historical Commission Chair Mona Blocker Garcia sent an email to the THC that upended everything. Though THC records show that the Presidio commission had been consulted throughout the marker approval process, Garcia claimed to be “shocked” that the text was approved. She further asserted, without basis, that “the militant Hispanics have turned this marker request into a political rally and want reparations from the federal government for a 100-year-old-plus tragic event.”

    Four days later, Presidio County Attorney Rod Ponton sent a follow-up letter. Without identifying specific errors in the marker text, he demanded that the dedication ceremony be canceled and the marker’s production halted until new language could be agreed upon. Ponton speculated, falsely, that the event was planned as a “major political rally” for Beto O’Rourke with the participation of La Raza Unida founding member José Ángel Gutiérrez, neither of whom was involved. Nonetheless, THC History Programs Director Charles Sadnick sent an email to agency staff the same day: “After getting some more context about where the marker sponsor may be coming from, we’re halting production on the marker.”

    The American Historical Association quickly condemned the THC’s decision, as did the office of state Senator José Rodríguez, a Democrat whose district includes both Presidio County and El Paso, where the ceremony was to be held. Historians across the country also spoke out against the decision. Sarah Zenaida Gould, director of the Museo del Westside in San Antonio and cofounder of Latinos in Heritage Conservation, responded in an email to the agency that encapsulates the views of many of the historians I interviewed: “Halting the marker process to address this statement as though it were a valid concern instead of a dog whistle is insulting to all people of color who have personally or through family history experienced state violence.”

    How did a last-gasp effort, characterized by factual errors and inflammatory language, manage to convince the state agency for historic preservation to reverse course on a marker three years in the making and sponsored by a young Latina historian with an Ivy League pedigree and Texas-Mexico border roots? An Observer investigation, involving dozens of interviews and hundreds of emails obtained through an open records request, reveals a county still struggling to move on from a racist and violent past, far-right amateur historians sowing disinformation and a state agency that acted against its own best judgment.

    The Porvenir massacre controversy is about more than just the fate of a single marker destined for a lonely part of West Texas. It’s about who gets to tell history, and the continuing relevance of the border’s contested, violent and racist past to events today.

    Several rooms in Benita Albarado’s home in Uvalde are almost overwhelmed by filing cabinets and stacks of clipboards, the ever-growing archive of her research into what happened at Porvenir. For most of her life, Benita, 74, knew nothing about the massacre. What she did know was that her father, Juan Flores, had terrible nightmares, and that in 1950 he checked himself in to a state mental hospital for symptoms that today would be recognized as PTSD. When she asked her mother what was wrong with him, she always received the same vague response: “You don’t understand what he’s been through.”

    In 1998, Benita and her husband, Buddy, began tracing their family trees. Benita was perplexed that she couldn’t find any documentation about her grandfather, Longino Flores. Then she came across the archival papers of Harry Warren, a schoolteacher, lawyer and son-in-law of Tiburcio Jáquez, one of the men who was murdered. Warren had made a list of the victims, and Longino’s name was among them. Warren also described how one of his students from Porvenir had come to his house the next morning to tell him what happened, and then traveled with him to the massacre site to identify the bodies, many of which were so mutilated as to be virtually unrecognizable. Benita immediately saw the possible connection. Her father, 12 at the time, matched Warren’s description of the student.

    Benita and Buddy drove from Uvalde to Odessa, where her father lived, with her photocopied papers. “Is that you?” she asked. He said yes. Then, for the first time in 80 years, he began to tell the story of how he was kidnapped with the men, but then sent home because of his age; he was told that the others were only going to be questioned. To Benita and Buddy’s amazement, he remembered the names of 12 of the men who had been murdered. They were the same as those in Harry Warren’s papers. He also remembered the names of the ranchers who had shown up at his door. Some of those, including the ancestors of prominent families still in Presidio County, had never been found in any document.

    Talking about the massacre proved healing for Flores. His nightmares stopped. In 2000, at age 96, he decided that he wanted to return to Porvenir. Buddy drove them down an old mine road in a four-wheel-drive truck. Flores pointed out where his old neighbors used to live, even though the buildings were gone. He guided Buddy to the bluff where the men were killed — a different location than the one commonly believed by local ranchers to be the massacre site. His memory proved to be uncanny: At the bluff, the family discovered a pre-1918 military bullet casing, still lying on the Chihuahuan desert ground.

    Benita and Buddy began advocating for a historical marker in 2000, soon after their trip to Porvenir. “A lot of people say that this was a lie,” Buddy told me. “But if you’ve got a historical marker, the state has to acknowledge what happened.” Their efforts were met by resistance from powerful ranching families, who held sway over the local historical commission. The Albarados had already given up when they met Monica Muñoz Martinez, a Yale graduate student from Uvalde, who interviewed them for her dissertation. In 2013, Martinez, by then an assistant professor at Brown University, co-founded Refusing to Forget, a group of historians aiming to create broader public awareness of border violence, including Porvenir and other extrajudicial killings of Mexicans by Texas Rangers during the same period. The most horrific of these was La Matanza, in which dozens of Mexicans and Mexican Americans were murdered in the Rio Grande Valley in 1915.

    In 2006, the THC created the Undertold Markers program, which seemed tailor-made for Porvenir. According to its website, the program is designed to “address historical gaps, promote diversity of topics, and proactively document significant underrepresented subjects or untold stories.” Unlike the agency’s other marker programs, anyone can apply for an undertold marker, not just county historical commissions. Martinez’s application for a Porvenir massacre marker was accepted in 2015.

    Though the approval process for the Porvenir marker took longer than usual, by the summer of 2018 everything appeared to be falling into place. On June 1, Presidio County Historical Commission chair Garcia approved the final text. (Garcia told me that she thought she was approving a different text. Her confusion is difficult to understand, since the text was attached to the digital form she submitted approving it.) Martinez began coordinating with the THC and Arlinda Valencia, a descendant of one of the victims, to organize a dedication ceremony in El Paso.
    “They weren’t just simple farmers. I seriously doubt that they were just killed for no reason.”

    In mid-June, Valencia invited other descendants to the event and posted it on Facebook. She began planning a program to include a priest’s benediction, a mariachi performance and brief remarks by Martinez, Senator Rodríguez and a representative from the THC. The event’s climax would be the unveiling of the plaque with the names of the 15 victims.

    Then the backlash began.

    “Why do you call it a massacre?” is the first thing Jim White III said over the phone when I told him I was researching the Porvenir massacre. White is the trustee of the Brite Ranch, the site of a cross-border raid by Mexicans on Christmas Day 1917, about a month before the Porvenir massacre. When I explained that the state-sanctioned extrajudicial execution of 15 men and boys met all the criteria I could think of for a massacre, he shot back, “It sounds like you already have your opinion.”

    For generations, ranching families like the Brites have dominated the social, economic and political life of Presidio County. In a visit to the Marfa & Presidio County Museum, I was told that there were almost no Hispanic surnames in any of the exhibits, though 84 percent of the county is Hispanic. The Brite family name, however, was everywhere.

    White and others in Presidio County subscribe to an alternative history of the Porvenir massacre, centering on the notion that the Porvenir residents were involved in the bloody Christmas Day raid.

    “They weren’t just simple farmers,” White told me, referring to the victims. “I seriously doubt that they were just killed for no reason.” Once he’d heard about the historical marker, he said, he’d talked to everyone he knew about it, including former Texas Land Commissioner Jerry Patterson and Mona Blocker Garcia.

    I visited Garcia at her Marfa home, an 1886 adobe that’s the same age as the venerable Marfa County Courthouse down the street. Garcia, 82, is Anglo, and married to a former oil executive whose ancestry, she explained, is Spanish and French Basque. A Houston native, she retired in the 1990s to Marfa, where she befriended the Brite family and became involved in local history. She told me that she had shared a draft text of the marker with the Brites, and they had agreed that it was factually inaccurate.

    Garcia cited a story a Brite descendant had told her about a young goat herder from Porvenir who purportedly witnessed the Christmas Day raid, told authorities about the perpetrators from his community and then disappeared without a trace into a witness protection program in Oklahoma. When I asked if there was any evidence that the boy actually existed, she acknowledged the story was “folklore.” Still, she said, “the story has lasted 100 years. Why would anybody make something like that up?”

    The actual history is quite clear. In the days after the massacre, the Texas Rangers commander, Captain J.M. Fox, initially reported that Porvenir residents had fired on the Rangers. Later, he claimed that residents had participated in the Christmas Day raid. Subsequent investigations by the Mexican consulate, the U.S. Army and state Representative J.T. Canales concluded that the murdered men were unarmed and innocent, targeted solely because of their ethnicity by a vigilante force organized at the Brite Ranch. As a result, in June 1918, five Rangers were dismissed, Fox was forced to resign and Company B of the Texas Rangers was disbanded.

    But justice remained elusive. In the coming years, Fox re-enlisted as captain of Company A, while three of the dismissed lawmen found new employment. One re-enlisted as a Ranger, a second became a U.S. customs inspector and the third was hired by the Brite Ranch. No one was ever prosecuted. As time passed, the historical records of the massacre, including Harry Warren’s papers, affidavits from widows and other relatives and witness testimony from the various investigations, were largely forgotten. In their place came texts like Walter Prescott Webb’s The Texas Rangers: A Century of Frontier Defense, which played an outsize role in the creation of the heroic myth of the Texas Rangers. Relying entirely on interviews with the murderers themselves, Webb accepted at face value Fox’s discredited version of events. For more than 50 years, Webb’s account was considered the definitive one of the massacre — though, unsurprisingly, he didn’t use that word.

    An Observer review of hundreds of emails shows that the state commission was aware of potential controversy over the marker from the very beginning. In an email from 2015, Executive Director Mark Wolfe gave John Nau, the chair of the THC’s executive committee, a heads-up that while the marker was supported by historical scholarship, “the [Presidio County Historical Commission] opposes the marker.” The emails also demonstrate that the agency viewed the claims of historical inaccuracies in the marker text made by Mona Blocker Garcia and the county commission as minor issues of wording.

    On August 6, the day before the decision to halt the marker, Charles Sadnick, the history programs director, wrote Wolfe to say that the “bigger problem” was the ceremony, where he worried there might be disagreements among Presidio County residents, and which he described as “involving some politics which we don’t want a part of.”

    What were the politics that the commission was worried about, and where were these concerns coming from? Garcia’s last-minute letter may have been a factor, but it wasn’t the only one. For the entire summer, Glenn Justice, a right-wing amateur historian who lives in a rural gated community an hour outside San Angelo, had been the driving force behind a whisper campaign to discredit Martinez and scuttle the dedication ceremony.

    “There are radicals in the ‘brown power’ movement that only want the story told of Rangers and [the] Army and gringos killing innocent Mexicans,” Justice told me when we met in his garage, which doubles as the office for Rimrock Press, a publishing company whose catalog consists entirely of Justice’s own work. He was referring to Refusing to Forget and in particular Martinez, the marker’s sponsor.

    Justice has been researching the Porvenir massacre for more than 30 years, starting when he first visited the Big Bend as a graduate student. He claims to be, and probably is, the first person since schoolteacher Harry Warren to call Porvenir a “massacre” in print, in a master’s thesis published by the University of Texas at El Paso in 1991. Unlike White and Garcia, Justice doesn’t question the innocence of the Porvenir victims. But he believes that additional “context” is necessary to understand the reasons for the massacre, which he views as an aberration, rather than a representatively violent part of a long history of racism. “There have never been any problems between the races to speak of [in Presidio County],” he told me.

    In 2015, Justice teamed up with former Land Commissioner Jerry Patterson and Sul Ross State University archaeologist David Keller on a privately funded excavation at the massacre site. He is working on a new book about the bullets and bullet casings they found — which he believes implicate the U.S. Army cavalry in the shooting — and also partnered with Patterson to produce a documentary. But they’d run out of money, and the film was taken over by noted Austin filmmaker Andrew Shapter, who pitched the project to PBS and Netflix. In the transition, Justice was demoted to the role of one of 12 consulting historians. Meanwhile, Martinez was given a prominent role on camera.

    Justice was disgruntled when he learned that the dedication ceremony would take place in El Paso. He complained to organizer Arlinda Valencia and local historical commission members before contacting Ponton, the county attorney, and Amanda Shields, a descendant of massacre victim Manuel Moralez.

    “I didn’t want to take my father to a mob scene,” Shields told me over the phone, by way of explaining her opposition to the dedication ceremony. She believed the rumor that O’Rourke and Gutiérrez would be involved.

    In August, Shields called Valencia to demand details about the program for the ceremony. At the time, she expressed particular concern about a potential Q&A event with Martinez that would focus on parallels between border politics and violence in 1918 and today.

    “This is not a political issue,” Shields told me. “It’s a historical issue. With everything that was going on, we didn’t want the ugliness of politics involved in it.” By “everything,” she explained, she was referring primarily to the issue of family separation. Benita and Buddy Albarado told me that Shields’ views represent a small minority of descendants.

    Martinez said that the idea of ignoring the connections between past and present went against her reasons for fighting to get a marker in the first place. “I’m a historian,” she said. “It’s hard to commemorate such a period of violence, in the midst of another ongoing humanitarian crisis, when this period of violence shaped the institutions of policing that we have today. And that cannot be relegated to the past.”

    After communicating with Justice and Shields, Ponton phoned THC Commissioner Gilbert “Pete” Peterson, who is a bank investment officer in Alpine. That call set in motion the sequence of events that would ultimately derail the marker. Peterson immediately emailed Wolfe, the state commission’s executive director, to say that the marker was becoming “a major political issue.” Initially, though, Wolfe defended the agency’s handling of the marker. “Frankly,” Wolfe wrote in his reply, “this might just be one where the [Presidio County Historical Commission] isn’t going to be happy, and that’s why these stories have been untold for so long.” Peterson wrote back to say that he had been in touch with members of the THC executive committee, which consists of 15 members appointed by either former Governor Rick Perry or Governor Greg Abbott, and that an email about the controversy had been forwarded to THC chair John Nau. Two days later, Peterson added, “This whole thing is a burning football that will be thrown to the media.”

    At a meeting of the Presidio County Historical Commission on August 17, Peterson suggested that the executive board played a major role in the decision to pause production of the marker. “I stopped the marker after talking to Rod [Ponton],” Peterson said. “I’ve spent quite a bit of time talking with the chairman and vice-chairman [of the THC]. What we have said, fairly emphatically, is that there will not be a dedication in El Paso.” Through a spokesperson, Wolfe said that the executive committee is routinely consulted and the decision was ultimately his.

    The spokesperson said, “The big reason that the marker was delayed was to be certain about its accuracy. We want these markers to stand for generations and to be as accurate as possible.”

    With no marker to unveil, Valencia still organized a small commemoration. Many descendants, including Benita and Buddy Albarado, chose not to attend. Still, the event was described by Jeff Davis, a THC representative in attendance, as “a near perfect event” whose tone was “somber and respectful but hopeful.”

    Most of THC’s executive committee members are not historians. The chair, John Nau, is CEO of the nation’s largest Anheuser-Busch distributor and a major Republican party donor. His involvement in the Porvenir controversy was not limited to temporarily halting the marker. In August, he also instructed THC staff to ask the Presidio historical commission to submit applications for markers commemorating raids by Mexicans on white ranches during the Mexican Revolution, which Nau described as “a significant but largely forgotten incident in the state’s history.”

    Garcia confirmed that she had been approached by THC staff. She added that the THC had suggested two specific topics: the Christmas Day raid and a subsequent raid at the Neville Ranch.

    The idea of additional plaques to provide so-called context that could be interpreted as justifying the massacre — or at the very least setting up a false moral equivalence — appears to have mollified critics like White, Garcia and Justice. The work on a revised Porvenir massacre text proceeded quickly, with few points of contention, once it began in mid-September. The marker was sent to the foundry on September 18.
    “It’s hard to commemorate such a period of violence, in the midst of another ongoing humanitarian crisis, when this period of violence shaped the institutions of policing that we have today.”

    In the end, the Porvenir descendants will get their marker — but it may come at a cost. Martinez called the idea of multiple markers “deeply unsettling” and not appropriate for the Undertold Marker program. “Events like the Brite Ranch raid and the Neville raid have been documented by historians for over a century,” she said. “These are not undertold histories. My concern with having a series of markers is that, again, it casts suspicion on the victims of these historical events. It creates the logic that these raids caused this massacre, that it was retribution for these men and boys participating.”

    In early November, the THC unexpectedly announced a dedication ceremony for Friday, November 30. The date was one of just a few on which Martinez, who was still planning on organizing several public history events in conjunction with the unveiling, had told the agency months prior that she had a schedule conflict. In an email to Martinez, Sadnick said that it was the only date Nau could attend this year, and that it was impossible for agency officials to make “secure travel plans” once the legislative session began in January.

    A handful of descendants, including Shields and the Albarados, still plan to attend. “This is about families having closure,” Shields told me. “Now, this can finally be put to rest.”

    The Albarados are livid that the THC chose a date that, in their view, prioritized the convenience of state and county officials over the attendance of descendants — including their own daughters, who feared they wouldn’t be able to get off work. They also hope to organize a second, unofficial gathering at the marker site next year, with the participation of more descendants and the Refusing to Forget historians. “We want people to know the truth of what really happened [at Porvenir],” Buddy told me, “and to know who it was that got this historical marker put there.”

    Others, like Arlinda Valencia, planned to stay home. “Over 100 years ago, our ancestors were massacred, and the reason they were massacred was because of lies that people were stating as facts,” she told me in El Paso. “They called them ‘bandits,’ when all they were doing was working and trying to make a living. And now, it’s happening again.”

    #mémoire #histoire #Texas #USA #massacre #assassinat #méxicains #violence #migrations #commémoration #historicisation #frontières #violence_aux_frontières #violent_borders #Mexique

  • Une lanceuse d’alerte au placard : l’archiviste qui avait raconté le massacre du 17 octobre 1961
    https://www.franceculture.fr/histoire/une-lanceuse-dalerte-au-placard-larchiviste-qui-avait-raconte-le-massa

    Brigitte Lainé est morte début novembre. On lui doit un apport historiographique inestimable sur le 17 octobre 1961, quand des milliers d’Algériens ont été réprimés dans les rues de Paris par le #préfet #Maurice_Papon. Elle a payé cher d’avoir fait connaître cet épisode tabou de la guerre d’Algérie.

    Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez nulle par le nom de Maurice Papon. Pas une seule mention du préfet de police collaborationniste sauvé de l’épuration, qu’on retrouvera plus tard à le tête de la Préfecture de police de Paris, dans le court texte publié par les Archives de Paris cette mi-novembre à la mort de #Brigitte_Lainé. L’historienne y fut pourtant archiviste la majeure partie de sa carrière, entre 1977 et 2008, et c’est elle, avec un autre archiviste, Philippe Grand, qui a joué un rôle immense dans l’#historiographie du #massacre des Algériens le #17_octobre_1961 à Paris.

    Encore un titre mal choisi, on lance l’alerte au moment des faits, pas 16 ans après !

  • Bombardements chimiques dans le #Rif : le massacre oublié - H24info
    https://www.h24info.ma/debats-idees/bombardements-chimiques-rif-massacre-oublie

    Le lien entre la guerre chimique dans le Rif dans les années 1920 et l’apparition de plusieurs cas de cancers aujourd’hui a été établi par plusieurs chercheurs. Mais à ce jour, aucune étude officielle marocaine ne s’est toutefois penchée sérieusement sur la question.

    Bien que le sujet ne soit plus tabou depuis quelques années au Maroc, il est inutile de chercher des chiffres officiels sur le nombre de cas de cancers parmi les populations du Rif. Car le ministère de la Santé n’est pas près de les livrer.

    Mais d’après plusieurs ouvrages, notamment celui de Mimoun Charqi, « Armes chimiques de destruction massive sur le Rif », plus de 70% des adultes et 50% des enfants souffrant d’un cancer et qui étaient suivis en 2015 à l’hôpital d’oncologie de Rabat proviennent de la même zone du Rif, notamment des régions de Nador et d’Al Hoceima.

    #massacre #armée_française #maroc #pétain

  • Eolien offshore Dieppe Le Tréport : la plate forme de forage a fait fuir le poisson Halima Najibi - 6 Novembre 2018 - france 3 Région
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/eolien-offshore-dieppe-treport-plate-forme-forage-fait-

    La saison de pêche cet été est désastreuse selon les pêcheurs. Une baisse de moitié par rapport à l’année dernière. Tous les petits bateaux s’inquiètent de ne plus aller au large avec l’installation du parc éolien offshore au large de Dieppe-Le Tréport. 

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=q2IpHLQA78M

    Une saison de pêche désastreuse de juin à octobre pour les pêcheurs crotellois et normands basés au Tréport. Des professionnels qui estiment que c’est la plate-forme de forage présente durant cette période qui est à l’origine de cette carence en poissons. Une plate-forme, je vous le rappelle, qui procédait à l’analyse des sols dans le cadre du futur champ éolien maritime Dieppe-LeTréport. 

    Le futur parc éolien offshore, c’est 62 mâts de 210 mètres de haut à partir de la surface de la mer. Et sous les eaux, un futur chantier colossal d’enfouissement. Le tout, sur la zone la plus poissonneuse de la Manche Est. 

    « Sur chaque éolienne il y aura quatre pieux enfoncés à 70 mètres de fond, l’ensemble des battages représente 500 000 chocs avec un marteau pneumatique d’une dimension industriel, l’enquête prouve que c’est la destruction des espèces dû aux battages des pieux ». Explique Olivier Becquet, le vice-président du comité des pêches de Normandie. 

    250 emplois seraient ainsi menacées selon le maire (PCF) du Tréport, Laurent Jacques.

     #énergie #électricité #éoliennes #énergie_éolienne #écologie #éolienne #pêche #poisson #massacre

  • L’ONF utilise-t-il illégalement du glyphosate en forêt domaniale de Saint-Gobain dans l’Aisne ? Célia Mascre - 3 Novembre 2018 - France 3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/laon/onf-utilise-t-elle-illegalement-du-glyphosate-foret-dom

    Ces derniers mois, de nombreux témoignages attestant de l’utilisation du glyphosate dans la forêt de Saint-Gobain (Aisne) par l’Office national des forêts (ONF), se multiplient. Est-ce avéré ? Est-ce légal ?

     ?
    La forêt domaniale de Saint-Gobain (Aisne), près de Laon, à l’automne 2018. / © William Church

    Le 2 octobre, l’ONF a annoncé via une note de service "qu’à compter de [cette] date, la gestion pratiquée par l’ONF exclut totalement toute prescription et tout usage du glyphosate dans les forêts publiques". 

Depuis plusieurs années, les associations de protection de l’environnement françaises tirent la sonnette d’alarme. Elles dénoncent une gestion des forêts industrialisée et non respectueuse de l’écosystème.

    La forêt domaniale de Saint-Gobain, dont 9 000 hectares sur 13 000 sont gérés par l’ONF, n’y échapperait pas. Située à moins de trente kilomètres du chef-lieu de l’Aisne et à deux heures en voiture de Paris, ce massif forestier est connu pour ses futaies de chênes et de hêtres qui se mêlent à d’autres feuillus : frênes, châtaigniers, érables, merisiers, tilleuls, ormes, saules, aulnes, etc.


    Une multiplication sans précédent des coupes à blanc sur des superficies de plus en plus importantes. / © William Church

    C’est en tout cas ce qu’affirment certains défenseurs de l’environnement comme William Church, président de l’association Une forêt et des Hommes. Depuis ses 5 ans, il explore le site et le connaît par cœur. Au printemps 2017, il dit avoir observé des épandages de glyphosate sur des parcelles proches de chemins très empruntés.

    Contactée, l’ONF confirme avoir utilisé du glyphosate à une seule reprise sur "une parcelle en travaux et donc interdite au public" et de manière "très précautionneuse, loin des cours d’eau". L’ONF précise qu’elle souhaite "quitter progressivement cette pratique" et que cette utilisation était "exceptionnelle".


    Des signes d’érosion des sols sur les coupes rases en pente. / © William Church

    Que dit la loi ?
    Ce n’est pas l’utilisation du glyphosate en soi qui pose problème. C’est plutôt le lieu où il est utilisé. En matière d’usages non agricoles, l’utilisation du glyphosate par les collectivités dans les espaces ouverts au public est interdite en France depuis le 1er janvier 2017. C’est sur ce point que la version des environnementalistes et de l’ONF se contredisent : l’ONF parle de parcelles interdites au public, tandis que les Amis de la forêt disent avoir constaté des épandages sur des parcelles proches de chemins très empruntés.


    Des arbres bien alignés, d’une même essence, d’un même âge. Un appauvrissement génétique, une uniformisation des paysages, une catastrophe pour la biodiversité. / © William Church

    "Ils reconnaissent une parcelle mais il y en a eu 4 ou 5", affirme William Church. « Les épandages n’ont pas été effectués sur des parcelles privées, c’est faux ! Ils ont été fait sur des parcelles en forêt domaniale, proche de chemins très empruntés par des promeneurs, des cyclistes et proche d’un parking menant à une route gravillonnée sur laquelle une association de personnes handicapées organise régulièrement des marches. Il s’agit de la parcelle longeant le chemin qui relie Saint-Gobain à Saint-Nicolas-aux-Bois et de la route du Mont Tortue. Au mois de mars 2017, on s’est rendu là-bas pour organiser le rallye des enfants comme tous les ans et on a découvert que tout était détruit »


    Première étape : le sous-bois est exploité ; ne restent que les semenciers. Mais la mise à nu brutale des sols, l’oxydation des éléments nutritifs empêchent la régénération naturelle. / © William Church

    Pourquoi utiliser du glyphosate ?
    Commercialisé sous diverses marques et substance de base des désherbants, le glyphosate est classé "cancérigène probable" depuis 2015 par l’Organisation mondiale de la santé.


    Donc, l’ONF a recours à une régénération artificielle coûteuse, avec des plants inadaptés au sol et au climat (plus de 50% d’échec)… Des arbres bien alignés. Et la ronce qui commence à proliférer. On laisse un « arbre remarquable » pour faire croire que l’on s’intéresse… / © William Church

    Produit uniquement par Monsanto dans un premier temps, sous le nom commercial de Roundup, il est depuis 2000 tombé dans le domaine public, et est désormais fabriqué et commercialisé par un grand nombre de sociétés.

    En forêt, il est surtout utilisé pour tuer les ronces, qui prolifèrent au printemps, période de végétation active. Elles empêchent les jeunes pousses de voir la lumière et donc de se développer, et rendent certains endroits inaccessibles. Deux à trois mois après le traitement, le feuillage du roncier se ternit nettement et prend un aspect fané des taches de l’ordre du centimètre, grises ou brunes, apparaissent irrégulièrement sur le limbe. Les feuilles et les tiges se dessèchent ensuite plus ou moins brutalement.


    Quelques années plus tard. Une seule essence, un même âge. / © William Church

    "Amener de la chimie dans un espace naturel, ça dépasse l’entendement. Niveau biodiversité, c’est une catastrophe", dénonce William Church. Les parcelles traitées au glyphosate se retrouvent totalement brûlées. Les "prédateurs" naturels des ronces sont les cervidés. "Les biches viennent manger les ronces à une période où elles sont en gestation. Les ronces traitées sont dangereuses pour les fœtus".

    Les conséquences d’un tel traitement sont diverses et cela pose problème d’autant que la forêt de Saint-Gobain est classée Natura 2000, un réseau qui rassemble des sites d’une grande valeur patrimoniale par leur faune et leur flore exceptionnelles, mais aussi PEFC (Programme for the endorsement of forest certification), qui certifie la plupart des forêts françaises.


    Bien alignés. Biodiversité anéantie… / © William Church

    Mis en place en 1999 par l’industrie du bois, le label PEFC est censé garantir une gestion éco-responsable des forêts. Cette certification cache en fait des pratiques peu recommandables en matière de protection de l’environnement, comme la gestion prétendument durable de forêts à l’aide de napalm et de neuro-toxiques. "La vérité, c’est que les pratiques forestières ont très peu évolué et que les pouvoirs publics ont préféré miser sur la certification plutôt que de renforcer la loi forestière", conclut Sylvain Angerand, de Une forêt et des Hommes .


    Quarante ans plus tard… Plus de sous-bois, pas d’étagement de la végétation, pas d’oiseau, pas de fleur, pas d’animaux. La forêt de demain : un désert. / © William Church

    Vers l’industrialisation de la gestion des forêts ?
    L’étape d’après, c’est ce qu’on appelle la coupe à blanc. Autrement dit l’abattage massif des arbres pour ensuite replanter en ligne. Une méthode peu en phase avec la nature pour les forestiers qui préféreraient une gestion sylvicole davantage personnalisée. "Avant, l’agent patrimonial de forêt connaissait chaque arbre, chaque végétal, chaque espèce, le moindre mètre carré de la forêt. On observait les arbres et on coupait ceux qui avaient atteint une certaine maturité. Avec les coupes à blanc, on fait disparaître notamment les espèces inféodées à une biodiversité particulière."


    Des routes créées sans études d’impact, ouvertes en permanence, non surveillées. Braconnage et tas d’ordures au cœur de la forêt. / © William Church

    Aujourd’hui, l’ONF favorise une gestion davantage automatisée, plus "efficace", avec moins d’humain. "Des engins de 40 tonnes débarquent peu importe le temps qu’il fait, ils font des dégâts considérables avec des ornières d’un mètre trente par temps de pluie… On détruit les sols. C’est une bombe à retardement écologique," dénonce William Church.


    Des sols ravagés. / © William Church

    Sur le sujet précis du glyphosate, le service régional de l’alimentation de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt (Draaf) des Hauts-de-France, évoque un sujet "très sensible" et refuse de faire un commentaire. Le responsable du service invite "les plaignants à contacter l’administration."

    Ce sera chose faite pour M. Church qui finalisait justement ce vendredi la création d’un collectif SOS Forêt Île-de-France, Hauts-de-France et Nord afin de mener des actions juridiques et pourquoi pas porter plainte.


    Une prolifération des ronces, preuve de la mauvaise gestion actuelle de la forêt. / © William Church

    #ONF #forêt #Saint-Gobain #massacre #forêts #environnement #biodiversité #bois #france #arbres #glyphosate #monsanto #roundup #agriculture #santé #herbicide #bayer #pollution #economie #france

    • La forêt se découpe en silence

      La découpe forestière et la découpe sociale sont intimement liées. Dans les forêts françaises comme ailleurs, le moteur de la rentabilité est à l’oeuvre. Pour l’Office national des Forêts (ONF), les arbres se font tronçonner au rythme des cours du bois mondialisés, avec la même brutalité que les droits sociaux.
       
      La forêt de #Mormal, dans l’Avesnois, est le plus vaste massif forestier du #Nord-Pas-de-Calais. Dévastée par les deux guerres mondiales (1), c’est une forêt encore fragile, mais vigoureuse, connue pour sa remarquable population de cerfs. Comme toutes les forêts domaniales (2), elle est gérée par l’Office National des Forêts (ONF). Cet organisme public est censé respecter un plan d’aménagement, soigneusement conçu pour garder un équilibre harmonieux entre l’abattage des arbres destinés à la vente et la régénération de la forêt, si possible naturelle. Le tout, en permettant au public d’y batifoler et aux chasseurs d’y réguler la population animale (et humaine, à l’occasion). Ça, ce sont les missions théoriques de l’ONF. En réalité, l’office piétine allégrement les objectifs qu’il s’est lui-même fixés et découpe ses forêts à tout-va. . . . .
      La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/1021-la-foret-se-decoupe-en-silence