person:al-nousra

  • Ça ne surprendra personne mais c’est toujours bon à documenter : selon l’OSDH un émir de Jabhat al-Nousra de la région d’Idlib, est mort de ses blessures suite à des combats contre les forces armées du régime alors qu’il était traité dans un hôpital ... en Turquie :
    http://www.syriahr.com/en/2016/05/18/46602

    An Amir in Jabhat Al-Nusra (al-Qaeda in Levant) of Jabal al-Zawiyah died affected by his injury which he got in previous clashes against the regime forces and militiamen loyal to them in the southern countryside of Aleppo, intersecting sources confirmed to SOHR that commander of Jabhat Al-Nusra died while he was being treated in a hospital inside the Turkish territory.

  • Tiens une analyse pas entièrement fausse et partisane sur la Syrie. Et c’est sur France 24 :
    https://www.youtube.com/watch?v=MOc7RoARYuE

    Quelques inexactitudes, cependant :
    – la 1ère trêve ne concernait pas Alep. Là il y avait plutôt un accord tacite de retenue qui a de fait mis fin à la tentative d’encerclement d’Alep par le régime
    – la position officielle des russes n’est pas que tous les groupes « rebelles » doivent être listés comme terroristes, mais comme le précise plus exactement Wassim Nasr après, les Russes considèrent ainsi tous les groupes qui sont associés à al-Nousra, et ce d’ailleurs en accord avec la résolution 2254 - ce que tout le monde semble oublier ! - dont ils ont accepté récemment que la formulation maximale soit revue à la baisse dans le nouvel accord de cessation des hostilités (tout en souhaitant que JAI et Ahrar soient listés comme terroristes) : http://seenthis.net/messages/488350

    Enfin c’est tout de même moins orienté que ce que l’on entend d’habitude...

    • Pas inintéressant non plus, dans Libération, Balanche imagine Deïr az-Zour en point de jonction des forces soutenues par la Russie et de celles soutenues par les Américains ("SDF" dont YPG) contre Da’ich. Ca semble aussi un appel pour une plus grande entente entre Russes et Américains et ce qu’elle permettrait (briser les communications Mossoul-Raqqa de Da’ich).
      L’article développe un scénario, présenté comme tel et certes pas impossible, mais il a surtout l’avantage de rappeler le sort de la plus grande ville assiégée en Syrie et de la nombreuse population civile qui s’y trouve encore, ainsi que des durs combats entre l’armée syrienne et Da’ich - tu sais ces deux larrons qui s’entendent secrètement... - qui ont lieu en ce moment :

      Deir el-Zor : un pont russo-americain contre l’EI ?
      http://www.liberation.fr/debats/2016/05/17/deir-el-zor-un-pont-russo-americain-contre-l-ei_1453256
      Morceaux choisis :

      La situation de la population et de l’armée syrienne, encerclée à Deir el-Zor par l’Etat islamique (EI), au nord-est de la Syrie, est de plus en plus critique. La ville ne peut plus être ravitaillée que par les airs. L’EI accentue sa pression pour reprendre la totalité de la ville avant que l’armée syrienne n’ait réussi à rouvrir la voie terrestre depuis Palmyre. Car il serait pris en tenaille dans le nord-est syrien entre l’armée syrienne et les Kurdes, qui progressent vers Deir el-Zor depuis Hassaké. La jonction des YPG kurdes [branche armée du Parti de l’union démocratique kurde syrien, ndlr] avec l’armée syrienne couperait les communications de l’EI entre Raqqa et Mossoul.

      Et :

      Mais les assauts répétés de l’EI rendent la situation très précaire à Deir el-Zor. Après un an de siège, les 100 000 habitants de l’enclave ne survivent que grâce aux parachutages de nourritures, car l’aéroport militaire n’est plus accessible aux avions-cargos. L’accentuation des pressions de l’EI sur Deir el-Zor ces derniers mois s’explique par les différents revers qu’il subit face à l’armée syrienne à Palmyre et à l’est d’Alep, mais également vis-à-vis des Kurdes au nord de Deir el-Zor.

      A noter que cette tribune est le résumé de cet article que Balanche avait publié sur le site du WINEP :
      http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-battle-for-deir-al-zour-a-u.s.-russian-bridge-against-the-i
      Plusieurs passages ont été supprimés dans l’article pour Libération, dont notamment celui-ci qui soulignait que la reprise des combats à Alep et Lattaquieh a entraîné l’annulation de l’offensive du régime pour réouvrir la route Palmyre-Deïr az-Zour :

      Retaking Palmyra was a relatively simple step in the wider, more complicated offensive to break the siege around Deir al-Zour. Led by the capable regime officer Gen. Suhail al-Hassan, efforts to open up the road from Palmyra have been slow. The resumption of fighting in northeastern Latakia and Aleppo forced the army to withdraw some of the troops intended for the Deir al-Zour campaign, and while General Hassan could still reach the city with limited forces, he cannot secure a 300-kilometer corridor without reinforcements.

      Pour mémoire cette reprise des combats à grande échelle a été inaugurée par l’offensive d’al-Nousra et de groupes qui se sont alliés à elle au sud d’Alep (offensive de Tall al-’Eiss), comme noté ici il y a plus d’un mois : http://seenthis.net/messages/475842

  • Juan Cole dans The Nation pose la question que l’on se pose depuis 5 ans :

    Why Is Washington Supporting Fundamentalist Jihadis in Syria ?
    A CIA-backed rebel group has joined with Al Qaeda in attacking another rebel force—the one leading negotiations in Geneva.
    http://www.thenation.com/article/why-is-washington-supporting-fundamentalist-jihadis-in-syria
    Résumé : l’article part des combats récents entre différents groupes dominant la Ghouta orientale (est de la région de Damas). Pour une vue d’ensemble et ses probables implication étrangères on pourra lire ce récent article d’Aron Lund : http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=63512 .
    En gros des combats très violents ont opposé Jaych al-Islam, d’une part, et d’autre part un groupe lié à l’ASL, Faylaq al-Rahman, ainsi que la coalition menée par al-Nousra dans la région : Jaych al-Foustat (JAN + Ahrar + Fajr al-Oumma). Enjeu : le contrôle de zones et des taxes sur les tunnels et du leadership sur la Ghouta orientale.
    Donc d’un côté le wahhabisme de JAI, soutenu par les Saoudiens, et dont un des commandants, Mohammed Alloush, est le chef des négociateurs de du HCN à Genève. Et de l’autre un groupe théoriquement lié à l’ASL, recevant l’aide des USA (dont des missiles TOW), et qui s’est allié avec la coalition salafiste comprenant la branche syrienne d’al-Qaïda le premier :

    Now there is a problem. In the past month the Rahman Corps has flipped, joined with Al Qaeda, and begun attacking Alloush’s group, the Army of Islam.
    That’s right: The leader of the negotiating team at Geneva on behalf of the rebels is now besieged by one of his own US-backed constituents, which is likely using CIA-provided weapons against him. And it is doing so in a battlefield alliance with Al Qaeda.
    In the East Ghouta pocket, Nusra ally the Rahman Corps and the Fustat Army Operations Room (led by Al Qaeda) have been ranged against the Army of Islam. Fighting between the fundamentalists intensified Saturday night, but it has been raging for twenty days and has killed 300. Most of the dead were members of the Army of Islam and Al Qaeda, though dozens were from the Rahman Corps. The preachers of Al Qaeda, or the Nusra Front, were said to be inciting the killing of members of the Army of Islam.

    A cela il faut ajouter le récent massacre de civils du village alaouite de Zaraa par al-Nousra mais aussi Ahrar, dont JAI est aussi un allié :

    On Thursday, the Nusra Front, along with its ally, the Freemen of Syria (Ahrar al-Sham), also attacked in another part of Syria, the Alawite Shiite village of Zara, south of Hama. There, they stand accused of butchering at least 19 civilians and of desecrating the bodies of the dead Alawites, who mostly support the government of Assad (himself an Alawite). The villagers maintain that the invading insurgents slit the throats of their victims in their homes, and that those killed included children, women, and the aged. The Freemen of Syria denied targeting civilians. The Alawites comprise some 10 to 14 percent of Syria’s population. Remember that the Army of Islam of Mohammad Alloush, the lead negotiator in Geneva, is allied with the Freemen of Syria and that Alloush’s family has been vitriolic against Syrian Shiites.

    Ceci amène Juan Cole à la conclusion suivante :

    The Assad regime is guilty of crimes against humanity, and many of the groups that took up arms against it were fired by a desire for a more just society. But many of the supposed friends of the United States in Syria’s opposition have an unsavory ideology, unsavory friends, or are themselves guilty of war crimes. Washington has to stop arming these groups if there is ever to be peace in Syria, and it needs to pressure Saudi Arabia to cease trying to push Syria to the far right. The weaponry sent in by Saudi Arabia on Washington’s behalf in any case often makes its way to Al Qaeda or ISIS. The Army of Islam shouldn’t be the lead negotiator in Geneva! The leftist Kurds need to be brought into the negotiations if the northeast is to remain part of Syria, and their voice on the opposition side is important to offset the powerful megaphone of the minority Salafis.

  • Article très intéressant d’Elijah Magnier sur les divergences actuelles entre Damas, Téhéran et le Hezbollah d’un côté et la Russie de l’autre quant à la cessation des hostilités :
    Russia equivocates in Syria, Iran is confused and al-Qaeda takes the initiative
    https://elijahjm.wordpress.com/2016/05/11/russia-equivocates-in-syria-iran-is-confused-and-al-qaeda-takes-
    Morceaux choisis :

    The Damascus and Moscow alliance faced with the cooperation of the Middle Eastern regional countries and the United States in Syria is failing at the moment. Al-Qaeda in al-Sham (Jabhat al-Nusra) although excluded from the Cease-fire, grabbed the initiative on the ground and counter attacked south of Aleppo with many allies: Ahrar al-Sham, Jund al-Aqsa, Jaish al-Sunnah and the Turkestan forces (all not excluded from the Cease-fire) fighting within the ranks of Jaish al-Fateh, the “army of conquest,” which includes more jihadist organizations and others more moderate.[...]
    Now that over 97 cities and towns are engaged in the cessation of hostilities (COH), the Russian President Vladimir Putin needs a strong case to return to the Syrian arena in full force. Today, Moscow has placed itself alongside flexible American diplomacy, which in Syria changes according to developments and is unwilling to re-initiate a military campaign that could be considered aggressive to various countries in the Middle East. Such a flexible Russian attitude has angered Tehran and Damascus and their proxy allies, forcing them to alter plans of deployment.[...]
    Decision makers in Syria say “Moscow gave the time for rebels to regroup and reorganise their offensives. There is no point in fighting and dying in areas we don’t need to hold on to. Before the Russian intervention, we were defending the main cities and no force could have managed to break in. Now we are on several fronts without serious coordination between all forces. It is time to change tactics and reduce military deployment”.[...]
    “Countries in the region are prepared to wait seven more months for a new U.S. President who would interact with Assad more aggressively than President Barack Obama. These countries will continue supporting the rebels in the next 7 months, sending money and weapons so they are prepared for another confrontation. The allies of Damascus consider Russia has repeated what the late President of Egypt Anwar al-Sadat did in 1973 when he stopped the war suddenly and gave Israel the opportunity to regroup its forces, returning to regain the initiative and overcome the Egyptian third army, all of which resulted in the Camp David agreement”.[...]
    It is therefore expected that Hezbollah, a strong and effective ally of Damascus, will modify its deployment plans on the battlefield to mitigate the human losses as long as there is an unclear horizon and that Russian politics in Syria are unclear, say the sources. Six months ago, Damascus and its allies decided to retreat to the main cities and abandon distant and rural areas, difficult to supply logistically and considered less strategic. Today, Hezbollah refuses to engage in all on-going battles when military plans are drawn up but not implemented, even with limited officers. If Russia is willing to hit only ISIS in the East of Syria and refrain from hitting al-Nusra and other jihadists spread in vast area around Aleppo, Hezbollah is not willing to lose more men to keep a status quo. There will be no withdrawal from Syria but redeployment and reduce participation in many forthcoming battles, according to sources on the ground.
    A fuzzy future is overwhelming Syria. It seems that the appeasing Russian policy of appeasement with regard to Jahbat al-Nusra, Ahrar al-Sham and other jihadists will negatively affect the Syrian army provided that there are no other changes in the Syrian dynamic. The war in Syria is not expected to end soon.

    Article original en arabe dans le journal koweïtien al-Raï ici : http://www.alraimedia.com/ar/article/special-reports/2016/05/10/678502/nr/syria

    • Un article d’al-Monitor rapportait l’agacement des Iraniens quant à la cessation des hostilités qui privait Damas d’initiative tout en permettant à Jaysh al-Fatah (dont al-Nousra et le TIP exclus de la Cessation des hostilités) de faire des avancées importantes au sud d’Alep, dont récemment à Khan Touman :
      http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2016/05/iran-syria-heavy-losses-khan-tuman.html

      The Khan Tuman attack took place one day after the United States and Russia announced a cease-fire in Aleppo province. Kowsari denounced the cease-fire as simply being another method for the United States to achieve its goals in Syria, and he accused the United States of working with opposition groups to violate the cease-fires.

      According to Entekhab website, quoting Lebanon’s As-Safir newspaper, during a May 7 meeting between Assad and Ali Akbar Velayati, foreign policy adviser to Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei, Iranian officials had reportedly conveyed their concern about Russia’s proposals for a political solution at a time when armed opposition groups are increasing their forces traveling through Turkey. The Iranians reportedly believe that the political solutions would limit Russia’s military involvement before having established dominance over the armed fighters and this would cause a change in the battles.

  • Romain Caillet est fiché S pour son passé de jihadiste, qui n’a plus rien à voir, bien sûr, avec son présent de salafiste modéré :
    http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20160504.OBS9881/romain-caillet-le-m-djihadisme-est-fiche-s.html?xtref=https://www.facebook.com/#https://www.facebook.com

    Au milieu des années 2000, Romain Caillet, qui intervenait sur les forums islamistes sous le pseudonyme de « Colonel Salafi », ne cachait pas ses positions en faveur du djihad. Vivant en Egypte, il suivait notamment les cours de l’institut Qortoba, fermé en 2005 à la demande des services de renseignements occidentaux qui y voyaient une officine de recrutement djihadiste. Il y fréquentait notamment les frères Clain, dont l’aîné, Fabien, réputé être aujourd’hui un cadre important de Daech, a revendiqué les attentats de novembre dernier pour le compte de l’organisation terroriste. Il le reconnaîtra au cours d’une garde à vue dans les locaux de la Sous-Direction anti-terroriste (SDAT) en janvier 2008. Il précisera :
    « Sur le djihad, je ne suis plus d’accord avec les Clain. Depuis mars 2007, je ne suis plus pour le djihad parce que je m’oppose au fait d’entraîner des jeunes pour se sacrifier à mourir sans avoir acquis au préalable les bases de l’islam. »

    Et de préciser, doctement : « Les dirigeants d’Al-Qaida sont des ignorants. » Dans cette confession inédite, que « TéléObs » a pu consulter, il fera également part de ses remords d’ancien propagandiste djihadiste : « J’espère ne pas avoir été la cause d’enrôlement de jeunes au djihad. J’ai essayé de réparer mes erreurs en postant [sur internet, NDLR] des repentirs publics. » Après cet interrogatoire, il changera effectivement de pseudo sur les sites islamistes, expliquant à ses correspondants son revirement : « Quand j’étais djihadiste, je dormais mal la nuit en pensant aux attentats. » La justice ne retiendra aucune charge contre lui.

    Mais de ce passé controversé, Romain Caillet a hérité d’une fiche « S » à son nom, toujours active dans les services antiterroristes aujourd’hui. Elle a notamment ressurgi en marge de la récente enquête sur l’affaire Sid Ahmed Ghlam, cette tentative d’attentat contre une église de Villejuif dans laquelle une jeune fille a été assassinée. Le seul tort de Romain Caillet était d’avoir été en contact avec un ancien ami du temps de l’Egypte, en relation avec le réseau terroriste.

    Pour mémoire les services libanais lui ont demandé il y a quelques temps de quitter le territoire : http://seenthis.net/messages/347851 , selon l’article pour des « raisons obscures ».

    • #Enorme comme dirait l’autre (même si ça circulait déjà sur Twitter, mais sans preuves).

      En revanche, comme pour son départ de Beyrouth, je pense qu’on va à nouveau traiter le sujet en évitant soigneusement certains éléments…

      – Ce type n’est pas sorti de nulle part : c’est un produit de l’écurie Burgat.
      – Il doit sa « crédibilité » à des instances de légitimation universitaires.
      – Il doit aussi sa crédibilité à des publications qui n’ont cessé de le citer.
      – Et ces instances (universitaires/médiatiques) ont continué à le légitimer alors même que « tous les voyants » étaient au rouge, et que sans même connaître les détails de son passé, on pouvait déjà trouver ses positions très identifiables.

      Il faut aussi s’interroger (ce qui ne sera pas fait, j’en suis certain) sur l’utilité de ses publications…
      – Caillet a été l’un des seuls analystes à donner du crédit au bouffon/escroc de Saïda, Ahmad Assir (alors qu’il bénéficiait lui-même d’une légitimation institutionnelle française).
      – Il a été clairement utile à légitimer la rébellitude syrienne, et cela en partenariat direct avec Burgat. (Thèmes : Al-Nusra est trop violent pour ne pas être une création du régime ; et : la rébellion n’est sectaire que comme conséquence des manipulations du régime, alors que les troupes pro-régime sont dès le début motivées avant tout par des considérations sectaires – ce qui mène au thème des « jihadistes chiites ».)
      – Presque accessoirement (mais c’était pour moi le signe le plus dangereux) : travail de délégitimation systématique de l’armée libanaise, et à l’inverse légitimation du terrorisme contre le Liban (un très beau moment : attentat dans Beyrouth présenté comme « l’anti-impérialisme » qui a changé de camp, puisque maintenant l’anti-impérialisme ce serait faire sauter des bombes pour libérer le Liban de l’occupation par le Hezbollah…).

      Et le détail qui ne sera jamais interrogé : pourquoi un ancien fanatique jihadiste passe-t-il son temps à dire toute son admiration pour l’armée israélienne ?

    • Bonjour, c’est passionnant ce que vous racontez. Donc le « djhadisme chiite » c’est une pure construction ? Al-Nusra est un un produit d’Assad ? Sinon, c’est un hasard si la position du Quai d’Orsay pro-rebelles en Syrie est proche de celle de Caillet ?

      Il y un papier de blog du Monde.fr sur le « djihadisme chiite » : http://syrie.blog.lemonde.fr/2015/04/13/les-djihadistes-chiites-lautre-menace-pour-lavenir-de-la-syrie-et

    • Vous avez mal saisi ce que disait Nidal sur al-Nousra.

      Al-Nousra est une excroissance de l’Etat islamique en Irak (alors filiale irakienne d’AQ) avant que les deux groupes ne se scindent à partir de 2013.
      C’est Caillet qui a prétendu au début (en 2012) qu’il se pourrait bien que ce soit une création d’Assad, selon lui pour discréditer la gentille rébellion syrienne : http://seenthis.net/messages/286112#message286294
      Ça m’étonnerait fort que quiconque ose encore soutenir publiquement une telle connerie, y compris Caillet - même si un de ses variantes a la vue dure : « Assad a créé Da’ich ».
      Pour quelqu’un qui prétend détenir son expertise de la fréquentation et de discussion avec des jihadistes, Caillet s’est posé là !

      Je m’appuie ici sur « Etat islamique, le fait accompli » pages 45-46 de Wassim Nasr. Un an après les supputations fantaisistes de Caillet, en avril 2013, al-Baghdadi (chef de l’Etat islamique en Irak) diffuse un communiqué audio où il raconte que c’est lui qui a décidé de la création d’al-Nousra comme branche armée de l’EII en Syrie et qu’il avait mandaté al-joulani pour cela et l’appelant « un de ses soldats ». Dans le même communiqué il ordonne la dissolution d’al-Nousra et sa fusion avec l’EII dans une nouvelle entité : l’EIIL (Da’ich).
      al-Joulani (chef d’al-Nousra) admettra dans une réponse à ce communiqué, les informations données par al-Baghdadi mais refuse la fusion dans l’EIIL et renouvelle son allégeance à al-Zawahiri et al-Qaïda.
      Début du conflit entre les deux groupes jihadistes...
      Un peu plus tard al-Zawahiri acceptera publiquement l’allégeance d’al-Joulani et al-Nousra deviendra « officiellement » l’"Organisation al-Qaïda au pays de Sham".

    • Autre aspect rigolo, comme le fait remarquer un bon copain : Caillet est une assez parfaite illustration de la théorie d’Olivier Roy (et donc un contre-exemple de la théorie de Burgat).

    • Je ne suis pas certain qu’il faille se réjouir de la possibilité d’être condamné (à la perte de son boulot, à la vindicte populaire) sur la base de simples fiches de police opportunément jetées en pâture, sans jugement, sans justice. Ce n’est une bonne nouvelle ni pour les chercheurs, ni pour les journalistes - quoi qu’on pense de ce qu’écrit RC (dans lequel il y a, à mon sens, sans doute plus d’absence de réflexion sur les contraintes de l’expression publique que de machiavélisme).

    • @argos : j’aurais pu le préciser ici, comme je l’ai fait hier sur Twitter : le thème de la fiche S n’est absolument pas intéressant (et plutôt contre-productif à mon avis). C’est tellement n’importe quoi qu’on pourra même trouver des gens à s’en gargariser. En revanche, le thème qui circulait de manière relativement souterraine sur Twitter (et sans preuves jusqu’à hier), ce sont ses messages en tant que « Colonel Salafi » sur Ansaar.info (et, selon ces méchants messages, sans doute sous une autre identité sur un autre site, je te laisse chercher). Quand quelqu’un parviendra à mettre la main sur les archives de ces messages (j’ai essayé, même Archive.org n’a pas grand chose à proposer), on pourra vraiment commencer à rigoler.

      J’ai modifié mon message, je n’avais pas vu ceci : BFMTV renvoie Romain Caillet : l’expert affirme qu’il ne se savait pas fiché
      https://francais.rt.com/france/20154-affaire-romain-caillet--bfm

      Suite aux révélations sur Romain Caillet, fiché S et proche de djihadistes, la chaîne d’information en continu a décidé de mettre un terme à leur collaboration. Depuis plusieurs mois, il officiait en tant que consultant sur le terrorisme.

    • Sur le fameux « Colonel Salafi », pas grand chose d’accessible sur le Web. Juste des mentions dans ce vieil article d’octobre 2004 : Internet : visite d’un site jihadiste en langue française
      http://www.terrorisme.net/p/article_133.shtml

      Le 8 octobre 2004, un membre du forum d’Ansaar.info utilisant le pseudonyme de Colonel salafi (sic) accompagné d’une photographie d’Ayman al-Zawahiri est fier de pouvoir annoncer la bonne nouvelle à ses camarades : « L’imam des Habaches s’est fait planter » (re-sic). Il fait référence à l’agression au couteau de la part d’un déséquilibré, dont a été victime le jour même l’imam du Centre islamique de Lausanne, qui appartient en effet au mouvement controversé des Habaches. Colonel salafi - on peut présumer qu’il n’a pas tout à fait atteint l’âge habituellement associé au grade dont son pseudonyme le pare... - affiche de petits « emoticons » (smileys) réjouis à la fin de son message. Pour toute réponse, Abou Aymane, superviseur du site, qui arbore pour sa part l’image d’un combattant masqué avec une mitraillette à la main, lance une aimable imprécation à l’intention des Habaches : « Qu’Allah leur envoie la peste ou le choléra ! »

      Bienvenue sur le site Ansaar.info, dont le forum affiche en bande de titre « Gloire et pureté à l’Islam ! », sur fond de mitraillette. Le type de vocabulaire utilisé, les discussions, montrent vite que la plupart des habitués du forum ne vivent pas dans le monde arabe, mais surtout dans des banlieues de grandes villes francophones d’Europe. « Rien en français ? », interroge une jeune fille aux inclinations jihadistes, déçue de ne trouver que des sites en arabe dans une longue liste de bonnes adresses recommandées aux admirateurs d’Oussama ben Laden et de ses pareils.

      […]

      De même, la libération des deux otages italiennes en Irak a été évoquée par Colonel salafi de façon approbatrice, sous le titre « Les innocents n’ont rien à craindre des mujahidin » :

      « Parce qu’en tant que militantes altermondialistes ; elles étaient forcément contre la guerre en Irak. Parce qu’elles effectuaient un travail humanitaire. Et enfin, parce que ce sont des femmes. Je pense que leur libération est conforme aux lois de la guerre selon la shari’a et que la da’wa des mujahidin en Irak touchera encore plus de coeurs, insha Allah. »

    • Ce serait pas possible de faire un papier posant des questions sur Caillet et de manière générale sur l’essor de la « jihadologie » ? Il manque vraiment un contre-argumentaire/enquête qui pose des questions sur ce groupe de jihadologues qui a le vent en poupe.

  • Restructuration et réactivation de la coalition Jaych al-Fatah.
    En gros Jund al-Aqsa, jugé trop complaisant avec Da’ich en est exclu, ce qui permet de réintégrer le groupe de la légion de Sham (Faylaq al-Sham) proche des FM. Avec bien sûr des brigades mineures affiliées à l’ASL mais dont l’article ne donne pas le nom.
    Les deux principaux groupes de cette coalition restant al-Nousra (branche syrienne de la Qaïda) et Ahrar al-Cham. Est intégré aussi le Parti islamique du Turkestan oriental, désigné comme organisation terroriste par le CS de l’ONU, comme al-Nousra, et donc exclus de la cessation des hostilités.
    http://syriadirect.org/news/victory-army-commander-on-restructuring-infighting-led-to-%E2%80%98brea

    Seven Islamist fighting groups, including the Salafist Ahrar a-Sham and Al-Qaeda affiliate Jabhat a-Nusra, formed the Victory Army in March 2015 with the stated goal of “liberating the good city and the good people of Idilb,” the former referring to the capital of the eponymous northwestern province. After accomplishing its inaugural goal in four days, the new coalition proceeded, over the following seven months, to capture the rest of Idlib province from pro-regime forces.
    The exclusion of Jund al-Aqsa paved the way for Feilaq to return, the source said. “The main reason for our return to the Victory Army is the absence of Jund al-Aqsa,” said an official from Feilaq a-Sham’s high command who requested anonymity, adding that the coalition will now focus its efforts on the Aleppo front. […]
    The Victory Army says it does not want to make an enemy out of their former ally, Jund al-Aqsa, and that the inclusion of the Turkistan Islamic Party may be a nod at keeping a line open.

    • On attend avec impatience les commentaires des « analystes » des think tanks américains, à la Charles Lister, sur le nécessaire soutien que l’on doit apporter au salafistes « modérés » d’Ahrar, seule alternative selon eux à Assad et aux terroristes (al-Nousra/Da’ich), alors que le groupe avait depuis quelques temps laissé l’ambiguïté planer sur la question de sa participation à des coalitions avec al-Nousra ou bien de son adhésion à la Cessation des Hostilités.
      On peut aussi noter le joli coup réalisé par al-Nousra, qui a réussi– avec l’assentiment et l’appui probable de puissances étrangères (Turquie/AS) :
      1 - par son offensive de Tall al ’Eiss au sud d’Alep à contribuer à flinguer la cessation des hostilités au moment où le régime, après la reprise de Palmyre, se lançait sur la route de Deïr az-Zour assiégée
      2 - à se couvrir à Alep, dont on prétend maintenant qu’elle fait partie de la CdH, et où, de l’aveu d’ officiels américains, al-Nousra est devenue la force dominante
      3 - à renouveler sa couverture politique par le biais de ses alliés « modérés »/non classés comme terroristes, dans toute la province d’Idlib, au moment où les Russes tentent de convaincre les Américains que la CdH ne peut tenir que si les autres groupes prennent leurs distances avec al-Nousra.

  • Un point assez complet sur les combats actuels en Syrie et la pause dans les pourparlers :
    Syrian rebels launch new assaults as opposition seeks peace talks ’pause’
    MEE / 18.04.16
    http://www.middleeasteye.net/news/rebels-launch-new-offensives-syrian-opposition-seeks-pause-peace-talk
    Relevé des points saillants :
    A Lattaquieh :

    Among the groups involved in the Latakia offensive are Kataib Ansar al-Sham, the al-Qaeda-linked Turkistan Islamic Party, Ahrar al-Sham, Jaish al-Islam and the First Coastal Division.

    A Hama :

    There were also reports of a new opposition offensive against government targets in Hama.
    According to the pro-Assad al-Masdar news site, fighters from the al-Qaeda splinter group Jund al-Aqsa launched a major assault on the al-Ghaab Plains near the Hama-Latakia axis, in an attempt to capture the village of Khirbat al-Naqous.

    A Alep :

    On Sunday, government jets carried out air strikes in Aleppo province that killed at least 11 civilians, according to the Britain-based Syrian Observatory of Human Rights.

    Formation d’une nouvelle chambre d’opération commune Ahrar al-Cham/ Jaysh al-Islam et groupes labellisés ASL - sans qu’al-Nousra qui participe aux combats, avec d’autres organisations classées terroristes (Parti Islamique du Turkestan), n’en fassent formellement partie :

    A number of groups, including the powerful Ahrar al-Sham group, also announced on Monday the “formation of a joint operations room to begin the battle...in response to violations by the army of Assad”.

    Toujours la question d’Assad sur laquelle les négociations achoppent :

    Negotiations between the opposition and the government have stalled over the government’s refusal to discuss the opposition’s call for Assad to step aside as part of any peace deal and some have suggested that rebels on the ground have pushed for the opposition negotiators to withdraw from talks altogether.

    Les tweets de Mohammed Allouche, négociateur du HCN (opposition de Ryadh) appellant à frapper le régime partout - et donc à mettre fin à la cessation des hostilités :

    On Sunday, Mohammed Alloush, senior negotiator for the HNC, called in a tweet for the resumption of attacks on Syrian government targets.
    “Don’t trust the regime and don’t wait for their pity,” Alloush wrote on Twitter.
    “Strike them at their necks [kill them]. Strike them everywhere,” he said, reciting a passage from the Quran dealing with war.

    En bonus de jolies photos/vidéos récentes de rebelles avec des missiles anti-tanks américains TOW et des missiles sol-air portatifs (chinois)...

    #option_Stinger

  • Sur la présence forte d’al-Nousra à Alep :
    Nusra tightens grip in Syria’s Aleppo, despite civilian opposition
    Al-Qaeda’s affiliate has a growing presence in city, with weekly parades by supporters and a grudging tolerance among other rebels
    MEE / 08.04.16
    http://www.middleeasteye.net/news/nusra-aleppo-ceasefire-1772863533

    The black flags of the Nusra Front were held high as supporters paraded down the streets of the rebel-controlled eastern part of this city.
    Traffic ground to a halt as crowds gathered to fire Kalashnikovs in the air and chant for al-Qaeda’s affiliate: “We are the soldiers of God... democracy is for infidels.”
    Since the start of the year, such marches have become an almost weekly event in Aleppo, a city that has become a flashpoint of Syria’s war - attacked from the air by Russia, pressed on the ground by Syrian government forces.
    An internationally agreed ceasefire between “moderate” rebels and Syrian government forces does not include Nusra, placing pressure on their fighters to withdraw from civilian areas as they face continued bombardment.
    In neighbouring Idlib, the group’s stronghold, pro-democracy protesters clashed with Nusra supporters last month.
    But in Aleppo, Nusra appears unmoved by counter-marches by moderates and an apparent growing opposition among residents to its presence.
    The signs are that Nusra is in Aleppo, and it is staying in Aleppo.
    Mustapha al-Maghrebi, who sells clothes in the east of the city, told Middle East Eye: “The protests target those who oppose them.
    “They call for the establishment of a caliphate and sharia law instead of ’infidel’ rule,” he added - a reference to moderates currently running rebel-held areas.
    “They have no other goal but to remind the public and the Free Syrian Army that Nusra is present, strong and not going anywhere.”
    Arif al-Ahmed, an English teacher, added: “Of course. Who lives in Aleppo and hasn’t seen Nusra protests in the streets? They’re targeting areas without much religious education. God will punish them for this."

    #c'est_qui_l'patron?

  • Il me semble que ça a déjà été référencé ici mais ne le trouvant plus...

    Dans un reportage du Time de juillet 2012 où le journaliste a rencontré différents militants rebelles (d’al-Nousra à l’ASL) sont rapportés les propos d’un membre d’Ahrar al-Cham qui prétend que les cellules du groupes ont été formées bien avant le début de la « révolution » syrienne en mars à 2011 à Deraa et après la révolution égyptienne (soit entre décembre 2010 et février 2011) :
    http://world.time.com/2012/07/26/time-exclusive-meet-the-islamist-militants-fighting-alongside-syrias-reb

    In another town in northern Idlib, another jihadist — belonging to a different group — shared Ibrahim’s goal of an Islamic state. “Abu Zayd” is a 25-year-old Shari’a graduate who heads one of the founding brigades of Ahrar al-Sham, a group that adheres to the conservative Salafi interpretation of Sunni Islam. [...]
    The Ahrar started working on forming brigades “after the Egyptian revolution,” Abu Zayd said, well before March 15, 2011, when the Syrian revolution kicked off with protests in the southern agricultural city of Dara’a. The group announced its presence about six months ago, he said. Abu Zayd denied the presence of foreigners, even though TIME saw a man in the group’s compound who possessed strong Central Asian features. “Maybe his mother is,” Abu Zayd said unconvincingly. “We are not short of men to need foreigners.”

    Via Moon of Alabama

  • L’exigence du jour de l’« opposition syrienne » avant d’accepter de (peut-être) négocier :
    http://www.boursorama.com/actualites/syrie-l-opposition-accepte-une-treve-si-les-raids-russes-cessent-sce-9d7

    Une autre condition de cette trêve serait que le Front al Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda, ne soit pas visé, ce qui fait l’objet de discussions entre Américains et Russie, indique-t-on.

    Ça va mieux en le disant.

    En revanche, je suis un peu lent : il y a des « discussions entre Américains et Russie » pour savoir si Al Qaïda est suffisamment « mainstream » pour ne plus être « visé » ?

    MàJ : @souriyam ci-dessous confirme avec le Washington Post qu’il s’agit bel et bien d’une (invraisemblable) demande américaine :

    …a U.S. proposal to leave Jabhat al-Nusra off-limits to bombing as part of a cease-fire

    #ça_commence_à_en_faire_des_conditions

    • Nous y revoilà. Mais maintenant de manière claire et explicite.
      Même Romain Caillet a compris, c’est dire !
      https://twitter.com/RomainCaillet/status/701041480576712705

      #LT Sur le terrain l’opposition est mélangée avec #JAN, donc une séparation physique entraînerait fatalement des conflits territoriaux.

      https://twitter.com/RomainCaillet/status/701040270964559873

      L’opposition modérée n’a que 3 options : refuser la trêve, l’accepter en y incluant #JAN ou combattre JAN avec le soutien russe et US.

    • http://news.yahoo.com/syrian-opposition-agrees-two-three-week-truce-russia-115934065.html

      A source close to peace talks earlier on Saturday told Reuters Syria’s opposition had agreed to a two- to three-week truce.
      The truce would be renewable and supported by all parties except Islamic State, the source said. It would also be conditional on the al Qaeda-linked Nusra Front no longer being targeted, at least to start with, the source said.
      The Nusra Front is considered a terrorist organization by the U.N. Security Council and banned.
      Asked if the opposition’s insistence on the Nusra Front no longer being targeted was the main stumbling block, he described it as “the elephant in the room” .
      "They have to deal with this very delicately or they are going to end up with a civil war in Idlib on their hands," the source said.

    • Sur le fait que les Américains auraient appuyé cette demande de l’opposition de Ryadh de faire bénéficier al-Nusra d’une trêve, la chose est rapportée par le Washington Post :
      https://www.washingtonpost.com/world/russia-says-international-meeting-for-syria-cease-fire-cancelled/2016/02/19/47179aac-d692-11e5-a65b-587e721fb231_story.html

      Jabhat al-Nusra, whose forces are intermingled with moderate rebel groups in the northwest near the Turkish border, is particularly problematic. Russia was said to have rejected a U.S. proposal to leave Jabhat al-Nusra off-limits to bombing as part of a cease-fire, at least temporarily, until the groups can be sorted out .

      Pas de déclaration officielle, hors les discussions off the record entre Américains et Russes.

    • Merci @souriyam

      Marrant de constater à nouveau que (spontanément) on obtient la même « analyse » d’experts (risque de conflit ouvert entre Al Qaeda et « les rebelles », alors la « coalition » serait « obligée » d’éviter de heurter les sentiments de JAN…). Narrative qui a l’avantage de préserver l’idée qu’il y aurait une rébellion fondamentalement différente d’Al Qaeda et qu’il pourrait réellement y avoir une « guerre civile » entre eux, et que l’opposition-syrienne-de-Riyad aurait réellement une influence sur une rébellitude « modérée » sur le terrain.

      L’idée que grosso modo, côté rébellitude, s’il est si important de protéger Al Qaeda, c’est tout simplement parce qu’il y a belle lurette que c’est al-Nousra qui fait du bon boulot sur le terrain pour le compte de nos amis, cette idée est-elle si hérétique ? :-))

    • L’occasion de rappeler que la résolution 2249 du CS de l’ONU du 20 novembre 2015 stipule à ses points 5 et 6 :
      http://www.un.org/press/fr/2015/cs12132.doc.htm

      5. Demande aux États Membres qui ont la capacité de le faire de prendre toutes les mesures nécessaires , conformément au droit international, en particulier à la Charte des Nations Unies, au droit international des droits de l’homme, au droit international des réfugiés et au droit international humanitaire, sur le territoire se trouvant sous le contrôle de l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, en Syrie et en Irak, de redoubler d’efforts et de coordonner leur action en vue de prévenir et de mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, ainsi que par le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, ainsi que les autres groupes terroristes qui ont été désignés comme tels par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies et qui pourraient par la suite être considérés comme tels par le Groupe international d’appui pour la Syrie avec l’approbation du Conseil de sécurité, conformément à la Déclaration du Groupe en date du 14 novembre, et d’éliminer le sanctuaire qu’ils ont créé sur une grande partie des territoires de l’Iraq et de la Syrie ;

      6. Engage les États Membres à intensifier leurs efforts pour endiguer le flux de combattants terroristes étrangers qui se rendent en Iraq et en Syrie et empêcher et éliminer le financement du terrorisme , et prie instamment tous les États Membres de continuer d’appliquer intégralement les résolutions susmentionnées ;

      Les résolutions 2254 et 2258 qui appellent à un cessez-le-feu et à des négociations rappellent toutes deux cette résolution 2249, et ne concernent donc ni Da’ich, ni al-Nousra, ni les « tous les autres individus, groupes ou entités associés à al-Qaïda », qui sont donc des cibles militaires légitimes.
      On en revient à cette question de la liste noire ou blanche disparue des radars.
      En attendant doit-on considérer les groupes de la coalition de Jaysh al-Fatah, qui comprend le soldat Nousra, comme des « groupes [..] associés à al-Qaïda » ? Sans cette liste, Moscou peut prétendre que oui. Mais on sait bien tous les dangers d’une telle liste pour les intérêts de certains...

    • @souriyam je crois que c’est aussi la base de l’article du jour d’Elijah J. Magnier : روسيا تحضّر الجيش السوري للتصدي لأي تقدّم تركي
      http://www.alraimedia.com/ar/article/special-reports/2016/02/06/655146/nr/syria

      «نطلب من النظام (السوري) وحلفائه وقف القصف ضد المناطق التي تسيطر عليها المعارضة ولا سيما في حلب ورفع الحصار عن المدنيين وفق ما تنص عليه قرارات الامم المتحدة 2165، 2254 و 2258...». هكذا قال وزير الخارجية الأميركي جون كيري إثر فشل مؤتمر جنيف الذي انسحب منه وفد المعارضة السورية المنبثق عن مؤتمر الرياض، بعد فك الحصار عن مدينتي نبل والزهراء الذي استمرّ أكثر من ثلاثة أعوام ونصف عام في ريف حلب الشمالي.

      وقال مصدر من الدائرة اللصيقة بالرئيس بشار الاسد لـ «الراي» ان «أميركا مرتبكة بسبب التطورات السريعة التي تحدث على أرض المعركة في سورية وبسبب التدخل الروسي الحاسم الذي قلب الامور رأساً على عقب فأصبحت تناقض نفسها، فالقرار 2254 ينص بصراحة في بنده الثامن على تأكيد القرار 2249 (2015) ان على جميع الاعضاء محاربة تنظيم الدولة الاسلامية (داعش) وجبهة النصرة وجميع حلفائهما وان اي قرار بوقف اطلاق النار لا يشمل هذه التنظيمات او الجماعات المرتبطة بها وانه يتعيّن ازالتها من الوجود».